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1 (1836) Une étude sur Molière. Alceste et Célimène (La Revue de Bordeaux et Gironde unies) pp. 65-76
bel esprit, les prudes et les coquettes, mais encore ces hommes à la vertu souple, ces honnêtes gens, selon le monde, dont i
une verrue : telle est l’humanité. Alceste est maniaque, emporté ; la vertu même que Molière lui donne exige cet emportement.
même que Molière lui donne exige cet emportement. Ce n’est pas de la vertu chrétienne, modérée, passive ; c’est de la vertu
. Ce n’est pas de la vertu chrétienne, modérée, passive ; c’est de la vertu d’application , de la vertu agissante, de la vert
hrétienne, modérée, passive ; c’est de la vertu d’application , de la vertu agissante, de la vertu française qui marche droit
sive ; c’est de la vertu d’application , de la vertu agissante, de la vertu française qui marche droit à l’obstacle, qui ne r
i ne rêve pas, qui ne gémit pas, qui hait et qui attaque, c’est de la vertu révolutionnaire — Alceste est mal nommé le misant
e chef-d’œuvre de Molière était considéré comme une leçon donnée à la vertu . Telle est aussi l’opinion des critiques du 18e s
actère du misantrope n’est pas assez soutenu ; 2° Molière a rendu la vertu ridicule dans la personne d’Alceste. Est-il vrai
par l’autre ; il fallait donc, pour produire de l’effet, humaniser la vertu du misantrope en lui donnant quelques unes de nos
yant et divers, celui qu’a si bien étudié le philosophe Montaigne. La vertu n’est qu’une chose relative ; le sage est celui q
n rit. Mais quand il est face à face avec Philinte, avec l’homme à la vertu souple, dont on ne rit jamais, comme il l’écrase
Alceste ridicule, et nécessairement ridicule, Molière n’avilit pas la vertu , mais il fait le procès à la société tout entière
2 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VI. Les Femmes. » pp. 103-120
e, que la pudeur avant tout, et l’honneur, et l’abnégation soient les vertus qui l’élèvent et la rendent digne de devenir femm
de tous les autres mérites qui font d’elle une femme accomplie357. Sa vertu , douce et cachée, n’est pas pour cela moins ferme
u, douce et cachée, n’est pas pour cela moins ferme que l’intraitable vertu d’Alceste. Sur l’honneur et le devoir, elle est i
pas diminués. Ce qui surtout est admirable en elle, c’est, à tant de vertu , de joindre tant d’indulgence, de rester si bonne
de Tartuffe, elle ne répond qu’avec le mépris serein de la véritable vertu , assez forte pour se défendre sans colère362. Qua
ttaques dont elle est l’objet. Quel coup de maître, que de montrer la vertu dans cette épreuve où elle seule peut passer inta
et une hardiesse sans exemple, sont placés face à face le vice et la vertu , dans une situation si critique, qu’il fallait to
s aigreur, et à avoir de l’esprit sans médire381. La douceur dans la vertu , Molière la réclame toutes les fois que l’occasio
dit du bien du prochain383. »Il veut que, jusque dans sa défense, la vertu attaquée reste douce ; il fait exprimer ce précep
u moindre mot dévisager les gens384. Il semble que, sans douceur, la vertu ne soit plus vertu à ses yeux, et que, dans l’idé
ager les gens384. Il semble que, sans douceur, la vertu ne soit plus vertu à ses yeux, et que, dans l’idée sereine qu’il se
ux vices, et qu’il avait autant de mépris pour celles qui feignent la vertu que pour celles qui feignent l’amour. Avec le péd
pentir, et si, dans l’âme desséchée, il reste encore de quoi aimer la vertu autrement que par nécessité : après cette jeuness
me, dans le Tartuffe, il est fâcheux de mettre tant de bon sens et de vertu dans une égrillarde comme Dorine : elle a trop de
t s’ils ont su plaire quelquefois, ce n’est que par l’introduction de vertus impossibles dans des caractères faux, inacceptabl
3 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64
e pour des qualités de société. Molière a-t-il seulement l’idée de la vertu banale et de la morale élastique à l’usage des ge
tte perfection scrupuleuse qui sait joindre la politesse exquise à la vertu rigide, et qui constituait de son temps l’honnête
it à ce titre quand on hait en gros le vice, quand on aime en gros la vertu , et quand on désire en général se défendre soi-mê
misères adhérentes à l’humanité, qui rendent quelquefois les petites vertus plus difficiles à pratiquer que les grandes. Or,
joie sincère à voir Eliante, par sa grâce sereine, apporter à la rude vertu d’Alceste cet adoucissement de la vraie politesse
je ne comprends pas ceux qui ont accusé Molière d’avoir là bafoué la vertu , à moins qu’ils n’eussent eux-mêmes pour vertus q
e d’avoir là bafoué la vertu, à moins qu’ils n’eussent eux-mêmes pour vertus que les ridicules d’Alceste. La vertu d’Alceste e
u’ils n’eussent eux-mêmes pour vertus que les ridicules d’Alceste. La vertu d’Alceste est intacte et respectée au milieu de t
eint jusque dans la plus haute vertu, et que j’aime pourtant, pour sa vertu et pour lui. Ces réflexions font comprendre la pr
45.[fin citation] Vous avez bien fait, Molière, de frapper sur cette vertu insociable et orgueilleuse qui ignore les plus gr
insociable et orgueilleuse qui ignore les plus grandes de toutes les vertus , la modestie et la charité ; qui ne sait pas aime
en nous faisant rire de ses travers, nous inspirer ; pour lui pour sa vertu ,, un sentiment de respect que ne peut diminuer to
me se pique À quelque chose en soi.de noble et d’héroïque. C’est une vertu rare au siècle d’aujourd’hui, Et je la voudrois v
comme chez lui151. Oui, on voudrait voir partout la sincérité et la vertu d’Alceste, avec plus d’indulgence et moins d’orgu
aveurs des dames ; et ce misanthrope lui-même dont il faut estimer la vertu , mais dont l’orgueil bourru fronde la vanité de t
’honnête homme doit être maître de lui cette noble modération est une vertu capitale dont rien ne le peut dispenser. Il doit
et faux : Molière n’a pas plus nié la médecine que la religion ou la vertu  : il a distingué la vraie de la fausse. Il a dit
4 (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362
es l’Église et la raison libre, le spirituel et le temporel. C’est en vertu , d’un principe semblable que l’Église se réservai
la morale en général aussi bien qu’à la piété : je puis douter de la vertu des hommes comme de leur dévotion ; mais la répon
oue condamne ici dans les libertins, à savoir de suspecter toutes les vertus et toutes les conduites, et d’étendre à tous les
ours embarrassée de combattre ce vice, qui se lie si étroitement à la vertu . La morale profane n’éprouvera aucun scrupule dir
aut pas oublier non plus que, pour le dévot libertin, il n’y a pas de vertu véritable ; il ne voit pas grand mal dans la sédu
paraît devant don Juan que pour essayer de le ramener au bien et à la vertu  : elle ne pense plus qu’au salut pour elle-même e
imères, là une folie licencieuse qui insulte à toute piété et à toute vertu . Molière semble avoir pressenti cette parole prof
avoir donné « un tour plaisant au vice et une austérité ridicule à la vertu  ». On sait que J.-J. Rousseau, reprenant cette th
stait à jouer celui que le monde pardonne le moins, le ridicule de la vertu . » Il résumait cette critique dans ces deux propo
donne un personnage ridicule. » Molière a donc voulu faire rire de la vertu  ? Cette opinion a été réfutée par Marmontel et pa
pièce et aussi qu’il est quelquefois ridicule ; mais ce n’est pas sa vertu qui est ridicule, ce sont les travers qui s’y joi
e qu’il est vertueux et non pas seulement quoiqu’il le soit. C’est sa vertu , sa droiture, sa délicatesse, qui l’expose au rid
pour lui comme un ennemi personnel qui rabattait ses prétentions à la vertu et sa fastueuse misanthropie. Il traita donc Phil
s paraît être le vrai sujet du Misanthrope, à savoir le conflit de la vertu et du monde. Molière, en observateur profond, a é
Molière, en observateur profond, a été frappé de ce fait que la vraie vertu , la vertu rigoureuse et étroite, mise en conflit
n observateur profond, a été frappé de ce fait que la vraie vertu, la vertu rigoureuse et étroite, mise en conflit avec le mo
rête à rire. Qui a tort dans ce conflit ? Est-ce le monde ? est-ce la vertu  ? Molière ne se charge pas de vous le dire : il n
tes les chaleurs de l’âme, s’émousser tous les courages et toutes les vertus . Ce qui rend ce conflit de la vertu et du monde p
tous les courages et toutes les vertus. Ce qui rend ce conflit de la vertu et du monde plus piquant, plus plaisant, plus con
monde plus piquant, plus plaisant, plus contradictoire, c’est que la vertu d’Alceste n’est pas du tout une vertu ascétique,
us contradictoire, c’est que la vertu d’Alceste n’est pas du tout une vertu ascétique, une austérité exagérée, semblable à ce
les gens » ; ce n’est pas la sainteté. S’il s’agissait en effet d’une vertu de ce genre, plus préoccupée du ciel que de la te
e chose de prétentieux et légitimerait quelques représailles. Mais la vertu d’Alceste n’a nullement ce caractère ; et lorsque
n solitaire de Port-Royal ; il est lui-même un homme du monde ; et sa vertu , toute rigoriste qu’elle est, est la vertu mondai
un homme du monde ; et sa vertu, toute rigoriste qu’elle est, est la vertu mondaine par excellence, la vertu de l’honneur. S
toute rigoriste qu’elle est, est la vertu mondaine par excellence, la vertu de l’honneur. S’il se retire au désert, ce n’est
toute sa légèreté. Il ne s’agit donc pas ici, quoi qu’on dise, d’une vertu surhumaine, exagérée et impraticable : il s’agit
tu surhumaine, exagérée et impraticable : il s’agit précisément de la vertu mondaine et profane, la vertu de l’honneur. C’est
raticable : il s’agit précisément de la vertu mondaine et profane, la vertu de l’honneur. C’est cette vertu elle-même, la seu
t de la vertu mondaine et profane, la vertu de l’honneur. C’est cette vertu elle-même, la seule que le monde reconnaisse, c’e
r trop demandé au monde et lui avoir présenté dans toute sa pureté la vertu qu’il adore ou qu’il feint d’adorer. Nous pouvons
ue et éclaircit la pièce ancienne : de part et d’autre, c’est bien la vertu et l’honneur aux prises avec le monde, vrai ou fa
e imputer à Molière la pensée coupable et frivole de faire rire de la vertu  ? Verra-t-on dans l’auteur du Misanthrope un épic
e l’on ne vive que pour le plaisir, un Montaigne qui ne veut point de vertu farouche, un sage indifférent qui demande que l’o
t tout autre ; je dirai même toute contraire. La voici : c’est que la vertu et l’honneur doivent se tenir à distance du monde
5 (1910) Rousseau contre Molière
passion est une violente haine du vice, née d’un amour ardent pour la vertu , aigrie par le spectacle continuel de la méchance
en d’autres », outre cela, il ne serait pas mauvais de savoir que la vertu même a plusieurs sources qui ne sont pas aussi pu
autres. Rousseau attribue la haine qu’Alceste a pour les hommes à la vertu , la vertu à la noblesse d’âme, et de cette nobles
ousseau attribue la haine qu’Alceste a pour les hommes à la vertu, la vertu à la noblesse d’âme, et de cette noblesse d’âme i
iligne n’est pas du tout d’un psychologue. Le psychologue sait que la vertu vient, certes, de la pureté d’âme, mais qu’elle v
ce qu’il nous indique très précisément. Il fait Alceste vertueux par vertu et noble et courageux. Il le fait aussi vertueux
cela est de l’orgueil tout pur. Et cela est une partie au moins de la vertu d’Alceste. Sa vertu donc a une source très élevée
l tout pur. Et cela est une partie au moins de la vertu d’Alceste. Sa vertu donc a une source très élevée, j’en conviens ; ma
rfection du cœur et, en tant que dérivant de l’une de ces sources, sa vertu sera très belle et très vénérable ; en tant que d
our faire rire le parterre aux dépens d’Alceste » et pour « avilir la vertu  », a adouci, atténué le caractère d’Alceste, de m
que lui fera sa franchise, elle serait une étourderie et non pas une vertu . Qu’une femme fausse le trahisse, que d’indignes
Gazette. Tel est le caractère d’Alceste. Il est avant tout ami de la vertu et ennemi de tous les vices ; il n’est pas détach
n et très probablement elle en est une. Or, il ne faut pas peindre de vertus où il entre de l’affectation, parce que c’est le
fectées tout entières, et voilà qu’Alceste paraîtrait un hypocrite de vertu , si on le peignait comme Rousseau voudrait qu’il
un homme, capable de renoncer, même aux bienséances par amour pour la vertu , soit capable de manquera ses devoirs par intérêt
voyons ses défauts avec quelque douceur. Il faut, parmi le monde, une vertu traitable ; A force de sagesse on peut être blâma
d’exercer notre philosophie : C’est le plus bel emploi que trouve la vertu  ; Et si de probité tout était revêtu, Si tous les
, Si tous les cœurs étaient francs, justes et dociles, La plupart des vertus nous seraient inutiles, Puisqu’on en met l’usage
orgueil : De vos soins généreux je suis reconnaissant, Mais la seule vertu doit garder l’innocent ; Et j’aurais à rougir qu’
fin, dans un siècle égoïste et barbare, Où le crime est d’usage et la vertu si rare, Je prétends qu’un arrêt en termes solenn
qui en rend. Dans Rousseau, Alceste « connaît les hommes », « aime la vertu  », a « une violente haine pour le vice aigrie par
chancetés personnelles dont il est la victime », et c’est là toute sa vertu , qui du reste est honorable. Dans Fabre, Alceste
qui du reste est honorable. Dans Fabre, Alceste non seulement aime la vertu , mais il la pratique jusqu’à l’abnégation et jusq
misanthrope, dit Rousseau ; on n’est misanthrope que par amour de la vertu , ce qui vous rend inébranlable aux coups du sort
le misanthrope, dit Fabre ; on n’est misanthrope que par amour de la vertu , et quand on aime la vertu on est stoïcien, sensi
; on n’est misanthrope que par amour de la vertu, et quand on aime la vertu on est stoïcien, sensible et toujours en train de
s sont venues peu à peu s’ajouter à la misanthropie pour en faire une vertu , plusieurs vertus, toutes les vertus ! C’est la f
à peu s’ajouter à la misanthropie pour en faire une vertu, plusieurs vertus , toutes les vertus ! C’est la force attractive, p
la misanthropie pour en faire une vertu, plusieurs vertus, toutes les vertus  ! C’est la force attractive, pour ainsi parler, d
stait à jouer celui que le monde pardonne le moins, le ridicule de la vertu , et c’est ce qu’il a fait dans le Misanthrope ».
sigeant, ennemi indomptable de tous les vices, ami inébranlable de la vertu et prodigieusement vertueux et ramenant à la vert
inébranlable de la vertu et prodigieusement vertueux et ramenant à la vertu le genre humain par la façon et dont il la prêche
travers ; si vous lui en prêtez, c’est que vous êtes de ceux à qui la vertu est odieuse, ou de ceux qui sont complaisants à c
a vertu est odieuse, ou de ceux qui sont complaisants à ceux à qui la vertu est odieuse. » Non, Alceste n’est nullement le mi
uelle qu’elle soit, ou un vertueux ou au moins un homme qui prêche la vertu . Il y a trois degrés : la pièce morale, la pièce
la pièce qui, par les actes des personnages, excite et encourage à la vertu . Elle se subdivise en deux catégories : la pièce
age à la vertu. Elle se subdivise en deux catégories : la pièce où la vertu est si bien récompensée et le vice si bien puni q
ctateur, persuadé qu’il a intérêt à être vertueux, est encouragé à la vertu  ; la pièce où la vertu n’est point récompensée, m
a intérêt à être vertueux, est encouragé à la vertu ; la pièce où la vertu n’est point récompensée, mais où une si grande ad
est soulevée à l’égard des vertueux que le spectateur est excité à la vertu . La pièce moralisante est la pièce où il n’y a po
il n’y a point de vertueux, mais où un professeur de morale prêche la vertu et montre aux vicieux combien ils ont tort d’être
cieux et où l’auteur n’a pas l’air de se soucier de la question de la vertu et du vice. Or Rousseau veut une pièce morale ou
ant tout au devoir, ou au moins un Jean- Jacques Rousseau prêchant la vertu aux hommes et les encourageant et poussant au bie
savoir. Il y a, pense-t-on généralement, deux manières d’exciter à la vertu . L’une consiste à la montrer et à nous en inspire
’on conviendra bien qu’il y a peu d’ouvrages qui fatiguent plus de la vertu que la Nouvelle Héloïse. Il se pourrait bien que
ofondément stigmatiser. S’il donne aussi à Don Juan, non pas quelques vertus , mais quelques bons mouvements de générosité et d
se subdivise de la manière suivante : Molière « ne fait pas aimer la vertu  ». Molière et ses imitateurs sont « gens qui, tou
t au plus, raillent quelquefois les vices, sans jamais faire aimer la vertu  ; de ces gens, disait un ancien, qui savent bien
l est bien certain, et il faut confesser, que Molière excite peu à la vertu . Il n’a pas une âme cornélienne, et je reconnais
l’on y dépeint sont d’autant plus touchantes qu’elles sont pleines de vertu et que les âmes sont attendries par ces sortes de
s’attendrir à la vue d’une passion honnête et c’est un haut degré de vertu que cette pleine insensibilité où ils veulent fai
t tout à l’heure. Il se borne à dire que Molière ne fait pas aimer la vertu et ne l’inspire pas. Il ne faut pas hésiter à dir
ais cependant, dira-t-on, Molière a ses raisonneurs, qui prêchent une vertu relative et dont encore il faut tenir compte. — R
énérale. Molière, dit-il, ne se contente pas de ne pas faire aimer la vertu , il fait aimer le vice ; « son théâtre est une éc
e le plus, vous êtes orgueilleux. Votre mépris des hommes est mêlé de vertu très véritable et d’une certaine hauteur d’estime
t tort à votre caractère, que dira-t-on de vous ? « Oh ! ciel, que de vertus vous me faites haïr ! »   Voilà ce qu’il n’est pa
es drames. C’est dans les drames que l’on peint les vices opposés aux vertus et que l’on inspire l’horreur des uns et le culte
tait l’histoire d’une institutrice, modèle, à son avis, de toutes les vertus et assemblage de toutes les perfections, qui avai
tre, me dit-on, dirigé comme il peut et comme il doit l’être, rend la vertu aimable et le vice odieux. Quoi donc ! Avant qu’i
s dans les lieux où il n’y a point de spectacles ? Le théâtre rend la vertu plus aimable. —Il opère un grand prodige de faire
fondit] sont puériles et dépourvues de sens ! Ah ! si la beauté de la vertu était l’ouvrage de l’art, il y a longtemps qu’il
il affirme que ce serait plutôt le public qui donnerait des leçons de vertu aux auteurs, tantôt cédant à sa seconde idée, il
par la grande réputation de l’auteur, et cela parce que l’honneur, la vertu , les purs sentiments de la nature y sont préférés
e que l’homme est mauvais et tout pénétré de préjugés contraires à la vertu  ; et, armé de ces deux idées qu’il n’oublie que d
corrompu ; et vous voyez bien que le théâtre ne peut pas inspirer la vertu , puisque la pièce la plus vertueuse est sans effe
fait consister la sagesse dans un certain milieu entre le vice et la vertu  ; en ce qu’au grand soulagement des spectateurs,
mauvaises mœurs, non ; mais il n’a pas enseigné les bonnes. La seule vertu qu’il ait enseignée avec insistance, — à quoi ses
ns la famille (à quoi il songe toujours) se maintient par les petites vertus plutôt que par les grandes ; du moins cela semble
mble tout à fait son avis. En tous cas, ce n’est guère qu’aux petites vertus qu’il songe, qui maintiennent le train à peu près
uleversent. Et les grands vices, il y songe rarement ; et les grandes vertus , il n’y songe jamais. Il est bien le législateur
usage et les maximes du monde à l’exacte probité », il recommande une vertu traitable ; il ne veut pas qu’on exagère l’honnêt
e qu’il se place et place les hommes en un milieu entre le vice et la vertu et approuve ceux qui y sont, n’ayant guère plus d
t approuve ceux qui y sont, n’ayant guère plus de goût pour la grande vertu que pour les grands vices et souhaitant aux homme
u que pour les grands vices et souhaitant aux hommes des vices et des vertus tempérés, pour que vices et vertus soient tolérab
aitant aux hommes des vices et des vertus tempérés, pour que vices et vertus soient tolérables : « il fait consister la sagess
fait consister la sagesse en un certain milieu entre la sagesse et la vertu . » Et cela va assez loin, comme on peut croire ;
-devant d’un penchant assez naturel aux hommes, qui est de réduire la vertu obligatoire au minimum. Ils croient toujours en a
uteur vertueux est ennuyeux, il ne s’ensuit pas nécessairement que la vertu soit toujours ennuyeuse. La Chaussée, c’est le dr
u sont celles-ci : patriotisme, civisme, esprit religieux, goût de la vertu . Rousseau est toujours resté élève de Plutarque,
ré dans l’association civile. Et enfin Rousseau est un amoureux de la vertu , cela a été assez dit dans ce qui précède pour qu
que je n’y insiste point ; niais notez-le bien, il est amoureux d’une vertu qui ne soit pas trop « traitable », d’une vertu v
il est amoureux d’une vertu qui ne soit pas trop « traitable », d’une vertu volontiers ostentatoire, je le dirai pour lui en
lui en faire un reproche et je le dirai aussi pour l’en louer, d’une vertu qui ne se cache point, qui ne se dissimule point,
mmun des hommes. Toujours disciple de Plutarque, il ne tient pas pour vertu véritable celle qui n’est pas un peu mêlée d’héro
r les communs usages, et c’est précisément ainsi que Rousseau aime la vertu . Patriotisme, civisme, républicanisme, religion,
drait [si elle avait des sentiments religieux] et comme d’ailleurs sa vertu n’en est pas moins inattaquable, qu’est-ce à dire
que cela, absolument que cela. Ce ne sont point du tout fanfarons de vertu  ; On ne voit point en eux ce faste insupportable,
Cela a pu et dû heurter Jean-Jacques Rousseau. Enfin Rousseau aime la vertu , et il l’aime un peu active ; il aime un peu qu’e
un peu déclamatoire. Or il est bien certain que Molière n’aime pas la vertu déclamatoire et il parait certain qu’il ne croit
la vertu déclamatoire et il parait certain qu’il ne croit pas que la vertu soit nécessaire aux hommes. Que Molière n’aime pa
as que la vertu soit nécessaire aux hommes. Que Molière n’aime pas la vertu déclamatoire, je n’insisterai point là-dessus ; c
t là-dessus ; c’est le Misanthrope tout entier. Qu’il ne croie pas la vertu nécessaire aux hommes, il me semble que c’est l’e
a je ne dis rien ; mais, d’ordinaire, quand il sort des limites de la vertu , il n’est point puni du tout ; prenez garde, il n
sa vie. De quoi se mêle-t-il d’être vertueux et de vouloir ramener la vertu sur la terre ? Certainement, pour Molière, l’homm
olière.   Or personne ne l’ignore, et Rousseau moins que personne, la vertu ne va jamais sans un peu de ridicule, qu’elle s’a
n’est pas ridicule du tout ; il n’est pas justiciable du comique ; la vertu est un peu ridicule et prête un peu le flanc au c
éral, le grand vice ne fait pas rire parce qu’il fait peur. La grande vertu , elle, impose un peu à la foule, à la classe moye
les), des défauts moraux inoffensifs (anomalies morales) et enfin des vertus dépassant la moyenne (anomalies morales). Ils se
arement comique, il est mêlé de comique plutôt que comique en soi. La vertu a toujours quelque chose de comique et le « bon s
ridicule comme critérium du bon sens, il pousse les hommes à fuir la vertu , qui est une anomalie ridicule et qui risque touj
iques et qui soulèvent l’hilarité de la moyenne des hommes, il y a la vertu , qui, si réservée qu’elle soit et si petite qu’el
nnelle, avec une naïveté charmante. » Au point de vue du bon sens, la vertu est donc, non pas, peut-être, la chose la plus ri
ière, incontestablement, a détourné les hommes de tout effort vers la vertu et de tout goût pour elle, très convaincu, du res
s anomalies qui sont des défauts, est dans les anomalies qui sont des vertus , mais est surtout, est particulièrement dans l’an
te d’un idéal parfaitement digne de respect. Alceste est, au fond, la vertu même ; il n’est ridicule que par l’irritabilité q
dicule que par l’irritabilité que développe en lui sa passion pour la vertu  ; mais il l’est bien. Ainsi de suite. Les hommes
u sens commun sans ambition, à la sagesse « avec sobriété » et « à la vertu traitable ». N’ayez aucun idéal et n’ayez aucune
té ; Et les soins défiants, les verrous et les grilles Ne font pas la vertu des femmes ni des filles. C’est l’honneur qui les
Arnolphe expose ses théories sur l’éducation des femmes et sur « les vertus d’ignorance que les femmes doivent avoir et doive
à leurs mérites, du cas que nous faisons de leurs charmes et de leurs vertus . Par la loi même de la nature, les femmes, tant p
égard contraire à celui de la nôtre ; l’opinion est le tombeau de la vertu parmi les hommes [à craindre l’opinion, l’homme p
u de la vertu parmi les hommes [à craindre l’opinion, l’homme perd sa vertu ] et son trône parmi les femmes ».   Nous voici do
mmes corrompus, cette femme serait trop facile à séduire ; souvent sa vertu ne tiendrait qu’aux occasions : dans ce siècle ph
ature est vertueuse, que l’homme naturel est vertueux et que c’est la vertu même qui est la nature de l’homme. C’est ce que j
ulte du juste milieu en toutes choses, sur ses vices adoucis, sur ses vertus médiocres, sur ses énergies tempérées, sur ses lâ
6 (1769) Éloge de Molière pp. 1-35
oncilier l’un et l’autre. L’humeur sauvage des pères et des époux, la vertu des femmes qui tenait un peu de la pruderie, le s
Scène, tel est Aristophane. Il attaque le vice avec le courage de la vertu , la vertu avec l’audace du vice. Travestissements
l est Aristophane. Il attaque le vice avec le courage de la vertu, la vertu avec l’audace du vice. Travestissements ridicules
Théâtre devint donc en général une école de bienséance plutôt que de vertu , et Molière borna quelque temps son empire pour y
end sa mission que dans l’art de plaire ? Il n’immola point tout à la vertu , donc il immola la vertu même : telle fut la logi
’art de plaire ? Il n’immola point tout à la vertu, donc il immola la vertu même : telle fut la logique de la prévention ou d
endre. Il est le plus puissant des Moralistes. Veut-il faire aimer la vertu  ? une maxime honnête, liée à une situation forte
e ; que, dans un système d’union fondé sur l’indulgence mutuelle, une vertu parfaite est déplacée parmi les hommes, et se tou
périorité constante d’Alceste sur tous les autres personnages, que la vertu , malgré les ridicules où son austérité l’expose,
de Boileau, de tracer une ligne nette et précise entre le vice et la vertu , la raison et le ridicule, est le grand mérite de
alheureux, en jouant la Comédie la veille de sa mort. Ô Molière ! tes vertus te rendent plus cher à ceux qui t’admirent ; mais
es communes, manège ordinaire à la médiocrité, qui appelle de fausses vertus au secours d’un petit talent. Aussi déploya-t-il
chez qui tous les ordres de la société allaient prendre des leçons de vertu et de bienséance, se voyait retranché de la socié
7 (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58
bon de faire ici nos conventions et de distinguer entre la véritable vertu et la pruderie. « La vertu d’une femme, dit Moliè
ntions et de distinguer entre la véritable vertu et la pruderie. « La vertu d’une femme, dit Molière, ne consiste pas dans le
ui marque une vocation manquée ; car, suivant un poète célèbre3 : La vertu seule est grasse, et les mauvais sujets Ont beau
se soit corrigée pour cela. Puis, est-ce la peur qui doit inspirer la vertu des femmes ? Que la religion soit le fondement de
ment y servira-t-elle, si elle n’est soutenue par le mérite et par la vertu  ? Elle ne peut espérer d’épouser qu’un jeune fou,
ux de son caractère. On a souvent reproché à Molière d’avoir rendu la vertu ridicule dans la personne du Misanthrope, et beau
ont essayé d’y répondre. On a dit que le spectateur ne rit pas de la vertu d’Alceste, mais de l’excès où il la pousse. Comme
l’excès où il la pousse. Comme s’il pouvait y avoir un excès dans la vertu  ! La rudesse d’Alceste part d’une extrême satisfa
ion de soi-même et d’un grand mépris pour les autres ; il manque à sa vertu , pour être véritable, la tolérance et la charité.
érance et la charité. Un homme qui se sent faible, qui sait ce que sa vertu lui coûte et de quelles imperfections il est enco
indulgence, d’une main douce, comme dit Sénèque27. Telle n’est pas la vertu d’Alceste, maussade, grondeuse, enflée de soi et
ueux. Rousseau a pu s’y tromper parce que sa misanthropie et même ses vertus avaient le même principe d’orgueil ; il ne faut p
nt arrachait des larmes et qui s’étonnait avec attendrissement que la vertu s’allât nicher là, n’a jamais pu songer à jeter l
tu s’allât nicher là, n’a jamais pu songer à jeter le ridicule sur la vertu . Quoi qu’il en soit, Alceste aime Célimène, et ce
nt dans leur langage et dans leur conduite l’aimable modération de la vertu . Ces personnages manquent dans Regnard. Celui-ci
ge de dire par deux fois que l’homme est un être pervers, pour qui la vertu n’est que grimace : Le plus saint est celui qui
vé parmi eux des méchants et des fourbes cachés sous le manteau de la vertu ou de la religion ; mais cette méchanceté ou cett
échanceté ou cette hypocrisie n’ont point fermé ses yeux aux sincères vertus des autres. Il les a vues, et il s’est plu à leur
e la passion qui le perd. Si nous avions conçu quelques doutes sur sa vertu , Molière n’aurait osé risquer ni la déclaration d
e Elmire, sans éclat, mais avec fermeté ; c’est la consécration de sa vertu . Voilà la femme qui convient à un honnête homme ;
8 (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269
t avec eux. » Un de ces « faux dévots » fut Bourdaloue. Il tonna. Sa vertu éloquente échoua comme la raison fine de Labruyèr
utation de très grand poète comique, il gardera encore la palme de la vertu . Il y a monument, consécration, apothéose. Tous l
mais ils s’interdisent strictement de jamais honorer sans réserve la vertu . Je ne doute pas que l’homme de lettres qui s’est
e inspire, puisque le véritable honneur, la droite raison, la franche vertu ne sont point de leur domaine, et qu’ils ne peuve
née sous la sagesse des consuls, et dans le temps de la vigueur de la vertu romaine. » Je pense que cette apologie rieuse et
l’on y dépeint sont d’autant plus touchantes qu’elles sont pleines de vertu , et que les âmes sont attendries par ces sortes d
i, cette passion, de toutes la plus belle, Traîne dans un esprit cent vertus après elle ; Aux nobles actions elle pousse les c
... Devant mes yeux, Seigneur, a passé votre enfance, Et j’ai, de vos vertus , vu fleurir l’espérance ; Mes regards observaient
est l’ennemie de la sagesse, la source de la corruption, la mort des vertus  ; les cinq sens sont cinq ouvertures par où elle
ou contre le vice, il ne s’est pas donné pour mission d’enseigner la vertu . Là-dessus, l’expérience ne laisse rien à dire à
’ils nous laissent aussi une douleur, ce n’est pas cette douleur sans vertu , sans vergogne et sans fruit, dont le ricanement
nir pour mon compte plus sage et meilleur ! Sagesse et folie, vice et vertu , c’est un effet de tempérament. La pièce jouée, A
Le public n’aime le théâtre qu’à la condition de n’y point trouver de vertu . « La belle école, dit Cicéron, parlant de la com
. Cette satire du mariage achèvera-t-elle les beaux sentiments que la vertu de Pauline aurait commencé d’inspirer ? On vient
e mieux que de céder à sa passion et que c’était là le complément des vertus d’un monarque ; il vantait l’air du roi, Cet air
émoignage de n’y avoir jamais dissimulé la sévérité des devoirs de la vertu , avouait que son courage était bien soutenu par l
es les prospérités ? Oui. Seigneur ; mais bien plus encore toutes les vertus et royales et chrétiennes. Non, nous ne pouvons c
xes et immobiles de chacun semblent craindre de révéler quelle est la vertu qui manque. Il n’était pas donné à Bossuet de vai
ssait en lui ces sentiments. Il avait eu peu d’autres secours pour la vertu , que celui d’une éducation pieuse et les exemples
vait consister dans le nombre des conquêtes, s’il était attaché à ces vertus royales et éclatantes qui font les héros et que l
e personnellement, et accorda autant d’estime à son caractère et à sa vertu que d’admiration à son génie. Il n’y a point, dan
ient pour scandaleuses, et qui auraient suffi pour rendre suspecte la vertu même, ne sont plus de nulle conséquence. La coutu
e, à épurer sept fois sa parole, assure que « le théâtre a une grande vertu pour la correction des vices. » — « Les plus beau
t le théâtre contre le voluptueux ? La belle école pour raffermir une vertu chancelante que celle d’Arnolphe, de Sganarelle,
e risquait donc Molière ? Bourdaloue s’était mis à couvert à force de vertus , Molière à force de services ; le religieux avait
n courage, sa sincérité, son habileté, tous ses mérites et toutes ses vertus . Il a pris corps à corps un ennemi formidable, ca
aucoup de monde, malgré ses longs séjours en province, et d’autant de vertu que son mari. »Les filles d’honneur étaient sous
partement, elle tint sur cela conseil avec son mari : « Ils mirent la vertu et l’honneur d’un côté ; la colère du roi, la dis
cence de ces relations et qui serait mort plutôt que de soupçonner la vertu de son roi, ne pouvait mieux faire que de livrer
. de Molière : Ah ! traître, oses-tu bien, par cette fausseté, De sa vertu vouloir ternir la pureté ! Le Tartuffe parut enf
au regarder : ni Périandre, ni Polydore, ni aucun de ces parangons de vertu ne se montrent ; ils restent dans la coulisse. Or
ié des révoltes qu’elle flatte, contre les freins qu’elle lime et les vertus qu’elle parodie. « Ceux qui ont laissé sur la te
honorent. »En vérité, c’est un fidèle enflammé d’estime pour la vraie vertu  ! On l’accuse de diffamer les dévots, il n’a song
e est moins une satire du vice, qu’une raillerie et une parodie de la vertu  ? Est-il sensible à tant de plaintes qui éclatent
monter en chaire avec tout son talent, toute sa réputation, toute sa vertu , pour prêcher contre le Tartuffe. Le texte du ser
Il ne peut pas demeurer dans une froide indifférence à l’égard de la vertu qu’il abandonne : il lui fait l’honneur de la haï
e devait pas s’accuser de péchés beaucoup plus graves. faveur de la vertu , tandis que le vice et le libertinage triomphent.
nts des âmes : voilà ce qui fait perdre à nos exhortations toute leur vertu , et ce qui rend notre ministère inutile auprès de
ant voir que le masque sur lequel ils espèrent flétrir ces importunes vertus . Mais ils n’auront pas congé de s’éloigner si vit
ie piété et vous engager plus avant dans les pratiques du vice, cette vertu que vous connaissez aussi s’élèvera contre vous,
t de meilleure foi, le libertin rendrait grâce à Dieu et justice à la vertu  ; il s’humilierait, il se confondrait, et peu à p
parce qu’ils trompent quelques fois ? — Ces exemples, ajoute-t-il, de vertus véritables et incontestables sont bien rares. — Q
? De grâce, laissez donc là cette hypocrisie ; ne nous parlez plus de vertu , ni de morale, ni de combat contre les vices. Dit
loir nous faire saluer l’instrument du vice comme un auxiliaire de la vertu . En 1795 les révolutionnaires installèrent dans u
remier principe sur quoi roule la prudence même et à quoi toute cette vertu doit se rapporter. Les intérêts de Dieu, c’est-à-
le Molière historique qui se taillait complaisamment cette casaque de vertu sans pouvoir parvenir à se l’ajuster, tient le la
ité des petits marquis et la fureur de leurs embrassements, la fausse vertu d’Arsinoé, la coquetterie de Célimène et même la
u genre humain, et surtout ne fait rien qui soutienne l’emphase de sa vertu  ; il est simplement un fou dont le poète a justem
qu’il a mise en ce personnage, il avait de l’inclination à outrer sa vertu . On démêle très bien tout cela, mais tout cela fa
humeur difficile, les imperturbables sérénités de Philinte sont sans vertu et reposent uniquement sur son flegme qu’aucune t
debout dans le Temple, principalement occupé de rendre justice à ses vertus  : Non sum sicut cœteri hominum raptores, injusti,
oyons ses défauts avec quelque douceur… Il faut, parmi le monde, une vertu traitable. A force de sagesse on peut être blâmab
é, Et veut que l’on soit sage avec sobriété. Cette grande roideur des vertus des vieux âges Heurte trop notre siècle et les co
’hérésie qui tuent la raison, la dignité, le corps et l’âme. La roide vertu des vieux âges n’exigeait pas plus, la vertu de n
corps et l’âme. La roide vertu des vieux âges n’exigeait pas plus, la vertu de nos jours ne réclame pas moins. Saint Ambruise
écoutant le pécheur repentant, il versait des larmes de tendresse. La vertu est toujours la même et notre siècle en a le même
oir impérieux, n’est pas au-dessus de nos forces. Que nous demande la vertu  ? L’exécution des préceptes. Nous sommes libres d
nte, impuissante ici et là, parce qu’elle est fausse là comme ici. La vertu d’Alceste et la sagesse de Philinte avortent par
re semble ne pas croire seulement qu’une femme puisse avoir de telles vertus . D’ailleurs, il les aime : Dans le monde on fait
combinaison est belle et vraie : il est naturel qu’un héros de fausse vertu comme Alceste soit absurdement amoureux d’une fem
ce flatteur, une couronne de franchise à ce menteur, une renommée de vertu à ce corrupteur. J’ai dit ce que j’avais à dire :
ligion eut de la peine à souffrir cette ressemblance du vice et de la vertu , et, sans douter des bonnes intentions de l’auteu
9 (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352
l’on y dépeint sont d’autant plus touchantes qu’elles sont pleines de vertu , et que les âmes sont attendries par ces sortes d
’attendrir à la vue d’une passion honnête ; et c’est un haut étage de vertu que cette pleine insensibilité où ils veulent fai
oût de l’injure et de l’injustice ? La piété, qui contient toutes les vertus et qui les achève, ne redoute pas le nom de Tartu
ceux-là n’ont rien à craindre du Tartuffe. Après la religion vient la vertu , que Molière a été accusé de tourner en ridicule.
este, tout honnête homme qu’il soit, n’est point vertueux, puisque la vertu n’existe pas sans contrainte, sans sacrifice et d
son orgueil et sa sauvagerie, il se prenait lui-même pour un type de vertu  ; de sorte qu’en paraissant défendre Alceste, il
Philinte n’est pas davantage, dans la pensée de Molière, un modèle de vertu , comme d’autres l’ont prétendu par une erreur opp
ctateurs qu’elle entraîne. Homère est le seul poète qui possède cette vertu au même degré. La Fontaine a réellement sous les
aide leur cause avec éloquence, et dans l’occasion il s’arme de leurs vertus contre les vices de l’humanité. Ce qu’on appelle
s de la mort : Défendez-vous par la grandeur, Alléguez la beauté, la vertu , la jeunesse ; La mort ravit tout sans pudeur : U
10 (1812) Essai sur la comédie, suivi d’analyses du Misanthrope et du Tartuffe pp. 4-32
omédie lui offrait, l’homme s’étudia et finit par se corriger : où la vertu avait échoué, l’amour propre, mobile de nos actio
e ou un ridicule, on ne laisse dans leur esprit que le souvenir de la vertu  ? Il faut encore que tous les personnages accesso
que ; il ne pouvait pas s’arrêter là, il devait donner une leçon à la vertu même, lui apprendre à être heureuse au sein de la
mmes et troubler la société. Le but de Molière a été de dépouiller la vertu de son austérité, de lui marquer ses véritables l
ructive et amusante. Par un prodige inouï, en attaquant l’excès de la vertu , en en montrant tous les dangers, il n’a pas cess
uivre continuellement, c’est l’hypocrisie. Se parant du langage de la vertu , elle cache sous cette égide sacrée tout ce que l
ait impunément ses passions, ses désirs, dispute souvent le prix à la vertu et le lui arrache quelquefois. C’est contre elle
ue l’on doit avoir pour l’hypocrisie ! 1. Je ne parle pas ici des vertus naturelles que l’on observe chez presque tous les
etc. Le principal but de la comédie étant de corriger les vices, les vertus n’entrent dans son plan qu’accessoirement, et pou
11 (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221
es courtisanes. On a dit que l’hypocrisie était un hommage rendu à la vertu  : hélas ! La vertu était si méprisée alors qu’on
a dit que l’hypocrisie était un hommage rendu à la vertu : hélas ! La vertu était si méprisée alors qu’on se croyait même dis
ainville contraint sa femme à recevoir une intrigante titrée, dont la vertu est plus que suspecte; et quand sa femme lui dema
tandre a l’heur de vous plaire si fort. Sur quel fond de mérite et de vertu sublime Appuyez-vous en lui l’honneur de votre es
est de corriger les hommes, nous avons vu que le théâtre a une grande vertu pour la correction. Les plus beaux traits d’une s
cette loi difficile, alors même qu’il attaque la noble passion de la vertu , dont la fausse appréciation peut entraîner à des
du parterre; aussi ne l’accuse-t-il de rien moins que d’avoir joué la vertu et de l’avoir rendue ridicule. Cette opinion soul
énéralement à ce personnage une trop large part sous le rapport de la vertu . D’abord il faut admettre que l’on peut posséder
aurons occasion de rappeler ce que Molière veut que l’on entende par vertu , et en quoi il l’a fait consister principalement
est permis d’en douter. De quel prix, en effet, serait à nos yeux la vertu , si elle ne nous rendait pas meilleurs ? Si son p
, et non à les haïr ? On doit admettre et reconnaître aussi que si la vertu chez quelques-uns provient naturellement d’une ex
élevés, ses instincts sont généreux, il ne fait rien qu’en vue de la vertu , elle est le mobile de toutes ses actions, et bie
x. Il ne l’est pas, non, comme le dit La Harpe, parce qu’il pousse la vertu jusqu’à l’excès, mais plutôt parce qu’il s’en fai
ant il n’est pas vertueux. Est-ce donc un hypocrite ou un fanfaron de vertu  ? Ni l’un ni l’autre. Il ne se couvre d’aucun mas
ement, qui le domine sans cesse et qui le rend, sous le rapport de la vertu , ce que l’on voit être plus d’un dévot en matière
’est-ce pas s’avouer à soi-même la supériorité de sa sagesse et de sa vertu que de s’arroger un tel droit? Et quand cela sera
éclater avec tant d’aigreur, tant de sévérité, tant de violence ? Sa vertu l’a-t-elle donc rendu parfait ? Est-il bien sûr d
x, en vérité on l’obtiendrait sans beaucoup de peine. Par malheur, la vertu est une conquête plus difficile, et Philinte, dan
d’exercer notre philosophie ; C’est le plus bel emploi que trouve la vertu  ; Et si de probité tout était revêtu, Si tous les
, Si tous les cœurs étaient francs, justes et dociles, La plupart des vertus nous seraient inutiles, Puisqu’on en met l’usage
stice d’autrui. Voilà en effet à quel prix on peut être vertueux. La vertu ne consiste pas à signaler les vices humains, à d
i avec douceur et résignation. On pourrait avancer qu’il n’y a pas de vertu sans sacrifices, et ces sacrifices sont d’autant
nos sentiments, de nos affections ou de nos droits. C’est pourquoi la vertu véritable est d’une pratique si difficile. Eh bie
ui règle l’amour. Enfin, lui démontre-t-on jusqu’à l’évidence que la vertu , dont il est un apôtre si passionné, exigerait de
e dont vous ne voulez pas même faire la moindre tentative. Singulière vertu , singulière sagesse que celles d’Alceste, on en c
honnêtes d’ailleurs) croient, à son exemple, avoir assez fait pour la vertu quand ils ont bien déblatéré contre la perversité
faibles ou orgueilleux. Molière, en nous en montrant toute la fausse vertu , toute la fausse sagesse, ne pouvait pas donner d
he autant que votre bile. L’indignation de l’un nous donnerait de sa vertu la plus haute idée, la résignation de l’autre nou
e Rousseau. Du reste, il est curieux de voir dans quelle erreur cette vertu d’Alceste a fait tomber non seulement des gens se
un tour gracieux au vice, avec une austérité ridicule et odieuse à la vertu . » Le duc de Montausier, à qui l’on disait que M
périorité constante d’Alceste sur tous les autres personnages que la vertu , malgré le ridicule où son austérité l’expose, éc
ur Alceste, et rien ne prouverait là, ce me semble, l’ascendant de sa vertu . À la bonne heure s’il éclipsait Philinte ; mais
propose. Est-ce là de l’égoïsme ? N’est-ce pas, au contraire, de la vertu  ? Et pourrait-on en dire autant de la conduite d’
Et pourrait-on en dire autant de la conduite d’Alceste ? Quel acte de vertu fait-il dans la pièce ? Aucun. Mais, dira-t-on, a
i élevés, une conduite aussi digne, ne témoignent-ils pas de toute sa vertu  ? Voilà, pour justifier une opinion erronée, comm
us simples. L’action d’Alceste, loin de faire voir ici la force de sa vertu , montre plutôt que dans cette circonstance, comme
expliquez-vous le penchant d’Eliante pour Alceste ? Elle a donc de sa vertu une opinion plus favorable, puisqu’elle avoue hau
’orgueil, la vanité, l’envie, qui sont sans doute, aussi bien que nos vertus , des conditions d’existence de toute société, com
s trois principaux personnages de sa comédie, par les passions et les vertus poussées à l’extrême dont il les a doués, que Mol
en attirant dans un piège un fourbe abominable, qu’elle possédât ces vertus au plus haut degré, et fût douée, en outre de l’e
12 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. M. DIDEROT. » pp. 317-332
coboni, de Moliere, &c. Le Fils naturel, ou l’Epreuve de la Vertu , Comédie en cinq actes & en prose, avec l’his
a conversation & dans son maintien, à moins qu’il ne parlât de la vertu , ou qu’il n’éprouvât le transport qu’elle cause à
jet, feroit impression sur tous ceux qui ont de la sensibilité, de la vertu , & quelque idée de la foiblesse humaine. « Hé
des liens sacrés : Constance passe pardessus tout cela, lui peint la vertu des enfants qu’ils auront : elle le quitte pour a
aller travailler au bonheur de son frere. D’Orval se souvient de la vertu de Constance pour dire que Rosalie est son éleve
espece de Roman que j’intitulai le Fils naturel ou les Epreuves de la vertu , avec l’histoire véritable de la piece. « Sans la
davantage, & bientôt il ne me fut pas plus libre d’attenter à sa vertu qu’à sa vie. . . . . . . . . . Hier j’arrivai à m
13 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IV. Jugement sur les Hommes de Molière. » pp. 65-82
te, Molière est donc un moraliste ; il enseigne donc les règles de la vertu  ; il met donc en pratique le précepte d’Horace tr
ations sur la nature et l’humanité de ce valet philosophe. Avec cette vertu peu scrupuleuse, on n’a pas honte de pratiquer ag
l’Etourdi, et s’il ne pratique pas la même conduite, c’est moins par vertu que faute d’occasion. Le Sganarelle du Cocu imagi
rme pour retrouver, après ces impressions, toute la délicatesse de la vertu . Et on ne peut douter que les âmes du peuple ne p
, c’est de faire croire à la possibilité de l’alliance de vices et de vertus incompatibles. C’est par là qu’on arrive aux sain
cusant sur la compensation que nous établirons par des mérites et des vertus possibles, dont nous n’avons pas même l’intention
que de la vie ; personne n’a mieux compris ni montré quel ensemble de vertus supérieures doit se rencontrer en un homme pour q
14 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XI » pp. 89-99
ut ce qui était hors de la voie droite et nette de la raison et de la vertu  ? À l’époque de son mariage, Montausier avait à p
eur digne des premiers temps. Tous y accouraient comme à une école de vertu . » C’est ainsi que s’exprimait Petit dans la Ve d
, de ces cabinets qu’on regarde encore avec tant de vénération, où la vertu était révérée sous le nom de l’incomparable Arthé
de beaux esprits, de galanterie (galanterie est là pour élégance), de vertu et de science, car toutes ces choses s’accordaien
36. T. I, p. 48. 37. Saint-Simon reconnaît en M. de Montausier une vertu hérissée et des mœurs antiques. « Parmi toutes s
15 (1862) Molière et ses contemporains dans Le Misanthrope (Revue trimestrielle) pp. 292-316
irmer, ce fait s’explique aisément. Le duc de Montausier donnait à la vertu l’apparence de la rudesse. Tandis que Fléchier no
ière n’avait eu d’autre but, dans son Misanthrope, que de « rendre la vertu ridicule. » Et voilà comme on avilit le génie !
laient repousser l’apparence même des vices de cour, et promettre des vertus qu’il avait très-réellement, mais qu’il gâtait à
amatique, ne sont ni des abstractions, ni des symboles inanimés d’une vertu ou d’un vice ; ce sont des êtres doués de vie, po
ge: de Molière. Les brusqueries de Montausier, ce culte exagéré de la vertu , cette rigueur et ces airs stoïques, chez un homm
bonder : il y a bien près de l’hypocrite en religion à l’hypocrite en vertu 32. » Éliante, cette figure sympathique, qui se
physionomies de la coquette et de la prude, est un hommage rendu à la vertu simple et douce, que n’a pas atteinte la contagio
découvrir la satire d’un travers ou d’un vice que de reconnaître une vertu ou une qualité. Restent quelques personnages seco
élevée, cette jalousie vigilante et confuse d’elle-même; cette fière vertu , rebelle à la passion qui la dompte, c’est Molièr
16 (1852) Molière, élève de Gassendi (Revue du Lyonnais) pp. 370-382
pondre au malade imaginaire que l’opium fait dormir parce qu’il a une vertu dormitive. Les péripatéticiens scolastiques croya
ntelles, c’est-à-dire par des entités mystérieuses, des qualités, des vertus occultes, qu’au gré de leur imagination ils suppo
s cette pièce celui que le monde pardonne le moins, le ridicule de la vertu . Ce n’est pas la vertu, mais les travers d’un hom
le monde pardonne le moins, le ridicule de la vertu. Ce n’est pas la vertu , mais les travers d’un homme vertueux que Molière
ire que de ce qui est digne de risée. Cependant s’il ne tourne pas la vertu en ridicule, il lui oppose souvent, en lui donnan
dre la vie heureuse, et qui fait de la prudence la mère de toutes les vertus  ? Si donc c’est une exagération de dire avec Rous
17 (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83
font une espèce d’homme de douleur, un être symbolique, un mythe, la vertu incarnée, l’idéal humain. Tous sont d’accord en s
in. Ainsi, Alceste n’est pas Molière ; celui qui a dit : Je veux une vertu qui ne soit point diablesse ne s’est pas mis en
sur les oignons crus de la Thébaïde. Bref, il est armé de toutes les vertus , mais comme le hérisson est armé de ses pointes,
eux son sort de splendeur revêtu Fait gronder le mérite et rougir la vertu … Cependant sa grimace est partout bien venue On l
lorieuses exceptions, et certains magistrats méritèrent leur renom de vertu . Mais dans l’ensemble, le corps était singulièrem
de compagnie ! Oui, Alceste est un grand cœur, et nous passe tous en vertu . Il a sur l’honneur des idées cornéliennes. … La
cuterais sans miséricorde ; pourquoi ? — Parce que l’excès même de sa vertu puritaine ne tend à rien moins qu’à rendre la soc
er tous les hommes et se tirer de leur commerce, et cela au nom de sa vertu propre : et voilà de quoi Molière le raille. Moli
montré dans Alceste que, quand même on possède réellement toutes ces vertus dont Tartuffe n’a que la fausse apparence, on n’a
s d’Alceste, il n’y a pas de fraternité possible avec une si hautaine vertu . Restons dans la juste nature. Et si nous avons t
r sainement notre philosophie. Cest le plus bel emploi que trouve la vertu . Telles sont, je crois, les leçons qui ressorten
e comique ; et partant de là, il accuse Molière d’avoir ridiculisé la vertu . « Molière a voulu faire rire le parterre ! » rép
e. Ce dont on rit, dans Alceste et dans Jean-Jacques, ce n’est pas la vertu  : c’est la mauvaise humeur de l’un, c’est l’hypoc
t les rubans verts de celui-là, c’est en un mot l’excès nuisible à la vertu même et qui la rend impossible à vivre. Ai-je été
de Don Juan celle où don Louis dit : « La naissance n’est rien où la vertu n’est pas. » M. de La Pommeraye croit-il qu’en ém
18 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. » pp. 106-124
ait du personnage, que c’étoit son ami dont il s’agissoit. Il loua la vertu de sa Pénitente, lui promit de faire ce qu’elle s
rerez aucun fruit de votre mauvaise intention, que cette femme est la vertu & la sagesse même : ainsi je vous prie de la
Religieux. Elle est sans doute juste, & bien digne d’une femme de vertu . Il ne m’a pas tenu parole : mais je vous promets
heur. Ne craignez point la médisance : je rendrai témoignage de votre vertu devant Dieu & devant les hommes ». Elle parut
it votre devoir, Madame, & je ne saurois me lasser de louer votre vertu  : mais puisque vous avez commencé à suivre mes co
es arbres pour aller enfoncer les fenêtres d’une femme d’honneur ! Sa vertu est à l’épreuve de vos importunités : vous êtes l
; Et les soins défiants, les verroux & les grilles Ne font pas la vertu des femmes ni des filles : C’est l’honneur qui le
19 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE V. L’Éducation des Femmes. » pp. 83-102
ité, Et les soins défiants, les verrous et les grilles Ne font pas la vertu des femmes ni des filles. C’est l’honneur qui les
ns élevé : c’est qu’un maître sage doit régner par le cœur. Comme la vertu est aimable par soi, lui donner un aspect austère
la jeunesse, Reprendre ses défauts avec grande douceur, Et du nom de vertu ne lui point faire peur. Mes soins pour Lêonor on
eux, à mon gré, que ne fait aucun livre, etc.328. Telle est la vraie vertu , inflexible quand il s’agit de l’honneur, indulge
ordre, et qui ne se peut mieux exprimer, que l’ignorance n’est pas la vertu . Il n’y a point de gloire à marcher bravement au
de cette triviale énergie pour attaquer l’erreur qui croit sauver la vertu par la stupidité et l’ignorance ; ce n’est trop d
ouge de Célimène, etc., étaient des leçons parlant aux yeux. 325. «  Vertu qui a besoin d’être toujours gardée ne vaut pas l
20 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VII » pp. 56-69
nger, ou d’un usurpateur, il le fait voir à la dernière épreuve de sa vertu  ; c’est l’injustice de la république à son égard.
t le monde en devoir. Tous ses mouvements sont accompagnés de quelque vertu qui le fait aimer. Il serait difficile de dire s’
certaine lumière de gloire et un certain caractère de grandeur que la vertu héroïque imprimée sur le visage des à omet mes ;
ur témoignage, ils ont effacé ensuite toutes les grâces et toutes ces vertus de la Grèce, et ont laissé son atticisme bien loi
les principes de la haute et ancienne générosité. Vous croyez que la vertu se tient lieu de digne et de suffisante récompens
21 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE II. La Débauche, l’Avarice et l’Imposture ; le Suicide et le Duel. » pp. 21-41
ice ; et il est bien près de sa fin, quand cette dernière trace de la vertu oubliée, le point d’honneur, disparaît après tout
ser qu’il faut être vertueux, non-seulement par intérêt, mais pour la vertu même et pour Dieu qui nous la commande ; non-seul
rs suites inévitables, pour conserver à son cœur cette sensibilité de vertu qu’elles émoussent promptement ; il les hait pour
che de mettre sur la scène ces accouplements monstrueux de vice et de vertu , ces criminels sublimes, ces brigands héroïques q
ses de la religion ne put souffrir celte ressemblance du vice avec la vertu qui pouvoient être pris l’un pour l’autre, et quo
our se jouer des hommes crédules. Ces hommes, qui avoient abusé de la vertu même, quoiqu’elle soit le plus grand don des dieu
mpies ; ils veulent encore passer pour bons, et font, par leur fausse vertu , que les hommes n’osent plus se fier à la véritab
22 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVI. Des Caracteres nationaux. » pp. 268-283
parceque la tragédie nous dépeint les grands vices & les grandes vertus . Or, les hommes de tous les pays & de tous le
ables les uns aux autres dans les grands vices & dans les grandes vertus , qu’ils ne le sont dans les coutumes, dans les us
umes, dans les usages ordinaires, en un mot, dans les vices & les vertus , que la comédie peut copier : ainsi les personnag
La Marquise. Assurément. Ils ont une ame magnanime, De l’honneur, des vertus , & je sais de leurs traits... Ne nous laisso
deux peuples, les hommes bons & les hommes méchants ; donner les vertus des uns pour exemple, faire la guerre aux vices d
23 (1901) Molière moraliste pp. 3-32
ique s’entend à conserver toutes les apparences de la pudeur et de la vertu . Seule avec son mari, elle est cynique et se croi
té ; Et les soins défiants, les verrous et les grilles Ne font pas la vertu des femmes et des filles : C’est l’honneur qui le
eprésenter Molière comme le défenseur immoral de l’instinct contre la vertu semblent oublier cette scène touchante de L’École
artuffe ? C’est une chose grave. Sachez que d’une fille on risque la vertu Lorsque, dans son hymen, son goût est combattu. Q
pocritement au ciel du soin de réparer ses fautes : « Apprenez que la vertu est le premier titre de noblesse, que je regarde
e, dit-il, ni fausse science, ni fausse pudeur, ni la naissance où la vertu n’est pas, ni la piété feinte, celle qui nous éca
vivre. Les véritables dévots : Ce ne sont point du tout fanfarons de vertu  : On ne voit point en eux ce faste insupportable,
noncé à la lutte. Molière le lui reproche. Il savait bien que la pure vertu n’est pas de ce monde, le poète qui, dans la préf
? Si tous les cœurs étaient francs, justes et dociles, La plupart des vertus nous seraient inutiles… Il faut savoir nous rési
te abêtissait Pascal. C’est cette relativité dans la conception d’une vertu humaine qui me semble donner à la morale de Moliè
24 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177
t parler, d’autres Dieux que Rome même. Le patriotisme était la seule vertu et la seule passion d’un bon citoyen romain. Mais
dant qu’ils se précipitent l’un contre l’autre de tout l’élan de leur vertu exclusive, le chœur représente la majestueuse et
ôt il célèbre, dans un chant magnifique, et leur propre courage et la vertu divine qui agit en eux. IV Le comique est l
s raillées sur la scène irréligieuse. Rome n’eut point de théâtre. La vertu romaine, virtus romana, était contraire au dévelo
, était contraire au développement de l’art dramatique, autant que la vertu grecque l’αρετή des héros y avait été favorable.
truire de lui-même, sans lui opposer ostensiblement la sagesse et les vertus du monde idéal. Ce second terme du rapport ne doi
ns, à retracer l’opposition du monde présent avec l’antique ou idéale vertu . Le dégoût que conçoit un grand cœur au spectacle
e but qu’ils poursuivent, du néant de leur absurdité avec l’éternelle vertu de la morale, ne pourrait jamais suffire qu’à les
aimable et charmante ironie ne parle-t-il pas de sa bonne mine, de sa vertu , de sa grâce, de son courage, enfin de « l’aimabl
constamment en regard de la sottise la sagesse, et à côté du vice la vertu  ? Les Dieux sont tranquilles ! Ils savent combien
ue l’État romain, c’est là ce qui fait le sérieux et la dignité de la vertu romaine . T. I, p. 162. 196. Le moment où l’Es
rgiques couleurs le tableau du monde réel dans son opposition avec la vertu , nous en donne une preuve manifeste. La sottise,
t et confiant dam la vérité de ses principes et dam son amour pour la vertu , l’on se met en opposition violente avec la corru
ctère prosaïque. Un esprit élevé, une âme pénétrée du sentiment de la vertu , à la vue d’un monde qui, loin de réaliser son id
x. Chez d’autres, la satire n’est qu’un parallèle entre le vice et la vertu . T. II, p. 366. 212. Les intérêts dans lesque
25 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE PREMIER. Part de la Morale dans la Comédie de Molière. » pp. 1-20
nte d’elle pourtant. Dans une mesure fixée par son goût, il outre les vertus ou les vices humains, afin d’attacher les regards
er l’influence morale d’un spectacle qui, en animant les vices ou les vertus personnifiées, nous les fait voir avec la même ém
r que d’avoir cherché dans ses pièces des types absolus de vice et de vertu . Il se serait bien gardé d’en mettre sur le théât
dicules, et qui, habile à emmieller les bords du vase, nous mène à la vertu par le plaisir même. » 9.   « Si l’emploi de
l y en aura de privilégiés… Nous avons vu que le théâtre a une grande vertu pour la correction… Rien ne reprend mieux la plup
un tour gracieux au vice, avec une austérité ridicule et odieuse à la vertu . » Fénelon, Lettre à l’Académie françoise, VII. —
26 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre V » pp. 48-49
eune, belle, spirituelle, de naissance illustre, épouse et mère d’une vertu exemplaire, se distingue par la pureté, la décenc
si féconde en autres jouissances, si féconde surtout en talents et en vertus , cette jouissance enviée à la France par foules l
27 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIX » pp. 207-214
ang, ou par l’éminence de leurs talents, même par l’éminence de leurs vertus , l’élévation de leur caractère, et la grandeur de
ourtisan fut de condamner les vices du roi par l’éloge de ses propres vertus . Tout cela est louable. D’ailleurs désirer de pla
prince des chaînes de madame de Montespan, et à l’armer de sa propre vertu contre une passion désordonnée.
28 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE X. Du Père, de la Famille, de l’Etat. » pp. 193-216
, l’esprit de conduite, la modération, l’indulgence, enfin toutes les vertus paternelles sont l’apanage des vieux garçons. Voy
par l’esprit de famille : c’est un fruit que les enfants doivent aux vertus des parents, aux traditions d’ordre et de bonté d
sque nous vivons en infâmes ? Non, non, la naissance n’est rien où la vertu n’est pas. Aussi, nous n’avons part à la gloire d
suivre les pas qu’ils nous tracent, et de ne point dégénérer de leur vertu , si nous voulons être estimés leurs véritables de
qu’un gentilhomme qui vit mal est un monstre dans la nature ; que la vertu est le premier titre de noblesse ; que je regarde
qui avait d’abord pour titre : Discours sur la noblesse dépourvue de vertu . Ce fut un renfort pour Molière, qui dut être heu
29 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XII. Réflexions Générales. » pp. 241-265
blique. Si le divin philosophe peut avoir oublié, dans l’extase de la vertu idéale, la limite où l’on sort de l’humanité pour
un tour gracieux au vice, avec une austérité ridicule et odieuse à la vertu  ; » et il lui fait ce reproche aussi légèrement q
« inexcusable » d’avoir joué dans le Misanthrope « le ridicule de la vertu , » se permet « d’accuser cet auteur d’avoir manqu
entiments moraux de Molière, ce qu’il pensait lui-même du vice, de la vertu , du devoir. Certes, il a aimé l’honnêteté et l’ho
mme est accompli de cœur et d’esprit ; il pousse la délicatesse de la vertu jusqu’à l’extrême, et la minutie du devoir jusqu’
e peut faire plus de mal que n’a fait de bien un beau discours sur la vertu . Bref, les conclusions seraient, sauf quelques ré
30 (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490
ui ne périront jamais. C’est que Molière fut éminemment doué de cette vertu singulière que l’on pourrait appeler le don des m
l’éloge qu’il fit de Mignard, dans une épître où il célèbre ainsi les vertus de la fresque, cette peinture dont la grâce Se c
va trouver Timon, qu’entourent la sagesse, le courage, et toutes les vertus compagnes de l’indigence. À peine celles-ci ont-e
changer en un sentiment plus tendre. Si cet honnête homme, malgré sa vertu farouche, se trouve engagé parmi les ridicules d’
n travers innocent par une contrariété passagère, et récompensé de sa vertu par l’avantage d’échapper à un malheur certain47.
ment parce que, les jugeant d’après lui-même, il cherche en eux cette vertu trop haute dont il porte l’idéal en son cœur. Son
aime ainsi. Oui, le coup de maître fut ici de donner à cet ami de la vertu le travers d’un amour mal placé qui va mettre le
e. Ne disons donc pas que le poète a le dessein pervers de tourner la vertu en dérision ; car Alceste n’offre prise au ridicu
erie impuissante. Sous prétexte d’héroïsme, elle méprisera toutes les vertus dont le devoir quotidien est indispensable aux pl
se venge de l’oubli qui l’irrite. Ce zèle sombre qui fait étalage de vertu recouvre donc une jalousie compliquée de méchance
risie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus .… Cette profession a de merveilleux avantages. C’
n lâche orgueil leur esprit revêtu Se couvre du manteau d’une honnête vertu  ; Leur cœur qui se connaît et qui fuit la lumière
vice à l’égal de tous les autres. Mais, comme il prend le masque des vertus qui lui sont chères, il faut bien avouer que, pou
par aucun ne leur est débattu ; Ce ne sont point du tout fanfarons de vertu  ; On ne voit point en eux ce faste insupportable,
omine un culte épuré. Le paganisme était trop sensuel pour exiger ces vertus difficiles dont l’Évangile fait un devoir117. Si
rnée de son Décaméron. Il y put rencontrer le germe de la scène où la vertu d’Elmire est mise à l’épreuve. Encore est-il plus
e et à notre prudence qu’il dénonce le malfaiteur ; et son œuvre a la vertu d’une garantie préventive contre des embûches qui
sûre d’elle-même, n’a jamais besoin de se gendarmer pour défendre sa vertu  ! Mais hâtons-nous d’analyser rapidement un rôle
tort est de s’en tenir aux paroles. N’entrant pas dans l’action, ses vertus philosophiques opposent une trop faible antithèse
e mouche lui fait le compte de la dot imaginaire que lui vaudront les vertus de Marianne, il n’entre pas dans ces calculs. « C
e par un père brutal, livrée à elle-même sans autre sauvegarde que sa vertu , sans autre confidente qu’une vieille servante, e
ucoup plus grave si le fils, au lieu d’être un libertin, avait eu des vertus qui eussent donné du poids à ses reproches. Grâce
s suffrages, et elle n’embrasse les gens que pour l’amour du grec. Sa vertu , elle la fait même payer assez cher à Chrysale po
qu’il permet lui semble un luxe, un art d’agrément. Or, elle est une vertu d’obligation, une sorte de pain quotidien. Toute
sser pour sévère aux yeux de ceux qui ne connaissent pas la véritable vertu que de s’exposer à passer pour flatteur. S’il eût
d malheureux, ce n’est pas d’avoir été trop fidèle à ses principes de vertu rigide, mais plutôt d’avoir transigé avec sa prop
sse idéale nous trouvons une Célimène qui a le cœur, la raison et les vertus d’Éliante. Armande Béjart prit sa retraite, ses i
seulement si vous oseriez soutenir à la face du ciel des pièces où la Vertu et la Piété sont toujours ridicules, la corruptio
31 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. M. ROCHON DE CHABANNES. » pp. 381-412
rton se connoît mieux, & dit qu’on est sage quand on le peut : sa vertu a couru de grands risques ; &, si elle a trio
érer pour lui tous ses amants : il est vrai qu’il compte moins sur la vertu de sa femme que sur son étoile ; elle ne permet p
oux : Comptez que je prendrai tout le soin nécessaire Pour sauver ma vertu d’un lâche attachement : Mais si je me pouvois ou
ace, je laisserois bien vîte cette Bélise si sévere s’ennuyer avec sa vertu  : car enfin, la sagesse est bonne quelquefois ; m
la vieille Marquise de Lisban, je ne puis croire que ce qu’on appelle vertu dans une femme soit aussi rare qu’on le dit ; &am
peux ; je n’en serai pas moins tranquille. — Vous vous prévalez de ma vertu . — De ta vertu ? Oh ! point du tout : je ne compt
serai pas moins tranquille. — Vous vous prévalez de ma vertu. — De ta vertu  ? Oh ! point du tout : je ne compte que sur mon é
32 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIII » pp. 378-393
celle d’une franche amitié dans une parfaite parité de condition, de vertu et d’honneur ? Madame de Sévigné va nous apprendr
P. de La Chaise est un honnête homme ; mais l’air de la cour gâte la vertu la plus pure, et adoucit la plus sévère. » M. de
conduite, par ses utiles instructions, et surtout par ce caractère de vertu et de sagesse qui ne l’abandonnait jamais dans le
et il en cite l’extrait suivant : « Bossuet était un homme dont les vertus , la droiture et l’honneur étaient aussi inséparab
33 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IX. De l’Adultère et des Amours faciles. » pp. 166-192
x... Devant mes yeux, seigneur, a passé votre enfance, Et j’ai de vos vertus vu fleurir l’espérance... Votre cœur, votre adre
ion. Quoi que puisse dire l’ami des arts et de la poésie, l’ami de la vertu ne peut approuver un seul pas sur une pente si fl
sant, entraînant, irrésistible, ce qui tout d’abord aurait révolté la vertu . S’il y a un moyen terrible de démoraliser, c’est
t plus de repos..   J’aime mieux un vice commode   Qu’une fatigante vertu .   Voir aussi l’École des Femmes, act. IV, sc.
st intéressant, ennobli par la passion ; il emprunte les dehors de la vertu , tout au plus est-il présenté comme une faiblesse
mour, comme au seul dieu suprême,   On doit immoler tout, jusqu’à la vertu même ;   Qu’on ne sauroit trop tôt se laisser en
34 (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366
aient ne pas suffire à quelques esprits. S’ils refusent de croire aux vertus des hommes, ils ajouteront foi, je l’espère, aux
e ce qu’elle sépare, et d’envelopper dans un même blâme le vice et la vertu dont elle a si bien assigné les différences ? Cel
s œuvres n’empêche pas d’en commettre de mauvaises, ne fît prendre la vertu et le vice l’un pour l’autre par les personnes in
culièrement sous l’empire du christianisme que, la piété devenant une vertu plus difficile, plus haute et conséquemment plus
s ont été plus longtemps contraints et comprimés sous l’apparence des vertus contraires. Tartuffe dit : Ah ! pour être dévot,
Cette règle exclut la perfection du vice, aussi bien que celle de la vertu . La perfection de l’hypocrisie serait de ne jamai
ses de la religion ne put souffrir cette ressemblance du vice avec la vertu qui pouvaient être pris l’un pour l’autre ; et, q
ses de la religion ne put souffrir cette ressemblance du vice avec la vertu  », on a substitué aux mots ne put souffrir , ceu
35 (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723
est le moyen ; l’horreur des grands crimes & l’amour des sublimes vertus sont les fins qu’elle se propose. La malice natur
talent de censurer le vice pour être utile, devoit être dirigé par la vertu  ; & que la liberté de la satyre accordée à un
tre plus sage & plus vertueux que son siecle. La sagesse & la vertu de Socrate étoient parvenues à un si haut point d
ms que Sophocle & Euripide s’y disputoient la gloire de rendre la vertu intéressante, & le crime odieux, par des tabl
des évenemens ; de-là le comique de situation : ou elle présente les vertus communes avec des traits qui les font aimer, &
de philosophie ne faut-il point pour saisir ainsi le point fixe de la vertu  ! C’est à cette précision qu’on reconnoit Moliere
que de n’y voir aucun nouveau caractere à peindre. L’hypocrisie de la vertu est-elle moins facile à démasquer que l’hypocrisi
e, dont la foiblesse & l’orgueil sont les esclaves, & dont la vertu même a tant de peine à s’affranchir. Les hommes,
intenant, sur notre théatre François particulierement, d’exciter à la vertu , d’inspirer l’horreur du vice, & d’exposer le
avantages qu’on n’a pas ; l’hypocrisie, ce masque du vice déguisé en vertu  ; la flatterie, ce commerce infame entre la basse
rapporté une piece d’or qu’il lui avoit donnée par mégarde : « Où la vertu va-t-elle se nicher, s’écria Moliere, tiens, mon
jourd’hui ? Laissez aux libertins ces sottes conséquences, Démêlez la vertu d’avec ses apparences ; Ne hazardez jamais votre
36 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Des Comédies Héroïques. » pp. 9-29
armée Le desir de la gloire & l’oubli de mes maux ; Pour la seule vertu je la sens enflammée : Et d’un tyran, en moi, l’a
jamais avoir, même en songe, des pensées qui puissent faire rougir sa vertu . Sigismond. . . . . . . . . .  Mais tout l’éclat
t la vie ? Clotalde. Et la vie ?Et la vie est un songe trompeur : La vertu seule est constante & réelle :  Le vrai bonhe
d’avoir trop légérement ajouté foi aux prédictions des astres que la vertu sait toujours démentir. Il cede le trône à Sigism
. . Soit que j’aime Carlos, soit que par simple estime Je rende à ses vertus un honneur légitime, Vous devez respecter, quels
37 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XI. De la Religion. Principe et Sanction de la Morale de Molière. » pp. 217-240
cable. Souhaitez bien plutôt que son cœur, en ce jour, Au sein de la vertu fasse un heureux retour, Qu’il corrige sa vie en
pas prononcer du haut de la chaire770 ? Ah ! si la vraie piété est la vertu surhumaine qui ravit l’homme jusqu’à Dieu, et si
cœur sont aisés à connoître… : Ce ne sont point du tout fanfarons de vertu  : On ne voit point en eux ce faste insupportable,
des moqueries d’autrui, tombe dans le défaut de l’amour-propre, et sa vertu n’est qu’une hypocrisie : il est impossible d’adm
usement acquise ; dans l’espoir du bonheur pur et sans remords que la vertu seule peut donner ; dans la sérénité d’âme et la
âche orgueil leur esprit revêtu   Se couvre du manteau d’une austère vertu  ;   Leur cœur, qui se connoit et qui fuit la lum
38 (1818) Épître à Molière pp. 6-18
ssayer sa défense, Et, sans désespérer de sa conversion, Blâmer de la vertu l’exagération ; Quand ta brillante verve exposa s
Optimistes prudents nous disons : tout est bien. Ô sainte humanité ! vertu des belles âmes ! On ne te trouve plus, chez nous
intrigant, hélas ! comme autrefois prospère ! Dépourvu de talents, de vertus et d’honneur, Et ne sachant que faire, il s’est f
vices roturiers, Se rit des parvenus ; mais, grâce à sa naissance, De vertus , comme lui, Monseigneur se dispense. Vétérans de
39 (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293
échant, qui ne voulut être Alceste avec ses ridicules. Tu honorais la vertu en lui donnant une leçon, et Montausier a répondu
et absurdes ceux qui voudraient faire de l’esclavage le garant de la vertu . Quand Lisette dit si gaiement : En effet, tous
te que de commencer par les avilir pour leur donner des sentiments de vertu ! Point de milieu : il faut ou les enfermer comme
Molière une accusation très-grave, et lui a reproché d’avoir joué la vertu et de l’avoir rendue ridicule. Rousseau débute ai
arme qui lui est propre ? Je dis plus : si ce ridicule tombait sur la vertu même, il ne serait pas supporté; l’auteur le plus
ossière ? Aurait-il ignoré le respect que tous les hommes ont pour la vertu ? Quand le Misanthrope est indigné de tous les tra
able, peut être fort ridicule? Et qui est-ce qui l’est ici? Est-ce la vertu d’Alceste, ou sa mauvaise humeur si mal placée, e
nsure comique, sur ce qui est outré, déplace, répréhensible : donc la vertu n’est point compromise, puisqu’un homme honnête n
ant d’autres poètes, aux vicieux, aux sots, à la multitude, mais à la vertu , à la sagesse , en leur apprenant dans quelles ju
sseau, qui ajoute tout de suite : « En cette occasion, la force de la vertu l’emporte sur l’art du poète. » Un homme qui aura
nir, aurait dit : Rien ne fait mieux voir à la fois et la force de la vertu , et celle du talent de Molière, puis qu’en faisan
s qu’en faisant rire des défauts réels, il fait toujours respecter la vertu ,et ne permet pas que le ridicule aille jusqu’à el
llement déterminé à ne voir en lui que le projet absurde d’immoler la vertu à la risée publique, qu’il croit saisir cette int
uve insuffisante, et revient à son refrain : Voilà comme on avalit la vertu . En vérité, s’il ne faut qu’un calembour pour la
e; mais aussi Orgon n’est pas un homme qui connaisse le langage de la vertu et de la probité. Celui de la raison, dans la bou
40 (1843) Le monument de Molière précédé de l’Histoire du monument élevé à Molière par M. Aimé Martin pp. 5-33
es nôtres. Aussi le peuple restait-il dans l’ignorance de ses propres vertus  ; excepté les statues de quelques-uns de ses rois
sort de l’humanité qu’il n’y a pas un monument élevé au génie et à la vertu qui ne réveille le souvenir de quelque grande dou
d’instruire les peuples de leur histoire, et par leur histoire, de la vertu . La statuaire devenait ainsi une école de patriot
e bien qu’ils ont fait au monde, et Dieu a voulu que les fruits de la vertu et du génie fussent le patrimoine de l’humanité.
ne nation : les délicatesses du goût sont les premiers éléments de la vertu . Mais ce n’est là qu’une très petite partie de Mo
éraire de l’Europe, une assemblée d’hommes également illustres par la vertu et par le génie, après une étude consciencieuse d
aux sentiments sont par lui découverts : Le Bourgeois, dédaignant les vertus paternelles, Cherche parmi les grands de dangereu
41 (1716) Projet d’un traité sur la comédie pp. 110-119
un tour gracieux au vice, avec une austérité ridicule et odieuse à la vertu . Je comprends que ses défenseurs ne manqueront pa
u’il a traité avec honneur la vraie probité, qu’il n’a attaqué qu’une vertu  chagrine, et qu’une hypocrisie détestable. Mais,
42 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IX » pp. 77-82
r né du respect le plus profondément senti et d’une vive sympathie de vertu . Montausier est sans contredit le plus beau carac
iècle après sa mort, l’Académie française aussi appelé sur ses hautes vertus l’éloquence philosophique ; le prix qu’elle offri
43 (1865) Les femmes dans Molière pp. 3-20
e avec économie, Doit être son étude et sa philosophie. Ces modestes vertus , la gracieuse Henriette tient à honneur de les pr
ne pût un seul instant admettre cette possibilité, il fallait que sa vertu apparût si ferme qu’elle fut une garantie de l’in
ercure dit : La douceur d’une femme est tout ce qui me charme, Et ta vertu fait un vacarme Qui ne cesse de m’assommer. Moli
iage aussi odieux que ridicule : Sachez que d’une fille on risque la vertu , Lorsque dans son hymen son goût est combattu ; E
44 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548
d’un jeune étourdi, lui fait avouer des impertinences qu’il érige en vertus , & critique par-là tous les fous de son espec
s, Chez des femmes de bien, dont l’honneur est entier, Et qui de leur vertu parfument le quartier : Là nous passons la nuit d
du moins sur un portrait frappant des vices que la flatterie érige en vertus dans les Cours ? Hélas ! Démocrite s’amuse à pers
s dangereux, un de ces humains isolés sur la terre, qui, regardant la vertu comme quelque chose d’imaginaire, pensent que l’h
blesse de se croire déshonorés, parcequ’une femme, qui leur a paru la vertu même jusqu’au moment de leur mariage, se démasque
çon continuelle de morale, dans laquelle chaque mot est l’éloge de la vertu & la satyre du vice. « On peut hardiment avan
er, dit M. de Voltaire, que les discours de Cléante, dans lesquels la vertu vraie & éclairée est opposée à la dévotion im
45 (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146
i tout doucement une haine irréconciliable. Je serai le vengeur de la vertu opprimée, et, sous ce prétexte commode, je pousse
il soutient que Molière, en faisant arrêter l’hypocrite, a outragé la vertu , et qu’en assurant le triomphe d’Orgon, il a donn
’hérésie, et Molière élève des autels à  l’impiété ; et autant que la vertu du prince s’efforce d’établir dans le cœur de ses
six ou sept qu’il montrait comme réunissant tous les caractères d’une vertu solide. C’est alors que la bile de la bonne femme
e plus odieux, aurait pour triste résultat de désenchanter même de la vertu . Quand la ferme volonté du roi et les applaudisse
et de faire jaillir du choc des plus viles passions le triomphe de la vertu  ? Presque tous les commentateurs de Molière sembl
gures qui font ressortir la sienne ; il met en présence le vice et la vertu , l’hypocrisie et la bonne foi ; il presse, il ani
ssant et sa nudité dégoûtante : c’est le vice paré des couleurs de la vertu qu’il faut redouter dans une société qu’une extrê
seulement si vous oserez soutenir à la face du ciel des pièces où la vertu et la piété sont toujours ridicules, la corruptio
nous avons entendus ériger l’ingratitude en devoir et la délation en vertu  ? Le Tartuffe de Molière est donc rajeuni et ses
46 (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)
utes les lois de l’honneur ; l’honnêteté, la pudeur sont bravées ; la vertu n’est plus qu’un vain mot !!! N’ai-je pas fait, M
bien d’autres ; tu pourrais presque faire un Tartuffe pour toutes les vertus  ! Le monde où nous vivons ne t’offrirait plus le
te, et peut-être jugerais-tu inutile de prouver à notre siècle que la vertu peut avoir ses excès ? mais tu démasquerais ces p
47 (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514
on ami, reprit Molière, en voilà un autre. »Puis il s’écria : « Où la vertu va-t-elle se nicher ? » Toutefois Molière trouva
te d’un Harlay de Champvalon, l’intolérance est odieuse; associée aux vertus d’un Bossuet, elle est doublement triste et funes
s le souvenir de cette malheureuse princesse, que son innocence et sa vertu n’ont pu défendre contre votre injustice. Je ne p
ubsiste, et que ce qu’il a de mauvais se modifie et se transforme. La vertu dépend peu de la mode ; ce qui était honorable hi
nce semble avoir imposé à chacune la mission de porter haut certaines vertus , mais aussi d’approfondir certains vices, et de
n, soit pour le mal. La France a poussé à l’extrême quelques-unes des vertus et des qualités sociales, mais non sans cultiver
les le cercle de ses doutes ; il se demande ce que vaut en réalité la vertu des hommes ; et, la trouvant partout mélangée de
, nous l’avons dit déjà, la question de savoir ce que vaut en fait la vertu des hommes, et s’ils méritent plus de louange ou
losophique et la nature intime du bien; mais il se plaît à prendre la vertu sur le fait et à l’examiner de très près pour sav
héros de Molière ! Le duc de La Rochefoucauld a reconnu la vanité des vertus dont le faux éclat avait pu éblouir sa jeunesse ;
ui ont d’autant plus de prix dans ses œuvres, que ce sont presque des vertus surérogatoires, dont on l’eût plus facilement dis
es de nos adversaires, à découvrir et à mettre à nu le néant de leurs vertus et de leurs qualités. De plus, la passion inspire
n bien? Est-ce un mal? D’autres le diront; mais il est de fait que la vertu devient tous les jours plus difficile, parce que
sociétés primitives les voies étaient toutes tracées : le vice et la vertu ne se présentaient que sous un petit nombre de fo
d principe est sujet à n’être qu’une grande phrase : une toute petite vertu est une garantie bien autrement sérieuse. Or, de
teux qui s’allie à la noblesse : peu lui importe que sa femme ait des vertus ; ce sont des titres qu’il lui faut. Mais il est b
Si la comédie nous représentait le vice toujours aussitôt puni et la vertu toujours immédiatement récompensée, elle ferait u
’on court de grands risques lorsque l’on attire ainsi les hommes à la vertu par l’appât de l’intérêt. D’ailleurs une œuvre d’
e le sourire ironique fait aussitôt place au respect. L’auréole de la vertu efface sur son front la tache d’une mésaventure b
e t’en conjure, grâce! pardonne-moi, ne sois plus fâchée. ALCMÈNE. Ma vertu réfutait tes injures. Maintenant, tu ne me reproc
? ALCMÈNE. Tu ne le veux pas. Hé bien, je m’en irai accompagnée de ma vertu . Une nuance de galanterie de madrigal suffit à f
t et plus qu’une autre. On aimait à trouver en lui un fonds solide de vertus ; mais toutes ses vertus devaient avoir bonne faço
On aimait à trouver en lui un fonds solide de vertus; mais toutes ses vertus devaient avoir bonne façon, et être accompagnées
ttérature chrétienne du temps. Le christianisme, en effet, malgré les vertus et le génie de quelques prélats illustres, se pré
l quitte un monde où il n’y a plus de place pour la solide et franche vertu . Célimène y reste seule : elle s’amusera, elle se
nd roi, jusqu’au moment où l’édifice vermoulu, privé de l’appui de la vertu d’Alceste, s’écroula tout à coup sous le poids de
48 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29
ent cet esprit de la Ligue que Henri alors dans sa sagesse et dans sa vertu avait pris tant de soin à calmer et à éteindre, c
par les sympathies mutuelles de leurs membres, dans les traditions de vertus où elles sont nées. Tel fut le caractère des fami
iste encore en Angleterre et en Allemagne ; émulation de mérite et de vertu pour les nobles héritières des traditions d’Anne
49 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92
un tour gracieux au vice, avec une austérité ridicule et odieuse à la vertu . Je comprends que ses défenseurs ne manqueront pa
u’il a traité avec honneur la vraie probité, qu’il n’a attaqué qu’une vertu chagrine et qu’une hypocrisie détestable ; mais s
e monde si correct, et en butte à toutes les déclamations faciles des vertus bourgeoises, vous pensez si mademoiselle de Lencl
née, sous la sagesse des consuls et dans le temps de la vigueur de la vertu romaine. — En même temps, il combat pour l’emploi
une seule comédie, a fait représenter des pièces « où la piété et la vertu sont toujours ridicules, la corruption toujours d
pensée s’agrandit, il s’éleva au Misanthrope ; il osa lutter avec la vertu elle-même, et la regarder en face, et soulever so
ue le Misanthrope est ridicule, et vous vous écriez : « Voilà donc la vertu ridicule ! » Vous vous trompez, la vertu d’Alcest
ous écriez : « Voilà donc la vertu ridicule ! » Vous vous trompez, la vertu d’Alceste n’est pas ridicule. Au contraire, dans
e une fois, Molière n’a jamais eu l’intention de vouer au ridicule la vertu d’Alceste, pas plus qu’il n’a eu l’intention de r
être un gentilhomme ; Alceste, cet honnête gentilhomme, a donné à sa vertu je ne sais quelle âpreté qui lui ôte de ses agrém
ourgeoise, à l’estime de ses voisins ; quant à Alceste, quant à cette vertu si sauvage qu’elle en est presque insolente, Moli
e en est presque insolente, Molière n’a pas reculé devant elle. Cette vertu farouche avait besoin d’une leçon de modération e
Ne dites donc pas, citoyen de Genève, que Molière a voulu rire de la vertu  : Molière ne s’est attaqué qu’aux excès de cette
ulu rire de la vertu : Molière ne s’est attaqué qu’aux excès de cette vertu  ; il a déclaré une guerre généreuse à cette mauva
ut ce que Molière a voulu prouver contre Alceste. Quant à insulter la vertu dans la personne d’Alceste, nous respectons trop
t un furieux qui ne se donne à lui-même ni repos ni trêve, à force de vertus et de dévouement à tous les malheurs. — Plaignons
agent l’arrête, quand il entend le nom d’Alceste. Alceste, à force de vertu inquiète et turbulente, est brouillé avec toutes
urs ainsi jusqu’à la fin. Il faut que la critique ait quelque peu les vertus contraires de la lance d’Achille, qui blessait et
e il faut qu’en effet Elmire soit une femme de bon goût et de sincère vertu , pour que, non seulement M. Orgon, son mari, mais
50 (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315
ans les chimères généreuses ; son architecture a pour beautés et pour vertus la stabilité, la carrure et la belle ordonnance a
e de moyen ordre. II est très remarquable qu’il n’eut point de hautes vertus , mais qu’il n’eut point de ridicules. Cela est si
siècle qui ne croyons pas à la bonté de la nature, qui croyons à la vertu de l’éducation et qui, sans tomber dans le béat o
qu’Alceste n’est pas autre chose que l’insociable par impétuosité de vertu  ; et c’est un type du reste très intéressant qui
le. Toutes ces belles raisons de sympathie, de force magnétique et de vertu occulte sont si subtiles et délicates, qu’elles é
au roi, que l’on n’aimât que le roi et, comme c’était son devoir, des vertus qu’il voulait qu’on eût, il donnait l’exemple.
étestables ; il faut être vertueux et franc et avoir le courage de la vertu et de la franchise et ceux qui sont ainsi ne sont
bons intérêts de la nature humaine, qui rêve de belle franchise et de vertu ne craignant pas de se montrer. Il condamne en dé
chant, mais n’être pas bon, n’être pas vicieux, mais à n’avoir qu’une vertu traitable et une sagesse avec sobriété ; en un mo
ien qu’il pense à Don Juan, et une austérité ridicule et odieuse à la vertu , et il me semble qu’il pense à Alceste (de quoi R
bien, Dont la mauvaise humeur fait un procès sur rien, Ces dragons de vertu , ces honnêtes diablesses Se retranchant toujours
né un tour généreux au vice et une austérité ridicule et odieuse à la vertu . La première partie de cette phrase vise sans dou
ut s’appliquer. Par ces mots « une austérité odieuse et ridicule à la vertu  », Fénelon vise sans doute Alceste. Or Alceste n’
et de l’intérêt, comme les belles âmes le sont de la gloire et de la vertu , capables d’une seule volupté qui est celle d’acq
tes orgueilleux. Il y a dans votre irritation contre les hommes de la vertu véritable et une certaine hauteur d’estime où vou
le et insupportable et vous dira intérieurement : « Oh ! ciel, que de vertus vous me faites haïr ! » Ainsi parle Molière ; il
i, cette passion, de toutes la plus belle, Traîne dans un esprit cent vertus après elle ; Aux nobles actions elle pousse les c
. — Devant mes yeux, Seigneur, a passé votre enfance., Et j’ai de vos vertus vu fleurir l’espérance ; Mes regards observaient
il fait consister la sagesse en un certain milieu entre le vice et la vertu  ; en ce que ; au grand soulagement des spectateur
ion, surveillance de soi, ne quid nimis, ce sont précisément, non des vertus , non même des qualités, non des beautés, non pas
n’a pas beaucoup de portée. L’amour de Dieu ? Il y a doute. La seule vertu qu’il ait prescrite avec insistance, et ses apolo
taire a encore raison. Et c’est bien là ce milieu entre le vice et la vertu dont parle Mousseau, trop sévèrement du reste. Ve
ce qui peut ôter le plaisir […] » Cela veut dire que pour Molière la vertu des règles est toute négative. Elles n’indiquent
les hommes beaux ; c’est le fond commun de tous deux ; ils aiment la vertu et sont très honnêtes gens ; c’est encore le fond
oir le même caractère que lui. Le fond de son âme est certainement la vertu et l’amour du bien, mais aussi il y a, dans le fo
oyons ses défauts- avec quelque douceur. Il faut, parmi le monde, une vertu traitable ; A force de sagesse, on peut être blâm
as de ces défauts comme d’une occasion d’exercer sa philosophie et sa vertu , et l’on a à leur égard une espèce de gratitude e
d’exercer notre philosophie : C’est le plus bel emploi que trouve la vertu  ; Et si de probité tout était revêtu, Si tous les
, Si tous les cœurs étaient francs, justes et dociles, La plupart des vertus nous seraient inutiles, Puisqu’on en met l’usage
s accoutumé de réfléchir et ensuite cela veut dire qu’elles aiment la vertu et la force et un peu la violence, et qu’un sourd
cette épreuve soit faite, c’est précisément parce qu’il est sur de la vertu de Tartuffe et que cette épreuve ne lui ménage qu
’était qu’une épreuve Par où le ciel voulait qu’on se pût assurer Des vertus de Madame et les bien admirer, Ou découvrir un fo
lière, et j’ai eu l’occasion de le dire, le vice d’Argan n’est qu’une vertu pratiquée sottement et gauchement. L’amour de soi
u’une vertu pratiquée sottement et gauchement. L’amour de soi est une vertu . Il faut, pour les siens, pour la cité, pour la p
estimable qu’en fonction de l’altruisme, et l’amour de soi n’est une vertu qu’à la condition qu’on en ait au moins quelques
nt un demi-siècle et qu’elle l’a désespéré par les escarpements de sa vertu . Toutes les filles qu’on ne peut pas saluer sans
ager les gens : Me préserve le Ciel d’une telle sagesse ! Je veux une vertu qui ne soit point diablesse, Et crois que d’un re
ni méchante, ni criarde, ni indiscrète, ni fière à faire parade de sa vertu , ni intéressée à déclarer une intrigue dont elle
peu nonchalante, discrète, sensée, de commerce sûr avec les siens, de vertu solide sans affectation, ni grimaces, ni déclamat
’on en ait dit et qui ne pousse pas plus au vice qu’il ne pousse à la vertu , à quoi il ne pousse aucunement, un faiseur de ty
51 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V.*. Destouches imitateur, comparé à Moliere, Plaute, Regnard, Shakespeare, &c. » pp. 185-218
nt à la derniere épreuve. Car enfin je m’imagine que ce qu’on appelle vertu dans les femmes, est comme ces pieces fausses qui
l’or ou de l’argent, mais que la coupelle dissipe en fumée. Ce mot de vertu est un nom spécieux & une belle apparence qui
e la corrompre & de m’en faire aimer ! Mais si tu es assuré de sa vertu , que te faut-il davantage, & qu’est-ce que me
ce dernier qu’il n’y a désormais qu’à faire des vers pour chanter la vertu de Camille. Quelque temps après il apprend son in
s richesses. Timon est forcé de convenir que l’univers n’est pas sans vertu  : il montre son trésor à Evandra, lui déclare qu’
52 (1862) Corneille, Racine et Molière (Revue chrétienne) pp. 249-266
rive pas même jusqu’à lui. Il n’entend qu’à travers un porte-voix. La vertu qui ne sait pas se poser, et qui ne représente pa
à l’épopée de chacune de nos vies ; dans le souvenir respectueux des vertus réelles et pratiques des ancêtres; dans l’estime
té plus qu’aucune autre. On aimait à trouver en lui un fond solide de vertus ; mais ces vertus devaient avoir bonne façon et êt
autre. On aimait à trouver en lui un fond solide de vertus; mais ces vertus devaient avoir bonne façon et être accompagnées d
a société française. La France a poussé à l’extrême quelques-unes des vertus et des qualités sociales, mais non sans cultiver
53 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VII. De l’Amour. » pp. 121-144
tant plus vive et plus belle, qu’ils seront plus parfaits ; car toute vertu , toute intelligence, toute grâce les rendront plu
rsinoé ne peut pas davantage connaître l’amour dans la coquetterie de vertu que son âge lui impose466. Armande et Bélise, dan
tés 473 : Rien n’égale en fureur, en monstrueux caprices, Une fausse vertu qui s’abandonne aux vices474. Jamais celle qui s
cette passion, de toutes la plus belle,   Traîne dans un esprit cent vertus après elle ;   Aux nobles actions elle pousse le
54 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. M. SAURIN. » pp. 333-353
eur : Ma chere Béverley, je ne veux de bonheur Que celui d’adorer tes vertus & tes charmes. PIECE FRANÇOISE, Acte III. S
t d’avoir soin & du pere & du fils. Jarvis réfléchit sur les vertus de sa maîtresse, sur le bonheur dont son maître e
biage. Madame Béverley a mal fait d’annoncer au troisieme acte que la vertu seroit récompensée. Je ne vois pas qu’elle ait de
55 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VIII. Le Mariage. » pp. 145-165
n si nécessaire à composer une union parfaite552. » XI. « … Que la vertu seule anime ce dessein553 : » « Quand on ne prend
e des crimes, Reprendre ses défauts avec grande douceur, Et du nom de vertu ne lui point faire peur571. » XXI. « Mais le de
XX. « J’aime qu’avec douceur elles se montrent sages..., Et veux une vertu qui ne soit point diablesse584. » 496. On est
56 (1769) Idées sur Molière pp. 57-67
échant, qui ne voulût être Alceste avec ses ridicules. Tu honorais la vertu en lui donnant une leçon, et Montausier a répondu
s. Nos mœurs sont plus corrompues, et nous aimons qu’on nous parle de vertu . Nos mœurs sont plus raffinées, et la satire est
57 (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XII. Lo Ipocrito et Le Tartuffe » pp. 209-224
… Ceux qui me nourrissent, je les loue de leurs œuvres pies, de leurs vertus , de leur charité ; je les rassure sur leurs débau
eilles entende ! IPOCRITO. La libéralité est comme la substance de la vertu du magnanime. TANFURO. Messer, ne craignez pas qu
58 (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131
e et demi. N’a-t-on pas le droit de dire aux nouveaux champions de la vertu de Madeleine Béjart : Si vous croyez que cette co
e flambeau de l’histoire à la main. Mais les nouveaux champions d’une vertu fort problématique n’ont pas l’honneur de la démo
ent qui puisse justifier l’opinion peu flatteuse par lui émise sur la vertu de Mlle Molière. Aussi glisse-t-on d’ordinaire su
des faits coupables ? Où l’on affirme, j’hésite. Jamais, en effet, la vertu d’Armande n’a été attaquée que par des ennemis ou
il avait adressé ses hommages et plus tard ses injures à une femme de vertu suspecte. Cette même femme est épousée en seconde
es cherchèrent une sorte de régénération sociale dans la pratique des vertus vraiment chrétiennes. Leur erreur fut de désespér
en bien petit nombre il est vrai, un amour outré de la vérité et une vertu trop rigoureuse ». Alceste n’est point une énig
ant moi. C’est, sans compromettre le respect dû à la droiture et à la vertu , de démontrer que ces qualités ne valent que par
e ; que, dans un système d’union fondé sur l’indulgence mutuelle, une vertu parfaite est déplacée parmi les hommes et se tour
périorité constante d’Alceste sur tous les autres personnages, que la vertu , malgré les ridicules où son austérité l’expose,
ière a placé Philinte auprès d’Alceste pour représenter, à côté de la vertu intolérante, hérissée et trop rigoriste, le bon s
est pas sans doute, comme le misanthrope Alceste, un Don Quichotte de vertu et de philanthropie ; il ne se croit pas obligé d
59 (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [33, p. 62] »
ersuader au duc de Montausier*, renommé pas ses mœurs austères, et sa vertu sauvage, que c’était lui que Molière jouait dans
60 (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436
endons plus de justice à Montausier qu’il ne s’en rendit lui-même. En vertu , en honneur véritable, il n’avait rien à envier à
eusement que Molière, en créant ce personnage, avait voulu tourner la vertu en ridicule : accusation fausse et presque calomn
sseau, confondant très mal à propos, dans le personnage d’Alceste, la vertu qui le fait estimer, avec la morosité qui le rend
e sauvage Alceste des prétendus outrages que Molière avait faits à la vertu dans sa personne, sans lui immoler l’homme du mon
61 (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419
ura que Le Tartuffe était de ces pièces excellentes qui mettaient la vertu dans tout son jour , il répondit : Cela est vrai
uvre de l’esprit, et de montrer avec quel art un homme, qui pousse la vertu jusqu’au ridicule, est si rempli de faiblesse pou
is de Molière voulurent persuader au duc de Montausier, fameux par sa vertu sauvage, que c’était lui que Molière jouait dans
ce mot est plutôt l’expression vive du cas que l’on doit faire de la vertu , quand même elle serait poussée trop loin, qu’une
ce qui en était la source et le principe ; c’est sur la rudesse de la vertu peu sociable, et peu compatissante aux faiblesses
sieur, vous n’avez pas eu dessein de me donner une pièce d’or ? Où la vertu va-t-elle se nicher ? s’écria Molière, après un
exigeait de tout le mondea, et même il était prévenu que c’était une vertu  ; de sorte que celui de ses amis qui était le plu
rand maître, ………………………………………………………… Or ce médecin tout nouveau, Et de vertu si singulière, Est le propre Monsieur Molière, Qu
lessées ; on ajoute que si le théâtre n’est pas fait pour inspirer la vertu , on ne doit pas du moins en faire une école du vi
iers : Mais contre ma puissance, on n’en murmure pas, Et chez moi la vertu ne fait jamais naufrage. [*]. [Note marginale]
dire que Le Tartuffe était de ces pièces excellentes qui mettaient la vertu dans son jour. Cela est vrai, disait Molière ; ma
peut hardiment avancer que les discours de Cléante, dans lesquels la vertu vraie et éclairée est opposée à la dévotion imbéc
primait cet ouvrage (la comédie de Tartuffe), qui était l’éloge de la vertu et la satire de la seule hypocrisie, on permit qu
62 (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [75, p. 114-115] »
e exigeait de tout le monde, et même il était prévenu que c’était une vertu  ; de sorte que celui de ses amis qui était le plu
63 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Du Comique, du Plaisant, des Causes du rire. » pp. 463-473
nez garde à ce que vous dites. Ma fille est d’une race trop pleine de vertu pour se porter jamais à faire aucune chose dont l
omique de ce trait. Que M. & Mad. de Sotenville exaltent moins la vertu des héroïnes de leur famille, le trait n’est plus
64 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLII. De l’art d’épuiser un Sujet, un Caractere. » pp. 493-503
& qu’il en est ainsi des vices, des travers, des ridicules, de la vertu même des hommes, si l’on veut. Tout agit différem
it sa dévotion, celle de toute femme estimable : elle n’arme point la vertu de griffes & de dents. Moliere laisse-t-il ri
65 (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [48, p. 80-81] »
cé son inclination, voulut le dégoûter de cette comédienne. Est-ce la vertu , la beauté ou l’esprit, lui dit-il, qui vous font
66 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. » pp. 180-200
i, cette passion, de toutes la plus belle, Traîne dans un esprit cent vertus après elle : Aux nobles actions elle pousse les c
urs. Devant mes yeux, Seigneur, a passé votre enfance, Et j’ai de vos vertus vu fleurir l’espérance : Mes regards observoient
traitent l’amour avec la même gentillesse, tous les deux l’érigent en vertu , tous les deux conseillent à leurs éleves de se l
67 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441
sormais sont mes seuls ennemis. C’est l’erreur que je fuis, c’est la vertu que j’aime. Je songe à me connaître, et me cherch
oi voluptueux d’un tyran. Dans la même année, il montra dans Titus la vertu triomphant d’une passion désordonnée ; c’était en
triomphant d’une passion désordonnée ; c’était encourager le roi à la vertu par son propre exemple et rappeler à l’adorateur
68 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. Des Vers & de la Prose dans les Comédies. » pp. 103-117
En un mot, il aime l’argent plus que réputation, qu’honneur & que vertu  : & la vue d’un demandeur lui donne des convu
son sort, de splendeur revêtu, Fait gronder le mérite & rougir la vertu . Quelques titres honteux qu’en tous lieux on lui
69 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXII. Des Caracteres principaux ou simples, des Caracteres accessoires, des Caracteres composés. » pp. 337-349
si vanté Surpasse-t-il Lucinde en esprit, en beauté ? Sa personne en vertus est-elle plus brillante ? Léandre. Oui, cent fois
r pour vous est fondé sur l’estime ; Que la raison l’éclaire & la vertu l’anime ; Qu’elles l’ont affermi dans son culte s
70 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXV. Du contraste des Caracteres. » pp. 386-397
t voyons ses défauts avec quelque douceur. Il faut parmi le monde une vertu traitable ; A force de sagesse on peut être blâma
é, Et veut que l’on soit sage avec sobriété. Cette grande roideur des vertus des vieux âges Heurte trop notre siecle & les
71 (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [23, p. 51] »
sieur, vous n’avez pas eu dessein de me donner une pièce d’or ? Où la vertu va-t-elle se nicher ! s’écria Molière, après un m
72 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre II. — De la poésie comique. Pensées d’un humoriste ou Mosaïque extraite de la Poétique de Jean-Paul » pp. 97-110
is ont mis le sérieux du vice, et dans les autres ils ont supprimé la vertu et le vice, en faisant passer sur le vice, la ver
s ont supprimé la vertu et le vice, en faisant passer sur le vice, la vertu et toutes choses, l’esprit, ce niveleur universel
73 (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196
le prit comme il demandait un oreiller rempli d’une certaine drogue à vertu dormitive ; une veine se rompit dans sa poitrine,
que Molière s’inspira, pour cette grande figure d’Alceste, des rudes vertus de M. de Montausier ! Molière avait vraiment bien
domestique. J’ai cru que ma femme devait assujettir ses manières à sa vertu et à mes intentions ; et je sens bien que dans la
 » Tout à l’heure nous allons le voir lutter contre les hypocrites de vertu et les faux dévots, avec Tartuffe et Don Juan. Ma
bonheur, le courage dans la souffrance, il a surtout la pitié, cette vertu suprême, cette vertu des grands cœurs, et l’on ne
dans la souffrance, il a surtout la pitié, cette vertu suprême, cette vertu des grands cœurs, et l’on ne peut s’empêcher de l
ullition, les ennemis sur pied, les dévots en armes, les fanfarons de vertu prêts au combat. Lorsque, six mois après la repré
ervention du roi pour laisser se produire publiquement cette leçon de vertu que Cléante, parlant à Orgon, donnait si vaillamm
uand nous vivons en infâmes ? Non, non, la naissance n’est rien où la vertu n’est pas. » Ne dirait-on point un de ces vers-m
lière. Par exemple, Isabelle se plaint que son mari ne croit pas à la vertu des femmes : Pour leur commun malheur il s’est m
teur, faisant allusion à Molière, écrit qu’il « cache sous une fausse vertu tout ce que l’insolence a de plus effronté ». « 
it, au rire de tout le parterre, de sa femme « acariâtre et gueuse de vertu  ». Ainsi, la Béjart elle-même n’était pas épargné
de leurs passions et de leurs vices, de leurs faiblesses et de leurs vertus , il semble qu’il ait proclamé avant tout cette vé
le, le bon, la clarté et le bon sens, tout ce qui fait la force et la vertu de notre vieille humeur française ! Aussi la Fran
iie  siècle, s’est vaillamment écrié : La naissance n’est rien où la vertu n’est pas ? L’auteur du Vieux Cordelier, Camille
74 (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347
ièces. J’aime qu’avec douceur nous nous montrions sages, Je veux une vertu qui ne soit point diablesse (53). Et pour abrége
s le rencontrons tout seul, incomplet, et privé de ce qui en fait une vertu , la première des vertus. Le dirai-je même I ainsi
eul, incomplet, et privé de ce qui en fait une vertu, la première des vertus . Le dirai-je même I ainsi dépouillé et isolé, il
comme s’il eût douté du bien même, il a dit avec étonnement : « Où la vertu va-t-elle se nicher » — Il a répété avec Hamlet :
75 (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492
tibles avec celles d’un autre, et que, par un certain enchaînement de vertus et de vices, il y a un progrès nécessaire de lumi
amitié qui l’unissait à madame Necker, personne douée des plus hautes vertus , mais qui avait reçu, du côté de l’esprit, une éd
lation ; qui aime Henriette bien moins pour sa richesse, que pour ses vertus , ses charmes et ses grâces, et qui se montre dési
duisent tous les arts utiles, et engendrent même quelques-unes de nos vertus . Dans une âme faible ou perverse, au contraire, i
onorable importance de leurs fonctions leur inspire naturellement les vertus nécessaires pour les bien remplir. Ils ont besoin
et par le plus simple moyen, la manifestation du vice et celle de la vertu , la punition de l’un et le triomphe de l’autre, c
76 (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136
aîté? Est-ce en représentant le bon sens et la raison? Hélas! non. La vertu et la sagesse sont trop sévères, trop calmes, tro
s, et par conséquent trop monotones. En faisant de l’exposition de la vertu le but des comédies, le spectacle, manquant d’att
qui proviennent directement de ces passions, pas plus les exemples de vertu exposés sur la scène que les livres de morale ne
ne sont ni l’ignorance, ni la sottise, qui sont les sauvegardes de la vertu de la femme. Aux raisons les plus sensées par les
t et modifie tellement cette source pure et limpide, que ce qui était vertu devient passion dangereuse et souvent même des pl
d’exercer notre philosophie. C’est le plus noble emploi que trouve la vertu , et si de probité tout était revêtu, si tous les
, si tous les cœurs étaient francs, justes et dociles, la plupart des vertus nous seraient inutiles, puisqu’on en met l’usage
t l’épouse tout en cherchant à épouser la fille ; ne croyant pas à la vertu de la femme, ils lui font, pour une simple fantai
trouve la plus voisine, et qu’en frondant un vice Molière offense une vertu . « Puis, ajoute-t-il, quels sont les gens qui doi
victimes des fripons qui chercheraient à les exploiter en simulant la vertu . En second lieu, bien que les personnes pieuses d
ion, les personnes qui, dans ses œuvres, représentent la raison et la vertu ? L’exemple à suivre, d’après Molière, se trouve d
77 (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112
s goûts. Il faut la jeunesse à la jeunesse, la beauté à la beauté, la vertu à la vertu. Telle est la loi de son théâtre : est
faut la jeunesse à la jeunesse, la beauté à la beauté, la vertu à la vertu . Telle est la loi de son théâtre : est-il un code
’arrivera pas à ses sœurs cadettes ; elles seront mieux élevées. Leur vertu sera moins diablesse, comme dit Elmire en parlant
e mettre son nom sous la presse; cependant il cache sous cette fausse vertu tout ce que l’insolence a de plus effronté ; et c
a des appas que tout le monde approuve, Et c’est un rendez-vous où la vertu se trouve ; On y traite l’amour, mais c’est d’une
i, cette passion, de toutes la plus belle, Traîne dans un esprit cent vertus après elle… C’était ainsi que Molière reconnaiss
elle nature, que celle d’Alceste ! Qui donc, ayant le sentiment de la vertu et de l’honneur, n’est pas tout prêt à s’écrier,
igoureuse contre les méchants, il ne fait rien en faveur des bons. Sa vertu n’agit point pour l’avantage de l’humanité sa col
ruderie, qui sait se défendre et se faire respecter sans simagrées de vertus , sans fermer l’oreille aux propos du monde, parce
ce Amphytrion est le jouet d’une erreur; sa femme n’a pas manqué à la vertu . Il est bien vrai qu’Alcmène n’a été fidèle que d
e. Les trouvères et les troubadours chantaient leurs charmes et leurs vertus . Quand un amour fatal les atteignait, elles mour
78 (1739) Vie de Molière
ens, mon ami, dit Molière, en voilà un autre. ; et il s’écria : Où la vertu va-t-elle se nicher ! Exclamation qui peut faire
t, et de montrer avec quel art Molière a peint un homme qui pousse la vertu jusqu’au ridicule, rempli de faiblesse pour une c
is de Molière voulurent persuader au duc de Montausier, fameux par sa vertu sauvage, que c’était lui que Molière jouait dans
joue. Pendant qu’on supprimait cet ouvrage, qui était l’éloge de la vertu et la satire de la seule hypocrisie, on permit qu
peut hardiment avancer, que les discours de Cléante, dans lesquels la vertu vraie et éclairée est opposée à la dévotion imbéc
79 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354
spirituelle Uranie » révéler par un exemple effectif la merveilleuse vertu de ce goût qui suffit à la critique. Ce petit mor
e d’exagérer. Des critiques sont heureux de nous dire que le vice, la vertu , le génie, le talent sont de simples produits com
ne point fâcher sa mère445 ». Montausier avait, comme elle, quelques vertus réelles et solides, et, surtout, une grande appar
lques vertus réelles et solides, et, surtout, une grande apparence de vertu qui imposait aux contemporains. « C’est une sincé
sser pour sévère auprès de ceux qui ne connaissent point la véritable vertu , que de s’exposer à passer pour flatteur. Aussi n
ort en est barbare aux yeux de l’univers, Et c’est brutalité plus que vertu suprême. On sait bien que les pleurs ne ramènero
mprévu trépas ; Mais la perte par là n’en est pas moins cruelle. Ses vertus de chacun le faisaient révérer ; Il avait le cœur
u sûrs, dont le simple vulgaire Croit que vous connaissez l’admirable vertu , Pour les maux que je sens n’ont rien de salutair
80 (1900) Molière pp. -283
otre aise et justement en celle-là tant de fins mérites et de solides vertus  ; mais, en songeant à son avenir de femme (comme
t en lui des parties de cuistre, faisant des phrases pompeuses sur la vertu , et c’étaient ces parties-là que choquait Molière
e, cette vie en promiscuité, avec l’idéal constant d’une vie et d’une vertu austères devant les yeux, la mort sans cesse défi
e veux pas dire absolument qu’il y a un type et un idéal supérieur de vertu qui a tout à fait manqué aux femmes de Molière ;
fin avec Célimène qu’avec Agnès. On nous a célébré, comme un type de vertu et d’honnêteté, Elmire, la femme d’Orgon ; presqu
personne qui parle ainsi douée de charme ; je lui reconnais autant de vertus solides qu’on voudra ; mais elle n’est pas façonn
x discours de Dom Juan ! Le bourgeois, chez Molière, n’a qu’une seule vertu , et elle n’est pas héroïque : la prudence ; il n’
va finir, et à ne laisser derrière soi que des souvenirs de force, de vertu et de bonté. Molière a subi cette idée de la mort
risie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus . Le personnage d’homme de bien est le meilleur de
… Que les soins défiants, les verrous et les grilles, Ne font pas la vertu des femmes et des filles. Vers qui ne paraissent
rmeront jamais que des engagements irréprochables, tant est grande la vertu d’une réforme faite à propos. Nous voilà loin, à
es et le rang de leur orgueil, le mérite de sa fierté susceptible, la vertu même ces airs tristes qu’elle a quelquefois et qu
idéaux, astreinte, à ce titre, à des traditions rigoureuses et à des vertus de convention que les dernières années du xviiie
été un charme que bientôt, peut-être, on cherchera vainement dans les vertus de la nouvelle. L’homme de science et le bourgeoi
sur toute espèce de sujets D’une femme tout est croyable, même la vertu . ——— Il ne manque pas de femmes fidèles à leur de
tant de soi, consumé et pour ainsi dire flétri par le sentiment d’une vertu qu’il n’aura jamais occasion de déployer, rencont
81 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVIII. De l’exposition des Caracteres. » pp. 433-447
nous servir ici de modele ; Alceste y veut ériger sa misanthropie en vertu , & Philinte lui prouve qu’il se rend ridicule
l a de préférer Tartufe à tout. Orgon fait l’éloge de Tartufe, de ses vertus , raconte la maniere dont il fit sa connoissance,
82 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLI. Des Episodes. Maniere de les lier aux Caracteres principaux, & de placer les Caracteres accessoires. Embonpoint d’une Piece. » pp. 475-492
elles Qui, sans le lansquenet & son produit caché, De leur foible vertu feroient fort bon marché, Et dont, tous les hiver
’ame, & y lire quels sont les vices, les défauts, quelquefois les vertus , qui accompagnent une passion parvenue à un certa
83 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Caracteres propres à tous les rangs. » pp. 328-330
ouis Halberg qu’un Artisan : l’ambition du premier seroit devenue une vertu , du moins par rapport à nos mœurs, s’il n’eût amb
84 (1884) Tartuffe pp. 2-78
, dans les épîtres de Boileau, et dont le Lutrin chante les louanges… Vertu sincère, universellement respectée ; ce qui rend
e ; c’est le vers d’Elmire (acte V, scène v) : Ce procédé détruit la vertu du contrat. Au reste, on a remarqué les traces d
t homme-là n’aura jamais un sol… N’est-ce pas conscience aussi qu’une vertu si parfaite dépende de la merci d’un hôtelier, qu
nd Latouche dit dans Iphigénie : Pour être criminel me crois-tu sans vertu  ? Tartuffe aurait le droit de vous dire : Pour
un saint ! … Traître ! oses-tu bien par cette fausseté Vouloir de sa vertu ternir la pureté ?… Et Orgon menace son fils ; e
85 (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252
l’âme peu cruelle de mademoiselle Béjart, dont toute la prétention de vertu était, dit-on, de n’avoir jamais eu jusque-là de
garde encore avec tant de vénération, où l’esprit se purifiait, où la vertu était révérée sous le nom de 1’“incomparable Arth
des acteurs, sollicita et obtint, le 26 juillet 1660, un privilège en vertu duquel la pièce imprimée parut, avec des argument
ussy-Rabutin, on était le pensionnaire sitôt qu’on voulait l’être. La vertu des femmes les plus belles, les plus aimables de
bonheur. Mademoiselle de La Vallière, dont le nom rappelle d’aimables vertus et de tendres faiblesses, était attachée à la mai
st point né pour l’empire …………………………………………… Pour toute ambition, pour vertu singulière, Il excelle à conduire un char dans la
Baron excella depuis, il chercha encore à former son jeune cœur à la vertu , par une sage direction et par de bons exemples.
mon ami, dit Molière, en voilà un autre. » Puis il s’écria : « Où la vertu va-t-elle se nicher ! » Le trait peint son cœur,
ses de la religion ne put souffrir cette ressemblance du vice avec la vertu , qui pouvaient être pris l’un pour l’autre ; et,
tion du rôle d’Alceste que l’intention de faire rire aux dépens de la vertu . Les attaques du citoyen de Genève contre cette p
un tour gracieux au vice avec une austérité ridicule et odieuse à la vertu . » Nul doute que Fénelon ne lui ait adressé ce re
ces : et comment y serait-il parvenu en faisant rire aux dépens de la vertu  ? Quel meilleur moyen, et nous osons le dire, que
en bien petit nombre il est vrai, un amour outré de la vérité et une vertu trop rigoureuse. « Si jamais, a dit Chamfort, aut
 ; que, dans un système d’union fondé sur l’indulgence naturelle, une vertu parfaite est déplacée parmi les hommes et se tour
périorité constante d’Alceste sur tous les autres personnages, que la vertu , malgré les ridicules où son austérité l’expose,
abonder. Il y a bien près de l’hypocrite en religion à l’hypocrite en vertu . Une femme longtemps adonnée aux plaisirs du mond
’hérésie, et Molière élève des autels à l’impiété ; et, autant que la vertu du prince s’efforce d’établir dans le cœur de ses
en public une aussi grossière attaque envers un homme dont toutes les vertus ne pouvaient être effacées à ses yeux par une mes
venances, ne les eût point violées à l’égard d’un citoyen chez qui la vertu était austère, mais sans rudesse, la religion zél
ui pourrait séduire les âmes faibles et les détourner du chemin de la vertu , notredit promoteur nous aurait requis de faire d
, si vous oubliez qu’ils sont vos enfants, le vice l’emportera sur la vertu , et le mépris dont vous vous chargez étouffera le
eulent apprendre aux pères à ne pas mettre à cette cruelle épreuve la vertu de leurs enfants. » L’Avare fut, en 1733, trans
s temps de révolution, où l’hypocrisie de religion eût été, sinon une vertu , du moins un acte de courage, et il y a plus de t
seulement si vous oserez soutenir à la face du ciel des pièces où la vertu et la piété sont toujours ridicules, la corruptio
et de se dépouiller de cette simplicité grossière, source féconde de vertus comme de ridicules. Cependant notre premier comiq
isant qu’il jouait ouvertement le duc de Montausier, dont en effet la vertu austère et inflexible passait mal à propos, dans
rmi ses adorateurs un sieur Du Boulay, qui réunissait les principales vertus des amants de ces sortes de femmes, l’opulence et
amante trompée vit trop tard quels pièges sont sans cesse tendus à la vertu des femmes ; et, sentant qu’il fallait renoncer à
es poursuites auprès de Guérin, et fit valoir à ses yeux le brevet de vertu que le Châtelet venait de lui octroyer. Cet acteu
Satirisant chacun, cet infâme a vécu Véritable ennemi de sagesse et vertu  : Sur un théâtre il fut surpris par la mort même.
86 (1788) Molière (Dictionnaire encyclopédique) « article » pp. 588-589
ans le genre même qu’il abandonnait, et il ne le forma pas moins à la vertu qu’au talent ; il lui donna de grands exemples de
87 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. » pp. 397-410
ui vantant le bonheur qu’il a de tenir à une famille dans laquelle la vertu est aussi héréditaire aux femelles que la valeur
le a été trop bien élevée pour être capable d’une action si lâche. La vertu est héréditaire dans notre maison, & il y a a
88 (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58
oralités à l’Hôtel de Bourgogne, et qui jouissaient d’un privilège en vertu duquel il était fait défense à tous autres de rep
ares talents, et, ajoutent tous les témoignages contemporains, par sa vertu . Non seulement elle remplissait avec une grâce in
89 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. » pp. 294-322
t conduire dans un précipice par leurs passions effrénées. Il loue sa vertu & sa chasteté. Il maudit cette échelle fatale
ocrite, pour être le plus accompli scélérat du monde ! Ces actions de vertu du moins vertueux de tous les hommes lui donneren
n fils. Ah ! traître, oses-tu bien, par cette fausseté, Vouloir de sa vertu ternir la pureté ? Damis. Quoi ! la feinte douceu
90 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393
s de la cymbale et je mange du tambour », qui font de la calomnie une vertu , de la délation une gloire ! Il haïssait les faqu
ource, jamais un choix. Jamais on ne se fit comédien par goût pour la vertu , par le désir d’être utile dans la société et de
était en l’an de grâce 1840. Il n’avait entendu parler ni du prix de vertu , ni de la caisse d’épargne. Les comédiennes aurai
s passons. Tenez, Messieurs les moralistes, reprenez votre manteau de vertu , il est trop chaud pour nous, rendez-nous nos bas
ante et d’un petit garçon ; le gendre qu’il s’est choisi est riche en vertus , et c’est là tout. Donc à quoi bon ces diamants ?
et mille agréments qui les font adorer. Le moyen de leur demander une vertu qu’elles ignorent, un désintéressement que person
maison décriée, te dira tout haut : — Courage, jeune homme, voilà la vertu  ! Tu es Romain, c’est-à-dire tu es retranché de l
, les plus illustres génies, les plus dédaigneuses et les plus hautes vertus . Par quelle force (de nos jours cet accident n’es
t, en fin de compte, la consécration dernière de tout ce qui était la vertu et le génie dans la république d’Athènes. Mais qu
s, c’est la mythologie expirante, c’est la populace ameutée contre la vertu  ! En toute cette immolation, Aristophane n’a rien
cette réaction d’un peuple entier qui pleure tant de génie et tant de vertu  ? « Tes furies vieillissent », se seraient écriés
dans ce pêle-mêle moins de feu que de fumée, et plus de vices que de vertus  ; à votre compte si l’oiseau de Psaphon ne chante
la garde-robe et du petit Châtelet, Regnard ôte leur innocence, leur vertu , leur probité, leurs scrupules ; il n’en veut qu’
orante et Dorimène, qui se montraient à peine au milieu de toutes ces vertus bourgeoises, ont fait pousser au public de Paris
u rire et des larmes, de la misère et de l’opulence, du vice et de la vertu . Elle achète et elle vend ; c’est là son métier.
efois, on y revient toujours. Elle a été la grande passion… la grande vertu de nos pères ; la gaîté, fille du courage, de la
t tout au plus ridicule, la femme que vous donniez comme un modèle de vertu , est bien près de se faire enlever par son cousin
lle, avec son éternel refrain : J’ai pitié de ma fille, et malgré sa vertu , Je commence vraiment à n’être plus tranquille !
ongtemps ce me semble que la bonne femme n’est plus tranquille sur la vertu de sa bru ; car elle est femme ! Ce n’est pas vou
-là pour une fille vaniteuse et coquette qui faisait bon marché de la vertu  ; tous enfin pour de bons vivants, très contents
91 (1696) Molière (Les Hommes illustres) « JEAN-BAPTISTE POQUELIN. DE MOLIERE. » pp. 79-80
sonnes de grande considération, et aussi parce qu’on prétendit que la vertu et le vice en cette matière se prenant aisément l
92 (1706) Lettre critique sur le livre intitulé La vie de M. de Molière pp. 3-44
qui se conduisait en Comédienne peu scrupuleuse sur le chapitre de la vertu . Cette vérité n’était point trop bonne à dire si
quelques-uns qui n’édifient pas, il y en a d’autres qui cultivent la vertu . Je vous avoue, Monsieur, que ce discours de Moli
93 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75
es détours affreux ; Je me sentis atteint de desirs ruineux : Mais ma vertu pour lors en moi fit un prodige. Vous en aurez me
amour est chez eux un penchant bien intéressant, qu’on peut ériger en vertu  ; & que les années d’Arnolphe l’ont rendu, ch
ACTE III. Scene II. Caritidès. Oui, je suis un savant charmé de vos vertus  ; Non pas de ces savants dont le nom n’est qu’en
94 (1871) Molière
sais sans nom, avec des comédiens sans talent et des comédiennes sans vertu , son illustre découverte, et maintenant, déjà fat
vait des poètes comiques, n’avait imaginé le Misanthrope, un héros de vertu , tourmenté et complété par Célimène. Est-ce à la
toire du mendiant qui rapporte à Molière un louis d’or : « Où donc la vertu va-t-elle se nicher ? » Nous pourrions vous dire
95 (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180
la jeunesse, Reprendre ses défauts avec grande douceur, Et du nom de vertu ne pas lui faire peur. Mes soins pour Léonor on
la liberté. Les verroux et les grilles, avait-il dit, Ne font pas la vertu des femmes ni des filles ; C’est l’honneur qui le
d’exercer notre philosophie ; C’est le plus bel emploi que trouve la vertu . Molière se sauvait à Auteuil. Lui qui aurait ta
pas une œuvre de raillerie, mais une œuvre de fondation morale, où la vertu devait briller dans sa force et sa grâce. Cette œ
lâche orgueil leur esprit revêtu, Se couvre du manteau d’une austère vertu  ; Leur cœur, qui se connaît et qui fuit la lumièr
cond. »Puis, se tournant vers Charpentier, il ajoute : « Où diable la vertu va-t-elle se nicher ! » Il donna au jeune Racine
cable ; Souhaitez bien plutôt que son cœur en ce jour, Au sein de la vertu fasse un heureux retour; Qu’il corrige se vie en
e ne puis comprendre, Vous dis-je plus que je ne dois ; Moi de qui la vertu devrait du moins attendre Que vous m’expliquassie
96 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXI. Des Caracteres de tous les siecles, & de ceux du moment. » pp. 331-336
es couleurs un vice est revêtu, Sous l’appui de la mode il passe pour vertu . Sur tout ce qu’à jouer il est de personnages, Ce
97 (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338
quand il revient chez lui le soir, amenant avec soi des femmes d’une vertu délabrée ; et qu’il maltraite celle pour qui je s
s’établir du mieux qu’il peut aux dépens d’autrui ; et la plus grande vertu dans mon empire, c’est d’avoir beaucoup de bien.
98 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. » pp. 144-179
intéresse les ames honnêtes à une passion pure & délicate, que la vertu même approuve, & qui n’est pas couronnée de l
. « Quel mal trouves-tu « Dans un dessein honnête & tout plein de vertu  ? Alain. Vous êtes un frippon. Arnolphe. Vous êt
s, ou qu’il a fait soigneusement observer. Lucinde vante elle-même sa vertu  : elle est interrompue par une douleur subite qui
99 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du point où doit commencer l’action d’une fable comique. » pp. 172-177
lle souplesse, nul manege ; ce qui l’a rendu très propre à peindre la vertu romaine, & très peu propre à faire sa fortune
100 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VIII » pp. 70-76
lesser tout ensemble la vérité, la morale et le goût. C’est que où la vertu règne, la bienséance est inutile31 ; que la puret
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