/ 234
1 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Du Comique, du Plaisant, des Causes du rire. » pp. 463-473
CHAPITRE XXVIII. Du Comique, du Plaisant, des Causes du rire . Il faut faire une grande différence entre le
tuation des personnages, & tient d’elle seule l’avantage de faire rire  : un trait plaisant est au contraire une saillie
l’action, qui ne tient rien de la situation des personnages, qui fait rire , à la vérité, mais aux premieres représentations
; ne se donnant pas la peine de méditer, d’approfondir, fait toujours rire par le mot seulement. Je pourrois le prouver par
Comparons-le présentement avec un des traits simples, naïfs, qui font rire aux éclats dans Moliere, sans en avoir la prétent
s parlons du comique & du plaisant, nous disions quelque chose du rire . Je ne m’amuserai pas à prouver la différence qu’
rire. Je ne m’amuserai pas à prouver la différence qu’il y a entre le rire de joie, le rire moqueur, le rire forcé, le rire
serai pas à prouver la différence qu’il y a entre le rire de joie, le rire moqueur, le rire forcé, le rire bas, le rire de l
er la différence qu’il y a entre le rire de joie, le rire moqueur, le rire forcé, le rire bas, le rire de l’ame, &c. &am
e qu’il y a entre le rire de joie, le rire moqueur, le rire forcé, le rire bas, le rire de l’ame, &c. &c. &c. Je
ntre le rire de joie, le rire moqueur, le rire forcé, le rire bas, le rire de l’ame, &c. &c. &c. Je ne ferai pas
comme le Spectateur Anglois 64, que notre amour propre seul nous fait rire des autres ; je parlerai tout bonnement des cause
ire des autres ; je parlerai tout bonnement des causes principales du rire au théâtre. Par quel charme inconcevable Moliere,
me en traitant les sujets les plus graves, est-il assuré d’exciter un ris général ? C’est qu’il a étudié dans le monde &
qu’il a étudié dans le monde & dans le cœur humain les causes du rire . Voyons d’après lui quelles en sont les sources l
l’art d’avilir les personnages aux dépens desquels il veut nous faire rire . Sans cette précaution, les coups de bâton qu’on
in, acte III, scene II, exciteroient notre indignation, & non les ris . Sans cette précaution encore, ririons-nous de vo
e. L’emploi des termes consacrés à un usage différent, moyen de faire rire si négligé de presque tous les Auteurs, produit l
s peignent bien le caractere de celui qui les prononce. Ils nous font rire dans un temps où la scélératesse du héros jettero
dans laquelle Arnolphe annonce à Agnès qu’il va l’épouser. Pourquoi y rions -nous d’un bout à l’autre ? Parcequ’Arnolphe y par
ssources inépuisables dans les mains d’un bon Comique pour exciter le rire . Comme il y a trop de choses à en dire, que ce ch
long, nous leur destinerons les deux suivants. 64. De la cause du rire , & de ce qui l’excite dans les bons & les
m. I, Discours XXXV. Ride, si sapis... Martial, L. II. Epig. XLI. 1. Riez , si vous êtes sage. M. Hobbes, dans son Discours
s, après avoir fait quelques observations fort curieuses à l’égard du rire , le décrit en ces termes : « La passion, dit-il,
u rire, le décrit en ces termes : « La passion, dit-il, qui excite à rire , n’est autre chose qu’une vaine gloire fondée sur
nfirmité des autres, ou à celle que nous avons eue autrefois : car on rit de ses folies passées, lorsqu’elles viennent tout
eur attaché » A suivre donc les idées de cet Auteur, lorsqu’un homme rit excessivement, au lieu de dire qu’il est fort gai
2 (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134
é folle et charmante des jeunes filles n’est pas la même chose que le Rire . Pour la jeune fille folâtre, chaque sensation es
uveau plaisir et excite une surprise agréable qui fait naître le Sous Rire . Si elles sont plusieurs, le Rire devient un effe
se agréable qui fait naître le Sous Rire. Si elles sont plusieurs, le Rire devient un effet nerveux et elles s’ennivrent de
cette gaîté du bonheur, tel est Gratiano, tel est Jessica12. Loin de rire d’eux nous simpathisons avec un état si délicieux
Or il faut avoir de la place pour les couleurs À et B. Comment faire rire de Vigier faisant l’important, si l’on n’a pas vu
présenté à son imagination, non pas comme une chose réelle et dont il rit d’autant plus que son jugement l’avertit moins ha
yself sans nulle vanité.) le 16 février 1813. * * * Le rire23 1 On rit par une jouissance d’amour-propre fondée sur la v
es in is (sic) Discourse on Human nature sais (sic) : « La passion du Rire n’est autre chose qu’un soudain effet de l’amour-
u avec ceux que nous pouvons avoir eu nous-mêmes autrefois ; car nous rions aussi de nos propres pensées, quand elles se prés
1803. Ces lignes contiennent l’idée première des deux essais sur le Rire écrits par Stendhal à la date de 1823 et insérés
de littérature. Ce dernier essai commence ainsi : « Qu’est-ce que le rire  ? Hobbes dit que cette convulsion des poumons et
vec un autre homme” ». J’avoue que je trouve que cette définition du Rire adoptée et défendue par Stendhal fournit à l’essa
par Stendhal fournit à l’essai un point de départ absolument faux. Le rire peut quelquefois avoir pour origine une perceptio
ci incontestable et bien claire, son effet était imprévu, l’enfant ne rit pas, il pleure ; je ne ris pas davantage. Les ple
aire, son effet était imprévu, l’enfant ne rit pas, il pleure ; je ne ris pas davantage. Les pleurs sont amenés souvent par
soit moral, soit physique, qui provoque en d’autres circonstances le rire . La chose est si vraie que l’on passe souvent pou
est si vraie que l’on passe souvent pour la même cause des larmes au rire et du rire aux larmes. L’imprévu n’est pas non pl
ie que l’on passe souvent pour la même cause des larmes au rire et du rire aux larmes. L’imprévu n’est pas non plus une des
x larmes. L’imprévu n’est pas non plus une des conditions absolues du rire . Je ris autant du jeu de Coquelin dans les Précie
L’imprévu n’est pas non plus une des conditions absolues du rire. Je ris autant du jeu de Coquelin dans les Précieuses rid
. Quand nous allons voir Daubray ou Alice Lavigne au Palais-Royal, le rire qui accueille ces amusants artistes n’a rien d’im
ille ces amusants artistes n’a rien d’imprévu. Je dirai plutôt que le rire a pour caractéristique la spontanéité et pour cau
es de la vie physique ou intellectuelle. C’est dire que les causes du rire varient non seulement suivant l’individu mais aus
rient non seulement suivant l’individu mais aussi suivant le pays. Je ris lorsque des sauvages font des contorsions devant
l fût un compilateur exact et eût imprimé le morceau de Hobbes sur le Rire , et le discours XXXV du Spectateur, la page de Sa
oires, quatre ou cinq articles de Marmontel. » « Plana26 et moi avons ri comme des coffres en 1800 aux trois ou quatre pre
premières lectures des Femmes savantes ; aujourd’hui Henri et moi n’y rions plus parce que nous avons l’ambition de raisonner
rsque j’assiste à la représentation de pièces des petits comiques, je ris beaucoup plus parce que je m’abandonne à l’impres
x sans amour où il n’y a que deux pauvres petites plaisanteries, j’ai ri de manière à scandaliser le vicomte pessimiste27.
pas (voir ma page 129) : « Allons, monsieur. » mais il porte On en rit . — F. 3. recto : RÉFLEXIONS GÉNÉRALES Elles f
ch (theatre) from the18th december 1813. Je note les endroits où l’on rit , avec la date des représentations. Représentation
ncher net. L’ami du genre humain n’est point du tout mon fait. On ne rit point. On applaudit parce que c’est le chef-d’œuv
ât-il grand’chose, Pour la beauté du fait, avoir perdu ma cause. R. [ ri ] ire fois. 16 décembre 1813. Philinte Pour moi,
ds vers pompeux, Mais de petits vers doux, tendres et langoureux. On rit de la mine de Fleury. Fleury exagère les gestes e
lan]. Alceste Franchement, il est bon à mettre au cabinet. R. grand rire . C’est un peu violent, dit un sot que j’ai derriè
Célimène, Basque Célimène (À Alceste.) Vous n’êtes pas sorti ? r. [ ri ] de la mine de Mlle Mars. ………. Célimène C’est un
En recevant mon cœur. Acceptez-le, madame, au lieu de l’infidèle r. [ ri ] de la singularité de la proposition. [Acte IV,
tigués. Alceste Ah ! rien n’est comparable à mon amour extrême. r. [ ri ] un peu de la duperie d’Alceste. [Acte IV, sc
Philinte Mais enfin… Alceste Mais enfin, vos soins sont superflus. Ri franc[hement] de la caricature de Fleury, il cont
s mais enfin de Philinte. Le public, après tant de sérieux, a soif de rire . Alceste     Et me laissez enfin Dans ce petit
que je pourrai songer. Si par un autre choix je cherche à me venger. Ri . Arsinoé Le rebut de madame est une marchandise
Et plus loin, à propos de      à son corps défendant. Le vulgaire rit un peu, comme d’une polissonnerie. Cléante Et la
e Et l’on sait qu’elle est prude, à son corps défendant. Les badauds rient démesurément de ce vers à cause du mot son corps.
ère de trente vers. Mais aussi la critique précédente subsiste. Je ne rirai pas beaucoup d’un homme qui vient parler sérieuse
nt parler sérieusement de la mort d’une puce. Tout au plus pourais-je rire si on me le montrait désappointé dans ce qu’il a
i viennent sans leur faire subir d’examen. J’observe qu’on a bien peu ri dans ce premier acte. On a souri en reconnaissant
Mme Pernelle ou d’Orgon, mais il faut se souvenir de la différence du rire au sourire. Dans un sujet qui frise l’odieux comm
ier acte est, ce me semble, celui où il est le plus possible de faire rire , car c’est le tems de la pièce où le spectateur h
idences à personne. Ses confidences auraient fait mal au cœur. De qui rit -on dans cette pièce ? Il faut avouer qu’on rit pe
it mal au cœur. De qui rit-on dans cette pièce ? Il faut avouer qu’on rit peu. Voilà un défaut auquel il était facile à un
es de la religion, formait une scène du plus haut comique. Pour faire rire , de tems en tems, Tartuffe serait arrêté court, u
roide, une des causes c’est que l’action marche lentement. 2º qu’on y rit trop peu. Une des causes de la froideur c’est san
est le qu’il mourût de la comédie. Quels seraient les moyens de faire rire davantage dans le Tartuffe ? Écrit à Milan dans l
pas du ridicule de l’Avare : Cette manière aurait aidé le parterre à rire du comique de ces scènes, Valère aurait fait des
comme le seul moyen d’empêcher de prendre ou de recéler. Ce qui fait rire dans le reste de la scène, c’est le désapointemen
ge de coups de bâton qui crèvera sur mes épaules. Plaisanterie. L’on rit et l’on aime Silvestre. [Acte premier, scène I
is encore que le mien ? Hé ? Géronte Comment ? Très piquant. On doit rire à ce mot. Page 153. Exemple qui fait conclure au
teur qu’il est plus aisé de donner des conseils que de les suivre. On rit de la vanité de Géronte qui va être désapointée.
Scapin Me traiter de coquin ! de fripon ! de pendard ! d’infâme ! On rit parce qu’on sait bien que ça lui est égal. Scapi
nsi peu d’honneur à son maître. Scapin Monsieur, un petit mulet. On rit . Scapin … Sergents, procureurs, avocats, greffie
Argante À combien est-ce qu’il fait monter le mulet ? Excellent. On rit . [Acte II, scène IX] Scène IX Argante, Sca
S’il est décidément trop imbécile, je ne me compare plus à lui. Je ne ris plus. Vérifier tout cela aux Français. On joue ce
st le but de Molière dans George Dandin ? Sans doute d’abord de faire rire , mais quelle est la vérité morale qui, dans l’esp
plaire des Femmes savantes aux Français et noter les endroits où l’on rit . me rappeler ensuite le résultat de ces observati
ortement occupé en étudiant Molière. Donc je puis laisser passer sans rire des choses très comiques qui ont d’ailleurs cet a
nconvénient que je les sais par cœur. Jusqu’ici (page 11) je n’ai pas ri , je me suis seulement rappelé qu’on rit à cette p
usqu’ici (page 11) je n’ai pas ri, je me suis seulement rappelé qu’on rit à cette plaisanterie : Quelque petit savant qui
ène) cinq ou six plaisanteries du plus grand monde, qui auraient fait rire davantage. Cette idée est peut-être téméraire. (V
ne II George Dandin, Lubin Lubin Paix ! George Dandin Quoi donc ? On rit de la figure de Dandin ; après deux pages, l’expr
oux yeux ; et il ne faut pas que l’on sache cela. Entendez-vous ? On rit de la bêtise de Lubin qui a des prétentions à la
On rit de la bêtise de Lubin qui a des prétentions à la finesse, on rit du malheur de G. Dandin, c’est singulier ; un aut
y a des Meinau (Misantropie et Repentir) dans le monde. Pourquoi donc rit -on ? Ne serait-ce pas parce qu’un mari est un enn
e qu’il rencontre. Si G. Dandin n’emportait pas toute l’attention, on rirait davantage de ce sot de Lubin. Lubin Voyez s’il y
quelle réponse a faite la maîtresse à ce monsieur le courtisan ? On rit de la figure de Dandin. [Acte premier, scène I
une famille noble. On sent le ridicule de M. et Mme de Sotenville. On rit des impatiences retenues de G. Dandin ; est-ce qu
. Outre l’avantage imaginaire que le rieur se donne sur celui dont il rit , il y avait ici avantage réel, et avantage reconn
l fait à vous. On voit Dandin à la fois trompé et mécontent. On doit rire de son erreur. George Dandin Si je ne suis pas n
e Mme [George Dandin] vint trouver un jeune homme dans son lit ! » On rit . [Acte II, scène IV] Scène IV George Dandi
s babillé, je vous aurais conté ce qui se passe à cette heure ; … On rit de la mine de Dandin. Lubin Rien, rien. Voilà ce
la bonne bouche. Sottise de Lubin qui se croit bien fin. et dont on rirait si ce rôle était bien joué. [Acte II, scène VI
J’aurai du dessous avec elle. Indécence aux yeux de la canaille qui rit toujours à ce mot ; mais elle rit. et pour elle c
décence aux yeux de la canaille qui rit toujours à ce mot ; mais elle rit . et pour elle ce morceau est plus chaud que pour
laudine Pauvre mouton ! Cette basse continue de Claudine redouble le rire . (Je pensais un peu à autre chose en faisant ce c
u de son contrat une livre de chair à Lotharic ; mais cela ne fait ni rire ni pleurer. Mme de Staël peut désirer que le publ
étrompés, mais ces deux ridicules à force d’être communs ne font plus rire . Philaminte peut admirer de très bonne foi les ve
plaire des Femmes savantes aux Français et noter les endroits où l’on rit . Me rappeler ensuite, en composant, le résultat d
rtement occupé en étudiant Molière. Donc, je puis laisser passer sans rire des choses très comiques qui ont d’ailleurs cet a
ient que je les sais presque par cœur, jusqu’ici (page n) je n’ai pas ri . Je me suis seulement souvenu qu’on rit à cette p
jusqu’ici (page n) je n’ai pas ri. Je me suis seulement souvenu qu’on rit à cette plaisanterie Quelque petit savant qui ve
nq ou six plaisanteries du ton du plus grand monde, qui auraient fait rire davantage qu’on ne rit actuellement. Cette idée e
du ton du plus grand monde, qui auraient fait rire davantage qu’on ne rit actuellement. Cette idée est peut-être téméraire 
crime en riant à cause du criminelle du cinquième vers. Page 124. On rit d’autant plus d’Armande, qu’en qualité de femme f
devrait mieux manier la plaisanterie. Elle est entièrement battue. On rit beaucoup. [Acte premier, scène III] Scène
in du même genre. Clitandre Qui fait qu’à son mérite incessamment il rit , Qu’il se sait si bon gré de tout ce qu’il écrit,
ur dans le Palais, Je gageai que c’étoit Trissotin en personne, Et je ris qu’en effet la gageure étoit bonne. Henriette Que
x. Clitandre Ceci n’est point du tout un trait d’esprit, madame ; On rit , je crois. C’est de l’embarras de Clitandre. Le d
III Bélise (entrant doucement, et écoutant) ; Chrysale, Ariste On ne rit pas jusqu’à la page 24. Bélise Ah ! chimères ! c
mères, mes frères : Et je ne savois pas que j’eusse des chimères. On rit parce qu’on voit que Bélise est bien persuadée de
Cette scène est probante, prouve le caractère, mais ne fait nullement rire . Avant de traiter un sujet il faut faire la liste
a liste des scènes divisées : iº En probantes. 2º En comiques où l’on rit , et à côté, le nom du personnage duquel on rit.
2º En comiques où l’on rit, et à côté, le nom du personnage duquel on rit . [Acte II, scène VI] Scène VI Philaminte,
-ce donc que j’ai fait ? Chrysale (bas). Ma foi, je ne sais pas. On rit du sanguin homme faible. Philaminte est bilieuse.
scènes de l’ouvrage, beau trait de caractère, mais qui ne me fait pas rire , pourquoi ? M. Crozet. Ce qui nuit beaucoup au co
s importunent madame. Henriette Point je n’écoute pas. Excellent, on rit de la mine de Battiste cadet. Philaminte Ah ! ma
 !]. Il est fondé sur une absurdité, mais il plaît, il fait naître le rire fou. Ses traits sont une espèce de plaisanterie.
ar les rues. Vadius On verroit le public vous dresser des statues. On rit de voir ces deux animaux se louer. Vadius Hom ! c
rien. Trissotin Beaucoup de gens pourtant le trouvent admirable. On rit de la mine de Battiste cadet. Vadius Me préserve
auffe, il est clair qu’il va y avoir bataille. La dispute ne fait pas rire , mais elle amuse, elle a moins de vétusté95. [
uissance. Clitandre Et ce service est sûr de ma reconnoissance On ne rit point. Clitandre pourrait lui camper deux ou troi
s le sage est préparé. Voilà qui achève de peindre le cuistre ; l’on rit un peu à mais, par méprise, on ne rit point dans
ve de peindre le cuistre ; l’on rit un peu à mais, par méprise, on ne rit point dans la scène qui me semble manquer encore
eau et excellent trait de faiblesse, cela peint bien mais ne fait pas rire . [Acte V, scène IV] Scène IV Ariste, Chrys
t excellents traits de la faiblesse du petit vieillard sanguin. On en rit . Réflexions générales Ce qu’il y a de moin
oi de Martine. Je suis étonné que cette seconde scène ne me fasse pas rire davantage. La scène de raillerie intéresse l’espr
lle est trop dénuée de plaisanteries. Ce genre d’ornement aurait fait rire et donné plus de vivacité à la pièce. Son grand d
ise, a trop abaissé les personnages ridicules. Il m’est impossible de rire des personnages que je méprise trop décidément. O
ossible de rire des personnages que je méprise trop décidément. On ne rit pas de Sosie lui-même. Sosie est une parabole ; o
idément. On ne rit pas de Sosie lui-même. Sosie est une parabole ; on rit des gens lâches dont il nous découvre les mouveme
 : « Hobbes, Ds sur la nature humaine, dit : “La passion qui excite à rire n’est autre chose qu’une vaine gloire fondée sur
’infirmité des autres, ou à celle que nous avons eue autrefois car on rit de ses folies passées, lorsqu’elles viennent tout
in-8. 79. Oui, dans une comédie d’intrigue, mais une scène qui fait rire , sans changement, est bonne. 80. Avare de qualit
3 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIX. Des Méprises, des Equivoques & de ce qu’on appelle quiproquo au Théâtre. » pp. 474-489
féconde de ses ressources, & un moyen infaillible pour exciter le rire des lecteurs ou des spectateurs. Si mon sentiment
n un mot les méprises, les équivoques de pareille espece, excitent un rire général. Arlequin ne fait guere rire que quand il
de pareille espece, excitent un rire général. Arlequin ne fait guere rire que quand il se méprend, & voilà pourquoi le
une autre sorte de plaisir ; mais je n’ai jamais vu ce qui s’appelle rire de tout son cœur, soit aux spectacles, soit dans
des caracteres ridicules dont la représentation plaît, sans causer de ris immoderés de joie ; Trissotin & Vadius, par e
le Grondeur, qui font un plaisir inexprimable, ne permettent guere le rire éclatant. « Il y a d’autres ridicules mêlés de vi
ne causent qu’un plaisir sérieux. Un malhonnête homme ne fera jamais rire , parceque dans le rire il entre toujours de la ga
ir sérieux. Un malhonnête homme ne fera jamais rire, parceque dans le rire il entre toujours de la gaieté, incompatible avec
é, incompatible avec le mépris & l’indignation. Il est vrai qu’on rit au Tartufe, mais ce n’est pas de son hypocrisie ;
e qui le croit un saint ; & l’hypocrisie une fois reconnue, on ne rit plus, on sent d’autres impressions ». Voilà ce q
, les équivoques ne soient les ressorts les plus propres à exciter le rire . Mais qu’on ne se figure point qu’une méprise, un
elon le génie de l’Auteur qui les fait agir : souvent ils excitent le rire le plus bas, quelquefois ils font verser les larm
n instant, sont jugées moins à la rigueur, & que le spectateur en rit , pourvu que l’ombre seule de la vraisemblance les
dant le repas, le suit ensuite dans le jardin, & voulant le faire rire , la gorge de la Présidente lui parut sur-tout un
de la Présidente. Il donna tout bas le mot de l’énigme, & l’on en rit pendant long-temps. Passons présentement aux surp
vec tant de succès, se sont contentés d’exciter en nous le plaisir de rire , sans nous laisser leur secret : tâchons de le tr
4 (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362
le jouet d’un maître et d’un valet de théâtre, « d’un athée qui s’en rit et d’un valet qui en fait rire les autres ». À la
valet de théâtre, « d’un athée qui s’en rit et d’un valet qui en fait rire les autres ». À la vérité, l’athée est foudroyé e
ère et qui souhaite sa mort, un impie qui se raille du ciel et qui se rit de ses foudres, un athée qui réduit toute la foi
’est qu’un foudre en peinture qui n’offense pas le maître et qui fait rire le valet. » Les mêmes reproches, les mêmes accusa
 : « Voilà ton raisonnement qui a le nez cassé ! » N’est-ce pas faire rire aux dépens de Dieu ? Eh bien, non ! c’est encore
ar le spectacle qu’il a devant les yeux et qui ne doit pas nous faire rire au moment où la vengeance divine éclate d’une man
auteur lui donne un personnage ridicule. » Molière a donc voulu faire rire de la vertu ? Cette opinion a été réfutée par Mar
ante et si elle va au fond de la difficulté, car il est certain qu’on rit d’Alceste même quand il a raison, quand il n’est
nts avant de se déclarer ouvertement ? Et lorsque, au risque de faire rire Philinte, il préfère la vieille chanson au sonnet
ertu, sa droiture, sa délicatesse, qui l’expose au ridicule, qui fait rire Philinte et les marquis, qui nous fait rire nous-
ose au ridicule, qui fait rire Philinte et les marquis, qui nous fait rire nous-mêmes parce que nous nous mettons à leur pla
lui répondent est de croire que l’on blâme nécessairement ce dont on rit et que l’on approuve ce dont on ne rit pas. C’est
lâme nécessairement ce dont on rit et que l’on approuve ce dont on ne rit pas. C’est de prendre le rire comme un critérium
n rit et que l’on approuve ce dont on ne rit pas. C’est de prendre le rire comme un critérium du bien et du mal dans la comé
et du mal dans la comédie, c’est de ne pas distinguer deux espèces de rire  : le rire bienveillant et le rire malveillant ; c
dans la comédie, c’est de ne pas distinguer deux espèces de rire : le rire bienveillant et le rire malveillant ; c’est enfin
e ne pas distinguer deux espèces de rire : le rire bienveillant et le rire malveillant ; c’est enfin de ne pas s’apercevoir
ire malveillant ; c’est enfin de ne pas s’apercevoir que lorsqu’on ne rit plus, c’est souvent une marque de blâme plus fort
c’est souvent une marque de blâme plus forte et plus profonde que le rire lui-même, car c’est le commencement du mépris. On
onde que le rire lui-même, car c’est le commencement du mépris. On ne rit pas de Tartuffe, on le méprise ; on ne rit pas de
mencement du mépris. On ne rit pas de Tartuffe, on le méprise ; on ne rit pas de don Juan, on en a horreur tout en l’admira
rreur tout en l’admirant ; et, pour nous borner au Misanthrope, on ne rit pas de Célimène ; c’est toujours elle qui règne,
ument vide. Voilà donc un caractère qui ne provoque pas un instant le rire . Peut-on croire que Molière ait voulu nous le fai
l’on prend à la lettre le principe que la comédie doit toujours faire rire et qu’elle ne blâme que par le ridicule : castig
n demanderait alors avec raison si Célimène est comique, puisqu’on ne rit pas d’elle. Elle provoque le rire, dira-t-on, par
i Célimène est comique, puisqu’on ne rit pas d’elle. Elle provoque le rire , dira-t-on, par ses observations malicieuses ; ou
re, dira-t-on, par ses observations malicieuses ; oui, mais elle fait rire des autres, non d’elle-même ; elle fait rire non
es ; oui, mais elle fait rire des autres, non d’elle-même ; elle fait rire non seulement des absents qui ne sont pas là pour
é à ce qui est vraiment vicieux ; c’est l’égoïsme et la frivolité qui rient  ; c’est l’honneur qui donne à rire. Peut-on cepen
est l’égoïsme et la frivolité qui rient ; c’est l’honneur qui donne à rire . Peut-on cependant soupçonner un seul instant Mol
aine humiliation, une certaine honte, et lors même qu’Alceste donne à rire , il conserve toujours le front haut parce qu’il e
raison et qu’il a pour lui la justice et le bon droit ; lorsque nous rions de lui, c’est un rire sympathique et généreux qui
lui la justice et le bon droit ; lorsque nous rions de lui, c’est un rire sympathique et généreux qui n’a rien d’humiliant
e jour dans le monde et dans le commerce de l’amitié que l’on prête à rire par certains défauts superficiels dont on est le
ne sont que l’excès des bonnes qualités, ne sera-t-on pas fier de ce rire , comme si l’on vous attribuait par là même les qu
xagéra le côté risible du personnage d’Alceste ; il ne vit pas que le rire dont celui-ci est quelquefois l’objet est un rire
l ne vit pas que le rire dont celui-ci est quelquefois l’objet est un rire de sympathie et de bienvenue au moins de la part
e persifler, ce n’est pas avec notre connivence, ou du moins, si nous rions avec eux, ce n’est pas avec les mêmes sentiments
, ce n’est pas avec les mêmes sentiments qu’eux. S’il est vrai que le rire n’est pas toujours mauvais signe lorsqu’il ne s’a
est ce qu’il faut rechercher. Est-ce sa faute ou la faute de ceux qui rient de lui ? Voilà la question. Après tout, qu’y a-t-
, mise en conflit avec le monde, devient ridicule ou du moins prête à rire . Qui a tort dans ce conflit ? Est-ce le monde ? e
ernier mot auprès de nous ? N’est-ce pas encore celui dont nous avons ri d’abord, que nous avons plaint ensuite, celui qui
it-il encore imputer à Molière la pensée coupable et frivole de faire rire de la vertu ? Verra-t-on dans l’auteur du Misanth
lque chose de sa dignité, et que, si elle veut le réformer, elle fait rire d’elle. Je pense pour ma part qu’Alceste finira p
5 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IV. Jugement sur les Hommes de Molière. » pp. 65-82
ne tous les sentiments de la façon la plus propre à plaire et à faire rire , en sorte que ce n’est pas sans peine ni sans que
rbre, qui nous émeuve ; pour le comédien, une bonne comédie qui fasse rire . Le rire est son bien ; il le puise à toute sourc
nous émeuve ; pour le comédien, une bonne comédie qui fasse rire. Le rire est son bien ; il le puise à toute source : si la
enseignée ailleurs238 ? l’a-t-il rien de plus révoltant que de faire rire de la ruse d’un fils qui fait argent du faux brui
ès de la ruse, et quoiqu’il ne s’agisse que de crimes imaginaires, le rire devient une complicité réelle. Il est inutile de
s esclaves aux fils de famille252, mais des reines aux dieux. Qui n’a ri à plein cœur en voyant Sosie battu et Amphitryon
oyant Sosie battu et Amphitryon à la porte253 ? Mais, pendant tout ce rire , où donc était la morale ?   Et qu’on ne dise pas
emporains, entraîné par la nécessité de nourrir sa troupe et de faire rire à tout prix : c’est en 1669, quand il a donné le
comique qu’il est impossible à l’âme la plus ferme de résister au fou rire causé par le mulet et la galère 261, et de n’être
l’honnête maître dont il a volé l’argent et corrompu le fils262, nous rirons encore et toujours, en dépit de la morale oubliée
teté qu’il y a mis : il ne faut que voir, et suivre l’entraînement du rire , pour approuver le vice qui y est étalé. Il est v
on génie à flétrir la fleur de notre sens moral par l’entraînement du rire , il faut, sans lui pardonner cette erreur, lui re
de dire que Molière « n’eut évidemment d’autre but que celui de faire rire , et il était difficile à la vérité de le mieux at
6 (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83
sûr, d’un coloris si gras et si large ! Et partout et toujours, quel rire , quel beau et bon rire, coulant de source, coulan
ras et si large ! Et partout et toujours, quel rire, quel beau et bon rire , coulant de source, coulant à plein godet, honnêt
. Mais quelque fausseté qu’il découvre, quelque vanité qu’il joue, il rit toujours ; aucun autre homme n’a possédé à ce poi
t toujours ; aucun autre homme n’a possédé à ce point la puissance du rire en demeurant si bon. — Et quand il fait agenouill
chanoine de Saint Victor ? Quelle gaieté, quel bel esprit et quel bon rire  ! La Bruyère bon vivant, gourmand sans doute, com
uloir que nous pleurions sur Molière quand Molière a voulu nous faire rire sur Arnolphe et sur Alceste. C’est le goût d’aujo
à, maître de soi et des hommes, il les peignait au vif, et surtout il riait . Et cela lui était d’autant plus facile qu’il éta
rien ne lui a échappé. Et il s’est beaucoup plus soucié de nous faire rire en jouant ce qu’il a vu chez les autres que de no
n d’Athènes, il est ridicule d’y voir un Molière idéalisé, riant d’un rire amer et, du haut de ses infortunes conjugales, je
nais, diantre, c’est deux… mais pas deux Alcestes ! Molière eût, bien ri de ces révélations de poètes, alléchant le public
l se met à pleurer dessus. Nos pères étaient plus mâles que cela. Ils riaient devant leur pourtraicture. Ils étaient de la viei
aicture. Ils étaient de la vieille race française, celle qui raille. Rire est le propre de l’homme , avait dit l’ancêtre Ra
Musset, elle ne provoque point à pleurer, signe de faiblesse, mais à rire aussi, à rire du bon du cœur, ce qui désopilé la
ne provoque point à pleurer, signe de faiblesse, mais à rire aussi, à rire du bon du cœur, ce qui désopilé la rate, élargit
de notre héros. M. de Montausier le rappelait par sa rudesse : « Le ris sur son visage est en mauvaise humeur » disait d
ce complaisant, — fi ! ce n’est pas là Alceste, et Molière a dû bien rire dans sa barbe en recevant l’accolade de ce duc et
yeux, cela ne l’empêche pas de s’écrier plus loin, dès qu’il entend rire  : Par la sambleu, messieurs, je ne croyais pas ê
vec tout cela, Célimène retournera le hérisson comme un gant, et nous rions . Et pour en revenir à mon commencement, il est un
u… Cependant sa grimace est partout bien venue On l’accueille, on lui rit , partout il s’insinue, Et s’il est par la brigue
j’avertis Que je ne sors qu’après que vous serez sortis ! C’est pour rire , je crois ? (dit Célimène) — Non, en aucune sor
que j’admire. ALCESTE Ah ! ne plaisantez point, il n’est pas temps de rire . Rougissez bien plutôt, Mais rougissez donc ! vou
ous lui donnez tort ? Ah ! distinguons : je ne le condamne qu’à faire rire , comme tous les jaloux de comédie, comme Arnolphe
o joué par Rosine ; comme Georges Dandin enfin, qui l’a voulu ! Faire rire  ! Rire d’Alceste ! Hé oui ! je le sais bien, on n
par Rosine ; comme Georges Dandin enfin, qui l’a voulu ! Faire rire ! Rire d’Alceste ! Hé oui ! je le sais bien, on n’aime p
re d’Alceste ! Hé oui ! je le sais bien, on n’aime pas convenir qu’on rit de cet honnête homme, de cet homme d’honneur ; mê
moins à se plaindre de Célimène, c’est-à-dire à… beaucoup de gens. On rit donc : mais on n’avoue pas. Moi, j’avoue ; et, je
l accuse Molière d’avoir ridiculisé la vertu. « Molière a voulu faire rire le parterre ! » répète-t-il à chaque paragraphe,
s, avec une fureur croissante. Vous voyez ? donc bien que le parterre riait . Et cela indignait Jean-Jacques. Pourquoi ? Ah !
ociété, de misanthrope atrabilaire, et il sentait très bien que si on riait d’Alceste, c’en était fait de lui, Jean-Jacques,
ant du bon sens, ils tombaient sous le coup de la comédie. Ce dont on rit , dans Alceste et dans Jean-Jacques, ce n’est pas
vois dans Molière qu’un but social : celui de peindre la société, de rire de ses travers et de l’aimer néanmoins, et de vou
7 (1816) Molière et les deux Thalies, dialogue en vers pp. 3-13
mis De vanter maintenant votre gaîté grossière ? Molière. Mais on ne rit donc plus ? La Vieille Thalie. Fi ! vous dis-je,
bien excusables : Vous pleuriez, ils ont pris des mines lamentables ; Riez , et vous verrez qu’ils essuieront leurs pleurs.
, Vous ennuyer, bâiller, ouïr quelque fadaise, Qu’en dépit du bon ton rire tout à votre aise. N’en accusez que vous, si vos
rillantes. Si quelque bon esprit, gai, naturel et rond Ose vous faire rire , on crie au mauvais ton ; Et ses discours trop vr
oint celui de l’indécence, Et pourtant il osa, sans s’être compromis, Rire de tous les traits que vous avez honnis. La Viei
ent : au moins, vous avez une excuse ; Pleurez ; mais, croyez-moi, le rire vous va mieux : Laissez à Melpomène injurier les
voyant son bizarre portrait ; Tachez de corriger, mais surtout faites rire  ; Rien ne vaut la gaîté ; l’espèce humaine en tir
it autant ; Qu’elle usurpe mes droits… Molière. Comment ! Elle fait rire  ? La Vieille Thalie. Trop souvent. Molière. En
ez les ponts. Je demeure un peu loin ; mais, je vous en réponds, Vous rirez , et dès-lors ma cure est achevée. Depuis assez l
8 (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293
et. Le burlesque plus ou moins marqué était la seule manière de faire rire . Les capitans, sorte de poltrons qui contrefaisai
les personnages hors de la nature, comme les seuls qui pussent faire rire ; parce qu’on n’avait pas encore imaginé que la co
rire; parce qu’on n’avait pas encore imaginé que la comédie dût faire rire les spectateurs de leur propre ressemblance. Ces
toutes ces machines qui produisent quelquefois de la surprise ou font rire un moment, mais qui ne peuvent jamais attacher, p
s vous montrer..... Et ces platitudes dégoûtantes faisaient beaucoup rire , et attiraient la foule, comme fait encore aujour
que procure une imitation parfaite, c’est que mon voisin et moi nous rions de très-bon cœur de nous voir ou sots, ou faibles
olière. Cette injustice nous valut le Médecin malgré lui. Molière, tu riais bien, je crois, au fond de ton âme, d’être obligé
n censeur rigoureux qui reproche amèrement à ton Misanthrope de faire rire ? Il ne voit pas que le prodige de ton art est d’a
peu de chose. Les crispins de Regnard, les paysans de Dancourt, font rire au théâtre; Dufresny étincelle d’esprit dans sa t
u, Et que c’est pour cela qu’ils sont maudits de Dieu ; Lisette fait rire ; mais, tout en riant, elle dit une chose très-sen
, d’instruire en divertissant. Il n’y a point d’auteur qui fasse plus rire et qui fasse plus penser : quelle réunion plus he
te et sévère, quel art charmant que celui qui la rend si agréable! Le rire est, sans doute, l’assaisonnement de l’instructio
et l’antidote de l’ennui; mais il y a au théâtre plusieurs sortes de rire . Il y a d’abord le rire qui naît des méprises, de
i; mais il y a au théâtre plusieurs sortes de rire. Il y a d’abord le rire qui naît des méprises, des saillies, des facéties
-vous , monsieur, du nez d’un marguillier? la méprise et le mot font rire , et l’on dit : Que cela est gai ! Il y a ensuite
ot font rire, et l’on dit : Que cela est gai ! Il y a ensuite le gros rire qu’excite la farce : Patelin, par exemple, lorsqu
ment : «Eh ! je voudrais qu’elles t’eussent fait rendre mon drap.» On rit , et l’on dit : Que cela est bouffon ! Il y a même
.» On rit, et l’on dit : Que cela est bouffon ! Il y a même encore le rire qu’excite le burlesque, tel que D. Japhet quand i
n’importe guère. Que Pascal soit devant, ou Pascal soit derrière. On rit , et l’on dit : Que cela est fou! Je ne sais si je
oid, qu’il se concilie fort bien avec le bâillement. Enfin, il y a le rire né de cet excellent comique qui montre le ridicul
icule de nos faiblesses et de nos travers, et qui fait qu’après avoir ri de bon cœur, on dit à part soi : Que cela est vra
qu’il a bien cherché, c’est cette idée dont on ne peut s’empêcher de rire par réflexion, que la jalousie est une chose qui
lière se vengea en peintre : il s’amusa à dessiner ses ennemis et fit rire de leur portrait. Il peignit leur étourderie étud
outes les pièces anciennes on voit toujours un valet bouffon qui fait rire les auditeurs, de même maintenant il faut toujour
âcheux. «Molière apprit, dit-il, que les gens de qualité ne voulaient rire qu’à leurs dépens; qu’ils étaient les plus docile
parce qu’on ne l’entendit pas. On était encore trop accoutumé au gros rire  : il fallut retirer la pièce à la quatrième repré
er le serment d’être son serviteur ; quelqu’un alors s’avise-t-il de rire ? Ceux même à qui l’apostrophe s’adresse, et qui s
ique d’Alceste est accablante : Non, morbleu ! c’est à vous ; et vos ris complaisants Tirent de son esprit tous ces traits
sont mauvais, Et qu’un homme est pendable après les avoir faits. On rit aux éclats, comme de raison. Par la sambleu ! me
mes : « Quoique Alceste ait des défauts réels dont on n’a pas tort de rire , on sent pourtant au fond du cœur un respect pour
force de la vertu, et celle du talent de Molière, puis qu’en faisant rire des défauts réels, il fait toujours respecter la
e-t-on que ce soit par erreur? non sans doute; mais le désir de faire rire aux dépens du personnage l’a forcé de le dégrader
ion qui est trop loin de nous? Ce n’est donc pas seulement pour faire rire que Molière a peint son Misanthrope tel qu’il est
dit-il, On n’a point à louer les vers de messieurs tels, le parterre rit , il est vrai; mais la raison répond à cette bouta
n : Et les hommes, morbleu , sont faits de cette sorte ! le parterre rit , mais la raison répond : Oui, c’est ainsi qu’ils
..... ALCESTE. J’aurai le plaisir de perdre mon procès. le parterre rit de ces saillies d’humeur, quoique au fond Alceste
s fût aboli; mais il en conclut très-mal que l’auteur a tort de faire rire ici aux dépens d’Alceste, car il y a encore ici u
tous les exemples que j’ai cités, Rousseau conclut: Il fallait faire rire le parterre. Je réponds : Oui, c’est ce que doit
d’objets est si nécessaire au théâtre, comme partout ailleurs, et le rire une si bonne chose en elle-même, que, pourvu qu’o
ique? et n’est-il pas à souhaiter qu’on ne se borne pas toujours à en rire , et qu’on s’avise quelque jour d’en profiter? Si
Molière, qui était un peu consterné : Vous ne m’avez jamais tant fait rire : et aussitôt la cour et la ville furent de l’avis
naître un personnage qui paraît double, aucune comédie ne doit faire rire plus que celle-ci : mais comme le moyen est forcé
vous fait trembler, et quand vous en verrez l’exécution, il vous fera rire , et ce sera une comédie. On ne le croirait pas s’
e; mais elle porte un masque, et tout masque est susceptible de faire rire . Le ridicule du masque couvrira sans cesse l’odie
9 (1871) Molière
, Ménandre, Térence et Plaute, Cervantes, Shakespeare et Rabelais. Le rire est leur domaine ; ils s’emparent triomphalement
, l’accent, et la libre allure de la bourgeoisie. Il s’essaye à faire rire avec le vieil esprit gaulois, avant de trouver de
nem, sont entrés dans tous les mystères de ce grand art d’arracher le rire ou les larmes, d’intéresser et d’amuser tant de g
it perdue, en même temps que celle du bon sens était gagnée. Un franc rire , épanoui, joyeux, charmant, accueillit la précios
ion et son geôlier. Égoïste et vaniteux, il ne comprend pas les beaux rires de la jeunesse. Ah ! comme il est récompensé de t
ontainebleau, à Saint-Germain, que soit bâti le palais de Versailles, riait volontiers des petits messieurs que déjà Molière,
vaste enflure Des visages humains offusque la ligure ? Et comme ils riaient , tous ces jeunes gens ! et, comme à vingt-deux an
r, sur sa terre, et dans son propre château. Il se contint, et daigna rire aux Fâcheux de Molière, une improvisation charman
rie de la comtesse, sa complice : oui-da, mais la servante Nicole, au rire étincelant, c’est Laforest elle-même (une immorte
thrope, Tartuffe et Les Femmes savantes ; mais qu’il se soit complu à rire avec elle des Précieuses ridicules, de Madame d’E
e toi un monstre énorme. Il en fit un monstre, à ce point, que l’on a ri de Tartuffe, et nous ne savons rien de plus abomi
on a ri de Tartuffe, et nous ne savons rien de plus abominable que ce rire victorieux d’un pareil crime. Tartuffe est une d
it s’attendre à trouver une infidèle. À commencer par Molière, chacun riait volontiers des maris trompés. Le comte de Bussy-R
Le Malade imaginaire, où Molière lui-même s’était représenté, faisant rire de ses propres’ souffrances, et s’amusant des plu
madame de Montespan, dans tout l’éclat de la jeunesse et de la santé, riaient de ce triste malade. Ils trouvaient un grand char
aspect, sans se douter de ses tortures, cet affreux parterre se met à rire . On bat des mains, on applaudit ; on trouve que l
alade véritable ? N’est-ce pas que cette agonie est amusante à voir ? Ris donc, parterre, et ris bien, c’est le cas ou jama
-ce pas que cette agonie est amusante à voir ? Ris donc, parterre, et ris bien, c’est le cas ou jamais, car au milieu de le
le dernier soupir, au tribunal de celui qui dit : Malheur à vous qui riez , car vous pleurerez ! » Jules Janin. 1. Th
10 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393
mait comme de gros réjouis qui ne sont pas difficiles sur le mot pour rire , à ce point que l’Hôtel de Bourgogne s’en émut ;
l de Bourgogne s’en émut ; de quel droit ces coquins-là faisaient-ils rire encore ce public ignorant ? De là citations, enqu
es bourgeoises (il n’y a plus de bourgeoises), et partout enfin où le rire facile et moqueur, où le bon sens trivial, où l’e
ne reconnaît en ce monde l’aristocratie de l’éclat de rire. Le public rit où il peut rire ; trop heureux quand il s’amuse,
ce monde l’aristocratie de l’éclat de rire. Le public rit où il peut rire  ; trop heureux quand il s’amuse, il ne regarde pa
rop heureux quand il s’amuse, il ne regarde pas dans quel lieu. Où le rire l’appelle, il y va ; bonne ou mauvaise compagnie,
tout autant que ce dialogue et que ces chansons ? Jamais on n’a tant ri quand on parlait, quand on chantait sur ces tréte
s loin ; jamais comédie mieux jouée, couplets si bien chantés, jamais rire plus unanime, épigramme plus acérée. Ajoutez que
t Fuzelier ; elle aimait les vers de Morand, la prose d’Autereau, les rires de Taconet et les obscénités du théâtre des boule
longue figure et des bras qui n’en finissaient pas : celui-là faisait rire et pleurer à volonté. Il jouait en ce temps-là Le
rable. Dans L’Avare surtout, Grandmesnil allait jusqu’au drame. On ne riait plus, on avait peur. Cet homme avare faisait piti
lière a toujours deux aspects, le côté plaisant, le côté sérieux ; le rire à la surface, et tout au fond les larmes, et voil
rgueil du grand seigneur, le drame et ses douleurs, la comédie et son rire . Ô toute-puissance de cet art fameux que ni la mi
la porte. Le sang-froid de Bobèche était inimitable ; il n’aurait pas ri , quand bien même on l’eût fait maréchal de France
ntant de la vraie joie, de cette bonhomie sans façon toujours prête à rire de tout, et même des plus terribles événements de
ourt, réjoui, vêtu en paysan, rubicond. Les mains dans ses poches, il riait aux éclats ; il se démenait de toutes ses forces,
anger ses planches en plein vent contre un théâtre. Galimafré, las de rire aux éclats, voulut rentrer dans la vie vulgaire.
e perdent dans un grand silence. Ils portent aux hommes assemblés, le rire et les larmes, l’amour et la haine, la passion et
que, et nous remplissions à merveille notre emploi qui était de faire rire , quand nous passions quelque part, le cœur, l’esp
La Pupille à cinquante ans ; il disait avec mademoiselle Duclos : — «  Ris donc, parterre ! au plus bel endroit de la pièce.
ait faire ; il s’étendait et se confiait à qui voulait l’entendre, et riait bien haut quand il voyait passer l’abbé Morellet,
ne comprenait pas certaines attitudes de la servitude volontaire ; il riait de ces malheureux qui disent sans rougir : « je b
n représente une œuvre considérable qui tient le public attentif ; on rit , on pleure, on s’extasie, on crie, on menace, on
à pleurer, à se trouver mal, à partager avec des angoisses, avec des rires , avec des larmes, la moindre parole échappée au p
n beau jour ! Vous avez là un bel habit ! Tout ceci, la douleur ou le rire , la joie ou les larmes, l’exclamation ou l’abatte
resse m’a mis à la porte ! — Ou bien, comme dit madame Jourdain : Moi rire au moment où j’ai perdu ma fortune ! Nous avons f
oi rire au moment où j’ai perdu ma fortune ! Nous avons fort envie de rire , fort envie de rire nous avons ! « Souvent (c’est
j’ai perdu ma fortune ! Nous avons fort envie de rire, fort envie de rire nous avons ! « Souvent (c’est Diderot qui parle),
vie de rire nous avons ! « Souvent (c’est Diderot qui parle), j’ai vu rire un comédien hors de la scène, je n’ai pas mémoire
laisir où il le trouve), et, une fois au théâtre, elle pleurait, elle riait , elle était heureuse ! Elle admirait les héros et
n’accordait un regard, quand elle venait aux premières galeries pour rire ou pour pleurer tout à son aise, maintenant tout
ilà comment ce vieux comédien a échappé à ce théâtre dont il était le rire le plus sérieux ! À propos d’artistes sérieux, le
e qu’ils ont suivie, Alcide Tousez, Sainville et Grassot, les rois du rire  ! Odry était un lourdaud d’une gaieté brutale ; o
, les rois du rire ! Odry était un lourdaud d’une gaieté brutale ; on riait , à le voir, mais on riait, malgré soi, et l’on se
était un lourdaud d’une gaieté brutale ; on riait, à le voir, mais on riait , malgré soi, et l’on se trouvait honteux de tant
ée à droite, une épaule de ci, une épaule de çà, et butor ! — Mais on riait  ! Mais on lui faisait des rôles excellents dans d
ablement savants, Odry, voyant qu’il n’y comprenait rien, s’est mis à rire de son rire bête. — On eût dit un crétin du Valai
ants, Odry, voyant qu’il n’y comprenait rien, s’est mis à rire de son rire bête. — On eût dit un crétin du Valais qui rencon
de la vieillesse une chose respectable et respectée. Cet homme a fait rire deux générations qui ne riaient guère. Il a été l
spectable et respectée. Cet homme a fait rire deux générations qui ne riaient guère. Il a été l’amuseur d’une nation tout occup
ru sous la perruque brune ; l’électeur a fait place à Jocrisse ; on a ri de nouveau, mais on a ri, par pitié pour ce vieil
 ; l’électeur a fait place à Jocrisse ; on a ri de nouveau, mais on a ri , par pitié pour ce vieillard qui revenait si péni
une des fêtes de la Comédie, il était au rang des comédiens qui font rire . De Molière il répandait le sel à pleines mains ;
le réveillez pas ! Respectez ce charmant moqueur qui vous a tant fait rire  ; faites silence autour de sa raison, qu’il n’ent
Blanche ! Et cette femme accorte et vive, au regard plein de feu, le rire à la lèvre et le printemps à la joue ? Elle a pas
u donc, et quel est ce prodige ? Si tu pleures, grand Dieu ! qui donc rira  ? lui dis-je. » Mais elle répondit d’une touchant
c lui ma guirlande de rose, Et les joyeux ébats, et les chants et les ris , Avec l’âme et le cœur de ses amis chéris. » — « 
ront dans tes sacrés parvis Et lus joyeux ébats, et les chants et les ris , Et les fêtes du soir sans regrets accomplies, Et
sprit d’autrefois peut survivre à l’esprit qui n’est plus, comment le rire le plus malicieux et le plus charmant peut surgir
es de la raison humaine ; nous sommes sans pitié pour qui nous a fait rire , et, quelle que soit sa misère, nous n’avons rien
oit sa misère, nous n’avons rien pour lui s’il ne veut pas nous faire rire encore. Pauvre Monrose ! de son vivant était-il a
rille un œil noir. Voici M. le comte Almaviva lui-même ; et Figaro de rire déjà du comte ! — C’est bien le rire d’autrefois.
Almaviva lui-même ; et Figaro de rire déjà du comte ! — C’est bien le rire d’autrefois. Jamais l’épigramme n’a été lancée av
assure tous. Le comte Almaviva se préparait à soutenir Figaro, Figaro rit au nez du comte. Rosine avait peur, Figaro rassur
Songez donc que du Mariage forcé, Molière a fait une comédie où l’on rit aux éclats ! Il a fait un héros comique, de Tartu
ux éclats ! Il a fait un héros comique, de Tartuffe ! Il nous force à rire du Misanthrope ! Ah ! c’est là une de ces nécessi
eur Jourdain. Il n’y a que des sots et des sottes, ma femme, qui se riront de moi.  Et celui-là aussi, il peut dire ce que
lques gens d’esprit qui ne manquent pas ces bonnes occasions d’un bon rire bien franc, bien joyeux, bien incisif. On salue,
us. — Il a deviné, il a pressenti l’art nouveau qui allait ajouter le rire et le ridicule aux divertissements de la républiq
uelque peu solennel ; il a composé aussi des comédies romaines moitié rire et moitié larmes, marchant ainsi sur les brisées
d’un vrai génie n’a pas dédaigné la vraie comédie, la comédie où l’on rit , sans rien qui ressemble à la haine personnelle,
ien qui ressemble à la haine personnelle, à l’allusion politique ; on rit parce que le rire éclata soudain, irrésistible, c
à la haine personnelle, à l’allusion politique ; on rit parce que le rire éclata soudain, irrésistible, comme fait une douc
es pommes dans un jardin, tous ces détails d’un grand crime faisaient rire aux éclats les descendants de Lucrèce et de Virgi
lerie de ce galant Chrémès. Applaudissez, de par Jupiter ! Jupiter se rit du crime des amants. —  Perjuria ridet amantum !
couleurs de cette gracieuse comédie sont beaucoup moins tranchées, le rire en est moins violent, le bon mot moins épicé, les
femmes ce sont les mêmes créatures souffrantes, patientes, et dont le rire même porte avec lui son enseignement sérieux. À c
ons d’où vient donc la gaieté de cette incroyable comédie qui faisait rire , il y a trois mille ans, le peuple le plus délica
r la comédie, par la raison, dit-il, que l’art n’enseigne pas à faire rire . À côté de la tragédie grecque, à côté de ces bel
’atticisme, c’est la bonne grâce, c’est la malice sans cruauté. Ainsi riait Alcibiade, ainsi riait Socrate lui-même, telle ét
nne grâce, c’est la malice sans cruauté. Ainsi riait Alcibiade, ainsi riait Socrate lui-même, telle était la causerie chez Pé
rèce ! Toujours est-il que ces bouffonneries intraduisibles faisaient rire aux éclats le peuple d’Athènes. L’Athénien aimait
mée la joie extérieure de la comédie grecque ; le peuple d’Athènes ne riait plus guère, en ces temps malheureux où son esprit
d enfant, mais madame Sturmer est le véritable malade imaginaire ; on rit de celui-là, mais on déteste celle-ci. Toutefois
Alceste, qui la pleura. Tel fut le dénouement de cette comédie, où le rire était mêlé aux larmes. Les larmes ont fini par do
ille sans dot et sans famille. Cependant, qu’est devenue Lisette, qui riait toujours ? Gros-René, qui se jetait si bien aux g
ête aux dépens des petits marquis ; le temps n’est plus où la comédie riait , folâtrait et montrait son épaule brune et nue so
arfums exquis ; il portait des bijoux comme une reine de théâtre : il riait tout haut de lui-même et des autres. Il ne ressem
ines, assez de cendres, assez de repentir. Allons donc à celui-là qui rit là-bas d’un si franc rire, et qui boit à longs fl
ssez de repentir. Allons donc à celui-là qui rit là-bas d’un si franc rire , et qui boit à longs flots ce vin que l’on dédaig
i restèrent bien surpris, quand Regnard, ce nouveau venu, les força à rire de si bon cœur ; quand dans ses plus grands insta
bouffon licencieux, mais comme un grand poète ; quand il les força de rire les uns et les autres, aux éclats, de toutes sort
on ? Beauté facile et complaisante, et qui ne regarde pas, quand elle rit , si son tour de gorge est dérangé quelque peu. Fa
coliers sans discipline trouvèrent, pour les amuser et pour les faire rire aux éclats, ce bon vivant nommé Regnard. Cette fo
e Regnard, va faire ce que Molière n’eût jamais voulu faire ; elle va rire de tout, et toujours et à tout propos, des oncles
tes les filouteries, qu’y a-t-il ? Il y a Jean qui pleure et Jean qui rit . Jean qui a des scrupules et Jean qui n’a pas de
rd, et jusqu’à la fin l’heureux poète a été fidèle à sa mission. Il a ri d’un rire intrépide, il s’est abandonné sans rése
usqu’à la fin l’heureux poète a été fidèle à sa mission. Il a ri d’un rire intrépide, il s’est abandonné sans réserve, à sa
amais sujet plus triste et cependant jamais sujet plus rempli de gros rire n’avait été inventé ; jamais, que je sache, on n’
a langue au public. Aussi, peu s’en est fallu que Regnard, à force de rire et de dépasser toutes les bornes de la gaîté perm
dans la vieille comédie, les plus honnêtes sentiments cachés sous le rire  ; faites-vous violence, vous qui avez crié si hau
sonnage qu’on appelle une marchande à la toilette, il y a de tout, du rire et des larmes, de la misère et de l’opulence, du
ut vivre, il veut obéir à la fantaisie, à la poésie, à la fortune, au rire intérieur ; prends garde, il arrive le tourbillon
celant sous toutes les ivresses des passions de la jeunesse, qui nous rit au nez que c’en est une bénédiction ! Oh ! ce bea
estomac, de l’esprit, circulent dans ses réjouissantes comédies ! Il rit de tout et de si bon cœur ! Certes, son rire n’a
jouissantes comédies ! Il rit de tout et de si bon cœur ! Certes, son rire n’a rien de cette mélancolie, de cette philosophi
e cette mélancolie, de cette philosophie, de cette sagesse austère du rire de Molière ; mais, en fin de compte, quel bon viv
relevé avec ce soin tout paternel de Molière ; le vicieux de Regnard rit de son vice ; le ridicule de Regnard ne demande q
humeur. Dans l’Iliade, Homère a placé Thersite, et vous savez de quel rire éclatant il fait rire les immortels ! Dans Le Jug
Homère a placé Thersite, et vous savez de quel rire éclatant il fait rire les immortels ! Dans Le Jugement dernier de Miche
ontrent le derrière, qui te font toutes sortes de grimaces à te faire rire , même de ta damnation éternelle. Savez-vous quelq
lus merveilleux que le Don Quichotte, cet éclat de rire sans fin ? Le rire a les dents blanches, les lèvres vermeilles, l’or
t chante autour de votre tête et de votre cœur, doucement réjouis. Le rire circule dans l’esprit comme le sang circule dans
au coule dans la prairie ; ainsi la clarté pénètre dans l’étoile ! Du rire , tout est bon, même l’éclaboussure. Il tient à to
; tous enfin pour de bons vivants, très contents de vivre, en faisant rire ou pleurer leurs semblables, au gré des poètes qu
es appointements à la portée de tous les entrepreneurs ; des gens qui riaient toujours, véritables enfants de ce bon père Moliè
abitudes élégantes, puisées aux meilleures sources. Ils auraient bien ri , en ce temps-là, de la vanité de nos comédiens et
vait par cœur. Il marchait à la piste de ces petites vanités, dont il riait d’un bon rire. Ajoutez qu’il parlait facilement t
Il marchait à la piste de ces petites vanités, dont il riait d’un bon rire . Ajoutez qu’il parlait facilement tous les patois
11 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE PREMIER. Part de la Morale dans la Comédie de Molière. » pp. 1-20
applaudissements s’éteignent avec les lumières, est-ce assez d’avoir ri  ? Et lui, quand, après la pièce, l’auteur dépouil
il avait enivré le parterre, et s’en allait-il content quand on avait ri  ?   Le célèbre précepte d’Horace, utile dulci, es
t être confondus avec un but avoué. Le but de la comédie est de faire rire  : voilà la vérité. Quand Molière a écrit les Femm
muser : — et vraiment oui, Molière s’en allait content quand on avait ri .   Que Molière ait quelquefois prétendu que ses c
n ne peut trouver d’autre intention que l’intention formelle de faire rire , mais de ce rire convulsif qui prenait Nicole, à
d’autre intention que l’intention formelle de faire rire, mais de ce rire convulsif qui prenait Nicole, à la vue de M. Jour
itent des sentiments d’une vivacité insolite et forcent absolument le rire . Comment nier l’influence morale d’un spectacle q
 ? Pouvait-il cacher toujours son approbation ou son amertume sous un rire uniforme ? Enfin, son grand sens, sa délicate sen
te par un tel homme, dépasse son but malgré elle. Elle voudrait faire rire seulement, et elle fait penser. Elle voudrait se
819) : « Le but de la comédie est de corriger, son moyen est de faire rire . »— Goldoni, Molière, act. I, sc. VI, et act. IV,
s pussent être artistiques, sublimes même. Molière, qui voulait faire rire , cherchait au contraire ces exagérations, et pens
12 (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98
le tragique. — Un garçon d’esprit toutefois.. ; II m’a fait pâmer de rire dans telle pièce de Scarron… mais aussi, ce Scarr
satiriste n’en saurait manquer. — Et des plus cruels : car il en fait rire . — C’est juste. — Ajoutez qu’il est riche ; comme
signifient clairement : « Ah ! ah ! le voilà, c’est lui ; nous allons rire  ! » au moins chez ceux qui ont la conscience bonn
qui cet ennemi des maris vient de confier son prochain mariage, Qui rit d’autrui Doit craindre qu’en revanche on rie auss
n prochain mariage, Qui rit d’autrui Doit craindre qu’en revanche on rie aussi de lui. N’a-t-il point de peur de quelque
cru garantir contre toute attrape, — n’y a-t-il pas de quoi crever de rire , rien qu’à voir la face ahurie d’Alain ? L’oblige
e ; comme presque tous les comédiens ; le Roi dit de lui qu’il ferait rire des pierres. Quant à Georgette, c’est Mlle Marott
sur la scène : « Tarte à la crème ! » Ah ! ah ! tarte à la crème I On rit , on querelle ; cependant on reste dans l’attente,
ntends dire, — au moins cette farce ne manque-t-elle pas son but ; on rit  ; l’on rit davantage encore lorsqu’Arnolphe monta
, — au moins cette farce ne manque-t-elle pas son but ; on rit ; l’on rit davantage encore lorsqu’Arnolphe montant lui-même
angler. Ouf ! — Une rumeur, un chuchotement court dans la salle ; des rires étouffés ; un grand claquement d’éventails qu’agi
s est rentrée, et voici Horace qui revient. Arnolphe est en humeur de rire  ; il plaint l’amoureux qu’il suppose déconfit ; i
ur Arnolphe ? ARNOLPHE Oui, fort plaisant….. HORACE — Non, vous n’en riez pas assez, à mon avis… ARNOLPHE Pardonnez-moi, j
, vous n’en riez pas assez, à mon avis… ARNOLPHE Pardonnez-moi, j’en ris tout autant que je puis. Il n’a pas fini de rire 
Pardonnez-moi, j’en ris tout autant que je puis. Il n’a pas fini de rire  : Horace la lui lit, cette lettre, et la lettre e
Horace avec deux mots enterait plus que vous. Et c’est au milieu des rires qu’Arnolphe reçoit cette nasarde. Ah I comme Moli
anation ; le parterre s’abandonne bonnement, lui ; Molière veut qu’il rie , il rit. Et la partie est gagnée. La pièce court
; le parterre s’abandonne bonnement, lui ; Molière veut qu’il rie, il rit . Et la partie est gagnée. La pièce court à sa fin
ouer, le jour des Rois justement, le 6 janvier, et qu’elle l’eut fait rire , dit le véridique Loret, à s’en tenir les cotes.
quis, raillés par Molière, se montrèrent pourtant gens d’esprit ; ils rirent , et toutes les excitations des précieuses ne pure
orbleu ! du dernier admirable ! Et il fit en effet ce qu’il put pour rire  ; mais il n’y avait pas beaucoup de quoi. Les plu
rger sur les porcelaines, voilà la comédie, voilà l’imprévu, voilà le rire . Et ces monologues d’Arnolphe ! Il en a douze, bi
faire pleurer ; pour un auteur tragique, c’est probablement de faire rire . Je le répète, l’idée n’est pas toute neuve. Il p
un art grossier, par exemple, ces recettes faciles pour provoquer  le rire , les entrées étourdissantes, les lazzi, les répét
le sentiment qu’ils inspirent est pénible et qu’il entend nous faire rire , Molière qui, même de l’effrayant Tartufe a su fa
en soi et en son système une confiance imperturbable ; et comment ne rirait -on pas de lui, quand, au début de la pièce, on l’
, on l’a vu avec toutes sortes d’airs de supériorité, d’ironies et de rires gras ; déclarer qu’il.est sûr de son affaire, qu’
s réticences d’Arnolphe. Elle a été plus d’une fois surprise des gros rires de cet homme à certaines questions qu’elle lui fa
13 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250
ment que le singe est un animal comique, dont l’aspect donne envie de rire  ; mais tous les caractères de la bête seront enti
, et la mésaventure de Mars et de Vénus un objet capable d’exciter le rire inextinguible non seulement des dieux, mais des h
l’antiquité la plus reculée jusqu’à la consommation des siècles, on a ri partout et l’on rira toujours devoir un prédicate
reculée jusqu’à la consommation des siècles, on a ri partout et l’on rira toujours devoir un prédicateur faire une grimace
du public ; il ne hausse plus les épaules chaque fois que le parterre rit  ; il se donne la peine d’écouter. Il écoute L’Éco
ent la rate ; mais L’École des femmes n’en offre pas de pareilles. Il rit , à la vérité, et bruyamment, lorsqu’Arnolphe atte
un lourdaud, qu’il a pris à son service à cause de sa simplicité ; il rit , non parce que ce coup est comique, et qu’Arnolph
Arnolphe ne l’a pas volé, mais parce que c’est un coup ; du même gros rire il éclaterait, s’il voyait l’acteur chargé du rôl
t insignifiant d’Oronte, faire un faux pas en traversant la scène. Il rit encore des roulements d’yeux et des contorsions d
approbation sur son visage ; surtout il a grand-peur qu’on ne le voie rire . N’a-t-il pas écrit dans un docte traité d’Esthét
crit dans un docte traité d’Esthétique que le comique est ce qui fait rire , et que Molière n’est point comique, parce qu’il
t rire, et que Molière n’est point comique, parce qu’il ne fait guère rire  ? N’a-t-il pas aussi défini le beau, et sa défini
mique, et que, par suite, quand finalement il échoue, loin de pouvoir rire , comme les autres, libre et satisfait, il reste l
autres, libre et satisfait, il reste l’objet piteux et déconfit d’un rire étranger306. M. Lysidas sera confirmé dans son mé
ie. Elle se laisse prendre aux choses avec candeur et bonne foi. Elle rit , elle admire. Elle ouvre librement, largement, sa
07. Quelqu’un relève dans la pièce plusieurs mots où toute la salle a ri , quoiqu’il n’y ait rien de moins spirituel, ou po
t311 qui ne savait pas lire. Elle se divertissait aux choses qui font rire les enfants, les gens du peuple et le Marquis. Le
les choses vous touchent. Êtes-vous ému d’admiration, elle est belle. Riez -vous, elle est comique… Que la Prudence me soit e
ez d’avoir osé, après Kant, dogmatiser un peu sur la beauté. Non ! le rire n’est point le signe du comique. Car on rit plus
sur la beauté. Non ! le rire n’est point le signe du comique. Car on rit plus aux bouffes, si goûtés de notre excellent Ma
esprit319 a constaté qu’à la représentation du Tartuffe, le public ne rit pas plus de deux ou trois fois. Mais il n’a pas m
14 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92
étalée avec art, un barbarisme à cette langue inspirée, un geste, un rire , un accent, un défaut, une misère, à cette machin
le docteur en théologie, Pascal, qui agit comme un poète comique ; il rit , il plaisante, il prolonge sans fin et sans cesse
n ceci un juge impartial. — Elle plaidait sa propre cause, quand elle riait aux éclats de cet hypocrite, s’enveloppant dans s
oire « de délasser Sa Majesté au retour de ses conquêtes, et de faire rire le monarque qui fait trembler toute l’Europe ». T
s discours de saint Thomas et de saint Antonin. Quant à cette rage de rire de tout et toujours, il ne saurait l’approuver, e
donne, comme un exemple des excès où vous peut conduire le besoin de rire , ce que disait César de Térence, — qu’il ne le tr
rneille, et s’en va, à travers champs, de ville en ville, en quête du rire , du bon sens et de l’amour. Et l’un et l’autre, i
œurs, les habitudes, et les allures bourgeoises ; il s’essaie à faire rire avec le vieil esprit français, avant de trouver d
our ainsi dire par l’argument ad hominem ! ce grand art d’arracher le rire ou les larmes, ce grand art d’intéresser et d’émo
qu’on demandait à cet homme, on était sûr de l’obtenir sur-le-champ ; rire ou larmes, comédie ou drame ; poésie, satire, mor
ur ! Et les hontes cachées ! Et les ricanements ! Et si Sa Majesté ne rit pas, soudain toute cette cour silencieuse et qui
hanteur taciturne, à cet amuseur morose, à ce grand homme qui faisait rire aux éclats, et dont Taine était pleine de tristes
ur sur soi-même et se dire tout bas, les uns et les autres, en voyant rire tant de gens d’un homme alité : Hélas ! ils sont
de ce beau règne : — Figurez-vous, Mylord, que le roi et sa cour ont ri comme des fous, au Malade imaginaire ; que le roi
qu’il l’a fait représenter plus d’une fois, toujours avec de nouveaux rires , sans que jamais, à lui et aux siens, à cette rep
souffre mille morts dans une seule ; et cependant vous voulez que je rie aux éclats de ces misères ; vous prétendez m’amus
dont la laideur jette le frisson dans toute la salle. Le moyen que je rie du Malade imaginaire, au milieu d’un pareil malai
e puisse beaucoup nous plaire. D’où il suit que si vous avez beaucoup ri à cette comédie, c’est que ma foi ! ce jour-là, v
mort, qui vient, tout exprès, sur ce théâtre en deuil pour vous faire rire une dernière fois. Le matin même il a craché le s
sa vue, sans se douter de ses tortures, cet affreux parterre se met à rire . On bat des mains, on applaudit, on trouve que Mo
d’un malade véritable ? N’est-ce pas qu’il est amusant à voir ainsi ? Ris donc, parterre, et ris bien, c’est le cas ou jama
N’est-ce pas qu’il est amusant à voir ainsi ? Ris donc, parterre, et ris bien, c’est le cas ou jamais, car au milieu de te
x bêtes, à la lente agonie de Molière, livré au parterre. L’homme qui rit est plus féroce que le tigre qui dévore. — Faites
tte brisait la tête du pauvre malade, et cependant Molière, entendant rire Toinette, regrettait tout bas les soins touchants
temps, le témoin de cet horrible duel de la mort et de la comédie, du rire extérieur et de la souffrance interne ; non, je n
le dernier soupir, au tribunal de celui qui dit : Malheur à vous qui riez , car vous pleurerez. » Hélas ! Molière ne riait
 : Malheur à vous qui riez, car vous pleurerez. » Hélas ! Molière ne riait guère ; il était un contemplateur comme le sera t
ut est écrit : « Malheur, en ce monde, aux hommes de génie qui feront rire ou pleurer ! » Pour celui qui a l’honneur de teni
comédie de la place publique, l’esprit qui se jette en plein air, le rire qui se tient à deux mains pour ne pas éclater ; c
t cent fois davantage : il faut l’instinct. — Êtes-vous né pour faire rire ou pleurer toute une foule émue et attentive ? Ar
riante, à votre aspect, sans qu’elle se puise expliquer pourquoi son rire , et pourquoi ses larmes, la foule vous applaudit
us les autres, vous êtes prêt à prendre en pitié ces grands niais qui rient aux éclats de la gaîté que vous ne ressentez guèr
loin de vous, vous n’avez jamais été plus près de Molière, témoin le rire qui vous prend rien qu’à savoir que tout à l’heur
oit être heureux, car il donne de la joie à tout le monde, et je fais rire tous ceux à qui j’en parle. Paraît alors Dorimèn
ervation mélancolique et bienveillante, avait fort bien deviné que le rire est en dernier résultat, la plus grande, la plus
plus difficile leçon qui se puisse donner aux hommes assemblés ; son rire sortait de sa conviction et de sa conscience, et
sa conscience, et certes, il fallait être un hardi courage pour oser rire devant Tartuffe, et un grand poète pour faire rir
courage pour oser rire devant Tartuffe, et un grand poète pour faire rire de Tartuffe ! J.-J. Rousseau, tout au rebours ; —
ur faire rire de Tartuffe ! J.-J. Rousseau, tout au rebours ; — il ne rit jamais, — il va droit à son but par la colère, pa
par les mouvements les plus impétueux de l’orateur. Il n’a jamais su rire , de sa vie, et toute sa vie il a été colère et fa
et toute sa vie il a été colère et fantasque ; — il avait remplacé le rire par l’emportement, la moquerie par le sarcasme, l
tait digne. Ne dites donc pas, citoyen de Genève, que Molière a voulu rire de la vertu : Molière ne s’est attaqué qu’aux exc
iste vient de découvrir que cet homme ruiné, dont la ruine le faisait rire , c’est lui-même ! Cet homme volé, c’est lui ! cet
asme à volonté, fasse entendre tout à l’aise ses sanglots et son gros rire  ; et toi, critique, ma mie, tu n’as rien à voir d
rit de Molière ; il opposait sa gaieté à la tristesse de Molière ; il riait dans cette maison dont le maître était si triste 
ure sur cette négligence qu’il prend pour du mépris ; mais elle, elle rit toujours, elle le laisse impitoyablement dans sa
le rit toujours, elle le laisse impitoyablement dans sa passion, elle rit de sa faiblesse ; que Dieu lui pardonne à cette f
lus maltraité que le comte. Celui-là, Molière ne se contente pas d’en rire à propos de ses ajustements, de ses rubans, de sa
ent auguste ! Mais la coquette le regarda pleurer, puis elle se mit à rire et à rappeler son amant. Si vous savez un trait p
hasardé au théâtre, Molière était parvenu à faire une comédie où l’on rit  ? La comédie ! Elle n’est pas autour de Tartuffe,
loi de mademoiselle Mars ! Ainsi nous avons vu par hasard, et pour de rire , comme disent les enfants, une comédienne à coup
e et de nous et d’elle-même ! Il me semble que je l’entends d’ici qui rit à gorge déployée, et qui dit à mademoiselle Pless
15 (1769) Idées sur Molière pp. 57-67
que procure une imitation parfaite, c’est que mon voisin et moi nous rions du meilleur cœur du monde de nous voir ou sots, o
de pardon, puisqu’elle nous a valu le Médecin malgré lui. Molière, tu riais bien, je crois, au fond de ton ame d’être obligé
n censeur rigoureux qui reproche amèrement à ton Misanthrope de faire rire ? Il ne voit pas que le prodige de ton art est d’a
peu de chose. Les crispins de Regnard, les paysans de Dancourt font rire au théâtre. Dufréni étincelle d’esprit dans sa to
r à ses pièces, et tout le monde disait: Pourquoi ne nous fait-il pas rire ? Et personne ne le disait plus haut que ceux qui
Et personne ne le disait plus haut que ceux qui ne savaient ni faire rire ni faire pleurer. Du temps de Molière, beaucoup d
16 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Regnard imitateur de Moliere. » pp. 51-80
contrariétés,  Et demeurons ce que nous sommes ;  N’apprêtons point à rire aux hommes,  En nous disant nos vérités. Quel a
te IV. Scene IX. Le Marquis, seul. Hé bien ! Marquis, tu vois, tout rit à ton mérite ; Le rang, le cœur, le bien, tout po
e : Tu soutiens ta valeur avec mille hauts faits, Tu chantes, danses, ris , mieux qu’on ne fit jamais. Les yeux à fleur de t
u venu, qui faites l’homme d’importance, ce n’est pas votre affaire : riez de vos coups de bâton quand on vous en donnera, &
de vos coups de bâton quand on vous en donnera, & ne venez point rire des miens. Valere. Ah ! Monsieur Maître Jacques,
er quelque peu. (Haut.) Savez-vous bien, Monsieur le rieur, que je ne ris pas, moi ; & que, si vous m’échauffez la tête
ris pas, moi ; & que, si vous m’échauffez la tête, je vous ferai rire d’une autre sorte ? (Il pousse Valere jusqu’au bo
le voulez donc ? il faut vous satisfaire. Le Marquis. Bon ! bon ! je ris . Valere. Bon ! bon ! je ris.Vos ris ne sont poin
s satisfaire. Le Marquis. Bon ! bon ! je ris. Valere. Bon ! bon ! je ris .Vos ris ne sont point de mon goût, Et vos airs in
aire. Le Marquis. Bon ! bon ! je ris. Valere. Bon ! bon ! je ris.Vos ris ne sont point de mon goût, Et vos airs insolents
malheureux. Le Marquis. Un fat, un malheureux.Monsieur, vous voulez rire . Valere, mettant l’épée à la main. Il faut voir s
17 (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392
ie le divertissement de la bonne comédie, et, à l’heure qu’il est, le rire du théâtre italien n’est qu’un écho indirect et p
ratie anglaise s’était chargé du modeste rôle de Covielle, et faisait rire , aux dépens du grand Turc, les défenseurs en titr
été charmants tous deux de verve et de bonne humeur. Et que la salle riait d’un rire franc et sonore ! Il y avait dans les p
nts tous deux de verve et de bonne humeur. Et que la salle riait d’un rire franc et sonore ! Il y avait dans les places d’en
rendait aux pensées graves. Mais à qui a vu cette foule applaudir et rire , il est évident que le fameux moment psychologiqu
u’elle prend gaiement son parti de tout, et se hâte, comme Figaro, de rire des choses de peur d’en avoir à pleurer. C’est qu
emière. Ils sentent le vieux, le moisi, et on n’est plus disposé à en rire  ; le comique en a disparu. Tous pouvez faire la m
ut au moins, car Molière s’est, plus d’une fois, dans le but de faire rire , servi du jargon de l’époque. Rappelez-vous Alces
e d’un franc marquis. J’imagine qu’au temps de Molière tout le public riait à cette boutade du Misanthrope : Et de nos franc
une des comédies qui ont gardé à la scène un très vif succès de franc rire  ? À la scène ! Et ce n’est pas seulement de la sc
es Précieuses ridicules, sous cette nouvelle forme, ont fait pâmer de rire les descendants d’Aristophane et d’Alcibiade. Il
ve la gaieté de ces pièces, même après que les principales sources du rire ont été taries. Quelle est cette vertu ? De quoi
s que je ne blâme pas d’ailleurs, tout le public a pris sa part de ce rire honnête et sain que provoquent les joyeusetés de
Peu de spectateurs sont capables de cette contention d’esprit : on ne rit guère par réflexion au spectacle. Delaunay et Coq
? Il n’ira jamais jusqu’au bout ! Et quand il eut fini, au milieu des rires de tout l’auditoire, il y eut deux salves d’appla
jargon des Précieuses obtenir encore aujourd’hui un si vif succès de rire sur le public de 1884. — Le public ne rit pas tan
rd’hui un si vif succès de rire sur le public de 1884. — Le public ne rit pas tant que cela, me dit-il, et, s’il rit, ce n’
ic de 1884. — Le public ne rit pas tant que cela, me dit-il, et, s’il rit , ce n’est pas précisément de la préciosité de Cat
ur l’homme vraiment nu qui fasse éclater de rire, et encore est-ce un rire de scandale. Le rire part au contraire lorsque Ma
u qui fasse éclater de rire, et encore est-ce un rire de scandale. Le rire part au contraire lorsque Mascarille entre en scè
C’est que Molière a puisé ici son comique à cette source éternelle du rire qui est le contraste en ce qu’est réellement un p
ire romaine mise en madrigaux, etc., paraissent froids ; le public ne rit que du bout des dents. Ah ! voilà la chanson de M
re distinguée, Les Précieuses ridicules et Les Femmes savantes feront rire les honnêtes gens. C’est aussi là le secret du su
and Silvestre, qui ne valent que par le tour d’esprit du conteur ; il rit le premier des bêtises qu’il dévide, et vous invi
eur ; il rit le premier des bêtises qu’il dévide, et vous invite à en rire avec lui. Grave ou gai, le raseur est l’homme qui
elle chasse Qu’un fat… C’est un récit qu’il faut que je te fasse, un rire a circulé de l’orchestre aux loges. Ce récit, c’e
se jusqu’au bout et en tire tout ce qu’elle enferme de douleurs ou de rire  ! » Son sujet, son unique sujet, c’est un quasi-v
ureur, les connaissant si bien ! Et si vous les aimez, souffrez qu’on rie de vous. Car vous êtes ridicule. Vous l’étiez aux
tre bosse ; montrez-la hardiment, comme faisait le maître, et laissez rire le parterre. 29 juillet 1861. « Don Juan ».
éries de raisonnements saugrenus et de lazzis bêtes^ qui ne faisaient rire autrefois que par tradition, parce qu’ils étaient
radical des républicains. Relisez son rôle, je vous prie, avant de me rire au nez, et de trouver que je cherche l’esprit. Je
ardes. Plus elles lui tombaient drues et cruelles sur le nez, plus on riait de bon cœur. Molière qui est naturellement impito
si, quand vous voyez une troupe d’enfants martyriser un pauvre chien, rire aux éclats, tandis qu’il agite la casserole pendu
Peut-être encore au siècle de Louis XIV trouvait-on un ample sujet de rire dans les prétentions et les manières de M. et de
e à la main, amende honorable à sa coquine de femme, au lieu de faire rire , avait désolé, et l’on avait à l’entendre comme u
sible après tout. Car c’est un des meilleurs ouvrages de ce maître du rire contemporain. L’idée première, comme dans toutes
Ah ! ah ! l’homme de bien, vous m’en voulez donner ? À ce vers, un rire s’élève de tous les coins de la salle : un rire d
nner ? À ce vers, un rire s’élève de tous les coins de la salle : un rire de vengeance, si vous voulez ; un rire amer, un r
ous les coins de la salle : un rire de vengeance, si vous voulez ; un rire amer, un rire violent ; peu importe ! L’émotion e
de la salle : un rire de vengeance, si vous voulez ; un rire amer, un rire violent ; peu importe ! L’émotion est poignante,
lle Lloyd, qui le jouait hier, je n’en ai pas encore vu qui ne me fit rire en reculant son fauteuil au troisième acte, en s’
ôt ! Faites dire cela par qui vous voudrez, tout le monde partira de rire . Et ce second acte ! ce malheureux second acte, q
s reprises l’auditoire de la police correctionnelle éclata d’un franc rire et que le juge ne put s’empêcher de dire au témoi
t il répétera ce mot trois ou quatre fois, tandis que sa servante lui rit au nez. À ne prendre la scène qu’au point de vue
ue de lui mettre dans la bouche des façons de parler qui prêtassent à rire et en fissent un pitre de galanterie. Tartuffe e
comprendre le mot : un homme, un arrière-sens équivoque qui excite le rire . Mais ce rire est grossier et de mauvais aloi ; j
mot : un homme, un arrière-sens équivoque qui excite le rire. Mais ce rire est grossier et de mauvais aloi ; je persiste à c
trevue ; elle regarde les amants se quereller, elle les réconcilie et rit de leur mine déconfite. Savez-vous bien que, si l
de correction et de tenue : Ceux de qui la conduite offre le plus à rire Sont toujours sur autrui les premiers à médire.
composé de collégiens amenés là par leur famille. Il a beaucoup fait rire encore le soir messieurs les abonnés du mardi. C’
omique profond et triste, qui pousse à la réflexion plus encore qu’au rire . Dans tout le reste, M. de Pourceaugnac n’est qu’
On lui versait un purgatif dans le bouillon qu’on lui offrait, et on riait à se tordre de ses contorsions, quand elle souffr
cas pendable. » Ce dernier a été représenté par Clerh qui nous a fait rire aux larmes. Quand Pourceaugnac, agacé de le voir
ix chaude et joyeuse, débitait le couplet de la Languedocienne. Quels rires dans la salle, bien que l’on ne comprît pas grand
aient çà et là à son oreille, à travers ce tourbillon de récit, et il riait plus encore de ce qu’il imaginait lui-même que de
e d’être toujours gai. Sa voix perçante amuse l’oreille et éveille le rire . Il y a des scènes qu’il a jouées à ravir, et not
Nicole. Elle était fort enrhumée ; elle a manqué la fameuse scène du rire , où j’entends retentir à mon oreille les prodigie
rire, où j’entends retentir à mon oreille les prodigieuses gammes de rire qu’exécutait Mlle Augustine Brohan avec une virtu
ses dîners et ses cadeaux sans se douter qu’un autre les paie ; elle rit du bourgeois gentilhomme sans soupçonner que le p
ns l’antiquité ; celle que Molière a mise en scène, c’est la mère des ris et des amours, un peu bien maligne peut-être, vio
ucun doute peu d’années après sa mort. Elle est naturelle ; elle fait rire  ; je l’ai, depuis trente ans, toujours entendu di
ette façon de dire n’est nullement naturelle, mais elle fait beaucoup rire , et elle est de tradition. C’est ainsi que dit Co
ré dit d’un air à la fois contrit et fin, qui fait partir la salle de rire . Il y a encore un soutenez-moi bien tous, au cinq
u tout le personnage, c’est même le contraire du personnage ; mais il rirait ensuite de si bon cœur qu’il serait désarmé. Il e
 : — Moi, dit-elle d’une voix éclatante. Toute la salle part d’un fou rire . Le public rit ; Mlle Jouassain a donc cause gagn
le d’une voix éclatante. Toute la salle part d’un fou rire. Le public rit  ; Mlle Jouassain a donc cause gagnée. Elle fait c
d’une volée. Delaunay le détaille ; Delaunay le scande par de petits rires  ; Delaunay fait des grâces. Delaunay a tort. Il m
se, en courant après Toinette. Cadet m’objectera que la salle part de rire  ; mon Dieu ! elle part de rire aussi à Londres, q
Cadet m’objectera que la salle part de rire ; mon Dieu ! elle part de rire aussi à Londres, quand un alderman en scène s’int
en le vociférant lamentablement. Molière, qui a créé le rôle, faisait rire à tout casser, et il fallait que son jeu fût form
ce qu’on peut dire,                   Car d’un bout à l’autre il fait rire . Je suppose qu’on devait rire énormément, puisqu
       Car d’un bout à l’autre il fait rire. Je suppose qu’on devait rire énormément, puisqu’on riait au-delà de ce qu’on p
tre il fait rire. Je suppose qu’on devait rire énormément, puisqu’on riait au-delà de ce qu’on peut dire, on devait rire sur
énormément, puisqu’on riait au-delà de ce qu’on peut dire, on devait rire sur les petits bancs. — Ceci, pour dire à quel po
re. — Les acteurs sont dans la vérité d’Harpagon en essayant de faire rire et d’amuser à outrance. C’est à la fin du siècle
i est la clef du personnage : « Ils me regardent tous et se mettent à rire  ! »Dès lors, le rôle a été faussé et le public tr
sens bien que ma tentative est suivie avec intérêt par le public, qui rit à mon jeu et m’encourage dans ce que je crois êtr
autre qu’il prévoyait lui coupât la fuite. Toute la salle pouffait de rire . Je n’ose croire que Saint-Léon tînt ce jeu de sc
omme une brave fille de bonne humeur et de bon sens, qui aime le gros rire et s’abandonne à toutes les fantaisies qui lui tr
le ventre. Le contraste est si plaisant qu’on ne peut s’empêcher d’en rire . C’est la situation, qui rend comiques et spiritu
même de plaisant ? C’est une imagination de fille en belle humeur. On rit , non des cris de Toinette, mais de la fureur d’Ar
à elle-même pour son propre plaisir ; elle en prend sa part ; elle en rit la première, Mme Argan ne se défie point de Toine
si avenant, le cœur sur la main ; est-ce qu’on peut tromper, quand on rit de si bon courage ? Mlle Dinah Félix fait de Toin
, au timbre de sa voix, que, sous ce sérieux affecté, elle étouffe de rire  ! C’est qu’elle est gaie, elle est dans le rôle,
d’être battu, il montre les dents comme un chat en colère. Le public rit beaucoup, et jamais les Toinette ne se font faute
ans sa poche ; on la lui rallume jusque dans cette poche, et la salle rit tout entière de si bon cœur qu’elle oublie ce qui
nt satisfaits que s’ils ont arraché à contre-temps aux spectateurs un rire de mauvais aloi. 27 juillet 1863. IV. Angéliq
, en soi, est des plus tristes) vers ce but qu’il a atteint, de faire rire les honnêtes gens. Si donc il a mêlé quelques scè
in de forcer cette note dramatique, jetée à l’improviste à travers le rire , il fera mieux de l’atténuer, de n’en donner que
emblance de deux personnages pour en tirer des effets de larmes ou de rire sont nombreuses au théâtre ; il n’y a que trois m
nous l’accorderez (avec Molière, qui s’y connaissait), c’est de faire rire les « honnêtes gens ». Est-ce que Le Légataire fa
est de faire rire les « honnêtes gens ». Est-ce que Le Légataire fait rire les honnêtes gens ? Les fait-il rire, du moins, d
 ». Est-ce que Le Légataire fait rire les honnêtes gens ? Les fait-il rire , du moins, de ce rire franc, sain, sans réticence
taire fait rire les honnêtes gens ? Les fait-il rire, du moins, de ce rire franc, sain, sans réticence, qui épanouit les sen
franchement, je la crois légitime ; si les « honnêtes gens » de 1701 riaient de cela, tant pis pour eux. Est-il bien sûr, d’ai
nt de cela, tant pis pour eux. Est-il bien sûr, d’ailleurs, qu’ils en riaient  ? Vous me direz que Regnard n’était pas seul à tr
; Molière, avant lui, avait écrit Le Malade imaginaire. Mais pourquoi rions -nous aujourd’hui encore au Malade imaginaire ? Pa
oi, mort ou mourant, et malgré la gaieté de quelques détails, nous ne rions que d’un rire équivoque, malsain, de cette bouffo
rant, et malgré la gaieté de quelques détails, nous ne rions que d’un rire équivoque, malsain, de cette bouffonnerie qui se
, ni mal, ni morale, ni pudeur, ni convenances ; il n’y a rien que le rire , et pourvu qu’il éclate, peu importe d’où qu’il v
comédiens les plus illustres, et il excitait un merveilleux effet de rire . Je me souviens de l’impassibilité de Samson ; il
-même et à son père une répétition de cette scène de carnaval, et qui rit follement, et qui se sauve légère, émoustillée, p
de peine : — Fais comme tu voudras, Bourguignon ! lui dit-elle. Et de rire  ! Vous sentez bien que j’ai mes raisons pour insi
uche à la mélancolie, Sylvia a la gaîté de l’enfant dont on dit qu’il rit aux anges, Cette gaîté a, comme celle des héroïne
ar un jeune homme. Voilà ce qui m’est arrivé. — Votre naïveté me fait rire , interrompt Lisette. Eh, eh ! pas si naïve que c
dans ce qui suit. À l’exclamation de Lisette : Votre naïveté me fait rire , Angélique répond : Mais est-ce que je n’ai pas
de l’emploi de Mlle Mars ! Ainsi nous avons vu par hasard et pour de rire , comme disent les enfants, une comédienne intelli
nd mélancoliques ou joyeux et qui excitent à volonté les larmes ou le rire  ; les tirades ont un sens tout différent, suivant
sens tout différent, suivant l’acteur qui les débite. Là où nos pères riaient , nous nous attendrissons, comme il est facile de
eaux. — De l’esprit, pour s’avancer, s’écrie Figaro ; monseigneur se rit du mien ; médiocre et rampant, et l’on arrive à t
t l’aiguise et l’enflamme : De l’esprit pour arriver ! monseigneur se rit du mien ; médiocre et rampant, et on arrive à tou
par un homme qui ne s’était jamais avisé de rien, vous pensez si l’on riait . 31 janvier 1870. II La Comédie-Française
igre claque. On a comme un instinct vague que le moment n’est plus de rire des Figaros. Ce sont eux qui ont fait la Commune,
tait permis de voir ses successeurs ! il n’aurait plus tant de cœur à rire  ! Et c’est pour cela, peut-être, qu’on ne riait p
it plus tant de cœur à rire ! Et c’est pour cela, peut-être, qu’on ne riait plus trop dans la salle ! La représentation, dans
, vous discutez ; c’est une affaire faite ; vous n’avez plus envie de rire . Je vois des temps sombres pour Le Mariage de Fig
mots, et le goût des tirades brillantes. Entre nous, vous savez, le rire puissant et la haute raison de Molière sont bien
dramatique, étincelante de gaieté et qui fait toujours éclater le fou rire dans la salle, toute l’œuvre n’est qu’une satire
entre un Turcaret et un marquis un abîme si infranchissable, que l’on riait à toutes les nasardes données par l’homme de cour
ut une minute de réflexion pour les deviner et les comprendre ; on ne rit qu’après, à la réflexion. Ajouterai-je encore que
st charmant ; mais qui ne voit que Frontin se pince ici pour se faire rire  ; qu’il dit justement tout ce qui peut dégoûter l
du ton et des gestes d’un partisan en 1709. Un des grands éléments de rire dans la pièce, c’est la différence qu’il y a entr
on mot) les vers orduriers, chassé des maisons honnêtes pour son gros rire rabelaisien, le héros d’une foule d’histoires sca
prit pour la rodomontade d’un vaniteux écrivain, et les critiques en rient encore. Piron avait pourtant raison : Voltaire n’
ue le personnage, qui est presque toujours en scène, accrochât et fît rire . Mlle Nancy Martel lui a prêté l’élégance svelte
e, et même Gravollet, dans un rôle de muet, a obtenu un succès de fou rire . Les danses, réglées par Mlle Fanta, nous ont enc
18 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Des Comédies Héroïques. » pp. 9-29
ond qu’il est un gentilhomme bouffon, ou bien un gentilhomme qui fait rire . Sigismond, d’un air farouche. Fais-moi rire. Ar
un gentilhomme qui fait rire. Sigismond, d’un air farouche. Fais-moi rire . Arlequin. Fais-moi rire. Ahi ! ahi ! voilà pour
re. Sigismond, d’un air farouche. Fais-moi rire. Arlequin. Fais-moi rire . Ahi ! ahi ! voilà pour m’interdire. Sigismond. V
rire. Ahi ! ahi ! voilà pour m’interdire. Sigismond. Veux-tu me faire rire  ? Arlequin. Veux-tu me faire rire ?Il me le dit
rdire. Sigismond. Veux-tu me faire rire ? Arlequin. Veux-tu me faire rire  ?Il me le dit d’un ton A me faire trembler. . . .
me faire trembler. . . . . . . . . . . . . . . . Sigismond. Fais-moi rire au plutôt, ou je te fais sauter Du haut de ce bal
e voit ballotté ; J’étois tantôt jetteur, je vais être jetté. (haut.) Riez -vous aisément, dites-moi, je vous prie ? Sigismon
us aisément, dites-moi, je vous prie ? Sigismond. Non, je n’ai jamais ri depuis que je suis né. Arlequin effrayé fait plu
je suis né. Arlequin effrayé fait plusieurs lazzis qui ne font point rire le Prince : ne sachant plus comment s’y prendre,
19 (1884) Tartuffe pp. 2-78
sée où il lui avait plu ; il avait eu ses coudées franches ; il avait ri du bon de son cœur. Pour Tartuffe il n’en va pas
u’il se montre, gourmand, sensuel, convoiteux et dévot. Il doit faire rire , j’en suis convaincu, rire de lui, vous m’entende
ensuel, convoiteux et dévot. Il doit faire rire, j’en suis convaincu, rire de lui, vous m’entendez bien. Et telle est l’inte
tc., désignant ainsi, dès l’abord, le personnage dont il entend qu’on rie . On veut aujourd’hui que Tartuffe soit terrible :
ertie encore, et qui, selon son aveu, avait grand’peine à se tenir de rire aux choses de la religion, prête son château du R
lement la contrefaçon de tout cela qu’il avait prétendu exposer à nos rires  ; et il força le type dans le sens de l’exception
teries du théâtre au tribunal de celui qui a dit « Malheur à vous qui riez , car vous pleurerez ! » Quand Bossuet prononça c
Plus vous direz cela d’un ton convaincu, pénétré, plus vous me ferez rire , et si vous ne me faites pas rire dans ce passage
vaincu, pénétré, plus vous me ferez rire, et si vous ne me faites pas rire dans ce passage, je dis que vous désobligerez Mol
i eût indiqué au moins de l’émotion ; il a été méprisé. Une femme se rit de sottises pareilles. Eh bien ! telle est l’inf
gré de ridicule. » Voilà le secret du Tartuffe. Molière veut qu’on en rie , parce qu’il est méchant. Le rire est son arme et
t du Tartuffe. Molière veut qu’on en rie, parce qu’il est méchant. Le rire est son arme et vous savez comme il en joue ; Tar
t là un grand et saisissant effet dramatique. Il faut néanmoins faire rire avec le vers : Venger le ciel qu’on blesse… com
l est pour le ciel appris à tout souffrir. Et je crois qu’en faisant rire , on entre dans les vues de Molière. Castigat ride
ervation bonne à noter parce qu’elle s’applique à toute son œuvre, le rire qu’il convient de susciter, est le rire propre à
pplique à toute son œuvre, le rire qu’il convient de susciter, est le rire propre à la pièce. Ce n’est pas le même que celui
malgré lui s’enquérant si la matière est louable. Dans le clavier du rire , le ha ha que mérite Alceste, lâchant ses apoph
toucher juste et ne pas tirer du public cette dissonance cruelle, le rire de la farce se fourvoyant dans la comédie. Ce ser
édie. La France enfin, s’avançant modeste, avec la clarté de son beau rire sur les lèvres, présentera son œuvre à son tour.
20 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IX. De l’Adultère et des Amours faciles. » pp. 166-192
ui sont trois chefs-d’œuvre de comédie, de poésie et d’esprit, a fait rire du noble Amphitryon et de la touchante Alcmène, t
ur, et que le génie comique de l’auteur enlève d’un bout à l’autre le rire et les applaudissements, c’est pour cela que cett
rmes tels que le spectateur ne peut s’empêcher de les applaudir et de rire avec eux de leur succès608, c’est une œuvre immor
sali d’excellentes scènes, entraîné par le désir de soulever le gros rire populaire613. Ici encore, c’est Bossuet qui a rai
es précieuses, et que les dames même ne faisaient point de façon d’en rire  : c’était une suite de la licence du seizième siè
s ! chantons ensemble ! Dansons, chantons, jouons-nous ! Lorsque pour rire on s’assemble, Les plus sages, ce me semble, Son
où le parterre applaudit au mensonge, à l’infidélité de celle-ci, et rit de la bêtise du manant puni ? » Lettre à d’Alembe
III. 609. La seule excuse du comédien serait la nécessité de faire rire  : Molière sa¬vait faire rire autrement. 610. Voi
du comédien serait la nécessité de faire rire : Molière sa¬vait faire rire autrement. 610. Voir, sur la question de Bossuet
le dernier soupir, au tribunal de celui qui dit : Malheur à vous qui riez , car vous pleurerez (Luc, VI, 25). Ceux qui ont l
21 (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132
e plus de l’homme qu’il peut, et c’est assez pour les faire vivre. On rit du rôle, et on reconnaît la vigoureuse et naïve é
ntérêt n’est que le plaisir de la surprise, l’effet doit être le gros rire . Mais le gros rire est-il si à dédaigner ? Heureu
plaisir de la surprise, l’effet doit être le gros rire. Mais le gros rire est-il si à dédaigner ? Heureux le génie à qui il
né de l’exciter ! heureux le spectateur qui se dilate au théâtre ! Le rire délicat, ce rire de l’esprit, que provoque le rid
heureux le spectateur qui se dilate au théâtre ! Le rire délicat, ce rire de l’esprit, que provoque le ridicule finement ex
sse une arrière-pensée, et comme un arrière-goût d’amertume ; le gros rire , que ne suit aucune réflexion, réjouit le cœur et
fait tomber pour un moment de nos épaules le poids de la vie. Le gros rire d’ailleurs, comme le rire délicat, est l’aveu inv
de nos épaules le poids de la vie. Le gros rire d’ailleurs, comme le rire délicat, est l’aveu involontaire que nous sommes
t l’aveu involontaire que nous sommes touchés de quelque vérité. Nous rions intérieurement, quand le personnage de la pièce e
and le personnage de la pièce est l’homme que nous connaissons : nous rions tout haut de sa caricature. Ce que nous remporton
is du temps de Molière ; c’est encore le nôtre : n’est-ce pas lui qui rit là-bas, dans un coin de la salle, des saillies de
les gens ont de l’esprit, c’est sans qu’ils s’en doutent ; s’ils font rire , c’est quand ils pensent le moins être risibles.
s mouvements, suffisant à tous les besoins de surprise, d’émotion, de rire , que nous apportons au théâtre. Molière seul nous
cause naturelle ou un effet inévitable, et qui provoquât non ce gros rire , si bon qu’il soit, qu’excitent les bouffonneries
par les meilleures raisons. Je ne suis pas dupe de ces raisons, et je ris de ce qui leur arrive pour en avoir fait un si ma
élévation continuelle dans le style et dans les sentiments. » On veut rire à la comédie, et la réflexion n’y provoque guère 
comédie, et la réflexion n’y provoque guère ; il est beau de ne faire rire que l’esprit ; mais encore faut-il qu’il ne lui e
de se fâcher en traçant leurs portraits. Pour le faux dévot, on n’en rit pas un moment ; Molière en a peur, il en a horreu
22 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177
être risible, mais elle n’est point comique. Et d’ailleurs de quoi ne rit -on pas ? Les plaisanteries les plus fades ou du p
t le privilège d’égayer les sots, et parfois de dérider les sages. On rit aux vérités les plus graves, pour peu qu’un mot n
re qui contredise nos habitudes. Tout contraste en général peut faire rire . Ce pauvre homme qui s’arrache les cheveux, crie
de plus moral. Il ne réside pas dans l’objet piteux et déconfit d’un rire étranger ; il réside dans l’identité du sujet et
n rire étranger ; il réside dans l’identité du sujet et de l’objet du rire . Il ne s’ignore pas lui-même dans sa naïveté aveu
de fer et cuirassé contre sa propre fortune, brave les contretemps et rit quand son vaisseau sonne contre un écueil. C’est
générale du mensonge et de la perversité, et leur majesté inviolable rit de la bataille et de son issue. L’idée totale du
e le sourire sur les lèvres, montrant par là qu’il n’a lutté que pour rire . Il faut que le personnage de la comédie soit ris
dans l’inconscience de sa propre sottise, et les spectateurs, seuls à rire , eurent l’air de dire aux personnages : Messieurs
la guerre aux choses divines, ils doivent, pour se montrer comiques, rire de leur propre extravagance. Car le simple specta
aine est la lutte que la folie humaine ose engager contre eux. Ils en rient dans l’Olympe. Pourquoi donc la rendre plus série
gémissements et des sanglots. Cependant les spectateurs se pâment de rire , et le contraste de leur joie maligne avec les la
able affront ; mais que des pédants me tiennent pour insensé, je m’en ris . Mes intentions sont toujours dirigées à bonne fi
r à admettre ce à quoi ils s’opposent. Dans la comédie, qui nous fait rire des personnages qui échouent dans leurs propres e
peuvent pas davantage être comiques, quoiqu’elles fassent quelquefois rire . … Le rire n’est alors qu’une manifestation de la
davantage être comiques, quoiqu’elles fassent quelquefois rire. … Le rire n’est alors qu’une manifestation de la sagesse sa
prenons le contraste et nous en rendons compte. De même, il existe un rire de moquerie, de dédain, etc. Ce qui caractérise l
u’à la fin ils sont déçus ou déconfits par leur faute, ils ne peuvent rire comme les autres, libres et satisfaits. Ils sont
les autres, libres et satisfaits. Ils sont simplement les objets d’un rire étranger, ou la plupart du temps maltraités. Ains
23 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64
nent au vice la haine qu’il devrait réserver au vice seulement129. Je ris , quand je le vois, par ses boutades, servir de ri
e risée à tout un salon de gens raffinés qui ne le valent pas130 ; je ris , quand je le vois offrir sa main, sa noble main,
’une digne fille lui offre presque, vaincue par tant de vertu132 ; je ris , quand je lui vois prendre sa belle résolution D
ste. La vertu d’Alceste est intacte et respectée au milieu de tout le rire soulevé par ses ridicules ; et moi-même’, simple
avez. su, en nous peignant ces infirmités du sage, et en nous faisant rire de ses travers, nous inspirer ; pour lui pour sa
pour sa vertu,, un sentiment de respect que ne peut diminuer tout le rire excité par ses boutades ; et, à la fin de votre p
encieux Bobinet 192 ? Ne réclamait-il pas, avec toute la force du fou rire rabelaisien, mais avec plus d’autorité que Rabela
tème des Pancrace et des Marphurius : » Molière se proposait de faire rire à son théâtre, comme il avait ri à la lecture de
 : » Molière se proposait de faire rire à son théâtre, comme il avait ri à la lecture de Rabelais. Voir plus haut, chap. I
24 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du Genre larmoyant. » pp. 103-122
vont s’écrier ses partisans, puisqu’il est certain qu’on ne veut plus rire  ». On ne veut plus rire ? Erreur accréditée par l
ans, puisqu’il est certain qu’on ne veut plus rire ». On ne veut plus rire  ? Erreur accréditée par les Auteurs & les Act
s plus forts. Que trois ou quatre d’entre eux se retirent, & nous rirons de pitié : on jouera la comédie sur le ton des fu
e cesserai de vous le répéter ; quand on vous dira qu’on ne veut plus rire au spectacle, n’en croyez rien. L’homme livré à m
eurs qui lui font perdre un instant ses chagrins de vue. N’a-t-on pas ri aux représentations de la Matinée à la mode de M.
spectateur, il n’avoit eu l’adresse de le ramener malgré lui-même aux ris . Il n’est pas possible de dévoiler au lecteur tou
le malheur dont nous sommes affectés. Ecoutons-la parler, & nous rirons en voyant ce qui la choque dans l’arrêt. Philami
s nous faire perdre de vue le malheur d’Orgon, nous force cependant à rire . Scene III. Mad. Pernelle. Qu’est-ce ? j’appren
25 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96
tion vraiment sérieuse sans une ombre marquée de tristesse, et que le rire qui éclate sur les lèvres d’un homme ou dans les
ustement là notre erreur. Le sérieux n’est pas toujours triste, et le rire est si peu identique à la gaieté, qu’il peut être
ieté, cette chose vive, ailée et légère, fuit bien loin devant un tel rire . Elle voltige au-dessus du monde réel, et glisse,
, combien de poètes ont su conserver ou rappeler les joyeux celais de rire de l’enfance ? Ne vous y trompez pas, la plupart
ns soi-disant comiques appartiennent au fond à la tragédie ; car leur rire est sérieux ou même triste. La gaieté, voilà le s
ensuite ce qu’elle est. La gaieté comique n’a rien de commun avec le rire amer et moqueur, ou l’ironie. Lorsque Pascal écri
est si peu comique qu’elle est plus tragique que la tragédie, et son rire est si peu gai qu’il est beaucoup plus amer que l
des travers des hommes, c’est d’une manière si générale qu’elle fait rire tout le monde sans offenser personne. Il est une
en son nom un faux testament pendant qu’ils le croient à l’agonie. On rit pourtant, parce qu’il est impossible de ne pas ri
ent à l’agonie. On rit pourtant, parce qu’il est impossible de ne pas rire en voyant Crispin s’envelopper dans la robe de ch
pitié, c’en est fait de toute franche gaieté comique ; il ne me fait rire qu’à contrecœur ; je suis mécontent de moi-même,
it rire qu’à contrecœur ; je suis mécontent de moi-même, parce que je ris malgré moi, mécontent de sa société de coquins, p
pertinent sur un grand poêle ; il ne me serait pas difficile de faire rire les gens d’esprit qui m’écouteraient ; je n’aurai
La moindre attention suivie lui est un tourment et une fatigue. Elle rit de tout, et ne s’intéresse à rien ; elle touche à
et de liberté comiques. Ce grand secret, c’est une immense faculté de rire jointe à une faculté immense d’inventer ; c’est l
travaille avec un sérieux énorme pour nous mesurer convenablement le rire et la gaieté, et nous comprenons, envoyant la pei
algré lui 98. On venait voir la petite comédie, et pour le plaisir de rire de bon cœur pendant quelques instants, on avalait
, je n’ai pas trouvé, tout compte fait, plus de neuf ou dix mots pour rire . Je sais qu’un caractère peint par lui-même peut
inet, parce qu’il « aime la gaillardise, » et qu’il ne sait pas faire rire sans choquer l’honnêteté. Geniot lui propose son
tement correcte : Français, sujets féconds de ma plaisanterie, Je ne ris pas de vous, mais de votre folie. Ne vous fâchez
26 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548
s en riant. Voilà quelle est la véritable devise de la comédie. Faire rire & corriger les hommes, est le double but que
que ces ouvrages sont mauvais ? J’en appelle à tous les connoisseurs. Rire à la comédie, pleurer à la tragédie ; voilà le pr
s les pays. Les tristes soupirants de Thalie ont beau s’écrier que le rire est devenu bourgeois, la Muse reconnoît leur impu
& rioit d’un trait qui n’étoit rien moins que plaisant. « De quoi ris -tu donc, lui demanda avec surprise un de ses amis
? Je sais bien ce que je fais, répondit le Comte ; je veux absolument rire à la comédie, & je prévois que si je ne saisi
; celles qui n’instruisent pas le spectateur & qui ne le font pas rire , sont des monstres dont on ne doit point parler.
me, de la partie comique ; nous y avons développé jusqu’aux causes du rire  : ne nous occupons donc ici que de la partie mora
s vous élevez la voix ; Et tout Paris, témoin de vos traits de folie, Rit plus cent fois de vous que de la comédie. Quelqu
leur parole. Mais ne nous laissons pas corrompre par de grands mots : rions de la peine qu’ils prennent pour cacher leur impu
r un sou de revenu ; qui, pour toute occupation, boit, mange, chante, rit , joue, se promene ; à qui les biens viennent en d
dicules ; ils frappent même ceux qui les érigeoient en agréments : on rit , on se reconnoît, on applaudit, on se corrige, &a
mp;c. Voilà ce que peut dire un cœur vraiment épris. (A Philinte, qui rit .) Oui, Monsieur le rieur, malgré vos beaux esprit
en il la jette hors de chez lui. Ce petit sacrifice une fois fait, il rit des sots qui, en la ramassant, se félicitent d’av
27 (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571
vous vis dernièrement, lui dit Racine, à la pièce de Molière, et vous riiez tout seul sur le théâtre. Je vous estime trop, lu
estime trop, lui répondit Boileau, pour croire que vous n’y ayez pas ri vous-même, du moins intérieurement. Molière a p
écond, qui n’avait sans doute vu qu’une situation propre à exciter le rire , là même où son heureux plagiaire trouva la matiè
applaudit à l’infidélité, au mensonge, à l’impudence de celle-ci, et rit de la bêtise du manant puni ? » Dans ses idées de
nd que, dans cette pièce, le public applaudit à la femme infidèle, et rit du mari trompé. Rousseau, par un artifice familie
délité, au mensonge, à l’impudence d’Angélique ? Je ne le pense pas. Rire des tours qu’on joue à un sot qui s’y est exposé
ugné à une condition essentielle du genre, celle d’amuser et de faire rire les honnêtes gens. Mais, soit qu’il attaque un vi
alliés qui s’en offenseront, à vos anciens égaux qui n’en feront que rire . Il n’est pas de moraliste, de prédicateur même,
ac fut joué à Paris le 15 novembre de la même année, ne fit pas moins rire la ville que la cour, et eut vingt représentation
, c’est-à-dire une chose plaisante et non comique, une chose qui fait rire comme risible et non comme ridicule. La sottise,
erre, si l’on se divertissait moins sur le théâtre : le public aime à rire tout seul ; et c’est surtout le sérieux des autre
à rire tout seul ; et c’est surtout le sérieux des autres qui le fait rire . Quelque étranger à nos mœurs que soit le fond de
t chaque jour encore ces milliers de petites pièces destinées à faire rire le parterre de la capitale, des ridicules d’un ho
28 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. M. PALISSOT. » pp. 297-316
r qu’elle l’introduira chez Zulime dès que le Bailli sera sorti. Elle rit de la figure d’Arlequin, & trouve le singe de
zor demande un barbier ; Arlequin va chercher le barbier qui l’a fait rire avec son conte. Almanzor peste contre la lenteur
très bien. Valere. Je te dis qu’il est bien, mais très bien.Tu veux rire . C’est une absurdité qui va jusqu’au délire. Dort
dius. Vous me poussez à bout. Valere. Vous me poussez à bout.Et j’en ris , qui plus est. Dortidius, furieux. Ah ! c’en est
enti le trait lâché contre les meres dénaturées, mais vous avez assez ri . Non, parbleu, continua le rieur, ce mot d’être e
parbleu, continua le rieur, ce mot d’être est trop comique, & je rirai long-temps d’une mere qui prend sa fille pour un
29 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215
représenter entre sa servante et son amie. L’une lui a prêté son gros rire , son bon sens, son admiration naïve, son dévoueme
nt contraste : la vieille servante et l’élégante comédienne ; ce gros rire et ce fin sourire, ces deux bonnes mains, et ces
rononcer le nom de Cromwell ! Donc, moins cela, Don Juan ose tout. Il rit tout haut et de toutes choses : de la vertu des h
ridicule, le vice était poussé jusqu’à l’horrible. Il y avait dans ce rire des grincements de dents, des douleurs infinies,
d quelque chose de funeste ; tu es trop méchant pour que de toi, l’on rie , et tu es trop damné pour qu’on te sauve ; malheu
it à l’idée, les plus excellentes qualités de la comédie, à savoir le rire et la leçon ? Tel a été l’aide tout-puissant dont
plus d’espaces, et plus convenablement remplis par la passion, par le rire et par la terreur. Si j’avais le temps, je compar
leur art, qu’ils ignorent ; il est à lui-même son propre bouffon ; il rit aux éclats de cette parodie qu’il joue tout bas e
ts toute cette poussière mortelle comme une mauvaise ivraie ; il fait rire même le fossoyeur ; il est impitoyable pour tous
ussitôt qu’il a touché février, le mois du carnaval, le Parisien veut rire à tout prix ; mais cette fois, ce Don Juan, ce no
venus au théâtre tout exprès pour y voir une statue qui causait, qui riait , qui buvait, qui mangeait, qui s’abîmait dans les
grâce à Thomas Corneille, qu’il n’y avait pas le plus petit mot pour rire dans ce trop sérieux Don Juan, et qu’enfin cette
e temps entraîne avec lui, quelque chose de plus qu’une comédie où le rire , mêlé aux plaisirs des sens, se rabat, en fin de
de grâce 1665, la statue a tout fait passer. Toujours est-il qu’on ne rit pas à cette comédie de Don Juan ; en vain l’espri
ueil des sens, cette seigneurie impitoyable et qui va à l’abîme. Vous riez , Monseigneur l’inflexible, vous chantez ; vous tr
et qu’à toutes ces adjonctions il n’y eut pas le plus petit mot pour rire . À propos de ces machines manquées, il ne s’agit
on droit. Au temps du Bourgeois gentilhomme et de L’Amour médecin, on riait plus facilement que de nos jours. Le Roi Louis XI
s Carmélites lui font peur ! Les Carmélites lui font peur, et elle en rit  ! « On a couvert, ajoute Bossuet, autant qu’on a
qu’on a pu cette résolution d’un grand ridicule. » (16 janvier 1671). Rions donc, et que madame de Montespan soit contente, a
 Bulwer, détournons nos regards de tout ce qui brille, de tout ce qui rit aux yeux, de tout ce qui nous paraît grand et mag
n’avance ; c’est toujours La Vallière qui pleure, toujours Lauzun qui rit , toujours Louis XIV qui s’ennuie. L’auteur n’ente
Don Juan soit le seul des êtres évoqués par Molière qui ne fasse pas rire le parterre. Le parterre a ri aux malheurs du Mis
évoqués par Molière qui ne fasse pas rire le parterre. Le parterre a ri aux malheurs du Misanthrope, il a ri aux malheurs
rire le parterre. Le parterre a ri aux malheurs du Misanthrope, il a ri aux malheurs de M. Orgon, à la profonde misère de
t pas encore à quel abominable service ce brave homme est attaché, on rit franchement et de bon cœur. Dès que paraît Don Ju
taché, on rit franchement et de bon cœur. Dès que paraît Don Juan, le rire s’arrête ; ce séducteur n’a rien qui séduise, mêm
i s’agite entre Dieu et le néant, valent la peine, selon nous, que le rire s’arrête quand elles commencent ; Molière lui-mêm
elles commencent ; Molière lui-même ne parviendra jamais à nous faire rire de la démonstration de l’existence de Dieu. Quand
Brohan. De grâce, ne séparons pas ce que Molière a réuni, laissons le rire à côté des larmes, la pitié non loin de l’ironie.
30 (1862) Molière et ses contemporains dans Le Misanthrope (Revue trimestrielle) pp. 292-316
ublic pour L’École des femmes, s’écriait dans son grotesque dédain : Ris donc, parterre, ris donc 2 ! Une tradition: plu
es femmes, s’écriait dans son grotesque dédain : Ris donc, parterre, ris donc 2 ! Une tradition: plus sérieuse, et qui m
spréaux lui décoche un trait de satire et le peint en un vers : « Le ris sur son visage est en mauvaise humeur. » Le duc
use expression de Sainte-Beuve, au milieu des applaudissements et des rires qu’il provoquait, habitait ordinairement « dans l
e près le néant des grandeurs humaines 41 ? Et cette Célimène, qui se rit de l’amour qu’elle inspire et ne répond à une pas
i s’indigne ; c’est lui que vous aimez, que vous admirez, de qui vous riez d’un rire si plein de bienveillance et de respect
e ; c’est lui que vous aimez, que vous admirez, de qui vous riez d’un rire si plein de bienveillance et de respect46. » Ce
L’Ombre de Molière, intermède, sc. III. « Le grand contemplateur au rire bon et triste, » dit encore Brizeux, dans sa Poé
31 (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269
au service du premier manant qui donne cinq sous pour qu’on le fasse rire  ! Cette vie ne révèle point une âme fière. L’orgu
putation et dont il régalait la province. » Il eut l’honneur de faire rire aux éclats le frère du roi, qui assistait à la re
ontausier, prises d’une certaine façon bourgeoise, pouvaient prêter à rire . Assurément aussi ces ridicules offraient quelque
annis ; il n’en a pu bannir ceux qu’elles y avaient fait entrer. On a ri avec le bouffon, et l’on a continué de parler com
lorsqu’enfin, vaincus par cette nature inférieure qui les condamne au rire et à la parodie, ils prennent leur parti de n’êtr
trompe : le bouffon est un misanthrope, c’est-à-dire un envieux ; son rire a l’éclat strident de la haine. Après l’échec de
lus malheureux qu’il y eut au monde. Il était glorieux, et il faisait rire  ! Tour obtenir ces applaudissements, il fallait s
 ! épouvanté de la pensée qu’un autre histrion eût l’honneur de faire rire le « roi qui faisait trembler tout le monde ? »
coup de spectateurs s’aperçurent et qu’il essaya de dissimuler par un rire forcé. On l’emporta chez lui à quelques pas du th
le dernier soupir, au tribunal de Celui qui dit : Malheur à vous qui riez , car vous pleurerez ! Ceux qui ont laissé sur la
en, et n’indique le remède à rien-, car ce n’est pas un remède que le rire . L’humanité, sous son scalpel, paraît petite, rid
n et tout refuge. Ah ! ceux qui savent voir le fond du cœur humain ne rient pas et ne désespèrent pas ! Ils ne s’arrêtent pas
il seulement de faire crédit à Don Juan ? Rien, L’avare des premiers rit du tableau fidèle D’un avare souvent tracé sur so
de sa couvée et qui le canonisent, ont eu la prétention d’achever. Il rirait certainement des visées autant que du style des i
istrature se taisait ; la ville, où Molière n’avait pas paru en vain, riait et s’amusait ; la cour adorait ; et quant aux let
er les gens. Tout au plus lui débitera-t-il quelque tirade, dont elle rira . Quant à Dorine, espèce de Cléante en cornette, q
ais ni vrai ni faux dévot, où ces gens-là trouvaient-ils de quoi tant rire , et quelles figures de connaissance pouvaient leu
contre l’habile homme de cour dont l’important emploi était de faire rire le monarque qui faisait trembler toute l’Europe ?
tent devraient s’estimer trop heureux. Dorine est leste, mais il faut rire  ; Elmire est téméraire, elle a d’étranges pratiqu
on donnera à mes plus droites intentions un mauvais tour, et l’on en rira . Ainsi on demeure dans un état de vie d’où l’on s
oit décharger Molière des ambitieuses visées de ses commentateurs. Il rirait tout le premier de voir ces abstracteurs de quint
e sa vertu ; il est simplement un fou dont le poète a justement voulu rire , et le triomphe de son art est d’avoir réussi à l
héros en est le plaisant, sans en être trop ridicule ; et qu’il fait rire les honnêtes gens, sans dire de plaisanteries fad
a accoutumé de voir dans les pièces comiques. » On n’avait pas assez ri , le père de Sganarelle s’en inquiétait, et c’est
de succès ? « Elles me semblent plus divertissantes, encore que l’on rie moins haut : et je crois qu’elles divertissent da
ssent davantage, qu’elles attachent, et qu’elles font continuellement rire dans l’âme. » Rire dans l’âme ! Ce mot n’a guèr
lles attachent, et qu’elles font continuellement rire dans l’âme. » Rire dans l’âme ! Ce mot n’a guère l’air d’être du cru
tère d’Alceste fixé ; c’est un caractère comique. Cependant fait-il «  rire dans l’âme ? » Non, à mon avis. Il est certain qu
mystères, n’a point de secret qui puisse contraindre l’âme humaine à rire des vices, c’est-à-dire des difformités et des mi
le l’est trop pour les esprits délicats qui se reprochent toujours de rire d’un honnête homme ; elle afflige le cœur humain
de ses ouvrages et l’essentiel de sa profession, a dédaigné de faire rire des lèvres ; il a poursuivi un but plus noble, il
ire des lèvres ; il a poursuivi un but plus noble, il a voulu faire «  rire dans l’âme », et ce but, il l’a manqué. Il devait
te la force de cet oracle que lui a cité Bossuet : Malheur à vous qui riez  ! Il parle du rire de l’âme ! Mais le rire de l’â
oracle que lui a cité Bossuet : Malheur à vous qui riez ! Il parle du rire de l’âme ! Mais le rire de l’âme n’est point bour
ssuet : Malheur à vous qui riez ! Il parle du rire de l’âme ! Mais le rire de l’âme n’est point bourgeois, n’est point comiq
’est point bourgeois, n’est point comique, ne fait point d’argent. Le rire de l’âme n’éclate point à la vue des passions vra
, ni des peintures amusantes qu’on en prétend faire. Lorsqu’il y a du rire , il n’y a plus de vraie passion. A cette corde qu
, et c’est une tragédie qu’il a faite. Qu’y a-t-il là pour exciter le rire de l’âme ? Ce qui peut procurer le rire de l’âme,
u’y a-t-il là pour exciter le rire de l’âme ? Ce qui peut procurer le rire de l’âme, c’est un spectacle de paix, d’ordre et
de félicité parfaite que le théâtre ne peut offrir. L’âme a un autre rire que les sens, et la passion, qui n’est en fait qu
haïssent davantage, sont ceux qui provoquent le plus de mépris. Faire rire dans l’âme ! qu’il y renonce ! Il peut être ingén
es barbelées qu’aucune puissance n’arrachera plus : jamais il ne fera rire dans l’âme. Le rire de l’âme, c’est la joie ; mai
ne puissance n’arrachera plus : jamais il ne fera rire dans l’âme. Le rire de l’âme, c’est la joie ; mais la joie n’est conn
pures, et la satisfaction qui grince dans les autres âmes n’est ni le rire ni la joie. Je défie qu’une âme pure puisse enten
mbrie, et qu’un esprit honnête et délicat n’ait pas quelque regret au rire extérieur et inférieur qu’il pourra s’être laissé
32 (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XII. Lo Ipocrito et Le Tartuffe » pp. 209-224
n messer Ipocrito, adopte ce parti. De ce moment, il ne fait plus que rire à toutes les mauvaises nouvelles qu’on lui annonc
ouvelles qu’on lui annonce, et ne dit plus que des folies. LISEO. Je ris du rire qui me fait rire. GUARDABASSO. Si vous pe
s qu’on lui annonce, et ne dit plus que des folies. LISEO. Je ris du rire qui me fait rire. GUARDABASSO. Si vous persévérez
ce, et ne dit plus que des folies. LISEO. Je ris du rire qui me fait rire . GUARDABASSO. Si vous persévérez dans un tel genr
33 (1910) Rousseau contre Molière
ai misanthrope est un monstre. S’il pouvait exister, il ne ferait pas rire , il ferait horreur. Vous pouvez avoir vu à la Com
t, à côté, surajoutées, adventices et inventées uniquement pour faire rire le parterre : « Voilà donc de quel côté le caract
de les distinguer. Molière ne l’ignorait pas ; mais il fallait faire rire le parterre. » Ceci est en soi une des remarques
oint un nouveau droit par la perte d’un procès. Mais il fallait faire rire le parterre. » Ceci est fort spirituel, mais bien
très grande partie de la scène, selon Rousseau. Molière, « pour faire rire le parterre aux dépens d’Alceste » et pour « avil
ceste, de manière à le mettre dans une position fausse qui fait qu’on rit de lui. « Tandis que dans toutes les autres pièce
ans en murmurer, il connaît les hommes… Voilà paroù le désir de faire rire aux dépens du personnage l’a forcé de le dégrader
, l’on n’est plus en droit de dire que Molière la fait tel pour faire rire  : il l’a fait tel parce qu’il peint les hommes. O
avec un caractère et la conduite d’un pleutre : « Au risque de faire rire aussi le public à mes dépens, j’ose accuser l’aut
it incomparablement plus d’effet ; mais le parterre alors n’aurait pu rire qu’aux dépens de l’homme du monde et l’intention
aux dépens de l’homme du monde et l’intention de l’auteur était qu’on rît aux dépens du misanthrope. »   Comprenons bien.
’Alceste, à savoir à la misanthropie, il ne l’a ajouté que pour faire rire de lui, « il fallait faire rire le parterre », qu
opie, il ne l’a ajouté que pour faire rire de lui, « il fallait faire rire le parterre », quelquefois il le montre en sa per
’inévitables et Molière permet qu’on en sourie, mais non pas qu’on en rie  ; car voyez toutes les dispositions qu’il prend p
ante fait à l’autre ? » — Pardon ! II y a une grande différence entre rire de celui qui est berné et applaudir à celui qui b
entre rire de celui qui est berné et applaudir à celui qui berne. On rit de celui qui est assez sot, assez vain, pour tomb
r pour lui aucune sympathie. Presque au contraire. Oui ; car comme on rit du mystifié en proportion de sa bêtise, et c’est-
connaître le public, ni le cœur humain, pour croire que si le public rit d’un homme qui s’étale parce qu’on a retiré une c
et que Tartuffe est l’honnête homme de la pièce, parce que le public rit d’Orgon. Je nie la conséquence. Le public rit d’O
ce, parce que le public rit d’Orgon. Je nie la conséquence. Le public rit d’Orgon et méprise Tartuffe. De même il rit de Jo
la conséquence. Le public rit d’Orgon et méprise Tartuffe. De même il rit de Jourdain, ce qui ne l’empêche pas de mépriser
e applaudit à l’infidélité, au mensonge, à l’impudence de celle-ci et rit de la bêtise du manant puni ? » Je ne songe pas à
condamnation sévère ou d’approuver sérieusement, d’instinct la foule rirait de lui. D’instinct, mais avec raison ; car il man
dirait vraiment, égaler, devant le public, devant son jugement et ses rires , ce qui est une monstruosité morale à ce qui n’es
tre les défauts de tout le monde » et « il y faut plaisanter et faire rire les honnêtes gens ». — Il y a une faute de texte,
rait Rousseau ; Molière a dû écrire : « Il y faut plaisanter et faire rire des honnêtes gens. » — Il est possible, mais pren
nsmis. Il veut dire très nettement : « La comédie a pour but de faire rire honnêtement les gens bien élevés. » De faire rire
a pour but de faire rire honnêtement les gens bien élevés. » De faire rire  ; elle doit fait rire. On ne la considère pas aut
re honnêtement les gens bien élevés. » De faire rire ; elle doit fait rire . On ne la considère pas autrement à cette époque.
Si le genre sévère a pour vous des appas, Lisez ma comédie et vous ne rirez pas. La comédie doit faire rire honnêtement les
appas, Lisez ma comédie et vous ne rirez pas. La comédie doit faire rire honnêtement les gens de bonne compagnie. Mais de
rire honnêtement les gens de bonne compagnie. Mais de quoi les faire rire  ? Des scélérats ? Ils ne sont pas ridicules. Ils
ire rire ? Des scélérats ? Ils ne sont pas ridicules. Ils ne font pas rire , ils font frissonner, ils font pâlir d’horreur et
onner, ils font pâlir d’horreur et rougir de colère ; ils ne font pas rire , si ce n’est les coquins. Celui qui rit du crime
de colère ; ils ne font pas rire, si ce n’est les coquins. Celui qui rit du crime est le plus criminel. Aussi remarquez :
ule ni de burlesque. Poursuivons. De ce que la comédie est pour faire rire , et de ce que le vice n’est pas risible, et de ce
Critique de l’Ecole des femmes) — et la comédie qui ne doit que faire rire et qui, pour cela, n’a affaire qu’aux sots et n’a
icieux comme étant de l’empire de la comédie, la comédie devant faire rire et les grands vicieux n’étant pas comiques, mais
es maris sur leurs femmes, des maîtres sur leurs serviteurs ? Il fait rire , il est vrai, et n’en devient que plus coupable e
qui jette le ridicule sur les gens, sur telles et telles gens, ce qui rit , c’est le bon sens moyen, le bon sens bourgeois o
ut ce qui s’écarte de lui. Or, le grand vice s’écarte de lui et il en rirait volontiers comme d’une anomalie ; mais il en a pe
ontiers comme d’une anomalie ; mais il en a peur et cela l’empêche de rire . Il ne rit pas d’un assassin, d’un voleur, d’un f
e d’une anomalie ; mais il en a peur et cela l’empêche de rire. Il ne rit pas d’un assassin, d’un voleur, d’un fourbe, d’un
es forces déchaînées qui peuvent l’atteindre, lui ou les siens. Il ne rit que du grand vice qui ne fait de mal qu’à celui q
celui qui en est atteint, avarice, passion du jeu. Et encore il n’en rit pas de très bon cœur, un sourd instinct l’avertis
avare peuvent, devenir voleurs. En général, le grand vice ne fait pas rire parce qu’il fait peur. La grande vertu, elle, imp
un peu à la foule, à la classe moyenne, et je conviens que l’on n’en rit point très franchement ; mais on en rit ; comme t
et je conviens que l’on n’en rit point très franchement ; mais on en rit  ; comme toute anomalie, elle a un fond de ridicul
u, qui est une anomalie ridicule et qui risque toujours d’exciter les rires . Il fait exactement le contraire de ce que fait C
. Au point de vue du bon sens bourgeois, c’est tellement fou qu’il en rit encore et qu’il en rira toute sa vie. C’est un ex
n sens bourgeois, c’est tellement fou qu’il en rit encore et qu’il en rira toute sa vie. C’est un excellent jeune homme et i
n est la « marque ; n’ayez d’autre but dans la vie que d’éviter qu’on rie de vous,  » Molière, incontestablement, a détourn
culisent les chercheurs de sublime ; et qui dit : « Tant pis pour qui rira  », et aussi, avec colère : Par la sambleu, Messi
ue, et ils applaudiront aux partisans de l’ignorance féminine, et ils riront des femmes savantes tant qu’ils voudront. » Du re
vec laquelle elle donnera le change à tous deux et fera que chacun se rira de l’autre. Or, si cette femme leur témoignait la
à un autre argument. « Entre tant de moyens qu’il y a de provoquer le rire , si Molière savait trop bien son triple métier d’
ncu par elle. Il n’est en lutte avec rien ni vaincu par rien. Il fait rire par lui-même, et l’auteur ne nous égaie qu’avec l
naïf bon sens s’échappe en saillies proverbiales et qui ne nous font rire , qui ne sont comiques ou drôles qu’à force d’être
34 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135
ides étaient marqués d’une ancre, imprimée sur la cuisse gauche. — On rirait bien, de nos jours, de cette précaution dramatiqu
x charmantes folies de la jeunesse, que de se mettre à se moquer et à rire . « Pour moi, disait saint Jérôme, je tiens l’adul
on ouvre assez volontiers son âme à ces corruptions décevantes, et le rire même est une introduction à ces plaisirs corrupte
Boileau a fait l’éloge, une œuvre agréable et charmante, qui faisait rire aux éclats Louis XIV et sa cour, dont Molière a p
, même dans les plus charmantes minauderies de ses petites filles, le rire est caché, comme l’aspic sous les fleurs. Et moi,
, l’un si vrai et si net, l’autre si faux et si retors ; celui-ci qui rit franchement, celui-là qui ricane ; Molière qui va
re oublié un instant, écoutez-le poser les bases de la critique. Il a ri de tout son cœur, et il a poussé le rire jusqu’à
les bases de la critique. Il a ri de tout son cœur, et il a poussé le rire jusqu’à la bouffonnerie ; à présent il rentre dan
ieu ne vous a pas donné la connaissance d’une chose, n’apprêtez pas à rire à ceux qui vous entendent parler, et songez qu’en
35 (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [63, p. 100-101] »
e anecdote figure à la trente-une place dans l’édition de 1855. 246. RIS  : Signifie la même chose que Rire. (Dictionnaire
place dans l’édition de 1855. 246. RIS : Signifie la même chose que Rire . (Dictionnaire de l’Académie Française, 1694). 2
36 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Regnard imitateur comparé avec la Bruyere, Plaute, & la nature. » pp. 5-50
ccroche & demeure suspendue : tous les courtisans regardent & rient  : Ménalque regarde aussi, & rit plus haut que
les courtisans regardent & rient : Ménalque regarde aussi, & rit plus haut que les autres ; il cherche des yeux da
faim, & que la nuit est déja avancée, il la prie à souper ; elle rit , & si haut qu’elle le réveille. Lui-même se m
oup chassé ? Il commence ensuite un conte qu’il oublie d’achever ; il rit en lui-même, il éclate d’une chose qui lui passe
nt point coup sur coup, sur-tout dans l’instant même où l’on vient de rire d’elles & de les plaisanter sur leur absence
quand on n’a pas vu ceux du Poëte Latin : mais après cela, si l’on y rit , on ne pourra du moins estimer cette copie très d
& qui semble ne s’être appliqué dans tous ses ouvrages qu’à faire rire , n’importe par quel moyen. Puisque ce fut là son
ire rire, n’importe par quel moyen. Puisque ce fut là son unique but, rions , avec la multitude, de ses quolibets, de ses jeux
ions, avec la multitude, de ses quolibets, de ses jeux de mots : mais rions de lui-même avec les gens de goût, quand, par exe
savons un peu vivre. Agélas. Je suis en cet état pour ma commodité. Rions de lui lorsqu’il fait revivre à Athenes l’état mo
es l’état monarchique, éteint plus de sept cents ans avant Démocrite. Rions sur-tout de lui lorsque, dans le même temps &
37 (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [61, p. 99] »
is dernièrement, dit Racine à Boileau, à la pièce de Molière, et vous riiez tout seul sur le théâtre. Je vous estime trop, lu
me trop, lui répondit le satirique, pour croire que vous n’y ayez pas ri , du moins intérieurement ». 244. Racine, Alexa
38 (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461
dans un si pénible enfantement, avait pu être là, il eût certes bien ri de la scène. Molière en dut bien rire lui-même, p
it pu être là, il eût certes bien ri de la scène. Molière en dut bien rire lui-même, pour peu qu’il l’observât, ce qu’il ne
ervât, ce qu’il ne manquait jamais de faire. Le 2 août suivant, il ne rit plus, il est au Châtelet, où l’a fait emprisonner
sant. Va-t-il en famille chez les Cressé, médecins ou chirurgiens, il rit et observe encore ; va-t-il chez un de ses oncles
re en un si pénible enfantement, avait pu être là, il eût certes bien ri de la scène. Molière en dut bien rire aussi, pour
it pu être là, il eût certes bien ri de la scène. Molière en dut bien rire aussi, pour peu qu’il s’observât lui-même, ce qu’
-même, ce qu’il ne manquait jamais de faire. Le 2 août suivant, il ne rit plus : il est au Châtelet, où l’a fait mettre en
x qu’ailleurs et sur lesquelles il semble qu’on entende retentir « ce rire amer », véritable accent de l’humaine comédie, do
e cacher ses tristesses, n’oubliant jamais sous ses propres ennuis le rire dont il a fait son art, il ne prend, de ce chant,
tier avec toutes ses peines, on ne trouve, sauf quelques éclats de ce rire désespéré dont je parlais tout à l’heure, que l’e
aint d’être contagieux en se faisant trop voir ; qui aime mieux faire rire , que se faire plaindre, et au fond duquel on sent
rsonnage qui semble inviter moins à s’apitoyer sur ses chagrins, qu’à rire de ses brusqueries. Si c’est ainsi qu’en usait Mo
urs ouvertes ? Et vois-tu rien de plus impertinent que les femmes qui rient à tout propos ? — Mais, enfin, elle est caprici
z que l’égrillarde avait des airs de rechange, et ne tarissait pas en rires et chansons. Bien chanter était, avec l’art des f
our soi-même, dans ce thème comique si bien exploité par lui pour les rires de la foule, un sujet de larmes véritables. Si je
le premier, où elle recevait beaucoup de monde, avec grand fracas de rires et de gaieté, tandis que, lui, réfugié plus haut
 ; fi d’une demi-lune ! Faisons-en plutôt une tout entière. » Molière rit tout bas de l’anecdote32, et tandis que les autre
. » Molière rit tout bas de l’anecdote32, et tandis que les autres en riaient bien fort, pour l’oublier bien vite, il se promit
e retourna disant : « Mon père, j’ai fait. » Molière laissa les dames rire à l’aise, derrière leur éventail, de l’air doctor
ous le nom d’Alceste ; et le ridicule d’Oronte, le métromane, faisait rire en même temps tous les familiers du duc de Saint-
jouait les Fâcheux, et que la scène des chasseurs faisait épanouir le rire sur tous les visages. Enfin il en était ainsi de
il y avait toujours, dans la salle, plus d’un spectateur saluant d’un rire sincère quelque ridicule de sa connaissance. Dans
es 37 . Je m’amusais beaucoup des ébats des sapajous espiègles et du rire narquois du vieux singe ; mais le sens de cette s
u’ils laissaient tomber à mes pieds et dont je faisais ma moisson. Je riais bien un peu, quelquefois, comme le vieux singe ;
résentation de sa pièce, elle disparut de l’affiche, à la grande joie rie la cabale et au grand déplaisir de la veuve du po
oursault, s’amusait volontiers à raconter cette aventure et à en voir rire ses amis. Je parierais, cependant, que, si c’eût
essé d’y trouver autant de plaisir et ne se fût guère amusé d’en voir rire la galerie. On n’aime guère les rieurs qu’on ne d
ion, au contraire, si profonde et si désespérée, jamais il n’avait pu rire . Tout le monde en voyait le ridicule ; lui seul,
t ailleurs, ne le trouvait pas ; il n’en sentait que la douleur. Il a ri de tout ce qui le touchait lui-même, excepté de c
et ne pouvait se dire : « Je ne souffre pas. » Voilà pourquoi Argant rit toujours, quand Alceste ne rit jamais. L’amour, p
e souffre pas. » Voilà pourquoi Argant rit toujours, quand Alceste ne rit jamais. L’amour, pour ainsi dire, lui faisait moi
ère, plus philosophe, ne trouvait, en tout cela, que des occasions de rire , et dans ce qu’il a dit ainsi en riant, il n’est
té, et ne voulant plus être docteur qu’en une seule science, celle du rire et de la gaieté, venant s’adresser à l’Orviétan p
tié comique, avec les burlesques fureurs de cet énergumène ; se mit à rire le plus plaisamment du monde de se voir transform
et seul dans cette chambre qu’on lui laisse, il travaille pour faire rire le public et donner du pain à tous les pauvres ge
Cependant sa grimace est partout bien venue ; On l’accueille, on lui rit , partout il s’insinue… N’est-ce pas là tout notr
ui fallut, comme à l’ordinaire, jouer le rôle d’Orgon. Forcé de faire rire , le jour de la mort de son père, eût-il au moins
ses chagrins, il lui fallait l’opposition de la satire amusante et du rire éclatant ; parce que le public aussi, ce public p
s’amusait à la cour, mais qu’on dénigrait pédantesquement après avoir ri  ; c’est par cet amour soutenu de la franche gaiet
rès avoir ri ; c’est par cet amour soutenu de la franche gaieté et du rire populaire, qui lui rendaient si précieux, dans sa
, dit-il, « tout de badineries, nigauderies et sottises, émouvantes à ris et à plaisir. » Ces sortes de farces, improvisée
en se moquer de moi aujourd’hui. »Mais, au moins, ne verriez-vous pas rire , ce qui rend, à tout prendre, le procédé d’aujour
mmode de leur merveilleuse farce, afin de gagner par là quelques bons rires de plus. Cette souplesse des pièces en prose, cet
pardonné et pardonnerait de bon cœur, d’autant qu’ils l’avaient fait rire , voire jusqu’aux larmes. Chacun disait que de lo
monde avec les Précieuses. Eux partis, plus de contrepoids ; adieu le rire , vive la grimace ! Le champ est libre aux simagré
t comme en demandant pardon au public de ce qu’il tâchait de le faire rire . Le feu sacré de la farce n’était point en lui. I
e diffère pas de ses ancêtres, aime volontiers l’amusement brutal, le rire plus que bruyant. C’est ce qui a fait dire à Sten
orps, malade, et encore plus chagrin, riant encore et surtout faisant rire , même de ce qu’il souffrait, il se traîna jusqu’a
, qui resta le sien, la passion avec le comique, le sentiment avec le rire , en conservant partout, pour l’ accord et l’harmo
vergogne, qui, jouée au hasard de l’obscène grossièreté des bouffons, riait toujours trop de ce que l’autre ne riait pas asse
ne grossièreté des bouffons, riait toujours trop de ce que l’autre ne riait pas assez. Une sorte de terme moyen, comme on en
alexandrins. On aurait bien crié, s’il s’était avisé de ne pas faire rire . Mais, comme il fît voir que douze pieds, au lieu
E MARQUIS.                                          Est-ce pour faire rire Que tu veux mille gens témoins de ta satyre ? Sça
de son Impromptu de Versailles. Toute sa vengeance avait été de faire rire le mieux et de rire le dernier. La nouvelle attaq
Versailles. Toute sa vengeance avait été de faire rire le mieux et de rire le dernier. La nouvelle attaque exigeait une veng
les savants qui faisaient chorus d’âneries sottes et pédantes avec le rire suraigu et les turlupinades des marquis de Mascar
Molière devait rechercher dans ses amis : d’humeur aimable, facile au rire , mais non moins accueillante aux chagrins ; toute
: « Je te promets, marquis, qu’il fait dessein d’aller sur le théâtre rire , avec tous les autres, du portrait qu’on a fait d
orsqu’il n’en rioit pas assez, à leur avis, Il leur dit : « Moy, j’en ris tout autant que je puis. » On voit, par tout ce
isant que je suis !… Molière, en récitant cela, l’accompagnait d’un rire , si amer, si piquant, que M. Despréaux, en le fai
a présence inattendue, par quelque pantomime comique, dont l’effet de rire l’aura encouragée à retomber le lendemain dans la
et n’ayant qu’à peine la force de se traîner sur la scène et de faire rire les autres du fond de ses propres douleurs, il po
us ses plaintes la révolte du cœur ulcéré de Molière, obligé de faire rire ce roi, qui ne fait rien pour lui. « Sotte condi
Versailles Molière, aussi nécessaire pour un carnaval de Cour, que le rire l’est au dessert, il fallut encore, je l’ai dit,
usage, une farce « à l’improvisade », qui ne manquait jamais de faire rire aux larmes, quand, à l’Hôtel de Bourgogne, Jodele
issances et amis, pour qu’ils y vissent passer leur ridicule, sous le rire du public, et voilà pourquoi, comme toutes ses pa
t l’attaquer et la flétrir. Il a devancé, par les flétrissures de son rire implacable, les anathèmes de notre temps, contre
ait pour la première fois la verdeur de son comique et l’éclat de son rire dans le personnage de Nicole. Malgré tout cela, l
ut cela, le succès fut douteux. Le roi, sur lequel chacun réglait son rire ou son ennui, n’avait ri qu’à peine, et, en sorta
eux. Le roi, sur lequel chacun réglait son rire ou son ennui, n’avait ri qu’à peine, et, en sortant, n’avait rien dit à Mo
ean Poquelin avait bien voulu se moquer de la bourgeoisie, en faisant rire du marchand de draps, M. Jourdain ; mais n’était-
e qui le poursuivait depuis Tartuffe. Il ripostait à la foudre par le rire . Vous vous la rappelez, cette scène étonnante où
z pas peur de vous fatiguer les jambes, et vous nous ferez bien mieux rire . Je n’aime pas les costumes donnés à M. Jourdain
e, dont elle sembla n’être que le cadre, il la servit au roi, dont le rire et les applaudissements suffiraient pour nous inv
s Fragments de Molière. Elle commence par une scène de pastorale pour rire , où les fleuves Lignon et Jourdain me semblent re
nt : « A propos de bêtes, dit Henry Estienne, qui se pourra garder de rire , quand il lira que saint Macaire fit sept ans pén
s espines et buissons, pour avoir tué une puce ? » Pour qu’on en put rire réellement, comme le voulait Henry Estienne, Moli
les critiques, où l’on pourrait lui reprocher de trop pousser au gros rire dans quelques-unes de ses pièces. Ce sont de vrai
aies farces, dit-on ; eh ! c’est justement ce qu’il voulait faire. Le rire est chose saine ; si pour en donner à plus large
aut encore qu’admirer, il ne faut qu’applaudir cet homme, qui, par le rire , fait, en cette triste matière, une utile leçon a
« O souffrance, tu n’es qu’un mot ! » Au lieu d’une sentence, il a le rire aux lèvres, jusqu’au jour où ce mal, que sa gaiet
èvent encore de le prouver, rien n’a pourtant été négligé, pour faire rire , pour masquer le sérieux sous le bouffon ? Dites,
ule de M. Dennery, à l’Ambigu. On n’y trouve plus le moindre mot pour rire . Quant à la béquille traditionnelle sur laquelle
ont rendu si cher ? Ne l’aimera-t-il pas un peu moins, parce qu’il ne rira pas autant ? Comprendra-t-il toute la haute franc
vec un tact parfait, une précision d’intelligence vraiment rare. Il a ri juste toujours, et applaudi de même. Il s’est amu
de sa connaissance. Il y avait, dans sa façon de les fustiger à plein rire , quelque chose des bons et francs éclats dont la
’a surtout frappé, c’est la manière dont, à en juger du moins par son rire si franc et si juste d’explosion, il m’a semblé q
le prouver. A la scène dernière du second acte, quand Alceste voyant rire les petits marquis, leur lâche une si vive ripost
l’était avec Molière, qui. pour riposter aux marquis, reprenait leur rire sur un ton encore plus haut et plus mordant, et f
ore récité cet endroit du Misanthrope de Molière, où il dit (quand on rit de sa fermeté outrée) : « Par la sambleu ! messie
ant que je suis. » « Molière, en récitant cela, l’accompagnait d’un rire amer si piquant, que M. Despréaux, en le faisant
es plus comiques. Il y avait toujours un frémissement de peur sous le rire . A la scène surtout où Tartuffe joue si serré ave
t qu’il vécut ; — plus il amusa avec ce qui le torturait, plus il fit rire avec ce qui semblait exagéré, et n’était que vrai
ique ; il faut donc que « le ridicule » c’est-à-dire l’homme qui fait rire , ne disparaisse jamais sous le personnage intéres
riettes, t.. V, p. 203. 33. Mascarille. — Te souvient-il, vicomte, rie cette demi-lune que nous emportâmes sur les ennem
39 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132
rêvé, j’eus le bonheur d’imaginer le premier un Muet : cette idée me rit  ». Palaprat n’est pas le premier qui ait imaginé
te demander. Frontin. Et quoi ? Simon. Dis-moi, je te prie, les muets rient -ils ? Frontin. Eh ! vraiment oui, les muets rient
te prie, les muets rient-ils ? Frontin. Eh ! vraiment oui, les muets rient , imbécille ! Simon. C’est assez, je te remercie.
e... Encore ? Simon, revenant. Et dis-moi un peu, je te prie, comment rient les muets ? Je n’en ai jamais vu rire. Frontin. A
oi un peu, je te prie, comment rient les muets ? Je n’en ai jamais vu rire . Frontin. Ah ! voici une belle question ! Et comm
e. Frontin. Ah ! voici une belle question ! Et comment veux-tu qu’ils rient , nigaud ? Ils rient comme les autres hommes... D
ci une belle question ! Et comment veux-tu qu’ils rient, nigaud ? Ils rient comme les autres hommes... Dans la piece italien
40 (1873) Le théâtre-femme : causerie à propos de L’École des femmes (Théâtre de la Gaîté, 26 janvier 1873) pp. 1-38
ri de Molière et de Gavarni, vous savez; le mari qui faisait toujours rire , non, l’autre mari, le nôtre, celui qui s’est mar
sprit, et du meilleur ; mais, malgré tout l’esprit qu’elle a, elle ne rit pas toujours franchement. Encore ne rit-elle que
t l’esprit qu’elle a, elle ne rit pas toujours franchement. Encore ne rit -elle que pendant les premiers actes. Passé un cer
elle que pendant les premiers actes. Passé un certain moment, elle ne rit plus du tout. C’est pitié de la voir se rembrunir
e juste, comme vous voudrez : partout où la terreur ne se tord pas de rire , la gaîté pleure à chaudes larmes; partout où la
ire, il a. nivelé bien des rugosités sur le terrain de nos mœurs. Son rire robuste et sain, lui tout seul, a fait rentrer so
t de tout. Mais sans scandale. On s’enfermait. Et il était défendu de rire . Vous savez, là-bas, on est pendu pour le mot pan
41 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE II. La Débauche, l’Avarice et l’Imposture ; le Suicide et le Duel. » pp. 21-41
suivant les règles de la morale qu’il nous touche ou qu’il nous fait rire . Il est certain que Molière a flétri les grandes
us comiques, pour rester dans le domaine de la comédie, et ramener le rire chez le spectateur prêt à subir des émotions moin
blancs par de honteuses querelles avec ses valets93 ? Et au milieu du rire que soulève la scène des mains 94, celle de la ta
la raison ; il est volé par celui qui lui enlève sa fille103, et l’on rit de voir ce rapace vieillard pleurer ridiculement
as digne de faire un ressort de la comédie : il n’en parlait que pour rire .   Mais cette sorte de suicide ou d’homicide à de
ion bien faite, et un coup d’épée bien donné ou bien reçu ; il a fait rire à gorge déployée de l’habileté de M. de Sotenvill
42 (1765) [Anecdotes et remarques sur Molière] (Récréations littéraires) [graphies originales] pp. 1-26
s estime trop, lui répondit son ami, pour croire que vous ni ayez pas ri , du moins intérieurement. » M. Despréaux préféroi
Carpenteriana page 38.) XVI. Le Latin Macaronique qui fait tant rire à la fin du Malade Imaginaire, fut fourni à Molie
’on fit ces quatre vers, en forme de portrait. Les graces & les ris , regnent sur son visage ; Elle a l’air tout charm
estime trop, lui répondit son ami, pour croire que vous n’y ayez pas ri , du moins intérieurement, M. Despréaux préféroit
e, après avoir fait la Pucelle, mérite d’être pendu. Moliere se mit à rire de cette saillie, & l’employa ensuite fort à
43 (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196
lieues de cet autre fanatisme politique, froid, sec et cruel, qui ne rit pas, qui sent son sectaire, qui, sous prétexte de
’est ne pas la mépriser trop pourtant, cette commune humanité dont on rit , dont on est, et dans laquelle on se replonge cha
t dès qu’on lui annonce Molière. Après tant de jours sombres, il veut rire , mais rire largement, pleinement, non point du bo
lui annonce Molière. Après tant de jours sombres, il veut rire, mais rire largement, pleinement, non point du bout des lèvr
iché. Un quatrain du temps s’en amusa sévèrement : Les grâces et les ris règnent sur son visage, Elle a l’air tout charman
ral, comme toutes les femmes, sans avoir de dessein particulier, elle rit de ma faiblesse. Encore si je pouvais jouir de me
ui Molière, hélas ! trouvait de l’esprit. Il se moquait d’Arnolphe et riait de Sganarelle, et que de traits, pour les peindre
agréables sottises ; Il est mauvais poète et bon comédien. Il fait rire , et de vrai c’ est tout ce qu’il fait bien. « I
Il fait rire, et de vrai c’ est tout ce qu’il fait bien. « Il fait rire  ! » On eût pu répondre à MM. de l’hôtel de Bourgo
ù il vomit le sang au tribunal de celui qui dit : Malheur à vous qui riez , car vous pleurerez ! Quelle admirable douceur !
avec laquelle l’auteur passe du plaisant au tragique, puis ramène au rire la comédie qui s’éloigne vers le drame, — et quel
es grands problèmes. On devine alors, on sent ou l’on entend dans son rire ou dans sa tristesse passer quelque chose de supé
s défauts de tout le monde… C’est une étrange entreprise que de faire rire les honnêtes gens. » Ce qu’il dit là de la tragéd
bien vite l’un d’eux : C’est-à-dire fort grand dans les pièces pour rire Moyennant que le drôle en soit pourtant l’auteur,
racez sur les herbettes L’image de vos chansons ! Benserade se mit à rire  : — Par Dieu, dit-il, il serait plus logique d’é
s pour des comédies ; et ceux qui examinent si une pièce qui les fait rire est dans toute la rigueur des règles voudraient q
avait pris goût pour l’auteur, et plus de gens vont à la comédie pour rire qu’il n’y en a pour admirer. » Certes. Et Molièr
ux pistoles ». Dans La Mort de Lusse-tu-cru, Lusse-tu-cru parlait, au rire de tout le parterre, de sa femme « acariâtre et g
ques dames La réponse qu’il fait à l’École des femmes, Lorsqu’il n’en riait pas assez à leur avis ; Il leur dit : Moi j’en ri
, Lorsqu’il n’en riait pas assez à leur avis ; Il leur dit : Moi j’en ris tout autant que je puis. » Ce ne sont là que des
lomire tient un miroir. Une foule de gens en perruque le regardent et rient . Au-dessous, ces mots, qui sont, après tout, un h
redevenir l’opprobre des humains. Pauvre sot qui ne voit pas que le rire clair de Molière chasse, comme un rayon les hibou
me de tout ce qu’il disait contre les médecins, et pour en avoir fait rire ses auditeurs, il ne les a pas persuadés53. » Ma
ayant pris une robe noire, il monta en chaise avec un sérieux qui fit rire toute l’assemblée. Il commença de la sorte :   OR
enre humain, ce Peintre des Mœurs, cet Introducteur des Plaisirs, des Ris et des Jeux, ce Frondeur des vices, ce redoutable
ajoute Cléante, toute la France lui est obligée de l’avoir tant fait rire . » Voilà pour l’auteur. Voici pour l’acteur : «
pite la grande ville toute pleine encore du génie, de la pensée et du rire de ce Mort. VIII. Conclusion « Prétendre à
’esprit de notre France. Il en a la franchise, la verve, la bonté, le rire clair, la netteté de pensée et de langage ; il de
pparaît tout entier, à jamais vivant, jeune, entraînant, soulevant le rire , excitant la réflexion, nous apprenant à aimer la
nt, auteur médiocre ; Louis XIV disait de lui : « Cet homme-là ferait rire des pierres ! » Brave et excellent, il écrivit L’
ur, Lulli joua le rôle de Monsieur de Pourceaugnac et réussit à faire rire Sa Majesté. M. Hillemacher le catalogue sous le p
ntiment d’un esprit quinteux et rancunier. Nous sommes les premiers à rire aujourd’hui de ce Limousin si cruellement berné,
44 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXII. Des Caracteres principaux ou simples, des Caracteres accessoires, des Caracteres composés. » pp. 337-349
II. LE PRÉSIDENT, LA PRÉSIDENTE. Le Président. Oh ! permettez-moi de rire , Madame, je vous prie. Je suis en humeur aujourd’
rminer, nous doit inspirer à tous de la gaieté. Permettez-moi donc de rire un peu de la conversation que nous venons d’avoir
timide m’a paru très plaisante. La Présidente. Oh ! permettez que je rie un peu à mon tour de vous voir rire avec tant d’a
Présidente. Oh ! permettez que je rie un peu à mon tour de vous voir rire avec tant d’affectation de ma curiosité, pour me
45 (1836) Une étude sur Molière. Alceste et Célimène (La Revue de Bordeaux et Gironde unies) pp. 65-76
us mène au second reproche adressé à Molière : il est accusé de faire rire aux dépens du misantrope : « Ce caractère si vert
Procuste ; car les géans sont tout aussi ridicules que les nains. Le rire des salons, cette arme défensive des préjugés, s’
ne va pas à sa taille, ses mouvemens sont brusques et guindés : on en rit . Mais quand il est face à face avec Philinte, ave
face à face avec Philinte, avec l’homme à la vertu souple, dont on ne rit jamais, comme il l’écrase de toute sa supériorité
46 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. De l’Action, du Nœud, des Incidents. » pp. 165-171
ès plaisant ; les pilules qu’il leur ordonne de prendre font beaucoup rire . Mais est-il naturel qu’on consulte un médecin po
sse-Mathieu. Harpagon piqué lui donne des coups de bâton. L’intendant rit . Maître Jacques veut lui en donner autant, il en
sorte que le lavement, qui paroît d’abord n’être amené que pour faire rire , amene le dénouement ; puisque Cléante n’auroit c
47 (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]
et s’anoblit entre ces mains. Il étudia le génie des Grands, les fit rire de leurs défauts, et osa substituer nos Marquis a
bligé d’amuser la Cour, qui, avec un goût délicat, aime encore plus à rire qu’à admirer. Il faut, d’ailleurs, distinguer les
ous vis dernièrement, lui dit Racine, à la Pièce de Molière ; et vous riiez tout seul sur le Théâtre. Je vous estime trop, lu
estime trop, lui répondit son ami, pour croire que vous n’y ayez pas ri , du moins intérieurement ». 1801, Moliérana, 61
te Scène se répandit dans toute la Ville ; il parvint à Ninon* qui en rit longtemps. Molière en fit sa dix-neuvième Scène d
; et quelquefois aussi le regardant avec dépit, il disait tout haut : Ris donc, Parterre, ris Donc. Le Duc de… ne fut pas u
si le regardant avec dépit, il disait tout haut : Ris donc, Parterre, ris Donc. Le Duc de… ne fut pas un des moins zélés. C
eté S’en va, pour jamais, d’âge en âge, Divertir la postérité Que tu ris agréablement ! Que tu badines savamment ! Celui q
délie les sacs, et est fort surpris d’en voir sortir deux hommes. On rit beaucoup de son étonnement : et tous les Acteurs
richesses. Tome I, p. 508 Le latin macaronique, qui fait tant rire à la fin de cette même Comédie, fut fourni à Moli
me, après avoir fait Pucelle, mérite d’être pendu ». Molière se mit à rire de cette saillie, et l’employa ensuite fort à pro
illusion d’un art porté à sa perfection ; il eût été mal-aisé que les ris , s’il en eût échappé, n’eussent pas été comme for
femmes, fit dire à Louis XIV, charmé de son jeu : Cet homme-là ferait rire une pierre. Tome II, p. 41 Cette Pastorale
qui est le sujet de la Pièce. Rien n’étant si difficile que de faire rire les honnêtes gens, on se réduisit à donner des Co
e collation légère à faire un jour de jeûne. Cette réponse ayant fait rire un Courtisan, le Roi voulut en savoir le motif. L
je lus tout seul, pour la première fois, l’Amphitryon de Molière. Je ris au point de gober à la renverse. » Tome II, p.
et s’anoblit entre ces mains. Il étudia le génie des Grands, les fit rire de leurs défauts, et osa substituer nos Marquis a
bligé d’amuser la Cour, qui, avec un goût délicat, aime encore plus à rire qu’à admirer. Il faut, d’ailleurs, distinguer les
sur le Théâtre et hors du Théâtre ; mais il parlait en honnête-homme, riait en honnête-homme, avait tous les sentiments d’un
tes écrits en vain : Tous deux se sont instruits, en ne pensant qu’a rire . Enfin tu réformas la Ville et la Cour :      Ma
insérées sont la scène de la galère (Acte II, scène 4) et la scène du rire de Zerbinette (Acte III, scène 2). 70. Rotrou,
48 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Du Choix d’un Sujet. » pp. 25-38
dit que si elle étoit fille, son bonheur seroit de lui plaire. Valere rit du compliment, parcequ’il croit Ascagne un homme,
n réussit à l’y faire représenter ; les protecteurs louent des loges, rient beaucoup, & applaudissent encore davantage. L
il a pesé sa juste valeur, il doit voir s’il peut se flatter de faire rire les hommes en les corrigeant, ou s’il est contrai
mes en les corrigeant, ou s’il est contraint de se borner à les faire rire . Il semble donc que nous devrions parler, à la su
49 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. De l’Intérêt. » pp. 385-398
; celui de sa fille qu’il a immolée, se marient agréablement avec les ris qu’Arlequin excite lorsqu’il veut se cacher dans
xtravagants, ou tout-à-fait étrangers à Thalie. Nos comiques modernes rient de la folie de nos voisins, ce n’est pas sans suj
e la folie de nos voisins, ce n’est pas sans sujet ; mais nos voisins rient aussi de nous, de nos productions, & ce n’est
ite, sur-tout lorsque nous avons vu M. de Pourceaugnac. Scene V. Les ris de la populace nous apprennent que M. de Pourceau
50 (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [40, p. 69-70 ] »
et regardait le parterre en pitié, et disait quelquefois tout haut : Ris donc, parterre ! ris donc ! le duc de *** ne fut
erre en pitié, et disait quelquefois tout haut : Ris donc, parterre ! ris donc ! le duc de *** ne fut pas un des moins zélé
51 (1899) Salut à Molière, dit par Coquelin cadet, le soir du 15 janvier, pour le 277e anniversaire de la naissance de Molière, sur la scène de la Comédie-française pp. 3-8
tre présent, les voici en Molière. Salut à Molière, comédien qui fait rire , écrivain qui fait penser. Il entre dans la vie a
ce et le bilan humain. Son amère satire, sans cesser de sourire et de rire , se jette dans la mêlée, s’attaque aux charlatans
52 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. Des Reconnoissances. » pp. 399-421
-on ! elles sont dans une bonne & belle comédie qui fait beaucoup rire en plusieurs endroits. La scene dans laquelle le
cteurs & les spectateurs fondre tout-à-coup en larmes après avoir ri aux éclats, il demanderoit à son interprete la ca
ès plusieurs doctes distinctions, qu’elle s’exprime également par les ris & par les larmes ; mais que les ris étant dev
e s’exprime également par les ris & par les larmes ; mais que les ris étant devenus roturiers, une joie larmoyante a, s
lorsque, sur la foi de votre affiche, je vous donne de l’argent pour rire , régalez-moi, je vous prie, d’un plaisir qui soit
53 (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466
i n’avez d’autre recommandation et d’autres services que d’avoir fait rire le Roi ! — Hé ! têtebleu, lui répondit Lulli, vou
ouir des mêmes prérogatives. Le Roi soutint le farceur qui le faisait rire contre le ministre qui le faisait vaincre ; et le
oins amusant que celui de la scène ; et le malicieux baladin dut bien rire en lui-même de ce dénouement, qui était presque a
Bourgeois, dit-il, est la seule qui soit comique, et qui puisse faire rire au théâtre : ce sont les extrêmes disproportions
onnages de la pièce, pourrais-je oublier cette excellente Nicole, qui rit de si bon cœur, et dont le rire est si communicat
e oublier cette excellente Nicole, qui rit de si bon cœur, et dont le rire est si communicatif ? Elle est une de ces véritab
madame Jourdain se lamente sur les ruineuses folies de son mari, elle rit à gorge déployée du grotesque accoutrement de son
54 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75
oliere. Arnolphe, ou M. de la Souche, est amoureux d’Agnès. Pourquoi rit -on des tours qu’Agnès lui joue ? pourquoi se moqu
uand il s’adresse à une jeune personne : témoin cette tirade qui fait rire aux éclats quand Arnolphe la débite à Agnès, &
séquent si le Marquis a dix ans de plus, sa fatuité, loin d’exciter à rire , fera pitié. On reproche à Marivaux d’avoir donné
gts ans, il le plaindra ; il souffrira de son embarras, & il n’en rira point. Scene X. LA COMTESSE, LE MARQUIS. La C
s reprocher sa naissance : Il a les airs de Cour, parle haut, chante, rit  ; Il est bien fait, il a du cœur & de l’espri
ns ses grandes pieces, d’employer de pareils ressorts pour exciter le rire . Je ne puis trop exhorter les Auteurs, non seulem
nd on le berneroit sur le théâtre, il seroit assez heureux pour faire rire le monde. Ce lui seroit trop d’honneur que d’être
55 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V.*. Destouches imitateur, comparé à Moliere, Plaute, Regnard, Shakespeare, &c. » pp. 185-218
ne lui conviennent point, & sort pour chercher Léandre. Crispin rit des scrupules de son maître, & se promet d’en
s ! Ah ! Géronte, d’un ton piqué. Avec vos savants ! Ah !Pourquoi me rire au nez ? Pasquin, bas à Géronte. Eh ! ne l’irrite
point ; il est dans son délire : Souvent dans ses accès il se pâme de rire . Le Baron, riant à gorge déployée. Des savants !
Des savants ! Le bon tour que l’on vous joue ici ! Des savants ! (Il rit encore plus fort.) Géronte, à Cléon. Des savant
plus fort.) Géronte, à Cléon. Des savants !Sur mon ame, il me fait rire aussi. Oui, Baron, des savants. (Il rit de tout
ts !Sur mon ame, il me fait rire aussi. Oui, Baron, des savants. (Il rit de tout son cœur.) Le Baron, riant de plus en pl
ncenser & rendre hommage à ses richesses. Le Philosophe Apemantus rit de la bassesse des flatteurs, & de la sottise
56 (1922) La popularité de Molière (La Grande Revue)
vidente jusqu’à la banalité, c’est sa vis comica. Mais l’art de faire rire n’est pas simple, et s’il en a connu toutes les v
s de Célimène, il a puisé plus que personne aux sources naturelles du rire , à celles qui le font communément jaillir de nos
ridicule à prendre médecine et à craindre la mort : ce qui nous fait rire , c’est un Argan, gras et frais, tremblant devant
temps que le ridicule la profonde tristesse. Il est une limite où le rire s’arrête : un Plaute, un Regnard ne la franchisse
57 (1818) Épître à Molière pp. 6-18
trer la vanité punie ; T’égayer aux dépens du bon monsieur Jourdain ; Rire de Vadius, et fouetter Trissotin. Déployant la ri
Que la timidité, dirigeant leurs pinceaux, Ose à peine, aujourd’hui, rire d’un ridicule, Peut-être, cette fois, Molière tro
r de ses douze quartiers, Méprisant de Mondor les vices roturiers, Se rit des parvenus ; mais, grâce à sa naissance, De ver
t, Et que de fois Picard, en voulant nous distraire, Dans la cause du rire a trouvé l’art de plaire ! Habile comme vous, d’u
58 (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [56, p. 89-93] »
’est une sorte de satire perpétuelle. Plaute* tendait surtout à faire rire  ; il se plaisait à amuser et à jouer le petit peu
point les mœurs des Romains, pour qui il travaillait. Molière a fait rire les plus austères : il instruit tout le monde, ne
59 (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834
sse ou même de sérieux ; il s’incline dans une posture contournée, il rit largement, il grimace. C’est encore l’acteur comi
’yeux extravagans » et les « larmes niaises » qui viennent de « faire rire tout le monde. » A l’époque où ce tableau fut pei
te un paiement de 3 livres à son nom ; elle était dans la coulisse et riait aux éclats le jour où Molière, jouant le rôle de
tonnante au premier abord chez un homme dont le métier était de faire rire , et qui frappait d’autant plus ses contemporains.
poids, dès qu’il le pouvait, par le repos et le silence ; il faisait rire les autres au prix de tant de peines, qu’après av
ontradictions amusantes et les montrent telles qu’ils les voient ; le rire qu’ils excitent est sans arrière-pensée et ils en
e ces contradictions. Comme ils visent au but de leur art, qui est le rire , ils ne nous montrent qu’une part de leurs découv
é d’intrigue ni d’action, le poète fait de Sganarelle un médecin pour rire , à seule fin, semble-t-il, de pouvoir placer sur
mprendre un certain nombre de comédiens que la nature destine à faire rire . L’auteur de la Comtesse Romani s’est amusé à inc
is trop, mais qu’on ne comprendra jamais assez. Alceste doit-il faire rire , doit-il faire pleurer, ou tous les deux à la foi
up d’autres chefs-d’œuvre ; que, pour une pièce comique, il excite un rire assez court et, pour une pièce sérieuse, il dérou
e, il faisait pressentir le XVIIIe par son désir de tout soumettre au rire , c’est-à-dire à la discussion. Cette nature d’esp
60 (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112
aisse un vain emblème, Fussé-je descendu de Pharamond lui-même, Je me rirais de mon blason. Peu jaloux des portraits de tous
en débutant, la plaisanterie ambiguë du calembour ; il a voulu faire rire les sots. En voici un exemple curieux : Le Barb
’on ne finisse par lui appliquer sur les épaules un cautère royal. On rit de ses trames rompues à chaque instant, et Molièr
n comprendra que le but de Molière n’était pas seulement d’exciter ce rire malicieux que manque rarement de produire la chut
he pour mieux faire comprendre son explication, peut-on s’empêcher de rire aux éclats ? Quel trait que celui du chasseur qui
et, dans le rôle d’Arnolphe, personnage qui ne devait exciter que le rire , il trouva presque moyen d’attendrir. Nous trouve
nd on le bernerait sur un théâtre, il serait assez heureux pour faire rire le monde. Ce lui serait trop d’honneur que d’être
e cessait de railler les acteurs de l’Hôtel de Bourgogne ; il faisait rire le public à leurs dépens. Un écrivain d’alors ass
se : Castigat ridendo mores. « C’est une rude entreprise que de faire rire les honnêtes gens, » comme le dit Molière dans la
é publique, afin que ceux qui avaient fait pleurer si souvent fissent rire une fois au moins dans leur vie. Cette comédie de
balcon des théâtres lyriques, et même de la Comédie-Française, où ils rient les premiers des ridicules de leurs vieux confrèr
t ses emportements ne produisent pas un si déplorable effet. C’est un rire bienveillant qui les accueille, sans que l’on per
fait justice accomplit une œuvre honnête et juste. Laissez-nous donc rire du malheur des Georges Dandin du théâtre et du mo
morale, au lieu de la blesser, et nous donne un peu de bon temps ; le rire est si rare de nos jours ! Molière a tiré sa comé
hé par Molière au fil de la comédie. Cette farce est amusante; l’on y rit de bon cœur, bien que d’un rire quelquefois désho
édie. Cette farce est amusante; l’on y rit de bon cœur, bien que d’un rire quelquefois déshonnête, en voyant ce bon Limousin
profonde le génie de Molière a su caractériser cette Nicole, dont le rire est si franc, servante qui ne le cède en rien à M
s sentiments du cœur humain dans celui de Beliue, arrêtent souvent le rire sur les lèvres, On n’est consolé que par la biens
our ne lui pardonnaient pas de si basses inclinations. La ville seule riait de ses naïfs et spirituels tableaux. Dancourt, im
de revenir en France ; il y revint pourtant, et le roi, qui aimait à rire , lui pardonna.
61 (1858) Molière et l’idéal moderne (Revue française) pp. 230-
ette comédie, me disais-je, est bien tragique. Quels sanglots sous ce rire  ! Dans la grande scène de rupture et de réconcili
t donc la différence essentielle entre le comique et le plaisant ? Le rire peut être intérieur au sujet ou extérieur à lui ;
forcé, il résulte de la vie. Dans la plaisanterie, c’est l’auteur qui rit , qui se moque, qui fait rire. Dans le comique, c’
Dans la plaisanterie, c’est l’auteur qui rit, qui se moque, qui fait rire . Dans le comique, c’est la chose qui se moque d’e
62 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE X. Du Père, de la Famille, de l’Etat. » pp. 193-216
iger sans cesse le spectateur à mépriser des tètes respectables, et à rire sans pitié des Gorgibus 671, des Pandolfe, des An
ion depuis deux siècles, et qui enseigne sans cesse aux jeunes gens à rire de ce que le devoir et la nature leur ordonnent d
e qui proclama que la France est un peuple, qui immola les marquis au rire du peuple, cent cinquante ans avant que le peuple
-mer719, » ni celle de la Prudoterie « où le ventre anoblit720 ; » on rira éternellement des manies de dignité et de vanité
es les comédies anciennes, on voit toujours un valet bouffon qui fait rire les auditeurs, de même, dans toutes nos pièces de
63 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XII. Réflexions Générales. » pp. 241-265
dignité que produit le noble usage de leurs facultés. Immoler sous le rire tous leurs ridicules, toutes leurs passions honte
s le vouloir, poursuivant son but de comédien, cherchant seulement le rire et l’émotion, et semblant ignorer quelle puissanc
es moindres paroles.   Et puis, d’une autre part, toujours pour faire rire , il a forcé le cœur à être indulgent pour des gen
es couplets licencieux ; il a fait des plaisanteries grivoises ; il a ri du crime d’adultère comme d’une chose fort comiqu
s il consiste dans le génie même qui inspire tout. Ce génie, c’est le rire  : il subjugue ; on s’y laisse aller d’autant mieu
64 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. » pp. 144-179
multipliées que l’amant fait à son rival, du caractere d’Arnolphe qui rit des malheurs arrivés aux maris, qui craint cepend
on humeur bourgeoise. Du fruit de son conseil le Docteur s’applaudit, Rit en Jurisconsulte, & des maris se raille.   Pa
de le voir, que Moliere doit l’humeur goguenarde de cet Arnolphe qui rit des malheurs arrivés aux maris, & qui se trou
 !...Qu’en dites-vous ? quoi ? Hé ! c’est-à-dire, oui. Jaloux à faire rire  ? Sot ? Je vois qu’il en est ce que l’on m’a pu d
ille ne comprenoit rien. Enfin quand la grande envie qu’elle avoit de rire fut assez satisfaite, & lui laissa la liberté
ise de la nouveauté de la chose autant qu’elle l’étoit, elle se mit à rire avec Laure de la frayeur qu’avoit eu le galant. L
s Femmes enfin Doit passer pour ouvrage fin. Permettons à chacun d’en rire  ; Défendons à tous d’en médire ; Et déclarons que
65 (1843) Le monument de Molière précédé de l’Histoire du monument élevé à Molière par M. Aimé Martin pp. 5-33
iste, son fou, son sage, son législateur ? Un législateur qui le fait rire , qui le corrige en l’amusant, le plus joyeux des
ant qu’il oppose au tableau de l’amour grossier du populaire, faisant rire de l’un, faisant admirer l’autre, corrigeant les
is du trait bouffon qui dans ses pièces fait éternellement éclater le rire . L’esprit populaire et parisien vivait en lui. Ce
lors n’était pas assez instruit pour comprendre ses grands hommes. Il riait aux pièces de Molière, mais sans reconnaissance p
il devine en silence Quelle servilité cache leur insolence ; Puis il rit de trouver parfois sur son chemin Leur impuissant
rtume éclate en sublimes élans, Sa verve est incisive : il fronde, il rit , il joue, La mort est dans son cœur, le fard est
le dernier soupir, au tribunal de celui qui dit : malheur à vous qui riez , car vous pleurerez. »Le cœur se serre en lisant
66 (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397
ux mœurs, aux caractères ; on allait chercher bien loin les sujets de rire dans des événements imaginés avec beaucoup de pei
is succès ne fut plus marquéa. Il produisit une réforme générale ; on rit , on se reconnutb ; on applaudit en se corrigeant.
ur théâtre, Une passion assez folâtre, Autrement un sujet plaisant, À rire sans cesse induisant, Par des choses facétieuses,
Pour moi, j’y portai trente sous Mais oyant leurs fines paroles, J’en ris pour plus de dix pistoles. Avant de passer à la
lui plaisaient pas. « Il apprit que les gens de qualité ne voulaient rire qu’à leurs dépens ; qu’ils voulaient que l’on fît
qu’elle est moins faite pour amuser les gens délicats que pour faire rire la multitude ; cependant on ne peut s’empêcher d’
de Castille, Se sont établis dans Paris, Séjour des jeux, danses et ris  ; Pour considérer leur manière, J’allai voir leur
67 (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421
nt que Louis XIV ne put s’empêcher de s’écrier : Cet homme-là ferait rire des pierres. Quant au rôle d’Arnolphe, Molière s
r, informe de tout celui qui a le plus d’intérêt à tout savoir : nous rions de l’imprudente confiance du premier ; nous jouis
eté S’en va pour jamais, d’âge en âge, Divertir la postérité. Que ta ris agréablement ! Que tu badines savamment ! Celui q
s femmes du théâtre, il les y traduit eux-mêmes ; ils n’ont pas voulu rire à cette pièce, il fait rire d’eux, en les peignan
y traduit eux-mêmes ; ils n’ont pas voulu rire à cette pièce, il fait rire d’eux, en les peignant au naturel : ce n’est pas
es femmes, Louis XIV ne put s’empêcher de dire : Cet homme-là ferait rire des pierres ! Il remplissait dans la tragédie le
eurs et des donneurs de conseils. Molière, dont le but était de faire rire aux dépens des personnages ridicules, et de les c
dant, tantôt avec dédain, tantôt avec colère, lui disait tout haut : Ris donc, parterre, ris donc. 2. C’est dans cette
dain, tantôt avec colère, lui disait tout haut : Ris donc, parterre, ris donc. 2. C’est dans cette même Nouvelle que S
68 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. » pp. 436-488
délie les sacs, il est fort surpris d’en voir sortir deux hommes. On rit beaucoup de son étonnement ; & tous les acteu
la pas pardonner. Toute la pénitence que je vous en ordonne, c’est de rire avec moi d’un petit conte que je suis venue ici p
s ne sauriez croire à quel point elle est plaisante. Quoi ! vous n’en riez pas ? Granger. Mademoiselle, je crois qu’elle est
te au-delà de ce qui le fut jamais ; mais... Genevote. Mais vous n’en riez pas ? Granger. Ah, ah, ah, ah, ah. Genevote. Il f
us chiche, le plus avare, le plus sordide, le plus mesquin !.... Mais riez donc. Granger. Ah, ah, ah, ah, ah. Genevote. Ce v
ils n’est pas long-temps créancier de cette fourbe. Comment ! vous ne riez pas de ce vieux bossu, de ce maussade à triple ét
que nous avons déja vu en action47 ; mais du moins elle fait beaucoup rire . Ces deux scenes sont pourtant les mêmes dans le
Granger ; la derniere au contraire, poussée seulement par l’envie de rire d’une aventure plaisante qu’on lui a rapportée, &
mp; lui rend naïvement sa propre histoire. Elle veut même le forcer à rire avec elle de ce ladre, de ce vilain qu’elle lui p
69 (1900) Molière pp. -283
la grossièreté sans loi. Son vaste répertoire, c’est le répertoire du rire  ; le rire s’y démène si bien, il y règne en souve
reté sans loi. Son vaste répertoire, c’est le répertoire du rire ; le rire s’y démène si bien, il y règne en souverain, en m
ossuet, jetant l’anathème à Molière, lui a dit : « Malheur à vous qui riez , car vous pleurerez ! » Eh bien, lorsque avec ce
amnation contenue dans le verset de l’Écriture : « Malheur à vous qui riez , car vous pleurerez », on pouvait dire que les mo
ient déjà très suffisamment réalisées dans son passé. Il n’avait fait rire … que les autres ; lui il avait pleuré tout ce que
il est domestique, et il le sent ; il sait très bien qu’il ne pourra rire librement de tout le monde qu’à condition de se p
rveau de poète comme dans un laboratoire, y fermente et s’y tourne en rire , et songez quel rire formidable, quel rire triste
dans un laboratoire, y fermente et s’y tourne en rire, et songez quel rire formidable, quel rire triste, quel rire sinistre
fermente et s’y tourne en rire, et songez quel rire formidable, quel rire triste, quel rire sinistre jusque dans sa pleine
ourne en rire, et songez quel rire formidable, quel rire triste, quel rire sinistre jusque dans sa pleine expansion, vous au
les plus bouffonnes des comédies ou les plus lugubres des drames ! Ce rire de Molière, messieurs, ce rire se donne pleine ca
s ou les plus lugubres des drames ! Ce rire de Molière, messieurs, ce rire se donne pleine carrière ; il n’épargne rien ; Mo
ent et puissant, qui nous arrache à nous-mêmes, et nous jette dans un rire absolument involontaire et invincible. S’arrêter
sit. Cette circonstance toute simple peut être quelquefois atroce. On rit toujours aux Précieuses ridicules : il est conven
On rit toujours aux Précieuses ridicules : il est convenu qu’on doit rire , et l’on rit, et l’on ne médite pas sur tous les
rs aux Précieuses ridicules : il est convenu qu’on doit rire, et l’on rit , et l’on ne médite pas sur tous les mots. Chaque
a première fois, on trouve tout cela comique, bouffon, burlesque ; on rit , on ne raisonne pas. À vingt-six ans, de vingt-si
ous les odieux subterfuges de l’autorité paternelle, et les livra aux rires de la foule, dans le sans dot de l’Avare, dans
éducation ; vous allez à la Comédie-Française applaudir Molière, vous riez de tout votre cœur, vous vous dites : « Que nous
Hommes de quarante ans, qui avez atteint cet âge dans le célibat, qui riez tant d’Arnolphe au théâtre, et le trouvez si invr
tes et bouffonnes ?… Est-ce que vous croyez par hasard que ce soit un rire bien gai, que le rire violent qui nous montre dan
st-ce que vous croyez par hasard que ce soit un rire bien gai, que le rire violent qui nous montre dans Tartuffe une famille
l’imbécillité d’un dévot et l’insolence d’un hypocrite, ou cet autre rire effrayant qui nous montre un type monstrueux comm
o, qui vient le dernier, nous a dit leur mot à tous : « Je me hâte de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer. »
s met à l’unisson de leurs grandes paroles, de leurs jeux et de leurs ris , qui nous fait créer à nouveau les belles œuvres
à l’abri de laquelle elle recommence ses usurpations. L’esprit a beau rire et se moquer. Que lui importe ? Elle songe en ell
beau rire et se moquer. Que lui importe ? Elle songe en elle-même que rira bien qui rira le dernier, — un proverbe qu’elle a
e moquer. Que lui importe ? Elle songe en elle-même que rira bien qui rira le dernier, — un proverbe qu’elle a peut-être inv
s et même de nous en prêter d’invention pour exciter plus sûrement le rire . Sa liberté nous est un gage qu’elle saura tout p
70 (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419
une convulsion qu’il tâcha en vain de déguiser aux spectateurs par un ris forcé. On le porta chez lui dans sa maison rue de
u tes écrits en vain, Tous deux se sont instruits, en ne pensant qu’à rire . *** En vain tu réformas et la ville et la Cour ;
sur le théâtre et hors du théâtre, mais il parlait en honnête homme, riait en honnête homme, avait tous les sentiments d’un
ne, mais c’est ainsi qu’elle est faite ; on va plus à la comédie pour rire que pour être instruit ; Le Misanthrope était l’o
ce que ci-dessus j’ai dit. Dans son Médecin fait par force, Qui pour rire chacun amorce : Et tels médecins, valent bien Par
ien au monde n’est si plaisant,             Ni si propre à vous faire rire  :             Et je vous jure qu’à présent,      
ire,             Le souvenir fait (sans le voir)             Que j’en ris de tout mon pouvoir.             Molière, dit-on,
t l’amour. Ce Sicilien que Molière Représente d’une manière, Qui fait rire de tout le cœur, Est donc de Sicile, un seigneur,
finement, sur le théâtre français, une intrigue aussi galante. L’on rit , dit Horace*, et le poète est tiré d’affaire. »
ympe de nos dieux. Lui-même, donc, avec sa troupe, Laquelle avait les ris en croupe, Fit là le début des ébats, De notre co
ats, De notre cour pleine d’appas, Par un sujet archi-comique, Auquel rirait le plus stoïque, Vraiment malgré, bon gré ses den
nt dans Les Fâcheux, qu’on peut dire, Des fâcheux, qui nous font bien rire , Que dans Le Médecin forcé *, Et depuis qu’on a c
Et depuis qu’on a commencé, Jusqu’à la fin, que l’on fait pouffe, De rire presque l’on s’étouffe. Mais entre les deux, leur
ur n’est-il point parmi vous ? Ils me regardent tous, et se mettent à rire . Quid est quid ridetis ? Novi omnes scio fures hi
tit, Mais au-delà ce qu’on peut dire, Car d’un bout à l’autre il fait rire  ; Il parle en prose, et non en vers ; Mais nonobs
mants acteurs, Ravit ses royaux spectateurs, Et sans épargne les fit rire , Jusques à notre grave sire, Dans son Paysan mal
ntrer leurs nez, Avec plaisir furent lorgnés. Des avocats y faisaient rire , Plus cent fois qu’on ne saurait dire, Gitans de
es qui font un gros tas : Enfin, maints divers personnages, Firent là rire les plus sages, Tout de même que les plus fous, E
it dès la première représentation que le peuple de Paris voulait plus rire qu’admirer ; et que pour vingt personnes qui sont
71 (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723
us font sourire, si elles sont peintes avec finesse : elles nous font rire , si les traits de cette maligne joie, aussi frapp
. Si l’on nous demande pourquoi le comique de situation nous excite à rire , même sans le concours du comique de caractere, n
comique de caractere, nous demanderons à notre tour d’où vient qu’on rit de la chûte imprévûe d’un passant. C’est de ce ge
Hensius a eû raison de dire : plebis aucupium est & abusus. Voyez Rire . Il n’en est pas ainsi du comique attendrissant 
une sorte de prescription, & auquel les honnêtes gens ne peuvent rire sans rougir ; ni cette espece de travestissement,
avantageuse pour le premier. Ce n’est pas que le même homme ne puisse rire de sa propre image, lors même qu’il s’y reconnoît
, sans moeurs, sans respect pour les dieux, méchant & plus prêt à rire d’une impertinence, qu’à s’instruire d’une maxime
gistrats : Le théâtre perdit son antique fureur, La comédie apprit à rire sans aigreur, Sans fiel & sans venin sçut ins
’est une sorte de satyre perpétuelle. Plaute tendoit sur-tout à faire rire  ; il se plaisoit à amuser & à jouer le petit
int les moeurs des Romains pour lesquels il travailloit. Moliere fait rire les plus austeres. Il instruit tout le monde, ne
72 (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190
Louis XIV rappelait volontiers à Fiurelli leur première entrevue, et riait beaucoup en le voyant mimer le récit de l’aventur
t une allusion à Molière) ; c’est ici, dis-je, où il faisait pâmer de rire pendant un gros quart d’heure dans une scène d’ép
………… Par exemple, Élomire Veut se rendre parfait dans l’art de faire rire  ; Que fait-il, le matois, dans ce hardi dessein ?
it, dit le gazetier Loret. Valet de Scaramouche, il faisait pâmer de rire les spectateurs. Ce nom, inventé sans doute pour
73 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVI. De la Vraisemblance. » pp. 434-445
vraisemblance. Regnard étoit coutumier du fait. Il cherchoit à faire rire beaucoup, n’importe comment. Dans le Joueur, Hect
lit pour la premiere fois : surcroît d’invraisemblance qui fait bien rire le parterre des Dimanches, mais qui fait, avec ju
e façon, le comique ne perdra rien de sa vivacité, puisque Sganarelle rit toujours d’un malheur qu’il essuie, & presse
74 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. M. GOLDONI. » pp. 468-479
seroit-ce si, plus savant dans l’art d’imiter son maître, il eût fait rire l’ame ? Le rang décerné à Regnard par tous les co
Regnard par tous les connoisseurs prouve incontestablement qu’on veut rire à la comédie & non y pleurer. J’ai entendu di
te disparoître en le mettant sur la scene, & en nous forçant d’en rire . Par conséquent ne perdons jamais de vue le doubl
75 (1821) Scène ajoutée au Boulevard Bonne-Nouvelle, pour l’anniversaire de la naissance de Molière pp. -
faisais le Dandin… La pièce elle était fort à la mode, et ils avaient ri beaucoup de moi. Tricot Puisque vous devez un
Malade imaginaire, Il l’avait guéri tout à fait. Il faisait plus que rire … Il parlait toujours de Thomas Diafoirus ; et qua
76 (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315
i ce n’est que Molière n’avait aucun de ces défauts qui font qu’on se rie de vous Il n’était pas exposé à ce retour qu’il a
pas exposé à ce retour qu’il a indiqué quelque part en disant : Qui rit d’autrui Doit craindre qu’en revanche on rie auss
ue part en disant : Qui rit d’autrui Doit craindre qu’en revanche on rie aussi de lui. Je n’irai point jusqu’à assurer qu
on, comme homme dont on se moque et que Ton aime, comme homme dont on rit et à qui l’on sourit est proprement anglais et se
t scrupule de s’y réjouir et que ceux qui avaient cm se déshonorer de rire à Paris furent obligés de rire à Versailles pour
e ceux qui avaient cm se déshonorer de rire à Paris furent obligés de rire à Versailles pour se faire honneur ». Les connais
llement ridiculisé par elle que le spectateur est évidemment invité à rire avec elle du mari qu’elle trompe et qu’elle ridic
lle du mari qu’elle trompe et qu’elle ridiculise. Or le spectateur ne rit pas beaucoup ou se reproche de rire. Déjà du temp
le ridiculise. Or le spectateur ne rit pas beaucoup ou se reproche de rire . Déjà du temps de Molière, selon Voltaire, qui a
nde quand quelqu’un raconte, évidemment dans le dessein de vous faire rire , une histoire qu’il y a quelque lieu de trouver t
ntes, et il est bien plus facile de tromper les gens que de les faire rire . » De l’homme de mérite de la pièce, Sostrate, i
parti des voleurs. C’est raisonner à outrance. Le public parce qu’il rit de Monsieur Jourdain n’est pas absolument forcé d
absolument forcé d’être amoureux de Dorante, non plus que parce qu’il rit d’Orgon il n’est forcé d’avoir tendresse d’âme po
au-dessus de son intelligence. Louis XIV, au Bourgeois gentilhomme, «  riait à s’en tenir les côtes », nous disent les contemp
on nous dit encore : « Entre tant de moyens qu’il y a de provoquer le rire , si Molière savait trop bien son métier pour en a
a nature, puisqu’il n’est vaincu par rien du tout. L’auteur nous fait rire par l’exposition pure et simple de ce vice dans t
e naïf bon sens s’échappe ensaillies proverbiales et qui ne nous font rire , qui ne sont comiques ou drôles, qu’à force d’êtr
la risée ; c’est le plus grand nombre qui décrète spontanément par le rire dont il accueille une chose que cette chose est r
a remarqué que de leurs excentriques, même sans génie, les Anglais ne rient pas, mais sourient, avec une gaieté où il entre d
u ridicule est donc d’une très mauvaise morale. En France ce qui fait rire , c’est n’être pas exactement comme tous les autre
les autres, c’est l’originalité, c’est la personnalité. Les Français rient dès qu’ils voient quelqu’un qui porte un chapeau
ien des gens », et ce n’est pas Molière qui dit : « Tant pis pour qui rira  ». Or il n’y a rien comme craindre de ne pas ress
arti des sots que de donner pour règle de conduite de ne jamais faire rire de soi. Molière a substitué la morale du ridicule
out parce que vous vous êtes infiniment moqué des maris trompés… Qui rit d’autrui Doit craindre qu’en revanche on rie auss
des maris trompés… Qui rit d’autrui Doit craindre qu’en revanche on rie aussi de lui. J’entends parler le monde ; et des
près mon procédé, je suis presque certain Qu’on se contentera de s’en rire sous-main ; Et peut-être qu’encor j’aurai cet ava
c applaudit à l’infidélité, au mensonge, à l’impudence de celle-ci et rit de la bêtise du manant puni ? » — « C’est un gran
osé à Orgon dont Molière se moqué. La vérité est qu’on peut très bien rire de quelqu’un et ne pas, pour autant, épouser, adm
er celui qui lui joue d’un tour. Le petit peuple lui-même de ce qu’il rit d’un homme sous lequel on écarte la chaise où il
aucunement que celui qui l’a retirée soit adorable. Chez Molière nous rions des sots qui sont dupés, mais nous méprisons les
ue, comme l’a très bien remarqué Rousseau, une préoccupation de faire rire qui chez lui est la première de toutes et remport
donc qu’il y songe un peu, mais inspirer l’effroi du travers qui fait rire , être le « fléau du ridicule », convenons que c’e
us glorieuxde se faire admirer pour des ouvrages solides que de faire rire par des grimaces, des turlupinades, de grandes pe
 : Car pour le sérieux on devient négligent Et l’on veut aujourd’hui rire pour son argent ; L’on aime mieux entendre une Tu
pas que le parterre ait du sens commun et qui seraient fâchés d’avoir ri avec lui, fût-ce de la meilleure chose du monde ?
sortir : « Mais je me garderais de les montrer aux gens » et quand on rit d’un de ses propos ce n’est pas par un mot spirit
de voit qu’il s’humilie : s’il entend des courtisans qui parlent, qui rient .et qui sont à la chapelle avec moins de silence q
ans les yeux et l’injure à la bouche ? Pour moi, de tels propos je me ris simplement, Et l’éclat là-dessus ne me plaît null
roideur N’en est pas moins puissante à rebuter un cœur. Une femme se rit de sottises pareilles (une femme qui n’est ni méc
Cléante), qu’on lui disait qu’il était « fou » (Dorine) et qu’on « se riait de lui à son nez », et alors, comme personne n’ai
à peindre l’humanité. La grande comédie ne peut pas se borner à faire rire  ; elle ne peut pas n’être qu’un divertissement ;
e l’un à l’autre. Alceste dira des choses très comiques et qui feront rire de lui et il est très capable en même temps de ti
s comme des outrances du comique et comme ce qui devait faire le plus rire , les autres les prenant au sérieux et disant tout
ux extravagants, ces soupirs ridicules et ces larmes niaises qui font rire tout le monde » ; L’auteur inconnu du Panégyrique
a douleur qui l’étouffe, de manière que l’on ne sait pas si l’on doit rire ou pleurer dans une pièce où il semble que l’on v
e pour Célimène. 10. Remarquez, préface des Plaideurs : « On n’osait rire de choses aussi basses que les mésaventures d’un
77 (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180
n’en sommes ici qu’au commencement de ses peines ; celui qui fit tant rire n’eut guère en partage que les larmes et la mélan
ieu de ses malheurs, il ne pensa aux autres hommes que pour les faire rire , les consoler, les rendre meilleurs. Mais, chose
es consoler, les rendre meilleurs. Mais, chose admirable ! Il les fit rire en leur parlant sérieux. Puisse au moins le récit
tait combien il pouvait, par ces gentils hommes de campagne, donner à rire aux Parisiens. Il visita Béziers, Vienne, Limoges
s il ne fit si bon Se trouver à la comédie ; Car ne pense pas qu’on y rie De maint trait jadis admiré, Et bon in illo tempo
s la passion d’Arnolphe, c’était sa propre passion qu’il exposait aux rires de la foule ! On dit qu’il était admirable dans c
esses, ce ne fut plus seulement avec les ridicules d’autrui qu’il fit rire , mais avec les siens propres. Il se vit et se mon
ris y courut. Les médecins étaient depuis longtemps un grand sujet de rire  : ils couraient crottés par la ville, en longues
n et de Marseille contre les apothicaires, dont toute la France avait ri . L’Amour Médecin fut joué en septembre 1665 ; Mol
s ses comédiens ; il lisait Pourceaugnac, le Médecin malgré lui... On riait aux éclats ; il observait et faisait son profit d
ns, de magiciens chantants et dansants, et se servit, pour exciter le rire , de sa propre figure amaigrie par les travaux, le
a danse d’une figure si sombre et si désespérée, que tout le monde en rit . N’est-ce pas l’histoire de Molière lui-même, obl
e diverti par de la prose ? » Boileau était, dit-on, le seul qui eût ri aux premières représentations de cette pièce, que
t, infecte et salit les esprits animaux, etc. » Ces médecins firent rire aux éclats toute la France, et Diderot a raison :
-même que l’on s’en était aperçu, il se fit un effort et cacha par un ris forcé ce qui venait de lui arriver. Quand la pi
celle qu’il avait tant aimée. 1. Tant que l’âge des fleurs Nous rit , qui, las ! De nous trop tôt s’enfuit, Allons cha
78 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354
d’Aristophane lui paraissent à peine supérieures à celles dont on ne rit plus à la foire, qu’il donnerait en bloc toutes l
nviction dont je ne me serais jamais cru capable, et qui me fait bien rire quand j’y pense. J’osai dire aussi qu’il y a deux
us hottentote, pour la comprendre et la sentir ? Ici il ne faut point rire ou se récrier, et dire qu’il nous importe peu, à
fait cette critique : « Plaute, qui ailleurs a tant d’envie de faire rire , même quand il ne le faut pas, est tombé ici dans
niens se promener librement, se saluer avec grâce, s’arrêter, causer, rire . La sérénité des hommes, de l’art et du ciel se m
entent à lui sans pénible effort, parées d’une aimable simplicité. Il rit volontiers ; mais il veut que son rire soit provo
es d’une aimable simplicité. Il rit volontiers ; mais il veut que son rire soit provoqué par un jugement. Il s’égaie des sot
imple en dissertant sur l’homme et sur Dieu, que Trissotin, lorsqu’il rit et plaisante du billet de parterre pris par le pe
é qui les orne419. Un bretteur de qualité veut le prendre pour témoin rie son duel ; il réfléchit un instant, prononce ving
es les comédies anciennes, on voit toujours un valet bouffon qui fait rire les auditeurs, de même dans toutes nos pièces de
tait risquer beaucoup contre un homme qui avait eu l’honneur de faire rire le roi au dépens des marquis et des ducs. Louis X
ix et d’instruments, récits de vers, festins servis par les Jeux, les Ris et les Délices, ballets, machines, feux d’artific
rt recevait beaucoup de monde, fastueusement, avec un grand fracas de rire et de gaieté, tandis que lui, réfugié plus haut d
79 (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490
, avec leurs purs ébats et leur délirante ébriété, nous rappellent le rire inextinguible des dieux homériques, le lyrisme ex
rt : « Molière est comique de sang-froid, à son insu : il provoque le rire , et ne rit pas. » Son style. Les fresques de
re est comique de sang-froid, à son insu : il provoque le rire, et ne rit pas. » Son style. Les fresques de Mignard et
se sentit attaqué d’une convulsion qu’il essaya de dissimuler sous un rire forcé32. Transporté chez lui, rue Richelieu, il s
on fait, au risque de paraître un maladroit ou un fâcheux qui prête à rire  ? Le travers d’Alceste. Passion malheureuse. C
l désire ne point être désabusé. Le paradoxe de Rousseau. Pourquoi rit -on d’Alceste ? Est-il besoin maintenant de réf
edans, Boileau censure ainsi ceux qui font le procès à quiconque ose rire  : Ce sont eux que l’on voit, d’un discours insen
e dernier soupir, au tribunal de celui qui dit : « Malheur à vous qui riez  : car vous pleurerez. »Mais il en coûte d’insiste
sion d’une bête venimeuse : voilà le sujet de ce sombre tableau où le rire même a l’âpreté de la haine. Il n’y a pas une lan
x pour convenir à la comédie. Nous reconnaîtrons volontiers qu’ici le rire fait souvent place à l’indignation ; mais nous n’
hœurs bouffons de M. de Pourceaugnac et du Malade imaginaire, Molière riait encore, au moment où il se mourait déjà. Quelle s
it, Mais au-delà ce qu’on peut dire : Car d’un bout à l’autre il fait rire . Si cet éloge exclut l’idée d’une chute, on ne s
Je vous vis dernièrement à la pièce de Molière ; et vous étiez seul à rire . » ; « Je vous estime trop, repartit le Maître, p
us estime trop, repartit le Maître, pour penser que vous n’y ayez pas ri vous-même, du moins intérieurement134. » Les
rait y trouver à redire, en face de tant de scènes si amusantes où le rire éclate à toute volée, par exemple, quand le front
e que tous deux ont raison l’un contre l’autre, et que, par suite, le rire tempère l’odieux de la situation. Or, cette renco
nous estimons que dans cette crise, où le sérieux eût tout perdu, le rire sauve tout156. En résumé, notre conclusion sera q
mps si content de lui-même, Qui fait qu’à son mérite incessamment il rit  ! Pourtant, sa sottise voit clair dans ses inté
i tout cela pouvait être mieux, et si tous ceux que j’ai divertis ont ri selon les règles. Je m’en remets à la décision de
ntine (1755-1794) donna en 1790 Le Philinte de Molière, comédie où le rire n’est qu’un ricanement, laissant trop soupçonner
, lorsqu’il épouse Léonor ? Dans L’École des femmes, Arnolphe prête à rire , parce qu’il est grondeur et jaloux. De même, Geo
80
n se nomme à lui : « Je suis la gaîté vive et franche du théâtre, Le rire épanoui du vieux masque de plâtre ! L’idéal du va
’idéal du valet rusé, souple et moqueur, Qui déteste les sots et s’en rit de bon cœur ! Scapin, qui signifie audace, effron
propres travers, Les étale au grand jour, hardiment, et le somme D’en rire , celui-là, dis-tu, n’est pas un homme ? » « Je
. Jules Christophe a porté ce toast : « Au Bon Sens génial, au grand Rire cruel Qui vient de Rabelais et de Pantagruel. À l
tantôt vous me viendrez battre. Il n’y eut perte qui tint, il fallut rire , et Bassan fut l’entretien et tout le divertissem
it, il la ramène sur la voie. La comédie des Plaideurs l’amuse, il en rit franchement. Le rire du Roi gagne naturellement l
la voie. La comédie des Plaideurs l’amuse, il en rit franchement. Le rire du Roi gagne naturellement la Cour, et la Cour en
e, se rattachant au principe de la comédie antique toujours forcée de rire dans son masque immobile ; en vertu de cette règl
forcée de rire dans son masque immobile ; en vertu de cette règle du rire perpétuel, il trouvait le moyen de mettre le troi
de Tartuffe. Conséquemment : « Si le but de ma comédie était de faire rire , jamais comédie n’a mieux attrapé son but. Ce n’e
evendiqué en face de la tragédie pour « l’étrange entreprise de faire rire les honnêtes gens » ? « Mais je ne sais quelque
n au comique de L’Avare, on a vu Racine reprocher à Despréaux d’avoir ri ouvertement sur le théâtre où, selon lui, Despréa
r ri ouvertement sur le théâtre où, selon lui, Despréaux était seul à rire . Avant que Louis XIV se déclarât pour Les Plaideu
l’auteur du Médecin malgré lui et du Tartuffe. On voit d’ici le gros rire par lequel les contemporains de Téniers, de Van O
auteur et à enrôler au nombre de ses amis tous ceux qui aiment le bon rire , le bon sens et la loyauté. Bornons-nous à citer
i ricane déjà ! » Or, M. Thym a traduit « ricaner » comme si Cléante riait à gorge déployée. Il nous semble que ce n’est pas
loyée. Il nous semble que ce n’est pas son genre. C’est Dorine qui se rit des gens à leur nez. Cléante est homme du monde.
fit bien l’analyse, Et le siffla ; mais le sonnet trouva, Malgré les ris , quelqu’un qui l’approuva. Il s’agit maintenant
nd on le bernerait sur le théâtre, il serait assez heureux pour faire rire le monde. Ce lui serait trop d’honneur que d’être
La courtoisie doit avoir des bornes, et il y a des choses qui ne font rire ni les spectateurs, ni celui dont on parle. » Et
qu’au théâtre du Petit-Bourbon, le faux marquis de Mascarille faisait rire à gorge déployée aux dépens de deux provinciales,
staches et une formidable barbiche ; et nul, là-bas, ne songeait à en rire . Les deux sœurs ont, depuis, joué le même opéra c
81 (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514
, qui empoisonnent l’existence de l’homme du monde qui a le plus fait rire ses semblables. Il semble que Molière ait été irr
ter qu’un exemple, la comédie peut exciter sans doute cette espèce de rire que l’on appelle le fou rire, sans tomber ni dans
peut exciter sans doute cette espèce de rire que l’on appelle le fou rire , sans tomber ni dans le comique d’intrigue, ni da
moment, de cette haute comédie qui fait réfléchir autant qu’elle fait rire à la pure gaîté de la farce, écrivant aujourd’hui
Ailleurs ce sera telle satire accablante, qui, pour n’exciter que le rire , ne perd rien de sa valeur philosophique et de so
l’ironique et mordante gaîté a son lyrique aussi, ses purs ébats, son rire étincelant, redoublé, presque sans cause en se pr
voltige de plus belle après que la combustion grossière a cessé, — un rire des dieux, suprême, inextinguible. C’est ce que n
d besoin de s’étourdir. Pendant que sa verve se répandait ainsi en un rire sans fin, il souffrait à la fois et de ses chagri
r. Il semble qu’il ait cherché un refuge dans l’excès et l’ivresse du rire . Le contraste que nous avons déjà remarqué entre
n. De même, dans le drame de la vie de Molière, le contraste entre le rire et les pleurs devient de jour en jour plus intens
u mauvaises, ont tenu un langage analogue à celui de Molière. Ils ont ri des efforts de leurs adversaires et se sont borné
ble. Certainement, il y a dans le Tartuffe des scènes qui ne font pas rire  ; mais les choses humaines ne se scindent pas de
e Tartuffe les situations et les personnages comiques. Il y a de quoi rire dans la famille d’Orgon. Dorine, la suivante, est
que trouver à redire, Qu’il n’appartient qu’aux sots d’admirer et de rire , Et qu’en n’approuvant rien des ouvrages du temps
oche à madame s’adresse. ALCESTE. Non, morbleu ! c’est à vous; et vos ris complaisants Tirent de son esprit tous ces traits
mais si le problème naît de lui-même du caractère des héros, le poète rie sort ni de son droit ni de son rôle, et l’on peut
rdon et l’amour ! Pauvre et grand poète, que de fois sur la scène son rire dut être forcé ! Le dernier jour où il y monta ce
llasse qui se laisse tomber lourdement et bruyamment, et la foule qui rit aux éclats, nous pensons peut-être que cela est b
ristophane était une puissance : il pouvait marcher le front haut, et rire publiquement de Socrate et d’Euripide, de Cléon e
s. Elles ont l’emportement des passions démagogiques. Il leur faut ce rire étincelant et immodéré qui suppose l’absence de t
rire étincelant et immodéré qui suppose l’absence de tout frein ; ce rire qui naquit à Athènes de l’anarchie démocratique,
événements. Mais au comique d’observation appartient à l’ordinaire un rire plus retenu, plus calme, plus froid, quoique plus
ytrion de verve et de plaisantes inventions, cette comédie , qui fait rire aux larmes, ne vaut pas moralement le modèle trac
s conscience: pensée de poète, pensée d’enfant. Qui sait s’il n’a pas ri quelquefois avec Célimène et Philinte de son faro
Mais à quoi bon ses prophéties ? La foule l’entoure et l’anime; elle rit à ses bons mots; elle applaudit à sa gaieté; elle
chaîne et un trône qui croule: partout c’est l’abîme à côté duquel on riait ou dansait, cet abîme qu’entrevoyait le poète et
tir de plus belle. Il ne croyait pas lui-même dire si vrai. Peut-être riait -il avec les autres, sauf à être pris de temps en
82 (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464
nt le jeu était singulièrement comique, valait mieux, pour exciter le rire , que l’immobilité du masque le plus grotesque. Ce
loignée aujourd’hui du théâtre, est restée en possession d’exciter le rire et de dérider les fronts les plus mélancoliques.
e puisse donner lieu, c’est que Molière, pour la première fois, y fit rire aux dépens d’une classe d’hommes que la malignité
age tragique, c’est Orosmane ou Vendôme : ou bien il faut qu’il fasse rire  ; alors c’est un personnage comique, c’est Arnolp
s il ne fit si bon Se trouver à la comédie ; Car ne pense pas qu’on y rie De maint trait jadis admiré Et bon in illo tempor
83 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. M. ROCHON DE CHABANNES. » pp. 381-412
aderie. Avant que d’entreprendre un récit ennuyeux, Il dit qu’il fera rire , & l’on bâille à ses yeux. Il croit rendre rê
à ses yeux. Il croit rendre rêveur un objet qu’il ennuie. Quand on se rit de lui, c’est une agacerie, Le sexe se l’arrache
ban se trouble, & demande si Lindor doit partir aussi : M. Lisban rit des alarmes de sa femme : que seroit-ce, lui dit-
Jé possede l’heureux talent D’amuser un Grand qui s’ennuie. J’ai fait rire à temps un Anglois Qui songeoit à ses funérailles
Ector Criquet. Comus.  Je suis enchanté de votre air,  Et j’en ferai rire l’Hiver. Criquet. J’abuse de vos bontés. A demain
84 (1868) Une représentation de M. de Pourceaugnac à Chambord. Examen de deux fragments inédits paraissant appartenir à l’œuvre de Molière (Revue contemporaine) pp. 700-722
elle de Lully sautant dans le clavecin de l’accompagnateur pour faire rire le roi Louis XIV, on arrivera facilement à conclu
la poursuite des apothicaires ; ces apothicaires sont la gaieté ; le rire disparaît quand il sont partis ; ils ne devraient
aieté, tandis que le troisième acte actuel s’éteint dans l’ennui d’un rire forcé et trop prolongé. IV On pourrait fair
ourgeois gentilhomme, et ce ne fut qu’en 1670. Si Lully voulait faire rire le roi et en retirer quelque avantage, il fallait
e plaire et de rester en même temps inconnu. Donc Lully voulant faire rire le roi, et pour cela Lully se cachant, portant un
85 (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VII. Le théâtre français contemporain des Gelosi » pp. 119-127
les lazzi et surtout que les éternels travestissements des Gelosi. Le rire , moins épanoui, moins insouciant chez nous, révél
pardonné et pardonnerait de bon cœur, d’autant qu’ils l’avaient fait rire jusqu’aux larmes. Chacun disait que de longtemps
86 (1843) Épître à Molière, qui a obtenu, au jugement de l’Académie française, une médaille d’or, dans le concours de la poésie de 1843 pp. 4-15
cher le tort d’être vivant. Tu vécus sérieux, toi qui nous fais tant rire . Austère philosophe armé de la satire, Des secret
in, quand du faux goût hardi persécuteur, Ton bon sens le livrait aux ris du spectateur, De la postérité devançant le suffr
87 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. De l’Illusion Théâtrale. » pp. 426-433
son trésor, apostrophe ainsi le public : ACTE IV. Scene IX. De quoi riez -vous ? Je vous connois tous ; je sais bien qu’il
point caché là parmi vous ? Ils me regardent tous, & se mettent à rire . Vous verrez qu’ils ont part sans doute au mal qu
88 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. M. BARTHE. » pp. 413-419
t instruits secrètement de l’amour de Falstaf : M. Page ne fait qu’en rire  ; M. le Ford devient jaloux : le premier accuse s
 ; que l’un des rivaux de Mondor est jaloux ; que l’autre ne fait que rire d’une pareille rivalité ; que le premier reproche
89 (1856) Les reprises au Théâtre-Français : l’Amphitryon, de Molière (Revue des deux mondes) pp. 456-
bien que trompé, mais trompé par une femme de bonne foi, qui ne peut rire de sa mésaventure, puisqu’elle l’ignore elle-même
souvent même à son insu, dans le travail de son imagination ; il veut rire , il veut égayer ceux qui l’écoutent, et l’amertum
90 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIX » pp. 207-214
ous faire ? — Alors, cher Cynéas, victorieux, contents, Nous pourrons rire à l’aise, et prendre du bon temps. — Hé, seigneur
ur, sans sortir de l’Épire, Du matin jusqu’au soir qui vous défend de rire  ? Racine était courtisan quand Titus, se séparan
91 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVIII. De l’exposition des Caracteres. » pp. 433-447
plus suffisant, & le plus glorieux. Lisette. Ah ! que nous allons rire  ! Pasquin. Ah ! que nous allons rire !Et de quoi
. Lisette. Ah ! que nous allons rire ! Pasquin. Ah ! que nous allons rire  !Et de quoi donc ? Lisette. Ah ! que nous allons
ue nous allons rire !Et de quoi donc ? Lisette. Ah ! que nous allons rire  ! Et de quoi donc ?Son faste, Sa fierté, ses haut
92 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249
trouver à redire ; Qu’il n’appartient qu’aux sots d’admirer & de rire , Et qu’en n’approuvant rien des ouvrages du temps
he à Madame s’adresse. Alceste. Non, morbleu, c’est à vous, & vos ris complaisants Tirent de son esprit tous ces traits
t d’autre affaire où je sois attaché. Célimene, à Alceste. C’est pour rire , je crois. Alceste. C’est pour rire, je crois.No
Célimene, à Alceste. C’est pour rire, je crois. Alceste. C’est pour rire , je crois.Non, en aucune sorte. Nous verrons si c
93 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174
es y sont plusieurs. Isolées, elles disent des niaiseries, dont elles rient aux éclats quand on les leur fait remarquer… — Ah
possible ! — Sont-elles deux ensemble ou un plus grand nombre, elles rient au nez des gens, trouvent à redire à tout ce qu’o
e l’art littéraire ou poétique observée par Voltaire, que ce qui fait rire au théâtre, ce sont les méprises des personnages,
récieuses, à leur première représentation, bien assurée sans doute de rire un moment à leurs dépens, et qu’il ne viendrait d
ment à leurs dépens, et qu’il ne viendrait dans l’idée de personne de rire aux siens ; et en effet, elle et ses vieux amis y
t pas le ridicule ; après le besoin de parler était venu le besoin de rire . On pouvait aussi se croire eu droit de s’amuser
94 (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -
e, et qui, rajeuni par des mains habiles, excite encore au théâtre le rire des derniers partisans de la gaieté française. Je
ociété. Le but de la comédie est de corriger ; son moyen est de faire rire . Ces deux propositions, dont la première serait t
fit un chef-d’œuvre de force et de gaieté comiques ; il fit beaucoup rire aux dépens d’Harpagon : mais a-t-il corrigé un se
ts, mais non pas opposés ; et, prétendant moins à corriger qu’à faire rire , il livre la sotte crédulité, sans avertissement
ieté. On est dans un cercle de gens à bons mots qui veulent à 1a fois rire et faire rire les autres de leurs saillies. C’est
ans un cercle de gens à bons mots qui veulent à 1a fois rire et faire rire les autres de leurs saillies. C’est à bon escient
comme sur la scène, imprévus ou pressentis, ou même sus d’avance, le rire le plus franc ne peut manquer de les accueillir.
rimacer l’aimable visage de Thalie, on peut à la fois faire naître le rire et couler les pleurs, obtenir la pitié que sollic
squet ; et les couplets de chanson consolaient les vaincus en faisant rire aux dépens des vainqueurs. En ces jours de folie,
plaisant de l’auteur, qui y faisait le principal rôle, excitèrent des rires universels. Les comédiens de l’Hôtel de Bourgogne
Françoise ; et l’on ne voit pas qu’il ait rien fait de semblable. Il rie le pouvait pas, puisque Armande et Françoise étai
homme de son royaume ne lui faisait plus souvent goûter la douceur de rire . Aussi eut-il pour lui des bontés plus signalées
plus incommode que glorieuse ; et, quand il disait, Lulli, fais-nous rire , il ne prouvait nullement qu’il eût pour lui de l
’est à l’homme ou à la société qu’elle s’applique. Celui qui fit tant rire , ne riait que fort rarement et d’un rire plus que
homme ou à la société qu’elle s’applique. Celui qui fit tant rire, ne riait que fort rarement et d’un rire plus que modéré. D
applique. Celui qui fit tant rire, ne riait que fort rarement et d’un rire plus que modéré. De même, il réfléchissait trop p
, il lui prit une convulsion qu’il essaya vainement de cacher sous un ris forcé. On, le transporta chez lui112. Il demanda
eurs tréteaux à l’Estrapade. Richelieu, qui avait besoin qu’on le fît rire , voulut les voir, s’amusa beaucoup de leurs bouff
Racine se cachait de Boileau pour lire son Énéide travestie, dont il riait en dépit du goût et de Virgile ; et Boileau lui-m
re IX : En vain, par sa grimace, un bouffon odieux À table nous fait rire et divertit nos yeux ; Ses bons mots ont besoin d
95 (1802) Études sur Molière pp. -355
de mauvais ton ? Je remarque principalement l’envie qu’il a de faire rire , et j’applaudis à cette question, si remplie de g
ièce, ne cherchez pas à mettre la manière à la place de la nature. Je ris quand je vois un amant qui, pour me paraître pass
ue le pantin ne fasse tort à l’amant ? et le valet, qui a voulu faire rire , ignore-t-il que le public est censé n’être pas l
avait la mine riante ; il était au moins railleur, puisque je lis : Riez donc, beau rieur, oh ! que cela doit plaire, De v
rps, les mouvements prestes ; ils font plutôt souffrir qu’ils ne font rire  : la nature avait formé Desessard exprès pour pei
é. Arnolphe, loin de toucher Agnès, semble n’avoir voulu que la faire rire . On se permet dans cette pièce une infinité de re
éclat de rire que faisait le parterre, et lui disant avec humeur : «  Ris donc, parterre ! ris donc ! » Molière porta les
isait le parterre, et lui disant avec humeur : « Ris donc, parterre ! ris donc ! » Molière porta les premiers coups aux pl
ns de parler, la double en parodiant, dans la même scène, la façon de rire et le ton de fausset de Clitandre son rival. Si j
uais le rôle de Clitandre, je me dirais, Molière veut que ma façon de rire et mon ton de fausset soient ridicules, mais de m
rire et mon ton de fausset soient ridicules, mais de manière à faire rire la bonne compagnie, et non les partisans, les adm
un ton moqueur ; et, dans la scène où la coquette et les deux marquis rient de sa brusquerie, je ne frapperais pas, à plusieu
és voulaient abandonner. Le spectateur, forcé d’écouter Alceste, pour rire ensuite avec le fagotier, sentit peu à peu tout l
cesse, risque mille singeries, et les efforts que fait la malade pour rire la débarrassent de l’arête. Lisez la pièce de M
nifie ? Troisièmement, la mauvaise plaisanterie de Dorine, en faisant rire le parterre, n’affaiblit-elle pas le tendre intér
nière dont Tartuffe a fait sa déclaration. — Oui ; il ne m’a pas fait rire . — À la vérité, ses pieds n’ont pas disparu sous
as et le lui porta sous les yeux, de manière… de manière à exciter le rire immodéré de la partie la plus immorale du parterr
onça contre L’Avare, au point de reprocher à Boileau qu’il l’avait vu rire aux représentations de cet ouvrage. Plaignons le
c Despréaux : « Je vous estime trop pour croire que vous n’y ayez pas ri vous-même, au moins intérieurement. » Nous devon
t heureusement à leur secours, puisqu’en reprochant au public de leur rire au nez, ils parodient ce rire prétendu, comme si
puisqu’en reprochant au public de leur rire au nez, ils parodient ce rire prétendu, comme si la situation leur permettait c
qui donne tout ceci à madame. »— Et c’est moi qui paie. La multitude rit à la vérité, mais les gens de goût haussent les é
pain. Je félicitais un jour madame Bellecour sur la manière dont elle riait dans son rôle de Nicole ; je dois ce succès, me r
de vous jeter à terre ; à peine nos Nicole ont-elles fait semblant de rire , qu’elles se roulent sur les planches. On venait
armé du fouet du ridicule, poursuit les travers, le vice, et force à rire les hommes qu’il fustige, sont bonnes. Voyons, d’
cieux rebelle à ses ordonnances ! Un élève. Il est vrai qu’il faisait rire avant d’ouvrir la bouche. Le professeur. Oui ; m
faire, et ses genoux, plus élevés que son menton, commencent à faire rire aux éclats. Vous n’êtes pas au bout : mon modèle,
onie, il lui prit une convulsion qu’il voulut en vain déguiser par un ris forcé ; tout le monde s’en aperçut. Après le spec
à l’occasion de ce mariage qu’on fit ce quatrain : Les grâces et les ris règnent sur son visage, Elle a l’air tout charman
96 (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352
faut plaisanter ; et c’est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens. » Molière a réussi dans cette
Molière a réussi dans cette étrange entreprise : il fait excellemment rire les honnêtes gens, et il ne s’inquiète pas si les
Molière n’est ni édifiant ni scandaleux, il fait réfléchir et il fait rire  : or, la réflexion est salutaire quand elle condu
or, la réflexion est salutaire quand elle conduit à s’amender, et le rire est hygiénique. Il ne faut pas demander à la comé
97 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VII. De l’Amour. » pp. 121-144
it souffrir les hommages de Trissotin, quand ce ne serait que pour en rire , et pour complaire aux idées de sa mère : non, el
amour qui remplissent tant de comédies486 ? Le spectateur, fatigué de rire , s’y repose avec une émotion délicieuse ; et l’au
ouvertes ? et voyez-vous rien de plus impertinent que ces femmes qui rient à tout propos ? Elle est capricieuse ; mais tout
emme de quarante ans n’ont été peints par Molière que pour exciter le rire fou, comme Bélise des Femmes savantes ou la Comte
98 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. » pp. 5-19
t s’apprête à partir, quand Cléandre paroît, reconnoît le cabaretier, rit de son déguisement, & avertit son rival qu’on
prétendue sœur de donner Cléandre à sa fille, quand Cléandre lui-même rit au nez du faux oncle, & découvre la supercher
situations dont nous ne parlons pas. Une des choses qui fait le plus rire dans l’Etourdi François est puisée dans d’Ouville
99 (1732) Jean-Baptiste Pocquelin de Molière (Le Parnasse françois) [graphies originales] « CII. JEAN-BAPTISTE POCQUELIN. DE MOLIERE, Le Prince des Poëtes Comiques en France, & celebre Acteur, né à Paris l’an 1620. mort le 17. Fevrier de l’année 1673. » pp. 308-320
alerte, & ne retira que l’os de cette aîle de perdrix, ce qui fit rire Moliere ; M. le Prince lui en demanda la raison ;
es Ecrits en vain ; Tous deux s’y sont instruits en ne pensant qu’à rire . Enfin tu reformas et la Ville & la Cour 
Comédiens, & attirer le Peuple & l’homme qui ne cherche qu’à rire  : les personnes d’érudition & d’un discerneme
100 (1692) Œuvres diverses [extraits] pp. 14-260
s, pleins de loisir couleraient sans envie, Je n’aurais qu’à chanter, rire , boire d’autant ; Et comme un gras Chanoine, à mo
follement te ravale, Profite de leur haine, et de leur mauvais sens : Ris du bruit passager de leurs cris impuissants. Que
/ 234