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1 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174
tion générale, choquait les personnages importants de la capitale. Le ridicule des précieuses de mauvais goût et de bas étage fo
écieuses, comme une des habitudes qui leur étaient communes, les plus ridicules exercices. Selon lui, « la précieuse devait se me
ouir solidement de son mari avec aversion ». Ce tableau ne serait que ridicule , si l’auteur s’était borné à la prétention d’en f
dant que la satire de l’abbé d’Aubignac courait Paris et répandait le ridicule sur les précieuses, Molière égayait la province a
les précieuses, Molière égayait la province aux dépens des précieuses ridicules , qui s’y étaient façonnées à l’exemple de Paris.
de Conti et sa femme plus que tout autre, étaient intéressés à rendre ridicule la galanterie sentimentale. Molière, poète de la
u jeu pour mettre sur le théâtre de Béziers sa comédie des Précieuses ridicules . Il prit ses personnages en province, parce que c
ressortir la vanité de leurs prétentions. Cette pièce des Précieuses ridicules est la même que Molière fit représenter à Paris c
entre les illustres, qui étaient au-dessus de toute atteinte, et les ridicules , qui étaient un véritable objet de satire ; il as
e Pure, comme un moi équivoque également applicable à des bourgeoises ridicules et sans mérite et à des femmes distinguées par le
-entendu pour distinguer trois classes de précieuses : les précieuses ridicules ou caricatures ; les grandes précieuses ou femmes
cules ou caricatures ; les grandes précieuses ou femmes de rang, sans ridicules , mais de la coterie ; et les précieuses illustres
la distinction des grandes ou véritables précieuses et des précieuses ridicules . Pour les unes, précieuse était synonyme de prisé
les-ci subdivisées en illustres, en grandes précieuses, en précieuses ridicules . Ainsi on ne disait une précieuse simplement, que
, quand il s’agissait de l’opposer à grande précieuse, ou à précieuse ridicule . Nous voyons, par ces détails, pourquoi Molière i
titula sa pièce, non Les Précieuses indéfiniment, mais Les Précieuses ridicules . Il l’aurait intitulée simplement Les Précieuses,
s Précieuses, si ce mot n’eut désigné dans le monde que des personnes ridicules . Voici, au reste, d’autres exemples de ce mot pri
e Pure. Cependant, avant d’en venir à l’année 1659, où Les Précieuses ridicules de Molière furent mises sur la scène à Paris, rec
raux qui peuvent s’appliquer aux grandes précieuses et aux précieuses ridicules . Le grand Dictionnaire des Précieuses renferme en
t cents précieuses de tout genre, depuis les illustres jusqu’aux plus ridicules . Il s’en trouve de toutes les conditions, hormis
os et de Madelon, dans Les Précieuses de Molière, renferment les plus ridicules , une partie des autres a passé dans la langue et
9, où Molière donna à Paris la première représentation des Précieuses ridicules . Toutefois, dans l’intervalle de 1652 à 1657, les
urer : « A-t-on jamais vu, dites-moi, deux peckes50 provinciales plus ridicules que celles-là ? L’air précieux », dit-il plus loi
é Paris, il s’est aussi répandu dans les provinces ; et nos donzelles ridicules en ont humé leur bonne part. » Si ces paroles ne
is il nous suffît qu’elles annoncent la pièce comme dirigée contre le ridicule des provinciales qui se donnent des airs de la ca
la capitale. La maison de Rambouillet ne pouvait être atteinte de ce ridicule -là. Toutefois, ne nous arrêtons pas à une phrase
s véritables précieuses auraient tort de se piquer lorsqu’on joue les ridicules qui les imitent mal. » Suivant les biographes et
cueillie par l’observation, que la méprise la plus risible et la plus ridicule consiste essentiellement dans la prétention manqu
re en séparant les intérêts des véritables précieuses, des précieuses ridicules , c’est-à-dire les honnêtes femmes beaux-esprits,
ux mœurs de la société du temps, et encore trouver licite de jeter le ridicule indistinctement sur tout ce qui avait concouru à
peut se croire obligé, qu’on peut même avoir le courage d’attaquer un ridicule dominant dans le public ? Et n’y aurait-il pas eu
nécessaire à qui veut être à la tête d’un parti ; et, après tout, le ridicule de la préciosité n’était pas ignoble. Dans un siè
ent être en grand honneur ; les bonnes qualités ne rachetaient pas le ridicule  ; après le besoin de parler était venu le besoin
re pour détourner de l’hôtel Rambouillet l’application des Précieuses ridicules , je ne puis m’empêcher de revenir sur l’opinion d
re déclare que sa pièce regarde uniquement les mauvais singes , les ridicules copies des illustres précieuses. Je demande ici,
on déguisée. Dans le système auquel je résiste il n’y a pas moins de ridicule que d’odieux. Les inventeurs de ce système ont eu
u’il a mis dans sa pièce. N’est-ce pas une présomption souverainement ridicule de prêter à Molière l’artifice d’une préface mens
sée sur deux femmes de la cour ; deux bourgeoises pour représenter le ridicule de femmes de haute naissance ; deux vieilles foll
es dames de l’hôtel Rambouillet souffrirent patiemment Les Précieuses ridicules , ce fut parce que l’auteur eut l’adresse de leur
. « J’étais, dit Ménage, à la première représentation des Précieuses ridicules . Mademoiselle de Rambouillet y était, madame de G
2 (1769) Éloge de Molière pp. 1-35
illeure histoire morale de la société ; qu’elle dût détruire certains ridicules , et que pour en retrouver la trace il fallût reco
e à son fils de combattre les vérités les plus démontrées. Le mélange ridicule de l’ancienne barbarie et du faux bel esprit mode
e mesurât des yeux avec une défiance déguisée en politesse. L’arme du ridicule n’était point aussi affilée qu’elle l’est devenue
olière, qui a rendu la raison aimable, le plaisir honnête, et le vice ridicule . Ce Maître, si heureux en Disciples, était Gassen
courage de la vertu, la vertu avec l’audace du vice. Travestissements ridicules ou affreux, personnages métaphysiques, allégorie
urs véritables, attaqua, non les torts passagers du citoyen, mais les ridicules plus durables de l’homme. Des jeunes gens épris d
eut donner l’idée d’une situation, développer un caractère, mettre un ridicule en évidence, en un mot toutes les ressources de l
dans Michel Cervante, qui eut la gloire de combattre et de vaincre un ridicule dont le Théâtre Espagnol aurait dû faire justice.
n qu’ils pouvaient quitter le lendemain, ni à jeter sur les autres un ridicule qui les exposait à jouer un jour le rôle de ces m
utre. Ne serait-il pas possible d’ailleurs que les femmes eussent des ridicules particuliers, et que le Théâtre trouvât sa plus g
n devait faire. Il conçut qu’il aurait plus d’avantage à combattre le ridicule qu’à s’attaquer au vice. C’est que le ridicule es
vantage à combattre le ridicule qu’à s’attaquer au vice. C’est que le ridicule est une forme extérieure qu’il est possible d’ané
sentiment. Veut-il proscrire le vice ? Il a dans ses mains l’arme du ridicule , arme terrible, avec laquelle Pascal a combattu u
es maladies de son siècle ; prévoir les effets de la destruction d’un ridicule  : tels sont dans tous les temps les devoirs d’un
e d’Alceste sur tous les autres personnages, que la vertu, malgré les ridicules où son austérité l’expose, éclipse tout ce qui l’
sesse, l’ingratitude qui l’accompagnent ; l’imbécillité, la crédulité ridicule de ceux qu’un Tartuffe a séduits, leur penchant à
une ligne nette et précise entre le vice et la vertu, la raison et le ridicule , est le grand mérite de Molière. Quelle connaissa
e Comique où l’on admet des intrigues de valets, des personnages d’un ridicule outré, lui donnait des ressources dont l’Auteur d
et jamais dans la bonne compagnie, où chacun laisse deviner tous ses ridicules avant que de convenir d’un seul. Aussi est-ce le
dessein ; personnages de convention parmi ses successeurs, et dont le ridicule forcé ne peignant rien, ne corrige personne. Poin
s conditions entières, qui autrefois payaient fidèlement un tribut de ridicules à la Scène, sont parvenues à se soustraire à la j
e signalement au Public, et qui sont cachés sous une autre forme. Les ridicules même qu’il a détruits n’en auraient-ils pas produ
maine ; gardons-nous d’en conclure qu’on ne doive point combattre les ridicules . L’intervalle qui sépare la destruction des uns e
us que nous avons fait de la société et de la philosophie, le mélange ridicule des conditions, cette jeunesse qui a perdu toute
ns des Romans agréables et dans des contes charmants, seront toujours ridicules en pure perte pour le Théâtre ? Rendons-nous plus
uvoir rire un jour à nos dépens. Après une déroute aussi complète des ridicules qu’on la vit au temps de Molière, peut-être avaie
3 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVIII » pp. 305-318
me de Montespan braver le scandale, imagina d’infliger un surcroît de ridicule aux femmes dont les mœurs chastes et l’esprit dél
’il avait si joyeusement travestis en 1669, sous le nom de Précieuses ridicules . La pièce des Femmes savantes, jouée pour la prem
ue le poète voulait attaquer sous le nom de Femmes savantes. Mais le ridicule d’étaler de la science ne pouvait être assez géné
l a fait dire, en prose, avec une trivialité exagérée, aux Précieuses ridicules , en 1669. Il les rétablit aussi dans l’horreur co
sa philosophie. Les Femmes savantes, ai-je dit, sont Les Précieuses ridicules reproduites avec un ridicule de plus, celui de la
avantes, ai-je dit, sont Les Précieuses ridicules reproduites avec un ridicule de plus, celui de la science supposée par le poèt
égradation des femmes savantes sauvait Molière du danger d’essayer le ridicule contre des personnages sur lesquels le ridicule n
u danger d’essayer le ridicule contre des personnages sur lesquels le ridicule ne mordait point, et du danger des inimitiés puis
l’influence du théâtre même, elle cessait d’exister dans le monde. Le ridicule des précieuses était usé et ne se rajeunissait pa
e de l’art, que dans la pièce dont nous parlons, « Molière attaque un ridicule qui semblait peu propre à réjouir ni la cour, ni
e qui semblait peu propre à réjouir ni la cour, ni le peuple à qui ce ridicule paraissait être également étranger, et qu’elle fu
es sociétés graves, de mœurs honnêtes, d’occupations nobles, à rendre ridicules les censeurs de ses désordres ; et c’est ce que M
e ; ils ont pris sur eux d’appliquer des noms propres aux personnages ridicules , même odieux des Femmes savantes. Il est fort pro
4 (1836) Une étude sur Molière. Alceste et Célimène (La Revue de Bordeaux et Gironde unies) pp. 65-76
leau il veut encadrer et mettre en saillie, non seulement les marquis ridicules , les grands seigneurs qui visent au bel esprit, l
e me fis à moi-même des reproches sur une délicatesse qui me semblait ridicule et j’attribuai à son humeur ce qui était un effet
re caractéristique que la nature choisie. Ses héros ont des tics, des ridicules  ; il crée un beau visage, mais il y place une ver
que le misantrope ? Qu’on en juge. L’imperfection d’Alceste, c’est le ridicule  ; l’imperfection de Célimène, c’est presque le vi
du misantrope n’est pas assez soutenu ; 2° Molière a rendu la vertu ridicule dans la personne d’Alceste. Est-il vrai que le mi
et dans les salons de Mesdames d’Houdetot ou d’Épinai, était-il moins ridicule qu’Alceste aux pieds de Célimène ? Ceci nous mène
ntrope : « Ce caractère si vertueux, dit Rousseau, est présenté comme ridicule . Il l’est, en effet, à certains égards, et ce qui
Philinte est le sage de la pièce…»Sans doute l’auteur a rendu Alceste ridicule , et il le devait sous peine de n’en faire qu’une
il doit passer par le lit de Procuste ; car les géans sont tout aussi ridicules que les nains. Le rire des salons, cette arme déf
est point le biais que prend Alceste, c’est sa franchise même qui est ridicule  ; dire la vérité quand il est de bon ton de menti
u monde ? Non. — Eh bien la question est résolue : en rendant Alceste ridicule , et nécessairement ridicule, Molière n’avilit pas
question est résolue : en rendant Alceste ridicule, et nécessairement ridicule , Molière n’avilit pas la vertu, mais il fait le p
5 (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436
a malignité de ceux qui s’en moquent. Quel tort fait à la médecine la ridicule infatuation d’un vieillard qui se croit malade, c
nsée de l’impartialité, est autorisée à ne montrer jamais que le côté ridicule des opinions ou des caractères. Il faut ajouter à
, dit-il, une comédie des médecins de la cour, où ils sont traités de ridicules devant le roi qui en a bien ri. On y met en premi
ière joua d’abord sous le masque le rôle de Mascarille des Précieuses ridicules . Mais il est peu probable qu’il ait employé ce mo
à la personne même de quatre médecins en crédit, dont il tournait en ridicule la doctrine et le langage. C’était déjà bien asse
s deux scènes renferment tout ce qu’on peut étaler de faiblesse et de ridicule en fait de conseils, soit qu’on en demande, soit
qu’elle est malade : mais il s’aime encore plus lui-même ; il trouve ridicule de se priver d’une partie de ses biens et des soi
s de quatre années, l’observateur, le peintre fidèle des vices et des ridicules de la société n’avait, pour ainsi dire, rien fait
es en termes qui ne permettent pas de douter de son mépris pour cette ridicule production, ni, par conséquent, de s’étonner de l
ouvaient une seule chose, c’est qu’il existait dans le monde des gens ridicules de la même manière et au même degré que les perso
plus ou moins adroit d’un homme du monde, qui ne veut pas accepter un ridicule public, et refuse de se reconnaître dans un préte
te et lui : Ne voyez-vous pas, mon cher duc, lui répondit-il, que le ridicule du poète de qualité vous désigne encore mieux ? L
que Molière, en créant ce personnage, avait voulu tourner la vertu en ridicule  : accusation fausse et presque calomnieuse que to
dessein ni le pouvoir de dégrader, en les associant aux excès et aux ridicules qui compatissent avec elles. Alceste est rempli d
voulant ouvrir un champ vaste et fertile à la satire des vices et des ridicules , élargit, pour ainsi dire, la scène jusque-là res
es de sa colère, Célimène, vicieuse et médisante, fronde gaiement les ridicules qui sont seuls à la portée de sa malignité. Ainsi
itable comédie ; on y aperçoit de légères esquisses de caractères, de ridicules et de mœurs réelles. Ici, nulle intention morale,
et leur langage est simplement déterminé par l’action même. Quant au ridicule , il n’est pas, il ne peut pas être, d’après ce qu
aractère et de la situation, de la passion et de l’intérêt ; c’est un ridicule de mots, un ridicule exagéré et presque imaginair
uation, de la passion et de l’intérêt ; c’est un ridicule de mots, un ridicule exagéré et presque imaginaire, tel qu’il convient
lière, dans la farce du Fagotier, ne se soit proposé de peindre aucun ridicule de caractère et de profession, on ne peut s’empêc
cette caricature, une sorte de ressemblance grossière qui fait que le ridicule résultant de l’imitation se partage entre le copi
6 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE V. L’Éducation des Femmes. » pp. 83-102
précieuses. Inutile de définir ce mot aux spectateurs des Précieuses ridicules et des Femmes savantes : grâce à Molière, ils sav
ient à leur place ; « et là, en 1659, on applaudissait aux Précieuses ridicules , par lesquelles l’illustre hôtel ne se sentait pa
aient pas de quoi l’être de la bonne manière le devinrent d’une façon ridicule . Elles crurent remplacer l’esprit par l’affectati
beau miroir, où les femmes furent forcées de contempler leurs propres ridicules et d’en rire jusqu’aux larmes ! Quelle excellente
chevée qu’elle n’étoit ; l’approche de l’air de la cour a donné à son ridicule de nouveaux agréments, et sa sottise tous les jou
’astrolabe et le bistouri301. C’est alors que Molière frappa tous ces ridicules réunis dans une comédie qui est le développement
de toutes les autres sur le même sujet. Après avoir jour la précieuse ridicule , il osa jouer la vraie précieuse 302. Puis, à côt
s femmes du bon vieux temps 310 ; non content de mettre en action les ridicules d’une académie précieuse pendant un acte entier q
aient. Gomme il s’est moqué des femmes à toilette dans les Précieuses ridicules 319 et dans la Comtesse d’Escarbagnas 320, et com
gloire. Mais son vaste génie ne s’est pas borné à faire justice d’un ridicule éphémère comme tous ceux de la mode. Il a fait po
osée à la personne et à l’âme ? 281. Voir la Préface des Précieuses ridicules . 282. A. Constantin, Dictionnaire de biographie
s gentilhomme, act. V, entrée I. 285. 1659. 286.   Les Précieuses ridicules , sc. III, IV, V. Voir D. Nisard, Histoire de la L
té Paris, il s’est aussi répandu dans les provinces. » Les Précieuses ridicules , sc. I. 294. La Comtesse d’Escarbagnas(1671), s
. VI. 302. Les Femmes savantes (1672). Si Bélise est une précieuse ridicule , Philaminte et Armande sont de vraies précieuses.
é plus rudement par le gros bon sens de Gorgibus, dans les Précieuses ridicules  : « Madelon : La belle galanterie queia leur ! Qu
d., act. III, sc. V. 318. Id., act. V, sc. I. 319. Les Précieuses ridicules , sc. III, IV, V, VII. 320. La Comtesse d’Escarb
7 (1852) Molière, élève de Gassendi (Revue du Lyonnais) pp. 370-382
er et à réhabiliter la doctrine d’Épicure, il a combattu et tourné en ridicule les péripatéticiens de l’école, il a défendu la l
it rire à la fois aux dépens d’Aristote et de Descartes. Il couvre de ridicule ces péripatéticiens fanatiques qui appelaient à g
les distinctions subtiles de la scolastique voilà ce qu’il tourne en ridicule dans le personnage de Pancrace du Mariage forcé.
re, avant l’arrêt burlesque de Boileau et de Bernier, retenait par le ridicule les théologiens et les péripatéticiens qui sollic
leur imagination ils supposaient dans tel ou tel corps, ainsi, par le ridicule , Molière vient-il en aide non seulement à Gassend
vaient lutté Gassendi et Descartes. En médecine surtout, il tourne en ridicule les ignorants et superstitieux adorateurs des anc
le spiritualisme de Descartes. Il avait attaqué, dans les Précieuses ridicules , la prétention au bel air et aux belles manières,
la prétention à la science et à la philosophie. Depuis les Précieuses ridicules , en 1659, jusqu’aux Femmes savantes, en 1672, le
s son Voyage du monde de Descartes, le P. Daniel tourne cette mode en ridicule , en faisant dire par Aristote à Descartes, que la
eau, et je ne dirai pas, comme lui, qu’après avoir joué tant d’autres ridicules , Molière a voulu jouer dans cette pièce celui que
voulu jouer dans cette pièce celui que le monde pardonne le moins, le ridicule de la vertu. Ce n’est pas la vertu, mais les trav
e ce qui est digne de risée. Cependant s’il ne tourne pas la vertu en ridicule , il lui oppose souvent, en lui donnant l’avantage
Molière ne lui donne-t-il jamais raison que contre les travers et les ridicules réels d’Alceste ? J’accorde qu’Alceste est un peu
8 (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464
Notice historique et littéraire sur Les Précieuses ridicules La comédie des Précieuses ridicules ne fut p
ittéraire sur Les Précieuses ridicules La comédie des Précieuses ridicules ne fut point jouée d‘abord en province, comme Vol
giana. « J’étais, dit-il, à la première représentation des Précieuses ridicules . Mademoiselle de Rambouillet y était, madame de G
vérité qui venait le désabuser. Le triomphe obtenu par Molière sur le ridicule qu’il avait attaqué, n’a rien de plus glorieux, à
des bienfaits pour la société, si ses sorties contre les vices et les ridicules avaient toujours un résultat aussi prompt et auss
er plus sûrement encore, il traduisit en méchants vers ses Précieuses ridicules . Si Molière avait eu recours à quelque ouvrage po
ne, sous le titre d’Académie des dames, deux ans après Les Précieuses ridicules . Il est certain que les deux comédies ont une gra
, introduit auprès d’elle son valet travesti en marquis magnifique et ridicule , dont les galanteries sont beaucoup mieux accueil
les miroirs fidèles qui devaient répéter l’image des êtres pervers ou ridicules dont il était environné. Son début en ce genre pa
ire une distinction entre les précieuses véritables et les précieuses ridicules , et mettre toutes les sottises de l’hôtel de Ramb
re est dessiné absolument sur le même modèle que celui des Précieuses ridicules  ; c’est, pour dire vrai, le même personnage dans
œuvres, publiée par Vinot et La Grange. L’accueil fait aux Précieuses ridicules et au Cocu imaginaire, avait soulevé contre Moliè
ons que les imperfections des rois et des héros ne prêtent en rien au ridicule , et que les passions des personnages privés ne pu
ersonnage, fût-il du rang le plus élevé, produira cette impression de ridicule qui est le but particulier de la comédie. Il n’y
ni l’autre. Sa jalousie n’est ni tout à fait terrible, ni tout à fait ridicule  ; on ne peut ni plaindre assez les maux qu’il res
amoureux et jaloux. Nous avons vu que Molière, depuis Les Précieuses ridicules , premier essai, parmi nous, de la véritable coméd
dut pas se reconnaître plus qu’un autre dans le portrait du chasseur ridicule  ; et si quelque chose était propre à éloigner de
musé un moment la malignité contemporaine par la peinture de quelques ridicules fugitifs, sont tombés dans le plus profond oubli.
s plaisirs magnifiques6. Si j’avais besoin de prouver à quel excès de ridicule un critique peut se laisser entraîner par la mani
qu’il eût à démentir un peu plus sérieusement cette opinion fausse et ridicule , s’il ne voulait que Molière lui-même entreprît d
9 (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492
eules quelques nouvelles bien surannées ou quelques tracasseries bien ridicules . Un voyage à Paris était une plus grande affaire
d’exciter, de presser votre manie, pour en bien faire sortir tout le ridicule , et le livrer ensuite à la risée universelle. C’e
qui sont groupés autour de lui, uniquement pour mettre en action son ridicule , ou pour lui donner du relief. Est-il un contrast
ut nier qu’au moins cette profession ne soit indirectement tournée en ridicule dans le personnage d’un receveur des tailles, vic
Vous n’avez point affaire à un abbé, je vous en avertis . Partout les ridicules se sont affaiblis, ou du moins ils n’ont plus cet
’un coup dont il semblait qu’elles ne dussent pas se relever. Mais un ridicule est bien vivace, quand il a pour racine l’amour-p
celles-ci une espèce particulière qu’il avait appelée les précieuses ridicules , comme si cette qualification n’eût pas dû appart
vantes. Une simple observation suffit pour prouver que Les Précieuses ridicules et Les Femmes savantes, ces deux ouvrages dont, e
lise montrent, sous des formes un peu moins vulgaires, tous les mêmes ridicules que Cathos et Madelon, savoir, leur prétention au
dain pour les autres, leur engouement, enfin, pour un bel esprit fort ridicule , qui se trouve être au dénouement un faquin fort
ien . Ni Clitandre, ni Henriette ne sont indiqués dans Les Précieuses ridicules  ; mais ils le sont l’un et l’autre dans La Critiq
rdé à montrer ses Femmes savantes sur le théâtre, que pour laisser au ridicule qu’il peignait le temps de s’affaiblir, et à quel
en propre original, quand il récite complaisamment ces fameux vers si ridicules , quand, après avoir comblé de louanges impertinen
este. Molière, occupé des Femmes savantes, et ayant besoin d’un poète ridicule pour mettre en jeu le mauvais goût et le fol enth
ne mort véritable. S’apercevant qu’on s’éloignait de lui, comme si le ridicule dont il était frappé était quelque chose de conta
autement le parti du poète calomnié ou méconnu, depuis Les Précieuses ridicules à la représentation desquelles il eut le courage
tout le danger qui menace les personnages est le projet d’un mariage ridicule , opposé à celui d’un hymen bien assorti. La pédan
héâtral plus que la vérité… Armande et Philaminte sont des êtres très ridicules , j’en conviens, et qui méritent qu’on en fasse ju
ge raisonnable ; il est un personnage comique, passionné, opposant un ridicule à un ridicule, un excès à un excès. Ce n’est assu
 ; il est un personnage comique, passionné, opposant un ridicule à un ridicule , un excès à un excès. Ce n’est assurément pas, en
la venger, pour la louer en même temps, il affronta courageusement le ridicule d’enseigner à Molière comment il aurait dû s’y pr
s de sa mère, afin que Clitandre lui reste ou lui revienne ; c’est le ridicule et odieux Trissotin, qui, ne voyant que la dot, é
le savoir ; il n’en hait que la charlatanerie, l’apparence fausse et ridicule . Cette différence de conduite et de sentiments, d
le jeu des caractères. Trois femmes sont affectées exactement du même ridicule . Combien la monotonie qui pourrait en résulter es
vanche, les Trissotins fourmillent, et ils sont, pour le moins, aussi ridicules que leur illustre ancêtre, Trissotin premier du n
d’un tableau destiné plutôt à corriger les esprits par la peinture du ridicule , qu’à révolter les âmes par le spectacle de la pe
nouement obligé de la plupart de nos comédies. Rarement leur rôle est ridicule  ; plus rarement il est vil et odieux. Cependant,
particulièrement d’un poète comique sur la médecine. Les docteurs si ridicules de l’Amour médecin et de Pourceaugnac, la parodie
, je ne vois point de plus plaisante momerie, je ne vois rien de plus ridicule qu’un homme qui veut se mêler d’en guérir un autr
degrés à regarder la médecine comme une science fausse, dangereuse et ridicule . Cette espèce d’incrédulité n’est pas ordinaireme
èle éclairé, consciencieux et désintéressé. Il fit bien de tourner en ridicule l’infatuation d’Argan pour Purgon, comme celle d’
n droit et du bon sens, se moquant librement d’Argan, parce qu’il est ridicule et qu’elle lui est nécessaire, opposée par droitu
e Purgon et de Fleurant, personnages si plaisamment et si diversement ridicules  ? Molière, qui n’a pas mis moins de neuf médecins
t, et non pas un vice de l’organisation ; elle prête d’autant plus au ridicule , qu’elle contraste plus avec la force de corps qu
point fait de satire, etc. C’est pour se venger de cette accusation ridicule , que Boileau la répète en ces termes : Mais lui,
10 (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723
eur, le Glorieux, &c. Il faut de plus observer qu’il y a certains ridicules attachés à un climat, à un tems, qui dans d’autre
utres tems ne formeroient plus un caractere. Tels sont les Précieuses Ridicules , & les Femmes Savantes de Moliere, qui n’ont
on doit, dans le comique, charger les caracteres pour les rendre plus ridicules . D’un côté il est certain qu’un auteur ne doit ja
té il n’est pas moins évident que dans une comédie on doit peindre le ridicule , & même fortement : or il semble qu’on n’y sa
ndus, sont aiguisés par la surprise. De cette disposition à saisir le ridicule , la comédie tire sa force & ses moyens. Il eû
figure. Enfin le vice n’appartient à la comédie, qu’autant qu’il est ridicule & méprisable. Dès que le vice est odieux, il
quoi il renchérit sur ses modeles. Moliere tire d’un sot l’aveu de ce ridicule pour le mieux faire appercevoir dans ceux qui ont
c’est-à-dire des personnages connus & nommés, dont on imitoit les ridicules & les vices : telle fut la comédie ancienne.
Bolonnois, un Vénitien, un Napolitain, un Bergamasque, chacun avec le ridicule dominant de sa patrie. Ce mêlange bisarre ne pouv
e, de peur de se plier au caractere d’autrui. Là ce ne sont point des ridicules courans ; ce sont des singularités personnelles,
bonne plaisanterie ! quelle imitation des mœurs ! & quel fléau du ridicule  ! mais quel homme on auroit pû faire de ces deux
û faire de ces deux comiques ! La difficulté de saisir comme eux les ridicules & les vices, a fait dire qu’il n’étoit plus p
que l’hypocrisie de la dévotion ? le misantrope par air est-il moins ridicule que le misantrope par principes ? le fat modeste,
seroit dans l’ordre, si on pouvoit réduire ceux qui sont nés vicieux, ridicules , ou méchans, à ne l’être qu’au-dedans d’eux-mêmes
ue se propose la comédie ; & le théatre est pour le vice & le ridicule , ce que sont pour le crime les tribunaux où il es
p; la Fête-Dieu d’Aix en Provence en est encore de nos jours un reste ridicule . Alain Chartier, dans son histoire de Charles VII
. Le comique né d’une dévotion ignorante, passa dans une bouffonnerie ridicule  ; ensuite tomba dans une licence grossiere, &
exciter à la vertu, d’inspirer l’horreur du vice, & d’exposer les ridicules  : ceux qui l’occupent sont les organes des premie
s s’en appercevoir, de ses mœurs avec les mœurs qu’on voit tourner en ridicule , & suppose entre le spectateur & le perso
entané. Il est borné pour les lieux & pour les tems, au cercle du ridicule qu’il attaque ; mais il n’en est souvent que plus
en est souvent que plus loüable, attendu que c’est lui qui empêche le ridicule de se perpétuer & de se répandre, en détruisa
urtant raison de s’écrier à la premiere représentation des précieuses ridicules  : courage Moliere, voilà le bon comique. Observon
d, que par la forme. Les vices des grands sont moins grossiers, leurs ridicules moins choquans ; ils sont même, pour la plûpart,
. On s’amuse à recopier le petit maître sur lequel tous les traits du ridicule sont épuisés, & dont la peinture n’est plus q
est propre, & dont un auteur est d’abord effrayé. La plûpart des ridicules des grands sont si bien composés, qu’ils sont à p
traite de grossier tout ce qui n’a pas l’air du beau monde. C’est un ridicule de plus, qui ne doit pas empêcher un auteur de pe
s le Bourgeois gentilhomme, la grossiereté de Nicole jette un nouveau ridicule sur les prétentions impertinentes & l’éducati
rt dramat.) la tragédie imite le beau, le grand ; la comédie imite le ridicule . De-là vient la distinction de poëtes tragiques &
tournure d’esprit qui fait le comique, qui jette un certain vernis de ridicule sur les choses ; talent qu’Aristophane possédoit
e en soi avec beaucoup de finesse, un peu de malignité. Savoir rendre ridicules les hommes, est un talent voisin de celui de les
en cinq actes, qu’il représenta à Lyon en 1653 ; mais ses Précieuses ridicules commencerent sa gloire. Il alla jouer cette piece
cour & la ville, la nature & les moeurs, les vices & les ridicules , avec toutes les graces de Térence, le comique d’
tes les conditions. Il joue la cour, le peuple & la noblesse, les ridicules & les vices sans que personne ait un juste dr
isanthrope, le Tartuffe, les Femmes savantes, l’Avare, les Précieuses ridicules & le Bourgeois gentilhomme, sont autant de pi
11 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLII. De l’art d’épuiser un Sujet, un Caractere. » pp. 493-503
, un Caractere. Bien des gens disent que, pour peindre un vice, un ridicule , un travers, il faut suivre un homme qui en soit
ont différentes façons de voir. Il est reçu qu’un seul homme, quelque ridicule , quelque vicieux qu’il soit, ne peut réunir sur l
ue vicieux qu’il soit, ne peut réunir sur lui seul tous les traits du ridicule ou du vice qui le caractérise. Si vous vous conte
-fait différent, & qu’il en est ainsi des vices, des travers, des ridicules , de la vertu même des hommes, si l’on veut. Tout
ion, a très bien vu les nuances différentes que chaque vice ou chaque ridicule a, selon l’état du personnage. Son Don Garcie de
coups de bâton à sa maîtresse, ils seroient tous on ne peut pas plus ridicules . « Sans doute, me dira-t-on. Mais quel Auteur est
e l’âge comme des conditions : la même passion, le même vice, le même ridicule agissent plus ou moins sur un homme, selon qu’il
n Auteur devoit donner à son héros l’âge où sa passion, son vice, son ridicule ont ordinairement le plus de force ; mais ne pour
ns plusieurs pieces suivies l’histoire d’une passion, d’un vice, d’un ridicule , &c. La chose n’est pas sans exemple. Corneil
que très mal à propos : mais M. Piron n’a pas eu dessein de la rendre ridicule , & de corriger par-là ceux qui lui ressemblen
12 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64
toutes choses, à fuir, après les vices, les défauts, les travers, les ridicules même, et toutes les misères adhérentes à l’humani
linte, la fatuité d’Oronte, y sont exposés sous leur vrai jour, et le ridicule dans lequel tombe Alceste, par son exagération qu
ux qui ne voulaient voir dans cet intéressant tableau qu’un vernis de ridicule appliqué, pour l’amoindrir, à un homme irréprocha
foué la vertu, à moins qu’ils n’eussent eux-mêmes pour vertus que les ridicules d’Alceste. La vertu d’Alceste est intacte et resp
te est intacte et respectée au milieu de tout le rire soulevé par ses ridicules  ; et moi-même’, simple et faible spectateur, l’au
igner contre la vénalité de la justice ; mais il a tort et il devient ridicule , quand il en vient à vouloir perdre sa cause pour
éroïques même143, deviennent une faute véritable quand, pour tous les ridicules , tous les vices qu’il voit autour de lui, il conç
tant qu’elle ne fait pas clairement le mal. Nul n’échappe au fléau du ridicule 162 dont s’est armé Molière, ni le duelliste163,
une verve sans pareille, en montrant combien deviennent maniaques et ridicules ceux qui, même dans leurs divertissements, se lai
ière et de Boileau était plus utile quand elle proscrivait, de par le ridicule et le bon sens, tout ouvrage Où la droite raison
217 ; qu’il songe même à la façon de s’habiller, sans être négligé ni ridicule , mais aussi sans outrer la mode218 ; qu’avec une
ritable homme de bien ; l’autre, que l’auteur lui donne un personnage ridicule . C’en est assez ce me semble pour rendre Molière
e, 1819. 155. Le Misanthrope, act. II, sc. V. 156. Les Précieuses ridicules , les Fâcheux, la Critique de l’École des Femmes,
esprit. 163. Voir plus haut, chap. II, p. 39. 164. Les Précieuses ridicules , sc. X. 165. Les Fâcheux, act. I, sc. V. 166.
II ; act. III, sc. I, II, V ; act. IV, sc. III. 182. Les Précieuses ridicules , sc. X, Mascarille; les Fâcheux, act. I, sc. V, L
ormellement que « ce n’était point les médecins qu’il jouait, mais le ridicule de la médecine, » ce qui était juste alors. (Le M
13 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre premier. » pp. 5-11
semblait l’hôtel de Rambouillet, se trouvèrent des copies chargées et ridicules qui présentaient des affectations mensongères et
les donnèrent l’essor à leurs prétentions et entrèrent dans tout leur ridicule . Il était naturel que l’effronterie des mœurs gén
licatesse et l’affectation ; la licence confondit tout et rendit tout ridicule . Molière vint : le talent du poète comique suppos
oète comique suppose une vive sympathie avec le sentiment général des ridicules , sans exclure, sans doute, l’appréciation du fond
Rambouillet, dissoute depuis près de quinze ans, quand Les Précieuses ridicules ont paru. Les écrivains qui accréditent cette err
t, s’il a purgé la langue et les mœurs des affectations hypocrites et ridicules des Peckes, d’un autre côté les femmes illustres,
che, qui n’avait rien d’opposé, l’une étant de purger la société d’un ridicule , l’autre d’y introduire un mérite nouveau ; cette
14 (1801) Moliérana « Vie de Molière »
ée. Il joua devant lui l’Étourdi, le Dépit Amoureux et les Précieuses Ridicules . Molière avait alors 34 ans. Après avoir couru q
uya dans son domestique les dégoûts, les amertumes et quelquefois les ridicules qu’il avait si souvent joués sur le théâtre. La d
que, et des traits également ingénieux et plaisants. Les Précieuses Ridicules , comédie en un acte et en prose, représentée sur
Molière ; on y trouve une critique fine et délicate des mœurs et des ridicules de son temps. Sganarelle 125, ou le Cocu Imag
e, représentée sur le même théâtre, le 22 septembre de la même année. Ridicule jeté à pleines mains sur les médecins. Peu d’intr
ique plus propre à divertir qu’à instruire, quoiqu’il y ait plusieurs ridicules exposés fortement. Fête de Versailles, an 1668.
Palais royal, le 29 novembre de la même année.133 Peinture fidèle du ridicule commun à tous les hommes, dans tous les états. De
prose, représentée sur le même théâtre, le 24 mai 1671. Dans le sac ridicule où Scapin s’enveloppe, je ne reconnais plus l’aut
r le même théâtre, le 8 juillet de la même année. Peinture simple des ridicules qui étaient alors répandus dans la province, d’où
e qu’il eut sur le théâtre avec quelques comédiens, développa tout le ridicule du plus épais provincial. Le contemplateur Molièr
15 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE X. Du Père, de la Famille, de l’Etat. » pp. 193-216
ais mis sur son théâtre l’exemple d’une famille qui ne fût odieuse ou ridicule . Sans doute, il a fait voir çà et là un père indu
par la loi et l’usage, les uns bons, les autres méchants, la plupart ridicules , sans qu’ils aient les uns ni les antres aucun se
issance. Quoi ! toujours mettre en scène des chefs de famille fous et ridicules , qui font une guerre haineuse aux désirs naturels
u qui, s’il a quelques qualités, ne les gâte par des défauts toujours ridicules , souvent honteux ? Ne sont-ils pas tous entêtés j
s pères un jour ? Toutes leurs qualités seront-elles donc changées en ridicules ou en vices par les années ? Cléonte et Clitandre
ormelle, peut-être serait-elle moins démoralisatrice ; mais grâce aux ridicules d’avarice, d’égoïsme, de routine, d’abus d’autori
e ! Les autres, Mme Jourdain 697, Philaminte 698, Béline 699, sont si ridicules ou si égoïstes, qu’il n’y a pas moyen que leurs f
sser après eux quelque reconnaissance et quelque estime. Malgré leurs ridicules et leurs sévérités, ils sont, par les entrailles
ent la liberté. On objectera en vain que, du tableau de tant de pères ridicules et coupables, résulte un enseignement négatif, et
théâtre comique. Il y en a partout, des marquis. Dans les Précieuses ridicules , ce sont deux valets qui laissent la livrée pour
me, dans toutes nos pièces de maintenant, il faut toujours un marquis ridicule qui divertisse la compagnie737. » Cette satire
. 671. La Jalousie du Barbouillé, le Médecin volant, les Précieuses ridicules , le Cocu imaginaire. 672. L’Etourdi. 673. L
s, les maris, les vieillards que Molière raille gaiement, ne sont pas ridicules par leur caractère de père, de mari et de vieilla
ndu, act. I, sc. V. 720. Id., act. I, sc. IV. 721. Les Précieuses ridicules , sc. VIII, X, XII. Molière, qui jouait Mascarille
Précieuses (Paris, 1660), cité par Aimé Martin. 722. Les Précieuses ridicules , sc. XIV, XVI. 723. Id., sc. VIII 724. Le Fes
16 (1910) Rousseau contre Molière
t, un fort honnête homme que Molière a voulu peindre et a peint comme ridicule  ; et enfin il a reproché à Molière d’avoir présen
; que, parce qu’Alceste a été conçu ainsi, il plaît encore malgré les ridicules que Molière lui a donnés ; que le spectateur l’es
l’École des femmes, « il n’est pas incompatible qu’une personne soit ridicule en de certaines choses et honnête en d’autres »,
limène a noté ce trait, — mêlée de vanité et prêtera assez souvent au ridicule . Mais pourquoi Molière a-t-il conçu ainsi son Al
s parle Rousseau ? Des moyens que prendra Molière pour rendre Alceste ridicule quelquefois. Ces moyens doivent être assortis à s
s à son caractère. Eh bien, ne le sont-ils pas ? Molière rend Alceste ridicule par « sa passion » qui est l’orgueil, laquelle le
on et il continue en disant : « Sans quoi [si les moyens de le rendre ridicule ne sont pas assortis à son caractère] c’est subst
de son « caractère âpre et dur », tous les traits par où il se montre ridicule sont faux. Par exemple, il a des colères qui sont
ontinuer à dire à Oronte, et de plus en plus fort, qu’il est un poète ridicule . Alceste n’a donc jamais été plus sincère et plus
hose étrange, Rousseau croit inventé par Molière, pour rendre Alceste ridicule , ce que Molière invente pour qu’il ne le soit pas
 : « Voilà tout simplement un grossier personnage » et Alceste serait ridicule et antipathique. Par les « je ne dis pas cela » e
orte que les ménagements que prend Molière pour tenir Alceste loin du ridicule sont ce que Rousseau prend pour des adresses à le
à des « vices du temps » qu’il espère corriger ; il fustige un poète ridicule qui l’assomme et il fait son procès au méchant go
, Et qu’un si grand courroux contre les mœurs du temps Vous tourne en ridicule auprès de bien des gens. Alceste dit à Philinte 
est un misanthrope qui commence. Dans certaines maisons, il est déjà ridicule comme grondeur et loup garou ; dans d’autres, il
véritable homme de bien, l’autre que l’auteur lui donne un personnage ridicule . C’en est assez pour rendre Molière inexcusable. 
it quelquefois son caractère ; c’est au contraire pour le rendre plus ridicule . Une autre raison l’y oblige encore, c’est que le
ne feraient plus d’effet. L’intérêt de l’auteur est bien de le rendre ridicule , mais non pas fou, et c’est ce qu’il paraîtrait a
tout à fait sage. » Si l’intérêt de l’auteur était de rendre Alceste ridicule , Molière aurait bien mal pris ses intérêts propre
intérêts propres, car je crois avoir montré qu’Alceste est aussi peu ridicule que possible et qu’il n’a que les légers travers
m’en mêler. Alceste, en bonne foi, N’est-il donc pas étrange, et même ridicule , Jusques à cet excès de pousser le scrupule ? Et
e, c’est parce que dans cette pièce, « après avoir joué tant d’autres ridicules , il lui restait à jouer celui que le monde pardon
ules, il lui restait à jouer celui que le monde pardonne le moins, le ridicule de la vertu, et c’est ce qu’il a fait dans le Mis
le. Il est très vrai que le travers de M. Jourdain est une chose fort ridicule , mais beaucoup plus pardonnable que le métier d’é
des bourgeois gentilshommes. Sommes-nous blâmables ? Sommes-nous meme ridicules  ? A peine. Or est-ce que M. Jourdain fait autre c
nez un homme, il y en a beaucoup comme cela, qui n ait pas le sens du ridicule , lequel est une nuance, qui ne voie les choses qu
uffe, par exemple, c’est très net : du moment que c’est Orgon qui est ridicule , c’est Cléante qui est l’honnête homme ; dans le
s le Misanthrope, où c’est moins net, si le spectateur trouve Alceste ridicule , l’honnête homme sera pour lui Philinte, et s’il
este ridicule, l’honnête homme sera pour lui Philinte, et s’il trouve ridicule Philinte, dont, par la bouche d’Alceste, Molière
du tout, et l’auteur peut nous donner une pièce où il n’y ait que des ridicules et des blâmables à différents degrés. Cela lui es
pièce qui ne soulève aucune grande question, et I’on trouverait assez ridicule qu’il y eût un honnête homme dans les comédies de
r celui qui imagine des tromperies si épaisses, et plus le trompé est ridicule , plus le trompeur est méprisé. Il ne faut pas con
vices les uns contre les autres pour en faire jaillir des flambées de ridicule et il est content de son œuvre. On doit comprendr
pardonnables, et n’attaque jamais les vices, qu’il censure les hommes ridicules et non jamais les criminels. Or, cette fois, Moli
es manières. Il l’a fait atroce, il l’a fait libidineux et il la fait ridicule , sachant très bien, comme il l’a dit, « qu’on veu
l’a dit, « qu’on veut bien être méchant ; mais qu’on ne veut pas être ridicule . » Il lui a donné des défauts, non pas opposés, p
lératesse : Vous épousez ma fille et convoitez ma femme ! Et il est ridicule et un peu bête parmi tout cela. Il s’occupe des l
qu’il joue. Mais quoi ? Il faut qu’il ait tous les vices et tous les ridicules encore s’il se peut. Il le faut pour qu’à les pei
ue au pilori un criminel, bafoue aussi un honnête homme. Il tourne en ridicule Orgon qui, sauf son faible pour Tartuffe, est le
honnête homme du monde, et même un très bon citoyen, Il le tourne en ridicule autant que Tartuffe, semblant vouloir, on le dira
lus, rend le premier sympathique, « le fait aimer » et rend le second ridicule  ; mais je dis qu’il les met en parfaite égalité d
attire sur soi la risée ; si Tartuffe est plus odieux, Orgon est plus ridicule . Or c’est Molière lui-même, si fin connaisseur en
même qui dit : « On veut bien être méchant ; mais on ne veut pas être ridicule . » Qui sait même, sans rien exagérer, si aux yeux
 aimer ». Il serait malaisé de présenter un trompeur plus sot ni plus ridicule . On peut s’étonner même que, sinon Bélise, du moi
ur « plus grand soin de tourner la simplicité » et même « la bonté en ridicule et de mettre la ruse et le mensonge du parti pour
on vous videra à fond, tout en se moquant de vous et en vous rendant ridicule . Moi aussi, je vous prends par cette anse et j’in
ous prends par cette anse et j’intéresse votre vanité, par la peur du ridicule , à ne se point montrer. Je vous fais voir les éco
idées, se guinde à une haute spiritualité qui d’abord la rend un peu ridicule et qui ensuite fait qu’elle manque de très bons m
ommes, parfaits du reste, n’ont eu à se reprocher que quelques légers ridicules . Il laissait passer devant lui sans en être en co
ut ce qui se dit. Crois-tu qu’il ait épuisé dans ses comédies tout le ridicule des hommes ? Et, sans sortir de la cour, n’a-t-il
arrière à Paris, ne se proposait presque uniquement que des sujets de ridicule , n’avait presque uniquement en vue que des traver
très important : La comédie consiste à « entrer comme il faut dans le ridicule des hommes et à rendre agréablement sur le théâtr
pagnie. Mais de quoi les faire rire ? Des scélérats ? Ils ne sont pas ridicules . Ils ne font pas rire, ils font frissonner, ils f
n de la comédie, il le peint odieux, horrible, mais il le peint aussi ridicule (Tartuffe). Il le peint même trop ridicule, comme
le, mais il le peint aussi ridicule (Tartuffe). Il le peint même trop ridicule , comme dans l’Avare. Je dis trop, parce qu’alors
ns l’Avare. Je dis trop, parce qu’alors il lui ôte de l’odieux par le ridicule qu’il lui donne. De peur de verser dans le tragiq
ez au sérieux. Dans Don Juan seul, il a peint le vice sans mélange de ridicule ni de burlesque. Poursuivons. De ce que la comédi
ensuit que la comédie ne doit guère s’attaquer qu’aux travers, qu’aux ridicules , qu’aux défauts, sans aller plus loin : « Entrer
ux ridicules, qu’aux défauts, sans aller plus loin : « Entrer dans le ridicule des hommes et rendre agréablement les défauts de
sont mêlés aux intérêts publics, peindra les mœurs, toutes les mœurs, ridicules ou odieuses, comiques ou tragiques, des bourgeois
ce qu’on a reproché le plus à Molière, à savoir de s’être attaqué aux ridicules plutôt qu’aux criminels, en même temps qu’il est
sprit du public de tous les temps. Le peuple est intarissable sur les ridicules , il reste muet devant les crimes ; ceux-ci le fra
ire, et, tout compte fait, il n’est pas si éloigné d’avoir raison. Le ridicule , au contraire, le travers, le défaut, excite sa j
e public jouissant de la bêtise d’Orgon, s’indignant contre Tartuffe, ridicule du reste lui-même, et ne sachant pas trop, et c’e
eront-ils effrayés ? Non sans doute. Alors quoi ? C’est elle qui sera ridicule de s’attaquer à gens tellement plus forts qu’elle
et dans l’Avare, et c’est comme fatal, elle l’attaque surtout par le ridicule et par conséquent le diminue ; Turcaret, du momen
’est ce qui fait d’eux, comme dit La Bruyère, surtout les « fléaux du ridicule  ». Tel est Molière, — C’est précisément ce que je
bourgeoises, qui sont mœurs mondaines, qui sont mœurs pour n’être pas ridicule . Eh bien, nous y voilà, il a été le législateur d
Si vous pouvez, ne soyez pas affectés dans votre langage, vous seriez ridicules  ; ne soyez pas parcimonieux, vous seriez ridicule
ngage, vous seriez ridicules ; ne soyez pas parcimonieux, vous seriez ridicules  ; ne cherchez pas à sortir de votre sphère ni par
e ni par le mariage ni par vos manières d’être et d’agir, vous seriez ridicules  ; ne craignez pas incessamment d’être cocus, vous
ez ridicules ; ne craignez pas incessamment d’être cocus, vous seriez ridicules  ; ne vous droguez pas nuit et jour, vous seriez r
vous seriez ridicules ; ne vous droguez pas nuit et jour, vous seriez ridicules  ; n’outrez pas la dévotion, vous seriez ridicules
t jour, vous seriez ridicules ; n’outrez pas la dévotion, vous seriez ridicules  ; n’outrez pas les meilleures choses, même la fra
 ; n’outrez pas les meilleures choses, même la franchise, vous seriez ridicules . Qu’est-ce que cela ? ce sont les bienséances dan
raît assez raisonnable de vivre : 1° de telle sorte qu’on ne soit pas ridicule  ; 2° de telle sorte qu’on ne soit pas insupportab
ère, dont on effraie les petits enfants et les âmes simples. C’est le ridicule Arnolphe qui dit à Agnès : Gardez-vous d’imiter
ouillantes Où l’on plonge à jamais les femmes mal vivantes. C’est le ridicule Arnolphe qui dit à Agnès : Si votre âme à l’honn
difficile d’indiquer mieux que la religion est au nombre des maximes ridicules et des lois grotesques dont se sert Arnolphe pour
ux ? En sens inverse, remarquez donc qu’Orgon n’est pas le seul dévot ridicule de Tartuffe. Il y a Mme Pernelle, à laquelle, dan
comme idéal le bon sens et il a donné comme critérium du bon sens le ridicule . La sagesse humaine consiste donc à s’arranger de
La sagesse humaine consiste donc à s’arranger de manière à n’être pas ridicule . Voilà toute la philosophie de Molière.   Or pers
et Rousseau moins que personne, la vertu ne va jamais sans un peu de ridicule , qu’elle s’appelle héroïsme, désintéressement, ab
maine. » Mais cependant remarquez la nuance : le grand vice n’est pas ridicule du tout ; il n’est pas justiciable du comique ; l
e du tout ; il n’est pas justiciable du comique ; la vertu est un peu ridicule et prête un peu le flanc au comique. Pourquoi ? M
? Mais c’est bien naturel. Ce qui déverse le comique, ce qui jette le ridicule sur les gens, sur telles et telles gens, ce qui r
c’est le bon sens moyen, le bon sens bourgeois ou populaire, trouvant ridicule tout ce qui s’écarte de lui. Or, le grand vice s’
ranchement ; mais on en rit ; comme toute anomalie, elle a un fond de ridicule ou une surface de ridicule, et, parce que l’on n’
 ; comme toute anomalie, elle a un fond de ridicule ou une surface de ridicule , et, parce que l’on n’a rien à en craindre, on n’
morales, et des anomalies morales inoffensives. Elles sont matière de ridicule et de comique. Donc le vice, aux yeux du vulgaire
d’elle. Donc, quand Molière donne le bon sens comme idéal et donne le ridicule comme critérium du bon sens, il pousse les hommes
bon sens, il pousse les hommes à fuir la vertu, qui est une anomalie ridicule et qui risque toujours d’exciter les rires. Il fa
on de licence où il était dit qu’ « Andromaque était la femme la plus ridicule , et jusqu’à en approcher du burlesque, que jamais
du bon sens, la vertu est donc, non pas, peut-être, la chose la plus ridicule du monde, mais une chose qui ne laisse pas d’être
se la plus ridicule du monde, mais une chose qui ne laisse pas d’être ridicule  ; et, en nous rappelant au bon sens, et en nous y
disant : « Vous serez sûrs d’être dans le bon sens si vous n’êtes pas ridicules  ; c’en est la « marque ; n’ayez d’autre but dans
ousseau. D’autant que, pour serrer les choses de plus près encore, le ridicule , pour Molière, est, comme pour tout le vulgaire,
ent de très bonnes choses. Et il a raison : jamais l’homme n’est plus ridicule que quand il y a discordance entre la beauté de c
ue jaillit le plus souvent de cette même contrariété. Les précieuses ridicules sont ridicules par leur vanité, sans doute, mais
lus souvent de cette même contrariété. Les précieuses ridicules sont ridicules par leur vanité, sans doute, mais surtout par la
laquais pour des gentilshommes. Sganarelle, de l’Ecole des Maris, est ridicule sans doute par sa terreur d’être cocu ; mais il l
il réussit à y introduire lui-même le dévergondage. George Dandin est ridicule surtout par sa vanité ; il l’est aussi par la gau
s ou quatre degrés plus bas que là d’où il est parti. M. Jourdain est ridicule par sa vanité avant tout ; mais il l’est plus par
tille pour science vraie et sagesse solide, et voilà en quoi elle est ridicule . Orgon vise à être un saint et aboutit à être un
idicule. Orgon vise à être un saint et aboutit à être un crétin ; le ridicule est dans l’erreur qu’il comme dans la poursuite d
ment digne de respect. Alceste est, au fond, la vertu même ; il n’est ridicule que par l’irritabilité que développe en lui sa pa
n pour la vertu ; mais il l’est bien. Ainsi de suite. Les hommes sont ridicules particulièrement, et peut-être surtout, par la fa
qu’ils y tendent, c’est la recherche même du sublime qui toujours est ridicule  ? — Assurément, et c’est pourquoi Molière ramène
e tout entier. Une société qui se réglerait sur Molière ne serait pas ridicule , ne serait pas sotte, serait d’assez bon sens ; m
er, qui veut la ramener à la perfection, qui ne tient aucun compte du ridicule qu’il y a à cela ; mais qui n’est pas, du reste,
qui, à la fois, a un mépris profond pour ceux qui trouvent le sublime ridicule et grande crainte, malgré tout, de ceux qui ridic
ne supériorité intellectuelle, encore est-il que le désavantage et le ridicule de l’âge paraîtraient moins énormes à une intelle
lus constante, plus insistante, plus obstinée et plus rebattue que le ridicule du vieillard amoureux ? Eh bien, mais, Molière n’
est pas une, puisqu’« il n’est pas incompatible qu’une personne soit ridicule en de certaines choses et honnête homme en d’autr
homme à la manière de Mlle de l’Enclos. Au dehors, elle est toujours ridicule et très justement critiquée parce qu’on ne peut m
ère, c’est le préjugé vaincu. Dans quelle pièce ? Dans les Précieuses ridicules  ? Le jargon des précieuses est-il un préjugé ? C’
it Béralde, « ce ne sont point les médecins que joue Molière, mais le ridicule de la médecine », et c’est à-dire ce sont les méd
de la médecine », et c’est à-dire ce sont les médecins qui sont assez ridicules pour se croire infaillibles, tout de même que les
out de même que les professeurs de danse et de philosophie sont assez ridicules pour se croire utiles à la société, et ce sont le
pour avoir confiance en ces médecins-là. Remarquez, en effet, que le ridicule de la pièce, encore qu’il porte incontestablement
montrer à quel point Argan est stupidifié par l’effroi du trépas. Le ridicule de la pièce porte donc surtout sur Argan, et c’es
le sait, il ne l’a jamais dirigée que contre ceux dont le vice ou le ridicule est de masquer, de fausser, d’altérer, de comprim
nature et la déguisent, ce sont « précieuses de toute espèce, marquis ridicules , prudes sur le retour, barbons amoureux, bourgeoi
urs maîtres, à chaque pas qu’ils font, s’enfoncent plus avant dans le ridicule , elles sont belles, elles, si je puis ainsi dire,
beaucoup de gens d’église sont des écornifleurs ; que l’avarice rend ridicule  ; qu’il ne faut pas sortir de sa sphère ; que les
17 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. » pp. 53-56
CHAPITRE III. Les Précieuses ridicules , comédie en un acte & en prose, comparée pour
rcle des Femmes, ou le Secret du lit nuptial. Extrait des Précieuses ridicules . Le bon-homme Gorgibus a une fille & une nie
t à la portée de tout le monde. La Précieuse de Chappuzeau n’a que le ridicule de parler science ; la Madelon & la Cathos de
tout-à-fait opposé à celui des Précieuses, fait plus ressortir leurs ridicules , & rend les amants plus intéressants. Leurs v
re à la littérature. Sa maison est sans cesse remplie de femmes aussi ridicules qu’elle, & de faux savants. L’un d’eux, appel
te ; & le Baron, après une remontrance à sa femme sur sa conduite ridicule , lui ordonne de laisser ses livres, & de s’oc
18 (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134
mbre 1809. On pourrait faire une espèce de traduction des Précieuses ridicules , dans les mœurs et dans les termes d’à présent qu
à la place de l’esprit. * * * Juin 1810. La comédie des Précieuses ridicules , pleine de couleur vigoureusement empâtée, modèle
de chaque personnage. Écrire et numéroter les actions des personnages ridicules qui sont de deux genres : Iº Situation comique.
bsolues du rire. Je ris autant du jeu de Coquelin dans les Précieuses ridicules aujourd’hui que jadis. Quand nous allons voir Dau
i répondre en riant : mon cher ami, « Passez la Manche », car le vrai ridicule d’Alceste est de se révolter contre l’influence d
a conservation, Louis XIV aurait pu exiler Alceste qui fesait voir le ridicule et l’odieux de la monarchie. 6 janvier 1815. Phi
est plein de parodies de bon ton et du ton littéraire ; sur ces deux ridicules surnagent une petitesse et un manque de sensibili
vec un air très affecté et en même temps enchanté de sa belle phrase. Ridicule actuel. Nos sots y compris les petits littérateur
distance d’un martyr à Codrus, ou aux Bourgeois de Calais et tout le ridicule de cette assertion. Doit-on louer un avare passio
er Le bal et la grand’bande, assavoir, deux musettes. Sarcasme. Rôle ridicule que l’on prête à quelqu’un en lui parlant à lui-m
supérieur dans l’art de séduire les hommes, il a gardé cette erreur, ridicule inhérent à chacun de ses discours, et sans lequel
l’odieux tout le temps pendant lequel l’esprit du spectateur pense au ridicule de dire à une femme du grand monde Ses attraits
moi. Voilà un homme d’esprit et de caractère mais qui a conservé le ridicule de ses termes de piété. Au reste, il est assez ma
ien qui ne peut se défaire en parlant a Elmire des manières de parler ridicules , qui, par l’usage journalier, sont devenues habit
leurs dans cet évêque, on pouvait présenter, toute police à part, les ridicules des vrais dévots, montrer combien il est facile d
ravailler au genre Mocenigo. III.L’Avare L’Avare peut-il être ridicule 75 ? Oui. 1º Le véritable Avare, en le montrant p
ou d’honneurs voulant aller h son but en amassant de Vargent. Il est ridicule quand on le montre prenant le moyen pour le but,
, il a l’air uniquement de suivre ses intérêts, et ne se moque pas du ridicule de l’Avare : Cette manière aurait aidé le parterr
noble. Qu’est-ce qui peut porter à une telle action ? la vanité. Le ridicule viendra donc de la déroute de cette passion. Moli
les s’attend à des honneurs qu’il ne reçoit pas. Il a une altercation ridicule avec un valet qui l’annonce mal en estropiant son
remier désavantage, page 2. Être ruiné par la famille noble. C’est un ridicule triste à faire voir (cependant G. Dandin très ric
upé à la recherche du bonheur pour songer à se comparer au personnage ridicule que vous faites passer sous ses yeux. Je suis pas
route, la mort d’un ami, la perte d’une place. Il faut qu’il y ait un ridicule particulier attaché au malheur d’être cocu, qui e
ant point odieuse, de la gêne que donne une famille noble. On sent le ridicule de M. et Mme de Sotenville. On rit des impatience
… et pour l’homme que vous voyez, qui a l’honneur d’être mon gendre. Ridicule des nobles de province qui ne savent pas qu’on ne
e, bonne plaisanterie faite en parlant à l’homme même qu’on tourne en ridicule . Monsieur de Sotenville (à G. Dandin) Soutenez d
jours G. Dandin contrit et humilié et prêt à tout souffrir. Il serait ridicule de dire à un auteur : Pourquoi n’avez-vous pas fa
gélique Angélique Oh ! les Dandins s’y accoutumeront s’ils veulent ; Ridicule très bien relevé par Angélique. [Acte II, scèn
. La couleur générale du rôle de Dandin est de s’entendre tourner en ridicule , on lui fait mâcher le ridicule, mais j’en revien
e Dandin est de s’entendre tourner en ridicule, on lui fait mâcher le ridicule , mais j’en reviens toujours là : il n’est pas ass
ère de Femme savante ne me paraît donc pas susceptible d’un véritable ridicule , comme par exemple le caractère de l’homme qui ne
ont susceptibles d’abus. Il donnera donc aux femmes savantes quelques ridicules des savants masculins, mais il ne leur donnera pa
ques ridicules des savants masculins, mais il ne leur donnera pas des ridicules provenant de la qualité de femme réunie à celle d
alité de femme réunie à celle de savant. Ici Molière voudrait rendre ridicule aux yeux de tous, et d’une manière très aisée à c
onsiste à ce qu’une femme soit savante. Or quelles sont les positions ridicules de la femme : Iº Savante ; 2 De la femme poète ?
2 De la femme poète ? de Mme de Staël par exemple ? 3º Quels sont les ridicules des savans et des poètes masculins, qui peuvent l
qui peuvent leur convenir ? rappelons bien qu’aucun être ne peut être ridicule par sa passion, car c’est une manière de chercher
ge compétent de ce qui me rend heureux ou malheureux. On ne peut être ridicule que par l’effet qu’on croit produit par sa passio
sion : ici il peut y avoir désapointement. On ne peut donc pas rendre ridicule la femme qui aime les lettres pour les lettres, c
oires de Collé que Mme Dubocage et Mme de Graffigny avaient un peu de ridicule . Mme de Staël peut désirer d’être regardée comme
, pédante, de prude et d’ambitieuse. Donc Mme de Staël peut avoir les Ridicules  : iº De se trouver inconnue quand elle se croit
et à lui aliéner de plus les femmes de la Cour : désapointement donc, ridicule possible. Mais, si réellement savante, pour le pl
ications, qui oublie de diner et qui se croit très important ; il est ridicule , si on lui montre clairement que personne ne song
mies de la Prude, intrigue qu’il craint que celle-ci ne soupçonne. Le ridicule propre du poète est de faire des vers détestables
i ne puisse pas exister dans l’eau et d’être détrompés, mais ces deux ridicules à force d’être communs ne font plus rire. Philami
i les vers de Trissotin. Ils peuvent lui donner un vrai plaisir. Quel ridicule y a-t-il à cela ! celui d’avoir un mauvais jugeme
t-il à cela ! celui d’avoir un mauvais jugement littéraire ? c’est un ridicule bien petit. Qu’est-ce que le caractère d’Armande 
orter son mari au ministère ; dans l’emploi donné ci-dessus, elle est ridicule , mais ce n’est pas en qualité de savante ou de po
upé à la recherche du bonheur pour songer à se comparer au personnage ridicule que vous faites passer sous ses yeux. Je suis pas
dans une maison, la manière dont l’autorité y est distribuée. Il est ridicule qu’il ne sache pas encore que le père est mené pa
es voudraient s’attirer le respect ou l’amour par leur science ; leur ridicule serait le désapointement de cette prétention. Cl
e j’entende. La figure est adroite ; On pourrait donner un vernis de ridicule à ces femmes en leur faisant employer ad hoc les
qui est évidemment fausse aux yeux du spectateur, elle est donc très ridicule . Elle plaisante ses frères au sujet sur lequel el
nte ses frères au sujet sur lequel elle doit, seule, être plaisantée. Ridicule bien du sujet. Bélise s’attache aux mots en vraie
père Trissotin Votre approbation lui peut servir de mère. Excellent ridicule de précieuse. On voit bien dans ces deux vers la
du point fixe, écarté Ce que nous appelons centre de gravité ? Vrai ridicule des savans. Trissotin Bien lui prend de n’être p
s pour moi, comme je l’ai déjà observé. Je ne puis plus recueillir de ridicule sur eux. Philaminte Mais aux stoïciens je donne
ous les transports, Et l’on ne s’aperçoit jamais qu’on ait un corps. Ridicule de l’amour platonique exposé. Clitandre Il n’est
roprement parler il n’y en a que deux. Bélise n’est que frottée de ce ridicule , celui qui lui appartient en propre est de croire
rissotin se conduit comme feraient les deux tiers des hommes ; il est ridicule comme ayant été obligé de jouer la passion. Le su
mme les tableaux du Tintoret à Venise, a trop abaissé les personnages ridicules . Il m’est impossible de rire des personnages que
ntes fesant faire un article à leur guise, dictant de quelque manière ridicule les jugements du journaliste. Et quelques rognure
ait de M. Lebrun, exécuté quant aux accessoires par Basche, me semble ridicule par cela. II y a de la fausseté à ce qu’il soit e
19 (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362
ême prouve combien il est nécessaire que la police des travers et des ridicules soit exercée par un pouvoir indépendant comme la
si pleine de blasphème à la faveur d’une fusée qu’il fait le ministre ridicule de la vengeance divine ; même, pour mieux accompa
s, que la religion n’a d’autre défenseur qu’un sot valet, qui la rend ridicule par son ignorance et sa superstition. Cette criti
la foi dans les classes populaires. Et après tout, ce valet est-il si ridicule et si sot lorsque obéissant à la voix de sa consc
tinence de l’esprit fort que de trouver dans un accident extérieur et ridicule l’occasion de couper court par un coq-à-l’âne à u
rsonnages le rôle du bon sens, il a soin d’y mêler des travers ou des ridicules , comme cela a lieu dans la réalité. Ainsi Chrysal
t à Molière d’avoir donné « un tour plaisant au vice et une austérité ridicule à la vertu ». On sait que J.-J. Rousseau, reprena
iolent réquisitoire contre Molière : « Après avoir joué tant d’autres ridicules , disait-il, il lui restait à jouer celui que le m
t-il, il lui restait à jouer celui que le monde pardonne le moins, le ridicule de la vertu. » Il résumait cette critique dans ce
ritable homme de bien ; l’autre, que l’auteur lui donne un personnage ridicule . » Molière a donc voulu faire rire de la vertu ?
ceste est l’homme vertueux de la pièce et aussi qu’il est quelquefois ridicule  ; mais ce n’est pas sa vertu qui est ridicule, ce
i qu’il est quelquefois ridicule ; mais ce n’est pas sa vertu qui est ridicule , ce sont les travers qui s’y joignent, c’est l’âp
le soit. C’est sa vertu, sa droiture, sa délicatesse, qui l’expose au ridicule , qui fait rire Philinte et les marquis, qui nous
t c’est elle qui veut bien accorder sa main. En un mot, elle manie le ridicule , elle ne le subit pas. Quand Arsinoé, se croyant
t ce qu’on dit sur elle, ce n’est pas Célimène, c’est Arsinoé qui est ridicule . Enfin, c’est à peine si l’on peut dire qu’elle e
ue la comédie doit toujours faire rire et qu’elle ne blâme que par le ridicule  : castigat ridendo , on demanderait alors avec r
n seul instant Molière d’avoir voulu mettre la raison d’un côté et le ridicule de l’autre ? Ce n’est donc pas de railler ou d’êt
l’auteur de la Notice, M. Paul Mesnard, qu’Alceste est « quelquefois ridicule . » Ce terme dépasse la vérité. Alceste est quelqu
rité. Alceste est quelquefois plaisant et risible ; mais il n’est pas ridicule . Il a toujours une dignité et une noblesse qui l’
ule. Il a toujours une dignité et une noblesse qui l’empêchent d’être ridicule . Lui-même nous dit qu’il est « plaisant », mais r
cule. Lui-même nous dit qu’il est « plaisant », mais rien au-delà. Le ridicule implique une certaine humiliation, une certaine h
dans son portrait d’Alceste, croit-on qu’il eût aimé à se tourner en ridicule si ce ridicule eût été du genre qui flétrit et qu
ait d’Alceste, croit-on qu’il eût aimé à se tourner en ridicule si ce ridicule eût été du genre qui flétrit et qui abaisse, et n
eût voulu discréditer son rôle de censeur de mœurs, en le tournant en ridicule . C’est que pour Jean-Jacques, c’était en effet un
était pas sans grandeur, n’était pas non plus sans quelque mélange de ridicule . Ce rôle venait chez lui de l’imagination et de l
en un mot, des habitudes du monde. C’est le monde qui trouve Alceste ridicule et qui le tourne en ridicule. Au fond il ne l’est
monde. C’est le monde qui trouve Alceste ridicule et qui le tourne en ridicule . Au fond il ne l’est pas : c’est le monde qui a t
a vertu rigoureuse et étroite, mise en conflit avec le monde, devient ridicule ou du moins prête à rire. Qui a tort dans ce conf
donnera ce rôle de défendre partout la justice et la vérité se rendra ridicule et bientôt odieux. Il s’est fait parmi les hommes
cela, quoique respecté en apparence, offre toujours quelque nuance de ridicule et est facilement traité de donquichottisme. Dans
s ce conflit, ce ne sera jamais le monde qui aura tort, car l’arme du ridicule est son arme propre : c’est lui qui l’a forgée, f
gèreté et moins de frivolité ; mais ces défauts sont remplacés par la ridicule prétention d’un poète de salon. Qu’il y ait eu da
crite réel, et tournant en sa personne les choses les plus saintes en ridicule , les pratiques les plus louables et les plus chré
20 (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397
. Il fallait un génie du premier ordre pour peindre les défauts et le ridicule des hommes, avec cette finesse et cette vérité qu
Le Parasite de Tristan ; Damon et Pythias de Chappuzeau ; Le Marquis ridicule , ou la Comtesse faite à la hâte de Scarron ; Les
sont le morceau le plus justement admiré. » 1659. Les Précieuses ridicules Comédie en un acte et en prose de M. Molière,
tit-Bourbon le 18 novembre. « [*]Quoique la comédie des Précieuses ridicules ne soit pas une des meilleures du côté de l’intri
e ignorée jusqu’à lui. Une critique fine et délicate des mœurs et des ridicules qui étaient particuliers à son siècle lui parut ê
rovinces, qui outrent toutes les modes, avaient encore enchéri sur ce ridicule  ; les femmes qui se piquaient de cette espèce de
véritables précieuses auraient tort de se piquer, lorsqu’on joue les ridicules qui les imitent mal. « [*]Ce fut dans ces conjo
« [*]Ce fut dans ces conjonctures que parut la comédie des Précieuses ridicules  ; jamais succès ne fut plus marquéa. Il produisit
sur ses ouvrages, qui disent également que la comédie des Précieuses ridicules avait été composée et représentée en province, av
sprit ne l’avait pas rendu un des plus illustres du siècle, je serais ridicule de vous en entretenir aussi longtemps et aussi sé
etc. Mais partons à la seconde critique de la comédie des Précieuses ridicules . Elle est de Somaizea, auteur très ignoré, voici
lle est du même Somaize, et n’a point été jouée. Enfin Les Précieuses ridicules de Molière, mise en vers, in-12, Paris, 1660. Cet
Molière en quelques endroits, ce n’est pas le Molière des Précieuses ridicules  ; le titre de la pièce, le caractère du premier p
s gens ne lui tenaient pas compte de cette pièce comme des Précieuses ridicules . Les caractères de celle-là ne les touchaient pas
représentations du Cocu imaginaire que sur la comédie des Précieuses ridicules . « [*]Depuis que la comédie est devenue illustre
le fameux M. Molière. Son Étourdi, son Dépit amoureux, ses Précieuses ridicules , et son Cocu imaginaire, sont plus que suffisants
par leurs discours qu’ils ne le faisaient que de peur de passer pour ridicules . Les uns disaient que véritablement la pièce étai
te. » b. « [*]J’étais à la première représentation des Précieuses ridicules de Molière, au Petit-Bourbon, Mlle de Rambouillet
e en 1661. [*]. [Note marginale] Faits sur la comédie des Précieuses ridicules , et critique de cette pièce. *. [Note marginale
er ainsi, n’a aucun rapport à Molière, ni à sa comédie des Précieuses ridicules . Voici en peu de mots quel en est le sujet. M. Ri
21 (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315
it des pièces entières : l’Étourdi, le Dépit amoureux, les Précieuses ridicules . En 1658 il vint à Paris, Il avait été connu et a
rquable qu’il n’eut point de hautes vertus, mais qu’il n’eut point de ridicules . Cela est si vrai que, dans tous les violents lib
sont remplis de ces unions disproportionnées et sans doute c’est son ridicule à Molière de les avoir raillées et âprement, et p
ndiqué dans le rôle de son Ariste de L’École des maris. Il a été mari ridicule , mais il n’a pas été très ridicule en se mariant.
e L’École des maris. Il a été mari ridicule, mais il n’a pas été très ridicule en se mariant. Tant y a que c’est bien le seul ri
pas été très ridicule en se mariant. Tant y a que c’est bien le seul ridicule qu’il ait eu. Il n’était point mari tyrannique, i
réellement et bravant plutôt la maladie ; enfin il n’avait aucun des ridicules qu’il a poursuivis, absolument aucun. Je ne songe
Je ne songe point à dire que c’est ce qui le rendait si sensible aux ridicules des autres, car j’ai toujours vu que ce sont les
e aux ridicules des autres, car j’ai toujours vu que ce sont les plus ridicules qui trouvent les autres grotesques et les sots so
vie ne fait pas exemplaire pleinement ; mais encore ce grand fléau du ridicule , comme Ta appelé La Bruyère, pouvait frapper sur
léau du ridicule, comme Ta appelé La Bruyère, pouvait frapper sur les ridicules sans s’atteindre et sans que le bout du bâton le
tait déjà en 1658, une jolie petite chose surannée. Les Précieuses ridicules On ne voit pas, quoi qu’en ait dit Voltaire, q
es On ne voit pas, quoi qu’en ait dit Voltaire, que les Précieuses ridicules aient été jouées en province avant de l’avoir été
au pour lui tant il sa quitté depuis longtemps, qui en flaire vite le ridicule le plus sensible et qui fait de ce ridicule le pr
ps, qui en flaire vite le ridicule le plus sensible et qui fait de ce ridicule le premier gibier de sa chasse. Les Précieuses r
i fait de ce ridicule le premier gibier de sa chasse. Les Précieuses ridicules sont le premier pas qu’ait fait Molière dans sa c
, L’affectation du bel esprit et du beau parier était le défaut et le ridicule de ces femmes dites précieuses qui paradaient dan
de Paris. Molière protesta qu’il ne raillait que celles qui étaient «  ridicules  ». Il dit dans sa Préface : « Les véritables préc
s véritables précieuses auraient tort de se piquer lorsqu’on joue les ridicules qui les imitent mal ». Au vrai, et on le voit par
e c’était la vraie comédie de Molière qui faisait son avènement : les ridicules de l’homme, mais particulièrement de la société d
our la première fois. Voltaire fait observer, à propos des Précieuses ridicules , que « l’envie de se faire remarquer a ramené dep
en naturel, deux choses immortelles : c’est l’œuvre de Molière et les ridicules qu’elle a fouettés. La comédie n’extirpe pas les
ère et les ridicules qu’elle a fouettés. La comédie n’extirpe pas les ridicules , elle les refoule pour un temps et, en les refoul
rd. Cela est heureux, du moins pour elle ; car si elle supprimait les ridicules qu’elle fronde elle ne rimerait à rien au bout de
de tous les temps, la peur d’être cocu et c’est-à-dire la terreur du ridicule  ; car il est admis chez nous que le mari trompé e
rreur du ridicule ; car il est admis chez nous que le mari trompé est ridicule et c’est pour cela qu’au xviie siècle mari tromp
e sens). Cette terreur qui a gâté de fort honnêtes gens est elle-même ridicule et, pour mieux dire, il n’y a dans cette affaire
lière se prononce pour l’indépendance et la liberté, et il entasse le ridicule sur ceux qui sont partisans de l’autre solution.
nstamment et si justement à mon avis aux poêles comiques : traiter du ridicule des professions et non plus du ridicule des carac
poêles comiques : traiter du ridicule des professions et non plus du ridicule des caractères. Molière a peint surtout des ridic
s et non plus du ridicule des caractères. Molière a peint surtout des ridicules de caractères, mais (comme Racine dans les Plaide
ractères, mais (comme Racine dans les Plaideurs) il a peint aussi des ridicules de profession : ridicules des médecins, ridicules
ne dans les Plaideurs) il a peint aussi des ridicules de profession : ridicules des médecins, ridicules des hommes, de lettres. L
l a peint aussi des ridicules de profession : ridicules des médecins, ridicules des hommes, de lettres. L’idée de Diderot n’est d
st un type du reste très intéressant qui a ses beaux côtés, qui a ses ridicules inévitables et dont Molière n’a dissimulé ni les
qui a ses ridicules inévitables et dont Molière n’a dissimulé ni les ridicules ni les beautés, très habile à montrer dans leurs
oltaire, « est une peinture continuelle », mais une peinture « de ces ridicules que les yeux vulgaires n’aperçoivent pas ». C’est
ais qui s’échappe souvent et qui fait éclater dans ces incartades ses ridicules et ceux des autres et qui finit par se convaincre
sottise qu’a faite George Dandin d’épouser la fille d’un gentilhomme ridicule  ». Rien de plus juste ; mais si coupable que soit
ou plutôt selon le principe constant de Molière, à la fois odieux et ridicule , le ridicule l’emportant toujours et le soin étan
lon le principe constant de Molière, à la fois odieux et ridicule, le ridicule l’emportant toujours et le soin étant pris qu’il
ujours et le soin étant pris qu’il y ait une progression constante du ridicule . Certaines scènes, comme celles d’Harpagon avec M
geois gentilhomme, Molière a drapé, mais avec plus de gaieté, le même ridicule que dans George Dandin, la fureur de sortir de sa
faste d’un gentilhomme, les galanteries d’un gentilhomme et tous les ridicules d’un gentilhomme. « La qualité l’entête ; on ne l
se d’âme pour Tartuffe. Il n’est pas impossible qu’il trouve Jourdain ridicule et Dorante méprisable. Cette impartialité assez f
ue avec la comédie et qui ne fait jamais disparate, c’est les poésies ridicules que Trissotin fait admirer des pédantes, la dispu
ît juste, qui est que dans les Femmes savantes Molière « attaquait un ridicule qui ne semble propre à réjouir ni le peuple ni la
icule qui ne semble propre à réjouir ni le peuple ni la cour à qui ce ridicule paraissait être également étranger. » Il est cert
actuelles des choses qu’il soulignerait seulement d’un léger trait de ridicule et qui, dans cinquante ans, paraîtraient le combl
de le remettre au bout de trois ans sur sa tête pour qu’il soit très ridicule . Le temps travaille pour les auteurs comiques en
t mis moins que lui en pleine lumière, quand il dit que le personnage ridicule de Tartuffe, ce n’est pas Tartuffe, c’est Orgon,
risée. Il a raison. Tartuffe est un personnage odieux qui a quelques ridicules . Ce n’est donc pas le personnage ridicule de la p
nage odieux qui a quelques ridicules. Ce n’est donc pas le personnage ridicule de la pièce. Orgon est tout entier ‘ridicule. Il
t donc pas le personnage ridicule de la pièce. Orgon est tout entier ‘ ridicule . Il y a plus. Orgon n’est pas le seul personnage
n n’est pas le seul personnage de la pièce qui soit pieux et qui soit ridicule . Sa mère est pieuse aussi et ridicule aussi et mê
ièce qui soit pieux et qui soit ridicule. Sa mère est pieuse aussi et ridicule aussi et même grotesque. Et il est remarquable qu
age de la vertu et de la franchise et ceux qui sont ainsi ne sont pas ridicules et il ne faut pas les ridiculiser ; il faut écout
r de sa sphère, avec intelligence et par des moyens qui ne soient pas ridicules  ; il faut avoir peur de la mort, de manière à s’y
sorte que les arguments de Sganarelle et d’Arnolphe, présentés comme ridicules en 1661-1662, reviennent, mais présentés comme tr
uand il faisait attaquer l’instruction des femmes par ses personnages ridicules  ; et Chrysale dit maintenant pour être applaudi j
cher. Molière, c’est le préjugé vaincu. Ou cela ? Dans les Précieuses ridicules  ? Le jargon précieux est-il un préjugé ? Non, il
éralde : « Ce ne sont point les médecins qu’il [Molière] joue mais le ridicule de la médecine » et le « roman de la médecine »,
es médecins en leur infaillibilité. En tout cas le personnage le plus ridicule de la pièce est Argan, qui ne représente pas un p
le sait, il ne l’a jamais dirigée que contre ceux dont le vice ou le ridicule est de masquer, de fausser, d’altérer, de comprim
ture et la déguisent, ce sont : « précieuses de toute espèce, marquis ridicules , prudes sur le retour, barbons amoureux, bourgeoi
la nature ; c’est contre la raison qu’il est et c’est en quoi il est ridicule et c’est par quoi ou à cause de quoi il est vainc
urs maîtres, à chaque pas qu’ils font, s’enfoncent plus avant dans le ridicule , elles sont belles, elles, si je puis ainsi parle
ucoup de gens d’église sont des écornifleurs ; que l’avarice est très ridicule  ; qu’il ne faut pas sortir de sa sphère ; que les
ourquoi ? Parce que les femmes qui s’instruisent courent le risque du ridicule  ? Eh bien ! Les hommes aussi ? Ni plus ni moins,
Les hommes aussi ? Ni plus ni moins, et détourner par cette menace du ridicule , toute une partie de l’humanité des hauts exercic
le critérium de la morale de Molière ? C’est celui-ci : Ne soyez pas ridicule  ; est à éviter tout acte qui peut vous ridiculise
us ridiculiser. Voilà le critérium. Ne soyez pas affecté, vous seriez ridicule  ; ne soyez pas avare, vous seriez ridicule ; ne s
z pas affecté, vous seriez ridicule ; ne soyez pas avare, vous seriez ridicule  ; ne soyez pas dévot, vous seriez ridicule ; n’as
yez pas avare, vous seriez ridicule ; ne soyez pas dévot, vous seriez ridicule  ; n’aspirez pas à sortir de votre classe, vous se
seriez ridicule ; n’aspirez pas à sortir de votre classe, vous seriez ridicule  ; ne soyez pas faux, vous seriez ridicule, mais n
e votre classe, vous seriez ridicule ; ne soyez pas faux, vous seriez ridicule , mais ne soyez pas franc non plus ; il y a autant
seriez ridicule, mais ne soyez pas franc non plus ; il y a autant de ridicule à être franc qu’à être faux. Dans Molière, le cri
franc qu’à être faux. Dans Molière, le critérium de la morale est le ridicule . Or il n’y a guère de critérium plus néfaste que
Or il n’y a guère de critérium plus néfaste que ce criterium-là. Car, ridicule aux yeux de qui ? Aux yeux du plus grand nombre é
ntanément par le rire dont il accueille une chose que cette chose est ridicule . Par conséquent ce critérium du ridicule pousse l
ne chose que cette chose est ridicule. Par conséquent ce critérium du ridicule pousse les hommes à mettre tout leur effort à se
se rassembler les uns aux autres. Surtout en France ou la terreur du ridicule est incalculable. En Angleterre, l’excentricité e
aieté où il entre de l’indulgence et un grain d’estime. En France, le ridicule tue. Ne pas diminuer, mais centupler, au contrair
, mais centupler, au contraire, cette terreur que les Français ont du ridicule est donc d’une très mauvaise morale. En France ce
le est d’agir comme tout le monde agit, sous peine d’être « tourné en ridicule auprès de bien des gens », et ce n’est pas Molièr
ouloir entraîner les autres à sa suite. Dire aux hommes : craignez le ridicule et pour l’éviter copiez exactement les hommes que
uite de ne jamais faire rire de soi. Molière a substitué la morale du ridicule à la morale de l’honneur, et pour moi c’est avoir
u vice, et il me semble bien qu’il pense à Don Juan, et une austérité ridicule et odieuse à la vertu, et il me semble qu’il pens
nt contre Molière, qui a été cent fois répété depuis : il attaque les ridicules et non pas les vices ; il aurait fallu attaquer l
non pas les vices ; il aurait fallu attaquer les vices et non pas les ridicules . Je commence par discuter l’exemple pris par Boss
e finesse. Quant au reproche général : Molière a toujours attaqué les ridicules et non jamais les vices ; il est presque juste. O
seau, que Molière ait donné un tour généreux au vice et une austérité ridicule et odieuse à la vertu. La première partie de cett
age vicieux peut s’appliquer. Par ces mots « une austérité odieuse et ridicule à la vertu », Fénelon vise sans doute Alceste. Or
n’est nullement odieux et il est à peine un peu et de temps en temps ridicule . Qu’il ait pu sembler tel, cela nous étonne merve
donné à entendre au parterre qu’il ne fallait le trouver ni odieux ni ridicule et si le parterre persiste dans cette opinion, en
eté dans cette incrimination de Rousseau. Dans Molière, les sots sont ridicules et les coquins sont intéressants. — Les sots sont
sots sont ridicules et les coquins sont intéressants. — Les sots sont ridicules , oui ! Mais où Rousseau a-t-il vu que les crimine
t pour que l’on n’emporte pas d’eux une impression qui ne soit que de ridicule  ; il fait dire à Orgon : Oui, c’est bien dit : a
a de vous tout ce que l’on voudra et surtout un homme prodigieusement ridicule . Moi je vous peins tel que vous êtes et tel que ‘
Prenez garde de devenir un homme trompé, berné, exploité, méchant et ridicule  ! » Il dit à Philinte : « Vous êtes un très honn
temps où les hommes, parfaits du reste, n’avaient que quelques légers ridicules . Il laissait passer devant lui, sans s’en émouvoi
s toujours assez… Crois-tu qu’il ait épuisé dans ses comédies tout le ridicule des hommes ? Et, sans sortir de la Cour, n’a-t-il
e partie très considérable des Femmes savantes : « La Cour a quelques ridicules , j’en demeure d’accord, et je suis, comme on voit
ttre sur le théâtre que leurs grimaces savantes et leurs raffinements ridicules ,, leur vicieuse-coutume d’assassiner les gens de
rrière à Paris, ne se proposait de traiter presque uniquement que des ridicules et même de menus ridicules. On voit que dans le s
sait de traiter presque uniquement que des ridicules et même de menus ridicules . On voit que dans le sens des grands sujets il a
, mais inspirer l’effroi du travers qui fait rire, être le « fléau du ridicule  », convenons que c’est à cela que toujours il a s
qui va jusqu’à l’enthousiasme et jusque-là qu’il en est parfaitement ridicule  : Moi, vous blâmer, Seigneur, des tendres mouvem
être vicieux ; il conseille d’être ce qu’il faut être pour n’être pas ridicule . C’est-à-dire il conseille d’être raisonnable au
de l’honnête homme, la bassesse, la pleutrerie, la crainte puérile du ridicule , la vie prudente, circonspecte et un peu lâche ;
ns et dire des injures aux Dieux5, que d’entrer comme il faut dans le ridicule des hommes et de rendre agréablement sur le théât
e est une pièce sans sujet. Quand les Précieuses ont montré tout leur ridicule et les Turlupins le leur, la toile tombe. L’Écol
is, et qui trouve « qu’il n’est pas incompatible qu’une personne soit ridicule en certaines choses et honnête homme en d’autres 
avoir ni prévention aveugle, ni complaisance affectée, ni délicatesse ridicule . » Et c’est-à-dire, ce me semble : Je ne cherche
t bien remarquable : « Il n’est pas incompatible qu’une personne soit ridicule en certaines choses et honnête homme dans d’autre
t frapper les yeux ! Non, non : la constance n’est bonne que pour des ridicules  ; toutes les belles ont droit de nous charmer, et
il lui est utile, et jamais quand il ne servirait qu’à le rendre très ridicule . » Il y a du vrai et du faux ici. Du vrai : j’a
ce manège, est inutile, et si elle n’en a pas été précédée, elle est ridicule . Donc Tartuffe-Don Juan ne fera aucune déclaratio
ar Magdelon, grande lectrice des romans du temps, dans les Précieuses ridicules  : « Il faut que la recherche soit dans les formes
er de lui-même. Le Bourgeois gentilhomme, comme plusieurs personnages ridicules de Molière, est un homme qui fait gauchement nue
sens une comédie professionnelle. Il y a deux manières de railler les ridicules d’une profession, c’est de les montrer dans ceux
ieurs fois de ce procédé : il a mis en scène directement des médecins ridicules et il a mis en scène un paysan madré et spirituel
i font les précieux. De même il nous présente directement des marquis ridicules et il nous présente le Bourgeois gentilhomme qui
mps, en général, avec « leurs grimaces savantes et leurs raffinements ridicules  » (affectation et pédantisme), « leur vicieuse co
esquisse de l’auteur avait été faite par Molière dans les Précieuses ridicules , en parodie, Mascarille parodiant les auteurs de
ces sur une infidélité… » et en effet « n’est-ce pas renchérir sur le ridicule qu’une personne se pique d’esprit et ne sache pas
re éternellement un peu jalouse du succès de sa sœur. Son tort et son ridicule , pour nous du moins, sinon pour Molière, ne sont
tous les hommes, est le plus grand et le plus douloureux de tous les ridicules . Philaminte est presque l’intellectuelle complète
e très véritable et très simple ; elle est une grande intellectuelle, ridicule seulement par ses petits côtés et odieuse aussi,
un homme de lettres. Par là elle retombe dans le gros des personnages ridicules de Molière qui, quels qu’ils soient, font des sot
tellement jaloux que sa jalousie seule rend méfiant, dur, violent et ridicule un homme qui, sans elle, ne serait rien de tout c
ensible néanmoins, se sait dévoré d’une passion qui le rend odieux et ridicule , sent aussi, et à cause de cela, le besoin de se
nce de son amour avec ces roulements d’yeux extravagants, ces soupirs ridicules et ces larmes niaises qui font rire tout le monde
, c’est le Malade imaginaire. Parce qu’Argan est ce qu’il est, il est ridicule d’abord, mais parce qu’il est ce qu’il est, il a
ommes chez qui la peur a tué la vanité, l’amour-propre, la crainte du ridicule , ce merveilleux trio de peureux, le peureux en fa
rendait criminel à mes yeux et j’écoutais avec plaisir mille chimères ridicules qui vous peignaient innocent à mon cœur ; mais en
ogique qu’amoureux d’une mondaine et ayant son caractère, il devienne ridicule malheureux et finalement délaissé et isolé. Il es
us nombreux, ne doivent pas, cependant, être traités d’absurdes ni de ridicules  ; ils sont simplement accidentels et l’accident e
lus mal. Il est bien des endroits où la pleine franchise Deviendrait ridicule et serait peu permise. […] Serait-il à propos et
22 (1739) Vie de Molière
lière joua devant lui l’Étourdi, le Dépit amoureux, et les Précieuses ridicules . Cette petite pièce des Précieuses faite en provi
te en province, prouve assez que son auteur n’avait eu en vue que les ridicules des provinciales. Mais il se trouva depuis, que l
ya dans son domestique les dégoûts, les amertumes, et quelquefois les ridicules , qu’il avait si souvent joué sur le théâtre. Tant
ui étaient les modèles de nos Jodelets ; et on ne représentait que le ridicule de ces misérables, au lieu de jouer celui de leur
l les hommes rendus à eux-mêmes se livrent à leur caractère et à leur ridicule , est le seul temps propre pour la comédie : car c
scènes, qui sont enfin devenues des lieux communs. Les Précieuses ridicules , Comédie en un acte et en prose, jouée d’abord
ovinces, qui outrent toutes les modes, avaient encore renchéri sur ce ridicule  : les femmes qui se piquaient de cette espèce de
s poète qui ait jamais été, parlait lui-même le jargon des Précieuses ridicules chez madame de Longueville, qui présidait, à ce q
i qu’elles méritaient. On sait qu’à une représentation des Précieuses ridicules , un vieillard s’écria du milieu du parterre : Co
le a reparu sur le théâtre même, où Molière l’avait si bien tourné en ridicule . Mais la nation entière a marqué son bon goût, en
est plein ; c’est une peinture continuelle, mais une peinture de ces ridicules que les yeux vulgaires n’aperçoivent pas. Il est
r avec quel art Molière a peint un homme qui pousse la vertu jusqu’au ridicule , rempli de faiblesse pour une coquette, de remarq
la sottise que fait George Dandin d’épouser la fille d’un gentilhomme ridicule . L’Imposteur, ou Le Tartuffe, Joué sans int
urgeois gentilhomme est un des plus heureux sujets de comédie, que le ridicule des hommes ait jamais pu fournir. La vanité, attr
homme, avec les airs et les discours qu’il veut affecter, qui font un ridicule plaisant ; cette espèce de ridicule ne se trouve
qu’il veut affecter, qui font un ridicule plaisant ; cette espèce de ridicule ne se trouve point dans des princes ou dans des h
uvrent toutes leurs sottises du même air et du même langage ; mais ce ridicule se montre tout entier dans un bourgeois élevé gro
gréable et le fin, Et sans honte à Térence allié Tabarin. Dans ce sac ridicule où Scapin s’enveloppe, Je ne reconnais plus l’aut
connaisseurs dans le rang du Tartuffe et du Misanthrope, attaquait un ridicule qui ne semblait propre à réjouir ni le peuple, ni
e qui ne semblait propre à réjouir ni le peuple, ni la cour, à qui ce ridicule paraissait être également étranger. Elle fut reçu
mbler à l’original par la voix et par le geste. Enfin, pour comble de ridicule , les vers de Trissotin, sacrifiés sur le théâtre
eaux-arts. Le fou qui est représenté dans Molière, n’est point un fou ridicule , tel que le Moron de La Princesse d’Élide ; mais
t une peinture naïve, peut-être en quelques endroits trop simple, des ridicules de la province ; ridicules dont on s’est beaucoup
être en quelques endroits trop simple, des ridicules de la province ; ridicules dont on s’est beaucoup corrigé à mesure que le go
e de nos passions nous touche encore davantage que le portrait de nos ridicules , c’est que l’esprit se lasse des plaisanteries, e
23 (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293
l’entretenir. Il ne fallut rien moins que le Cid pour faire tomber ce ridicule ouvrage; et quoique Chimène, en quelques endroits
était pas encore purgé, à beaucoup près, et ce furent les Précieuses ridicules et les Femmes savantes qui portèrent le dernier c
, pourraient suppléer à l’expérience, non pas parce qu’il a peint des ridicules qui passent, mais parce qu’il a peint l’homme qui
y a personne, excepté le méchant, qui ne voulut être Alceste avec ses ridicules . Tu honorais la vertu en lui donnant une leçon, e
utrefois, des êtres imaginaires, l’on ne pouvait guère charger ni les ridicules ni les passions. Section II. Précis sur différ
nd écrivain, ces questions de l’ancienne cour d’amour, qui étaient si ridicules quand Richelieu les faisait traiter devant lui da
tracée, et en ouvrit une où personne n’osa le suivre. Les Précieuses ridicules , quoique ce ne fût qu’un acte sans intrigue, fire
olution : l’on vit pour la première fois sur la scène le tableau d’un ridicule réel et la critique de la société. Elles furent j
ment. Enfin, il y a le rire né de cet excellent comique qui montre le ridicule de nos faiblesses et de nos travers, et qui fait
raisonnable, qui parle très-pertinemment et fait toucher au doigt le ridicule et la déraison des détracteurs. Molière revint en
it rire les auditeurs, de même maintenant il faut toujours un marquis ridicule qui divertisse la compagnie. » Les Précieuses a
les Précieuses. Mais comme en effet presque toutes alors étaient fort ridicules , le nom changea de signification et n’exprima plu
rt ridicules, le nom changea de signification et n’exprima plus qu’un ridicule . Il s’étendit même à d’autres objets, et l’on dit
ne les eût obligés à se plaindre, puisque c’est tourner le royaume en ridicule , railler toute la noblesse, et rendre méprisable,
omparable monarque est toujours accompagné des gens qu’il veut rendre ridicules  ; que ce sont eux qui forment sa cour ; que c’est
t qu’il en est comme le chef, que de nous en faire voir des portraits ridicules . Il ne suffit pas de garder le respect que nous d
rce que ce sont des gens de cour; il veut qu’ils ne puissent pas être ridicules , parce que ce sont des gentilshommes ; il veut qu
ièces de Molière. En revanche, il dit beaucoup de mal des Précieuses ridicules , dont la réussite fit connaître à l’auteur lu en
u dernier siècle, était l’enseigne de la science, prêtait beaucoup au ridicule , et l’on sait combien Molière en a tiré parti. Ce
eaucoup au ridicule, et l’on sait combien Molière en a tiré parti. Ce ridicule a disparu, parce qu’il ne tenait qu’aux formes ex
s-grave, et lui a reproché d’avoir joué la vertu et de l’avoir rendue ridicule . Rousseau débute ainsi : « Vous ne sauriez me nie
éritable homme de bien; l’autre, que l’auteur lui donne un personnage ridicule . C’en est assez, ce me semble, pour rendre Molièr
et je nie la conséquence. L’auteur donne au Misanthrope un personnage ridicule  : oui ; mais ce ridicule porte-t-il sur ce qu’il
L’auteur donne au Misanthrope un personnage ridicule : oui ; mais ce ridicule porte-t-il sur ce qu’il est droit, sincère, homme
le pas droit d’en montrer le vice et le danger? Et si elle y joint le ridicule , ne se sert-elle pas de l’arme qui lui est propre
e se sert-elle pas de l’arme qui lui est propre ? Je dis plus : si ce ridicule tombait sur la vertu même, il ne serait pas suppo
z-vous à croire qu’un homme droit, sincère, estimable, peut être fort ridicule ? Et qui est-ce qui l’est ici? Est-ce la vertu d’A
e importance mise aux petites choses n’est-elle pas de sa nature très ridicule ? N’est-ce pas un défaut de raison, un travers de
J’ai porté cette discussion jusqu’à l’évidence; je conclus : donc le ridicule ne porte que sur ce qui est du ressort de la cens
ts réels, il fait toujours respecter la vertu,et ne permet pas que le ridicule aille jusqu’à elle. Ou il n’y a plus de logique a
toujours dans l’excès, et c’est l’excès que Molière a voulu livrer au ridicule . Quoique son dessein soit si clairement marqué,
à la mode, à compter du premier Crispin qui se trouve dans le Marquis ridicule de Scarron, ce n’était dans Molière qu’un reste d
ais d’ailleurs, sous combien de faces diverses Molière a multiplié ce ridicule si commun, et fait voir tout ce qu’il coûte! On l
l’un et de l’autre. Il était difficile de remplir cinq actes avec un ridicule aussi mince et aussi facile à épuiser que celui d
qui n’a jamais une volonté ; qui parle d’or quand il retrace tous les ridicules de sa femme, mais qui n’ose en parler qu’en les a
tout l’avantage que lui donnerait sa raison ! Sa femme est une folle ridicule , elle commande : il est fort raisonnable, il obéi
uasion poussée, il est vrai, jusqu’à un excès qui passe les bornes du ridicule comique, et qui ressemble à la démence complète.
Il eut ensuite un tort encore plus grand, qui lui valut de fort bons ridicules ; ce fut d’imprimer une satire contre Despréaux, e
lle porte un masque, et tout masque est susceptible de faire rire. Le ridicule du masque couvrira sans cesse l’odieux du personn
tique que Tartufe mêle si plaisamment à sa déclaration tempère par le ridicule ce que son hypocrisie et son ingratitude ont de v
24 (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466
e à peine exagérée. Dorante est tout autre chose : il n’est nullement ridicule , et il est excessivement vil. Il ne se borne pas
e fureur de mettre des noms aux portraits du théâtre appartient à ces ridicules fureteurs d’anecdotes, qui, trop préoccupés du fu
homme, avec les airs et les discours qu’il veut affecter, qui font un ridicule plaisant. Cette espèce de ridicule ne se trouve p
s qu’il veut affecter, qui font un ridicule plaisant. Cette espèce de ridicule ne se trouve point dans les princes ou dans les h
uvrent toutes leurs sottises du même air et du même langage ; mais ce ridicule se montre tout entier dans un bourgeois élevé gro
ut prévu, nous ne pourrons, du moins, être étonnés de rien. Autour du ridicule principal qui domine toute la composition, quel n
qui domine toute la composition, quel nombreux et plaisant cortège de ridicules secondaires, qui, tour à tour, lui donnent ou en
’un homme sensé punirait comme d’insultantes moqueries. Tandis que le ridicule et le vice sont amplement représentés dans cette
les Sganarelles, tous les pères, en un mot, même ceux qui ne sont pas ridicules ou vicieux, ont, par rapport à leurs enfants, une
qu’aucun personnage comique ne soit entièrement exempt de vice ou de ridicule . D’après ce principe, auquel Molière n’a jamais m
dont l’insensibilité seule pourrait gronder. Ensuite, il a plus qu’un ridicule  ; il a un tort, et même assez grave, celui de don
e favorisant les mauvaises mœurs, comme immolant l’honnêteté sotte et ridicule au vice ingénieux et élégant. « Quel est le plus
nnage qui, étant exactement opposé à celui dont on joue le vice ou le ridicule , obtient au dénouement le triomphe dû à la probit
ui, sans doute ; mais parce que ces tours sont la punition d’un homme ridicule et répréhensible, et non pas parce qu’ils sont l’
réable et le fin, Et sans bonté à Térence allié Tabarin : Dans ce sac ridicule où Scapin s’enveloppe, Je ne reconnais plus l’aut
ujet de sa pièce, de même qu’il a emprunté au farceur populaire cette ridicule scène du sac que le goût en voudrait retrancher.
ues aveugles enthousiastes de Molière, devenus, en cette occasion, de ridicules adversaires de Boileau, qui n’ont su défendre l’u
25 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVI. Des Caracteres nationaux. » pp. 268-283
. « La comédie veut, en nous faisant rire aux dépens des personnages ridicules , nous corriger des défauts qu’elle joue, afin que
nions meilleurs pour la société. La comédie ne sauroit donc rendre le ridicule de ses personnages trop sensible aux spectateurs.
sensible aux spectateurs. Les spectateurs, en démêlant sans peine le ridicule des personnages, auront encore assez de peine à y
cule des personnages, auront encore assez de peine à y reconnoître le ridicule qui peut être en eux. « Or, nous ne pouvons pas r
pas aussi connues que celles de France, nous ne sommes pas choqués du ridicule de celui qui les blesse, comme nous le serions si
t un privilege dont il ne faut pas abuser ; c’est celui de tourner en ridicule dans la capitale, les habitants des provinces. Le
loin de bâtir l’intrigue d’une seule de ses pieces sur le vice ou le ridicule attribué à quelques-unes de nos provinces, n’a se
r toute votre impertinence, & j’ai voulu voir si vous étiez aussi ridicule qu’on me l’avoit dit. Il faut vous rendre justice
sujet de nous en plaindre, tandis qu’ils se permettent de tourner en ridicule sur les planches, les choses & les personnes
26 (1716) Projet d’un traité sur la comédie pp. 110-119
aite exprès pour amuser, et pour mener le peuple. Qu’y a-t-il de plus ridicule que la peinture d’un roi de Perse, qui marche ave
par des traits forts presque tout ce que nous avons de déréglé et de ridicule . Térence se borne à représenter des vieillards av
au Parterre, frapper les spectateurs les moins délicats, et rendre le ridicule plus sensible. Mais quoiqu’on doive marquer chaqu
onner, est qu’il a donné un tour gracieux au vice, avec une austérité ridicule et odieuse à la vertu. Je comprends que ses défen
as, quand il imite le badinage de la Comédie italienne : Dans ce sac ridicule , où Scapin s’enveloppe,Despr. Art. Poetiq.Chant I
27 (1696) Molière (Les Hommes illustres) « JEAN-BAPTISTE POQUELIN. DE MOLIERE. » pp. 79-80
ire pour conserver le bien dans les familles. Il s’attacha à jeter du ridicule sur ces deux vices, ce qui a eu un effet beaucoup
femmes il fit aussi deux Comédies ; l’une intitulée : Les Précieuses ridicules  ; et l’autre : Les Femmes savantes. Ces Comédies
et le vice en cette matière se prenant aisément l’un pour l’autre, le ridicule tombait presque également sur tous les deux, et d
e-même, la traita de Science frivole, et posa pour principe qu’il est ridicule à un Homme de vouloir en guérir un autre. La Comé
gnorants Médecins, mais il devait en demeurer-là et ne pas tourner en ridicule les bons Médecins, que l’écriture même nous enjoi
28 (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914
il égaie le parterre, je le veux bien, mais à la condition qu’il sera ridicule sans le savoir. Or les comédiens qui représentent
, il s’étonne de ses mécomptes, et n’a pas conscience de la situation ridicule où il s’est placé. C’est précisément parce qu’il
icule où il s’est placé. C’est précisément parce qu’il ignore le côté ridicule de ses espérances, de ses prétentions, qu’il inté
t vulgaire ; le charme du style ne réussira pas à la sauver. Arnolphe ridicule et sachant qu’il est ridicule n’est plus qu’un pe
e ne réussira pas à la sauver. Arnolphe ridicule et sachant qu’il est ridicule n’est plus qu’un personnage de tréteaux. Ce qui l
réteaux. Ce qui lui donne de la valeur, de l’intérêt, c’est qu’il est ridicule à son insu, c’est qu’il aime sincèrement Agnès et
prête à rire, ce qui est dans la vérité, mais il exagère à plaisir le ridicule de sa situation, comme s’il voulait dire aux spec
le mélancolique, d’un rôle profond et sincère, un rôle tout à la fois ridicule et goguenard, est à mes yeux une des plus grossiè
être sincère dans son admiration pour son hôte. S’il a conscience du ridicule auquel il s’expose, s’il le témoigne publiquement
au sérieux ses railleries contre les femmes savantes, s’il se trouve ridicule , et s’applique à provoquer le rire de l’auditoire
et Régnier, à l’exemple du mari de Philaminte, se trouvent tellement ridicules , que, pour désarmer la sévérité du parterre, ils
s changent tout à coup de nature ; je ne vois plus en eux des pédants ridicules , mais des hommes sensés. Dès qu’ils commencent à
, et que je m’étonnais de voir Orgon tourner lui-même sa crédulité en ridicule , ils me répondaient naïvement : Voulez-vous qu’il
29 (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571
moins intérieurement. Molière a principalement fait la guerre à des ridicules . Trois fois seulement, dans toute sa carrière dra
e seulement indécente, dès qu’elle ne fait que répondre à une boutade ridicule et mal fondée. Telle qu’elle est toutefois, cette
ut-être présenter un fils tournant en dérision la malédiction la plus ridicule . Passons à des reproches moins graves. On a quelq
salliance, de quoi rétablir leurs affaires délabrées. Dans ces unions ridicules de la roture opulente et de la noblesse nécessite
, de mouvement et de variété ; à son tableau un cadre plus étendu. Le ridicule et le danger des alliances inégales auraient peut
mauvaises mœurs, en nous montrant toujours le triomphe du vice sur le ridicule , de la méchanceté sur la sottise. « Quel est, dit
le. La mission du poète comique consiste à combattre les vices et les ridicules , et plus souvent ; les ridicules que les vices, p
onsiste à combattre les vices et les ridicules, et plus souvent ; les ridicules que les vices, par la raison que ceux-ci ont quel
honnêtes gens. Mais, soit qu’il attaque un vice, soit qu’il fronde un ridicule , il faut, de toute nécessité, qu’il montre ce que
rares, le poète ne peut placer la punition d’un personnage vicieux ou ridicule que dans l’action des autres personnages qui l’en
ies, et ne vous remboursera de tous vos frais qu’en vous accablant de ridicules . Veut-il enfin les détourner des alliances dispro
ant le vice et même le favorisant. Elles attaquent principalement les ridicules , mais comme d’abondantes sources de désordres et
querelle qu’il eut sur le théâtre avec les comédiens, étala tous les ridicules d’un sot et d’un hobereau. Robinet, dans sa gazet
te et non comique, une chose qui fait rire comme risible et non comme ridicule . La sottise, de même que l’esprit, a ses degrés
À la bêtise qui fait le fond de l’espèce, Pourceaugnac joint tous les ridicules qui peuvent en assaisonner l’insipidité, toutes l
ce qu’il y a de plus absurde, dans leur langage ce qu’il y a de plus ridicule , pour le rendre plus ridicule et plus absurde enc
dans leur langage ce qu’il y a de plus ridicule, pour le rendre plus ridicule et plus absurde encore. Ici, c’est la représentat
petites pièces destinées à faire rire le parterre de la capitale, des ridicules d’un homme de province, qui vient par le coche à
a l’auteur des vers ; et Benserade fut puni, par des moqueries, de sa ridicule vanité. S’il en fallait croire un autre narrateur
louange du roi, des vers qui n’eussent été que la parodie d’un style ridicule  ; il ne l’est pas davantage que le monarque lui-m
30 (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -
éziers avec un nouveau succès, le dépit amoureux & les précieuses ridicules y entraînérent tous les suffrages ; on donna même
t ouvrage le plus justement admiré. Quoique la comédie des précieuses ridicules Les precieuses ridicules, comédie en un acte en
t admiré. Quoique la comédie des précieuses ridicules Les precieuses ridicules , comédie en un acte en prose, représentée à Paris
rée jusqu’à lui. Une critique fine & délicate des mœurs & des ridicules qui étoient particuliers à son siécle, lui parut
ire. Ce fut dans ces conjonctures que parut la comédie des précieuses ridicules  ; jamais succès ne fut plus marqué.11 Il produisi
Moliere en quelques endroits, ce n’est pas le Moliere des précieuses ridicules . Le tître de la piéce, le caractére du premier pe
tions ordinaires des personnes du monde. Par le choix des personnages ridicules qu’il introduit, il paroît n’avoir pas eu moins e
ffectoient, pour en imposer au public, il a crû pouvoir tirer de leur ridicule un fonds de comique plus amusant, à la vérité, qu
a principale figure du tableau. Lorsqu’il avoit en vûë de corriger un ridicule plus essentiel, ou un vice contraire à la société
isance, la coquéterie, la vanité, la jalousie, & presque tous les ridicules des hommes. Il semble que la misantropie soit inc
& peu compatissante aux foiblesses humaines, qu’il fait tomber le ridicule du défaut dont il a voulu corriger son siécle. Le
de danses, est d’un comique plus propre à divertir qu’à instruire. Le ridicule outré d’un provincial donne lieu à un intrigant d
e imposa silence aux critiques. On reconnut dans monsieur Jourdain un ridicule commun à tous les hommes dans tous les états ; c’
s états ; c’est la vanité de vouloir paroître plus qu’ils ne sont. Ce ridicule n’eût pas été sensible dans un rang trop élevé ;
sensiblement, dans un seul point & dans un même sujet, l’excès du ridicule général qu’on vouloit corriger. Le bourgeois gent
urdain ; il reçoit de tout ce qui l’environne, une nouvelle espéce de ridicule , qui rejaillit sur lui, &, de lui, sur tous l
e, & de la singularité du spectacle. Si l’on faisoit grace au sac ridicule que l’on a si souvent critiqué après Despréaux, o
le théatre du palais royal, le 11 mars 1672. Il a voulu y peindre le ridicule du faux bel-esprit & de l’érudition pédantesq
oyal, le 8 juillet de la même année. n’est qu’une peinture simple des ridicules qui étoient alors répandus dans la province, d’où
oëte françois a non seulement exposé sur la scéne les vices & les ridicules communs à tous les âges & à tous les pays, il
, sur ses jours bien des nuages, dont on abusa pour jetter sur lui le ridicule qu’il avoit si souvent joué dans les autres. Il p
e théatre du petit Bourbon, au mois de décembre 1658. Les precieuses ridicules , comédie en un acte en prose, représentée à Paris
31 (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352
’ayant rien à s’envier ni à se reprocher en fait de versatilité et de ridicule , prennent bravement leur parti : les princes devi
ns et dire des injures aux dieux, que d’entrer comme il faut dans les ridicules des hommes, et de rendre agréablement sur le théâ
et les vices du cœur, ou, tout au moins, pour les déconcerter par le ridicule . Ce nouveau dessein de moraliste réformateur déjà
au dessein de moraliste réformateur déjà sensible dans Les Précieuses ridicules , qui sont l’École des salons, se montre plus clai
étant digne de tous les châtiments, ne serait-elle pas justiciable du ridicule  ? C’est, dit-on, que l’irréligion peut abuser de
ès la religion vient la vertu, que Molière a été accusé de tourner en ridicule . Ici encore la réponse est facile. L’imputation p
la rend insociable : c’est là seulement ce que Molière attaque par le ridicule . Alceste a le tort de se croire parfait et infail
re l’aristocratie elle-même ; en traduisant sur la scène un bourgeois ridicule et un marquis dépravé, il signale un double abus 
ouble abus : l’avilissement des titres dans ceux qui les portent ; le ridicule d’y prétendre quand on n’y est pas né. M. Jourdai
ve sa haute impartialité : de souche bourgeoise, il n’épargne pas les ridicules de la bourgeoisie, obligé de vivre avec les grand
et secondaire, qu’il avait déjà effleuré en maître par Les Précieuses ridicules . Nous n’avons pas l’intention de passer en revue
qui fit de Pellisson, jusqu’alors soupirant précieux et passablement ridicule de Mademoiselle de Scudéri, un puissant orateur q
32 (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -
crivains, ayant principalement pour objet de peindre les vices et les ridicules de leur siècle, font allusion soit à des événemen
peinture du cœur humain qui ne change point, celle des usages et des ridicules passagers de la société, il a fallu rechercher da
gue, pour ajouter à la vérité de l’imitation et à l’effet comique des ridicules de situation ou de caractère. Alceste et Gorgibus
e ne croira, sans doute, que Molière soit l’auteur d’un changement si ridicule  : il est déjà difficile de concevoir qu’il se soi
i l’on accorde que j’ai réussi dans un genre de travail qu’un préjugé ridicule s’efforce de ravaler encore aujourd’hui, quoiqu’u
ui est né malin et imitateur. Le premier qui, frappé des vices ou des ridicules d’autrui, imagina de les retracer, non par le sim
distinctions de rangs, ces inégalités de fortunes et ces variétés de ridicules qui constituent la meilleure des sociétés possibl
raies lumières qui de toutes parts cherchaient à y pénétrer, entre la ridicule affectation qui avait déshonoré notre littérature
pies qui à peine avaient eu elles-mêmes des originaux. Les Précieuses ridicules furent le premier tableau peint d’après nature, l
 ; car on ne les corrige guère, et ils sont peu risibles. Ce sont les ridicules proprement dits que la comédie doit combattre de
et pour amuser à la fois, s’attacha principalement à la peinture des ridicules . L’amour-propre en est la source la plus abondant
ité de tous les autres. Les passions sont aussi une source féconde de ridicules , et elles ont ordinairement pour principe l’amour
rgon, de Cléante et de la fille de M. Jourdain. La jalousie peut être ridicule aussi ; et c’est alors surtout qu’elle est du res
et c’est alors surtout qu’elle est du ressort de la comédie. Elle est ridicule quand il y a, de celui qui la ressent à celle qui
ter : au lieu qu’il a certainement détruit ou affaibli la plupart des ridicules qu’il a frondés. Dans plusieurs autres ouvrages,
t uniquement pour éclairer et corriger par leur moyen les personnages ridicules qui sont leurs dupes et leurs victimes. Ainsi, Do
l est résulté qu’ordinairement Molière a montré le vice triomphant du ridicule , et la méchanceté de la sottise. On en a conclu q
les aurait attaqués sans profit pour la morale, et il a combattu les ridicules , parce qu’il le pouvait faire avec fruit pour la
uit pour la société. Dans ce dessein, il a dû placer à coté de chaque ridicule le vice particulier qu’engendre ou nourrit sa fai
n garantir. Fallait-il, pour l’édification publique, qu’il montrât le ridicule faible et confiant de sa nature, triomphant du vi
que, représentant les différents peuples de l’Italie, et montrant des ridicules , non plus de genre, d’espèce ou d’individu, mais
contrastes factices et systématiques. Il est quelques vices, quelques ridicules qui, pour ainsi dire, engendrent leur contraire.
ais, hors de ces cas peu nombreux, il n’a opposé le plus souvent, aux ridicules qu’il voulait combattre, que la raison qui en ens
s suivant le même système. Toujours un personnage atteint d’une manie ridicule , que prêche inutilement un personnage raisonnable
oint à sa place. Là, Molière se contente de faire jouer entre eux des ridicules différents, mais non pas opposés ; et, prétendant
édie de caractère, il résulte du contraste, du conflit des vices, des ridicules , des passions, des intérêts, des devoirs, diverse
situation est une sorte de torture morale qui contraint un personnage ridicule à laisser échapper le secret de sa faiblesse, soi
oint, dans toute sa puissance, cette police mutuelle de la mode et du ridicule , qui, rendant chacun attentif à observer les autr
guait déjà, du temps de Molière, par l’art de cacher ses vices et ses ridicules sous des dehors élégamment uniformes, et ses disp
rnolphe, les Jourdain et les Argan. Chez de tels hommes, du moins les ridicules ne se montrent ni trop à nu, ni trop déguisés ; l
ges secondaires ou accessoires. Les marquis, que lui-même qualifie de ridicules y ne sont que des bouffons propres à divertir le
t-être aussi afin de rendre plus générale sa censure des vices et des ridicules , s’est abstenu ordinairement de spécifier l’état
est conduite de manière à montrer sous toutes ses faces le vice ou le ridicule qui est le sujet comique de la pièce. Aucune situ
t de peindre, dans des scènes largement développées, les vices et les ridicules innombrables qui infestent la société. L’intrigue
de la justice comique ; les seules peines qu’elle puisse infliger, le ridicule ou l’indignation, ne sauraient suffire : il faut
comme chez quelques-uns de ses successeurs, le personnage vicieux ou ridicule changer tout à coup de caractère, et se convertir
itié que sollicite l’infortune et provoquer la moquerie que mérite le ridicule  ; comment surtout, en peignant un scélérat, on pe
caractères effacés, des mœurs relâchées, des vices de convention, des ridicules de coterie et un langage factice. J’aurais alors
ries et de toutes les vanités, celles de la compilation sont les plus ridicules que je connaisse. Vie de Molière Plusieurs
la Fronde vinrent interrompre ces jeux. Molière disparaît dans cette ridicule tempête, et ne doit plus se remontrer qu’à l’époq
and peuple révolté contre son souverain, que de vices, de travers, de ridicules venaient étourdiment s’offrir aux regards de Moli
ls barbouillent la vie des écrivains célèbres, et les interprétations ridicules dont ils obscurcissent leurs ouvrages37. Fiers de
Dépit amoureux, confirma le jugement de la province. Les Précieuses ridicules furent jouées le 18 novembre 1659, et le furent a
s infirmités morales de son espèce, en avait pourtant sa part ; et le ridicule même dont il s’était le plus souvent moqué, était
cœur tout entier. Il eut tous les tourments, il eut presque tous les ridicules d’un mari jaloux, Avait-il raison de l’être ? Qui
rlait du pouvoir de l’imitation. Nous lui demandâmes pourquoi le même ridicule qui nous échappe souvent dans l’original, nous fr
sus il nous cita Ninon comme la personne qu’il connaissait sur qui le ridicule faisait une plus prompte impression ; et il nous
oyons dessiner chaque caractère, indiquer les traits propres à chaque ridicule , donner des instructions précises à ceux qui en o
s d’un ennemi. Molière avait-il si fort besoin qu’on lui indiquât des ridicules  ? Il savait assez bien les apercevoir lui-même, e
avoir été si fréquentes, et il faisait peut-être moins son profit des ridicules qui lui étaient dénoncés par ces officieux courti
rendait son jeu dans lac omédie plus plaisant, mais aussi le rendait ridicule dans la tragédie, que malheureusement il aimait à
, du vivant de Molière, comme depuis sa mort. Le reste est une vision ridicule qui ne mérite pas même d’être combattue. 66. Cha
ni style, ni sens commun, ouvrage plus propre à rendre méprisable et ridicule cet illustre auteur, qu’à donner la moindre lumiè
e faisant appeler M. de Corneille ;et il lui rappelle, à ce sujet, le ridicule que son petit frère, Thomas Corneille, avait en d
e, Thomas Corneille, avait en de se donner le surnom de M. de Lisle ; ridicule dont on prétend que Molière s’est moqué dans l’Éc
l créa les rôles suivants : Mascarille, de l’Étourdiet des Précieuses ridicules  ;Albert, du Dépit amoureux ;Sganarelle, du Cocu i
e que je méprise les recherches ; mais il y a un point où il est bien ridicule de les pousser, et où il est bien plus ridicule e
point où il est bien ridicule de les pousser, et où il est bien plus ridicule encore d’enêtre fier. 105. Le marc d’argent, qui
33 (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112
l se bornait au succès de la représentation ; et avant les Précieuses ridicules , comédie qui fut imprimée presque malgré lui, il
Agnès, de l’Ecole des Femmes, préfère le vif et spirituel Horace ail ridicule et pédant Arnolphe, commet-elle donc un si grand
lui, disposé à reconnaître la faveur du roi, en faisant la guerre aux ridicules et aux vices de son temps. Son regard satirique t
s à envahir la cour et la ville, et que Molière s’avisa de tourner en ridicule , lui, le nouveau venu, à peine encore établi. Mol
moment, en contrôleur général des mœurs et des usages. Les Précieuses ridicules furent représentées, sur le théâtre du Petit-Bour
est désormais maître de son expression. C’est à partir des Précieuses ridicules que notre auteur entre dans cette brillante carri
ais aux limites que son époque permettait d’atteindre. Les Précieuses ridicules s’en prenaient aux ridicules de la société, et pl
e permettait d’atteindre. Les Précieuses ridicules s’en prenaient aux ridicules de la société, et plus tard, lorsque Molière étai
ue veut Molière avec tous les honnêtes gens. Le succès des Précieuses ridicules et l’audace de la critique de l’auteur à l’encont
s vues mieux unies, qu’a fait dans sa préfacé l’auteur des Précieuses ridicules . Car, si nous examinons ses paroles, il semble qu
de cet homme, a dû être fort surpris lorsque l’auteur des Précieuses ridicules s’est transfiguré en celui du Misanthrope, si tan
que inutile de faire observer que Molière, en attachant l’épithète de ridicules à ses précieuses, se conservait par là une excuse
eprésenter le 28 mai 1660, n’est pas digne de succéder aux Précieuses ridicules . Cette pièce semble s’être trompée de date ; elle
eu tort de comparer le Gorgibus de Sganarelle à celui des Précieuses ridicules . Le père de Cathos et de Madelon est un homme ple
oyal. Ce fut la continuation de la bonne comédie, dont les Précieuses Ridicules avaient été le coup d’essai. Comme dut être heure
res messages qui tourneront contre lui ; cette bonhomie d’un individu ridicule sans le savoir, et travaillant à sa perte, sera p
fini qu’il l’a fait, non seulement en traçant le portrait d’un tuteur ridicule et maladroit, capable même de violence, mais enco
ue Molière ait cru pouvoir imprimer ; car le manuscrit des Précieuses ridicules lui ayant été dérobé, comme nous l’avons dit, ce
ieux de Molière, et qu’il avait déjà mis en usage dans les Précieuses Ridicules . Nous ne saurions passer sous silence les magnif
naître, n’ont rien de comique ; il ne tarda pas à comprendre le côté ridicule de celte aveugle frénésie ; jaloux lui-même, il e
Il s’empressa de réunir dans un même cadre et précieuses et marquises ridicules , et jaloux auteurs ; et il fit combattre leurs so
eilleure et la plus honnête nature du monde dans le peintre hardi des ridicules de son époque. S’il accable ses ennemis, ne l’ont
lle maladie assurément. Molière, après avoir versé à pleines mains le ridicule sur ses antagonistes, arrive à une réponse plus s
es médecins ont bien changé depuis ; ils ne portent plus ces costumes ridicules que portait leur compagnie au temps de Louis XIV.
iques, et même de la Comédie-Française, où ils rient les premiers des ridicules de leurs vieux confrères. Ils entendent mieux la
en délicate à saisir, celle qui avait déjà fourni au poète le marquis ridicule de l’Ecole des Femmes. Molière voulait peindre en
Rousseau prétend que Molière a dégradé, avili son héros, et l’a rendu ridicule . Cela est faux ; Alceste n’est pas ridicule un se
i son héros, et l’a rendu ridicule. Cela est faux ; Alceste n’est pas ridicule un seul instant ; ses faiblesses de cœur et ses e
roche que Rousseau adresse à Alceste, est de ne s’en prendre qu’à des ridicules privés et non à des vices publics. Cette vigoureu
logie impressionnant en sa faveur ; Dieu nous garde de tomber dans le ridicule des Femmes Savantes, et d’appliquer à ce mot le v
une matière délicate il s’agit de la source éternelle et classique du ridicule , c’est-à-dire des maris qui sont ou qui se croien
anifestées par un grand nombre de bourgeois, commençait à attaquer ce ridicule si commun de son temps, et même du nôtre, où les
ur à l’égard de Molière en écrivant ces vers si connus : Dans le sac ridicule où Scapin s’enveloppe. Je ne reconnais pas l’aute
scarbagnas, moins la verve d’exécution, est le pendant des Précieuses ridicules . Ce sont les prétentions du bel air après les pré
pas douteux pour qui lit ses œuvres avec soin. N’avez-vous pas vu les ridicules du Bourgeois gentilhomme et de Georges Dandin lar
nouement, cette pièce l’est aussi de versification ; mais, quoique le ridicule qu’elle condamne existe de notre temps comme du t
uses. De temps en temps, les choses que l’on dit sont si complètement ridicules , que le sourire effleure les lèvres d’Henriette,
ière, ce grand censeur des vices de son temps, lui qui sut trouver le ridicule de chaque chose, et s’attacha si exactement à la
iècle, en prenant un calque fidèle et léger des caprices du jour, des ridicules du moment. Les comédies de Dancourt, indépendamme
t un petit dénaturé qui ne veut pas que je me marie. Lisette Le petit ridicule  ! Madame Argante Il porte exprès des perruques br
Voilà bien la femme de cinquante ans. On voit qu’il ne manque aucun ridicule à cette honorable compagnie. Vieilles ou jeunes,
lui-même comme sur un pivot. Toujours des procureurs, des bourgeoises ridicules , des nigauds, des paysans, des meuniers, des meun
j’en sais rien que la peste m’étouffe ! Sottise de jeune homme ; air ridicule de bonne fortune ; pure impertinence ; envie de d
ompter par moi-même, la plupart des jeunes gens d’aujourd’hui sont de ridicules personnages. » Qui ne s’est pas dit cela plusieu
34 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE PREMIER. Part de la Morale dans la Comédie de Molière. » pp. 1-20
e question : Par où est-ce que la comédie frappe les vices ? — Par le ridicule . Si donc sa morale n’a point d’autre sanction, on
, dans les œuvres d’un comédien qui ne la fonde que sur la crainte du ridicule , c’est-à-dire sur l’amour propre, et qui ne peut
hera22), dans la comédie de Molière, une autre sanction morale que le ridicule ou le miracle, c’est une sanction cachée, comme l
ns et de leurs paroles, tandis que d’autres nous paraissent odieux ou ridicules  ; et nous sommes trop charmés par le spectacle po
ccusés les traits des personnages, la mesure savante avec laquelle le ridicule est porté graduellement jusqu’à sa dernière limit
omme, qui a reçu du ciel le don puissant de corriger les vices et les ridicules , et qui, habile à emmieller les bords du vase, no
au parterre, frapper les spectateurs les moins délicats, et rendre le ridicule plus sensible. Mais quoiqu’on doive marquer chaqu
ridiculement le juge, le prince on le roi. » Préface des Précieuses ridicules . 20. Dénouement du Festin de Pierre. 21. Dén
ner, c’est qu’il a donné un tour gracieux au vice, avec une austérité ridicule et odieuse à la vertu. » Fénelon, Lettre à l’Acad
e 44, note 1. — « Oui, Molière a tourné l’honnêteté pure et simple en ridicule dans le personnage de M. Jourdain ; il a voulu hu
35 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96
n un mot ; la comédie ferait mieux de ne rien peindre de pire que des ridicules , mais il lui est permis de produire sur la scène
est ici le point capital, il ne faut pas confondre le comique avec le ridicule . Le ridicule n’est qu’un motif de la gaieté comiq
int capital, il ne faut pas confondre le comique avec le ridicule. Le ridicule n’est qu’un motif de la gaieté comique, le motif
s inspirations. Nous avons dans La Métromanie de Piron l’exemple d’un ridicule qui n’est point comique. Je ne prétends pas que c
, mais le comique n’égaie que les parties accessoires de l’œuvre ; le ridicule , qui en est l’objet principal, la manie de faire
e Roi de Cocagne de Legrand nous offre l’exemple opposé. Ici point de ridicule , mais seulement du comique. Car la folie du roi,
s travers du caractère ou de l’esprit que l’on appelle proprement des ridicules . Et néanmoins cette petite pièce est d’un comique
a des cas où la gaieté comique serait tout à fait déplacée, et où le ridicule doit paraître seul dans sa franchise et sa simpli
par exemple, à développer devant mon spirituel auditoire Une théorie ridicule sur la comédie, une critique absurde dans ses pri
m’écouteraient ; je n’aurais qu’à reproduire fidèlement ces doctrines ridicules . Mais quelle gaieté, bon Dieu ! pourrait-il y avo
a m’interdirait la gaieté. Je traiterais donc sans gaieté une matière ridicule . Pour ouvrir la porte au comique, il faudrait que
qu’au lieu d’être la franche gaieté comique, elle ne soit plus que le ridicule . À tout le moins, l’absence de gaieté est l’écuei
et avilit son talent, qu’il écrit pour la foule, et que Dans ce sac ridicule où Scapin s’enveloppe On ne reconnaît plus fauteu
e personnage lui-même57. Mais ceci a besoin d’explication. Il y a des ridicules complètement ignorés de la personne qui en est at
de l’ignorance et le mépris de toute culture intellectuelle sont des ridicules incomparablement plus graves que celui contre leq
re que cet impertinent auteur fait à la science58. Il existe d’autres ridicules ou même de véritables vices, parfaitement connus
dans leur comique, n’accentuent pas eux-mêmes à l’excès leurs propres ridicules . Mais il y a aussi de certaines faiblesses morale
finesse. Il consiste, comme nous l’avons vu tout à l’heure, dans les ridicules ignorés ou caches, et j’ai dit que ces ridicules
à l’heure, dans les ridicules ignorés ou caches, et j’ai dit que ces ridicules ne doivent se trahir que par des traits presque i
as davantage dans ce programme où elles affichent trop naïvement leur ridicule  : Nous serons par nos lois les juges des ouvrage
pièces à caractères, Molière a cru devoir mettre en regard de chaque ridicule l’opinion raisonnable qui lui est opposée, de peu
re faut-il que la peinture soit involontaire et que le caractère soit ridicule . Rappelons-nous les règles du comique d’observati
oit ridicule. Rappelons-nous les règles du comique d’observation : le ridicule qu’on n’avoue pas, mais que l’on cache ou que l’o
fait que les choses les plus dignes de respect y semblent tournées en ridicule . Sa critique est fort juste, mais ses idées génér
qu’en a faite un de ses amis, que Molière l’aurait tourné lui-même en ridicule , s’ils eussent vécu du même temps. » Goethe (Entr
36 (1901) Molière moraliste pp. 3-32
oint (dit Béralde) de plus plaisante mômerie, je ne vois rien de plus ridicule qu’un homme qui se veut mêler d’en guérir un autr
de ces Diafoirus père et fils en qui Molière semble incarner tous les ridicules de la médecine. « Il s’attache aveuglément », dit
quel grossier personnage que ce Gorgibus, reprochant aux « précieuses ridicules  », sa fille et sa nièce, leur parure et leurs cap
d’avec un haut-de-chausse, il nous suffira d’entendre un instant ce ridicule et presque odieux Arnolphe, de L’École des femmes
le la pauvre Bélise comme ils ont rendu Cathos et Madelon ingrates et ridicules . Molière veut, avant tout, que la femme conserve
e, homme du monde, et qui, somme toute, parle fort bien, n’est-il pas ridicule , lorsqu’après avoir chanté cette chanson simple j
viendrons plus tard. Alceste est sympathique, mais il faut qu’il soit ridicule , et sa critique du sonnet d’Oronte est outrée, ri
uer. Mais ne vaut-il pas mieux encore tromper le prétendant jaloux et ridicule que le futur mari ? Isabelle manque à toutes les
oujours vous parlez ? Tartuffe. Je puis vous dissiper ces craintes ridicules , Madame ; et je sais l’art de lever les scrupules
onté souriante et le bon sens. Ils entourent le personnage vicieux ou ridicule que Molière les charge de conseiller ou de juger 
u’ils voient, ils redoutent, ils réprouvent, ils raillent ce vice, ce ridicule qu’ils ont constamment sous les yeux. Monsieur Jo
mmes de tête fait admirablement ressortir aux yeux du public tous les ridicules du bourgeois gentilhomme. Chrysale abdiquerait en
un vice, dégrader par une passion, déconsidérer et rapetisser par un ridicule , perd toute autorité morale sur les siens ou caus
, et à tout venant. Et Molière nous l’a représenté malheureux, un peu ridicule , abandonné de cette femme coquette qu’il a la fai
le vrai. Cette nécessité absolue, il la proclamait en rendant Alceste ridicule et la déplorait en nous le faisant aimer. De là v
37 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Caracteres propres à tous les rangs. » pp. 328-330
ace dans un homme instruit & en place. Mais il est des vices, des ridicules , des travers qui vont à tous les hommes. Quand on
frappé Moliere : il a senti tout l’avantage qu’il pouvoit tirer d’un ridicule général, puisque les Princes prennent le titre de
n héros un Prince ou un homme élevé à la Cour : ce n’est point que le ridicule qu’il vouloit peindre ne se trouve aussi complett
en en opposition avec le caractere principal, & font ressortir le ridicule de M. Jourdain qui rejaillit ensuite de lui sur t
38 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XI » pp. 89-99
dix ans plus tard. Ils en font, en un mot, une mijaurée excessivement ridicule . Faire de Julie une amoureuse ridicule, c’est fai
ot, une mijaurée excessivement ridicule. Faire de Julie une amoureuse ridicule , c’est faire de Montausier un amoureux plus ridic
ie une amoureuse ridicule, c’est faire de Montausier un amoureux plus ridicule encore. Mais le moyen de faire jouer le rôle d’un
t faites, des traits lancés par Molière en 1650 contre Les Précieuses ridicules . Il est certain que ce mariage fut la première ca
sont le plus exemptes ? Quand la société-mère se dispersa, les femmes ridicules qui étaient contenues par le grand nombre les aut
le que ces écrivains, dont l’observation n’a pas été plus loin que le ridicule des précieuses, de ne pas remarquer qu’elles eure
39 (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421
s aussi sots qu’elle. Après lui avoir donné les instructions les plus ridicules sur le devoir des femmes mariées, il la quitte po
audace. Le personnage d’Arnolphe est un chef-d’œuvre de passion et de ridicule . L’énergie de ses transports amoureux et jaloux l
ussi jeune qu’Agnès, mais, à la vérité, n’était pas aussi ingénue. Le ridicule d’Arnolphe ne tient pas, comme celui de tous les
des ruelles , ne pouvait être le partisan de l’auteur des Précieuses ridicules , au point de se faire son champion. La réfutation
le d’amuser le public qu’ils sont en possession d’ennuyer. Ces divers ridicules étaient peints avec trop de vérité et de vivacité
rivaux de Corneille, ceux-là les émules de Molière. Tous les censeurs ridicules dont Molière s’était moqué dans La Critique, ne s
, une dissertation en forme de dialogue. Diverses personnes, les unes ridicules et extravagantes, les autres spirituelles et sens
ple apologie. Mais c’est principalement comme peinture de mœurs et de ridicules , que La Critique est tout à fait digne de Molière
tre sur le théâtre, que leurs grimaces savantes et leurs raffinements ridicules , leur vicieuse coutume d’assassiner les gens de l
es femmes savantes, qu’on intitulerait presque aussi bien Les Auteurs ridicules  ? La Critique de l’École des femmes est la premi
e savoir pédantesque, semblent étaler à l’envie leurs grâces et leurs ridicules , et se faire mutuellement valoir par le contraste
des comédiens de l’hôtel de Bourgogne, dont Molière tourne le jeu en ridicule dans cette comédie. M. Lemazurier, auteur de la G
décrié L’École des femmes. Molière, dans La Critique, les couvrit de ridicule , mais ne les réduisit pas au silence. Elles n’en
lleurs acteurs, était un de ceux que Molière avait le plus tournés en ridicule . Montfleury fils, qui n’avait point encore fait L
ables et respectés, dans la juste critique d’un petit nombre d’hommes ridicules qui en font partie. Assurément ni la personne, ni
lamer pour lui. Molière, qui semblait déjà avoir épuisé les traits du ridicule contre ses ennemis de la cour et de la ville, dan
eu des comédiens de l’hôtel de Bourgogne ; cette arrivée d’un marquis ridicule qui assomme Molière de ses questions, et les actr
où il ne dédaignait pas de puiser, on avait déjà montré un personnage ridicule , contraint par la violence à contracter un mariag
. Molière, dont le but était de faire rire aux dépens des personnages ridicules , et de les corriger, s’il se pouvait, ne craignai
40 (1747) Notices des pièces de Molière (1670-1673) [Histoire du théâtre français, tome XI] pp. -284
beaux-arts. Le fou qui est représenté dans Molière n’est point un fou ridicule , tel que le Moron de La Princesse d’Élide, mais u
foule imposa silence aux critiquesb. On reconnut dans M. Jourdain un ridicule commun à tous les hommes dans tous les états ; c’
s états ; c’est la vanité de vouloir paraître plus qu’ils ne sont. Ce ridicule n’eût pas été sensible dans un rang trop bas ; po
ît sensiblement, dans un seul point et dans un même sujet, l’excès du ridicule général qu’on voulait corriger. Le Bourgeois gent
ourdain ; il reçoit de tout ce qui l’environne une nouvelle espèce de ridicule qui rejaillit sur lui, et de lui sur tous les éta
ourgeois gentilhomme est un des plus heureux sujets de comédie que le ridicule des hommes ait jamais pu fournir : la vanité, att
n homme avec les airs et les discours qu’il veut affecter qui font un ridicule plaisant. Cette espèce de ridicule ne se trouve p
rs qu’il veut affecter qui font un ridicule plaisant. Cette espèce de ridicule ne se trouve point dans des princes, ou dans des
uvrent toutes leurs sottises du même air et du même langage ; mais ce ridicule se montre tout entier dans un bourgeois élevé gro
âtre du Palais-Royal, le 24 mai. « [*]Si l’on faisait grâce au sac ridicule que l’on a si souvent critiqué après Despréaux, o
hé. « [*] La Comtesse d’Escarbagnas n’est qu’une peinture simple des ridicules qui étaient alors répandus dans la province, d’où
illa à loisir la comédie des Femmes savantes. Il a voulu y peindre le ridicule du faux bel esprit et de l’érudition pédantesque.
ar les agréables railleries d’une certaine Henriette, et puis par les ridicules imaginations d’une visionnaire, qui se veut persu
e lui-même qu’il voit tout le genre humain fort au-dessous de lui. Le ridicule entêtement qu’une mère, que la lecture a gâtée, f
urgeois gentilhomme d’après une personne qui avait à peu près le même ridicule  : mais lorsque l’on veut vérifier cette prétendue
réable et le fin, Et sans honte à Térence allié Tabarin ; Dans ce sac ridicule où Scapin s’enveloppe, Je ne reconnais plus l’aut
ens de lettres. “Que m’importe, s’écriait M. le marquis …, de voir le ridicule d’un pédant ? Est-ce un caractère à m’occuper ? Q
e-même, la traita de science frivole, et posa pour principe qu’il est ridicule à un homme d’en vouloir guérir un autre. La coméd
orants médecins ; mais il devait en demeurer là, et ne pas tourner en ridicule les bons médecins, que l’Écriture nous enjoint d’
41 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIX. Des Caracteres propres aux personnes d’un certain rang seulement. » pp. 312-327
bourgeois sensé qui vient à la comédie pour se délasser en y riant du ridicule de ses semblables, & à qui l’on donne une pie
re la crapule de la canaille & les nobles travers des grands, des ridicules roturiers dignes de l’œil du philosophe, & qu
’esprit du peuple, & devenir dangereuses. Qu’on propose un pareil ridicule à nos comiques de la bonne compagnie, ils croiroi
très philosophique, dans laquelle il verse non seulement des flots de ridicule sur les originaux qu’il attaque ; il y prouve enc
nnie, il doivent rire de leur extravagance & les livrer à tout le ridicule qu’ils méritent ; c’est le châtiment des sots. Le
ont entrevoir que des nuances. S’il peut saisir quelques-uns de leurs ridicules , les portraits qu’il en fera ne produiront aucun
ffet n’aurions-nous pas à traîner sur la scene, pour les y couvrir de ridicule & leur faire avouer leur néant ! Mais il nous
42 (1812) Essai sur la comédie, suivi d’analyses du Misanthrope et du Tartuffe pp. 4-32
e, fut consacrée à corriger les hommes, à attaquer leurs vices, leurs ridicules . La seconde partie, appelée tragédie, si féconde
provoquer le rire par la peinture exacte et véridique des vices, des ridicules qui influent sur toute notre existence, nous font
rempe supérieure saisisse les traits les plus saillants du vice ou du ridicule alors à la mode, qu’il sache le dépouiller de son
trant pour saisir les nuances, les aperçus fugitifs d’un vice ou d’un ridicule , quelque passager qu’il paraisse ! Quelle habilet
après avoir d’abord montré ce qu’avait de plus saillant le vice ou le ridicule qu’ils ont exposé à nos regards, ont su attacher
quelle force comique Molière n’a-t-il pas déployé dans les Précieuses ridicules  ! Que de beautés dans ce seul petit acte ! Et cep
, qu’il arrache en entier le voile sous lequel se cache le vice ou le ridicule qu’il attaque ; qu’il agrandisse sa marche, qu’il
blables, lorsqu’au lieu de leur inspirer du mépris pour un vice ou un ridicule , on ne laisse dans leur esprit que le souvenir de
usieurs pièces très estimables, où tout l’intérêt ne roule que sur le ridicule et les vices des personnages. Telles sont, entre
43 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548
inal, on ne le reconnoît plus ; le tableau ne représente qu’un fatras ridicule de choses dont on se souvient à peine, & dépa
aiter lestement, & résister nous-mêmes à la mode aussi facile que ridicule de faire de ces pieces remplies de portraits &
es. Thalie sait nous corriger encore, en prenant à nos yeux tous les ridicules , tous les travers, tous les vices dont elle veut
ere équité. Les Sganarelles, les Arnolphes n’ont que des travers, des ridicules  ; on se moque d’eux & ils sont privés de ce q
ontraire couronner tous ses vœux par le consentement aussi prompt que ridicule de Géronte, & de Madame Bertrand, tante de Lu
us agréables dans la société, en combattant leurs travers & leurs ridicules . C’est sous ces quatre points de vue que nous all
moitié de l’espece humaine déguiser ses graces naïves sous de pareils ridicules , les expose sur la scene dans les Précieuses ridi
ous de pareils ridicules, les expose sur la scene dans les Précieuses ridicules  ; ils frappent même ceux qui les érigeoient en ag
s instruit de cette vérité dans les Femmes Savantes, en y couvrant de ridicule Philaminte, Armande, Bélise, & en leur opposa
p; leur attirail, que par leurs ordonnances. Moliere leur prouve leur ridicule dans le Malade imaginaire, le Médecin malgré lui,
qu’ils étoient désagréables. Ils ne font, à la vérité, que changer de ridicule  ; mais si le malade n’en voit pas moins le sombre
nt qu’ils ne sont point possédés de cette manie. Vadius leur peint ce ridicule d’après nature, & les avertit de s’en corrige
ucture du corps humain que le Fagotier. Moliere les tourne si bien en ridicule , que s’il n’a pu bannir de la Faculté tous les ig
s le champ de leur triomphe, c’est-à-dire jusques sur le théâtre, les ridicules des comédiens de son temps, leur ton faux & o
; celle de Chrisalde, dans l’Ecole des Femmes, pour s’étourdir sur le ridicule dont il se croyoit couvert par les infidélités de
44 (1855) Pourquoi Molière n’a pas joué les avocats pp. 5-15
nditions et les professions les plus diverses y viennent étaler leurs ridicules et leurs vices. D’où vient donc qu’il en est une—
ant de lui-même : « Ce ne sont point les médecins qu’il joue, mais le ridicule de la médecine 4. » Or, il aurait bien pu faire r
ait bien pu faire rire aux dépens de tel ou tel avocat, mais jouer le ridicule de la profession elle-même, cela était impossible
qu’il n’est pas aisé de railler. En un mot, un avocat peut avoir des ridicules , pire encore peut-être, mais tout cela lui appart
mme les médecins. - Ce ne sont point les médecins qu’il joue, mais le ridicule de la médecine. Molière revient souvent sur cett
45 (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132
dies, au lieu de caractères, on y trouve des situations ; au lieu des ridicules de la nature, des ridicules exagérés ou imaginair
on y trouve des situations ; au lieu des ridicules de la nature, des ridicules exagérés ou imaginaires ; au lieu de personnages,
des mœurs du temps s’annonce de loin par des allusions piquantes aux ridicules du jour. La farce, faut-il le dire ? était plus p
’intrigue. — L’Étourdi, Sganarelle, le Dépit amoureux, les Précieuses ridicules . Molière commença par la farce. Il nous en est
ué un an après. L’Étourdi est suivi du Dépit amoureux, des Précieuses ridicules , autre ébauche admirable, d’où sortiront les Femm
tes ; de Sganarelle : quatre comédies d’intrigue, même les Précieuses ridicules , quoique le fond en soit un portrait des mœurs du
te au théâtre ! Le rire délicat, ce rire de l’esprit, que provoque le ridicule finement exprimé, laisse une arrière-pensée, et c
es, et nous rassure pleinement sur notre mérite. Quant aux Précieuses ridicules , si elles ne nous font pas ôter tous les livres d
n écrivain de génie dans L’Étourdi, le Dépit amoureux, les Précieuses ridicules , Sganarelle ; il y a une comédie parfaite en son
en donnant un violent dépit à un fantasque, soit en rendant un jaloux ridicule , et qui ont pour effet d’inquiéter un couple amou
ce ; on demandait la représentation d’un vice à la fois redoutable et ridicule , qui scandalisât la société tout entière, en mett
ction proportionnée à son travers. Les galants emportent l’attache de ridicule que Célimène leur a mise au dos. Tous reçoivent d
ve qu’il ne leur en veut guère, c’est qu’il se contente de les rendre ridicules . Il n’a pas craint leurs originaux dans le monde,
arantie et une sauvegarde. La comédie voulait pourtant qu’il y eût du ridicule dans la pièce ; Molière l’a mis tout entier du cô
s de Tartufe ; mais, comme pour ajouter à la force du préservatif, ce ridicule est à la fois si honteux et si odieux, qu’il a dé
parler le français de Vaugelas. À tout ce que le bel esprit donne de ridicules à une femme ou ajoute à ses autres travers, il op
nt la haine des méchants, le mépris des gens à la fois malhonnêtes et ridicules , l’amour du bien, du naturel, du vrai ; tout ce q
46 (1732) Jean-Baptiste Pocquelin de Molière (Le Parnasse françois) [graphies originales] « CII. JEAN-BAPTISTE POCQUELIN. DE MOLIERE, Le Prince des Poëtes Comiques en France, & celebre Acteur, né à Paris l’an 1620. mort le 17. Fevrier de l’année 1673. » pp. 308-320
l y fit representer l’Etourdi, le Dépit amoureux & les Précieuses ridicules . Le Prince de Conti lui confia la conduite des pl
e talent que Moliere pour jouer tout le genre humain, pour trouver du ridicule dans les choses les plus serieuses, & pour l’
pour avoir travaillé à en bannir le mauvais goût, & à corriger le ridicule & les défauts des hommes dans chaque état. Le
oit mieux qu’un autre le vrai & la belle nature, le faux & le ridicule . Voilà ce que dit Ménagea : J’étois à la premiere
ois à la premiere representation le 18. Novembre 1659. des Précieuses ridicules de Moliere au petit Bourbon. Mademoiselle de Ramb
t souvent grimacer ses figures. . . . . . . . . . . . . Dans ce sac ridicule , où Scapin s’envelope, Je ne reconnois plus l’A
es, representée à Paris au mois de Decembre 1658. III. Les Précieuses ridicules , Comédie en Prose, un Acte, 1658. IV. Sganarelle,
47 (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221
évolutions ou des progrès du temps, elles ont toujours assez de côtés ridicules , elles offrent toujours assez de prise à la criti
ien que leur but principal, doivent être de peindre les passions, les ridicules , les goûts, les préjugés dominants, c’est-à-dire
ire ressortir leur infériorité, ce qui ne serait qu’un soin puéril et ridicule , mais afin, au contraire, de mieux apprécier leur
e qui les préoccupe avant tout, c’est la peinture des caractères, des ridicules et des travers du temps. Les premières comédies d
er publiquement. Ainsi froissées, et dans des idées de vengeance, ces ridicules bourgeoises étalaient un faste plus insolent enco
mais sans chercher à les corriger. Le plus souvent même, il jette du ridicule sur les personnages raisonnables de ses pièces qu
l tient à la fin de la pièce, il eût fallu qu’il ne cessât pas d’être ridicule , et que surtout il fût puni de sa coupable pusill
es individus bons et raisonnables, aussi bien que les méchants et les ridicules . Il ne veut pas qu’on évite seulement d’être les
ainsi que, dans une abominable pièce, la modération était tournée en ridicule , vilipendée, présentée même comme criminelle; et
i devait un jour devenir célèbre, Picard, sut trouver encore dans les ridicules et les travers qu’il était permis d’attaquer de q
chande, mais non pas sans créer quelques secoures maladroits, dont le ridicule exerce bientôt la verve et |a raillerie parisienn
e dans des peintures en action, ainsi qu’il le recommande, les hommes ridicules de son temps ; et toutes les descriptions, tous l
Restauration. On doit comprendre dans ce qu’on appelle les mœurs ces ridicules , ces travers, ces goûts fugitifs que la circonsta
de tous genres du pauvre M. L’Espérance font assez voir combien était ridicule et décevant le triste métier de solliciteur. Le v
ouplets satiriques, faisant allusion à tout ce qu’il y avait alors de ridicule et de moquable dans les mœurs. Étienne prétend qu
appelle plaisamment « une société par admiration mutuelle.» Bien des ridicules , bien des travers actuels sont finement raillés d
te de l’ouvrage, par la, raison qu’il relevait trop bien peut-être le ridicule d’un sentiment honorable poussé jusqu’à l’exagéra
ions piquantes, de présenter d’une façon originale les travers et les ridicules existants ; enfin, il a la fécondité, qui n’est p
e bon sens qui, assistant à la première représentation des Précieuses ridicules , s’écria du fond du parterre : « Bravo ! Molière,
rer le romanesque et la fiction à la peinture fidèle des travers, des ridicules et des vices, dont ses yeux sont incessamment fra
, ayant à peindre les vices humains, était de les revêtir d’une forme ridicule , afin que toujours ils provoquassent le rire à le
t la raillerie; on veut bien être méchant, mais on ne veut point être ridicule . » Tous les devoirs du poëte comique, sa mission
plus élevée, sont renfermés dans ce peu de paroles. Si, en effet, le ridicule est ce que les hommes redoutent surtout, plus enc
use-t-il de rien moins que d’avoir joué la vertu et de l’avoir rendue ridicule . Cette opinion souleva contre lui, dans son temps
itable caractère ; il démontra parfaitement en quoi ce personnage est ridicule et condamnable malgré les généreux instincts auxq
le Emilie, par la seule raison que ses prétentions à la jeunesse sont ridicules et vous déplaisent, Qu’à son âge il sied mal de
ir consulter pour savoir s’il doit le publier, montrent assez tout le ridicule de sa vanité, et combien ce serait peine perdue d
, Et qu’un si grand courroux contre les mœurs du temps Vous tourne en ridicule auprès de bien des gens. Tantôt avec ironie, com
ptes de l’art prescrit de n’exposer sur la scène que des vices et des ridicules généraux. Sans doute un personnage absolument sem
onner, est qu’il a donné un tour gracieux au vice, avec une austérité ridicule et odieuse à la vertu. » Le duc de Montausier, à
te d’Alceste sur tous les autres personnages que la vertu, malgré le ridicule où son austérité l’expose, éclipse tout ce qui l’
tous les autres personnages de la pièce sont plus ou moins vicieux ou ridicules , depuis Célimène, la détestable coquette, jusqu’a
interlocuteurs. La manière dont il s’éloignait d’eux n’avait rien de ridicule et paraissait au contraire fort naturelle. Cette
raison et la justice. Non ; elle excelle sans doute à saisir le côté ridicule des gens, mais avec cela l’on doit reconnaître qu
il lui est utile, et jamais quand il ne servirait qu’à le rendre très ridicule . Il sait où se trouvent des femmes plus sociable
nous fait tant de peur ! TARTUFFE. Je puis vous dissiper ces craintes ridicules , Madame ; et je sais l’art de lever les scrupules
adition a maintenu dans cette scène un jeu de physionomie tout à fait ridicule  : au plus fort de sa colère, lorsque Orgon, pour
48 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. De ce que nous entendons par caractere. » pp. 259-260
e l’esprit, la coutume d’une nation, les travers, les foiblesses, les ridicules de l’homme. J’admire certainement beaucoup toutes
tere, celles ou les mœurs, les passions, les coutumes, les vices, les ridicules , les travers, &c. &c. joueront le princip
ndre le caractere ? Celui qui aura tracé un portrait des travers, des ridicules , des foiblesses, des vices du cœur ou de l’esprit
49 (1686) MDXX. M. de Molière (Jugements des savants) « M. DXX. M. DE MOLIÈRE » pp. 110-125
n sept volumes, dont le premier en comprend 4. savoir, Les Précieuses ridicules , Le C[ocu] imaginaire, ou Sganarelle, L’Étourdi o
. de Molière pour pouvoir jouer tout le genre humain, pour trouver le ridicule des choses les plus sérieuses, et pour l’exposer
que quelque faut goût, quelque sot entêtement, quelques affectations ridicules , telles que celles qu’il a reprises assez à propo
rie que ces sortes de pièces, parce qu’on y tourne perpétuellement en ridicule les soins que les pères et les mères prennent de
ble et le fin, Et sans honte à Térence allié Tabarin. Dans ce sac ridicule où Scapin s’enveloppe, Je ne reconnais plus l’A
50 (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]
Béziers avec un nouveau succès ; le Dépit Amoureux et les Précieuses Ridicules y entraînèrent tous les suffrages ; on donna même
s Pièces de Molière sont l’Étourdi, le Dépit amoureux, les Précieuses ridicules , le Cocu imaginaire, Dom-Garcie de Navarre, l’Éco
tôt il n’en voulut avoir d’autre que son génie même. La Nature et les ridicules de son siècle lui parurent une source inépuisable
l n’ait repris ; personne enfin n’a si bien connu l’art de trouver le ridicule des choses les plus sérieuses. Il allait le saisi
éformer une partie des abus qu’il attaquait. Le jargon des Précieuses ridicules disparut ; celui des Femmes Savantes devint intel
des hypocrites ; c’est qu’un vice est plus difficile à réformer qu’un ridicule , et que souvent on en rougit moins. Il faut conve
ie4, où l’on trouve beaucoup de choses qui ressemblent aux Précieuses Ridicules , et aux Femmes Savantes de Molière. Tome I, p.
loué à un autre. Depuis ce temps-là, Molière n’a cessé de tourner en ridicule les Médecins qu’il avait déjà attaqués dans le Fe
rgeois-Gentilhomme, d’après une personne qui avait à-peu-près le même ridicule  ; mais lorsqu’on veut vérifier cette Anecdote, on
r. Tome I, p. 224 Cette petite Pièce est une peinture naïve des ridicules de la Province. Bien des gens de goût se récrière
me I, p. 271 1721, Segraisiana, p. 212-214 Ce furent les Précieuse Ridicules , qui mirent Molière en réputation. La Pièce ayant
e à cette Pièce, par ces deux vers de son Art Poétique : Dans ce sac ridicule , où Scapin s’enveloppe, Je ne reconnais plus l’Au
y a dans cette même Comédie un trait que Molière, habile à saisir le ridicule partout où il se trouvait, copia d’après Nature ;
mière fois, à la seconde représentation de cette Pièce[Les Précieuses ridicules ], le prix ordinaire des places, qui n’était alors
de Rambouillet* se trouva à la première représentation des Précieuses ridicules  : La Pièce fut jouée avec un applaudissement géné
5 1705, Grimarest, p. 20 Un jour qu’on représentait les Précieuses Ridicules , un vieillard s’écria du milieu du Parterre : « C
er des Comédies romanesques, qui étaient moins la peinture fidèle des Ridicules , que des essais de Tragédie bourgeoise. Ce fut un
aginaire, et tournant dans sa personne les choses les plus saintes en ridicule  ; en lui faisant blâmer les scandales du siècle d
elle qu’il eut sur le Théâtre avec les Comédiens, étala une partie du ridicule dont il était chargé. Molière, pour se venger de
Modène146, était aussi Comédienne, jouait les Soubrettes et les rôles ridicules , et mourut en 1672. Tome III, p. 163-164 Du
icomte de l’Inconnu, ainsi que dans ceux des Médecins, et des Marquis ridicules . Les rôles de femme, que Hubert* jouait, furent d
Béziers avec un nouveau succès ; le Dépit Amoureux et les Précieuses Ridicules y entraînèrent tous les suffrages ; on donna même
s Pièces de Molière sont l’Étourdi, le Dépit amoureux, les Précieuses ridicules , le Cocu imaginaire, Dom-Garcie de Navarre, l’Éco
tôt il n’en voulut avoir d’autre que son génie même. La Nature et les ridicules de son siècle lui parurent une source inépuisable
l n’ait repris ; personne enfin n’a si bien connu l’art de trouver le ridicule des choses les plus sérieuses. Il allait le saisi
éformer une partie des abus qu’il attaquait. Le jargon des Précieuses ridicules disparut ; celui des Femmes Savantes devint intel
des hypocrites ; c’est qu’un vice est plus difficile à réformer qu’un ridicule , et que souvent on en rougit moins. Il faut conve
précieuses, le Procès des précieuses ; il mit en Vers les Précieuses ridicules . Tome III, p. 490 Un Acteur, jouant le rôle
 ? 33. Selon Clément et de Laporte, la comédie joué est Le Concert ridicule de Palaprat. Comédie en un Acte et en prose dont
51 (1697) Poquelin (Dictionnaire historique, 1re éd.) [graphies originales] pp. 870-873
ecs, il faudroit conoître à fond les défauts des Atheniens. Il y a un ridicule commun à tous les tems & à tous les peuples,
un ridicule commun à tous les tems & à tous les peuples, & un ridicule particulier à certains siecles, & à certaines
les Atheniens, parce qu’ils connoissoient le defaut qu’il tournoit en ridicule . C’étoit un defaut que peut-être nous ne savons p
cule. C’étoit un defaut que peut-être nous ne savons pas ; c’étoit le ridicule ou de quelques faits particuliers, ou de quelque
ns à qui il en veut, & nous sentons facilement s’il peint bien le ridicule de nôtre siecle ; rien ne nous échape de tout ce
ns celui qu’il blâmoit tous les jours, & lui fit voir que le plus ridicule de tous étoit d’aimer une personne qui ne répond
52 (1818) Épître à Molière pp. 6-18
ois, il est vrai, ton austère férule En passant près de lui frappa le ridicule , Dont la vie éphémère, en son obscurité, Eût écha
il des beaux esprits de cour, Que tu fus grand ! que j’aime à voir le ridicule Expirer à tes pieds sous les flèches d’Hercule !
midité, dirigeant leurs pinceaux, Ose à peine, aujourd’hui, rire d’un ridicule , Peut-être, cette fois, Molière trop crédule Nous
c la sottise en liberté circule Sans redouter, chez nous, le fouet du ridicule , Et les méchants en paix, sûrs de l’impunité, Éch
ands, affamés parasites, Partager bassement avec de vils Thersites Le ridicule emploi d’amuser monseigneur ; Ou, plus lâches enc
t des Montagnes nous prouve que l’on peut attaquer hardiment certains ridicules , et je fais amende honorable à messieurs les cens
53 (1802) Études sur Molière pp. -355
ar il en est, pourquoi ils ne font pas remarquer à leurs camarades le ridicule de ces coupures, je demanderai au public pourquoi
d’entrer dans de plus longs détails. Année 1659. Les Précieuses ridicules . Les Précieuses ridicules ne furent pas jouée
tails. Année 1659. Les Précieuses ridicules. Les Précieuses ridicules ne furent pas jouées en Languedoc avant de l’être
faite en province, prouve assez que son auteur n’avait en vue que le ridicule des provinciales ; mais il se trouva depuis que l
ouvrage pouvait convenir à la cour et à la ville. » Je demande si les ridicules qui, du temps de Molière, caractérisaient les fem
de mots, les deux ouvrages. L’héroïne de Chappuzeau n’affecte que le ridicule de s’entretenir avec des savants ; celles de Moli
la province, qui, voulant les imiter, les copiaient mal et devenaient ridicules  : que fait Molière, il intitule sa pièce Les Préc
ent ridicules : que fait Molière, il intitule sa pièce Les Précieuses ridicules  ; il suppose ses héroïnes arrivées à Paris depuis
autre, elle réunit l’utile à l’agréable. Jamais Molière, le fléau des ridicules , ne leur porta des coups plus sûrs, et nous pouvo
eux ; et cependant ils n’ont garde d’y manquer. Autre tradition aussi ridicule pour le moins ! J’ai vu un moderne Jodelet compte
ient que Molière leur prescrit des ajustements propres à peindre leur ridicule  ; et lorsque Lagrange et Ducroisi n’ont ni le cos
ervira d’excuse25. Quelques Sganarelles trouveront, sans doute, bien ridicule la question que je vais leur faire. N’importe ; l
à ce qui distingue l’imitateur du plagiaire. L’intrigue italienne est ridicule . Si une femme veut réellement échapper aux poursu
enés naturellement par le motif qui a déterminé son choix, et par ses ridicules précautions pour éviter le malheur qu’il redoute.
ment et toute l’énergie d’un jeune homme fortement épris, et tous les ridicules d’un vieillard sottement amoureux ; d’après cela,
ait formé Desessard exprès pour peindre les lourds Midas, et tous les ridicules de l’épaisse finance. Peut-être manque-t-il, à ce
à Paris depuis peu, il n’est pas annoncé comme y apportant le moindre ridicule provincial ; que, dans l’ivresse où le jette la v
troubler une reconnaissance en parodiant l’un et l’autre par le plus ridicule des ouf ! l’ouf bien motivé d’un personnage qui,
uvant parler . Quant au costume, même diversité, par conséquent, même ridicule que dans les autres pièces, même luxe dans la par
core fait ses Deux Ésopes ; tous les demi-beaux esprits ; les marquis ridicules  ; les maris infortunés ; les bégueules ; les gran
e son temps à se défendre, l’emploie bien plus utilement à couvrir de ridicule ses détracteurs ; par là, il émousse en même temp
telle sans l’animer par le piquant de la comédie, par la peinture des ridicules à la mode. Nous y voyons encore que, si son cœur
s favorablement, n’eût-elle que le mérite de verser à grands flots le ridicule sur le pédantisme de la fausse philosophie, et su
es, comment les avez-vous trouvées avec leurs habits de soie ? — Bien ridicules , surtout celle qui affecte de porter une mouche s
n donna qui, tirés du grec, marquaient le caractère, les défauts, les ridicules de chacune de ses victimes. Le satirique Boileau
ous ne devez pas exposer votre réputation, en produisant une pièce si ridicule  ». Sentiment sur la pièce. Le genre. — De
ent mettre en jeu les ressorts principaux, mais leurs qualités, leurs ridicules . L’action. — Moins vive que dans les autres chef
uvrir de mépris une coquette, en persiflant une prude, en tournant en ridicule un bel esprit de cour ; mais, que nous apprend Al
c., ces vers, si pleins de sentiment, ne deviennent-ils pas niais et ridicules  ? Grandval jouait parfaitement, dit-on, le rôle
irais, Molière veut que ma façon de rire et mon ton de fausset soient ridicules , mais de manière à faire rire la bonne compagnie,
Si je jouais le rôle de l’Homme au sonnet, je voudrais étaler tout le ridicule d’un bel esprit, sans qu’on pût me confondre avec
aux originaux qu’ils représentent, et Alceste ne nous paraîtrait plus ridicule par cet antique ruban vert qu’une épingle attache
crédulité d’une dévotion peu éclairée ; et madame Pernelle, tous les ridicules d’une vieille dévote. Le but moral. — Molière l’
ginaire ; en tournant dans sa personne les choses les plus saintes en ridicule  ; en lui faisant blâmer les scandales du siècle d
il lui est utile, et jamais quand il ne servirait qu’à le rendre très ridicule .… Il ne pense point à profiter de toute la succes
ain des Dieux se pique de réciter les vers les plus naturels, avec la ridicule affectation d’un bel esprit qui débite ses madrig
res à toutes les bienséances ? — Parce que… — Je vous devine…, plate, ridicule , niaise, vicieuse tradition ! Cher parterre, vou
rodient ce rire prétendu, comme si la situation leur permettait cette ridicule plaisanterie. Vous en voyez enfin qui, fâchés de
la rallumer, et se prêtent, en vrais Cassandres, à la parade la plus ridicule , surtout lorsque le commissaire, renonçant à la g
ieur et madame de Sotenville n’y sont pas, il est vrai, punis de leur ridicule , ni leur fille, de sa conduite trop leste ; et c’
’un bout à l’autre. Le dénouement. — Très bon, puisque le personnage ridicule , bien excédé, bien mortifié, bien alarmé, se trou
re. Jamais pièce n’offrit un plus vaste champ à nos réflexions sur le ridicule qu’elle attaque, et sur celui dont les courtisans
a pièce ; pourquoi donc tout gâter en faisant dire à Jourdain la plus ridicule des balourdises ? « Oui, impertinente, c’est M. l
sale et déréglée sont mauvaises, celles où l’auteur, armé du fouet du ridicule , poursuit les travers, le vice, et force à rire l
e précis rempli d’images agréables : des scènes, un acte inutiles. Le ridicule versé à pleines mains sur la chicane ; le plus be
réable et le fin, Et sans honte à Térence allié Tabarin ; Dans ce sac ridicule où Scapin s’enveloppe, Je ne reconnais plus l’aut
ce du sujet ; il est plus beau, plus utile de combattre un vice qu’un ridicule . La scélératesse de l’hypocrisie peut faire bien
. La scélératesse de l’hypocrisie peut faire bien plus de mal que les ridicules prétentions de l’esprit ; ajoutons qu’il est de f
n rapprocher (chose très nécessaire pour approfondir, pour peindre le ridicule annoncé), ses diverses nuances le rejettent bien
y faire une ample moisson ; les divers traits de malice, de gaîté, de ridicule ne lui échappaient certainement pas, et qui sait
t d’Escarbagnas, joint à celui de comtesse, annonce assez une héroïne ridicule  ? Le genre. — Farce de caractère, disent quelque
ses, tous les pédants, tous les robins, tous les financiers, voués au ridicule , depuis Molière, ne sont qu’une copie de Madame d
e plus moral, puisque, mis en opposition avec l’héroïne, il couvre de ridicule cette femme si fière de ses aïeux, de ses deux fi
s Hommes illustres, blâma Molière de ne s’être pas borné à tourner en ridicule les médecins charlatans, et d’avoir attaqué la mé
e qui, en le recevant médecin malgré son ignorance, doit couvrir d’un ridicule ineffaçable les docteurs de la rhubarbe et du sén
vous vous destinez ; vous n’y verrez que l’exagération des torts, des ridicules , des passions, des travers, des tons, des minaude
la guipure et de la broderie. 27. Le placet de M. Caritidès était ridicule , dans un temps où l’on comptait pour rien l’instr
personnage du Misanthrope, celui-ci lui répondit : « mon cher duc, le ridicule du poète de qualité vous désigne bien davantage »
oigt d’un courtisan soit quelque chose de bien remarquable et de bien ridicule . 48. Et de Jean-Jacques ; voyez sa lettre à d’A
maginaire. 75. Et c’était sa manière. Voyez l’article des Précieuses ridicules . 76. Bayle reprochait à Molière de n’avoir fait
54 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75
ira-t-on, la critique d’un travers ou d’un vice, avec la peinture des ridicules ou des malheurs qu’ils entraînent, selon leur nat
il est vieux, qu’Agnès est jeune ; & que le mot d’amour, toujours ridicule dans la bouche d’un vieillard, l’est encore davan
pardonnable. Qu’on donne dix ans de moins à celui-ci, il cesse d’être ridicule , par conséquent d’être comique ; dix ans de plus
squ’elle n’offre plus le tableau d’un amour mal assorti, & de ses ridicules . Nous pouvons encore citer la Pupille de Fagan. U
nfin si le vieillard a dix ans de moins, ses prétentions seront moins ridicules & moins plaisantes : par conséquent si le Mar
vieillards qui, assez raisonnables pour comprendre que l’amour est un ridicule chez eux, n’osent pas l’avouer. Par conséquent Ma
oiblesse à laquelle ils n’ont pu se dérober, qu’ils en connoissent le ridicule , & en triompheront tôt ou tard : les uns &
a timidité d’un homme qui ne doit pas en avoir, qu’il faut tourner en ridicule . Que le lecteur lise attentivement la scene que j
la malice, que Crispin nous dise : Voilà pour un Notaire un nom bien ridicule . Moliere n’a pas jugé à propos de prendre cette p
un inconvénient plus fâcheux, en donnant à des personnages vicieux ou ridicules le vrai nom des citoyens les plus aimables &
55 (1871) Molière
ons tragiques. Par Montaigne et par Rabelais, l’auteur des Précieuses ridicules appartient aux derniers jours du seizième siècle.
bouillet sa véritablement première comédie, à savoir : Les Précieuses ridicules . Quand Molière traduisit à sa barre ce fameux hôt
i pourtant, à dater du jour où fut affichée la comédie des Précieuses ridicules . À peine on les vit entrer l’une et l’autre, à sa
nt infini : Cathos. « En effet, je trouve que c’est renchérir sur le ridicule , qu’une personne se pique d’esprit, et ne sache p
vu quelque chose de nouveau que je n’aurais pas vu.» Les Précieuses ridicules du Petit-Bourbon firent un grand bruit dans la vi
oilà comme il vit, pour la première fois, L’Étourdi et Les Précieuses ridicules . Sa Majesté daigna sourire, mais le cardinal de M
t de MM. de l’Œil-de-Bœuf. On eût dit qu’il voulait compléter, par le ridicule , le nivellement de Richelieu par la hache. Ainsi
tières ! Il a lutté avec les médecins jusqu’à la mort. Des Précieuses ridicules , il finit par faire les Femmes savantes. Le Misa
savantes ; mais qu’il se soit complu à rire avec elle des Précieuses ridicules , de Madame d’Escarbagnas, et du Médecin malgré lu
die (1 a. v. de 4 pieds). Paris, Pierre Bienfait, 1662. — Les Galants ridicules , ou les Amours de Guillot et de Ragotin, comédie
56 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Choix du lieu de la Scene. » pp. 76-93
Un bourgeois pourra faire dans les rues d’une capitale ce qui seroit ridicule dans un homme distingué. Notre Théâtre fourmille
oit point dans ce moment : il avoit suivi Jupiter. Il est encore plus ridicule que le Souverain des Dieux choisisse une rue pour
e la plus vile populace, & qu’il se couvre lui-même du plus grand ridicule  ? Non, sans doute ; & Léandre mériteroit les
s rues d’une ville, transportez l’action à la campagne. On trouveroit ridicule à Paris qu’un pere ordonnât d’apporter des chaise
é ; mais n’importe, je voudrois tous les soirs pouvoir recueillir des ridicules à ce prix. Les convives étoient des Auteurs, des
ommes ne sont-ils pas les mêmes par-tout, à quelque chose près ? Quel ridicule  ! Je n’en vois pas de plus grand, si vous en exce
57 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Du Caractere des Professions. » pp. 284-302
rofessions. Chaque profession a, comme chaque homme, son vice, son ridicule , son caractere enfin, plus ou moins prononcé. Un
s sur ces prétendues richesses. D’abord les professions n’ont plus de ridicules saillants comme autrefois. On ne distingue plus d
es à la portée de tout le monde, comment veut-on que les travers, les ridicules , les vices d’une profession, connus seulement par
& de l’Intimé. Il en est des vices d’une profession comme de ses ridicules , ils sont très souvent inconnus à ceux même qui e
vices de toutes les professions : supposons que leurs travers, leurs ridicules ne soient pas trop bas pour la bonne comédie : su
riger ceux d’entre ses membres qui les ont adoptés, ou les tourner en ridicule pour préserver les autres de la contagion. Avec c
58 (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252
, fera jouer par exemple, à la première représentation des Précieuses ridicules , mademoiselle Du Parc et Brécourt, qui étaient al
me. Du Parc et sa femme le quittent pendant une année. Les Précieuses ridicules . Détails sur l’hôtel de Rambouillet. Mot de Ménag
nt la durée fut de près d’un an, lui fournit l’occasion de saisir les ridicules des provinces, et d’étudier les mœurs de la cour
tait ouverte à toutes les ambitions fut favorable à l’observation des ridicules , des travers et des vices, car ils étaient tous e
faire une ample moisson ; les divers traits de malice, de gaieté, de ridicule , ne lui échappaient certainement pas ; et qui sai
n s’en mit… ; ce n’est pas un merveilleux acteur, si ce n’est pour le ridicule . Il n’y a que sa troupe qui joue ses pièces ; ell
ge. Le mardi 18 novembre, l’affiche portait : Cinna et Les Précieuses ridicules . L’annonce d’une comédie nouvelle et l’innovation
t choisi pour le remplacer, et en 1672, Fléchier, consacrant ainsi ce ridicule , s’en servit pour la désigner dans l’oraison funè
est pour suivre ce noble exemple que Cathos et Madelon des Précieuses ridicules , abjurant la légende, se font appeler Aminte et P
s. « J’étais, dit Ménage, à la première représentation des Précieuses ridicules . Mademoiselle de Rambouillet y était, madame de G
s c’était compter sans la colère des précieuses, le dépit des marquis ridicules et les intrigues de la jalousie. Elle fut interdi
jours d’interruption, jouer de nouveau, le 2 décembre, Les Précieuses ridicules , précédées de l’Alcionnée de Du Ryer. Cette fois
arterre et des loges hautes, et la recette, qui, avant Les Précieuses ridicules , n’avait jamais dépassé 393 livres, qui, à la pre
sque au savoir, ne devons-nous pas nous en réjouir, puisque ce fut ce ridicule rebelle et invétéré qui provoqua le second manife
gens. Dès ce moment, il s’engage à nous faire rire aux dépens de nos ridicules  ; il se propose pour but de nous en corriger. Rép
vingt-quatorze ou quatre-vingt-quinze ans. Cette vogue des Précieuses ridicules fut augmentée et prolongée par l’impression de la
On est fâché de voir Molière, après avoir indiqué par ses Précieuses ridicules une si grande et si nouvelle direction aux jeux d
e Roi, et les ait empêchés d’applaudir à la repartie. Les Précieuses ridicules avaient été imprimées en quelque sorte malgré Mol
province, étaient venues faire les délices de Paris ; les Précieuses ridicules avaient jeté 1’alarme dans le camp de l’hôtel Ram
r de la vengeance d’un tiers. Notre auteur essaya de proscrire par le ridicule ce préjugé qui avait résisté aux lois, en faisant
il tint parole dans La Critique. Il s’attacha à y faire ressortir le ridicule des accusations portées contre la pièce, et leur
onversations d’alors ; et l’introduction dans la pièce de personnages ridicules , mais vrais, en fournissant à Molière le moyen de
in de lui-même, selon la clef, c’était le jeune Boursault. Ce marquis ridicule dont tous les raisonnements et toute la critique
donné Molière, en disant dans cette Critique : « Toutes les peintures ridicules qu’on expose sur les théâtres doivent être regard
la cour et du bon goût du courtisan éclairé, en opposition au marquis ridicule et à ses critiques absurdes. Mais il paraît que l
traduire de nouveau ses ennemis, titrés et non titrés, au tribunal du ridicule , dont les jugements sont sans appel. Mais en atte
ogne, dont la fureur jalouse, depuis certaine moquerie des Précieuses ridicules et surtout depuis les grands succès du directeur-
même dans toutes nos pièces de maintenant il faut toujours un marquis ridicule qui divertisse la compagnie. » Cela ne dut dive
ormait-on pas s’il n’en eut fait venir ? l’autre où Dorante, marquis ridicule , dit en parlant de Molière : Je soutiens sans l’
s sourdes, avait un peu perdu patience, et essayé dans Les Précieuses ridicules de faire sourire à leurs dépens. Ceux-ci, furieux
fut ménagé. Tous comparurent sur la scène avec leurs défauts et leurs ridicules . Montfleury fut le premier immolé. Molière, au ri
maison combien leurs dédains envers ce grand homme étaient sottement ridicules . Ayant appris qu’ils étaient blessés de manger à
qui oseraient combattre le système des Pancrace et des Marphurius. Le ridicule que Le Mariage forcé jeta sur ces principes contr
re ; mais ce que nous voulons attaquer ici, c’est une tradition aussi ridicule qu’invraisemblable. Un des premiers commentateurs
d’orangers, M. de Molière, dit La Grange, fit un prologue en “marquis ridicule ” qui voulait être sur le théâtre malgré les garde
n’avaient réellement rien d’exagéré. Si nous envisageons d’abord les ridicules de leur extérieur grotesque, rien de plus propre
des masques qui reproduisaient exactement leurs traits. Il est aussi ridicule qu’injurieux pour la mémoire de deux grands homme
s sous le masque, depuis les premières représentations des Précieuses ridicules , où Molière avait rempli le personnage de Mascari
rrault dans ses Éloges des Hommes illustres, ne devait pas tourner en ridicule les bons médecins, que l’Écriture nous enjoint d’
aucoup d’ordonnances, guérirent les médecins de quelques-uns de leurs ridicules pédantesques. Un mois avant la représentation de
dans celui qu’il blâmait tous les jours, et lui fit voir que le plus ridicule de tous était d’aimer une personne qui ne répond
e me fis à moi-même des reproches sur une délicatesse qui me semblait ridicule , et j’attribuai à son humeur ce qui était un effe
venirs tels qu’il le peignait dans le même temps sous les traits fort ridicules du mystérieux Timante dans la scène des portraits
tance à ses avis qu’il la regardait comme la personne sur laquelle le ridicule faisait une plus prompte impression. L’abbé de Ch
a juste guerre de représailles que Molière avait déclarée aux marquis ridicules ne l’avait point privé de l’estime des hommes de
es de son esprit digne d’un Mortemart, secoua tout le premier ce joug ridicule , il voua une vive amitié à notre auteur, et, selo
Boileau. Le Misanthrope est une véritable galerie des travers et des ridicules alors en faveur à la cour. Le temps, en effaçant
usseau, qui, en voulant empêcher de regarder la misanthropie comme un ridicule , était évidemment dirigé par un intérêt personnel
donner, est qu’il a donné un tour gracieux au vice avec une austérité ridicule et odieuse à la vertu. » Nul doute que Fénelon ne
pour traduire sur la scène quelques défauts bien palpables, quelques ridicules qui s’offraient avec franchise à la malignité de
e d’Alceste sur tous les autres personnages, que la vertu, malgré les ridicules où son austérité l’expose, éclipse tout ce qui l’
ait des grands qui s’étaient scrupuleusement tenus en garde contre ce ridicule . L’un d’eux, qui avait parfaitement réussi à s’en
il semble qu’il ait un bref particulier du pape pour jouer des pièces ridicules , et que M. le légat ne soit venu en France que po
ontraires, il a composé son Tartuffe et a voulu rendre les dévots des ridicules ou des hypocrites… Certes, c’est bien à faire à M
auveur pour la sanctification des âmes, à dessein d’en rendre l’usage ridicule , contemptible, odieux. Il méritait par cet attent
olière, pendant quatre actes, a principalement fait envisager le côté ridicule du personnage ; et si, au cinquième, il lui a don
elles auxquelles on est convenu de donner le nom de farces, fronde un ridicule qui, pour être aujourd’hui plus rare que du temps
laré la guerre dans la première de ces pièces était passager comme le ridicule qu’il frondait dans la seconde. Depuis longtemps
iver l’arrêt qu’ils avaient rendu contre L’Avare, se fondèrent sur ce ridicule grief. Grimarest rapporte les plaisantes exclamat
, qu’il ne fait que désigner, mais plus que suffisamment, a tourné en ridicule les choses les plus saintes. Eh quoi ! Bourdaloue
ir à la face du ciel des pièces où la vertu et la piété sont toujours ridicules , la corruption toujours excusée et toujours plais
i avaient reçu dans cette ville ; mais Grimarest assure que ce fut le ridicule qu’un gentilhomme de ce pays étala dans une quere
ment. « Molière, ajoute Guy Patin, veut, dit-on, en faire une comédie ridicule , sous le titre du Médecin fouetté et le Barbier c
dû se trouver par cela même au-dessus de ces sots préjugés et de ces ridicules croyances. Mais l’amour-propre chez les grands, l
ortune l’ait fait naître, il n’est guère d’homme qui ne s’associe aux ridicules de M. Jourdain, sous le rapport du rang, de la fo
ohault n’avait pas à craindre d’être mis en scène et d’être tourné en ridicule par celui qui s’honorait de son amitié ; et ce qu
contemplateur de favorables occasions d’y étudier et d’y saisir mille ridicules divers. Alors plus qu’aujourd’hui, les habitudes
ller de cette simplicité grossière, source féconde de vertus comme de ridicules . Cependant notre premier comique, se contentant d
es femmes de Paris au savoir. Nous avons, à l’occasion des Précieuses ridicules , dépeint les cercles où, avant le succès de cette
vons dit aussi l’influence que le manifeste de Molière exerça sur ces ridicules . L’alarme fut jetée aux rangs de ces nouveaux cro
es êtres équivoques et d’une nature incertaine ? Non : vainqueur d’un ridicule , c’était un devoir pour lui de reprendre les arme
us généreux, ou seulement plus prudent, lors du succès des Précieuses ridicules , « s’étant trouvés à la première représentation d
n scène, comme Ménage prétend qu’il le fit. Mais Cotin, sur lequel le ridicule avait été plus abondamment et plus directement dé
livet et Voltaire se sont trop légèrement faits les échos de ce bruit ridicule . Cotin mourut dix ans après la représentation des
ne ! Que de sujets se présentaient à son génie, inépuisable comme les ridicules des hommes ! Sans sortir de la cour, n’avait-il p
rages ; ce fut lui qui créa Mascarille de L’Étourdi et des Précieuses ridicules , Albert du Dépit amoureux, Sganarelle du Cocu ima
ui, dom Garcie, Arnolphe de L’École des femmes, Molière et le Marquis ridicule de L’Impromptu de Versailles, Moron et Lyciscas d
, dont les goûts, les penchants, et par conséquent les travers et les ridicules , différent essentiellement. Les brillants marquis
able et le fin, Et, sans honte, à Térence allié Tabarin. Dans ce sac ridicule où Scapin s’enveloppe Je ne reconnais plus l’aute
ation de la société ; découvrit son véritable but, la critique de nos ridicules et le châtiment de nos vices. Si des travers nouv
au cœur humain qu’il faut s’en prendre. On a comparé avec raison les ridicules aux modes : on ne s’en corrige pas, on en change 
rtions de sa page xcv, à l’occasion du succès de vogue des Précieuses ridicules  : « Le prix du parterre fut porté de dix à quinze
onne. La Bibliothèque impériale possède trois éditions des Précieuses ridicules sous cette date, et ce n’est que dans celle qui,
écieuses, fit paraître chez Jean Ribou, en avril 1660, Les Précieuses ridicules mises en vers. Somaize dit dans une note prélimin
s des précieuses, avec le Dictionnaire, et mis en vers les Précieuses ridicules  ». Cela ressemble assez à une fusion de titres em
s, plus avides et plus opulents, ils se montrèrent plus vains et plus ridicules . Cela ne fit qu’augmenter, bien entendu, et, tren
59 (1730) Poquelin (Dictionnaire historique, 4e éd.) [graphies originales] pp. 787-790
cs, il faudroit connoître à fond les défauts des Atheniens. Il y a un ridicule commun à tous les tems & à tous les Peuples,
un ridicule commun à tous les tems & à tous les Peuples, & un ridicule particulier à certains Siecles, & à certaines
les Atheniens, parce qu’ils connoissoient le défaut qu’il tournoit en ridicule . C’étoit un défaut que peut-être nous ne savons p
cule. C’étoit un défaut que peut-être nous ne savons pas ; c’étoit le ridicule ou de quelques faits particuliers, ou de quelque
ns à qui il en veut, & nous sentons facilement s’il peint bien le ridicule de notre Siecle : rien ne nous échape de tout ce
ns celui qu’il blâmoit tous les jours, & lui fit voir que le plus ridicule de tous étoit d’aimer une personne qui ne répond
able & le fin, Et sans honte à Terence allié Tabarin. Dans ce sac ridicule où Scapin*Comedie de Moliere. s’envelope, Je ne r
rs, & votre Theatre étoit un lieu où j’ose dire qu’en y voyant le ridicule du vice, on se sentoit porté même par la seule ra
60 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164
de colere. Si Cléante eût été instruit de tout cela, il eût été fort ridicule de vouloir le lui apprendre. Il est cependant des
r au public ? celui qu’a pris l’ingénieux Moliere dans les Précieuses ridicules . Du Croisy rit des impertinences qu’il a essuyées
vir à l’excuser. Quelques vers de la scene nous feront mieux voir son ridicule . ACTE I. Scene I. LAURETTE, CHAMPAGNE. Champagne
aris ; il s’est aussi répandu dans les provinces, & nos donzelles ridicules en ont humé une bonne part. En un mot, c’est un a
l’a pas préparé. Il voit avec plaisir Mascarille dans les Précieuses ridicules , parceque son maître a fait naître l’envie de le
onçant les personnages peser sur le caractere principal, l’humeur, le ridicule , l’adresse de chacun d’eux, & peindre avec de
que Dorine en fait, le spectateur ne peut s’attendre qu’à lui voir ce ridicule . Le voici. ACTE I. Scene II. Ah ! vraiment, tout
a une somme qu’il a entre ses mains. Cette premiere scene m’a paru si ridicule que j’ai lu la piece à plusieurs reprises, de cra
61 (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)
s les plus élevés ; elle inspire l’amour, cimente l’amitié, frappe le ridicule , enflamme le courage ; enfin, est à la fois l’int
écrivains en ont immortalisé la gloire : Molière en a immortalisé les ridicules et les vices. C’est lui qui, ouvrant au génie la
scrédite. La bourgeoisie veut copier la cour, elle n’en imite que les ridicules et les vices, sans en emprunter l’éclat et les gr
mée ! Ne semblent-ils pas nous dire : Il n’y a plus de vices, plus de ridicules  ? Non, Messieurs, la comédie est éternelle ; elle
tourmentés du désir de quitter leur place ? Et d’ailleurs, les êtres ridicules ou vicieux que Molière a traduits sur la scène, s
62 (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454
Les mœurs étaient alors très diverses, de province à province, et les ridicules , par conséquent, étaient plus apparents ; ils dev
En troisième lieu, Molière va chercher le rire aux vraies sources du ridicule . La nuance est ici difficile à marquer, mais elle
rsonnage n’a pas d’existence propre. Mais avec Molière, nous rions du ridicule inhérent au vice ou à la passion ; —à l’amour d’A
des objets qui en vaillent la peine, Alceste cesse à tel point d’être ridicule que l’on a pu demander si, dans certaines scènes,
euglement pour Trissotin, de Philaminte, Armande et Bélise, — etc. Le ridicule n’est pas surajouté aux personnages par la fantai
errons qu’il ne l’a jamais dirigée que contre ceux dont le vice ou le ridicule est de masquer, de fausser, d’altérer, de comprim
s de la vie ? Mais en revanche, précieuses de toute espèce et marquis ridicules , prudes sur le retour et barbons amoureux, bourge
a vérité, le lion sens, l’honnêteté, la vertu ; et de l’autre côté le ridicule , et la prétention, et la sottise, et l’hypocrisie
ses premières pièces  : l’Etourdi, le Dépit Amoureux, les Précieuses ridicules , Sganarelle, l’Ecole des Maris. Non pas déjà qu’e
é de faire courir les arabesques de sa fantaisie, déjà les Précieuses Ridicules , et déjà l’Ecole des Maris sont une vive attaque,
l’envie que ce fauteuil a de vous embrasser », vous êtes parfaitement ridicule , comme n’étant pas du tout naturel  : vous n’êtes
dicule, comme n’étant pas du tout naturel  : vous n’êtes pourtant que ridicule . Mais prétendez-vous forcer la nature, la contrai
ort du Sganarelle de l’Ecole des Maris, et vous n’êtes plus seulement ridicule , vous commencez d’être sec, d’être dur, d’être od
r, en en parlant, « qu’il n’est pas incompatible qu’une personne soit ridicule en de certaines choses et honnête homme en d’autr
onc uniquement de vouloir forcer la nature, et il n’est sot, il n’est ridicule , il n’est odieux qu’en ce point. Je ne dis rien d
eurs maîtres, à chaque pas qu’ils oui, s’enfoncent plus avant dans le ridicule , elles sont belles, elles, si je puis dire, de le
, c’est qu’à ses yeux, les prétentions des médecins ne sont pas moins ridicules , en leur genre, que celle des dévots. Eux aussi,
pour constater que Molière ne voyait là qu’un travers d’esprit et un ridicule , on n’a qu’à se rappeler le couplet célèbre qu’il
63 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVI » pp. 188-192
rer. La coterie se défend avec les faibles secours d’une vogue que le ridicule a ralentie, que poursuit la risée publique. L’hôt
é affectée. Il ne souffrira, près du berceau de son fils, ni vice, ni ridicule . La considération de la gouvernante lui paraît dé
personnes de la société représentée par Molière, dans ses Précieuses ridicules , et bafouée par le public depuis deux ans », ne c
64 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. De la Diction. » pp. 178-203
es Scudéri, les Desmarets ont fait passer sur notre Théâtre l’emphase ridicule des mauvais Auteurs Italiens & Espagnols, &am
adais que j’aie jamais vu, &c. Cette diction simple nuit-elle au ridicule de M. Jourdain, au bon sens de sa femme, à l’honn
rler tous leurs personnages sur le même ton. Tout le monde connoît le ridicule de Marivaux là-dessus. Tous ses personnages se so
x connoissances qu’il peut avoir naturellement. Si M. Piron a semé du ridicule sur le ton poétique de Francaleu, quelle nuance d
u’on appelle trait d’esprit, défigure les caracteres, en affoiblit le ridicule , & substitue à des traits naturels, si essent
ous les états, de toutes les passions, de tous les vices, de tous les ridicules qu’il a joués, témoin son Chasseur des Fâcheux, d
e style de bon ton pour un entortillage insupportable, pour un jargon ridicule , prend la liberté de siffler la piece, en attenda
65 (1884) Tartuffe pp. 2-78
dans Tartuffe. Et Tartuffe est le personnage comique de la pièce, le ridicule , la dupe. Oui, il est dupe ; et savez-vous pourqu
e Tartuffe ; comme il a intitulé les autres l’Etourdi, les Précieuses ridicules , le Misanthrope, l’Avare, Georges Dandin, le Bour
’il lui est utile et jamais quand il ne servirait qu’à le rendre très ridicule … Il ne pense point à s’attirer une donation génér
’il lui est utile et jamais quand il ne servirait qu’à le rendre très ridicule … Il ne pense point à s’attirer une donation génér
re prise et qu’il devient, comme ne le voudrait pas La Bruyère, très ridicule . Comme il croit à sa science, il en tire vanité 
tendu : et — que cela est bien jeune homme ! — il ne réfléchit pas au ridicule que l’aventure va jeter sur son père ; il n’y voi
riomphant, grâce à la sottise d’Orgon, c’est Tartuffe dupé : Tartuffe ridicule , maintenons le mot. Je passe rapidement sur sa sc
se moquait tout à l’heure qui l’invite à dénicher. C’est là qu’il est ridicule parce qu’il est pris par sa faute ; et les explic
ssus quelques pages excellentes : « La disconvenance est l’essence du ridicule  »,dit-elle. Or, il y a disconvenance absolue entr
là, continue l’ami de Molière, pourquoi la galanterie de Panulphe est ridicule …  Le mauvais effet qu’elle produit le fait paraît
uvais effet qu’elle produit le fait paraître si fort et si pleinement ridicule que le spectateur le moins intelligent en demeure
de la nature a voulu que tout ce qui est méchant eût quelque degré de ridicule . » Voilà le secret du Tartuffe. Molière veut qu’o
celui-ci a les meilleures intentions du monde. Certes, il y a un côté ridicule dans le dévot prêchant une doctrine d’abstinence
66 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXI. Des Caracteres de tous les siecles, & de ceux du moment. » pp. 331-336
e prenne plus de plaisir à voir jouer sur le théâtre des travers, des ridicules ou des vices qui le frappent tous les jours dans
es avantages dont nous venons de parler, qu’il a besoin de prendre le ridicule sur le fait, de saisir ses traits au moment où il
urager les jeunes Auteurs qui entreprendroient de faire la guerre aux ridicules , aux travers, même aux vices naissants : au contr
67 (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514
dans celui qu’il blâmait tous les jours, et lui fit voir que le plus ridicule de tout était d’aimer une personne qui ne répond
e me fis à moi-même des reproches sur une délicatesse qui me semblait ridicule , et j’attribuai à son humeur ce qui était un effe
ard ; le comique de mœurs, qui nait de la peinture des travers et des ridicules ; le comique de caractère, ou le haut comique, don
, à Paris; il n’y en eut point à Weimar. Dans les grands centres, les ridicules et les travers poussent et se multiplient comme l
mière des bougies et des lustres des reflets particuliers, il est des ridicules qui n’ont toutes leurs nuances, j’allais dire tou
minte. À Paris, les influences s’annulent les unes les autres, et les ridicules y étant trop nombreux pour se coaliser, il faut b
les petits centres, au contraire, le poète serait réduit à jouer des ridicules qu’on n’y aurait pas vus depuis deux ou trois gén
 ; il osa s’abandonner et voler de ses propres ailes : Les Précieuses ridicules ne se firent pas attendre. Sans doute, lorsqu’il
nous a facilité la tâche. Quelques-unes de ses pièces, Les Précieuses ridicules et Les Femmes savantes, ont une portée semblable
. « J’étais, dit Ménage, à la première représentation des Précieuses ridicules , au Petit-Bourbon. Mlle de Rambouillet y était, M
aujourd’hui. Alors elle était l’indice d’un progrès. Les Précieuses ridicules donnèrent donc le signal de la guerre au faux goû
nsions accordées aux hommes de lettre quatre ans après Les Précieuses ridicules , et qui mettaient Molière bien au-dessous de Ména
raie portée de cette réforme du goût, que commencèrent Les Précieuses ridicules . La lutte engagée par Molière contre le faux goût
Les travers qui régnent un jour ne tardent pas à être atteints par le ridicule , et cèdent la place à d’autres ; d’où il suit que
mment ceux qui, à propos d’autres œuvres, ont lancé contre Molière la ridicule accusation de plagiat, pourraient essayer de lui
un pouvoir qui a duré. Voltaire fit acte de franchise. En couvrant de ridicule des formes désormais vides, il ouvrit les yeux de
pocrisie. Arsinoé est dans ce moment critique, propice aux faiblesses ridicules , où échappe la jeunesse. Elle entrevoit la fin so
versations de salon que Molière excelle à rendre. Tous les courtisans ridicules y sont passés en revue. C’est Timante, l’homme to
s moins les ravages du ver. Un poète superficiel pourra jouer quelque ridicule , sans rien nous laisser deviner au delà; mais Mol
peint d’une manière aussi complète la société de son temps : marquis ridicules et vaniteux, prudes hypocrites et doucereuses, po
iginale : Alceste, malgré le duc de Montausier, n’est pas un type des ridicules du temps; c’est un homme à part; un héros qui est
it la hardiesse du novateur, la satire ouvertement dirigée contre des ridicules connus et fort à la mode. Molière avait petit à p
énergie par Philaminte, Bélise et Armande. Ces trois types d’un même ridicule sembleraient devoir jeter quelque monotonie dans
Molière recherche, les sujets comiques fournis par les travers et les ridicules de société. Les Femmes savantes sont peut-être l
tout entier, et qui, comme l’a dit un commentateur, n’ajoute pas les ridicules au caractère mais les en fait découler. Quelques-
t d’une façon bizarre, nos défauts, nos travers, notre sottise et nos ridicules prétentions. C’est à elle enfin qu’Aristophane em
dans les œuvres de Molière, ne jaillit que du choc des travers et des ridicules , contre d’autres ridicules et d’autres travers. À
ne jaillit que du choc des travers et des ridicules, contre d’autres ridicules et d’autres travers. À cet égard Molière est bien
rit telle pièce qui est une exécution dans les formes, Les Précieuses ridicules , par exemple. Toutefois ce n’est pas encore là sa
eulement les travers dont sont affligés les hommes de son siècle, les ridicules dans lesquels tombe l’un ou l’autre de ses voisin
ciaux et soigneusement caractérisés; il aborde l’un après l’autre les ridicules de son siècle, et chacune de ses satires porte co
ressortir adroitement le côté faux. Molière- ne se jette pas sur les ridicules , comme se jette le chat sur sa proie pour la déch
’élasticité et de souplesse, de les débarrasser surtout de cette idée ridicule de l’illusion théâtrale que le XVIIIe siècle y a
femmes, il joua les Arnolphe et les Agnès. Mais, dans les Précieuses ridicules , avait déjà joué les Cathos et les Madelon, et, d
eurs. Il est dans la famille, où elle règne sans commander. Il serait ridicule de l’y confiner d’une manière absolue, et de fair
à L’École des maris, ni à L’École des femmes, ni même aux Précieuses ridicules ; mais seulement aux Femmes savantes. Évidemment l
ère présente à cet égard d’incomplet ne doit pas nous surprendre. Les ridicules qu’il attaque ont toujours été plus ou moins comm
des titres qu’il lui faut. Mais il est bientôt payé de cette sotte et ridicule ambition : il souffre tous les malheurs de quicon
nt. L’homme accompli, tel que le voudrait Molière, évite avec soin la ridicule exagération dont parle Cléante dans les vers suiv
it chevaleresque, quoique Cervantès n’eût en vue que les exagérations ridicules auxquelles il avait donné lieu. De même le Tartuf
artuffe fut joué pour la première fois, il avait écrit Les Précieuses ridicules , L’École des femmes, qui, par quelques scènes tro
68 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIV » pp. 251-258
pas moins en opposition avec celle de la cour qu’avec les précieuses ridicules de la ville. Quels furent ses mœurs, son esprit,
a avec Molière l’honneur de faire tomber les affectations et tous les ridicules de la préciosité ; triomphe qui ne fut ni long ni
bonne compagnie aurait suffi pour purger la société des affectations ridicules , et que sans elle la France aurait conservé longt
69 (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490
ntraient en jeu, toutes les conditions étalaient leurs travers, leurs ridicules ou leurs vices. Nul aveu ne devait être perdu pou
près la perte de Sarrasin12. Retour à Paris (1658). Les Précieuses ridicules (1659) Il revint à Paris, au lendemain de la p
8 novembre 1659, il inaugura sa glorieuse carrière par Les Précieuses ridicules , qui attaquaient au vif les mœurs contemporaines.
maîtres, le moraliste représente au vif tous les caractères, tous les ridicules , tous les vices, pédants, fâcheux, fanfarons, fri
e Boileau, elle reconnaît encore son Shakespeare jusque « dans le sac ridicule où Scapin s’enveloppe ». L’homme. Sa mort P
qui ne mettait en scène qu’un travers de l’esprit, et Les Précieuses ridicules , où ne fut esquissée qu’une manie passagère, elle
lui reproche « de donner un tour gracieux au vice avec une austérité ridicule et odieuse à la vertu42 ». Quant à Rousseau, dont
t honnête homme, malgré sa vertu farouche, se trouve engagé parmi les ridicules d’un monde frivole qui exaspère ses colères, et p
remarque avec finesse : « Les galants, dit-il, emportent l’attache de ridicule que Célimène leur a mise au dos. Tous reçoivent d
u contre Molière ? Nous ne le pensons pas. Car il est clair qu’ici le ridicule n’est jamais un scandale pour la conscience, puis
ervers de tourner la vertu en dérision ; car Alceste n’offre prise au ridicule que dans les occasions où parle son humeur, et no
reux » en seront donc pour leurs frais. Elle ne considère ses marquis ridicules que comme des meubles qui ornent son boudoir : si
Éliante. Sa raison, sa bonté Les travers d’une coquette et les ridicules d’une prude font ici d’autant plus valoir les mér
ur ceux d’Alceste auquel il est vraiment dévoué. Car il l’avertit des ridicules qu’il se donne, et des malheurs qu’il se prépare.
aisants du jour. Ce type qui était une caricature dans Les Précieuses ridicules , une rapide ébauche dans Les Fâcheux, et le princ
ans le spectacle d’un débauché raillant les mystères, dans la « fusée ridicule qui s’érigeait en ministre de la vengeance célest
che nullement. Le théâtre avait déjà tiré parti d’un caractère où le ridicule s’associe à l’odieux. Au seizième siècle, Pietro
et démontrons que chez Tartuffe lui-même l’odieux ne fait pas tort au ridicule . Oui, sous son masque, le traître qu’on déteste n
e maître Jacques : le père a disparu pour n’être plus qu’un soupirant ridicule par son âge, et odieux par sa supercherie ou sa j
s historiques Les Femmes savantes sont une suite des Précieuses ridicules . Les travers se remplacent, se répercutent Da
nce un léger crayon de cette comédie qui est une suite des Précieuses ridicules  ? Il yavait déjà treize ans que s’était engagée c
r le sentiment, elles se mirent à déraisonner sur la science ; car un ridicule a la vie dure, quand il a ses racines dans l’amou
en personne, lui et ses vers : procédé d’autant plus blessant que les ridicules du bel esprit se compliquent des lâchetés d’un dr
lgré son silence, puisqu’il était voué pour jamais à l’immortalité du ridicule . C’est à peine si son successeur à l’Académie168,
richir un sujet qui semblait indigent ; car il n’y met en scène qu’un ridicule assez mince dans un cadre assez étroit, sans autr
ses moindres mots, ses plus simples gestes, et son silence même. Les ridicules de sa femme lui sautent aux yeux, mais il se gard
elle ignore même ce que ce mot veut dire) ; mais, révoltée contre le ridicule ou l’absurde, elle comprend qu’un mari ne doit pa
rer comme un des exemplaires parfaits de cette comédie pratique où le ridicule procède des caractères, et est toujours un trait
brassades, Ces saints qui font peur, ces bons jours à gourmades ? Le ridicule persistera plus tard. Car Lesage en parle encore
ir à la face du ciel des pièces où la Vertu et la Piété sont toujours ridicules , la corruption toujours défendue, et toujours pla
70 (1858) Molière et l’idéal moderne (Revue française) pp. 230-
En face de ce cœur qui ne bat pas, la colère d’Alceste tombe dans le ridicule . La première punition de l’honnête homme qui appr
on de l’honnête homme qui approche une coquette est de tomber dans le ridicule  ; la seconde c’est l’ennui. Je ne parle pas des a
haute impartialité du poète qui s’est représenté, et s’est représenté ridicule . Se faire le héros d’un poème ou d’un roman, se p
incompris, c’est l’habitude de la médiocrité ; mais se montrer petit, ridicule , bafoué par une misérable, voilà la force. L’arti
, sont insuffisantes. Molière nous autorise à croire qu’il déleste le ridicule plutôt que le vice. Chez Molière, la femme est to
71 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IV. Jugement sur les Hommes de Molière. » pp. 65-82
ir. Il y réussit admirablement par la peinture de nos vices et de nos ridicules . Et comme le contraire du vice et du ridicule est
de nos vices et de nos ridicules. Et comme le contraire du vice et du ridicule est le bien, en poursuivant tous les vices et tou
et du ridicule est le bien, en poursuivant tous les vices et tous les ridicules , il montre par contraste le bien sous toutes ses
l faut protester contre le jugement raffiné de Boileau : Dans ce sac ridicule où Scapin s’enveloppe, Je ne reconnois plus l’aut
ire le second d’un Sbrigani 256 ? Dans toute la suite de la pièce, le ridicule excellent dont est couvert M. de Pourceaugnac fai
72 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VII » pp. 56-69
les conversations rappelées par Balzac d’une gravité qui va jusqu’au ridicule  ; les sujets qu’elles traitaient seraient ridicul
té qui va jusqu’au ridicule ; les sujets qu’elles traitaient seraient ridicules , sans doute, dans la société d’une bourgeoise de
ui aurait à soigner elle-même son ménage et ses enfants. Ils seraient ridicules dans les entretiens d’une femme sans esprit, sans
sans jugement, qui aurait la vanité de faire la savante. Ils seraient ridicules dans un pays où tous les esprits seraient tendus
73 (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-
passions de la Ligue, mais si usées, qu’elles n’étaient plus que des ridicules  ; là près de la gravité plaisante des débris de l
la comédie, celui de combattre nos travers : il donne Les Précieuses ridicules . Une critique fine et mordante distingue cette pi
sur la forme et la figure du chapeau : on ne pouvait mieux tourner en ridicule les subtilités de l’école. La scène du docteur Pa
on ne manque jamais de citer ces deux vers de Boileau : Dans le sac ridicule où Scapin s’enveloppe, Je ne reconnais plus l’aut
e le docte corps, n’ont pas peu contribué à le guérir de ses nombreux ridicules  : Molière peut à juste titre s’appeler le médecin
er coup à un vice que l’auteur avait déjà attaqué dans Les Précieuses ridicules . Pour rendre le travers des femmes savantes encor
’Escarbagnas, pièce dans laquelle sont raillés avec tant de gaîté les ridicules que les provinciaux apportent à Paris. Rien n’est
: aucun trait n’échappe à son coup d’œil perçant ; il saisit dans des ridicules semblables des différences imperceptibles. Vingt
lui gardaient rancune pour les peintures qu’il avait tracées de leurs ridicules . Ces adversaires lui suscitèrent souvent des caba
ent était borné aux rôles de niais, à quelques valets et aux vieilles ridicules  ; mais il a toujours rempli ces deux emplois au g
u vicomte de L’inconnu, ainsi que dans ceux de médecins et de marquis ridicules . » Les rôles de femme que Hubert jouait furent do
tte actrice était celui des troisièmes rôles dans le tragique, et des ridicules dans le comique. Elle se retira en 1672. On racon
qui faisaient avec son âge un contraste trop frappant pour n’être pas ridicule . Lorsque La Motte donna sa tragédie des Machabées
74 (1739) Vie de Moliere (Réflexions sur les ouvrages de litérature) [graphies originales] « Chapitre » pp. 252-262
les Pieces de Moliere. Il nous apprend que la Comédie des Précieuses ridicules fut faite pour la Province, & que jouée à Par
plus grands hommes sont exposés depuis long-tems à la fureur des plus ridicules barbouilleurs de papier. Ce qui m’étonne, c’est q
ieux unies qu’a fait dans sa Préface l’Auteur prétendu des Précieuses ridicules . Car si nous examinons ses paroles, il semble qu’
75 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. De l’Intérêt. » pp. 385-398
n, depuis le commencement d’une piece jusqu’à la fin, n’est pas moins ridicule dans la comédie, que l’amour tout-à-fait tragique
en de le déchirer, ou de l’affadir : ces deux extrêmes sont également ridicules . L’on s’accoutume à croire insensiblement que l’i
nac, Avocat de Limoges, qu’il n’a jamais vu. On projette de rompre ce ridicule mariage à force de jouer des pieces au prétendu.
vements : il prend la fuite. Voilà le premier acte. Les deux Médecins ridicules , la légion de seringues & d’apothicaires sont
76 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VIII. Le Mariage. » pp. 145-165
endable505 ? Les paroles de Sganarelle ne sont que celles d’un valet ridicule , et le refrain qui ahurit M. de Pourceaugnac n’es
urceaugnac n’est que le couronnement d’une farce folle ; mais sous ce ridicule et cette folie demeure et brille une vérité moral
ner506. En vain les débauchés comme don Juan persiflent la constance ridicule « de s’ensevelir pour toujours dans une passion,
question de Bossuet, voir plus loin, chap. XII. 497. Les Précieuses ridicules , sc. V. 498. Les Femmes savantes, act. I, sc. I
e ; Mme Jourdain dans le Bourgeois gentilhomme. 539. Les Précieuses ridicules , sc. V. 540. Le Mari confondu, act. II ; sc. II
77 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVIII » pp. 198-205
ées contre les précieuses, ce sont des in décences pires que les plus ridicules affectations. La question est de savoir si un vie
Critique de l’École des femmes, c’est-à-dire mit en scène et livra au ridicule les censures qui avaient été faites de sa pièce,
étrange doctrine. « Je ne vois, dit l’auteur de la pièce, rien de si ridicule que cette délicatesse d’honneur qui prend tout en
78 (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89
ure que lui, pour pouvoir jouer tout le genre humain, pour trouver le ridicule des choses les plus sérieuses et pour l’exposer a
que quelque faux goût, quelque sot entêtement, quelques affectations ridicules , telles que celles qu’il a reprises assez à propo
rie que ces sortes de pièces, parce qu’on y tourne perpétuellement en ridicule les soins que les pères et les mères prennent de
gréable et le fin, Et sans honte à Terence allié Tabarin. Dans ce sac ridicule où Scapin s’enveloppe, Je ne reconnois plus l’aut
ie ! quelle imitation des mœurs ! quels portraits ! et quel fléau de ridicule  ! mais quel homme on au-roit pu faire de Terence
urtout la beauté de ses caractères, qui tendent tous à rendre le vice ridicule et méprisable, sont des choses que quelques-uns d
u. Moliere, dans l’Impromptu de Versailles 77, osa en faire sentir le ridicule , et y critiquer, entre autres, le ton emphatique
à l’impromptu, qui a pour titre gli Sdegni amorosi. Les Précieuses ridicules , comédie en un acte et en prose, qui fut faite d’
aille vêtue comme une fille de qualité, sans néanmoins donner dans le ridicule outré des modes. Sganarelle, au contraire, tient
e poète françois a non seulement exposé sur la scène les vices et les ridicules communs à tous les âges et à tous les pays, il le
nterie ! quelle imitation des mœurs, quelles images, et quel fléau du ridicule  ! mais quel homme on auroit pu faire de ces deux
t le beau-père de Lulli. C’est celui dont parle Boileau dans le Repas ridicule  ; Nous n’avons, m’a-t-il dit, ni Lambert ni Moliè
79 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92
peint par des traits forts, tout ce que nous voyons de déréglé et de ridicule . Térence se borne à représenter des vieillards av
parterre, frapper les spectateurs les a moins délicats, et rendre le ridicule plus sensible. Mais quoiqu’on doive marquer chaqu
onner, est qu’il a donné un tour gracieux au vice, avec une austérité ridicule et odieuse à la vertu. Je comprends que ses défen
Et Fénelon cite, pour finir, les deux vers de Boileau à propos du sac ridicule où Scapin s’enveloppe. Mais quel blâme ne serait
t dit, il jeta sur toute cette cohue dévote l’ironie, le sarcasme, le ridicule , la honte enfin et l’épouvante. Il flétrit, bien
te immense comédie où toutes les vanités, tous les crimes et tous les ridicules de l’hypocrisie étaient étalés, avec tant de comp
a fait représenter des pièces « où la piété et la vertu sont toujours ridicules , la corruption toujours défendue et toujours plai
ir être un bourreau ; en revanche, il résolut de les atteindre par le ridicule . Molière devint alors l’exécuteur des petites œuv
’être entouré d’ennemis ; de jeter à pleines mains, le sarcasme et le ridicule autour de soi ; de flétrir les vices, d’arracher
ce temps-là, à devenir un des éducateurs de la France, à corriger le ridicule par l’éclat de rire, à faire honte aux vicieux, à
re, le plus populaire et le plus aimé. Sganarelle, c’est le bourgeois ridicule , c’est le bourgeois enrichi. Cette fois Sganarell
s à Sganarelle un bon conseil, foi d’ami ! déclare Sganarelle le plus ridicule du monde, « si, ayant été libre jusqu’à cette heu
à la pointe de l’épée un mariage qu’il fuyait, me paraît un peu plus ridicule que ce bon Sganarelle. Au reste, je ne crois guèr
icilien, qui est beaucoup moins niais, moins sot, moins brutal, moins ridicule que Bartholo, surveille son esclave d’une façon p
r humain, sous un aspect bien différent. Molière a vu de l’homme, ses ridicules plutôt que ses vices. Rousseau n’a fait la guerre
u n’a fait la guerre qu’aux vices de l’homme, il a laissé de côté ses ridicules , comme indignes de sa colère. Molière, cette obse
t remplacé le rire par l’emportement, la moquerie par le sarcasme, le ridicule par la satire, le coup d’épingle par le coup de p
te admirable brusquerie d’Alceste ? Vous dites que le Misanthrope est ridicule , et vous vous écriez : « Voilà donc la vertu ridi
Misanthrope est ridicule, et vous vous écriez : « Voilà donc la vertu ridicule  ! » Vous vous trompez, la vertu d’Alceste n’est p
la vertu ridicule ! » Vous vous trompez, la vertu d’Alceste n’est pas ridicule . Au contraire, dans tout le cours de la pièce, ac
! Non, encore une fois, Molière n’a jamais eu l’intention de vouer au ridicule la vertu d’Alceste, pas plus qu’il n’a eu l’inten
icule la vertu d’Alceste, pas plus qu’il n’a eu l’intention de rendre ridicule la probité commerciale de M. Jourdain. M. Jourdai
ments du cœur, et qui se voit forcée de cacher, comme on cacherait un ridicule , tous ces rares trésors dont personne ne veut sa
son art de voir toutes choses, même l’amour d’Alceste, sous leur côté ridicule , soudain vous verriez notre misanthrope changer d
n pareil homme si malheureux ! Si M. le comte de Guiche est tourné en ridicule , vous aurez remarqué sans peine que M. de Lauzun
iche et M. de Lauzun. Cette fois les marquis sont voués au plus cruel ridicule  ; à ce point, qu’une jeune fille qui s’allait mar
80 (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264
éâtre tout garni d’orangers. M. de Molière fit un prologue en marquis ridicule qui voulait être sur le théâtre, malgré les garde
et eut une conversation risible avec une actrice, qui fit la marquise ridicule , placée au milieu de l’assemblée. » Ainsi, non s
t le visage assez plaisant pour représenter sans masque un personnage ridicule . » Il faut entendre ces mots en ce sens que Moliè
re, la première fois qu’il contrefit les marquis, dans Les Précieuses ridicules , eut recours au travestissement de Mascarille, le
novembre, les Français représentèrent au Petit-Bourbon Les Précieuses ridicules . Les Italiens avaient, paraît-il, effleuré ce suj
fort peu vraisemblable que les Italiens eussent pu faire la satire du ridicule que la pièce nouvelle attaquait et qui git princi
81 (1862) Molière et ses contemporains dans Le Misanthrope (Revue trimestrielle) pp. 292-316
’avait eu d’autre but, dans son Misanthrope, que de « rendre la vertu ridicule . » Et voilà comme on avilit le génie ! Mais M. C
 Ne voyez-vous pas, mon cher duc, » lui répliqua Montausier, « que le ridicule du poëte de qualité vous désigne encore mieux ? »
deux sources différentes : l’une, la société qui l’entoure, avec ses ridicules et ses vices particuliers ; l’autre, le fond inva
re pour type l’espèce et non l’individu ; attaquer les travers et les ridicules , abstraction faite des personnes ; tracer des ca
les vices qui survivent à toutes les transformations sociales, et les ridicules qui changent comme les modes24. » En admirant l
rand roi, il lui était permis d’immoler impunément les travers et les ridicules dont plus d’un homme de cour offrait le modèle. M
82 (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392
ait populariser ses œuvres dans la Péninsule. L’Avare, Les Précieuses ridicules , passèrent dans les dialectes et les patois popul
uant des impertinents paradoxes de Schlegel, qu’il avait qualifiés de ridicules . C’est l’Allemagne moderne qui a élevé à Molière
un, presque en même temps, publié une édition nouvelle des Précieuses ridicules de Molière, l’un chez Garnier frères, l’autre che
lecteurs quelques doutes qui me sont venus en relisant Les Précieuses ridicules et Les Femmes savantes, car ces messieurs m’ont r
in. En feuilletant l’édition que M. Larroumet a donnée des Précieuses ridicules , je trouve à propos de cette réplique de Mascaril
e de Mascarille se tournait en raillerie et mettait au plein vent les ridicules du parler métaphorique des francs marquis. À prés
ions précieuses et des mots bizarres s’étant évanouis, Les Précieuses ridicules n’en soient pas moins restées une des comédies qu
d’hui inspecteur général de l’Université, M. Chassang, Les Précieuses ridicules de Molière ; le poète a triomphé là comme sur un
e sur un vrai théâtre. M. Larroumet m’a donné le texte des Précieuses ridicules traduites en grec, mais je ne suis plus malheureu
te pour le lire couramment, avec chance de m’y plaire. Les Précieuses ridicules , sous cette nouvelle forme, ont fait pâmer de rir
ère fois depuis qu’elle existe. 30 octobre 1871. « Les Précieuses ridicules  ». Le comique dans les mots et dans la pensée
rroumet, celui-là même qui vient de donner une édition des Précieuses ridicules , édition d’où est partie tout ce débat. Je m’étai
tiens de M. Régnier lui-même qu’un jour, devant jouer Les Précieuses ridicules , à Metz, il s’en alla, par hasard, la veille à l’
n’a plus pour le public qu’un intérêt secondaire dans Les Précieuses ridicules , tandis que la situation est une des plus plaisan
contemporains de celui qui l’emploie, c’est que, pour Les Précieuses ridicules elles-mêmes, où pourtant ne manque pas un comique
tié en grec, moitié en latin. Le vieux poète, en effet, y tournait en ridicule les habitudes qu’avaient les élégants de son temp
es faubourgs, et celui des ateliers s’avisa d’habiller Les Précieuses ridicules à la dernière mode. Il écrivit donc, sous le titr
de galanterie platonique et de littérature distinguée, Les Précieuses ridicules et Les Femmes savantes feront rire les honnêtes g
ion, qui peu à peu a tourné à l’idée fixe. Le comble du malheur et du ridicule serait pour lui d’être trompé ; et il s’est tant
ession qu’en avait faite M. Perrin pour complaire aux susceptibilités ridicules de ses abonnés du mardi. Retrancher ce mot de la
ux forces. 23 août 1886. II. Arnolphe et Agnès Il n’est point ridicule qu’un homme de quarante ans aime une jeune fille.
il s’y est pris dans la pièce dont il s’agit. Toute disproportion est ridicule . Un homme qui veut franchir un fossé et qui tombe
de bois contre des ennemis qui ont des canons. Il est prodigieusement ridicule , et Molière l’a voulu ainsi. De bonne foi, quelle
ien ! Et si vous les aimez, souffrez qu’on rie de vous. Car vous êtes ridicule . Vous l’étiez aux premiers actes en exigeant du r
le ; et vous n’êtes pas dans le vôtre, et voilà pourquoi vous êtes si ridicule . Et je dirai à l’acteur : Non, vous ne devez pas
reux » soupirer de façon à tirer les larmes des yeux. Vous devez être ridicule  ; ainsi l’a voulu Molière, ainsi le veut l’éterne
se), il faut bien faire comme tout le monde ! Vous ne voulez pas être ridicule . Ridicule, voilà le grand mot lâché ! Si le ridic
ut bien faire comme tout le monde ! Vous ne voulez pas être ridicule. Ridicule , voilà le grand mot lâché ! Si le ridicule était
voulez pas être ridicule. Ridicule, voilà le grand mot lâché ! Si le ridicule était une affaire de raison, c’est votre conduite
s hommes civilisés, je vous déclare à tout jamais et irrémédiablement ridicule . Un poète vous lit ses vers ; vous les trouvez ma
un écrivain, que tout le monde devait faire ainsi ; je vous marque de ridicule si vous agissez autrement. Il y a certes plus de
que de ridicule si vous agissez autrement. Il y a certes plus de vrai ridicule à dire des vers qu’on juge exécrables qu’ils sont
a disproportion entre la pensée et la parole est évidente. Mais de ce ridicule , qui serait fondé en raison, je ne m’occupe point
comme on pense, et agir comme on parle, c’est là seulement qu’est le ridicule , puisque l’inconséquence a été par moi érigée en
ussi, dit-on, chacun pense, parle et agit, comme soi, sans crainte du ridicule . Ou plutôt le ridicule n’existe pas chez eux ; j’
nse, parle et agit, comme soi, sans crainte du ridicule. Ou plutôt le ridicule n’existe pas chez eux ; j’entends le ridicule fra
ridicule. Ou plutôt le ridicule n’existe pas chez eux ; j’entends le ridicule français, celui qui consiste à ne pas se conforme
vie aux préjugés bêtes et aux absurdes formules ! Molière t’a voué au ridicule , pauvre et noble Alceste ; mais nous, qui t’aimon
uéril, comme notre admiration te venge des sots dédains de cette cour ridicule  ; viens chez nous, tu es un des nôtres ! Inspire-
ent notre ami vers Célimène, et qui, soit dit entre nous, sont un peu ridicules , car ils passent la mesure. Moi je me pique d’aim
de parfaitement bonne compagnie, même alors qu’il se donnait le léger ridicule de lire un sonnet médiocre. Il écoutait d’un visa
aux yeux du public, par la manière dont il débite ses compliments, le ridicule que Molière a mis dans l’excès de ses formules.
ure. Argatiphonthidas, c’est le capitan bête, le matamore bravache et ridicule  : Quand quelqu’un nous emploie on doit tête bais
qu’un crime, c’était une faute de les violer, on sentait vivement le ridicule de George Dandin, s’ingérant d’épouser une demois
riait de bon cœur. Molière qui est naturellement impitoyable pour les ridicules , qui a pour habitude de pousser contre eux jusqu’
es, gens de 1873, nous sommes moins touchés qu’on ne l’était alors du ridicule de cette ambition chez George Dandin. Nous ne le
e Dandin est un personnage comique. Mais, ajoute-t-il, d’où vient son ridicule  ? De ce qu’il a épousé une « demoiselle » par amb
ieur plutôt qu’extérieur. Donc, plus Dandin sera « naturel », plus le ridicule sera fort. M. Laugier le joue comme il joue Alber
mmes à l’aspect un peu étroit, mais à l’âme généreuse ? Qu’ils soient ridicules par leurs préjugés nobiliaires, je le veux, et d’
de la situation fausse où il s’est mis. Elle est navrante autant que ridicule , cette situation, et elle aboutit à un mot cruel,
emiers mots, cette prévention éclate avec tout son odieux et tout son ridicule . Il demande des nouvelles de la maison ; Dorine l
nduite de Tartuffe est bien abominable. Elle serait incompréhensible, ridicule même, si Molière ne nous avait, à l’avance, par d
est là un trait de génie, — n’a pas voulu que l’amour de Tartuffe fût ridicule . Rien ne lui était plus facile que de lui mettre
veté et d’infatuation. Il est trop spirituel pour jouer au naturel ce ridicule imbécile. Mais il a ce rare mérite d’être toujour
e était encore dans les limbes de l’avenir.) Tout cela est absurde et ridicule . Il faut que j’en montre le ridicule et l’absurdi
venir.) Tout cela est absurde et ridicule. Il faut que j’en montre le ridicule et l’absurdité ! Admettez que, sur ce raisonnemen
re Cotin. Qu’il ait voulu que l’on songeât à lui, qu’on le tournât en ridicule à propos du rôle, cela est malheureusement trop c
: Toinette trouve plaisant d’y guinder l’imbécile qu’elle veut rendre ridicule . Le comique est peut-être un peu outré ; mais il
e, tandis que l’autre se fût montré grossier, balourd et parfaitement ridicule  ? Nous avons donc cherché à rapprocher nos jeux l
s, le parler brutal. Il apporte à Paris toutes les naïvetés, tous les ridicules de la province. C’est précisément dans ce contras
filles de sept ans qui sont plus avancées que moi. Cela n’est-il pas ridicule  ? Je n’ose pas seulement ouvrir une fenêtre. Voye
portée aux nues et applaudie à tout rompre, et rien ne peut être plus ridicule . Cette pièce est détestable. Vos parents regretta
jeu de scène qui est de tradition. On l’a gardé, quoiqu’il soit d’un ridicule achevé ; personne n’y prend garde. Bartholo, que
itants ; une suite de conversations où sont flagellés tour à tour les ridicules et les vices de Turcaret. On goûte cet esprit à l
mais de Quimper-Corentin, uniquement entêté d’une chimère qui le rend ridicule , mais non pas méprisable… » Et le terrible abbé
ette avaient fait un terrible abus des pachas imbéciles, des eunuques ridicules , et des costumes, et des chants et des danses du
e ce texte était familier aux oreilles, personne n’en sentait plus le ridicule  ; il fallut qu’on méditât, après une assez longue
83 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V.*. Destouches imitateur, comparé à Moliere, Plaute, Regnard, Shakespeare, &c. » pp. 185-218
plus huppés, l’ont copié sans l’éclipser, comme toutes les Comtesses ridicules n’ont fait que suivre de bien loin Madame la Comt
, ne songe point à me détourner d’un dessein qui te paroît sans doute ridicule , tous tes efforts seroient inutiles : dispose-toi
. Crispin, magnifiquement paré, se donne devant Nérine tous les airs ridicules d’un petit-maître ; il déclare son amour, & r
des chagrins éternels. Il est donc un fou, ou tout au moins un homme ridicule . Mais Léandre, tâchant de découvrir si son amante
ce siecle, n’est rien moins qu’impertinente. Or, comme la folie ou le ridicule méritent bien mieux d’être joués que la délicates
hoses les plus invraisemblables, les plus forcées, ajoutons, les plus ridicules . Tels sont les chefs-d’œuvre anglois pour la plup
qu’ils croient avoir, les annoncent avec une insolence qui ajoute un ridicule à leurs sottes prétentions. Nous avons vu que le
84 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135
sous cette forêt blonde et bouclée, contiendra, à coup sûr, de scènes ridicules , insupportables ! Voyez donc, mon ami, ce qui se
ille les limites de la critique : « Il ne faut pas, dit-il, mettre un ridicule où il n’y en a point, c’est se gâter le goût, c’e
er le goût, c’est corrompre son jugement et celui des autres. Mais le ridicule qui est quelque part, il faut l’y voir, l’en tire
server les hommes, et il use son esprit à en démêler les vices et les ridicules . S’il donne quelque tour à ses pensées, c’est moi
quis de Mascarille. J’enrage de voir de ces gens qui se conduisent en ridicules , malgré leur qualité ; de ces gens qui décident t
lière ? Vous avez aussi dans L’Impromptu un méchant poète, un marquis ridicule , un homme raisonnable comme Philinte. Et quelle m
venait leur apporter, des plus beaux salons, toutes sortes de petits ridicules frais éclos, dont ces messieurs et surtout ces da
85 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. Des Pieces à scenes détachées. » pp. 45-60
il n’y en a pas une seule dans la piece entiere. L’avant-scene en est ridicule , & la fable n’est pas dénouée. Nous ignorons
es qui se succedent sur la scene ; le spectateur n’y rit que de leurs ridicules  : ici la chose est bien différente, chaque fâcheu
r d’une perfidie dont on l’accuse. Le public s’amuse non seulement du ridicule des fâcheux, il rit encore de l’embarras où ils j
uel a été le but de l’Auteur ? celui de peindre au public assemblé le ridicule des fâcheux qui inondoient alors la Cour & la
86 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. Des Pieces intriguées par les Maîtres. » pp. 151-168
amp; ne dévoilât pas le fond du cœur ; qu’il peignît ces travers, ces ridicules qu’on a érigés en agrément ; & non ces vices
machine bien loin, avec ce ton, cette décence, ces égards quelquefois ridicules , que les gens du monde exigent aujourd’hui, &
ançois sur-tout, ne peut tenir de pareils propos à une femme, quelque ridicule qu’elle soit d’ailleurs, sans se faire siffler. D
it d’en donner une légere idée. Un Petit-Maître de quarante ans, très ridicule par conséquent, envoie un billet circulaire à deu
87 (1663) Nouvelles nouvelles pp. 210-243
e ce que je vous pourrais dire et si je n’appréhendais de passer pour ridicule aux yeux de ceux qui n’adorent que les bagatelles
prouvent aujourd’hui ce qu’elles louent. Chacun craint de passer pour ridicule en n’approuvant pas ce qu’il entend approuver à u
a bonté de ces pièces n’osant les protéger, de crainte de passer pour ridicules , et disant par complaisance qu’elles ne valaient
sprit ne l’avait pas rendu un des plus illustres du Siècle, je serais ridicule de vous en entretenir aussi longtemps et aussi sé
88 (1922) La popularité de Molière (La Grande Revue)
faire impression sur le public. Argan, vieux, malade, ne serait point ridicule à prendre médecine et à craindre la mort : ce qui
l’universel succès de Molière d’en faire sentir en même temps que le ridicule la profonde tristesse. Il est une limite où le ri
le public communie réellement dans un vaste sentiment d’humanité. Le ridicule étalé de nos passions et de nos travers n’est que
caricature qui, depuis Molière, incarne tous les travers et tous les ridicules du bourgeois parvenu. C’est que, par l’effet d’un
89 (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [56, p. 89-93] »
a peint la cour et la ville, la nature et les mœurs, les vices et les ridicules , avec toutes les grâces de Térence* et le feu de
toutes les conditions. Il joua la cour, le peuple et la noblesse, les ridicules et les vices, sans que personne eût droit de s’en
90 (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58
en cette matière est pire qu’en toute autre, et je ne vois rien de si ridicule que cette délicatesse d’honneur qui prend tout en
Molière a tracé, dans la même pièce, trois portraits différents de ce ridicule , qui prouvent une fois de plus la fécondité de so
nfiniment d’esprit, de tour et de plaisanterie fine, elle donnait les ridicules les plus dangereux du monde. Ils appelaient cela
our une théorie que Molière exprime en ces termes dans les Précieuses ridicules  : « Premièrement, un amant doit voir au temple o
son caractère. On a souvent reproché à Molière d’avoir rendu la vertu ridicule dans la personne du Misanthrope, et beaucoup d’es
ement que la vertu s’allât nicher là, n’a jamais pu songer à jeter le ridicule sur la vertu. Quoi qu’il en soit, Alceste aime Cé
défauts, puisqu’enfin elles en ont, et que les défauts sont avec les ridicules la propre matière de la comédie. Mais en homme qu
enirs qui les rendent malheureuses et des prétentions qui les rendent ridicules . Il est permis au riche d’étaler sa richesse, d’o
s de la cour : ce commerce ne servirait qu’à lui faire prendre un air ridicule et disproportionné… Formez son esprit pour les ch
91 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Du Choix du Titre. » pp. 94-102
ntes, aient puisé le titre d’une piece dans la plus mauvaise, la plus ridicule de ses scenes : c’est celle où la statue est à ta
nuances que l’Auteur veut peindre dans un caractere, dans un état, un ridicule , une passion, &c. Le Curieux impertinent
ureux, de Daiguebere ; le Bourgeois Gentilhomme, & les Précieuses ridicules , de Moliere ; les Folies amoureuses, de Regnard.
92 (1769) Idées sur Molière pp. 57-67
s pourraient suppléer à l’expérience, non pas parce qu’il a peint des ridicules qui passent, mais parce qu’il a peint l’homme qui
y a personne, excepté le méchant, qui ne voulût être Alceste avec ses ridicules . Tu honorais la vertu en lui donnant une leçon, e
s forte encore, et j’ai compris qu’on ne pouvait guère charger ni les ridicules ni les passions. Molière est fauteur des hommes m
93 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IV » pp. 38-47
qu’il fut, avec Ménage, des plus empressés à applaudir aux Précieuses ridicules de Molière. Voiture s’était fait remarquer, dès l
es premières l’hôtel de Rambouillet, et n’annoncent pas davantage les ridicules qu’on lui attribue. Ici je dois remarquer que l’a
vague et de banal concernant la personne sur qui pèse aujourd’hui le ridicule de la préciosité de mœurs et de langage ; parlons
94 (1900) Molière pp. -283
e arrive à Paris bien tard. À trente-neuf ans, il fait Les Précieuses ridicules  ; c’est à trente-neuf ans qu’il fait ce chef-d’œu
s. Eh bien, le lendemain de la première représentation des Précieuses ridicules , Molière ne lui était pas encore exactement connu
pite, pendant ses dix années glorieuses, non seulement sur les écrits ridicules des écrivains de son temps, mais sur ces écrivain
e simple peut être quelquefois atroce. On rit toujours aux Précieuses ridicules  : il est convenu qu’on doit rire, et l’on rit, et
erversité causée par la passion. Dès la deuxième scène des Précieuses ridicules que voyons-nous ? C’est Cathos, et c’est Madelon,
les excuses, et, de cet Arnolphe, il fait le type éternel de l’amour ridicule , du mari systématique, et, pour tout dire, de l’a
nspire, dans L’École des femmes, cette peinture de l’amour absolument ridicule en lui-même, mais qui, à force d’être vrai, sincè
t à son objet, fourvoyé, qui ne peut éviter par moments une teinte de ridicule , qui est comme l’empreinte de l’indigne objet auq
phrases accoutumées, si bien que tout le monde reconnaît, non pas les ridicules généraux des médecins, mais les personnes mêmes ;
lettres. Certainement, la Faculté possédait alors d’amples trésors de ridicule qu’elle a peut-être perdus depuis, et qui étaient
in ; mais L’Amour médecin est beaucoup au-dessous, comme intensité de ridicule , de cette scène du premier acte de Monsieur de Po
elle de bonnes lectures à sa fille Célie, et ne lui en indique que de ridicules , Molière met dans le même éloge des bons livres a
ajoute Gorgibus, Le Guide des pécheurs est encore un bon livre… Le ridicule dont Gorgibus est rempli rejaillit un peu, — ce q
son coup d’œil d’oiseau de proie, pour livrer aussitôt aux risées les ridicules de la dévotion, et en particulier ceux des direct
qui ne se sont jamais trouvées unies et mêlées que ce jour-là dans le ridicule  : les jésuites et les jansénistes. Et ce ne sont
pour Molière, c’eût été assez pour un autre peut-être, de peindre les ridicules qu’il avait sous les yeux ; il avait sous les yeu
i pleine de blasphèmes à la faveur d’une fusée qu’il fait le ministre ridicule de la vengeance divine ; même, pour mieux accompa
si parfaitement mêlé dans la trame de sa scélératesse que les maximes ridicules ou odieuses de dévotion le sont dans la trame de
re se soit posé pour but de déterminer la ruine de la noblesse par le ridicule , comme Louis XIV la ruinait par son gouvernement,
pas les opinions de Chrysale, c’est qu’il les a mises sous une forme ridicule dans ce passage du rôle d’Arnolphe, pour qui cert
points, mais qui, en tout ce qui regarde les femmes, est souvent d’un ridicule achevé. C’est Jean-Jacques Rousseau, dans sa Lett
a société élégante ; qu’avoir, dans chaque profession, proscrit comme ridicule ce qui rebute le goût comme excessif ; qu’avoir m
dont on peut constamment faire son profit ; il a si bien atteint des ridicules généraux, des travers malheureusement éternels, q
e quarante ans, il y a un Arnolphe, c’est-à-dire un monstre à la fois ridicule , odieux et tragique, qui ne demande qu’à se décha
t leur profondeur ! Quelle fécondité inépuisable dans la peinture des ridicules  ; quelle souplesse dans notre malice, quelle vari
’un pas alerte, effleurant tout ce qu’elle touche, passions, vices et ridicules , et précédant de loin ce chœur d’esprits aimables
age, des autres hommes ; et nous conviendrons que d’avoir banni comme ridicule tout ce qui rebutait le bon goût comme excessif,
pes comiques. Il est conforme à l’humeur de la comédie de grossir nos ridicules et même de nous en prêter d’invention pour excite
traire. Quand on choque les idées de son temps, ou l’on tombe dans le ridicule , ou l’on devient un tyran pour solenniser le ridi
n tombe dans le ridicule, ou l’on devient un tyran pour solenniser le ridicule par la terreur ; ou bien encore on s’expose à êtr
Acte II, sc. ii. 19. Dom Juan, dernière scène. 20. Les Précieuses ridicules , sc. iv : « Madelon ». 21. Ibid., sc. v : « Cat
95 (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269
nt parlé. Elle a laissé deviner que la donnée du mélodrame paraissait ridicule , elle a franchement avoué que les détails étaient
comédien reçoit de son état ? Un mélange de bassesse, de fausseté, de ridicule orgueil et d’indigne avilissement qui le rend pro
une leçon ni un modèle, mais un exemple. Les Précieuses avaient leurs ridicules , déjà signalés. Il ne faut pas cependant leur ref
taine façon bourgeoise, pouvaient prêter à rire. Assurément aussi ces ridicules offraient quelque chose de plus respectable que l
ontagion… Il était important de frapper les esprits par la terreur du ridicule , arme toujours sure avec les François. Ce fut Mol
Molière qui eut le courage de s’en servir et qui, par ses Précieuses ridicules , ouvrit les yeux de la nation. » Le danger pressa
. La guerre incessante qu’il soutint contre les travers et contre les ridicules de son siècle lui rapporta de nombreux triomphes
ureux en 1656, deux pièces pour la province ; à Paris, les Précieuses ridicules en 1659, Sganarelle en 1660, Dom Garcie de Navarr
artuffe n’avait besoin de l’être en ce moment-là, ou peut-être un peu ridicule , s’il eût insisté sur un pareil point, il n’y pro
fruit qu’on peut espérer de la morale du théâtre qui n’attaque que le ridicule du monde, en lui laissant cependant toute sa corr
us tout semblables à eux. Si Molière a formé quelques plans contre le ridicule ou contre le vice, il ne s’est pas donné pour mis
s un remède que le rire. L’humanité, sous son scalpel, paraît petite, ridicule , flétrie, pleine de corruptions incurables ; une
ue les hommes sont ou fourbes ou fous ; d’avoir vu sur la scène leurs ridicules , leurs vices et les miens mêmes, lorsque vous ne
he et n’a pris aucun soin de paraître la réaliser. Il s’est amusé des ridicules , vraisemblablement sans ignorer qu’il en viendrai
à la ville. On raconte qu’à la première représentation des Précieuses ridicules , un vieillard placé au parterre éleva la voix et
t la raillerie. On veut bien être méchant, mais on ne veut point être ridicule . » Assurément, l’argument est faible, et il le pa
tement le roi et réjouissait la jeune cour, charmée de voir livrer au ridicule un censeur hypocrite et dangereux… « Toute la c
olière le dessein secret de complaire à son maître en les frappant de ridicule . » Notez que Mmede Navailles n’avait pas été fro
journaliste ou un vaudevilliste eut osé diffamer, décrier, tourner en ridicule les chefs de cette opposition, à quel pilori l’am
ésenté.. Il lui plaisait que les censeurs de ses amusements parussent ridicules à Paris comme à Versailles. Mais, ainsi que le di
il était forcé de craindre. Mais Je puis vous dissiper ces craintes ridicules , O prince ! et je sais l’art de lever les scrupul
nte, l’ardeur enragée qu’il met à la défendre paraît suspecte et même ridicule . Il se donne toute la physionomie de ces gens qui
ncore à le corriger. Il ne se flatte pas follement d’y réussir par le ridicule , à quoi l’hypocrite n’est guère prenable, et que
te réel ; et tournant dans sa personne les choses les plus saintes en ridicule , la crainte des jugements de Dieu29, l’horreur du
e son art est d’avoir réussi à le moquer sans pourtant le rendre trop ridicule , puisqu’enfin quelque chose de généreux et de fie
ant plus admirable que le héros en est le plaisant, sans en être trop ridicule  ; et qu’il fait rire les honnêtes gens, sans dire
lté, déjà invincible, en évitant de rendre le Misanthrope tout à fait ridicule et en lui donnant même un caractère élevé, ce qui
’envie, la colère, la paresse et la gourmandise même font des actions ridicules et répugnantes ; néanmoins elles sont sérieuses e
t trop : Il est bien des endroits où la pleine franchise Deviendrait ridicule et serait peu permise ; Et parfois, n’en déplaise
regretter qu’il manque à sa gloire ; je peux souffrir que de vains et ridicules rhéteurs, esclaves de la popularité du mal, entas
norants la veulent voir lorsque Molière vint enfinarmé des Précieuses ridicules . 15. Notice du P. Bretonneau 16. Bretonneau.
n qu’il lui est utile, et jamais quand il ne servirait qu’à le rendre ridicule … Il ne pense point à profiter de la succession de
re et du tiers et du quart.   Ces principes, si habilement tournés en ridicule , sont cependant ceux de la Foi qui nous dit : N’a
96 (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98
u Pompée et qu’il n’est point merveilleux acteur, si ce n’est dans le ridicule . — C’est l’avis commun, et l’on le drape à l’Hôte
euse, il n’est pas difficile de deviner que nous avons devant nous le ridicule de la pièce et nous nous préparons déjà à voir l’
hose à faire que de s’arrêter au nom, un homme riche, mais un fou, un ridicule … Le connaissez-vous point ? — Hé oui ! je le conn
ure gagne : - Cela est choquer nos mystères !… Tourner la religion en ridicule  !… Où s’arrêtera cette fureur ?… N’a-t-il de resp
uchant et pathétique ; Arnolphe en a quarante-deux, il est absurde et ridicule  ; et Agnès, qui l’a docilement écouté, dans les m
succès. C’est exactement la contre-épreuve de la Critique ; les rôles ridicules y sont dévolus aux partisans de Molière, voilà to
lière en verve improvisa à la pièce un prologue, où il fit un marquis ridicule qui voulait prendre place sur le théâtre malgré l
il eut une conversation comique avec une actrice qui fit la marquise ridicule , placée au milieu de la noble assemblée. — Quel d
nez-vous tant à prouver que Molière ne s’est pas mis en scène dans ce ridicule Arnolphe, qu’il nous représente si gaiement berné
ot le paroxysme de la passion-, qui offre toujours deux faces la face ridicule et la face sublime, nous dévoile ici, de par la v
face sublime, nous dévoile ici, de par la volonté de Molière, la face ridicule , et ainsi vous serez forcé de dire au comique :
lement tout cet odieux du rôle d’Arnolphe en en faisant avant tout un ridicule . Il l’a peint tout bouffi de vanité, se débaptisa
97 (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146
et qu’elles étaient trop éphémères ou trop faibles pour supporter le ridicule . Obligées de soutenir les travers ou les vices du
subalternes, qui forment une espèce d’assurance mutuelle en faveur du ridicule . La critique d’un travers, quel qu’il soit, est t
n sont atteints. Organe du démon, il corrompt les mœurs, il tourne en ridicule le paradis et l’enfer, il décrie la dévotion sons
ntraires, il a composé son Tartuffe, et a voulu rendre les dévots des ridicules ou des hypocrites. Certes, c’est bien affaire à M
entendre, qu’il ait un bref particulier du pape pour jouer des pièces ridicules , et que monsieur le légat ne soit venu en France
ui éclatent dans la conversation : il fait de la sorte son profit des ridicules et de l’esprit des autres ; je dirais presque, si
ravail utile6, et peut mériter quelque estime ; mais il tombe dans un ridicule indélébile si, du haut de son petit tribunal, il
il lui est utile, et jamais quand il ne servirait qu’à le rendre très ridicule . » L’Onuphre de La Bruyère est un pénitent extén
privilèges de l’impunité. Si le faux dévot ne doit pas être livré au ridicule parce qu’il ressemble au vrai, l’hypocrite de bie
i faciles pour eux-mêmes, que Pascal a flétris du sceau d’un immortel ridicule . La scène du cinquième acte, où le crédule Orgon
ir à la face du ciel des pièces où la vertu et la piété sont toujours ridicules , la corruption excusée et toujours plaisante… « L
cence et le libertinage ; c’est au contraire lui qui, en peignant les ridicules du les travers des hommes, les a forcés à rougir
98
lu Boileau et ne reconnaît pas l’auteur du Misanthrope « dans le sac ridicule où Scapin l’enveloppe ». La « Scène du Sac » lui
, p. 117-118. M. Despois, dans la notice préliminaire des Précieuses ridicules (Œuvres de Molière, tome II, p. 11-13), émet cett
e Molière ne paraît pas avoir prévu le succès éclatant des Précieuses ridicules . La preuve en est, selon lui, que Molière ne doub
oyal, ce qui est le point important à constater. Après Les Précieuses ridicules , Le Cocu imaginaire est joué également au simple,
arelle, qui égalent ou dépassent ce chiffre. Le succès des Précieuses ridicules se dessina surtout à partir de la deuxième représ
venaient de se produire L’Étourdi, Le Dépit amoureux, Les Précieuses ridicules et Le Cocu imaginaire. [1880-07] DASPIT DE SAINT
lière 29. Quels rapports y a-t-il entre cette pièce et Les Précieuses ridicules de Molière ? C’est ce qu’il est impossible de dir
tout l’intérêt de la légère intrigue qui fait le fond des Précieuses ridicules , est précisément dans la vengeance que les maître
ier », en anglais « punch-gutted Ben, alias Renier ». Les Précieuses ridicules . — Un certain auteur, M. Richard Flecknoe, qui n’
1737, ont aussi fait paraître une traduction littérale des Précieuses ridicules , tandis qu’une autre, probablement de Foote, fut
e (L’Homme de goût), qui est, en partie, une imitation des Précieuses ridicules et de L’École des maris, avec deux caractères pri
, une plaisanterie de L’École des femmes, et une autre des Précieuses ridicules . Sir John Vanbrugh a aussi fait représenter une t
de lambeaux pillés des comédies de Molière. Il a pris des Précieuses ridicules la description que fait Madelon d’un « amant agré
oin de remarquer, d’abord, toutes les allusions que fait Molière à la ridicule littérature romanesque qu’avait encouragée, au dé
écrire sous ce titre : Molière critique ; car l’auteur des Précieuses Ridicules eut cela de commun avec Cervantès et avec Shakesp
i me semble le terme juste), le grand Comique cite aussi des ouvrages ridicules de son temps auxquels il assure ainsi (je parle d
s sur la scène, de les y traîner sous leur nom et de leur infliger un ridicule public et éclatant. Ajoutons, à sa décharge, qu’i
Bourgogne un par un et corps à corps, il avait enveloppé dans un même ridicule leurs procédés et leur méthode. Quand Cathos dema
es provinces, auprès, sont des lieux solitaires. Dans Les Précieuses ridicules , il est parlé des guerres de l’Artois et des Flan
dire que pendant toute la saison elle fit concurrence aux Précieuses ridicules . Tandis qu’au théâtre du Petit-Bourbon, le faux m
e le 7 janvier 1660, Somaize a l’idée de faire composer par son poète ridicule , Picotin, une tragédie sur la mort de Lustucru, l
à dédaigner ; puis les recettes décrurent. On en revint à L’Héritier ridicule de Scarron. Décidément, le répertoire de Scarron
olière qui l’avait fait tomber en discrédit. La recette de L’Héritier ridicule fut encore plus pauvre que celle de Don Japhet :
qui sont des réminiscences du Mascarille et du Jodelet des Précieuses ridicules , et un argument emprunté au Gros-René du Dépit am
i se trouvait alors aux Indes, est écrite dans un galimatias des plus ridicules . [1880-11] H. VAN LAUN. (À suivre.) Jules
t la foule au Marais, tandis que Molière amusait, avec ses Précieuses ridicules , les spectateurs, plus fins et plus lettrés, du t
99 (1838) Du monument de Molière (Revue de Paris) pp. 120-
édies et les arcs-de-triomphe. Et en vérité la colonne n’est pas plus ridicule que les arcs de triomphe, lorsqu’il n’y a plus de
lorsqu’il n’y a plus de triomphateurs. Elle est tout simplement aussi ridicule . Une des joies de mes loisirs est de voir une col
onts suspendus, les bateaux à vapeur. Vous ne sortirez pas de là sans ridicule . Voyez les Américains, qui n’ont pas de goût, mai
100 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Dufresny imitateur comparé à Moliere, à Champmeslé, son Mariage fait & rompu comparé à l’histoire véritable du faux Martin-Guerre, & à la nature. » pp. 81-99
aucoup plus agréable, Dufresny doit nous paroître aussi téméraire que ridicule d’avoir voulu lutter avec lui. Quel nom donner à
en empara, la rendit aussi utile à sa piece, qu’elle est fausse & ridicule dans Quinault. Dufresny en la remaniant semble s’
e Malade imaginaire, ou plutôt une folle, une imbécille, qui joint au ridicule de se croire malade sans l’être, un amour extrava
ans son Joueur un Marquis fanfaron, & qu’il l’a rendu tout-à-fait ridicule .
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