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1 (1862) Corneille, Racine et Molière (Revue chrétienne) pp. 249-266
ans l’instinct de tous, dans la conscience générale de l’humanité. Le poète entonne, dit-il, mais il faut que le peuple se mê
a table du chef, honoré d’une place à droite, il n’était pas l’unique poète de l’assemblée, car tous chantaient du cœur ce qu
it prévaloir sa fantaisie sur le sentiment unanime ! De nos jours, le poëte n’a plus la lyre à la main, mais il n’a pas moins
qu’il publie aujourd’hui. II. M. Rambert voit dans Corneille le poète de la liberté. Il le met en face de Descartes et
des hommes simplifiés. « Corneille, continue-t-il, n’est pas le seul poète dramatique qui ait célébré de préférence les gloi
t à la liberté politique, soit à celle de la pensée. Les tragédies du poète allemand ressemblent parfois à une interprétation
fois avec ses héros et avec l’idée qu’ils personnifient. Les héros du poète français ne personnifient rien du tout, et son bu
de volupté qui pénètre l’âme et l’enivre lorsque d’un coup d’aile, le poète nous enlève avec lui jusqu’aux dernières profonde
re. « Corneille, au moins dans les plus beaux morceaux, est purement poète . Il laisse de côté les maximes de morale pratique
itable grandeur : « Il renfle l’âme et ne la nourrit pas. » Comme poète , Racine est plus chrétien ; il ne tente pas de m’
out; il me fait voir que par moi-même je ne puis rien 1 . » C’est du poète que Vinet parle en ces termes, complétant, corrig
se place à un point de vue différent2. Il sépare nettement l’homme du poète , « Le talent, dit-il, est du talent, pas autre ch
et je remarque avec effroi que quelques-uns des plus grands parmi les poètes ont été à peine des hommes. » Tous deux, Vinet e
de votre morale. Nous ne trouvons point étrange que vous damniez les poètes  ; vous en damnez bien d’autres qu’eux. Ce qui nou
M. Rambert part du même point pour y chercher les secrets du génie du poète . Il n’oppose la conduite au talent que pour recon
e dans les faiblesses de l’âme, avouées et senties, les sources où le poète a puisé la magie de ses couleurs. «  Racine, dit
u’est-ce, sinon les images variées de ce qui se passait dans l’âme du poète  ? Son propre cœur lui expliquait celui de Phèdre.
e d’un caractère presque intime et qui laissait voir dans son âme, le poète s’oubliait davantage ; mais ce n’était pas pour l
ère dont son cœur avait été touché. Phèdre était le chant du cygne du poète mondain ; Esther et Athalie furent les hymnes de
du poète mondain ; Esther et Athalie furent les hymnes de triomphe du poète chrétien et pénitent. Ô divine, ô charmante loi 
hommes, un travail mystérieux qui devait tout réparer. Pour sauver le poëte , la grâce s’était servie de l’instrument de la pe
il n’a eu besoin que de Dieu seul. Ce merveilleux, c’est l’infini. Le poëte chante en sa présence, et les accords de sa lyre
t. » IV. Schiller, dans un de ses chants, a dit le lot échu au poète  : « Partagez la terre entre vous, crie Jupiter du
s ponts et des routes. Seul, et longtemps après les autres, arrive le poète , alors qu’il n’y avait plus rien, Malheur à moi,
ter lorsqu’on a partagé la terre ? — J’étais auprès de toi, répond le poète . Le regard fixé sur ta face, l’oreille tout entiè
a ouvert toutes les fois que tu viendras. » Tel a donc été le lot du poète . Mais un don pareil n’a sa valeur qu’autant qu’on
qu’autant qu’on en jouit avec d’autres. Aussi, dit M. Rambert, si le poète a accepté le ciel en partage, il s’y est réservé
e, occupée de choses plus pressantes, le laisse aller seul ; alors le poète , contemplant de haut les mesquines agitations des
vi par quelques-uns ou plus triste d’être abandonné par plusieurs, le poète peut, et toujours avec raison, s’abandonner à l’e
eu pour point de départ une déclaration des droits et des devoirs du poète . Molière a secoué ce joug, et il s’en est vanté.
e ces idées ont de sain et de bienfaisant, et après avoir justifié le poète comique d’avoir plaidé la cause de l’ignorance ch
e lacune regrettable dans les pièces de Molière. Les reproches que le poète a réellement mérités sont peut-être plus graves q
dèle tracé par Plaute. Son Alcmène n’a pas la dignité de l’Alcmène du poète romain. Elle dit à peu près les mêmes choses; mai
être accompagnées de délicatesse. La plupart des écrivains du temps, poètes ou prosateurs, ont entrevu un idéal semblable et
e toute la littérature du temps. Mais l’idéal est peu élevé, et si le poète n’avait pas vu par delà, et qu’il s’en fût tenu à
t M. Rambert8, toutefois avec deux différences capitales- Le génie du poète ; tragique ne prit tout son essor que vers la fin
licat, répond M. Rambert à cette question10, il l’est surtout pour un poète dramatique, de s’attaquer à une fausse imitation
ourrait y avoir un préservatif efficace dans l’ensemble de l’œuvre du poète et dans l’autorité de son nom. Bossuet, poète com
’ensemble de l’œuvre du poète et dans l’autorité de son nom. Bossuet, poète comique en même temps que Père de l’Eglise, s’il
nseur original et un écrivain d’un beau talent. L. Vuillemin. 1. Poètes du siècle de Louis XIV, par A. Vinet. Paris, 1861
2 (1862) Molière et ses contemporains dans Le Misanthrope (Revue trimestrielle) pp. 292-316
séparer la fiction de la vérité, de voir dans quelles proportions le poëte a pu joindre aux types qui sont les produits de s
itée est l’hommage le plus éclatant qui puisse être rendu au génie du poëte . « Ne fallait-il pas, en effet, une bien grande
le monde, Philinte sur sa politesse empressée, Oronte sur sa manie de poète , les petits marquis sur leur fade galanterie, et
us pas, mon cher duc, » lui répliqua Montausier, « que le ridicule du poëte de qualité vous désigne encore mieux ? » Les com
e honnêtement avec lui, le duc de Saint-Aignan (Beauvillers), mauvais poëte , sans douée, comme tout grand seigneur de l’Acadé
tre les types des personnages du Misanthrope dans l’entourage même du poète . Ici Alceste devient Molière lui-même ; sous les
qui dépasse l’accent mélancolique n’appartient pas aux sentiments du poète et n’est que le produit de son imagination. Avan
l, et de la manière dont Molière a compris son art. IV L’art du poète n’est pas de voir et de copier : « .Être poète, c
art. IV L’art du poète n’est pas de voir et de copier : « .Être poète , c’est créer, et qu’est-ce créer, sinon produire
r, sinon produire de nouveaux êtres21 ? » Mais les types que crée le poëte dramatique, ne sont ni des abstractions, ni des s
ne une âme prise dans la profonde connaissance du cœur de l’homme. Le poète comique puise .ses inspirations à deux sources di
es éternels de l’art ; en un mot, observer et créer, voilà le rôle du poëte comique ; et tel fut le secret de Molière. « Com
peare et Cervantès, Molière appartient à cette race de penseurs et de poètes qui créent dans le domaine de la fantaisie un mon
é l’autre ‌ 25  ! » C’est à tort qu’on a comparé la manière du grand poète à celle de la Bruyère 26. « Je rends au public c
a société, dit Chamfort, ont une liaison intime et nécessaire, et les poètes comiques ont toujours peint, même involontairemen
es œuvres à des proportions indignes dit génie, et rabaisser l’art du poëte comique au triste niveau de la satire personnelle
en particulier des hommes, de sait siècle , voilà donc tout. L’art du poëte comique. Appliquons cette théorie au Misanthrope.
commun, qui n’a pu échapper au regard observateur de Molière. Que le poëte ait en outre emprunté quelques traits à ses conte
e le travers le plus commun de cette époque, où tout cercle avait son poëte  : « L’habit d’Oronte, ce bel esprit de cour, moin
« L’habit d’Oronte, ce bel esprit de cour, moins modeste encore qu’un poëte de profession, qui a toute la rancune de l’orguei
ture de cette société elle-même a été subordonnée, dans le travail du poëte , à une conception plus grande, plus vaste, pour r
personnalité de Molière dans le Misanthrope. Quoi de plus naturel au poëte que de mêler aux créations de son génie des allus
pris pour Célimène ? Car la coquetterie après tout est un vice, et le poëte était maître de le rendre odieux; mais il nous re
Célimène 45. » Oui, tous ces souvenirs, évoqués de la vie intime du poëte , se pressent dans notre esprit, et nous obligent
que le Misanthrope, sans action, est si intéressant; c’est le cœur du poëte qui s’ouvre, c’est dans le cœur de Molière que vo
on, et possédant eu eux une “étincelle de ce feu sacré qui animait le poëte 48. Bouillon, 21 mars 1862. B. VAN HOLLEBEKE.
3 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96
et que le vrai pacte tragique, qui l’est avec art, est en même temps poète comique5. » Le Banquet se termine par ce piquant
, qui s’extasient mal à propos à tous les endroits tragiques de leurs poètes comiques, et apprécient peu la pure comédie. Il a
aire. C’est dans ce sens seulement que Socrate a pu dire qu’« un vrai poète tragique est en même temps poète comique, » et, s
t que Socrate a pu dire qu’« un vrai poète tragique est en même temps poète comique, » et, si cette proposition reste contest
s yeux aux aveugles, ni fermer la bouche aux sophistes. Mais quelques poètes , et même le plus grand nombre, ont altéré la comé
pour moi Aristophane, Shakespeare, et aussi (je le dis bien haut) un poète obscur et méprisé dans sa nation, parce qu’une ra
gloire de rendre à l’immortalité ? Ainsi soutenu par la minorité des poètes parfaits, par Platon, par l’évidence même, je vai
ger, que la critique ignorante et routinière ont consacrées parmi les poètes , et tantôt à élever ce qui est abaissé, tantôt à
vec la poésie. L’enfance est gaie ; mais combien d’hommes, combien de poètes ont su conserver ou rappeler les joyeux celais de
rt entre les mains avides de ses héritiers11 ! Je ne demande point au poète comique une morale positive ; je ne lui demande m
i est permis de produire sur la scène le vice lui-même, pourvu que le poète ait une assez grande intelligence de son art et a
ourberie ; il ne faut pas que je m’indigne contre les fourbes ; si le poète laisse la moindre place à l’indignation ou à la p
un caractère spécial. Cette forme est simple, une, grande, sévère. Le poète marche rapidement et nous entraîne à sa suite ver
contradictions même, voilà son empire : illa se jactet in aula . Le poète comique doit éviter par-dessus tout de fixer sur
sans but et sans suite, sur une infinie diversité de choses, et si le poète ose lui faire violence, en exigeant de lui la dis
e comique s’évanouit. II Aristophane est le premier de tous les poètes comiques18. Cette supériorité universelle si mani
Si l’antique liberté était rendue à la comédie moderne, les meilleurs poètes d’Allemagne ou de France ne ressusciteraient pas
rt vers un but21. L’unité d’impression est la grande préoccupation du poète  : de peur de l’affaiblir ou de la troubler, il év
re, une fidèle image de cette démocratie excessive contre laquelle le poète dirigeait ses coups25. Ses comédies ont bien chac
r à la pièce, avait beau être sérieux en lui-même, il montrait que le poète ne prenait pas au sérieux la forme dramatique27 ;
s d’Aristophane et le vieil idéal comique disparu ; il faut juger les poètes de la comédie nouvelle d’après un idéal nouveau.
chose se passe dans la république des lettres : une cité nombreuse de poètes se contente d’exprimer un type inférieur, une idé
imer un type inférieur, une idée abaissée de la comédie ; une cité de poètes d’élite cherche à réaliser le type absolu, l’idée
s à travers les littératures étrangères, de mettre au premier rang ce poète , et de proposer son idéal à nos Allemands, qui ch
nationale29 ? La suppression du chœur, la défense formelle faite aux poètes par le gouvernement d’introduire des personnages
de prose. La gaieté a changé de place. Elle n’est plus dans l’âme du poète , elle est dans les caractères et dans les situati
té est l’écueil où va se perdre la foule des comédies, pendant que le poète , qui comprend l’essence de son art, lutte contre
n. L’écueil est tourné, et la comédie nage en pleine gaieté, quand le poète a fait la place petite à l’exactitude psychologiq
et la serre de toutes parts ; mais le prix des efforts que tentera le poète n’est autre que le salut de la comédie elle-même.
pas par un mariage36 ? Que l’on se rassure. Je ne conseillerai pas au poète comique de se conduire en écolier révolté, et de
s par là les inventions gaies qui procèdent de l’imagination libre du poète , les situations impossibles, les figures fantasti
umenos de Térence, sinon des drames tout pleins de pathétique ? Si le poète , évitant le plus possible tout mélange de sérieux
s de Molière. Que si enfin, animé par une veine heureuse de folie, le poète comique se joue de ses propres inventions, les ex
à la poésie. Ne nous laissons pas de lui répondre qu’il est permis au poète d’inventer une fable aussi hardie, aussi fantasti
isse pas ses travers, soit qu’il les connaisse et les cache, l’art du poète consiste à laisser percer son caractère, comme à
é qui a usurpé et gardé jusqu’à aujourd’hui le premier rang parmi les poètes de la comédie nouvelle et même de toute la littér
J’arracherai le voile qui cache aux Français la vraie figure de leur poète favori, non pour faire tomber tout leur enthousia
et l’épurer, et s’ils continuent à appeler Molière le plus grand des poètes comiques, messieurs, sachons être indulgents pour
emarquer en concluant ce premier point : l’une, c’est que beaucoup de poètes comiques en avaient fait autant avant lui ; l’aut
d’un grand effet, et nous pouvons juger par là de la force comique du poète grec89. Le Tartuffe est une belle satire en forme
mille, le soulagement du public et notre reconnaissance pour le grand poète qui, par un coup de son art, vient de nous délivr
r toute leur science, Du faux avec le vrai faire la différence96, le poète , mêlant l’utile à l’agréable, nous empêche de pre
de la morale et de la comédie sont entièrement fausses. Le secret du poète comique pour empêcher que nos sentiments moraux n
i veut bien n’être pas de la fête, mais qui la surveille de loin ; le poète comique ne l’invite pas à prendre place à table ;
e, sans s’en douter, possède le vainqueur de ce vainqueur de tous les poètes comiques. Messieurs, le moment est venu de parler
it écrivain de la comédie française, mais, à coup sûr, son plus grand poète . La pièce est précédée d’un prologue. Legrand lui
d’escalader le Parnasse, rencontre Thalie qui cherche précisément un poète . Elle vient de rebuter Plaisantinet, parce qu’il
n, victime des machinations de Tartuffe. Pourquoi cela ? parce que le poète a eu bien soin de ne nous intéresser à aucun des
n s’y résignait à l’anarchie, plutôt que d’enchaîner l’imagination du poète , relativement aux desseins et à la conduite qu’il
tional, sans l’avoir véritablement trouvé.— Septième leçon. 30. Le poète n’est plus dominé par une verve joyeuse, mais il
uvent plaisanté Euripide sur cette direction vers l’utile. Ce dernier poète était en effet l’avant-coureur de la nouvelle com
e la liberté de tout dire, qu’avaient à un si haut degré les premiers poètes comiques. — Septième leçon. 47. Si le sérieux
our arriver à la tragédie bourgeoise . — Septième leçon. 48. Si le poète se borne à présente le côté risible des caractère
a comédie d’intrigue de s’écarter du cours naturel des événements. Le poète nous présente, il est vrai, tout ce qu’il y a de
4 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVII » pp. 193-197
t employé. Benserade, esprit galant, y concourt avec Molière, l’un en poète du roi de France, autre en poète du roi jeune et
nt, y concourt avec Molière, l’un en poète du roi de France, autre en poète du roi jeune et galant. Le roi comble Molière de
rons tenir sur les fonts de baptême avec Madame, le premier enfant du poète . Comment l’opinion publique contestera-t-elle à u
sement de force par le concert des éloges que donnèrent au roi quatre poètes à jamais célèbres : Molière et La Fontaine, Racin
enre de conversation à laquelle elle se plaisait qui inspira au jeune poète ces contes auxquels on reproche une liberté plus
e Bouillon trouvait du plaisir dans cette société ; elle présenta nos poètes à ses sœurs, la duchesse de Mazarin et la comtess
ière satire, où il invite la munificence royale à se répandre sur les poètes . Colbert, d’après le rapport de Chapelain, avait
e de son ode. Aujourd’hui que nous possédons les œuvres de ces quatre poètes , nous pouvons nous figurer quelle était la force
s noble et le plus cher de leurs intérêts : l’intérêt de leur talent. Poètes satiriques l’un et l’autre, il leur importait d’ê
t faisait une mode de tout ce qui était de son goût. L’essor des deux poètes étant plus libre d’appréhensions, leur talent en
5 (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352
r et la ville goûtèrent ou subirent d’assez bonne grâce les leçons du poète , qui n’eut de lutte à soutenir que contre l’hypoc
igation, il n’y aurait d’égal à l’impudence du roi que la bassesse du poète . Grâce à Dieu, nous n’avons pas à déplorer ce dou
oi veut-on encore attacher un stigmate d’infamie au front de ce grand poète  ? Que peuvent donc nous offrir en retour, et comm
e porte-t-elle pas sur tous les types généraux créés par le génie des poètes , dont on peut faire tous les jours de fausses app
la perversité que qualifie ce mot vengeur ; la bonne foi sait gré au poète de lui avoir donné le signalement du monstre, pou
ne sont faciles que par de perpétuelles transactions. L’intention du poète était de faire voir ce qu’il convient d’accorder
où elle peut donner prise à la critique, et l’on s’émerveille que le poète ait pu trouver tant de ressources dans un sujet s
e se trouve sans alliage et enlever ainsi à Molière la palme qu’aucun poète comique n’osera lui disputer. Aussi la postérité
oire, vient d’être mis en doute, ne disons pas en péril, par un grand poète . La Fontaine, c’est la fleur de l’esprit gaulois
aussi ce qu’il voulait. La Fontaine, qui ne se pressait jamais, fut poète un peu tard, mais il le fut à son heure et en ple
le soupçon ; mais, en général, on prit presque au mot la modestie du poète . L’admiration des anciens fermait en partie les y
s écarts de sa muse. La Fontaine n’a pas songé tout d’abord à être un poète moral. C’est le goût des plaisirs qui l’attira au
La Fontaine s’est émue ; il n’avait que le goût des vers, et le voilà poète  ! Malheureusement le génie poétique de La Fontain
tre oreille. Et sait-on ce qui mettait si à l’aise sa conscience de poète  ? C’était l’autorité d’Horace et de Cicéron. « La
es, à la poésie gnomique par les préceptes. Ce n’est pas tout, car le poète intervient souvent en personne. Le charme suprême
ces compositions, c’est la vie. L’illusion est complète ; elle va du poète , qui a été le premier séduit, aux spectateurs qu’
premier séduit, aux spectateurs qu’elle entraîne. Homère est le seul poète qui possède cette vertu au même degré. La Fontain
s cela, l’homme et le moine ne s’en trouvent pas mieux. Sans doute le poète est d’humeur débonnaire, mais la flèche qu’il a p
vouloir mal de sa franchise, après cet humble aveu de sottise ? Notre poète , dans ses Fables, comme madame de Sévigné dans se
tervalle, la pensée et le langage de La Fontaine. Avons-nous chez nos poètes les plus soutenus de plus beaux vers que ceux-ci 
à cent actes divers. Le parallèle entre le génie de ces deux grands poètes était donc inévitable. Chamfort l’a fait de main
et de mettre en lumière certaines analogies qui rapprochent ces deux poètes philosophes, si français et si humains, si modern
vre le cachet de leur originalité. Rome et la Grèce nous opposent des poètes qui soutiennent la comparaison avec Corneille, Ra
6 (1871) Molière
Molière Des poètes français, Molière, après La Fontaine, est le plus
te admiration du dix-septième siècle, de trouver que Molière était un poète à côté de Racine, e non loin de Despréaux, un pro
eux et des plus beaux esprits dont se soit parée la comédie, un grand poète appelé Regnard, l’auteur du Joueur et des Ménechm
et grande comédie, ah ! la belle comédie ! Et puisque enfin tous les poètes comiques, à commencer par Aristophane et Plaute,
audeville, ne sont qu’un seul et même comédien nommé Molière, ah ! le poète incomparable et l’immortel comédien ! » Il faut
ache de Richelieu. C’est trop encombrer les premières années de notre poète , que d’en faire un des témoins de ce drame sangla
ti, que de le montrer, sitôt, protégeant Molière, son condisciple. Le poète a déjà vingt-trois ans, et bien vite il a pris so
’écrire un joli couplet à ce sujet. C’était déjà, parmi Messieurs les poètes et les comédiens, la mode (il fallait bien rassur
uvons depuis sa sortie un peu brusque de son premier Théâtre, un vrai poète , applaudi d’abord pour son œuvre, et bientôt pour
e avait une belle maison. Tout ceci est assez confus dans le récit du poète d’Assoucy, qui suivait Molière à la piste, et lui
s infinies dans sa propre invention ; il est comédien avant d’être un poète comique. Ainsi commencèrent les illustres fondate
enas ? Une fois qu’il eut trouvé le grand secret, cherché par tant de poètes ses contemporains1, il comprit toute sa vocation.
. » Enfin, quelle que soit la salle, obscure ou brillante, voilà le poète à Paris ; le voilà directeur de comédies et de co
re, et la première fois que le roi Louis XIV applaudit aux efforts du poète et du comédien qui devait prendre un si grand rôl
au. L’inauguration du théâtre élevé par Richelieu provoqua dans notre poète une malheureuse idée. Il lui semblait qu’il devai
ire sons de meilleurs auspices, mais déjà le roi savait le nom de son poète . À la cinquième représentation disparut son ennui
amais songé à le reprendre, non plus que Mirame. Le roi se souvint du poète  ! Il eût cherché vainement autour de lui un amuse
épendante. Ce roi-là, très intelligent, se servit tout d’abord de son poète pour se moquer des petits marquis, des petits bar
, le nivellement de Richelieu par la hache. Ainsi s’établit, entre le poète et le jeune roi, on dirait aujourd’hui « une ente
roi, on dirait aujourd’hui « une entente cordiale », et sitôt que le poète comprit qu’il était nécessaire à la joie et peut-
, appelait à son aide, en cette maison des féeries, les peintres, les poètes , les comédiens, les musiciens, tous les artistes
en ne manquât à ces fêtes de l’esprit ! Ces quinze jours suffirent au poète  ; il fit sa comédie, il dressa son théâtre à l’ex
 ; ils comprenaient que pas un, par exemple, depuis qu’il y avait des poètes comiques, n’avait imaginé le Misanthrope, un héro
s et les historiens, elle fut le mauvais génie et le malheur du grand poète  ; elle excita sa jalousie ; elle fit connaître à
chantait sans cesse et sans fin : Domine salvum fac regem ! Mais, le poète en proie à tous les chagrins domestiques ; le mal
ux avant l’heure ; il succombait sous sa triple tâche de comédien, de poète et de directeur de théâtre. Il avait craché le sa
ur ton demi petit écu, tu vas voir expirer, devant toi, le plus grand poète du monde. Jamais les empereurs romains, dans tout
honneurs. Le roi, ingrat comme tous les rois, s’inquiéta peu du grand poète qui ne pouvait plus l’amuser. Et pendant que Desp
7 (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514
l’insolence des valets, qui se trouvaient déshonoré de manger avec le poète ; le jour où, pour répondre à d’odieuses calomnies
Molière à de graves dérèglements. Son innocence, qui avait charmé le poète , était de celles auxquelles il n’a manqué que l’o
la plaindre qu’à la blâmer. Vous me direz sans doute qu’il faut être poète pour aimer de cette manière ; mais, pour moi, je
et qui nous montrent, à son premier éveil, le talent comique du jeune poète . Molière les a mis dans la bouche d’Eliante, et i
a province. Mais la comédie est malaisément provinciale. Il y eut des poètes comiques à Athènes, à Rome, à Paris; il n’y en eu
endant que vienne son tour. Dans les petits centres, au contraire, le poète serait réduit à jouer des ridicules qu’on n’y aur
hercherait en vain l’analogue dans les grandes œuvres de moins grands poètes . C’est à L’Amour médecin que nous devons le mot f
de, ou plutôt cette divination des choses humaines, qui fait le grand poète . Voyez dans L’Amour médecin ce père qui adore sa
e aussi haut; mais il ne lui fut plus possible de se surpasser. Comme poète comique et de verve, il eut le rare bonheur, non
er de nous faire une idée des principes qui le dirigèrent. Il est des poètes sur lesquels une étude analogue à celle que nous
uelque chose de plus qu’un homme. L’hôtel de Rambouillet n’ouvrit aux poètes que la carrière des succès de mode et d’amour-pro
ton des œuvres les plus pures de Racine ne rappelle en rien celui des poètes qui s’inspiraient de l’hôtel de Rambouillet ? Non
a; mais elle ne reverra plus don Garcie. L’auteur italien, Cigognini, poète de peu de renom, et en tout cas bien inférieur à
s sur les indécences dont L’École des femmes était accusée, arrive un poète nommé Lysidas. Comme s’il voulait, avant de se pr
de raisonnement pour nous empêcher d’avoir du plaisir. La plupart des poètes qui ont eu un succès quelconque et dont on a cont
-ce enfin que cette préface de Cromwell, par laquelle Victor Hugo, un poète assurément, a préludé à ses réformes dramatiques 
eu pour point de départ une déclaration des droits et des devoirs du poète . Molière est un des rares écrivains du XVIIe sièc
e trop lire, depuis que vous faites imprimer. » Racine et Boileau, le poète , trouvèrent cette répartie si bonne qu’ils en fir
c. De nos jours on a fait précisément l’inverse. On a réclamé pour le poète je ne sais quelle inviolabilité; on a voulu le so
regarde pas, critique malencontreux ! Quoi ! Juger des fantaisies du poète . C’était bon du temps de Racine et de Boileau, ge
notre condescendance, c’est que nous lui permettions d’examiner si le poète a réussi à rendre sa pensée. Mais quant à cette p
urprise. Il est permis de penser que la position faite par Molière au poète , plus humble en apparence, est en réalité plus di
humble en apparence, est en réalité plus digne et plus salutaire. Le poète qui s’affranchit de toute espèce de tutelle assuj
omme le reste. Ce petit bout d’estime que, du haut de sa grandeur, le poète nous témoigne encore, ne trahirait-il pas quelque
ne encore, ne trahirait-il pas quelque reste d’humaine faiblesse ? Le poète est dieu, ou, tout au moins, il est prophète. Mai
. Les grandes œuvres poétiques, d’ailleurs, ne sont pas celles que le poète combine dans le silence du cabinet, animé d’un en
aut des échos, des voix qui répondent à sa voix et la soutiennent. Le poète entonne ; mais le peuple doit prendre part à ses
orrespondance mystérieuse, s’ils ne s’enflamment pas mutuellement, le poète faiblira ou se perdra dans de bizarres symphonies
la table du chef, honoré d’une place à sa droite, n’est pas l’unique poète de l’assemblée; tous les convives le sont; tous c
orme, oui. À cet égard elles sont devenues cruellement prosaïques. Le poète n’a plus de lyre; il écrit comme le vulgaire, peu
s ont changé, l’essentiel est demeuré le même. Aujourd’hui encore, le poète a besoin, nnon seulement des critiques, mais de l
isolement peuvent produire quelque curiosité littéraire; mais le vrai poète est semblable à Antée; il n’a de force qu’autant
resses, elles n’auront plus que des sujets rebelles. Qu’est-ce que ce poète qui, vivant pour lui-même, étranger à ce qui fait
œurs, descend de temps à autre jusqu’à nous et s’écrie : « Je suis le poète ; voici ce que la muse m’a révélé, prosternez-vous
a révélé, prosternez-vous et applaudissez ? » Oh! que j’aime mieux le poète du bon vieux temps, qui ne croyait pas s’humilier
olière les joue eux-mêmes, c’est ce qu’ils ne peuvent souffrir. » Les poètes de la Renaissance, malgré leur mépris pour le cru
t au Tartuffe. Mais cela même en double le prix à nos yeux. Seuls les poètes souverains se rendent coupables de tels plagiats.
ent venir en tout temps et ne devoir rien qu’à eux-mêmes ; les grands poètes ont des précurseurs. Mais n’est-ce pas une chose
censeurs du Tartuffe, et démontrer que, même à leur point de vue, le poète français est justifiable. Certainement, il y a da
re dans les saillies d’une folle gaîté, l’inspiration fondamentale du poète grec. Nous en dirons peut-être plus tard quelque
Bruyère a fait l’œuvre d’un observateur pénétrant, Molière celle d’un poète . En faut-il conclure que Tartuffe soit moins vrai
parfois avec une curiosité inquiète, mais sans cesser d’avoir foi au poète . En second lieu Tartuffe a sur l’Onuphre de La Br
. En cela il se montre créateur; ce talent n’appartient qu’aux grands poètes . Il est beaucoup d’officiers capables de marcher
Ici tout est achevé, et pourtant rien n’est conclu. Le dernier mot du poète est un mot de doute et d’espérance. C’est vers l’
and éloge, qu’il est à la fois le plus humain et le plus français des poètes français. Il suffît, pour voir avec quel rare bon
imple dialogue les éléments essentiels du drame. Tout sert aux grands poètes . Une parole jetée en l’air, au milieu d’un entret
he de pruderie prétentieuse, et nous la connaissons à fond. Ce que le poète nous a fait voir n’est pas grand’ chose; mais il
tes qu’elles soient, n’en trahissent pas moins les ravages du ver. Un poète superficiel pourra jouer quelque ridicule, sans r
s accusations banales dont elle a été l’objet. Que dans les œuvres de poètes de second ordre la parole tue l’action, cela n’a
rencontrer quelque problème philosophique et moral. Sans doute si le poète crée ses personnages en vue d’une thèse, il aband
ésie; mais si le problème naît de lui-même du caractère des héros, le poète rie sort ni de son droit ni de son rôle, et l’on
ps : marquis ridicules et vaniteux, prudes hypocrites et doucereuses, poètes pédants et affectés, coquettes gracieuses et médi
e que le Tartuffe, est né d’autre chose que d’une simple fantaisie de poète ; il avait été aussi préparé de longue main, soit
Il ne faut jamais pousser trop loin ces sortes d’interprétations : un poète tel que Molière ne s’asservit pas. Cependant le r
ffrir encore une fois l’oubli, le pardon et l’amour ! Pauvre et grand poète , que de fois sur la scène son rire dut être forcé
entre tous, qui ressemblent au festin du pélican, et par lesquels le poète amuse et charme la foule, mais aux dépens de sa v
sait pas l’auteur, le déclara du plus mauvais goût, sur quoi les deux poètes se dirent des choses très vives. Enfin, pour rend
ombre d’imitateurs, et elle a été généralement blâmée. Aujourd’hui un poète comique serait très mal venu à suivre l’exemple d
ènes. Sans doute il y a entre eux cette différence que, tandis que le poète grec osa s’attaquer à Cléon, Molière cherchait à
. Que vous dirai-je encore ? Ce n’est pas la fiancée que chantent les poètes allemands; elle est plus simple et plus pratique;
ridicule sembleraient devoir jeter quelque monotonie dans l’œuvre du poète  ; mais il les a nuancés avec art. Philaminte, la
nt pas moins saisissantes, et l’on admire la fécondité créatrice d’un poète dont le génie a ainsi transformé la réalité en un
mées à profusion dans son Gargantua et dans son Pantagruel, plus d’un poète comique avait essayé de les transporter sur la sc
fable. Mais ce refuge au moins a été respecté. Peut-être, de tous les poètes français du XVIIe siècle, celui qui se rapproche
sont pas des traits d’esprit, mais des traits de nature; toujours ce poète souverain qui, en abordant un type par son côté c
n, plus délicate que l’hermine de la fable, devait trouver à celle du poète comique des façons un peu cavalières. Boileau, si
nd ses adversaires: les démagogues, les ambitieux, les sophistes, les poètes nouveaux, tous ceux qui, en politique ou en litté
elles sont même infiniment moins hardies que celles de la plupart des poètes comiques, ses devanciers. Sans aucun doute, la dé
ns; en littérature, il n’est pas moins vrai. C’est un bonheur pour le poète comique, que la nature même de son art risque de
re grossier, de voir les sociétés les plus élégantes; en revanche, le poète tragique, à qui l’élévation est nécessaire et nat
ne expérience pareille est possible sur les vers d’un grand nombre de poètes . L’image s’y ajoute à l’idée ; elle l’explique, e
r cela de subir une métamorphose laborieuse : elle s’est présentée au poète sous cette forme vivante. Chez Musset l’image est
non commune, Par le chemin du ciel courir à leur fortune. Parmi les poètes comiques de la France, il n’en est pas qui aient
a flamme d’un long habit de cendre; lui qui a tracé le portrait de ce poète dont les vers sont payés par de bons bénéfices, e
le manteau sur le nez, L’âme bizarrement de vapeurs occupée, Comme un poète qui prend les vers à la pipée. Voilà ce que l’on
de Malherbe : il avait d’un trait vengeur fait justice de ces froids poètes dont nul aiguillon divin n’élève le courage, et q
us heureuse de son génie, Schiller a indiqué le lot qui appartient au poète  : « Partagez la terre entre vous, » crie Jupiter
éclame la dîme de tout. Seul et longtemps après les autres, arrive le poète . Hélas! il n’y avait plus rien ; chaque chose ava
plus rien ; chaque chose avait son maître : « Malheur à moi ! dit le poète , en se jetant à genoux devant le trône de Jupiter
-tu lorsque l’on a partagé la terre ? — J’étais auprès de toi, dit le poète . Le regard fixé sur ta face, l’oreille tout entiè
Donc, si nous en croyons cette belle allégorie, le ciel est le lot du poète . Mais un don pareil n’a toute sa valeur qu’autant
ue l’on en jouit avec d’autres. Aussi soyez bien convaincus que si le poète a accepté le ciel en partage, il s’y est réservé
ccupée de choses plus pressantes, le laisse aller tout seul; alors le poète , contemplant de haut les mesquines agitations des
tations des hommes, leur lance la flèche de l’ironie. Dans un sens le poète est toujours accompagné. Même dans les siècles le
vi par quelques-uns ou plus triste d’être abandonné par plusieurs, le poète peut, à. son gré, et toujours avec raison, s’aban
e d’Aristophane : il est à la fois le plus gai et le plus mordant des poètes comiques. Dans chacune de ses pièces, le jeu, un
près Aristophane. Schlegel a raison lorsqu’il insiste sur la gaîté du poète grec, et lorsqu’il soutient que cette gaîté, malg
comique peut atteindre à de hautes et vastes proportions, lorsque le poète , s’élevant au-dessus des faits particuliers, ne c
emander si l’horizon de Molière a autant d’étendue que celui du vieux poète grec. Deux institutions auxquelles, au XVIIe sièc
e mouvement et de contrastes, comme il convenait à la comédie et à un poète tel que Molière. L’Avare, L’École des femmes et p
Or il est clair que pour atteindre à l’idéal du genre, il faut que le poète s’attache à son objet, le rende avec une maligne
’est dans un entre-deux bâtard qu’il faut chercher une place pour les poètes dramatiques de la France. Quoique postérieurs à S
la poésie dramatique ne résultent pas seulement du fond sur lequel le poète travaille, mais aussi de son genre de culture à l
-même, de son goût et du tour de son imagination. Par la forme chaque poète imprime le sceau de son esprit sur les sujets qu’
ète imprime le sceau de son esprit sur les sujets qu’il aborde. Si un poète italien ou français s’emparait d’une de ces légen
du passé, cet esprit de régularité et d’harmonie que respectaient les poètes classiques, on sacrifiait l’une des plus précieus
u talent de Racine. Mais voici des formes semblables employées par un poète plus audacieux et à la touche plus hardie. C’est
quelle la femme n’est plus la femme. Peut-être pensera-t-on qu’ici le poète exagère. Sans doute il faut faire la part de cett
ce qu’elle prouve, cela prouve ou que l’on n’y entend rien ou que le poète est sorti des conditions de son art. Mais si le p
rien ou que le poète est sorti des conditions de son art. Mais si le poète n’enseigne par directement, il peut donner à pens
son œuvre est de même nature que celles de l’exemple ou de la vie. Le poète nous montre les choses et les choses parlent. Peu
’éloquence qu’il n’a pas la sotte prétention de parler pour elles. Le poète dramatique ne s’impose pas à ses personnages; il
eindre. Au milieu d’une grande variété de créations par lesquelles le poète prouve qu’il sait deviner ou sentir les choses qu
x, et chercher à se rendre compte de cet esprit général qui trahit le poète , et par lequel il peut exercer aussi une action m
tre moins satisfaits si nous cherchons ce qui peut trahir l’esprit du poète . La société au milieu de laquelle il nous place n
s on peut répondre d’un mot. À n’en juger que par les tableaux que le poète fait passer devant nous et qu’il nous invite à ét
moment dans la vie, une scène dans la grande comédie du monde, et le poète laisse au lecteur le soin de les rattacher au gra
e l’œuvre, et cette instruction est sans doute utile et juste. Que le poète ait concentré notre attention sur ce point, c’éta
rs forfaits, peu importe. Si nous dépassons les limites de l’œuvre du poète , si nous éludions le monde en demeurant fidèles à
en apprécier les travers qui ont quelques rapports avec celui dont le poète nous a présenté une image si fidèle. Qu’est-ce qu
ropos. Les comédies de Molière ne sont pas le lait des faibles. Aucun poète comique n’a été plus loin dans la peinture du vic
Patelin, nous cherchons de quel esprit général est animée l’œuvre du poète , nous aurons quelques réserves à faire, et nous s
grecs ou latins. Aristophane, vous le savez, est le plus indécent des poètes comiques. Rien n’est assez scabreux pour l’effray
e. Il persécuta Euripide, parce que Euripide était le plus habile des poètes novateurs, qui rompaient avec les vieilles tradit
ale de quelques-unes des pièces de Molière. Acteur, chef de troupe et poète , il a écrit nombre de comédies pour satisfaire au
ccompagnées de délicatesse. La plupart des grands écrivains du temps, poètes ou prosateurs, ont entrevu un idéal semblable et
ine énergie nous empêche de songer à des bienséances, que pourtant le poète observe toujours. Plus tard, rompant le silence d
l y a entre Molière et Racine deux différences capitales. Le génie du poète tragique ne prit tout son essor que sur la fin de
les choses simplement et telles qu’elles sont, sans vouloir faire au poète un subtil procès d’intention, il est difficile de
permis d’exiger plus encore. Il est toujours délicat, surtout pour un poète dramatique, de s’attaquer à une fausse imitation
amatique, comme le Tartuffe, ne prête pas à mille interprétations. Le poète a beau prendre ses précautions et flanquer le hér
avoir cependant un préservatif efficace dans l’ensemble de l’œuvre du poète et dans l’autorité de son nom. Bossuet, poète com
’ensemble de l’œuvre du poète et dans l’autorité de son nom. Bossuet, poète comique en même temps que père de l’église, s’il
faut plutôt l’en remercier. Qui sait si l’opposition que rencontra le poète comique, si les objections qui lui furent faites,
es séparer; il faut les juger l’une par l’autre. Les contemporains du poète ont pu ne pas le comprendre; mais, aux yeux de la
cette œuvre immense, vaste satire, variée comme le siècle où vécut le poète , semblait n’être destinée qu’à railler les traver
vait deux arènes, le théâtre et la chaire; elle avait deux héros : le poète séducteur; dont l’amour était le thème favori, et
re prédicateur, qui parlait de la mort et du jugement. En général, le poète et le prédicateur restaient strictement dans leur
ante. Sa pensée était de celles dont on n’a pas conscience: pensée de poète , pensée d’enfant. Qui sait s’il n’a pas ri quelqu
des plus profondes, s’il plaisantait ou s’il parlait tout de bon. Le poète est comme la Sibylle: sur le trépied où le dieu l
à coup sous le poids de sa corruption. Etrange destinée que celle du poète comique ! Qu’il se nomme Aristophane ou Molière,
’abîme à côté duquel on riait ou dansait, cet abîme qu’entrevoyait le poète et qui engloutit sa proie. Pauvre poète, nul n’a
, cet abîme qu’entrevoyait le poète et qui engloutit sa proie. Pauvre poète , nul n’a pris garde à ses discours, sauf pour s’e
de sombre mélancolie. Hélas ! quand le rôle de prophète est dévolu au poète comique, c’est qu’il est déjà trop tard, et que l
8 (1769) Éloge de Molière pp. 1-35
e. Le Théâtre et la Société ont une liaison intime et nécessaire. Les Poètes comiques ont toujours peint, même involontairemen
qui aurait semblé impossible avant que Molière l’eût exécuté. Jamais Poète comique ne rencontra des circonstances si heureus
présentaient avec une franchise et une bonne foi très commode pour le Poète comique. La société n’était point encore une arèn
ment les traits les plus opposés se confondre dans le caractère de ce Poète . Satire cynique, censure ingénieuse, parodie, vra
e Ménandre ! La Comédie avait pris sous lui une forme plus utile. Les Poètes que la loi privait de la satire personnelle, fure
esse ; voilà ce qu’on vit sur la Scène comme dans le monde. Quand les Poètes Latins peignirent ces mœurs, ils renoncèrent au d
ure vraiment théâtrale ; et dans ce sens le Sage de la Grèce était le Poète comique des honnêtes gens, Aristophane n’était qu
emandant qu’est-ce qu’un pauvre ? n’est-il pas en effet un excellent Poète comique ? La Comédie, au moins celle d’intrigue,
Comédie ? C’est la représentation naïve d’une action plaisante, où le Poète , sous l’apparence d’un arrangement facile et natu
ts une utilité morale, et laisse voir le Philosophe caché derrière le Poète . Que ne puis-je montrer l’application de ces prin
int attirés, en se proposant ce but si utile, le seul convenable à un Poète comique, qui n’a pas, comme de froids Moralistes,
n’ai que faire de vos dons , a-t-on pu se méprendre à l’intention du Poète  ? Il eût pu sans doute représenter ce fils toujou
ran et une victime ; mais la vérité, mais la force de la leçon que le Poète veut donner aux pères avares, que devenaient-elle
ne le fut le siècle passé. C’est ce désir d’être utile qui décèle un Poète philosophe. Heureux s’il conçoit quels services i
uction d’un ridicule : tels sont dans tous les temps les devoirs d’un Poète comique. Et ne peut-il pas quelquefois s’élever à
a le courage de refuser un duel. Cet usage n’apprendra-t-il point aux Poètes quel emploi ils peuvent faire de leurs talents ;
s complices ! Naïveté d’un effet toujours sûr au Théâtre, mais que le Poète ne rencontre que dans les états subalternes, et j
me de la nature, ni l’homme de la société, la lecture réfléchie de ce Poète pourrait lui tenir lieu de tous les livres de mor
ccomber à la mélancolie : destinée qui lui fut commune avec plusieurs Poètes comiques ; soit que la mélancolie accompagne natu
eurs qui, par leurs talents, auront caché la misère et la nullité des Poètes . Tous ces drames, mis à la place de la vraie Comé
c, dans la possession desquels on ne veut point être inquiété ; et le Poète est forcé de les ménager comme des coupables puis
ut inconnu à Molière, ne donneraient-ils pas de nouvelles leçons à un Poète comique ? D’ailleurs est-il certain que nos mœurs
ler le champ de la Comédie. Le terme est expiré, la Nation demande un Poète comique ; qu’il paraisse, le trône est vacant.
9 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre IV. — Molière. Chœur des Français » pp. 178-183
Pendant que les Allemands nous prouvent que Molière n’est pas un bon poète comique, nous n’avons pas cessé d’entendre les Fr
les Français chanter sa gloire : Gloire à Molière, le plus grand des poètes comiques ! La première règle de la comédie, c’est
s qui se succèdent246. Telle est la première règle, et Molière est le poète comique qui a porté le regard le plus pénétrant e
’homme de la nature, ni l’homme de la société, la lecture de ce grand poète pourrait lui tenir lieu de tous les livres de mor
vient et se substitue partout, et rend impossible la diversité255. Le poète comique, au contraire, est le miroir du monde, et
e, et son moi ne doit jamais paraître. Voilà la dernière règle : quel poète a su s’effacer derrière ses personnages avec auta
hoses que le Protée de la fable antique256 ? Aristophane est un grand poète . Il a une imagination, une verve bouffonne, une p
fond des caractères, et mettant sur la scène la morale en action, un poète français est devenu le plus aimable précepteur de
10 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250
e de l’École des femmes, Dorante est un homme du monde, et Lysidas un poète pédant. Au nom du sentiment libre et spontané du
il détermine l’idée de la poésie, et fait voir que Molière n’est pas poète . Mais je crois que sa critique est plus ambitieus
allemande. Il ne devait pas dire : Je préfère Aristophane à tous les poètes comiques, parce que la comédie à tel ou tel carac
e à tel ou tel caractère, parce que je préféré Aristophane à tous les poètes comiques. Jean-Paul raisonne différemment. La com
i. Or, quels sont les grands caractères de l’ode ? la personnalité du poète s’y révèle ; l’enthousiasme l’élève au-dessus du
de la réalité ; 3º un style naturel : donc Molière est le plus grand poète comique287 ? Critique de l’idée a priori du co
n entendu, je parle dans l’hypothèse où nos critiques ne seraient pas poètes , c’est-à-dire créateurs. Le Misanthrope aussi no
mœurs prédominent trop sur l’imagination dans son théâtre ; on n’est poète et poète comique, que lorsque la Muse est en déli
édominent trop sur l’imagination dans son théâtre ; on n’est poète et poète comique, que lorsque la Muse est en délire et lie
a comédie dans vos doctes traités, le modèle éternel et universel des poètes comiques à travers les peuples et les âges, c’est
âtre, prévaut trop sur la satire des mœurs et sûr la raison. On n’est poète et poète comique, que lorsque la Muse se fait psy
vaut trop sur la satire des mœurs et sûr la raison. On n’est poète et poète comique, que lorsque la Muse se fait psychologue,
ritiques. Car il est raisonnable de supposer dans le génie des grands poètes originaux, des images idéales de leurs comédies,
divine. Quant aux idées claires des poêles critiques et des critiques poètes , elles peuvent aussi être a priori et positives ;
santhrope une tragédie, et Molière tout ce que je voudrai, excepté un poète comique. On s’écrie : Mais cela est absurde ! Je
comique est un comique moral. Les caractères spéciaux de chaque grand poète et de chaque grand théâtre, voilà la seule chose
s généraux qui peuvent être communs à tous les théâtres et à tous les poètes , les prendre pour le grand objet de la critique l
ecins, des avocats ou des professeurs de mathématiques ne font pas au poète l’honneur de ne l’entendre point. Certes, s’ils s
par quel excès de petitesse veulent-ils exclure Molière du chœur des poètes , parce qu’il a été poète à sa manière et sans rem
se veulent-ils exclure Molière du chœur des poètes, parce qu’il a été poète à sa manière et sans remplir les conditions de le
celui de la fantaisie ? Pourquoi mépriser Molière, parce qu’il est le poète , non de quelques pédants, mais de l’humanité, et
ique, à déterminer celle de la poésie pour faire voir qu’il n’est pas poète . Ce que je lui reproche, ce n’est pas de préférer
eproche, ce n’est pas de préférer à Molière Aristophane ou tout autre poète comique ; c’est d’avoir la prétention de fonder s
le menacent. Croyez-vous que nous eussions aussi bien vu cela, si le poète avait fait arriver sous nos yeux ce qu’il fait ra
are au culte de son génie divin. Car, ce qui l’aveuglait sur ce grand poète , c’était, au contraire, l’idée beaucoup trop nett
a réalité des portraits l’enchante dans le comique français ; dans le poète grec et dans Shakespeare, la fantaisie des tablea
n philosophe, seulement parce qu’un public ignorant tout, parce qu’un poète ignorant l’Esthétique, ont eu la fantaisie de l’a
rouve rien. M. Lysidas, lui, démontre que Molière n’est ni comique ni poète , comme on démontre le carré de l’hypoténuse. Uran
orce. Il lui est absolument impossible de prouver que Molière soit un poète comique. Il est vrai qu’elle s’y résigne, en cons
Tartuffe, de L’Avare et du Misanthrope est un grand comique, un grand poète , et si William Schlegel ou Jean-Paul le conteste,
et qu’à force de contempler ce qui est beau, les critiques comme les poètes finissent par oublier ce qui est pur. Rien de par
de la matière, quoi de plus immoral ? quoi de plus laid ? Mais, si le poète fait tristement, courageusement, le sacrifice des
ère s’abuse et que l’Europe s’abuse avec elle, en appelant Molière un poète comique et un grand poète comique ? Vous avez sur
e s’abuse avec elle, en appelant Molière un poète comique et un grand poète comique ? Vous avez sur l’Europe un avantage, vou
le sens moral plus qu’utile. Au banquet offert à tous par les grands poètes , les philosophes pour qui la critique est une sci
11 (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126
me le cercle où se meut la comédie, est naturellement sédentaire : le poète n’a pas besoin de faire voyager notre imagination
ils ont rendue dominante, ne reconnaissent dans la comédie qu’un seul poète classique, Molière. Toutes les pièces composées a
s sont si faciles à inventer, on en a tant usé et abusé, que tous les poètes comiques peuvent les considérer comme un bien en
çais quelque exagération dans les louanges qu’ils ont données à leurs poètes tragiques, mais il fuit convenir que les éloges p
ps. À l’égard de ce même genre d’enseignement, Ménandre était déjà un poète philosophe, et nous n’hésitons pas à placer les s
pas avec des sentences qu’il est possible de composer une comédie. Le poète peut être moraliste, sans pour cela que ses perso
que celle de Molière. Dans le monologue d’Harpagon, après le vol, le poète moderne n’a fait qu’amplifier et broder l’origina
t un grand effet, et nous pouvons juger par là de la force comique du poète grec. L’Amphitryon de Molière n’est qu’une imitat
’idée d’un danger réel et bien différent de l’embarras ridicule où le poète comique aurait eu le droit de le plonger, pour le
exclusive et prise sous un point de vue trop borné. On n’exige pas du poète comique qu’il présenté toujours, à côté d’un trav
t celui où il a tort seraient difficiles à fixer, et je crains que le poète lui-même ne s’en soit pas rendu un compte exact.
ture humaine plutôt que les mœurs de tel ou tel siècle. Il y a peu de poètes comiques contemporains de Molière à citer à côté
Lope de Vega, et qui, à mon avis, ne prouve aucun talent comique. Un poète habitué à monter sur des échasses, n’a que des mo
espèce d’aventurier, qui, après avoir beaucoup couru le monde, se fit poète dramatique ; il écrivait tour à tour les scènes f
comédien Le Grand était contemporain de Regnard c’est un des premiers poètes comiques qui ait composé avec esprit de petites p
ue du caractère. Le dix-huitième siècle a produit en France plusieurs poètes comiques du second et du troisième rang, mais auc
iété, elle mène à la corruption la plus révoltante. Dira-t-on que les poètes comiques, en faisant du mariage le sujet constant
ées mal conçues, et l’on voit clairement, par cet exemple, comment un poète , tel que Destouches, qui a sans cesse devant les
-d’œuvre du haut comique, on cite encore deux ouvrages isolés de deux poètes qui, s’ils paraissent les avoir composés avec eff
rait même aspirer à l’idéal, le grand opéra, ne nous offre qu’un seul poète digne d’être cité, c’est Quinault, qui pour être
up préférable çà celle que Métastase a suivie longtemps après lui. Le poète italien sait se prêter admirablement aux intentio
tion d’une manière agréable. Ici, la gêne des règles n’empêche pas le poète de suivre ses vues dramatiques. Aussi, j’admire d
a-comique. La différence essentielle qui l’en distingue, c’est que le poète s’y passe du compositeur de musique, et qu’il se
aux-arts. Ce fut dans un dessein semblable à celui de Diderot, que le poète Phrynichus choisit un événement arrivé de son tem
’il a introduite de noter tout au long le jeu muet. C’est comme si le poète tirait une lettre de change sur facteur, au lieu
otes, ait soumis aux règles françaises quelques-unes des tragédies du poète anglais, ce n’est pas là ce qui s’appelle avoir a
i le domaine de l’art. On reconnaît çà et là les membres dispersés du poète , mais tout est si renversé, si tourmenté, une con
e la composition, et il est douteux que ce soit le cas en France, Les poètes du siècle de Louis XIV surtout, auraient je crois
eure des traces de l’exagération opposée. Dans la Marianne de Mairet, poète antérieur à Corneille, un acteur s’est tué à forc
nt le plus souvent les mouvements de la nature ; pour peu donc que le poète les délivre un instant de cette contrainte, aussi
giques ont coutume de leur demander, et si l’on ne peut attribuer aux poètes ce manque de mesure dans l’expression des mouveme
e troisième et dernier sur le vaisseau, à la vue du nouveau monde. Le poète a voulu montrer comment celui qui conçoit une gra
ue où le mendiant et le roi parlent chacun le langage de son état. Le poète a montré comment en politique de légers mobiles p
12 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441
ntérêts politiques du roi, concourut puissamment à arrêter l’essor du poète , devant le changement des mœurs de la haute socié
vre Jupiter passé la nuit entière. Il faut croire, pour l’honneur du poète , qu’il n’a pas couvé dix-neuf ans une vengeance s
apelain et de Cottin, bafoués par Boileau, qu’il faudrait envoyer les poètes satiriques rimer dans la rivière ; et Boileau ava
teur du Jonas s’empresse pour les lire ; Qu’ils charment de Senlis le poète idiot127, Ou le sec traducteur du français d’Amyo
e eût la réputation d’être sotte comme un panier. Il a de plus été le poète d’insignes mauvais sujets, tels que le duc de Ven
incident qui servit à cimenter et à manifester l’alliance de nos deux poètes avec la société que favorisait chaque jour plus h
ur ferait donner des coups de bâton. Le prince de Condé prit les deux poètes sous sa protection spéciale. Il était difficile q
qu’elle ajouterait par son sonnet à l’humiliation de Racine. Enfin le poète suppose à sa précieuse une docte demeure, toujour
ctrice. Mais les amours finis, elle épargna moins les éloges au grand poète  ; elle se livra au charme de ses ouvrages, à mesu
it nettement à Bussy-Rabutin, à la nouvelle de la nomination des deux poètes , qu’ils n’étaient pas capables de bien faire l’hi
», dit-elle ailleurs, « méritait d’avoir d’autres historiens que deux poètes . Vous savez mieux que moi ce qu’on dit en disant
que deux poètes. Vous savez mieux que moi ce qu’on dit en disant deux poètes . Il n’en aurait nul besoin, il ne faudrait ni fab
tait en butte aux traits ni de la comédie, ni de la satire des grands poètes du temps ? Elle appréciait ces hommes illustres,
n moraliste profond, en esprit délicat et fin, en écrivain habile, en poète du premier ordre. Quelle chaleur dans sa réponse
de Sévigné, et les éloges qu’elle se plaisait à donner aux fables du poète , à mesure qu’elles paraissaient, surtout dans les
besoin de le demander. Oui de nous a jamais assisté à la lecture d’un poète comique ou satirique, sans être instruit, dans le
a lire de Boileau, elle en avait d’avance la clef, et savait à qui le poète consentait (tout au moins) qu’on appliquât les tr
13 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138
de quoi remplir ses prologues, s’il n’avoit eu à se plaindre du vieux poëte . Térence, sensible à ce reproche, cherche à se ju
, s’il y a parmi vous quelqu’un qui dise ou qui pense que si le vieux poëte n’avoit pas attaqué le nouveau, ce dernier n’ayan
ere fois qu’elle fut donnée au public, il arriva un malheur que notre poëte n’avoit jamais éprouvé : elle ne put être jouée,
t d’entendre Térence déclamer dans tous ses prologues contre le vieux poëte , & ils avoient très fort raison. Les François
Dufresny se plaignit à ses amis d’un larcin qui ne convenoit qu’à un poëte plagiaire ; cependant, au lieu de s’en venger, il
LIGENT, de Dufresny. Acteurs. M. Oronte. Fanchon. Licandre, Poëte . Scene I. Fanchon annonce à M. Oronte le Poëte
i lui a donné une comédie à examiner ; elle rit beaucoup, parceque le Poëte ne lui a parlé qu’en chantant. Scene II. Licand
& ils congédient Fanchon. Scene III. Discussion sur la piece du poëte . Oronte la voudroit en vers : Licandre dit que le
duire le tout en prose très naturelle. Oronte veut des portraits : le poëte dit que Moliere a gâté le théâtre. Scene IV. Fa
vient avertir Oronte d’aller chez son procureur. Oronte conseille au poëte de passer une après-midi chez lui. J’ai, lui dit-
mer, fera naître une belle passion. Fanchon promet trente pistoles au poëte s’il veut faire sa cour à la vieille, s’emparer d
parer de son esprit, & l’obliger de donner sa niece à Dorante. Le poëte avoue qu’il a déja reçu trente pistoles du même D
iment ce prologue ; il gâteroit tout...... L’Auteur21 me rappelle le poëte de Gilblas, qui, réduit à l’hôpital par les Muses
, & ne voulut achever d’entendre la lecture qu’après le repas. Le poëte comique compta au nombre de ses amis Lælius &
14 (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132
re. — § V. Des sources de Molière. — § VI. Pourquoi, des trois grands poètes dramatiques du xviie  siècle, Molière a-t-il le m
 ; quelque chose de sec, mais de spirituel et de vigoureux ; un grand poète qui pointe sous l’imitateur de Hardy. Deux autres
leurs compositions insipides. Corneille tend plus haut qu’aucun autre poète de son temps ; et s’il n’arrive pas tout d’un cou
le style des beaux endroits, il y est si excellent, qu’il fallait un poète de génie pour le soutenir. Corneille est donc le
ois le plus souvent des incidents artificiels, tout de l’invention du poète . Dans Sganarelle, l’amant et sa maîtresse, Lélie
oire, la réflexion, le travail solitaire du génie, peuvent révéler au poète les caractères et les mœurs de la tragédie ; mais
l’homme se manifeste au peintre par les couleurs et par la forme, au poète comique par les mœurs. Il faut, pour les deux art
leurs paroles toutes chaudes, et les fixer sur le papier. Le droit du poète sur ce langage ne va qu’à en ôter les fautes de f
es comédies d’intrigue, on voyait, sortant de la coulisse, la main du poète faisant mouvoir par un fil tous ses personnages ;
diverses, on reconnaissait sa voix. Dans la comédie de caractère, le poète disparait ; ces gens-là ne lui appartiennent pas 
la passion, la condition. Il n’y a plus d’acteurs favoris auxquels le poète donnait tous les bons mots à dire ; qui parlent p
qui se moquent d’autrui et d’eux-mêmes, qui font penser à l’esprit du poète , et admirer celui qui les souille. Dans la comédi
e s’exprimer dans les meilleurs termes. Je dis les meilleurs : car le poète ne doit nous donner ni des gens qui bégayent, ni
le plus fécond. On demandait, au lieu de ces travers bourgeois que le poète châtie, soit en donnant un violent dépit à un fan
ir que la justice soit l’équité. Il a un duel, pour avoir voulu qu’un poète confessât que ses vers sont mauvais. La scène du
ar la façon dont il en sort. On le sait honnête homme et vrai, et les poètes de tout temps sont friands de tels juges, parce q
ée de la pièce. Une mère bel esprit veut marier sa fille à un méchant poète dont elle est entichée ; le père veut qu’elle soi
le soit à l’amant à qui on l’a promise : voilà l’intrigue. Ce méchant poète est un cupide qui convoite la dot plus que la fil
un retour sur soi-même, que l’amertume des souffrances présentes. Nul poète n’a fait parler les cœurs avec plus de passion et
se tiennent plus sur une cime ; Molière vit au milieu de nous. Aucun poète , dans notre pays, n’a eu plus d’imagination, de s
rd, qualifie ses peintures de doctes, Il l’entendait non-seulement du poète philosophe, mais du poète comique, savant entre t
de doctes, Il l’entendait non-seulement du poète philosophe, mais du poète comique, savant entre tous dans son art. Le princ
de l’éternel modèle. Si l’observation est la marque du génie dans le poète comique, en quoi y a-t-il moins de génie à reconn
passe ? L’imitation est aussi innocente de plagiat dans les pages du poète que sur la toile du peintre ; tout ce qui rend la
nd la nature y est fait de génie. VI. Pourquoi des trois grands poètes dramatiques du xviie  siècle Molière a-t-il le mo
cette réunion extraordinaire de talents qui fit de ce grand homme un poète hors de pair, et un acteur de premier ordre. Aprè
eait lui-même le public, et, selon la réponse, l’acteur corrigeait le poète , ou le poète l’acteur, sans complaisance de l’un
le public, et, selon la réponse, l’acteur corrigeait le poète, ou le poète l’acteur, sans complaisance de l’un pour l’autre,
complaisance de l’un pour l’autre, car il fallait réussir ; et si le poète eût hésité entre sa vanité et le succès, la pièce
15 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVIII » pp. 305-318
aient Molière, et offensaient la cour. C’étaient ces femmes-là que le poète voulait attaquer sous le nom de Femmes savantes.
oduites avec un ridicule de plus, celui de la science supposée par le poète dans une condition qui ne laisse point de loisir
inion de la haute société pesait tout à la fois sur la cour et sur le poète , et n’embarrassait pas moins celui-ci qu’elle n’i
es. Il est fort probable que les directions primitives de l’esprit du poète ont été tournées contre la haute société et contr
oute une preuve de sagacité d’avoir reconnu le fond des intentions du poète  ; mais n’avoir point remarque que la direction fr
la sagacité assez loin. Si on l’avait exercée à découvrir pourquoi ce poète , si heureux pour l’ordinaire dans le choix de ses
quantes et de bon sel, devrait bien dégoûter les commentateurs de nos poètes . Un poète qui peint des caractères fait comme le
de bon sel, devrait bien dégoûter les commentateurs de nos poètes. Un poète qui peint des caractères fait comme le peintre de
, il les sépare de manière à en tirer des effets. Il en est ainsi des poètes et des moralistes même. Dans la clef qu’on a donn
16 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393
se, attendant son heure et son bon plaisir. Elle était l’espérance du poète et la fortune de sa poésie ; elle disposait à son
œuvres passées, elle se retrouvera dans les œuvres modernes, avec les poètes qui vont venir, Hélas ! elle appartenait non seul
remier prince du sang, il faut compter la protection qu’il accorda au poète des Messéniennes et des Vêpres siciliennes. Sur l
on roi Charles X éclate et brille, en lettres de feu, le nom du jeune poète à qui étaient réservés à la fois tant de gloire e
opes vitæ meæ jacent Sepultæ in pectore. Mais reprenons le masque du poète comique ; voyons passer la comédie en deuil du gr
ncontres mystérieuses, ni la chronique scandaleuse, rien, pas même un poète comique, — et le plus grand des poètes comiques a
scandaleuse, rien, pas même un poète comique, — et le plus grand des poètes comiques après Molière, Lesage en personne. L’aut
Saint-Laurent, de la Foire Saint-Germain. Lesage était un des grands poètes comiques qui ont foi en leur comédie, et qui save
? Voilà pourtant où l’attendait ce public amoureux de l’esprit de son poète et charmé de ses ressources ! Cependant les Coméd
tant hardiment et tout haut, le bon mot qui allait frapper au cœur le poète comique dans sa loge grillée, le tyran sur son tr
ekain, que dirait-il s’il pouvait savoir où en est la tragédie de son poète bien-aimé. — Pour jamais ils se sont évanouis, se
fond les larmes, et voilà ce qui fait que l’on est, complètement, un poète comique. Saluez cependant sa majesté mademoiselle
es diverses ! « Nihil humani a me alienum puto ! » disent-ils avec le poète  ! Ils se sont habitués de si bonne heure à porter
œufs de cane ! » Il exécrait la bassesse et les basses œuvres ; d’un poète bien venu à la cour : — « Le roi, disait-il, dont
nne, elle accomplit quelque intime opération, semblable au travail du poète  ; elle obéit à l’impulsion surnaturelle, elle obé
ouvement, du geste, de la figure, avec un modèle idéal imaginé par le poète , et souvent exagéré par le comédien. » C’est pour
ope, vous jouerez le rôle, mais vous ne ferez rien de ce qu’a fait le poète  : il a fait le tartufe, le misanthrope, l’avare,
— il n’est rien ! Un grand comédien est un pantin merveilleux dont le poète tient la ficelle. Encore une fois, c’est Dieu lui
elle. Encore une fois, c’est Dieu lui-même, et après Dieu ce sont les poètes qui tiennent le fil de cette exquise sensibilité
isses, avec des rires, avec des larmes, la moindre parole échappée au poète  : — Allons, fuyons, accourons, appelons à notre a
eux qu’entre les auteurs, c’est beaucoup dire, mais cela est vrai. Un poète pardonne beaucoup plus aisément à un poète le suc
re, mais cela est vrai. Un poète pardonne beaucoup plus aisément à un poète le succès d’une pièce, qu’une actrice ne pardonne
plorant la clémence des comédiens sur leurs planches. Ouvertement, le poète dramatique se peut moquer de l’avoué, du notaire,
x comédiens il va chercher pour former cette illustre compagnie à son poète I Comme il hésite lui-même à accepter un petit rô
e sont pas sans grâces ! Heureux s’il n’avait pas entendu parler d’un poète nommé Molière, s’il n’avait pas quitté son vrai d
cisé par l’esprit de Molière ; il était châtié de sa hardiesse par le poète qui ne plaisante guère ; — il était battu de ces
e, et encore ! Si vous tenez à savoir dans quel endroit des œuvres du poète anglais se peut rencontrer le capitaine Paroles,
s, des riches marchands, des belles dames, des artistes célèbres, des poètes et des conteurs. À Florence, le comte de Roussill
à l’abri, l’une et l’autre, de ces poursuites amoureuses. En ceci, le poète anglais va plus loin que le conteur d’Italie. Sha
speare ne s’est pas contenté des personnages indiqués par Boccace. Le poète anglais a enrichi la narration italienne de ce bo
abîme peut tomber l’imagination livrée à ses propres forces ! Que de poètes , que d’écrivains, et combien de philosophes ont i
docteur Blanche a vu venir à lui, à demi fous d’épouvante, les vieux poètes de l’Empire épouvantés des premiers bruits de la
à la folie aussi vite, et par un sentier plus frayé que la vanité des poètes , l’ambition des prosateurs, l’envie et la haine d
 ; il avait rencontré tout d’abord les meilleurs sympathies ; même un poète , un vrai, sincère et digne poète, Antoni Deschamp
d les meilleurs sympathies ; même un poète, un vrai, sincère et digne poète , Antoni Deschamps, s’était rencontré, sous ces om
ul es la clarté ! une ode même de Santeuil, traduite en vers, par un poète de Rouen, M. Édouard Neveu, mort, l’an de grâce 1
ui semblait presque inutile ? En ce moment (voilà le mystère !) notre poète écrivait l’histoire des Bélise et des Araminte du
ière, quand il s’agit de se montrer la digne interprète du plus grand poète de l’univers. Voilà pourquoi il faut savoir bon g
tes mieux… soyez tout entière à cette douce et agissante gaîté que le poète a mise à la surface des plus grandes douleurs. So
faiseur de décorations n’était pas inventé du temps de Molière, et le poète , maître chez lui, eût violemment chassé le barbou
bien écrire… » Molière a pris son temps dans Amphitryon ; il a été un poète tout à son aise, et même le prologue, en guise d’
tte verve hardie à tout dire. Plaute, qui est en même temps comédien, poète comique et entrepreneur de spectacles (tout comme
et le même jour ! Le parallèle a été fait souvent entre la comédie du poète français et la comédie du poète latin ; au bout d
été fait souvent entre la comédie du poète français et la comédie du poète latin ; au bout de ce travail, qui est des plus f
piquer des cothurnes, à ressemeler des brodequins ; — nous sommes des poètes en vieux, calembour à part. Sentez-vous cette vie
de ce bon peuple romain, alléché à son théâtre, moins par l’esprit du poète que par le poignard des gladiateurs. Tel est Tér
l’entend Montaigne ; il était leur, par l’amitié qu’ils portaient au poète Térence et par l’influence toute-puissante, sur u
Maintenon ; par l’honneur des couronnes il faut croire que les grands poètes sont inspirés, par les intelligences toutes-puiss
Toutefois, quelles que soient l’urbanité et la grâce décente de notre poète , vous n’empêcherez pas qu’il n’obéisse, de temps
sonne ne peut leur apprendre ? Acceptez donc cette Thaïs telle que le poète l’a vue et telle qu’il la représente. Sa porte es
a lie funeste de ces comédies dépouillées de leur sel attique par les poètes de la France. — Et voilà pourquoi il faut désorma
Ce parasite-là servira plus tard de contenance et de consolation aux poètes malheureux de la Rome impériale, aux gens d’espri
à toutes les injures. La grande supériorité de Térence sur les autres poètes comiques de l’antiquité, c’est qu’il adoucit tout
n n’est pas plus coquine que cela, et pourtant, grâce à la réserve du poète , on s’intéresse à cette Thaïs, elle a des accents
omme de prendre l’habit de l’esclave ; et voyez l’ingénieux retour du poète comique, ce déguisement si peu moral se fait au n
À ce compte, le courtisan, la comédienne, le fâcheux, le plaideur, le poète , le banqueroutier, le parasite, sont les mêmes, s
n’est plus simple : reprenez à Molière les emprunts qu’il a faits au poète latin, ces emprunts dont il a fait la propriété l
n a traduit une scène (satire 5) ; — enfin La Fontaine, un plus grand poète que ces deux-là, à trente-six ans, dans toute la
e brillent que sur les siècles splendides ; il fut, de son vivant, le poète favori des Athéniens et la gloire la plus fêtée d
parler comme un juge ; le vil comédien va se poser en magistrat ; le poète , car il a toutes les grâces de l’invention, toute
sable, toute la chaleur hardie, pittoresque et railleuse qui fait les poètes comiques, le poète va tout à l’heure accomplir so
eur hardie, pittoresque et railleuse qui fait les poètes comiques, le poète va tout à l’heure accomplir son métier d’athlète 
ntes. Si en effet Cléon est coupable du crime dont on l’accuse, si le poète n’a fait que la satire des vices personnels du gé
il faudra bien que Cléon courbe la tête, et qu’avouant la victoire du poète , il se retire devant cette allusion dentée et ple
thènes sera si cruel que d’ajouter ses propres injures aux injures du poète , ses insultes à cette fange ? Non pas, certes, le
sont contenus dans cette œuvre de la malice et de l’imagination d’un poète sans frein, et sans mœurs. On y rencontre tous le
a poésie que lui eût envié Anacréon lui-même. Il parle à la façon des poètes tragiques ; il s’affuble de guipures tragiques ;
, des dieux et des fictions ; écrivain châtié à l’égal des plus rares poètes , tout à coup le voilà qui se met à fabriquer des
u’il n’est en effet. » — « Cela vient, dit Platon, que les fables des poètes sont les mystères des philosophes. » Vous savez
istophane, et voilà pourquoi il ne faut pas être si furieux contre le poète grec. Dans cette comédie des Nuées, Socrate est p
nuées invisibles est d’une très belle forme et tout à fait digne d’un poète lyrique. À ce moment l’Athénien reparaît ; le poè
à fait digne d’un poète lyrique. À ce moment l’Athénien reparaît ; le poète a repris tous ses droits sur le conteur de facéti
té pour jamais la règle de l’unité et les autres lois d’Aristote), le poète interrompt son hymne et son imprécation commencée
egardait la poésie dramatique comme un sacerdoce) ! À ces louanges du poète , le chœur répond qu’il faut en effet accorder mil
te, le chœur répond qu’il faut en effet accorder mille récompenses au poète Aristophane ! Il a combattu Cléon tout-puissant ;
e sages ! Singulière aventure cependant cette louange que se donne ce poète en pleine comédie ! — Figurez-vous La Critique de
ment Plaute, Térence, ou comme nous le disions tout à l’heure, par le poète Lucrèce ! Toujours est-il que ces bouffonneries i
teur eût mieux fait de ne pas aller prendre dans une autre comédie du poète grec (dans le Plutus) une scène qui ne tient en r
de la danse et le chant, elle se sentait de son origine bachique ; le poète dans sa verve effrontée, dans son abandon, dans s
encée au théâtre. — En vain vous chercheriez, dans l’œuvre entière du poète athénien, une comédie à mettre en lumière, il n’y
de aux fêtes de la cour. Vous saurez tout à l’heure le nom du nouveau poète qui a écrit La Malade imaginaire. Il est étranger
de ce vase trompeur. — Mais, direz-vous, de quel droit votre nouveau poète comique vient-il ainsi passer la comédie de Moliè
la dame. Cela se fait ainsi dans Le Barbier de Séville, ajoute notre poète comique, qui est trop honnête en vérité pour voul
louanges, facile à vivre, malgré sa double qualité de princesse et de poète dramatique ! Un instant, lorsque S. M. l’empereur
milles de ces jardins. Oui, cela est triste de voir mourir les grands poètes  ; mais cela doit être bien plus triste de voir, t
vé, dansera sur ton cercueil. La comédie était encore en deuil de son poète quand tout à coup, comme je vous le disais, en 16
commencement de l’hiver, circula dans Paris une rumeur joyeuse. « Un poète comique nous est né ! Tout n’est pas perdu, nous
uiète, on s’informe, on s’agite. De quel côté nous viendra le nouveau poète  ? Quel est son nom ? Où se tient-il ? Est-il donc
te leurs baisers ! Voilà ce que l’on disait, tout d’abord, du nouveau poète comique. Où l’avait-on vu ? Ou vivait-il ? Nul ne
ages. Et pour entrer en jeu, savez-vous ce qu’il avait fait, le hardi poète  ? Il avait fait presque autant que de s’attaquer
olique ! Il avait si bonne envie de s’amuser ! — Il avait vu tous ses poètes , même les plus charmants, renier les divinités po
empli d’oiseaux et de fleurs. Et notez bien que ce n’était plus là un poète crotté, besogneux, parasite, ayant toujours besoi
, et même chez M. le Grand Prieur. Les comédiens, chez lui, — chez un poète  ! font antichambre, chapeau bas ; et comme il les
voulais suivre jusqu’au bout la rumeur publique, à propos du nouveau poète . On ne compte plus ses maîtresses, non plus que s
peuple athénien s’est trouvé heureux quand on lui a présenté enfin un poète comique aimant le jeu, la table, le vin, les femm
vendu un bon prix, à un amateur de Tunis, et, par-dessus le marché du poète , le marchand avait donné la dame presque pour rie
s jusqu’au bout du monde que signalait un beau distique latin dont le poète Santeuil eût été fier ; ainsi recommandé par sa b
habits, ses longs dîners, son argenterie et son hôtel, le moyen qu’un poète , et un poète comique, ne fût pas le bienvenu dans
ongs dîners, son argenterie et son hôtel, le moyen qu’un poète, et un poète comique, ne fût pas le bienvenu dans cette ville
ontra à eux, non pas comme un bouffon licencieux, mais comme un grand poète  ; quand il les força de rire les uns et les autre
vie, heureuse popularité, succession de Molière dignement recueillie, poète né en effet pour prendre sa part de la bonne hume
rmon. Tel est le raisonnement de Regnard, et jusqu’à la fin l’heureux poète a été fidèle à sa mission. Il a ri d’un rire intr
z, à chaque scène, le plus facile, mais aussi le moins scrupuleux des poètes comiques. Il a effacé de son théâtre la triviale
les anciens ne s’amusaient à M. de Pourceaugnac et à l’Amphitryon. Le poète nouveau, Regnard, faisait bien mieux que représen
urtant comme nous serons à notre tour ! D’où il suit que le véritable poète comique de la Régence et de Louis XV, ce n’est pa
lui-même, il est né, tout proche de ce Pilier des Halles, Béranger le poète , et non loin de Béranger, à l’enseigne du Chat no
le chat qui pelote en attendant la partie, est né aussi le plus grand poète comique de notre âge, l’auteur de La Camaraderie
auté incroyable ; il a été à la fois un écrivain et un homme riche. —  Poète , il avait un jardin à lui ; dans ce jardin il ava
uvelle en poésie. En voilà donc enfin un, entre mille, parmi tous ces poètes affamés, qui n’a pas de pension de la cour, qui n
es les atrocités bien combinées du drame de la Porte-Saint-Martin. Ce poète -là, convenez-en, vaut bien la peine qu’on s’y arr
tous les soufflets, au nom de la musique éhontée ; où M. de Boissy ce poète charmant, s’enfermait avec sa femme pour mourir d
auf trois à quatre couplets d’une bonne facture, on n’y sent guère le poète . Comparés aux vers de M. Casimir Bonjour, les ver
le et bien choisi, pour un si grand génie ; au train dont y allait le poète comique, Adèle aurait bien pu se nommer Amanda. Q
grossier ou même si fade et si indifférent, qu’il n’est ni permis aux poètes d’y faire attention, ni possible aux spectateurs
nts de vivre, en faisant rire ou pleurer leurs semblables, au gré des poètes qui les inspiraient. C’était alors le beau temps
faisait par-dessus le marché, et à peine si les camarades disaient au poète  : — Grand merci ! Tant ils se mettaient de moitié
e temps-là, de la vanité de nos comédiens et de l’amour-propre de nos poètes  ! Ils auraient bien été étonnés de l’argent qui s
es, à l’excellence d’un pareil héros qui occupe, coup sur coup, trois poètes comiques contemporains, on se demande d’où vient
17 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Introduction » pp. 3-17
mais eu, n’aura jamais l’idée de mettre en doute. Premier axiome : le poète comique doit disparaître derrière ses personnages
théâtre d’Alfred de Musset, je suppose, et nous raisonnons ainsi : un poète comique peut paraître derrière ses personnages de
ance dans les bluets fleuris1 ? » Donc, Alfred de Musset est un grand poète lyrique ; il n’est pas un bon auteur comique. Nou
est pas la plus belle femme du monde. Vous dites, par exemple, que le poète comique doit disparaître derrière ses personnages
uté ! » Est-il donc impossible de concevoir un genre de comédie où le poète , loin de disparaître derrière ses personnages, se
fon de cour. Est-il impossible de concevoir un genre de comédie où le poète , loin de peindre la réalité comme elle est, trans
es esprits les plus graves de notre époque, si vous dites que le vrai poète doit être une espèce de don Juan fatal, victime p
bles accidents sans logique et sans signification, et quelques petits poètes , tels que Sophocle, Virgile, Racine, Goethe, vrai
18 (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146
un des grands événements de notre histoire : à aucune autre époque un poète n’aurait eu assez de courage pour l’entreprendre,
Un homme tel que Molière devait lui appartenir : le prince jugea le poète , et le poète jugea le roi. Louis ouvrit l’entrée
l que Molière devait lui appartenir : le prince jugea le poète, et le poète jugea le roi. Louis ouvrit l’entrée de sa cour à
mé sa verve. Le philosophe et l’auteur comique, l’honnête homme et le poète , voilà ce qu’on trouve dans l’auteur du Tartuffe 
ongs traits des doux poisons de la flatterie et de la volupté, que le poète sollicita la permission de faire représenter les
tient la première idée de la grande scène d’Orgon et de Dorine, et le poète ne manqua pas de le dire aux flatteurs empressés
ation. Mais ce n’était pas seulement dans la protection du roi que le poète comique avait cherché des garanties ; il avait da
ires du gouvernement, eût été aussi grand politique qu’il a été grand poète . Une comédie espagnole de Tirso de Molina, intitu
Molière, on a répété dans tous les recueils d’ana un mot de ce grand poète qui paraît dénué de toute vraisemblance ; c’est u
rité fût mise en jeu amenait son éloge presque sans effort : ainsi le poète sut concilier ce qu’il devait à l’art et ce qu’il
des flatteries contemporaines, et qui, suivant la belle expression du poète , aspirait à un monument plus durable que l’airain
e. Louis devina juste en lui prêtant son appui : la reconnaissance du poète a contribué à la grandeur du prince ; leur gloire
rae ? On ne se contenta point d’attaquer la religion ou la morale du poète , on nia jusqu’à son talent ; on le ravala au nive
idée de la sévérité des mœurs de cette indigne cabale qui accusait le poète comique d’insulter à la religion, il n’est peut-ê
ges, on le proclama le vengeur de la religion et du goût, et un autre poète de la même cabale lui adressa une épître de félic
rprises, Toutes ses pièces sont d’agréables sottises ; Il est mauvais poète et bon comédien ; Il fait rire, et, de vrai, c’es
Les hypocrites ne se trompèrent point sur l’intention qu’avait eue le poète en faisant représenter Le Festin de Pierre. Cette
oyalisme et de religion, écoutez ce qu’ils publiaient contre le grand poète auquel la postérité décerne d’unanimes couronnes.
he en effet les passages qu’on vient de lire des expressions mêmes du poète comique : « Votre majesté a beau dire, et monsieu
pensée, votre Festin de Pierre ne serait pas si criminel. » Mais le poète comique fut encore mieux vengé par Louis XIV ; c’
oi, si imprudemment accusé, vengeait sa propre cause : les ennemis du poète lui avaient préparé un nouveau triomphe ; ils ava
rt du suffrage de la plus haute puissance littéraire de son temps. Le poète de la raison et du goût, Despréaux, était l’admir
lui de l’auteur la manière largeet franche et la touche vigoureuse du poète comique. Il est plus naturel de croire que cette
omique, qui n’était pas de force à commenter Molière, prétend que, le poète se trouvant un jour chez le légat avec plusieurs
dans l’édition qu’il a donnée de Molière, a justement remarqué que le poète avait encore emprunté à la nouvelle de Scarron qu
rtuffe que par tous ses ouvrages ; on ne cite plus guère ce burlesque poète que comme le premier mari de madame de Maintenon,
tuffe la même différence qu’entre l’auteur des caractères et le grand poète comique. L’un dessine purement un portrait ; la r
l instant se méprendre entre la vraie et la fausse dévotion. Ce grand poète , avec tout son talent, ne serait jamais venu à bo
ressemblent à l’homme désintéressé et à l’homme sensible. Mais que le poète comique ou le moraliste mette en opposition leurs
ée et toujours plaisante… « La postérité saura peut-être la fin de ce poète comédien, qui, en jouant son Malade imaginaire, r
e morale. La postérité a cassé la sentence de Bossuet. Molière est le poète des philosophes, et ses ouvrages font les délices
19 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135
t que c’est justement dans la juste expression des caractères que les poètes font paraître cet art de l’imitation qui est un a
s ? l’intérêt et la pitié du spectateur, si telle est la volonté d’un poète tout-puissant, vont se porter même sur le vice et
s gloussements, les divers personnages de Christophe le Suédois ? Les poètes grecs, en pareille occasion, et lorsqu’ils voulai
end à le commettre : Discitur adulterium dum videtur ! » Est-ce qu’un poète a jamais préféré le vice honteux au vice aimable 
vice honteux au vice aimable ? Ils savent trop bien leur métier, les poètes dramatiques surtout, qui sont obligés de plaire a
: le vice, l’insolence, la violence et le besoin de nuire ! De grands poètes sont venus qui ont corrigé ces excès, je le veux
ous serait pas arrivé il y a dix ans, quand vous étiez quelque peu un poète , quand votre âme honnête et jeune s’ouvrait facil
du premier venu qui lui parle. Tant que vous voudrez, Molière est un poète comique, le plus grand de tous les poètes comique
vous voudrez, Molière est un poète comique, le plus grand de tous les poètes comiques, mais il n’a rien fait de naïf. Partout,
es de pleuvoir sur le père de cette enfant, qui était un très mauvais poète , un très bon comédien et qui s’appelait Monvel. H
, quand elle s’est bien fatiguée à comprendre ou plutôt à deviner vos poètes comiques, vous la rappelez du fond du théâtre, vo
e lettres et de savants, honorés des libéralités de Sa Majesté, et le poète s’était empressé de remercier le roi, à la façon
té, et le poète s’était empressé de remercier le roi, à la façon d’un poète comique pour qui tout est sujet de comédie et mêm
, Louis XIV avait été scandalisé des attaques de Boursault contre son poète  ; il avait donc ordonné positivement à Molière de
temps-là il était comédien, il était directeur de comédiens, il était poète ,-il était courtisan, il était amoureux, il était
z-vous pas dans Molière ? Vous avez aussi dans L’Impromptu un méchant poète , un marquis ridicule, un homme raisonnable comme
mme raisonnable comme Philinte. Et quelle merveilleuse habileté de ce poète , qui allait frapper ce grand coup du Misanthrope,
20 (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89
ueilli les souvenirs de la comédienne pour en profiter plus tard. Le poète cadurcien, qu’un compatriote traitait récemment d
utres se sont souvent bornés à la connoissance du peuple. Les anciens poètes , dit le P. Rapin ‌ 14 , n’ont que des valets pour
talens naturels, Ornement du théâtre, incomparable acteur, Charmant poète , illustre auteur, il ajoute, pour nous précautio
sent que dans toutes ses pièces le comédien avoit plus de part que le poëte , et que leur principale beauté consistoit dans l’
aines saillies de Moliere comme indignes des autres productions de ce poëte , n’ont pas reconnu que dans les pièces mêmes qu’i
du Journal littéraire de La Haye 38 regarde Moliere comme le meilleur poète comique qu’on puisse trouver parmi les anciens au
le aussi que la plupart des hommes, contens de louer et d’estimer les poètes , ayent poussé le mépris pour les comédiens jusqu’
s jusqu’à l’excès, quoique le public leur doive presque autant qu’aux poètes  ; du moins, sans eux, jamais le public n’auroit e
moins, sans eux, jamais le public n’auroit eu tant de plaisir, ni les poètes tant de gloire ; et il n’est pas bien sûr qu’un e
de sa grand-mere, fille de la demoiselle d’Ennebault83. Le Comédien poète , comédie en cinq actes de Montfleury84. On donna
y et Corneille chacun 660 liv. de l’argent qu’on a retiré au Comédien poëte , pour lad. pièce : cela fait 1320 liv. ». Le 29 d
e chantoit dans les intermèdes du Malade imaginaire. De Villiers114, poète comique, et très-bon comédien de la troupe de l’H
agie 115. De Salbray, comédien de l’Hôtel de Bourgogne en 1674116, et poète dramatique. Les pièces qu’on connoît de lui sont 
ury pour les rois122. Jean Juvenon de La Thuillerie‌ 123, comédien et poète , fils de La Fleur, mort à trente-quatre ans124 ou
oint rebuté, Monsieur, de ce que je vous ai déjà écrit notre illustre poète Comique, et sur lequel vous me pressez encore, je
st ainsi que Plaute et Térence avoient imité les Grecs. Mais les deux poètes latins, plus uniformes dans le choix des caractèr
indre, n’ont représenté qu’une partie des mœurs générales de Rome. Le poète françois a non seulement exposé sur la scène les
dans les rois et les paysans. A.-P. P. De Chateauneuf171, comédien et poète , auteur de la Feinte Mort de Pancrace, comédie en
s bas de soye, attachés au haut d’une petite culotte. N. Nanteuil173, poète  ; il prenoit la qualité de Comédien de la Reine.
t dans la troupe du Marais. Dorimont191, comédien de Mademoiselle et poète , mari de Marote Ozillon. Ses pièces de théâtre so
lors du Règlement fait le 12 avril 1679‌ 196. A. J. De Montfleury197, poète comique, fils du comédien du même nom. On compte,
elle raporta 29,963 livres en 32204 représentations. On assure que le poète Boursaut crût se reconnoître dans le portrait de
s le Britannicus de Racine223. Noël le Breton, sieur d’Hauteroche224, poète comique. C’étoit le plus ancien comedien de la tr
n gentilhomme de Bourges246 y a bonne part. De Villiers247, acteur et poète comique, gentilhomme d’extraction, mort à une ter
avans sur les principaux ouvrages des auteurs, tome IV, contenant les poètes . Paris, A. Dezallier, 1686, in-12. 13. Devancer
Rapin, Réflexions sur la poétique d’Aristote et sur les ouvrages des poètes anciens et modernes. Paris, F. Muguet, 1674, in-1
té cette note : « Vente par Montfleury et Corneille (Th.) du Comédien poète moyennant 1,32o livres. — Il ne leur revenait pou
21 (1717) Molière (Grand Dictionnaire historique, éd. 1717) [graphies originales] « article » p. 530
MOLIÈRE (Jean-Baptiste Poquelin) Poète Comique, était de Paris, et ses Pièces de Théâtre
celui qui a fait les Réflexions sur la Poétique, a dit de ce célebre Poète Comique. « Mais personne, dit-il, n’a aussi porté
icule de la Comédie plus haut parmi nous, que Molière. Car les autres Poètes Comiques n’ont que les valets pour plaisants de l
ses dénouements ne sont point heureux. » Il ne faut pas confondre ce Poète avec un autre Molière, qui vivait en 1620 et qui
22 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IV » pp. 38-47
du nombre et de l’harmonie à la prose. » Chapelain était un mauvais poète , mais il était homme d’honneur et de probité ; il
t entrer en société de pair à pair avec tous. Jean Marot avait été le poète attitré d’Anne de Bretagne Clément Marot, fils d
le poète attitré d’Anne de Bretagne Clément Marot, fils de Jean, le poète de Marguerite, sœur de François Ier. Ronsard, le
ls de Jean, le poète de Marguerite, sœur de François Ier. Ronsard, le poète de Charles IX. Baïf, le poète de Henri III, sous
rite, sœur de François Ier. Ronsard, le poète de Charles IX. Baïf, le poète de Henri III, sous le titre de secrétaire de la c
, gentilhomme de Gaston, duc d’Orléans. Voiture commença par se faire poète de Monsieur, frère du roi, qui lui confia d’impor
secrétaire des commandements du prince de Conti. Benserade était le poète de Gaston, duc d’Orléans, qui le logeait au Palai
23 (1843) Le monument de Molière précédé de l’Histoire du monument élevé à Molière par M. Aimé Martin pp. 5-33
Encore aujourd’hui, après cent soixante-dix ans, n’est-ce pas le seul poète qui le divertisse, le seul qui l’instruise, le se
es appartements du roi, put devenir un profond philosophe et un grand poète comique. Je dis un profond philosophe, car la phi
uvres du génie, car je ne saurais définir autrement l’inspiration. Le poète et le philosophe sont donc deux hommes bien carac
qui, jusqu’à ce jour, avaient été consacrés à la mémoire de ce grand poète . A dater de 1818, plusieurs souscriptions furent,
l’intelligence exquise, étaient devenus comme la seconde couronne du poète . Les interprètes du génie sont presque aussi rare
ie, et le charme de ses beaux ouvrages ; en un mot, elle a compris le poète , elle a peint sou âme, elle nous a donné l’homme
nt près d’un lit, Et de leurs soins touchants la douceur infinie D’un poète mourant consolait l’agonie. Un vif éclair brillai
t celle de Virgile ; Il interroge et suit, comme ses précurseurs, Les poètes hardis et les profonds penseurs. Puis, lorsque so
essein a mûri dans sa tête ; Rien n’échappe au penseur, tout émeut le poète  ; Pour les combattre un jour son âme a médité Les
it dès lors rien ne l’arrête : Il enchaîne l’orgueil dans son cœur de poète , Humblement de 6on père il accepte l’emploi, Et M
ux zèle, Et, par un noble élan qu’on tente d’étouffer, Le roi cède au poète et le fait triompher ! Il triomphe !… à sa gloi
er leur rage hostile, Esclaves révoltés, l’insultent à la ville ; Les poètes sifflés et les mauvais acteurs, Unis aux courtisa
le couvrant toujours de son pouvoir suprême, Louis est le vengeur du poète qu’il aime. A la table royale il le convie un jou
t dévier le cours : Plus d’élans généreux, plus de nobles amours…… Le poète lui-même, aurais-tu pu le croire ; Aime l’or, ô M
té de ce piédestal, qui est couronné par la statue en bronze du grand poète assis, due au ciseau de M. Seurre. La hauteur du
lui coûta la vie.   7. « La postérité saura peut-être la fin de ce poète comédien qui en jouant son Malade Imaginaire ou s
actère du Misanthrope, mais une étude plus approfondie de notre grand poète dramatique a prouvé qu’il s’était peint lui-même
24 (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131
ertains fanatiques, à scruter des faits de vie intime où l’honneur du poète serait engagé. Je me permets de ne pas prendre ce
la plus parfaite. Celui-là accordera la palme à Molière, qui, dans un poète , cherche surtout le côté éternel, la peinture de
s’en corrige. Après tout, placer Molière au-dessus des plus illustres poètes ses contemporains, c’est être de l’avis de Boilea
ure française. Qu’il faille mettre l’intelligence des œuvres du grand poète comique, les questions que soulèvent certaines de
u’il est juste de concéder. Reconnaissons toutefois que l’histoire du poète est intimement liée à celle de ses ouvrages et qu
le qui existait alors entre Molière et sa femme et les discussions du poète avec son ami Chapelle, qui s’appliquait à envenim
minent, lesquelles ne tendent à rien de moins qu’à voir en Molière un poète extrêmement négligé, qui cheville horriblement, d
V, sc. I.) Vauvenargues est plus rigoureux encore : « Il y a peu de poètes , dit-il, moins corrects et moins purs que lui. »
imène n’est Armande Béjart. Et cependant se peut-il que le malheureux poète n’ait pas fait un retour sur sa propre situation
st le premier à rougir ? Ici donc encore la connaissance de la vie du poète est d’un grand secours pour l’intelligence de son
etenant des découvertes les plus récentes relatives à la vie du grand poète comique, en leur soumettant les observations qu’e
te jeune femme. L’un touche à la délicatesse, l’autre à la dignité du poète , et tous les deux à son honneur. Il n’est pas dou
. » Pour dissiper l’ombre importune qui plane sur l’honneur du grand poète et sur la délicatesse de ses sentiments, M. Vitu
seul moyen, c’est de renoncer aussi bien à l’hypothèse des amours du poète avec Madeleine qu’à celle de la maternité de Made
adeleine envers Armande. » Que ce moyen dégage en effet l’honneur du poète , d’accord ; mais qu’il ne coûte rien à la vraisem
ière et à sa femme, et quand elle se remarie, le 5 septembre 1672, le poète assiste à son contrat : Armande, sur le point d’a
se-t-on, aurait fait éclater la pureté immaculée de la veuve du grand poète . Or, c’est justement le contraire qui est la véri
ncore ; Le roi même aurait peine à le rassasier. Plus loin, le même poète nous montre tous ceux qui touchaient h Lulli, son
ardeau de la reconnaissance, avait remboursé les 11,000 livres que le poète lui avait prêtées trois ans auparavant, et ce fut
 : ce serait une interpolation. On sent que l’auteur a connu le grand poète , qu’il a pénétré dans son intimité, vu de près se
Le moliériste recherche toutes les demeures qu’a habitées notre grand poète comique ; l’archéologue les décrit et en analyse
s de la Tonnellerie, comme l’ont pensé certains anciens biographes du poète , mais aux petits piliers, devant le pilori. Cette
nvestigations ont tant contribué à éclairer l’histoire de notre grand poète comique. M. Vitu en a jugé autrement, et il a pre
vers lestement tournés, dont la donnée reposait sur cette légende du poète se dissimulant derrière Rohault pour secourir son
astique donnée à Molière. La question du lieu où fut inhumé le grand poète et de l’authenticité des reliques qu’on donne com
pour retrouver les restes de Molière ne cherchèrent point le corps du poète à l’endroit indiqué par l’écrivain même sur leque
6 juillet 1792, dans le but de retrouver les restes du premier de ces poètes . Voilà ce qu’ils appellent dans leur procès-verba
pulture de Molière, car, dans sa première édition des œuvres du grand poète comique, il s’était très nettement prononcé pour
iter doucement les textes. M. Moland incline à croire que la veuve du poète fut dans le secret du déplacement, et qu’ainsi s’
s avait révélée à Titon du Tillet, et qui assignait à la sépulture du poète comique une place différente de celle où ses rest
mettaient des tempéraments aux prohibitions absolues du rituel. Si le poète fût mort sur la paroisse de Saint-Germain-l’Auxer
âtre-Italien, à l’occasion du deuxième centenaire de la mort du grand poète  : il appartenait alors à Mme de Maindreville. On
t, Gabriel et Eugène Charavay. « J’ai comparé, ajoutait-il, le nom du poète écrit deux fois sur l’exemplaire d’ Andromède ave
, on remarque ce petit trait incliné, placé entre deux points, que le poète comique a tracé à la fin de toutes ses signatures
olière, et à qui l’on doit un si joli livre sur la vie de notre grand poète comique, se ferait, je n’en doute pas, un plaisir
t point un portrait, pas plus celui du duc de Montausier que celui du poète lui-même. Ce n’est pas non plus un type, celui du
de François Loyseau, ce bon curé d’Auteuil qui conduisit la veuve du poète à Versailles, lorsqu’elle alla se jeter aux pieds
hypocrisie, le Tartuffe, semble, dit l’auteur, avoir été commandée au poète , ou pour le moins avoir été acceptée avec empress
d’un léger ridicule. Taschereau, le consciencieux biographe du grand poète , ne s’y est pas trompé. Après avoir exposé ce qu’
ajoute que cette manière d’envisager son sujet fournissait encore au poète « l’occasion de reprendre, avec les ménagements q
orneille ? En 1873, à propos du second centenaire de la mort du grand poète comique, M. Ballande organisa, au théâtre Italien
25 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215
re, ne lui ait pas fait insulter la majesté royale elle-même. Mais le poète n’aura pas osé en tant faire. En ce temps-là on c
comme un Espagnol, est tour à tour, et selon la position présente, un poète , un soldat, un philosophe, un paysan, un bretteur
peu semblable à ces innocents petits seigneurs qui posaient devant le poète pour amuser Louis XIV ! Cette fois, le vice l’emp
ère au milieu de cette odeur de musc et de soufre, et quand il dit au poète , de sa voix stridente ; — Me voilà, que me veux-t
la place de quelque méchant petit marquis de l’Œil-de-Bœuf, le grand poète ne dit pas au démon : — « Va-t’en ! je n’ai que f
it un être impossible, et plus il devenait digne de cette adoption du poète . Tartuffe ne pouvait pas avoir un plus digne auxi
s inventions accumulées, il fallait être bien fort. Mais cependant le poète se met à l’œuvre. Il lâche son démon dans le mond
dont le philosophe s’est occupé aussi bien que le romancier, dont le poète comique a fait sa pâture tout autant que l’orateu
ent l’âne de Sancho Pança, ce Pégase aux longues oreilles, que pas un poète n’a osé monter depuis Cervantès, et qui eût brisé
bondage de la poésie dramatique qui ne connaît plus d’obstacles ; les poètes se sont tendrement embrassés les uns les autres,
ce qu’il a vu chez les morts. Dans l’une et dans l’autre comédie, un poète immense vous montre la même figure blafarde qui p
dernier asile des vivants et des morts, jusqu’alors respecté par les poètes dramatiques ; voyez-les, ces chevaliers errants d
ttendre à quelqu’une de ces farces admirables par lesquelles le grand poète comique faisait soutenir ses chefs-d’œuvre, Le Ma
nc très facile d’expliquer comment ce Don Juan, qui a fait peur à son poète d’abord, au bourgeois de Paris ensuite, fut bient
abord, au bourgeois de Paris ensuite, fut bientôt abandonné et par le poète et par le bourgeois. D’ailleurs, Molière avait à
e, un dénouement terrible et solennel ! M. Dimanche lui-même, dont le poète a tiré le parti le plus plaisant du monde, est un
des morts et de ceux qui doivent mourir, est d’un effet terrible. Le poète a poussé si loin l’enquête de ces crimes, de ce v
an du vrai Molière. C’est une belle œuvre, et plus grande même que le poète ne l’avait rêvée, mais singulièrement triste, dés
vengeance ! Grande voix qui va tout briser ! Si pourtant Molière, le poète ami du peuple, n’eût pas tenu si fort à nous mont
on comptoir, cet usurier sur son coffre ils invoquent… l’Argent ! Nos poètes , nos capitaines, nos magistrats, nos pontifes… ad
aut bien s’en contenter ; seulement, à l’acte suivant, on voit que le poète comique a repris le dessus et qu’il accable, de s
l nous soit permis d’entourer, de nos hommages sans réserve, ce grand poète Aristophane, ce libre penseur, ce merveilleux con
la pauvreté de ce monde, laissez le monde à Plutus… soudain, plus de poètes , plus d’artisans, plus d’artistes ! Faites des ho
dit, vous l’avez nommé, l’enchanteur de Versailles naissant, le vrai poète de ces poésies, le collaborateur de ces grands po
aissant, le vrai poète de ces poésies, le collaborateur de ces grands poètes , l’homme le plus populaire et le plus aimé de cet
ans partage ; il a tenu à ses gages, assez minces, un des plus grands poètes de la France, nommé Quinault, et peu s’en est fal
ault, et peu s’en est fallu qu’il ne fît, de La Fontaine lui-même, un poète à sa suite ! Heureusement que le bonhomme se révo
ée et délicate, à la fine et honnête galanterie », parce que, sans le poète et sans le musicien, il n’y avait pas vraiment de
blier personne, il faut placer le vrai héraut de ces amours, le jeune poète Quinault, le poète de Renaud et d’Armide. Celui-c
faut placer le vrai héraut de ces amours, le jeune poète Quinault, le poète de Renaud et d’Armide. Celui-ci, à l’heure où son
nt dans les allées des grands jardins, ces chansons que dictaient aux poètes les jeunes cœurs amoureux, survivaient aux heures
roi ne se fâchera pas pour si peu ! Les voilà donc lancés, le roi, le poète , le musicien ; les chanteurs et les danseurs ordi
peu de place dans la gloire et la popularité de Molière ; écoutez le poète , il vous dira lui-même « que ces sortes d’ouvrage
l arriva, chose étrange et chose incroyable, et toute à la louange du poète moderne, que cet habile et intelligent auditoire
; une seringue ne leur faisait guère plus de peur qu’une épée, et les poètes les servaient à leur goût. Notre goût est ailleur
er. Au reste, ce chapitre sur la tragédie historique de M. Bulwer, le poète anglais me l’a fait cruellement expier ; ce fut e
onté d’un seul, pour le plaisir de tous. Elle était l’inspiration des poètes , elle était la muse, elle était le sourire, elle
ône adultère, semble gouverner à la royale, et ses fidèles sujets les poètes , les musiciens, les artistes, composent pour la j
entrepris par l’auteur. Avouez que vous avez rencontré, rarement, un poète de cette force ! Ah ! l’aimable idiot ! quelle la
, et quel style ! et quelles idées ! — Nous possédons à Charenton des poètes de cette force ; ils écriraient et ils penseraien
it ! au lit ! » N’est-ce pas, je vous prie, une chose étrange, qu’un poète anglais se permette de faire agir et parler, comm
peine pour vous bâtir Versailles. »Il lui reproche ses peintres, ses poètes , ses prêtres, ses architectes ; il finit par lui
er une pyramide qui contenait l’injure avec la réparation. » Voilà un poète anglais bien venu à faire dire à Louis XIV : On n
lle qui désormais ne nous quittera plus, en dépit même des efforts du poète pour arriver à la gaieté. Nous errons toujours da
a gloire de Molière ! On a pas goûté ce prologue en mal d’enfant ! Le poète était trop jeune pour la circonstance ! C’est un
26 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Conclusion » pp. 355-370
nt à ses yeux que Cyrano de Bergerac, Pradon ou Boursault : « Plus un poète est parfait, dit-elle, plus il est national ; plu
t dessiner les caractères », quand il trouve ridicule cette ode où le poète suppose une course entre la Muse allemande et la
ez-vous qu’elles me servent ? À quoi voulez-vous qu’elles servent aux poètes , qui, pour la plupart, écrivent par inspiration,
ux d’être maçons. Les grands esthéticiens sont donc, comme les grands poètes , d’admirables créateurs inutiles. Ils créent des
rables créateurs inutiles. Ils créent des idées grandioses, comme les poètes de grandioses images, et il est rare que la facul
e même homme, rare surtout qu’elles fonctionnent ensemble. Goethe, le poète de la réflexion, Goethe, le moins fou des hommes,
s hommes, et que dans Molière, dans Shakespeare, dans tous les grands poètes il y a, sous les différences de temps et de lieux
27 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92
t les reliques des poésies de mes plus jeunes ans ! » disait un vieux poète au frontispice de son livre1. Quoi, ce peu là, c’
autres seuls vous haïssent ; les impuissants, les vaniteux, les faux poètes , les faux historiens, les faux railleurs, les fau
bon et fidèle conseil ; le conseil même que la muse badine donnait au poète Horace à l’heure où il voulait tenter les hasards
’hommes qui ne sont bons que pour le plaisir. » Il voulait parler des poètes et des artistes en tout genre ; il aurait eu hont
eigneur, ces hommes dont vous parlez si légèrement, ces peintres, ces poètes , ces musiciens, ces architectes, ces philosophes,
u sens de ces hommes sérieux, les critiques de profession blessent le poète , ils impatientent le lecteur ; leur goût consiste
e la France éternelle : la gloire, la liberté et l’amour ! Ainsi, les poètes manqués, les dramaturges impuissants, les spécula
es misères si, par bonheur, elle a mis au jour une œuvre inconnue, un poète nouveau. Ce sont là ses grandes fêtes. La fête es
onnaissance et les respects de ce petit nombre d’honnêtes gens que le poète appelle un public. Voilà toute l’ambition du véri
évolution littéraire, dans un pays comme la France, plus fidèle à ses poètes qu’à ses rois. En vingt ans la France accomplira
ans cette bouche éloquente. « Il faut avouer que Molière est un grand poète comique. Je ne crains pas de dire qu’il a enfoncé
e le trouve grand ! » Cette indulgence de Fénelon pour le plus grand poète et le poète le plus vivant de la cour de Louis XI
grand ! » Cette indulgence de Fénelon pour le plus grand poète et le poète le plus vivant de la cour de Louis XIV n’était pa
utes parts à la représentation d’une pareille comédie, les calculs du poète étaient sûrs. Molière avait bien compris que le m
re commune ! c’est le docteur en théologie, Pascal, qui agit comme un poète comique ; il rit, il plaisante, il prolonge sans
fin et sans cesse ce formidable badinage, pendant que le comédien, le poète comique, remplit le rôle du docteur de Sorbonne,
ue les trois premiers actes, et l’on se demandait : Comment ferait le poète pour tirer une comédie plaisante de cet affreux d
même ce grand malheur qui l’accablait. Ne croyez pas cependant que le poète ait tenu le propos indécent qu’on lui prête. — « 
vait véritablement que le roi en personne qui pût tirer d’affaire son poète  ; mais le roi était dans son camp, tout occupé de
lière travaille encore, il faut que S. M. accorde sa protection à son poète , sinon il ne faut plus que Molière songe à faire
t l’hypocrite, le duel charmant et terrible à la fois, dans lequel le poète a prodigué les plus engageantes délicatesses de l
ccents de ses chanteurs et de ses chanteuses aux vers et aux rimes du poète  », qu’à l’aide de ses airs « se sont insinuées da
n, et comme chose légitime, l’antipathie entre les philosophes et les poètes il appelle saint Thomas un homme peu habile d’avo
sarcasmes du bourgeois ce qu’il appelait Le Roman comique ; un grand poète , en revanche, a écrit, de nos jours, ce poème de
elle frappante ressemblance entre Molière et Shakespeare ! Tous deux, poètes dramatiques au même degré, brisent leur chaîne et
rces inouïes dans sa propre comédie ; il est comédien avant d’être un poète comique. Ainsi ont fait les fondateurs de la comé
ent ans au moins. Aussitôt le chariot de Molière change de route ; le poète arrive à Paris, encore tout barbouillé de la lie
habiles gens qui savent en jouir, au hasard ; il s’était abandonné en poète , à ce ravissant métier de l’acteur comique, quand
eusement servi la comédie naissante de Molière. Une fois directeur et poète , le comédien n’eut plus que la seconde place, le
a gardé son secret et nul encore ne l’a deviné. — C’est ainsi que le poète comique est créateur ! Vraiment ceci est à remarq
Vraiment ceci est à remarquer. Ce fut une grande originalité à notre poète , de mettre des Français sur la scène. Quand vint
ns quel royaume de la terre, prince absolu ou roi constitutionnel, un poète comique oserait mettre au jour, une chose à ce po
llière, de Fontanges et de Montespan, ni les vers et les louanges des poètes , ni l’éclat adorable des beaux-arts ; je dirais,
t pas fait pour lui. Il devait accomplir, jusqu’à la fin, sa tâche de poète , de comédien, de directeur de théâtre, trois tâch
es il ne faut rien moins que sept hommes aujourd’hui, à savoir : deux poètes comiques au moins pour faire une comédie ; trois
our ton demi petit écu tu vas voir expirer, devant toi, le plus grand poète du monde ! Jamais les empereurs romains, dans tou
iait guère ; il était un contemplateur comme le sera toujours le vrai poète comique. Or, voici ce qu’il faut dire et ce qui d
te profitable étude aura ceci d’utile et de bienséant que, faute d’un poète moderne à censurer, la critique aura toujours sou
rne à censurer, la critique aura toujours sous la main, quelque grand poète à admirer. Je suppose que, pendant quinze jours,
e ! On sait que Virgile a voulu brûler l’Énéide, et qu’à l’exemple du poète latin Voltaire a jeté au feu La Henriade : « À te
il s’agit de l’étude et de la contemplation d’une œuvre-maîtresse des poètes passés, et des œuvres à venir ! S’il en était ain
à ravir. Elle est empreinte de la première et éclatante jeunesse d’un poète dont la jeunesse est déjà un poème ! Quand Molièr
on d’un amour vif et bien senti, cette gaieté surabondante d’un jeune poète , sûr de plaire, et qui pourtant avait tout à crée
ait être un hardi courage pour oser rire devant Tartuffe, et un grand poète pour faire rire de Tartuffe ! J.-J. Rousseau, tou
’esprit, à la grâce, à l’innocente épigramme, à la douce raillerie du poète comique ? et parce que Jean-Jacques Rousseau étai
tranquille et si calme, qui a réduit en système le nil admirari du poète , cet homme qui s’intrigue et se ménage, comme dit
té sévère. Sans doute, ce n’est point le style de Molière ; mais quel poète comique a écrit comme Molière ? Ce n’est pas non
re à un homme : — Vous êtes un mauvais comédien, vous êtes un mauvais poète , si à toute force il n’y a pas, à côté de cette c
ui, cet homme honnête et sérieux, qui a pour ennemis tous les mauvais poètes , pour rivaux tous les fats de la cour ; Alceste r
d’après hué à outrance, dans ce même parterre et par l’ordre même du poète qui fait rougir son public de son admiration faci
rsonnages de la comédie s’y montrent enfin dans toute leur vérité. Le poète , il est vrai, les maltraite à outrance, mais touj
fois claire et savante, et dont la recherche est de bon goût. Que de poètes , que d’écrivains en prose fleurie, ont peine à fr
t plus françaises, ont disparu de nos théâtres, lorsque Le Méchant du poète Gresset n’est plus qu’un chef-d’œuvre à mettre en
28 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354
res d’Uranie, dans ce grand banquet littéraire où Molière et tous les poètes convient l’humanité. Le Chevalier nous a juré qu’
sse vraiment, ce sont les idées générales. Voyons. Aristophane est un poète doué d’imagination ; il a de la verve et même de
er des fleurs de la rhétorique et de l’esprit un discours vide sur un poète qu’on n’a pas lu, et de faire respirer ce bouquet
à compter et à mesurer des grains de poussière sur l’aile des grands poètes , les petits maîtres de l’école du goût ressemblen
naturel ou simplement systématique pour la littérature sage, pour les poètes honnêtes, pour Walter Scott, pour Pope, pour Boil
pas les meilleurs. Je n’ai garde de confondre le beau naturel, que ce poète rencontre quelquefois, avec le familier, le bas,
ne le prouve, et j’accuserais plutôt non Homère, mais le temps où ce poète a vécu, d’avoir été grossier et barbare. Il faut
2 Avec quel art n’a-t-il pas ennobli le mot chien 333 ! Deux ou trois poètes en France traduiraient bien Homère ; mais on ne l
 II eut en horreur l’homme et son poème. Les Grecs recommandaient aux poètes de sacrifier aux grâces, Milton a sacrifié au dia
l’art tragique que la cour de Louis XIV351 » ; sur Aristophane, « ce poète comique qui n’est ni comique, ni poète352 » ; sur
e, Lucain et Ovide même, dont on se passe volontier s357. » Parmi les poètes français, il admire froidement Corneille, Molière
e par piété, et Voltaire écrivait Œdipe pour confondre Athènes et son poète , par l’éclatante supériorité de l’atticisme de Pa
dix-huitième siècle. Parce qu’elle est ivre, elle croit que tous les poètes le sont, l’ont été et doivent l’être. S’il en est
ir (à quoi songeais-je ce soir-là ?) que Racine est le plus grand des poètes qu’on ne lit pas, et je me mis à blâmer en partic
n’ai pas de parti pris contre les tragédies en prose. Je crois qu’un poète dramatique peut se proposer de donner à ses perso
ier écrivant dans son Étude : Les caractères spéciaux de chaque grand poète et de chaque grand théâtre sont la seule chose in
à l’insultante joie des vainqueurs. Plaute oubliait alors qu’il était poète comique. Il devenait un Ennius, un Homère, et des
s intelligent même, plus impartial et plus cosmopolite que les grands poètes nationaux qui charment ce petit public. L’artiste
Il doit voyager et faire son tour du monde, non pas en rêve, comme un poète , ni même dans sa bibliothèque, comme un savant, m
ni la noblesse oratoire, ni l’imagination folle. Il ne demande pas au poète passionné de calmer sa fièvre, et de se mettre à
ièvre, et de se mettre à la diète de la raison ; il ne demande pas au poète sage et tempéré de briser les belles lignes de so
s les ondes dorées des plumes du paon ; celui-là pourra briller comme poète , mais jamais il ne sera naturaliste393. » Le crit
de toutes les choses rêvées par cette époque ardente, et mystique de poètes théologiens ; s’il est aisé de suivre dans le thé
es diables, les sorciers, les vampires, et surtout ces pauvres petits poètes souffrants et pâles, cette poésie de lazaret, san
ue Socrate nommait son ami, qu’Aristote appelait le plus tragique des poètes , que Ménandre admirait, que Sophocle et la ville
en continuant mon étude sur Molière, que les admirateurs de ce grand poète se soucieraient bien peu de la lire, si c’était u
une troisième qui les efface toutes deux. On croirait vraiment que le poète échappe à la loi de l’association des idées ; à c
inventions singulières, de richesses inutiles ? D’où vient ce luxe du poète anglais, et cette économie de Molière ? de la dif
insecte. Chose curieuse ! Louis XIV faisait perdre l’équilibre à son poète au moment même où il le faisait perdre à l’Europe
e. 383. Cours de littérature dramatique. Onzième leçon. 384. « Le poète , dit Hegel, doit avoir égard à la culture intelle
l’art, mais surtout cet aimable naturel, cette haute valeur morale du poète … Ce que Schlegel dit de Molière m’a profondément
29 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIX » pp. 207-214
rté l’art de louer au plus haut degré. Cette réunion de quatre grands poètes , leur concert pour favoriser les mœurs de la cour
u de mon temps, je l’aurais fait prince. Napoléon faisait la cour aux poètes de son temps, en déclarant qu’il l’eût faite à Co
nd il l’a fallu pour le servir utilement et honorablement. Nos quatre poètes ont voulu plaire au roi galant et magnifique ; ce
nt, mais vaillant et glorieux, est le faible le plus pardonnable à un poète courtisan. C’est céder eu même temps à trois sédu
Enfin, c’est se laisser aller à l’imagination, faculté dominante des poètes , qui n’accorde pas toujours à la réflexion la lib
30 (1686) MDXX. M. de Molière (Jugements des savants) « M. DXX. M. DE MOLIÈRE » pp. 110-125
(Jean Baptiste Pocquelin) Parisien, mort en comédien, vers l’an 1673. Poète français. M. de Molière est un des plus dangere
eurs de l’Évangile, j’abandonne le comédien pour ne parler ici que du poète comique, et pour rapporter de la manière la plus
que les autres se sont souvent bornés à celle du peuple. Les anciens poètes , dit le P. Rapin1 n’ont que des valets pour les p
nts naturels, Ornement du Théâtre, incomparable Acteur, Charmant poète , illustre Auteur, Il ajoute pour nous précauti
été cultivées et polies par le travail et l’industrie particuliere du poète . M. Despréaux persuadé de cette espèce de mérite
sent que dans toutes ses pièces le comédien avait plus de part que le poète , et que leur principale beauté consistait dans l’
31 (1853) Des influences royales en littérature (Revue des deux mondes) pp. 1229-1246
ette grande journée du guichet, à ce coup d’état de la grâce , que le poète a dû les plus belles scènes de Polyeucte ; qu’en
ous le règne du plus grand de ses rois, a fleuri le plus grand de ses poètes . » Eh ! mon Dieu, oui, la France s’en souviendra,
t au Tartufe, tout cela est vrai. Que de plus le roi ait accordé à ce poète , qui était en même temps son domestique, la prote
les rares esprits de son temps qui paraissent avoir apprécié le grand poète à sa juste valeur, parle pourtant de ses chefs-d’
on qu’il faille méconnaître l’ascendant que Louis XIV exerçait sur le poète , puisque Racine ne put se consoler d’avoir perdu,
s des défiances d’Horace à l’égard d’Auguste, et de l’indépendance du poète romain, si facile à effaroucher. Ainsi, pour nous
vec quelque vraisemblance, lui en faire honneur. Ce sont, dit-on, les poètes qui ont le plus besoin d’un puissant patronage, c
: au-dessous de Corneille, vous trouvez, parmi ses contemporains, des poètes qui ont souvent un goût équivoque, mais où l’on s
vé pour bien des gens que le régime qu’il faut regretter quand on est poète , imiter quand on est prince, c’est celui des roya
n s’y est fait la plus belle part, 3,000 livres, comme au plus grand poète français qui ait jamais été (ainsi s’exprime ce
telligentes qu’on les suppose, ont leurs inconvéniens ; la dignité du poète en souffre toujours, sans parler des mauvais vers
emandait à Boileau quel était le plus grand écrivain de son temps, le poète le surprit en lui nommant l’auteur du Misanthrope
32 (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112
au sourire céleste, Salut, type touchant et d’Arnolphe et d’Alceste, Poète au cœur aimant, philosophe profond ! Toi qui peig
e marbre éblouissent mes yeux: Jusqu’à terre humblement, incline-toi, poète  ! Heureux qui pourrait dire, en relevant la tête 
ofond, réfléchit magnifiquement la nature. Le génie observateur de ce poète a saisi de toutes parts, et à bon droit, les trai
de troupe de Monsieur : voilà donc Molière au comble de ses vœux. Le poète , jusqu’ici, n’était pas sorti de l’imitation. Pla
vidu ridicule sans le savoir, et travaillant à sa perte, sera pour le poète une grande source de comique à l’avenir. Isabelle
les vieillards de Térence ; mais nous devons ajouter que le Micion du poète latin, qui a servi de modèle à l’Ariste du poète
ter que le Micion du poète latin, qui a servi de modèle à l’Ariste du poète français, pousse un peu trop loin la tolérance; i
ertissement est curieux encore en ce qu’il annonce l’intention que le poète avait de faire imprimer des remarques sur ses piè
is il n’y a pas un écureuil dans les branches, et les nymphes, que le poète assure avoir vues pleurantes, et qui redemandaien
nt il est question, Molière s’est inspiré des peines racontées par le poète latin Horace, en se voyant arrêté et suivi par un
déjà vu un certain Antoine Baudeau faire le métier d’insulteur. Deux poètes , confrères de Molière, Boursault et Monfleury fil
alors, mais à la place d’une accolade, il serre violemment la tête du poète entre ses deux mains, et ce furieux la frotte con
 Le beau sujet à divertir la cour que M. Boursault ! s’écrie le grand poète irrité. Je voudrais bien savoir de quelle façon o
ait-il cette terminaison fâcheuse ! Voilà la justice distributive des poètes satiriques ! ! Un autre auteur s’était aventuré à
’épargna guère celui de Monsieur. Molière eut le tort, comme tous les poètes d’alors, de flatter ce penchant de Louis XIV pour
que depuis Molière il a inspiré les romanciers, les musiciens et les poètes : Richardson en a fait Lovelace ; Mozart l’a embel
intermédiaire, bien délicate à saisir, celle qui avait déjà fourni au poète le marquis ridicule de l’Ecole des Femmes. Molièr
de son silence sur les affaires de l’état. Que pouvait donc faire le poète , ayant ainsi les mains liées ? ce qu’il a fait :
quand j’ai dit que, pour ce qui touche l’amour Molière me semblait le poète dont l’analyse est descendue le plus profondément
V et le gouvernement démocratique d’Athènes, et qui demandent à notre poète les qualités d’Aristophane. Nous approuvons d’ail
le héroïque, mais la muse de la comédie, plus rebelle que l’épouse du poète , ne se laissa pas surprendre : elle resta fidèle
Tartufoli, signor Nunzio, tartufoli. Il n’en fallut pas davantage au poète comique ! Cette figure morose, si subitement déri
d’amour. Elmire est la plus honnête femme qui ait été imaginée par un poète . Mariée à un imbécile, elle est néanmoins fidèle
a cour galante, obligé de tolérer ce qu’il ne peut empêcher. Tous les poètes comiques depuis Aristophane jusqu’à Molière, tous
tiriques, depuis Lucien jusqu’à Boileau, ont médit des femmes; et les poètes tragiques eux-mêmes qui leur sont plus favorables
’Avare fut également emprunté à Plaute ; Molière mit non-seulement le poète latin à contribution, mais encore plusieurs autre
evée et le quiproquo de l’avare et de l’amant appartiennent encore au poète latin. Molière s’est servi aussi de beaucoup de c
iger à la fin et de faillir à l’unité de caractère ; on dirait que le poète , pour faire un compliment à son public, a dénatur
re adressée au célébré peintre Mignard, qui avait fait le portrait du poète  ; ils se donnèrent mutuellement l’immortalité; te
de cette pièce. Louis XIV, qui ne dédaignait pas de faire asseoir le poète à sa table, afin d’apprendre à vivre à ses offici
n Brécourt, dans une pièce intitulée l’Ombre de Molière, ou il met le poète comique aux prises avec tous les personnages dont
i prouve la supériorité de Molière sur ses devanciers : « Les anciens poètes comiques n’ont que des valets pour plaisants de l
ie, et les esprits ordinaires s’étonnent de cette disposition chez un poète comique. Lorsqu’on recueille en soi l’humanité, a
bibliothèques. Le premier personnage qui tombe sous notre main est un poète envieux du succès des autres, comme il y en a eu
its de Lycidas dans sa délicieuse critique de l’Ecole des femmes. Le poète de Dancourt ne veut pas qu’on le siffle. Il desti
il se nomme M. de la Protasse ; son costume délabré rappelle celui du poète des satires de Régner. La plupart des auteurs qui
, vous avez un bas troué, voulez-vous que je vous le raccommode ? Nos poètes , mieux rétribués de leurs œuvres, se font remarqu
aires équivoques. La scène s’engage entre la servante Gabrillon et le poète sifflé ; elle est écrite de ce style vif et franc
uis faire pour moi que je ne fasse en même temps pour tous les autres poètes mes confrères , j’ai trouvé qu’il était à propos
33
ois à la Comédie-Française le mercredi 27 février 16922. M. Licandre, poète et bel esprit qui « parle en chantant, tant les v
ONTE. Voulez-vous que je vous dise sincèrement ce que j’en pense ? LE POÈTE . Oui, Monsieur, et sans me flatter. ORONTE. Elle
r. ORONTE. Elle n’est point de mon goût. ………………………………………………………………… LE POÈTE . Qu’y manque-t-il donc ? ORONTE. Des caractères,
s caractères, Monsieur, des caractères nouveaux, et des portraits. LE POÈTE . Ah ! ah ! Nous y voilà ! des caractères, des por
des portraits ; votre discours me fait soupçonner… ORONTE. Quoi ? LE POÈTE . Que vous êtes un peu MOLIERISTE. ORONTE. Je ne m
n ne peut réussir sur le Théâtre, qu’en suivant Molière pas à pas. LE POÈTE . Cependant, Monsieur, quand j’ai commencé à excel
xceller, je n’avais jamais lu Molière. ORONTE. Tant pis pour vous. LE POÈTE . Oh ! tant pis pour moi de ce qu’il y a eu un Mol
u’après moi. ORONTE. Vous avez tort de n’être pas venu le premier. LE POÈTE . Assurément, je me serais emparé aussi bien que l
les caractères et les plaisanteries sont aussi usées que le goût. LE POÈTE . Molière a bien gâté le Théâtre. Si l’on donne da
ment prévenu pour lui. ………………………………………………………………… Et, plus loin : LE POÈTE . Trouvez-moi donc à la Cour, ou à la Ville, des r
’habits. Encore un coup, Monsieur, il y a plus de fous que jamais. LE POÈTE . D’accord ; mais tout le monde est fou sur le mêm
ractères, tout insipides qu’ils vous paraissent, et l’on pourrait… LE POÈTE . Du temps de Molière une Précieuse était divertis
e semble naturel, on trouvera peut-être lieu d’y croire, en lisant Le Poète basque de Raymond Poisson. Ce poète basque, autre
tre lieu d’y croire, en lisant Le Poète basque de Raymond Poisson. Ce poète basque, autrement dit Le Bachelier André, Domini
nerie ? Je pose la question, rien de plus. Sans donner la citation du Poète basque comme une pièce probante, ajoutée au dossi
ière, puis est venu à Toulouse, où le jeune Poquelin a connu le vieux poète Goudouly ? Pour nous, la question n’est pas doute
fantaisie, d’un hasard, mais que le vert était la couleur préférée du poète .   À la ville, Molière était ordinairement vêtu d
idieux de prolonger à l’infini, que cette couleur était habituelle au poète . Ce n’est donc pas par hasard qu’Alceste portait
ments que nous avons pu recueillir sur la maison natale du plus grand poète comique qu’on vit jamais. Tels furent les premier
ciser laquelle de ces deux maisons eut l’insigne honneur d’abriter le poète  ? C’est ce qu’il est impossible de dire, jusqu’à
mais été belles, même dans leur nouveauté. Mais n’oublions pas que le Poète était alors aux prises avec les plus dures nécess
ue Molière se range, pour nous autres allemands, à peu près parmi nos poètes nationaux. Plus d’un théâtre allemand pourrait ré
petit volume sous le titre de Molière, supplément à la biographie du poète , tiré de ses œuvres. Ce livre porte au frontispic
r répandre le Moliérisme. Nous possédons toute une littérature sur ce poète immortel, et — vous en avez déjà parlé — l’Allema
aphie. M. Schweitzer ne laisse échapper aucun détail de la vie de son poète favori ; il a étudié les œuvres concernant Molièr
nçais que j’en remontrerais sur ce que M. Schweitzer raconte de votre poète . Je ne mentionne que l’assertion selon laquelle l
hollandaise de l’Amphitryon, fut, dit-on, le premier drogman entre le poète français et les étrangers. Vivant à Francfort, je
Là figureront tous les malfaiteurs qui ont blessé l’honneur de notre poète , cette vie de sa vie. Là Veuillot se trouvera ave
ous n’ont jamais attaqué l’absent, le désarmé. » Nos penseurs et nos poètes les plus éminents se sont occupés de Molière. Lis
tait La Grange à Molière — et vous y apprendrez comment le plus grand poète de l’Allemagne se déclarait à Eckermann en 1827 :
, mais surtout l’individualité aimable et l’âme hautement cultivée du poète . Il possède une grâce, un tact des convenances, d
s remarquables de son siècle. Je ne connais que quelques fragments du poète Ménandre, mais ils me montrent leur auteur tellem
vres qui ont été publiés en Allemagne sur Molière. Les traducteurs du poète sont innombrables. Parmi eux, le comte Wolf de Ba
udissin, mort il y a quelques années, et Henri de Kleist (1776-1811), poète romantique qui termina sa courte vie par un terri
ès aujourd’hui que le vindicatif auteur d’Élomire hypocondre était un poète ( genus irritabile vatum ) et en même temps un mé
s « s’il eût observé cet avis d’un meilleur médecin quoique moins bon poète que lui ». Ce passage fort intéressant n’a pas en
il eût observé cet avis d’un meilleur médecin, quoique bien moins bon poète que lui,                  Et l’on en peut guérir,
34 (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366
monarque le plus absolu fut longtemps indécis entre les plaintes d’un poète et les alarmes de la religion, entre les penchant
ssein qu’involontairement. Du reste, les intentions les plus fines du poète et les beautés les plus délicates de son ouvrage
que de simples représailles, et l’on concevrait sans peine comment un poète , qui avait annoncé et effectué le projet de démas
n, si le jésuite n’a pas été animé d’un secret ressentiment contre le poète qui avait jeté l’odieux et le ridicule sur certai
stianisme. Il m’était facile, en cédant à ma partialité pour le grand poète à qui j’ai voué une espèce de culte, de prodiguer
re aussi, parce que son vice est la dissimulation même. Mais l’art du poète qui traduit un fourbe sur la scène, consiste à lu
elui de dévot ; et cette excuse du personnage deviendra l’apologie du poète . Oui, Tartuffe est un homme ; et c’est pour cela
cours, étaient repoussés par la vraisemblance morale’, et le génie du poète a su s’en passer. Hors de la scène, sur la scène,
d’un même ressort serait partout ailleurs une faute qui accuserait le poète de stérilité. Ici, c’est un trait de vérité local
age principal, d’Amphitryon. Molière est, sans contredit, de tous nos poètes comiques celui qui a le plus souvent et le plus g
prises ; Toutes ses pièces sont d’agréables sottises ; Il est mauvais poète , et bon comédien ; Il fait rire, et, de vrai, c’e
ryon de Molière ; mais je crois que ce que j’ai dit sur la comédie du poète latin, peut suffire à ceux qui voudront bien juge
poète latin, peut suffire à ceux qui voudront bien juger de celle du poète français. » Je ne doute pas que cette phrase n’ai
35 (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834
en remontant aux sources, on s’aperçoit vile que les contemporains du poète peuvent amplement satisfaire notre curiosité. Ami
eurs de son théâtre et aux témoins de sa vie privée. D’autre part, le poète a si souvent parlé de lui-même, directement ou pa
ù se trouvaient, avec lui, Boileau, Racine et La Fontaine. Les quatre poètes avaient de bonne heure cédé au penchant qui, de t
i. Boileau, surtout, trouva le moyen de rester également uni aux deux poètes , séparés par les deux plus fortes causes de resse
dit des injures aux dieux. » De là une vire irritation chez le vieux poète , d’autant plus sensible aux allusions de ce genre
u’à dire qu’il « vécut avec lui comme Lélius avec Térence. »Enfin, le poète trouvait près du grand Condé protection, défense
, d’intelligence rudimentaire. Au demeurant, Grimarest nous montre le poète fort impatient, fort exigeant, et cela avec une p
, inspirées de lai seul. Et toujours, à la sincérité, à l’effusion du poète , on devine qu’il n’y a point là développement heu
perdu un fils de trente-cinq ans, homme d’une grande distinction. Le poète adressait donc au père un sonnet, accompagné d’un
urrait bien y avoir ici une allusion aux inquiétudes éprouvées par le poète pour un fils, son premier-né, qu’il perdit quelqu
quatrains du sonnet reparaissent dans la plainte de Psyché. Ainsi, le poète aurait bien vite éprouvé lui-même la douleur qu’i
eux sont tristes, et l’on sait avec quelle sincérité douloureuse leur poète favori, Lucrèce, exprime l’amertume qui se dégage
érante et sans arrière-pensée dans l’Étourdi et le Dépit amoureux, le poète s’achemine peu à peu vers la gaîté réfléchie et r
e. Dans la première, sans aucune nécessité d’intrigue ni d’action, le poète fait de Sganarelle un médecin pour rire, à seule
6 et, six mois après, le 21 février 1667, Robinet nous apprend que le poète avait failli mourir. Au mois d’avril 1667, il est
première représentation est du 6 août 1666. Cette fois, le naturel du poète comique reprend le dessus sur la rancune de l’hom
nant de larges coupures. Une dernière fois, la passion a mal servi le poète  ; pour un moment, elle est parvenue à le rendre d
les médecins d’alors dussent nécessairement attirer l’attention d’un poète comique, c’est ce qu’a pleinement établi Maurice
t acharnement ne peut s’expliquer que par des raisons personnelles au poète . Souvent malade, il demande la guérison aux médec
us honorés de ses contemporains. Louis Racine prétend que les amis du poète lui conseillaient avec instances de prendre ce pa
e, mais n’y manque-t-il pas une élévation qui n’est pas interdite aux poètes comiques, puisqu’elle se trouve chez d’autres que
36 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre II. — De la poésie comique. Pensées d’un humoriste ou Mosaïque extraite de la Poétique de Jean-Paul » pp. 97-110
au même homme de traiter la comédie et la tragédie , et que le vrai poète comique est en même temps poète tragique 133.
édie et la tragédie , et que le vrai poète comique est en même temps poète tragique 133. Chassé-croisé Le comique n’e
réalité a pour symbole une planche partagée en cases sur laquelle le poète peut jouer le vulgaire jeu de dames ou le royal j
dites régulières, je ne vois que l’abaissement, vers la cour172, d’un poète qui eut pu être grand et qui avait du génie, témo
fini173. Voilà justement ce qui fait que Molière est un assez méchant poète comique. 120. Une des gentillesses du genre hu
médie que celui qui se joue lui-même paraisse manquer de jugement… le poète doit exprimer son idéal en l’alliant à des grimac
37 (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723
actere dans les personnages Caractere dans les personnages, qu’un poëte dramatique introduit sur la scene, est l’inclinat
édies de caractere mixte ; & par celles-ci il entend celles où le poëte peut se servir d’un caractere principal, & lu
vent tous qu’à mettre plus en évidence le caractere du Misantrope. Le poëte peut encore joindre ensemble plusieurs caracteres
qualité essentielle au caractere, c’est qu’il se soûtienne ; & le poëte est d’autant plus obligé d’observer cette regle,
qu’on les nommoit en les voyant : telle fut la comédie moyenne, où le poëte n’ayant plus à craindre le reproche de la personn
est vrai que Platon conseilloit à Denis la lecture des comédies de ce poëte , pour connoître les mœurs de la république d’Athe
étoit peu. On ne peut, sans regretter sensiblement les ouvrages de ce poëte , lire l’éloge qu’en a fait Plutarque, d’accord av
fférent embarrasse & peut donner de l’humeur, quand elle dure. POÈTE Poete comique Poete comique, (Art dramat
s comiques, le goût du siecle de chaque peuple, & celui de chaque poëte . Le peuple d’Athènes étoit vain, leger, inconstan
agesse, l’esprit, l’honneur furent en proie. On vit, par le public un poëte avoué, S’enrichir aux dépens du mérite joué ; Et
ses pieces les plus mesurées, peut faire sentir jusqu’à quel point ce poëte portoit la licence de l’imagination, & le lib
énandre ressemble à une honnête femme. De 80 comédies que cet aimable poëte avoit faites, & dont 8 furent couronnées, il
libre & hardi ; sa latinité pure, aisée, coulante. Enfin c’est un poëte des plus rians & des plus agréables. Il mouru
es les hommes, est un talent voisin de celui de les rendre odieux. Ce poëte a imprimé tellement son caractere personnel à ses
amp; Scipion l’Africain d’avoir perfectionné ses pieces, parce que ce poëte vivoit en grande familiarité avec ces illustres r
orts, aussi vif dans l’expression, aussi moral qu’aucun des trois. Le poëte grec songeoit principalement à attaquer ; c’est u
i qu’il en soit, on convient généralement que Moliere est le meilleur poëte comique de toutes les nations du monde. Le lecteu
e perfectionnée à plusieurs égards. Enfin je goûte tant cet excellent poëte , que je ne puis m’empêcher d’ajouter encore un mo
38 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. » pp. 125-143
de tous les faiseurs de projets. Une Satyre d’Horace a fourni à notre Poëte comique la scene d’exposition de ses Fâcheux. Com
des deux imitateurs nous donnerons la pomme. Horace, Satyre IX. Le Poëte raconte qu’il a eu toutes les peines du monde à s
s autant que Varius ou Viscus. S’agit-il de faire des vers ? je défie Poëte d’en faire mieux que moi, & plus vîte. Je dan
ens de Justice enlevent l’importun & le conduisent en prison ; le Poëte en est si content qu’il jure d’avoir désormais la
Regnier & de Simonne Desportes, sœur de l’Abbé Desportes, fameux Poëte de ce temps-là. Regnier le pere, qui étoit un hom
&, comme ce jeu portoit le nom de Tripot-Regnier, on a dit que le Poëte satyrique étoit fils d’un Tripotier : cependant s
a remise du quart denier de sa charge. Ce fut encore la protection du Poëte Desportes qui lui valut cette faveur. Les Auteurs
39 (1843) Épître à Molière, qui a obtenu, au jugement de l’Académie française, une médaille d’or, dans le concours de la poésie de 1843 pp. 4-15
la nature humaine immortel interprète, Comédien, penseur, philosophe, poète , Qui, planant de si haut sur l’univers moral, Gai
e, De ses dignes élus sanctifiant les droits, Couronne les héros, les poètes , les rois. L’or semble une faveur lorsqu’un seul
rte, et la sagesse même Proclame par ta voix son oracle suprême : « Ô poètes  ! Dis-tu, sans crainte ni pitié Que le vice insol
ui, pleins de force et de santé, Menacent l’avenir de leur longévité. Poètes  ! Démasquez au nom de la morale Tant de sots parv
40 (1856) Les reprises au Théâtre-Français : l’Amphitryon, de Molière (Revue des deux mondes) pp. 456-
ment des dates se prête à cette conjecture. Cependant je crois que le poète n’avait pas songé à toutes les allusions que les
me en dessinant des personnages qui ne relèvent pas de la réalité. Le poète a beau quitter la terre pour le séjour des dieux,
ttant au répertoire cette comédie négligée depuis trop longtemps. Les poètes de notre temps qui se disent amans de la fantaisi
compose la vie de l’intelligence : c’est pour l’auditoire et pour le poète un immense avantage. Quant au style d’Amphitryon,
41 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177
sonnages, et les incidents s’y multiplient au gré de l’imagination du poète , parce qu’ici toute chose est bonne, propos hors
trigue, toute chose est bonne qui peut servir à ce premier dessein du poète moderne : faire vivre des êtres individuels et ré
sa manière, que certainement elle ne la contredit pas, et que si des poètes comiques l’ont contredite, ce sont de mauvais com
comiques l’ont contredite, ce sont de mauvais comiques et de mauvais poètes . Aussi, bien que la comédie soit le contraire de
e comique où d’abord nous sommes introduits par Aristophane. Ce grand poète occupe dans son art le même rang que Sophocle dan
té, la ville de la loi roide et des codes de morale stoïque. Tous ses poètes , non pas les satiriques de profession seulement,
ns leurs plus creuses déclamations. Horace seul s’est montré vraiment poète dans quelques-unes de ses satires, où il a eu le
, l’incarnation d’un petit nombre d’idées hautement générales, que le poète n’avait pas tirées de son propre fonds, dans une
, les princesses, les chefs d’armée ? de belles têtes vides, à qui le poète avare n’a mesuré que la dose d’intelligence stric
Athéniens. Une bonhomie fine, un abandon mesuré, dans les rapports du poète comique avec son public, ne sont pas choses mauva
ctères individuels, en France, des types généraux, est devenu pour le poète la grande chose, et si l’on a quelquefois exagéré
ntre la poésie, le théâtre de Molière est généralement moral. Mais ce poète avait donné le dangereux exemple de plaisanteries
s de rire et leurs battements de mains. XI Je ne sais si jamais poète a trouvé un plus beau sujet de drame ou d’épopée
er au moins par la vue de quelque chose de positif232 ». Comment être poète dans ces conditions ? Comment retrouver l’idéal p
ntes est éminemment comique, Don Quichotte est un homme supérieur. Un poète médiocre en aurait fait un sot. Cervantes a eu po
ffre pas la même latitude pour le développement de la personnalité du poète que la comédie, dans laquelle l’accidentel et l’a
r, pendant que Voltaire paraît pleurer, Shakespeare serait un mauvais poète . T. I, p. 221. 221. Nées de l’imitation des a
42 (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490
nce de Conti, le célèbre voyageur Bernier, l’épicurien Chapelle et le poète Hesnault. Quand il eut achevé ses humanités, il s
t auteur9, il accomplit un noviciat singulièrement propre à former un poète comique. Ce rude apprentissage ouvrit un vaste ch
guedoc, présidés par le prince de Conti, condisciple et protecteur du poète , qui faillit devenir son secrétaire après la pert
soit, il est du moins certain que plusieurs s’ingénièrent à prêter au poète des allusions dont il faut dire un mot. Molièr
e la justice soit l’équité. Il a un duel, pour avoir voulu tirer d’un poète l’aveu que ses vers sont mauvais. La scène du son
façon dont il en sort. On le sait honnête homme et véridique, et les poètes de tout temps sont friands de tels juges, parce q
la misanthropie généreuse Pour apprécier au vrai les intentions du poète , il convient d’abord de distinguer dans le rôle d
té trop hautaine pour n’être pas choquante. Ne disons donc pas que le poète a le dessein pervers de tourner la vertu en déris
pas une surprise et un coup d’audace improvisé par l’initiative d’un poète confiant dans sa faveur. Avant de soumettre aux r
soumettre aux regards de Louis XIV une comédie d’une telle portée, le poète dut pressentir les dispositions du Maître par une
lance, que le plan du travail était désormais arrêté dans l’esprit du poète , et qu’il ne se serait point engagé si avant, san
en leçon pour notre clergé, comme en témoigne le premier Placet où le poète oppose cet exemple au débordement des injures aux
e du Roi Il y eut cependant une lueur d’espérance pour le vaillant poète qui ne désarmait, pas : car, le 14 août 1665, Lou
le plus fier courage ; et l’on put redouter la retraite définitive du poète  : car, pendant sept semaines, son théâtre chôma.
uis XIV eut l’oreille fine, il dut entendre cette doléance secrète du poète qui disait par la bouche de Sosie : Vers la retr
é solidaires. Mais il est fâcheux qu’en incriminant les intentions du poète le zèle évangélique de Bourdaloue ait manqué tout
sur la comédie, lorsqu’il disait : « La postérité saura la fin de ce poète comédien qui […] passa des plaisanteries du théât
nt que s’il partait de la tribune. D’ailleurs, ne convenait-il pas au poète de prendre toutes ses précautions pour engager la
uritains froncer le sourcil, et ne marchandons pas notre gratitude au poète ou à son protecteur. Molière a su mêler le com
de ses menées souterraines ; et, si elle paraît brusque, c’est que le poète , faute d’espace, n’a pu nous en faire suivre tous
au train banal de l’habitude quotidienne. Tartuffe et Onuphre. Le poète dramatique et le moraliste C’est par là que Ta
deux sont pourtant le même original, mais représenté d’un côté par un poète qui le met en action pour qu’il soit vu de loin,
lliatif. Cependant, l’effet produit n’est pas tel que le désirait le poète . Outre que le parterre ne se laisse pas volontie
actes de prose ? » Cependant, ce n’était pas la première fois que le poète faisait infidélité à l’alexandrin : car il l’avai
l’avis de ses comédiens qui voulurent jouer la pièce telle quelle. Un poète pour qui les servitudes de notre prosodie étaient
ille à Ergaste, le fils du vieil avare Séverin. Dans La Veuve du même poète se rencontre également une aventurière, nommée Gu
Voilà pourquoi Cléante ne pouvait guère nous être sympathique. Le poète voulant nous montrer les contrecoups du vice pate
te que pour la réparer. Ensuite, il n’est pas juste d’affirmer que le poète veut faire aimer Cléante : car, si l’on peut plai
er au scandale, ne vaut-il pas mieux louer l’adresse avec laquelle le poète engage ce conflit de passions, sans que leur choc
es des Pédantes, et la petite pièce en prose qui ouvre la carrière du poète avait été le germe de la grande comédie en vers q
ment C’était aller trop loin. Mais il faut bien reconnaître que le poète usa du droit de représailles ; car, dans sa Satir
famille qui, atteinte de cette contagion, s’est affolée d’un méchant poète , et veut, à toute force, lui donner sa fille en m
la science ; car elle voudrait régner sur un cercle de savants et de poètes , diriger une académie, lui imposer des statuts, r
avait quarante. La Critique est une comédie d’un genre tout neuf. Le poète y répond aux injustes attaques de ses détracteurs
sur la comédie (Lettre à l’Académie). 43. Voilà le travers, dont le poète avait besoin pour tourner au comique l’austérité
nt, traduisit L’Avare avec succès. Il disait dans son prologue : « Le poète est sauvé, s’il laisse Molière sain et sauf. »
que Molière ne trace plus un portrait quand il peint le soupirant. Le poète seul est représenté d’après nature. 167. Dans L’
43 (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -
ourts fragments où le moraliste et l’écrivain se montrent plus que le poète comique, les comédies de Térence, d’après lesquel
lques comiques grecs de la troisième époque. Les ouvrages de ces deux poètes sont parvenus jusqu’à nous : des autres, nous avo
n sans doute que Plaute et Térence empruntèrent tous leurs sujets aux poètes de l’Attique ou de la Sicile ; mais, du moins, le
ré ou naturel, il différait sans doute suivant le génie différent des poètes . Il est présumable que Démophile, Épicharme, Diph
ut des sophistes, des rhéteurs, des grammairiens, des romanciers, des poètes  ; mais Ménandre et ses contemporains n’eurent plu
ul, fournissait le théâtre, et tenait lieu de toute une génération de poètes dramatiques. De temps en temps, paraissait quelqu
habitudes, suivent leur cours naturel ; enfin, la société, modèle du poète comique, pose devant lui ; il peut la bien étudie
trouver pour les peindre. Depuis la renaissance des lettres, tous nos poètes comiques, et Molière, comme eux, à son entrée dan
e les détruire, sauf à les voir remplacés par d’autres. En un mot, le poète comique est moins un prédicateur de vertus qu’un
arelle, George Dandin et Amphitryon sont trois maris jaloux. L’art du poète a su nous amuser des terreurs imaginaires du prem
rougir d’elle-même, et de la forcer à s’amender ? Non, sans doute. Le poète n’a signalé les Tartuffes que pour avertir les Or
fut immolé à l’indignation publique : encore, pour son châtiment, le poète eût-il recours, par une double dérogation aux loi
’adorateurs ; il est d’une sincérité brutale, et il est pressé par un poète de qualité de lui dire son sentiment sur de mécha
ue s’en accroître : c’est le triomphe de la vérité bien saisie par le poète et bien sentie par le spectateur. On a dit de l’a
u de leur quartier ; et, en cela, leur vœu conspire avec le besoin du poète . Celui-ci, en effet, sent que, pour plaire et tri
tative fut heureuse, puisque nous lui dûmes un chef-d’œuvre ; mais le poète ne la renouvela pas. Le Misanthrope abonde en bea
ues, du moins ceux qui sont des analyses de toute la pièce ; mais nos poètes ont trop fait usage des monologues explicatifs, o
hit elle-même en se laissant apercevoir. Molière, plus qu’aucun autre poète dramatique, a excellé dans l’art des préparations
t des défauts ; ce sont les conditions nécessaires d’un ouvrage où le poète se proposait de peindre, dans des scènes largemen
tices que naturels, qui ressemblent plus à une subtile combinaison du poète , qu’à un événement qui résulte de l’action et la
ppliquée à l’ensemble de ses productions. Sous le premier rapport, le poète comique doit se garder d’avoir un style à lui, qu
é l’univers. En tous les genres de littérature, nos prosateurs et nos poètes ont été les disciples des écrivains de l’antiquit
iècles, semblent unir leurs voix pour le proclamer Fauteur unique, le poète comique par excellence17. Vie de Molière
avec qui Molière eut des rapports, je faisais, de la Vie de ce grand poète , une sorte d’histoire abrégée de l’époque glorieu
elle glorieuse illustration elle recevrait un jour de son génie comme poète comique. Les troubles de la Fronde vinrent interr
a sécheresse, et le serait sans utilité. J’ai osé, ailleurs, juger le poète et analyser ses ouvrages : c’est assez d’une fois
pelle était toujours ivre. Ce fameux souper d’Auteuil, dont un de nos poètes les plus élégants a fait, pour la scène, un petit
agné d’une lettre plus touchante encore75. Boileau, fléau des mauvais poètes , mais censeur utile et approbateur courageux des
cilité son opinion à celle d’un de ses sujets qui n’était qu’un grand poète  ! La Fontaine avait deviné tout le génie de Moliè
la Suivante, de la Place royale, pouvait-il se croire, en qualité de poète comique, le rival de l’auteur du Misanthrope, de
et les comédiens semblaient, ainsi que la fortune, délaisser le vieux poète , pour se tourner du côté de son jeune et brillant
les ne recevaient-ils pas, pour leur art, d’un homme qui, au génie du poète comique, unissait, dans un degré presque égal, le
du burlesque, premier du nom. Il fut attaché, comme musicien et comme poète , au service de la duchesse de Savoie, fille de He
s Sarrasin, né près de Caen en 1603, mort à Pézenas en décembre i654. Poète et prosateur ingénieux, ses principaux ouvrages s
rapper Sarrasin à la tempe avec des pincettes. Peu de temps après, ce poète mourut de chagrin, on peut-être même des suites d
e sais quels méchants écrits et quelles traditions mensongères, quele poète eût été l’amant aimé de toutes les grandes dames
ntation de Boileau, la tradition de tout ce qui concernait les grands poètes du siècle de Louis XIV ; mais encore Molière, s’a
tre cabale, dès la première représentation. »Plus loin, il dit : « Le poète qui fait profession de fournir le théâtre, et d’e
longtemps, la réputation ‘du comédien est absorbée dans la gloire du poète  ; mais, du vivant de Molière, l’une semblait égal
, ami de Molière, la première édition complète des Œuvres de ce grand poète . La veuve de Molière lui avait confié, pour ce tr
44 (1836) Une étude sur Molière. Alceste et Célimène (La Revue de Bordeaux et Gironde unies) pp. 65-76
caractère. Dans sa vie de comédien et de valet de chambre du Roi, le poète avait souffert bien des mépris; obligé de sacrifi
ut la faiblesse de prendre la reconnaissance pour de l’amour. — Notre poète joue ici sous quelques rapports le rôle d’Arnolph
la plaindre qu’à la blâmer. Vous me direz sans doute qu’il faut être poète pour aimer de cette manière; mais, pour moi, je c
ge, on blâme chez lui ce qui est peut-être la perfection de l’art. Le poète observateur a voulu peindre l’homme tel qu’il est
t, en effet, à certains égards, et ce qui démontre que l’intention du poète est bien de le rendre tel, c’est celui de l’ami P
45 (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571
enfermés dans les livres, sont peu de chose pour l’écrivain, pour le poète  : c’est l’art de la composition qui de ces traits
se des parents que t’a donnés la nature. » Il semble que ces vers du poète de la raison pourraient être une réfutation suffi
spectateur, sont celles que produirait la réalité même. Maintenant le poète a-t-il eu tort en offrant une image si fidèle de
plus effrayer les hommes portés au même vice. La leçon donnée par le poète serait donc incomplète, insuffisante, si l’avare
lui-ci, c’est les combattre à la fois tous les deux. Si la censure du poète guérit le vice des pères, elle prévient le crime
ort, non seulement le personnage qui la profère est coupable, mais le poète qui la lui met dans la bouche, ménage trop peu de
p peu de la mort de leurs parents ou même la hâtant de leurs vœux. Un poète comique de nos jours craindrait de faire entendre
oyens de la comédie, en ce qui regarde la leçon morale. La mission du poète comique consiste à combattre les vices et les rid
’ils fissent, ne sauraient les châtier suffisamment Que fait alors le poète  ? Il livre l’un de ces coupables à la vengeance d
a vindicte du prince. Hors de ces cas qui doivent être fort rares, le poète ne peut placer la punition d’un personnage vicieu
mêmes que Rousseau a condamnées comme contraires aux bonnes mœurs. Le poète veut-il préserver les hommes de l’avarice, il leu
u de la bouche du prédicateur, obtiendrait l’approbation publique, le poète comique le met en action. Comment le tableau dram
udir, de récompenser les ouvrages de Molière, cette fois s’associe au poète , et se met, pour ainsi dire, de moitié avec lui d
46 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. De la Décence & de l’Indécence. » pp. 314-341
i bon le Sage, dans son Turcaret, va-t-il parler de M. Gloutonneau le poëte , « cet homme agréable qui ne dit pas quatre parol
es mines ? Dufresny, dans le prologue de son Négligent, introduit un poëte qui, moyennant trente pistoles, conduit une intri
r offensé lui répond qu’il a fait aussi une piece qui a pour titre le Poëte extravagant (il Poeta matto). Lelio raconte le pl
oups de bâton au Docteur. Le Docteur, offensé derechef, dit que si le Poëte jouoit le rôle du Docteur, le lazzi seroit excell
e una buona parola per me). Son protecteur le quitte, en disant qu’un poëte affamé comme lui fourniroit le plus beau sujet de
crit cela ! Continuons, nous verrons bien autre chose. Scene III. Le Poëte offre plusieurs pieces au Chef, qui sont toutes r
un vagabond parmi eux. Scene XII. On sollicite le Chef en faveur du Poëte qui ne dit rien, mais qui fait de grandes courbet
mieux fait ce changement. 48. Poinsinet introduit dans le Cercle un poëte qui se laisse turlupiner par quelques petites-maî
47
int-Joseph, à-propos en un acte en vers, de M. Gustave Rivet, un vrai poète , représenté pour la première fois le 17 janvier 1
ce littéraire. Il a lu, outre le Sonnet aux Moliéristes de notre cher poète François Coppée, deux comédies de circonstance :
s espérances. À tous ceux que blessait la superbe impatience du jeune poète , Les Plaideurs fournirent l’occasion d’une revanc
par sa forme et ses dimensions celle qui décorait la maison natale du poète , puisque la véritable sculpture, sauvée par Alexa
c., etc. N’oublions pas sa notice sur les Poésies de Molière dans Les Poètes français de Crépet (1861) ; ses excellentes notes
té comique, moins fine peut-être mais non moins amusante que celle du poète français, qui se dégage de la tournure des phrase
e. Car on rimait volontiers les pièces de Molière, même celles que le poète avait écrites en prose. La plupart de ces traduct
tinue à maintenir cette représentation annuelle. Les autres pièces du poète tragique se lisent, mais ne se jouent plus. Et il
ertoire possède, en outre, un certain nombre de drames historiques du poète moderne, M. Schimmel, dont quelques-uns joignent
s et plus moderne. Conséquemment, il avait transformé Trissotin en un poète pompeux et emphatique, qui emporte ses admirateur
rofesseur à l’école des Beaux-Arts d’Amsterdam, littérateur savant et poète distingué, a donc fait une œuvre fort utile, et q
manique qu’en français. Il n’avait, du reste, qu’à imiter en cela les poètes dramatiques hollandais du xviie  siècle, qui se s
ns l’escalier de bois de la maison de Corneille, la rampe où le grand poète avait posé sa main, et, se réservant d’en garder
u théâtre voulait que le sonnet du Misanthrope fût l’œuvre de quelque poète du temps, Cotin ou autre, que Molière avait signa
ait, y contribua certainement. Mais rien n’autorise à supposer que le poète ne comptât pas sur son œuvre, ni surtout qu’il n’
t impossible de dire, quoique Somaize réponde, par l’intermédiaire du poète de ses Véritables Précieuses : « C’est la même c
r tout entier de ma curiosité. Car je n’eus pas vu plutôt paraître un Poète contrefait, que, sans avoir besoin de ces fréquen
nt au détail de cet endroit où une fille se trouvait préférer un faux Poète à un galant effectif et de condition, et qui, par
», mais seulement « une Précieuse » (prototype de Madelon), un « faux poète  » (quelque Mascarille), et un « galant effectif e
’est surtout en Angleterre qu’on a emprunté beaucoup à votre illustre poète , en changeant fort souvent le tuteur où le père e
, duc de Newcastle, arrangé pour le théâtre par John Dryden, le grand poète anglais. Cette pièce a été jouée sous le nom de s
ma plume, — qu’il aima à flageller du fouet de la satire les méchants poètes , et qu’il se plut à citer ironiquement leurs mauv
Quelqu’un venant à parler devant notre provinciale des épigrammes du poète latin qui porte ce nom : — « Quoi ! s’écrie-t-el
tu de Versailles, La Comtesse d’Escarbagnas. Ces productions du grand poète , littérairement inférieures aux autres, ont ainsi
mprimée le 7 janvier 1660, Somaize a l’idée de faire composer par son poète ridicule, Picotin, une tragédie sur la mort de Lu
rait pas lieu. Mais les difficultés s’aplanirent, le mécanicien et le poète tombèrent d’accord, et les préparatifs furent pou
er essai de Racine, avec quelle chaleur d’affection il amena au jeune poète un public favorablement prévenu, et à quel prix f
e personnel qui est souvent le premier don du génie, et par lequel un poète de vingt-cinq ans commence à gagner les protecteu
qui fit honneur à la signature de Chapelain, et obtint du Roi pour le poète de vingt et un ans, une pension de six cents livr
ui-même l’Amasie, et revint sur son impression, au grand déplaisir du poète . Racine, dans sa déconvenue, chercha naturellemen
tôt qu’il ne la quitta qu’à demi), mais il reprit le chemin de Paris, poète comme devant, rendu aux hasards d’une vie sans pr
ng-Master (Le Gentilhomme maître à danser), joué en 1673, et imité du poète espagnol Calderon, la seconde et la cinquième scè
urtisans de Charles II, aussi immoral que Rochester et Buckingham, et poète dramatique à ses moments perdus, fit jouer en 168
s. M. Langbaine, dans son Account of the Dramatic Poets (Histoire des poètes dramatiques), publiée en 1688, admet, en parlant
 Despois et Mesnard, dans leur excellente édition des Œuvres de notre poète  : « Votre sonnet est bon à serrer au fond d’un ti
re n’a pas eu de tombeau, il a son temple », a si bien dit notre cher poète Coppée : mais le Temple ne suffit pas ; qu’est le
48 (1759) Moliere (Grand Dictionnaire historique, éd. 1759) [graphies originales] « article » pp. 604-605
MOLIERE (Jean-Baptiste Pocquelin) célébre poëte comique, qui s’est acquis une réputation qui ne m
autre ; & M. Riccoboni a fait des observations sur le génie de ce poëte comique. On doit à M. Joly l’édition des œuvres d
un recueil de diverses piéces sur la mort de Moliere. MOLIERE, autre poëte , qui vivoit en 1620, & qui a composé diverses
49 (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405
re littéraire, et qu’elle peut opposer sans crainte aux plus éminents poètes des autres nations. Molière est l’auteur comique
rable. Le commencement du siècle produisit les premiers biographes du poète  : Grimarest, Bruzen de Lamartinière. Deux édition
de Molière, en 1773, eut l’idée de rendre un hommage public au grand poète en lui élevant une statue dans le foyer de la nou
nation à l’égard de Molière. Une autre manifestation en l’honneur du poète comique fut faite par l’Académie française. Dès 1
t, en effet, l’Europe nous avait devancé dans l’admiration unanime du poète . La diffusion presque immédiate de son œuvre fut
uteurs comiques de la Grande-Bretagne essaient d’imiter les pièces du poète français. Ils commencent par les transformer en g
éploya, dans les représentations surtout, le zèle le plus vif pour le poète français. Toutes les écoles dramatiques de Leipzi
raviver sa veine comique par l’étude de Molière. Moratin, le fils du poète tragique, conçut et proclama le premier la nécess
e crise effroyable, lorsque l’ordre social se raffermit, la gloire du poète brilla du plus vif éclat. Le commencement de ce s
ntes qui devaient être si fécondes en résultats pour la biographie du poète . Les grandes éditions se succédèrent à courts int
). Ce retour de la France vers le plus vrai et le plus profond de ses poètes donna un nouvel élan à l’admiration de l’Europe.
cteur Schweitzer, H. Fritsche, W. Knœrich, R. Mahrenholtz, ont sur le poète comique une érudition spéciale approfondie, et, p
de Walter Scott. Le célèbre romancier proclame Molière le prince des poètes comiques, et, en dépit du préjugé national, si pu
puissant dans son pays, met sans hésitation Shakespeare au-dessous du poète français, tellement que des critiques français on
omédiens français le leur apportent chez eux, il ne paraît pas que le poète comique soit, de leur part, l’objet de recherches
oque, que nous citions tout à l’heure : il constate que les œuvres du poète comique jouissent aux États-Unis d’une notoriété
s gloires ? Il semble que jamais ton nom n’avait jeté Tant d’éclat, ô poète  ! Et leurs sombres victoires Nous font plus grand
mai. Du moins, la France endolorie attesta qu’elle n’oubliait pas son poète . Les études sur Molière ont repris depuis lors av
’inclination qu’il avait pour la poésie le fit s’appliquer à lire les poètes avec un soin tout particulier. Il les possédait p
et qu’on surnomma le Mogol ; Hesnaut, ami du surintendant Fouquet et poète  ; Chapelle, fils adultérin du maître des comptes
a ni à Chapelle, l’épicurien, le gai vivant, le franc parleur ; ni au poète Hesnaut, qui attaquait Colbert puissant et tradui
ilosophie que Hesnaut et Jean-Baptiste Poquelin s’enthousiasmèrent du poète latin Lucrèce et le traduisirent. Il resterait de
qui confondaient le nom de leurs grands historiens ou de leurs grands poètes avec le souvenir des grands événements de leur vi
a constaté l’inclination que Molière eut, dès ses humanités, pour le poète Térence, et l’étude assidue qu’il en fit. Il n’es
de son introducteur ; le plaisir que lui fait cette aventure le rend poète , il en fait une comédie, et voilà le grand Cornei
se et l’autre Polyxène. Un excellent danseur, ordonnateur de ballets, poète galant, musicien ordinaire de la chambre du roi,
en raccourci, ce n’est point, nous n’avons pas besoin de le dire, du poète comique qu’il s’agit, mais du musicien. À l’époqu
ontemporains ne lui donnent pas de prénom, et l’on peut croire que le poète et l’acteur ne sont qu’un. Beys était, à ce qu’il
mps à Paris deux Mareschal, tous deux avocats en parlement, tous deux poètes dramatiques, l’un Antoine, l’autre André ; mais c
e la représentation du Menteur ? Mieux instruits des commencements du poète comique, nous savons maintenant que c’est l’acteu
acte d’engagement du danseur porte le nom d’un nouveau sociétaire, le poète Nicolas Desfontaines, qui, paraît-il, s’était enr
Les historiens du Théâtre Français citent au moins onze pièces de ce poète antérieures à 1645 ; il put accroître le répertoi
de Nicolas Desfontaines très probablement. Ajoutons-y un Artaxerce du  poète Magnon, imprimé en 1645, et portant expressément 
La Mort de Pompée. Ces grandes œuvres dominaient l’esprit public. Les poètes de second ordre renchérissaient tant qu’ils pouva
avec Madeleine Béjart, était premier gentilhomme du duc de Guise. Le  poète Tristan l’Hermite auteur de La Mort de Sénèque et
ps féodaux, le moyen le plus usuel de récompenser les artistes ou les poètes qui avaient plu. Le Jeu de paume des Mestayers n’
on possède sur ce qui suint la chute de l’Illustre Théâtre. Parmi les poètes , tombés aujourd’hui dans l’oubli, dont Molière et
s une tragédie à dédaigner. Cela créa entre Molière, les Béjart et le poète bourguignon, des relations qui furent très durabl
ux ans plus tard il faussa compagnie à Molière. Il est évident que le poète ne croyait avoir envers l’un ou l’autre de ces th
les trois ou quatre années qui suivirent ; mais l’anecdote de Molière poète tragique reste à l’état d’hypothèse pure ; rien n
43, d’une même troupe comique qui comptait aussi parmi ses membres le poète Nicolas Desfontaines, celui qui s’était agrégé à
juillet. C’est probablement alors que Molière y aurait connu le vieux poète Goudouly, et non, comme on le prétend, en mai 164
ui qui touche les gratifications. Il est estimé homme d’esprit et bon poète . Son étoile commence à poindre, bien pâle encore,
écembre 1654, juste au moment de l’ouverture des états, que mourut le poète Sarrasin, secrétaire du prince. On prétend que So
une et la Vertu, la Vieillesse et la Jeunesse, des philosophes et des poètes , l’argent et les beaux-arts, un charlatan et la S
rs. Molière y paraît deux fois. Dans la première partie, il figure le poète qui, avec le peintre et l’alchimiste, sont mis en
tous les vers de ce ballet sont d’ailleurs trop mauvais pour être du poète qui avait déjà écrit L’Étourdi. La session de Mo
’exposition organisée à l’occasion du second centenaire de la mort du poète . Le rôle de Molière dans la boutique n’était pas
sons pas cependant qu’elle ait tout fait pour eux. Si la situation du poète  comédien n’est plus la même que lorsqu’il était a
ieurs des États se montrèrent peu sensibles à la bonne fortune que le poète leur avait ménagée. Le procès verbal de la séance
yle dont il s’est servi peur adapter à notre scène le dialogue de ces poètes , ainsi qu’un grand nombre d’expressions qui joute
ui devint entre ses mains un instrument intelligent et docile. « Vrai poète  de drame, dit Sainte-Beuve, ses ouvrages sont en
’auteur du Misanthrope est devenu, presque malgré lui, le premier des poètes comiques. Molière donne enfin L’Étourdi comme par
ce fut longtemps un titre d’honneur. Grandes dames, nobles seigneurs, poètes , romanciers, écrivains, avaient formé une sorte d
e fagotier, de médecin, est un personnage qui appartient en propre au poète , comme Panurge à Rabelais, Falstaff à Shakespeare
ami, et à chaque scène des arguments destinés à célébrer le talent du poète et celui du comédien. La pièce fut ainsi publiée
cour, devait exercer une influence considérable sur les destinées du poète comique. CHAPITRE VI. DEUXIÈME ÉPOQUE DU THÉÂT
in, ce fut à ce moment que se manifesta, de la part du prince pour le poète  comique, quelque chose de plus qu’une protection
, d’un nouveau théâtre. L’École des maris marque, dans la manière du poète , un progrès visible. L’observation y est plus pro
l’Académie fit appel à tous ceux qui pouvaient être de la parenté du poète , et que l’abbé Lafosse, arrière-petit cousin de M
dit, la rayer impitoyablement de toutes les biographies sérieuses du poète  ? Il nous semble que ce serait aller trop loin et
ême, qu’il a été impossible de découvrir, a servi la mémoire du grand poète , et il a bien mérité des admirateurs de Molière,
liste des pensions accordées aux littérateurs, à titre d’« excellent  poète comique » ; il l’invita en outre à exercer de nou
laquais qui a la fantaisie de faire des vers et qui prétend imiter le poète à la mode, c’est-à-dire Molière. Ce laquais lit u
uvent employé pour battre les auteurs comiques : c’est d’attribuer au poète lui-même les sentiments qu’il a prêtés à un perso
roire que cette satire du tuteur d’Isabelle exprime les sentiments du poète , et ils s’élèvent à qui mieux mieux contre les pr
c’est notez-le bien, un des défenseurs de Molière, qu’on fit payer au poète ses offenses : on pourrait alors composer avec ce
ersonnes d’élite. L’œuvre n’était pas étouffée ; grâce à l’énergie du poète , elle faisait son chemin, elle jouissait de l’att
Juan ou le Festin de Pierre. La légende de Don Juan Tenorio, dont le poète Espagnol Tirso de Molina avait fait une comédie,
vie intime par de cruelles souffrances. Les infortunes domestiques du poète sont datées ordinairement des brillantes fêtes de
r parti du livre de Fameuse comédienne, où les souffrances intimes du poète sont, en quelques endroits, exprimées avec une ju
a plaindre que de la blâmer. Vous me direz sans doute qu’il faut être poète pour aimer de cette manière ; mais, pour moi, je
re avec plus de vraisemblance ce qui devait se passer dans le cœur du poète . Nous ne connaissons qu’un portrait écrit de Moli
omtesse de Feuquières, fut marraine du troisième et dernier enfant du poète . On doit à, Mignard plusieurs des portraits qui o
és par l’empirisme à cette époque, et que l’expérience personnelle du poète dut exciter et entretenir. De nombreux travaux d’
une marque certaine de mécontentement, et ils se mirent à traiter le poète comme un homme en disgrâce, c’est-à-dire à le déc
e mortelle de Molière y fut inhumée. Telles furent les funérailles du poète . La gloire immense qui à nos yeux l’accompagne au
nt d’être cités : Ornement du théâtre, incomparable acteur, Charmant poète , illustre auteur, C’est toi dont les plaisanterie
es titres divers, méritaient d’être entendus. N’omettons pas le vieux poète Chapelain, qui, oubliant qu il parlait de l’ami d
ment, il faisait un compliment de bonne grâce, et était à la fois bon  poète , bon comédien et bon orateur, le vrai trismégiste
ite comédie apologétique L’Ombre de Molière, et les anciens rivaux du  poète comique, les acteurs de l’hôtel de Bourgogne, se 
cule de la comédie plus loin parmi nous que Molière : car les anciens poètes comiques n’ont que des valets pour les plaisants
. L’actif de la succession est par conséquent de 40000 l. Si donc le poète avait un revenu de trente mille livres par an, il
traitait en son lieu mieux que Térence même et mieux que personne. Le poète latin ne fut que naturel et d’une élégance exquis
se trouve sans alliage, et enlever ainsi à Molière la palme qu’aucun poète comique n’osera lui disputer ? » Boileau, en cet
es rebuter. Il était directeur de théâtre et acteur en même temps que poète , et il ne pouvait faire abstraction du milieu où
chacun emploie, sans savoir toujours à qui il en est redevable. Aucun poète n’a frappé, pour ainsi dire, une si grande quanti
oit lui faisait envie. On connaît les vers que le critique adresse au poète au début de la deuxième satire : Rare et sublime
que par reflet ; s’ils ne se trouvaient pas dans la lumière du grand poète , ils seraient pour la plupart ensevelis depuis lo
e prénom de Marquise ait été quelquefois transformé en surnom par les poètes , notamment par les Corneille, à Rouen, en 1658. P
Duparc. Mlle Duparc exerça une séduction particulière sur les grands poètes ses contemporains. Nous avons dit155 que, à Rouen
és de sombres atours. Qui pour le pas semblaient se battre. Item, les poètes de théâtre, Dont l’un, le plus intéressé, Était à
mours de Molière. Elle prit une grande part à toutes les créations du poète comique ; ainsi elle fut l’Isabelle de L’École de
iginale de ce temps ; il était d’abord pâtissier rue Saint-Honoré, et poète . Dassoucy a raconté sa plaisante histoire165 : «R
les vers qu’il avait composés ; mais « il ne trouva dans Paris aucun poète qui le voulût nourrir à son tour et aucun pâtissi
pter cette condition, comme répugnante à l’honneur et à la qualité de poète  : depuis, ne pouvant résister à la force de ses d
andelles fort proprement. Voilà le destin des fous, quand ils se font poètes , et le destin des poètes, quand ils deviennent fo
Voilà le destin des fous, quand ils se font poètes, et le destin des poètes , quand ils deviennent fous ». Tout le monde n’a
si sévère que Dassoucy pour le bonhomme Ragueneau. Beys le loue comme poète  et comme acteur166 ; et les vers suivants que l’e
le fut jouée, et qui semblait vouloir expier ainsi la guerre faite au poète  défunt avec Le Portrait du peintre, L’Impromptu d
ette famille artistique, plus large mais non moins chère peut-être au poète que sa famille naturelle, par quelles vicissitude
50 (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908
y ait peint tout à fait et au juste son état d’esprit, il était trop poète pour cela. Mais est-il possible que, sur le point
r si net et d’un mouvement si aisé, ont jailli sans effort du cœur du poète , car ils traduisaient l’état de son âme. Enfin, M
uve d’abord que l’union projetée ne rencontra pas, dans la famille du poète , les résistances dont on a parlé, ou, s’il y eut
de ces ravissantes scènes de dépit amoureux, souvent reprises par le poète et toujours traitées avec le même bonheur, Cléont
ation, d’abord avec la précieuse Climène ; puis avec le marquis et le poète Lysidas, celui-ci pédant et pesant, celui-là fat,
elle qui n’est point telle ou telle actrice, mais le type créé par le poète  ? Armande avait aussi de la coquette l’humeur imp
les révoltes d’Alceste. Cette foule d’amans qui l’entoure, et dont le poète ne met en scène que le nombre nécessaire à l’acti
it alors. A ce moment, la concorde régnait entre les deux époux et le poète n’avait pour sa femme qu’ingénieuses prévenances
Armande, il est difficile de le rejeter complètement pour Molière. Le poète dut éprouver les mêmes souffrances que son héros,
e, je ne sais quoi de profondément vrai que la puissance créatrice du poète ne suffirait pas à expliquer, une mélancolie prof
Cette impression semble bien avoir été celle des contemporains du poète . Ils le savaient jaloux, et, de fait, n’eussent-i
admet que le Misanthrope reflète quelque chose de l’état d’esprit du poète et de ses sentimens envers sa femme, la séparatio
s toutes les mémoires. Mais cette déclaration voilée ne suffit pas au poète  ; il voulut écrire pour sa déesse une tragédie do
chaleur, accessible à tous, et qui semble sortir de la tombe même du poète , n’est-ce pas l’image de son génie, cet autre foy
51 (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179
voyages, jouer de temps en temps le rôle qu’il fait jouer au vicomte poète , soi-disant rival de M. Thibaudier, auprès de la
lière à Narbonne. » Voilà de l’histoire ; c’est de l’histoire par un poète  ; mais les poètes sont les historiens du cœur hum
 » Voilà de l’histoire ; c’est de l’histoire par un poète ; mais les poètes sont les historiens du cœur humain, même quand il
toriens du cœur humain, même quand ils se nomment d’Assoucy. Un autre poète , un voyant du passé, le très regretté Philoxène B
nt de retour. Mais voici où Molière se retrouve avec sa raillerie de poète comique : Beauté, pour qui je meurs d’amour, Son
vait pas de cet idéal. Lauzun ou Richelieu lui paraissaient bien plus poètes que son mari dans leur jeunesse altière et victor
du nom. Combien d’amères souffrances éclatent dans les beaux vers du poète  ! Comme il est jeune pour aimer et comme il fauch
jeux cruels de la coquetterie. IV C’est surtout en lisant les poètes qu’on se demande : « où est la femme ? » M. Leval
, ne saurait être mis en doute, eut un double effet : elle arracha le poète à sa retraite, à son existence de province, pour
lés de sombres atours, Qui pour le pas semblaient se battre. Item les poètes de théâtre, Dont l’un, le plus intéressé, Était à
acine fut du convoi, on le reconnaît dans ces trois vers : Item, les poètes de théâtre Dont l’on, le plus intéressé, Était à
ire du roi. ». Et ce paveur ordinaire du roi n’était rien moins qu’un poète tragique, resté sur le pavé10. À force de voir de
tu de Versailles, où Molière joue un marquis ridicule ; Du Croisy, un poète  ; Mlle Molière, une railleuse ; Mlle Du Croisy re
ait des conseils sur le caractère de ses rôles ; par exemple, dans le poète de L’Impromptu de Versailles, Molière l’invitait
ôté ce qu’il gagne de l’autre. D’Assoucy, l’empereur du burlesque, le poète lunatique, le joueur affolé, est un des meilleurs
rois dés. » Donnons encore la parole à d’Assoucy pour la peinture du poète pâtissier Ragueneau : « Il ne trouva dans Paris
nture du poète pâtissier Ragueneau : « Il ne trouva dans Paris aucun poète qui le voulût nourrir à son tour, et aucun pâtiss
pter cette condition, comme répugnante à l’honneur et à la qualité de poète  ; depuis, ne pouvant résister à la force de ses d
handelles fort proprement. Voilà le destin des fous quand ils se font poètes , et le destin des poètes quand ils deviennent fou
. Voilà le destin des fous quand ils se font poètes, et le destin des poètes quand ils deviennent fous. » Marie Ragueneau fut
r ; c’est en cette belle qualité qu’il fut adoré des comédiens et des poètes qui se régalaient à sa boutique en écoutant ses v
pour les Muses, le menèrent galamment en prison : « Eh bien ! dit le poète , je ferai des tragédies et des comédies. » Au bou
troupe, ce qui est plus compliqué que de conduire une armée au feu ; poète de génie, ce qui l’oblige tous les ans à deux ou
ue la première. Robinet dit qu’elle était sage, mais Robinet était un poète . D’ailleurs, les femmes de Molière ne croyaient p
ssait pas seulement à l’auteur dramatique ; elle s’adressait aussi au poète , auteur de chansons galantes que Lully mettait en
les Levallois a étudié d’un regard pénétrant le sentiment amoureux du poète . 9. Toute cette tragédie calomnieuse est éloquem
52 (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]
le Cardinal de Richelieu avait accordé une protection distinguée aux poètes dramatiques. Plusieurs sociétés particulières se
oique son agresseur fût protégé par un Seigneur de plus haut rang. La Poète Comique s’avisa donc de faire des vers dans le go
ge qu’elle apprenne à pécher. » Tome I, p. 72 Avant Molière, un Poète Italien, Ludovico Dolce 7, avait imité l’Amphitri
Belle Plaideuse, mauvaise Comédie de Boisrobert, avait fourni à notre Poète le Canevas de ces Scènes, où un fils emprunte de
va, ce qu’effectivement ils étaient, détestables. Là-dessus, nos deux Poètes se dirent à-peu-près l’un à l’autre, les douceurs
t mis sur le Théâtre des fous des Petites-Maisons. Mais le dessein du Poète Comique était de prendre plusieurs fous de sociét
u corrigea deux vers de la première Scène des Femmes savantes, que le Poète Comique avait faits ainsi : Quand sur une person
715, Ménagiana, tome I, p. 78 Quand Molière mourut, plusieurs mauvais Poètes lui firent des Épitaphes. L’un d’entre eux alla e
e Ministre et du Roi même. Ces réflexions trop sérieuses ayant mis le Poète satirique de mauvaise humeur : « Oh ! Le Roi et M
ue très peu de temps pour le spectacle qu’il lui demandait ; aussi ce Poète eut-il recours aux ouvrages d’un autre, pour y pu
ère, que Molière a pris l’idée de la Princesse d’Elide ; et plusieurs Poètes modernes ont plus d’une fois employé cette situat
Comique et de Mélicerte. Le succès de la nouvelle Pièce vengea notre Poète des airs avantageux qu’avait pris Benserade* avec
ie du Tartuffe. On cite un canevas très-ancien, dont on dit que notre Poète a beaucoup profité. Mais c’est tout le contraire 
c’est tout le contraire : ce sont les Italiens, et en particulier le Poète Gigli112, qui ont tiré ce Canevas de la Comédie d
le Cardinal de Richelieu avait accordé une protection distinguée aux poètes dramatiques. Plusieurs sociétés particulières se
ière.      Ornement du Théâtre, incomparable Acteur,      Charmant Poète , Illustre Acteur,      C’est toi, dont les plais
rioste, Ludovico Ariosto dit l’ (Reggio Emilia 1474 – Ferrare 1533) : poète dramatique italien. Il fait à Ferrare des études
matiques. 58. Horace, Quintus Horatius Flaccus (Venouse -65 - -8) : poète latin. […] Il fut instruit par les meilleurs maît
venal, Decimus Junius Juvenalis (Aquinum, Campanie, v. 55 – v. 140) : poète satirique latin Auteur de seize Satires dans lesq
1670) : précepteur du dauphin, fils de Louis XIV, de 1667 à 1670, et poète qui travailla pour les fêtes de la cour en 1664 n
 682). 105. Moreto y Cabaña, Augustin (Madrid 1618 – Tolède 1669) : poète et auteur dramatique précoce et abondant, Moreto
nsinet, Antoine-Alexandre-Henri (Fontainebleau, 1735 – Cordoue, 1769. Poète et dramaturge) : dramaturge. Fils du notaire du d
rd à trente-sept ans en 1672 avec Marie Ragueneau, fille du pâtissier poète . Il meurt subitement à cinquante-sept ans. (DET,
53 (1765) [Anecdotes et remarques sur Molière] (Récréations littéraires) [graphies originales] pp. 1-26
ria de Plaute, & en partie de la Sporta del Gelli, qui a suivi le Poëte latin ; que le premier Acte est imité d’une Coméd
rrigea ces deux vers de la premiere Scene des Femmes Savantes, que le Poëte Comique avoit faits ainsi : Quand sur une person
ver, que la cervelle ne soit tout-à-fait altérée : mais le dessein du Poëte Comique étoit de dépeindre plusieurs fous de soci
éatre avec une pareille émulation. Peu de temps après la désertion du Poëte Tragique, Moliere donna son Avare, ou M. Despréau
tre, & du Roi même. Ces réflexions trop sérieuses ayant mis notre Poëte en mauvaise humeur : Ho ! le Roi & M. Colbert
54 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXII » pp. 222-236
avait cela de particulier, qu’amant malheureux, mari trompé, il était poète sans pitié pour les victimes d’un désordre qui fa
qui restera toujours affligeant pour les nobles admirateurs du grand poète , si de nouvelles lumières ne viennent en détruire
loire et ses bienfaits, da us la corruption générale qui demandait au poète comique de faire rire le public aux dépens des ép
s époux malheureux, peut-être même dans l’espèce d’héroïsme auquel le poète avait voulu s’élever en se rangeant du côté des r
55 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125
en tous lieux on vantât ses écrits. Voltaire aussi le déclare mauvais poète , mais homme fort savant, et, ce qui est étonnant
, bon critique. Voltaire s’exprime ainsi sur Cottin : Non moins plat poète (que Chapelain), et, de plus, plat prédicateur, m
il accuse la société de Rambouillet d’avoir réuni les sots ennemis du poète  : Je veux t’écrire encor sur tes sots ennemis, À
s principaux détracteurs de l’hôtel Rambouillet ; c’est sur la foi du poète , inexact chronologiste, que les biographies et le
56 (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [36, p. 64-67] »
pe. Aussi l’abbé Cotin, décrié par Boileau comme prédicateur et comme poète , fut joué sur le théâtre, par Molière, comme un m
t comme poète, fut joué sur le théâtre, par Molière, comme un mauvais poète , comme un pédant, et ce qui ne peut être jamais p
57 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. De l’Entr’acte. » pp. 289-308
sœurs & se ressemblent beaucoup. L’art du peintre & l’art du poëte , du poëte dramatique sur-tout, sont à-peu-près le
p; se ressemblent beaucoup. L’art du peintre & l’art du poëte, du poëte dramatique sur-tout, sont à-peu-près les mêmes. L
sser sans distinction sous les yeux du spectateur : par conséquent le poëte a le plus grand tort quand, n’employant pas des m
t bien aisé de prononcer. Reprenons la comparaison du peintre avec le poëte dramatique. Un peintre habile offre aux yeux le b
en ce qu’il montre, qu’on devine aisément ce qu’il cache : de même le poëte doit travailler avec tant d’adresse, que les chos
58 (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293
r Horace, en quoi donc Homère est-il si philosophe? Je le crois grand poète , parce que j’apprends qu’on récitait ses vers apr
rs de ses courtisans, excitèrent bien un autre déchaînement contre le poète comique. On vit paraître successivement la Vengea
crainte de la mort, c’est un objet qui ne devait point échapper à un poète comique. D’ailleurs le pédantisme, qui, chez les
t tous les préjugés, tous les travers qui en résultent, ont fourni au poète observateur une foule de mots heureux, devenus pr
ue, ou d’un rigorisme outré sur l’obligation d’être toujours vrai, le poète qui nous le fait sentir n’est-il pas un précepteu
un combat où l’amour-propre du censeur lutte contre l’amour-propre du poète  ? Un philosophe sans humeur n’eût-il pas trouvé t
ète ? Un philosophe sans humeur n’eût-il pas trouvé tout simple qu’un poète , et surtout un mauvais poète, défendît ses vers à
ur n’eût-il pas trouvé tout simple qu’un poète, et surtout un mauvais poète , défendît ses vers à outrance? Est-ce encore le b
r avoir donné une leçon très-importante, non pas, comme tant d’autres poètes , aux vicieux, aux sots, à la multitude, mais à la
ble est l’éloge complet de la pièce; car elle renferme tout ce que le poète a fait, et tout ce qu’il pouvait faire de mieux.
te : « En cette occasion, la force de la vertu l’emporte sur l’art du poète . » Un homme qui aurait été d’accord avec lui-même
faire rire le parterre. Je réponds : Oui, c’est ce que doit faire le poète comique; mais c’est ici le cas de rappeler le mot
savant, qui d’abord n’eut d’autre tort que de vouloir être orateur et poète à force de lectures, et de croire qu’il suffisait
mé; je ne m’arrête qu’aux difficultés du sujet. Que l’on propose à un poète comique, à un auteur de beaucoup de talent, un pl
t conduire en prison celai qui l’a comblé de bienfaits.— J’entends le poète se récrier : Quelle horreur! on ne supportera jam
nt tous les personnages que le spectateur doit connaître, sans que le poète ait l’air de les lui montrer. Le sot entêtement d
e, son mari n’eût pas même voulu l’entendre dans une seconde. Mais le poète a eu soin d’accommoder à ses fins le caractère et
59 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXI » pp. 220-221
vait le pouvoir d’émousser la satire qu’il condamnait. Il imposait au poète , il refroidissait sa verve. Boileau surtout avait
r son caractère même aux prétentions de bel esprit sans esprit, et le poète sans talent ; de le montrer intraitable pour un m
60 (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196
; c’est surtout l’aimable naturel, c’est la haute culture de l’âme du poète . Il y a en lui une grâce, un tact des convenances
second Théâtre-Français fêtent d’ordinaire l’auteur de Tartuffe. Les poètes célèbrent le grand comique, les comédiens viennen
pe. L’anniversaire de Molière a été célébré en province, par quelques poètes et quelques comédiens moins autorisés que les art
up contribué à réveiller en Allemagne la sympathie pour le plus grand poète français. « Molière s’est rapproché de nous comme
le plus grand poète français. « Molière s’est rapproché de nous comme poète et comme homme ; le cercle s’élargit toujours de
eurs français, il appartient à l’humanité tout entière comme les deux poètes nationaux de l’Italie et de l’Espagne : Dante et
rait une entreprise bien hasardée. « Il est évident que ce prince des poètes , conquérant tout comme un roi, a mis à contributi
gagée des réminiscences italiennes du même coup ? « Ses imitations de poètes étrangers et ses essais malheureux dans la tragéd
té bien faite. Il ne place pas l’idéal de la femme aussi haut que nos poètes germains ; il veut la femme simple, modeste, bien
ans l’avenir. La Comédie-Française a donc laissé, je le répète, à des poètes et à des acteurs étrangers le soin de célébrer Mo
enseigne ce nom populaire : À Molière. Quant à la maison où le grand poète est mort, je crois, avec M. F. Lock, l’auteur du
nfatuation d’Armande devaient empoisonner les jours et les veilles du poète . C’est qu’il l’aimait, il l’aimait de toute la pa
éfendre le corps et un peu la mémoire du défunt qu’après le trépas du poète . Ici rendons-lui justice. Elle avait fait transpo
rises ; Toutes ses pièces sont d’agréables sottises ; Il est mauvais poète et bon comédien. Il fait rire, et de vrai c’ es
er supplice exemplaire et public ». Notez que l’on brûlait encore les poètes en Grève. Dans ce même pamphlet, le curé Roulès s
ons pas que trois ans avant la représentation du Festin de Pierre, un poète , Claude le Petit, avait été condamné à être brûlé
abileté pour le pastiche et prenait un certain plaisir à parodier les poètes prétentieux de son temps. Ce malheureux Benserade
fendre contre le bruit qui courait que Trissotin était le portrait du poète Cotin. « Une querelle de l’auteur, il y a enviro
à, presque au lendemain de la mort du pauvre grand homme, au rang des poètes immortels. En effet, dans ce livre précieux, lors
le but de sa pièce ; ce but est de salir Molière. Ce fier et hautain poète , son rival nous le montre quémandant et intriguan
le plus ingénu, Vous puisse être encore inconnu. — Quoi ! dis-je, ce poète suprême… — Oui, dit le diable, c’est lui-même, Et
assez près avec Tallemant des Réaux. Tallemant, un des protecteurs du poète Desfontaines, auteur et peut-être acteur, avait r
définitif. En parlant de La Fontaine, il l’appelle, en passant, « un poète à dentelle et à grands cheveux », et ne croit-on
aste coiffure du temps de Louis XIV couvre le front pensif et ridé du poète . Molière a, dès longtemps, sur cette peinture, dé
de la maison de Molière. On a inventorié, en effet, après la mort du poète , tout ce qui lui appartint dans cette maison où i
mirer les ouvrages du défunt ? » « Il n’était pas seulement un habile poète , mais encore un grand philosophe. » « Il a joué l
cette parole de Sainte-Beuve, éloquent et définitif hommage rendu au poète  : Tout homme de plus qui sait lire chez nous est
derne, épris d’égalité, ne doit-il pas regarder comme un des siens le poète qui, en plein xviie  siècle, s’est vaillamment éc
lienne la pensée française, c’était une autre espèce d’apostasie. Les poètes ont trop souvent quitté la braie gauloise pour le
61 (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461
nationale, sans que la folle du logis cessât de hanter son cerveau de poète  ; il savait l’y faire vivre en paix avec la raiso
mais toujours pleins d’intérêt, comme tout ce qui touche notre grand poète comique. Les Poquelins à Bordeaux, la montre de M
ommandation de plus près du noble duc, le Mécène du Marais : c’est le poète Desfontaines, qui, dernièrement, lui a dédié sa t
iole du pâtissier Ragueneau, qui a son rêve aussi, puisqu’il se croit poète et veut être comédien. Molière,l’ayant rencontré,
a lire d’abord en ce même hôtel de Liancourt, dont il était devenu le poète fêté, après n’y avoir été tout enfant que le neve
allait chez Gassendi, avec Bernier, Chapelle, Cyrano de Bergerac, le poète Hesnault et bien d’autres, pour y faire de la lib
oins, qui. avait déjà compté bien des amis parmi les seigneurs et les poètes , entre autres Rotrou ; c’était Madeleine Béjard.
commandation, de plus, près du noble duc, Mécène du Marais : c’est le poète Desfontaines, qui dernièrement lui a dédié la tra
On trouva l’un et l’autre. Un certain François Pommier, très mêlé aux poètes de cabaret et dont les idées curieuses nous donne
qu’un cœur aimant peut souffrir. Époux, il était odieusement trahi ; poète , il était persécuté : sa comédie du Tartufe se tr
la plaindre qu’à la blâmer. Tous me direz sans doute qu’il faut être poète , pour aimer de cette manière ; mais, pour moi, je
le ménage, reparaissait aussi, comme réminiscence, dans les pièces du poète , chez qui l’homme ne s’oubliait jamais. Si Molièr
parèrent, ils en égayèrent les péripéties ; ils complétèrent, pour le poète , cette science du cœur, dont il ne voulait rien i
uer, sans doute aussi comme arrangeur de farces, ainsi que l’était ce poète assez maltraité, dont parle Tristan dans son Page
oman de son infortune, lui accorde un bienveillant patronage, dont un poète , qui est aussi de cette compagnie, Jean Magnon, l
union, il se remarie, mais non avec la Béjard : il épouse la fille du poète Tristan l’Hermite22 ! Ce n’est pas la richesse qu
a richesse qui Ta séduit, car Tristan était mort plus pauvre qu’aucun poète , et sa veuve avait dû se faire, pour vivre, fabri
ui rendait un père à Armande, resta toujours si bien dans l’esprit du poète , qu’en 1667, lorsqu’il fit L’Avare, il en glissa
e été joints à ses œuvres26. Nous allons en citer trois ou quatre. Le poète se plaint d’une cruelle et lui dit : Au penchant
e, il imposait à tous le tribut de ses emprunts forcés. Les meilleurs poètes de l’antiquité furent ainsi soumis à sa dîme tout
ler quelques scènes, et, de même que l’on connaît encore les noms des poètes célèbres, qui, comme Rotrou, pour son Amphitryon,
ofondément l’empreinte, profitaient plus encore aux ouvrages du grand poète , que tout cet esprit laborieusement ranimé sous l
avec plusieurs dames en je ne sais quelle compagnie, il vit entrer le poète Guillaume Colletet conduisant son grand dadais de
bonjour il dit tout à l’oreille. Tout le monde cherchait des yeux le poète mousquetaire Saint-Gilles, afin de voir si on ne
demandait la cause : — Eh ! ne savez-vous pas, lui répondit le grand poète , que ma place est toujours dans le monde, non par
sourire moqueur achevant de lui expliquer le mot de cette énigme. Le poète resta impassible et muet, et ce fut en vain que M
comte pour cacher sa contrainte, et qui, en même temps, permirent au poète de dissimuler sa surprise : — Mon cher Molière, d
: Qui parle sème, qui écoute moissonne. » Le comte serra la main du poète et se retira content. Molière acheva sa comédie c
entation du Festin de Pierre. Quant à la maison natale de l’immortel poète , elle n’existe plus ; une ignoble masure de moell
, à la grande joie rie la cabale et au grand déplaisir de la veuve du poète , qui, si elle ne tenait pas beaucoup à la gloire
rs qu’à la tête il nous jette, De quel air il falloit que fût fait le poète  ; Et j’en avois si bien deviné tous les traits, Q
que, et qui, d’un autre côté, comme pour mieux attirer l’attention du poète , qui sans cela ne l’eut pas, il est vrai, manqué
des gens de cour, qui s’amusât peu de la scène de M. Dimanche, et le poète ainsi ne manqua pas sa vengeance. Le nom de M. Di
sificateur à court de rimes, pourquoi Boileau ne lui disait-il pas en poète et en vrai penseur : « Où trouves-tu tes comédies
est résulté, vous la tenez certes pour une des plus hardies qu’aucun poète ait jamais tentée en aucun temps : eh bien ! comm
ire, avec lui-même, et se fit grande et mûre à mesure que l’esprit du poète se développait dans sa maturité, peut s’appliquer
dre, il se fût fait quelque temps son élève ? Magnon, du moins, autre poète de ce temps-là, qui fut l’un des plus anciens ami
és du diocèse. Celui-là, toutefois, n’en veut point à son âme. Il est poète aussi, la tragédie est sa chimère : or, comme déj
e que l’abbé Roquette. Non seulement il ne dut pas nuire au crédit du poète , mais encore il aida certainement à le maintenir,
par une vive admiration pour ses œuvres ; mais c’est surtout à notre poète qu’il avait voué son estime. « Il avait, dit Bros
nce et d’unanimité, on l’entendait crier à l’impiété, au scandale. Le poète , qui ne s’était jamais vu en face de pareilles co
nérable ? Au lieu de s’attirer, par cette sorte de complicité avec le poète , les sévérités de l’opinion publique, mieux valai
ande dame sans doute, car aucune autre ne se fût permis de traiter le poète avec ce sans gêne et ce laisser-aller. « Pures co
le, n’a jamais crié plus fort. On fait de tout un crime au malheureux poète . Ses plaisanteries même à l’adresse de la Faculté
oici la note indignée qu’il écrivit, en apprenant ce qu’avait fait le poète transfuge : « Vendredi 18 décembre. Ce jour, la t
vous savez comme il l’aime encore, tout en la maudissant ! Oronte, le poète bel-esprit, qui, pour une raison de sotte vanité,
nt la cour, une petite comédie, le Pauvre villageois, composée par un poète de la Saintonge, nommé J. Quintil, et dont voici
médie de l’Epidicus, et, dès les premiers temps de la Renaissance, un poète aveugle, qui n’eut d’Homère que son infirmité, Lu
car il est sorti, tout étincelant déjà, de l’Inavertito, du comédien poète Barbieri, qui jouait sous le nom de Beltrame, com
passait en lui, et combien ramant se trouvait gêné par tout ce que le poète et le comédien était obligé de faire. « Le sujet
rêté », distrait dans son amour, par les ordres auxquels, comédien et poète , il lui fallait obéir, était à peu de chose près
Lycidas, d’humeur plus irritable et plus rancunière, puisqu’il était poète , se donna seul la joie d’une réponse, dont seul,
upe de l’Hôtel de Bourgogne, dont il connaissait assez la jalousie de poète et de comédien, pour être sûr qu’il avait pris pa
auvre Boursault ! Soit par hasard, soit plutôt par malice, le mauvais poète , que Molière fait ainsi parler, garda dans sa piè
fut ainsi plus facile de reconnaître le comédien bel esprit, l’acteur poète , qu’il avait voulu y désigner, à côté de son chef
e jeu, et il l’en paya doublement. Dans L’Impromptu de Versailles, le poète acteur est deux fois souffleté. Le coup, qui s’ad
V ne voulut rien croire de ce qui pouvait atténuer son estime pour le poète . Quelques mois après, il était parrain de l’enfan
vue historique, non pas comme œuvre, mais comme action dans la vie du poète . Quelques-uns, et dans le nombre, M. Michelet, au
ois actes exquis, où tout accuse le soin, les lenteurs caressantes du poète pour son œuvre ? Je ne le crois pas. C’est après
tout cela n’est pas pour la morale et pour la malicieuse vengeance du poète  : Le grand Dieu Jupiter nous fait beaucoup d’hon
sous sa plume, c’est que, pendant longtemps, avant que son esprit de poète en eut fait son profit, sa mémoire de comédien, l
it eu si bien le temps de juger en comédien, avant de s’y attaquer en poète . La forme de Rotrou était un peu lourde. Comment
le moins gênant à faire et à dire. Pas un ne vous apprend mieux si le poète qui l’emploie et l’acteur qui le dit ont l’oreill
ts qu’à la tête il nous jette, De quel air il fallait que fût fait le poète , Et j’en avais si bien deviné tous les traits, Qu
outrecuidante : « Jamais pièce française n’a été maniée par un de nos poètes , quelque méchant qu’il fût, qu’elle n’ait été ren
ui ? Quant à l’autre costume, celui de grand apparat, l’Inventaire du poète , retrouvé par M. Soulié, nous a dit ce qu’il étai
roman agréable, et souffrir qu’un exemplaire lui en fût offert par le poète . Une description des jardins de Versailles, adroi
a tout à coup à Corneille. C’était hardi, imprudent peut-être, car le poète était bien vieux, presque détruit, à force de fat
olière ? On cherche, on ne trouve pas. C’est, disent les uns, quelque poète , qui a voulu se faire bien venir de Molière, dire
e théâtre, pour quelque tragédie ou comédie à représenter. Or, pas un poète , ni tragique, ni comique, ne s’appelle ainsi. C’e
ques autres, un libraire du temps ; mais ce présent d’un éditeur à un poète , fut-il Molière, manque de vraisemblance, et l’on
ails, cet épisode inaperçu jusqu’ici de la vie de Molière. L’Ombre du poète , elle-même, prend la parole et raconte ainsi l’af
. Lully avait bien aussi quelques visées sur le théâtre occupé par le poète et sa Troupe au Palais-Royal, fort belle salle, q
contre-sens menant à la mutilation, et le costumier faisant la loi au poète , on ne pouvait donc plus faire dire par Alceste à
t ainsi reparaître par quelques traits, et greffer le comédien sur le poète , il me semble que le chef-d’œuvre serait, pour ai
es et immortellement vivantes, il faudrait, pour jouer ce que Molière poète a fait pour Molière comédien, il faudrait toujour
epté l’anecdote, qui n’est pas moins à la gloire du roi qu’à celle du poète  : ils s’y font honneur mutuellement. Survint Eugè
ésormais, il faudra la rayer des biographies sérieuses de notre grand poète comique. » C’est aller bien loin, beaucoup trop
dée que par ces pieux hommages, dont un chant, demandé chaque fois au poète le plus renommé du moment, était l’expression écl
vers et s’appelait L’Assemblée, Dugazon prit le principal rôle, « un poète  », et Auger, celui du « gagiste » Robert. A la su
les Anglais, lorsque, eux aussi, ils avaient célébré leur plus grand poète Shakespeare, à la centenaire de sa mort, et non à
mirent beaucoup de zèle et de gaieté à célébrer la mémoire du premier poète comique. » Vous avez lu : « Beaucoup de zèle et d
nnue et peut-être la meilleure. « Tartuffe, dit-il, est un nom que le poète a emprunté des Allemands, chez qui il signifie Le
62 (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466
une marque certaine de mécontentement, et ils se mirent à traiter le poète comme un homme en disgrâce, c’est-à-dire à le déc
folle que plaisante, c’est que les ordres du Roi ne laissèrent pas au poète le temps de finir ainsi qu’il avait commencé, ou
certain ; et, de l’autre, à confondre le but moral que se propose le poète , avec les moyens qu’il emploie pour y arriver. S’
r autrement, que jusqu’au siècle d’Apulée, les écrivains, surtout les poètes de la Grèce et de Rome, ont gardé sur les aventur
ssus du médiocre, et n’est, dans sa totalité, digne d’aucun des trois poètes illustres qui y contribuèrent. Auteur du plan tou
e pour attester combien peu le caractère du sujet convient à celui du poète . Les intermèdes versifiés par Quinault égalent, s
re Racine, il prend le parti de ravaler un genre de sentiments que ce poète excellait à rendre, afin de le déprimer lui-même,
63 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « [Introduction] » pp. 1-4
mesure qu’ils se sont plus ou moins rapprochés de Moliere, le premier Poëte comique de tous les âges & de toutes les nati
ès ce que j’ai nommé le prestige de l’imagination du Peintre & du Poëte  ; il rapproche l’objet, il le met tout entier &am
64 (1819) Notices des œuvres de Molière (IV) : La Princesse d’Élide ; Le Festin de Pierre pp. 7-322
is XIV, que de prendre pour modèle un des meilleurs ouvrages d’un des poètes les plus estimés de leur nation. Molière, pressé
ur d’être insérée dans toutes les éditions des Œuvres de Molière1. Le poète qui a fourni à Molière le sujet de La Princesse d
resse et à la vigueur. Suivant un usage auquel ne dérogent jamais les poètes dramatiques delà les Pyrénées, il y a dans la piè
si 1’Angeli fut content de Molière, et se trouva bien représenté. Le poète espagnol a la gloire d’avoir imaginé un sujet heu
s imitateurs ; et, dans toutes les fêtes données par le monarque, les poètes chargés de les embellir de leurs talents, offraie
65 (1900) Molière pp. -283
disserta dans les journaux sur ce qui s’y était dit au sujet du grand poète comique. M. Sarcey, dans une conférence, avait co
ici ou là, les sentiments instinctifs ou raisonnés à l’égard du grand poète , nous le croyons sans peine, et, d’ailleurs, le s
e maturité précoce et de virilité d’esprit dans cet idéal créé par le poète  ; et, telle qu’elle est, ne vous promettez pas po
l se rêvait général de génie, comme Molière à Pézenas se rêvait grand poète  ; Bussy-Rabutin était tout irrité, tout désespéré
mblé tous ces traits, supposez que tout cela, jeté dans un cerveau de poète comme dans un laboratoire, y fermente et s’y tour
eurs, ce rire se donne pleine carrière ; il n’épargne rien ; Molière, poète comique, n’a respecté ni les autres ni lui-même,
ivant, le comédien ambulant, le valet de chambre tapissier du roi, le poète en grande partie complaisant, non pas officiel, m
ement dans sa vie privée et particulière, mais encore clans sa vie de poète  ; il prit femme, et dans les conditions les plus
tra qu’en 1665 ; toute cette cour brillante dont Racine a été le vrai poète , et dont madame de Sévigné était, à ce moment, l’
e de cela. Au reste, il y a beaucoup à dire sur Dom Juan. Le génie du poète a mis une particulière empreinte sur cette pièce,
e développement de nos mœurs et de notre vie sociale. Chez nos grands poètes , cette influence est très réelle et très profonde
e des questions sociales ou politiques qui préoccupent une époque. Un poète peut s’en mêler ; il peut devenir poète politique
ui préoccupent une époque. Un poète peut s’en mêler ; il peut devenir poète politique et rester cependant grand poète. Mais i
’en mêler ; il peut devenir poète politique et rester cependant grand poète . Mais il faut qu’il soit soutenu, en ce cas, par
rselle des cœurs se communique et se fond en une seule âme, l’âme des poètes . Il peut alors, comme sous le souffle du Dieu mys
omber immédiatement dans son isolement, son froid et sa stérilité. Un poète écrit alors, sous l’inspiration d’un courant nati
: mais ce ne peut être qu’un moment, et cette intervention directe du poète n’est possible qu’à des conditions très précises
ie allemande, depuis 1820 jusqu’à 1848 et même dans l’histoire de nos poètes contemporains. Si le poète n’agit pas directement
squ’à 1848 et même dans l’histoire de nos poètes contemporains. Si le poète n’agit pas directement sur la politique, il peut
us de l’histoire dans ces occasions, plutôt qu’il n’a agi sur elle en poète . Qu’a-t-il donc fait ? Il a fait la seule œuvre q
faitement adaptée. Je vais dire laquelle. Je vous l’ai peint comme un poète effréné ; je vous ai montré cette imagination san
rs, vous pouvez vous demander si l’écrivain, si le littérateur, si le poète qui agit incontestablement sur les institutions p
ment, si continuellement pris à partie Molière. J’ai dit que Molière, poète monarchique, met partout la liberté là où elle es
hé pour la théorie de la Faculté maîtresse ; il y a chez lui un grand poète et un grand tribun. Le grand poète, il l’a été, d
îtresse ; il y a chez lui un grand poète et un grand tribun. Le grand poète , il l’a été, dans les plus belles lettres de La N
é du temps, telle qu’elle était, en partage la responsabilité avec le poète . Ne flattons pas le temps présent, ne nous flatto
, si réfléchie et si profonde que soit notre admiration pour le grand poète comique du xviie  siècle, il nous est difficile,
es et qui les transporte ou les tient au niveau des hauts et profonds poètes ou des poètes dégagés, qui nous met à l’unisson d
transporte ou les tient au niveau des hauts et profonds poètes ou des poètes dégagés, qui nous met à l’unisson de leurs grande
monde ». Le dialogue, cette forme qui permet à l’écrivain de se faire poète en mettant des personnages en action, avait sédui
mot sur Molière, mot risqué et bien sévère, avait trait à son rôle de poète amuseur du roi Louis XIV et de la cour. (Voyez le
66 (1732) Moliere (Grand Dictionnaire historique, éd. 1732) [graphies originales] « article » pp. 45-46
MOLIERE (Jean-Baptiste Pocquelin) poëte comique, étoit fils d’un valet de chambre-tapissi
née au public par M. Grimarest l’an 1705. Il ne faut pas confondre ce poëte avec un autre Moliere, qui vivoit l’an 1620. &
67 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XV » pp. 175-187
châtiée ; qu’un souris est fin, qu’un souris est amer ; qu’un mauvais poète est un bâtard d’Apollon ; que les peintres sont d
’un mauvais poète est un bâtard d’Apollon ; que les peintres sont des poètes muets ; que le soleil est l’époux de la nature. O
de La Fontaine. Ce n’étaient pas encore les chefs-d’œuvre de ces deux poètes , s’en étaient les prémices. Telles étaient les ri
68 (1858) Molière et l’idéal moderne (Revue française) pp. 230-
L’auteur ne fait que montrer ; peut-être l’indifférence apparente du poète , qui constate au lieu de juger, et montre tout sa
due, pour maudire ou pour bénir. Partial comme un homme passionné, le poète actuel divinise ce qu’il aime personnellement et
tater. J’admire profondément dans Alceste cette haute impartialité du poète qui s’est représenté, et s’est représenté ridicul
le Dépit amoureux), j’y entends un mot qui révèle le caractère de ce poète  : « Je veux être fâché, » dit Gros-René. Molière,
69 (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436
ger, La Critique de l’École des femmes, et L’Impromptu de Versailles. Poète comblé des faveurs du roi, il avait composé à la
’il louait, son éloge était positif, et l’heureuse excursion du jeune poète tragique dans le domaine de la comédie pouvait in
Ne voyez-vous pas, mon cher duc, lui répondit-il, que le ridicule du poète de qualité vous désigne encore mieux ? L’humeur d
ui de tels sentiments, c’est que Molière l’en a fait digne : ce grand poète ne prévoyait sûrement pas qu’on dût prendre un jo
ui la renferme et des excellentes dissertations qui la combattent, un poète , qui la partageait ou qui a feint de la partager,
e d’un œil jaloux et malveillant ; mais, plus fin courtisan qu’habile poète , il crut devoir flatter, dans le rival qui lui fa
70 (1716) Projet d’un traité sur la comédie pp. 110-119
a faveur ce que Horace nomme lepidum, d’avec ce qui est inurbanum. Ce Poète comique a une naïveté inimitable, qui plaît, et q
que plus vif et plus ingénu ? Il faut avouer que Molière est un grand Poète comique. Je ne crains pas de dire qu’il a enfoncé
71 (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419
nombre des spectateurs ne sentit point la force du sujet, ni l’art du poète dans la peinture du caractère singulier, qui donn
héâtre. Cependant, parmi les divers talents qui sont nécessaires à un poète comique, c’est peut-être celui dont il a le plus
é des pièces de Molière, et qu’ils n’ont pas rendu justice à ce grand poète , ils étaient en quelque sorte excusables. Les com
le cardinal de Richelieu avait accordé une protection distinguée aux poètes dramatiques. Plusieurs sociétés particulières se
    [*]Ornement du théâtre, incomparable acteur,             Charmant poète , illustre auteur,             C’est toi dont les
st ainsi que Plaute et Térence avaient imité les Grecs. Mais les deux poètes latins, plus uniformes dans le choix des caractèr
indre, n’ont représenté qu’une partie des mœurs générales de Rome. Le poète français a non seulement exposé sur la scène les
avant jésuite eût fait deux choses : la première, qu’en censurant nos poètes comiques, il eût insinué, qu’ils ont pourtant mén
pe royale*, représentèrent une petite comédie, où sont introduits des poètes de différents caractères. » 1667. Le Sicilien
e français, une intrigue aussi galante. L’on rit, dit Horace*, et le poète est tiré d’affaire. » Si l’on en croit l’auteu
arce que le spectateur, indépendamment de ses réflexions sur l’art du poète , est bien plus flatté d’imputer les obstacles qui
n de cacher son trésor, dont son avarice l’empêche de faire usage. Le poète français embrasse un objet plus étendu et plus ut
conviens de tout cela. Molière ne devait point oublier que le but du poète étant d’instruire et de corriger les mœurs, il ne
oint l’usure à l’avarice, comme une dépendance de ce caractère. Si le poète ne doit pas s’en rapporter aux seules réflexions
est si nécessaire à la scène ; ils y découvriront l’art ingénieux du poète dans la conduite, dans les liaisons et dans le nœ
ularia de Plaute, et en partie de La sporta del Gelli, qui a suivi le poète latin ; que le premier acte est imité d’une coméd
, si je puis m’exprimer ainsi, sont surprenantes, et avec quel art le poète français a adapté à son sujet tout ce qu’il a imi
e, les vrais dévots furent désabusés, les hypocrites confondus, et le poète justifié ; on trouva dans le caractère et dans le
oral était la meilleure, et laissant parler contre Le Misanthrope les poètes jaloux, toujours aussi peu croyables sur les ouvr
72 (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392
rs, M. Legrelle, a présentée à la Faculté des lettres sur Holberg, un poète danois, qui a été précisément un des plus heureux
l se forma à Londres sous Charles II et Jacques II toute une école de poètes , dont l’ambition hautement déclarée était de fair
ce à Torgau, se faisait représenter les sept ou huit chefs-d’œuvre du poète français. En 1680 ! et Molière était mort en 1673
l don Pilona, faisait les délices de la société italienne. Le premier poète comique de l’Italie, Goldoni, est un disciple de
arriver à 1760 pour voir Le Misanthrope et L’Avare inspirer enfin aux poètes et aux critiques la pensée de régénérer sur ces m
, elle l’admira davantage. Ce fat pour la gloire cosmopolite de notre poète une nouvelle phase, celle de la vénération. Moliè
, une de ces traductions comme en savent faire les Allemands pour les poètes qu’ils aiment, à la fois exacte et élégante, où r
de publier. Il l’appelle, à plusieurs reprises, le prince de tous les poètes comiques, et s’efforce, dans un parallèle qui se
, à l’aide du pinceau, l’effet dramatique de quelques scènes de notre poète . Il y a peu d’années encore, les élèves du collèg
isent les circulaires officielles, c’est qu’elle est, comme disait le poète , chose légère et qui vole à tout objet ; c’est qu
e l’Université, M. Chassang, Les Précieuses ridicules de Molière ; le poète a triomphé là comme sur un vrai théâtre. M. Larro
dictionnaire de la bonne compagnie, les pages les plus belles de nos poètes soient frappées d’ostracisme du même coup. Songez
les tirades, avec une vigueur et une gaieté vraiment prodigieuses. Le poète , au dernier acte, lui a donné à dire une de ces l
thrope. Il est dans Lucrèce moitié en grec, moitié en latin. Le vieux poète , en effet, y tournait en ridicule les habitudes q
jeté d’une haleine, ne s’interrompant qu’aux endroits marqués par le poète  : …… Je prends en diligence Mon cheval alezan ;
s visées de Molière ; mais il est facile de trouver, dans les vers du poète , des éléments de solution. Et on les en a fait so
compagnent et se trouve, en quelque sorte, rivée à la situation où le poète l’a placée. Ainsi, dans ce même Don Juan, la fame
dissiper leur erreur. Rien de tout cela n’existe plus à la scène. Le poète choisit et ramasse, au mépris de la vraisemblance
lisés, je vous déclare à tout jamais et irrémédiablement ridicule. Un poète vous lit ses vers ; vous les trouvez mauvais, lib
y fait réussir. Ce sont des lions superbes et généreux, comme dit le poète  ; et la raisonnable Éliante ne peut s’empêcher de
se détache en un vers de huit pieds. Elles abondent dans Molière. Nos poètes modernes, qui ont tant travaillé l’harmonie du ve
qui brillent. Molière dans Amphitryon a presque autant d’esprit qu’un poète de nos musées. » (On appelait en ce temps-là musé
s musées. » (On appelait en ce temps-là musées le recueil de vers des poètes à la mode.) Geoffroy développe ingénieusement les
ration, pour qui il a écrit, ne sentait pas plus de compassion que le poète lui-même pour un imbécile qui avait eu des visées
s prenons parti ; la cruauté du sort qui le persécute, la barbarie du poète qui le flagelle à coups si pressés nous émeut et
s encore de ce qu’il imaginait lui-même que de ce que lui peignait le poète . 20 février 1888. « Le Bourgeois gentilhomme 
’un homme pour ces regards noyés de désir. Mlle Fix traduit l’idée du poète  : la sensation a disparu. Tout le monde sait par
rt, aucun inconvénient. C’est ainsi que les personnages créés par les poètes , sont devenus, siècle à siècle, si grands et si c
tains passages de Lucrèce en vers assez beaux pour faire honneur à un poète qui n’aurait été que poète ; dont la prose a je n
n vers assez beaux pour faire honneur à un poète qui n’aurait été que poète  ; dont la prose a je ne sais quoi d’aisé, de naïf
int, comme de parti pris, tous les effets de contraste comique que le poète leur avait préparés. C’était en effet, je l’ai su
lent, n’en parlons plus. Et maintenant, marchez ! — En avant ! dit le poète . Et tout aussitôt il met chacun des frères aux pr
antes par le contraste des deux caractères. C’est ce contraste que le poète cherche à faire saillir ; c’est de ce contraste q
u de même visage que celui qui fait Mercure ? Il est entendu entre le poète et le spectateur que la ressemblance entre l’un e
e méfiance, avec l’idée de s’abandonner tout entier au libre génie du poète . Il sera pris comme les autres. Et d’autant mieux
comédies romanesques errer dans les forêts et les jardins où le grand poète aime à les égarer. Si la Sylvia de Marivaux n’aim
sont doués leurs illustres prototypes. Chaque être créé par le divin poète anglais porte avec lui son paysage et marche ento
u et à en marquer l’influence sur les événements. Il est clair que le poète comique doit, par abstraction, écarter tous les a
at à la Comédie-Française. Beaumarchais n’en restera pas moins un des poètes comiques les plus remarquables de la France : il
e mot prononcé retombe vide et sans écho ; pour nous qui demandons au poète , s’il veut que nous haïssions un personnage, de n
de Piron : « Avant Piron, l’usage immémorial était de présenter les poètes , au théâtre, sous les couleurs les plus ignobles,
. C’était sous ces dehors brillants qu’on avait coutume de livrer les poètes à la risée publique. Leurs sentiments et leur lan
ume. Piron réforma tout cela, et, pour son honneur, il nous montra un poète comme il n’y en avait point, un poète magnifiquem
son honneur, il nous montra un poète comme il n’y en avait point, un poète magnifiquement vêtu, brave, généreux, désintéress
offroy part de là pour exécuter une charge à fond de train contre les poètes de son temps, qui ne sont pas taillés sur le modè
taillés sur le modèle de Damis. La boutade est assez amusante. « Les poètes d’aujourd’hui ne ressemblent pas tout à fait à ce
été, je crois, recueillie en volume, montré quel brave homme et quel poète c’était que ce Piron si calomnié. Il a vu en Piro
iques en rient encore. Piron avait pourtant raison : Voltaire n’a été poète que dans la poésie légère. Ses tragédies sont dev
nt, tout y est, et avec un feu d’éloquence, où l’on sent le cœur d’un poète . C’est qu’il était poète avant tout, poète dans t
n feu d’éloquence, où l’on sent le cœur d’un poète. C’est qu’il était poète avant tout, poète dans toute la force du terme, a
où l’on sent le cœur d’un poète. C’est qu’il était poète avant tout, poète dans toute la force du terme, avec toute l’honnêt
des vers. Il adorait la poésie comme une maîtresse et il estimait le poète à l’égal d’un dieu. Vous vous rappelez l’anecdote
sa cour, et avec un haut le cœur : — Oh ! monsieur le duc, dit-il, un poète  ! — Les qualités sont connues, dit fièrement Piro
amais qu’en se mettant lui-même sur la scène, qu’en faisant parler le poète . On tenait table encore, on se serre pour nous ;
s, tenez-moi lieu de fortune et d’amour ! Il n’avait point, comme le poète romantique de 1860, le front coiffé d’orages ; il
célèbre et les plaisirs aristocratiques qui couraient au-devant d’un poète en vogue pour apprécier la singularité de cette r
hanteresse. C’est pour Roxelane que semble avoir été écrit ce vers du poète  : Et la grâce plus belle encor que la beauté. M
s ne marquez pas d’un trait assez appuyé le revirement qu’a ménagé le poète . Voulez-vous un autre exemple ? Et, si j’insiste
ys, lieutenant criminel, et de M. le procureur du roi au Châtelet. Le poète , très sagement, avait prié ces magistrats de voul
tenir contre de beaux yeux en larmes. D’un autre côté, on a obligé le poète à quelques sacrifices désavoués à la vérité par l
73 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre X » pp. 83-88
e naissante dont Corneille n’était pas membre. Le cardinal, jaloux du poète qui lui échappait, et envieux en même temps de sa
e qui fait voir un bureau de fade bel esprit dans cette maison, ou le poète le plus mâle de notre littérature et le plus élev
74 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IX. De l’Adultère et des Amours faciles. » pp. 166-192
et des Amours faciles. Pourquoi faut-il que cette grande figure du poète moraliste soit la statue dont la tête d’or semble
costume d’Apollon devant la cour, et étaient traités de dieux par les poètes et par Molière même597, il y avait quelque chose
é de ce génie, on ne doit lui ôter ni son talent ni son immoralité de poète anacréontique. Il faut citer, pour pouvoir l’admi
ente, qui fut avec tant de succès imité mais non égalé par les petits poètes du dix-huitième siècle ; il faut rendre à Molière
flexions sur la Comédie : « La postérité saura peut-être la fin de ce poète comédien, qui, en jouant son Malade imaginaire ou
75 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434
ents, d’enseignements, de héros, de personnages ! « Hélas ! disait un poète en se contemplant lui-même, qu’ai-je fait, malheu
des historiens nous échappe, on sait, à un homme près, le nombre des poètes . Vous ne comptez plus les logiciens, les métaphys
œuvres nous devons le tribut à la mort ! Tôt ou tard, il faut que le poète meure. À plus forte raison faut-il nécessairement
maîtres anciens ; elle était la défense et la protection d’un tas de poètes nouveaux qu’elle avait vus enfants, et qui venaie
avail de tous les jours. —  Je suis vaincu du temps , disait un vieux poète français. Ce fut le 18 avril 1844 que mademoisell
ents de la foule, les applaudissements du parterre, l’enthousiasme du poète , la résurrection solennelle des vieux chefs-d’œuv
le comédien Monvel, était un vrai comédien, un peu philosophe, un peu poète . Sa mère jouait la comédie, et aussi sa jeune tan
nges, ces splendeurs, ces fortunes, cette beauté adorée à genoux, ces poètes qui s’empressent à partager tant de gloire, ce pa
phes passés. La critique ne dit pas : « Ce n’est rien, c’est un vieux poète , c’est un vieux musicien, c’est un vieux comédien
passé, au bord de notre fleuve bien-aimé, ce diantre de Rhône, par un poète ingénieux, passionné, charmant, M. Charles Reynau
76 (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-
’incorrection presque incroyable des différentes éditions de ce grand poète . « Je puis affirmer, dit M. Auger dans l’avertiss
qu’il n’a jamais achevé, et dont plusieurs parties révèlent un grand poète . Il se vit bientôt obligé d’interrompre ses médit
nt généreusement accueillis. De pareils succès ne purent enchaîner le poète sur les bords du Rhône : il fut appelé par l’amit
le met en usage pour tromper son tuteur amènent des situations que le poète latin n’avait pas soupçonnées, et un dénouement d
s principales scènes de son admirable comédie. Vous trouverez dans le poète latin l’idée du fameux sans dot ; Euclion perd au
nt pour le voleur, et cette méprise amène des quiproquo comme dans le poète français ; mais où est le maître Jacques de Moliè
rnom de contemplateur ? C’est à Molière que la France doit Racine. Ce poète encore bien jeune se présenta devant l’auteur du
e de Molière, et La Grange, son camarade, donnèrent une édition de ce poète en 1682. La préface qui est au commencement de ce
ie d’Alexandre de Racine, lui fit beaucoup d’honneur, et cet illustre poète fut si frappé de ses talents, qu’il forma le dess
és de sombres atours, Qui pour le pas semblaient se battre. Item, les poètes de théâtre, Dont l’un, le plus intéressé, Était à
77 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174
ent intéressés à rendre ridicule la galanterie sentimentale. Molière, poète de la cour de Conti, avait donc beau jeu pour met
précieuse fait l’éloge de Corneille, une autre qui préfère Benserade, poète plus galant et homme de cour, une troisième prend
t savoir par le prince et la princesse de Conti, dont il avait été le poète et le directeur des spectacles, que la cour avait
rtout étant dit sur le ton modeste du doute. Molière, intéressé comme poète et comme comédien à plaire aux gens de cour et au
pé, et qu’ainsi toute apparence contraire était hypocrisie, et que le poète comique qui démasquerait cette hypocrisie, servir
plaudirent de tout leur cœur52. Il faut se persuader que la satire du poète répondait au goût et aux opinions de madame de Ra
ait la direction qu’on lui suppose ? N’est-ce pas faire payer cher au poète l’esprit qu’on veut bien lui prêter, que de le dé
78 (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331
uit de cette suppression, par qui se serait-il cru offensé, ou par le poète , qui répétait après tant d’autres ces vieilles et
sous le nom de Zelmis; et, soit à titre de romancier, soit à titre de poète , soit par la réunion de ces deux qualités, il se
tes de mesure et de fausses rimes, qui font voir que l’auteur, devenu poète par instinct, n’avait guère étudié la théorie de
nt dramatique , se retrouvent dans les amusements de la jeunesse d’un poète comique, et ne valent pas une scène de ses moindr
rte triple être pris le premier! Ce dialogue est la nature même : le poète , qui était joueur, n’a eu de ces mots-là que dans
ait manié. Le sujet est de Plante : nous avons vu, à l’article de ce poète latin, combien il est resté au-dessous de son imi
79 (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914
jeune qu’Agnès. Je n’ai pas à rappeler les mésaventures conjugales du poète  : elles sont connues de tous ceux qui s’intéresse
de lui-même, il excite la gaieté. Qu’il se méprenne sur la pensée du poète , qu’il lui prête des intentions réprouvées par le
présent de nombreuses contradictions. Je ne discute pas la pensée du poète , ma tâche est d’examiner comment cette pensée est
re sans exagération que le comédien était pour moitié dans l’œuvre du poète  : je ne vois personne aujourd’hui qui mérite un p
econd. Ils ont beau parler de composition, ils émiettent la pensée du poète , et l’unité disparaît. S’ils ne saisissent pas ou
80 (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre premier. Préliminaires » pp. 1-8
par les lois les plus constantes de l’histoire, c’est que les grands poètes et les grands artistes n’ont pas été en leur temp
t à la même distance d’où nous autres nous voyons Homère. Notre grand poète comique Molière a été, l’un des premiers, livré à
81 (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369
dmirait le plus dans les deux poèmes n’était que des larcins faits au poète latin et à l’auteur espagnol. Corneille, en expos
uction et de reconnaître que jamais inférieur à ses modèles, ce grand poète les a souvent surpassé, et que ce qu’il a ajouté
de L’École des maris, mais encore elle a servi à Lope de Vega Carpio, poète espagnol dans une pièce intitulée La Discreta ena
i est possible, de rapprocher toutes les idées du théâtre du côté des poètes italiens ; c’est pourquoi, malgré les louanges qu
e. « L’intérêt de la pièce est celui que font naître les fâcheux : le poète par son titre ne s’est engagé à rien de plus. Mai
dre, tout bien compté Pour Térence ressuscité, Commandons à tous les poètes , D’être fidèles interprètes De l’École, et de sa
du chagrin de M. Corneille, au sujet de la réussite de Molière. « Le poète qui fait profession de fournir le théâtre, et d’e
nole d’Agostino Moreto, intitulée El desden con el desden, dont notre poète a tiré sa Princesse d’Élide, est une preuve de la
e ; mais voyons auparavant de quelle manière Agostino Moreto, célèbre poète espagnol, dénoue sa pièce intitulée El desden con
é qu’il s’en fût servi. « À la moitié du second acte, par exemple, le poète espagnol amène une fête, ou un jeu dans le goût d
choses les plus fortes contre la médecine, il n’ait voulu mettre les poètes et les spectateurs à portée de comparer ces deux
t aussi bien imaginé que celui-ci. C’est par cette raison que tant de poètes comiques, depuis Molière, ont cherché à l’imiter
nal de la comédie bizarre du Festin de Pierre est de Tirso de Molina, poète espagnol ; elle est intitulée : El combidado, de
82 (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421
es règles, et se disaient pressés du besoin de les défendre contre le poète téméraire qui les avait violées. Faudrait-il croi
ie. Molière, pour composer L’École des femmes, n’a eu recours à aucun poète dramatique ; mais il a beaucoup emprunté à des au
nts vers la prose ingénieuse et facile de Molière. Tout l’artifice du poète consiste à transposer les rôles, c’est-à-dire à m
n que par condescendance pour leurs maîtresses, ennemies déclarées du poète comique et de ses ouvrages. Il n’y a pas moyen de
même que madame Aubry, femme de Jean-Baptiste Aubry, maître paveur et poète tragique, qu’elle s’appelait Geneviève Béjart, et
marade Raymond Poisson en parle d’une manière fort honorable dans son Poète basque. Voyons, dit le baron de Calazious,      
jouterai qu’à cette époque les bienséances n’avaient pas interdit aux poètes comiques, aussi rigoureusement qu’elles l’ont fai
semblait être dans la destinée de Boursault d’être en guerre avec les poètes les plus redoutables de son temps. Il avait fait
83 (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98
teur attaqué se défendit en personne, et, qui pis est, se défendît en poète comique, c’est-à-dire fit de ses critiques une co
pincent les lèvres, un quidam à notre côté, à mine discrète et fade, poète probablement, murmure : « Cela est grossier » ; e
eur maître un bon quart d’heure à la porte. La scène semble froide au poète pincé, notre voisin, non pas à nous : car, outre
tre Parisien, qui sait tout, nous apprenons que ce jeune homme est un poète , un sieur de Visé, familier de l’Hôtel de Bourgog
es postures inimaginables ; si cela est delà farce, comme l’assure le poète pincé, un certain Br……Bross…… Boursault, à ce que
que Desmarets, ce fertile génie, et le sieur Chapelain, le plus grand poète français qui ait été et le mieux renté certes, pu
désormais le prendre pour ce que disait le Grand-Livre : un excellent poète comique. Il se sentit encouragé et lança, le 1er
e faire admirer davantage. — D’après eux, le comble du génie, pour un poète comique, c’est de faire pleurer ; pour un auteur
il est attendri ; il a dans la gorge un tourtereau, et dans l’âme un poète  ; il a tout ce que le talent peut donner de perfe
e d’Henriette. C’est que chez Molière, comme chez tous les véritables poètes dramatiques, l’esprit planait au-dessus des misèr
84 (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252
plus tard ; mais on a aujourd’hui la certitude que nos deux premiers poètes comiques n’eurent point un berceau commun : des r
logique qu’un d’eux fit dresser. Aveugle empire du préjugé ! Le grand poète , l’homme de génie ne put faire absoudre le comédi
a société d’alors nous mettra mieux à même de calculer tout ce que le poète avait à faire en s’armant du fouet de la satire,
ultes, madame de Rambouillet se vit chantée par les lyres de tous les poètes qui composaient sa cour. Malheureusement son prén
s palais, Molière pour composer ses divertissements, La Fontaine pour poète ordinaire. Mazarin n’était plus, et sa mort avait
de nouvelles profusions. L’esprit des jeunes seigneurs, les lyres des poètes , n’avaient pu résister aux prodigalités vraiment
rompre le silence. Si plus d’un trait des Fâcheux fait reconnaître le poète comique, il est une scène qui décèle le poète phi
eux fait reconnaître le poète comique, il est une scène qui décèle le poète philosophe. Molière, concevant les services que l
eur reconnue. « Cet exemple, dit Chamfort, n’apprendra-t-il point aux poètes quel emploi ils peuvent faire de leurs talents, e
Racine au sortir du collège, que ce jeune homme serait le plus grand poète de son siècle. On dit qu’il lui donna cent louis
timents et leur génie », Colbert n’avait pas fait plus pour le jeune poète  : cent louis avaient également été la récompense
s, qui, si elles n’ajoutent rien à la réputation de leur auteur comme poète , lui assuraient dès lors celle de juge éclairé :
quelle Molière y était porté, on l’y traitait néanmoins d’« excellent poète comique ». Avec cela, ses admirateurs devaient se
lef des personnages qu’il avait, selon eux, voulu mettre en scène. Ce poète si pédantesque, ce Lysidas si plein de lui-même,
tance, si frivole en apparence, en associant le prince à la gloire du poète , ne fut peut-être pas étrangère à la déterminatio
de ce qu’un personnage de L’Impromptu, Du Croisy, chargé d’un rôle de poète , l’a représenté comme un prête-nom57. Non, Molièr
nous l’avons déjà vu, une prédilection souvent malheureuse. Le jeune poète se mit à l’ouvrage. La Grange-Chancel raconte avo
r mépris. On connaît le mot plein d’adresse et de bon sens de Belloc, poète agréable de salon, qui, entendant un de leurs con
voir sa valeur infinie, Il tire quatre parts dedans sa compagnie. Ce poète avait été chargé de composer pour la cour une com
conçues échouèrent également devant l’Arrêt burlesque de Boileau. Ce poète adressa en 1664 à Molière sa satire II, dans laqu
perçus jusqu’ici. L’abbé de Marolles, qui a traduit ou trahi tous les poètes latins, fit paraître en 1659 la seconde édition d
le reste est égal, ce que j’aurai bien moins de peine à croire que le poète n’en doit avoir eu à le composer, quoique toutes
non pas de suite, mais selon les divers sujets tirés des livres de ce poète , lesquels lui avaient plu davantage, et les avait
la plaindre qu’à la blâmer. Vous me direz sans doute qu’il faut être poète pour aimer de cette manière ; mais, pour moi, je
bourrue envers un abbé qui lui présentait une épitaphe pour ce grand poète  : « Ah ! lui dit le prince, que n’est-il en état
une simple servante, nous la cherchons en vain dans la conduite d’un poète célèbre qui, après s’être dit son ami, ne sembla
artagées. » Ce n’était là du reste que le prélude du tort que le même poète leur fit en enrôlant à Pâques 1667 mademoiselle D
. L’habit d’Oronte, ce bel esprit de cour, moins modeste encore qu’un poète de profession, qui a toute la rancune de l’orguei
où chacune des Muses déployât tous les prestiges de ses attributs. Le poète de cour chargea Molière de remplir la partie du c
pièces sont des jeux de théâtre où le comédien a plus de part que le poète , et dont la beauté consiste presque toute dans l’
moins éclatant à Rome ; car, quelques siècles encore après la mort du poète latin, on le représentait aux fêtes de Jupiter. L
leçon serait scandaleuse ? Eh bien ! ce qu’annoncerait l’orateur, le poète n’a fait que le peindre ; et la comédie de Molièr
ière n’est autre chose que cette morale en action. Ni l’orateur ni le poète ne veulent encourager par là les enfants à manque
entre mes mains. Jamais pièce française n’a été maniée par un de nos poètes , quelque méchant qu’il fût, qu’elle n’ait été ren
et toujours plaisante ?… « La postérité saura peut-être la fin de ce poète comédien qui, en jouant son Malade imaginaire e o
oi. Les Amants magnifiques lui fournirent l’occasion de mystifier un poète de cour dont il avait à confondre l’orgueil.Bense
parole. Benserade jouissait à la cour d’une immense réputation comme poète de ballets ; la fadeur et la recherche de ses com
i représentait Neptune, des vers tout à fait dans le genre de ceux du poète bel esprit. Il ne s’en déclara pas l’auteur, et n
ombien était vrai le dernier vers du quatrain qu’il avait consacré au poète comique dans le Ballet des Muses : Le célèbre Mo
être un fat. Celui-ci venait de se venger d’un rimeur qui se croyait poète  ; il mit en scène, le mois suivant, un de ces bon
t à ce sujet que « la meilleure satire qu’on puisse faire des mauvais poètes , c’est de donner de bons ouvrages ». Il est fâche
ment. Il faisait un compliment de bonne grâce, et était à la fois bon poète , bon comédien et bon orateur, le vrai trismégiste
rismégiste du théâtre. Mais outre les grandes qualités nécessaires au poète et à l’acteur, il possédait celles qui font l’hon
a fallu n’en citer qu’un petit nombre ; ne dire que quelques-uns des poètes avec lesquels fut en rapport cette compagnie de c
r du Joueur : « Regnard ne fut point de l’Académie. C’est surtout aux poètes comiques que l’entrée du temple semble avoir été
gement plus que rigoureux. Nous nous bornerons à faire observer qu’un poète comique qui peint la plupart du temps les habitud
s serait doux de penser avec certains commentateurs de Boileau que le poète par « le prix de son art » a voulu dire la perfec
aux modes : on ne s’en corrige pas, on en change ; quant au vice, le poète comique peut le stigmatiser, mais non le détruire
ntilhomme, act. III, sc. ix. 47. « Au sieur Chapelain, le plus grand poète français qui ait jamais été, et du plus solide ju
ion de 800 livres : chiffre énorme, si l’on tient compte du bagage du poète et si l’on ne perd pas de vue que Molière n’y fig
85 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVI. Des Caracteres nationaux. » pp. 268-283
Dubos : « Il y a encore deux choses à craindre : la premiere que le poëte n’imite ces peintres qui peignent une belle femme
à nos voisins, avant de relever avec trop d’aigreur leurs défauts. Le poëte , & le poëte comique sur-tout, doit-il être l’
vant de relever avec trop d’aigreur leurs défauts. Le poëte, & le poëte comique sur-tout, doit-il être l’esclave né d’un
86 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. Pieces intriguées par un événement ignoré de la plupart des Acteurs. » pp. 192-198
dénouement prompt & facile. Aristote prétend qu’il est permis au poëte de supposer quelque chose contre la vraisemblance
e artificielle, me paroîtroit un grand extravagant. Loin d’excuser un poëte qui manque à la vraisemblance dans ses avant-scen
87 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XL. Du dénouement des Pieces à caractere. » pp. 469-474
sité & qui dénoue la piece, on s’écrie : Voilà bien le trait d’un poëte  ! Voyons quelle sensation nous éprouverons. Scen
ne tient pas davantage à la Métromanie qu’à tout autre passion ; à un poëte qu’à un orateur, un peintre, &c. Les personne
88 (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944
ur nous recommandait souvent cette phrase de Fontenelle… Autant qu’un poète qui ne fut que poète, et qui le fut sous les rois
souvent cette phrase de Fontenelle… Autant qu’un poète qui ne fut que poète , et qui le fut sous les rois, peut être populaire
il hausse le ton en alexandrins convenablement frappés ; il plaint le poète de n’être pas né ou du moins mort de nos jours :
nue en vie par les comédiens ? Voilà le seul hommage qui intéresse le poète  : même une promenade au Panthéon réjouirait moins
89 (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83
ttre, et tout d’abord Molière lui-même. Dans notre admiration pour le poète et pour son héros, en effet, nous avons été jusqu
XVIII siècle, qui en contenait une, adressée à Santeuil, le chanoine poète , ami de La Bruyère et, comme lui, commensal du pr
… mais pas deux Alcestes ! Molière eût, bien ri de ces révélations de poètes , alléchant le public avec les soi-disant blessure
nit. Mais, encore une fois, la leçon va trop loin. On ne dit pas à un poète , ne fût-il qu’homme du monde, — je veux dire ne f
pas à un poète, ne fût-il qu’homme du monde, — je veux dire ne fût-il poète que par accident, par manière, — « Monsieur, votr
solument tort de se formaliser. Si j’accueillais de cette manière les poètes qui me font l’honneur de me consulter sur leurs o
te pas qu’un homme est pendable après les avoir faits ; l’estomac des poètes est délicat, je leur sucre la médecine. Je leur f
consentir qu’elle soit pour un autre, passons là-dessus, laissons ce poète . Mon cœur en a-t-il moins à se plaindre du vôtre
90 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du point où doit commencer l’action d’une fable comique. » pp. 172-177
teurs le point où ils doivent prendre l’action. Les uns veulent qu’un Poëte dramatique, partageant sa fable en deux parties é
ante & dix-huit ans. 25. Pierre Claude Nivelle de la Chaussée, poëte dramatique, né à Paris en 1692. Il n’est pas, com
91 (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VIII. Les Fedeli » pp. 129-144
es rôles d’amoureux sous le nom de Fulvio, et Diana Ponti, actrice et poète , jouait les rôles d’amoureuse sous le nom de Lavi
itence : « Lequel, après avoir excité si longtemps le rire, disait le poète , s’est changé en une source de larmes. » Un sonne
92 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. De la Diction. » pp. 178-203
liere. Guidé par la nature, le goût, le discernement, il connut qu’un poëte dramatique, loin de se faire une diction à lui, n
e. Il résulte de tout ce que je viens de dire dans ce chapitre, qu’un poëte comique doit parler la langue de toutes les natio
es, pour nous montrer l’Auteur dans son cabinet. 26. Aristophane, poëte grec, étoit d’Athenes. Il vivoit 430 avant J.C. I
e & une obscénité grossiere, qui prouvent autant la corruption du poëte que celle de ses contemporains. 27. Vers du Méch
93 (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129
e par La Grange, acteur de la troupe de Molière, et par Vinot, ami du poète , a été l’objet des plus vives critiques. On a dit
auvre auteur, sans le nommer : son emportement ne finissait point. Le poète devait mourir sous le bâton, ou du moins en avoir
ue les épitaphes furent répandues par tout Paris. Il n’y avait pas un poète qui n’en eût fait ; mais il y en eut peu qui réus
ies, toutes les faussetés, toutes les mauvaises plaisanteries que des poètes ignorants ou irrités avaient répandues quelques a
e de Molière, et La Grange, son camarade, donnèrent une édition de ce poète , Paris, Thiéry, 1682. La préface qui est au comme
e, de M. Racine, fit tant de plaisir, particulièrement à cet illustre poète , qu’il forma le dessein de faire passer cette act
s de sombres atours, Qui pour le pas semblaient se battre. Item, les poètes de théâtre, Dont l’un, le plus intéressé, Était à
it donné une Vie de Molière à la tête de son édition des œuvres de ce poète (1823). J’ignore ce qu’il pensait de son travail 
nommait Ragueneau ; il fut longtemps aimé des comédiens et chéri des poètes , qui se régalaient à ses dépens. L’un de ces dern
au négligea son four, et, de bon pâtissier, il devint d’abord méchant poète , puis méchant comédien. Dassoucy, qui nous a cons
sés ; mais, dit plaisamment Dassoucy, « Il ne trouva dans Paris aucun poète qui le voulût nourrir à son tour, et aucun pâtiss
pter cette condition, comme répugnante à l’honneur et à la qualité de poète  : depuis, ne pouvant résister à la force de ses d
andelles fort proprement. Voilà le destin des fous, quand ils se font poètes , et le destin des poètes, quand ils deviennent fo
Voilà le destin des fous, quand ils se font poètes, et le destin des poètes , quand ils deviennent fous. » (Dassoucy, Aventure
son caractère. Dassoucy était une espèce de troubadour, bon musicien, poète agréable, qui courait joyeusement de ville en vil
de Molière. Cette place lui fut offerte peu de temps après la mort du poète Sarrasin, que le prince lui proposait de remplace
gneur le duc d’Orléans. NOTA. Ce fut le cardinal de Retz qui plaça le poète Sarrasin auprès de ce prince. (Mémoires du cardin
oésies sous le titre de Muse naissante du jeune Beauchâteau, 1657. Le poète Maynard orna ce recueil d’une préface. A onze ans
is de Molière. Toutes les calomnies dont on voulait accabler ce grand poète , étaient aussitôt consolées par un bienfait. Ce M
lt pour dénigrer Racine, et finit par devenir le panégyriste du grand poète dont il avait été le zoïle. (DESP.) 66. Nous avo
r les voler, et dans ses larcins même il reste toujours au-dessous du poète qu’il dépouille. Nous avons cru nécessaire d’étab
xclusif de travailler aux ballets de la cour. La querelle de ces deux poètes vint donc de ce que Molière s’était ingéré de fai
t dans l’acte III, scène v. Ceux que Molière fit, à l’imitation de ce poète , sont dans le premier intermède et dans le sixièm
autres vers qui se récitent, et Molière avertit lui-même que ce grand poète n’avait employé qu’une quinzaine de jours à ce tr
ment, il faisait un compliment de bonne grâce, et était à la fois bon poète , bon comédien, et bon orateur, le vrai trismégist
au lui-même n’aurait pu l’entendre sans réformer son jugement. « Nos poètes dramatiques sont les seuls qu’on puisse raisonnab
santerie, mais encore en fait de conduite et d’économie théâtrale, ce poète l’a emporté sur tout ce que nous connaissons de c
94 (1739) Vie de Molière
que Chapelain, homme alors très estimé, et cependant le plus mauvais poète qui ait jamais été, parlait lui-même le jargon de
ces traduites ne peuvent réussir que par l’habileté du traducteur. Un poète anglais nommé Shadwell, aussi vain que mauvais po
u traducteur. Un poète anglais nommé Shadwell, aussi vain que mauvais poète , la donna en anglais du vivant de Molière. Cet ho
La pièce de Shadwell est généralement méprisée. M. Fielding, meilleur poète et plus modeste, a traduit L’Avare, et l’a fait j
prises ; Toutes ses pièces sont d’agréables sottises : Il est mauvais poëte , et bon comédien ; Il fait rire, et de vrai, c’es
spire le bon goût. La meilleure satire qu’on puisse faire des mauvais poètes , c’est de donner d’excellents ouvrages ; Molière
ais avec tous ces défauts-là, il sera toujours le premier de tous les poètes comiques. Depuis lui, le théâtre français s’est s
95 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VII. De l’Amour. » pp. 121-144
caresses du cœur ; enfin ce je ne sais quoi 421, matière infinie des poètes , mystère inexplicable pour Platon, si l’on n’y ad
embrasser la défense d’une femme inconnue431. Ces ressorts aident le poète à hâter sans invraisemblance la liaison des cœurs
ême des dégradations de l’humanité : le philosophe qui les décrit, le poète qui les peint, sont des hommes utiles. À travers
use, on revient aux amoureux de Molière, on demeure convaincu que nul poète n’a jamais conçu ni représenté l’amour d’une mani
96 (1732) Jean-Baptiste Pocquelin de Molière (Le Parnasse françois) [graphies originales] « CII. JEAN-BAPTISTE POCQUELIN. DE MOLIERE, Le Prince des Poëtes Comiques en France, & celebre Acteur, né à Paris l’an 1620. mort le 17. Fevrier de l’année 1673. » pp. 308-320
c celui de Plaute, qui est pourtant une des meilleures Comédies de ce Poëte Latin. On admire la maniere ingenieuse dont il a
à sa memoire. Ornement du Théatre, incomparable Acteur, Charmant Poëte , Illustre Auteur, C’est toi, dont les plaisante
où tu trouves la rime. Voyez encore les belles Stances que ce même Poëte adresse à Moliere sur sa Comédie de l’Ecole des F
97 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548
peu de conséquence, elles ne doivent pas occuper bien sérieusement un Poëte comique. Je dirai davantage : il est dangereux de
t-on ; aussi la faute d’Isabelle n’est-elle pas énorme. Il faut qu’un Poëte comique soit juste en tout, & qu’il satisfass
tir la différence étonnante qu’il peut y avoir de la philosophie d’un Poëte comique à la philosophie d’un autre. Je ne prendr
dans la carriere des Lettres : son génie lui fait concevoir l’art du Poëte comme nous venons de le définir. Il voit cependan
onne pas la préférence à un Auteur avoué pour mauvais ; il choisit un Poëte célebre, que les plus grands Seigneurs se font un
s qu’il a composées d’après plusieurs ouvrages différents. 74. Le poëte tragique fut désespéré de perdre le cœur de son h
98 (1730) Poquelin (Dictionnaire historique, 4e éd.) [graphies originales] pp. 787-790
ginaux. Voilà des obstacles qui ne nous permettent point d’admirer ce Poëte selon son mérite, ni en Grec, ni en Latin, ni dan
la plaindre qu’à la blâmer. Vous me direz sans doute qu’il faut être Poëte pour aimer de cette maniere ; mais pour moi je cr
ute contraire, il mériteroit d’être traité comme celui qui censura le Poëte Furius d’avoir inventé certains mots Latins qui a
les mots philosophisme, philosophistes, advertance. Il est sûr qu’un Poëte Comique n’est pas aussi excusable que les Philoso
99 (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47
de théâtre admirable et qui, avec huit ou dix autres ouvrages du même poète , représente ce que la comédie, ce que l’art comiq
ères qui sont vrais de tous les temps. Si j’ajoute que Molière est un poète comique, le poète comique par excellence, il est
s de tous les temps. Si j’ajoute que Molière est un poète comique, le poète comique par excellence, il est évident qu’il aura
et, lorsqu’on a dit de lui qu’il est le premier et peut-être le seul poète comique, on lui a rendu un hommage suffisant, cel
100 (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264
e représentation du 24 octobre, la faveur du roi et de la cour. Où le poète comique avait-il cueilli cette première moisson ?
e la commedia dell’arte intitulé Il Medico volante. Un des ennemis du poète comique, Saumaise, allait bientôt lui reprocher c
prencipe Rodrigo (les heureuses jalousies du prince Rodrigue) est du poète florentin Giacinto-Andrea Cicognini ; celui-ci au
de provenance italienne ; ce n’est que dans une édition des œuvres du poète qu’il y a lieu de noter cela par le détail. Mais
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