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1 (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923
comptait parmi ses membres, que même elle avait eu pour fondateur, ce dévot très mystique, précurseur de MmeGuyon, apôtre d’u
ient à un moment où elles devaient faire sensation. Le monde, que les dévots du Saint-Sacrement avaient la généreuse ambition
ndé hochait la tête. A plus forte raison devait-il bondir quand les «  dévots  » s’en prenaient moins au duel qu’aux duellistes.
te d’Harcourt, du marquis de Vardes et du maréchal de Grammont, les «  dévots  »étaient à la fois ridiculisés comme des gêneurs,
t sur I’Ermitage de Caen bénéficia, bien qu’écrit, lui aussi, par des dévots . Dénonciation d’un péril clérical mystérieux, pre
on ami la découverte de la conspiration où se matérialisait ce danger dévot  : « cette congrégation du Saint-Sacrement, » — il
roi. Colbert, Le Tellier, Hugues de Lyonne16 sont tous trois fort peu dévots (le jésuite Rapin, qui les connaît, le déplore da
petits faits que nous ignorons : « le monde était déchaîné contre les dévots . » Chez les gens de lettres, en revanche, ce « d
ntre 1663 et 1670, une véritable campagne de plume se mène contre les Dévots , de laquelle ne témoignent pas seulement des écri
tes deux pour exciter l’indignation et même la haine »contre les faux dévots . Vue de ce biais, la seconde de ces pièces, cette
’hypocrisie? « Il fallait que Molière fût bien enragé contre les faux dévots , » — écrivait, en 1886, M. Lemaître, — pour impos
, « ménage son héros en tant qu’athée ne lui pardonne pas en tant que dévot . » Cette hypocrisie, dernier avatar du grand sédu
uve Molière pour accommoder le Festin de Pierre à sa lutte contre les dévots , » pour le rattacher au Tartufe qu’il complète. L
avait pour effet logique de ne rien laisser subsister du prestige des dévots sur le public, et de l’empire qu’ils prétendaient
ont les trahisons et les « férocités de cœur » ne se comptaient plus; dévot enfin, lui aussi, au dernier acte, il avait, jusq
rement : tels, entre autres34, ceux que M. Allier, dans la Cabale des Dévots , signale plus spécialement : le baron de Renty, l
, les soupçons des contemporains. D’autant plus qu’en dehors de ces «  dévots  » respectables, il y en avait certainement d’autr
parfois à mots couverts. Et justement, il y eut, en ce temps-là, un «  dévot  »dont le public de 1664 ne mit pas, que je sache,
— et lui parle de dévotion avec tant d’emportement qu’il charme cette dévote . » Elle le loge chez elle : il s’éprend de sa fil
ts propres à nous faire croire que Molière les a visés entre autres «  dévots . » Mais « entre autres, » dis-je, et pas eux seu
rt et Mazarin eux-mêmes, — qui, lorsqu’ils parlent de la « cabale des dévots , » désignent moins une société particulière qu’un
geois au « bon sens, »toute montre de dévotion, tout prosélytisme des dévots déplaît. Les « dévots, »comme Molière le dit avec
toute montre de dévotion, tout prosélytisme des dévots déplaît. Les «  dévots , »comme Molière le dit avec une franche précision
t orgueil -étaient communs, il ne pouvait point l‘ignorer, à tous les dévots . Les Jansénistes y participaient, et surabondamme
fe fustigeait les Jésuites. Ni les uns, ni les autres n’avaient tort. Dévots à la façon de Loyola, « Loyolitico more, » comme
onte le P. Rapin, « on eut grand soin d’écarter de la Compagnie » les dévots « qu’on soupçonnait » de jansénisme : les jours d
ienne, et ne pouvait pas être, pour eux, l’idéal d’une association de dévots . Quelle est, pour eux, la fin rationnelle de la v
2. Cf. Arch. de la Gironde, série C, 3784, et Allier, La Cabale des Dévots , p. 347 et suivantes. 3. G. de Renty, l’un des m
ntpensier, Mémoires, éd. Chéruel, 11!, 36-37 et Allier, la Cabale des Dévots , p. 329-330. 8. Cf. la Revue. 1908, 1" août, p.
ature française, 2* edit., p. 113, 174, 175, etc.; Allier, Cabale des Dévots , p. 385, 392 et suiv. ; A. Lefranc, Revue des Cou
olière des Grands Ecrivains, 111, p. 138.) 29. Allier, la Cabale des Dévots , p. 296. 30. Muse historique, 31 décembre 1662.
t-Sacrement était devenue, comme il arrive toujours dans les sociétés dévotes , le refuge d’une foule de coquins et de scélérats
mentés avec une judicieuse prudence, par M. Allier dans la Cabale des Dévots (ch. xix), à l’aide aussi de M. Gazier, Mélanges
. Le P. Prat, les Jésuites à Grenoble, p. 302-313; Allier, Cabale des Dévots , p. 241 et suivantes. 47. Le Traité de l’Aumône
2 (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146
e morale, et où le prince voulait qu’on eût de la religion. On se fit dévot pour être plus aisément libertin ; c’était une su
cins, les précieuses, les charlatans et les libertins ; mais les faux dévots  ! Mais l’hypocrisie de religion ! C’était déchaîn
u du tumulte des fêtes, ce fut un déchaînement général parmi tous les dévots  ; c’était l’abomination de la désolation ; il n’y
uissance d’un grand roi est à peine assez grande contre la colère des dévots  ; et Louis, qui avait une volonté ferme et prompt
n, tout en ménageant la susceptibilité des gens d’église et des vrais dévots . Pendant ce temps Molière achevait son ouvrage :
émunir contre toutes les accusations d’impiété dont l’accablaient les dévots depuis la première apparition du Tartuffe sur la
e lit pas seulement de son athée un franc scélérat, il en fit un faux dévot  ; et, tout en se couvrant d’une égide sacrée pour
uccès surpassa encore les espérances de l’auteur : mais la cabale des dévots ne s’était pas endormie, elle mit en mouvement to
à Molière, n’eût pas cédé comme le premier président aux clameurs des dévots  ? Qui nous dit que sa politique n’eût pas imposé
oint de se réfugier sous l’égide royale pour résister à la cabale des dévots , il retrancha avec un soin minutieux tous les pas
crient à la fois à l’impiété ; les libertins, les athées sont devenus dévots , et la tourbe des auteurs jaloux s’est changée en
badiner avec grâce, ils assomment. On n’imaginerait jamais comment le dévot parodiste amène les reproches de plagiat qu’il fa
omphe d’Orgon, il a donné gain de cause au vice. Les injures des faux dévots ne vont guère sans la délation ; il ne fallait pa
core le dénoncer comme un ennemi du trône. Voici de quelle manière le dévot calomniateur essaie de le prouver : Tartuffe ici
e si on ne les eût pas suffisamment reconnus. Cette tactique des faux dévots n’a point changé ; ils sanctifieraient aujourd’hu
seraient contraires, il a composé son Tartuffe, et a voulu rendre les dévots des ridicules ou des hypocrites. Certes, c’est bi
’a inspiré des phrases aussi atroces. Il ne suffit pas à l’implacable dévot d’appeler sur Molière la colère du pouvoir et la
i a été avancé dans, cette notice ; il prouve que la coterie des faux dévots n’attaquait dans la comédie du Festin de Pierre q
s XIV ; c’est au moment même de ce déchaînement universel de tous les dévots sans religion et de tous les auteurs sans talents
descendit point dans l’arène où voulaient l’attirer la haine des faux dévots et la jalousie des mauvais auteurs ; il ne répond
de lui, soit qu’il eût cru devoir ces concessions à la haine des faux dévots et à la susceptibilité des vrais. Le nom du perso
rétend que, le poète se trouvant un jour chez le légat avec plusieurs dévots , un marchand de truffes s’y présenta, et que le p
. On a vu que tant de concessions n’avaient pas désarmé la colère des dévots . Ce ne fut que le 5 février 1669, c’est-à-dire di
ient le dernier coup de pinceau, et ils achevaient de prouver que les dévots , non contents de leurs pieuses grimaces, ne s’ins
stoire des mœurs, et qui prouve qu’en attaquant la fourberie des faux dévots , il a tout à la fois fait preuve de courage et d’
ns des traits les plus heureux dont il a peint la sensualité des faux dévots . Voici comment le burlesque auteur de Jodelet a r
ée par l’aspect d’une femme jeune et belle, dont le mari est vieux et dévot , et qui paraît d’ailleurs un peu portée à la coqu
itent, et sont presque de bonne foi dans la fraude. Tartuffe se croit dévot  ; s’il déposait tout à coup le masque devant Elmi
l’humilierait aux yeux de celle qu’il veut séduire ; mais c’est comme dévot qu’il veut plaire, c’est par sa profession même q
et que les pays qui, comme l’Italie et l’Espagne, paraissent les plus dévots , sont réellement les plus débauchés ; qu’ainsi le
a d’être découvert et de paraître ce qu’il est. » Sans doute les faux dévots ont plus beau jeu chez un célibataire que chez un
ur ; il a commencé par bien choisir sa dupe : il a vu un homme riche, dévot , crédule, d’une imagination faible et exaltée ; u
qu’une glorieuse prescription le mît à couvert de la fureur des faux dévots . Parmi les orateurs sacrés qui condamnèrent le Ta
ace, Vous voulez que partout on soit fait comme lui, Et qu’aucun vrai dévot ne se trouve aujourd’hui ! Gardez-vous, s’il se
. On se fût alors écrié avec justice : Ce n’est point là un véritable dévot  ; c’est un hypocrite. Pour jouer les personnes, i
est plus un honnête homme, c’est un imposteur. Sans doute, si le vrai dévot et l’hypocrite paraissaient ensemble sur la scène
eine les deux caractères seront mis en jeu qu’on dira : Voilà le vrai dévot  ! Voilà l’hypocrite ! Dans le chef-d’œuvre de Mol
vice odieux jouirait de tous les privilèges de l’impunité. Si le faux dévot ne doit pas être livré au ridicule parce qu’il re
e et des siècles à venir lorsqu’il leur a dit : Ne vous fiez pas à un dévot sur l’emphase de ses paroles et sur le nombre de
ommuns en France. À peine Louis XIV avait fermé les yeux que tous les dévots de la veille devinrent les roués du lendemain. Il
fois en disant : Questo per mortificar la carne. 5. Ah ! pour être dévot , je n’en suis pas moins homme. (Le Tartuffe, acte
3 (1884) Tartuffe pp. 2-78
bien réellement ce qu’il se montre, gourmand, sensuel, convoiteux et dévot . Il doit faire rire, j’en suis convaincu, rire de
rsonnages de marque se sont scandalisés ; la reine-mère, Espagnole et dévote , est du nombre ; le roi n’est pas dévot, mais il
la reine-mère, Espagnole et dévote, est du nombre ; le roi n’est pas dévot , mais il approuve qu’on le soit ; et l’on a brûlé
i, et sentant le fagot, qui rendit le dépôt plus tard ; l’autre, à un dévot , qui le garda. Condé enfin, qui, comme on sait, t
marquis, les pédants, les prudes, les comédiens : il lui restait les dévots à vaincre ; et comptant sur Louis XIV, il est pro
’ayant joué le ciel, lui aussi, on lui permettrait après de jouer les dévots  ? Je ne sais ; mais cette audace ne lui réussit p
bien loin d’avoir voulu peindre le Père, directeur et confesseur, le dévot , l’homme d’église, c’était seulement la contrefaç
nte en avait été le contraste parfait. Il n’en avait pas fait un vrai dévot , preuve de plus que Tartuffe n’en était pas un fa
par Condé et dont celui-ci a fait peut-être le vers : Il est de faux dévots ainsi que de faux braves ; et sans le faire un v
t de faux dévots ainsi que de faux braves ; et sans le faire un vrai dévot lui-même (Molière ne s’y résigna pas), il lui fit
ale que donna le maître, un jour de libéralité ou de dépit contre les dévots , qui, à sa barbe et dans sa cour, faisaient poser
autrement : et que le roi rouvrit par Tartuffe la campagne contre les dévots , mais contre ceux qu’il y voyait, c’est-à-dire co
, la grand’mère, une bourgeoise du bon temps, brusque et grouillante, dévote à souhait, parlant ferme et tout son soûl, repren
son Laurent clochant dans son ombre. Orgon, touché, veut connaître ce dévot personnage ; il s’adresse au valet qui a sa leçon
les mains belles et grasses, avec un petit commencement d’embonpoint dévot . Il était, nous en sommes sûr, fort propre sur so
n hypocrite, et il veut passer pour ce qu’il n’est pas, pour un homme dévot . Il est vrai qu’il fait en sorte que l’on croie,
ns de son ami, s’il s’agit surtout de les enlever à un fils… Un homme dévot n’est ni avare, ni violent, ni injuste, ni même i
i avare, ni violent, ni injuste, ni même intéressé. Onuphre n’est pas dévot , mais il veut être cru tel, etc… » Voilà, au sens
n hypocrite, et il veut passer pour ce qu’il n’est pas, pour un homme dévot . Il est vrai qu’il fait en sorte que l’on croie,
ns de son ami, s’il s’agit surtout de les enlever à un fils… Un homme dévot n’est ni avare, ni violent, ni injuste, ni même i
i avare, ni violent, ni injuste, ni même intéressé. Onuphre n’est pas dévot , mais il veut être cru tel, etc… » Voilà, au sens
a commencé par se persuader lui-même. Eloquent, du reste ; ce jargon dévot est une belle langue, et si Tartuffe la parle à E
’Elmire, plus onctueux que jamais, avec le regard de côté de ses yeux dévots , ses lèvres grasses troussées par un sourire d’in
ntroduit là un vers de parodie pure, ce vers exquis ; Ah ! pour être dévot je n’en suis pas moins homme ! qui suffit, à lui
te fait après coup en vue de gagner Louis XIV et de rallier les vrais dévots  ; plein de choses admirables, mais d’altérations
s-je ? à ce double dissolvant, une belle-mère jeune et une grand’mère dévote . C’est que cette belle-mère est Elmire, — Henriet
t poussé la religion sur ses terres ? Et par excessifs, j’entends les dévots , non pas les faux, les vrais aussi. On a joué réc
les dévots, non pas les faux, les vrais aussi. On a joué récemment la Dévote . Cela voulait-il dire l’hypocrite ? Nullement. L’
u confesseur. Quel est l’esprit de la dévotion ? Quelle idée anime le dévot  ? L’idée du salut. Et comment fait-on son salut ?
. C’est la fin logique des pures croyances ; c’est le langage du vrai dévot  : Qui suit bien ses leçons goûte une paix profon
Molière ne veut pas qu’on sacrifie à l’égoïste et solitaire salut du dévot . Mais ce n’est pas seulement dans son esprit que
illeures intentions du monde. Certes, il y a un côté ridicule dans le dévot prêchant une doctrine d’abstinence alors que lui
Renard, jusqu’à Macette et jusqu’à Basile, les caricatures du mauvais dévot ont abondé toujours et toujours réussi ; c’est po
4 (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362
omme du monde qui s’attribuait le droit de se défendre contre le faux dévot . L’Église prétendait qu’à elle seule appartenait
brûlé et supprimé. Mais Louis XIV n’était pas encore sous le joug des dévots . Il était jeune ; il aimait le plaisir, et il ne
mais dont le principal objectif est le Tartuffe : « L’hypocrite et le dévot , y est-il dit, ont une même apparence ; ce n’est
ur ne se voit pas, on pourra toujours supposer, si on le veut, que le dévot est un hypocrite : c’est ainsi qu’on ne peut pas
rait que le reste des hommes lui ressemblât », et parce qu’il y a des dévots hypocrites, il conclut que tous le peuvent être.
per toujours. Par la même raison on ne peut dire qu’il existe un seul dévot véritable : car, plus il sera parfaitement hypocr
n avantage de l’hypocrisie des faux sages ou de l’hypocrisie des faux dévots . Il doit se dire : « Leur vie n’est pas ma règle.
. Il doit se dire : « Leur vie n’est pas ma règle. Si ce sont de faux dévots , leur fausse dévotion n’est pas, à mon égard, un
iter2. » Après avoir prouvé aux libertins que lors même que tous les dévots seraient trompeurs, la piété n’en serait pas moin
nt comme Molière : celui-ci, en effet, n’avait-il pas dit : Mais les dévots de cœur sont aisés à connaître ; Notre siècle, mo
ettra la parité. C’est une impiété de soupçonner l’hypocrisie dans le dévot  : c’est une œuvre pie de la dénoncer dans le comé
le bien finira par guérir le mal. Fort bien ; mais, en attendant, un dévot libertin est précisément ce que nous appelons un
rie, même lorsqu’on sait qu’elle est la flatterie. C’est pourquoi les dévots auront toujours quelque faible pour les hypocrite
Despois, dans son Théâtre-Français sous Louis XIV, a reconnu que les dévots avaient quelque raison de se formaliser du Tartuf
Il dit que les philosophes ont jeté les hauts cris aussi bien que les dévots  ; ils se sont dits calomniés et auraient bien vou
les yeux sur le danger. Il ne faut pas oublier non plus que, pour le dévot libertin, il n’y a pas de vertu véritable ; il ne
des écrivains de Port-Royal. Nous y trouvons tous les griefs du parti dévot , qui, bien loin d’être désarmé par cette vive pei
. » On voit que Don Juan ne fut pas plus à l’abri de la critique des dévots que ne l’avait été le Tartuffe, mais peut-être, c
te terreur a disparu devant le progrès de la raison, au point que les dévots eux-mêmes ne croyaient pas plus que nous à la sta
e pas craindre de mettre le blasphème dans la bouche de son héros. Un dévot ne l’eût pas fait ; mais un dévot n’eût pas fait
ème dans la bouche de son héros. Un dévot ne l’eût pas fait ; mais un dévot n’eût pas fait de comédie ; et il suffit d’avoir
5 (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269
bonne bourgeoisie s’entassait au théâtre pour écouter la satire des «  dévots  » et des « nobles » qui osaient suivre les prédic
pas l’invraisemblance et la monotonie de l’histoire. Tartuffe se dit dévot , toute la popularité de l’ouvrage est là. C’est l
tout est vrai, les critiques perdent leur temps. « L’effroi des faux dévots lorsque Tartuffe parut, dit un commentateur, ne l
oute sur les vrais rapports qu’il avait avec eux. » Un de ces « faux dévots  » fut Bourdaloue. Il tonna. Sa vertu éloquente éc
ux les plus graves. Ils ont remarqué que depuis deux cents ans, « les dévots  » n’ont pu enlever à Molière sa réputation de gra
homme de bien » ; car on le loue à ces deux titres. Je sais que les «  dévots  » (on dit maintenant les cléricaux) sont contrain
erche ; en somme, ouvrage distingué. M. Bazin n’était ni vrai ni faux dévot . Il a vécu sans culte, il est mort en dehors de t
pièce sous les traits de Cléante, l’homme bon, juste, tolérant, le «  dévot de cœur » qui connaîtra vraie religion, qui prati
in de mordre de ses propres dents les maris trompés, les marquis, les dévots et les médecins. Car il en voulait à la médecine
r ce païen son favori, Qui méritait bien mieux sa flamme, Que son bon dévot de mari11 » N’allons pas plus loin. Deux sortes
in, nous reconnaîtrons la duchesse de Navailles, ambitieuse, prude et dévote , qui censurait tout à la cour et ne pardonnait ri
prélats et personnes de piété. C’était un peu assassiner les pauvres dévots avec un fer sacré, mais la bonne morale n’a pas à
ar vos bontés ? Je suis par cette première faveur réconcilié avec les dévots , et je le serai par cette seconde avec les médeci
ces familiers autant que politiques. Il s’était moqué des prudes, des dévotes , des maris trompés, toutes gens que le roi n’aima
’un père, ni d’un chrétien qui observe sa religion. II n’y a point de dévot , pour absurde et mauvais chrétien qu’on le suppos
tique sans yeux, sans jugement et sans entrailles, représente le vrai dévot , par opposition au faux dévot qui est Tartuffe. M
et sans entrailles, représente le vrai dévot, par opposition au faux dévot qui est Tartuffe. MmePernelle et lui sont les seu
rdinairement les valets dans la maison de Molière. Où donc sont les «  dévots de cœur », les vrais gens de bien dont le contras
ompé, puisqu’il a moins froissé le masque même que le visage. Le faux dévot est un coquin, mais le vrai dévot est un butor. L
masque même que le visage. Le faux dévot est un coquin, mais le vrai dévot est un butor. La sincérité de celui-ci n’est pas
de style, croit aussitôt, comme le premier venu du parterre, que tout dévot voudra lui prendre sa cassette et sa femme : C’e
ibres penseurs, débitant avec componction des lieux communs de morale dévote comme ceux-ci : Efforçons-nous de vivre avec tou
négoce, dont aucun peut-être n’avait rencontré jamais ni vrai ni faux dévot , où ces gens-là trouvaient-ils de quoi tant rire,
er. » Par égard pour eux, il daignera se défendre. « C’est aux vrais dévots qu’il veut partout se justifier sur la conduite d
e enflammé d’estime pour la vraie vertu ! On l’accuse de diffamer les dévots , il n’a songé qu’à les venger. Il en atteste son
our bien distinguer le personnage de l’hypocrite d’avec celui du vrai dévot . J’ai employé pour cela deux actes entiers à prép
qui ne peut inspirer que l’horreur, Orgon est un honnête homme et un dévot sincère qui ne peut inspirer que le mépris ? Non 
tudes du vice paré de dévotion et toutes les abjections de la sottise dévote , Cléante décrit les perfections d’une piété que l
teur qui, peignant les faux moralistes comme Molière a peint les faux dévots , nous les montrerait … Prompts, vindicatifs, san
a soutenu en effet que ce n’était pas au théâtre à corriger les faux dévots  ; mais il n’a pas jugé nécessaire de réfuter l’ar
e les sentiments du martyr et le langage que la comédie fait tenir au dévot imbécile et au faux dévot. Malgré tous ses airs d
et le langage que la comédie fait tenir au dévot imbécile et au faux dévot . Malgré tous ses airs dégagés, Molière sent que l
meilleurs que lui ; et parce que l’exemple des hypocrites et des faux dévots appuie son erreur et lui donne quelque vraisembla
semblance, au préjudice de toutes les raisons contraires. »Il y a des dévots hypocrites ; l’impie conclut que tous le peuvent
a marque de la stupidité ou le déguisement de la perversité, que tout dévot n’est pas ou Orgon, ou Tartuffe ? Plus sa conscie
crainte servile de passer dans le monde pour hypocrites et pour faux dévots  ; dégoût de la piété, et, par suite, abattement d
t saura-t-il se défendre ou d’une aversion systématique pour tous les dévots , même pour ceux que Molière estime, ou d’une crai
même pour ceux que Molière estime, ou d’une crainte lâche de paraître dévot , ou enfin d’une secrète admiration pour cet habil
n de son ouvrage. Nous apprendrons de l’orateur sacré ce que sont les dévots de cœur, et nous verrons quelle caricature Molièr
elle caricature Molière en a tracée dans le Misanthrope. VII. Les Dévots de cœur Molière et Bourdaloue disent également
. Les Dévots de cœur Molière et Bourdaloue disent également : Les dévots de cœur sont aisés à connaître  ; mais l’orateur
nt, qu’ils soient chrétiens ! Qu’ils montent au rang d’élite de ces «  dévots de cœur » contre lesquels le monde n’a point d’ar
ont tracé. Le véritable homme de bien, Molière l’avoue, c’est le vrai dévot , le « dévot de cœur » : Je ne vois nul genre de
e véritable homme de bien, Molière l’avoue, c’est le vrai dévot, le «  dévot de cœur » : Je ne vois nul genre de héros Qui so
Je ne vois nul genre de héros Qui soit plus à priser que les parfaits dévots  ; Aucune chose au monde et plus noble et plus bel
n ne saurait désirer plus nette. Écoutons la suite. Où sont les vrais dévots  ? Notre siècle, mon frère, en expose à nos yeux
rès bien ; c’est juste le langage de Bourdaloue. Mais enfin ces vrais dévots , que font-ils ? quelle est leur manière de vivre 
t pas l’art dramatique et ils veulent bien que M. de Molière joue les dévots , les médecins et les maris ! Comment ils vivent ?
cela ! des importuns, des imprudents plus zélés qu’il ne convient aux dévots politiques, des turbulents qui exaspèrent ces pau
t, le chrétien de Bourdaloue commence à ne plus ressembler du tout au dévot de cœur de Molière. Le contraste va devenir plus
rdaloue ne sont plus du tout d’accord sur le caractère essentiel « du dévot de cœur, » qui est pourtant par excellence l’homm
ieu je présente ces deux personnages, et je lui demande : Quel est le dévot de cœur, quel est le grand homme de bien ? Cepend
. Cependant, lorsque l’on écoute attentivement ces admirateurs et ces dévots , l’on s’aperçoit assez vite que le sens du poème
ibles, entraîner les gens à la solitude et au désert, c’est métier de dévot et non pas de sage et d’acteur comique. — Quoi !
n hypocrite, et il veut passer pour ce qu’il n’est pas, pour un homme dévot . S’il se trouve bien accueilli d’un homme opulent
ntention et la façon, c’est ce qu’entreprendrait à sa place tout vrai dévot . MmePernelle, qui ne soupçonne point le fourbe, p
que mon fils n’a rien fait de plus sage Qu’en recueillant chez soi ce dévot personnage ; Que le ciel au besoin l’a céans envo
6 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475
esse, le ramène à ses devoirs de mari. Qu’on l’accuse de s’être faite dévote et d’avoir fait manœuvrer des prêtres pour se fai
marquise de Lambert. La société de la cour allait former la société dévote que La Bruyère a si bien peinte. Elle allait mett
on goût. « La mode presse », disait La Bruyère, « et le courtisan est dévot . De quoi n’est-il point capable dans la vue de sa
e dans la vue de sa fortune ? Au fond, à quoi est engagé un courtisan dévot  ? Savoir les êtres de la chapelle… savoir où l’on
à ses affaires… voilà le plus bel effort de la dévotion du temps. Un dévot est celui qui, sous un roi alliée, serait alliée1
a Bruyère ajoute plus loin quelques traits plus gais à la peinture du dévot . « Le courtisan autrefois avait des cheveux, étai
ed plus : il porte une perruque, l’habit serré, le bas uni, et il est dévot . » Il le représente assistant à la célébration de
ils semblent adorer le prince, et le prince adorer Dieu. » Les mœurs dévotes ne seront pas moins remarquables à la ville qu’à
ins remarquables à la ville qu’à la cour. On ne tardera pas à voir le dévot de la capitale, évitant les églises désertes et s
7 (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454
rais braves soient ceux qui font beaucoup de bruit, Les bons et vrais dévots , qu’on doit suivre à la trace, Ne sont pas ceux a
encore moins d’une espèce d’émeute préparée par les meneurs du parti dévot . Et quant à cette scène que Grimarest essaye de d
us franche et la philosophie plus optimiste, je sais plusieurs de ses dévots qui veulent y voir encore aujourd’hui son chef-d’
ns donc où ils étaient entre 1660 et 1664, les hypocrites et les faux dévots ; de quels si grands dangers ils menaçaient la so
avait pas, il ne pouvait pas y avoir d’ « hypocrites », ni de « faux dévots  », par la bonne raison que la dévotion n’y menait
communication avec la chambre des filles. Voilà tout le profit qu’un dévot , faux ou vrai, pouvait alors songer à tirer de sa
ient beaucoup qui en fussent avides. Mais, s’il n’y avait pas de faux dévots à la cour du jeune Louis XIV, il y en avait de vr
nsénistes. Voilà les ennemis ou les adversaires de Molière, les vrais dévots , non pas les faux, ceux que l’éclat du succès de
ments humains qui font le prix de la vie ? N’est-ce pas enfin que les dévots , vrais ou faux, sont toujours dangereux ? qu’en p
je le sais, qu’on invoque la distinction de Cléante entre les « faux dévots  », « qui font tant de grimace », et les « bons et
« faux dévots », « qui font tant de grimace », et les « bons et vrais dévots  » qui ne font pas « beaucoup de bruit ». Mais il
e Molière. Et puis, quelle est, au fond, cette distinction ? Les faux dévots ce sont, pour Cléante, tous ceux qui « étalent »,
l’enseigne des vrais est de n’en pas avoir ; ils se contentent d’être dévots pour eux-mêmes ; et pourvu qu’ils vivent bien, il
voir, était que Molière n’avait point fait de distinction ; et, tous dévots , tous ennemis du théâtre, tous hostiles à la natu
uisit plus éloquemment la douloureuse indignation de tous les « vrais dévots », que Bourdaloue, dans son Sermon sur l’hypocris
es médecins ne sont pas moins ridicules, en leur genre, que celle des dévots . Eux aussi, comme les dévots, ils se croient plus
ridicules, en leur genre, que celle des dévots. Eux aussi, comme les dévots , ils se croient plus forts ou plus habiles que la
e pas sa pensée dans un de ces vers devenus proverbes, Il est de faux dévots ainsi que de faux braves  ; tourne, pour ainsi di
8 (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [66, p. 102-103] »
que l’on fit de donner la sépulture aux restes de Molière, attira aux dévots l’épigramme suivante. Elle est de Chapelle* :  
rie ?   Ils sont dans le même cas. 249. BIGOT : Qui contrefait le dévot , qui prie Dieu avec hypocrisie. Se dit aussi de c
9 (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366
fe. Si ces attaques n’avaient été dirigées contre lui que par de faux dévots , l’histoire en serait bientôt faite : on n’y verr
on ne veuille confondre dans une même catégorie les vrais et les faux dévots que Molière lui-même a si bien eu le soin de dist
ns déraciner aussi le bon grain. » Louis XIV, qui n’était pas un faux dévot , et qui n’avait pas lu les Pères de l’église, Lou
e, et peut-être aussi de chaleur oratoire. Qui sait même si, les faux dévots abusant de sa candeur et aigrissant ses préventio
tromper. À la vérité, on trouve dans Horace cette peinture d’un faux dévot de l’ancienne Rome : « Cet homme vertueux sur qui
rta des truffes à vendre. Cette vue anima la figure béate d’un de ces dévots qui, choisissant les plus belles truffes, dit au
qu’il veut passer pour ce qu’il n’est pas, c’est-à-dire pour un homme dévot . Tartuffe devait donc jouer si bien son rôle, que
ous l’apparence des vertus contraires. Tartuffe dit : Ah ! pour être dévot , je n’en sois pas moins homme. Substituons le mo
n’en sois pas moins homme. Substituons le mot d’hypocrite à celui de dévot  ; et cette excuse du personnage deviendra l’apolo
10 (1901) Molière moraliste pp. 3-32
es règles ses malades à grand renfort de purges et de saignées ; d’un dévot qui subordonne aux devoirs envers le ciel les sen
refuser quelques fleurs à la véritable piété. Tartuffe est un « faux dévot  ». Cléante se défend de donner dans le libertinag
une « parodie » des propos jansénistes. Certes, Tartuffe est un faux dévot , il ne parle au nom du ciel que dans son intérêt,
enfin il parle au nom du ciel, et son langage est celui dont les gens dévots se servent d’ordinaire. Il ne veut détacher Orgon
ans la direction morale de l’épouse et des enfants, et qui, pour être dévot , n’en sera pas moins homme. Il ne pourra jamais a
nie du maître. Tout d’abord, Dorine a trouvé cet intrus suspect et ce dévot dangereux. Chaque jour elle souffre davantage de
it partie, et qu’elle tremble de voir dépouillée, désunie par le faux dévot . Par elle, Molière nous fait comprendre à merveil
t l’humanité. La vraie religion consiste à bien vivre. Les véritables dévots  : Ce ne sont point du tout fanfarons de vertu :
11 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. » pp. 294-322
pas qu’on le joue. Moliere opposa ses protections au crédit des faux dévots , & son chef-d’œuvre reparut enfin sans interr
ufe, Orgon, parmi les raisons qui l’ont engagé à retirer chez lui son dévot personnage, rapporte celle-ci. ACTE I. Scene VI.
un habit noir, une soutane & un long manteau. Helene s’habilla en dévote , & emprisonna ses cheveux dans une coeffure d
ienheureuse Conception de la Vierge immaculée, & plusieurs autres dévotes exclamations de la même force. Il faisoit répéter
a déclaration amoureuse à Elmire : il entreprend de démasquer le faux dévot aux yeux de son pere, comme le Gentilhomme de Mad
lui. On met impudemment toute chose en usage Pour ôter de chez moi ce dévot personnage : Mais plus on fait d’effort afin de l
12 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XI. De la Religion. Principe et Sanction de la Morale de Molière. » pp. 217-240
, parce qu’au lieu d’être là par convenance pour satisfaire un public dévot , elles y sont par intention pour émouvoir un publ
our bien distinguer le personnage de l’hypocrite d’avec celui du vrai dévot  ; j’ai employé pour cela deux actes entiers à pré
t le monde fût chrétien comme lui ; et l’on pensera avec lui Que les dévots de cœur sont aisés à connoître… : Ce ne sont poin
ne voit nul genre de héros Qui soient plus à priser que les parfaits dévots , Aucune chose au monde et plus noble et plus bell
Préface, où il appelle Cléante « véritable homme de bien » et « vrai dévot  ; » il lui donne, non-seulement les paroles d’un
13 (1900) Molière pp. -283
erves assez imprévues, et qui vont faire bondir d’indignation quelque dévot commentateur des chefs-d’œuvre où elles paraissen
avoir été l’ami des encyclopédistes, devint contre-révolutionnaire et dévot  ; il n’en était pas moins grand admirateur de Mol
ère qui déclame contre les médecins, comme l’autre déclame contre les dévots , et qui déclame dans les mêmes termes. Argan fait
fond avec le pur amour de Dieu, devient dans certaines âmes bassement dévotes , quoi ? Pas autre chose qu’une forme de l’amour d
une espèce de mauvaise intention ni contre la religion, ni contre les dévots , cela est certain ; je vais dire pourquoi. Son pr
se sert Arnolphe, ou bien l’usage qu’il en fait ; et, cette fois, les dévots éclatèrent. Puisque j’ai prononcé ce mot de « dév
cette fois, les dévots éclatèrent. Puisque j’ai prononcé ce mot de «  dévots  », je tiens à le définir. Il a aujourd’hui un sen
ues, pourvu que ce fussent des laïques, et signifiait simplement faux dévot , ou dévot intéressé. Je ne le prends dans aucun d
u que ce fussent des laïques, et signifiait simplement faux dévot, ou dévot intéressé. Je ne le prends dans aucun de ces deux
pensée, je veux définir ce mot : j’y comprends non seulement les faux dévots et les hypocrites, non seulement les dévots désin
ds non seulement les faux dévots et les hypocrites, non seulement les dévots désintéressés, mais peu éclairés, non seulement l
lement les dévots désintéressés, mais peu éclairés, non seulement les dévots éclairés mais peu désintéressés, mais tout ce qui
olphe, et non pas dans le sens d’une attaque aux choses saintes ; les dévots n’avaient qu’à se taire, Molière n’aurait pas pen
elle en médisait volontiers. Molière jugea que s’il se moquait de ces dévots outrés, Louis XIV, dans la situation où il était,
er mobile de Molière avait été la colère qui l’avait lancé contre les dévots  ; puis l’observation impartiale, à sa manière, ét
t un homme de talent, d’un certain talent : il aurait fait contre les dévots une comédie de la même colère et de la même porté
énie de portée ordinaire : eh bien, il eût fait en comédie contre les dévots , ce qu’a fait contre eux La Bruyère dans ses Cara
L’École des maris ou Sganarelle. Personne ne vit au-delà, excepté les dévots , qui le lendemain s’agitèrent. Excepté eux, perso
ne ne pouvait croire que Molière eût voulu faire contre la cabale des dévots une comédie si terrible ; personne n’aurait voulu
’en faisant Tartuffe. Il se vengeait encore une fois de la cabale des dévots  ; aussi celle-ci ne tarda-t-elle pas à faire mett
abord, c’est qu’en un endroit de la pièce il attaque encore la cabale dévote  ; tout ce que la fureur déchaînée peut inventer d
an, à bout d’expédients, avoue et explique à Sganarelle qu’il se fait dévot pour vivre à sa fantaisie et en sûreté, absolumen
e, qui permet à Molière de frapper sous son nom. Il ne contrefait les dévots qu’afin de lancer contre eux les attaques les plu
el contre lui, il n’était pas incapable d’aller chercher, au-delà des dévots , le ciel lui-même. Dom Juan, jeune, brillant, arr
Molière et dans l’acharnement de sa guerre contre les médecins et les dévots . C’est un tyran très insinuant, et redoutable, qu
son lit peut-être à trembloter. Mais de tous les mortels, grâce aux dévotes âmes, Nul n’est si bien soigné qu’un directeur de
dans Tartuffe une famille honnête bouleversée par l’imbécillité d’un dévot et l’insolence d’un hypocrite, ou cet autre rire
14 (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461
té : sa comédie du Tartufe se trouvait prise dans les pièges des faux dévots . Ami, il était trompé : Racine le quittait, pour
d’une aventure survenue entre Gourville, son ancien amant, et certain dévot , dépositaire infidèle. Quand on jouait le Misant
’École des Femmes l’avaient un peu éloigné des bonnes grâces de cette dévote et prude Majesté ; la dédicace qu’il lui avait fa
paroles, qui n’étaient que l’écho de ce qui s’était dit dans le monde dévot , dès le soir de la première représentation, ne de
tout à l’heure. Pauvre chef-d’œuvre ! il était malmené de tous : les dévots le frappaient d’anathème, parce qu’ils le déclara
nt lui fut le plus funeste ; il avait, tant bien que mal, résisté aux dévots , mais il ne put rien contre la mémoire paresseuse
nnés de l’édition de La Grange ; maintenant, en revanche, le pamphlet dévot sert à consacrer l’authenticité du texte d’Amster
uis cinq ou six ans, un prêtre jeune encore, « à petite mine douce et dévote  », comme dit Lenet72, qui le connut bien, était e
ire reproche aux autres ; j’ignore combien il fallut de temps au faux dévot , pour le réduire à l’état de soumission béate où
ur qu’il croit voir dans celui qui le dirige. Comme Orgon, il se fait dévot sérieusement et de bonne foi, tandis que Tartuffe
l avait adoré, il composa, contre ces maudits du théâtre, un opuscule dévot , qui ne fut toutefois publié qu’un an après sa mo
abbé Roquette, pour l’aider dans la composition de sa comédie du Faux dévot 83. » Molière ne put tout prendre. La partie po
près, je vais les retrouver tout entiers. Vous savez comment le faux dévot de Molière supporte les dénonciations de Damis ;
us auriez pu leur en épargner la façon. » Comme Tartuffe et tous les dévots , l’abbé Roquette était porté à la gourmandise. Il
abbé Roquette, avait-il fait d’abord de son Tartuffe, non pas un faux dévot , mais, comme nous le ferons voir, un faux directe
mauvais goût de vous quitter pour des comédiens de campagne ! » Aux dévots de cette espèce, intolérants d’instinct contre la
e de là que data la brouille. Il y eut grande colère dans le camp des dévots , quand on y connut la pièce, soit par la lecture,
lui. A quoi bon prendre souci de cette attaque ? Elle venait des faux dévots , et les bons n’y étaient pour rien. C’est ce qu’i
scours moral, que vous appelez un sermon, il est certain que de vrais dévots qui l’ont ouï n’ont pas trouvé qu’il choquât ce q
ayer, ayant toujours, plus qu’aucun, de vigoureuses haines contre ces dévots qui, en exploitant la foi comme métier, la gâtent
ière n’avait donc pas reculé devant l’œuvre hardie et périlleuse. Les dévots , en 1663, l’avaient attaqué à propos de L’École d
ire à la ville ce qu’il avait approuvé à la cour. Toute la cabale des dévots était en émoi ; comme pour l’École des Femmes, ma
un juste discernement. » IX. Ce qui animait surtout la cabale dévote contre Molière, c’est que les récits partout répa
avait conté l’histoire d’un dépôt précieux remis aux mains d’un faux dévot , qui, lui aussi, s’était empressé d’en abuser105 
e une de ces lectures chez l’académicien Habert de Monmort. Comme les dévots affiliés à la Compagnie de Jésus étaient les plus
alement que sa comédie était particulièrement dirigée contre les faux dévots de cette Société. Il était donc bienvenu des jans
la fameuse tirade de Cléante sur la différence des vrais et des faux dévots . On croyait que Molière ne l’avait faite, que lor
notre ambassadeur. Le prélat romain fut plus indulgent que la cabale dévote  ; il donna son approbation à la comédie de Molièr
e, il avise bientôt à se donner cette vengeance publique sur les faux dévots  : il fait le cinquième acte du Festin de Pierre.
frappé par l’infaillible justice de Dieu. Qu’ont donc gagné les faux dévots , dans leur croisade impie contre le chef-d’œuvre 
son don Juan est un vicieux trop renforcé pour devenir tout à coup un dévot sincère, il en fait un hypocrite, et de cette man
taque, et, sans acception de secte, il avait frappé dans la masse des dévots . Les jésuites seuls se sont crus insultés et ont
entation de Don Juan, ce nouveau prétexte d’intolérance pour les faux dévots , au mois d’août 1665, c’est-à-dire lorsque le suc
s faveurs royales lui avaient assuré une si belle revanche contre les dévots , fut, avec les premiers mois de l’année suivante,
nt paraître à son théâtre. « C’est une punition de Dieu », crient les dévots . Abandonné des médecins, comme il doit l’être, le
erprétée par les acteurs de Molière, soit qu’il répugnât à son esprit dévot de rester dans un théâtre si mal vu des gens d’Ég
tre la race moutonnière de ces faibles honnêtes gens, contre ces bons dévots , si facilement menés par les mauvais et leur fais
be a le front de me faire l’auteur, c’est un libelle infâme, que les dévots ont lancé dans Paris sous le nom de Molière, afin
Molière comprit cette seconde exigence, et il fut convenu que le faux dévot s’appellerait Panulfe. Il faudrait encore écarter
on à laquelle la pièce pouvait donner lieu entre les bons et les faux dévots , qu’elle attaquait indistinctement, — criaient pa
 : « Pour mieux conserver l’estime et le respect qu’on doit aux vrais dévots , j’en ai distingué le plus que j’ai pu le caractè
personnelle, et qui prouve à quel point il redoutait les criailleries dévotes , il s’arrangea aussi de sorte que les représentat
l vit combien il avait eu raison de dire, dans Don Juan, à propos des dévots  : « Qui en choque un s’attire tous les autres sur
imprimé, et les seules personnes qui s’en plaignirent furent les faux dévots , et aussi, qui le croirait ? Ribou, le libraire.
etrouverez dans ce qu’il dit ce que Tartuffe vous dira plus tard. Les dévots , qui ont le flair subtil pour ce qui les attaque,
le plein du succès de Tartuffe et de la guerre que lui faisaient les dévots . Chalussay n’avoua pas la cause pour laquelle il
reux, contrarié dans son amour pour Mlle de La Vallière par la cabale dévote , avait pu trouver opportun de couvrir ces criaill
pportun de couvrir ces criailleries, avec la voix du grand ennemi des dévots , qu’il avait fait taire jusqu’alors. D’un autre c
uis XIV, lui-même, dont cette tolérance dut être, quand il fut devenu dévot , un des plus gros remords ; sous Louis XV, sous L
e, n’est pas fort long, et on l’a raccourci encore, sans qu’aucun des dévots du grand homme l’ait regretté. La pastorale n’éta
e de raison et plein de raisonnement, une sorte de prud’homme, moitié dévot , moitié philosophe ! Vain comme le sont tous les
r le seul piège où il pût trébucher. Il y a un grand casuiste sous ce dévot , et, comme en tout casuiste, un politique profond
lan politique de Tartuffe était donc tout dressé, tout prêt, quand le dévot se souvint trop qu’il était un homme et eut le ma
. 367, Une scène inconnue du Festin de Pierre. 151. Ah ! pour être dévot je n’en suis pas moins homme… …... Votre honneur
15 (1847) Le Don Juan de Molière au Théâtre-Français (Revue des deux mondes) pp. 557-567
court de Tartuffe. On ne peut se faire une idée de la fureur du parti dévot , quand il vit s’élever contre lui sur la scène un
aité de paix, un compromis, un armistice entre Don Juan et la faction dévote . Cette transaction, hélas ! était alors nécessair
entendre ces mots un peu obscurs : « On fut blessé ? » Qui ? le parti dévot  ? Assurément, puisqu’il répandit contre l’auteur
16 (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]
Scène du Second Acte de l’Avare est tirée du Dottor Bachettone, ou Le Docteur Dévot  ; mais après des recherches très exactes, il a ét
33, p. 62 Tome I, p. 559-560 1705, Grimarest, p. 101 Les faux dévots , irrités de la Comédie du Tartuffe, dont il avait
nt que pour lui, il ne trouvait rien à dire à cette Comédie. Les Faux dévots profitèrent de cette défense pour soulever Paris
nemis beaucoup d’Orgons, gens simples et faciles à séduire. Les vrais dévots étaient même alarmés, quoique l’ouvrage ne fût gu
, on vint présenter à son Excellence des Truffes à acheter. Un de ces Dévots , qui savait un peu l’Italien, à ce mot de Truffes
ce mot de Truffes, sembla, pour les considérer, sortir tout-à-coup du dévot silence qu’il gardait ; et choisissant saintement
leines d’argent, l’une à Mademoiselle de l’Enclos*, l’autre à un faux dévot . À son retour, il trouva chez Ninon* sa cassette
dit qu’en le menaçant de faire jeter la cassette par les fenêtres. Le Dévot s’y prit d’une autre façon ; il dit qu’il avait e
Tome II, p. 207-208 La Bruyère, en traçant le caractère du Faux Dévot dans son Chapitre De la Mode, a eu le dessein de
ur un hypocrite ; et il veut passer pour ce qu’il n’est pas, un homme dévot . S’il se trouve bien d’un homme opulent à qui il
ogant      Ta Muse, en jouant l’hypocrite,      A redressé les faux Dévots  ;      La Précieuse, à tes bons mots,      A re
Onuphre (La Bruyère, 1688, Caractères) : représente le type du faux dévot , « De la mode ». 120. Vers 1142. Selon la note
17 (1686) MDXX. M. de Molière (Jugements des savants) « M. DXX. M. DE MOLIÈRE » pp. 110-125
ois arrogant. Ta Muse en jouant l’Hypocrite A redressé les faux Dévots . La Précieuse à tes bons mots A reconnu son f
icile de s’en défendre que de celle où il joue pêle et mêle bigots et dévots le masque levé. Mais il faut laisser encore une f
18 (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [18, p. 48] »
ière représentation du Tartuffe fit un bruit étonnant dans Paris. Les dévotes jetèrent les hauts cris, et le parlement défendit
19 (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [49, p. 81-82] »
de Molière pour le perdre. « Tant de fiel entre-t-il dans l’âme des dévots  ? »226 C’est à cette occasion qu’il plaça dans
20 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE II. La Débauche, l’Avarice et l’Imposture ; le Suicide et le Duel. » pp. 21-41
itionnel du débauché impie, qui eut une si heureuse fortune parmi les dévots spectateurs de l’autre côté des Pyrénées. La fabl
: les grands seigneurs ne voulurent pas plus de don Juan que les faux dévots de Tartuffe 37. Que sa conduite soulève l’indigna
e Tartuffe, act. III, sc. III ; act. IV, sc. IV. 75. « Pour le faux dévot , Molière en a peur, il en a horreur du moins. » D
21 (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [78, p. 118-119] »
fait un synonyme de plus dans notre langue, aux mots hypocrite, faux dévot , etc. « Et ton nom paraîtra dans la race future,
22 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548
bahi que vos Juges auront été sollicités contre vous, ou par des gens dévots , ou par des femmes qu’ils aimeront. Hé ! Monsieur
. De tous vos façonniers on n’est point les esclaves : Il est de faux dévots , ainsi que de faux braves ; Et comme on ne voit p
braves soient ceux qui font beaucoup de bruit ; Les bons & vrais dévots qu’on doit suivre à la trace, Ne sont pas ceux au
je ne vois nul genre de héros Qui soit plus à priser que les parfaits dévots , Aucune chose au monde & plus noble & plu
dehors plâtré d’un zele spécieux, Que ces francs charlatans, que ces dévots de place, De qui la sacrilege & trompeuse gri
23 (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [93, p. 136-138] »
raisonnée de son héros, éleva les clameurs des hypocrites et des faux dévots . Elle fut supprimée à la deuxième représentation.
24 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125
aréchale d’Albret était une excellente personne de peu d’esprit, très dévote  ; mais sa bonté jointe aux dignités du maréchal,
intrigue finirent en 1661, à la mort du cardinal Mazarin. Elle devint dévote . En 1663, quand elle perdit son mari, elle se vou
25 (1874) Leçon d’ouverture du cours de littérature française. Introduction au théâtre de Molière pp. 3-35
is entrés dans la mémoire, n’en peuvent plus guère sortir : Chez nos dévots aïeux, le théâtre abhorré Fut longtemps dans la F
Le savoir, à la fin, dissipant l’ignorance, Fit voir de ce projet la dévote imprudence. On chassa ces docteurs prêchant sans
r qu’à répéter avec Boileau, que « le théâtre fut longtemps, chez nos dévots aïeux, un plaisir ignoré. » Toutefois, Messieurs,
« Elle est, dirent-ils, plus belle que Lucrèce, plus [p.17] que Sara dévote et sage ; c’est une Judith en courage, une Esther
26 (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419
ts. Depuis 1664, cette pièce avait été arrêtée par la brigue des faux dévots , et Molière avait éprouvé à son sujet tout ce que
      Ta muse, en jouant l’hypocrite,             A redressé les faux dévots  :             La précieuse à tes bons mots,      
ne, ou le Docteur Bigot. ACTE II. Scène première. Le Docteur dévot et grand usurier a pour ami Pantalon, qui, se tro
are, en qui elle devient plus naturelle, que le Docteur qui n’est que dévot . Il a aussi écarté du comique de la liste l’outré
de justesse, Et bref tant de délicatesse, Qu’il charme tous les vrais dévots , Comme il fait enrager les faux. Et les caractère
t, et ajouta2 qu’il ne trouvait rien à dire à cette comédie. Les faux dévots profitèrent de cette défense pour soulever Paris
nnemis beaucoup d’Orgons, gens impies et faciles à séduire, les vrais dévots étaient mêmes alarmés, quoique l’ouvrage ne fût g
s le 5 février de cette annéea. Dès qu’elle eut été connue, les vrais dévots furent désabusés, les hypocrites confondus, et le
e dans le portrait de l’hypocrite, que Cléante oppose à celui du vrai dévot . Tartuffe, annoncé pendant deux actes, paraît au
eut leur donner. Voilà ce qui m’oblige à me défendre. C’est aux vrais dévots que je veux partout me justifier sur la conduite
our bien distinguer le personnage de l’hypocrite d’avec celui du vrai dévot . J’ai employé pour cela deux actes entiers à prép
27 (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221
fâme Tartuffe, le plus odieux des hommes, il nous montre le véritable dévot , le sage Cléante et l’aimable Elmire, le modèle d
i parler Voltaire, mais bien la haine. Il en voulait à Gresset devenu dévot . Il ne lui pardonnait pas surtout le regret qu’il
le rend, sous le rapport de la vertu, ce que l’on voit être plus d’un dévot en matière de religion, dur, absolu, intolérant,
anatique d’Orgon ne me semble l’être à bien juger de la religion d’un dévot . Il ne faut donc pas, encore une fois, s’exagérer
elque poids à cette censure en traçant à son tour un portrait du faux dévot , où, trop légèrement peut-être, il fait la critiq
n hypocrite, et il veut passer pour ce qu’il n’est pas, pour un homme dévot ; il est vrai qu’il fait en sorte que l’on croie,
agit surtout de les enlever à un fils, le légitime héritier. Un homme dévot n’est ni avare, ni violent, ni injuste, ni même i
i avare, ni violent, ni injuste, ni même intéressé. Onuphre n’est pas dévot , mais il veut être cru tel, et, par une parfaite
tous les oncles qui ont fait fortune, etc. » Cette peinture du faux dévot , dont je ne donne ici que quelques traits, est, s
Ainsi, par exemple, il n’eût pas suffi d’avoir fait d’Orgon un de ces dévots entêtés seulement, comme le sont la plupart des f
observation, on reconnaîtra sans doute que, dans la peinture du faux dévot , Molière n’est pas resté, tant s’en faut, au-dess
nature, etc. Mais enfin il lui dit assez franchement : Ah ! pour être dévot , je n’en suis pas moins homme ; Et lorsqu’on vie
28 (1818) Épître à Molière pp. 6-18
voque sur eux ses ténébreux bienfaits. Ah ! si tu les tenais tous ces dévots de places, Singes défigurés par leurs viles grima
e siècle il faut de la prudence4. Tu n’as pas écrasé l’Hydre des faux dévots  : Elle grandit dans l’ombre où ces phénix nouveau
29 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVI » pp. 279-297
oute pieuse, avec un directeur spirituel, nommé Gobelin, que quelques dévotes regardaient comme un saint, mais que madame Scarr
morale religieuse plutôt que pieuse, et surtout et le ne se fil point dévote . Les sermons de Bourdaloue servirent tout au plus
30 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. Des Caracteres généraux. » pp. 263-267
ys, chez tous les peuples, les hommes ont un culte ; qu’on y voit des dévots & des indévots, des crédules à l’excès, &
31 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. » pp. 125-143
jointes, Le cœur ouvert aux pleurs & tout percé de pointes Qu’un dévot repentir élançoit dedans moi, Tremblant des peurs
dit, pensant dire un bon mot : Pour un poete du temps vous êtes trop dévot  ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sortis, il
32 (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196
nous allons le voir lutter contre les hypocrites de vertu et les faux dévots , avec Tartuffe et Don Juan. Mais il ne se content
à Dieu lui-même. Voilà Paris en ébullition, les ennemis sur pied, les dévots en armes, les fanfarons de vertu prêts au combat.
» Mais aussi quelle tempête encore pour ces paroles de Dom Juan ! Les dévots , ne pouvant reprocher à Molière d’avoir flétri l’
former et déformer la nation à son gré, modeler de son coup de pouce dévot la cervelle de l’enfance, tenir la femme sous son
issant Tartuffe, est de cet avis, à coup sûr, et bafoue, dans le faux dévot , les partisans stupides du passé. Quel contraste
Cléante qu’elle me fait renoncer à toute ma philosophie ; et les faux dévots sont si bien dépeints, que la honte de la peintur
a terre ne sont malheureusement pas des Saint-Évremond, et à côté des dévots il y a des despotes. M. Louis Moland, qui a publi
penseur est sympathique, en effet, Dom Juan hypocrite, Dom Juan faux dévot , est singulièrement haïssable, Dom Juan grand sei
vent forger de méchancetés ! Tant de fiel entre-t-il dans l’âme d’un dévot  ? s’écriait Molière. Il aurait pu ajouter : d’un
ns l’âme d’un dévot ? s’écriait Molière. Il aurait pu ajouter : d’un dévot et d’un lettré de bas étage. Les lettres font cre
t ne trouva dedans sa fin Ni Dieu, ni loi, ni médecin. Or ce chantre dévot d’une église de Senlis, qui osait ainsi calomnier
ses attaques. Lui aussi, l’auteur d’Élomire hypocondre se mêle d’être dévot et de vouer Molière au bûcher. Il le menace même
33 (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134
eur cette vérité, que l’homme religieux que Chateaubriant et tous les dévots qui ont quelque éloquence, cherchèrent à anoblir
ne vois nul genre de héros Qui soient plus à priser que les parfaits dévots , Aucune chose au monde et plus noble, et plus bel
tairas-tu, serpent, dont les traits effrontés… Dorine Ah ! vous êtes dévot , et vous vous emportez ! La mine d’Orgon prouve
tion, pour prendre le ton galant. Ce qui suit sont des galanteries de dévot (on m’annonce la Ballu que le Vice Roi a tourné c
le à un homme tel que Molière de remédier, placer par exemple un vrai dévot à côté de Tartuffe, un vieil évêque pieux, oncle
de Bausset72 où il jouit de beaucoup de considération dans la clique dévote . C’est en sa présence que l’attaque de Cléante qu
e, on pouvait présenter, toute police à part, les ridicules des vrais dévots , montrer combien il est facile d’abuser de quelqu
nne, mais bien moins comique puisque L… n’est pas un homme éminemment dévot comme Tartuffe. Voilà deux objections qui me semb
homme qu’elle aurait méprisé. Première situation : Une Mme Setiet dévote sachant que sa fille cocufié son gendre et la sou
n hypocrite, et il veut passer pour ce qu’il n’est pas, pour un homme dévot . Il est vrai qu’il fait en sorte que l’on croie,
34 (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315
tainebleau à Versailles, à Chambord. Il eut des démêlés avec le parti dévot et avec la magistrature pour Don Juan, dont on lu
evant le prince de Condé et tout aussitôt attaquée violemment par les dévots faux ou vrais. Molière n’osa pas la jouer sur son
ur bien distinguer le personnage de l’hypocrite d’avec celui du vrai dévot et qu’il a employé deux actes entiers à préparer
— « O ciel, pardonnez-lui comme je lui pardonne. » — « Il est de faux dévots comme il est de faux braves. » — « Le pauvre homm
à son esprit. Il est très vrai, comme ce fut le principal grief des dévots contre Don Juan, que dans cette pièce Molière fai
 Orgon est un homme sensé et juste ; mais il a été élevé par une mère dévote , il remonte par elle à ce temps passé’ où l’on av
aisance infatigable et l’approbation perpétuelle. Il ne faut pas être dévot  : peut-être ; mais écarter les hommes du chemin q
ez ridicule ; ne soyez pas avare, vous seriez ridicule ; ne soyez pas dévot , vous seriez ridicule ; n’aspirez pas à sortir de
s diligemment le soin de le faire savoir au parterre ; mais vous êtes dévot et très bassement, car enfin, ne vous en défendez
autions pour que le spectateur ne s’étonnât pas de voir Don Juan faux dévot au dernier acte et l’on peut considérer cette par
n hypocrite, et il veut passer pour ce qu’il n’est pas, pour un homme dévot  ; il est vrai qu’il fait en sorte que l’on croie,
’il découvre de loin un homme devant qui il est nécessaire qu’il soit dévot , les yeux baissés, la démarche lente et modeste,
git surtout de les enlever à un fils, le légitime héritier. Un homme dévot n’est ni avare, ni violent, ni injuste, ni même i
i avare, ni violent, ni injuste, ni même intéressé. Onuphre n’est pas dévot , mais il veut être cru tel, et, par une parfaite
avec un médecin pour avoir toujours un médecin sous la main, comme le dévot veut marier sa fille avec un ami de Dieu peut êtr
contre elle ? C’est qu’il a senti l’animosité de sa famille contre le dévot personnage. C’est qu’il s’est bien aperçu que tou
i ; On met impudemment toute chose en usage, Pour ôter de chez moi ce dévot personnage ; Mais plus on fait d’effort afin de l
Bourgeois gentilhomme. Il s’est aperçu que le fond de la plupart des dévots est la terreur des peines éternelles et il a rame
s est la terreur des peines éternelles et il a ramené à cela tout son dévot , qui, quoique bourgeois, sacrifie non seulement t
gon, au commencement du déclin de l’âge, s’éprenne d’un exploiteur de dévots , et il est logique qu’il soit mené par ce personn
enonce à tous les gens de bien, c’est-à-dire : je renonce à tous les dévots . J’en aurai désormais une horreur effroyable Et
ne vois nul genre de héros Qui soient plus à priser que les parfaits dévots , Aucune chose au moo.de et plus noble et plus bel
dehors plâtré d’un zèle spécieux, Que ces francs charlatans, que ces dévots de place, De qui la sacrilège et trompeuse grimac
35 (1739) Vie de Molière
, leurs protecteurs et leurs cabales : ils suscitèrent contre lui les dévots  ; on lui imputa des livres scandaleux ; on l’accu
nsy, devant le grand Condé. Dès lors les rivaux se réveillèrent ; les dévots commencèrent à faire du bruit ; les faux zélés, (
ns Italiens n’ont offensé que DIEU, mais les Français ont offensé les dévots . Au bout de quelque temps, Molière fut délivré d
r ; Je sais comme je parle, et le ciel voit mon cœur : Il est de faux dévots , ainsi que de faux braves, etc. Presque tous les
36 (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514
tous les avantages qu’il y avait à entrer dans la confrérie des faux dévots . Don Juan n’était espagnol que de nom. En le fais
i. Les anciennes farces et sotties n’ont pas davantage oublié le faux dévot . Il existe, pour n’en citer qu’un exemple, une pi
is n’ont pas dédaigné d’ajouter quelques traits à la peinture du faux dévot . L’Eugène de Jodelle tient son coin dans cette in
, dont le langage n’a pas moins de doucereuse saveur et de patelinage dévot que celui du héros de Molière : C’est pourquoi d
n hypocrite, et il veut passer pour ce qu’il n’est pas, pour un homme dévot : il est vrai qu’il fait en sorte que l’on croit,
era son manteau, s’il n’est aussi sûr d’elle que de lui-même Un homme dévot n’est ni avare, ni violent, ni injuste, ni même i
i avare, ni violent, ni injuste, ni même intéressé. Onuphre n’est pas dévot , mais il veut être cru tel, et, par une parfaite
ière l’hypocrite parvenu. Tartuffe n’a pas seulement l’astuce du faux dévot ; il a encore l’effronterie du pied-plat qui a réu
eux manières : d’abord en donnant à son héros, outre l’astuce du faux dévot , l’effronterie du parvenu. Ce trait de caractère
ant qu’astucieux; il respire, malgré les affectations et les grimaces dévotes , un parfum de convoitise grossière. Dans la secon
articulier à parler le langage de l’église et de l’Évangile. Les faux dévots citent avec componction les saintes Écritures. Ce
donner prise au scandale. L’autorité de son nom eût rassuré les vrais dévots et forcé les autres au silence. Mais Molière étai
une volte-face piteuse. Pour demeurer impuni, le gentilhomme se fait dévot . Nous l’avons vu déjà vanter les merveilleux avan
37 (1910) Rousseau contre Molière
oint parlé de Don Juan. Don Juan a été furieusement attaqué par les dévots au XVIIe siècle. Non sans quelque raison on y voy
n Juan, en ses parties critiquables, est surtout une pièce contre les dévots , protestants et catholiques, qu’il n’aime pas plu
uns que les autres, et estime que l’attaquer est plutôt l’affaire des dévots que la sienne. Mais la véritable raison que je su
our bien distinguer le personnage de l’hypocrite d’avec celui du vrai dévot . » Donc le rôle de Cléante est une simple précaut
rit un rôle de raisonneur où il logera quelques compliments aux vrais dévots , d’autre part il invente le personnage de Tartuff
re parce que, comme pour Don Juan, la querelle lui a paru querelle de dévots qu’il ne voulait pas prendre à son compte ; et da
ent homme, et je prendrai le soin de le faire savoir ; mais vous êtes dévot , et ce n’est pas un vice ; je dis seulement qu’en
assion et vous renoncez à votre moi devant Tartuffe, mais à votre moi dévot vous sacrifiez allègrement votre fils et votre fi
arier à un médecin stupide, comme Orgon la sienne à un coquin de faux dévot . Et c’est toujours la même histoire, et je ne ces
our bien distinguer le personnage de l’hypocrite d’avec celui du vrai dévot . J’ai employé pour cela deux actes entiers à prép
se disant pêle-mêle de Tartuffe et d’Orgon : « Tous ces gens-là sont dévots  » et les enveloppant dans une moquerie confuse et
eligieux ? En sens inverse, remarquez donc qu’Orgon n’est pas le seul dévot ridicule de Tartuffe. Il y a Mme Pernelle, à laqu
c’est sa mère. Je suis bien étonné si cela ne veut pas dire : 1° les dévots sont des hypocrites capables de tous les crimes :
 : Personnages antipathiques et livrés à la haine ou à la risée, tous dévots , soit par hypocrisie, soit par bêtise ; personnag
Ils ne sont pas indiscrets ; ils ne sont pas encombrants. Ils ne sont dévots que pour eux ; ils font de la religion une chose
t les gens de Molière. Sur quoi Brunetière dit très bien : « Les faux dévots sont pour lui tous ceux qui « étalent », c’est-à-
comme d’une faiblesse ou comme d’un crime. Mais l’enseigne des vrais dévots est de n’en pas avoir, et pourvu qu’ils vivent bi
38 (1843) Épître à Molière, qui a obtenu, au jugement de l’Académie française, une médaille d’or, dans le concours de la poésie de 1843 pp. 4-15
savants gonflés de leurs minces mérites, Ses méchants écrivains, ses dévots hypocrites. Gloire à toi qui, de front attaquant
39 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. De la Diction. » pp. 178-203
e pareille. Et je connois, à ces seuls mots, que Tartufe est un faux dévot . Une femme veut que sa servante s’exprime congrum
qu’il est ; mais Moliere savoit bien que tant qu’il y auroit des faux dévots , des chasseurs, des médecins, des apothicaires, d
40 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174
s. Mademoiselle de Montpensier en a remarqué parmi elles qui font les dévotes par politique, et cette remarque rappelle qu’en 1
t sur l’inclination du jeune roi pour Hortense Mancini, était devenue dévote  : de ce moment, il y eut des dévotes à la cour.
r Hortense Mancini, était devenue dévote : de ce moment, il y eut des dévotes à la cour. « Dans le monde, dit Mademoiselle, et
41 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVIII » pp. 198-205
er dans un divertissement qu’il donna à la reine et à sa mère devenue dévote depuis que Mazarin s’était refroidi pour elle. On
42 (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490
obations parties de voix et de plumes vénérées. La coalition des faux dévots ne suffit pas, en effet, à expliquer l’âpreté d’u
ie, il attaqua Molière comme coupable d’abord de discréditer tous les dévots par la satire de la fausse dévotion, ensuite de s
ait justifié d’avance, en disant par la bouche de Cléante : Mais les dévots de cœur sont aisés à connaître. Notre siècle, mon
pal, Messer Ipocrito, est un parasite gourmand et sensuel qui, par de dévotes simagrées, domine l’esprit faible d’un vieillard
rtorius de Corneille lui suggéra le tour de ce vers : Ah ! Pour être dévot je n’en suis pas moins homme120. Les emprunts pa
comédie une impartialité qui se garde de tout excès, honore les vrais dévots , flétrit les autres, et associe à un fonds de rel
et l’autre réussit quand même, grâce à l’émoi que causa la cabale des dévots ligués contre l’auteur du Tartuffe. Or, cette foi
 ? 110. Depuis 1666, la mort de la Reine mère avait ôté à la faction dévote son principal appui à la Cour. 111. La Critique
nalia vivunt. La seconde apparaît chez Horace qui représente le faux dévot de Rome, invoquant très haut Apollon et Janus, ma
43 (1802) Études sur Molière pp. -355
it pas : la cabale la plus formidable s’éleva contre lui, et les faux dévots , qu’alarmaient déjà les trois premiers actes du T
le dame de paroisse, s’est avisée d’être constamment, non prude, mais dévote . Enfin, si je joue le rôle de Célimène, j’observe
démasquer un hypocrite, mais la populace tombe sur lui, alors le faux dévot feint de le défendre : « Mes frères, laissez-le e
à-propos. Molière, acte II, scène iii , par ce vers : Ah ! pour être dévot , je n’en suis pas moins homme, n’a pas voulu par
Ô ciel ! pardonne lui comme je lui pardonne, et les criailleries des dévots le contraignirent à remplacer ce vers par celui-c
revue ! Les caractères. — L’auteur ne se borne pas à peindre un faux dévot  ; chacun de ses personnages a sa dévotion : Cléan
n peu éclairée ; et madame Pernelle, tous les ridicules d’une vieille dévote . Le but moral. — Molière l’a porté au plus haut
r ? Une boîte à bonbons se trouve si naturellement dans la poche d’un dévot  ! Faites encore observer jusqu’à quel point il es
le plus comédien, c’est au moment où Dorine lui dit : Ah ! vous êtes dévot , et vous vous emportez ! Le reproche l’a vivemen
t dans le sein d’une famille honnête, et qui parle à un mari plus que dévot  ? Peut-être, pour égayer et pour varier le couple
commencer, quand le premier président De Harlai, excité par les faux dévots , dont il n’était pas, dit-on, l’ennemi, fit défen
n hypocrite, et il veut passer pour ce qu’il n’est pas, pour un homme dévot … Il se trouve bien d’un homme opulent à qui il a
ue les ridicules prétentions de l’esprit ; ajoutons qu’il est de faux dévots chez tous les peuples, au lieu que la France seul
resque tous les hommes : il est bien moins de misanthropes et de faux dévots , d’avares même, qu’il n’est de malades imaginaire
44 (1855) Pourquoi Molière n’a pas joué les avocats pp. 5-15
ébahi que vos juges auront été sollicités contre vous ou par des gens dévots ou par des femmes qu’ils aimeront. (Voir la suit
45 (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47
à. Il y avait un dernier coup à porter à Molière et on l’a tenté. Les dévots s’étaient scandalisés de quelques vers de L’École
rs de L’École des femmes ; les hommes de lettres s’allièrent avec les dévots . Pour quoi faire ? Pour enlever à Molière la prot
46 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIX » pp. 319-329
e voulait préparer la société à son absence, et faire dire : Elle est dévote , n’en parlons plus. Quand elle charge l’abbé Test
47 (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98
livrées Molière, et de laquelle date cette grande campagne contre les dévots , que, tout mort qu’il est, — pas si mort que ses
lle échappera à son bec-cornu, et le beau mondé, mêlé d’auteurs et de dévots , qui crie au scandale et invoque Dieu et les serg
! » s’exclame l’autre. Les auteurs s’indignent au nom des règles, les dévots au nom de la morale ; les uns invoquent Aristote,
uyées des auteurs et des comédiens, essayaient leur revanche ; et les dévots se mirent de la partie ; sous l’étincelante cour
48 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Du Comique, du Plaisant, des Causes du rire. » pp. 463-473
font partir d’un éclat de rire involontaire ? ce sont ceux où le faux dévot , pour prouver son amour, emploie des termes mysti
49 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLII. De l’art d’épuiser un Sujet, un Caractere. » pp. 493-503
fait un chef-d’œuvre, dans lequel chaque personnage principal est un dévot à sa maniere. Orgon, simple, crédule, croit de b
50 (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VI. La commedia sostenuta » pp. 103-118
talienne ce qu’elle était déjà dans nos fabliaux, c’est-à-dire fausse dévote et béguine. Elle est nommée Buona Pizzochera (Bon
51 (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -
mp; ajoûta,32 qu’il ne trouvoit rien à dire à cette comédie. Les faux dévots profitérent de cette défense, pour soulever Paris
s beaucoup d’Orgons, gens simples & faciles à séduire ; les vrays dévots étoient même alarmés, quoique l’ouvrage ne fût gu
le42 5 février de cette année. Dès qu’elle eut été connuë, les vrays dévots furent désabusés, les hypocrites confondus, &
52 (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132
t pas l’honneur de se fâcher en traçant leurs portraits. Pour le faux dévot , on n’en rit pas un moment ; Molière en a peur, i
e plus odieux de tous, parce qu’il sert de couverture à tous. Le faux dévot a toute la perversité des autres hommes, plus la
s d’une raison aimable et indulgente. Tout ce que Cléante dit du faux dévot , Alceste des méchants, Chrysale du bel esprit, Cé
53 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. Du Genre gracieux. » pp. 91-102
Joseph, nombre de sottises que nous ne rapporterons point. Chez nos dévots aïeux le théâtre abhorré Fut long-temps dans la F
54 (1801) Moliérana « Vie de Molière »
uille : volubité → volubilité. 119. « ils suscitèrent contre lui les dévots  » : cette phrase ne figure pas dans l’édition de
55 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92
ion à la majesté royale, d’attaquer directement et de front, les faux dévots et leur sacristie. En ceci, comme un grand politi
; du parti de la résistance était la duchesse de Noailles, vieille et dévote , et bel esprit à la Noailles, d’une grâce exquise
’agissait ; et quand on le lui eut dit, il jeta sur toute cette cohue dévote l’ironie, le sarcasme, le ridicule, la honte enfi
s qui se battaient là-bas de si bon cœur, le vieux parti royaliste et dévot se réveille, il s’oppose à ce qu’on joue ce drame
ient, ce beau rôle d’Elmire que Molière avait fait pour elle ! Si les dévots de ce temps-là, si l’évêque d’Autun (l’abbé de la
rie religieuse ; qu’elle est destinée à corriger tous les hommes, les dévots comme les autres. S’il y a des pères de l’Église
u faire. À aucun prix elle n’eût consenti à se façonner aux exigences dévotes de sa belle-mère, madame Pernelle, aux excès reli
56 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIX. Des Caracteres propres aux personnes d’un certain rang seulement. » pp. 312-327
ien seul ; mais il est occupé à la lecture. Antoine. Il est donc plus dévot que moi. Crispin. S’il venoit une ordonnance qui
57 (1843) Le monument de Molière précédé de l’Histoire du monument élevé à Molière par M. Aimé Martin pp. 5-33
on âme a médité Les fatales erreurs de la société : Il voit le faux Dévot , enseignant l’imposture, Au nom de Dieu prêcher u
les envieux Se lèvent à la fois ; une implacable haine, La haine des dévots , contre lui se déchaîne : « Il a pu nous railler
58 (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723
mes, mais le milieu des choses : entre l’hypocrite scélérat, & le dévot crédule, on voit l’homme de bien qui démasque la
e & le seizieme siecle. Tous les historiens en parlent. Chez nos dévots ayeux le théatre abhorré Fut long-tems dans la Fr
ace, Vous voulez que partout on soit fait comme lui, Et qu’aucun vrai dévot ne se trouve aujourd’hui ? Laissez aux libertins
59 (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180
PRÉFACE Le faux dévot serait plein d’espérances ! Mais, depuis trois si
i a me alienum puto. X. L’École des Femmes fit scandale ; les dévots se plaignirent : le sermon sur l’enfer et les cha
actes du Tartuffe furent représentés à Versailles devant le roi. Les dévots alarmés remuaient, prêchaient: il fallait brûler
is il ne s’était vu un tel spectacle : le comédien prenant contre les dévots la défense de la vraie piété, flétrissant l’hypoc
éante, qu’elle me ferait renoncer à toute ma philosophie, et les faux dévots sont si bien peints que la honte de leur peinture
60 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVIII. De l’exposition des Caracteres. » pp. 433-447
e la maniere dont il fit sa connoissance, vante les sentiments que ce dévot personnage lui inspire tous les jours, & se f
61 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215
sente, un poète, un soldat, un philosophe, un paysan, un bretteur, un dévot , un médecin, un esprit fort, un hypocrite ; il ne
la protection du roi lui-même avait été vaincue par les clameurs des dévots , des vrais dévots aussi bien que des faux dévots,
roi lui-même avait été vaincue par les clameurs des dévots, des vrais dévots aussi bien que des faux dévots, comme dit La Bruy
par les clameurs des dévots, des vrais dévots aussi bien que des faux dévots , comme dit La Bruyère ; tout le xviie  siècle éta
’elle s’est plongée dans les molles voluptés de ce siècle amoureux et dévot , puis elfe meurt comme une sainte, laissant une m
62 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Dufresny imitateur comparé à Moliere, à Champmeslé, son Mariage fait & rompu comparé à l’histoire véritable du faux Martin-Guerre, & à la nature. » pp. 81-99
e est à-peu-près le mot. Pourquoi pas faux sincere ? on dit bien faux dévot . Nous avons assez parlé des imitations qui ont f
63 (1794) Mes idées sur nos auteurs comiques. Molière [posthume] pp. 135-160
es enfants, malgré les railleries de Dorine ; la sixième sur les faux dévots entre Orgon et Cléante, scène admirablement écrit
64 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278
s ; en second lieu, parce qu’on trouve, dans le peu de lignes que les dévotes dépositaires des lettres de madame de Maintenon y
65 (1732) Jean-Baptiste Pocquelin de Molière (Le Parnasse françois) [graphies originales] « CII. JEAN-BAPTISTE POCQUELIN. DE MOLIERE, Le Prince des Poëtes Comiques en France, & celebre Acteur, né à Paris l’an 1620. mort le 17. Fevrier de l’année 1673. » pp. 308-320
gant.      Ta Muse en jouant l’Hyppocrite,    A redressé les faux dévots  ; La Précieuse à tes bons mots,    A reconnu s
66 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. » pp. 106-124
Conte de Bocace, Nouvelle XXIII. Une Dame galante, contrefaisant la dévote & la prude, se servit du ministere d’un Relig
67 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE PREMIER. Part de la Morale dans la Comédie de Molière. » pp. 1-20
n hypocrite, et il veut passer pour ce qu’il n’est pas, pour un homme dévot  ; il est vrai qu’il fait en sorte que l’on croie,
68 (1819) Notices des œuvres de Molière (IV) : La Princesse d’Élide ; Le Festin de Pierre pp. 7-322
z le prince de Condé, en novembre de la même année. La ligue des faux dévots , grossie d’un assez grand nombre de personnes don
69 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. » pp. 180-200
interlocuteur de comédie. Mais que diroient-ils s’ils entendoient les dévots espagnols faire retentir leur théâtre de ces expr
70 (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293
t crédule, au point que celui-ci loge et nourrit chez lui le prétendu dévot , lui offre sa fille en mariage, et lui fait, par
égal, donation entière de sa fortune. Quelle en est la récompense? Le dévot commence par vouloir corrompre la femme de son bi
nt d’Orgon pour Tartufe, les simagrées de dévotion et de zèle du faux dévot , le caractère tranquille et réservé d’Elmire, la
71 (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136
employant, pour la séduire, même le jargon de la dévotion si elle est dévote . Ces choses-là ne se rencontrent que trop souvent
et Trissotin comme des ennemis personnels? Ce sont les poètes et les dévots . Rien ne saurait leur être plus odieux que les ge
ion, il y a vraiment de quoi s’étonner que ce ne soient pas les vrais dévots qui aient demandé la représentation de cette comé
bien que les personnes pieuses détestent, à n’en pas douter, les faux dévots , qui certainement les compromettent, il n’est pas
72 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XII. Réflexions Générales. » pp. 241-265
en et mal exercées. » Saint François de Sales, Introduction à la vie dévote , chap. XXIII. 834. Préface du Tartuffe. 835.
73 (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352
Molière a burinés, pour n’être pas exposés à confondre avec les vrais dévots . Ces gens qui par une âme à l’intérêt soumise Fo
74 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VII. De l’Amour. » pp. 121-144
le ciel même, et véritablement les quiétistes étaient des précieuses dévotes  ; elles parlaient un style incroyable :   Le co
75 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434
estique appelé le Directeur, le Confesseur ? Qu’est devenue la fausse dévote , qui veut tromper Dieu et qui se trompe elle-même
uton, Ruffin le jovial, Antagoras le plaideur, Adraste le libertin et dévot , Tryphile le bel esprit, « bel esprit comme tant
76 (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89
urgeois arrogant. Ta muse, en jouant l’hypocrite, A redressé les faux dévots . La précieuse à tes bons mots A reconnu son faux
le de s’en défendre, que de celle où il joue pesle et mesle bigots et dévots le masque levé. » Il faut avouer néanmoins que ce
77 (1769) Éloge de Molière pp. 1-35
hypocrisie, et la Chaire n’a rien de supérieur à la peinture des faux Dévots dans Le Festin de Pierre. Enfin il rassembla tout
78 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96
beau-frère par ses sermons, où il prêche avec tant d’onction que les dévots de cœurs ne doivent Jamais contre un pécheur avo
te, et dans le Tartuffe, c’est Cléante qui prêche tout le monde : les dévots et les libertins, les hypocrites et les dupes, Or
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out entier, bien coupé à l’hémistiche, à traduire : « Ah ! pour être dévot , je n’en suis pas moins homme ! » ? Et, puisque
modifications introduites dans sa pièce afin de désarmer la coterie «  dévote  » ; dans sa première pensée, en 1664, Tartuffe po
ce n’est plus un ecclésiastique qui est en scène, et la colère des «  dévots  » est sans objet, puisqu’il est vrai que ce n’est
ollet à si grande marge, C’est-à-dire si haut, si large, Que tous les dévots de ce lieu Songeaient plutôt à lui qu’à Dieu. Cel
80 (1862) Corneille, Racine et Molière (Revue chrétienne) pp. 249-266
donner prise au scandale. L’autorité de son nom eût rassuré les vrais dévots et forcé les autres au silence. Mais Molière étai
81 (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112
rtufe, comédie que, du reste, il venait d’achever, mais dont les faux dévots s’étaient mis en devoir d’empêcher la représentat
ruffes, et que l’un d’eux s’écria avec un air admirable de goinfrerie dévote  : Tartufoli, signor Nunzio, tartufoli. Il n’en fa
; elle se formule par une tirade directe contre les hypocrites et les dévots stupides qui devaient flétrir la fin d’un règne s
82 (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347
e (dit Molière lui-même à propos des exigences excessives de quelques dévots ), je doute qu’une si grande perfection soit dans
83 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. » pp. 357-396
ent : il n’a point d’argent ; il fait part de son embarras au Docteur dévot & grand usurier. Celui-ci lui dit qu’il n’a p
84 (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126
olière implore la protection du monarque contre la vengeance des faux dévots . Dans Les Femmes savantes, c’est encore la raille
85 (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83
ns Orgon, le meilleur des hommes, tout ce que la vénération niaise et dévote peut déterminer d’inhumanité. Mais quelque fausse
86 (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252
e son prédécesseur et de son rival. Si le prince de Conti, se faisant dévot , se signait alors en lisant les comédies de son a
re ; non pas qu’il se trouvât beaucoup de spectateurs de l’avis de la dévote qui disait à Molière : « Votre statue baisse la t
seraient contraires, il a composé son Tartuffe et a voulu rendre les dévots des ridicules ou des hypocrites… Certes, c’est bi
aya, dans son chapitre « De la mode », de tracer un caractère de faux dévot qui fut la contrepartie et la critique de celui d
ace, Vous voulez que partout on soit fait comme lui, Et qu’aucun vrai dévot ne se trouve aujourd’hui ? Laissez aux libertins
à l’épreuve de la lecture, mais il est très possible que la foule des dévots , les médecins et les envieux de Molière aient pro
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e nous sommes, en France et de par le monde, tout au plus trois cents dévots de Molière, dont l’admiration va jusqu’au culte e
raît innocent, ou l’innocence même ; Il porte un cœur de sang sous un dévot maintien, S’il prête, c’est en juif sous l’habit
88 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393
les grains d’un chapelet d’ambre et d’or entre les mains d’une jeune dévote priant le bon Dieu pour son amant qui va venir. H
parle avec grand mépris des laquetons de bourgeois et des grisons de dévotes … Vous le voyez, en ce temps-là, on était bien prè
ain. La jeune fille est mère, la mère est grand-mère, la coquette est dévote , la dévote est morte en odeur de sainteté. Le com
ne fille est mère, la mère est grand-mère, la coquette est dévote, la dévote est morte en odeur de sainteté. Le compagnon étou
89 (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-
uis XIV fit lever la défense qui protégeait l’hypocrisie, et les faux dévots furent, dans la personne de Tartuffe, livrés à la
90 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177
temps maltraités. Ainsi, par exemple, le Tartuffe de Molière, ce faux dévot , véritable scélérat qu’il s’agit de démasquer, n’
91 (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834
rituelle réponse faite par le prince à Louis XIV, sur la sévérité des dévots pour Tartuffe et leur indulgence pour une pièce v
92 (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392
compagnie, que sais-je encore ? un avare forcé de donner à souper, un dévot qui cherche à séduire une femme mariée, voilà des
re. À quoi se prend-il en effet dans le Tartuffe de Molière ? Un faux dévot , dit-il, ne joue pas à la ligne directe ; il ne s
De même qu’il s’est laissé duper à des affectations niaises d’allures dévotes , il est encore pris cette fois à un piège si gros
ste d’un homme du monde en même temps qu’avec l’onction pénétrée d’un dévot , et il faut qu’Elmire le prenne sur un ton de jol
… », il semble chercher une épithète assez forte pour caractériser un dévot aussi admirable ; il ne peut venir à bout d’en tr
93 (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -
es que pour avertir les Orgons ; sa censure est celle de la crédulité dévote qui se laisse séduire par les apparences de la pi
ns pères, et on les amène à déshériter leurs enfants ; le premier est dévot , et il s’emporte ; le second se croit moribond, e
94 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354
iction, en est la contrepartie. C’est l’athée audacieux après le faux dévot sournois, le grand seigneur méchant homme après l
95 (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405
omptif de Louis XIV, le duc de Bourgogne. En luttant contre la cabale dévote , qui grossissait visiblement et circonvenait le p
vos bontés ? Je suis, par cette première faveur, réconcilié avec les dévots  ; et je le serais, par cette seconde, avec les mé
urgeois arrogant. Ta muse en jouant l’Hypocrite, A redressé les faux dévots  ; La précieuse à tes bons mots A reconnu son faux
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