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1 (1884) Tartuffe pp. 2-78
Tartuffe Je ne suis pas un érudit ; on le sait de reste
avait eu ses coudées franches ; il avait ri du bon de son cœur. Pour Tartuffe il n’en va pas tout à fait de même. La pièce a ét
t voilà ce qui nous manque. Ce premier trait, cette première copie de Tartuffe , sans retouches, sans altérations, nous ne l’avon
pres à tenir l’esprit en suspens : comme l’absence absolue d’a parte. Tartuffe n’en a pas un seul ; pas un vers, pas un mot qui
celle d’Alceste, devenu, en dépit de Molière, un rôle tragique ; que Tartuffe n’est rien moins que cela ; qu’il était originair
a raison. Molière, même dans Don Juan, n’a pas fait de drame, ni dans Tartuffe . Et Tartuffe est le personnage comique de la pièc
ière, même dans Don Juan, n’a pas fait de drame, ni dans Tartuffe. Et Tartuffe est le personnage comique de la pièce, le ridicul
lle est l’intention de Molière ; et c’est pourquoi la pièce s’appelle Tartuffe  ; comme il a intitulé les autres l’Etourdi, les P
bord, le personnage dont il entend qu’on rie. On veut aujourd’hui que Tartuffe soit terrible : nous discuterons cela tout à l’he
moins réussit ; le sixième jour, il donne les trois premiers actes de Tartuffe  : la pièce est interdite. Ce n’est pas que le roi
ite. Molière suit le roi à Fontainebleau (21 juillet-13 août), il lit Tartuffe au légat du Saint-Siège, qui n’y voit non plus ri
ours les trois premiers actes — à Villers-Cotterets, le 25 septembre. Tartuffe a d’ailleurs la vogue des choses défendues ; et c
y décider encore la victoire ‌ 4 », Condé à son tour désire entendre Tartuffe  ; la Palatine point convertie encore, et qui, sel
èce est jouée en février 1663 ; elle suscite de nouvelles colères, et Tartuffe reste sous le boisseau. Au mois de septembre suiv
, le Médecin malgré lui (1666), le Sicilien (1667), il ne donne point Tartuffe . Tout à coup, le roi étant à l’armée de Flandre,
monde, fort vilain sire du reste, et dans lequel la cabale reconnaît Tartuffe aussitôt. Et c’est Tartuffe, en effet, sous un au
reste, et dans lequel la cabale reconnaît Tartuffe aussitôt. Et c’est Tartuffe , en effet, sous un autre titre, sous un autre hab
c’est Tartuffe, en effet, sous un autre titre, sous un autre habit ; Tartuffe corrigé, déguisé, Tartuffe puni au dénouement, de
sous un autre titre, sous un autre habit ; Tartuffe corrigé, déguisé, Tartuffe puni au dénouement, de par le roi, dont l’éloge c
sur laquelle pèserait encore l’interdit royal ? Il n’importe : c’est Tartuffe . Le lendemain même, un huissier de la cour, huiss
bien d’autres causes, la prétendue annonce de Molière à l’occasion de Tartuffe  : « Monsieur le Président ne veut pas qu’on le jo
rna au retour du roi. Molière, nous dit Brossette, resta interdit… et Tartuffe auss‌i7. La conclusion de l’entrevue eut pourtant
Lamoignon, séant en son cabinet, joua lui-même à Molière une scène de Tartuffe … O puissance de la vérité ! L’ordonnance de l’arc
son vrai nom, signe de victoire ; et le 5 février 1669, Molière joue Tartuffe , un Tartuffe peu différent du Panulphe de 1667, n
, signe de victoire ; et le 5 février 1669, Molière joue Tartuffe, un Tartuffe peu différent du Panulphe de 1667, néanmoins reto
teur. De la première nous ne savons rien. Malheur irréparable, car ce Tartuffe original, c’était le vrai. C’était Minerve sortie
a Relation des fêtes qui, à ce qu’on croit, dans le passage relatif à Tartuffe , fut inspirée, peut-être rédigée par Molière lui-
re part, il est bien difficile de penser qu’on risque une œuvre comme Tartuffe sans l’avoir en main tout entière, et qu’on s’en
emières : et qu’il eût pu entrer dans la pensée de Molière de laisser Tartuffe incomplet, c’est ce que personne ne croira aiséme
èce actuelle, ces deux actes employés à préparer l’entrée en scène de Tartuffe (habileté que dans sa préface Molière semble prés
tifierait Orgon du reproche qu’on lui a fait, lui, si empressé de son Tartuffe , et rentrant de voyage au premier acte, de ne pas
e l’ai dit plus haut, Molière était brave. En outre, quand il composa Tartuffe , c’est-à-dire ou vers la fin de 1663 ou dans les
sait chez Ninon, il n’y eut pas un grain d’audace de plus que dans le Tartuffe d’aujourd’hui ? Il ne joua la comédie entière que
point voir. Ceci, sans doute, fit réfléchir Molière. Il tenait à son Tartuffe . Il sentait là le nœud de son œuvre. Il le reprit
bien ; qu’ Il est avec le ciel des accommodements ; et il accommoda Tartuffe de façon que le XVIIe siècle put l’avaler. Il en
ent qu’un fourbe, introduit dans une famille y occupe la situation de Tartuffe  ; il peut arriver tous les jours qu’un prêtre le
re, car l’Église ne s’y est jamais méprise. Elle sait bien, elle, que Tartuffe n’est pas homme du monde, et le déguisement du pe
rait pas à blanchir son homme ni ses intentions. Il fallait, pour que Tartuffe passât, le distinguer soigneusement des célèbres
ndustrie, exerçant sous masque de saint : un fourbe, un scélérat : le Tartuffe devint l’Imposteur. Ce changement si grave en ame
a coutume, avait opposé Ariste à Sganarelle. Son Sganarelle étant ici Tartuffe , Cléante en avait été le contraste parfait. Il n’
ste parfait. Il n’en avait pas fait un vrai dévot, preuve de plus que Tartuffe n’en était pas un faux : mais simplement un honnê
suite, très probablement, Molière remania son intrigue. Le mariage de Tartuffe avec Marianne n’était pas possible dans la premiè
Tartuffe avec Marianne n’était pas possible dans la première version, Tartuffe étant d’église ; il se bornait sans doute, en vue
adresse de l’auteur, n’est nécessaire, en effet, dans la pièce que si Tartuffe est un scélérat, un fourbe renommé Dont sous un
eut qu’il y ait là un souvenir du plan primitif de Molière. Congédier Tartuffe à coups de bâton, cela n’est pas déplaisant. Dans
pparence, nous ne le saurons jamais. Il y a une imitation anglaise de Tartuffe , le Puritain français, dans laquelle Laurent para
la suivante forte en gueule. Ce Laurent donc, au dernier acte, trahit Tartuffe , et rapporte la cassette et les pièces volées par
ris avec la pièce ? Que ce confrère de Molière l’eût prise au premier Tartuffe  ? On ne hasarde ces suppositions, j’en conviens,
pour surcroit de précaution, il changea encore le nom de son héros : Tartuffe devint Panulphe. Je ne dirai pas que les deux nom
nuphre est noir et souterrain ; Panulphe, au contraire, est bonasse ; Tartuffe est le produit de tout cela. Il s’ajuste à l’homm
as à pas ce compte rendu, on constate quelques différences avec notre Tartuffe définitif. Dans l’exposition d’abord : c’est Cléa
acte entre Elmire, Cléante et Dorine, où était résolue l’entrevue de Tartuffe et d’Elmire au troisième acte. Au troisième, Moli
au troisième acte. Au troisième, Molière a supprimé, après le mot de Tartuffe  : … Un homme est de chair, un long couplet où l
hangements ont leur valeur, notamment ceux qui portent sur le rôle de Tartuffe  ; mais on pourrait soutenir qu’ils furent surtout
isons, et ici encore, on a fait des hypothèses. On a dit qu’il permit Tartuffe (février 1669) parce que la paix venait d’être ré
Singulière façon de célébrer sa paix avec l’Église que de lui offrir Tartuffe pour épingles du traité ! Je crois bien qu’il fau
rois bien qu’il faut l’entendre autrement : et que le roi rouvrit par Tartuffe la campagne contre les dévots, mais contre ceux q
ive à toutes les assertions de M. Lacour, dans son curieux livre : Le Tartuffe par ordre de Louis XIV. Dans l’impartialité de so
ssa. On voulut même, comme pour le Misanthrope, trouver l’original de Tartuffe  ; et l’abbé Roquette, à ce qu’assure Mme dé Sévig
n pleine pâte et ne bornait pas son étude à l’homme, à l’individu. Et Tartuffe est légion, nous le savons que trop. Il est jésui
uellement », dit Retz. (Ces deux adverbes joints font admirablement.) Tartuffe aime, lui aussi ; mais son amour, comme son Dieu,
ensation, d’impitoyables ennemis dans les deux armées en présence. De Tartuffe date sa rupture avec les jésuites, qui jusqu’alor
s hérétiques en Grève, mais des hérétiques seulement. A l’occasion de Tartuffe , ils tonnèrent. Et leur orateur ne fut pas moins
sa mort (1666) courait manuscrit auparavant ; s’il ne s’attaque pas à Tartuffe , pas encore joué, il prend à partie l’Ecole des f
ai qu’il avait soixante-dix ans. Revenons à l’autre Tartuffe. Qui est Tartuffe  ? D’où sort-il ? Comment et pourquoi s’est-il int
encontre… Récit délicieux, mais qui ne nous apprend guère que ce que Tartuffe a voulu que nous croyions. Toutefois, en le rappr
oici à peu près comment nous pourrons nous représenter le prologue de Tartuffe , du Tartuffe au moins de la troisième version. No
ès comment nous pourrons nous représenter le prologue de Tartuffe, du Tartuffe au moins de la troisième version. Notre homme est
Sortaient-ils de quelque couvent ? S’évadaient-ils de prison ? Le bon Tartuffe avait-il eu, en quelque paroisse de Périgord, une
de la comédienne, et son fidèle Ambroise de Lamela. A peine à Paris, Tartuffe s’informe. A son hôte ? Peut-être. Plus probablem
unément. La maison est riche et bien montée. On y vivrait grassement. Tartuffe en sait bientôt les êtres. Il y a un fils, cela e
, pratique rigoureusement. Décidément, c’est le ciel qui a adressé là Tartuffe  : et, rendant grâces au ciel, Tartuffe dresse ses
c’est le ciel qui a adressé là Tartuffe : et, rendant grâces au ciel, Tartuffe dresse ses batteries. Où ? A l’église, naturellem
ppeler Pascal ? Et M. de Rancé vient de fonder la Trappe. D’ailleurs, Tartuffe verse de vraies larmes ; et Orgon, sans défiance,
le un si parfait détachement des choses de ce monde. L’office achevé, Tartuffe , en grande promptitude, devance Orgon à la sortie
ubsistance. Orgon fouille aussitôt à sa poche, il met dans la main de Tartuffe , discrètement, un don qui le fait protester aussi
es et le faire coucher à la belle étoile ? Orgon lui offre sa maison. Tartuffe lui fait la grâce de consentir. Voilà comment au
t un moment, malgré les efforts de Molière pour modérer la situation… Tartuffe est l’athée en rabat noir ». Il y a dans cette pa
 ; il en faut qui vivent, et votre homme, tout en dedans, ne vit pas. Tartuffe vit, lui, et largement. Au physique, c’est Du Cro
s de nous peindre l’homme, et vous savez si elle a la touche grasse : Tartuffe a le teint frais , tirant sur la fleur , la bo
fameuse apostrophe : Et je vous verrais nu du haut jusques on bas… Tartuffe est donc un gaillard bien en chair et qui profite
au bout de son doigt mouillé, et visant le sein d’Églé ? à d’autres. Tartuffe n’a point de ces délicatesses. Il voile le sein d
fait Laurent, Laurent son garçon, reflet grossissant du maître. Non, Tartuffe n’est point homme du monde, encore moins abbé de
he dit dans Iphigénie : Pour être criminel me crois-tu sans vertu ? Tartuffe aurait le droit de vous dire : Pour être un scél
ion : l’athée, l’hypocrite, c’est Don Juan. Molière ne se répète pas. Tartuffe athée !non pas ; il est mystique. Grattez-le : vo
as ; il est mystique. Grattez-le : vous vous en apercevrez bien vite. Tartuffe croit. Il croit si bien, qu’il enverrait sans rem
en a eu de convaincus. Escobar était honnête homme. Il avait la foi. Tartuffe aussi. Il croit réellement dans sa science. C’est
ême. Eloquent, du reste ; ce jargon dévot est une belle langue, et si Tartuffe la parle à Elmire, c’est qu’il se la parle à lui-
! Qui de nous n’a ses capitulations de conscience ? Qui de nous n’est Tartuffe à ses heures, et ne cherche pas de ces accommodem
, c’est le règne des saints. Cela justifie bien des moyens, je pense. Tartuffe s’est identifié avec Dieu. Comment se refuserait-
est par cette sincérité même, qu’on lui a déniée si mal à propos, que Tartuffe offre prise et qu’il devient, comme ne le voudrai
edit mon interprétation ! Cela commence par l’aveu du troisième acte. Tartuffe est seul avec Elmire, il ne se sent pas d’aise et
ien quelque hâte, mais plutôt de curiosité, curiosité de confesseur ; Tartuffe confesse le fichu d’Elmire, voilà tout. Il ne per
ue indiscrète Déshonore l’autel où leur cœur sacrifie. Sacrilèges ! Tartuffe , lui, n’aura garde ; avec lui point de bruit ; de
jeter sur son père ; il n’y voit qu’une occasion de se débarrasser de Tartuffe  ; il ne veut pas écouter Elmire, il est au combl
que je viens d’entendre, ô ciel ! est-il croyable ? Que va alléguer Tartuffe pour sa défense ? Rien. Il ne se défend pas. Il s
reux pêcheurs devant l’Éternel, seulement nous n’avouons pas. Ce bon Tartuffe avoue, lui ; que de candeur ! Il ajoute même qu’i
sa vertu ternir la pureté ?… Et Orgon menace son fils ; et vivement Tartuffe prend la défense du jeune homme : « Non, vous fer
ce passage, je dis que vous désobligerez Molière. Car ce que fait ici Tartuffe en exposant la vérité pure avec tant de franchise
e ou une chape neuve : que voulez-vous ! on croit ou on ne croit pas. Tartuffe a des convictions de ce genre. Il fait pénitence
pas l’avoir assommé sur la place, le bonhomme qui ne veut pas que son Tartuffe s’éloigne, de peur d’en mourir, exige qu’il voie
e monde. Et il couronne le tout par la donation de ses biens ; ce que Tartuffe accepte bénignement, rapportant à Dieu l’aubaine…
ère comme ce qui reste le plus entier de la première version. Le vrai Tartuffe y éclate de toutes parts. C’est l’Église tout ent
uatrième acte, bien que remanié, n’est guère moins merveilleux. Après Tartuffe triomphant, grâce à la sottise d’Orgon, c’est Tar
eilleux. Après Tartuffe triomphant, grâce à la sottise d’Orgon, c’est Tartuffe dupé : Tartuffe ridicule, maintenons le mot. Je p
artuffe triomphant, grâce à la sottise d’Orgon, c’est Tartuffe dupé : Tartuffe ridicule, maintenons le mot. Je passe rapidement
-ce que le Ciel deviendrait ? » Et cette idée de céder la place, lui, Tartuffe , à ce Damis, qui n’est que le fils de la maison,
t à ce bien qu’on lui reproche d’usurper, il est probable qu’en effet Tartuffe ne l’accepte pas pour lui-même. Avec Damis, il to
pour lui-même. Avec Damis, il tomberait en de méchantes mains ; avec Tartuffe il tombera en main morte. Cependant la famille, u
faiblesse humaine ! Et il démontre à Marianne que plus elle déteste Tartuffe plus elle doit l’épouser : Mortifiez vos sens av
e Dorine, moins pénétrante qu’Elmire et qui se figure le monstre plus Tartuffe qu’il n’est.—  Non, non, réplique la dame, à qui
vu clair, en effet. Certes, si jamais homme s’est vu repoussé, c’est Tartuffe . Dès avant qu’il se fût déclaré, ses yeux et ses
e refuse : « Vous ne m’aimez pas », tous veulent des offres réelles ; Tartuffe est convaincu, mais il est pressé, si pressé, si
,dit-elle. Or, il y a disconvenance absolue entre le but que poursuit Tartuffe , la séduction d’Elmire, et les moyens qu’il emplo
e qui est méchant eût quelque degré de ridicule. » Voilà le secret du Tartuffe . Molière veut qu’on en rie, parce qu’il est mécha
il est méchant. Le rire est son arme et vous savez comme il en joue ; Tartuffe , après deux siècles, en est toujours incommodé ;
que lui. On voit donc que les spectateurs de 1667 n’aperçurent point Tartuffe aussi terrible qu’on veut que nous le fassions à
rutal ; ce n’est pas non plus l’espèce de hu hu qui doit poursuivre Tartuffe , mêlé de huée pour le drôle et d’un épanouissemen
sait quel traître de mélodrame, fort différent dans ses noirceurs du Tartuffe à l’oreille fleurie que nous ont présenté les pre
ctes. Le faux dénouement, toutefois, garde encore une allure comique. Tartuffe est joué pour la seconde fois, et par un revireme
t pas moins le mot d’Orgon : Dénichons de céans, et sans cérémonie. Tartuffe hors de la maison ! Voilà où en veut venir Molièr
là où en veut venir Molière ; attendu que le sujet de sa pièce, c’est Tartuffe dans la maison, au foyer, dans la famille. Dans l
, il a peint la société ; c’est la famille qu’il a mise en scène dans Tartuffe . Et sous quelles couleurs charmantes ! II semble
gnent assez souvent la dévotion chez nos femmes. Molière a joué, dans Tartuffe et dans Orgon, ceux qu’elle peut comporter chez l
le. Orgon était le meilleur des pères. Cependant que dit-il après que Tartuffe a passé ? Il m’enseigne à n’avoir d’affection po
de, Et comme du fumier regarde tout le monde. Les leçons de qui ? De Tartuffe  ? Mais c’est l’Imitation de Jésus-Christ qui parl
r, par exemple, ouvert sur l’alcôve même. Le plus grand mal que fasse Tartuffe , ce n’est pas qu’il séduise Elmire, c’est qu’il g
ommes tant qu’il y aura des hommes qui penseront, s’il n’eût pas fait Tartuffe , Molière ne serait pas ce Molière que lit chaque
tour. Qu’est-ce que c’est ? demandera le Très-Haut. — Seigneur, c’est Tartuffe . —  C’est bien, dira le Seigneur… Asseyez-vous à
éd. Mosnard. 9. Histoire de France, éd. Chamerot, t. XIII. 10. Le Tartuffe , éd. Ch. Livct. 11. II l’avait étudié à Orléans,
agiaires de Molière 14. Voir E. Thierry, la Seconde interdiction de Tartuffe , et la Lettre sur l’Imposteur, dans l’éd. Mesnard
2 (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146
Notice sur le Tartuffe La comédie du Tartuffe est un des chefs-d’œuv
Notice sur le Tartuffe La comédie du Tartuffe est un des chefs-d’œuvre de notre littérature, et
, l’honnête homme et le poète, voilà ce qu’on trouve dans l’auteur du Tartuffe  : cet immortel ouvrage n’est pas seulement un mon
l savait mieux que personne de quoi étaient capables les héros de son Tartuffe  : il pensa bien que les fourbes, blessés au vif,
s yeux de Louis XIV ; lui avoir fait entendre une première ébauche du Tartuffe était déjà un premier succès : l’auteur plaçait e
i au jugement et à l’approbation du prince. Cette comédie, c’était le Tartuffe  ; l’apparition de ce chef-d’œuvre, à côté des fro
s cours, plus on s’y montre délicat sur les matières religieuses : le Tartuffe n’aurait jamais été permis sous le cardinal Duboi
qui avait une volonté ferme et prompte, sentit que, pour protéger le Tartuffe , il fallait des précautions et du temps ; « il dé
i allaient fondre sur lui, il cherchait partout des protecteurs à son Tartuffe , et le roi lui-même l’aidait à en trouver, comme
tait du voyage ; il écouta et il écrivit. Les trois premiers actes du Tartuffe , représentés à Versailles le 16 mai 1664, le fure
ns de bonne foi et jusqu’aux hommes vraiment pieux. Pour justifier le Tartuffe , il fallait le produire. Le roi l’avait jugé sans
mpiété dont l’accablaient les dévots depuis la première apparition du Tartuffe sur la scène royale de Versailles ; mais Molière,
Festin de Pierre peut être à juste titre regardé comme un prologue du Tartuffe . Don Juan, plus atroce peut-être, passe tout à co
le scène a été moins faite pour peindre Don Juan que pour préparer le Tartuffe  ; on y voit percer le chagrin d’un honnête homme
s nous proposions de vous donner ce soir la seconde représentation de Tartuffe , mais monsieur le premier président ne veut pas q
droit aux respects de Molière, et si le premier président défendit le Tartuffe , il céda moins sans doute à sa conviction personn
s’étonne que Molière ait attendu l’absence du roi pour faire jouer le Tartuffe  ; ce qu’on regarde comme une imprudence n’est-il
point ; c’était déjà un grand succès. On put espérer dès lors que le Tartuffe ne serait pas perdu pour la scène. Molière n’épar
e l’avenir. Les louanges de Louis XIV dans un chef-d’œuvre tel que le Tartuffe étaient le plus bel hommage qu’il fût possible d’
s bel hommage qu’il fût possible d’élever à son nom. Le dénouement du Tartuffe restera debout à travers les vicissitudes des emp
étant par tous les siècles et sous tous les règnes ! Le dénouement du Tartuffe consacre deux souvenirs glorieux pour Louis XIV ;
ypocrisie, et d’avoir honoré le talent ; dans le prince qui permit le Tartuffe , il applaudit encore le roi qui vengea Molière. L
e la conscience de ses sujets. Alors, n’en doutons pas, la comédie du Tartuffe n’eût pas vu le jour ; Le Tellier aurait défendu
ui une méchante pièce en un acte et en vers, intitulée La Critique du Tartuffe  ? Misérable parodie où le cynisme des expressions
es. L’auteur inconnu de cette diatribe met en scène Laurent, valet de Tartuffe , qui n’est nommé qu’une fois dans la pièce de Mol
offe est moelleuse. Lise.     En un pareil dessein, C’est mal suivre Tartuffe , il n’y met qu’une main. Laurent. Que ton collier
! Pour être valet, on n’en est pas moins homme. Lise. Ce vers est de Tartuffe , et c’est piller l’auteur… Laurent. Bon, n’est-il
te, c’est cette autre scène où un des personnages examine l’action du Tartuffe sous le rapport moral ; il soutient que Molière,
Voici de quelle manière le dévot calomniateur essaie de le prouver : Tartuffe ici nous en fait foi. En fidèle sujet, il va tro
ue des faux dévots n’a point changé ; ils sanctifieraient aujourd’hui Tartuffe dénonçant son bienfaiteur, et livreraient comme n
 ; C’est son bonheur qui fait le prix de ses ouvrages. Je sais que Le Tartuffe a passé son espoir, Que tout Paris en foule a cou
le signal d’un déchaînement universel de ses ennemis, et la guerre de Tartufe commença par l’attaque de Don Juan. Un sieur de R
t que tous les gens de bien lui seraient contraires, il a composé son Tartuffe , et a voulu rendre les dévots des ridicules ou de
an, mais qu’il avait fait jouer à sa cour les trois premiers actes du Tartuffe , qu’il avait assisté depuis à la représentation d
sentiment. L’on sait qu’il se vante hautement qu’il fera paraître son Tartuffe , d’une façon ou d’autre, et que le déplaisir que
la prière de Louis XIV, le légat avait lu attentivement la comédie du Tartuffe , et ce prélat avait pensé qu’elle ne blessait en
ape. Ils auraient damné le saint-père lui-même s’il n’eût pas jugé le Tartuffe digne des flammes de l’enfer, et auraient nié jus
ncouragement pouvait espérer Molière ? Il était accordé à l’auteur du Tartuffe bien plus qu’à l’auteur de Don Juan. Le roi, si i
lice de l’envie. Mais ce ne fut pas sur le trône seul que l’auteur du Tartuffe trouva un généreux appui. Il était fort du suffra
tièrement découragé par les persécutions auxquelles l’avait exposé le Tartuffe  ; qu’il en avait conçu un profond chagrin, et qu’
ts de son esprit, et traitant pour ainsi dire de la représentation du Tartuffe avec tout l’art et toute la dextérité du négociat
vre sur chef-d’œuvre ; qui, après l’essai des trois premiers actes du Tartuffe sur le théâtre de Versailles, essai qui fut le si
aille le vigoureux athlète qui fait presque coup sur coup succéder au Tartuffe , défendu par le premier président, Amphitryon, L’
ublic, et qui demandaient des bûchers pour l’auteur de Don Juan et du Tartuffe , applaudirent sans réserve à la comédie d’Amphitr
à Louis XIV, que Molière nous a lui-même transmise dans sa préface du Tartuffe  : « Je voudrais bien savoir, dit le roi, pourquo
e roi, pourquoi les gens qui se scandalisent si fort de la comédie du Tartuffe , ne disent rien de celle de Scaramouche 4. » « La
atribes que par de nouveaux succès. Ses placets au roi, sa préface du Tartuffe , tels sont les seuls écrits par lesquels il ait c
du poète comique. Il est plus naturel de croire que cette défense du Tartuffe est l’ouvrage d’un des amis de Molière, qui la re
susceptibilité des vrais. Le nom du personnage principal fut changé ; Tartuffe devint Panulphe, et la pièce parut avec le titre
t Panulphe, et la pièce parut avec le titre de L’Imposteur. Ce nom de Tartuffe a été un sujet de longues investigations pour les
l n’est peut-être pas hors de propos de s’occuper de la généalogie du Tartuffe . Bret, triste auteur comique, qui n’était pas de
Mais ce qui semblerait prouver qu’avant la pièce de Molière le nom de Tartuffe existait déjà, et qu’il se prenait en très mauvai
que le 5 février 1669, c’est-à-dire dix-huit mois après la défense du Tartuffe par le premier président, que le roi en permit de
Molière fût bien endommagé de ses longues tribulations ; le succès du Tartuffe fut complet et l’auteur recueillit de toute part
rite le premier nom qu’il lui avait donné ; il reparut sous le nom de Tartuffe , et c’est ainsi qu’il est appelé dans toutes les
s autres personnages restaient sur le théâtre. Ils s’entretenaient de Tartuffe , au portrait duquel ils donnaient le dernier coup
principale, et faisait vivement désirer aux spectateurs l’entrevue de Tartuffe et de la femme d’Orgon. Il peut paraître étonnant
nt. C’est dans la seconde scène du deuxième acte qu’Orgon prétend que Tartuffe est gentilhomme, et que Dorine répond : Oui, c’es
; il est bien plus convenable qu’Orgon énumère toutes les qualités de Tartuffe au moment où il le propose à sa fille, qu’à une é
a fureur impuissante des tartuffes. Palissot a dit avec raison que Le Tartuffe n’avait de modèle dans aucune langue et dans aucu
u génie. Les étrangers, justement jaloux d’un chef-d’œuvre tel que Le Tartuffe , ont fait de vains efforts pour nous en disputer
ameux Bernagasse, joué à la comédie italienne en 1667, a été imité du Tartuffe , et n’a paru qu’après lui ; il aurait pu s’assure
lle indication rien qui annonce le moindre rapport avec la comédie du Tartuffe . C’est avec autant de raison qu’on a reproché à
s se trouveraient honorées de me l’accorder ! » L’admirable scène où Tartuffe , accusé par Damis, se reconnaît coupable de tous
ufar produit sur la multitude le même effet que la feinte humilité de Tartuffe sur Orgon ; l’engouement d’un peuple hébété redou
le larcin qu’il lui a fait : Scarron est plus célèbre par la scène du Tartuffe que par tous ses ouvrages ; on ne cite plus guère
s antiques médailles. Il était aussi impossible à Molière d’écrire le Tartuffe avec le style du Méchant, qu’à Gresset d’écrire L
e style du Méchant, qu’à Gresset d’écrire Le Méchant avec le style du Tartuffe . L’un a peint les mœurs du siècle de Louis XIV, e
s de la morale doivent passer avant les scrupules de la grammaire. Le Tartuffe est de tous ses ouvrages celui où il a pénétré le
et de la plus redoutable de toutes les impostures. Le chef-d’œuvre du Tartuffe est un service rendu à l’humanité par le génie. C
nsonges qu’ils débitent, et sont presque de bonne foi dans la fraude. Tartuffe se croit dévot ; s’il déposait tout à coup le mas
uite dissolue ? Encore une fois Onuphre est un vulgaire hypocrite, et Tartuffe est un scélérat consommé. La Bruyère a fait au Ta
hypocrite, et Tartuffe est un scélérat consommé. La Bruyère a fait au Tartuffe un reproche qui n’est guère plus fondé, mais qui
ement des collatéraux que des enfants ; mais le vrai tour de force de Tartuffe est de faire déshériter le fils même de la maison
l pas de la sorte au plus haut degré le but du moraliste ? D’ailleurs Tartuffe n’a pas de prime abord conçu le dessein de suborn
Une belle-mère seule est déjà un germe de division dans une famille. Tartuffe n’a pas d’ailleurs, comme le pâle hypocrite de La
ion aux prises avec son libertinage ; et c’est de l’amour criminel de Tartuffe , comme de l’amour brûlant du misanthrope, que jai
x à force de patelinage et d’adresse, le seul désir ardent qui pousse Tartuffe , c’est la possession d’Elmire. Il en est tellemen
son père ; et quand celui-ci le chasse, l’accable de sa malédiction, Tartuffe est au comblé de ses vœux, parce qu’il espère êtr
comme étranger qu’il en profite, c’est comme gendre ; voilà pourquoi Tartuffe est conçu d’une manière plus large, et tracé d’un
es sommes à la terreur des mourants. Il y a du reste entre Onuphre et Tartuffe la même différence qu’entre l’auteur des caractèr
eul philosophe du siècle de Louis XIV qui n’ait point su apprécier le Tartuffe  ; quant aux auteurs sacrés, tous ne furent pas au
en effet l’abbé Roquette a fourni les principaux traits au peintre du Tartuffe  ; l’abbé de Choisi le dit formellement dans ses M
à l’évêque plus que le caractère de son personnage, et l’aventure du Tartuffe se serait passée chez la duchesse de Longueville,
oi avançait en âge ; l’on peut même s’étonner que les persécutions du Tartuffe n’aient pas recommencé sous les Tellier et sous l
fureur des faux dévots. Parmi les orateurs sacrés qui condamnèrent le Tartuffe il en est deux des plus illustres qui aient immor
e un homme pieux, et de le peindre des couleurs qu’il a données à son Tartuffe . On se fût alors écrié avec justice : Ce n’est po
de Molière toute méprise est impossible : avant de faire paraître son Tartuffe il emploie deux actes entiers à le peindre ; quan
oie des saints pontifes ? Comment n’a-t-on pas dit au proscripteur du Tartuffe , où la vraie piété est mise en honneur, que La Ca
lices de tous les hommes raisonnables et de tous les hommes polis. Le Tartuffe , qu’a vainement voulu foudroyer l’aigle de Meaux,
et il traversera les siècles en les éclairant. À une seule époque le Tartuffe cessa d’être vrai. Sous le règne affreux de l’ath
le mot de roi était proscrit jusque sur la scène, et le dénouement du Tartuffe fut mutilé par les nouveaux Vandales, comme tant
et l’intolérance brutale de l’esprit de persécution, vous retrouverez Tartuffe , Orgon, Elmire, Marianne et Cléante ; l’hypocrite
avait pas de dupes ? En assistant aujourd’hui à la représentation du Tartuffe , ne reconnaît-on pas les grimaciers religieux de
1. Fêtes de Versailles, sixième journée et premier placet sur le Tartuffe . 2. Il faudrait se consume. Mais les tartuffes,
a carne. 5. Ah ! pour être dévot, je n’en suis pas moins homme. (Le Tartuffe , acte III, scène 3.) 6. Je citerai avec plaisir
3 (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366
Notice historique et littéraire sur Le Tartuffe Le Tartuffe n’est pas seulement un chef-d’œu
Notice historique et littéraire sur Le Tartuffe Le Tartuffe n’est pas seulement un chef-d’œuvre, le chef-d’œu
vicissitudes et les effets. Molière conçut de bonne heure le sujet du Tartuffe . Ce fut le premier ouvrage considérable dont il s
1662, aux fêtes de 1664, où furent joués les trois premiers actes du Tartuffe , l’intervalle n’est rempli que par des pièces de
rs de la troisième satire de Boileau, publiée en 1665 : Molière avec Tartuffe y doit jouer son rôle. Ces représentations privé
aine. » Il est impossible de s’y tromper : c’est ici l’auteur même du Tartuffe qui se plaint, à la face du public, de ceux qui o
qu’il était plus juste que jamais de lui permettre de faire jouer Le Tartuffe , puisqu’il n’avait que ce moyen de prouver au pub
teurs qu’elle avait attirés : Messieurs, nous allions vous donner Le Tartuffe  ; mais monsieur le premier président ne veut pas
au, l’Ariste du Lutrin, ne pouvait, en aucune manière, être comparé à Tartuffe . Il était d’une piété sincère que nul ne révoquai
que trois fois par semaine, le mardi, le vendredi et le dimanche. Le Tartuffe fut représenté, pour la première fois, le vendred
lui-même1. Quand le premier président défendit les représentations du Tartuffe , quels furent ses véritables motifs ? On les igno
e de lui, Ménage ne craignit pas de déclarer à M. de Lamoignon que Le Tartuffe était une pièce dont la morale était excellente
nemis, du moins leur ôter tout légitime sujet de plainte. À ce nom de Tartuffe qui était, depuis plus de trois ans, le signal de
t. Cette permission lui fut enfin accordée, et, le 5 février 1669, Le Tartuffe eut sa seconde représentation publique qui fut su
t chaque fois qu’on jouerait la pièce. Le jour de la résurrection du Tartuffe , Molière présenta au roi un troisième placet don
s auxquelles Molière fut en butte avant et après la représentation du Tartuffe . Si ces attaques n’avaient été dirigées contre lu
ls motifs de l’intérêt humain. Je ne balance donc point à regarder Le Tartuffe comme l’acte et le monument d’une vengeance qu’il
rivé que des hommes qui n’étaient ni suborneurs, ni spoliateurs comme Tartuffe , ont été flétris de son odieux nom, uniquement pa
es maîtresses, fut frappé des mêmes conséquences, lorsque, parlant du Tartuffe , il craignit qu’une trop grande conformité entre
rnement 3. Bourdaloue, après eux tous, et lorsque le chef-d’œuvre du Tartuffe eut enfin pris possession de la scène, crut rempl
irés le furent comme lui dans la guerre ouverte qu’ils déclarèrent au Tartuffe et à son auteur. Je ne me sens pas le droit d’app
le même reproche d’hypocrisie qu’ils ont attiré sur eux. Le sujet du Tartuffe appartient essentiellement à la société chrétienn
atante. On a beaucoup cherché où Molière pouvait avoir pris l’idée du Tartuffe , et plusieurs sources ont été indiquées. Nous rir
t pas été plus embarrassés de trouver dans leur théâtre l’original du Tartuffe que celui du Cocu imaginaire. Nous ne croirons pa
lettres à Brossette, se souvient d’avoir ouï dire que l’aventure du Tartuffe se passa chez la duchesse de Longueville . Comme
up, en prouvant deux choses, d’abord qu’on se rappelait naturellement Tartuffe en parlant de Roquette ; ensuite qu’il avait exis
où l’on trouvera peut-être que la satire domine : « Ce n’était point Tartuffe , ce n’était point un pantalon, c’était un prélat
ussi beaucoup de recherches et de conjectures sur l’origine du nom de Tartuffe . L’opinion la plus commune et la plus probable se
onnage, qui n’avait pas encore de nom, reçut de lui aussitôt celui de Tartuffe . Le Misanthrope avait eu besoin du temps et du s
seurs pour vaincre les premières froideurs du parterre. La fortune du Tartuffe fut plus prompte et plus brillante. Un sujet plus
urèrent dès l’abord un succès éclatant qui s’est toujours soutenu. Le Tartuffe était attendu depuis longtemps et fort prôné d’av
tte à tous les traits les plus dangereux de la censure religieuse, Le Tartuffe fut du moins ménagé par la censure littéraire. Un
; c’est une ignoble satire en forme dramatique, intitulée Critique du Tartuffe . Il est fort douteux que cette prétendue comédie,
t la critique de la comédie. Il aurait fallu, suivant La Bruyère, que Tartuffe n’employât pas le jargon de la dévotion, qu’il ne
qui est ici la même chose. Le grand argument de La Bruyère, c’est que Tartuffe , en agissant et en parlant comme le fait agir et
eut passer pour ce qu’il n’est pas, c’est-à-dire pour un homme dévot. Tartuffe devait donc jouer si bien son rôle, que tous les
passions et de son intérêt, son masque tombe ou se dérange. Pourquoi Tartuffe , parce qu’il est hypocrite, ne serait-il ni luxur
temps contraints et comprimés sous l’apparence des vertus contraires. Tartuffe dit : Ah ! pour être dévot, je n’en sois pas moi
t ; et cette excuse du personnage deviendra l’apologie du poète. Oui, Tartuffe est un homme ; et c’est pour cela qu’il arrive un
âtre. Si Onuphre ne peut y figurer, Molière a donc eu tort d’y placer Tartuffe . C’est à cette conséquence que conduit la critiqu
ent contre cette conclusion sévère. Nous tromperions-nous en admirant Tartuffe comme un personnage plein de vie et de vérité, na
nt se défier de lui ; il ne s’ouvre à personne de ses noirs desseins. Tartuffe n’a aucun confident ; je n’en excepte pas son Lau
re ce qu’au fond le serviteur peut être ; mais je parierais bien que Tartuffe se cache de lui comme de tous les autres, et que,
, n’a pas mis un seul monologue, un seul a parte dans tout le rôle de Tartuffe . Ces moyens faciles et vulgaires, dont ici la dif
ne, tout le monde finit par connaître l’âme profonde et ténébreuse de Tartuffe  ; mais il n’a pas à se reprocher de s’être dénonc
érilité. Ici, c’est un trait de vérité locale, qui sert à marquer que Tartuffe n’est pas homme à se trahir devant un tiers, et q
le lendemain, et de dire tout haut : Demain, messieurs, vous aurez Le Tartuffe . » Voici l’autre anecdote : « On avait fait à Mad
omme du monde. Il est vrai qu’Orgon veut donner sa fille en mariage à Tartuffe  ; mais Philaminte aussi veut prendre Trissotin po
, Sa Majesté fit jouer les trois premiers actes d’une comédie, nommée Tartuffe , que le sieur de Molière avait faite contre les h
urer ; mais Voltaire l’affirme, et il prétend même que La Critique du Tartuffe était donnée, sur le théâtre de l’Hôtel de Bourgo
ie, comédie de Montfleury, dont le succès, dit-il, balançait celui du Tartuffe . Dans tous ces petits détails d’histoire littérai
me il en donne la preuve, en qualifiant de prologue de La Critique du Tartuffe , une simple épître en vers adressée à l’auteur de
J’ai su, cher Dorilas, la galante manière Dont tu veux critiquer et Tartuffe et Molière ; Et sans t’importuner d’inutiles prop
asse cocu : Il se détrompe enfin, et comprend sa disgrâce, Déteste le Tartuffe , et pour jamais le chasse. Après que l’Imposteur
 : C’est son bonheur qui fait le prix de ses ouvrages. Je sais que le Tartuffe a passé son espoir, Que tout Paris en foule a cou
4 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVIII. De l’exposition des Caracteres. » pp. 433-447
r-tout lorsque le héros ne paroît qu’au troisieme acte, comme dans le Tartufe  : aussi fait-on quelques reproches à Moliere sur
ir apostrophé Elmire, Marianne, Cléante, Damis & Dorine, parle de Tartufe avec la plus grande vénération. C’est un homme de
te scene. Scene II. Dorine peint à Cléante le foible qu’Orgon a pour Tartufe . Scene III. Scene de dix vers dans lesquels on d
ue Madame Pernelle a tenus à la porte. Scene IV. Damis soupçonne que Tartufe s’oppose au mariage de Marianne avec Valere, &
annonce que Madame a été malade ; il l’interrompt pour lui dire : Et Tartufe  ? Dorine lui répond qu’il se porte bien, & ve
is Orgon l’interrompt encore à plusieurs reprises, en lui disant : Et Tartufe  ? Scene VI. Cléante reproche au trop crédule Or
éante reproche au trop crédule Orgon la foiblesse qu’il a de préférer Tartufe à tout. Orgon fait l’éloge de Tartufe, de ses ver
a foiblesse qu’il a de préférer Tartufe à tout. Orgon fait l’éloge de Tartufe , de ses vertus, raconte la maniere dont il fit sa
ps-là. ACTE II. Scene I. Orgon demande à Marianne ce qu’elle pense de Tartufe , & lui dit de bien prendre garde à ce qu’elle
e répondra. Scene II. Orgon annonce à sa fille qu’il veut lui donner Tartufe pour époux. Dorine feint de ne le pas croire asse
rier Marianne avec un homme qui n’a rien. Orgon vante la naissance de Tartufe . Dorine persiste à dire de lui tout le mal possib
rine gronde Marianne de ce qu’elle n’a pas refusé tout net la main de Tartufe . Elle se moque d’elle, lui dit que puisqu’elle ve
ain de Tartufe. Elle se moque d’elle, lui dit que puisqu’elle veut de Tartufe , elle en tâtera, qu’elle sera tartufiée. Elle lui
de cette union. Scene IV. Valere apprend que Marianne doit s’unir à Tartufe  : il vole pour s’informer si la nouvelle est vrai
foudre, & de passer pour un faquin, s’il n’arrête les complots de Tartufe . Il veut absolument dire deux mots à l’oreille de
aison ; d’ailleurs il est à parier que Madame Pernelle n’a pas oublié Tartufe dans le discours qu’elle a tenu à la porte, &
uillerie & le raccommodement de Valere avec Marianne font oublier Tartufe . Il est vrai que les beautés de cette scene fixen
rainte où est Valere de voir passer celle qu’il aime dans les bras de Tartufe . Tartufe seul a donné lieu à la scene. Il n’a été
est Valere de voir passer celle qu’il aime dans les bras de Tartufe. Tartufe seul a donné lieu à la scene. Il n’a été question
mp; la scene finit par le serment que Marianne fait de n’être point à Tartufe . Convenons qu’il faut avoir de l’humeur pour fair
l que le titre nous l’annonce. Les bons Auteurs y manquent rarement. Tartufe entre sur la scene, voit Dorine, se compose tout
deniers. Je défie qu’en entendant ces vers, on ne dise pas : Ah ! le Tartufe  ! L’Avare ne se peint pas ainsi tout de suite en
5 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XI. De la Religion. Principe et Sanction de la Morale de Molière. » pp. 217-240
res, le pardon chrétien, qui inspire Cléante quand Orgon s’élance sur Tartuffe vaincu, en criant : Hé bien ! te voilà, traître.
mense et douce la puissance du génie. Que dire de celui qui a fait le Tartuffe , et mis sur la scène ce qu’un moraliste osait à p
resse de se battre, laquelle celui-ci n’a pas781 ». De même, dans le Tartuffe . Lorsque Cléante presse Tartuffe de remettre Da
ci n’a pas781 ». De même, dans le Tartuffe. Lorsque Cléante presse Tartuffe de remettre Damis en grâce avec son père, et lui
père, et lui rappelle que la religion prescrit le pardon des injures, Tartuffe échappe à l’argument par la direction d’intention
e en de méchantes mains 783. Quand Elmire oppose le ciel aux vœux de Tartuffe , « si ce n’est que le ciel..., » répond-il, et to
tion nerveuse et facile. Et pourquoi Orgon a-t-il confié aux mains de Tartuffe la cassette compromettante d’Argas 785 ? Il vous
remarquer que nulle part, excepté dans le Festin de Pierre et dans le Tartuffe , on ne trouve, d’un bout à l’autre de ses œuvres,
tion variorum de Ch. Louandre, Paris, 1864, tome II, p. 98. 757. Le Tartuffe , act. V, sc. VIII. 758. Cette phrase désigne évi
arce que tout le même caractère se retrouve étendu et approfondi dans Tartuffe . 771.   Ce sont eux que l’on voit, d’un disc
i se connoit et qui fuit la lumière,   S’il se moque de Dieu, craint Tartuffe et Molière.   Boileau, Discours au Roi, v. 102 
Boileau, Discours au Roi, v. 102 :1665. — Les trois premiers actes du Tartuffe avaient été représentés chez Monsieur en septembr
e Pierre, qui se joua en 1665, se vengea de la cabale qui arrêtait le Tartuffe par la tirade de don Juan au cinquième acte. » Sa
Sainte-Beuve, Port-Royal, tome III, chap. XV. Voir d’ailleurs, sur le Tartuffe plus haut, chap. II, p. 29. 772. Préface du Ta
leurs, sur le Tartuffe plus haut, chap. II, p. 29. 772. Préface du Tartuffe . 773. Deuxième placet au sujet du Tartuffe. — 
29. 772. Préface du Tartuffe. 773. Deuxième placet au sujet du Tartuffe . — Voir aussi comme défense et justification de c
ur. Il est tout à fait digne de remarque que ceux qui foudroyaient le Tartuffe ne trouvaient rien à dire à Amphitryon, joué dans
p. 166) : c’est l’histoire de Scaramouche Hermite (voir la Préface du Tartuffe , à la fin ; voir aussi J. Taschereau, Histoire de
l’Astrologue qui se laisse tomber dans un puits). 778. Préface du Tartuffe . — Il faut remarquer que l’arrêt du parlement du
nt de Lamoignon était fondé en droit à interdire la représentation du Tartuffe , comme il le fit le 6 août 1667. 779.   Il dit
mystère sacré pour sacrement, etc. ; cela est évident à la lecture du Tartuffe . Au 2e vers de la scène vu de l’acte III,   dan
la Méthode de diriger l’intention selon les Casuistes, etc. 782. Le Tartuffe , act. IV, sc. I. 783. Id., act. IV, sc. V. 784
. Le Tartuffe, act. IV, sc. I. 783. Id., act. IV, sc. V. 784. Le Tartuffe , act. IV, sc. V. 785. Id., act. V, sc. I. 786.
era plus. » C’est calomnier Cléante : car il serait alors lui-même un Tartuffe (Port-Royal, liv. III, chap. XVI). 788. Voir plu
v. III, chap. XVI). 788. Voir plus haut, chap. III, p. 52. 789. Le Tartuffe , act. I, sc. I, II, III, IV, V, VI ; act. IV, sc.
I, II, III ; act. V, sc. I, II, III, IV, V, VI, VII, VIII. 790. Le Tartuffe , act. I, sc. VI. Voir toute la scène. Molière a v
e contre les aristotéliciens, plus haut, chap. III, p. 58. 797. Le Tartuffe , act. I, sc. V :   Les hommes, la plupart, sont
ouvent   Pour la vouloir outrer, et pousser trop avant. 798. Le Tartuffe , act. I, sc. I :   À tous les sots caquets n’ay
6 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. » pp. 294-322
CHAPITRE XVI. Le Tartufe , Comédie en vers & en cinq actes, comparée po
oir aujourd’hui l’honneur de vous donner la seconde représentation du Tartufe  ; mais M. le Premier Président ne veut pas qu’on
a comédie, article huitieme de l’Imitation, page 147, que le sujet du Tartufe est pris de deux canevas très anciens. Nous somme
n leur communiquant les deux canevas cités par Riccoboni. Extrait du Tartufe . Cette piece est si généralement connue, nous en
er de son esprit, qu’elle veut lui donner en mariage Mariane sa fille Tartufe , peu content de ses bontés, tente de séduire Elmi
aisir cette occasion pour détromper son pere. Il lui dit en effet que Tartufe a tenté de le déshonorer. Tartufe joue avec tant
r son pere. Il lui dit en effet que Tartufe a tenté de le déshonorer. Tartufe joue avec tant d’adresse le rôle d’hypocrite, qu’
amp; vieille bavarde, ne veut rien croire de tout ce qu’on reproche à Tartufe , lorsqu’il paroît avec l’Exempt & l’exhorte à
piece finit. Je demande présentement à l’Europe entiere, qui sait le Tartufe par cœur, ce que Moliere doit au Docteur Italien 
si loin de la façon dont il se peint aux actions & aux propos de Tartufe , qu’ils ne sont pas faits pour entrer en comparai
eur avoue la supercherie qu’il leur a faite : on les marie.   Dans le Tartufe , Orgon, parmi les raisons qui l’ont engagé à reti
u’il faut avoir de très bons yeux pour s’en appercevoir. En tout cas, Tartufe a très bien fait de ne pas ressembler en tout à C
mpagné ses modestes refus de menaces & de coups de bâton. Dans le Tartufe , le crédule, le facile Orgon fait donation de ses
Le caractere de Don Gili a certainement plus de rapport avec celui du Tartufe , que le caractere de il Dottore bachettone, qui,
. . . . . . . . . . LE TARTUFE. Acte III. Scene VI. Damis a surpris Tartufe faisant sa déclaration amoureuse à Elmire : il en
RTUFE. Orgon. Ce que je viens d’entendre, ô Ciel ! est-il croyable ? Tartufe . Oui, mon frere, je suis un méchant, un coupable,
émentir ?... Orgon. Vous fera démentir ?...Tais-toi, peste maudite ! Tartufe . Ah ! laissez-le parler ; vous l’accusez à tort,
frir l’ignominie, Comme une honte due aux crimes de ma vie. Orgon. (A Tartufe .) (A son fils.) Mon frere, c’en est trop. Ton cœu
ître ?Quoi ! ses discours vous séduiront au point... Orgon. (Relevant Tartufe .) Tais-toi, pendard. Mon frere, hé ! levez-vous,
i ! je passe... Orgon. Si tu dis un seul mot, je te romprai les bras. Tartufe . Mon frere, au nom de Dieu, ne vous emportez pas 
eût reçu pour moi la moindre égratignure. Orgon, à son fils. Ingrat ! Tartufe . Ingrat !Laissez-le en paix. S’il faut à deux ge
mander sa grace... Orgon, se jettant aussi à genoux, & embrassant Tartufe . Vous demander sa grace...Hélas ! vous moquez-vo
n’enlevera rien, je crois, à la gloire de Moliere ; au contraire, le Tartufe n’en sera pas moins le chef-d’œuvre de la scene f
elquefois ; & on pense le prouver en disant que la belle scene du Tartufe , dans laquelle Valere se brouille & se raccom
s qu’ils se sont faits, & se raccommoder tout-de-suite ; celle du Tartufe tire son comique d’une autre scene. Valere &
voulant point perdre sa plus belle scene, l’avoit transportée dans le Tartufe . Loin de croire que Moliere, en composant la dern
après avoir dit adieu. Voyons présentement une partie de la scene du Tartufe , & nous reconnoîtrons certainement Blanche &a
sans doute est belle. Mariane. Quoi ? Valere. Quoi ?Que vous épousez Tartufe . Mariane. Quoi ? Que vous épousez Tartufe.Il est
e. Quoi ?Que vous épousez Tartufe. Mariane. Quoi ? Que vous épousez Tartufe .Il est certain Que mon pere s’est mis en tête ce
7 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VI. Les Femmes. » pp. 103-120
’oppose qu’un doux et digne silence361 ; à l’impudente déclaration de Tartuffe , elle ne répond qu’avec le mépris serein de la vé
rimer ce précepte par Elmire, insultée par la lubrique déclaration de Tartuffe  : J’aime qu’avec douceur nous nous montrions sag
lle joue pour dégoûter son provincial prétendant411. De même, dans le Tartuffe , il est fâcheux de mettre tant de bon sens et de
alade imaginaire, act. II, sc. VII. 340. Le Misanthrope. 341. Le Tartuffe . 342. La Critique de l’École des Femmes. 343
344. Voir surtout le Misanthrope et les Femmes savantes. 345. Le Tartuffe , act. II, sc. I, III, Mariane ; l’Avare, Elise ;
mmes savantes, Henriette ; le Malade imaginaire, Angélique. 351. Le Tartuffe , l’Avare, le Bourgeois gentilhomme, les Femmes sa
u, Histoire de la vie et des ouvrages de Molière, liv. III. 358. Le Tartuffe , act. III, sc. III. 359. Id., act. III, sc. VI,
59. Id., act. III, sc. VI, VIII. 360. Id. act. I, sc. I. 361. Le Tartuffe , act. I, sc. I. 362. Id., act. III, sc. III. 3
363. Id., act.. III, sc. IV. 364. Id., act. III, sc. V. 365. Le Tartuffe , act. III, sc. IV. 366. Le Tartuffe, act. IV, s
Id., act. III, sc. V. 365. Le Tartuffe, act. III, sc. IV. 366. Le Tartuffe , act. IV, sc. III-VII. 367. Id., act. V, sc. m,
utes les invectives de Mme Pernelle et les larmes d’Orgon. 368. Le Tartuffe , act. I, sc. I ; act. V, sc. II. 369. Le Malade
c. III, IV, VI ; act. II, sc. I, II ; act. III, sc. II-VII. 374. Le Tartuffe , act. I, sc. I-V ; act. II, sc. II-IV ; act. III,
, act. V, sc. III. 380. Eliante dans le Misanthrope, Elmire dans le Tartuffe , Henriette dans les Femmes savantes, etc. 381.
etc. 381. Le Misanthrope, act. II, sc. V; act. III, sc. V, VI. — Le Tartuffe , act. I, sc. I. 382.   L’Impromptu de Versaill
83. L’Impromptu de Versailles, sc. I, la Peste doucereuse. 384. Le Tartuffe , act. IV, sc. III. 385. Paul., I Cor., v. 13.
 III, sc. V. 396.   L’impromptu de Versailles, sc. I – Comparez le Tartuffe , act. IV, sc. V :   Le scandale du monde est ce
11. M. de Pourceaugnac, act. I, sc. III ; act. II, sc. VI. 412. Le Tartuffe , act. I, sc. I ; act. II, sc. II. — Sainte-Beuve
8 (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362
sément les plus intéressantes et les plus importantes de ses œuvres : Tartuffe , Don Juan et Le Misanthrope. Dans notre désir de
nous devons les notices consacrées, dans ces deux derniers volumes, à Tartuffe , à Don Juan et au Misanthrope. L’historique du Ta
rs volumes, à Tartuffe, à Don Juan et au Misanthrope. L’historique du Tartuffe est une monographie d’une précision supérieure et
r M. Paul Mesnard, nous signalerons celui-ci : c’est l’antériorité du Tartuffe sur Don Juan malgré toutes les éditions, qui, ne
de de l’hypocrisie dans Don Juan serait une annonce et une ébauche de Tartuffe , tandis que, dans la réalité, elle a été une réci
crire les droits de la littérature et du goût. I. La comédie du Tartuffe donne lieu à trois questions intéressantes : La c
utes ses précautions et ses apologies, un dessein plus profond, et le Tartuffe ne serait-il pas l’essai et la première escarmouc
les problèmes de philosophie morale qui se rattachent à la comédie de Tartuffe et qui, indépendamment de la beauté littéraire de
dances et d’intentions. Lors de l’interdiction des représentations de Tartuffe par le premier président de Lamoignon, tandis que
ne spirituel, sur les droits de l’Église ? On le voit, la question du Tartuffe n’est au fond qu’un de ces cas de conflit innombr
eigner, et regarde comme une usurpation tout enseignement laïque ; le Tartuffe , au contraire, était une revendication pour la ra
rétienne. C’était l’émancipation publique de la parole. Sans doute le Tartuffe n’attaque pas la foi ; mais il ne relève pas excl
n progrès ne s’accomplirait dans le monde. Si on avait pu prévoir que Tartuffe était une étape dans la voie de la sécularisation
rite plus tard contre Don Juan mais dont le principal objectif est le Tartuffe  : « L’hypocrite et le dévot, y est-il dit, ont un
s qui ne doit pas être très éloignée de la représentation publique de Tartuffe , c’est-à-dire dans les environs de 1669, Bourdalo
ous les hommes. »On voit que la question de l’hypocrisie posée par le Tartuffe s’applique à la morale en général aussi bien qu’à
-nous s’il en résulte quelque argument nouveau vraiment solide contre Tartuffe . Si vous exceptez cet argument déjà discuté, que
, a reconnu que les dévots avaient quelque raison de se formaliser du Tartuffe , et il rapproche ingénieusement cette comédie de
s et auraient bien voulu faire interdire la pièce, comme on a fait de Tartuffe . Cet exemple même prouve combien il est nécessair
t, qui est souverain dans sa sphère comme la religion dans la sienne. Tartuffe devait-il être joué ou non ? C’est une question d
tuffe devait-il être joué ou non ? C’est une question de police. Mais Tartuffe devait-il être fait ? C’est une question d’art. I
voulu, en nous plaçant à notre point de vue, discuter la question du Tartuffe comme une question de casuistique morale, et nous
ner. C’est le sens comique, c’est le génie théâtral qui lui a inspiré Tartuffe . C’est comme œuvre de vie qu’elle est ; sortie de
it divin. Nous n’avons pas à entrer dans l’appréciation littéraire de Tartuffe , qui n’est pas de notre ressort et qui ne rentre
n’a pas dépassé la vérité, et chargé les couleurs dans sa peinture de Tartuffe comme La Bruyère l’en a accusé dans ce portrait d
répondu que « l’optique du théâtre a ses lois nécessaires, et que si Tartuffe n’est vrai que suivant ces lois, il ne doit pas l
trale, mais au point de vue de la vérité morale elle-même. Sans doute Tartuffe n’a pas dû choisir exprès une famille qui rendait
de séduction qui vient compliquer et compromettre les entreprises de Tartuffe , elle est sans doute de sa part une faute et une
ce ; mais l’hypocrisie ne commet-elle pas d’imprudence ? Et parce que Tartuffe est méchant, faut-il qu’il soit infaillible ? Au
isir quand il est facile. Or si Elmire se prêtait aux propositions de Tartuffe , où serait le danger ? Pour ce qui est d’Orgon, i
onc pas, malgré La Bruyère, ce qu’il y a de contraire au caractère de Tartuffe dans les différents traits qu’il lui reproche. N’
ns les différents traits qu’il lui reproche. N’oublions pas enfin que Tartuffe a pris ses mesures et qu’il a des armes toutes pr
ble donc qu’il n’y a aucune faute psychologique dans la conception de Tartuffe . Tout au plus peut-on dire que l’accumulation de
ond qui a besoin de cette justification. Il reste encore, à propos de Tartuffe , une dernière question : c’est celle des sentimen
eauté à sa liberté. Don Juan est en quelque sorte la contrepartie du Tartuffe . Dans Tartuffe, Molière avait joué la fausse dévo
rté. Don Juan est en quelque sorte la contrepartie du Tartuffe. Dans Tartuffe , Molière avait joué la fausse dévotion ; dans Don
l semble qu’il ait saisi cette occasion de répondre aux attaques dont Tartuffe était l’objet. J’ai si peu voulu, semble-t-il dir
ssit pas beaucoup ; et Don Juan, bien loin de désarmer les ennemis du Tartuffe , leur fournit de nouvelles armes. C’était cependa
u. C’était là une audace qui ne devait pas mieux réussir que celle de Tartuffe . Les mêmes imputations de scandale et d’irréligio
ive peinture de l’athéisme, n’y vit qu’une aggravation du scandale de Tartuffe . L’auteur des Observations sur le Festin de Pierr
fut pas plus à l’abri de la critique des dévots que ne l’avait été le Tartuffe , mais peut-être, comme le dit un des apologistes
us, Molière, dit cet apologiste, quand vous fîtes dessein de jouer le Tartuffe  ? Si vous n’aviez jamais eu cette pensée, votre F
our se défendre comme il l’avait fait pour L’École des femmes et pour Tartuffe lui-même : il laissa ce soin à des amis. Deux rép
s plaident la cause du bon sens par des arguments théoriques. Dans le Tartuffe seulement, Molière a consenti à mettre dans la bo
ne dernière question qui se présente à nous et qui concerne à la fois Tartuffe et Don Juan, c’est de savoir quelles ont été au f
de religion, nous n’avons pas de peine à le croire, n’eût-il écrit ni Tartuffe ni Don Juan : mais cette indifférence de professi
rire lui-même, car c’est le commencement du mépris. On ne rit pas de Tartuffe , on le méprise ; on ne rit pas de don Juan, on en
maximes ordinaires de la comédie : Le Misanthrope, moins tragique que Tartuffe , n’en est pas moins triste, car il finit tristeme
9 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE II. La Débauche, l’Avarice et l’Imposture ; le Suicide et le Duel. » pp. 21-41
ds seigneurs ne voulurent pas plus de don Juan que les faux dévots de Tartuffe 37. Que sa conduite soulève l’indignation, et que
s sommes, responsables.   C’est au même titre qu’on doit ici louer le Tartuffe 73 : nulle part un moraliste n’a mieux montré cet
que le poétise Mme George Sand, c’est dans les scènes inimitables de Tartuffe suborneur74. Voilà la luxure dans toute sa hideur
y a pas de considération qui emporte celle-là. Molière, en faisant le Tartuffe , et Louis XIV en protégeant Molière, ont rendu se
r l’honneur, et pour n’être pas réduit par elles à revêtir la robe de Tartuffe , et à se perdre absolument par l’hypocrisie, ce d
près lequel on ne peut plus se repentir. Car la passion qui a conduit Tartuffe à jouer son rôle scélérat, est autant cupidité qu
e : chez Harpagon, l’amour de l’argent n’aboutit qu’à la honte ; chez Tartuffe , il atteint au crime ; et la pente est facile, de
le même ton à Mariane, qui aime mieux se donner la mort que d’épouser Tartuffe  : Fort bien : c’est un recours où je ne songeois
., Londres, 1706, tome III, p. 143). 37. D’ailleurs don Juan se fait Tartuffe à la fin, et il est incrédule en médecine : c’éta
III, sc. II. 72. Voir plus loin, chap. XI. 73. 1664-1667. 74. Le Tartuffe , act. III, sc. III ; act. IV, sc. IV. 75. « Pou
isard, Histoire de la Littérature française, liv. Il1, chap. ix, g 4, Tartuffe . 76. « Totius autem injustitiæ nulla capitalio
5, et F. Genin, Vie de Molière, chap. V. 78.   Pour l’histoire du Tartuffe , voir :   La Préface et les Placets de Molière ;
tc., 1665 ; Lettre sur les observations, etc., 1665 ; La Critique du Tartuffe , comédie en vers en un acte, 1670 ;’   Bourdalou
ité par Ch. Louandre, Œuvres de Molière, édition vario-rum, Notice du Tartuffe ) ;   J. Taschereau, Histoire de la vie et des ou
oire de la vie et des ouvrages de Molière, liv. II, note 25. 81. Le Tartuffe , act. I, sc. I, VI ; act. III, sc. VI. 82. Id.,
Id., act. I, sc. I, II ; act. III, sc. II ; act. V, sc. IV. 88. Le Tartuffe , act. V, sc. IV, VII. 89. Id., act. III, sc. IV
fier à la véritable. » (Télémaque, liv. XVIII.) — Voir encore sur le Tartuffe , plus loin, chap. VI et chap. XI. 92. 1668. 93.
’Avare, plus loin, chap. X. 109. L’Avare, act. II, sc. I. 110. Le Tartuffe , act. III, sc. VII. 111. Il faut mettre quelque
(Relation de Félibien). 114. L’Etourdi, act. II, sc. VII. 115. Le Tartuffe , act. II, sc. III. 116. L’Amour médecin, act. I
10 (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454
ait devoir déjà s’excuser de ce qu’il allait oser dire de l’auteur de Tartufe et du Misanthrope.. Utile sans doute en ce temps-
On trouve leur menu dans leurs Annales, entre Deux notes à propos de Tartufe et un Compte d’apothicaire au temps de Molière. T
me ou à Montauban, que de pénétrer le sens et de mesurer la portée de Tartufe ou du Misanthrope ; ils se soucient beaucoup moin
eur témoigner leur hostilité. Mais il ne saurait pas être question de Tartufe , ni de la cabale, encore moins d’une espèce d’éme
ond neuf. Ils en donneront, à l’occasion, dans les Provinciales, dans Tartufe , dans BBajazet. Mais ils ne leur sont pas nécessa
ère permet ainsi le contrôle de ses observations. L’École des Femmes, Tartufe , l’Avare, aventures de notre quartier ; nous somm
rgeois Gentilhomme ou le Malade Imaginaire, ceux du drame, comme dans Tartufe ou dans Le Misanthrope ; tous les procédés seront
ntrigue dans l’Ecole des Femmes, et la succession des événements dans Tartufe ou dans le Malade Imaginaire ? On a dit de certai
esquelles Molière mettait toutes ses complaisances  : le Misanthrope, Tartufe et les autres. Car cette cour pour laquelle il éc
s nous avons tous en nous, à quelque degré, des germes d’Harpagon, de Tartufe ou d’Alceste. De même, dans les arts plastiques,
la question de leur instruction qu’il pose dans les Femmes savantes. Tartufe est un autre fragment d’une conception de l’homme
t De l’intérêt du Ciel leur fier ressentiment : les don Juan et les Tartufe , les Philaminte et les Jourdain, les Arnolphe et
par la Critique de l’Ecole des Femmes, l’Impromptu de Versailles, et Tartufe . De ces trois ripostes, la première s’adressait a
t d’indécence et d’impiété dans son Ecole des Femmes. Arrêtons-nous à Tartufe . La chronologie prouve bien en effet qu’elle est
ue préliminaire jette peut-être déjà quelque jour sur le vrai sens de Tartufe et sur les intentions de Molière. Elle fait voir
Tartufe et sur les intentions de Molière. Elle fait voir au moins que Tartufe autant qu’une œuvre est un acte  : une œuvre de c
à lui-même dans toute la durée des cent ans de son cours, et comme si Tartufe était contemporain du règne de Mmede Maintenon, a
rpy de Sainte-Croix, comme le répètent à satiété les commentateurs de Tartufe . Ils étaient de plus haute origine, et plus gênan
ait fait en Angleterre. Aussi est-il difficile de nier qu’en écrivant Tartufe , il ait attaqué le jansénisme, et, dans le jansén
si l’habitude ne s’était accréditée parmi nous de ne considérer dans Tartufe que Tartufe même ; dès lors on n’a pas de peine à
de ne s’était accréditée parmi nous de ne considérer dans Tartufe que Tartufe même ; dès lors on n’a pas de peine à démontrer q
e ; dès lors on n’a pas de peine à démontrer qu’effectivement il est… Tartufe ; qu’il sue l’hypocrisie ; que, si comique qu’il
t-être encore que de peur. L’intention de Molière est évidente ici  : Tartufe est bien la satire ou la charge de l’hypocrisie.
ce, puisque ce n’était pas, pour le dire en passant, le personnage de Tartufe , mais celui d’Orgon, que Molière interprétait dan
Misanthrope, et Harpagon dans l’Avare ? Et, en effet, autant que sur Tartufe , c’est sur Orgon que roule toute la pièce ; c’est
ui tient la scène depuis le premier jusqu’au dernier acte, tandis que Tartufe ne paraît qu’au troisième ; et c’est à lui, par c
nséquent, si l’on y veut voir clair, qu’il faut demander, autant qu’à Tartufe , le secret de Molière. Or ce n’est point du tout
e et un sûr. Mais il est devenu comme un homme hébété Depuis que de Tartufe on le voit entêté. C’est-à-dire  : depuis qu’il
que de cela, dit-il en faisant claquer son ongle sur ses dents ; et Tartufe a seul accompli cet ouvrage, non pas, bien entend
s ; et Tartufe a seul accompli cet ouvrage, non pas, bien entendu, le Tartufe qui convoite la femme en épousant la fille, mais
tendu, le Tartufe qui convoite la femme en épousant la fille, mais le Tartufe qu’on ne voit qu’à peine, celui dont les leçons n
du calvinisme et du jansénisme, — que Molière s’en est pris avec son Tartufe ? Ce qu’il a voulu nous montrer, n’est-ce pas qu’
son « truchement ». Aussi bien, s’il avait vraiment voulu mettre son Tartufe à l’abri des interprétations malveillantes, je n’
de son benêt de mari. C’est elle, puisqu’il l’a chargée de démasquer Tartufe , qu’il eût également chargée d’exprimer son respe
chargée d’exprimer son respect pour les sentiments dont le langage de Tartufe n’est qu’une parodie sacrilège, — et non pas Cléa
étrangère, qui ne trouve, pour répondre à la grossière déclaration de Tartufe , aucun des mots qu’il faudrait : D’autres prendr
sions — ne s’y trompèrent point ; et, cinq jours après la première de Tartufe , la Gazette de France, dans son numéro du 17 mai
s de ses adversaires ; il eut l’art de persuader aux jésuites que son Tartufe était une revanche des Provinciales et aux jansén
t, c’est ce qu’ils reconnurent tous,quand,après bien des difficultés, Tartufe , en 1669, parut enfin publiquement sur la scène.
c’est ce qu’oublient ceux qui ne veulent voir encore aujourd’hui dans Tartufe qu’une machine dirigée contre Port-Royal : que pe
ond qui a Agnès. Voici un autre exemple. C’est Elmire qui s’adresse à Tartufe , dans la grande scène du IVe acte : Qu’est-ce qu
son œuvre, sans en excepter celles même de ses pièces que, comme son Tartufe , il a eu tout le temps, entre 1664 et 1669, de re
le poids d’une cabale Embarrasse les gens dans un fâcheux dédale. ( Tartufe , V, III.) Mais cette prose est-elle beaucoup mei
bien prévenu de lui Que de nous démentir sur le fait d’aujourd’hui. ( Tartufe , IV, III.) ou encore  : Pour moi, je ne tiens p
chemises de nuit et vos coiffes sont faites, ou dans ces deux vers de Tartufe   : Et fort dévotement il mangea deux perdrix Avec
de soi-même, il y a de la finesse et de la prétention, et il y a dans Tartufe du calcul et de la maladresse, il y a de l’hypocr
e : d’où il procède (École des Maris, École des Femmes) ; où il tend ( Tartufe , Don Juan) ; à quoi il aboutit (Misanthrope, Femm
11 (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134
s les volumes suivants : IV. Le Misanthrope (1666), pp. 49/126. V. Le Tartuffe (1664), pp. 5/108. George Dandin (1668), pp. 195
euillets également transposés. VI — F. 35. recto : Notes sur le Tartuffe . « Milan from the 9th till the 11th november 18
h november 1813. Fait à Milan du 9 au 11 novembre 1813 » Continue le Tartuffe jusqu’au f. 49 recto. VII — F. 50. recto :
e Dubois, sont les seules exceptions. 16 décembre 1813 66.   II. Tartuffe Sur le Tartuffe 67 [Acte premier, scèn
ules exceptions. 16 décembre 1813 66.   II. Tartuffe Sur le Tartuffe 67 [Acte premier, scène première] ACTE
eux parler des choses qu’il vient de dire du récit de la manière dont Tartuffe s’est introduit auprès de lui, et chercher à lui
de conquérir l’Italie, en portant la guerre en Afrique, de porter le Tartuffe à quelque démarche démarcante. Par exemple d’être
mme il y a apparence. Un grand seigneur ami de Cléante ferait appeler Tartuffe , et éblouissant facilement un cuistre qui n’a pas
il pourrait au bout de trois semaines ou un mois d’intrigue tirer de Tartuffe quelque écrit propre à le perdre en le faisant pa
ennemie fait un pas. Orgon annonce à sa fille qu’il veut la marier à Tartuffe . Cela rend le désabusement plus urgent. [Acte
la Tragédie de ce nom, met en avant sérieusement plusieurs maximes de Tartuffe comme Ce Dieu est jaloux,      acte… scène… Org
tre père, Laissez agir les soins de votre belle-mère. Sur l’esprit de Tartuffe elle a quelque crédit. Il se rend complaisant à t
s jugement n’aura pas de succès. [Acte III, scène II] Scène II Tartuffe , Dorine Dorine (à part)      Comme il se radouci
que en disant ce vers. [Acte III, scène III] Scène III Elmire, Tartuffe (Damis, sans se montrer, entr’ouvre la porte du c
ont bien heureux que cela ait paru avant leur siècle de bégueulisme. Tartuffe (maniant le fichu d’Elmire). Mon Dieu ! que de ce
d’un air miraculeux : Jamais, en toute chose, on a vu si bien faire. Tartuffe , malgré tout son esprit, est timide. Molière pass
erfection que Mys[elf] ne saurait pas éviter. À force de sublimer son Tartuffe , il se fut dit : « Un homme de beaucoup d’esprit
hange de nature. Molière voulant jouer les hypocrites, il fallait que Tartuffe conservât un de leurs traits les plus distinctifs
distinctifs, malgré tout leur esprit la gaucherie, ou il n’était plus Tartuffe , donc en sublimant prendre garde à ne pas supprim
part les merveilleux attraits ……… Même remarque. Malgré son adresse Tartuffe emploie mal à propos les termes de dévotion, et é
l’indignation, ou au dégoût qu’eût produit la déclaration d’amour du Tartuffe . Il a sur votre face épanché des beautés, etc.,
s’est peint. Jeu. Elmire fait un geste ou plutôt une mine d’horreur, Tartuffe reprend avec l’intonation de quelqu’un qui répond
nner mon cœur. Ce m’est, je le confesse, une audace bien grande Jeu. Tartuffe change ici tout à fait de ton. Il quitte l’intona
e et que 60,000 hommes arrivent de la Suisse pour nous couper tous). Tartuffe De vos regards divins l’ineffable douceur Força l
paru sur la scène française, et qui n’est esquissé dans Machiavel ? Tartuffe J’aurai toujours pour vous, ô suave merveille ! U
érer l’amitié Il serait bon de contraster avec le stile périodique de Tartuffe . Elmire C’est de presser tout franc, et sans nul
de ce changement. [Acte III, scène IV] Scène IV Elmire, Damis, Tartuffe Damis (sortant du cabinet où il s’étoit retiré).
ne eut eu plus d’effet si le caractère eut permis de lui faire dire à Tartuffe , deux ou trois plaisanteries ou sarcasmes bien vi
rcasmes bien vifs. [Acte III, scène VI] Scène VI Orgon, Damis, Tartuffe Tartuffe Et comme un criminel chassez-moi de chez
e d’Orgon n’ait pas permis de faire durer plus longtemps le danger du Tartuffe . C’est le seul qu’il coure dans la pièce. (Voyez
mporté de vingt-deux ans, il fallait faire des politesses ironiques à Tartuffe en présence du vieillard et lui payer exactement
ce qu’il eut déguerpi. [Acte III, scène VII] Scène VII Orgon, Tartuffe Orgon Le pauvre homme ! Allons vite en dresser un
1. [Acte IV, scène première] ACTE IV Scène première Cléante, Tartuffe Cléante Oui, tout le monde en parle, Tout le mon
ettez le fils en grâce avec le père. Scène qui me semble ennuyeuse ; Tartuffe étant un hypocrite comme le spectateur en a la pr
in, Pour la gloire du ciel et le bien du prochain. Voilà le ton dont Tartuffe répondra jusqu’à demain ; que prétend Cléante ? e
ici, qu’il faut détourner Orgon, et promptement, de donner sa fille à Tartuffe . [Acte IV, scène IV] Scène IV Elmire, Orgo
auroit mis là une préface infinie. [Acte IV, scène V] Scène V Tartuffe , Elmire ; Orgon (sous la table). Tartuffe Qu’un p
te IV, scène V] Scène V Tartuffe, Elmire ; Orgon (sous la table). Tartuffe Qu’un peu de vos faveurs, après quoi je soupire.
oute pas mettre de nos jours. [Acte IV, scène VII] Scène VII Tartuffe , Elmire, Orgon Orgon (arrêtant Tartuffe). Vous ép
IV, scène VII] Scène VII Tartuffe, Elmire, Orgon Orgon (arrêtant Tartuffe ). Vous épousiez ma fille et convoitiez ma femme !
rt bien de supprimer. Si Cléante a de l’esprit, ce dont sa scène avec Tartuffe me fait un peu douter, il doit savoir qu’un sot t
ou de sa charge de président. [Acte V, scène VII] Scène VII Tartuffe , un exempt, Madame Pernelle, Orgon, Elmire, Cléan
é, Dont sous un autre nom il étoit informé. Il y a des caractères de Tartuffe dans Gil Blas dont la scène est placée dans un pa
Blas dont la scène est placée dans un pays fort religieux. Orgon (à Tartuffe que l’exempt emmène). Eh bien, te voilà traître !
rgon outre qu’il est un sot, est une âme basse. fin des notes sur le Tartuffe . Réflexions générales sur le Tartuffe La
sse. fin des notes sur le Tartuffe. Réflexions générales sur le Tartuffe La marche de cette pièce n’est pas rapide, il
nt bien tout ce qu’il rencontre. Orgon est un sot et une âme étroite. Tartuffe un homme fin, un bon comédien qui ne peut se défa
femme décente, est diablement voilé en France, pour les convenances. Tartuffe est un personnage en dedans qui ne fait jamais de
l que Molière de remédier, placer par exemple un vrai dévot à côté de Tartuffe , un vieil évêque pieux, oncle d’Elmire âgé de soi
léante qui commence le quatrième acte aurait été sensée. Il importe à Tartuffe que ce saint homme ne soit pas contre lui. Il le
ier, qu’on pourrait trouver le moyen de nous montrer une ou deux fois Tartuffe désapointé. L’évêque dirait à Orgon devant Tartuf
une ou deux fois Tartuffe désapointé. L’évêque dirait à Orgon devant Tartuffe  : Ces messieurs sont infâmes, en parlant des morn
tuffe : Ces messieurs sont infâmes, en parlant des mornes prêches par Tartuffe un instant auparavant. Celui-ci trouverait moyen
l’évêque qui a assez d’esprit, serait convaincu de la scélératesse de Tartuffe , mais pour ne pas nuire dans le public à la cause
e Télémaque, les caractères n’y sont pas marqués par assez de traits. Tartuffe par exemple gagne une grande fortune à bon marché
mule avec moi, and…… mais il aurait cet avantage d’embarrasser un peu Tartuffe . Sans doute en fesant Orgon moins bête, Tartuffe
d’embarrasser un peu Tartuffe. Sans doute en fesant Orgon moins bête, Tartuffe aurait plus à faire. Mais faire Orgon moins crédu
à faire. Mais faire Orgon moins crédule, n’est-ce pas le dénaturer ? Tartuffe a à ménager en général son parti, en particulier
peut lui attirer ? Une scène de séduction nous aurait montré comment Tartuffe s’y est pris pour arriver au point où nous le voy
ait une scène du plus haut comique. Pour faire rire, de tems en tems, Tartuffe serait arrêté court, un instant, par un argument
en moins comique puisque L… n’est pas un homme éminemment dévot comme Tartuffe . Voilà deux objections qui me semblent dignes de
e semblent dignes de la pièce. La première qu’il fallait nous montrer Tartuffe en danger, par le moyen du vieil eveque, si l’on
t, a qui Orgon aurait fait confidence des maximes à lui inspirées par Tartuffe , maximes dont le vieil évêque s’effaroucherait. L
vieil évêque s’effaroucherait. La deuxième qu’il fallait nous montrer Tartuffe exerçant son métier, c’est-à-dire séduisant Orgon
a peut s’arranger. Cet amour motive même la tentative de séduction de Tartuffe , qui ne serait plus mu simplement par l’envie d’
la comédie. Quels seraient les moyens de faire rire davantage dans le Tartuffe  ? Écrit à Milan dans l’intervalle des rendez-vous
e (terme de musique). Avant de sortir de Paris j’ai distingué dans le Tartufe les phrases ou sujets d’attention qui renferment
losophie, Qui nous monte au-dessus de tout le genre humain. C’est un Tartuffe femelle qui prête le flanc. Armande Et les soins
gez à prendre : Votre visée au moins n’est pas mise à Clitandre ? Le Tartuffe battu se découvre ; malheur à l’opinion qui pouva
de ces aveux en face. Derniers abois, dernière mauvaise ressource de Tartuffe . Tome VI, in-8º, 121, les quatre premiers vers no
emmes en leur faisant employer ad hoc les termes de rhétorique, comme Tartuffe emploie ceux de religion. Il y a dans cet acte bi
érieuse occupe la plus grande partie du rôle de Philaminte ; celle de Tartuffe jouant, par orgueil, l’amour platonique remplit a
Molière. — Dans le vol. V, p. 5 de l’éd. Didot. 68. Je note que le Tartuffe fut joué le mardi 23 février 1814. — Stendhal nou
jà dit (Journal, 1805, p. 1741 : « Nous sortons, Percevant et moi, du Tartuffe , suivi des Folies Amoureuses. Mlle Mars a été div
èces, mais particulièrement dans le commencement de la brouillerie du Tartuffe , et la première entrée des Folies. Nous l’avons a
pelée après la seconde pièce. » Et en 1806, l. c., p. 317 :      « Le Tartuffe . Mlle Mars, l’idéal du beau ; dans des moments
12 (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269
dée joviale de faire représenter à Londres une traduction complète du Tartuffe . La pièce eut le même succès qu’en France, probab
’opinion contre l’Église, aussitôt, à Paris et dans les provinces, le Tartuffe reparaît. On le joue, on en fait des éditions pop
issements et vignettes. Dans les derniers temps de Louis-Philippe, le Tartuffe eut l’honneur d’être, avec le Juif errant, Tune d
de vendre à faux poids. Je ne doute pas que le traducteur anglais de Tartuffe n’ait eu la patriotique pensée de donner à son pa
angue française n’y est plus ? J’ai vu pour la première fois jouer le Tartuffe à une époque où, certes, je n’exigeais pas qu’un
des gens de leur mérite aux aventures d’un coquin maladroit comme ce Tartuffe , qui manque une entreprise où les moindres bachel
ne supporterait pas l’invraisemblance et la monotonie de l’histoire. Tartuffe se dit dévot, toute la popularité de l’ouvrage es
les critiques perdent leur temps. « L’effroi des faux dévots lorsque Tartuffe parut, dit un commentateur, ne laisse aucun doute
a fausse. » Honnête homme ! C’est par cette raison précisément que le Tartuffe sera représenté tant qu’il y aura sur la terre un
fondées au prix de leur sang, surgira quelque bel esprit qui traduira Tartuffe dans la langue qu’ils auront formée, afin d’armer
spierre. Je ne conteste point la haute littérature qui brille dans le Tartuffe  ; mais le nerf de cette langue, cette clarté, cel
maintenant les cléricaux) sont contraints de s’incliner. L’auteur de Tartuffe ne conservera pas seulement sa réputation de très
l’esquisse rapide où j’avais d’abord compté me borner. Molière et le Tartuffe m’ont conduit à envisager la moralité générale de
Molière, et il nous a donné la plus forte et la meilleure critique du Tartuffe . Sa vie, si différente de celle de l’auteur comiq
. Il donna successivement l’École des femmes, le Festin de Pierre, le Tartuffe , l’Avare, le Misanthrope, les Femmes savantes. Il
gination puisse concevoir en un temps comme le sien : il aura fait le Tartuffe . » Toute la vie littéraire de Molière, à partir
, Louis XIV, malgré le Parlement et malgré l’Archevêque, fit jouer le Tartuffe , dont il eut la primeur. Mais, de son côté, l’aut
dans plus d’un endroit de ses œuvres, et surtout quand nous serons au Tartuffe . La vie privée de Molière n’était pas aussi douc
rentrer dans la famille comme parrain du second enfant de l’auteur du Tartuffe . Mais, d’un autre côté, Bazin prouve mieux encore
bitudes. Molière était alors vraiment très-occupé : il travaillait au Tartuffe , pour le plus grand progrès de la foi et des mœur
is encore que l’on le pouvait rendre très-utile aux mœurs, et que son Tartuffe en offrait un exemple. C’est à l’occasion de Tart
urs, et que son Tartuffe en offrait un exemple. C’est à l’occasion de Tartuffe qu’il eut sujet de faire ses réflexions et qu’il
vrai dire, il ne semble pas beaucoup la prendre lui-même au sérieux ; Tartuffe vient d’être enfin représenté, et l’auteur triomp
ne aussi solidement. Il prétend que l’on doit approuver la comédie du Tartuffe , ou condamner généralement toutes les comédies. «
comme eux. Quelques années avant d’écrire la préface apologétique de Tartuffe , le moraliste qui se targue de travailler à « rec
mique, et que même il se serait trouvé plus hypocrite que l’auteur de Tartuffe n’avait besoin de l’être en ce moment-là, ou peut
les hardiesses… et la concurrence. En même temps que Molière donnait Tartuffe , les Italiens représentaient avec succès une farc
te que fort ébréché. Sans qu’il fasse aucune allusion à la préface du Tartuffe , on voit qu’il l’a lue et qu’il en sent l’imperti
uée, Alceste aura-t-il du bon sens, et Philinte et Célimène du cœur ? Tartuffe sera-t-il moins scélérat, Orgon moins crédule, Ha
’auteur de Zaïre et de l’Ecossaise, que les discours de Cléante (dans Tartuffe ) sont, à quelques exceptions près, le plus fort e
années de la Princesse d’Élide, du Festin de pierre, d’Amphitryon, de Tartuffe , années aussi de Mlle de Lavallière et de Mmede M
la littérature française. Molière faisait représenter le Misanthrope, Tartuffe et Amphitryon ; Racine donnait Andromaque, les Pl
force et leur crime, n’étaient guère en faveur. La représentation de Tartuffe par autorité royale avait été, nous dit Bazin, « 
llent Molière et nous ramènent à lui. Dans la préface qu’il a mise au Tartuffe , cet athlète de la morale publique, qui ne pensai
rendit doucement son âme au Dieu qu’il avait uniquement servi. V. Tartuffe Revenons sur nos pas et considérons dans le d
le soutenir dans la voie du bien. Nous commencerons cette étude parle Tartuffe , qui résume et domine toute l’œuvre de Molière et
, et non-seulement son génie, mais plus encore son caractère. Sans le Tartuffe , on n’aurait pas songé à forger pour lui celte es
Allons d’abord aux sources de l’inspiration de Molière. L’histoire du Tartuffe n’est pas moins intéressante que l’œuvre elle-mêm
que, dès 1664, et bien avant qu’il fût dans le commerce du public, le Tartuffe était devenu un événement du monde. C’était le te
ère qui l’importunait, et il ne vit pas certainement autre chose dans Tartuffe qu’une plaisante représaille contre la dévotion r
les uns que les autres) ont chargé de leurs réflexions les marges du Tartuffe . L’un d’eux, assez récent et qui semble assez est
uement par zèle pour la belle littérature et les bonnes mœurs, que le Tartuffe fût représenté.. Il lui plaisait que les censeurs
it Bazin, l’entreprise n’allait pas toute seule. La représentation de Tartuffe devint véritablement une affaire d’État. Molière
e que tout l’objet de la comédie nouvelle était là et qu’en un mot, «  Tartuffe continuait les Provinciales. » Auprès des jésuite
bien, par cette fausseté, De sa vertu vouloir ternir la pureté ! Le Tartuffe parut enfin, et l’immense applaudissement retenti
te grâce à Votre Majesté, le propre jour de la grande résurrection de Tartuffe , ressuscité par vos bontés ? Je suis par cette pr
vous qui prétendez juger le monde ! » Ces critiques s’appliquent au Tartuffe . Il n’y a dans la pièce qu’un seul caractère, auq
auquel tous les autres sont sacrifiés, et ce seul caractère est faux. Tartuffe n’est pas un hypocrite, c’est un escroc, de la pl
lus vile espèce, qui se laisse jouer stupidement. On ne peut imaginer Tartuffe , tel que le peint Molière, dans une autre maison
des embûches qu’on peut lui tendre. Tout sot que soit Orgon, dès que Tartuffe paraît, le spectateur a besoin d’être gagné d’ava
ent quelque chose. Néanmoins un certain art est encore nécessaire, et Tartuffe ne l’a point. Nous nous laissons plus souvent pre
dmirée est celle du troisième acte dans laquelle Orgon, apprenant que Tartuffe a voulu corrompre sa femme, répond à cette dénonc
emme, répond à cette dénonciation, confirmée par Elmire, en faisant à Tartuffe une donation de tous ses biens. Les commentateurs
nt la nature, et Orgon devient une sorte de monstre plus rebutant que Tartuffe lui-même. Après lui avoir ôté l’esprit, Molière l
onfesseur. Est-ce qu’Orgon ne se confesse pas ou faut-il supposer que Tartuffe a gagné le confesseur d’Orgon ? Mais alors tout c
illes, représente le vrai dévot, par opposition au faux dévot qui est Tartuffe . MmePernelle et lui sont les seuls personnages da
rêts humains, Quand vous suivez du ciel les ordres souverains. C’est Tartuffe  ! dirait-on. Et en effet, tous ces dictons de Clé
e traits d’hypocrisie, si Molière les avait mis dans la bouche de son Tartuffe , qui parle en plusieurs rencontres exactement de
épondra avec orgueil : « Par ce creux, mon venin passe ! » Si dans le Tartuffe , Orgon, le vrai chrétien, n’était pas un sot faci
Cléante n’était pas un tiercelet de libre penseur loquace et modéré, Tartuffe ne paraîtrait plus qu’un de ces chevaliers d’indu
i domine au logis. Un moment séduit, Orgon voudrait donner sa fille à Tartuffe , comme Philaminte veut donner Henriette à Trissot
s, que l’ennui n’a pu faire tomber ; c’est plus encore le bénéfice du Tartuffe . Pour s’en convaincre, il suffit d’assister à Un
lazzis d’Orgon, cherchant l’occasion de souffleter Dorine. Mais quand Tartuffe parut avec sa mine fleurie et son habit austère,
é à Laurent, le mouchoir présenté à Dorine, surtout l’empressement de Tartuffe auprès d’Elmire, toutes ces charges excessives fu
t rire, et quelles figures de connaissance pouvaient leur représenter Tartuffe , Orgon ou Cléante ? Assurément, s’ils ont ôté lés
ommandites où ils ont pu laisser un brin de leur toison ! N’importe ; Tartuffe est leur ennemi. Ils ont lu, voilà le mystère. Gr
’effort combiné du journal, delà chanson, du roman, de la caricature, Tartuffe est devenu un symbole. A leurs yeux, ce personnag
te son curé, il paye ce qu’il achète et il vend ce qu’il fait payer : Tartuffe  ! Tartuffe et demi, si la popularité lui vient et
, il paye ce qu’il achète et il vend ce qu’il fait payer : Tartuffe ! Tartuffe et demi, si la popularité lui vient et si l’on vo
rs les principaux représentants de l’intérêt religieux ont adressé au Tartuffe les mêmes reproches. Louis XIV tout le premier, m
re, et comme homme et comme roi26. Lorsque l’opposition qui éloignait Tartuffe de la scène fut vaincue par cinq années d’ingénie
t étrangement dégonflé son orgueil. Quoi qu’il en soit, la préface du Tartuffe est un document considérable et qu’il faut regard
ons maintenant donner la parole à Molière sur le sujet particulier de Tartuffe . Bourdaloue ensuite prononcera le dernier mot de
ont tant d’honnêtes gens se mêlent. » Ceci déjà va bien plus haut que Tartuffe  ; car quel crédit un pareil drôle, gueusant et n’
le coutume, ils ont couvert leurs intérêts de la cause de Dieu, et le Tartuffe , dans leur bouche, est une pièce qui offense la p
de « faux clins d’yeux et d’élans affectés ? » Est-ce que l’auteur du Tartuffe ne fait pas trop de protestations, n’a pas trop l
ni de sarcasme pour se justifier qui ne rappelle quelque simagrée de Tartuffe , ou qui ne chancelle sous un trait de Cléante. Il
é ce caractère d’Orgon, plus infamant pour la piété que celui même de Tartuffe , puisqu’enfin si Tartuffe est un scélérat qui ne
us infamant pour la piété que celui même de Tartuffe, puisqu’enfin si Tartuffe est un scélérat qui ne peut inspirer que l’horreu
ur amuser le plus grand roi du monde. D’ailleurs, que lui veut-on ? A Tartuffe , n’a-t-il pas pris soin d’opposer Cléante, le vér
bien vivre. Quelle comédie on ferait de son personnage ! Quel nouveau Tartuffe , singulièrement et cruellement comique, si on le
ystères ; il ne s’est pas non plus occupé de prouver que Polyeucte et Tartuffe ne sont pas tout à fait la même chose, quoique à
sse pas. Il s’évertue à prouver que la morale pernicieuse débitée par Tartuffe au quatrième acte ne peut corrompre les spectateu
at ? » Il veut se méprendre. Le venin de la pièce n’est pas en ce que Tartuffe a les pensées et les maximes d’un scélérat, mais
er sa comédie ; cherchons avec Bourdaloue quel fruit on peut tirer du Tartuffe pour la correction des hypocrites. Bourdaloue ne
’imposteur est guérissable, voilà l’unique remède qui peut le guérir. Tartuffe est en prison. Suivons-le, écoutons sa pensée. Il
le même avec un autre habit. Quelle meilleure leçon peut recevoir le Tartuffe qui était tout à l’heure dans la salle ? Bourdalo
n talent, toute sa réputation, toute sa vertu, pour prêcher contre le Tartuffe . Le texte du sermon est une de ces profondes paro
et les catégories nettement divisées des partisans et des victimes du Tartuffe . Il distingue trois sortes de personnes qui, sans
nt paru soupçonner l’influence sur les applaudissements qui ont salué Tartuffe . Mais Bourdaloue se passe de leurs aveux, comme i
s maximes de religion faiblement soutenues C’est Orgon qui parle de Tartuffe  : Il m’enseigne à n’avoir affection pour rien, De
e déguisement de la perversité, que tout dévot n’est pas ou Orgon, ou Tartuffe  ? Plus sa conscience le criera, plus sa bouche le
t répondu à Bourdaloue ? Ils ont dit que Bourdaloue n’avait pas lu le Tartuffe . Bret, ce commentateur dont j’ai déjà parlé, et
la morale y reçoit. Le parti pris de concentrer toute la lumière sur Tartuffe , premièrement, fausse cette lumière spéciale, et
ulle part la faute signalée par Rousseau n’est plus grave que dans le Tartuffe , où elle a été commise à dessein. Cléante n’a que
ourgeoise, qui attend un homme de cour. Tous, au fond, niais ou nuls. Tartuffe seul combine, agit, attaque, se défend. Malgré sa
nts de piété qui sont dans son cœur ; il se corrompra si l’exemple de Tartuffe lui persuade qu’après tout la fourbe et la piété
ne seconde fois. Dupe, il le sera certainement, non plus peut-être de Tartuffe , mais de Dorante ou de quelque mousquetaire Un jo
nt nos beaux esprits s’efforcent d’illustrer la statue de l’auteur du Tartuffe , allié des Béjart : grand homme de bien ! Homme d
tient le langage de Cléante, mais il mène la vie de Sganarelle et de Tartuffe . Il lui manquait quelque chose pour assembler, mê
de sa nature, et pas du tout comique lorsqu’on le regarde de près. De Tartuffe l’hypocrite, qui se damne et qui veut damner les
its caractéristiques de la famille poqueline. Une hypocrite, Arsinoé, Tartuffe femelle qui s’arrangerait volontiers d’Alceste, s
ud du haut jusques en bas Que toute votre peau ne me tenterait pas.   Tartuffe , qui s’attire cette réplique, d’ailleurs si vertu
encore, » remarque vertueusement l’honnête Bret (Avertissement sur le Tartuffe ), « que l’Imposteur fût vêtu comme un laïc, qu’il
« Sous ignoronspourquoi les comédiens ont préféré depuis de montrer «  Tartuffe sous une décorationqui le rapproche beaucoup de l
à trouver innocents. 28. Parmi ces "gens de biens" qui avaient vu le Tartuffe et qui l’avaient trouvé profitable, en cite Ninon
faux en tout genre était leur supplice commun." (Avertissement sur le Tartuffe .) 29. II faut mettre au compte de Tartuffe tout
." (Avertissement sur le Tartuffe.) 29. II faut mettre au compte de Tartuffe tout ce que dit MmePernelle dans la première scèn
end introduire. Des plaintes qui s’élèvent contre lui, il résulte que Tartuffe condamne les bals, les divertissements suspects,
umônes que j’ai partager les deniers. 30. C’est Orgon qui parle de Tartuffe  : Il m’enseigne à n’avoir affection pour rien, De
13 (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221
rgon, que le fanatisme religieux rend presque cruel, et de cet infâme Tartuffe , le plus odieux des hommes, il nous montre le vér
es croix dites de mission. Le chef-d’œuvre de Molière et de la scène, Tartuffe , est mis à l’index. Toléré encore à Paris, il ne
ation ; bref, il prétexte une affaire et s’échappe de ses mains. Dans Tartuffe , le principal ressort de la pièce est encore la p
nt ces principes vrais dont nous parlons, et que l’immortel auteur de Tartuffe a pris soin de tracer avec tant de sagesse, de pr
ieux, tels que l’hypocrisie et l’ingratitude. Si Le Misanthrope et Le Tartuffe n’existaient pas, et que l’on vînt nous en dire l
de l’art. Janvier 1848. Études sur les rôles du Misanthrope et du Tartuffe . Lettre sur le Misanthrope1. Il n’est pa
pas seulement les hommes de son époque, le Misanthrope, l’Avare et le Tartuffe du dix-septième siècle, qu’il nous a montrés dans
pas encore à regretter de l’avoir entrepris. Lettre sur le rôle de Tartuffe . De tous les caractères qu’on a montrés au th
és au théâtre, le plus difficile à bien saisir est peut-être celui de Tartuffe . Il offre un écueil dans lequel sont tombés jusqu
e. Orgon, il est vrai, dit, en racontant comme il fit connaissance de Tartuffe  : Chaque jour à l’église il venait, d’un air dou
Molière ; mais, à coup sûr, ce n’est point un imbécile. La preuve que Tartuffe est loin de le juger tel, c’est que, dans la scèn
rend déclarant son amour à Elmire et se hâte d’en instruire son père, Tartuffe ne cherche point à se justifier. Pourquoi donc ne
célératesse nécessaire pour tromper Orgon. L’acteur chargé du rôle de Tartuffe devrait considérer l’époque à laquelle Molière a
laissé d’abord quelque incertitude sur son personnage : on aurait vu Tartuffe agir dès les premiers actes, et dévoiler peu à pe
ce cas, et pour arriver à ce but, il ne faudrait assurément donner à Tartuffe qu’un maintien honnête et décent, et non l’attitu
Molière, qu’il s’est vu comme contraint de forcer un peu la figuré de Tartuffe  ? Si cela est, l’acteur, pour mieux entrer dans s
plus propres pour arriver à ce but. C’est dans un rôle comme celui de Tartuffe que l’avantage d’une voix travaillée et rendue, à
élevé et sans grand volume de voix. La physionomie et le maintien de Tartuffe doivent naturellement s’accorder avec son débit d
ns, par un crime effroyable, Avec la sainteté les parures du diable. Tartuffe agit et parle différemment; il montre, il est vra
us devrait tous induire. Quant aux visites que reçoit Elmire et dont Tartuffe se montre si courroucé, s’il les condamne avec tr
c’est, comme on le voit, l’amour qui par moments peut faire oublier à Tartuffe sa politique et sa prudence habituelles; mais, à
froncer le sourcil et de détourner la tête avec une sorte d’horreur, Tartuffe conservait l’attitude et l’accent d’un homme aust
ore, aux dépens de la vérité. En effet, quel contresens grossier ! Si Tartuffe , pour me servir des termes de Dorine, était aussi
celle qu’il aime finit par le faire tomber. Cette passion extrême de Tartuffe , si difficile à bien rendre, et dont nous nous oc
s, ne devait pas, sous peine de faire mentir son personnage, prêter à Tartuffe une pareille faiblesse. L’amour, à les en croire,
ssemblance plus exacte, à certain point de vue, que ne peut l’être Le Tartuffe , mais en faut-il conclure que La Bruyère connaiss
dupe), Molière ne pouvait imaginer rien de mieux que de donner à son Tartuffe des inclinations sensuelles, et cette première id
tisé comme il l’est, ... Devenu comme un homme hébété, Depuis que de Tartuffe on le voit entêté, qui sait, dis-je, en apprena
ne se fût pas encore écrié : Le pauvre homme ! Mais cette passion de Tartuffe , qui est un ressort si puissant, qui jette tant d
l’a-t-il donnée à son hypocrite aux dépens de la vérité ? En un mot, Tartuffe amoureux n’est-il plus Tartuffe ? N’observe-t-il
aux dépens de la vérité ? En un mot, Tartuffe amoureux n’est-il plus Tartuffe  ? N’observe-t-il pas dans toutes ses démarches, m
coquettes frivoles et légères, toute autre enfin que ce qu’elle est, Tartuffe se fût hasardé à lui faire une déclaration ? Non,
conséquent bien assuré d’avance de la trouver indulgente et discrète, Tartuffe , sans rien craindre et sans se compromettre, pouv
m’exposer Qu’à ce qu’il vous faudra pour vous tranquilliser. Puis à Tartuffe , lorsqu’il est démasqué : C’est contre mon humeu
out ceci ; Mais on m’a mise au point de vous traiter ainsi. Donner à Tartuffe une passion amoureuse, et, par suite de cette pas
acte, où Elmire, en présence de son mari caché sous la table, oblige Tartuffe à se démasquer. Ainsi, par exemple, il n’eût pas
llait opiniâtre au point de ne pouvoir être désabusé sur le compte de Tartuffe que par les preuves évidentes, matérielles, irrés
toute autre femme. Enfin il n’eût pas suffi non plus d’avoir donné à Tartuffe des sentiments amoureux, même d’une très vive ard
cessifs d’Orgon, malgré tout ce qu’il entend de la bouche de son cher Tartuffe , malgré les avertissements que lui donne El mire
es, ne le font sortir de dessous la table qu’à la dernière extrémité. Tartuffe , tout passionné qu’il est, malgré les espérances
amme. Enfin Elmire, malgré son brusque changement de conduite envers Tartuffe , malgré les justes soupçons que celui-ci en conço
e de sa modération. Que l’on juge si, dans la situation où se trouve Tartuffe , plus fin que lui ne se fût pas laissé prendre à
us les dise, Et regardez partout, de crainte de surprise. (Après que Tartuffe a été fermer la porte.) Une affaire pareille à c
, justement surpris de ce revirement de conduite de la part d’Elmire, Tartuffe ne devait pas croire à la sincérité de ses tendre
en partie sur cette vanité la réussite de son projet. Défiez-vous de Tartuffe , lui dit-on : Son esprit est rusé, Et peut-êtr
u voir. Néanmoins, bien qu’elles le remplissent d’une joie indicible, Tartuffe ne s’en laisse pas éblouir. Il redoute un piège,
Orgon à ne plus savoir que faire : Ouvrez un peu la porte, dit-elle à Tartuffe , Et voyez, je vous prie, Si mon mari n’est pas
nge, ou qu’on détourne sans peine de son but ? Non, assurément, et si Tartuffe a donné dans le piège, c’est, encore une fois, pa
et ferait à sa famille le sacrifice de ses honnêtes scrupules. Donc, Tartuffe dans cette scène, comme dans toute la pièce, est
de et vraie de la bizarrerie de notre nature. La passion amoureuse de Tartuffe est opposée à son caractère, et c’est cette passi
t d’être exposé, l’un des points les plus importants du personnage de Tartuffe et des plus difficiles à rendre est sa passion am
au théâtre pour exprimer les élans d’un amour honnête. ] L’ardeur de Tartuffe doit être grande sans doute, mais c’est une ardeu
de ses désirs coupables et déclarant son amour à Elmire, on se figure Tartuffe l’œil enflammé, mais ne jetant sur elle que des r
e les bienséances. Vers la fin de sa déclaration, plus maître de lui, Tartuffe , en homme positif, va droit à son but, et ce qu’i
evoir décider Elmire, car on juge toujours les autres d’après soi, et Tartuffe ne peut concevoir qu’il soit possible de ne pas m
pécher en silence. Au surplus, dans les deux grandes scènes d’amour, Tartuffe n’est Tartuffe qu’à demi : il a déjà soulevé son
ce. Au surplus, dans les deux grandes scènes d’amour, Tartuffe n’est Tartuffe qu’à demi : il a déjà soulevé son masque. Le rega
; Mais on trouve avec lui des accommodements. La scène dans laquelle Tartuffe se montre vraiment hypocrite est celle où il s’av
s’écrie en remontant le théâtre : Un bâton ! un bâton ! et dit à Tartuffe  : Ne me retenez pas, Tartuffe en ce moment, loin
e : Un bâton ! un bâton ! et dit à Tartuffe : Ne me retenez pas, Tartuffe en ce moment, loin de faire mine de le retenir, r
nde un bâton pour le battre. Mais dans la pensée même qu’on suppose à Tartuffe , qu’il serait charmé de voir administrer à Damis
ou de le toi arracher des mains; mais dans la situation où se trouve Tartuffe , un tout autre sentiment dirige sa conduite. Par
genoux Vous demander sa grâce... Orgon, transporté d’admiration pour Tartuffe , de fureur contre son fils, exige que celui-ci se
tenez pas. Ici, on le voit bien, pour être conséquent avec lui-même, Tartuffe doit le retenir tout aussitôt. Par cette action,
on, après la petite scène où Orgon est sorti de dessous la table, que Tartuffe , en reparaissant, aille poser son manteau et son
t être que de mieux faire comprendre au public le dessein criminel de Tartuffe . Mais, en vérité, c’est trop douter de son intell
ce des plus choquantes. La tradition veut encore, lorsque Orgon dit à Tartuffe  : Ces discours ne sont plus de saison : Il faut
plus de saison : Il faut tout sur-le-champ sortir de la maison ! que Tartuffe , dont Tartuffe en ce moment est des plus humbles,
: Il faut tout sur-le-champ sortir de la maison ! que Tartuffe, dont Tartuffe en ce moment est des plus humbles, relève tout à
t-il pas bien théâtral et bien froid ? On le concevrait de la part de Tartuffe si, dans une circonstance moins critique, et en p
s sentiments qui l’animent. S’il est nécessaire, dans cette sortie de Tartuffe , pour que sa physionomie haineuse et vindicative,
e cette façon, et d’une manière plus naturelle, à ce qu’il me semble, Tartuffe se trouverait placé entre ses deux interlocuteurs
à l’idée d’aucun comédien, pas même des moins intelligents, de jouer Tartuffe avec les airs dégagés d’un petit-maître. Les trai
du geste, de toutes les mauvaises passions qui bouleversent l’âme de Tartuffe à sa sortie du quatrième acte, sans pour cela tom
ais qu’il faut indispensablement posséder pour le devenir. Le rôle de Tartuffe est du petit nombre de ceux sur lesquels le coméd
14 (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514
re : « Courage, Molière, voilà la vraie comédie. » Des Précieuses au Tartuffe , c’est-à-dire du comique de mœurs finement observ
ues, il osait songer à se prendre à plus forte partie; il écrivait le Tartuffe . Les trois premiers actes en furent joués à la co
s frères puînés. Molière avait passé quarante ans quand il écrivit le Tartuffe . Il n’avait plus qu’une dizaine d’années à vivre
œuvres de Molière portent la marque de l’ouvrier à qui nous devons le Tartuffe . « Si l’on croit, disait Diderot, qu’il y ait bea
rve, l’âge l’augmenta. Le jour où Molière composa certaines scènes du Tartuffe , il donna sa mesure comme philosophe et moraliste
pocrite sur les cendres de celui qui avait osé dessiner les traits de Tartuffe . Vous savez comment l’archevêque de Paris, Harlay
ni étroite ni superficielle; elle est humaine. Leçon troisième. Le Tartuffe . Messieurs, Nous suivrons avec Molière la mêm
questions générales, nous étudierons quelques-unes de ses pièces, le Tartuffe , Le Misanthrope, Les Femmes savantes. Commençons
d’une fois à l’hypocrisie. Dans le temps où l’interdit pesait sur le Tartuffe , il prit lui-même la défense de son œuvre dans le
une satire de l’hypocrisie bien fortement écrite; mais c’est dans le Tartuffe qu’il faut en chercher la peinture poétique. Moli
e qu’il faut en chercher la peinture poétique. Molière envisageait le Tartuffe comme une de ses comédies les plus importantes, e
avait raison. Ce n’est pas une œuvre isolée dans la poésie française. Tartuffe porte à sa plus haute expression le génie d’une r
es dans les champs, et leur tiennent un langage qui rappelle celui de Tartuffe à Elmire : FRÈRE ANCELOT. Hélas! jeune bru chrét
t piquant, si les citations étaient faciles, de mettre en présence de Tartuffe ce prieur, dont elle raconte l’histoire, confesse
sort qui attendait l’homme assez imprudent pour toucher au masque de Tartuffe . Souvenez-vous de ce que dit maître éditüe, lorsq
galerie, et Alix, la maîtresse d’Eugène, a des mots presque dignes de Tartuffe  : Il faut prendre patiemment Ce que notre Dieu j
Mathurin Régnier a ajouté à tous ces portraits celui de Macette, ce Tartuffe en jupons, comme on l’a heureusement nommée, dont
onneur de ce chef-d’œuvre; car, sans parler des Provinciales, dont le Tartuffe est un rejeton brillant, mais suspect de bâtardis
èbres, il y a toute une légende, toute une littérature qui aboutit au Tartuffe . Mais cela même en double le prix à nos yeux. Seu
i ont contribué à multiplier dans la poésie française les ancêtres de Tartuffe , faudrait-il remonter très haut; peut-être y a-t-
la succession des trouvères, au lieu d’un fabliau narquois, on eut le Tartuffe . Le vice avait été poussé à sa perfection, le châ
’est la plaie qui la rongeait que Molière a osé mettre à nu. Aussi le Tartuffe a-t-il autre chose qu’un intérêt littéraire : il
enon, se jeta à son tour dans les excès d’une dévotion formaliste. Le Tartuffe survint dans un moment où la lutte était vive, et
eprise. Il est peu littéraire; mais il double l’intérêt historique du Tartuffe ; il en fait un manifeste, et il élève la scène su
n ensemble. Ne cherchons aujourd’hui qu’à bien saisir le caractère de Tartuffe . Nous avons parlé, dans notre dernier entretien,
savantes de Schlegel ne nous empêcheront pas de trouver du plaisir au Tartuffe , pas plus que les règles extérieures de Laharpe n
harpe ne nous empêchent de goûter Shakespeare. On dit que le sujet du Tartuffe ne convient pas à la comédie ; on affirme que Mol
l’on veut à toute force avoir des types pour tout, on peut prendre le Tartuffe comme type de ce genre-là, et attendre, avant de
défense, on peut descendre sur le terrain choisi par les censeurs du Tartuffe , et démontrer que, même à leur point de vue, le p
vue, le poète français est justifiable. Certainement, il y a dans le Tartuffe des scènes qui ne font pas rire ; mais les choses
accessoires ne serait pas une comédie. Mais ce n’est point le cas du Tartuffe . Tartuffe est bien une création comique : nous dé
es ne serait pas une comédie. Mais ce n’est point le cas du Tartuffe. Tartuffe est bien une création comique : nous désirons ess
lus tard quelque chose ; pour aujourd’hui bornons-nous à dire en quoi Tartuffe est comique. Mais auparavant indiquons encore une
comique. Mais auparavant indiquons encore une autre critique dont le Tartuffe a été l’objet, une critique toute française, dont
p de crayon, il en donne un autre à la place. Aux yeux de La Bruyère, Tartuffe est un hypocrite de théâtre et non pas un hypocri
il ne répond rien; et il a raison, il en a assez dit. » Ainsi voilà Tartuffe atteint d’une double critique : d’une part on lui
trait d’Onuphre n’est dans ce qu’il a de bon qu’une copie de celui de Tartuffe , et que dans le reste il ne décèle que l’impuiss
ssemblance est frappante : chacun connaît quelque Onuphre. Onuphre et Tartuffe sont deux personnages très distincts. Ils sont vr
s peine du personnage d’Onuphre; mais il ne saurait accepter celui de Tartuffe . Lorsque Marivaux, dans sa Vie de Marianne, a mis
ervateur pénétrant, Molière celle d’un poète. En faut-il conclure que Tartuffe soit moins vrai que son digne émule et confrère ?
haute et à une vie plus complète. D’ailleurs, si idéalisé qu’il soit, Tartuffe est historiquement aussi vrai que le prudent Onup
her le front haut et se trahir impudemment. D’ailleurs la position de Tartuffe est autre que celle d’Onuphre. La Bruyère a peint
peint l’hypocrite cherchant à parvenir, Molière l’hypocrite parvenu. Tartuffe n’a pas seulement l’astuce du faux dévot; il a en
as inutile de rappeler avec quelle profusion Molière a semé autour de Tartuffe les situations et les personnages comiques. Il y
pent sans cesse, font un heureux contraste avec le jargon mielleux de Tartuffe et multiplient les effets comiques. Le caractère
l’on connaisse au théâtre. Molière a tiré de la sottise de la dupe de Tartuffe des effets admirables: ce n’est pas seulement par
présence, c’est par son caractère qu’il égaie la scène périlleuse où Tartuffe est mis à l’épreuve. Elmire a beau tousser, Tartu
ne périlleuse où Tartuffe est mis à l’épreuve. Elmire a beau tousser, Tartuffe a beau dire les choses avec une clarté qui ne lai
e, se refusant à l’évidence et n’arrivant à la conviction que lorsque Tartuffe , perfidement amené sur son chapitre par l’adresse
malgré tout ce qu’il avait entendu, il lui en eût fallu davantage si Tartuffe se fût borné à parler le langage d’un amour impud
et il a trouvé le secret de déposer le germe comique dans le cœur de Tartuffe lui-mème. Il l’a fait de deux manières : d’abord
s aux observations de La Bruyère et à celles de Schlegel. Ce qui rend Tartuffe comique, c’est qu’arrivé au moment où il se croit
r sitôt. La plupart des commentateurs n’ont vu que le côté odieux de Tartuffe  : ils le comparent à Iago; mais la comparaison n’
Iago; mais la comparaison n’est pas juste. Iago est un homme méchant, Tartuffe est un homme vil. C’est dans la solitude que le g
dans la société que le génie de la bassesse s’est emparé de celui de Tartuffe . Les passions haineuses qui ont fermenté dans le
qui en fait en son genre un homme supérieur. Les faciles triomphes de Tartuffe l’ont aveuglé, et ses bassesses mêmes ont émoussé
il n’y a qu’un Orgon qui puisse tomber dans les grossiers panneaux de Tartuffe . La gaîté à part, Tartuffe ressemble plutôt à Sca
isse tomber dans les grossiers panneaux de Tartuffe. La gaîté à part, Tartuffe ressemble plutôt à Scapin ; on peut aussi le rapp
obscurs et fripons. On parle toujours de la profonde scélératesse de Tartuffe ; profonde, elle l’est en un sens, mais cela ne l’
ssière. On n’a pas encore remarqué, si je ne me trompe, que le jeu de Tartuffe est exactement celui de Scapin dans la scène de l
stonnade. Orgon, comme Géronte, se laisse mettre la tête dans le sac. Tartuffe croit le tenir et se joue de lui comme Scapin. Un
ue Géronte, il se laisse remettre la tête dans le sac; et cette fois, Tartuffe , toujours comme Scapin, joue son jeu avec si peu
heurs dont la famille d’Orgon est menacée. On sent que le triomphe de Tartuffe est impossible; on sent que le pied lui glisse; e
osité inquiète, mais sans cesser d’avoir foi au poète. En second lieu Tartuffe a sur l’Onuphre de La Bruyère un genre de supério
ais combien il est loin d’avoir l’ampleur et le mouvement de celui de Tartuffe  ! Molière ne craint pas d’accuser les contrastes
ands effets de ces contrastes intérieurs. Harpagon en est un exemple, Tartuffe en est un autre. Sous les dehors perfides de cet
Relisez la scène de sa première entrevue avec Elmire : le langage de Tartuffe y est naïf autant qu’astucieux; il respire, malgr
um de convoitise grossière. Dans la seconde entrevue, c’est bien pis. Tartuffe , aveugle par impureté, comme Orgon par sottise, s
stinct brutal. De tous les traits dont il a dessiné la physionomie de Tartuffe , celui-là est le plus précieux; il couronne l’œuv
e. Le Misanthrope. Messieurs, Lorsque nous nous sommes occupés du Tartuffe , nous avons concentré notre attention sur le héro
même avec Le Misanthrope, nous manquerions le caractère de la pièce. Tartuffe n’a qu’à paraître pour que tous les autres person
Rousseau, comme lui misanthrope, comme lui raisonneur et passionné ? Tartuffe est peut-être la plus frappante de toutes les cré
ous des aspects nouveaux. À cet égard Le Misanthrope est supérieur au Tartuffe . La sombre figure de Tartuffe nous poursuit comme
t égard Le Misanthrope est supérieur au Tartuffe. La sombre figure de Tartuffe nous poursuit comme un mauvais rêve, et l’intérêt
les jouissances artistiques. Au reste, Le Misanthrope, de même que le Tartuffe , est né d’autre chose que d’une simple fantaisie
s savantes sont une de ses œuvres les plus remarquables. Toutefois le Tartuffe et Le Misanthrope, soit par leur portée philosoph
. Le jugement de Molière n’a cependant rien qui doive surprendre : le Tartuffe et Le Misanthrope sont des œuvres à part, qui ont
lles. Elle ne pousse plus l’audace, comme elle l’avait essayé dans le Tartuffe et Le Misanthrope, jusqu’à toucher hardiment aux
e passer son M. Trissotin, offre Armande à Clitandre ! Orgon, dans le Tartuffe , est le type un peu chargé et frisant la caricatu
s Et clouer de l’esprit à leurs moindres propos; ces gens enfin, dont Tartuffe est le modèle, Ces gens, dis-je, qu’on voit, d’u
x. Il faut réunir tout le théâtre de Molière, considérer à la fois le Tartuffe , Le Misanthrope, l’Amphytrion, Le Festin de Pierr
s et plusieurs autres pièces, sont travaillées dans le même style. Le Tartuffe et Le Misanthrope, malgré ce qu’ils ont de hardi
nt très attaquables. Si l’Avare n’est pas mis sur le même rang que le Tartuffe ou Le Misanthrope, cela peut tenir à l’originalit
ris, Henriette et Clitandre dans Les Femmes savantes, Cléante dans le Tartuffe , etc., etc. La modération, un sentiment exquis de
tons-nous un instant pour les considérer de plus près. Le premier est Tartuffe . La pièce à laquelle il a donné son nom a soulevé
O ciel ! Pardonne-lui comme je lui pardonne. Mais il est clair que Tartuffe , par cela même qu’il est hypocrite, doit mettre u
poète un subtil procès d’intention, il est difficile de voir dans le Tartuffe une attaque dirigée contre la religion chrétienne
c’est un des éléments delà question, et l’un des plus importants. Le Tartuffe n’a pas fait disparaître l’hypocrisie; mais il l’
en ce cas timide et circonspecte, il fallut à Molière, pour écrire le Tartuffe , la hardiesse de la franchise et de l’honnêteté.
les exagérations ridicules auxquelles il avait donné lieu. De même le Tartuffe ; ne paraît pas avoir beaucoup contribué aux succè
st qu’il est absolument impossible qu’une satire dramatique, comme le Tartuffe , ne prête pas à mille interprétations. Le poète a
et flanquer le héros d’un Cléante ; Cléante ne saurait être à côté de Tartuffe qu’un nain à côté d’un géant. C’est sur le géant
ère de l’église, s’il est possible de l’imaginer, aurait pu écrire le Tartuffe , non sans s’attirer mille rancunes, mais sans don
utres au silence. Mais Molière était et devait être suspect. Quand le Tartuffe fut joué pour la première fois, il avait écrit Le
e. Pour nous, qui sommes à distance, qui pouvons sans peine placer le Tartuffe dans l’ensemble de l’œuvre de Molière, n’aura-t’i
de Cléante, nous l’avons dit, ne suffit pas à contrebalancer celui de Tartuffe ; c’est un rôle d’éloquence, de sages maximes, de
roles, plutôt que de fortes actions. Il n’y avait pas place à côté de Tartuffe pour un héros de sa taille. Cléante fait connaîtr
ndiscutable. Ce n’est pas Cléante, c’est Alceste qu’il faut opposer à Tartuffe . Si les sages discours du premier sont peu de cho
de chose en présence de cet abîme de platitude et de bassesse dont le Tartuffe nous fait sonder la profondeur, voici, comme cont
ranchise, et la voici dans un type qui n’est pas inférieur à celui de Tartuffe . Tartuffe peut parler d’accommodements avec le ci
et la voici dans un type qui n’est pas inférieur à celui de Tartuffe. Tartuffe peut parler d’accommodements avec le ciel, Alcest
it été prudent dans la protection qu’il accorda à Molière à propos du Tartuffe . Mais il y avait matière à y regarder à deux fois
ce qu’il est sans ces longues années de quarantaine que dut subir le Tartuffe ? La première alarme amena Molière à achever le r
lutte que nous devons Alceste. En tout cas Le Misanthrope complète le Tartuffe . Ces deux grandes œuvres ne sont que deux parties
à méditer. Ce chef-d’œuvre improvisé ne vaut, dans l’ensemble, ni le Tartuffe , ni Le Misanthrope, mais il renferme des scènes s
de bonté. Don Juan donne pour l’amour de l’humanité par opposition à Tartuffe qui donne pour l’amour de Dieu. Mais n’est-ce là
l’idéal supérieur qu’il entrevoyait déjà lorsqu’il écrivit le rôle de Tartuffe , et qu’il avait saisi par une vive et profonde in
face des autels déserts de la charité. Que signifie le dénouement du Tartuffe , sinon qu’il n’y avait plus de barrière dans l’ég
15 (1901) Molière moraliste pp. 3-32
able ; on doit reconnaître que cette idée vague ne sert à l’auteur du Tartuffe que pour atteindre le but négatif de ruiner les p
mne point la science. « La médecine », écrivait-il dans la préface du Tartuffe , « est un art profitable, et chacun le révère com
tte sera la meilleure des épouses. Elvire n’écoute les galanteries de Tartuffe que par nécessité, et non sans gêne et sans impat
ar conviction que pour faire du scandale. Il ne pouvait même, dans le Tartuffe , refuser quelques fleurs à la véritable piété. Ta
même, dans le Tartuffe, refuser quelques fleurs à la véritable piété. Tartuffe est un « faux dévot ». Cléante se défend de donne
stable, ce qui explique le déchaînement de haine et d’injures dont le Tartuffe fut l’occasion, l’indignation des jésuites, des j
’empêcher de tressaillir en écoutant les conseils que Orgon reçoit de Tartuffe  : Il m’enseigne à n’avoir d’affection pour rien.
tte expression, comme une « parodie » des propos jansénistes. Certes, Tartuffe est un faux dévot, il ne parle au nom du ciel que
r ses obligations terrestres, ne sont-ils pas, sinon aussi odieux que Tartuffe , du moins aussi nuisibles ? Orgon n’était pas un
t pas un méchant homme, il a besoin de tout le stoïcisme chrétien que Tartuffe lui a enseigné pour ne point se laisser attendrir
incomparable directeur qui « comme du fumier regarde tout le monde ». Tartuffe a su démontrer au naïf Orgon qu’il lui serait for
e que vous voulez Sans offenser le ciel, dont toujours vous parlez ? Tartuffe . Je puis vous dissiper ces craintes ridicules,
çaise du peuple. Depuis longtemps déjà, elle vit dans cette maison où Tartuffe , gueux et déguenillé, s’introduisit un jour, reve
r son prince… Mais il est devenu comme un homme hébété Depuis que de Tartuffe on le voit entêté : Il l’appelle son frère et l’a
ut cela inquiète la servante. Par elle nous devinons les malheurs que Tartuffe déchaînera bientôt sur le logis. Sa maîtresse vie
se santé de sa femme qu’à s’extasier sur le bon appétit de son pauvre Tartuffe . Et Dorine qui a vu Elmire souffrir, Tartuffe man
n appétit de son pauvre Tartuffe. Et Dorine qui a vu Elmire souffrir, Tartuffe manger, dormir et boire, s’étonne et s’indigne de
son mieux d’ouvrir les yeux à son maître. On le trompe, on le dupe ; Tartuffe ment, il ne méprise les richesses que faute d’en
ssance… Mais elle ne s’attarde guère à ces considérations générales. Tartuffe veut épouser Angélique, et ce mariage ne doit poi
iage ne doit point se consommer. Orgon peut avoir ses raisons d’aimer Tartuffe , mais Angélique ne l’aime pas et la servante vien
ait brutal, positif. Orgon va-t-il contraindre sa fille à s’unir avec Tartuffe  ? C’est une chose grave. Sachez que d’une fille
échant que sa conversion rend encore plus odieux, jusqu’au redoutable Tartuffe , Molière combat les fourbes et leur oppose les ge
la pure vertu n’est pas de ce monde, le poète qui, dans la préface du Tartuffe , écrivit : « Je ne sais s’il n’est pas mieux de t
16 (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315
Juan, dont on lui fit retrancher la fameuse scène du pauvre, et pour Tartuffe , dont le Premier Président Lamoignon retarda long
on) que Molière aima toujours et l’on sait qu’il en a mis jusque dans Tartuffe . (« C’est véritablement la tour de Babylone, car
tes pour se dissiper assez vite. On sait que Molière a repris dans le Tartuffe la scène de brouillerie et de raccommodement des
t dans Amphitryon un morceau très considérable de Don Garcie et dans Tartuffe un fragment notable de la même pièce1, il pouvait
e Don Garcie mis dans la bouche on du Misanthrope ou de Jupiter ou de Tartuffe , il y a des couplets charmants dans Don Garcie. L
rt l’insuccès de la Princesse d’Élide, d’autre part l’interdiction du Tartuffe laissaient dans le théâtre, porte des traces de p
trices, d’une douce papelardie et nous donnant l’impression de ladies Tartuffe et d’Onuphres en vertugadin ; mondaines médisante
x yeux de la cassette » sont passés dans la conversation courante. Tartuffe Tartuffe passe, avec le Misanthrope, pour le c
cassette » sont passés dans la conversation courante. Tartuffe Tartuffe passe, avec le Misanthrope, pour le chef-d’œuvre
de représentation, lui dit : « Messieurs, nous allions vous donner le Tartuffe , mais Monsieur le Premier Président ne veut pas q
pour l’époque, quarante représentations consécutives. Comme l’Avare, Tartuffe est le tableau d’une famille dévastée ou près de
lle-même prête à la discussion. L’un des deux personnages principaux, Tartuffe ne paraît qu’au troisième acte et sans doute l’at
l’intérêt général de l’ouvrage, et qui encore détonne dans l’ouvrage, Tartuffe étant très nettement une comédie réaliste et la s
à-dessus est celle-ci : Molière, avec raison peut-être, voulant faire Tartuffe surtout odieux, n’a voulu le montrer dans le manè
s trois scènes capitales : déclaration à Elmire, malédiction du fils, Tartuffe au piège, et il a pensé qu’ainsi l’effet serait p
la pourrait se discuter, et je suis sûr que Shakespeare aurait montré Tartuffe de la première scène à la dernière, qu’il l’aurai
ais enfin Molière, encore une fois peut-être avec raison, a pensé que Tartuffe , paraissant seulement en trois scènes essentielle
à la lois essentielle et bien à sa place : Orgon proposant à sa fille Tartuffe pour époux, et puis, étant à court, il sa achevé
mme faisant trou. Il plut des libelles contre Molière à l’occasion de Tartuffe et il y a une littérature de Tartuffe comme il y
contre Molière à l’occasion de Tartuffe et il y a une littérature de Tartuffe comme il y a une littérature du Cid. Dans un de c
ens de discussion qui ont toujours été employés par tous les partis. Tartuffe est la plus proverbiale peut-être de toute ? les
us proverbiale peut-être de toute ? les comédies de Molière. Le mot «  Tartuffe  » est devenu un nom générique pour désigner un hy
rre. L’homme qui avait écrit le Misanthrope et qui venait de jouer le Tartuffe ne pouvait écrire Monsieur de Pourceaugnac qu’ave
e parce qu’il rit d’Orgon il n’est forcé d’avoir tendresse d’âme pour Tartuffe . Il n’est pas impossible qu’il trouve Jourdain ri
Les Femmes savantes Les Femmes savantes, comme l’Avare, comme le Tartuffe , comme aussi le Malade Imaginaire, sont le tablea
es ennemis de Molière ont raison quand ils lui reprochent Don Juan et Tartuffe , à la condition que de la critique froidement fai
e qui est de l’indifférence je dois convenir qu’elle y est bien. Dans Tartuffe l’irréligion de Molière ou si vous aimez mieux so
que lui en pleine lumière, quand il dit que le personnage ridicule de Tartuffe , ce n’est pas Tartuffe, c’est Orgon, et que par c
re, quand il dit que le personnage ridicule de Tartuffe, ce n’est pas Tartuffe , c’est Orgon, et que par conséquent c’est sur Org
conséquent c’est sur Orgon que Molière appelle la risée. Il a raison. Tartuffe est un personnage odieux qui a quelques ridicules
est Orgon, d’une vieille bête qui est Madame Pernelle et d’un coquin, Tartuffe , qui n’y croit certainement pas, et les honnêtes
en disent rien. Il serait naturel qu’Elmire opposât aux tentatives de Tartuffe sa religion ; elle ne lui oppose que sa peur de l
, c’est un Nicodémite. Remarquez encore qu’Orgon a été « assoté » par Tartuffe , soit ; mais qu’il l’a été primitivement par sa m
gion prédisposé à faire des sottises et rendu capable d’en faire, par Tartuffe amené à en faire en effet. L’impression générale
fe amené à en faire en effet. L’impression générale que doit tirer de Tartuffe un esprit moyen, sain du reste et raisonnable, me
pires sottises. C’est la religion qui a tort. » Car enfin restreindre Tartuffe à l’influence inexplicable de Tartuffe sur Orgon,
tort. » Car enfin restreindre Tartuffe à l’influence inexplicable de Tartuffe sur Orgon, c’est évidemment ne pas la comprendre.
ances antireligieuses et surtout qu’il lui est indifférent que de son Tartuffe on tire des arguments ou des sentiments contre la
arguments ou des sentiments contre la religion elle-même. Il a écrit Tartuffe non pas précisément en hostilité contre la religi
pe) ; il faut se méfier des gens qui parlent toujours au nom du Ciel ( Tartuffe ) ; il ne faut pas épouser une jeune fille d’une c
es conventions vaincus par la toute-puissance de la nature ». Dans le Tartuffe  ? Ici il n’y a aucune convention, aucun préjugé.
u éclairé et surtout peur de l’enfer chez Orgon, avidité, luxure chez Tartuffe , vaincues par une intervention royale. Et si l’on
x est un préjugé social, on conviendra qu’il n’est pas vaincu dans le Tartuffe et que là encore Molière a manqué « le moyen de n
e ac cadaver par peur de la mort, comme Orgon est entre les mains des Tartuffe par peur de l’enfer. Il me semble que c’est bien
rent de l’intérêt du ciel leur fier ressentiment, les Don Juan et les Tartuffe , les Philaminte et les Jourdain, les Arnolphe, le
« l’antiphysis », comme êtres contre nature : Philaminte et Don Juan, Tartuffe et Arnolphe, Arsinoé et Acaste… Philaminte veut s
gouverner et de la réduire » ? Il fait tout précisément le contraire. Tartuffe enseigne à mépriser les mouvements naturels, mais
i n’a jamais attaqué ni voulu attaquer l’ambition. Qu’est-ce donc que Tartuffe dans l’ordre tragique et Monsieur Jourdain dans l
ffe dans l’ordre tragique et Monsieur Jourdain dans l’ordre comique ? Tartuffe n’est-il pas un homme qui veut s’élever au-dessus
er à la puissance que donne l’argent, et n’y a-t-il nul rapport entre Tartuffe et Rodin et Bel Ami ? Jourdain, moins sinistre et
au libertinage et à la débauche. Qu’est-ce donc… d’abord que ce même Tartuffe (en qui Molière, tant il le hait, a accumulé les
ue le grand plaidoyer, un des deux grands plaidoyers au moins, contre Tartuffe soit confié par lui à Dorine et que le grand plai
gon, narra don satirique delà maladie d’Elmire et des déportements de Tartuffe pendant cette indisposition ; épigrammes adressée
indisposition ; épigrammes adressées à Orgon, épigrammes adressées à Tartuffe  ; voilà le principal de son rôle. Là où elle plai
lle ne soutient que deux thèses, la première qu’il est scandaleux que Tartuffe agisse en maître dans la maison, et il n’y a aucu
pour mettre en jeu et pour mettre en lumière la bêtise d’Orgon, c’est Tartuffe . Je suis plus qu’à demi de l’avis de Fénelon, de
l a attaqué la luxure, la cupidité, la fourberie et l’hypocrisie dans Tartuffe . Je ne crois pas qu’il y ait à insister autrement
était pas inutile ; mais il agit aussi puisqu’il intervient auprès de Tartuffe  ; il agit autant qu’il peut agir, et dans les Fem
pposés à Argan dont Molière se moque, et le personnage sympathique de Tartuffe serait Tartuffe qui est opposé à Orgon dont Moliè
ont Molière se moque, et le personnage sympathique de Tartuffe serait Tartuffe qui est opposé à Orgon dont Molière se moqué. La
Harpagon, autant que de tous les Diafoirus du Malade Imaginaire et de Monsieur Tartuffe . Molière se sert des vices et des crimes de ses c
es mais des drames, des drames comme du reste il en a fait (Don Juan, Tartuffe ), mais comme il n’était pas dans son métier d’en
Argan est l’Orgon de la Faculté. Diafoirus est le Tartuffe d’Argan ; Tartuffe est le Diafoirus d’Orgon. Par peur de la Camargue
ieur Diafoirus où aux genoux de Monsieur Purgon. Vous avez même trois Tartuffe , voué deux Tartuffe de la médecine et un Tartuffe
x genoux de Monsieur Purgon. Vous avez même trois Tartuffe, voué deux Tartuffe de la médecine et un Tartuffe de l’amour conjugal
ous avez même trois Tartuffe, voué deux Tartuffe de la médecine et un Tartuffe de l’amour conjugal. Et, comme il arrive toujours
and on a nommé comme grands vicieux flagellés par Molière, Don Juan, Tartuffe et Harpagon, ce que je n’ai pas manqué de faire,
des maris, les Fâcheux, l’École des femmes, Don Juan, le Misanthrope, Tartuffe , dans les salons ; songez qu’il attire toute la v
sont des personnages secondaires, li n’y a pas là un système, puisque Tartuffe est un drame où le sujet est très important ; mai
n’en trouvera que neuf : l’Arnolphe, le Don Juan, le Misanthrope, le Tartuffe , l’Avare, le Bourgeois gentilhomme, le Malade ima
ns. Et enfin, au dernier acte, il est hypocrite : c’est une espèce de Tartuffe . Brave encore, puisqu’il accepte un duel, mais hy
er à mentir aux hommes et faire descendre le gentilhomme au rang d’un Tartuffe . Ne serait-ce point cela que Molière a voulu dire
me fera des scènes. » C’est inconscient, mais c’est bien en elles. Tartuffe est l’exploiteur de la peur de l’enfer. Ambiti
l’exploiteur de la peur de l’enfer sera peut-être raillé, mais choyé. Tartuffe a tablé là-dessus. Il ne s’agissait que de trouve
s Molière ; car un théâtre Molière n’a guère d’autre moyen de montrer Tartuffe faisant croire qu’il a haire et discipline, sinon
et du faux ici. Du vrai : j’ai fait remarquer moi-même que, pour que Tartuffe cherche à séduire Elmire, il faut, d’abord qu’il
ne fera aucune déclaration à Elmire dans la réalité. Mais d’une part Tartuffe n’est pas Don Juan et peut ne pas savoir son méti
Le jour de la déclaration arrive… » Vous voyez que c’est un rite, et Tartuffe doit croire qu’il faut faire une déclaration pour
nstances de sa vie, le langage de sa profession. Or, la profession de Tartuffe , c’est le jargon de la dévotion. C’est ce jargon
de la langue de l’amour divin se glissassent dans le discours par où Tartuffe déclare son amour terrestre. On peut faire la sta
ut faire la statistique et je ne crois pas que dans la déclaration de Tartuffe à Elmire on trouve dix mots sur cent qui soient d
portion est assez juste. La vérité pour moi est que la déclaration de Tartuffe à Elmire est une petite merveille. « Il n’oubli
a raison sur ce qu’il y a de trop audacieux dans la campagne que fait Tartuffe dans la maison d’Orgon, et son Tartuffe à lui est
eux dans la campagne que fait Tartuffe dans la maison d’Orgon, et son Tartuffe à lui est plus habile ; cela est incontestable ;
it pas soutenir et dès lors Molière est dans son droit. Il a fait son Tartuffe très hardi pour lui donner plus de grandeur, plus
rel il suffisait de proportionner la stupidité d’Orgon à l’audace, de Tartuffe et l’audace de Tartuffe à la stupidité d’Orgon. L
ortionner la stupidité d’Orgon à l’audace, de Tartuffe et l’audace de Tartuffe à la stupidité d’Orgon. L’une aide à l’autre et l
son salut. Il a, comme une vieille dame, pris un directeur, et c’est Monsieur Tartuffe . Ce directeur excite, pour l’exploiter, son idée
À son frère qui vient de lui dire cette chose bien insignifiante : «  Monsieur Tartuffe se bat la poitrine d’avoir tué une puce avec trop
ssé, ainsi, préparé, toutes les énormités de sa dévotion à l’égard de Monsieur Tartuffe , non seulement s’expliquent,, mais ne sont rien d
iquent,, mais ne sont rien de moins que les plus naturelles du monde. Tartuffe d’abord flatte sa manie ce qui est beaucoup, ce q
la malédiction qu’il donne à ce fils, son projet de donner sa fille à Tartuffe et sa dureté à l’égard de sa fille ne doivent poi
l’expérience que veut tenter Elmire pour prouver de visu à Orgon que Tartuffe veut faire d’elle sa maîtresse, et la facilité av
euve soit faite, c’est précisément parce qu’il est sur de la vertu de Tartuffe et que cette épreuve ne lui ménage qu’un triomphe
esse. C’est lui qui la prend au mot et qui la met au défi de prendre Tartuffe en faute. C’est pour cela qu’il se prête au jeu,
ous la table. De même encore ce qui pourrait surprendre quand il a vu Tartuffe les bras tendus pour embrasser Elmire, c’est qu’i
vaincu, c’est que ses yeux soient dessillés, c’est qu’avec trois mots Tartuffe ne le remette pas au pas et dans son erreur, La p
ette pas au pas et dans son erreur, La première fois que vous avez lu Tartuffe vous vous y attendiez, et vous étiez à peu près s
lu Tartuffe vous vous y attendiez, et vous étiez à peu près sûrs que Tartuffe allait dire : « Mon dessein » était droit et san
’était certainement, en meilleurs vers, ce que vous attendiez que dit Tartuffe , et ce que vous attendiez que dît Orgon, c’était 
ard contre sa mère ; il l’a fait tel enfin que devant le spectacle de Tartuffe sur le point d’embrasser Elmire, il n’était préju
que, coupant dès le premier mot la justification qu’allait présenter Tartuffe , il le jetât simplement à la porte. Tout ce carac
faire une sottise qui lui sera profitable. Il est à Philaminte ce que Tartuffe est à Orgon, ce que Diafoirus est à Argan, ce que
n parle et dont on parle. L’Honnête femme. On a pris Elmire (du Tartuffe ) pour une coquette. C’est la fureur de beaucoup d
aigres propos de laquelle remarquez qu’elle ne répond rien, supporte Tartuffe , est en très bons termes avec le fils et la fille
qu’elle se résout à jouer la scène de coquetterie qui doit confondre Tartuffe . Quand Monsieur Tartuffe entreprend sa conquête,
ut à jouer la scène de coquetterie qui doit confondre Tartuffe. Quand Monsieur Tartuffe entreprend sa conquête, elle n’est point étonnée,
l’est plutôt du contraire, ensuite parce que les yeux et les mines de Tartuffe l’ont suffisamment avertie. Elle n’est point éton
étonnée et ne feint point de se scandaliser. Elle demande seulement à Tartuffe , pour s’offrir le spectacle de sa figure, s’il ne
ne craint pas qu’elle ne fasse confidence à son mari des désirs dont Monsieur Tartuffe veut bien l’honorer, et comme Tartuffe la supplie
mari des désirs dont Monsieur Tartuffe veut bien l’honorer, et comme Tartuffe la supplie d’être assez bénigne pour n’en rien fa
te femme qui n’a aucun mérite du reste à résister aux séductions d’un Tartuffe , mais qui y résiste avec naturel, décence et un c
rès honnête femme de nerfs tranquilles). Quand il s’agit de démasquer Tartuffe et pour cela de jouer une scène de coquetterie, e
se tromper soi-même. par où le spectateur sera amené à accepter que Tartuffe tombe dans un piège à demi bien tendu seulement.
dans un piège à demi bien tendu seulement. Quand elle est en face, de Tartuffe , die lui tient un discours évidemment très prépar
dessein et calmer ses transports. Mais l’objection est trop facile ; Tartuffe va répondre : « Soit ; mais alors il fallait nier
qui est du trouble, en parler est un peu naïf tant il est naturel que Tartuffe réponde avec raison : « Vous n’aviez pas l’air t
out notre entretien. Enfin elle commence par s’en tirer assez mal et Tartuffe flaire le panneau : Ce langage à comprendre est
œud qu’on résout Vînt partager du moins un cœur que l’on veut tout ? Tartuffe est suffisamment convaincu ; c’est-à-dire qu’il n
este et son dernier mot sur cette affaire est celui-ci, qu’elle dit à Tartuffe  : C’est contre mon humeur que j’ai fait tout ce
et elle est aussi très bonne femme et elle fait presque des excuses à Tartuffe . Elle est si honnête et si bonne qu’elle ne croit
certaines limites et que, devant la crainte exprimée par Cléante que Tartuffe n’abuse des secrets contenus dans la cassette, Da
t entraînés à peindre celle qu’ils auraient voulu avoir. Mariane, de Tartuffe , est tout à fait à part dans le groupe des jeunes
on qui est autoritaire et despotique et colérique, excepté du côté de Tartuffe , et qui dans sa famille commande et tient haut le
puis deux actes ; au dénouement heureux et quand on est débarrassé de Tartuffe , tout le monde a son exclamation ; Dorine en bonn
ose : « Favorable succès » ; Orgon, en colérique, le poing tendu vers Tartuffe  : « Eh bien ! Te voilà, traître ! » Mariane s’écr
il est athée avec audace et arrogance et il est de temps en temps un Tartuffe . J’ai indiqué qu’il n’a pas le même âge à tous le
st assez vraisemblable qu’il ait et qui contribue à le rendre vivant. Tartuffe est très complexe et c’est sur cette complexité q
r ou des contradictions ou des invraisemblances dans le personnage de Tartuffe . Tartuffe ; est avant tout un ambitieux. C’est le
ontradictions ou des invraisemblances dans le personnage de Tartuffe. Tartuffe  ; est avant tout un ambitieux. C’est le caractère
ictions puisque l’homme n’est pas parfait et puisque la perfection de Tartuffe qui consisterait, ou à n’être qu’ambitieux âpre e
rare, que le mélange avec l’ambition de défauts qui la compromettent. Tartuffe est admirablement vivant et d’une complexité qui
Orgon est complexe et même d’une duplexité très tranchée. Du côté de Tartuffe , Orgon est un enfant qui se laisse mener par la m
ant qui se laisse mener par la main et même « par le nez », comme dit Tartuffe . Du côté de sa famille, il est autoritaire, impér
est pas complexe du tout. Peut-on faire rentrer les vices latéraux de Tartuffe dans sa passion maîtresse qui est l’ambition, le
es supprimât point si elle pouvait, loin qu’elle les fasse naître. Si Tartuffe était très intelligent il sentirait l’immense pér
e du côté de sa famille et soumis jusqu’à l’anéantissement du côté de Tartuffe . Il est autoritaire du côté de sa famille, mais p
ritaire du côté de sa famille, mais parce qu’il est soumis du côté de Tartuffe , et tout en lui dérive de sa passion religieuse a
tout en lui dérive de sa passion religieuse attisée et exaspérée par Tartuffe . Tartuffe a pris en main un bourgeois normal, bon
ui dérive de sa passion religieuse attisée et exaspérée par Tartuffe. Tartuffe a pris en main un bourgeois normal, bon fils, bon
ts marqués en traits à n’en pas souhaiter de plus nets. Coiffé de son Tartuffe on sait assez pourquoi, il s’est avisé que sa fam
ue. Et tout cela parce qu’il a peur de l’enfer et qu’il a rencontré «  Tartuffe qui a savamment exploité cette peur. Ses passions
irritable, comme il l’est, même après s’être dérobé à l’influence de Tartuffe , contre Tartuffe, ce qui, à la vérité, va de soi,
il l’est, même après s’être dérobé à l’influence de Tartuffe, contre Tartuffe , ce qui, à la vérité, va de soi, mais contre sa m
e veut donner Harpagon ; peinture des mœurs et us d’une petite ville ( Tartuffe ) : Vous irez par le coche en sa petite ville, Qu
elles-là même que débitait cinq ans auparavant Don Garcie de Navarre. Tartuffe , selon le moment, mettra son mouchoir sur le sein
unes femmes et cinq jeunes gens qui vivent en commerce continu ; dans Tartuffe , trois générations, la grand’mère, le père, sa se
mment depuis très longtemps dans la maison. Le type en est Dorine, du Tartuffe , qui sans aucun doute est dans la maison d’Orgon
personnage mais une fraction de l’humanité. Alceste, Philinte, Orgon, Tartuffe montrent différents côtés de leur caractère. « C’
r et l’on sent qu’il le répond, c’est que je ne peins pas précisément Tartuffe , mais la maison d’Orgon ; c’est que je ne peins p
e sais pas comment a été élevée Célimène, comment Philaminte, comment Tartuffe , comment Argan, et certes il me serait très agréa
. Une famille désorganisée par la manie religieuse de son chef, c’est Tartuffe . Parce qu’Orgon est aux mains des exploiteurs de
e vice désorganise toute une famille, cela n’apparaît qu’en 1667 avec Tartuffe  ; mais à partir de cette époque toutes les comédi
cet autre dépit amoureux qui forme une grande partie de l’acte II du Tartuffe sont des restes de l’ancienne manière et se sente
e l’observation directe. C’est pourquoi Harpagon est moins vivant que Tartuffe , Orgon ou Argan. Amphitryon est en dehors de la
plus accidentels ils auraient paru rationnels très honnêtement. Dans Tartuffe il lui aurait suffi de faire dire par Cléante, au
au premier acte, que, du reste, il courait de très fâcheux bruits sur Tartuffe et qu’on le disait recherché par la police pour c
e d’aucun personnage. Le malade imaginaire, le bourgeois gentilhomme, Tartuffe , Alceste, Célimène, Philinte, Don Juan, Arnolphe
e cela semble changer de caractère. Non seulement, il est désabusé de Tartuffe comme Philaminte de Trissotin ; mais, de plus, il
nt. ce qui suppose que pour un rien il entrerait en composition avec Tartuffe et ne lui tiendrait pas rigueur de ses scélérates
e de bien » qui soit, homme de bien et ne pas se coiffer d’un nouveau Tartuffe  ; mais il aura certainement besoin du commerce, d
rai, comme exemple encore, les périodes de Cléante au premier acte de Tartuffe  : Eh quoi ! Vous ne ferez nulle distinction Entr
17 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249
scene du quatrieme acte de l’Imposteur est dans ce cas. Elmire engage Tartufe à se démasquer, tandis qu’Orgon est caché sous la
és. Le dénouement de cette scene n’est que dans la septieme, lorsque Tartufe , voulant couronner son ingratitude envers son bie
orsque j’aurois multiplié les raisons pour cela. ACTE IV. Scene VII. Tartufe , sans voir Orgon. Tout conspire, Madame, à mon co
brasser Elmire, elle se retire : il apperçoit Orgon.) Orgon, arrêtant Tartufe . Tout doux, vous suivez trop votre amoureuse envi
ge, Je m’y tiens, & n’en veux, pour moi, pas davantage. Elmire, à Tartufe . C’est contre mon humeur que j’ai fait tout ceci 
nes précédentes dénouées, puisqu’Elmire est venue à bout de démasquer Tartufe aux yeux de son époux, comme elle l’avoit projett
démasquer Tartufe aux yeux de son époux, comme elle l’avoit projetté. Tartufe parle ; écoutons. Tartufe, à Orgon. Quoi ! vous
de son époux, comme elle l’avoit projetté. Tartufe parle ; écoutons. Tartufe , à Orgon. Quoi ! vous croyez... Tartufe veut te
Tartufe parle ; écoutons. Tartufe, à Orgon. Quoi ! vous croyez... Tartufe veut tenter de se justifier. Y réussiroit-il enco
nt de bruit, je vous prie ; Dénichons de céans, & sans cérémonie. Tartufe . Mon dessein.... Orgon. Mon dessein....Ces disco
son. Nous voilà rassurés : Orgon a tranché court à l’intrigue, & Tartufe ne pourra pas réussir dans le projet qu’il avoit
projet qu’il avoit annoncé. Il va nous alarmer encore ; écoutons-le. Tartufe . C’est à vous d’en sortir, vous qui parlez en maî
e que j’ai cité, il n’est pas naturel qu’Orgon soit encore la dupe de Tartufe  ; aussi Orgon dénoue-t-il bien vîte l’intrigue, &
; aussi Orgon dénoue-t-il bien vîte l’intrigue, & ne permet pas à Tartufe de la filer. Dans le premier exemple, Valere a be
s les spectateurs beaucoup plus long temps que celle d’Orgon & de Tartufe . Je le répete, la situation des personnages doit
e Auteur ; mais il a fait après elle les Femmes savantes, l’Avare, le Tartufe  : & je conclus de là, avec toutes les personn
18 (1910) Rousseau contre Molière
ais et parce qu’il n’y a pas un personnage important de Molière, sauf Tartuffe , qui ne soit complexe. — Et pourquoi aime-t-il le
homme de la pièce celui qui est opposé à celui dont on se moque. Dans Tartuffe , par exemple, c’est très net : du moment que c’es
lui qui a retiré la chaise. Autant vaudrait dire que le public admire Tartuffe , que Tartuffe a l’intérêt, que Tartuffe est appla
ré la chaise. Autant vaudrait dire que le public admire Tartuffe, que Tartuffe a l’intérêt, que Tartuffe est applaudi et que Tar
ait dire que le public admire Tartuffe, que Tartuffe a l’intérêt, que Tartuffe est applaudi et que Tartuffe est l’honnête homme
Tartuffe, que Tartuffe a l’intérêt, que Tartuffe est applaudi et que Tartuffe est l’honnête homme de la pièce, parce que le pub
rit d’Orgon. Je nie la conséquence. Le public rit d’Orgon et méprise Tartuffe . De même il rit de Jourdain, ce qui ne l’empêche
les pièces à thèse (Clitandre dans les Femmes savantes, Cléante dans Tartuffe ). Dans les pièces où il ne fait que « peindre les
me, à George Dandin, à l’Avare et aux Fourberies, et ne songe point à Tartuffe , à Don Juan, à Amphitryon, au Malade imaginaire n
étion et de crainte de l’hypothèse aventureuse, Amphitryon, Don Juan, Tartuffe , le Malade imaginaire et les Femmes savantes. II
iner. Mais je ferai remarquer, sur quoi j’aurai à revenir à propos de Tartuffe , que l’irréligion de Molière, est indifférente à
ue je tiens en ce moment s’applique beaucoup plus et beaucoup mieux à Tartuffe qu’à Don Juan ; mais encore Rousseau peut penser
e pour un de ses personnages, il en fait un hypocrite de religion, un Tartuffe , un Tartuffe, je le sais, qui reste un peu gentil
ses personnages, il en fait un hypocrite de religion, un Tartuffe, un Tartuffe , je le sais, qui reste un peu gentilhomme puisqu’
, je le sais, qui reste un peu gentilhomme puisqu’il se bat ; mais un Tartuffe qui met le ciel dans tous ses discours, qui dit :
a sorte… Prenez-vous-en au ciel… Le ciel le souhaite comme cela », un Tartuffe enfin qui, comme celui de 1667, dira :          
tance considérable et que ses deux grands ennemis ont été Don Juan et Tartuffe . On regrettera toujours que Rousseau n’ait pas la
sur le Convive de pierre. On le regrettera peut-être plus encore pour Tartuffe . Sur l’abstention de Rousseau relativement à Tart
lus encore pour Tartuffe. Sur l’abstention de Rousseau relativement à Tartuffe , j’aurai à dire à peu près les mêmes choses que s
analogue, le cas est un peu différent. Il est analogue parce que dans Tartuffe , comme dans Don Juan, Molière attaque bien un vic
anières possibles. Dans l’admirable critique qu’a faite La Bruyère de Tartuffe en écrivant le portrait d’Onuphre, — critique, du
puisque La Bruyère y introduit et y recueille des traits empruntés au Tartuffe même, — La Bruyère signale les points par lesquel
runtés au Tartuffe même, — La Bruyère signale les points par lesquels Tartuffe se montre insuffisamment intelligent, insuffisamm
raison de Molière, c’est sa passion. Dans sa haine, il a accumulé sur Tartuffe toutes les laideurs morales possibles, dans la li
erait pas difficile de montrer que, tout compte fait, le caractère de Tartuffe n’est point incohérent et se tient très bien. Mai
il est vraiqu’en allant jusqu’aux extrêmes limites au delà desquelles Tartuffe deviendrait surchargé et invraisemblable, Molière
pathique. Or c’est un vicieux et un criminel. Voilà en quoi le cas de Tartuffe est analogue au cas de Don Juan. Dans les deux pi
n vice et non contre un travers que Molière s’escrime. Mais le cas de Tartuffe est néanmoins très différent de celui de Don Juan
fe est néanmoins très différent de celui de Don Juan, parce que, dans Tartuffe , Molière, en même temps qu’il fustige un vice, ri
honnête homme. Il tourne en ridicule Orgon qui, sauf son faible pour Tartuffe , est le plus honnête homme du monde, et même un t
nde, et même un très bon citoyen, Il le tourne en ridicule autant que Tartuffe , semblant vouloir, on le dirait vraiment, égaler,
rsaires de Molière se lèvent et disent : « Ne voyez-vous pas que dans Tartuffe ce n’est pas Tartuffe que Molière attaque, c’est
lèvent et disent : « Ne voyez-vous pas que dans Tartuffe ce n’est pas Tartuffe que Molière attaque, c’est Orgon, et, par conséqu
e marier contre son gré, devient enfin aussi « abominable homme » que Tartuffe lui-même ! La leçon est celle-ci : « Tantum relli
rivant le rôle de Cléante, s’est montré compétent à écrire le rôle de Tartuffe . — Mais reste, pourtant, le rôle de Tartuffe lui-
tent à écrire le rôle de Tartuffe. — Mais reste, pourtant, le rôle de Tartuffe lui-même, qui, tout seul, montrerait assez à quel
e piété. — Mais, comprenez donc ; car nous voilà au point. Le rôle de Tartuffe lui-même est une précaution, un expédient, très h
e son vrai chef, à savoir par la manie de l’intellectualisme, de même Tartuffe est une famille ravagée par le vice de son chef,
ompliments aux vrais dévots, d’autre part il invente le personnage de Tartuffe pour pouvoir, étant aussi dur à l’égard de Tartuf
le personnage de Tartuffe pour pouvoir, étant aussi dur à l’égard de Tartuffe qu’à l’égard d’Orgon, déclarer que ce n’est pas O
gard d’Orgon, déclarer que ce n’est pas Orgon qu’il veut berner, mais Tartuffe  ; et enfin il invente le personnage de Tartuffe p
’il veut berner, mais Tartuffe ; et enfin il invente le personnage de Tartuffe pour attribuer la monomanie religieuse d’Orgon, n
honnêtes, de la religion et dans la pratique des exercices religieux, Tartuffe serait donc inutile dans Tartuffe au point de vue
a pratique des exercices religieux, Tartuffe serait donc inutile dans Tartuffe au point de vue de la thèse. Sans Tartuffe, comme
e serait donc inutile dans Tartuffe au point de vue de la thèse. Sans Tartuffe , comme Tartuffe présent, Orgon, par simple entête
utile dans Tartuffe au point de vue de la thèse. Sans Tartuffe, comme Tartuffe présent, Orgon, par simple entêtement de religion
affection pour rien. De toutes amitiés on détache mon âme. Etc. Sans Tartuffe , comme Tartuffe présent, il pourrait maudire son
ien. De toutes amitiés on détache mon âme. Etc. Sans Tartuffe, comme Tartuffe présent, il pourrait maudire son fils coupable de
n. Molière dit avec indignation : « Dans la bouche de mes ennemis, le Tartuffe est une pièce qui offense la piété. » Le Tartuffe
de mes ennemis, le Tartuffe est une pièce qui offense la piété. » Le Tartuffe n’est point du tout, grâce aux précautions de l’a
t faible, il n’y aura que demi-mal ; mais que, pour avoir vu ou lu le Tartuffe , des femmes, des fils et des filles perdent le re
est l’effet inévitable, très probable au moins, qu’aura la comédie de Tartuffe .   Voilà ce que disent contre Tartuffe les ennemi
u moins, qu’aura la comédie de Tartuffe.   Voilà ce que disent contre Tartuffe les ennemis de Molière. Jean-Jacques Rousseau aur
. Jean-Jacques Rousseau aurait donc très bien pu attaquer Molière sur Tartuffe . II aurait été à l’égard de Tartuffe exactement d
rès bien pu attaquer Molière sur Tartuffe. II aurait été à l’égard de Tartuffe exactement dans la position ordinaire qu’il a pri
non pas égalité aux yeux du public, au jugement du parterre ; car si Tartuffe attire sur soi le mépris et la colère, Orgon atti
re sur soi le mépris et la colère, Orgon attire sur soi la risée ; si Tartuffe est plus odieux, Orgon est plus ridicule. Or c’es
oup de spectateurs, la bêtise d’Orgon n’excuse pas la scélératesse de Tartuffe et s’ils ne se disent point : « Quand on est si b
ration dont il s’agit aurait eu dans son esprit plus de poids pour le Tartuffe que pour le Don Juan ; car dans Don Juan, c’est D
u qui est attaqué et mal défendu : or Rousseau tient à Dieu ; et dans Tartuffe , ce qui est attaqué, c’est la religion, et partic
is ne se scandalisent pas de Scaramouche ermite et se scandalisent de Tartuffe , parce que Scaramouche joue le ciel, dont ces mes
che joue le ciel, dont ces messieurs ne se soucient point, tandis que Tartuffe lesjoue eux-mêmes, et c’est ce qu’ils ne peuvent
an, où Dieu est en jeu, à plus forte raison il ne s’inquiète point de Tartuffe où ne sont visés que les catholiques. Peut-être a
Don Juan, mais à plus forte raison aussi, Rousseau n’a point touché à Tartuffe parce que son principal système d’argumentation c
uan, où Molière attaque un criminel, et il fléchit encore plus devant Tartuffe , où Molière attaque le plus criminel des criminel
cela et se rapproche de Rousseau. Rousseau ne peut guère attaquer le Tartuffe . Songeons encore, pour donner moins dans l’hypoth
. Je vois, tout compte fait, plus de raisons pour que Rousseau ménage Tartuffe , qu’il n’y en aurait pour qu’il l’attaquât.   Je
vers. Il n’y en a que dans l’Ecole des maris, l’Ecole des femmes, le Tartuffe et le Malade imaginaire où encore il est plutôt u
par l’exemple autant que par les paroles. C’est à noter. Cléante, du Tartuffe , n’agit pas ; il est vrai ; mais Molière, par ins
te doit bien savoir qu’il est inutile de faire une démarche auprès de Tartuffe et que c’est là un de ces actes que l’on fait seu
ersuader que l’on est actif ; mais enfin Cléante intervient auprès de Tartuffe , et c’est bien là un acte, et non un discours. Il
es défauts de l’autre. Son sujet, par exemple, est la bêtise d’Orgon, Tartuffe est son instrument pour mettre en mouvement et po
nnu. Il ne l’a pas poussé très loin ni très fort ; mais il l’a connu. Tartuffe étant interdit par M. le Premier Président Lamoig
t Lamoignon, il alla trouver ce grand personnage et il lui dit que le Tartuffe n’attaquait aucunement la religion. Le président
e, dit-on, fut interdit. Mais il répondit pourtant dans sa préface du Tartuffe . Il répondit : pourquoi non ? Il répondit : « Je
e c’est beau ! Cela donne envie de mendier. » De même un spectateur à Tartuffe peut penser : « Cherchons une bonne dupe. Tout co
t penser : « Cherchons une bonne dupe. Tout compte fait, le métier de Tartuffe est bon. » Mais est-ce que l’auteur comique est v
sme dans le sens de cette passion et vous renoncez à votre moi devant Tartuffe , mais à votre moi dévot vous sacrifiez allègremen
ous pouvez voir vaguement apparaître en vous et vous êtes la dupe des Tartuffe de la médecine et d’un Tartuffe féminin de l’amou
ître en vous et vous êtes la dupe des Tartuffe de la médecine et d’un Tartuffe féminin de l’amour conjugal. Et votre sottise vou
e que l’on voudra, il ne laisse pas d’être l’auteur de Don Juan et de Tartuffe  ; ensuite, marquons bien ceci, que Molière a pu c
mépris de la foule. Molière l’a fait quelquefois et je le tiens, pour Tartuffe et Don Juan précisément, comme créateur du drame
médie, il le peint odieux, horrible, mais il le peint aussi ridicule ( Tartuffe ). Il le peint même trop ridicule, comme dans l’Av
nts. Cette forme intermédiaire, Molière la crée dans Don Juan et dans Tartuffe et y touche dans l’Avare, y touche seulement parc
t simplement Don Juan, le Misanthrope et les Femmes savantes ; seul Tartuffe , à cause de l’irréligion nationale et à cause de
n’excitant pendant cinq actes que l’indignation contre un personnage. Tartuffe a réussi, mais à cause d’Orgon. Molière donne une
gon. Molière donne une fort bonne raison de ce qu’il ne fait paraître Tartuffe qu’au troisième acte : « … pour bien distinguer l
téresser pendant cinq actes avec Orgon et non pendant cinq actes avec Tartuffe . C’est grâce à Orgon que sa pièce a réussi, le pu
réussi, le public jouissant de la bêtise d’Orgon, s’indignant contre Tartuffe , ridicule du reste lui-même, et ne sachant pas tr
, la vieille irréligion nationale et le public se disant pêle-mêle de Tartuffe et d’Orgon : « Tous ces gens-là sont dévots » et
ent facile de comprendre pourquoi, si Don Juan a été froidement reçu, Tartuffe l’a été avec un grand applaudissement. Reste que
la loi. Molière la très bien indiqué lui-même par ses dénouements de Tartuffe et de Don Juan. Dans Tartuffe, il fait intervenir
indiqué lui-même par ses dénouements de Tartuffe et de Don Juan. Dans Tartuffe , il fait intervenir le roi ; dans Don Juan, Dieu.
e ses propres yeux voir, la perfidie de son ami ; mais que contre les Tartuffe et les Don Juan, il n’y a que le roi et Dieu, et,
même de la comédie visant un grand vice. D’abord, comme Molière dans Tartuffe et dans l’Avare, et c’est comme fatal, elle l’att
riger ceux-ci par ceux-là, qu’elle permettait, comme dans Don Juan et Tartuffe , de peindre les méchants dans toute leur horreur
pas très précisément qu’il ait affaire ; qui fait l’éloge du roi dans Tartuffe , pour permettre que Tartuffe soit joué ; qui, s’i
t affaire ; qui fait l’éloge du roi dans Tartuffe, pour permettre que Tartuffe soit joué ; qui, s’il donne des conseils au roi,
our intimider et effrayer sa pupille.   Mais, encore une fois, il y a Tartuffe . Encore une fois, et qui sera la dernière, il est
il dit que si Molière avait vraiment voulu, et sérieusement, dans son Tartuffe , faire prêcher la religion avec efficace, c’est a
pathique par ailleurs qu’il en aurait dû confier la défense. Or, dans Tartuffe , ce personnage, c’est Elmire. « C’est Elmire dont
de son benêt de mari. C’est elle, puisqu’il l’a chargée de démasquer Tartuffe , qu’il eût également chargée d’exprimer son respe
chargée d’exprimer son respect pour les sentiments dont le langage de Tartuffe n’est qu’une parodie sacrilège, elle et non pas C
’on pourrait ôter de la pièce sans qu’il y parût… Mais l’Elmire, dans Tartuffe , n’est qu’une aimable femme, à qui l’on peut bien
étrangère, qui ne trouve, pour répondre à la grossière déclaration de Tartuffe , aucun des mots qu’il faudrait [si elle avait des
ce, du moins, ce qui est plus important, l’exposition du caractère de Tartuffe . Or, il y a dans le rôle de Dorine en général un
le d’Orgon n’est pas pieuse, que tous les personnages sympathiques de Tartuffe , sauf Cléante, ne sont pas pieux et que Molière,
inverse, remarquez donc qu’Orgon n’est pas le seul dévot ridicule de Tartuffe . Il y a Mme Pernelle, à laquelle, dans ce débat,
ire : 1° les dévots sont des hypocrites capables de tous les crimes : Tartuffe  ; ou des idiots : Mme Pernelle ; ou des hommes ra
e : Mme Pernelle ; 3° Orgon n’a pas été hébété et abêti seulement par Tartuffe , il était prédisposé ; il a été élevé par sa viei
ême. Donc enlevons pour un instant le rôle de Cléante et regardons le Tartuffe tel qu’il a été conçu primitivement : Personnages
ue l’on nous donne comme son truchement. » Toutes les maladresses de Tartuffe , relativement au dessein de Molière de prouver qu
r Dieu (Don Juan) ou par le roi, contre toute vraisemblance du reste ( Tartuffe ) ; mais il n’est jamais puni par la vie. Harpagon
ns sans doute, mais quoi qu’en dise Rousseau, il en fait peu. Dans le Tartuffe , écrit, il est vrai, avant le Misanthrope, mais r
contact et en pleine communauté avec son public, soit qu’il flagelle Tartuffe , soit qu’il berne Orgon. Ensuite, de plus en plus
ritiquer et la perfectionner, comme, par son Onuphre, La Bruyère fait Tartuffe  : Célimène est bonne coquette, mais il y a meille
a toute-puissance des conventions, que Molière nous a égayés. Dans le Tartuffe  ? Ici il n’y a aucune convention ni aucun préjugé
eu éclairé et peu élevé, primitif, chez Orgon, avidité et luxure chez Tartuffe , vaincues par une intervention royale. Comme dans
irus du monde par peur de la mort, comme Orgon est entre les mains de Tartuffe par peur de l’enfer. C’est là le fond du Malade i
rent de l’intérêt du ciel leur fier ressentiment, les Don Juan et les Tartuffe , les Philaminte et les Jourdain, les Arnolphe, le
 d’antiphysis » et comme êtres contre nature. Philaminte et Don Juan, Tartuffe et Arnolphe, Arsinoé et Acaste, etc. Philaminte v
-ce qu’il « affecte la prétention de la gouverner et de la réduire », Tartuffe enseigne à mépriser les mouvements naturels, et,
n’a jamais attaqué, ni voulu attaquer l’ambition ? Qu’est-ce donc que Tartuffe dans l’ordre tragique et Jourdain dans l’ordre co
que Tartuffe dans l’ordre tragique et Jourdain dans l’ordre comique ? Tartuffe n’est-il pas l’ambitieux qui capte les héritages
er à la puissance que donne l’argent, et n’y a-t-il nul rapport entre Tartuffe et Rodin ou Bel-Ami ? Jourdain, moins sinistre, n
is attaqué le libertinage et la débauche ? Qu’est-ce donc que ce même Tartuffe (qui collectionne les vices et les appétits) et q
e raison technique et que l’on s’étonne que le grand plaidoyer contre Tartuffe soit mis dans la bouche de Dorine et que le grand
u tout. Dorine est, avant tout, une satirique : portrait satirique de Tartuffe , portraits satiriques de Daphné et de son petit é
 ; narration satirique de la maladie d’Elmire et des consolations que Tartuffe s’est données à ce propos ; épigrammes à Orgon ;
artuffe s’est données à ce propos ; épigrammes à Orgon ; épigrammes à Tartuffe  ; voilà surtout son rôle. Là où elle est didactiq
lle ne soutient que deux thèses, la première qu’il est scandaleux que Tartuffe commande dans la maison ; la seconde qu’à marier
19
de Sainte-Beuve — « un lecteur de plus pour Molière », si l’auteur du Tartuffe et du Misanthrope est aujourd’hui le plus justeme
o 2, 1er mai 1879 Édouard Thierry : Une mise en scène moderne du Tartuffe [premier article] Le Moliériste : revue mens
1er Mai 1879, p. 37-42. Le mardi 3 novembre 1857, l’Odéon annonçait Tartuffe « avec une mise en scène nouvelle, des décors et
et de trois quarts. Il s’agissait donc de rompre l’ancien espalier du Tartuffe , de disséminer les comédiens dans la profondeur e
de moyens. Un de ces effets admirables est justement l’exposition du Tartuffe , la plus naïve et la plus habilement conçue de mu
terlocuteur devant elle ! Tout cela manque de raison. L’exposition du Tartuffe mise en charpie, la famille d’Orgon qui n’existe
3, 1er juin 1879 Édouard Thierry : Une mise en scène moderne du Tartuffe [deuxième article] Le Moliériste : revue men
n’a donc pas compris le silence d’Elmire durant la première scène du Tartuffe  ! Il a donc cru que ce silence n’avait rien à dir
droite, et qu’afin de donner un certain mouvement aux personnages du Tartuffe , on leur ôte leur attitude naturelle, leur tempér
ment se fait-il que Cléante, au premier acte, ne semble pas connaître Tartuffe même de réputation ? et à quoi Orgon perd-il son
second acte pour arriver au troisième sans avoir encore embrassé son Tartuffe  ?) mais on pourrait, si je ne me trompe, donner u
pas fait son invention et son chef-d’œuvre. Elmire, qui vient trouver Tartuffe à la salle basse, ne lui propose pas de s’approch
Tartuffe à la salle basse, ne lui propose pas de s’approcher du feu ; Tartuffe , qui s’informe avec intérêt de la santé d’Elmire,
rangés un peu en biais ; mais, pour avoir ce peu de biais, Elmire et Tartuffe tournent un peu plus le dos à la cheminée. À la r
nt un peu plus le dos à la cheminée. À la rue de Richelieu, Elmire et Tartuffe ont deux fauteuils ; à l’Odéon, Tartuffe ne prend
rue de Richelieu, Elmire et Tartuffe ont deux fauteuils ; à l’Odéon, Tartuffe ne prend qu’un tabouret. C’est encore une différe
propre à l’escarmouche. Elmire ne peut pas échapper à ses évolutions, Tartuffe le pousse impitoyablement contre elle. Le réalism
perdre d’un côté, mais il se rattrape de l’autre. Quand Elmire dit à Tartuffe  : « Que fait là votre main ? » Tartuffe pourrai
l’autre. Quand Elmire dit à Tartuffe : « Que fait là votre main ? » Tartuffe pourrait lui demander si elle se moque ; car elle
ui prend le genou d’assez, haut, à main pleine et longtemps. Voilà un Tartufe qui ne se pique pas d’hypocrisie. Il a la face em
ardents, cette violence de gestes et ce baiser, si Elmire souffre que Tartuffe demeure un jour de plus dans sa maison, elle cess
croyons devoir déclarer que l’article « Une mise en scène moderne du Tartuffe  », quoique écrit en 1857, est entièrement inédit.
poque. [1879-06] Eugène NOËL. Prosper Blanchemain : Le germe du Tartuffe L’imposture est vieille comme le monde, et l’
et l’on peut dire qu’elle a commencé avec lui. Cependant, lorsque le Tartuffe parut, le sujet était plus que jamais en situatio
ession qui, pour être moderne, n’en est pas moins juste pour cela, le Tartuffe était dans l’air. On en trouve le germe, l’œuf po
; Gardez-vous bien de lui les jours qu’il communie !… Elmire, Orgon, Tartuffe , tout est là. Le dernier trait surtout est sublim
1er juillet 1879 Édouard Thierry : Une mise en scène moderne du Tartuffe [troisième et dernier article] Le Moliériste
nge de toutes ces nouveautés. La voici : on sait comment Damis accuse Tartuffe devant son père et avec quel art Tartuffe fait to
n sait comment Damis accuse Tartuffe devant son père et avec quel art Tartuffe fait tomber toute l’accusation en se chargeant lu
et, prend le flacon, verse du vin dans un verre et apporte le verre à Tartuffe qui l’écarte doucement de la main. Le verre ainsi
and Orgon, plus ébloui que jamais, veut faire donation de ses biens à Tartuffe , et sort en s’écriant : « Le pauvre homme ! Allo
en dresser un écrit, « Et que puisse l’envie en crever de dépit !… » Tartuffe le laisse sortir seul, quitte son attitude contri
drais que l’Académie déniât publiquement à Fechter le droit de rendre Tartuffe inconséquent et peu soigneux de ses intérêts, qu’
… » et de ne pas suivre Orgon dans le moment où il importe le plus à Tartuffe de ne pas le laisser réfléchir ou retomber entre
la cheminée. Je le veux bien. Seulement, dans les futures éditions du Tartuffe , on supprimera l’ancienne indication de Molière.
u fond du théâtre. » * *   * En résumé, la nouvelle mise en scène du Tartuffe n’a aucune valeur historique. Elle n’est ni dans
de cet agrément. Quelqu’un a dit avec esprit que « l’Odéon avait mis Tartuffe dans ses meubles. » Dans ses meubles, soit ; mais
a grâce. Elle serait digne de jouer Elmire dans une représentation du Tartuffe toute simple, tout ordinaire et sans la cheminée.
ntêtement ne tient qu’à sa chimère, Orgon n’a de volonté que celle de Tartuffe . Il n’est plus lui-même, il n’est même plus le ma
, il n’est même plus le mari d’Elmire, il n’est plus que le reflet de Tartuffe , et si Tartuffe ne portait pas je ne sais quel ha
plus le mari d’Elmire, il n’est plus que le reflet de Tartuffe, et si Tartuffe ne portait pas je ne sais quel habit semi-clérica
et si Tartuffe ne portait pas je ne sais quel habit semi-clérical, si Tartuffe portait le costume qu’indique Molière dans son Se
e Molière dans son Second Placet au Roi, Orgon, amoureux qu’il est de Tartuffe , devrait être habillé comme lui. Mme Thierret a p
ire, comme un beau-fils devant sa belle-mère. Fechter joue le rôle de Tartuffe , comme l’Odéon a remonté la pièce — de préférence
, le baiser et le verre de vin sont pour le scandale. Fechter fait de Tartuffe un scélérat violent et venimeux, qui ne daigne pa
inelle-Vampire. Mais Fechter indique, au troisième acte, le moment où Tartuffe redevient maître de la situation. Il fait ce que
s propos. Elle sort moins indulgente pour Damis qu’elle ne l’est pour Tartuffe . Dénouement inespéré. Tartuffe est comme un homme
gente pour Damis qu’elle ne l’est pour Tartuffe. Dénouement inespéré. Tartuffe est comme un homme qui se noyait et qui trouve pi
r et de son juge. Fechter joue bien aussi le changement d’attitude de Tartuffe à la fin du quatrième acte. Il tourne derrière Or
atique du mélodrame, a derrière lui un fond de bonnes études. Il sait Tartuffe comme on le sait au Théâtre-français. Quand il en
ucis ; mais il arrange les choses au gré de son public ; il réchauffe Tartuffe avec Le Juif errant comme Talma réchauffait l’Ham
noble et haut comique de L’École des femmes, des Femmes savantes, du Tartuffe , de L’Avare, du Misanthrope, etc.51 » Les souven
fisamment démentie selon laquelle Molière, avant la représentation du Tartuffe annoncée pour le 6 août 1667, aurait adressé ces
adressé ces mots au public : « Messieurs, nous allions vous donner Le Tartuffe , mais le premier Président ne veut pas qu’on le j
. Nos théâtres donnent ordinairement L’Avare, Le Malade imaginaire et Tartuffe . Le Tartuffe gagne du terrain au for et à mesure
s donnent ordinairement L’Avare, Le Malade imaginaire et Tartuffe. Le Tartuffe gagne du terrain au for et à mesure que la lumièr
des représentations des comédies de Molière qui ont eu lieu à Munich. Tartuffe tient le premier rang au point de vue de l’ancien
20 (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XII. Lo Ipocrito et Le Tartuffe » pp. 209-224
Chapitre XII. Lo Ipocrito et Le Tartuffe Dom Juan et Le Tartuffe sont aujourd’hui cons
Chapitre XII. Lo Ipocrito et Le Tartuffe Dom Juan et Le Tartuffe sont aujourd’hui considérés généralement comme le
t en regard de ce qui eut lieu pour Dom Juan, ce qui se passa pour Le Tartuffe , et nous aboutirons, dans le rapprochement qui s’
isons-nous, la comédie régulière qui a fourni à Molière l’esquisse du Tartuffe . Nous apercevons distinctement, en effet, ce pers
e mordante, par l’Arétin. Avouons qu’il ressemble assez visiblement à Tartuffe . Messer Ipocrito, qui entend la charité à sa faço
it de bonne grâce les présents qu’on lui fait de toutes parts ; comme Tartuffe , il a soin d’ajouter : « Je vous remercie pour le
Le personnage principal de la comédie de Lo Ipocrito a de commun avec Tartuffe non seulement l’hypocrisie, mais encore la gourma
tes. Dans la comédie de Molière, combien l’idée grandit ! Nous voyons Tartuffe , qui lui aussi a établi sa base d’opérations au f
21
raie joie s’il avait pu être présent à la résurrection joyeuse de sa “ Tartuffe de l’érudition philosophique” Mlle Armande. » On
tous sens. Et fatigué de sa complaisance malsaine Lui jette pour défi Tartuffe sur la scène, Qui prend l’homme et le peint sous
à fond le sujet. Le Théâtre-Français de Bordeaux a donné en matinée : Tartuffe (Mme Marie Laurent, Dorine ; M. Depay, Tartuffe ;
a donné en matinée : Tartuffe (Mme Marie Laurent, Dorine ; M. Depay, Tartuffe  ; M. Luguet, le directeur, Cléante ; Mme Lagneau,
, tome I, nº 11, 1er février 1880, p. 335-338. Je viens de relire le Tartuffe , et ma principale préoccupation a été de me faire
Je me suis demandé, par exemple, à quel monde appartiennent Orgon et Tartuffe  ; puis, si l’on peut admettre comme vraie l’anecd
vêtements ne convient pas à une malade. On voit généralement dans le Tartuffe des personnages appartenant à un milieu bourgeois
ourgeoisie, a du moins cette grande fortune qui rapproche les rangs : Tartuffe ne l’aurait pas recherché s’il ne l’avait su opul
dre ses papiers et la cassette d’Argas qui étaient entre les mains de Tartuffe , et s’il rompt la donation faite par lui en faveu
vous vit témoigner en appuyant ses droits. » On sait d’ailleurs que Tartuffe qui, dans la pensée première de Molière, était de
e Conti, La Chambre ou Ballesdens chez Séguier, etc. Mais ni Orgon ni Tartuffe n’étaient de simples gentilshommes, ils étaient g
es, ils étaient gens de cour : c’est à ce titre et non à un autre que Tartuffe peut aller en personne dénoncer Orgon au Roi ; c’
à souffrir la saignée. » Aussi Dorine pouvait-elle dire d’elle et de Tartuffe  : « … Tous deux se portent bien enfin. » Molièr
Tome I, numéro 13, 1er avril 1880 Édouard Thierry : Molière et Tartuffe dans la Préface des Plaideurs Le Moliériste
r. Qui attaque-t-il ? On ne l’a pas encore assez remarqué jusqu’ici : Tartuffe et Molière. Une des impressions défavorables à la
pour cause. Le scandale qu’elle avait soulevé lui rappelait celui de Tartuffe en 1667, et l’enthousiasme indiscret qu’il avait
tations ; le 5 février, ce grand événement, la reprise triomphante de Tartuffe  ; on voit tout de suite baisser les recettes des
arracher quelque feuille au laurier du vainqueur. Des Plaideurs et de Tartuffe , suivant la thèse enveloppée de Racine, la vérita
u’en fuyant ? Ce véritable criminel mis sur la sellette, n’est-ce pas Tartuffe , que Cléante pousse à bout dans deux sévères inte
mettre le troisième acte des Plaideurs au-dessus du cinquième acte de Tartuffe . Conséquemment : « Si le but de ma comédie était
On est bien forcé de songer, quoi qu’on en ait, au quatrième acte de Tartuffe , « et de ces malhonnêtes plaisanteries… » Ceci
mber le théâtre dans la turpitude … » C’était le mot des ennemis de Tartuffe , je pourrais dire des ennemis de tout le théâtre 
vie et ses œuvres : dans la Revue française, « Comment Molière fit le Tartuffe  » (1857), « À propos de Don Juan » et « La farce
iériste : revue mensuelle, tome II, nº 15, 1er juin 1880, p. 69-80. Tartuffe , komedie in Vyf bedryven, van Molière, vertaald d
t les amis et les admirateurs de l’auteur du Médecin malgré lui et du Tartuffe . On voit d’ici le gros rire par lequel les contem
r sur les inflexions de voix du Misanthrope, sur les jeux de scène de Tartuffe , ou sur l’accueil fait par Philaminte et par Béli
récemment10, une étude non moins intéressante et non moins solide sur Tartuffe 11. Mais il ne suffit pas aux Hollandais de pouvo
 Bouwmeester un successeur digne de lui. Puis ce sont Le Misanthrope, Tartuffe , Les Femmes savantes qu’on a essayé de traduire e
lorsqu’il a présenté au théâtre hollandais une traduction nouvelle du Tartuffe . Répugnant à toute idée d’arrangement, il n’a son
ux yeux de ses amis sa sympathie pour Molière et sa prédilection pour Tartuffe , de rejeter sur le gallicanisme la faute d’avoir
s Jésuites, bien loin d’avoir reconnu un des leurs sous les traits de Tartuffe , ont applaudi la pièce ou ne l’ont blâmée qu’en t
opte, sans même la discuter, l’opinion de M. Louis Lacour qui fait de Tartuffe un janséniste. Il y a là sans doute, sinon une er
as à relever. Il nous a toujours semblé que la façon dont l’excellent M. Tartuffe éclaire la conscience d’Elmire rappelle un peu le
es amoureux au deuxième acte, et les scènes capitales entre Elmire et Tartuffe nous ont paru à peu près parfaites. Nous en diron
aussi à modifier un peu la description faite par Dorine du souper de Tartuffe  : chez M. Thym il mange un peu trop et ne mange p
reux pour elle que pour madame Pernelle, pour Orgon, Elmire, Damis et Tartuffe . Nous aurions voulu plus de simplicité, plus de s
y avait « visage » ? Et pourquoi, dans la fameuse réponse de Dorine à Tartuffe  : « Et je vous verrais nu du haut jusques en bas
le fils dans les bras de son père ». Cette expression sent un peu son Tartuffe . La grande tirade de Cléante au premier acte est
la traduction n’a peut-être pas toujours observée. Pour ce qui est de Tartuffe , il parle juste avec assez d’onction pour n’être
qu’il nous permette de lui demander pourquoi, à l’entrée en scène de Tartuffe , il a remplacé « la haire » par le « bréviaire »
en hollandais. D’autre part, M. Thym fait accompagner le meurtre que Tartuffe a commis en faisant sa prière d’un « désir sensue
ient de rendre au théâtre hollandais. Il a enrichi le répertoire d’un Tartuffe que la direction sera jalouse d’y maintenir, et q
0), Édouard Thierry a publié une très intéressante étude : Molière et Tartuffe dans la préface des Plaideurs, où nous lisons le
acontée par Grimarest au sujet de la toilette de Mlle Molière dans le Tartuffe , et où je demandais pourquoi les comédiens affect
e où j’écrivais, comparer entre elles les gravures placées en tête du Tartuffe dans les diverses éditions de Molière, et je fais
assage de Molière qui détermine le costume qu’il crut devoir donner à Tartuffe pour l’accommoder aux modifications introduites d
de désarmer la coterie « dévote » ; dans sa première pensée, en 1664, Tartuffe portait certainement un costume dont la ressembla
les colères et les longues rancunes de cette coterie ; à cette date, Tartuffe convoitait-il autre chose que la fortune d’Orgon
ux-mêmes, que furent blessés ceux qui s’en scandalisèrent (Préface du Tartuffe ). Lorsque Molière, résolu à enlever toute équivoq
Tartuffe). Lorsque Molière, résolu à enlever toute équivoque, fit de Tartuffe un personnage incontestablement laïc, à l’amour p
e la fortune, il joignit le rêve, formé par Orgon bien plutôt que par Tartuffe , d’un mariage possible avec Marianne. Mais remarq
uffe, d’un mariage possible avec Marianne. Mais remarquez combien peu Tartuffe tient à ce mariage, et combien peu il en parle, d
fin aux réclamations d’une partie du clergé, en faisant remarquer que Tartuffe est un laïc, ne fait même pas allusion aux conséq
l est donc possible, sinon certain, que Molière n’a introduit dans le Tartuffe ridée d’un mariage entre l’imposteur et Marianne
dont la corniche supporte cinq vases, et surmontée d’un tableau rond. Tartuffe est à gauche, Elmire au milieu, Orgon sous la tab
u rond. Tartuffe est à gauche, Elmire au milieu, Orgon sous la table. Tartuffe porte le chapeau rond, bas, sans plumes ; cheveux
lmire, le corps de trois quarts à droite, la tête de profil regardant Tartuffe à gauche, cheveux ornés de rubans et de fleurs, a
ps ; rabat uni ; la main droite, soulevant le tapis, est étendue vers Tartuffe  ; il s’appuie sur sa main gauche, posée à plat su
uche, qu’Orgon s’appuie sur la main droite, etc. — Au bas, en titre : Tartuffe . — Aucune signature, ni du dessinateur, ni du gra
e, le point paraît un peu en haut du corsage montant, et aux manches. Tartuffe est le même que dans les éditions précédentes. Pa
dentelle, robe à plis droits et drus, sans volants, étoffe à ramage. Tartuffe , chapeau bas28, large et mou, manteau court tout
rapprochée de Molière, a toujours été très élégant ; 2º Dans celui de Tartuffe , on remarque bien « le petit chapeau, les grands
il résulte que, en s’éloignant de la période où la représentation du Tartuffe avait rencontré tant de difficultés, l’acteur cha
ite la note contemporaine ; et l’on ne saurait l’en blâmer. À part Le Tartuffe , où Louis XIV est mentionné (détail de commande),
r se donner le plaisir du fruit défendu : les trois premiers actes du Tartuffe . Molière n’avait donc rien à se reprocher vis-à-
20 et en repartit le 24. On se demande si les trois premiers actes du Tartuffe furent représentés grâce à la présence du Roi qui
terêts, telle que l’enregistre La Grange, les trois premiers actes du Tartuffe viennent en cinquième lieu, par conséquent à peu
s par ordre de Monsieur. Après tout, rien n’était encore décidé pour Tartuffe . La pièce devait être soumise à l’examen de juges
matin, en relisant le curieux article de Ch. Livet sur le costume de Tartuffe dans les premières éditions des gravures des Œuvr
ours. 25. Voir Le Moliériste du 1er février 1880. 26. Le costume de Tartuffe aurait probablement été tout différent et plus co
Molière, si le dessinateur avait reproduit la dernière scène, et pris Tartuffe au moment où il revient de chez le Roi. 27. Le
22 (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923
bua grandement, en 1661, à la suppression de « la méchante comédie de Tartufe , » où les membres de la Compagnie du Saint-Sacrem
 » de lettres et la compagnie du Saint-Sacrement Molière, Don Juan et Tartufe . Il faut d’abord réserver, au moins pour mémo
documens subsistent, que nous ne saurions souhaiter plus illustres : Tartufe et Don Juan, — deux pièces dont aujourd’hui, aprè
Festin de Pierre à sa lutte contre les dévots, » pour le rattacher au Tartufe qu’il complète. Le Don Juan présente l’achèvement
tufe qu’il complète. Le Don Juan présente l’achèvement de la thèse du Tartufe . Il prouve que « la grimace étudiée des gens de b
osé s’en prendre à une Altesse Sérénissime, au cousin du Roi. Pour le Tartufe , au contraire, rien de plus vraisemblable que des
e penser, ce n’est point l’identité des œuvres pies qu’il prête à son Tartufe , et de celles que les messieurs de la Société des
avantage la ressemblance de l’intrusion et de la tyrannie exercée par Tartufe chez Orgon, de son goût avoué pour toutes les int
s de le voir, par les membres du Saint-Sacrement à faire supprimer le Tartufe comme s’ils s’y fussent reconnus, tous ou quelqu’
cas. Et les gens du XVIIe siècle, qui nous indiquent ces « clefs » du Tartufe , sont aussi peu suspects que possible, et apparte
a Compagnie, qui n’auraient pas pu se blesser d’un rapprochement avec Tartufe . Parmi les confrères de M. de Renty, il dut bien
dont le public de 1664 ne mit pas, que je sache, le nom sous celui de Tartufe , mais que les historiens du XIXe siècle, lorsqu’i
ou les cadets s’y enrôler après leurs pareils ou leurs aînés. Si donc Tartufe ne fut pas membre de la Compagnie, Orgon risque b
— aussi importante au moins, aux yeux de Molière, que le portrait de Tartufe , — sinon plus. C’est un fait menu en soi, évidemm
it menu en soi, évidemment, que cette concordance entre l’intrigue du Tartufe , la chronique de Tallemant des Réaux et les archi
le dit avec une franche précision dans son premier placet au Roi pour Tartufe , sont « incommodes, »et ils sont « dangereux : »
que les Messieurs de Port-Royal étaient persuadés au contraire que le Tartufe fustigeait les Jésuites. Ni les uns, ni les autre
e eux tous, sans se soucier s’ils étaient frères ennemis, que dans le Tartufe et Don Juan, Molière bataille. Ajoutons que son c
près un petit nombre de représentations et jusqu’en 1669, on le sait, Tartufe resta interdit. Il y avait déjà trois ans alors q
use; sinon, d’autre part, que le parti religieux se recrute parmi les Tartufe , parmi les imbéciles comme Sganarelle, et aussi p
dition de Tallemant, t. VII, p. 212-213. Cf. Paul Mesnard, Notice sur Tartufe dans l’édition de Molière des Grands Écrivains, t
C’est contre cette organisation funeste que fut dirigée la satire de Tartufe , etc. » MM. Eugène Higal (Molière, 1908, t. I, p.
), à l’aide enfin des notices d’Eugène Despois et de Louis Moland sur Tartufe et sur Don Juan, dans le Molière de la collection
23 (1862) Corneille, Racine et Molière (Revue chrétienne) pp. 249-266
et n’eut d’autre maître que son cœur. » Le premier de ces types est Tartufe . Il est tout une littérature, en France, qui abou
s est Tartufe. Il est tout une littérature, en France, qui aboutit au Tartufe . C’est une chose frappante que de voir la poésie
uccession des trouvères, et, au lieu d’un fabliau narquois, on eut le Tartufe . L’hypocrisie a donc joué un grand rôle dans la p
a élevé, en le faisant, la scène à la hauteur d’une tribune. Aussi le Tartufe a-t-il autre chose qu’un intérêt littéraire; il a
les exagérations ridicules auxquelles il avait donné lieu. De même le Tartufe ne paraît pas avoir beaucoup contribué aux succès
e de l’Eglise, s’il était possible de l’imaginer, aurait pu écrire le Tartufe , non sans s’attirer mille rancunes, mais sans don
utres au silence. Mais Molière était et devait être suspect. Quand le Tartufe fut joué pour la première fois, il avait écrit Le
pas au profit de la bonne. Mais pour nous, qui sommes à distance, le Tartufe n’aura-t-il pas une autre signification? Le rôle
fication? Le rôle de Cléante ne suffit pas à contre-balancer celui de Tartufe ; c’est un rôle d’éloquence et de sages maximes pl
aximes plutôt que de fortes actions. Il n’y avait pas place à côté de Tartufe pour un héros de sa taille. Cléante fait connaîtr
ève guère au-dessus... Mais ce n’est pas Cléante qu’il faut opposer à Tartufe , c’est Alceste. Si de sages discours sont peu de
cours sont peu de chose en présence de cet abîme de bassesses dont le Tartufe nous fait sonder la profondeur, voici, comme cont
ranchise, et la voici dans un type qui n’est pas inférieur à celui de Tartufe . Tartufe peut parler d’accommodements avec le cie
et la voici dans un type qui n’est pas inférieur à celui de Tartufe. Tartufe peut parler d’accommodements avec le ciel, Alcest
it été prudent dans la protection qu’il accorda à Molière à propos du Tartufe . Mais il y avait matière à y regarder à deux fois
ce qu’il est sans ces longues années de quarantaine que dut subir le Tartufe ? En tous cas le Misanthrope complète le Tartufe.
ine que dut subir le Tartufe ? En tous cas le Misanthrope complète le Tartufe . Ces deux grandes œuvres ne sont que deux parties
24 (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293
s à Cyrano le seul trait comique qui se trouve chez lui; que, dans le Tartufe , tu as mis a profit un passage de Scarron ; que l
qu’à toi. N’est-ce pas toi qui as inventé ce sublime Misanthrope, le Tartufe , les Femmes savantes, et même l’Avare, malgré que
ateur genevois. Est-il vrai qu’il a fallu que tu fisses l’apologie du Tartufe  ? Quoi! dans le moment où tu t’élevais au-dessus
mène, et que pourtant il est enchanté qu’elle les lui fasse : dans le Tartufe , relisez toute cette admirable scène où deux aman
Molière n’eût pas arrangé des ballets pour la cour, peut-être que le Tartufe n’aurait pas trouvé un protecteur dans Louis XIV.
aux, apprit depuis à ses détracteurs, quand il fit le Misanthrope, le Tartufe et les Femmes savantes, que les comédies de carac
r la foule à tous les théâtres. Il n’y eut qu’un Misanthrope et qu’un Tartufe ; mais il y eut, dans l’espace de peu d’années, ci
nnonçait, dans l’auteur original, l’homme qui devait bientôt faire le Tartufe . L’Amour Médecin est la première pièce où Molièr
ge. Il était, depuis un siècle, en possession du premier rang, que le Tartufe seul lui disputait, quand un écrivain d’autant pl
es sont d’un très-bon comique : sans doute celui du Misanthrope et du Tartufe est beaucoup plus profond; mais il n’y en a pas u
fut un peu tard ; il mourut à quatre-vingt-cinq ans. Section V. Le Tartufe . J’ai réservé le Tartufe pour la fin de ce cha
à quatre-vingt-cinq ans. Section V. Le Tartufe. J’ai réservé le Tartufe pour la fin de ce chapitre : c’est le pas le plus
ns aucun pays, il n’a été aussi loin. Il ne fallait rien moins que le Tartufe pour l’emporter sur le Misanthrope; et pour les f
côté comique, n’eut besoin que d’une seule idée pour venir à bout du Tartufe . Il est vrai qu’elle est étendue et profonde, et
i mes pinceaux pour couvrir de comique les scènes où je montrerai mon Tartufe  ; je rendrai la crédulité de la dupe encore plus
extraordinaire que tout le reste de mon ouvrage. C’est l’histoire du Tartufe , et j’aurai plus d’une fois occasion de démontrer
ire pour l’exécuter. Jamais Molière n’en a déployé autant que dans le Tartufe ; jamais son comique ne fut plus profond dans les
le poète ait l’air de les lui montrer. Le sot entêtement d’Orgon pour Tartufe , les simagrées de dévotion et de zèle du faux dév
ce que la suite de la pièce doit développer, tout, jusqu’à l’amour de Tartufe pour Elmire, est annoncé dans une scène qui est à
maison, répond à tout ce qu’on lui dit par cette seule question : Et Tartufe ? et s’apitoie sur lui de plus en plus quand on lu
Et Tartufe? et s’apitoie sur lui de plus en plus quand on lui dit que Tartufe a fort bien mangé et fort bien dormi. Cela n’est
. Et tous deux disent ce qu’ils doivent dire. Le jargon mystique que Tartufe mêle si plaisamment à sa déclaration tempère par
celle du quatrième acte, où le grand nœud de la pièce est tranché, et Tartufe démasqué. Mais combien de ressorts devaient y con
fallait que cette déclaration, qui, dans la bouche d’un homme tel que Tartufe , et dans les circonstances du moment, doit paraît
es avances. Il fallait de plus qu’Elmire ne s’empressât pas d’accuser Tartufe , et laissât ce premier mouvement à la jeunesse bo
rompre en visire à un personnage aussi abject et aussi dégoûtant que Tartufe parlant d’amour en style béatifique à la femme de
vaincu de l’honnêteté d’Elmire, bien indigné de la fausseté atroce de Tartufe , bien impatienté de l’imbécile crédulité d’Orgon,
qui, sur le théâtre, ne s’en éloigne pas un moment, pas même lorsque Tartufe rentre dans la chambre d’Elmire après avoir été v
se obstinément de se rendre à toutes les preuves qu’il allègue contre Tartufe  ! Juste retour, monsieur, des choses d’ici—bas!
rt de l’art. Il y en a beaucoup aussi sans doute dans la manière dont Tartufe s’y prend pour en imposer à sa dupe, quand Damis
lui demanda pardon. » Voilà précisément les actions et le langage de Tartufe lorsqu’il défend Damis contre la colère de son pè
milité chrétienne. Mais d’abord la situation est bien plus forte dans Tartufe , parce que l’accusation est bien plus importante
bien ; Mais la vérité pure est que je ne vaux rien. Ce caractère de Tartufe est d’une profondeur effrayante. Il ne se dément
lui a paru du libertinage; et celui de l’imposture, dans la bouche de Tartufe , lui paraît le sublime de la dévotion. Remarquons
Tartufe, lui paraît le sublime de la dévotion. Remarquons encore que Tartufe , tout amoureux qu’il est d’Elmire, est en garde c
èce ; mais je ne sais si cette prétendue faute en est réellement une. Tartufe est si coupable, qu’il ne suffisait pas, ce me se
25 (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180
nières victimes... Molière, entre les deux, lui trouve son vrai nom : Tartuffe  ! Molière, âme vraiment loyale, ne put s’accoutum
mes), hypocrisie d’amour (dans Don Juan), hypocrisie religieuse (dans Tartuffe ), il le poursuivit partout avec une verve qui ne
devait paraître impossible. La gloire de Molière, c’est d’avoir fait Tartuffe . Avec ses autres pièces, son nom serait resté cel
tres pièces, son nom serait resté celui d’un grand artiste; mais, par Tartuffe , il est devenu celui d’un grand homme. Il y aurai
i d’un grand homme. Il y aurait, sur le Tartuffe de Molière et sur le Tartuffe éternel de l’histoire, à disserter utilement; je
Théâtre Antique et du Théâtre Espagnol ; comment ce drame national de Tartuffe devait naître au XVIIe siècle dans l’âme de Moliè
s ; et des passages entiers s’en retrouvent dans le Misanthrope, dans Tartuffe , dans les Femmes Savantes ; mais il eut pu y puis
re ; il ne fallait pas languir. Dès 1664, les trois premiers actes du Tartuffe furent représentés à Versailles devant le roi. Le
côté, pour quelques jours, le Misanthrope, qui s’achevait lentement, Tartuffe , qui s’avançait à grands pas, et, d’une main hard
palais, une forêt, un tombeau. Molière voulait préparer le public au Tartuffe , il commença, dans le Festin de Pierre, à démasqu
comme ses autres pièces, parti du fond de ses entrailles. XIV. Tartuffe , malgré ces interruptions, n’en avançait pas moin
it ce titre depuis longtemps : il prévoyait, au moment de représenter Tartuffe , qu’il serait pour lui la meilleure sauvegarde, e
te demande avec quelque regret, peut-être : il avait tant besoin pour Tartuffe de toute la protection royale, qu’il lui déplaisa
payer. Voilà au milieu de quelles scènes Molière achevait d’écrire le Tartuffe , et préparait les représentations du Misanthrope.
e Molière. XV. Le roi lui avait promis toute sa protection pour Tartuffe ; on voit néanmoins dans la préface combien d’avan
urs, il ne pensait pas, et se plaça (comme Cléante dans sa scène avec Tartuffe ), sur un terrain où ils ne pouvaient être que vai
t, ne cessait pas d’agir: Un Monsieur de Rochemont, tout tremblant de Tartuffe , quoique ne l’osant dire, publia des Observations
e Molière, intitulée le Festin de Pierre. Titre hypocrite ! c’était à Tartuffe qu’il pensait. Il faut l’entendre s’écrier contre
olente. Ils n’avaient rien à répondre; ils publièrent que l’auteur du Tartuffe était un démon vêtu de chair, habillé en homme,
nt fait exprès, et quiconque lirait, entendrait lire ou verrait jouer Tartuffe . Reportons-nous au temps : les bûchers n’étaient
qui se connaît et qui fuit la lumière, S’il se moque de Dieu, craint Tartuffe et Molière. Molière restait en dehors de cette p
l’Église, il n’épargna rien. Quelle avait été sa pensée ? Il avait vu Tartuffe menacer de s’asseoir à tous les foyers, il voulut
dans une position bourgeoise, il jouit, se repose et s’endort. Alors Tartuffe arrive et s’en empare. Molière le dit fort bien :
ra du courage. Mais il est devenu comme un homme hébété Depuis que de Tartuffe on le voit entêté. mais la loyauté veille dans E
ous états, sous tous habits. Aussi se contentera-t-il de nous montrer Tartuffe s’impatronisant dans la famille d’Orgon, ayant se
ure de Montfleury, il sauva Orgon de la même manière des manœuvres de Tartuffe . Nous vivons sous un prince ennemi de la fraude.
, sur le rôle qu’elle avait à jouer. XVI. Molière n’avait lu de Tartuffe , à ses amis, que jusqu’à l’endroit où Orgon est c
es scènes décousues, bizarres, sans apparence de liaison entre elles. Tartuffe était fini, le Misanthrope était fini... Les Femm
r coup des chefs-d’œuvre, pour suivre de front, et le Misanthrope, et Tartuffe , et le Festin de Pierre; cependant ses comédiens
foule en France, partant de Mascarille pour arriver à Cléante ( dans Tartuffe  ), et à Clitandre ( dans les Femmes Savantes ) ?
pas, comme Alceste, enfui dans un désert; il avait écrit Don Juan et Tartuffe . XXI. Molière, au milieu de son activité d
ins domestiques, cependant, avait besoin, plus que jamais, à cause de Tartuffe , de contenter le roi. Le temps où nous sommes est
t une autre joie encore que celle du retour de Baron: il allait jouer Tartuffe . Le 5 août 1667, le roi étant en Flandre, la piè
toutefois, que le titre fut changé (Molière afficha l’Imposteur), que Tartuffe s’appellerait autrement (il le nomma Panulphe) ;
urait été persuadé qu’il ne se serait point hasardé de représenter le Tartuffe sans en avoir auparavant pris l’ordre de Sa Majes
es, mémoires, satires, sermons, mandements et chansons se croisèrent. Tartuffe , pour les uns était une invention de l’enfer; pou
voici bien plus : au dernier acte, l’exempt, par ordre du roi, emmène Tartuffe en prison, alors Orgon s’écrie : Eh bien ! te vo
s’y ressemble. En quoi, par exemple, le Misanthrope ressemble-t-il à Tartuffe , l’École des Maris à Amphitryon, l’École des Femm
écrivit ce rôle, était au plus haut de sa gloire; il allait voir (par Tartuffe ) tous ses ennemis confondus. Il nous montre Amphi
n génie allait ainsi produisant toujours, mais cependant que devenait Tartuffe  ? Le prince de Condé, quelques jours après l’Avar
rent. À trois mois et demi de là, le roi leva enfin tout obstacle, et Tartuffe fut pour toujours livré au public (le 5 février 1
il eût double part dans les bénéfices, chaque fois que l’on jouerait Tartuffe . Quant à Molière, l’émotion sans doute de jouer
vers, peut-être, qu’il eût jamais écrits. Tout inspiré de l’auteur de Tartuffe , qu’il aimait, pour qui et avec qui il travaillai
26 (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461
des amères diatribes d’un Louis Veuillot contre l’immortel auteur de Tartuffe , on discerne un sentiment de justice littéraire p
s qu’on attache au chapeau de l’immortel inventeur du Misanthrope, de Tartuffe et des Femmes savantes, cette devise du plagiaire
sertations étendues, telles que les lettres sur le Misanthrope et sur Tartuffe , n’a jamais rien prétendu de pareil. Qui donc le
marque pour courir en corsaire sur ses contemporains. Un des vers de Tartuffe a eu le même sort ; ne cite-t-on pas couramment :
fermi du critique sagace et fin. L’ensemble des morceaux consacrés au Tartuffe mérite une attention particulière. Édouard Fourni
r sont de la plus haute curiosité. Ce grand chef-d’œuvre, je parle de Tartuffe , Edouard Fournier y revient sans cesse, et, à cha
el chapitre intitulé : « Conseils aux comédiens qui jouent le rôle de Tartuffe . » C’est pour ainsi dire de l’actualité. Le grand
M. Coquelin et comme.Molière lui-même, Édouard Fournier soutenait que Tartuffe est un cuistre, un maraud, dont il se faut bien g
s’en prenait, à Bressant qui s’était avisé de présenter au public un Tartuffe gentilhomme, et, comme le dit spirituellement Édo
lammé non moins de luxure que des « quatre grands coups de vin » dont Tartuffe avait coutume d’arroser son repas. La perspicacit
Molière ; elles rougissaient de reconnaître comme parent l’auteur de Tartuffe  ; elles jeûnaient, tous les ans, à un jour fixe,
ement faire connaissance : Béline, la belle-mère, et peut-être un peu Tartufe . Le père Poquelin, lors même qu’il n’eût pas eu q
r. Oui, et Walcknaër l’a pensé, comme moi : celui qui fut l’auteur du Tartufe eût été prêtre ou moine, s’il eut suivi les idées
l était odieusement trahi ; poète, il était persécuté : sa comédie du Tartufe se trouvait prise dans les pièges des faux dévots
’est Molière ; et Gros-René avec Marinette, c’est Molière aussi. Dans Tartufe , Valère querellant Marianne, puis revenant à elle
’est Armande Béjard, qui, pour la scène de Valère et de Marianne dans Tartufe , lui avait déjà donné la réplique, sinon sur le t
tous gassendistes, tous épicuriens ; et que la secte, à laquelle son Tartufe devait si bien répondre, commença de lui reproche
re dut, de même, comme chacun le sait, l’idée des dernières scènes du Tartufe , au récit que lui fit Ninon d’une aventure surven
e n’était peut-être pas la dernière à empêcher : la représentation du Tartufe . L’occasion était bonne, car justement alors la r
préoccupations de juste rancune, dont les persécutions tentées contre Tartufe avaient, pour ainsi dire, bourrelé son âme, fut d
z encore : « On sait qu’il se vante hautement qu’il fera paroître son Tartufe d’une façon ou d’une autre, et le déplaisir que c
rdues ; elle portèrent coup. La même censure qui barrait le passage à Tartuffe s’acharna en détail sur Don Juan, et le mutila, c
mé. Pourquoi ? Parce qu’après qu’il eut obtenu la permission de jouer Tartufe , Molière ne tenait sans doute pas beaucoup à ce c
n avocat du même temps, tout aussi bien que par l’huissier à verge du Tartuffe . Les Bonnefoy, auxquels Molière avait emprunté so
n nom. VI - Un chapitre de la vie De Molière. Comment Molière fit Tartuffe . I. Les esprits d’un ordre tout à fait s
glant, en plein soleil, à ce pilori ? Molière n’hésita pas, et il fit Tartuffe . II. La tâche était d’autant plus rude, qu
l’esprit du poète se développait dans sa maturité, peut s’appliquer à Tartuffe aussi bien qu’aux autres œuvres. Molière, en effe
verti ; quelques éléments aussi de cette éloquence mystique, dont son Tartuffe distillera plus tard le miel empoisonné. Voilà to
oins de gré : dans le même voyage, il lui fit connaître l’original de Tartuffe . IV. Depuis cinq ou six ans, un prêtre jeun
fils, sans s’étendre en même temps sur celui de la mère. De même que Tartuffe , une fois maître d’Orgon, n’eut pas grand-peine à
irait tant. Cette prétention de noblesse est aussi une des vanités de Tartuffe . Pour mieux s’établir dans l’esprit d’Orgon, et p
urs de près son modèle, place aussi, vers le même temps, l’arrivée de Tartuffe dans la famille d’Orgon. En effet, écoutez encore
du courage ; Mais il est devenu comme un homme hébété, Depuis que de Tartuffe on le voit entêté. Le rôle de l’intrigant de la
ent de son dévouement promené d’un parti à l’autre ! Vous aurez alors Tartuffe homme politique, et ce sera toujours l’abbé Roque
nversion lui était commandée et payée. Je ne sais si Orgon, avant que Tartuffe eût entrepris son âme, était quelque peu enclin à
omme Orgon, il se fait dévot sérieusement et de bonne foi, tandis que Tartuffe triomphe en se moquant de lui, et l’appelle tout
le ferons voir, c’est un trait de ressemblance de plus qu’il eut avec Tartuffe , jésuite pour ceux-ci, janséniste pour ceux-là.
je me trompe, mais il me semble que l’abbé Roquette et, du même coup, Tartuffe vont reparaître, et qu’à un vice et à une infamie
l fit, comme ostentation et dépense, ce qu’aurait dû sans doute faire Tartuffe , une fois qu’il eût été maître de la fortune d’Or
l’archevêque, que vous auriez pu leur en épargner la façon. » Comme Tartuffe et tous les dévots, l’abbé Roquette était porté à
vourait en chatemite les plus délicats morceaux. Je ne sais si, comme Tartuffe , il avait l’oreille rouge et le teint fleuri ; ma
clamation Le pauvre homme 85 ! Mais, quand Molière l’eut reprise pour Tartuffe , et en eut fait une immortelle formule pour quali
lière, qu’il préparait alors et qui n’a jamais paru : « L’aventure du Tartuffe se passa chez la duchesse de Longueville. » Voilà
abbé Roquette. Puisque le frère, M. de Conti, avait été l’Orgon de ce Tartuffe , pourquoi la sœur n’en aurait-elle pas été l’Elmi
se ? Je voudrais le croire, car il me semble que ce retour rampant de Tartuffe près d’Elmire, et cette facilité d’oubli pour sa
s’était fait cinq à six mille livres de rentes. C’était l’original de Tartuffe , car, un jour, il lui déclara sa passion ; il éta
remière conception, si ce n’est pour la composition définitive de son Tartuffe . Une des manies de l’abbé Roquette était de voulo
e92. » Madame de Sévigné a dit, quelque part, qu’il était tour à tour Tartuffe ou Pantalon. Ce qu’on vient de lire rentre dans c
» Or, c’est là que le guette Molière, car c’est là qu’il redevient le Tartuffe dont il a besoin, ce directeur intime, qui règle
la princesse d’Harcourt mettra du rouge ou n’en mettra pas93 ; comme Tartuffe enfin, qui foule au pied le rouge et les mouches
u’il retrouvait surtout l’abbé Roquette, avait-il fait d’abord de son Tartuffe , non pas un faux dévot, mais, comme nous le feron
n et l’admirateur. » Ce n’est certes pas de ce côté, que l’auteur de Tartuffe avait dû regarder pour compléter son modèle ; mai
emoiselle Bussy99, dont l’abbé était le cousin par sa mère100. Or, le Tartuffe dut être au nombre des pièces, dont Le Vayer eut
s hésitations, que le roi devait bien à sa propre dignité, Molière et Tartuffe furent sacrifiés. Les intérêts de la vraie piété,
us à s’y tromper : les bruits qui couraient au sujet du personnage de Tartuffe le représentaient comme revêtu « du caractère le
ance ici, une preuve imprévue et à peu près concluante. Non seulement Tartuffe y apparaît avec le caractère indiqué tout à l’heu
railler, dit Cléante ; c’était son premier dessein : et, considérant Tartuffe comme un directeur, il tirait de cette qualité la
r avec le secours de son seul mérite. Il n’en était pas ainsi pour le Tartuffe , les protections lui étaient indispensables ; for
il a certes bien raison. L’épisode de la cassette confiée par Orgon à Tartuffe , qui, sachant l’importance et le danger de ce sec
iver à celle qui est l’un des plus ingénieux ressorts de cette fin du Tartuffe . Gourville, ennemi intime de l’abbé Roquette et l
u monde, qu’il lui importait de se garder favorable. Ne pouvant jouer Tartuffe , il allait le lire partout où il croyait pouvoir
nner ce ton, quand il dit pour allécher ses convives : Molière, avec Tartuffe , y doit jouer son rôle. Ménage nous apprend que
s impopulaires ; comme, d’ailleurs, Molière, obligé de dépouiller son Tartuffe de la robe ecclésiastique, avait au moins eu la r
oigne de cette confraternité d’infortune si singulière de l’auteur du Tartuffe avec le jansénisme : Molière est consolé de la r
igueur extrême Qu’on avait exercé contre son bel escrit : Qui censura Tartuffe a censuré de même La parole de Jésus-Christ107.
me une sorte de profanation. La chose se passe, peu de mois après que Tartuffe a été frappé d’interdit, le jour même, 26 août 16
Il est, en effet, certain qu’il lut chez elle au moins une partie de Tartuffe . Chaque fois qu’on faisait dans ce salon une lect
parmi les manuscrits de la Bibliothèque nationale110. Un fragment du Tartuffe est du nombre : c’est la fameuse tirade de Cléant
ouis XIV, lorsque, trois ans après, il permit enfin de représenter le Tartuffe à Paris. C’est cette phase suprême, ainsi que les
: ils s’agitent, elle les mène. Combien d’autres, après la défense du Tartuffe , eussent lâché pied, et cela d’autant mieux, qu’i
us l’avez vu éludant de biais la défense, et donnant en détail, à son Tartuffe , qu’il va lire par la ville, la publicité qu’il n
chacun de ses pas il retrouvait les pièges ? Elle a fait interdire le Tartuffe  ; eh bien ! voici un Tartuffe nouveau, un Tartuff
t les pièges ? Elle a fait interdire le Tartuffe ; eh bien ! voici un Tartuffe nouveau, un Tartuffe inattendu et plus terrible.
fait interdire le Tartuffe ; eh bien ! voici un Tartuffe nouveau, un Tartuffe inattendu et plus terrible. Ce n’est pas celui de
s ces imprudentes persécutions. Le don Juan des premiers actes, c’est Tartuffe , effrontément vicieux et ruiné par ses débauches,
es, avant son entrée chez Orgon ; et le don Juan du dénouement, c’est Tartuffe encore, non plus puni par la main d’un roi, mais
ences. On répétait, par exemple, comme je vous l’ai déjà dit, que son Tartuffe était une machine de guerre en faveur des janséni
res chez les curieux de ce parti. On disait, écrit M. Bazin, « que le Tartuffe continuait les Provinciales 112. » C’était un hér
l’accepter. Pour se dédommager même de n’avoir pas manifesté dans le Tartuffe la vaillante intention dont on lui faisait honneu
évident désormais que Molière ne cache plus à qui il en veut. Avec le Tartuffe , il avait généralisé l’attaque, et, sans acceptio
l’autel placé sous cette invocation sinistre », avait lancé contre le Tartuffe le libelle étrange dont nous avons parlé, et qui
nse. Il adressa donc à Louis XIV son premier placet sur la comédie de Tartuffe , et cela, bien moins pour demander la levée de l’
ver, sous peine de rester longtemps sans pièce importante, puisque le Tartuffe était toujours captif de la Censure royale. Que c
à chaque vers, que sa haine contre ceux qu’il a pris à parti dans le Tartuffe ne s’est point refroidie et n’a rien oublié. C’es
onnêtes gens et de rendre encore plus impossible la représentation du Tartuffe  ; et cet homme, qui, sans paraître une fois dans
tre franc scélérat ; ne l’avez-vous pas reconnu ? C’est celui que le Tartuffe a le plus visiblement attaqué et qui, par conséqu
poser ce qu’étaient les fureurs de l’abbé Roquette contre 1 auteur du Tartuffe . Depuis la représentation de la pièce à Versaille
nait pas de répondre ; et partout ce fut pour faire payer chèrement à Tartuffe le bonheur de ce nouvel amour. Les moins méchants
dans un couplet alors chanté partout :       Et tout ce qu’on dit De Tartuffe et de son Altesse,       N’est rien qu’un faux br
dire, par conséquent, en juillet 1007, Or, c’est un mois après que le Tartuffe eut permission de paraître. Vous voyez que jusqu’
spenser d’en accorder une à l’auteur, la permission de jouer enfin le Tartuffe . Il craignait même tellement ses instances à ce s
ndépendance de son esprit et combien il serait peu disposé à faire au Tartuffe les corrections qui pourraient trop en altérer le
rage et la sérénité : le roi venait de permettre la représentation du Tartuffe . XIV. Si les délais sont nécessaires à la
l faudrait aussi changer le nom du principal personnage, car celui de Tartuffe était devenu tellement populaire, qu’à peine eût-
et de nuit bien connus139, il se soumit encore. Il convint d’habiller Tartuffe , non plus comme un échappé de séminaire, mais com
venable et tout à fait d’accord avec certains traits du rôle, puisque Tartuffe , en effet, se targue d’être gentilhomme, se prése
rcroît de précaution, eût assigné cette époque même à l’apparition du Tartuffe corrigé. Mais, en pareille circonstance, il se tr
vait pris, pour en détourner ou du moins pour en amortir la violence. Tartuffe , malgré son nouveau masque, fut reconnu et bafoué
nous fit dire qu’à son retour à Paris il ferait examiner la pièce de Tartuffe et que nous la jouerions. » Molière comprit quell
yon, Georges Dandin, L’Avare. Il avait raison de ne plus espérer pour Tartuffe . Ces trois comédies nouvelles étaient jouées, que
t que le bénéfice de la promesse royale n’était pas encore accordé au Tartuffe  ? La continuation de la querelle du jansénisme, à
bre 1608, pendant que le Bref de réconciliation se signait à Rome, le Tartuffe se hasarda chez M. le Prince. « Il montra son nez
pour l’avoir imprimée. Le roi, qui maintenant pouvait se permettre le Tartuffe et l’applaudir sans scrupule de conscience, se le
École des femmes était venu le Mariage forcé, et Georges Dandin après Tartuffe . Ainsi toujours alternant, ainsi toujours tirant
t le servir, même ce qu’il peut emprunter aux maximes et pratiques de M. Tartuffe . A l’occasion, il se sert de son langage pour arr
e il se vante de l’être, et vous retrouverez dans ce qu’il dit ce que Tartuffe vous dira plus tard. Les dévots, qui ont le flair
mit, puisqu’on criait tant, de faire crier davantage. Il tint parole. Tartuffe fut sa réplique. Les cris poussés à L’École des F
omme se trouvait entassé. C’était en 1670. dans le plein du succès de Tartuffe et de la guerre que lui faisaient les dévots. Cha
tureux de sa vie, mais avec ses passions et son cœur. Le Misanthrope, Tartuffe et Don Juan continuèrent, et peut-être encore mie
ame d’ignorance et de contresens, je finis par me perdre. VII - Le Tartuffe (1667) I. Le Tartuffe, dont les trois pr
s, je finis par me perdre. VII - Le Tartuffe (1667) I. Le Tartuffe , dont les trois premiers actes ont été joués à Ve
le de revenir même aujourd’hui, est de Piron. Un jour, qu’il avait vu Tartuffe , pour la centième fois peut-être, et qu’il s’en é
oît d’admiration : « Ah ! mon ami, dit-il, c’est que je pense que, si Tartuffe n’était pas fait, il ne se ferait jamais ! » Cher
obligé de dire que Piron voyait juste et ne s’extasiait pas trop. Le Tartuffe est donc une œuvre unique, comme le temps qui le
naître est une époque sans pareille. II. Les représentations de Tartuffe , sur toute la ligne des théâtres émancipés, qui j
avec laquelle il n’est pas inutile d’en finir. Comment doit-on écrire Tartuffe  ? N’y faut-il qu’un f, ou bien en faut-il mettre
devait être ainsi, pour affirmer mieux ce qu’il exprime ? Otez un f à Tartuffe , surtout lorsque c’est la bouche d’Orgon qui en s
savait déjà fort bien à la Comédie Française, de quelle façon le mot Tartuffe doit figurer sur une affiche, j’ajouterai qu’il n
e répète que, pour être exact, il ne faudrait d’aucune façon afficher Tartuffe , ni avec un, ni avec deux f. Que faudrait-il donc
sur ces vers : …... Oui, je prétends, ma fille, Unir par votre hymen Tartuffe à ma famille ; Il sera votre époux…… qu’il indiq
e infidèle en 1667, et les poignants ennuis que la persécution de son Tartuffe lui mettait au cœur et dans l’esprit. Était-ce so
ur lui, en effet ? Qu’avait-il ordonné pour lever l’interdit, dont le Tartuffe était frappé ? Rien. Une fois, pendant son absenc
fut ailleurs une de ses forces ; parce qu’il n’y eut pas, comme dans Tartuffe et le Misanthrope, le temps d’être parfait. Le te
te prolongée qu’il avait à soutenir, sans trêve et sans fin, pour son Tartuffe , joué une seule fois l’année d’auparavant, arrêté
ail, il s’était hasardé dans une affaire moins périlleuse, et qui, si Tartuffe lui eût été rendu plus vite, aurait pu suffire au
onnaissez, ne pouvait se plaire aux vers substantiels et savoureux de Tartuffe  ; à l’ardente et pleine franchise des alexandrins
C’était la réponse du comique à l’anathème qui le poursuivait depuis Tartuffe . Il ripostait à la foudre par le rire. Vous vous
, dans la forêt de Bondy, sur le chemin du Raincy, où il allait jouer Tartuffe devant M. le Prince. Un certain Cormier, ancien e
u sac, l’œuvre importante : ce n’est pas moins que la comédie même de Tartuffe  ! Il faut donc ruser pour la reprendre. Molière s
agoût détestable », et qu’il faut en revenir au manuscrit sérieux, au Tartuffe . Cormier le donne, Molière se nomme, engage Beauv
ris pour les « communs usages. » VI - Origine de quelques vers du Tartuffe 149 Notre découverte d’une petite scène oubl
aire. C’est ce qui m’engage à vous signaler un emprunt de l’auteur du Tartuffe , dont il n’a pas encore été parlé, que je sache,
ans la famille de laquelle il joue un rôle assez semblable à celui de Tartuffe dans la maison d’Orgon. Seulement, il mène une do
cajolerie doucereuse et de dogmatisme effronté, qui se retrouve, dans Tartuffe , ennobli, épuré par le génie de Molière. Ces coïn
e à Grenoble, vers 1660 (sept ans avant la première représentation du Tartuffe ), aux frais de M. Du May, avocat général au Parle
té inédit jusqu’à ces derniers temps156. Et voilà comment l’auteur de Tartuffe , qui savait reprendre son bien partout où il le t
t correspondant, nous lui signalerons l’origine d’un autre passage du Tartuffe , qui jusqu’à présent est restée, je crois, inaper
dirais-tu du commentaire ? VII - Débat littéraire sur deux vers du Tartuffe Il y a tant à voir, tant à étudier, tant à c
r ? Vous savez ce qu’on y apprend de particularités intéressantes sur Tartuffe , tel qu’il fut joué d’abord, avant sa seconde int
abord l’autre (Orgon), voulant exalter son Panulphe — c’est ainsi que Tartuffe s’appelait alors — commence par dire que c’est un
’en doute pas. VIII - Conseils aux comédiens qui jouent le rôle de Tartuffe Nous avons eu, depuis quelque temps, bien des
le rôle de Tartuffe Nous avons eu, depuis quelque temps, bien des Tartuffe à examiner. C’est le plus beau produit de la libe
t seule sur la réserve, quoiqu’elle eût -pourtant à montrer encore un Tartuffe inattendu. Elle laissait mûrir son fruit nouveau.
laissait mûrir son fruit nouveau. Nous le connaissons aujourd’hui. Ce Tartuffe , sur lequel certes on ne comptait guère, c’est Br
’après les indications mêmes de Molière. Qu’est-ce à première vue que Tartuffe  ? Un cuistre, Un gueux, qui, quand il vint, n’av
empruntée. En est-il ainsi avec Bressant ? Point du tout. Le nouveau Tartuffe a pris au mot cette phrase d’Orgon : « Il est bie
tant plus, pour faire place à une manière de séminariste gentillâtre, Tartuffe disparaît. On n’a, au lieu de lui, qu’une sorte d
Barbier, le faux Alonzo ne joue qu’à l’hypocrisie, tandis que dans le Tartuffe , le trop réel imposteur joue tous les rôles qui t
agrément ; qu’il fasse retomber, en pleine roture, en pleine boue, ce Tartuffe qu’il nous a trop anobli, trop nettoyé, trop savo
l n’est qu’un Trissotin mystique, un madrigalier de confessionnal, un Tartuffe joli cœur ; enfin, qu’à chaque scène,il levasse p
, l’année d’auparavant, avait produite la cinquième représentation de Tartuffe  : 2,310 livres. La seconde du Bourgeois fut en ba
  23 janvier 1865.    Nous avons eu, depuis quelque temps, bien des Tartuffe à examiner. C’est le plus beau produit de la libe
it seule sur la réserve, quoiqu’elle eût pourtant à montrer encore un Tartuffe inattendu. Elle laissait mûrir son fruit nouveau.
laissait mûrir son fruit nouveau. Nous le connaissons aujourd’hui. Ce Tartuffe , sur lequel certes on ne comptait guère, c’est Br
près les indications mêmes de Molière. Qu’est-ce, à première vue, que Tartuffe  ? Un cuistre, Un gueux qui, quand il vint, n’ava
empruntée. En est-il ainsi avec Bressant ? Point du tout. Le nouveau Tartuffe a pris au mot cette phrase d’Orgon : « Il est bie
tant plus, pour faire place à une manière de séminariste gentillâtre, Tartuffe disparaît. On n’a, au lieu de lui, qu’une sorte d
Barbier, le faux Alonzo ne joue qu’à l’hypocrisie, tandis que dans le Tartuffe , le trop réel imposteur joue tous les rôles qui t
’agrément ; qu’il fasse retomber en pleine roture, en pleine boue, ce Tartuffe qu’il nous a trop anobli, trop nettoyé, trop savo
l n’est qu’un Trissotin mystique, un madrigalier de confessionnal, un Tartuffe joli-cœur ; enfin, qu’à chaque scène il le fasse
  4 octobre 1869    Nous avons enfin vu Lafontaine dans le rôle de Tartuffe , pour lequel il se préparait depuis longtemps. So
uera, je crois, très bien le rôle, mais il ne le joue pas encore. Son Tartuffe n’est pas assez sorti du séminaire. Il n’a pas en
bit du rôle qu’il se voyait, jouer. Du Croissy, dans le personnage de Tartuffe , s’habillait en homme de cour, ce qui ne lui dépl
ilhomme, et tenait à le paraître, même en scène. Le plan politique de Tartuffe était donc tout dressé, tout prêt, quand le dévot
e manquait pas cette nuance, il l’accentuait même avec un grand tact. Tartuffe avec lui effrayait, même aux endroits les plus co
toujours un frémissement de peur sous le rire. A la scène surtout où Tartuffe joue si serré avec Cléante, qui ne le démonte qu’
en lui une volte-face de physionomie et d’intonation plus accentuée. Tartuffe est là sur le qui-vive. Plus de papelardise ; il
afontaine, malgré son soin, en a manqué parfois. La grande science de Tartuffe est de paraître vrai dans ce qui ne l’est pas. Il
’avait que de l’admiration, sans le moindre préjugé, pour l’auteur du Tartuffe , s’en chargea. Tout le monde, — j’entends les act
sit Lélie de l’Étourdi ; Belle-court, Alceste du Misanthrope ; Auger, Tartuffe  ; Préville, Sosie ; Desessarts, Harpagon ; Dauber
sive clarté dans le récit de ce qui en fut le drame, « la bataille de Tartuffe  » ; et M. Charles Hippeau, pour sa spirituelle pr
. Charles Hippeau, pour sa spirituelle préface de la même comédie : «  Tartuffe et ses petits-fils » ; et enfin, M. Vitu, pour sa
lleux, le rôle de Chrysale et d’Orgon, dans les Femmes savantes et le Tartuffe  ; Paul Clèves, émigré de ses rôles des jeunes sot
e, mourut le 9 juillet 1666, et, par conséquent, avec l’espoir que le Tartuffe était pour toujours écrasé sous ses foudres. On a
oir eu connaissance. 138. On a bien disserté sur l’étymologie du mot Tartuffe . Celle qu’a donnée l’abbé de Louguerue est la moi
l’abbé de Louguerue est la moins connue et peut-être la meilleure. «  Tartuffe , dit-il, est un nom que le poète a emprunté des A
1855, in-8, p. 4, 5. 140. On s’obstina surtout à voir un prêtre dans Tartuffe . L’avocat Mascré semble le dire, dans la préface
re, dans l’un des mois qui suivirent le premier interdit lancé contre Tartuffe , chacun des trois causeurs avait son droit de pro
ochure publiée à petit nombre chez Techener : De L’orthographe du mot Tartuffe , par le docteur Desbarraux-Bernard. 150. Voyez c
27 (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196
premier et le second Théâtre-Français fêtent d’ordinaire l’auteur de Tartuffe . Les poètes célèbrent le grand comique, les coméd
Scapin, de Sganarelle, de George Dandin, de Mascarille, d’Alceste, de Tartuffe , de Dorine, de Nicole, de Célimène, etc. M. Lewin
e tous les temps. « Nous nous bornons à citer, entre autres figures : Tartuffe , l’avare Harpagon, Alceste, George Dandin, etc. «
e fut appliquée à l’érection d’une statue en l’honneur de l’auteur de Tartuffe . J’ai retrouvé dans ce même recueil, déjà cité, d
e annonce au public : « Messieurs, mercredi prochain, nous donnerons Tartuffe , suivi de L’Assemblée, petite comédie en un acte,
s et les pauvres qui se rendirent à la Comédie-Française pour écouter Tartuffe et la pièce nouvelle. La recette de cette représe
eux comme M. de Sotenville, ou gens de peu, comme l’huissier Loyal de Tartuffe ou les paysannes de Pourceaugnac. Ce M. Loyal est
fantaisie, un balbutiement de ce génie qui créera un jour Alceste et Tartuffe . Mais c’est un chef-d’œuvre. Quelle verve brillan
uffon que le philosophe. Sachons gré à Louis XIV d’avoir laissé jouer Tartuffe , mais ne lui en accordons pas trop le mérite. Pou
iens, parce qu’ils étaient bons acteurs et fort honnêtes hommes. » Le Tartuffe lui fut inspiré peut-être par la comédie de l’Aré
n. Mais, encore un coup, que Molière dépasse ceux qu’il imite ! Comme Tartuffe est au-dessus de L’Hypocrite d’Arétin ! À quelle
ssi aveugle en regardant sa femme et, à la première représentation du Tartuffe , la voyant parée comme une châsse pour le rôle d’
e voir lutter contre les hypocrites de vertu et les faux dévots, avec Tartuffe et Don Juan. Mais il ne se contentait point d’êtr
de ce qu’on a raillé sous le nom de grand art : c’est Le Misanthrope, Tartuffe et Dom Juan, ou le Festin de Pierre 32. Là, il no
Célimène font les Alceste comme les Armande Béjart font les Molière. Tartuffe est moins intéressant peut-être que Le Misanthrop
tation des trois premiers actes à Versailles, Molière fit représenter Tartuffe au Raincy, devant le grand Condé, le concert de f
er la pièce. Cette permission verbale était formelle. Le 5 août 1667, Tartuffe fut donné pour la première fois, mais le lendemai
bien terriblement vivaces ? Certes, oui. Hélas ! oui. Et l’auteur de Tartuffe n’en avait point fini avec les tribulations. Il f
Montfleury, le fils du comédien de l’hôtel de Bourgogne. Sans doute, Tartuffe obtenait un plein succès, et, comme on dirait auj
e deux parts dans le gain de la troupe toutes les fois qu’on jouerait Tartuffe  ; mais, à côté de ce public de goût qui se pressa
ue La Femme juge et partie de Montfleury était une œuvre supérieure à Tartuffe . Non, en vérité, je ne connais pas de juges plus
Montfleury, l’hôtel de Bourgogne représenta bravement La Critique de Tartuffe , et dans le prologue de cette médiocre satire on
nait et châtiait. De là, tant de rage. Un curé de Paris, exaspéré par Tartuffe , qui n’avait cependant pas encore été représenté
leine chaire ; Bossuet, plus haineux, ne parle de l’homme qui écrivit Tartuffe qu’avec un dictionnaire d’invectives. Les pièces
cable. Je conçois la fureur des bigoteries mises à nu. Le portrait de Tartuffe est inoubliable35. On a voulu le retoucher depuis
é, n’a suivi, même de loin, le maître. Le Beegars de Beaumarchais, ce Tartuffe de probité, n’est qu’une copie mélodramatique. Le
s ne sont rien à côté du tableau primitif. Le maître hypocrite, c’est Tartuffe . Chose singulière et fort attristante, voilà Tart
ypocrite, c’est Tartuffe. Chose singulière et fort attristante, voilà Tartuffe redevenu une actualité. Cet homme de bien, qu’on
et faire de la famille ce que bon lui semblera. Eût-on cru jamais que Tartuffe rentrerait si brillamment et si brutalement en sc
eçue de nous et perfectionnée après nous. Le public, en applaudissant Tartuffe , est de cet avis, à coup sûr, et bafoue, dans le
serait trop tard. Il est d’ailleurs curieux de voir ce que pensait de Tartuffe un des esprits les plus élevés du xviie  siècle :
des esprits les plus élevés du xviie  siècle : « Je viens de lire le Tartuffe , écrivait Saint-Évremond, c’est le chef-d’œuvre d
, a eu l’idée de demander à Napoléon Ier lui-même ce qu’il pensait de Tartuffe et de l’accès de libéralisme de Louis XIV laissan
r, dit l’auteur du Mémorial de Sainte-Hélène, l’Empereur nous a lu le Tartuffe  ; mais il n’a pu l’achever, il se sentait trop fa
ous ne nous attendions pas : “Certainement, a-t-il dit, l’ensemble du Tartuffe est de main de maître, c’est un des chefs-d’œuvre
e Louis XIV eut le bon sens de ne pas écouter cette fois, empêchaient Tartuffe de voir la scène, Molière tâchait d’exprimer, avo
urément celle qui convient le mieux à nos goûts et à nos idées. C’est Tartuffe dramatisé. Et ce n’est plus seulement le bon sens
peindre avec une telle haine et un tel mépris ! Il prend le masque de Tartuffe , ce don Juan, et le met sur son visage comme pour
ris37, publiait un pamphlet odieux dans lequel il attaquait à la fois Tartuffe et Le Festin de Pierre, demandant à peu près pour
ne craint pas d’écrire : « Il faut avouer que Molière est lui-même un Tartuffe achevé. » « La naïveté malicieuse de son Agnès,
Louis XIV de résister à ses ennemis et de pouvoir faire entendre son Tartuffe . C’est une gloire pour le grand roi d’avoir su du
les coulisses de son théâtre, tandis qu’un de ses comédiens écorchait Tartuffe sur la scène. Il avait fait de longs efforts pour
e comique. Dom Pèdre dans Le Sicilien, ou l’Amour peintre. Orgon dans Tartuffe . Sosie dans l’Amphitryon. Harpagon dans L’Avare.
aîné et battu, et on se moque de lui en lui rejetant au nez le mot de Tartuffe  : « le pauvre homme ! » Cependant quelqu’un, pris
à l’hôtel de Bourgogne, — on n’en est point certain, — La Critique du Tartuffe , disait tout net : Molière à son bonheur doit to
ges fussent aussi justes et aussi travaillés que Le Misanthrope et le Tartuffe  ; mais ils ne font pas assez de réflexion sur la
en rencontrer de plus atroces. En 1668, un an avant la publication de Tartuffe , qui faisait déjà grand bruit de par le monde, un
sait ainsi calomnier comme s’il eût amalgamé en lui les sentiments de Tartuffe et ceux de Basile, ce Jaulnay, défenseur imprévu
de L’Enfer burlesque, s’irritait de voir rendre hommage à l’auteur de Tartuffe  : J’aperçus parmi les bouffons Le plus ridicule
tière de la paroisse Saint-Eustache le corps de celui qui avait écrit Tartuffe et Le Misanthrope. Quelle fin attristante et quel
gnac qu’on exploite, Vadius qui se rengorge, Trissotin qui se pavane, Tartuffe qui ploie l’échine, Orgon qui croit, Argan qui do
re, des intrigues et des bassesses de la cour. « Vous me félicitez du Tartuffe , disait-il à ses amis, que direz-vous donc quand
ingulière pour nous, mais toute naturelle alors, Madame Pernelle dans Tartuffe . Comme son frère était bègue, Louis Béjart était
n ou Wilquin) (1653-1676). — Créa, entre autres choses, M. Loyal dans Tartuffe , le maître d’armes dans Le Bourgeois gentilhomme
es Valère dans L’École des maris, Don Juan dans Dom Juan, Valère dans Tartuffe . Fort honnête homme et très estimé. La publicatio
n et comédien excellent. — Il eut l’honneur de créer le personnage de Tartuffe . Quitta le théâtre en 1689 et mourut en 1695 ; so
dans Le Dépit amoureux, Georgette dans L’École des femmes, Donne dans Tartuffe , Nérine dans Monsieur de Pourceaugnac. On la voit
use des billets ; Phlipote, gagiste qui joua sous son propre nom dans Tartuffe  ; Chasteauneuf, qui créa Argatiphontidas dans Amp
. 33. Je cite ce mot qui n’a rien d’authentique, qui est antérieur à Tartuffe , mais qui donne le ton des dispositions de quelqu
mourut le 8 juillet 1666, deux ans et demi avant la représentation de Tartuffe , qui eut lieu le 5 février 1669. 35. Quelqu’un a
Tartuffe, qui eut lieu le 5 février 1669. 35. Quelqu’un a écrit que Tartuffe a été composé à la prière du grand Condé, qui vou
sé à la prière du grand Condé, qui voulait se venger du P. La Chaise. Tartuffe serait un portrait du P. La Chaise. Cela est radi
28 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VIII. Le Mariage. » pp. 145-165
vec son galimatias de langage pudibond et de sentiments épurés, comme Tartuffe est infâme avec sa lubricité cupide. L’union pure
a manière la plus victorieuse et la plus touchante par Elmire dans le Tartuffe .   Quand Armande fait fi du mariage, se plaint d
qui nous peuvent frapper les yeux507 ; » en vain les hypocrites comme Tartuffe disent : Le ciel défend, de vrai, certains conte
ue des amours du Bourgeois gentilhomme pour sa belle marquise ; et le Tartuffe restera toujours la peinture la plus crûment vrai
chap. V, p. 91. 507. Le Festin de Pierre, act. I, sc. II 508. Le Tartuffe , act. IV, sc. V. 509. Les Femmes savantes, act
s L’Etourdi ; Isabelle et Agnès dans les deux Écoles. 514. Voir sur Tartuffe , plus haut, chap. II, p. 29 ; et sur Elmire, chap
de Versailles, sc. I : « Le mariage change bien les gens. » 537. Le Tartuffe , le Bourgeois gentilhomme, les Femmes savantes, l
me, les Femmes savantes, le Malade imaginaire. 538. Elmire dans le Tartuffe  ; Mme Jourdain dans le Bourgeois gentilhomme. 53
peintre, sc. XX. 571. L’École des Maris, act. I, sc. II. 572. Le Tartuffe , act. II, sc. II. 573. L’École des Femmes, act.
t. III, sc. II. 583. Le, Mari confondu, act. IV, sc. III. 584. Le Tartuffe , act. IV, sc. III.
29 (1865) Les femmes dans Molière pp. 3-20
re d’Agnès a plus d’une sœur dans l’œuvre de Molière. Mariane dans Le Tartuffe , Lucile dans Le Bourgeois gentilhomme, Angélique
le-même. Après la brillante Célimène vient, un peu plus tard, dans Le Tartuffe , le personnage d’Elmire, qui nous montre une fois
sse de Molière à traiter les situations les plus difficiles. Pour que Tartuffe , si aveuglé qu’il fut par la passion et par son o
avoir une grande affection pour ce mari de toutes les facultés duquel Tartuffe s’est emparé et qui est comme abêti par le bigoti
nt jamais. On conçoit donc son impassibilité devant la déclaration de Tartuffe et sa réponse à Damis : Ce n’est pas mon humeur
us tard encore, lorsque son mari, refusant de croire à l’indignité de Tartuffe , lui dit : Vous étiez trop tranquille, enfin, po
 ; assez bien de sa personne, d’ailleurs, pour que ses appas émeuvent Tartuffe , et lui attirent de sa part cette admonestation,
femme, ne trouve rien de mieux que de lui demander à tout moment : et Tartuffe  ? Quoi de plus piquant que son débat avec son ma
projet de mariage qu’elle n’a pas la force de repousser nettement : Monsieur Tartuffe , oh ! oh ! n’est-ce rien qu’on propose. Certes, m
 : Monsieur Tartuffe, oh ! oh ! n’est-ce rien qu’on propose. Certes, monsieur Tartuffe , à bien prendre la chose, N’est pas un homme, non
30 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE PREMIER. Part de la Morale dans la Comédie de Molière. » pp. 1-20
é. Quand Molière a écrit les Femmes savantes, le Misanthrope, même le Tartuffe , il songeait à nous divertir, et ne se proposait
ifférence de l’artiste dramatique et du moraliste dans la critique de Tartuffe faite par La Bruyère18 : La Bruyère a raison, qua
ison, quand il dit que l’hypocrite dans la réalité n’agit point comme Tartuffe  ; et Molière a raison quand, sur la scène, il fai
Tartuffe ; et Molière a raison quand, sur la scène, il fait agir son Tartuffe autrement que l’hypocrite réel. Le moraliste, dan
cins au temps de Molière, chap. VII. 6. Voir les Placets au sujet du Tartuffe et la Préface de la même pièce. 7. Voir la Préfa
âtre où l’on verra régner l’instruction et l’honnêteté. » (Préface du Tartuffe .) "Le devoir de la comédie étant de corriger les
petit service à tous les honnêtes gens, etc. » (Premier placet sur le Tartuffe .) Il est à remarquer qu’on ne trouve que là, dans
ièces, comme il le dit dans la Préface des Fâcheux. 11. Préface du Tartuffe . — « Il ne me soucie guère que le théâtre soit un
ridicules. 20. Dénouement du Festin de Pierre. 21. Dénouement du Tartuffe . 22. Voir plus loin, chap. XI. 23. Le Bourgeo
gloire où je puis aspirer, c’est de la réjouir. » Dans la Préface du Tartuffe , bien que l’utilité morale soit mise en avant, la
31 (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490
Juan (1665), Le Misanthrope (4 juin 1666), Le Médecin malgré lui, le Tartuffe (5 août 1667)19, Amphitryon (16 janvier 1668), L’
plus elle fut coupable, plus elle paraît clémente. Ici le souvenir de Tartuffe nous viendrait tout naturellement, si l’on ne cra
e prouvent-ils pas que Molière composa Le Misanthrope au moment où Le Tartuffe était interdit, et que, faute de mieux, il se déd
t il ne faut pas donner trop à penser à des spectateurs90. » Le Tartuffe (1667) I. Faits historiques Les trois p
ffe (1667) I. Faits historiques Les trois premiers actes du Tartuffe représentés en 1664 Pour apprécier l’importanc
a lumière de notre enquête. Si l’on en croit les premiers éditeurs du Tartuffe , son acte de naissance daterait, soit du 5 févrie
z grave conséquence ; car elle nous persuaderait, par exemple, que le Tartuffe a suivi Don Juan, tandis qu’il l’a précédé, pour
lière, et le développement naturel de son génie. La vérité est que Le Tartuffe fut non seulement conçu, mais écrit, lu, et même
e de Brossette disant d’après Boileau : « Quand Molière composait son Tartuffe , il en récita au Roi les trois premiers actes. »
: « Tout le monde voulait avoir Molière, pour lui entendre réciter le Tartuffe 95. » Une représentation des trois premiers actes
t guère alors à se convertir. Le Festin de Pierre, contrepartie du Tartuffe En même temps, Molière faisait face à l’ennemi
abiles que l’auteur de Don Juan semblait faire ici la contrepartie du Tartuffe . Dans son héros, ne condamnait-il pas l’incréduli
qui se connaît et qui fuit la lumière, S’il se moque de Dieu, craint Tartuffe et Molière. En retour, la ligue adverse recrutai
établie à Rome, fit demander à M. de Lionne la faveur de représenter Tartuffe sur son théâtre particulier, ce désir ne put obte
a comédie fut jouée, sous ce titre : L’Imposteur. Devenu M. Panulphe, Tartuffe ne portait plus qu’un costume laïque104. Certains
Versailles George Dandin au mois de juillet, et L’Avare en novembre. Tartuffe lui-même faisait une visite à Chantilly, le 29 se
vait rien à refuser à l’ouvrier des fêtes royales. Résurrection du Tartuffe , 5 février 1669 Louis XIV n’attendait plus qu’
l’un en mai, l’autre en octobre 1668110. Aussi, le 5 février 1669, Le Tartuffe put-il être mis en pleine liberté, sans être cett
procès ne s’éteignit point avec Molière ; et, vingt-cinq ans après le Tartuffe , en 1694, dans sa Lettre au Père Caffaro, Bossuet
igueur du châtiment à la scélératesse du coupable. Les ancêtres de Tartuffe Dans la littérature d’un peuple dont le caract
e d’un peuple dont le caractère éminent fut toujours la franchise, le Tartuffe n’est pas, du reste, un événement accidentel et f
e de faire oublier tous ses devanciers. Parmi les principaux aïeux de Tartuffe , signalons le personnage de Faux-Semblant, qui, d
irez sur moi vos épées. »N’est-ce pas le coup de théâtre dont s’avise Tartuffe , lorsque, dénoncé par Damis, il s’accuse lui-même
à l’odieux D’autres censeurs ont osé soutenir que le sujet même du Tartuffe est trop sérieux pour convenir à la comédie. Nous
usque franchise contrastent si plaisamment avec le jargon mielleux de Tartuffe  ? C’est au point qu’elle pourrait, dit M. Sainte-
e ? Elle a le don de nous désopiler jusque dans la scène scabreuse où Tartuffe se laisse prendre au piège. Ce benêt y devient co
l’exaspère à son tour par l’incrédulité maniaque de son radotage. Tartuffe , son impudente forfanterie. Le bénin et le violen
L’optique théâtrale Mais allons plus loin, et démontrons que chez Tartuffe lui-même l’odieux ne fait pas tort au ridicule. O
orderons pourtant volontiers que Molière donne parfois à la figure de Tartuffe plus de relief, et à ses actes plus d’emportement
proportions supérieures au train banal de l’habitude quotidienne. Tartuffe et Onuphre. Le poète dramatique et le moraliste
e et Onuphre. Le poète dramatique et le moraliste C’est par là que Tartuffe se distingue d’Onuphre : au fond, tous deux sont
sort de la bataille. Cette loi devenait d’autant plus impérieuse que Tartuffe n’avait pas encore paru dans les deux premiers ac
semblance. Décidément, la prose d’Onuphre paraît bien pâle en face de Tartuffe et de sa poésie. Marianne, Elmire, Cléante
t l’importance est capitale, puisqu’il sert de contrepoids à celui de Tartuffe , et représente la morale de la pièce. Je veux par
parterre ne se laisse pas volontiers faire la leçon, le voisinage de Tartuffe domine trop la scène pour que son ombre ne se pro
r, ou à châtier. Un Alceste eût seul été de taille à lutter contre un Tartuffe , et à le vaincre de vive force. Les arrière-pe
âce à l’émoi que causa la cabale des dévots ligués contre l’auteur du Tartuffe . Or, cette fois, le stimulant d’une question reli
ce ou la fatuité sent ses privilèges de grand seigneur, ni comme chez Tartuffe d’un fléau social qui tient aux mœurs d’une époqu
omet tous deux, quand on fait chère entière, Ainsi que l’on promet et Tartuffe et Molière. Depuis ces grossières invectives, sa
e. L’ensemble du tableau n’en est pas moins digne de figurer entre le Tartuffe et Le Misanthrope, comme un modèle moins intéress
u sérieux, et se rengorge d’aise en sa béate fatuité, il vaut presque Tartuffe par l’odieux de sa bassesse. N’est-il pas sourd a
où Racine, âgé de vingt-cinq ans, débutait par Les Frères ennemis, le Tartuffe était à peu près terminé. Le 5 août, trois actes
5. C’est le titre d’une comédie de Mme Girardin. 76. C’est ainsi que Tartuffe accompagne l’exempt chez Orgon. 77. Au dix-septi
sa piété. 95. Cette note explique le vers que voici : Molière avec Tartuffe y doit jouer son rôle. (Sat. III, v. 25.) 96.
a faction dévote son principal appui à la Cour. 111. La Critique du Tartuffe . 112. C’est ce que démontre avec une logique lum
le jugeait trop tragique pour une comédie. La Lettre satirique sur le Tartuffe disait : « Il faut finir la pièce ; Molière la fi
 » 123. Non, non, je ne veux rien. Je vois que vous voulez Être à Monsieur Tartuffe […] Non, il faut qu’une fille obéisse à son père
Tartuffe […] Non, il faut qu’une fille obéisse à son père […] Point ; Tartuffe est votre homme, et vous en tâterez […] Non, vous
ce que peut la superstition greffée sur la bêtise. 125. Sans doute, Tartuffe n’a pas dû choisir exprès une famille qui rendit
sé la sape ; Molière ne nous montre que l’heure de l’assaut, celle où Tartuffe , sachant qu’Orgon se mène par le bout du nez, aya
ver qu’il n’est pas une porte d’enfer. La Préface imprimée en tête de Tartuffe expose des arguments analogues à ceux de la Onziè
le rôle de Ce sage est moins important que dans L’École des maris, ou Tartuffe . Car il faut moins de logique et d’habileté pour
32 (1871) Molière
u’il ne faudrait pas le chagriner pour si peu. Démontrer qu’il a pris Tartuffe et Don Juan aux tréteaux de Rome ou de Venise, en
aux de Rome ou de Venise, en effet, la démonstration irait trop loin. Tartuffe et Don Juan appartiennent à Molière, autant que L
de Lenclos. Nous doutons fort qu’il ait lu à Laforest le Misanthrope, Tartuffe et Les Femmes savantes ; mais qu’il se soit compl
du lion : Prends la foudre, Louis, et va comme un lion… Donc, voici Tartuffe . Il avait dit de Tartuffe, comme son contemporain
e, Louis, et va comme un lion… Donc, voici Tartuffe. Il avait dit de Tartuffe , comme son contemporain Shakespeare, à propos de
un monstre énorme. Il en fit un monstre, à ce point, que l’on a ri de Tartuffe , et nous ne savons rien de plus abominable que ce
ns rien de plus abominable que ce rire victorieux d’un pareil crime. Tartuffe est une des grandes pages de cette illustre biogr
fallu plus de génie et de volonté pour arriver à la représentation de Tartuffe , que pour accomplir le chef-d’œuvre. Or, de tous
t, plus fort et plus puissant que l’homme de pierre, l’immortalité de Tartuffe . Oui, mais à cette heure il venait d’atteindre à
ne pouvait plus débattre ou nier la majesté du génie. Allons, place à Tartuffe en dépit de l’anathème, et si parfois cette grand
doute, on vous donnera cette merveille L’École des femmes, voisine de Tartuffe par sa haine pour l’hypocrisie. Ainsi, ne pensez
un mot qui voulait dire, en ce temps-là, incrédulité. Le Misanthrope, Tartuffe et Les Femmes savantes, Le Bourgeois gentilhomme
it, dans ces divertissements d’un jour, que Molière était railleur du Tartuffe , du Misanthrope, et des Femmes savantes. Il voula
uange une touchante élégie, toute mouillée de ses larmes, l’auteur du Tartuffe et du Misanthrope était, porté, le soir, au cimet
33 (1922) La popularité de Molière (La Grande Revue)
franchissent point : Molière va au-delà. En écoutant Le Misanthrope, Tartuffe , Le Malade imaginaire même, le public communie ré
e de casuistique religieuse ainsi élargi et humanisé ? Prenez de même Tartuffe . Pour quelle raison la pièce est-elle encore viva
e que Molière avait ses raisons personnelles de craindre et de haïr ? Tartuffe a pu être un personnage réel ? Que nous importe ?
à la fois immédiate et saisissante de la réalité. Psychologiquement, Tartuffe ne cesse d’être faux et il commet des maladresses
les milieux, le symbole de l’hypocrisie n’est donc pas Onuphre, mais Tartuffe  ; celui de l’avarice, Harpagon, et non pas le pèr
s haines privées de l’auteur de La Critique de l’École des Femmes, de Tartuffe , de Don Juan, ont leur écho dans ces pièces, et l
les rend accessibles à toutes les intelligences. Pendant deux actes, Tartuffe , invisible et présent, a rempli, animé la pièce d
                     À la gloire. De même Sans dot, Le Pauvre Homme, Tartuffe  ? sont devenus une sorte de monnaie courante qui
34 (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419
uite son ouvrage, qui eut tout le succès qu’il s’en était promis. Le Tartuffe parut en 1669, avec une permission expresse de Lo
nt de plus furieux et de plus noir. Aussi, lorsqu’on l’assura que Le Tartuffe était de ces pièces excellentes qui mettaient la
bien écrite, mais il y a des comédies plus intéressantes ; et que Le Tartuffe , par exemple, réunit les beautés du style du Misa
ître, et celles qu’on estime les meilleures, comme Le Misanthrope, Le Tartuffe , Les Femmes savantes, etc., sont des chefs-d’œuvr
l attendait l’immortalité, et qui, ainsi que L’École des femmes et Le Tartuffe la lui assurent ; l’art, caché sous des grâces si
t pas au rôle d’Elmire convalescente, qu’elle devait représenter dans Tartuffe . Mais il ne se bornait pas seulement à former ses
à Saint-Germain-en-Laye, dans Le Ballet des Muses, et à Paris, 1667. Tartuffe , ou l’Imposteur, comédie en cinq actes, en vers,
sans fondement qu’on accusa Molière d’avoir attaqué la religion dans Tartuffe *, on eût pu lui reprocher, à plus juste titre, d
t rencontré fort à leur goût Du commencement jusqu’au bout. 1669. Tartuffe , ou l’Imposteur Comédie en cinq actes, en vers
nne fut très grande aussi, Quand mardi1 je sus qu’en lumière, Le beau Tartuffe 2 de Molière, Allait paraître, et qu’en effet, Se
ute, Car à la presse vont les fous, On vit, en riant à tous coups, Ce Tartuffe , cet hypocrite, Lequel faisant la chattemite, Sou
. À propos d’ébat théâtral : Toujours dans le Palais-Royal, Aussi le Tartuffe se joue : Où son auteur1, je vous l’avoue, Sous l
re 8 amant de cette belle, Des galants y semble un modèle : Et le bon Tartuffe 9, en un mot, Charme en son rôle de bigot. « [
mot, Charme en son rôle de bigot. « [*]Les trois premiers actes de Tartuffe avaient été représentés à la sixième journée des
une épée, et des dentelles sur tout l’habit, et crut pouvoir hasarder Tartuffe en cet état le 5 août 1667a. L’ordre, qui lui fut
itre de Placet) qui est imprimé à la tête des différentes éditions de Tartuffe . Ce ne fut néanmoins qu’en 1669 que le roi donna
aître, nous découvre Orgon tout entier, et nous prépare à reconnaître Tartuffe dans le portrait de l’hypocrite, que Cléante oppo
le portrait de l’hypocrite, que Cléante oppose à celui du vrai dévot. Tartuffe , annoncé pendant deux actes, paraît au troisième.
porté les sentiments des plus éclairés connaisseurs sur la comédie du Tartuffe , il ne sera pas hors de place d’y joindre quelque
e coutume, ils ont couvert leurs intérêts de la cause de Dieu ; et Le Tartuffe , dans leur bouche, est une pièce qui offense la p
u trop loin. Finissons par un mot d’un grand prince sur la comédie du Tartuffe . « Huit jours après qu’elle eut été défendue, on
Voilà tout ce que nous avons cru devoir rapporter sur la comédie du Tartuffe . Nous supposons que le lecteur connaît les Œuvres
vres de Molière, et par conséquent les trois placets qui précèdent Le Tartuffe , dont on a employé les endroits les plus curieux
er. » a. « Il avait Du Croisy en vue lorsqu’il composa le rôle de Tartuffe , comme dans la suite, profitant de la taille et d
e marginale] Tome IX, p. 268. 2. [Note marginale] Premier placet sur Tartuffe . a. « Les trois premiers actes représentés à Ve
e et les ouvrages de Molière. 3. [Note marginale] Premier placet sur Tartuffe . a. « [*]Les hypocrites avaient été tellement i
rtuffe. a. « [*]Les hypocrites avaient été tellement irrités par Le Tartuffe que l’on fit courir dans Paris un livre terrible,
de me faire l’auteur. » 1. [Note marginale] Premier placet sur Le Tartuffe . 2. [Note marginale] Second placet sur Le Tartuf
ier placet sur Le Tartuffe. 2. [Note marginale] Second placet sur Le Tartuffe . 3. [Note marginale] Ibidem. b. « [*]Le change
b. « [*]Le changement le plus marqué qu’on ait fait à la comédie du Tartuffe est à ce vers, acte III, scène VII : Ô Ciel, par
5 février 1669, excepté que le nom de Panulphe fut changé en celui de Tartuffe , et on afficha Tartuffe, ou l’Imposteur. Depuis l
que le nom de Panulphe fut changé en celui de Tartuffe, et on afficha Tartuffe , ou l’Imposteur. Depuis longtemps, cette pièce es
ntes de ses ennemis, obtint du roi une permission verbale de jouer Le Tartuffe . La première représentation en fut donc faite à P
oir aujourd’hui l’honneur de vous donner la seconde représentation du Tartuffe  ; mais M. le premier président ne veut pas qu’on
on le joue. » a. « [*]La bonté que le roi eut de permettre que Le Tartuffe fût représenté donna un nouveau mérite à Molière.
lui en témoignèrent de la joie, et étaient les premiers à dire que Le Tartuffe était de ces pièces excellentes qui mettaient la
qu’il eût double part, sa vie durant, toutes les fois qu’on jouerait Tartuffe  ; ce qui a toujours été depuis régulièrement exéc
oires sur la vie et les ouvrages de Molière. b. « [*]La comédie du Tartuffe fut représentée trois mois de suite, et durera au
pièce sont originaux ; il n’y en a aucun qui ne soit bon, et celui du Tartuffe est parfait : on admire la conduite de la pièce j
se de M. Molière vaut beaucoup mieux que ses vers. Je lisais hier son Tartuffe . Je lui en avais autrefois entendu lire trois act
ne pût qu’être utile au public. » [*]. [Note marginale] Préface du Tartuffe . a. « [*]Pendant qu’on supprimait cet ouvrage (
rtuffe. a. « [*]Pendant qu’on supprimait cet ouvrage (la comédie de Tartuffe ), qui était l’éloge de la vertu et la satire de l
35 (1900) Molière pp. -283
u’il lui voit déployer dans cette chaude affaire (le tête-à-tête avec Tartuffe de l’acte IV) ne laisse pas de l’offusquer et lui
vous et moi, au même but, c’est-à-dire à conclure que Le Misanthrope, Tartuffe , le Dom Juan, Le Malade imaginaire, ne sont pas d
alors qu’on a sacrifié à Molière comme à une divinité, il avait fait Tartuffe , il devenait sacré ! Parmi les apôtres de la déif
ce sont la scène de la galère, la scène du sac. Et la grande scène de Tartuffe , entre Elmire et Orgon ! Elle est empruntée à un
Molière pour avoir pris à Scarron, dont elle était veuve, la scène du Tartuffe , mais d’autres auraient pu en faire. Assurément c
celle où elle met Orgon sous la table pour écouter la déclaration de Tartuffe  ; elle le fait avec un sang-froid que les soldats
mari qui est sous la table, elle cause avec tant d’impassibilité avec Tartuffe , elle les met si galamment tous deux dans le même
peur pour Orgon, si au lieu de ce cuistre, de ce cagot de critique de Tartuffe , c’était seulement Clitandre qui se fût glissé pr
ers Molière comme Molière lui-même avait fait envers Scarron, dans le Tartuffe . Voilà comment on en agissait dans l’ancien régim
portée au moment où il les a formulées. — Je choisirai pour exemples Tartuffe et Dom Juan. Ainsi, ce que Molière a mis de lui-m
re et toutes les inventions de génie qui ont précédé et qui ont amené Tartuffe et Dom Juan, voilà le sujet de ce troisième entre
, et cela est arrivé plus qu’on ne croit en ce qui concerne Molière. Tartuffe , dont j’ai hâte de vous parler, a eu pour Molière
jamais avisé de regarder de trop près à ses mœurs, à son caractère : Tartuffe , sur ce point, l’a fait sacré. Mais Tartuffe a be
mœurs, à son caractère : Tartuffe, sur ce point, l’a fait sacré. Mais Tartuffe a beaucoup nui en un sens à sa réputation littéra
eaucoup nui en un sens à sa réputation littéraire ; à force d’admirer Tartuffe , on n’a plus regardé tout ce que Molière a semé d
s belles de Molière ; et, si je ne l’admire pas moins que je n’admire Tartuffe , c’est que Le Malade imaginaire n’est pas autre c
eint deux fois, une autre fois et sous une autre forme dans Orgon, du Tartuffe . Il y a entre les personnages d’Argan et d’Orgon
œuvres que je rencontre sur mon chemin dans l’ordre des dates, c’est Tartuffe . Il n’est pas inutile d’étudier par le détail, po
as inutile d’étudier par le détail, pour bien voir toute la portée de Tartuffe et combien elle est étonnante, d’étudier, dis-je,
e, d’étudier, dis-je, par le détail comment et dans quel entraînement Tartuffe a été conçu et composé. Tartuffe est sorti d’une
l comment et dans quel entraînement Tartuffe a été conçu et composé. Tartuffe est sorti d’une colère de Molière, mais si les co
e primitivement contre les jansénistes ; car, dans sa première scène, Tartuffe est janséniste, il affecte toutes les maximes out
es de morale très simples et très commodes des jésuites qu’il prête à Tartuffe . Ainsi, le premier mobile de Molière avait été la
éraires pour vous bien faire sentir toute la portée de cette pièce de Tartuffe , conçue d’abord à la suite d’une colère. Supposez
s yeux. Molière a montré un génie avancé et qui voit loin ; il a fait Tartuffe , il a fait cette comédie que vous allez voir se d
fait cette comédie que vous allez voir se développer tout à l’heure. Tartuffe fut joué moins d’un an et demi après L’École des
ite, pour arriver enfin au sens intime et prophétique contenu dans le Tartuffe . Les trois premiers actes seulement furent joués
édie complète ; à la fin du troisième acte, voici où nous en sommes : Tartuffe , posé de pied en cap dans les deux premiers actes
amis de sa maison et a déclaré à sa femme qu’il voulait qu’elle reçût Tartuffe autant qu’il lui plairait d’être reçu ; Tartuffe
oulait qu’elle reçût Tartuffe autant qu’il lui plairait d’être reçu ; Tartuffe reste ; c’est là que s’arrêtait la pièce ; et cel
la vie ; elle pouvait s’arrêter là, c’était donc une pièce complète. Tartuffe fut joué le 12 mars 1664 ; il fut joué dans quell
nhomme Orgon avec ses maximes tristes, et son engouement trivial pour Tartuffe , sa femme bâillant et ennuyée et sa maison sens d
sens dessus dessous. On applaudit ; mais on applaudit moins vivement Tartuffe qu’on n’aurait applaudi L’École des maris ou Sgan
s’agitèrent. Excepté eux, personne ne trouva rien de surprenant dans Tartuffe . Il n’eut pas, en un mot, ce succès presque de sc
évigné était, à ce moment, l’historiographe aimable, disait en voyant Tartuffe  : « C’est la dévotion poussée à un excès possible
geois de Paris, qui imagine, pour faire son salut, de livrer à ce bon monsieur Tartuffe son bien, son fils, sa fille et jusqu’à sa femme.
bonhomme Orgon, et, par les mêmes motifs, c’est Orgon qui règne avec Tartuffe . Vous pouvez dès lors comprendre toute la portée
out deviné. Eh bien, dans le moment même où il eut cette intuition de Tartuffe , il en eut une autre ; il fit Dom Juan, ou le Fes
, composé de verve, fut prêt à être représenté en 1665, tandis que le Tartuffe complet ne l’a été qu’en 1667, pour être suspendu
issait à une inspiration ou à une passion de même sorte qu’en faisant Tartuffe . Il se vengeait encore une fois de la cabale des
e fait dévot pour vivre à sa fantaisie et en sûreté, absolument comme Tartuffe . Il n’y a plus de honte maintenant à cela ; l’h
cabale », Molière a prononcé le mot, qu’il n’avait pas prononcé dans Tartuffe , il n’avait fait que s’attaquer à un caractère is
uoi cette pièce était-elle de la même portée et du même caractère que Tartuffe  ? Quelle est la part de passion personnelle qu’y
je ne choisis pas ; je ne mets Dom Juan ni au-dessus ni au-dessous du Tartuffe et du Malade imaginaire ; mais je dis seulement q
ce qui doit arriver par le contrecoup des hypocrisies signalées dans Tartuffe , l’impiété devient un vice social. Dom Juan est d
e en 1715, au lendemain de la mort de Louis XIV ; les vices propres à Tartuffe qui ont grandi, ont produit leur réaction contrai
ssaire de la fausse dévotion, il a conçu Dom Juan comme le pendant de Tartuffe . S’il y a une chose par où Dom Juan (étant mise à
es maximes ridicules ou odieuses de dévotion le sont dans la trame de Tartuffe  : son rôle d’ailleurs n’est pas en cela moins dig
ôle d’ailleurs n’est pas en cela moins digne d’attention que celui de Tartuffe . On a dit, je crois que c’est M. Paul de Saint-Vi
rapports du monde et de la Providence ; c’est la même qui est dans le Tartuffe , mais exprimée d’une autre façon. — Tout à coup D
tions, n’auraient pas pu trouver l’idée et saisir les perspectives du Tartuffe et de Dom Juan. Un seul homme l’a fait, parce qu’
ez maintenant, messieurs, mesurer toute la portée de la conception du Tartuffe dont je ne vous ai montré que la plus étonnante e
et la plus haute moitié. Molière ne s’est pas seulement attaqué, dans Tartuffe , à un grand mal social futur, mais il a signalé e
ansformant, Le Malade imaginaire, Les Femmes savantes, George Dandin, Tartuffe même ; non pas Tartuffe l’hypocrite, mais l’homme
aginaire, Les Femmes savantes, George Dandin, Tartuffe même ; non pas Tartuffe l’hypocrite, mais l’homme d’intrigue, qui se glis
uissants et redoutables ; elles l’aident, oui, elles l’aident à faire Tartuffe , Le Malade imaginaire, où il donne toute latitude
ue ce soit un rire bien gai, que le rire violent qui nous montre dans Tartuffe une famille honnête bouleversée par l’imbécillité
arice, la cupidité, sont réunis ? La gaieté est pour nous, qui voyons Tartuffe pris au piège, Turcaret écrasé sous son impertine
ût. On dirait vraiment, quand on sonde bien une grande œuvre comique, Tartuffe ou Turcaret, que l’esprit qu’ils sèment à profusi
ral, des comédiens tartares représenter une ébauche reconnaissable du Tartuffe , et, ici, je ne puis m’empêcher de me rappeler un
maginaire, Acte III, sc. iii. 23. Dom Juan, Acte II, sc. iii. 24. Tartuffe , Acte I, sc. i. 25. Les Femmes savantes, Acte I
, Acte I, sc. ii. 33. Le Malade imaginaire, Acte III, sc. iv. 34. Tartuffe , Acte I, sc. v. 35. L’École des femmes, Acte II
ttre aux deux apologistes de l’auteur des hérésies imaginaires. 37. Tartuffe , Acte I, sc. v. 38. Dom Juan, Acte V, sc. ii.
36 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92
IV, qui, de son camp de Flandre, signe l’ordre de laisser représenter Tartuffe , dont il a vu chez lui les trois premiers actes.
si longtemps le jouet. Molière. — Histoire de la représentation de Tartuffe . — L’Anathème de Bossuet S’il vous plaît, entr
plément de ces scandales et de ces amours. Surtout il se souvenait de Tartuffe , ce chef-d’œuvre impérissable qui est resté, même
’est plus complètement manifestée. Considérez donc, je vous prie, que Tartuffe n’a pas eu d’autre préambule que les Provinciales
dans cette brèche qu’il avait pratiquée dans l’Église. Ainsi fit-il. Tartuffe fut entouré de toutes sortes de précautions. La p
seigneurs qui faisaient l’opinion. À cette première épreuve du salon, Tartuffe fut applaudi comme une très grande et très belle
poétique. Remarquez en outre combien l’habile et infâme diplomatie de Tartuffe rappelle, en ses cruels détails, l’habileté impit
e absolu, le crime politique ! Lui-même il a pu servir au portrait de Tartuffe , ce fameux cardinal-ministre, Richelieu : Richeli
nde la vie du prince. Il y a du tigre et du chat dans ce caractère du Tartuffe  ; il y a du Richelieu et du Mazarin. Aussi, vous
que mademoiselle de Lenclos ; les uns, dans cette cour, protégeaient Tartuffe par haine pour Richelieu, par mépris pour Mazarin
lait, en ce temps-là, madame Scarron, permit à Molière de représenter Tartuffe , au beau milieu de Paris, puis il partit, le lend
l’ordre de M. le premier président de suspendre la représentation de Tartuffe jusqu’à nouvel ordre de S. M. En effet, la permis
pos indécent qu’on lui prête. — « Messieurs, nous allions vous donner Tartuffe , mais M. le premier président ne veut pas qu’on l
ussi atterrée que son illustre chef. Les Comédiens avaient compté sur Tartuffe pour leur fortune, Molière y comptait pour sa glo
titulé sa pièce : L’Imposteur ; en vain il avait changé le costume de Tartuffe , qui était d’abord un costume d’église, contre l’
a supplique ; il autorisa cette fois, par écrit, la représentation de Tartuffe . En ceci il fut peut-être sinon plus royal, du mo
re qu’il ait jamais faite, une constitution pour le Théâtre-Français. Tartuffe au contraire, c’est la volonté d’un jeune homme,
ieu descendu de la machine dramatique, qui pût sauver des embûches de Tartuffe ce malheureux M. Orgon. Le succès fut donc comple
la chapelle de Vincennes, le propre jour de la grande résurrection de Tartuffe , ressuscité par les bontés du roi. Enfin, pour co
’abri du roi et de M. le prince de Condé. En un mot, cette Préface de Tartuffe appartient à la polémique la plus pressante et la
pas ne pas s’inquiéter d’un homme comme Molière, d’une comédie comme Tartuffe et d’une Préface comme la Préface de Tartuffe. Ce
re, d’une comédie comme Tartuffe et d’une Préface comme la Préface de Tartuffe . Cependant comment le premier aumônier de madame
tte dissertation qui s’élève ainsi, tout d’un coup, entre l’auteur de Tartuffe et l’auteur des Variations ? Cette réponse à la p
e Tartuffe et l’auteur des Variations ? Cette réponse à la préface de Tartuffe , et par conséquent cette réfutation de Tartuffe,
ponse à la préface de Tartuffe, et par conséquent cette réfutation de Tartuffe , par l’entremise du théatin, est une des plus bel
pas la dissertation du P. Caffaro, dont il ne s’inquiète guère, mais Tartuffe , mais la préface de Molière, dont il se préoccupe
sur l’art de la comédie, que cette réponse de Bossuet à la préface de Tartuffe . La lettre de Rousseau à d’Alembert sur le même s
est bien la plus singulière des tartuferies dans un art qui a produit Tartuffe . Tout aussi bien que Molière, mais pour arriver à
e que Bossuet ait reculé devant le génie et le courage de l’auteur de Tartuffe  ; il avait affronté d’autres colères, il avait éc
ne Arthur de Shakespeare : Ne brûle pas mes pauvres yeux, Hubert ! Et Tartuffe  ? Tartuffe est un œuvre d’apostolat. Celui qui a
e Shakespeare : Ne brûle pas mes pauvres yeux, Hubert ! Et Tartuffe ? Tartuffe est un œuvre d’apostolat. Celui qui a fait Tartuf
t ! Et Tartuffe ? Tartuffe est un œuvre d’apostolat. Celui qui a fait Tartuffe s’est élevé jusqu’au sacerdoce ; l’hypocrisie est
e forcer à la retraite la sottise qui se pavane, de châtier Cottin et Tartuffe jusqu’au sang ; mais peu à peu grandit l’envie, e
in il hésite, il se défend, il a peur d’entendre parler longuement de Tartuffe et du Misanthrope, d’Athalie ou de Rodogune, il f
ce, et certes, il fallait être un hardi courage pour oser rire devant Tartuffe , et un grand poète pour faire rire de Tartuffe !
pour oser rire devant Tartuffe, et un grand poète pour faire rire de Tartuffe  ! J.-J. Rousseau, tout au rebours ; — il ne rit j
uissier qui signifie l’exploit à Philinte est tout à fait la scène de Tartuffe , c’est l’huissier Loyal de Molière ; seulement Mo
lonté souveraine, le contrat inique qui donne les biens de M. Orgon à Tartuffe  ; il faut maintenant que la victime se protège et
lle jouait ce rôle d’Elmire exposée aux funestes tentatives de ce vil Tartuffe  ? C’était bien là tout à fait l’élégante femme de
a bien voulu, par pitié, admettre dans sa maison, à sa table, ce vil M. Tartuffe , son mari l’ordonne ! mais c’est là tout ; à pein
eau. Elmire, c’est la providence visible de cette maison attaquée par Tartuffe . Sans Elmire, toute cette famille va se rendre à
nne, aimable fille sacrifiée à ce misérable, en est réduite à épouser Tartuffe  ; une lettre de cachet jette Valère à la Bastille
Flipotte, la servante de madame Pernelle, à qui Laurent, le valet de M. Tartuffe , ne fasse un enfant adultérin… Elmire seule est l
et naturellement élégante ; elle aime la soie et la dentelle, et mons Tartuffe la voyant si avenante et si parée, a perdu sa pru
, M. Orgon, allait être perdu par sa dévotion. Quel génie ! et que ce Tartuffe paraît bien plus hideux à côté de cette charmante
s spectateurs, nous permettions à Elmire d’implorer un rendez-vous de M. Tartuffe  ! On s’est demandé souvent comment, de cet abomin
faire une comédie où l’on rit ? La comédie ! Elle n’est pas autour de Tartuffe , elle est autour de cette belle et chaste Elmire.
, elle est autour de cette belle et chaste Elmire. L’ombre hideuse de Tartuffe s’est trouvée si fort enveloppée dans le reflet d
r et de le mieux comprendre. Autant elle jouait le rôle d’Elmire dans Tartuffe , avec travail, avec tremblement, avec une contrai
37 (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]
l’Impromptu de Versailles, la Princesse d’Élide, le Mariage forcé, le Tartuffe , le Festin de Pierre, l’Amour médecin, le Misanth
e Scapin, etc, ne peuvent entrer en parallèle avec le Misanthrope, le Tartuffe , les Femmes Savantes, etc ; mais plus d’un trait,
1705, Grimarest, p. 101 Les faux dévots, irrités de la Comédie du Tartuffe , dont il avait paru trois Actes dès 1664, firent
Élide, et ceux de la sixième par un essai des trois premiers actes de Tartuffe  ; tout cela rendit cette Fête une des plus éclata
blessait ; ils couvrirent leurs intérêts de la cause de Dieu ; et le Tartuffe , dans leur bouche, était une Pièce qui offensait
i ne méritait le feu. Tome II, p. 202 Lorsque Molière donna son Tartuffe , on lui demanda de quoi il s’avisait de faire des
21, p. 50 Tome II, p. 202-203108 Les trois premiers Actes du Tartuffe avaient été représentés à la sixième journée des
ge, fut témoin de cette Scène, dont il sut si bien se servir dans son Tartuffe . Le Roi, en écoutant les trois premiers Actes de
e II, p. 203 On a ignoré longtemps où Molière avait pris le nom de Tartuffe , qui a fait un synonyme de plus dans notre langue
if et observateur, prit de-là l’idée de donner à son Imposteur le nom Tartuffe . 1801, Moliérana, 78, p. 118-119 Tome II,
t écrit que Molière devait au Théâtre Italien l’idée de sa Comédie du Tartuffe . On cite un canevas très-ancien, dont on dit que
de la Comédie de Molière, et l’ont intitulé Doctor Bacchetone 113. Le Tartuffe était bien antérieur aux Farces Italiennes, dont
meuse Ninon de l’Enclos*. Ce grand Comique lui ayant lu sa Comédie du Tartuffe , Ninon admira l’ouvrage et lui fit le récit d’une
l’aurait damné ». Tome II, p. 205 On prétend que l’original du Tartuffe était l’Abbé Roquette, Evêque d’Autun115 ; et que
 Vous verrez bien autre chose ». il mettait alors la dernière main au Tartuffe . Ce trait fait voir la préférence qu’il donnait à
Deux ans après, le Roi donna une permission authentique de remettre Tartuffe au Théâtre. Tout le monde en faisait compliment à
lui en témoignèrent de la joie, et étaient les premiers à dire que le Tartuffe était de ces Pièces excellentes, qui mettaient la
ais autrefois, dit Ménage*, entendu lire à Molière trois Actes de son Tartuffe , chez M. de Montmor*, où se trouvèrent aussi M. C
Le fameux Père Bourdaloue118 fut un de ceux qui déclamèrent contre le Tartuffe  ; et voici ce qu’on trouve dans son sermon du sep
x Dévot dans son Chapitre De la Mode, a eu le dessein de critiquer le Tartuffe  : nous ne mettrons sous les yeux du Lecteur, que
Tome II, p. 208 Le changement le plus marqué qu’on ait fait au Tartuffe , est à ce vers120, Acte III, Scène VII. Ô ciel !
au rôle d’Elmire122 convalescente, qu’elle devait représenter dans le Tartuffe . Tome II, p. 209 La première Comédie que Pi
Tome II, p. 209 La première Comédie que Piron* vit à Paris, fut le Tartuffe  : son admiration allait jusqu’à l’extase. À la fi
lendemain, celui qui annonça dit : « Messieurs, vous aurez demain le Tartuffe . » 1801, Moliérana, 19, p. 48-49 Tome II,
’il eût double part, sa vie durant, toutes les fois qu’on jouerait le Tartuffe , ce qui a toujours été depuis régulièrement exécu
is XV. Tome II, p. 475 Le Roi du Portugal a fait traduire notre Tartuffe , l’a fait représenter à Lisbonne ; et la Pièce à
ant avec deux de ses camarades, de les faire pleurer avec la Fable du Tartuffe . « Figurez vous, les bons amis, leur disait-il, u
s, Monsieur d’une alarme si chaude. « Que diable ! C’est le sujet du Tartuffe que tu nous débites ! Eh ! Oui, mes amis. A-t-on
e du Palais Royal ; et ce fut pour lui que Molière composa le rôle de Tartuffe , que Ducroisy* joua au gré de l’Auteur et des Spe
l’Impromptu de Versailles, la Princesse d’Élide, le Mariage forcé, le Tartuffe , le Festin de Pierre, l’Amour médecin, le Misanth
e Scapin, etc, ne peuvent entrer en parallèle avec le Misanthrope, le Tartuffe , les Femmes Savantes, etc ; mais plus d’un trait,
ome 4, p. 173-174 On était assemblé pour la seconde représentation du Tartuffe , lorsqu’il arriva une défense du Parlement de jou
semblée, nous comptions aujourd’hui avoir l’honneur de vous donner le Tartuffe  ; mais M. le Premier Président ne veut pas qu’on
est un homme de paille, un personnage fictif. 27. Madame Pernelle ( Tartuffe ) : mère d’Orgon. 28. Madame Jourdain ( Bourgeoi
Arnauld* dans le Sermon sur la sévérité chrétienne ; à Molière et au Tartuffe dans le Sermon sur l’hypocrisie). Ses Sermons et
Pardonnez (Anecdotes Dramatiques, 1775) → Pardonne. 122. Elmire ( Tartuffe ) : femme d’Orgon. 123. Racine, 1664, La Thébaïd
38 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Du Dialogue. » pp. 204-222
-à-fait opposées. Prenons pour exemple la fameuse scene dans laquelle Tartufe fait sa déclaration amoureuse ; elle est presque
p d’intérêt à parler, & l’autre à écouter. Elmire veut savoir de Tartufe si Orgon a effectivement projetté de lui donner M
de Tartufe si Orgon a effectivement projetté de lui donner Marianne. Tartufe est amoureux d’Elmire, & brûle de le lui dire
reux d’Elmire, & brûle de le lui dire. Ils se trouvent ensemble ; Tartufe croit avoir trouvé l’occasion favorable : il cher
îte, & débite d’un seul trait cette tirade. ACTE III. Scene III. Tartufe . L’amour qui nous attache aux beautés éternelles,
i vous voulez, malheureux s’il vous plaît. Est-il dans la nature que Tartufe s’interrompe lui-même pour donner le temps à Elmi
il vous plaît. Est-il naturel, d’un autre côté, qu’Elmire interrompe Tartufe  ? Encore moins. La surprise qu’elle ressent, ou c
ade, qui est très fort dans la nature. Il en est ainsi de la seconde. Tartufe , enhardi par une réponse adroite qui semble lui p
39 (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914
oisis quatre comédies de Molière, l’École des femmes, le Misanthrope, Tartuffe et les Femmes savantes. Le premier de ces ouvrage
si je démontre que dans l’École des femmes, dans le Misanthrope, dans Tartuffe , dans les Femmes savantes, plus d’un rôle est com
rendre la peine d’articuler toutes les syllabes. La représentation de Tartuffe soulève des objections bien autrement graves que
é de blâmer avec une égale sévérité Elmire et Orgon. Le personnage de Tartuffe est un de ceux que M. Geffroy comprend le mieux,
tion plus encore que par obéissance. Pour résister aux entreprises de Tartuffe , elle ne songerait jamais à demander le secours d
le spectateur serait à bon droit blessé des paroles qu’elle adresse à Tartuffe pour l’engager à renouveler sa déclaration. La fr
é menacé ? Il n’y a pas un spectateur qui ne se sente porté à excuser Tartuffe , et ne prenne parti contre la coquetterie poussée
e clairvoyance. Or il est évident qu’Orgon, pour se laisser duper par Tartuffe , doit être sincère dans son admiration pour son h
J’en ai dit assez pour prouver que l’École des femmes, le Misanthrope Tartuffe et les Femmes savantes ne sont ni compris ni rend
’ai présentées en parlant de l’École des femmes et du Misanthrope, de Tartuffe et des Femmes savantes. Je crois bien faire en ci
rimaire. Lettrés ou illettrés, les spectateurs assemblés pour écouter Tartuffe ou l’École des femmes comprennent la pensée de Mo
40 (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [18, p. 48] »
ecdotes dramatiques, tome III, p. 347 La première représentation du Tartuffe fit un bruit étonnant dans Paris. Les dévotes jet
semblée, nous comptions aujourd’hui avoir l’honneur de vous donner le Tartuffe , mais M. le Président ne veut pas qu’on le joue »
-Despréaux. Elle fut reprise par Voltaire dans la deuxième édition du Tartuffe , 1764. Puis, plus tard dans Le Tableau historique
41 (1812) Essai sur la comédie, suivi d’analyses du Misanthrope et du Tartuffe pp. 4-32
de Molière. Je publie aussi l’analyse raisonnée du Misanthrope et du Tartuffe qui sont à la tête du commentaire sur ces deux pi
ef-d’œuvre dans sa lettre sur les spectacles. A la fin de l’examen du Tartuffe , je compare cette pièce avec le Misanthrope. Quel
uelques personnes seront peut-être étonnées en lisant les analyses du Tartuffe et du Misanthrope, de la préférence que je donne
onne d’abord au Misanthrope, et des éloges que je prodigue ensuite au Tartuffe . Ces deux pièces, sous le rapport de l’examen, so
chef-d’œuvre me paraît plus profonde, plus philosophique que celle du Tartuffe . C’est ce que j’ai tâché d’établir dans le parall
mps que son esprit s’instruit et se forme. Dans une seule comédie (le Tartuffe ), Molière a porté l’intérêt jusqu’au dernier degr
pal, par les nouveaux contrastes qu’il crée : c’est ainsi que dans le Tartuffe , dans les Femmes savantes, par l’heureux mélange
deux espèces d’intérêt, l’avarice de Trissotin et la scélératesse de Tartuffe ressortent davantage. Tout auteur qui dans une co
suite est l’examen des caractères, du plan et du style. Analyse du Tartuffe . De tous les vices qui dégradent l’homme, lui
42 (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132
École des Femmes. — § IV. 3° De la haute comédie. — Le Misanthrope. —  Tartufe . — Les Femmes savantes. — Des autres pièces de Mo
graves, un calcul malhonnête pour se faire estimer autre qu’on n’est. Tartufe ment pour mieux tromper l’imbécile Orgon ; c’est
les pour Molière. IV. De la haute comédie. — Le Misanthrope. —  Tartufe . — Les Femmes savantes. Ce mot de haute comédie
s mains à L’École des Maris, demandait à Molière le Misanthrope et le Tartufe . Boileau, le plus impatient de tous, et en même t
Moins de quatre ans après L’École des Femmes, Molière avait écrit le Tartufe et le Misanthrope. Le Misanthrope. L’Europe
vérités dans lesquelles il ne peut pas enfoncer sans s’attrister. Tartufe . Aussi le Tartufe est-il plus goûté au théâtre
es il ne peut pas enfoncer sans s’attrister. Tartufe. Aussi le Tartufe est-il plus goûté au théâtre que le Misanthrope,
e. Voilà bien cette sécheresse impitoyable, fruit des exhortations de Tartufe au détachement ! Mais, en revanche, dans l’autre
ite une bête dangereuse. Cette émotion qui anime toutes les scènes du Tartufe était passée de l’âme de Molière dans celle de se
iter par la fausse piété, savent à quels signes on les reconnaît ; et Tartufe n’est pas seulement un chef-d’œuvre d’art, c’est,
cule dans la pièce ; Molière l’a mis tout entier du côté des dupes de Tartufe  ; mais, comme pour ajouter à la force du préserva
ence et notre vanité. Les Femmes savantes. Le Misanthrope, le Tartufe acquittaient Molière envers Boileau et le public
qui le sont en toutes choses, sauf sur leur intérêt. Espèce de petit Tartufe littéraire, dont l’espèce n’est pas rare d’ailleu
lé à la mère pour arriver à la fille, et par la fille à la dot. Comme Tartufe , il trouble toute la maison ; mais s’il y fait de
y fait des dupes, il n’y manque pas non plus d’ennemis. Il diffère de Tartufe en ce qu’il est dupe tout le premier de son trave
ins domestiques et les soucis de sa direction, pouvait faire, avec le Tartufe , le Sicilien ; avec le Misanthrope, le Médecin ma
du l’espoir de ramener sa femme, il se servait du rôle d’Elmire, dans Tartufe , pour la toucher par le spectacle d’une femme d’h
43 (1802) Études sur Molière pp. -355
quième ; le soir de la sixième, on essaya les trois premiers actes du Tartuffe  ; et le dernier jour, la comédie du Mariage forcé
i, et les faux dévots, qu’alarmaient déjà les trois premiers actes du Tartuffe , empruntèrent le nom d’un sieur de Rochemont, pou
rmes, me dira-t-on ? disons plus vrai, Thomas n’était pas l’auteur du Tartuffe . Les Italiens prétendent que Molière a fait son F
si sublime de l’hypocrisie nous préparant d’avance à la perfection du Tartuffe . Ces différentes beautés rendront toujours Le Fes
s, ne purent déguiser leur dépit. Année 1667. Le Sicilien ; Le Tartuffe , ou l’Imposteur. Cette année vit naître et le m
, et le chef-d’œuvre comique de tous les lieux, de tous les temps, Le Tartuffe . Molière y terrasse le plus dangereux et le plus
ctateurs, sont assez peu galants pour ne pas s’en apercevoir. Le Tartuffe , ou l’Imposteur. Peut-être serait-ce ici le c
é dans son espérance ; le roi permit verbalement la représentation du Tartuffe  : il fut joué sur le théâtre du Palais-Royal, le
it embelli par la manière dont il le place et dont il en tire parti : Tartuffe ne se borne pas à dissuader une populace sans réf
père à qui son fils prouve évidemment qu’on a voulu le déshonorer, et Tartuffe réussit à faire retomber sur ce fils lui-même le
un saint abbé, qui se trouve avec Feronde dans la même situation que Tartuffe avec Elmire, dit : Comeche io sia abbate io sono
bellezza che amore mi constrigne a cosi fare. Molière faisait dire à Tartuffe , acte III, scène vi  : Ô ciel ! pardonne lui com
t sur la pièce. Le titre. — La pièce en a présentement deux54, Le Tartuffe ou L’Imposteur ; mais le premier, devenu synonyme
me du second, a rendu celui-ci inutile. Molière a-t-il imaginé le mot Tartuffe  ? ou quelques cagots italiens lui en ont-ils fait
Le but moral. — Molière l’a porté au plus haut degré, en faisant de Tartuffe , non seulement un hypocrite, mais encore un subor
ue l’on redoute ; que la vertu soit récompensée, et le vice puni. Or, Tartuffe a calomnié son bienfaiteur auprès du roi ; il pou
râces de la nouveauté. Tout nous prouve que Molière voulait parler du Tartuffe lorsqu’il dit à ses amis enchantés du Misanthrope
rrez bien autre chose ! » C’est terminer, d’un seul trait, l’éloge du Tartuffe  ; et nos jeunes auteurs, loin de s’étudier à y tr
De la tradition. Pendant l’une des premières représentations du Tartuffe , Molière se frappait, derrière les coulisses, la
Dès le même soir, je me trouve à côté de lui à une représentation du Tartuffe  ; et la pièce finie, nous voilà aux prises dans l
radition a tort, quand elle perpétue les sottises. Et ce vers : Non, Tartuffe est votre homme, et vous en tâterez, je consens
je ne savais pas, et qui sans doute est belle, ……………………… Vous épousez Tartuffe . Que l’on se figure à quel point le spectateur,
r. — Oui, s’il savait les diversifier, et sentir que le raisonneur du Tartuffe , très différent de tous ceux de Molière, est plus
s moins que vous, puisque vous avez paru mécontent de la manière dont Tartuffe a fait sa déclaration. — Oui ; il ne m’a pas fait
Faites encore observer jusqu’à quel point il est invraisemblable que Tartuffe , rappelé près d’Elmire, Tartuffe, à qui elle a di
uel point il est invraisemblable que Tartuffe, rappelé près d’Elmire, Tartuffe , à qui elle a dit, Tirez donc cette porte, avant
t d’où Damis est sorti pour le surprendre aux pieds de sa belle-mère. Tartuffe n’aurait-il pas dû commencer sa visite par ce fat
repos ? Au nom du goût, tonnez aussi contre la manie qu’ont tous les Tartuffe de menacer Elmire du poing, en quittant la scène,
pauvre homme ! mais les quatre interrogations qui les préparent, et Tartuffe  ? L’endroit surtout dans lequel il s’est montré
e redouble-t-il pas ? ne doit-elle pas faire remarquer à son mari que Tartuffe , en même temps impie et libertin, a l’art de leve
tion et à coups redoublés sur la table, ne doit-elle pas craindre que Tartuffe , ayant déjà remarqué l’opiniâtreté de son rhume,
dit, j’en conviens, qu’il est … Comme un homme hébété, Depuis que de Tartuffe on le voit entêté ; mais il me semble que l’épi
ce que dit Bret, à propos de la table sous laquelle Orgon se cache : Tartuffe avait déjà été découvert pour ce qu’il est par un
voulait attaquer. Orgon, prévenu, entêté pour tout ce qui a rapport à Tartuffe , n’est rien moins qu’imbécile, avec sa femme, ses
que je me vois forcé de dénoncer aujourd’hui. À la représentation du Tartuffe qui précédait celle dont je rends compte, Dorine,
cent ses nerfs. Mais Elmire était couverte de linon, et je demande si Tartuffe doit trouver du linon sous ses doigts, en disant
emande si un fichu de dentelle n’est pas nécessaire pour faire dire à Tartuffe , avec cette vraisemblance, l’âme de la scène, sur
e peut avoir sa coquetterie, même son opulence. Acte III, scène iii, Tartuffe met la main sur les genoux d’Elmire, et Molière,
tout, voulant la servir dans l’embarras où la jettent la témérité de Tartuffe , et le projet qu’elle a formé de l’engager à ………
dèle à la note de Molière, ne devait pas s’amuser à saisir la main de Tartuffe , à la tenir quelques instants en l’air, et à la r
confiance qu’elle veut inspirer. L’actrice sait que les témérités de Tartuffe ne peuvent pas aller au-delà d’une déclaration ou
’embarras dans lequel il la laisse, et pour persuader en même temps à Tartuffe que, combattue par la pudeur, elle cherche du moi
t le plus vif. Elle a donc tout à fait renoncé au projet de démasquer Tartuffe  ; car elle ne peut certainement pas espérer que l
éder. Depuis longtemps on dispute sur la manière de rendre le rôle de Tartuffe . Les uns soutiennent que Molière a voulu faire de
scrupuleux d’adoucir celles de la dernière, et principalement lorsque Tartuffe arrive en disant, avec volubilité : Tout conspir
t appartement ; Personne ne s’y trouve, et mon âme ravie… Tout beau, Tartuffe , il est des femmes auprès de qui l’indécente brus
eu sacré ? Précis historique de ce qui suivit la représentation du Tartuffe . La première représentation du Tartuffe enleva
uivit la représentation du Tartuffe. La première représentation du Tartuffe enleva les suffrages ; l’on afficha la pièce le l
oir aujourd’hui l’honneur de vous donner la seconde représentation du Tartuffe  ; mais monsieur le premier Président ne veut pas
élites, l’oraison funèbre de madame de Longueville. Ce n’était pas le Tartuffe  ; c’était un prélat qui prêchait avec dignité » ?
la moindre contrariété, dès qu’on saura que l’abbé Roquette était le Tartuffe , et monsieur De Harlai l’Orgon. Lorsque la pièce
faisait trembler l’Europe, recula devant le parti déchaîné contre le Tartuffe  ; et ce parti, devenu nécessairement plus nombreu
nom, des livres séditieux ; Bourdaloue tonna même en chaire contre le Tartuffe  ; voici ce qu’il dit dans son sermon du septième
la fausse dévotion, de la crédulité et de la politique. La comédie du Tartuffe fut jouée à Chantilly, chez le grand Condé, le 2 
vide en cette conjoncture, Elle n’en laissa nulle part. Le succès du Tartuffe fut tel, qu’on le représenta trois mois de suite,
fois qu’on jouerait un de ses ouvrages. Le croira-t-on ? La gloire du Tartuffe fut balancée quelque temps par celle de La Femme
pour lui joindre une petite pièce satirique intitulée La Critique du Tartuffe . Les auteurs dramatiques, alarmés souvent avec ra
ils vraisemblable que le jour même où devait avoir lieu la reprise du Tartuffe , de cet ouvrage poursuivi avec tant d’acharnement
z bien autre chose. » Nous avons fait la même remarque à l’article du Tartuffe  ; mais la pièce dont nous nous occupons peut, ain
occupons peut, ainsi que L’Imposteur, lutter contre Le Misanthrope. Tartuffe l’emporte sur Les Femmes savantes, par l’importan
ans la fable des Femmes savantes, encore plus d’art que dans celle du Tartuffe , puisque, à la rigueur, comme nous l’avons déjà d
ttes qui confondent le rôle de Toinette avec celui de Dorine, dans le Tartuffe  ; eh ! quelle différence ! Toutes les deux protèg
crit ce vers : C’est un homme… qui… ah !… un homme… un homme enfin. Tartuffe , acte I, scène vi . 1. Il y a dix ans qu’un
e lendemain, celui qui annonça, dit : Messieurs, vous aurez demain le Tartuffe  ». (Vie de Molière, Histoire des Hommes illustres
historiens de Molière, disent : « huit jours après que la comédie du Tartuffe eut été défendue, on représenta devant la cour un
st vraie, sa date est fausse, le roi n’était-il pas au camp, quand le Tartuffe fut défendu ? 59. Les Indiens ont un Amphitryon
qu’un sot entêtement ». Nous répondrons à ce grand critique, eh ! le Tartuffe  ! 77. C’est dans les Œuvres même de Cotin que Mo
44 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. De l’Art de prévenir les Critiques. » pp. 309-313
rai recours à ma méthode ordinaire ; je citerai des exemples. Dans le Tartufe , Elmire tente en vain de persuader à Orgon que l’
’eût rappellé cette grande vérité aux spectateurs avant que de rendre Tartufe dupe d’Elmire, ils auroient trouvé surprenant qu’
te, Elmire, qui, tandis que son époux est sous la table, veut obliger Tartufe à se trahir lui-même, lui fait des avances qui ne
d’un ton qu’une femme honnête doit avoir beaucoup de peine à prendre. Tartufe lui demande des preuves non équivoques de sa tend
45 (1686) MDXX. M. de Molière (Jugements des savants) « M. DXX. M. DE MOLIÈRE » pp. 110-125
hitrion, Le Mariage forcé, L’Avare. Le quatrième 4. George Dandin, le Tartuffe ou L’Imposteur : Le Médecin malgré lui : L’Amour
ue par les observations qu’on a faites contre cette pièce et celle du Tartuffe . Il faut convenir que personne n’a reçu de la Nat
ent dire les ennemis de la bigoterie, et nous pouvons assurer que son Tartuffe est une des moins dangereuses pour nous mener à l
pièces sont fort inférieures au Misanthrope, à L’École des femmes, au Tartuffe , et à ces grands coups de maître : mais elles ne
andaleuse, ou du moins la plus hardie, pourront jeter les yeux sur le Tartuffe , où il a prétendu comprendre dans la juridiction
46 (1739) Vie de Molière
n écrite : mais qu’il y a des comédies plus intéressantes ; et que le Tartuffe , par exemple, réunit les beautés du style du Misa
n d’épouser la fille d’un gentilhomme ridicule. L’Imposteur, ou Le Tartuffe , Joué sans interruption en public le 5 février
essuya. On en voit le détail dans la préface de l’auteur au devant du Tartuffe . Les trois premiers actes avaient été représenté
laisser ces premières fureurs se calmer : il fut un an sans donner Le Tartuffe  ; il le lisait seulement dans quelques maisons ch
ntes de ses ennemis, obtint du roi une permission verbale de jouer Le Tartuffe . La première représentation en fut donc faite à P
e Molière dit à l’assemblée : Messieurs, nous allions vous donner Le Tartuffe  ; mais monsieur le premier président ne veut pas
a persécution ; il obtint un ordre du roi par écrit de représenter Le Tartuffe . Les comédiens, ses camarades, voulurent que Moli
pièce sont originaux : il n’y en a aucun qui ne soit bon, et celui du Tartuffe est parfait. On admire la conduite de la pièce ju
e n’était qu’à la dernière scène qu’on apprenait son véritable nom de Tartuffe , sous lequel ses impostures étaient supposées êtr
t partie, qui fut jouée à l’hôtel de Bourgogne aussi longtemps que Le Tartuffe au Palais-Royal ? Montfleuri, comédien de l’hôtel
l de Bourgogne, à la suite de La Femme juge et partie, La Critique du Tartuffe . Voici ce qu’on trouve dans le prologue de cette
ue Les Fourberies de Scapin et Le Mariage forcé valussent L’Avare, Le Tartuffe , Le Misanthrope, Les Femmes savantes, ou fussent
672. Cette comédie, qui est mise par les connaisseurs dans le rang du Tartuffe et du Misanthrope, attaquait un ridicule qui ne s
du temps de Molière. On n’oserait aujourd’hui hasarder la scène où le Tartuffe presse la femme de son hôte ; on n’oserait se ser
on joue ses comédies, et qu’il ne va presque plus personne à ce même Tartuffe qui attirait autrefois tout Paris, tandis qu’on c
47 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du point où doit commencer l’action d’une fable comique. » pp. 172-177
t mutuellement, redoublent le mouvement des grandes machines. Dans le Tartufe , lorsque l’action commence, Marianne est déja pro
tufe, lorsque l’action commence, Marianne est déja promise à Valere ; Tartufe s’est déja introduit dans la maison d’Orgon ; &am
’amour de Marianne & de Valere ne faisoit que de naître, & si Tartufe n’étoit pas encore chez Orgon, si le mariage de T
tre, & si Tartufe n’étoit pas encore chez Orgon, si le mariage de Tartufe & de Marianne n’étoit pas conclu dans la tête
48 (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392
retirait ce qui a été pris à L’École des femmes, au Misanthrope et au Tartuffe , il n’en resterait pas grand-chose. L’Allemagne —
 Gottsched traduisait Le Misanthrope, tandis que Krueger refaisait le Tartuffe . Lessing composait d’après la méthode française,
assèrent dans les dialectes et les patois populaires de l’italien. Le Tartuffe , réduit en trois actes, par un obscur imitateur,
yrénées. C’est seulement vers le milieu du dix-huitième siècle que le Tartuffe , traduit en portugais par le capitaine Manoel de
e, à peu près vers le milieu du dix-huitième siècle, une imitation du Tartuffe . Ainsi l’œuvre de Molière, en moins de quatre-vin
les vertus domestiques, mais il n’eût pas écrit Le Misanthrope, ni le Tartuffe , et ce serait dommage, car nous y aurions perdu,
ier abord semble le plus enchevêtré et le plus mal écrit, ces vers de Tartuffe , par exemple : Ce fut par un motif de cas de con
en fait usage dans ses grandes comédies. Tous ne le trouverez ni dans Tartuffe , ni dans Les Femmes savantes, ni dans Le Misanthr
riste qu’en soit la donnée. Qu’y a-t-il au fond de plus sombre que le Tartuffe , L’Avare, Le Misanthrope ? Il y a répandu le comi
confondre deux ordres d’idées absolument inconciliables ? Est-ce que Tartuffe n’est pas châtié par des voies humaines, bien qu’
vous pourquoi on ne dit pas en France : un Alceste, comme on dit : un Tartuffe  ? Ce n’est pas du tout que le caractère de l’un s
isanthrope, Les Femmes savantes et surtout et avant tout cet immortel Tartuffe qui semble être le dernier effort de l’esprit hum
cellents, admirables même ; elle ne satisfait point l’esprit comme le Tartuffe , Le Misanthrope, Les Femmes savantes, Le Malade i
ans trop se l’avouer, en était comme attristé. 13 octobre 1873. «  Tartuffe  » I. « Tartuffe » et le public J’avais l
en était comme attristé. 13 octobre 1873. « Tartuffe » I. «  Tartuffe  » et le public J’avais lu avec une surprise e
la permission de vous mettre sous les yeux : « L’Avare est, avec le Tartuffe , le morceau de Molière le plus rude à faire passe
i pris d’école et presque de faction qu’on y met, on conviendrait que Tartuffe n’est amusant d’aucune manière. » Si Weiss s’éta
st amusant d’aucune manière. » Si Weiss s’était contenté de dire que Tartuffe ne l’amuse pas, lui, Weiss, personnellement, et q
 ; et je sais assez mon Weiss pour comprendre ce qui le chagrine dans Tartuffe , et pour faire même dans ce dégoût si crûment exp
goût si crûment exprimé la part de la boutade. Mais Weiss affirme que Tartuffe n’est amusant pour personne, qu’il ne l’est d’auc
que dire de toutes les pièces de tous les genres et de tous les pays, Tartuffe est la seule qui amuse également tout le monde, d
uelque façon et en quelque théâtre qu’elle soit jouée. Je n’ai pas vu Tartuffe dix fois, ni vingt, je l’ai vu des centaines de f
, qui peut-être ignoraient jusqu’au nom de Molière, et qui écoutaient Tartuffe comme ils auraient regardé Geneviève de Brabant j
que, de toutes les pièces présentes, passées et probablement futures, Tartuffe est la plus facile, je ne dis pas à jouer parfait
r donner une soirée à Étampes ou à Fouilly-les-Oies : ils choisissent Tartuffe  : et ils ont du succès. Des cabotins de province
ovince veulent donner une représentation solennelle : ils choisissent Tartuffe , ils le récitent en prose et ils ont du succès. V
ffe, ils le récitent en prose et ils ont du succès. Vous pouvez jouer Tartuffe dans une grange et en habit de ville, et vous aur
s une grange et en habit de ville, et vous aurez du succès. C’est que Tartuffe est, en même temps qu’une comédie de mœurs et une
uand Orgon soulève de sa tête le tapis de la table, après la scène de Tartuffe avec Elmire. Je défie qui que ce soit au monde de
e donnèrent à la fois le chef-d’œuvre de Molière. Ce fut une orgie de Tartuffe sur toutes les scènes de Paris. Et qu’il ne croie
aient compris d’instinct que de toutes les grandes œuvres de Molière, Tartuffe était la plus accessible, la plus émouvante, cell
t en forme de mélodrame, soit en forme de vaudeville. C’est ainsi que Tartuffe était la seule qui pût être jouée au pied levé pa
Je me chargerais de prendre n’importe où, n’importe qui et de mettre Tartuffe en scène. Tartuffe est sans doute de tous les per
e prendre n’importe où, n’importe qui et de mettre Tartuffe en scène. Tartuffe est sans doute de tous les personnages de Molière
Comédie-Française, et je te cherchais des yeux tandis qu’on jouait le Tartuffe . Dieu sait si c’était mal joué ! Non, tu ne peux
ns commencée. Toute l’action repose sur la confiance prodigieuse que Tartuffe a su inspirer à son hôte Orgon. Cette confiance e
auquel Molière a cru la devoir pousser, il n’y aurait plus de pièce. Tartuffe s’est en effet impatronisé dans une famille, où t
t cet amour la flatte. Mais elle est trop sensée pour ne pas voir que Tartuffe ruine son mari, brouille son ménage, met partout
s une occasion de dire à Orgon ce qu’il en pense. Le jeune fils, dont Tartuffe traverse les desseins et convoite la fortune, est
ment le fond de cette critique indirecte que La Bruyère a hasardée du Tartuffe , en peignant son Onuphre. À quoi se prend-il en e
l montre combien elles sont peu en rapport avec l’effet obtenu. Ainsi Tartuffe parle de sa haire et de sa discipline. Eh bien !
la rendent vraisemblable. Elle l’était d’autant plus dans le sujet de Tartuffe , que Molière, prenant parti contre son héros, est
délicats, comme La Bruyère, aient mis en avant. Il voit très bien que Tartuffe ne tromperait pas, avec ses mines, le dernier des
olière en est-il arrivé là ? S’il nous avait tout de suite introduit Tartuffe , s’il avait cherché à nous expliquer par quels ar
que instant heurté à l’incrédulité du public. Car les génuflexions de Tartuffe , car son allure mystique, car son langage mielleu
nous parler des causes qui la produisent. Nous n’avons pas encore vu Tartuffe  ; nous ne savons ce qu’il est, ni de quels moyens
Dorine lui répond que sa femme est malade ; et lui de s’écrier : « Et Tartuffe  ! » Et il répétera ce mot trois ou quatre fois, t
elle marque d’un trait lumineux et profond l’entêtement d’Orgon pour Tartuffe  ! Après cette sortie, rien n’étonnera plus d’un h
erveilles, les quelques menus faits qui lui reviennent à la mémoire : Tartuffe lui a donné de l’eau bénite à la porte ! Tartuffe
nent à la mémoire : Tartuffe lui a donné de l’eau bénite à la porte ! Tartuffe lui a refusé de l’argent qu’il lui offrait ! etc.
on ne la discute plus. Elle est pleinement, absolument établie, quand Tartuffe entre au troisième acte. La conduite de Tartuffe
ument établie, quand Tartuffe entre au troisième acte. La conduite de Tartuffe est bien abominable. Elle serait incompréhensible
le cette idée de l’extrême prévention d’Orgon. C’est elle qui donne à Tartuffe son audace. Le public répète avec ce maître fourb
que Molière tire de cette lente préparation. C’est au troisième acte. Tartuffe a fait sa déclaration à Elmire ; il a été entendu
ve, Damis lui conte l’incident, tout frais encore. Vous savez comment Tartuffe se justifie : Oui mon frère, je suis un méchant,
is à un piège si grossier que personne ne s’y tromperait. Tout accuse Tartuffe , et la sincère indignation de Damis, et le langag
! Le sujet m’a entraîné, et je n’ai point parlé du personnage même de Tartuffe . Mais j’aurai occasion d’y revenir. C’est l’étern
e l’envie d’éclaircir davantage. 18 novembre 1871. III. Elmire et Tartuffe [A] Il est d’abord évident qu’Elmire ne d
parfum particulier dont la vertu propre est d’écarter les soupirants. Tartuffe , qui est un homme d’esprit ne s’y frotterait pas.
parmi tout ce monde. Je n’invente rien : relisez la première scène du Tartuffe , vous y trouverez tous ces détails. De quoi peut-
ent vrai, de s’amuser d’une douleur sincère. La voilà aux prises avec Tartuffe . Elle sait fort bien, quand elle entre dans cette
déclaration. Oui, elle le sait, car Dorine a déjà remarqué l’amour de Tartuffe , et elle en parle, comme elle fait toujours, sans
colère, ni dégoût. Ce qui trompe là-dessus, c’est qu’à ce seul nom de Tartuffe , aujourd’hui, deux siècles d’horreur et de haine
de haine s’éveillent. On le tient d’avance pour un monstre. Mais non, Tartuffe , dans l’idée de Molière, est un homme du monde et
e, est un homme du monde et qui peut plaire. Sans être un damoiseau, Tartuffe est fait de sorte… dit l’homme sage de la pièce.
artuffe est fait de sorte… dit l’homme sage de la pièce. C’est cela, Tartuffe est fait de sorte qu’il lui est très permis, sino
mmuns de la conversation générale, et à prendre congé en saluant. Or, Tartuffe continue, et ce n’est pas un imbécile. Il faut do
nt rien de son entraînement. Elle est honnête, spirituelle et froide. Tartuffe a donc fait ces avances avec l’élégance leste d’u
ussi qu’elle arrêtera les choses d’un mot quand il lui plaira. Aussi, Tartuffe quand il voit la main repoussée du genou, la port
à chaque instant la déclaration quelle voit poindre sur les lèvres de Tartuffe , se plaisant ainsi à rompre les chiens ; et qu’en
lle ne peut ni ne veut calmer. Savez-vous qu’il est bien éloquent, ce Tartuffe  ! car Molière, — et c’est là un trait de génie, —
ière, — et c’est là un trait de génie, — n’a pas voulu que l’amour de Tartuffe fût ridicule. Rien ne lui était plus facile que d
e parler qui prêtassent à rire et en fissent un pitre de galanterie. Tartuffe est sérieux ; il aime, il désire tout au moins, e
esprit parle jamais de ces choses-là à un mari ? » C’est ce que pense Tartuffe , et sa réponse montre bien qu’il a vu clair dans
gnité, etc… Faites d’Elmire une prude offensée, sa complaisance pour Tartuffe est absurde, son silence ambigu quand il est accu
rait y échapper. Rappelez-vous la scène où Elmire promet de confondre Tartuffe en lui faisant poser le masque : — Faites-le-moi
-moi descendre, dit-elle à Dorine. Et comme Dorine lui représente que Tartuffe est rusé, et qu’il sera peut-être malaisé à surpr
t plus rien de la scène qui va suivre. On sait trop bien dès lors que Tartuffe arrivera comme un mouton qui entre à l’abattoir p
. Mais n’est-ce pas là le mot de la coquette ? Elle a déjà jouté avec Tartuffe  ; elle le connaît à fond, elle est certaine qu’il
l’amour. Aussi, ne suis-je pas d’avis que, dans la dernière scène où Tartuffe va si loin, elle marque trop d’indignation et de
aux exégèses des critiques, presque aussi difficile à interpréter que Tartuffe . Tenez ! voulez-vous un exemple (entre cent) des
s avez tous présente à l’esprit la seconde scène du troisième acte où Tartuffe se voit pour la première fois seul à seul avec el
M. Régnier croit et affirme que, si Elmire a demandé cette entrevue à Tartuffe , c’est qu’elle le sait amoureux d’elle, qu’elle c
e) j’estime donc qu’Elmire a tout simplement l’intention d’obtenir de Tartuffe qu’il renonce à Marianne et presse, sans nulle ch
-fille avec Valère. Elle n’est pas assurément sans s’être aperçue que Tartuffe avait douceur de cœur pour elle. Mais elle n’est
scène) n’est préoccupée que d’un souci : c’est d’exposer sa demande à Tartuffe . Elle l’interrompt à tous coups, pour le rappeler
tes ces simagrées : J’ai voulu vous parler en secret d’une affaire… Tartuffe revient par un détour à son idée. Elle l’arrête t
mot d’entretien, Où tout votre cœur s’ouvre et ne me cache rien. Et Tartuffe repart sur ce mot : il tâte l’étoffe moelleuse de
ement différente si Elmire a tendu un piège, où elle pousse lentement Tartuffe , où il finit par s’enferrer. 6 juillet 1896.
IV. Orgon Tout le monde se rappelle ce passage où Orgon parle de Tartuffe à son frère : Mon frère vous seriez charmé de le
tant entamée, on ne peut s’empêcher de la finir. » Eh bien ! de même, Tartuffe est un homme tel que : « Qui suit bien ses leçons
ues ; sans compter que le public, sachant qu’Orgon destine sa fille à Tartuffe , voit dans cette manière de comprendre le mot : u
62. V. Le rôle et l’âge de Dorine [A] Au deuxième acte de Tartuffe , Dorine, malgré les défenses du père, souffre que
Dorine est une mère. Elle a tenu tête à Orgon, qui est infatué de son Tartuffe . Elle a eu souvent raison des résistances de son
lle était une vieille nourrice, est-ce qu’elle oserait montrer ce que Tartuffe la prie de voiler ? Est-ce qu’il aurait à craindr
éjà replacée, et plus heureusement à mon avis, dans le second acte de Tartuffe . C’est une scène toute de convention. L’arrangeme
nt de quinze ans, jolie comme Mlle Dubois quand elle débuta dans Lady Tartufe , eût mieux rendu qu’elle ce premier acte ; person
deviennent impossibles et sont, par cela même, très faciles à jouer. Tartuffe , par exemple, et Alceste, et Célimène. Coquelin n
exemple, et Alceste, et Célimène. Coquelin nous a écrit une étude sur Tartuffe et nous a dit comment il fallait le jouer. — Vous
coquins de cette force, Dorante et Dorimène du Bourgeois gentilhomme, Tartuffe , il se garde bien de leur témoigner sa sympathie
que.                                                    (III, ii.) De Tartuffe  :                     C’est à vous de sortir et d
iques, la part de l’humanité est énorme. On peut aisément transporter Tartuffe , Célimène, Alceste et tant d’autres dans notre mi
49 (1818) Épître à Molière pp. 6-18
e l’éclat des arts a reçu tant d’éclat 1; Qui soutint si longtemps le Tartuffe et Molière ; De son siècle, avec peine, obtint qu
rts du génie ! Des méchants contre toi les rangs se sont serrés... Le Tartuffe a paru nous voilà rassurés ! C’en est fait ! au g
deux cents ans plus tard ils triomphaient peut-être : Aujourd’hui le Tartuffe apparaîtrait en vain, Nous verrions repousser ce
es plus grands ennemis, Les vices, trop longtemps ici bas impunis. Le Tartuffe à la main Molière nous contemple : Le premier du
fs d’œuvres de Molière, en plaçant l’Avare avant le Misanthrope et le Tartuffe qui l’ont précédé. 3. On croira difficilement,
l est celui d’entre eux qui aurait osé autoriser la représentation du Tartuffe , qui fait autant d’honneur à Louis XIV qu’à Moliè
50 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du Genre larmoyant. » pp. 103-122
journellement. On propose à une femme d’aller à une représentation du Tartufe  ; elle dit, d’après Lucinde, dans l’Oracle : Ah !
ples suffiront : nous les prendrons dans les Femmes Savantes & le Tartufe . LES FEMMES SAVANTES. ACTE V. Scene I. Ariste. J
t. LE TARTUFE. Orgon a fait donation de tous ses biens en faveur de Tartufe . Il est sur le point d’être mis à la porte par ce
eut vous mener loin avec de pareils gages. Nous sentons en effet que Tartufe , muni de la fatale cassette, va perdre Orgon ; &a
qui déplorent son malheur, qui l’exhortent à prendre la fuite, quand Tartufe , accompagné d’un Exempt, paroît pour l’arrêter. Q
goût, de tous les siecles & de toutes les nations. 24. Dans le Tartufe . 25. Regnard, dans le Retour imprévu, & Des
de les faire pleurer. Pour y réussir, il raconta la fable entiere du Tartufe , en déguisant seulement les noms. « Figurez-vous,
51 (1858) Molière et l’idéal moderne (Revue française) pp. 230-
es faits la force que les auteurs vulgaires dépensent en déclamation. Tartuffe , qui plus que personne aurait droit au confident
droit au confident et au monologue, puisqu’il ne s’ouvre à personne, Tartuffe ne s’adresse pas une fois la parole à lui-même. I
autre intérêt au malheur de tous qu’un désir trop vague de vengeance. Tartuffe a toujours un but connu, un intérêt appréciable.
toujours un but connu, un intérêt appréciable. Iago touche au démon, Tartuffe reste un homme. Iago est déjà en enfer, Tartuffe
ago touche au démon, Tartuffe reste un homme. Iago est déjà en enfer, Tartuffe est encore de ce monde où l’on n’est guère méchan
honteux : Regarde, Amphitryon, quel est ton imposteur ! À la fin de Tartuffe , la toute-puissance apparaît, non pas en vertu d’
52 (1819) Notices des œuvres de Molière (IV) : La Princesse d’Élide ; Le Festin de Pierre pp. 7-322
une mention curieuse de la représentation des trois premiers actes du Tartuffe . Des éditeurs de Molière en ont altéré le texte s
sujet de L’École des femmes, et dont le chef-d’œuvre déjà commencé du Tartuffe devait lui rendre un jour la protection si nécess
rre sourde qui n’attendait que le moment d’éclater. La composition du Tartuffe avait précédé celle du Festin de Pierre ; les tro
ait subsister ce qui était dirigé contre eux-mêmes ; et d’ailleurs Le Tartuffe était là qui les menaçait toujours : c’était pour
un véritable hypocrite, et cet hypocrite est nécessairement un athée. Tartuffe et dom Juan sont deux scélérats de même trempe. T
nt un athée. Tartuffe et dom Juan sont deux scélérats de même trempe. Tartuffe ne croit pas en Dieu, cela est incontestable ; c’
dom Juan n’y croit pas davantage, qu’il se revêt du même manteau que Tartuffe . Avertissement du commentateur [Le Festin de P
53 (1769) Éloge de Molière pp. 1-35
es, ne pouvant le faire naître du rôle principal, c’est l’artifice du Tartuffe  ; avec quel art un seul personnage, presque détac
e survécut à l’ennemi qu’il combattait. Plût à Dieu que la comédie du Tartuffe eût eu le même honneur ! C’est une gloire que Mol
e Festin de Pierre. Enfin il rassembla toutes ses forces, et donna le Tartuffe . C’est là qu’il montre l’hypocrisie dans toute so
i l’accompagnent ; l’imbécillité, la crédulité ridicule de ceux qu’un Tartuffe a séduits, leur penchant à voir partout de l’impi
olière, lorsque, mettant sur la Scène des vices odieux, comme ceux de Tartuffe et d’Harpagon, c’est un homme, et non pas une fem
a leçon qu’ils ont reçue. Il envoie le Misanthrope dans un désert, le Tartuffe au cachot : ses Jaloux n’imaginent qu’un moyen de
éâtral dans les mains d’un homme de génie. Quoi de plus odieux que le Tartuffe  ? de plus aride en apparence que le sujet des Fem
lière s’est élevé, croit-on qu’ils soient anéantis ? N’est-il plus de Tartuffe  ? et s’il en existe encore, pense-t-on qu’en reno
54 (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-
ur la scène française, M. Étienne, nous a permis de placer en tête du Tartuffe un morceau historique et littéraire au-dessus de
raît presque dans la gloire immense de Molière. Il faut avoir créé le Tartuffe pour n’être pas fier d’avoir composé L’Étourdi. L
dèle accompli de scélératesse : c’est par lui que Molière préludait à Tartuffe . La scène de M. Dimanche peut être présentée comm
à une si grande élévation : au premier rang nous aurions dû mettre le Tartuffe  ; mais comme il ne fut joué que longtemps après a
que trois fois il a placées dans ses ouvrages ; Le Dépit amoureux, le Tartuffe et Le Bourgeois gentilhomme : il met ses personna
des chevaliers d’industrie. Le Valère de L’École des Maris, celui du Tartuffe , Éraste ; Horace, Cléonte ; Cléante, tous sont ai
vait pas dénouer ses pièces : on met en avant, outre le dénouement du Tartuffe qui se fait par un ordre du roi, ceux de L’Étourd
Molière ait reçue de la bienveillance royale, ce fut à l’occasion du Tartuffe . Cette comédie était composée depuis longtemps :
otégeait l’hypocrisie, et les faux dévots furent, dans la personne de Tartuffe , livrés à la risée publique. Jamais pièce, depuis
ux, et aujourd’hui encore le parterre se plaît à substituer au nom de Tartufe des noms contemporains. On aime à pénétrer dans l
pe du Palais-Royal, et ce fut pour lui que Molière composa le rôle de Tartuffe . Cet acteur avait des rôles où il était original,
et acteur avait des rôles où il était original, entre autres celui de Tartuffe . Plusieurs années après la mort de Molière, tourm
te à Molière et à sa troupe, le 6 août (même année 1667), de jouer le Tartuffe . Après la mort de Molière, La Thorillière entra à
672, un an avant Molière. Elle joua d’original le rôle de Dorine dans Tartuffe , et celui de Jocaste dans La Thébaïde de Racine.
al la Princesse d’Élide, Célimène dans Le Misanthrope, Elmire dans le Tartuffe , Psyché, Lucile dans Le Bourgeois gentilhomme, An
55 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE X. Du Père, de la Famille, de l’Etat. » pp. 193-216
n des gens, honnêtes d’ailleurs, qu’entreprend de tromper et de voler Tartuffe  ? Où donc entre eux est la confiance, l’affection
Louis dans le Festin de Pierre, act. V, sc. I. 660. Elmire dans le Tartuffe , Mm e Jourdain dans le Bourgeois gentilhomme. 6
ue dans le Malade imaginaire. 662. Cléante dans l’Avare et dans le Tartuffe , Béralde dans le Malade imaginaire, Ariste dans l
. 676. Le Médecin malgré lui, les Fourberies de Scapin. 677. Le Tartuffe . 678. Le Mari confondu. 679. L’Avare. 680
t. Voir d’ailleurs sur l’Avare, plus haut, chap. II, p. 34. 690. Le Tartuffe , act. I, sc. I-VI ; act. IV, sc. I ; act. V. 691
702. Les Femmes savantes. Voir plus haut, chap. V, p. 91. 703. Le Tartuffe . Voir plus haut, chap. VI, p. 109. 704. Est-ce p
es savantes, act. IV, sc. III. 747. Les Fâcheux, act. I, sc. X ; le Tartuffe , act. V, sc. VII ; Psyché, Prologue ; le Malade i
56 (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -
e, & des dentelles sur tout l’habit ; & crut pouvoir hazarder Tartuffe en cet état, le38 5 aoust 1667. L’ordre qui lui f
er le41 mémoire qui est imprimé à la tête des différentes éditions de Tartuffe . Ce ne fut néanmoins qu’en 1669, que le Roi donna
re, nous découvre Orgon tout entier, & nous prépare à reconnoître Tartuffe dans le portrait de l’hypocrite, que Cléante oppo
le portrait de l’hypocrite, que Cléante oppose à celui du vray dévôt. Tartuffe annoncé pendant deux actes, paroît au troisiéme.
sans fondement qu’on accusa Moliere d’avoir attaqué la religion dans Tartuffe , on eût pû lui reprocher, à plus juste tître, d’a
ttendoit l’immortalité, & qui, ainsi que l’école des femmes & Tartuffe , la lui assûrent. L’art caché sous des graces sim
t pas au rôle d’Elmire convalescente, qu’elle devoit représenter dans Tartuffe . Mais il ne se bornoit pas seulement à former ses
à Paris sur le théatre du palais royal, le 10 juin de la même année. Tartuffe , ou l’imposteur, comédie en cinq actes en vers, r
ailles en 1664. sixiéme journée. 31. ibidem. 32. Premier placet sur Tartuffe . 33. Les trois premiers actes représentés à Vers
nnée, & au même lieu, le 9 novembre 1665. 34. Premier placet sur Tartuffe . 35. ibid. 36. Second placet. 37. ibid. Il ch
qu’il eût double part, sa vie durant, toutes les fois qu’on joueroit Tartuffe  ; ce qui a toujours été depuis réguliérement exéc
ion de Moliere, un canonicat de Vincennes. Voyez troisiéme placet sur Tartuffe . 53. Frosine y fait allusion dans l’avare, acte
age 131. 69. Il avoit du Croisy en vûë, lorsqu’il composa le rôle de Tartuffe  ; comme, dans la suite, profitant de la taille &a
57 (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [86, p. 130-131] »
[86, p. 130-131] Lors de la première défense de jouer le Tartuffe , la curiosité du public fut piquée, tout le monde
me satire où il fait la description d’un mauvais repas. Molière avec Tartuffe y doit jouer son rôle.
58 (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352
r le siècle, il donne des leçons, il tient école. Le Misanthrope, Le Tartuffe , Le Bourgeois gentilhomme et Les Femmes savantes
as sur Molière, allons résolument au principal nœud de la question, à Tartuffe . Ce chef-d’œuvre de la scène comique est-il un at
ontient toutes les vertus et qui les achève, ne redoute pas le nom de Tartufe  : elle gémit plus douloureusement que personne de
s ! » peut-on dire avec Molière ; et ceux-là n’ont rien à craindre du Tartuffe . Après la religion vient la vertu, que Molière a
eut-être encore que celle du Misanthrope, et, si on osait le dire, du Tartuffe même. Sans contredit, si la matière était d’égale
mes de génie de son siècle. Et d’abord, quand on a lu Le Misanthrope, Tartuffe et Les Femmes savantes, on a peine à comprendre l
ent la France. 1. Critique de L’École des femmes. 2. Préface du Tartuffe .
59 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96
omédies de caractère. — L’Avare de Plaute et L’Avare de Molière. — Le Tartuffe . — Le Misanthrope. — V. Éloge de William Schlegel
e dans L’École des femmes, et, çà et là, dans deux ou trois scènes du Tartuffe 68, dans une ou deux du Misanthrope 69, des éclai
e dénouement du Dépit amoureux, celui de L’École des femmes, celui du Tartuffe , celui de L’Avare, et tant de reconnaissances mal
communément pour le nec plus ultra de la comédie. Ce sont L’Avare, le Tartuffe et Le Misanthrope. N’oublions pas que la comédie
et nous pouvons juger par là de la force comique du poète grec89. Le Tartuffe est une belle satire en forme de drame ; mais à q
’acharnement, Mais attacher leur haine au péché seulement91. Quant à Tartuffe lui-même, le théâtre tout entier n’a point de per
oigne encore davantage de la gaieté et de la comédie. En sorte que le Tartuffe est une satire, entremêlée de sermons et terminée
n. Dans Le Misanthrope, c’est Philinte qui prêche Alceste, et dans le Tartuffe , c’est Cléante qui prêche tout le monde : les dév
évots et les libertins, les hypocrites et les dupes, Orgon qui chérit Tartuffe plus que frères, enfants, mère, femme et lui-même
ui chérit Tartuffe plus que frères, enfants, mère, femme et lui-même, Tartuffe qui fait chasser Damis de la maison, et Damis qui
u qu’ils ne soient pas des monstres de bassesse et d’hypocrisie comme Tartuffe , pourvu qu’ils se contentent de chercher leur pro
enu de parler de Legrand et du Roi de Cocagne. Opposons à L’Avare, au Tartuffe et au Misanthrope une vraie comédie. Le second de
pour le spectateur, comme celui d’Orgon, victime des machinations de Tartuffe . Pourquoi cela ? parce que le poète a eu bien soi
t pour la farce. — Douzième leçon. 68. À quelques scènes près, le Tartuffe n’est pas une comédie. — Douzième leçon. 69.
qui est excellent. » (Entretiens de Goethe et d’Eckermann.) 90. Le Tartuffe est une peinture très frappante de l’hypocrisie,
60 (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252
nsi qu’au début d’un très long travail intitulé : Comment Molière fit Tartuffe , il fait cette franche déclaration : « Ce que je
constance récente vient de rajeunir. En tête de la seconde édition du Tartuffe , de celle dont l’achevé d’imprimer porte la date
llade. Molière suit Louis XIV en Franche-Comté. Le pauvre homme ! du Tartuffe , est dû au Roi. Boursault compose Le Portrait du
ils sur les fous de cour ; représentation des trois premiers actes de Tartuffe . Libelle du curé de Saint-Barthélemy. Défense de
it. Ce que l’abbé de Marolles nous apprend de cet ouvrage. — 1665. Le Tartuffe , joué chez Monsieur et chez le prince de Condé. R
Livre troisième. 1667-1673 1667. Persécutions à l’occasion du Tartuffe . Ce qu’en dit le prince de Condé au sujet de Scar
ce qu’il dit du Père Maimbourg. L’abbé de Roquette est l’original du Tartuffe . Origine de ce nom. Comparaison avec l’Onuphre de
ccès d’Amphitryon. L’indécence du sujet ne choque pas les censeurs du Tartuffe . La fable en est empruntée aux Indiens. Tous les
une infirmité récente de Béjart cadet. — 1669. Reprise définitive du Tartuffe . Changements subis par cette pièce. On lui oppose
ar cette pièce. On lui oppose La Femme juge et partie. La Critique du Tartuffe . Attaques de Bourdaloue et de Bossuet contre Moli
comme externe, l’enfant qui devait être un jour l’immortel auteur du Tartuffe . On a aussi généralement attribué cette espèce de
nnage soit demeurée dès ce jour-là dans la mémoire du futur auteur du Tartuffe . L’hiver de 1653 fut rendu fructueux pour la trou
emme et La Grange. Il ne craignit pas plus tard de confier le rôle de Tartuffe à Du Croisy, qui le créa avec beaucoup de talent.
aire Jean Ribou, qui devait plus tard fort bien payer le manuscrit du Tartuffe , mais qui, à cette époque, était l’éditeur et le
En butte aux attaques des hypocrites de religion, il songeait déjà au Tartuffe , et, observateur profond, il trouva le germe de l
t. » Huit mois après, à la représentation des trois premiers actes du Tartuffe , à Versailles, Louis XIV ne se rappelait plus qu’
Sa Majesté fit jouer les trois premiers actes d’une « comédie nommée Tartuffe , que le sieur de Molière avait faite contre les h
e prince de n’être pas parti pour Fontainebleau sans avoir défendu Le Tartuffe , et qui n’avait évidemment été fait que pour donn
au Roi, lui adressa un placet, le premier de ceux qui sont en tête du Tartuffe , remerciant le prince d’avoir eu la bonté de décl
même récit des fêtes que nous citions tout à l’heure, à l’occasion du Tartuffe dont les premiers actes y avaient été joués, se t
i en avait beaucoup, pour celui de Martine des Femmes savantes. Si Le Tartuffe occasionna, dès sa première apparition, de pénibl
ayant vu quelque chose de cette traduction perdue. Les trois actes du Tartuffe applaudis, mais défendus, aux fêtes de Versailles
ules religieux ne lui permirent pas encore de lever l’interdiction du Tartuffe , il s’empressa du moins d’en dédommager l’auteur
ir les rangs et lever les derniers obstacles qu’on opposait encore au Tartuffe , sembla proposer la paix aux médecins : « La méde
osse, puisqu’il avait un frère médecin, et les ennemis de l’auteur du Tartuffe , qui, n’écoutant que leur haine, demeuraient sour
eur qu’il adressa à Louis XIV le dernier des placets qui précèdent Le Tartuffe . Ils se trouvaient un jour ensemble à Versailles,
nt de Molière lui-même, ajoute que cet auteur étant allé lui lire son Tartuffe , « elle lui fit le récit d’une aventure qui lui é
que ce grand homme ne la consultait pas sur Le Misanthrope, ni sur Le Tartuffe , ni sur la belle scène d’Alcmène et d’Amphitryon.
ux Plus que jamais facétieux. Livre troisième. 1667-1673 Si Le Tartuffe n’était pas fait il ne se ferait jamais.         
, qui le félicitait à l’occasion du Misanthrope. Il voulait parler du Tartuffe . En abordant le récit de la représentation de ce
abilité des charlatans de religion. Applaudi chez le frère du Roi, Le Tartuffe avait été honoré des suffrages des deux reines, d
abale puissante qui sollicitait chaque jour l’éternelle suspension du Tartuffe . Huit jours après qu’il eut ajourné la représenta
Condé, pourquoi les gens qui se scandalisent si fort de la comédie du Tartuffe , ne disent rien de celle de Scaramouche ? — La ra
taquant son Dom Juan, ne faisaient que préluder à la guerre contre Le Tartuffe . « J’espèreb, dit l’auteur, que Molière recevra
t que tous les gens de bien lui seraient contraires, il a composé son Tartuffe et a voulu rendre les dévots des ridicules ou des
sentiment. L’on sait qu’il se vante hautement qu’il fera paraître son Tartuffe d’une façon ou d’autre, et que le déplaisir que c
r de justifier leurs hostilités acharnées, les ennemis de l’auteur du Tartuffe firent paraître un infâme libelle qu’ils répandir
auteur donnerait à son principal personnage un autre nom que celui de Tartuffe qui était devenu, même avant la représentation, l
uvait alors au siège de Lille, le second des placets qui précèdent Le Tartuffe . Le prince leur répondit qu’à son retour « il fer
comptions avoir l’honneur de vous donner la seconde représentation du Tartuffe , mais M. le premier président ne veut pas qu’on l
aurait dû se rappeler qu’une défense royale avait prohibé ce titre de Tartuffe , et qu’il ne se serait par conséquent servi que d
ousseau, dans une de ses lettres à Brossette, dit que « l’aventure du Tartuffe se passa chez la duchesse de Longueville ». L’abb
ncée pour cette même duchesse par le même prélat : « Ce n’était point Tartuffe , ce n’était point un pantalon, c’était un prélat
mologies beaucoup moins raisonnables que celle-là. » Le caractère de Tartuffe est certainement le plus profondément tracé de to
culté qu’il a eu à vaincre, lorsqu’il l’a loué de n’avoir donné à son Tartuffe ni confident ni monologue, de n’avoir montré ses
e Molière exigeait de ses interprètes : Un soir qu’on représentait Le Tartuffe , Champmêlé alla voir Molière dans sa loge, près d
casion. Mais quiconque aura étudié la manière d’écrire de l’auteur du Tartuffe , retrouvera dans la Lettre sur l’Imposteur des to
à constater quelques changements qui différencient L’Imposteur et Le Tartuffe . Cinq mois après la première représentation de ce
i acharnés à crier au scandale à l’occasion du Festin de Pierre et du Tartuffe , il ne s’en trouva pas un seul dont les sorties e
tait un hommage rendu par l’auteur d’Amphitryon au protecteur zélé du Tartuffe . Le sujet n’en appartient pas plus à Plaute qu’à
journée. Empressé de plaire au monarque, de qui dépendait le sort du Tartuffe , il saisit ses admirables pinceaux et traça le pl
mple récrimination, l’auteur de George Dandin, qui est aussi celui du Tartuffe  : Amicus Plato, magis amica veritas. Nous somm
Femmes savantes, et principalement celle des quatre premiers actes du Tartuffe . Ce que nous venons de dire des vers de Molière,
l n’avait pas interrompu un seul instant ses recours en grâce pour Le Tartuffe . Le prince de Condé, comme pour venger Molière de
appelait depuis si longtemps de tous ses vœux. Le 5 février 1669, Le Tartuffe fut rendu à la juste impatience du public, que qu
u huit scènes ; en outre, Molière rendit à son personnage le nom de «  Tartuffe  » ; la pièce ne porta plus qu’en second son titre
qu’un anonyme fit paraître, en 1670, sous le titre de La Critique du Tartuffe . Il est fort douteux que cette rapsodie ait jamai
as se rendre à la force d’arguments semblables : En fidèle sujet il ( Tartuffe ) va trouver son Roi, Et l’instruit d’un secret qu
l’égard de la plus morale des comédies ! » Voilà quel fut le sort du Tartuffe , que tant de persécutions et de clameurs doivent
end, dans sa Promenade de Saint-Cloud, que ce libraire avait donné du Tartuffe deux cents pistoles et qu’« il commençait à les r
t personne, nous l’espérons, qui, après avoir lu Le Misanthrope et Le Tartuffe , n’y ait reconnu, en même temps qu’un génie supér
ité plus étendue que celle dont M. Jourdain est le héros. Que dans Le Tartuffe il ait courageusement démasqué l’infamie sous les
à ce qu’on la jouât souvent, était restée au répertoire. L’auteur du Tartuffe et du Misanthrope y remplissait le rôle de Sancho
ennemis que les représentations particulières et les lectures de son Tartuffe lui avaient déjà suscités, l’abbé Cotin et Ménage
romet tous deux quand on fait chère entière, Ainsi que l’on promet et Tartuffe et Molière90. Il n’est comte danois, ni baron all
française offrait à ce prix une place à l’auteur du Misanthrope et du Tartuffe . Boileau fut chargé de cette négociation auprès d
upe s’appelait donc Loyal, et il avait fourni son nom à l’huissier du Tartuffe  : Ce monsieur Loyal porte un air bien déloyal.
Paris pendant le carême, et trouvaient chaque année chez l’auteur du Tartuffe une touchante hospitalité. Livre quatrième
vons chercher à le venger. Du vivant de l’auteur du Misanthrope et du Tartuffe , Boileau ne parla guère que deux fois de lui dans
ple en ses doctes peintures ». Serait-ce dans Le Misanthrope, dans Le Tartuffe , dans L’Avare ou dans Les Femmes savantes ? Dans
sément par le compliment qu’il adresse, à l’occasion de la défense du Tartuffe , à Louis XIV, « maintenant en son château royal d
. Du 5 février au 9 avril, jour de la clôture, on donna uniquement Le Tartuffe , et, outre les représentations publiques, on alla
. * Revue française (1857), t. XI, p. 106 et 107. Comment Molière fit Tartuffe , par M. Édouard Fournier. 79. Beffara, note man
s XIV, à l’occasion du pamphlet du curé de Saint-Barthélemy contre Le Tartuffe , et de beaucoup de pièces relatives à la famille
61 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXV. Du contraste des Caracteres. » pp. 386-397
e plusieurs autres caracteres, du Jaloux, du Bourru, &c. Quant au Tartufe , c’est une autre affaire. La franchise, l’honnête
ge, & qu’il tourne contre lui ; mais, qu’est-ce en comparaison de Tartufe surpris par Damis lorsqu’il fait la déclaration d
a déclaration de son amour à Elmire ? de Damis accusé d’imposture par Tartufe qu’il croyoit confondre ? de ce même Tartufe embr
s accusé d’imposture par Tartufe qu’il croyoit confondre ? de ce même Tartufe embrassant Orgon au lieu d’Elmire ? d’Orgon chass
62 (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136
à cette dame d’excellentes raisons pour la désabuser sur le compte de Tartuffe  ; mais aveuglée à l’égard de ce personnage, elle
ahissement de Orgon par la passion ridicule que celui-ci éprouve pour Tartuffe , passion qui a tous les caractères du fanatisme,
ladie d’Elmire, son épouse, Orgon n’entend que ce qui peut intéresser Tartuffe  ; aussi, à chaque phrase de Dorine, revient-il à
, d’où résulte cette répétition si bien trouvée et si comique : « Et Tartuffe ?… Le pauvre homme ! » Qu’on me permette ici de
ar Molière : orgon a cléante. « Mon frère, vous seriez charmé de le ( Tartuffe ) connaître ; et vos ravissements ne prendraient p
ans la scène vi de l’acte I, Orgon étale son aveuglement à l’égard de Tartuffe et découvre tous les procédés hypocrites, sans le
le dissuader de poursuivre le projet insensé de marier sa fille avec Tartuffe , Orgon répond en colère par une phrase ironique q
ver sa conduite, que les impulsions de sa passion. Au troisième acte, Tartuffe entra en scène. Ce personnage, tel que l’a dépein
par la ruse, l’adresse, la rouerie, et à l’occasion par l’hypocrisie. Tartuffe , ayant rencontré un homme religieux, crédule, fai
dessiné par Molière dans ce nouveau type de criminel qu’il présente. Tartuffe , convaincu de scélératesse et obligé de quitter s
et sans remords. Si Molière fait dire au sage Cléante, en parlant de Tartuffe dévoilé et arrêté par ordre supérieur : « A son
oignez pas au remords qui l’accable. » ce n’est pas qu’il croie que Tartuffe puisse éprouver le remords véritable ; car non se
x, produisent cette peine morale. En faisant supposer par Cléante que Tartuffe éprouve du remords, Molière signale l’erreur dans
ux-mêmes, ne doutent pas que les criminels n’éprouvent du remords. Si Tartuffe ne le ressent point, il éprouve néanmoins, lorsqu
dront plus puissantes sur son esprit que la crainte d’être découvert. Tartuffe , vivement épris des charmes d’Elmire, commet une
re est resté vrai dans cette circonstance, que les hommes faits comme Tartuffe ne doutent de rien, ce qui leur donne une audace
e le rôle qu’il joue ne peut être que temporaire ; aussi, de même que Tartuffe , il cherche à accaparer au plus tôt le plus de ri
e lui. Il n’est pas besoin de répéter après Molière lui-même que dans Tartuffe il a voulu stigmatiser le vice qui se revêt du ma
ette œuvre, pour insinuer, ainsi que l’a fait M. De Laprade, que dans Tartuffe l’attaque dépasse le vice pour aller tomber sur l
« Puis, ajoute-t-il, quels sont les gens qui doivent le plus détester Tartuffe et Trissotin comme des ennemis personnels? Ce son
qui compromettent par leurs simagrées les choses qu’ils vénèrent. Si Tartuffe est le véritable antidote de la fausse dévotion,
t les compromettent, il n’est pas moins vrai que la représentation de Tartuffe ne leur sera jamais agréable, par la raison que,
ndis qu’elle s’élargit et se développe autour du père de famille. Que Tartuffe prenne pour dupe un célibataire, que l’avare n’ai
’est ainsi qu’il a dépeint avec une vérité aussi remarquable l’Avare, Tartuffe et Don Juan, que les personnages dont il a pu par
63 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64
u gré de son souhait et un nom au gré de son orgueil171 ; don Juan et Tartuffe , égoïstes hardis qui courent au plaisir à travers
s de littérature, partie II, liv. I, chap. VI, sect. 3. 129.   Le Tartuffe , act. I, sc. VI :   Jamais contre on pécheur il
urgeois gentilhomme. 157. Le Misanthrope, act. I, sc. I. 158. Le Tartuffe . Voir plus loin, chap. XI. 159. Le principal mér
 ; act. IV, sc. VII, VIII ; le Festin de Pierre, act. III, sc. V ; le Tartuffe , act. III, sc. IV, v ; act. V, sc. II ; le Bourge
tc. 209. Le Misanthrope, act. IV, sc. II ; act. V, sc. I, VIII ; le Tartuffe , act. V, sc. I, IV, VI, VII ; l’Avare, act. V, sc
L’École des Maris, Ariste ; l’École des Femmes, Chrysalde. 214. Le Tartuffe , Cléante ; les Femmes savantes, Ariste ; le Malad
64 (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58
u’elle donne à ses enfants, ses propos les plus innocents. Entêtée de Tartuffe , elle trouve que son fils Orgon n’en est pas asse
se croit menacé de mourir, il se rencontre assez souvent quelque lady Tartuffe pour inspirer le testament et mettre la main sur
’une des situations les plus difficiles qui furent jamais ? Ouvrez Le Tartuffe . Ce n’est plus Henriette qu’elle s’appelle, c’est
’est de l’aveu d’Orgon qui avait engagé sa parole. On veut lui donner Tartuffe  ; elle résiste, mais avec une modération pathétiq
uls peuvent trouver à mordre sur sa conduite, Elle est surveillée par Tartuffe qui l’épie, moitié par intérêt, moitié par convoi
é par intérêt, moitié par convoitise brutale ; elle sait ménager même Tartuffe , et ne se résout que malgré elle, poussée par une
lle avait été moins séduisante, elle n’aurait peut-être pas inspiré à Tartuffe la passion qui le perd. Si nous avions conçu quel
outes sur sa vertu, Molière n’aurait osé risquer ni la déclaration de Tartuffe , ni la scène où il se démasque. Que la conduite d
, est prudente et sage en même temps que ferme ! Malgré l’offense que Tartuffe lui a faite, elle n’en dirait rien, si l’indignat
aris, III, 9. 36. Misanthrope, I, 1. 37. Misanthrope, V, 3. 38. Tartuffe , IV, 3.
65 (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83
omme Garde de Navarre, mais une comédie purement et simplement, comme Tartuffe et L’École des Femmes ; et qu’on méconnaît à la f
e tribunal, dont Armand d’Andilly disait : « C’est Pierrot déguisé en Tartuffe  ! » Il y aurait du jansénisme jusque dans la faço
incère dans son amitié pour le roi qui, ne l’oublions pas, autorisait Tartuffe  ; et sa reconnaissance pour le roi l’entraînait f
t la saveur de celle de l’École des Femmes, ni la liberté de celle de Tartuffe  ; elle a subi cette espèce de raréfaction que la
up de son génie* Molière a donné pour adversaire à son Alceste, qui ? Tartuffe lui-même. Oh ! comme je comprends qu’il ait peine
 la magistrature d’alors, bien entendu, — pourrait-elle donner tort à Tartuffe  ! De ces robins du bon vieux temps, Racine nous a
ndignation est de bon aloi, non contre la nature humaine, mais contre Tartuffe , Grippeminaud et Brid’Oison, — trop heureux, comm
si elle n’avait pas tant d’esprit. Elle a tellement raison contre ce Tartuffe femelle, Arsinoé ; elle la remet si admirablement
Alceste un janséniste ; mais je sais qu’il le combat, comme il combat Tartuffe son extrême ; et il ne combat Tartuffe avec tant
’il le combat, comme il combat Tartuffe son extrême ; et il ne combat Tartuffe avec tant de raison et de force, que parce qu’il
Alceste que, quand même on possède réellement toutes ces vertus dont Tartuffe n’a que la fausse apparence, on n’a pas pour cela
66 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VII. De l’Amour. » pp. 121-144
anthrope, du Médecin malgré lui, de Mélicerte, de l’Amour peintre, du Tartuffe , de l’Avare, de M. de Pourceaugnac, des Amants ma
es au désespoir et au repentir d’Elvire 492 ? Quel dégoût inspire le Tartuffe avide et luxurieux Qui convoite la mère en épous
l’Avare. 453. Les amoureux du Dépit amoureux, du Prince jaloux, du Tartuffe , du Bourgeois gentilhomme, des Fâcheux, etc.  45
454. Voir particulièrement le Dépit amoureux, act. IV, sc. III ; le Tartuffe , act. II, sc. IV ; le Misanthrope, act. IV, sc. I
I, VII ; Mélicerte, act. II, sc. III ; l’Amour peintre, sc. XIII ; le Tartuffe , act. II, sc. IV ; Amphitryon, act. I, sc. III ;
Le Festin de Pierre, act. I, sc. III ; act. IV, sc. IX. 493.   Le Tartuffe , act. IV, sc. VIII :   Vous épousiez ma fille e
67 (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129
t l’on a signalé comme ayant été l’objet de cette odieuse mutilation, Tartuffe , les Fourberies de Scapin, l’Avare et le Malade i
ue juste et bienveillante. La plus importante de ces pièces, c’est le Tartuffe . Nous l’avons collationnée sur l’édition de 1669,
le discours de Mascarille‌ 10. Je prendrai mon second exemple dans le Tartuffe , acte II, scène IV. Valère se querelle avec sa ma
ur lequel Molière a fait le troisième placet qui est à la tête de son Tartuffe , lorsqu’il demanda au roi un canonicat de Vincenn
uffisamment préparé les esprits, le 5 d’août 1667 il fait afficher le Tartuffe . Mais il n’eut pas été représenté une fois, que l
t de bonnes raisons, puisque Sa Majesté jugea à propos de défendre le Tartuffe 91 . Cet ordre fut un coup de foudre pour les com
que temps avant que de hasarder une seconde fois la représentation du Tartuffe  ; et l’on donna pendant ce temps-là Scaramouche e
aller la grande. Les hypocrites avaient été tellement irrités par le Tartuffe , que l’on fit courir dans Paris un livre terrible
ête homme à la cour tient le rang. On voit par cette remarque que le Tartuffe fut joué avant le Misanthrope 98 et avant le Méde
e qui a toujours été depuis très régulièrement exécuté. On affiche le Tartuffe  : les hypocrites se réveillent ; ils courent de t
e pour une témérité la hardiesse que Molière avait eue de remettre le Tartuffe sur le théâtre, et peu s’en fallut que cette affa
ux comédiens pour apporter l’ordre du roi, qui voulait qu’on jouât le Tartuffe . Le lecteur jugera bien, sans que je lui en fass
urait été persuadé qu’il ne se serait point hasardé de représenter le Tartuffe une seconde fois, sans en avoir auparavant pris l
e force-là, sans souffrir comme un damné. » Quelque succès qu’eût le Tartuffe pendant qu’on le joua après l’ordre du roi, cepen
que la pièce soit bonne. La bonté que le roi eut de permettre que le Tartuffe fût représenté, donna un nouveau mérite à Molière
lui en témoignèrent de la joie, et étaient les premiers à dire que le Tartuffe était de ces pièces excellentes qui mettaient la
suivies. Cet ouvrage de M. Chapelle ne serait-il point l’original du Tartuffe , qu’une famille de Paris, jalouse avec justice de
causa de la mortification à sa femme à la première représentation du Tartuffe . Comme cette pièce promettait beaucoup, elle voul
pe du Palais-Royal, et ce fut pour lui que Molière composa le rôle du Tartuffe , que du Croisy joua au gré de l’auteur et des spe
l avait de certains rôles où il était original, entre autres celui du Tartuffe . Plusieurs années après la mort de Molière, étant
te à Molière et à sa troupe, le 6 août (même année 1667), de jouer le Tartuffe . Après la mort de Molière, La Thorillière entra à
IN DE L’HISTOIRE DE LA TROUPE DE MOLIÈRE. 1. L’Imposteur ou le Tartuffe , comédie par J.-B. P. de Molière, imprimé aux dép
ls, auteur de la Femme juge et partie, qui partagea un moment avec le Tartuffe la faveur du public. On dit que Montfleury se rom
n on sent partout que cette brochure a été inspirée par la crainte du Tartuffe , déjà célèbre et déjà persécuté, quoique non ache
noble et haut comique de l’École des Femmes, des Femmes savantes, du Tartuffe , de l’Avare, du Misanthrope, etc. » Ce passage es
un auteur contemporain une anecdote fort piquante sur une lecture du Tartuffe faite chez la célèbre Ninon de Lenclos. « Je me r
qui nous la raconta peu de jours avant la première représentation du Tartuffe . On parlait du pouvoir de l’imitation. Nous lui d
te impression ; et il nous apprit qu’ayant été la veille lui lire son Tartuffe (selon la coutume de la consulter sur tout ce qu’
eurs qu’elle avait attirés : « Messieurs, nous allions vous donner le Tartuffe , mais monsieur le premier président ne veut pas q
leau, l’Ariste du Lutrin, ne pouvait en aucune manière être comparé à Tartuffe . Il était d’une piété singulière que nul ne révoq
e trois fois par semaine le mercredi, le vendredi, et le dimanche. Le Tartuffe fut représenté pour la première fois le vendredi
 : Vous verrez bien autre chose. Il mettait alors la derrière main au Tartuffe , dont on ne connaissait encore que les trois prem
97. On ignore le titre de ce livre. 98. Les trois premiers actes du Tartuffe furent joués le 12 mai 1664, à la sixième journée
eu que le 5 août 1667. Ainsi Grimarest se trompe lorsqu’il dit que le Tartuffe parut avant le Misanthrope et le Médecin malgré l
il tint ce discours dans la même année où les trois premiers actes du Tartuffe furent joués à la cour. (B.) 101. Les ennemis d
érer le texte de plusieurs pièces ; entre autres celui de l’Avare, du Tartuffe , et des Fourberies de Scapin. 104. Champmêlé en
ni de naturel ni de vraisemblance. (Voyez, sur l’anecdote relative à Tartuffe , les Mémoires pour servir à la vie de Chapelle, p
oup mieux amenés, et moins embrouillés que les leurs; et que celui de Tartuffe en particulier, contre lequel on a voulu se récri
68 (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112
ui lui ont inspiré la scène adorable de Marianne et de Valère dans le Tartufe . L’amour n’a pas eu de secrets pour Molière. C’es
omme formant un corps, une classe dans la société. Dans sa préface du Tartufe , il s’exprime avec cette plaisante naïveté : « Le
out du récit ! Ce comique prolongé, d’où est sorti le pauvre homme du Tartufe , est un des procédés les plus ingénieux de Molièr
une hauteur ou il n’était pas encore parvenu, et qui fait pressentir Tartufe , comédie que, du reste, il venait d’achever, mais
trembler la Bastille sur le sol. Molière pouvait à peine dire dans le Tartufe , en parlant des lettres de cachet : Et ce sont d
ense succès. Nous voici arrivés au second chef-d’œuvre de Molière, au Tartufe , qui partage avec le Misanthrope l’honneur du pre
sa comédie ; il le traita du haut en bas ! Ce fut alors qu’il choisit Tartufe  ! A la bonne heure ! C’est là un nom heureux ! un
t en hypocrisie. Ne pensez pas que nous voyons actuellement ce nom de Tartufe , à travers le personnage, et que notre esprit et
lée à l’improviste, lui donnèrent la mesure d’un masque d’hypocrite ! Tartufe était trouvé, peut-être est-ce pour cela que Moli
é de La Roquette. Au reste, tout le clergé cria au scandale, bien que Tartufe ne soit pas un abbé, puisqu’Orgon veut lui donner
’eût pas fallu que Molière demandât autorisation pour faire jouer son Tartufe , Malgré cette haute et forte satire, ce que Moliè
génie et l’autorité de Molière. On ne se lassera jamais d’admirer le Tartufe , cet honneur impérissable de la scène française.
assette dont il n’a été que fort peu question, et qui donne matière à Tartufe d’accuser Orgon près du roi. Cette cassette ne jo
oblement ému lorsque l’exempt, ce personnage si peu attendu, répond à Tartufe , qui lui demande le motif pour lequel on veut l’e
omme toutes les grand-mères, jusqu’à M. Loyal, ce type des huissiers; Tartufe , ainsi qu’on l’a remarqué, véritable hypocrite, à
une parole trop vive de leur part. Dans la scène de la déclaration de Tartufe , elle est contrainte de garder le silence sur les
que lui inspire un pareil amour. Quand Elmire est poussée à bout par Tartufe qui veut des réalités pour convaincre son âme, al
tir son mari de ne pas laisser aller plus loin l’affaire, et répond à Tartufe , qui lui demande si elle souffre. … Oui, je suis
s, comme elle a honte de son subterfuge, cette digne créature lorsque Tartufe est pris au piège de sa propre convoitise. Marian
précaution l’organisation vicieuse du gouvernement de Louis XIV. Dans Tartufe , la pensée est plus précise; elle se formule par
uis XIV en quenouille de madame de Maintenon. La pièce qui succéda au Tartufe fut l’Amphytrion : étrange variété de Molière ! C
st éclos davantage), elle ne touche pas autant que le Misanthrope, le Tartufe , l’Ecole des Femmes, parce qu’elle n’est point pr
69 (1769) Idées sur Molière pp. 57-67
ges ; mais n’est-ce pas toi qui as inventé ce sublimé Misanthrope, le Tartuffe , les Femmes savantes, et même l’Avare, malgré que
ateur Génevois. Est-il vrai qu’il a fallu que tu fisses l’apologie du Tartuffe ? Quoi! dans le moment où tu t’élevais au-dessus
de, et c’est beaucoup; le meilleur sermon sur l’hypocrisie, fut-il de Tartuffe lui-même, n’en aurait pas fait autant. Qu’est-ce
70 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354
s et douces, dans le pays du style et de l’esprit français. Ouvrez le Tartuffe , Le Misanthrope, L’École des femmes, ou même quel
pour la philosophie ; mais il n’aurait fait ni L’École des femmes, ni Tartuffe , ni Don Juan, et ses ennemis l’auraient certainem
voluptueuse et brillante, apparut l’intérieur de la maison d’Orgon et Tartuffe . Ce fut la plus flatteuse des surprises. Le roi,
it complice, il faiblit, et défendit « pour le public » la comédie de Tartuffe . Molière avait prévu la tempête. Pour la parer au
it entrepris d’intéresser le parti janséniste au succès de son œuvre. Tartuffe , ce professeur de dévotion outrée, qui s’accuse
ansénistes accusaient les jésuites. Quelques-uns purent croire que le Tartuffe continuait les Provinciales, et dès que la pièce
prononcée par la politique du roi fut maintenue. Pendant cinq ans, le Tartuffe ne put être joué en public. C’était donc une terr
iquement, soit en particulier, sous peine d’excommunication » ; et le Tartuffe ne put être mis en liberté qu’en février 1659, à
ui tempéraient la violence et l’amertume de la satire. Primitivement, Tartuffe était un ecclésiastique. Il parut convenable et n
avec leurs maris, et profitaient des interrègnes437. Molière changea Tartuffe en directeur laïque ; et, comprenant que pour mie
i firent, cinq ans après la représentation de Versailles, le salut du Tartuffe et de Molière devant le grand public. Elles sont
riciens littéraires439. Don Juan, que Molière composa pendant que le Tartuffe restait frappé d’interdiction, en est la contrepa
s contemporaines, qu’une sorte de prophétie. Dans Don Juan comme dans Tartuffe , mieux encore que dans Tartuffe, Molière a découv
e prophétie. Dans Don Juan comme dans Tartuffe, mieux encore que dans Tartuffe , Molière a découvert et montré, non ce que le pré
à travers ce qui se passait alors. Il semble avoir pressenti, dans le Tartuffe , les dangers et les désastres qui allaient naître
71 (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314
ur lequel Molière a fait le troisième placet qui est à la tête de son Tartuffe , lorsqu’il demanda au Roi un Canonicat de Vincenn
ffisamment préparé les esprits, le 5 d’Août 1667, il fait afficher le Tartuffe . Mais il n’eut pas été représenté une fois que le
s, puisque Sa Majesté jugea à propos de défendre la représentation du Tartuffe . Cet ordre fut un coup de foudre pour les Comédie
Molière, dit-il, vaut beaucoup mieux que ses vers. Je lisais hier son Tartuffe . Je lui en avais autrefois entendu lire trois Act
que temps avant que de hasarder une seconde fois la représentation du Tartuffe  : Et l’on donna pendant ce temps-là Scaramouche H
rien dit contre cette pièce, et que l’on s’est tant récrié contre le Tartuffe  ? —  C’est, répondit ce Prince, que Scaramouche j
aller la grande. Les Hypocrites avaient été tellement irrités par le Tartuffe , que l’on fit courir dans Paris un livre terrible
me à la Cour tient le rang : Etc… On voit par cette remarque, que le Tartuffe fut joué avant le Misanthrope, et avant le Médeci
e qui a toujours été depuis très régulièrement exécuté. On affiche le Tartuffe  : Les Hypocrites se réveillent ; ils courent de t
e pour une témérité la hardiesse que Molière avait eue de remettre le Tartuffe sur le théâtre, et peu s’en fallut que cette affa
ux Comédiens pour apporter l’ordre du Roi, qui voulait qu’on jouât le Tartuffe . Le lecteur jugera bien, sans que je lui en fasse
urait été persuadé qu’il ne se serait point hasardé de représenter le Tartuffe une seconde fois, sans en avoir auparavant pris l
tte force-là, sans souffrir comme un damné . Quelque succès qu’eût le Tartuffe pendant qu’on le joua après l’ordre du Roi, cepen
que la pièce soit bonne. La bonté que le Roi eut de permettre que le Tartuffe fût représenté, donna un nouveau mérite à Molière
lui en témoignèrent de la joie, et étaient les premiers à dire que le Tartuffe était de ces pièces excellentes qui mettaient la
ivies. Cet ouvrage de Mr de Chapelle ne serait-il point l’original du Tartuffe , qu’une famille de Paris, jalouse avec justice de
causa de la mortification à sa femme à la première représentation du Tartuffe . Comme cette pièce promettait beaucoup, elle voul
n : 290 Mr de Simoni : 14 Sœurs Quêteuses : 291 Subligny : 61   T Le Tartuffe  : 174 et suiv., 227, 259 Théagène et Chariclée :
72 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215
e de pareil s’agitait et se démenait, au fond de cet abîme intitulé : Tartuffe , et l’on eût vu les mêmes Larves, les mêmes Lamie
vorton dont je ne sais que faire. — Va-t’en, Don Juan, frère cadet de Tartuffe . C’est bien assez d’avoir mis au monde Tartuffe t
Juan, frère cadet de Tartuffe. C’est bien assez d’avoir mis au monde Tartuffe ton frère, l’an passé ! » Sans nul doute, ainsi a
tre impossible, et plus il devenait digne de cette adoption du poète. Tartuffe ne pouvait pas avoir un plus digne auxiliaire. À
digne auxiliaire. À ce compte, les deux années, l’an 1664, l’année de Tartuffe , et l’an 1665, l’année du Festin de Pierre, me pa
lière pour tirer parti d’un pareil héros, plus difficile à remuer que Tartuffe en personne. Quant à monter dignement l’âne de Sa
our aïeul… Don Juan ! Le Festin de Pierre, comédie en prose Le Tartuffe n’avait pas encore vu le jour, la protection du r
’attente du chef-d’œuvre qui allait venir, bref, on ne savait rien de Tartuffe , sinon dans les salons de mademoiselle de Lenclos
s. D’ailleurs, Molière avait à produire sa plus terrible comédie, son Tartuffe . Il savait très bien que c’était son œuvre et son
er un peu plus haut que Pascal, et tout simplement à côté de Bossuet. Tartuffe  ! Écraser l’hypocrite ! prendre sa revanche sur c
affiche à l’instant même où l’affiche allait supporter ce grand nom : Tartuffe . — Le bruit de Tartuffe dure encore ; la révoluti
où l’affiche allait supporter ce grand nom : Tartuffe. — Le bruit de Tartuffe dure encore ; la révolution qu’il a faite, sans c
uvé le moyen d’introduire une certaine gaieté dans le dernier acte de Tartuffe . Mais quelle préface pour Tartuffe, Don Juan ! — 
ine gaieté dans le dernier acte de Tartuffe. Mais quelle préface pour Tartuffe , Don Juan ! — Cet homme-là faisait les préfaces t
ier de tous les abîmes, l’hypocrisie. Il n’était que Don Juan, il est Tartuffe , et voilà un châtiment ! Oui Don Juan change de n
ffe, et voilà un châtiment ! Oui Don Juan change de nom, il s’appelle Tartuffe  ; le peu de noble sang qui restait précieusement
pas à crier : À la profanation ! Aussi peu il est permis de toucher à Tartuffe , aussi fort peut-on toucher à L’Amour médecin. Le
té, dans la salle hardiment et royalement réparée, on vit représenter Tartuffe , sous les auspices réunis du roi Louis-Philippe e
it Molière quand il est mort, cette comédie qui eût été le pendant de Tartuffe , et que personne n’a osé écrire — elle n’eût pas
; un peu de mépris pour cette belle Célimène, l’horreur profonde pour Tartuffe , le profond dégoût que nous inspirent M. et madam
73 (1788) Molière (Dictionnaire encyclopédique) « article » pp. 588-589
Dépit amoureux, l’une dans Le Bourgeois Gentilhomme, l’autre dans le Tartuffe , vous connaîtrez dejà l’immensité du génie de Mol
par dégrés jusqu’au Misanthrope, jusqu’aux Femmes Savantes, jusqu’au Tartuffe , jusqu’à cette pièce aprés laquelle il ne faut pl
74 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Dufresny imitateur comparé à Moliere, à Champmeslé, son Mariage fait & rompu comparé à l’histoire véritable du faux Martin-Guerre, & à la nature. » pp. 81-99
l’engager à lui donner son bien. Lucinde imite encore très gauchement Tartufe . Tout en feignant de refuser une donation que la
on mauvais succès à la fureur qu’avoit l’Auteur de copier par-tout le Tartufe . Ariste, le héros de cette comédie, lui ressemble
s’appercevoir que Dufresny, non content d’avoir calqué son Ariste sur Tartufe , lui donne quelques traits de Don Juan. On pourro
procher à l’Auteur d’avoir fait une troisieme & mauvaise copie du Tartufe dans son Faux Sincere, puisque le héros n’affecte
75 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIV. Des Tableaux. » pp. 422-425
es, & que tout l’y peint ? Tels sont les tableaux de Moliere. Son Tartufe est une galerie superbe où l’on en voit de toute
pants que parcequ’ils sont copiés d’après des situations vigoureuses. Tartufe embrassant Orgon au lieu d’Elmire, ne peut que fa
76 (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116
ur lequel Moliere a fait le troisiéme Placet qui est à la tête de son Tartuffe , lorsqu’il demanda au Roi un Canonicat de Vincenn
fisamment preparé les esprits, le 5. d’Août 1667. il fait afficher le Tartuffe . Mais il n’eut pas été representé une fois que le
s, puisque Sa Majesté jugea à propos de défendre la representation du Tartuffe . Cet ordre fut un coup de foudre pour les Comedie
Moliere, dit-il, vaut beaucoup mieux que ses vers. Je lisois hier son Tartuffe . Je lui en avois autrefois entendu lire trois Act
que temps avant que de hazarder une seconde fois la representation du Tartuffe  : Et l’on donna pendant ce temps-là Scaramouche H
en dit contre cette Piece, & que l’on s’est tant recrié contre le Tartuffe  ? C’est, répondit ce Prince, que Scaramouche jouë
us de lui-même. †Les Hypocrites avoient été tellement irritez par le Tartuffe , que l’on fit courir dans Paris un livre terrible
la Cour tient le rang, &c. On voit par cette remarque, que le Tartuffe fut joüé avant le Misanthrope, & avant le Med
e qui a toûjours été depuis très-regulierement executé. On affiche le Tartuffe  ; les Hypocrites se reveillent ; ils courent de t
e pour une temerité la hardiesse que Moliere avoit eûë de remettre le Tartuffe sur le Theâtre, & peu s’en fallut que cette a
ux Comediens pour apporter l’ordre du Roi, qui vouloit qu’on joüât le Tartuffe . Le Lecteur jugera bien, sans que je lui en fasse
uroit été persuadé qu’il ne se seroit point hazardé de representer le Tartuffe une seconde fois, sans en avoir auparavant pris l
et au Roi, il marquoit à Sa Majesté qu’il en avoit changé le titre de Tartuffe en celui d’Imposteur, & deguisé le principal
, nous comptions d’avoir aujourd’hui l’honneur de vous representer le Tartufe  ; mais nous venons de recevoir un Ordre de Mr. le
lendemain, celui qui annonçoit dit : Messieurs, vous aurez demain le Tartuffe . *Un jour qu’on representoit cette Piece, Champm
ette force là, sans souffrir comme un damné. Quelque succès qu’eût le Tartuffe pendant qu’on le joüa après l’ordre du Roi, cepen
que la Piece soit bonne. La bonté que le Roi eut de permettre que le Tartuffe fût representé, donna un nouveau merite à Moliere
en témoignerent de la joye, & étoient les premiers à dire que le Tartuffe étoit de ces Pieces excellentes qui mettoient la
ivies. Cet ouvrage de M. de Chapelle ne seroit-il point l’original du Tartuffe , qu’une famille de Paris, jalouse avec justice de
causa de la mortification à sa femme à la premiere representation du Tartuffe . Comme cette Piece promettoit beaucoup, elle voul
sent aussi justes, & aussi travaillez que le Misanthrope & le Tartufe . Mais ils ne font pas assez de réflexion sur la n
77 (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309
: ainsi de la plupart de ses pièces ; et dans ces derniers temps, son Tartuffe n’est-il pas notre Bernagasse ? À la vérité, il a
l Basilico di Bernagasso, lequel n’aurait été ni plus ni moins que Le Tartuffe . Il suffit de lire l’analyse que donnent de ce sc
e Il Basilico di Bernagasso s’est enrichi de ces traits aux dépens du Tartuffe . Si ces erreurs étaient déjà si aisées à commettr
78 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. Des Caracteres généraux. » pp. 263-267
armi nous, est connue de toutes les nations policées. Je rangerois le Tartufe dans cette derniere classe, si nos Ecrivains les
p; la femme de son prochain. Le Roi de Portugal a fait traduire notre Tartufe , l’a fait représenter à Lisbonne, & la piece
79 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IX. De l’Adultère et des Amours faciles. » pp. 166-192
plus hardie, mais pour son honneur d’honnête homme. Oui, l’auteur du Tartuffe a fait Amphitryon 586 ; celui qui a soulevé contr
e de Dorine, mais nécessaire pour répondre à l’hypocrite lubricité de Tartuffe 612 : autant on condamnera sans rémission les pla
tisé. 585. Daniel, cap. II, v ; 32, 33. 586. La date définitive du Tartuffe est 1667 ; Amphitryon est de 1668. 587. Le Tart
e définitive du Tartuffe est 1667 ; Amphitryon est de 1668. 587. Le Tartuffe , act. V, sc. VII. 588. Id., act. IV, sc. V.
des Femmes, sc. III, VII. Voir plus haut, chap. V, p. 100. 612. Le Tartuffe , act. III, sc. II. Voir plus haut, chap. VI, p. 1
80 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Surprises. » pp. 490-502
prises de Moliere annoncent le grand maître, témoin celles-ci dans le Tartufe . ACTE III. Scene IV. Tartufe fait sa déclaration
grand maître, témoin celles-ci dans le Tartufe. ACTE III. Scene IV. Tartufe fait sa déclaration à Elmire : elle veut bien avo
ennemi, sort du cabinet d’où il a tout entendu. ACTE IV. Scene VII. Tartufe croit avoir séduit Elmire : il vient à elle les b
81 (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47
t au dernier rang des courtisans, au-dessous des petits marquis. Pour Tartuffe , ça a été la même chose. Qu’est-ce que c’est que
rquis. Pour Tartuffe, ça a été la même chose. Qu’est-ce que c’est que Tartuffe  ? C’est encore un tableau, une peinture des mœurs
ce sont les besoins et les mensonges de la polémique qui ont fait de Tartuffe la satire définitive de l’Eglise et de la religio
est bien à une époque religieuse que peut se produire une œuvre comme Tartuffe , lorsque la dévotion et la crédulité sont arrivée
sotin. On a déjà fait remarquer, je crois, que Les Femmes savantes et Tartuffe se ressemblaient par un point : la maison d’Orgon
82 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164
ne, s’ils s’y introduisent, s’ils en sortent avec bienséance. Dans le Tartufe , Moliere ne manque pas de nous apprendre, dès la
. . . . Oui, je sors de chez vous fort mal édifiée. L’exposition du Tartufe est un chef-d’œuvre dans toutes ses parties, comm
endre. Quand Moliere veut nous instruire de toutes les bigoteries que Tartufe a mises en usage pour s’insinuer dans l’esprit d’
doit jouer le rôle d’un homme totalement dupe de la cagoterie de son Tartufe  ; aussi, d’après le portrait que Dorine en fait,
du courage ; Mais il est devenu comme un homme hébêté, Depuis que de Tartufe on le voit entêté ; Il l’appelle son frere, &
83 (1862) Molière et ses contemporains dans Le Misanthrope (Revue trimestrielle) pp. 292-316
it ses envieux, et l’orage qui devait bientôt éclater sur l’auteur du Tartufe grondait déjà dans le lointain. II Parlons
tous les peuples, qu’ils s’appellent Falstaff, Don Quichotte, Sancho, Tartufe , Alceste ou Harpagon. Comme ces sorciers du moyen
s toiles un détail à côté d’un autre. C’est la différence d’Onuphre à Tartufe . La Bruyère, qui critique Molière, ne la sentait
juste colère contre la lâcheté de ses ennemis qui, à l’apparition du Tartufe , avaient forgé sous son nom un infâme libelle40 ?
p. 346. — Essai sur la comédie, suivi d’analyses du Misanthrope et du Tartufe , par de Saint-Prosper, Paris, 1812. Nous, avons o
84 (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131
e les écrivains s’appellent Molière ou Victor Hugo, les chefs-d’œuvre Tartuffe ou la Légende des Siècles. Et, en disant cela, je
ue, les questions que soulèvent certaines de ses créations telles que Tartuffe , a la fois si profondes et si complexes que la cr
xemple ? Qui n’a présente à l’esprit cette merveilleuse exposition du Tartuffe , où Mme Pernelle passe en revue les membres de la
uence n’est-elle pas le propre de la passion ? Certes, Alceste, comme Tartuffe , est un type impersonnel : il n’est pas plus Moli
pas indemnisé de quelque façon et, au besoin, sur sa propre fortune ! Tartuffe dépouillait les enfants d’Orgon, mais au moins Da
i que Fénelon appelait faux et scandaleux, se souvint d’avoir lu dans Tartuffe  : Il est avec le ciel des accommodements. Il
rminèrent, ni à examiner si ce fut l’auteur du Festin de Pierre et du Tartuffe , plus encore que le comédien, qu’il frappa de ses
ait deux lignes au moins qui fussent bien certainement de l’auteur du Tartuffe , et ces deux lignes, où les trouver ? Ses manuscr
sses œuvres, l’honneur éternel de l’esprit français : le Misanthrope, Tartuffe et les Femmes savantes.   Au sujet de l’étude qu
— hors le prince de Conti qui ne fut janséniste que depuis (depuis le Tartuffe ), et Racine qui alors ne l’était guère24. » J’aj
soupçonner de tenir plutôt pour leurs adversaires et d’avoir écrit le Tartuffe a l’instigation de ces derniers. Un chercheur éru
ière qu’on connaisse, a publié, en 1877, un petit livré intitulé : le Tartuffe par ordre de Louis XIV. Or, savez-vous quelle est
ée de sa curieuse étude ? Cette vigoureuse satire de l’hypocrisie, le Tartuffe , semble, dit l’auteur, avoir été commandée au poè
ui glorifiait le jansénisme dans Alceste, il l’aurait stigmatisé dans Tartuffe , et cela presque simultanément, car un très faibl
e intervalle de temps sépare la conception du Misanthrope de celle du Tartuffe . Voilà l’étrange conséquence à laquelle on est co
te mesure et la science de la vie, comme il a posé Cléante en face de Tartuffe , pour revendiquer, devant la fausse dévotion, les
85 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. De l’Intérêt. » pp. 385-398
u’on accuse d’être si peu intéressant ; & je soutiens que dans le Tartufe , Damis, taxé d’imposture par le scélérat qu’il ac
mes aux pieds d’une Cloris encore plus fade que lui. Orgon, ruiné par Tartufe , chassé de chez lui par ce monstre, m’affecte bie
eux mariage. Je prie le lecteur de réfléchir sur le cinquieme acte du Tartufe , de voir s’il y a rien de si attendrissant qu’une
86 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXI. De la Catastrophe ou du Dénouement. » pp. 503-516
que rien n’annonce ; mais il est très défectueux. Je citerai celui du Tartufe . Quand Orgon a reconnu les coquineries de son imp
oilà l’Exempt qui sert certainement à bien peindre la scélératesse du Tartufe , & ce trait est divin dans un sujet où l’on a
finissant me laissent inquiet sur le sort de quelque acteur : dans le Tartufe , par exemple, le fils d’Orgon m’a dit dès le prem
87 (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)
fripons se couvraient de son masque pour usurper l’estime publique ; Tartuffe nous l’apprend. Les lettres étaient en crédit, ca
s sacrés, et le Philosophe marié met à cacher son bonheur le soin que Tartuffe prenait pour dissimuler ses vices. Quelle époque
apercevrais aujourd’hui bien d’autres ; tu pourrais presque faire un Tartuffe pour toutes les vertus ! Le monde où nous vivons
88 (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492
beaucoup de grandes pièces fortement intriguées. Quand on voit, dans Tartuffe ou dans Le Misanthrope, une foule de personnages,
re n’a presque rien à y reprendre. Elle forme, avec Le Misanthrope et Tartuffe , la première ligne des chefs-d’œuvre de Molière.
vive et plus animée. L’intérêt y est beaucoup moins puissant que dans Tartuffe  ; mais la marche en est plus régulière et l’exécu
pièces le voulait ainsi. Molière n’a introduit une belle-mère dans Le Tartuffe que parce qu’il faut que l’hypocrite, non content
personnage imaginaire ce que dit Molière lui-même, dans la préface du Tartuffe  : « La médecine est un art profitable, et chacun
Béralde, l’homme raisonnable de la pièce, comme Cléante l’est dans Le Tartuffe  ; Béralde, par la bouche de qui Molière attaque l
ridicule l’infatuation d’Argan pour Purgon, comme celle d’Orgon pour Tartuffe  ; mais, entre l’excès de la crédulité et l’excès
omet tous deux, quand on fait chère entière, Ainsi que l’on promet et Tartuffe et Molière (*). Il n’est comte danois, ni baron a
it allusion à la satire III de Boileau, où il est dit : Molière avec Tartuffe y doit jouer son rôle. (**) Fameux cabaret de ce
89 (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405
quand on joue ses comédies, et qu’il ne va presque personne à ce même Tartuffe qui attirait autrefois tout Paris, tandis qu’on c
s pièces. Au panégyrique de Louis XIV, qui se trouve au dénouement de Tartuffe , les comédiens étaient obligés de substituer ces
n’a fait grâce à aucun des chefs-d’œuvre de l’auteur français, ni au Tartuffe , ni au Misanthrope, ni aux Femmes savantes : « Mo
in 1879. Molière fit surtout les frais du répertoire ancien. En 1871, Tartuffe fut représenté 9 fois dans la capitale de la Gran
chestre aux loges, et qui ne peuvent avoir été concertés d’avance… Le Tartuffe  ! Jamais je n’avais aussi bien senti que dans ce
ur offrit, ce furent les trois premiers actes d’une comédie nommée Le Tartuffe . Quelques mots sur les antécédents du Tartuffe s
une comédie nommée Le Tartuffe. Quelques mots sur les antécédents du Tartuffe sont ici nécessaires. Déjà plus d’une fois Molièr
nteries piquantes, mais qu’il fallait frapper fort ; et il prépara Le Tartuffe , qui éclata à l’improviste au milieu des féeries
 qu’on lui fit venir l’envie d’entendre une lecture de cette pièce du Tartuffe qui causait un si grand scandale. M. Michelet sup
Molière ait joué ou non, en effet, cette petite scène à la manière de Tartuffe , toujours est-il qu’il put se vanter d’avoir obte
du nonce. Étaient-ce les jésuites, étaient-ce les jansénistes que Le Tartuffe attaquait ? Les deux partis paraissent l’avoir op
ces des molinistes ; et, en effet, dans la scène V du quatrième acte, Tartuffe parle comme un casuiste de la pire espèce. On lit
s (de Port-Royal) ; elle avait eu beaucoup d’envie d’entendre lire Le Tartuffe , et l’on ne s’opposa point à sa curiosité. On vou
rses. Molière allait partout la représenter ou la lire. Molière avec Tartuffe y doit jouer son rôle, disait Boileau dans la sa
le, disait Boileau dans la satire III, et il ajoutait en note : « Le Tartuffe en ce temps-là avait été défendu, et tout le mond
, entre autres pièces, elle y joue encore les trois premiers actes du Tartuffe , le 25 septembre. La reine mère, Anne d’Autriche,
par Molière et sa troupe, or cette représentation fut la première du Tartuffe en cinq actes, La Grange inscrit sur son registre
alatine près Paris, par ordre de Mgr le prince de Condé, pour y jouer Tartuffe en cinq actes. Reçu 1000 livres. » Et dans l’édi
ère pour jouer la comédie des Médecins et l’on voudrait aussi y avoir Tartufe . Parlez-lui en donc pour qu’il tienne ces deux co
cela et de n’y point apporter de difficulté. Si le quatrième acte de Tartufe  était fait demandés lui s’il ne le pourrait pas j
llet est du mois d’octobre 1665 et se rapporte à la représentation du Tartuffe qui eut lieu au Raincy, le 8 novembre de cette an
e. Comment donc le duc d’Enghien écrit-il : « Si le quatrième acte de Tartuffe  était fait, demandez-lui (à Molière) s’il ne le p
s, il est vrai, d’un art aussi irréprochable que Le Misanthrope ou Le Tartuffe . La donnée fantastique et surnaturelle qui sert a
donc pas, comme il le parut d’abord, une récidive, une aggravation du Tartuffe , mais sa véritable contre-partie et le complément
autre. On a nié l’effet moral de la pièce en faisant observer que, si Tartuffe est absolument odieux, Don Juan, dont l’élégance,
t aussi par recourir à l’hypocrisie, et qu’en dernier lieu il rejoint Tartuffe  ; mais don Juan n’est pas véritablement hypocrite
aut le reconnaître, pour les besoins de sa propre cause : l’auteur du Tartuffe , toujours frappé d’interdiction, a trouvé dans ce
non pas du domaine de la fiction, mais du domaine de l’histoire ? Le Tartuffe et Don Juan sont les deux plus grands efforts du
s’y élève jusqu’à la puissance de la seconde vue. Molière, créant Le Tartuffe , a découvert les dangers et les désastres qui all
orte conduit aux abîmes par la main du Commandeur. En effet, après le Tartuffe , après Don Juan, le sol s’entrouvre et engloutit
avait fait L’École des femmes. Les deux principales attaques dont Le Tartuffe et Le Festin de Pierre furent l’objet eurent pour
Rochemont, avocat au parlement. Le livre du premier, dirigé contre Le Tartuffe , est intitulé : Le Roi glorieux au monde. Dans c
Rochemont s’efforçait particulièrement d’exploiter contre l’auteur du Tartuffe les scrupules de la reine, « Molière ne doit pas,
sentiment. L’on sait qu’il se vante hautement qu’il fera paraître son Tartuffe d’une façon ou d’autre, et que le déplaisir que c
qui se connaît et qui fuit la lumière, S’il se moque de Dieu, craint Tartuffe et Molière. CHAPITRE X. TROUBLES À LA PORTE D
temps, » à Molière qui a ait L’École des femmes, Le Misanthrope et Le Tartuffe  ? Vous figurez-vous Acanthe, c’est-à-dire Racine,
r lequel il sollicite du roi, dans un placet qui se trouve en tête du Tartuffe , un canonicat de la chapelle de Vincennes. Ce doc
die venait de lui livrer un redoutable assaut. Son œuvre favorite, Le Tartuffe , restait toujours frappée d’interdiction. Il s’ét
s trois ans. Il l’avait intitulée L’Imposteur, avait changé le nom de Tartuffe en celui de Panulphe, adouci quelques passages. I
oi revint à Saint-Germain le 7 septembre, et l’on ne vit pas jouer Le Tartuffe . La troupe, qui avait suspendu ses représentation
5 février 1669, la troupe du roi annonça le matin et joua le soir Le Tartuffe ou l’Imposteur. Molière était parvenu à ses fins.
ité. Molière triomphait : le jour même de la « grande résurrection du Tartuffe  », il adressa au roi ce placet, où il sollicite u
tte grâce à Votre Majesté le propre jour de la grande résurrection de Tartuffe , ressuscité par vos bontés ? Je suis, par cette p
ur. Il parut une petite comédie en un acte intitulée : La Critique du Tartuffe , qui, selon toute vraisemblance, ne fut jamais re
et d’un écrivain qui n’est pas sans verve. La véritable opposition au Tartuffe eut lieu dans les chaires des églises, où l’ordon
anger qui les frappait n’était nullement chimérique, et l’histoire du Tartuffe  jusqu’à nos jours l’a suffisamment prouvé. Il fau
de démontrer aux hommes d’église qu’ils ont eu tort de se plaindre du Tartuffe , alors que chaque fois qu’on a voulu faire une dé
démonstration contre eux ou contre leur influence, on s’est servi du Tartuffe . Mais ceux que préoccupent avant tout les intérêt
t. C’est pourquoi, en un autre sens, l’on n’a pas tort de dire que Le Tartuffe a été dans notre pays une garantie et une sauvega
glise au XVIIe siècle étaient dans leur droit en protestant contre Le  Tartuffe . Molière, placé à un autre pôle d’idées et d’inté
et un bonnet brodé or et argent fin. L’habit de la représentation de Tartuffe (rôle d’Orgon), consistant en pourpoint, chausses
générations qui se succèdent. Il a créé un monde de types immortels : Tartuffe , Agnès, Harpagon, Alceste, M. Dimanche, George Da
utre personnage : L’École des femmes aux Femmes savantes, Don Juan au Tartuffe , Philinte à Alceste, Dorante à Lysidas. Le bien j
croyable : quelle prodigieuse vérité, par exemple, dans le langage de Tartuffe  ! Il en est de même de la langue spéciale de chaq
levé. Ainsi elles montèrent, le jour de la première représentation du Tartuffe (reprise du 5 février 1669), à 2860 livres ; le j
tôt une part d’auteur : deux parts pour L’École des femmes et pour Le Tartuffe , par exemple ; une part pour Monsieur de Pourceau
e tragique et le comique : elle jouait avec un égal succès Dorine, du Tartuffe , et Jocaste, de La Thébaïde de Racine. Elle était
ous ses traits que parurent d’abord la princesse d’Élide ; Élmire, du Tartuffe  ; Célimène, du Misanthrope ; Lucile, du Bourgeois
âques 1659. Ce fut un acteur de mérite. Molière lui confia le rôle de Tartuffe . Après la mort de Molière, Du Croisy, étant goutt
porte de son hôtel ». Elle ouvrit le dimanche 9 juillet 1673, par le Tartuffe , et fit, pour son début, une recette de 744 liv.
90 (1856) Les reprises au Théâtre-Français : l’Amphitryon, de Molière (Revue des deux mondes) pp. 456-
ne vois dans cette comédie qu’un pur jeu d’esprit. Quand il s’agit de Tartuffe ou du Misanthrope, de l’École des femmes ou des F
cette comédie, Molière avait quarante-six ans et venait d’achever le Tartuffe . On est donc forcé de mettre les expressions para
91 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIX » pp. 207-214
s. Molière, courtisan dans l’Amphitryon, était grand citoyen dans le Tartuffe . Il était grand citoyen encore quand il profitait
btenu par l’Amphitryon, pour obtenir du roi la permission de jouer ce Tartuffe , prohibé par arrêt du parlement, et dont le roi l
92 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. De la Diction. » pp. 178-203
sur ce ton ? Que dit de plus poétique le Métromane ? La soubrette du Tartufe a bien autant d’esprit ; elle s’exprime avec bien
n de me transporter à Paris pour goûter la beautés du Misanthrope, du Tartufe  : la connoissance du cœur humain me suffit. Depui
decins, qui n’oublient pas un seul terme de leur art. Cela est vrai : Tartufe parle, je l’écoute, j’entends : J’aurai toujours
évotion à nulle autre pareille. Et je connois, à ces seuls mots, que Tartufe est un faux dévot. Une femme veut que sa servante
93 (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723
, la probité dans Burrhus, l’avarice dans Harpagon, l’hypocrisie dans Tartufe , &c. Les caracteres en général sont les incl
st ainsi que Moliere a fait de l’Imposteur un personnage comique dans Tartufe , & Shakespear un personnage tragique dans Glo
Shakespear un personnage tragique dans Glocestre. Si Moliere a rendu Tartufe odieux au 5e acte, c’est comme Rousseau le remarq
antrope ? Moliere le rend amoureux d’une coquete ; il est comique. Le Tartufe est un chef-d’œuvre plus surprenant encore dans l
té de Plaute. Dans ses comedies de caractere, comme le Misantrope, le Tartuffe , les Femmes savantes, c’est un philosophe & u
quins ne put plus se tenir. Epître vij. En effet le Misanthrope, le Tartuffe , les Femmes savantes, l’Avare, les Précieuses rid
e ne puis m’empêcher de citer ici un trait admirable de la comédie du Tartuffe , où le divin Moliere peint la préoccupation d’Org
s pour nous, ô suave merveille, Une dévotion à nulle autre pareille. Tartuffe . Ces mots dans tous mes sens, font couler à long
94 (1794) Mes idées sur nos auteurs comiques. Molière [posthume] pp. 135-160
caractère de chacun ; la cinquième, où Orgon s’informe de la santé de Tartufe , et oublie sa femme et ses enfants, malgré les ra
commodent par les soins de Dorine ; la deuxième du troisième acte, où Tartufe s’annonce ; la troisième, où il fait sa déclarati
l’on blâme, était impossible autrement. Cette pièce vaut peut-être Le Tartuffe et Le Misanthrope. La scène troisième du premier
95 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IV. Jugement sur les Hommes de Molière. » pp. 65-82
ait de Molière est un. sceptique indulgent226. Il condamne absolument Tartuffe 227, et le met aux prises avec un bourgeois sot e
rire à tout prix : c’est en 1669, quand il a donné le Misanthrope, le Tartuffe , l’Avare, après Amphitryon, que l’imitation antiq
ns le Cléonte du Bourgeois gentilhomme (act. III, sc. XII). 280. Le Tartuffe , act. I, sc. I, II, III ; act. IV, sc. I, II, III
96 (1732) Jean-Baptiste Pocquelin de Molière (Le Parnasse françois) [graphies originales] « CII. JEAN-BAPTISTE POCQUELIN. DE MOLIERE, Le Prince des Poëtes Comiques en France, & celebre Acteur, né à Paris l’an 1620. mort le 17. Fevrier de l’année 1673. » pp. 308-320
es Pieces comparables à celle du Misantrope, des Femmes sçavantes, du Tartuffe , de l’Avare, de l’Ecole des Maris, &c. Quand
Peintre, Comédie en Prose, un Acte avec des intermedes, 1667. XIX. Le Tartuffe , ou l’Imposteur,a Comédie en Vers, cinq Actes, 16
hant de l’Art Poëtique. a. Les trois premiers Actes de la Comédie du Tartuffe avoient été representez à Versailles, dès le mois
97 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. D’Ancourt imitateur, comparé à Moliere, la Fontaine, Saint-Yon, le Sage, Montfleury, &c. » pp. 133-184
ada dans l’Ecole des Maris, & Arlecchino Mercante prodigo dans le Tartufe . MM. Parfait disent, dans l’article de la Trahis
l pas l’effronterie de donner à l’héroïne de sa piece le caractere du Tartufe  ? Idée de la Piece. Une aventuriere, nommée Ma
rtus. Cette femme de bien, annoncée pendant trois grands actes, comme Tartufe , paroît enfin : son cœur n’est pas plus ferme à l
t dégagé. Après cette déclaration maussadement calquée sur celle que Tartufe fait à Madame Elmire, elle promet à Dorante de mé
e d’Ancourt leur a persuadé qu’ils pourroient avec succès remanier le Tartufe , grands Dieux ! la piece qui doit faire tomber la
tés réunies & inimitables qui la caractérisent ? Nous avons vu le Tartufe sortir informe du théâtre italien, nous l’avons v
98 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Du Choix du Titre. » pp. 94-102
ge & une Intrigue. Tel est le titre du chef-d’œuvre comique ; Tartufe ou l’Imposteur. Je ne puis que répéter presque mo
péter presque mot à mot ce que j’ai déja dit. Puisque l’imposteur est Tartufe , il est inutile d’alonger le titre pour le nommer
99 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Les Caracteres des hommes n’ont pas plus changé que ceux des professions. » pp. 303-311
prendre, je ne sais pas à quel propos il nous donneroit une copie du Tartufe  : l’original nous suffit, il est si beau ! Il est
on représentoit dans le temps où l’on ne vouloit pas laisser jouer le Tartufe , un Hermite vêtu en Moine, monte la nuit, par une
100 (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -
emière des comédies. Il y a loin de là sans doute au Misanthrope ou à Tartuffe mais, quand un art se fonde sur les passions et l
représenter les moutons terrassant les loups et trompant les renards. Tartuffe fait exception ; mais il fallait absolument que l
gne le danger, et le vice qui le démontre. C’est ainsi que Cléante et Tartuffe attaquent, l’un par ses discours, l’autre par ses
lité de lui dire son sentiment sur de méchants vers qu’il a composés. Tartuffe feint d’être scandalisé à la vue d’un sein trop p
ses chefs-d’œuvre en fourniront une preuve suffisante. L’intrigue de Tartuffe est animée, chaude, intéressante ; les péripéties
es ont été désapprouvés, qui ne le méritaient pas davantage. Celui de Tartuffe surtout a longtemps essuyé d’injustes reproches,
et il est celui qu’elle doit avoir. La punition d’un scélérat tel que Tartuffe excède la compétence de la justice comique ; les
ndigne : qui oserait dire que ces deux conditions n’existent pas dans Tartuffe  ? Au reste, l’extrême importance attachée au méri
nce attend qu’elle produise les originaux de l’École des Femmes et de Tartuffe , du Misanthrope et des Femmes savantes, du Bourge
l a fait plus, il a fait mieux : il a montré, dans le chef-d’œuvre de Tartuffe , comment, sans faire grimacer l’aimable visage de
en qualité de poète comique, le rival de l’auteur du Misanthrope, de Tartuffe , de l’Avare et des Femmes savantes ? Ce serait là
qui nous la raconta peu de jours avant la première représentation du Tartuffe . On parlait du pouvoir de l’imitation. Nous lui d
te impression ; et il nous apprit qu’ayant été la veille lui lire son Tartuffe (selon sa coutume de la consulter sur tout ce qu’
empêche pas que dans cette même pièce duMisanthrope ainsi que dans le Tartuffe , il n’y ait beaucoup de passages où l’aisance et
noble et haut comique de l’École des Femmes, des Femmes savantes, du Tartuffe , de l’Avare, du Misanthrope, etc. Les Pasquins et
èces, et, plus tard, dans deux farces sans conséquence ; et que, dans Tartuffe , leMisanthrope, les Femmes savantes, l’Avare, le
e d’Élide ;Alceste, du Misanthrope ;don Pèdre, du Sicilien ;Orgon, de Tartuffe  ;George Dandin ; Harpagon, de l’AvarePourceaugnac
éprouvait tant de contrariétés et essuyait tant d’injures au sujet de Tartuffe , quelqu’un lui demandait de quoi il s’avisait aus
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