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1 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. » pp. 201-217
donc pas tout le théâtre de sa nation ? Extrait du Mariage forcé. Sganarelle a cinquante-trois ans ; il s’avise cependant d’êt
ennes qui lui rient au nez lorsqu’il leur demande s’il le sera. Enfin Sganarelle surprend Dorimene avec Lycaste son amant, à qui e
pas longuement à demander pour moi au Ciel l’heureux état de veuve. Sganarelle n’a plus besoin de consulter ni amis, ni Docteurs
as le remplace avec deux épées & un bâton : il prie fort poliment Sganarelle de se couper la gorge avec lui, ou d’épouser sa s
ment Sganarelle de se couper la gorge avec lui, ou d’épouser sa sœur. Sganarelle ne veut faire ni l’un ni l’autre. Alcidas lui dem
marier, & sur le refus qu’il en fait, il recommence à le battre. Sganarelle aime mieux épouser Dorimene que risquer sa vie.
senter, & il épouse.   L’histoire d’Arlequin est en gros celle de Sganarelle , avec la différence que le héros François n’est p
e qui est visiblement imitée de deux scenes italiennes. C’est lorsque Sganarelle veut consulter le Docteur Pancrace. Scene VI.
de toute bonne discipline, bannissable de la République des Lettres. Sganarelle . Ah ! bon ! en voici un fort à propos. Pancrace,
Sganarelle. Ah ! bon ! en voici un fort à propos. Pancrace, sans voir Sganarelle . Oui, je te soutiendrai par vives raisons, je te
ntifiant & ignorantifié par tous les cas & modes imaginables. Sganarelle , à part. Il a pris querelle contre quelqu’un. (Ha
raisonner, & tu ne sais pas seulement les éléments de la raison. Sganarelle , à part. La colere l’empêche de me voir. (Haut.)
une proposition condamnable dans toutes les terres de la philosophie. Sganarelle , à part. Il faut qu’on l’ait fort irrité. (Haut.)
t fort irrité. (Haut.) Je... Pancrace. Toto cœlo, totâ viâ aberras. Sganarelle . Je baise les mains à Monsieur le Docteur. Pancra
relle. Je baise les mains à Monsieur le Docteur. Pancrace. Serviteur. Sganarelle . Peut-on... Pancrace, se tournant vers l’endroit
est entré. Sais-tu bien ce que tu as fait ? un syllogisme in balordo. Sganarelle . Je vous... Pancrace. La majeure en est inepte, l
en est inepte, la mineure impertinente, & la conclusion ridicule. Sganarelle . Je... Pancrace. Je creverois plutôt que d’avouer
; je soutiendrai mon opinion jusqu’à la derniere goutte de mon encre. Sganarelle . Puis-je ?... Pancrace. Oui, je défendrai cette p
drai cette proposition, pugnis & calcibus, unguibus & rostro. Sganarelle . Seigneur Aristote, peut-on savoir ce qui vous me
us met si fort en colere ? Pancrace. Un sujet le plus juste du monde. Sganarelle . Et quoi encore ? Pancrace. Un ignorant m’a voulu
sition erronée, une proposition épouvantable, effroyable, exécrable ! Sganarelle . Puis-je demander ce que c’est ? Pancrace. Ah ! S
ouffrant un scandale aussi intolérable que celui dont je veux parler. Sganarelle . Quoi donc ? Pancrace. N’est-ce pas une chose hor
u Ciel, que d’endurer qu’on dise publiquement la forme d’un chapeau ? Sganarelle . Comment ? Pancrace. Je soutiens qu’il faut dire
ce sont les termes exprès d’Aristote dans le chapitre de la qualité. Sganarelle . Je pensois que tout fût perdu. Seigneur Docteur,
t bien que mal, à plusieurs canevas. Arlequin y veut consulter, comme Sganarelle , un Docteur qui l’impatiente en se tournant souve
encore des éloges à lui donner. . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sganarelle , à part. La peste soit de l’homme ! (Haut.) Hé !
Pancrace. Je vous demande pardon. Une juste colere m’occupe l’esprit. Sganarelle . Eh ! laissez tout cela, & prenez la peine de
nez la peine de m’écouter. Pancrace. Soit ; que voulez-vous me dire ? Sganarelle . Je veux vous parler de quelque chose. Pancrace.
e. Pancrace. Eh ! de quelle langue voulez-vous vous servir avec moi ? Sganarelle . De quelle langue ! Pancrace. Oui. Sganarelle. Pa
vous servir avec moi ? Sganarelle. De quelle langue ! Pancrace. Oui. Sganarelle . Parbleu, de la langue que j’ai dans la bouche. J
e mon voisin. Pancrace. Je vous dis de quel idiôme, de quel langage ? Sganarelle . Ah ! c’est une autre affaire. Pancrace. Voulez-v
 ! c’est une autre affaire. Pancrace. Voulez-vous me parler italien ? Sganarelle . Non. Pancrace. Espagnol ? Sganarelle. Non. Pancr
Voulez-vous me parler italien ? Sganarelle. Non. Pancrace. Espagnol ? Sganarelle . Non. Pancrace. Allemand ? Sganarelle. Non. Pancr
elle. Non. Pancrace. Espagnol ? Sganarelle. Non. Pancrace. Allemand ? Sganarelle . Non. Pancrace. Anglois ? Sganarelle. Non. Pancra
relle. Non. Pancrace. Allemand ? Sganarelle. Non. Pancrace. Anglois ? Sganarelle . Non. Pancrace. Latin ? Sganarelle. Non. Pancrace
anarelle. Non. Pancrace. Anglois ? Sganarelle. Non. Pancrace. Latin ? Sganarelle . Non. Pancrace. Grec ? Sganarelle. Non. Pancrace.
Sganarelle. Non. Pancrace. Latin ? Sganarelle. Non. Pancrace. Grec ? Sganarelle . Non. Pancrace. Hébreu ? Sganarelle. Non. Pancrac
Sganarelle. Non. Pancrace. Grec ? Sganarelle. Non. Pancrace. Hébreu ? Sganarelle . Non. Pancrace. Syriaque ? Sganarelle. Non. Pancr
arelle. Non. Pancrace. Hébreu ? Sganarelle. Non. Pancrace. Syriaque ? Sganarelle . Non. Pancrace. Turc ? Sganarelle. Non. Pancrace.
anarelle. Non. Pancrace. Syriaque ? Sganarelle. Non. Pancrace. Turc ? Sganarelle . Non. Pancrace. Arabe ? Sganarelle. Non, non ; fr
Sganarelle. Non. Pancrace. Turc ? Sganarelle. Non. Pancrace. Arabe ? Sganarelle . Non, non ; françois, françois. Pancrace. Ah ! fr
Sganarelle. Non, non ; françois, françois. Pancrace. Ah ! françois ! Sganarelle . Fort bien ! Pancrace. Passez donc de l’autre côt
; étrangeres, & l’autre est pour la vulgaire & la maternelle. Sganarelle . Il faut bien des cérémonies avec ces sortes de g
stiné à la langue qu’il veut lui parler. Pancrace. Que voulez-vous ? Sganarelle . Vous consulter sur une petite difficulté. Pancra
. Pancrace. Ah ! ah ! Sur une difficulté de philosophie, sans doute ? Sganarelle . Pardonnez-moi, je... Pancrace. Vous voulez peut-
l’accident sont termes synonymes ou équivoques à l’égard de l’être ? Sganarelle . Point du tout... Je... Pancrace. Si la logique e
du tout... Je... Pancrace. Si la logique est un art ou une science ? Sganarelle . Ce n’est point cela. Je... Pancrace. Si elle a p
r objet les trois opérations de l’esprit, ou la troisieme seulement ? Sganarelle . Non, je... Pancrace. S’il y a dix catégories ou
on, je... Pancrace. S’il y a dix catégories ou s’il n’y en a qu’une ? Sganarelle . Point : je... Pancrace. Si la conclusion est de
t : je... Pancrace. Si la conclusion est de l’essence du syllogisme ? Sganarelle . Nenni, je... Pancrace. Si l’essence du bien est
’essence du bien est mise dans l’appétibilité ou dans la convenance ? Sganarelle . Non, je... Pancrace. Si le bien se réciproque av
anarelle. Non, je... Pancrace. Si le bien se réciproque avec la fin ? Sganarelle . Eh ! non : je... Pancrace. Si la fin nous peut é
n nous peut émouvoir par son être réel ou par son être intentionnel ? Sganarelle . Non, non, non, non, non, de par tous les diables
n. Pancrace. Expliquez donc votre pensée ; car je ne puis la deviner. Sganarelle . Je vous la veux expliquer aussi ; mais il faut m
choses, de même nos paroles sont-elles les portraits de nos pensées. ( Sganarelle impatienté ferme la bouche du Docteur avec sa mai
plusieurs reprises, & le Docteur continue de parler, d’abord que Sganarelle ôte sa main.) Mais ces portraits different des au
ensée par la parole, qui est le plus intelligible de tous les signes. Sganarelle pousse le Docteur dans sa maison, & tire la p
us ne vous serviez de la parole pour me faire entendre votre pensée ? Sganarelle . C’est ce que je veux faire ; mais vous ne voulez
mais vous ne voulez pas m’écouter. Pancrace. Je vous écoute, parlez. Sganarelle . Je dis donc, Monsieur le Docteur, que... Pancrac
donc, Monsieur le Docteur, que... Pancrace. Mais sur-tout soyez bref. Sganarelle . Je le serai. Pancrace. Evitez la prolixité. Sgan
t soyez bref. Sganarelle. Je le serai. Pancrace. Evitez la prolixité. Sganarelle . Hé ! Monsi... Pancrace. Tranchez-moi votre disco
ancrace. Tranchez-moi votre discours d’un apophtegme à la laconienne. Sganarelle . Je vous... Pancrace. Point d’ambages, de circonl
Sganarelle. Je vous... Pancrace. Point d’ambages, de circonlocution. ( Sganarelle , de dépit de ne point parler, ramasse des pierres
scene de Moliere, il suffit de savoir que Pancrace impatiente encore Sganarelle en voulant lui prouver, par raisons démonstrative
singuliere distraction. Au lieu de mettre dans les notes de sa piece, Sganarelle est impatienté par le Philosophe, il ferme avec s
pousse le Philosophe dans sa maison, &c. il a constamment écrit, Sganarelle , impatienté par le Docteur, ferme avec sa main la
2 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. » pp. 57-70
CHAPITRE IV. Sganarelle , ou le Cocu imaginaire, comédie en vers & en
jet du Cocu imaginaire de Moliere. Extrait du Cocu imaginaire, ou de Sganarelle . Gorgibus, après avoir promis à Lélie la main d
hagrin, & laisse tomber le portrait de Lélie qu’elle contemploit. Sganarelle tâte Célie pour voir si elle est morte, & l’e
e pour voir si elle est morte, & l’emporte chez elle. La femme de Sganarelle , qui, de sa fenêtre, a vu son époux auprès de Cél
ersonne sur la scene, ramasse la miniature que Célie a laissé tomber. Sganarelle revient, est jaloux à son tour de voir un portrai
ortrait dans les mains d’un homme. Il lui demande de qui il le tient. Sganarelle , qui le reconnoît pour l’original de la miniature
ée : le chagrin qu’il en ressent lui cause une foiblesse. La femme de Sganarelle s’en apperçoit, & le prie d’entrer chez elle
, & le prie d’entrer chez elle où il se remet. Lorsqu’il en sort, Sganarelle le voit, ce qui le confirme encore plus dans l’id
oit Lélie : elle descend, ne le voit plus, en demande des nouvelles à Sganarelle  : celui-ci répond qu’il est mieux connu de sa fem
nora, & l’emporte chez elle. Piece Françoise, Acte I, Scene III. Sganarelle accourt aux cris de la suivante pour secourir Cél
er chercher quelqu’un, dit-elle, qui emporte sa maîtresse. Scene IV. Sganarelle reste avec Célie, & lui passe la main sur le
lui passe la main sur le sein pour voir si elle respire. La femme de Sganarelle voit cela de sa fenêtre & devient jalouse, su
narelle voit cela de sa fenêtre & devient jalouse, sur-tout quand Sganarelle emporte Célie.   Moliere fait deux scenes d’une
rsqu’il prépare la jalousie de la femme, en faisant passer la main de Sganarelle sur le sein de Lélie : il est au-dessous par la s
ein de Lélie : il est au-dessous par la sortie forcée de la suivante. Sganarelle pouvoit fort bien emporter Célie chez elle, lorsq
omber, & l’admire. Piece Françoise, Acte I, Scene V. La femme de Sganarelle trouve le portrait de Lélie, tombé des mains de C
re, & la renvoie. Piece Françoise, Acte I, Scene VI. La femme de Sganarelle , non contente de louer la beauté de l’homme peint
me peint dans la miniature, sent la boîte, parcequ’elle est parfumée. Sganarelle croit qu’elle baise le portrait, est furieux, le
furieux, le lui arrache des mains : sa femme le reprend, & fuit : Sganarelle court après elle.   La Scene Françoise est meille
a témoigné avant son départ, & par la parole du pere. Scene III. Sganarelle revient. Lélie est surpris de voir son portrait d
relle revient. Lélie est surpris de voir son portrait dans ses mains. Sganarelle lui dit qu’il le tient de sa femme. Lélie ne dout
. Lélie ne doute plus de l’infidélité de Célie : il est au désespoir. Sganarelle croit voir en lui l’amant de sa femme, s’emporte
Scene IV. Lélie reste sur la scene pour déclamer contre la figure de Sganarelle , qu’il croit son rival, & pour se trouver mal
’il croit son rival, & pour se trouver mal. Scene V. La femme de Sganarelle sort, voit Lélie prêt à tomber en foiblesse, crai
ntrer dans sa maison, en attendant que son mal soit passé. Scene VI. Sganarelle revient avec un parent de sa femme, qui l’exhorte
c un parent de sa femme, qui l’exhorte à ne pas s’alarmer légérement. Sganarelle convient tout seul que le parent a raison, &
nvient tout seul que le parent a raison, & s’appaise. Scene VII. Sganarelle reprend son courroux en voyant Lélie sortir de ch
mpagne civilement, en le priant de ne pas sortir si-tôt. Scene VIII. Sganarelle veut voir si Lélie lui adressera la parole. Lélie
le veut voir si Lélie lui adressera la parole. Lélie frémit en voyant Sganarelle , & s’écrie qu’il est trop heureux d’avoir une
un étourdissement au pauvre Lélie pour l’introduire dans la maison de Sganarelle  ; il avoit déja tiré parti de l’évanouissement de
Scene X. Célie a vu de sa fenêtre Lélie. Elle descend pour demander à Sganarelle s’il connoît l’homme avec qui il étoit ; Sganarel
d pour demander à Sganarelle s’il connoît l’homme avec qui il étoit ; Sganarelle lui répond que c’est un damoiseau qui le fait coc
ses modeles n’auront pas toujours le même avantage. Au troisieme acte Sganarelle ne se déguise point en femme comme Arlequin ; mai
d en cap. Nous pouvons encore reprocher à Moliere qu’il a donné à son Sganarelle le ton & les manieres des Jodelets, personnag
ils ont du moins un air de famille très frappant. ACTE II. Scene XI. Sganarelle , seul. Courons donc le chercher ce pendard qui m’
vais dire par-tout qu’il couche avec ma femme. ACTE III. Scene IV. Sganarelle , armé de pied en cap, & se donnant des souffl
tenu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . On conviendra que le brave Sganarelle imite trop bien jusqu’au jargon du vaillant Jodel
3 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVI. De la Vraisemblance. » pp. 434-445
permission de parler à cet amant sous son nom, & par sa fenêtre. Sganarelle ne veut pas le permettre. Isabelle dit qu’elle va
r, & elle sort elle-même avec un voile sur la tête ; de sorte que Sganarelle , la prenant pour Léonore, la voit aller avec plai
es point de bruit, Valere ; on vous prévient, & je suis Isabelle. Sganarelle . Vous en avez menti, chienne, ce n’est pas elle.
, Et tu prends faussement & son nom & sa voix. Il est nuit ; Sganarelle peut ne pas reconnoître Isabelle : prévenu par ce
e seroit une grande folie à elle, & c’en est une plus grande chez Sganarelle , de l’en croire capable. Scene VIII. Valere, à
tat de m’arracher le jour, Plutôt que de m’ôter l’objet de mon amour. Sganarelle . Non, nous ne songeons pas à vous séparer d’elle.
pourtant vu de bien près la beauté qu’il a chez lui, si l’on en croit Sganarelle . Il a dit plus haut qu’il la tenoit dans ses bras
c Valere ne l’auroit-il pas reconnue à la voix, à la taille ? &c. Sganarelle peut-il penser qu’un amant se méprenne si lourdem
x, à tout examiner, Que vous soyez reçus à faire condamner. Ariste, à Sganarelle . Ce qu’il dit là n’est pas... Sganarelle. Ce qu’
à faire condamner. Ariste, à Sganarelle. Ce qu’il dit là n’est pas... Sganarelle . Ce qu’il dit là n’est pas...Taisez-vous, &
lle ; Ariste le fait remarquer à son frere : est-il vraisemblable que Sganarelle n’ouvre point les yeux ? Peut-il trouver vraisemb
la rencontre ; elle est surprise, & s’écrie : Isabelle. O Ciel ! Sganarelle . O Ciel !C’est toi, mignonne ? Où vas-tu donc si
ffrît en repos jusques à demain jour. Isabelle. Il est vrai ; mais... Sganarelle . Il est vrai ; mais...Hé ! quoi ? Isabelle. Il
 ?Vous me voyez confuse, Et je ne sais comment vous en dire l’excuse. Sganarelle . Quoi donc ! que pourroit-ce être ? Isabelle. Qu
nt je l’ai fort blâmée, M’a demandé ma chambre, où je l’ai renfermée. Sganarelle . Comment ? Isabelle. Comment ?L’eût-on pu croire
mment ?L’eût-on pu croire ! elle aime cet amant Que nous avons banni. Sganarelle . Que nous avons banni.Valere ? Isabelle. Que no
ent, leur flamme étant nouvelle, Donné de s’épouser une foi mutuelle. Sganarelle . La vilaine ! Isabelle. La vilaine !Qu’ayant app
r elle, adroitement, Ce que pour moi l’on sait qu’il a d’attachement. Sganarelle . Et tu trouves cela ?... Isabelle. Et tu trouves
tromper l’espérance D’un homme dont le Ciel vous donnoit l’alliance ? Sganarelle . Il le mérite bien, & j’en suis fort ravi. Is
eroit cru aimé, & elle l’auroit éloigné davantage d’elle. Comment Sganarelle lui-même a-t-il pu croire que Léonore ait eu cett
ui en résultera. Voici mes changements. Isabelle va chez son amant ; Sganarelle la surprend. Elle dit, pour s’excuser, que Valere
se répandra sur les incidents qu’il amene ; puisque, de cette façon, Sganarelle ne doit plus trouver surprenant que Léonore aille
ue, de cette façon, le comique ne perdra rien de sa vivacité, puisque Sganarelle rit toujours d’un malheur qu’il essuie, & pre
4 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. » pp. 106-124
s, en mourant, ses deux filles avec tout leur bien entre les mains de Sganarelle & d’Ariste, qui sont freres ; il leur a donné
être plus heureuse avec une autre personne, il y consent de bon cœur. Sganarelle a une façon de penser & tient une conduite to
evine Isabelle. Cependant elle craint le contraire. Elle accourt vers Sganarelle , lui dit d’un air troublé que Valere vient de jet
cheter le billet, afin de lui faire voir le peu de cas qu’on en fait. Sganarelle se charge encore & s’acquitte avec plaisir de
autre parti à prendre que celui d’aller confier son sort à son amant. Sganarelle la voit entrer dans la maison du jeune homme ; ma
Ariste, il découvre à quel point il est dupe. Ariste s’unit à Léonor. Sganarelle quitte la partie, en donnant toutes les femmes au
avec ces différents ouvrages. Dans la piece de Moliere, Ariste & Sganarelle sont freres, comme dans les Adelphes. L’un est po
onnent la main, conviennent d’un enlevement, tout cela en présence de Sganarelle , qui, dans ce moment même, se croit l’homme le pl
ute la sincérité ; témoin ces vers : ACTE I. Scene V. Valere, voyant Sganarelle . Ergaste, le voilà cet Argus que j’abhorre, Le sé
jour De pouvoir expliquer l’excès de mon amour. ACTE II. Scene XI. Sganarelle , à Isabelle. Mais il m’a tendrement conjuré de te
e, & jusqu’ici tout cela ne m’a pas chagriné. ACTE I. Scene II. Sganarelle . Quoi ! si vous l’épousez, elle pourra prétendre
mes libertés que, fille, on lui voit prendre ? Ariste. Pourquoi non ? Sganarelle . Pourquoi non ?Vos desirs lui seront complaisant
usques à lui laisser & mouches & rubans ? Ariste. Sans doute. Sganarelle . Sans doute.A lui souffrir, en cervelle troublée
rir tous les bals & les lieux d’assemblée ? Ariste. Oui vraiment. Sganarelle . Oui vraiment.Et chez vous iront les damoiseaux 
i vraiment.Et chez vous iront les damoiseaux ? Ariste. Et quoi donc ? Sganarelle . Et quoi donc ?Qui joueront, & donneront cad
quoi donc ?Qui joueront, & donneront cadeaux ? Ariste. D’accord. Sganarelle . D’accord.Et votre femme entendra les fleurettes
D’accord.Et votre femme entendra les fleurettes ? Ariste. Fort bien. Sganarelle . Fort bien.Et vous verrez ces visites muguettes
D’un œil à témoigner de n’en être point sou ? Ariste. Cela s’entend. Sganarelle . Cela s’entend.Allez, vous êtes un vieux fou. A
méa. Ah ! mon Dieu ! n’avez-vous point de honte ? ACTE I. Scene IV. Sganarelle , seul. Quelle belle famille ! un vieillard insens
comique a su les rendre propres à nos mœurs & à son sujet. Ce que Sganarelle & Ariste répetent presque d’après Déméa &
ins ? au sujet de l’Ecole des Maris, qu’à celui des Adelphes ? enfin, Sganarelle & Ariste ne disent-ils pas ce que tout homme
5 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249
ojets de l’amant, quelles sont ses vues dans la scene qu’il aura avec Sganarelle , & nous sommes bien aises de voir d’abord com
s’y prendra pour venir à bout de ses desseins. Passons à l’intrigue. Sganarelle , entendant quelque bruit. (Se croyant seul.) Hé !
s du temps ne blessent point mes yeux. Ergaste, à Valere. Abordez-le. Sganarelle , entendant encore du bruit. Abordez-le.Plaît-il 
salue.) Est-ce à nous ? Ergaste, à Valere. Est-ce à nous ?Approchez. Sganarelle , sans prendre garde à Valere. Est-ce à nous ? Ap
à filer, & elle intéresse davantage le spectateur. Les soins que Sganarelle prend pour se débarrasser des godelureaux, font c
chapeau ! Valere. Monsieur, un tel abord vous interrompt peut-être ? Sganarelle . Cela se peut. Valere. Cela se peut.Mais, quoi !
m’est un si doux plaisir, Que de vous saluer j’avois un grand desir. Sganarelle . Soit. Valere. Soit.Et de vous venir, mais sans
ir, mais sans nul artifice, Assurer que je suis tout à votre service. Sganarelle . Je le crois. Valere. Je le crois.J’ai le bien d
être de vos voisins, Et j’en dois rendre grace à mes heureux destins. Sganarelle . C’est bien fait. Valere. C’est bien fait.Mais,
s nouvelles Que l’on dit à la cour, & qu’on tient pour fidelles ? Sganarelle . Que m’importe ? Valere. Que m’importe ?Il est v
sieur, cette magnificence Que de notre Dauphin prépare la naissance ? Sganarelle . Si je veux. Valere. Si je veux.Avouons que Pari
auprès sont des lieux solitaires. A quoi donc passez-vous le temps ? Sganarelle . A quoi donc passez-vous le temps ?A mes affaire
ux sérieux emplois. Que faites-vous les soirs avant qu’on se retire ? Sganarelle . Ce qui me plaît. L’intrigue est dans sa crise.
Valere, nous nous intéressons à lui ; mais les réparties brusques de Sganarelle nous alarment. Le coup décisif va se porter : pou
l’ame trop occupée, J’irois par fois chez vous passer l’après-soupée. Sganarelle . Serviteur. Valere nous a fait voir, dans l’exp
ait voir, dans l’exposition, qu’il avoit dessein de s’introduire chez Sganarelle  ; l’intrigue ne nous a pas écartés de cette idée,
rouler sur ce que l’exposition annonce. Valere veut s’introduire chez Sganarelle  ; en conséquence il cherche à le prévenir par mil
rigue générale roule sur le dessein que Valere a d’enlever Isabelle à Sganarelle , il est tout simple qu’il cherche à s’introduire
ns le premier exemple, Valere a besoin de s’insinuer dans l’esprit de Sganarelle avant de lui faire la proposition d’aller chez lu
avant de lui faire la proposition d’aller chez lui ; d’un autre côté Sganarelle ne devinant pas où veut en venir le godelureau, l
dénouer positivement la petite intrigue que l’exposition a annoncée. Sganarelle voit le dessein de Valere ; il voit la raison qui
6 (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132
tes de comédie dans Molière. — 1° La comédie d’intrigue. — L’Étourdi, Sganarelle , le Dépit amoureux, les Précieuses ridicules. M
les, autre ébauche admirable, d’où sortiront les Femmes savantes ; de Sganarelle  : quatre comédies d’intrigue, même les Précieuses
souvent des incidents artificiels, tout de l’invention du poète. Dans Sganarelle , l’amant et sa maîtresse, Lélie et Célie, se trou
ie et Célie, se trouvent mal à point, et l’un après l’autre, pour que Sganarelle , en recueillant Célie chez lui, donne à sa femme
e celle-ci, à son tour, en venant au secours de Lélie, fasse croire à Sganarelle qu’il est ce qu’il craint si fort d’être. La comb
d’en être guéris ; de la puissance de l’illusion sur un âme éprise ! Sganarelle nous fait honte de la jalousie dans le ménage ; i
’est plus écrit de génie dans notre langue que cette conversation des Sganarelle et des Gorgibus, que rendent si efficace tant d’e
de génie dans L’Étourdi, le Dépit amoureux, les Précieuses ridicules, Sganarelle  ; il y a une comédie parfaite en son genre, il y
’est la création du premier homme dans la comédie. Qui ne connaît pas Sganarelle  ? qui n’est pas un peu Sganarelle ? Ses travers,
dans la comédie. Qui ne connaît pas Sganarelle ? qui n’est pas un peu Sganarelle  ? Ses travers, c’est la vanité, l’entêtement, l’e
des qualités qui compensent les défauts, et qui souvent les cachent. Sganarelle n’est qu’un fort vilain homme. Un mot le résume :
ne de la civilité ; vain, parce qu’on ne peut pas s’aimer, comme fait Sganarelle , sans estimer son jugement par-dessus tout. Il af
ce portrait. Seulement, la plupart d’entre nous n’ont des défauts de Sganarelle que tout juste assez pour goûter la vérité de ce
ieu merci, une société où l’on puisse être un tel égoïste impunément. Sganarelle est tuteur d’une jeune fille, Isabelle, orpheline
son système d’éducation. Les deux traits les plus caractéristiques de Sganarelle , c’est la vanité et la malveillance. Tout l’égoïs
étroitement renfermée ; nul moyen de communiquer au dehors, sinon par Sganarelle . L’éducation d’Isabelle a porté ses fruits : elle
s fruits : elle lui a appris à tirer parti des travers de son tuteur. Sganarelle est vain : on lui dira qu’il est aimé, pour qu’il
n le tentera par le plaisir d’humilier un rival. L’artifice a réussi. Sganarelle va signifier son congé à Valère. Mais ce sont con
comprennent vite. Valère sait donc qu’il est aimé, et il le sait par Sganarelle . Voici un premier tour bien joué. Mais Isabelle c
et de Valère, qu’on lui renvoie sans avoir daigné l’ouvrir ; et c’est Sganarelle qui la portera. Ce second message enfle sa vanité
Il ne lui reste qu’à l’entendre de la jolie bouche d’Isabelle. C’est Sganarelle qui ménage l’entrevue. Son triomphe serait-il com
sabelle. Là est cette scène si piquante, où, sans indiquer clairement Sganarelle ni Valère, Isabelle supplie celui qu’elle aime de
pplie celui qu’elle aime de la soustraire à celui qu’elle n’aime pas. Sganarelle , qui se croit l’objet aimé, et déjà le mari, dans
t un autre elle-même13. C’est le cri de l’égoïsme dans sa plénitude. Sganarelle veut bien donner de sa joie ce qui en déborde. C’
rde. C’est le vin qui attendrit les méchantes gens. L’ivresse a rendu Sganarelle compatissant. Le soir venu, Isabelle va s’échappe
nt. Le soir venu, Isabelle va s’échapper de la maison ; sur le seuil, Sganarelle la rencontre. Que veut dire cette sortie si tard 
ère le fait d’une jeune fille qui sait si bien congédier les galants. Sganarelle ne va-t-il pas avoir des doutes ? Ne craignez rie
or, pour entretenir son amant par la fenêtre qui donne sur la rue. Et Sganarelle y ajoute foi ? Oui, vraiment. Il y croit par vani
lle. Elle entre dans sa chambre, simule des reproches à sa sœur, dont Sganarelle s’applaudit tout bas comme d’un fruit de son plan
blance tous les personnages chez Valère. C’est encore le caractère de Sganarelle qui lui en fournit le moyen. Il est sorti sur les
M. Valère. Tout s’explique ; chacun est traité selon ses œuvres ; et Sganarelle se retire, accablé, berné, hélas ! et point corri
ctères produisent les situations, ils produisent d’autres caractères. Sganarelle est le vrai père d’Isabelle ; de même qu’Arnolphe
plus de ressources pour lui échapper que son jaloux pour la retenir. Sganarelle , Arnolphe, donnaient même à Molière le droit de f
ariage qui est au bout. L’École des Femmes. Arnolphe, c’est le Sganarelle de bonne compagnie. Il a les mêmes travers que l’
ice. C’est d’ailleurs un homme d’esprit ; il a plus de ressources que Sganarelle pour donner une couleur honnête à ses travers ; m
son esprit lui tend plus de pièges. Aussi Molière, qui a fait châtier Sganarelle par une fille d’esprit, rendra-t-il Arnolphe dupe
ison la plus fine qu’ils emploient pour attaquer ou pour se défendre. Sganarelle ne voit guère au-delà du gros bon sens bourgeois 
r pour lui. Arnolphe, mieux appris, tient le milieu entre l’esprit de Sganarelle et l’esprit des gens de cour ; il ne voit pas bea
et l’esprit des gens de cour ; il ne voit pas beaucoup plus loin que Sganarelle , mais il s’en fait plus accroire. Les personnages
es Maris. Déméa, qui est fort en colère, mais qui en a sujet, devient Sganarelle , qui est dur et ne se croit que sage ; et Micion,
7 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. » pp. 251-273
nde est amoureuse de Clitandre : elle est dans une langueur mortelle. Sganarelle , son pere, se doute bien que l’amour en est la se
ion, quand Lisette vient lui annoncer que sa fille s’est trouvée mal. Sganarelle fait vîte appeller des Médecins pour les consulte
guise en Médecin. Il est introduit par l’officieuse Lisette auprès de Sganarelle & de la feinte malade. Le Docteur devine, dit
té, parceque le Médecin & la malade s’évadent ensemble, & que Sganarelle signe un véritable contrat de mariage en croyant
projette de passer pour un homme extraordinaire : il prend le bras de Sganarelle . ACTE III. Scene V. Clitandre. Votre fille est b
anarelle. ACTE III. Scene V. Clitandre. Votre fille est bien malade. Sganarelle . Vous connoissez cela ici ? Clitandre. Oui, par l
icule qui auroit affadi le plaisant de l’idée. La scene dans laquelle Sganarelle consulte les Médecins sur la maladie de sa fille,
I. Scene IV. SGANARELLE, MM. TOMÈS, DESFONANDRES, MACROTON, BAHIS. Sganarelle . Messieurs, l’oppression de ma fille augmente : j
s le premier. M. Tomès. Monsieur, si... M. Desfonandres. Monsieur.... Sganarelle . Hé ! de grace, Messieurs, laissez toutes ces cér
acroton. A-près a-voir bien con-sul-té... M. Bahis. Pour raisonner... Sganarelle . Hé ! Messieurs, parlez l’un après l’autre, de gr
ue vous avez envoyée en l’autre monde il y a trois jours. M. Tomès, à Sganarelle . Je vous ai dit mon avis. Si vous ne faites saign
saigner, elle ne sera pas en vie dans un quart d’heure. (Il sort.) Sganarelle , au désespoir, s’écrie : Me voilà justement un pe
joué, de Cyrano. Ici un amant, déguisé sous l’habit de Médecin, dit à Sganarelle que sa fille ayant la manie de vouloir être marié
& que l’homme qui écrit ses remedes, feindra d’écrire le contrat. Sganarelle approuve la plaisanterie, signe : le Médecin &
est tout ce qu’un acteur de comédie est obligé de faire : au lieu que Sganarelle , ne connoissant pas le faux Médecin pour l’amant
qu’il ne signe réellement que lorsque Lucinde l’a pressé de signer. Sganarelle . Allons, donnez-lui la plume pour signer. Allons,
t, moi. Lucinde. Non, non ; je veux avoir le contrat entre mes mains. Sganarelle , signant. Hé bien ! tiens : es-tu contente ? Les
sant ; que le caractere de Pantalon ne soit pas décidé comme celui de Sganarelle  ; que Rosaura ait un rôle aussi monotone, aussi e
8 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. De l’Amour. » pp. 367-384
mais leur scene est très piquante, puisque Lélie croit Célie mariée à Sganarelle , que d’un autre côté Célie croît Lélie amoureux d
arelle, que d’un autre côté Célie croît Lélie amoureux de la femme de Sganarelle , & qu’ils se reprochent réciproquement leur i
e, & qu’ils se reprochent réciproquement leur infidélité, lorsque Sganarelle , en paroissant, les confirme dans leur erreur : t
gitime ? Célie. Quoi ! tu fais le surpris, & demandes ton crime ! Sganarelle , armé de pied en cap. Guerre, guerre mortelle à c
ans miséricorde a souillé notre honneur. Célie, à Lélie, lui montrant Sganarelle . Tourne, tourne les yeux, sans me faire répondre.
our te confondre. Lélie. Mais pour vous obliger bien plutôt à rougir. Sganarelle , à part. Ma colere à présent est en état d’agir :
ut que je lui donne.... Lélie, se retournant. A qui donc en veut-on ? Sganarelle . A qui donc en veut-on ?Je n’en veux à personne.
c en veut-on ?Je n’en veux à personne. Lélie. Pourquoi ces armes-là ? Sganarelle . Pourquoi ces armes-là ?C’est un habillement (A
à le tuer ! Prenons-en le courage. Lélie, se retournant encore. Hai ! Sganarelle . Hai !Je ne parle pas. (A part, après s’être don
!Ah ! cesse devant moi, Traître, de ce discours l’insolence cruelle ! Sganarelle , à part. Sganarelle, tu vois qu’elle prend ta que
oi, Traître, de ce discours l’insolence cruelle ! Sganarelle, à part. Sganarelle , tu vois qu’elle prend ta querelle ; Courage, mon
le derriere. Lélie, faisant quelques pas sans dessein, fait retourner Sganarelle qui s’approchoit pour le tuer. Puisqu’un pareil d
peut rien reprendre. Allez, vous faites bien de le vouloir défendre. Sganarelle . Sans doute, elle fait bien de défendre mes droit
. Lélie. D’où vous naît cette plainte ? & quel chagrin brutal.... Sganarelle . Suffit. Vous savez bien où le bât me fait mal ;
s me noircir ? Célie. Parle, parle à lui-même, il pourra t’éclaircir. Sganarelle . Vous me défendez mieux que je ne saurois faire,
9 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. » pp. 279-289
dans lesquelles il a puisé. Extrait du Médecin malgré lui. Acte I. Sganarelle est un bûcheron libertin, qui mange & boit au
I. Valere & Lucas vantent à M. Géronte le Médecin qu’ils amenent. Sganarelle veut recevoir Géronte au nombre des Docteurs, &am
Tout cela déplaît à Lucas, mari de Jacqueline. On conduit la malade. Sganarelle , voyant qu’elle ne parle pas, devine qu’elle est
fuser, & tend la main par derriere pour le recevoir. Léandre prie Sganarelle de servir ses amours auprès de Lucinde : le Médec
pour lors à la guérir. Acte III. Léandre est déguisé en apothicaire. Sganarelle le présente à Géronte, en lui disant que sa fille
cle est mort, qu’il est son héritier. Géronte l’accepte pour gendre : Sganarelle pardonne à sa femme les coups de bâton qu’il a re
die de l’héroïne, le déguisement de l’amoureux, les impertinences que Sganarelle dit en parlant à tort & à travers d’Hippocrat
mp; il l’étrilloit sans s’émouvoir. Dans la scene VI du premier acte, Sganarelle chante ce couplet :    Qu’ils sont doux,   Boute
& Secrétaire du Cabinet du Roi, mit, pour s’amuser, le couplet de Sganarelle en vers latins, & ensuite, pour faire une pet
10 (1794) Mes idées sur nos auteurs comiques. Molière [posthume] pp. 135-160
deuxième acte, où Cécile se plaint de son propre malheur, tandis que Sganarelle croit que c’est au sien qu’elle s’intéresse, est
’exposent : la cinquième du premier acte, où Valère veut faire parler Sganarelle et se lier avec lui malgré lui. L’acte deux est t
et se lier avec lui malgré lui. L’acte deux est tout entier sublime. Sganarelle , qui va porter à Valère la déclaration d’amour, e
er Isabelle ; la scène quatorzième de ce deuxième acte, dans laquelle Sganarelle mène Valère devant Isabelle qui s’explique en sa
LE MARIAGE FORCÉ. Farce charmante et morale ; la première scène de Sganarelle et de Géronimo, où le premier demande conseil pou
ne de comique et de raison. La scène sixième du bavard Pancrace et de Sganarelle est charmante ; la huitième avec le pyrrhonien Ma
rhonien Marphurius est aussi jolie ; la seizième, où Alcidas veut que Sganarelle se batte ou se marie, est un modèle de bon comiqu
CIN. Jolie farce. La première scène du premier acte, dans laquelle Sganarelle demande des conseils à trois personnes, qui chacu
nde, sollicitée par son père de lui dire son chagrin, le lui apprend, Sganarelle ne l’écoutant plus, est un modèle de comique. La
té. La première et la deuxième scène du premier acte, dans lesquelles Sganarelle bat sa femme, le voisin Robert voulant l’en empêc
u par la femme et par le mari ; la scène sixième, où l’on fait dire à Sganarelle , à force de coups de bâton, qu’il est médecin ; l
u’il est médecin ; la scène troisième du deuxième acte, dans laquelle Sganarelle fait le médecin ; la sixième, où il interroge la
11 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. Du Genre mixte. » pp. 241-252
ndeur. L’exemple me rendra plus intelligible. Dans l’Ecole des Maris, Sganarelle veut épouser Isabelle : Isabelle ne craint rien t
us allons voir pourquoi, après nous être rappellé que le caractere de Sganarelle est de se croire aimé de sa pupille, de se persua
 : elle projette de faire remettre sa lettre à celui qu’elle aime par Sganarelle lui-même. Isabelle. Vous n’avez pas été plutôt h
avoient gagné le bout, Et je m’en sens le cœur tout gros de fâcherie. Sganarelle . Voyez un peu la ruse & la fripponnerie ! Isa
’aurois pour cela besoin d’une personne... Car, d’oser à vous-même... Sganarelle . Car, d’oser à vous-même...Au contraire, mignonn
. Tu m’obliges par-là plus que je ne puis dire. Isabelle. Tenez donc. Sganarelle . Tenez donc.Bon ! voyons ce qu’il a pu t’écrire.
ene ? Parcequ’Isabelle a imaginé son stratagême d’après l’idée où est Sganarelle , que, sensible pour lui seul, elle est farouche p
de son adversaire, n’a pas employé la violence contre lui, & que Sganarelle a pu répliquer. Si la pupille fût venue, comme l’
12 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Surprises. » pp. 490-502
qu’à un point inconcevable. Dans l’Ecole des Maris, Isabelle sait que Sganarelle veut l’épouser dans huit jours : elle convient av
ement le lecteur d’examiner que rien n’est si simple que la pensée de Sganarelle , & que cependant rien ne doit plus surprendre
nce de jetter dans sa chambre une boîte d’or qui renferme un billet : Sganarelle s’engage à rendre le tout à l’amant. Voilà notre
rendre le tout à l’amant. Voilà notre héroïne bien satisfaite, quand Sganarelle la surprend, ainsi que le spectateur, par une idé
re tout. Isabelle s’écrie : Ah, Ciel ! gardez-vous bien de l’ouvrir. Sganarelle . Ah, Ciel ! gardez-vous bien de l’ouvrir.Et pour
e surprend seulement le public, puisqu’Isabelle, qui l’imagine, & Sganarelle qui n’entend point finesse à la scene, ne peuvent
; qui auroit jamais imaginé de faire amener Valere & Isabelle par Sganarelle même ? Voilà cependant en quoi consiste l’art du
ne action surprenante de la part des acteurs. Serai-je étonné de voir Sganarelle conduire son rival vers sa maîtresse ? Point du t
13 (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264
être un peu plus redevable à ses devanciers pour l’œuvre qui suivit : Sganarelle , ou le Cocu imaginaire, joué le 28 mai 1660. On c
euses de nos conteurs du seizième siècle. Par le ton de la raillerie, Sganarelle est incontestablement de notre veine gauloise ; a
s et conciliées. Molière cesse désormais d’être Mascarille et devient Sganarelle  ; il adopte un type moins déterminé, plus mobile 
un type moins déterminé, plus mobile ; Mascarille est toujours valet, Sganarelle est placé tour à tour en différentes conditions,
la comédie de l’art, à Beltrame, à Trufaldin. D’où venait ce type de Sganarelle  ? Molière l’avait déjà employé dans la petite Far
Farce du Médecin volant ; c’était peut-être là qu’il l’avait trouvé : Sganarelle existait peut-être dans l’ancien canevas d’Il Med
paré de ce rôle et de tant d’autres. Ce qui semble évident, c’est que Sganarelle sort, comme Scapin et comme plus tard Sbrigani, d
estampe représentant « le vray portrait de M. de Molière en habit de Sganarelle 44  », estampe signée Simonin et qui, selon toute
in cramoisi ». 18. — Le vray portrait de M. de Molière en habit de Sganarelle .   Ce qui est certain, c’est que Molière diversif
ume autant que le caractère du rôle : il devait faire paraître encore Sganarelle dans cinq comédies, à savoir : L’École des maris,
ste également. Mais de même que, dans toutes ces diverses situations, Sganarelle conserve quelque trait de son caractère et de sa
volontiers de nos jours de voir en cette compagnie. Pour en revenir à Sganarelle , ce personnage sert de transition entre les types
14 (1884) Molière et les Allemands pp. 3-12
e moi, où je l’avais mis en cause, au sujet de l’étymologie du nom de Sganarelle . Voici ma riposte : I D’abord, ce que dit M
and », un Français, qui, le premier, a présumé l’origine italienne de Sganarelle  ; tout cela me justifie surabondamment, j’ose l’a
lus est ! même en adoptant le sens prêté par M. H. Fritsche au nom de Sganarelle , le vieux roman et le provençal du xviie  siècle
re du Médecin volant, l’une des premières pièces jouées en Languedoc, Sganarelle , traité de « débauché » et « d’ivrogne, » n’avait
paremment, pris dans le Bas Languedoc, plutôt qu’en Italie, ce nom de Sganarelle qu’il y trouvait tout fait ! Ganarel (ivrogne) s
e Poméranie), ne saurait tolérer qu’un Français du Midi soutienne que Sganarelle est un nom originaire du Languedoc. — Il est de p
15 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. » pp. 218-250
e 15 Février 1650. Extrait du Festin de pierre de Moliere. Acte I. Sganarelle rape du tabac, en fait l’éloge, en donne à Gusman
ser & qu’il l’a délaissée : elle vient lui reprocher sa perfidie. Sganarelle prévoit qu’elle sera mal reçue : Don Juan le conf
pour le cloître : Elvire, indignée, lui prédit une punition céleste. Sganarelle espere que son maître aura quelques remords ; Don
er la préférence, & sort. Les petites filles sont très contentes. Sganarelle les arrête pour leur dire que son maître est un f
un fourbe, & qu’il ne faut pas se fier à lui. Don Juan reparoît : Sganarelle le voit, & change bien vîte de langage. La Ra
rs le cherchent pour lui faire un très mauvais parti. Il veut obliger Sganarelle à se revêtir de ses habits ; celui-ci n’en veut r
autre déguisement. Acte III. Don Juan paroît en habit de campagne ; Sganarelle avec une robe de Médecin. Le maître voit de loin
e quelques railleries à la Statue qui représente le mort, & dit à Sganarelle de l’inviter à dîner. Celui-ci rit de la bizarrer
l’invitation. Grande frayeur du valet ; surprise du maître. Acte IV. Sganarelle est toujours effrayé par le coup de tête de la St
n pour le lendemain. Don Juan promet de se rendre à l’invitation avec Sganarelle  ; celui-ci, qui meurt de peur, jure de n’en rien
Acte V. Don Juan feint de s’être converti : son pere en est enchanté. Sganarelle en verse des larmes de joie. Son maître le détrom
& l’abîme : il sort beaucoup de feu de l’endroit où il est tombé. Sganarelle désesperé moralise, en disant que la mort venge l
entre une jeune fille que Don Juan veut séduire, & une tante que Sganarelle amuse pendant ce temps-là, en lui vantant ses sec
16 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92
e héros que tout le théâtre espagnol, si fécond, n’en trouva jamais : Sganarelle , Orgon, Scapin, les uns vieux, les autres jeunes,
ouve, à plusieurs reprises, toutes les hardiesses sensées de Molière. Sganarelle est de tous les êtres créés par Molière, le plus
tous les êtres créés par Molière, le plus populaire et le plus aimé. Sganarelle , c’est le bourgeois ridicule, c’est le bourgeois
, c’est le bourgeois ridicule, c’est le bourgeois enrichi. Cette fois Sganarelle veut se marier et se marie malgré lui, excellente
te occasion pour Molière de nous faire l’histoire du mariage forcé de Sganarelle . Au premier mot que dit notre homme, vous pressen
a journée ! » L’argent ! voilà, en effet, la véritable occupation de Sganarelle , et voilà la seule ambition légitime de sa vie !
un bourgeois de bon sens. Géronimo prenant au sérieux les paroles de Sganarelle , se met en devoir de lui donner un bon conseil. S
paroles de Sganarelle, se met en devoir de lui donner un bon conseil. Sganarelle veut se marier, mais d’abord, dit Géronimo, — Que
d’affaires, une question bien simple et bien naturelle, et pourtant, Sganarelle ne s’est même pas demandé quel âge il a ! Il faut
, etc., total cinquante-deux ! Vous avez cinquante-deux ans, seigneur Sganarelle , songez-y ! Mais Sganarelle de répondre : — Est-c
 ! Vous avez cinquante-deux ans, seigneur Sganarelle, songez-y ! Mais Sganarelle de répondre : — Est-ce qu’on songe à cela ? Et pu
âge n’y doivent point penser du tout ». Bref, Géronimo qui a promis à Sganarelle un bon conseil, foi d’ami ! déclare Sganarelle le
éronimo qui a promis à Sganarelle un bon conseil, foi d’ami ! déclare Sganarelle le plus ridicule du monde, « si, ayant été libre
vous alliez vous charger maintenant de la plus pesante des chaînes ». Sganarelle poussé à bout par ce bon conseil, qu’il a imploré
s inutile, et d’ailleurs peu jaloux de se faire un ennemi du seigneur Sganarelle , se met à répliquer : — Vous avez raison ! je me
homme sage et prévoyant, a commencé par faire son office d’ami envers Sganarelle  ; Sganarelle veut être flatté, Géronimo flattera
prévoyant, a commencé par faire son office d’ami envers Sganarelle ; Sganarelle veut être flatté, Géronimo flattera Sganarelle !
mi envers Sganarelle ; Sganarelle veut être flatté, Géronimo flattera Sganarelle  ! Et ce butor de Sganarelle, quelle est sa joie d
relle veut être flatté, Géronimo flattera Sganarelle ! Et ce butor de Sganarelle , quelle est sa joie d’être ainsi conseillé ?« Que
monde ! » Savez-vous rien de plus charmant que ces petits détails de Sganarelle , se forgeant une félicité ? Donc le compère Géron
anarelle, se forgeant une félicité ? Donc le compère Géronimo, voyant Sganarelle décidé à accomplir sa sottise, n’y met plus d’obs
et sœur d’un certain M. Alcidas qui se mêle de porter l’épée ! Ce bon Sganarelle resté seul, se fait à lui-même cette réflexion co
aîtresse en la maison de ce manant, Dorimène est contente. L’amoureux Sganarelle , qui la trouve belle, et qui n’a jamais été à par
réponse de cette galante, éveillée et friponne Dorimène aux folies de Sganarelle est ce qu’il y a de plus vrai et de plus naturel.
ait dans une si dure contrainte ! Mais à présent, Dieu merci, grâce à M. Sganarelle , qui est un fort galant homme, elle va se donner
se donner du divertissement et réparer comme il faut le temps perdu. Monsieur Sganarelle ne sera pas de ces maris incommodes qui veulent q
choses qu’il me faut, et je vous enverrai les marchands. » Infortuné Sganarelle et malheureux de bien bonne heure ! Le voilà bien
me je serai assurée de la vôtre ! » La voilà déjà qui ne veut rien de Sganarelle , pas même sa fidélité ! Il y a dans tout cela une
aieté et une sagesse qu’on ne saurait trop étudier et trop applaudir. Sganarelle , resté seul et encore tout ébloui de ce qu’il vie
is cette fois Géronimo, qui sait déjà à l’avance la maxime de l’autre Sganarelle , Sganarelle le faiseur de fagots, le cousin germa
s Géronimo, qui sait déjà à l’avance la maxime de l’autre Sganarelle, Sganarelle le faiseur de fagots, le cousin germain de celui-
onner de bons conseils, il adresse tout simplement ce trop à plaindre Sganarelle au seigneur Pancrace, Aristote-Pancrace, comme l’
e Sganarelle au seigneur Pancrace, Aristote-Pancrace, comme l’appelle Sganarelle pour s’en faire écouter. À l’heure qu’il est, cet
fer. C’est pourtant un philosophe qui sait lire et écrire ! comme dit Sganarelle , croyant lui faire le plus rare des compliments.
heur et de coquetterie dans le riche fumier de Rabelais. Et ce pauvre Sganarelle qui veut en vain savoir la destinée de son mariag
n’en a pris avec son fiancé. Elle ne tient guère plus à Lycaste qu’à Sganarelle . « Je n’ai point de bien, dit-elle à Lycaste, et
peu et qui n’a tout au plus que six mois dans le ventre. (Apercevant Sganarelle .) Ah ! nous parlions de vous, et nous en disions
emme de sa sorte ; maintenant qu’elle doit être en peine de savoir si Sganarelle a entendu cette conversation criminelle avec Lyca
ûr de son argent. Dorimène, au contraire, est plus que sûre d’épouser Sganarelle , et quand Lycaste, l’amant, se met en frais pour
à fait comme si elle disait : — Monsieur ne compte pas ! Resté seul, Sganarelle prend enfin la résolution de se débarrasser de ce
é : — « Ah ! mon gendre, soyez le bienvenu ! » À ce mot : mon gendre, Sganarelle s’inquiète de plus belle ; mais le seigneur Alcan
tte fête. » Hélas ! à chaque mot que dit le beau-père, les ennuis de Sganarelle redoublent. Il n’y a rien de heurté dans cet admi
erveilleux parti possible de toutes les idées comiques. Quand, enfin, Sganarelle ose avouer au seigneur Alcantor toutes ses répugn
e ciel le décharge de sa fille, est aussi sûr que l’est sa fille, que Sganarelle ne peut lui échapper. Il va donc avertir l’homme
ainsi sur la société du siècle suivant ! La rencontre d’Alcidas et de Sganarelle est des plus plaisantes. La politesse du marquis,
mariage du chevalier de Grammont. Seulement on comprend fort bien que Sganarelle , ce brave homme qui ne s’est jamais mêlé de tenir
ée un mariage qu’il fuyait, me paraît un peu plus ridicule que ce bon Sganarelle . Au reste, je ne crois guère que ce soit cette an
17 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXI. De la Catastrophe ou du Dénouement. » pp. 503-516
e, amoureux de Lucinde qui feint d’être malade, s’introduit auprès de Sganarelle , pere de la belle, sous l’habit d’un Médecin. Il
es les formes, le fait signer au faux Médecin, à Lucinde & même à Sganarelle , qui est bien surpris quand on lui dit que sa fil
plaisir de la voir se dénouer tout naturellement, & celui de voir Sganarelle donner dans les pieges qu’il a voulu tendre ! Rem
en il évite la monotonie, & le plaisir de ses lecteurs est varié. Sganarelle , dans la piece que nous venons de citer, lâche la
ante contre sa perfide & contre tout le sexe : Scene derniere. Sganarelle , dans l’accablement. Non, je ne puis sortir de mo
s ce que je viens de dire ; mais je me souviens de temps en temps que Sganarelle , dans le Médecin malgré lui, prouve, par le chapi
18 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215
e un rôle de paysanne, et moi aussi. Molière s’est réservé le rôle de Sganarelle , qui est des plus plaisants. Dieu veuille que ce
st la même patience surtout. Ils procèdent l’un et l’autre, Sancho et Sganarelle , par les mêmes ruses, par les mêmes métaphores in
leur maître patauge incessamment dans le mensonge et dans l’absurde. Sganarelle est tout aussi bien le pendant inévitable de Don
fficile de transposer ainsi, de Don Quichotte à Sancho, de Don Juan à Sganarelle , du maître au valet, du fait à l’idée, les plus e
e courage de notre héros ; il chancelle, il hésite, il aurait peur si Sganarelle n’était pas là, il s’écrie : — Allons, sortons d’
uenille ! Il n’y a pas jusqu’à ce brave, loyal et tremblant serviteur Sganarelle , qui ne soit devenu : juste ciel ! Bertrand, l’am
olence ; puis, une fois la fille séduite, à la bonne heure : — moi et Sganarelle , nous passons à une autre perfidie. Patrocle et m
e, et cependant qui pourrait compter, à cette heure, les conquêtes de Sganarelle et de Don Juan : Egregiam vero laudam et spolia
quin pour les marchandes de modes ; on saluait du geste et du cœur ce Sganarelle , cet honnête valet d’un maître égoïste, ce brave
eut-être en donnant cette obole au nom de Dieu ! Mais qu’aurait pensé Sganarelle , et qu’aurait pensé et qu’aurait dit le pauvre de
pas mieux dit. Enfin il n’y a pas jusqu’à la dernière exclamation de Sganarelle , dans la pièce en vers et dans la pièce en prose,
ntencieux, moral, et il s’écrie, dans son épouvante, par la bouche de Sganarelle  : …… Je veux me rendre ermite. L’exemple est éto
isant, au milieu du souffre qui brûle encore, il le tire du trembleur Sganarelle . Le Sganarelle de Molière ne songe guère à se fai
malheureux, mes gages ! mes gages ! mes gages ! » C’est bien le même Sganarelle qui disait naguère au mendiant de la forêt : — Ju
: Dieu y regardera à deux fois avant de damner un homme de ma sorte ! Sganarelle , c’est l’enfant du peuple, homme timoré et de bon
sentier d’esprit, d’orgies, de doute, de libertinage et de débauche. Sganarelle glane pour son propre compte dans le gaspillage d
grands crimes de son seigneur et maître… Si Don Juan est le seigneur, Sganarelle sera le bourgeois bientôt ; l’un marche devant, l
uvre, c’est-à-dire le troisième personnage de l’humanité, Don Juan et Sganarelle détournent la tête ! Le pauvre dérange celui-là e
la première représentation… La tentative était inutile ; Don Juan et Sganarelle furent respectés, le pauvre disparut pour toujour
ns frelaté et d’eau mal bénite. Quand il est à ce point, dégradé, que Sganarelle lui-même l’accable d’outrages, c’est le moment, l
ent dans le giron soyeux de leurs maîtresses, ivres d’amour ! Quant à Sganarelle , il ne sait pas ce que c’est que le pauvre… Le pa
ce à l’orifice du même volcan ! — On n’a pas voulu me croire, s’écrie Sganarelle , qui depuis s’est payé de ses gages sur la succes
succession de son maître… C’est vrai, on n’a pas voulu te croire, ami Sganarelle , parce que tes discours n’ont pas été d’accord av
toi aussi, tu as passé devant le pauvre, sais lui rien donner ! — Ami Sganarelle , tu n’as que ce que tu mérites, et pourtant ce n’
réceptes ; les bons préceptes valent mieux que les belles paroles ! » Sganarelle , tu parles bien, tu agis mal. Grand conseiller, m
ur laquelle l’oiseau chantait sa chanson matinale. Tant pis pour toi, Sganarelle , te voilà tombé, à ton tour, de la mode dans la f
qui avais pris un prince, pour pouvoir te passer d’un maître. Pauvre Sganarelle , tu auras un maître demain ; mais qui te rendra c
e ballet du Mariage forcé dans lequel ballet il avait créé le rôle de Sganarelle , entre mademoiselle Béjart, mademoiselle de Brie
a comédie le prend sur le ton le plus élevé27. Dès la première scène, Sganarelle est charmant, et comme on ne sait pas encore à qu
seul, il marche seul, il vit seul, il aime seul, il parle seul ; — à Sganarelle lui-même, si Don Juan répond parfois, Don Juan ré
ui coupe l’herbe sous le pied. Mathurine, de son côté, est sauvée par Sganarelle … Séducteur malencontreux, ce Don Juan ! À l’acte
ce moment Don Juan se cache pour éviter des hommes qui le cherchent ; Sganarelle , sous la robe d’un médecin, s’abandonne à ses laz
x et le vrai, le juste et l’injuste, tout lui est égal, laisse parler Sganarelle avec ce dédain mêlé d’indifférence qui a inspiré
ses, d’inductions naïves que Molière place dans la bouche de ce digne Sganarelle me conviennent moins que le monologue d’Hamlet, c
par une drôlesse, celui-là berné par Don Juan… que dis-je ? berné par Sganarelle  ! Ainsi nous allons d’avertissements en leçons, e
19 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. De la liaison des Scenes. » pp. 250-260
intain trois hommes qui en attaquent un seul ; il vole à son secours. Sganarelle reste seul sur le théâtre, & dit : Voilà l’h
par l’original lui-même. ACTE III. Scene III. DOM JUAN, SGANARELLE. Sganarelle . Ah, Monsieur ! quel bruit ! quel cliquetis ! Dom
Il met l’épée à la main, & court au lieu du combat.) Scene IV. Sganarelle , seul. Mon maître est un vrai enragé d’aller se p
eur, que je vous rende graces d’une action si généreuse. On voit que Sganarelle ne quitte pas la scene, & que le théâtre rest
double exemple que j’ai cité plus haut. Thomas Corneille fait dire à Sganarelle  : Quels grands coups il alonge ! Il faut le lais
20 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Des Actes. » pp. 274-288
TE. Valere vient de faire tout ce qu’il a pu pour s’introduire chez Sganarelle , tuteur de sa maîtresse ; mais tous ses soins ont
, plaint son rival, & croit lui-même être au comble de ses vœux. Sganarelle . Je le tiens fort à plaindre. Isabelle. Je le ti
dre. Isabelle. Je le tiens fort à plaindre.Allez, il ne l’est point. Sganarelle . Au reste, ton amour me touche au dernier point,
emain je t’épouse, & n’y veux appeller.... Isabelle. Dès demain ! Sganarelle . Dès demain !Par pudeur tu feins d’y reculer ; M
jette, Et tu voudrois déja que la chose fût faite. Isabelle. Mais.... Sganarelle . Mais....Pour ce mariage allons tout préparer. I
’il s’intéresse à l’héroïne. Et la fin de l’acte est motivée, puisque Sganarelle qui emmene Isabelle, rentre chez lui pour faire l
21 (1871) Molière
malgré lui ; George Dandin se trouvait en germe dans le Barbouillé. Sganarelle . « Eh ! mon Dieu, monsieur, ne soyez point en pei
se sentaient du voisinage des halles, écrivit en vers bien frappés : Sganarelle , ou le Cocu imaginaire 2. Le mot était vif, le no
lle, ou le Cocu imaginaire 2. Le mot était vif, le nom était nouveau. Sganarelle en ce moment remplaçait Mascarille, empereur des
Sganarelle en ce moment remplaçait Mascarille, empereur des fourbes. Sganarelle , autant que Cathos et Madelon, tenait à la bourge
eine et la paix dans Paris enchanté, interrompit la représentation de Sganarelle . En même temps, la salle du Petit-Bourbon tomba,
x paradoxes sur lesquels la comédie est fondée. Ariste est un sage et Sganarelle est un jaloux : le premier, pour plaire à Léonor,
pouser, lui prodigue les petits soins, les tendresses, les respects ; Sganarelle , au rebours de son frère Ariste, est un malappris
afin qu’il vienne en aide à ses innocentes amours. Ainsi, l’amoureux Sganarelle est un pantin dont cette aimable fillette, en ria
t comme on s’est amusé de sa vaine sagesse ! Aussi bien, à l’appel de Sganarelle et d’Ariste, aux chansons de Valère, aux gaietés
lière, avec la permission de Louis XIV, offrait en spectacle. Écoutez Sganarelle et sa belle ironie, à propos des modes de l’an de
ures… Il ne faut pas croire à toutes ces déclamations. Si l’auteur de Sganarelle est malheureux, nous conviendrons volontiers que
22 (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369
entre L’École des maris et L’École des femmes, sur ce qu’Arnolphe et Sganarelle sont tous deux trompés par les mesures qu’ils pre
un acte, pour en composer trois actes. « [*]Après la quatrième scène, Sganarelle restait seul, il se plaignait d’une pesanteur de
 Le second acte ouvrait par le retour de Germino, qui venait éveiller Sganarelle  : la troisième entrée, la scène des Bohémiennes. 
» Troisième entrée : Égyptiens, et Égyptiennes dansant*, « Ensuite Sganarelle allait frapper à la porte d’un Magicien, et le co
n appelait les Démons. » Quatrième entrée : Magiciens et Démons. «  Sganarelle interroge les Démons, ils répondent par lignes, e
aisant les cornes. « Le troisième acte était rempli par les scènes de Sganarelle seul, de Sganarelle avec Alcantor, etc. enfin jus
 Le troisième acte était rempli par les scènes de Sganarelle seul, de Sganarelle avec Alcantor, etc. enfin jusqu’au mariage. » C
n Maître à danser (le sieur d’Olivet) venait enseigner une courante à Sganarelle . Germino venait se réjouir avec Sganarelle, et lu
t enseigner une courante à Sganarelle. Germino venait se réjouir avec Sganarelle , et lui disait que les jeunes gens de la ville av
. Huitième et dernière entrée : Quatre Galants, cajolant la femme de Sganarelle . Acteurs de la comédie du Mariage forcé. [*]Sgan
t la femme de Sganarelle. Acteurs de la comédie du Mariage forcé. [*] Sganarelle , le sieur Molière ; Germino, le sieur de La Thori
e ajoutée pour suppléer à celle du Magicien chantant, qui déterminait Sganarelle à rompre son mariage. » « [*]On veut qu’une ave
ire à un dénouement pour être parfait. Lorsqu’Alcidas, afin d’obliger Sganarelle à tenir la parole qu’il a donnée d’épouser sa sœu
le père arrive qui, après avoir contraint sa fille à donner la main à Sganarelle , s’écrie, en lui adressant la parole : Le Ciel so
chargé, et c’est à vous désormais que regarde le soin de sa conduite. Sganarelle ne profère pas un seul mot, et la pièce finit. C’
trompé, connaître parfaitement l’art du théâtre, et le cœur humain ; Sganarelle ne dit rien, mais son silence parle éloquemment a
t les principaux acteurs et les plus intéressés dans l’action, voyant Sganarelle , père de Lucinde, toujours environné de médecins
e l’introduire dans la maison. La ruse est d’autant plus heureuse que Sganarelle n’a jamais vu Clitandre. Cet amant ainsi déguisé
ir à l’épouser, et à prendre sur cela toutes les mesures nécessaires. Sganarelle qui remarque leurs gestes, mais qui est trop loin
e la confirmer dans son idée, afin d’assurer tout à fait sa guérison. Sganarelle approuve tout, il permet même au médecin de faire
toutes les formes, et le fait signer au médecin, à Lucinde, et même à Sganarelle , qui prend ce notaire pour le secrétaire du médec
trer des joueurs d’instruments et des danseurs, qu’il mène, dit-il, à Sganarelle , toujours à sa suite. Pendant qu’on est occupé à
occupé à danser, les deux époux s’échappent et sortent de la maison ; Sganarelle s’en aperçoit et demande où est Lucinde, et appre
23 (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362
peinture d’une telle couleur et d’une telle chaleur, que, malgré les Sganarelle et les Pierrot, qui font repoussoir, l’œuvre dans
faire profession d’athéisme, et qu’il y fait défendre la religion par Sganarelle  ; mais c’est là pour le critique un nouveau grief
es plus originales et les plus ingénieuses de Molière. C’est en effet Sganarelle qui représenté le rôle du bon sens dans la pièce,
t, ne prouve-t-il pas qu’il a été touché au vif et que les paroles de Sganarelle ont été à leur adresse ? Un discours en règle, fa
essus de lui le plus humble des hommes ? Mais que dire de la scène où Sganarelle , voulant prouver l’existence de Dieu, s’embrouill
dépens de Dieu ? Eh bien, non ! c’est encore là une scène admirable. Sganarelle exprime d’abord avec simplicité et avec force la
rochers et ce ciel que voilà là-haut ?… » Jusqu’ici, tout va bien, et Sganarelle , soutenu par la force de la vérité et du bon sens
son valet par un sot quolibet ? Eût-il été possible de faire réfuter Sganarelle par don Juan ? Et quoi de plus conforme à l’imper
e à une embarrassante controverse ? Au fond, n’est-il pas évident que Sganarelle n’a pas été réfuté, pas plus qu’il ne l’avait été
vrai qui n’ôtait rien à la solidité de la philosophie populaire dont Sganarelle est l’interprète, mais qui s’y mêlait comme dans
umaine11. L’impression est encore la même que dans les deux scènes de Sganarelle . C’est le grand seigneur qui est impie ; c’est le
conscience et à avouer son hypocrisie. Il y a encore, dans le rôle de Sganarelle , un mot qui a beaucoup blessé les spectateurs de
la pièce. Au moment où don Juan était englouti, frappé par la foudre, Sganarelle s’écriait : « Mes gages ! Mes gages ! » L’auteur
essé… Voilà le dénouement de la farce ! » On peut dire, en effet, que Sganarelle , qui représente le croyant dans la pièce, doit l’
ne pense qu’à ses gages. Il semble donc que, pour Molière comme pour Sganarelle , le dénouement n’est pas quelque chose de très sé
a tragédie ; mais ce n’est pas moins un démenti donné au caractère de Sganarelle , qui ne peut être en ce moment qu’épouvanté par l
entre cette preuve exposée par lui dans son Syntagma et la tirade de Sganarelle dans Don Juan 13. Molière n’a donc pas appris l’a
ître obéré, que, de plus, il est habitué à berner ses créanciers, que Sganarelle est lui-même créancier de don Juan, et que s’il n
24 (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464
aître. Notice historique et littéraire sur Le Cocu imaginaire Sganarelle , ou le Cocu imaginaire fut joué à Paris le 28 mai
du mérite de cette pièce, ainsi que du jeu de Molière dans le rôle de Sganarelle , il avait placé, en tête de chaque scène, des arg
vre de Molière Ce n’est point une pièce de caractère ; la jalousie de Sganarelle n’est qu’accidentelle et momentanée. Ce n’est pas
érité, dans l’admirable rôle du Chrysale des Femmes savantes. Quant à Sganarelle , c’est un de ces personnages, moitié réels, moiti
nu de prodigieux succès dont la jeunesse de Molière avait été témoin. Sganarelle , quoique appartenant à la classe des bourgeois, r
cœur sans pouvoir en venir à bout, a certainement inspiré la scène où Sganarelle , couvert de fer et ayant tout ce qu’il faut pour
res et des plaisanteries un peu bouffonnes donnent au langage même de Sganarelle une couleur, pour ainsi dire, scarronesque ; ce q
, dans le langage décent, il n’y a plus de terme pour exprimer ce que Sganarelle croyait être. Notice historique et littéraire
ise la farce plutôt que la véritable comédie. La stupide crédulité de Sganarelle , l’intervention subite et non préparée d’un commi
25 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VIII. Le Mariage. » pp. 145-165
ontre le mariage et le faux honneur d’être fidèle, quand il demande à Sganarelle , ébloui par son éloquence sophistique, ce qu’il a
uence sophistique, ce qu’il a à dire là-dessus, le timide bon sens de Sganarelle répond : « Ma foi, j’ai à dire… Je ne sais que di
me vous faites, et vous jouer ainsi d’un mystère sacré502… » Et quand Sganarelle n’est pas bridé par la crainte, il ne se gêne pas
 : La polygamie est un cas, Est un cas pendable505 ? Les paroles de Sganarelle ne sont que celles d’un valet ridicule, et le ref
ge de la jeune Dorimène, fille du seigneur Alcantor, avec le seigneur Sganarelle , qui n’a que cinquante-trois ans… 0 le beau maria
ce malheur sans doute se pourrait éviter si l’on n’épousait pas comme Sganarelle  ; si la nature dans toute sa pureté présidait à c
26 (1852) Molière, élève de Gassendi (Revue du Lyonnais) pp. 370-382
osé dire la forme au lieu de la figure d’un chapeau. « Ah ! seigneur Sganarelle , tout est renversé aujourd’hui, et le monde est t
le de renseignement scholastique. Écoutez ce même Pancrace proposer à Sganarelle de lui enseigner « si la substance et l’accident
Descartes se fraie hardiment et sûrement les voies à la certitude. A Sganarelle qui lui dit être venu pour lui demander conseil s
cela soit. » Ce scepticisme obstiné ne cède qu’aux coups de bâton de Sganarelle qui perd patience. Le philosophe se plaint des co
osophe se plaint des coups qu’il vient de recevoir, mais, à son tour, Sganarelle le reprend et lui rappelle qu’il ne doit pas dire
27 (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436
ne l’oubliera jamais et qu’on le répétera toujours. Le personnage de Sganarelle est digne d’une attention particulière. Lui, qui
l’on veut assujettir les pères . Étrange préoccupation de l’égoïsme ! Sganarelle ne soupçonne pas que l’équivalent de sa plainte q
et en le gardant, s’il est malade. Il est possible que cette manie de Sganarelle ait fourni à Collé l’idée du principal personnage
ouvre d’une certaine délicatesse de sentiments, le fond d’égoïsme que Sganarelle montre à nu ; mais Dupuis est un homme de la haut
 ; mais Dupuis est un homme de la haute finance du dernier siècle, et Sganarelle est un petit bourgeois de la jeunesse de Louis XI
, si ce n’est celle que M. Robert reçoit sur les épaules des mains de Sganarelle et de Martine. Tout consiste dans une action plai
ne fois de la médecine. La satire, à la vérité, n’est point directe ; Sganarelle n’est pas de la Faculté ; il ne fait qu’imiter gr
sultant de l’imitation se partage entre le copiste et ses modèles. Si Sganarelle n’est pas proprement un caractère, il est du moin
28 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XI. De la Religion. Principe et Sanction de la Morale de Molière. » pp. 217-240
’obligation de croire est mieux prouvée dans les ridicules paroles de Sganarelle que dans plus d’un sermon : DON JUAN Je crois qu
s plus d’un sermon : DON JUAN Je crois que deux et deux sont quatre, Sganarelle , et que quatre et quatre sont huit. SGANARELLE La
omiquement par nécessité de comédie ; puis le sérieux reparaît, quand Sganarelle conclut : « Mon raisonnement est qu’il y a quelqu
or et un péché, il n’hésite pas ; et malgré le diable qui le tente et Sganarelle qui l’encourage, « il aime mieux mourir de faim75
pour adresser à ce cœur de tigre les paroles qui tirent des larmes à Sganarelle  : «  Je ne viens point ici pleine de ce courroux
orum de Ch. Louandre. — On trouve la même intention dans la phrase où Sganarelle dit que don Juan « ne croit ni ciel, ni saint, ni
29 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IV. Jugement sur les Hommes de Molière. » pp. 65-82
apparence par le caractère de ceux contre qui elles sont dirigées. Le Sganarelle et le Valère du Médecin volant ne sont pas plus e
mari248 : le mari et le père, les trompés et les volés sont si niais, Sganarelle a tant d’esprit, qu’on applaudit toujours, et qu’
3. Le Cocu imaginaire (1660), sc. IV et passim. — « Le personnage de Sganarelle est trop souvent invraisemblable pour offrir touj
qui met trop de bonne volonté à trouver une morale à cette farce : «  Sganarelle nous fait honte de la jalousie dans le ménage ; i
30 (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347
auteur qu’à gémir avec eux sur les malheurs du temps. « Ah ! seigneur Sganarelle (s’écrie Pancrace),tout est renversé aujourd’hui,
s, ou encore le philosophe tout court (23). Il est vrai qu’un certain Sganarelle ose traiter ce grand homme de « bavard (24)». Mai
se laisser galamment couper la gorge ? Il est vrai aussi qu’un autre Sganarelle , le valet de don Juan, prétend aimer le tabac en
tabac en dépit (horresco referens), en dépit d’Aristote (25). Mais ce Sganarelle est presque partout un homme de bon sens, et cett
ne partie de la scène : MARPHURIUS. Que voulez-vous de moi, seigneur Sganarelle  ? SGANARELLE. Seigneur docteur, j’aurais besoin d
de la nature (49). » Et la démonstration qu’il met dans la bouche de Sganarelle est presque copiée du Syntagma de Gassendi (50).
il faut se conduire avec les femmes ; cherchez un juste milieu entre Sganarelle et Ariste, entre la sévérité par trop farouche de
31 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548
isent en ne les suivant pas lorsqu’elles sont bien établies. Ecoutons Sganarelle & Ariste dans l’Ecole des Maris. ACTE I. Scen
ons Sganarelle & Ariste dans l’Ecole des Maris. ACTE I. Scene I. Sganarelle . Il est vrai qu’à la mode il faut m’assujettir, E
e, & dépare la galerie dont il faisoit l’ornement. Le tableau que Sganarelle vient de nous retracer est extrêmement joli ; il
l n’est pas beau. Dans l’Ecole des Maris, Isabelle joue mille tours à Sganarelle  ; mais l’amour tyrannique de ce tuteur les rend p
ontinuelle contrainte, en lui faisant un crime des moindres libertés. Sganarelle , Alnolphe, le Sicilien, prouvent que ce n’est pas
shonorée par les enfants de l’ignorance : sans dire précisément comme Sganarelle que le cœur est du côté droit & le foie du cô
tout l’amour dont il brûle pour elle. Les sueurs montent au front de Sganarelle , quand il découvre que c’est à tort. Sa femme a t
oit pas rougir aux yeux des honnêtes gens d’un déshonneur imaginaire. Sganarelle leur donne plaisamment de fort bonnes leçons80.
32 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLII. De l’art d’épuiser un Sujet, un Caractere. » pp. 493-503
tat du personnage. Son Don Garcie de Navarre, dans le Prince jaloux ; Sganarelle , dans le Cocu imaginaire, & George Dandin, so
prenez que ma tête Peut seule dans vos mains mettre votre conquête. Sganarelle , dans une pareille situation, veut se défaire de
& l’autre fort à propos. On m’avouera que si George Dandin & Sganarelle parloient & agissoient avec le courage de Don
33 (1802) Études sur Molière pp. -355
rcimonieux, de ne traiter sans façon que leur père ? Année 1660. Sganarelle , ou le Cocu imaginaire 19. Encore une année du
nous avons résolu, le lecteur et moi, de ne juger jamais sur parole. Sganarelle , ou le Cocu imaginaire, est tiré d’une comédie it
: félicitons aussi Molière d’avoir préparé la jalousie de la femme de Sganarelle , en lui faisant surprendre son mari passant la ma
e de Célie, pour voir si elle respire encore. La scène où la femme de Sganarelle ramasse le portrait, est encore meilleure que l’i
à Lélie, pour avoir le prétexte de le faire entrer dans la maison, de Sganarelle  : l’auteur avait déjà tire parti de l’évanouissem
’une pâmoison. Enfin, Arlequin, en habit de femme, me plaît mieux que Sganarelle , couvert de sa burlesque cuirasse ; elle ne sert
te, la même erreur, et qu’elles sont aussi bien fondées que celles de Sganarelle . Le genre. — D’intrigue ; mais Molière, en donna
s. Dans celle qui, du temps de Molière, était appelée la belle scène, Sganarelle copie un peu trop l’allure et le jargon des capit
les maris à s’assurer de la fidélité de leurs femmes, par des égards. Sganarelle n’est que tuteur, me dira-t-on. Oui, mais sans se
rement de cet avis. Plaisant, oui, mais naturel, non. Il est nuit, et Sganarelle peut ne pas reconnaître Isabelle, lorsque, couver
Isabelle, Ariste le fait remarquer à son frère : est-il possible que Sganarelle n’ouvre point les yeux ? Certainement, il ne doit
le aurait-elle pu voir à travers jusqu’à la forme du billet ? comment Sganarelle aurait-il pu ne pas s’apercevoir qu’on lui faisai
du même acte, Molière indique « qu’Isabelle, en feignant d’embrasser Sganarelle , donnera sa main à baiser à Valère ». J’ai vu des
lle du tuteur et la vôtre, n’auraient plus rien de piquant. Plus bas, Sganarelle , touché du chagrin dont il croit son rival pénétr
ière, a finement imaginé que Valère, après avoir reçu l’embrassade de Sganarelle , devait le jeter dans les bras d’Ergaste ; que ce
dans les bras d’Ergaste ; que celui-ci devait, à son tour, embrasser Sganarelle , et le retenir fort longtemps ; et pourquoi ? pou
ent l’impertinence la plus grossière au tuteur de celle qu’il aime ? Sganarelle doit-il souffrir patiemment la burlesque embrassa
eur faire. N’importe ; la voici : Acte II, scène ix 26, Valère prie Sganarelle de dire à sa pupille, ………………………… Qu’il n’a jamai
re un plaisant : il est vrai ; mais ne serait-il pas plus naturel que Sganarelle eût, du moins, l’air de chercher, l’air de faire
it-elle pas à son comique ? « Baron représentait, dit-on, le rôle de Sganarelle , avec un habit de velours noir, plus négligé que
t non l’extravagance. » Je doute que Baron ait représenté le rôle de Sganarelle , celui d’Ariste lui convenait mieux ; et d’après
est pas tout d’être souvent aveugle, le public est quelquefois sourd. Sganarelle , ayant besoin d’un commissaire, ne manque pas d’a
la pièce de Molière. De l’imitation. Dans la pièce française, Sganarelle ne se vante pas d’être brave comme Arlequin, et v
alien, très sec, très insipide d’ailleurs. La scène de Pancrace et de Sganarelle est en partie imitée d’une autre scène, que les c
de forme, la matière ne vint que longtemps après. Dans la scène xiv, Sganarelle refuse d’épouser, « parce qu’il veut imiter son p
s. Le dénouement. — Qu’on se peigne, avant de prononcer, l’imprudent Sganarelle bien sûr d’avoir fait un mauvais choix, forcé à c
e la pièce fut jouée à la cour, des magiciens chantants déterminaient Sganarelle à rompre son mariage. Molière, en donnant l’ouvra
en donnant l’ouvrage à Paris, leur substitua la demoiselle promise à Sganarelle et son amant, qui, se croyant seuls, font des pro
, il prescrit à l’acteur de parler d’un ton doucereux, en proposant à Sganarelle de se couper la gorge avec lui, même en lui propo
itera pas les bateleurs de la foire, et ne secouera pas le manteau de Sganarelle après l’avoir frappé ; Alcidas…  : que de notes
ans l’ouvrage français ? La scène de M. Dimanche, le gros bon sens de Sganarelle , l’opposition d’un impie à grands systèmes, avec
 ; convenons cependant que le Festin n’a pas été mal rendu ce soir. —  Sganarelle m’a fait plaisir, il n’a pas trop chargé. — Il a
es par le déguisement deviennent bien plus intéressantes. La scène où Sganarelle consulte quatre médecins sur la maladie de sa fil
i et ne pas signer aveuglément le contrat qu’il lui présente ; et que Sganarelle est loin de penser que le faux médecin soit l’ama
ze, de l’Académie, après avoir traduit en latin le couplet que chante Sganarelle , et qui finit par ces vers : Ah ! bouteille, ma
s de cette scène ; nos maris devraient s’y opposer, je pense, puisque Sganarelle y prône cet édit : Par qui des vêtements le luxe
34 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. De la Décence & de l’Indécence. » pp. 314-341
on amant qui est déguisé en apothicaire, & qui l’enleve après que Sganarelle lui a donné cette recette salutaire : ACTE III. S
Sganarelle lui a donné cette recette salutaire : ACTE III. Scene VI. Sganarelle , à Léandre déguisé. Vous voyez que l’ardeur qu’el
spécifique. N’est-il pas encore bien édifiant que dans la même piece Sganarelle veuille voir & toucher le sein de la nourrice
euille voir & toucher le sein de la nourrice ? ACTE II. Scene V. Sganarelle . Mais comme je m’intéresse à toute votre famille,
statue du Commandeur, dans le Festin de Pierre. ACTE III. Scene VII. Sganarelle . Vous voyez sa statue, & comme il tient sa ma
35 (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -
e la vérité sur l’esprit humain. On remarqua dans le cocu imaginaire, Sganarelle , ou le cocu imaginaire, comédie en trois actes en
l’école des maris & l’école des femmes, sur ce qu’Arnolphe & Sganarelle sont tous deux trompés par les mesures qu’ils pre
dérable est l’addition de la scene de Doriméne & de Lycaste, dont Sganarelle est témoin ; elle supplée au magicien chantant, q
arelle est témoin ; elle supplée au magicien chantant, qui détournoit Sganarelle de son mariage. Ce ne fut point par son propre ch
du palais royal, le 6 aoust 1666. & Alceste passa à la faveur de Sganarelle . Il supprima la derniére piéce, quand il crut que
pport au voile qui trompe Dom Pédre dans le sicilien, comme il trompe Sganarelle dans l’école des maris. La finesse du dialogue, &
ouvent le moyen d’entretenir leurs maîtresses en particulier, quoique Sganarelle & Dom Pédre soient sur la scéne :64 dans l’ét
accoutuma. Non seulement il plaisoit dans les rôles de Mascarille, de Sganarelle , d’Hali, &c ; il excelloit encore dans les rô
du prix ordinaire. La piéce se soutint pendant quatre mois de suite. Sganarelle , ou le cocu imaginaire, comédie en trois actes en
36 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « PRÉFACE. Du Genre & du Plan de cet Ouvrage. » pp. 1-24
On se rappelle la scene de l’Amour Médecin, de Moliere, dans laquelle Sganarelle demande à deux de ses amis, à sa voisine, à sa ni
ser la mélancolie de sa fille. M. Josse, qui est orfevre, conseille à Sganarelle d’acheter à sa fille une garniture de diamants :
 : la voisine, qui craint de se voir enlever un amant par la fille de Sganarelle , exhorte le pere à la marier bien vîte avec un je
est d’avis qu’on la mette dans un Couvent pour profiter de son bien. Sganarelle connoît les différents motifs qui les engagent, &
37 (1900) Molière pp. -283
même année qu’il prend à l’auteur de La Jalousie du Barbouillé et de Sganarelle la fantaisie de se marier avec Armande Béjart. Vo
lièrement ce qu’on appelle une action. Prenez par exemple la pièce de Sganarelle  ; rien de plus simple : une jeune fille laisse to
la circonstance la plus vulgaire, celle de tous les jours. DOM JUAN Sganarelle , regarde un peu ses mains. CHARLOTTE Fi ! Monsieu
qui n’est éclairée en aucune façon : il établit dans les croyances de Sganarelle la plus singulière et cependant la plus vraie des
arelle la plus singulière et cependant la plus vraie des gradations. Sganarelle , discutant avec Dom Juan, lui dit : « Vous croyez
: « Vous croyez bien à une autre vie ? » Dom Juan hausse les épaules. Sganarelle reprend : « Mais vous croyez bien au paradis ? »
s vous croyez bien au paradis ? » Dom Juan hausse encore les épaules. Sganarelle  : — « Alors, vous croyez à l’enfer ? » — Dom Juan
lle : — « Alors, vous croyez à l’enfer ? » — Dom Juan ne dit rien, et Sganarelle poussé dans ses derniers retranchements : « Vous
oine bourru ? » — Et comme Dom Juan fait le même signe qu’auparavant, Sganarelle s’écrie : « Vous ne croyez pas au moine bourru… ?
e l’esprit d’une condition : vous le trouverez dans la bouche du même Sganarelle . Il a été associé, malgré lui, à tous les crimes
bien, quand Dom Juan disparaît, entraîné par la statue du Commandeur, Sganarelle , comme moralité, fait entendre ce seul cri : « Me
gieuse peut-être de ses œuvres, de Dom Juan. — Il les a résumées dans Sganarelle , qui, pour de misérables gages dont il n’est même
eorge Dandin faisant des excuses à Clitandre, après nous avoir montré Sganarelle s’armant d’une cuirasse contre la pluie, et l’aut
montré Sganarelle s’armant d’une cuirasse contre la pluie, et l’autre Sganarelle , celui de Dom Juan, associé à des infamies qu’il
re qu’il trouvait à jouer de sa personne les Dandin, les Sosie et les Sganarelle . En défiant la médecine, il défiait la maladie, e
mour médecin est bien autre chose déjà que cette scène de Dom Juan où Sganarelle se fait médecin ; mais L’Amour médecin est beauco
d’autres effets littéraires. En 1660, Molière, mettant en scène, dans Sganarelle , un bon bourgeois de Paris, Gorgibus, qui recomma
moins vivement Tartuffe qu’on n’aurait applaudi L’École des maris ou Sganarelle . Personne ne vit au-delà, excepté les dévots, qui
ans cette scène où Dom Juan, à bout d’expédients, avoue et explique à Sganarelle qu’il se fait dévot pour vivre à sa fantaisie et
ausse, « tu t’appelles légion ; tu t’appelles cabale ! » Et le pauvre Sganarelle , qui croyait déjà connaître en Dom Juan le plus a
a Elvire invoque le ciel contre Dom Juan, à faire dire à Dom Juan : «  Sganarelle , le ciel ! » C’est ainsi que l’ont entendu beauco
cte. Il est faux que, comme le dit le prince de Conti, il n’y ait que Sganarelle qui prenne la cause de Dieu dans Dom Juan ; il y
séduit Charlotte et Mathurine, c’est par là qu’il tient ce malheureux Sganarelle , et en fait le complice de toutes ses abomination
re le mal, devient un vrai monstre déchaîné. C’est ainsi que l’entend Sganarelle , quand le valet de Dona Elvire vient lui dire : «
homme delà qualité de Dom Juan ferait une action si lâche ? » et que Sganarelle lui répond : « Eh oui, sa qualité ! La raison en
ôté de cela, je regrette de dire un mot si vif, il y a un cuistre, un Sganarelle , une espèce de M. Prudhomme révolutionnaire, un G
iété, de lui dire : « Ton théâtre est plein de Scapin, de Géronte, de Sganarelle et de Diafoirus ; tu n’es toi-même qu’une bande d
elle et de Diafoirus ; tu n’es toi-même qu’une bande de Diafoirus, de Sganarelle , de Géronte et de Scapin, qui réalisent tous égal
38 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE V. L’Éducation des Femmes. » pp. 83-102
vieillard pour payer ses parures322, et en même temps il se moque de Sganarelle , qui croit que par un édit on peut mettre un frei
d elle répond, avec un délicieux mélange de finesse et de naïveté, au Sganarelle qui croit s’assurer une femme parfaite en tenant
née, et la sotte $ Arnolphe lui échappe aussi bien que la cloîtrée de Sganarelle . La belle théorie, d’enfermer une femme dans la s
» (sc. V.) C’est le même bon sens qui cric par la bouche de Lisette à Sganarelle qui ne veut pas entendre parler de marier sa fill
39 (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89
e ; celui qu’il nomme Micion, est ici apelle Ariste, et son Demea est Sganarelle . Ce que Moliere fait dire à ces deux frères convi
e de qualité, sans néanmoins donner dans le ridicule outré des modes. Sganarelle , au contraire, tient la sienne renfermée et la tr
nt sages, et n’ont rien qui ressemble à Eschinus ny à Ctésiphon. Pour Sganarelle , il conserve jusqu’à la fin son caractère d’homme
accoûtuma. Non seulement il plaisoit dans les rôles de Mascarille, de Sganarelle , d’Hali, etc., il excelloit encore dans les rôles
nsidérable est l’addition de la scène de Dorimene et de Lycaste, dont Sganarelle est témoin ; elle suplée au magicien chantant, qu
narelle est témoin ; elle suplée au magicien chantant, qui détournoit Sganarelle de son mariage. » La scène des deux philosophes2
omme on sait, de « scène des deux philosophes », mais une scène entre Sganarelle et Pancrace, une autre entre Sganarelle et Marphu
ophes », mais une scène entre Sganarelle et Pancrace, une autre entre Sganarelle et Marphurius. 211. Pancrace, Marphurius, Geroni
entre Sganarelle et Marphurius. 211. Pancrace, Marphurius, Geronimo, Sganarelle ; première bohémienne, Dorimène, deuxième bohémien
40
éniers, de Van Ostade, de Jan Steen ont dû accueillir les exploits de Sganarelle ou l’aventure de George Dandin. Les âpretés de l’
avons compté quatre-vingt-six, y compris celles des Précieuses et de Sganarelle , qui égalent ou dépassent ce chiffre. Le succès d
lié, en 1667, une imitation des Précieuses, avec des scènes prises de Sganarelle , de L’École des femmes et de L’École des maris, q
urage de montrer les honnêtes gens à pied et les coquins en voiture. Sganarelle , ou le Cocu imaginaire. — Sir William Davenant a
cette comédie a été représentée. Le second acte est une traduction de Sganarelle , joué par des acteurs français imaginaires, qui b
s de Cromwell, mais comme Cromwell mourut le 3 septembre 1658, et que Sganarelle ne fut représenté pour la première fois que le 28
e, or the Modish Wife (Tom Essence, ou l’Épouse à la mode), basée sur Sganarelle et sur le Don César d’Avalos, de Thomas Corneille
ées, jouée pour la première fois en 1681, a pris la neuvième scène de Sganarelle , quatre scènes de L’École des maris, une plaisant
dicules. Sir John Vanbrugh a aussi fait représenter une traduction de Sganarelle en 1706, mais elle n’a jamais été imprimée. Un ce
e et une « suggestion » dans le cinquième de sa comédie, sont pris de Sganarelle , mais que tout le reste est bien à lui. Il a dit
. Il a dit une fausseté sciemment, car tout ce qui n’appartient pas à Sganarelle est composé principalement de lambeaux pillés des
lle n’eut aucun succès. M. Ozell a publié une traduction littérale de Sganarelle , en 1714 ; Baker en a publié une autre en 1732. L
nommé The Imaginary Cuckold (Le Cocu imaginaire), imitation libre de Sganarelle . Une autre imitation, ou plutôt une traduction l
ésobligeante que l’oubli complet auquel ils semblaient destinés. Dans Sganarelle , Gorgibus engage sa fille à laisser là la lecture
Saint-Laurent, et nous montre qu’il s’y vendait des meubles estimés. Sganarelle , voyant sa fille enfoncée dans un morne ennui, ch
’exprime Valère dans L’École des maris, quand il s’efforce d’amadouer Sganarelle , qui se contente de répondre en bourru : — Si je
alement les recettes ; on rouvrit donc avec L’Étourdi. Les Fâcheux et Sganarelle ensuite donnèrent ensemble, une première fois vin
the Wrong (Tout le monde a tort) qui, quoique bien écrite, n’est que Sganarelle allongé. Dom Garcie de Navarre n’a été imité, en
des caractères de cette pièce ressemblent tant soit peu à Ariste et à Sganarelle , mais prétend que « quiconque connaît les deux la
femme » (Paris, Liseux, 1877, p.102), une note relative au chapeau de Sganarelle dans les éditions de 1666 et de 1682 de L’Amour m
41 (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421
s’il n’y a point de conformité, il y a du moins beaucoup d’analogie. Sganarelle croit qu’une sévérité excessive est ce qui peut,
de l’autre, on peut reconnaître un certain rapport de situation entre Sganarelle contraint au mariage par des coups de bâton qu’av
t se sert Rabelais, et que Molière répète), Panurge est l’original de Sganarelle . Trouillogan, philosophe pyrrhonien, répondant au
n’est sûrement pas de la bouffonnerie sans agrément, que la scène où Sganarelle fait sortir, à coups de bâton, Marphurius de son
uvre de vérité comique, c’est la première scène de la pièce, celle où Sganarelle demande à Géronimo son avis sur un mariage auquel
omet de le suivre avec docilité. On ne peut guère lire la scène entre Sganarelle et Géronimo, sans penser à une autre scène de Mol
re scène de Molière, qui est un autre chef-d’œuvre, celle où un autre Sganarelle , consultant ses parents et ses amis au sujet de s
42 (1910) Rousseau contre Molière
pu tirer de Don Juan matière à l’attaquer et à le noircir. Le rôle de Sganarelle eût été excellent pour cela. Don Juan est un Néro
lent pour cela. Don Juan est un Néron et, de ce Néron, le Sénèque est Sganarelle . Il y a grand parti à tirer contre Molière de ce
auteur, qui aime à prendre ce truchement ! On le voit sous l’habit de Sganarelle , le seul valet de Molière qui ne soit pas un frip
e Sganarelle, le seul valet de Molière qui ne soit pas un fripon ; or Sganarelle n’est pas un fripon ; mais c’est un idiot. On le
te donne un habit, sans te mettre en peine des affaires des autres. » Sganarelle fait cette réflexion : « Vous ne connaissez pas M
d’or. » — « Monsieur. »   — « A moins de cela, tu ne l’auras pas. » — Sganarelle  : « Va, va, jure un peu ; il n’y a pas de mal. »
son commerce assidu avec le ciel n’empêche pas de mourir de faim ; et Sganarelle , représentant du bon sens populaire, ne proteste
pauvre qu’en péchant il gagnera, le cas échéant, plus qu’à prier ; et Sganarelle , représentant du bon sens populaire, non seulemen
gieuse serait à sa place dans son texte elle n’y vient jamais ? Quand Sganarelle voit son maître Don Juan englouti dans les enfers
obert, c’est un vertueux, c’est un généreux ; il ne peut souffrir que Sganarelle batte sa femme : « Holà ! Holà ! Fi ! Qu’est ceci
! » Aussi reçoit-il des soufflets de Martine et des coups de bâton de Sganarelle  ; et il est guéri de la générosité pour toute sa
elles ne réussissent qu’à prendre des laquais pour des gentilshommes. Sganarelle , de l’Ecole des Maris, est ridicule sans doute pa
iles dans l’École des Maris et dans l’École des Femmes est celle-ci : Sganarelle  :  . . . . . . J’entends que la mienne Vive à ma
solitude endormante et loin des excitations et des mauvais exemples. Sganarelle  : Isabelle pourrait perdre dans ces hantises Les
on côté, et cela me suffit — Chrysale, personnage sympathique, est un Sganarelle atténué, à peine atténué, un Arnolphe adouci, à p
atténué, un Arnolphe adouci, à peine adouci ; et toute la doctrine de Sganarelle et d’Arnolphe vient se concentrer, puis se déploy
s expressions dont il se sert sont souvent les mêmes dont avaient usé Sganarelle et Arnolphe. Qu’importe qu’elle manque aux lois
int, de telle sorte justement qu’il en vienne à la pleine doctrine de Sganarelle et d’Arnolphe : l’épouse-servante : Voulez-vous
la bouche de Chrysale, personnage sensé. Mais le fond des discours de Sganarelle , d’Arnolphe et de Chrysale est exactement le même
c’est comme ayant pour interprète Chrysale et même un peu Arnolphe et Sganarelle .   Or, Jean-Jacques Rousseau, sur la question fém
s moliériste que Molière, jusqu’à être un Chrysale, un Arnolphe et un Sganarelle , avec quelques contradictions en plus, qui elles-
mme, c’est qu’il lui est affreusement désagréable. Ici, le couplet de Sganarelle et celui de Chrysale mis en belle prose : « J’aim
el qu’il est. » Nous sommes ici proprement, non plus dans la thèse de Sganarelle , mais dans celle d’Ariste : J’ai souffert qu’ell
lle peut être infidèle ; il n’est sensible qu’à l’argument d’Ariste à Sganarelle , et c’est-à-dire qu’au seul argument qu’Ariste do
u’au seul argument qu’Ariste donne, parce qu’il se met à la portée de Sganarelle , lequel ne songe à rien qu’à n’être pas cocu. Or,
de gens qui s’y connaîtraient. » Là certainement s’arrête le rêve de Sganarelle , si déjà il n’est pas un peu dépassé. Le rêve de
r toujours seul. Vous voyez que l’idéal de Rousseau est bien celui de Sganarelle , mais d’un Sganarelle seulement un peu affiné, qu
voyez que l’idéal de Rousseau est bien celui de Sganarelle, mais d’un Sganarelle seulement un peu affiné, qui ne serait pas tout à
Rousseau a rêvé en traçant le portrait de Sophie. Cela dépasse un peu Sganarelle , dépasse un peu Arnolphe, dépasse même un peu, si
leurs, de même que Sophie est d’un demi-degré au-dessus de l’idéal de Sganarelle , de même Julie est d’un degré au-dessus de Sophie
’est pas contre nature le moins du monde ; et je tiens qu’Arnolphe et Sganarelle qui ne veulent pas être cocus sont des sots incon
43 (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136
té reproduit d’une autre façon dans la scène xvii du Cocu imaginaire. Sganarelle , absorbé par sa jalousie, croit que tout le monde
ue ferait éprouver à cette jeune fille la cause qui le chagrine, lui, Sganarelle . Ce quiproquo fort comique, provoqué par sa passi
reproduit, on accomplit ce même acte sans qu’il ait sa raison d’être. Sganarelle , inquiet, soupçonneux et toujours aux aguets dans
s, empreintes souvent d’une grande vivacité. Dans le Cocu imaginaire, Sganarelle , absorbé par l’idée que Lélie le trompe, ne peut
ar ce moyen que, dans l’École des Maris, Ariste, quoique plus âgé que Sganarelle , sait se faire aimer de sa jeune pupille, tandis
sur les moyens à prendre pour faire cesser la mélancolie de sa fille, Sganarelle répond : « Tous ces conseils sont admirables ass
on amant la conduite odieuse qu’elle se propose de tenir à l’égard de Sganarelle après qu’elle l’aura épousé, considérant cette co
ir ici. La première esquisse du caractère de Don Juan est exposée par Sganarelle , son valet. Celui-ci s’applique surtout à mettre
si générale chez tous les grands criminels : « Ah ! (dit don Juan à Sganarelle qui lui rappelle les châtiments qu’il ne manquera
curent. Il y revient dans le passage suivant : « Il faut avouer (dit Sganarelle à Don Juan) qu’il se met d’étranges folies dans l
cette disposition d’esprit par les paroles suivantes qu’il adresse à Sganarelle  : « Je te l’ai dit vingt fois, j’ai une pente na
re vient lui donner. Après les avoir impassiblement écoutés, il dit à Sganarelle  : « Tu pleures, je pense ! » Il faut être Moliè
ment, la croit réelle et vient en féliciter chaleureusement son fils. Sganarelle , imbu du même désir, a aussi la simplicité d’ajou
mêler de ce qui ne le regarde pas, et elle lui applique un soufflet. Sganarelle , après avoir injurié cet intrus, le rosse en lui
44 (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397
, parce qu’il y explique tous les jeux de théâtre, et surtout ceux de Sganarelle , qui était représenté par Molière. Au nombre des
sujet mieux conduit, jamais rien de si bien fondé que la jalousie de Sganarelle , et jamais rien de si spirituel que les vers. C’e
ce qu’une femme pourrait dire, à qui il arriverait la même chose qu’à Sganarelle , et si elle aurait autant sujet de se plaindre qu
d’arriver a été concerté pour se moquer de lui. a. Le personnage de Sganarelle semble avoir été introduit à l’imitation de ceux
ovembre 1716. Elle est en prose et en trois actes, non imprimée. a. Sganarelle , ou le Cocu imaginaire, comédie en un acte et en
45 (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [46, p. 78-80] »
8 Le moyen qu’emploie Isabelle dans L’École des maris, pour empêcher Sganarelle d’ouvrir sa lettre, « Lui voulez-vous donner à
46 (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [93, p. 136-138] »
st pas qu’il ne plaisante quelque fois agréablement dans les rôles de Sganarelle et de monsieur Dimanche ; mais le tout ensemble n
47 (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112
t, Scapin se parle à lui-même, et se répond en contrefaisant sa voix. Sganarelle entre et sort, tantôt par une porte, tantôt par u
italiens. Il imita une pièce intitulée Arlequin Cornuto per opinione. Sganarelle ou le Cocu imaginaire, qu’il fit représenter le 2
ours la volonté des amants, lorsqu’ils ont la bienséance pour eux. Si Sganarelle a peur d’un accident fâcheux pour son honneur, c’
i Sganarelle a peur d’un accident fâcheux pour son honneur, c’est que Sganarelle est un sot qui néglige sa femme, et qui perd en d
Turcs, pour enfermer les femmes ? Personne ne plaint la destinée de Sganarelle , fort heureux de n’être pas encore mari, car la v
sabelle au jeune Valère n’aurait plus pour sauvegarde l’innocence. Ce Sganarelle se trouverait dans l’exacte position de George Da
sent bien qu’elle n’est pas femme à se vêtir de serge, comme le veut Sganarelle , et à vivre dans la compagnie des dindons d’une b
de Gassendi en remontre aux pédants et aux prétendus philosophes. Son Sganarelle , qui demande des avis, et qui se fâche lorsqu’on
, applaudissait cette sortie. Molière a fait d’Arlequin, qu’il appelé Sganarelle , nom qui lui était favori, un valet dans le goût
e de changer le mot médecin, même en une injure véritable, et lorsque Sganarelle est accosté par deux personnes qui veulent le for
du sujet. La phrase nous avons changé tout cela, à propos du cœur que Sganarelle place à droite dans un de ses amphigouris est dev
stingué, joua un tour ingénieux à Molière, à propos de la chanson que Sganarelle adresse à sa bouteille : Qu’ils sont doux !. Le p
48 (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [8, p. 39-40] »
chanson Qu’ils sont doux,   Bouteille, ma mie, etc146. que chante Sganarelle dans le Médecin malgré lui. M. Rose147, de l’acad
49 (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834
ur comique, le « farceur, » que nous avons devant nous. En costume de Sganarelle , c’est-à-dire sous un accoutrement burlesque, qui
entières : l’une sérieuse, Don Garcie de Navarre, l’autre grotesque, Sganarelle . C’est encore de la jalousie qu’il s’inspire pour
t raisonneuse. La première inspire encore les Précieuses ridicules et Sganarelle , mais la seconde s’y montre déjà et elle devient
mière, sans aucune nécessité d’intrigue ni d’action, le poète fait de Sganarelle un médecin pour rire, à seule fin, semble-t-il, d
u’il embrassait, la joie de représenter un jour les Mascarille et les Sganarelle . La preuve, c’est qu’en signant un contrat d’asso
e hypocondre, la description de la manière dont il jouait le héros de Sganarelle et Mascarille de l’Étourdi. Il s’y incarnait si b
comme disait Boileau, « à se barbouiller le visage d’une moustache de Sganarelle et à recevoir des coups de bâton, » mais à ne pas
50 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64
. — On doit dire, et M. D. Nisard l’a fort bien dit, la même chose de Sganarelle dans l’École des Maris (1661) : « Sganarelle n’es
en dit, la même chose de Sganarelle dans l’École des Maris (1661) : «  Sganarelle n’est qu’un fort vilain homme ; un mot le résume 
Les Femmes savantes, Clitandre. 216. L’École des maris, Ariste et Sganarelle  ; l’École des Femmes, Chrysalde et Arnolphe ; les
51 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE X. Du Père, de la Famille, de l’Etat. » pp. 193-216
imaginaire ? On ne parle pas de celles de M. de Sotenville 663 ou de Sganarelle 664. Que peut-on trouver dans toutes ces maisons-
des Anselme 672, des Albert, des Polidore 673, des Alcantor 674, des Sganarelle 675, des Géronte 676, des Orgon 677, des Sotenvil
I : « Gusman : Un homme de sa qualité feroit une action si lâche ? —  Sganarelle  : Hé ! oui, sa qualité ! La raison en est belle ;
52 (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XI. Il Convitato di pietra (le Convié de pierre) » pp. 191-208
ès ce bizarre prélude, qui se rapporte au sujet comme la tabatière de Sganarelle , comme l’éloge du tabac, figurant au début de la
e I, scène v) et les salutations multipliées de Valère et d’Ergaste à Sganarelle . 37. Il est évident qu’Arlequin n’exécutait pas
53 (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196
ière entouré de tous les artistes, revêtus des costumes de Scapin, de Sganarelle , de George Dandin, de Mascarille, d’Alceste, de T
pliqua Boileau ; quoi ! vous barbouiller la figure d’une moustache de Sganarelle et venir sur un théâtre recevoir des coups de bât
e, hélas ! trouvait de l’esprit. Il se moquait d’Arnolphe et riait de Sganarelle , et que de traits, pour les peindre, il empruntai
quelque chose de supérieur, de shakespearien. Ce n’est plus seulement Sganarelle qui s’agite aux côtés de son maître, lançant ses
e dans ses comédies38 : Le Barbouillé dans La Jalousie du Barbouillé. Sganarelle dans Le Médecin volant. Mascarille dans L’Étourdi
ert dans Le Dépit amoureux. Mascarille dans Les Précieuses ridicules. Sganarelle dans Sganarelle. Dom Garcie dans Dom Garcie de Na
t amoureux. Mascarille dans Les Précieuses ridicules. Sganarelle dans Sganarelle . Dom Garcie dans Dom Garcie de Navarre. Sganarell
s. Sganarelle dans Sganarelle. Dom Garcie dans Dom Garcie de Navarre. Sganarelle dans L’École des maris. Éraste dans Les Fâcheux.
lphe dans L’École des femmes. Molière dans L’Impromptu de Versailles. Sganarelle dans Le Mariage forcé. Moron dans La Princesse d’
La Princesse d’Élide. Lyciscas dans Les Plaisirs de l’Île enchantée. Sganarelle dans Dom Juan. Sganarelle dans L’Amour médecin. A
iscas dans Les Plaisirs de l’Île enchantée. Sganarelle dans Dom Juan. Sganarelle dans L’Amour médecin. Alceste dans Le Misanthrope
m Juan. Sganarelle dans L’Amour médecin. Alceste dans Le Misanthrope. Sganarelle dans Le Médecin malgré lui. Lycarsis dans Mélicer
et d’os ! Alceste, l’éternel songeur, Philinte, l’éternel satisfait, Sganarelle qui se lamente, George Dandin qui pleure, Pourcea
e goût de la comédie. Jouait Gros-René dans Le Dépit amoureux et dans Sganarelle . De Brie (Edme Villequin ou Wilquin) (1653-1676)
54 (1765) [Anecdotes et remarques sur Molière] (Récréations littéraires) [graphies originales] pp. 1-26
à se noircir tous les jours le visage pour se faire une moustache de Sganarelle , & à dévouer son dos à toutes les bastonnades
la Chanson : Qu’ils sont doux, bouteille ma mie ! &c. que chante Sganarelle dans la Comédie du Médecin malgré-lui. M. Roze de
55 (1847) Le Don Juan de Molière au Théâtre-Français (Revue des deux mondes) pp. 557-567
en dit pas le moindre mot, et n’enregistre même pas les épigrammes de Sganarelle contre le vin émétique, et pourtant, six mois plu
la comédie, et accumule les burlesques exclamations dans la bouche de Sganarelle . Il est évident que Molière a voulu que sa pièce
56 (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58
isme ces mots de femme parfaite éveillent dans la plupart des hommes. Sganarelle ne croyait même pas qu’il y en eût de supportable
il résolu à ne pas se marier. C’est aussi l’avis où s’arrête un autre Sganarelle qui, joué par la jeune Isabelle, s’écrie31 : Mal
s’écrie-t-il, ce sot-là qui ne veut pas que sa femme soit muette33. » Sganarelle s’en fait une autre idée ; « j’entends », dit-il,
rfection de la femme ; c’est son esclavage et son abêtissement. Aussi Sganarelle ne fait-il pas mystère de la compagnie qu’il se p
57 (1901) Molière moraliste pp. 3-32
e ne l’aimait pas ? Nous comprenons maintenant pourquoi la pupille de Sganarelle , la jeune Isabelle de L’École des maris, viendra
e, pour ainsi dire, dans les bras de Valère. Elle ne veut pas devenir Mme Sganarelle . On veut la contraindre. Pour sauver sa liberté,
e vos efforts et des difficultés que vous avez rencontrées. Le pauvre Sganarelle est loin d’être admirable, mais il avait un fort
58 (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944
regarder plus en arrière, — pour se souvenir de l’École des maris, de Sganarelle et de George Dandin. Admettons que Les Fâcheux et
euses, nous apercevons Monsieur de Pourceaugnac, L’École des maris et Sganarelle  : ne pouvait-on nous montrer le tout ? Quant à l’
59 (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405
fin de ses jours. On aurait droit de s’étonner que le futur auteur de Sganarelle et du Médecin malgré lui eût été entraîné d’abord
u Petit-Bourbon, une comédie en un acte et en vers ayant pour titre : Sganarelle ou le Cocu imaginaire. Après avoir si rudement fl
erie française à ses sources primitives ; il semble, lorsqu’on écoute Sganarelle , entendre l’auteur des Quinze joies de mariage re
i aucune entrave. Il faut remarquer dans cette pièce le personnage de Sganarelle , qui succède désormais dans la faveur de Molière
il lui fallait un caractère plus mûr, moins pétulant, moins moqueur. Sganarelle est dans ces conditions, et quoique Molière doive
villenaine, a parlé avec admiration du jeu de Molière dans ce rôle de Sganarelle  : « Molière changeait vingt fois son visage dans
Neufvillenaine, ce bourgeois inconnu qui s’était pris de passion pour Sganarelle , était doué d’une mémoire excellente ; après avoi
La Bruyère. » Un curieux témoignage du bruit que fit l’apparition de Sganarelle se trouve dans le Testament en vers burlesques de
tamment chez le surintendant Fouquet, pour qui elle joua L’Étourdi et Sganarelle , une hospitalité généreuse ; et, dans l’intervall
isard, dans L’Étourdi, Le Dépit amoureux, Les Précieuses ridicules et Sganarelle  ; il y a une comédie parfaite en son genre ; il y
t comique. Il composa L’École des maris ; il reprit son personnage de  Sganarelle et le plaça dans une situation piquante, où le ca
ine rudesse et grossièreté des mœurs qui restait des guerres civiles. Sganarelle et Ariste personnifient, l’un ce fonds de rugosit
nt, et nous n’apercevons là qu’une contre-partie attendue de celui de Sganarelle  : la sagesse bienveillante, une large raison, l’i
es Isabelle se trouvaient en plus grand nombre, par cela même que les Sganarelle étaient plus nombreux. Les Mémoires sont remplis
n demi-vers, tel pour un mot et tel pour une pensée… Après avoir fait Sganarelle et L’École des maris, il reçut des mémoires en te
onné à l’Épy, le frère de Jodelet, ce rôle d’Ariste, et lui-même joua Sganarelle . Le contrat de mariage de Molière et d’Armande Bé
xpression. Arnolphe et Agnès sont plus fortement conçus et tracés que Sganarelle et Isabelle ; aussi ont-ils laissé des traces plu
maris sont tentés aujourd’hui de suivre les conseils et l’exemple de Sganarelle  ; beaucoup de maris font plus ou moins le rêve d’
iers. Il va jusqu’à dire que Molière est en réalité ce que le premier Sganarelle n’était qu’en imagination : « Il a été jusques à
vous vous rappelez, dans L’École des maris, les tirades du burlesque Sganarelle contre les modes nouvelles et le luxe des habits.
aux sources joyeuses de Rabelais, remettait en scène le personnage de Sganarelle  : Sganarelle, toujours égoïste et sensuel, et méd
oyeuses de Rabelais, remettait en scène le personnage de Sganarelle : Sganarelle , toujours égoïste et sensuel, et méditant encore
ette fois une autre face de l’événement, un nouveau côté du tableau : Sganarelle est accueilli avec empressement, c’est un libérat
us d’une fois murmurer contre lui la dévotion intolérante. Le vers de Sganarelle , Le Guide des pêcheurs est encore un bon livre,
ait la puissante manière de Shakespeare. L’idée qui domine l’ouvrage, Sganarelle l’exprime dès la première scène : « Un grand seig
e principal étaient dangereuses à ouïr et insuffisamment réfutées par Sganarelle , « Y a-t-il, s’écriait le prince de Conti, une éc
t, paré et doré, est frondé comme le monde bourgeois d’Arnolphe et de  Sganarelle , non plus seulement pour ses travers superficiels
e, quittant l’habit de cour d’Alceste, endossait la robe doctorale de Sganarelle . Quelle prodigieuse souplesse d’esprit ! Quelle v
blondin accompli… » Après avoir joué Alceste, passe encore de jouer Sganarelle , mais Lycas ! voilà ce que Boileau ne pouvait com
à se noircir tous les jours le visage pour se faire une moustache de Sganarelle , et à dévouer son dos à toutes les bastonnades d
res : Dorante ne vaut pas mieux que M. Jourdain, M. de Sotenville que Sganarelle , Mlle la comtesse d’Escarbagnas que les filles de
60 (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293
s avoir connu la bonne comédie, revint encore au bas comique dans son Sganarelle , qui ne se joue plus; si l’on en revoit quelques
pas qu’il fit dans la science de l’intrigue. Ce n’est pas, comme dans Sganarelle , un amas d’incidents arrangés sans vraisemblance
il la place après les Visionnaires de Desmarets, et lorsqu’il regarde Sganarelle comme la meilleure des pièces de Molière. En reva
Ballet du Roi, parce que Louis XIV y dansa. Le principal rôle est un Sganarelle , nom qui désignait, dans les anciennes farces, un
mps où l’on rendait encore des arrêts en faveur d’Aristote ; et quand Sganarelle donne des coups de bâton au pyrrhonien Marphurius
ant selon son goût. Il donna la farce du Fagotier, et, à la faveur de Sganarelle , on eut la complaisance d’écouter le Misanthrope,
61 (1843) Épître à Molière, qui a obtenu, au jugement de l’Académie française, une médaille d’or, dans le concours de la poésie de 1843 pp. 4-15
chaque scène en plaisante querelle, Confond George Dandin, tourmente Sganarelle , Enveloppe en riant Géronte dans un sac, Lance la
62 (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180
élever à un ton plus noble ; au mois de février 1661. Neuf mois après Sganarelle , il donna Don Garde de Navarre ou le Prince jalou
fut réduite en un seul pour être jouée à la ville. Molière y faisait Sganarelle  : encore un pauvre homme tourmenté par la coquett
ire pour lui, comme un rafraîchissement de l’âme, le charmant rôle de Sganarelle  : « Pour moi Monsieur, disait-il, je n’ai point é
e !... La colère du gentilhomme, chose étrange ! éclate contre le bon Sganarelle , par la raison que Molière jouait ce rôle, et que
Médecin fut joué en septembre 1665 ; Molière y remplissait le rôle de Sganarelle , ce père dans l’embarras... « Champagne ! Champa
es paroles d’Alceste, il endossait à la hâte l’habit jaune et vert de Sganarelle , et venait, la bouteille à la main, se consoler d
loux sans sujet, autrefois, était devenu Alceste trahi par Célimène ; Sganarelle , Cocu imaginaire au temps de Don Garcie, devenait
63 (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315
asseront avec quelques modifications dans le Mariage forcé (scènes de Sganarelle et Pancrace et de Sganarelle et Marphurius). On y
cations dans le Mariage forcé (scènes de Sganarelle et Pancrace et de Sganarelle et Marphurius). On y trouve aussi des calembours
quelconque à son gré ». De même l’avocat fait de longs compliments à Sganarelle , mais encore l’auteur n’en écrit que la moitié et
st un guignol, c’est-à-dire une pièce à travestissements burlesques : Sganarelle , faux médecin est surpris par le père de famille
talité de son objet et, par conséquent, l’inutilité de son effort. Sganarelle ou le Cocu imaginaire Sganarelle ou le Cocu
, l’inutilité de son effort. Sganarelle ou le Cocu imaginaire Sganarelle ou le Cocu imaginaire est simplement une pièce ga
e faut pas « croire trop de léger » et c’est cette moralité que donne Sganarelle , momentanément corrigé, quand il dit à la fin (av
t perdrait son litre de professeur d’histoire littéraire. La scène de Sganarelle et Alcantor est filée avec une rare perfection. C
e Sganarelle et Alcantor est filée avec une rare perfection. Celle où Sganarelle écoute et entend sans être vu les propos de Dorim
Le Médecin malgré lui est resté en possession de divertir le public. Sganarelle médecin est resté le type de l’homme qui fait exe
e mot de Martine : « Et si je veux qu’il me batte, moi ! », le mot de Sganarelle qui a parlé du cœur à droite et du foie à gauche,
autrefois ainsi ; mais nous avons changé tout cela » ; le mot du même Sganarelle  : « Hippocrate dit que nous nous couvrions — Hipp
très évidemment, hait et méprise. Faut-il en conclure qu’il est avec Sganarelle qui défend l’idée de Dieu ? Non pas, ce me semble
Sganarelle qui défend l’idée de Dieu ? Non pas, ce me semble, puisque Sganarelle est un imbécile. Il faut en conclure que Molière
il ne faut pas avoir la peur maladive, la phobie d’être mari trompé ( Sganarelle ) ; les importuns sont insupportables ; ne soyez p
en 1672 dans les Femmes savantes, de telle sorte que les arguments de Sganarelle et d’Arnolphe, présentés comme ridicules en 1661-
nature le moins du monde ; et ne vous semble-t-il pas- qu’Arnolphe et Sganarelle , qui ne veulent pas être cocus, sont des sots, à
le faveur de s’amender ; elle s’en va pour toujours : « Sais-tu bien, Sganarelle , dit Don Juan, que j’ai encore senti quelque peu
s petits personnages et les personnages de ses petites comédies : les Sganarelle , les Arnolphe (à très peu près), les Oronte, les
64 (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908
-ce seulement de la coquetterie de sa femme que souffrait l’auteur de Sganarelle et du Misanthrope ? Il est difficile de trancher
t entendu de la bouche de sa femme la déclaration que Dorimène fait à Sganarelle  : « Je crois que vous ne serez point de ces maris
que Molière ait vu son propre sort dans celui que l’avenir réserve à Sganarelle et que le présent est en train de faire à George
ragique comme dans Don Garcie et le Misanthrope, burlesque comme dans Sganarelle et George Dandin, inspire une bonne part de son t
65 (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVII. Conclusion » pp. 339-351
t amoureux dans toute sa partie romanesque, Dom Garcie ; probablement Sganarelle pour l’enchaînement des situations ; Le Médecin v
66 (1873) Le théâtre-femme : causerie à propos de L’École des femmes (Théâtre de la Gaîté, 26 janvier 1873) pp. 1-38
disent les Anglais, se met toujours et partout du côté de la femme de Sganarelle . Pauvre grand homme! Dans l’Ecole des femmes, il
erturbablement paisible de notre provoquant Desgenais; ce fut ensuite Sganarelle vieux garçon, bien plus brave sous son pseudonyme
67 (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923
ue complètement au jour la vie intime et l’ambition de la Compagnie. Sganarelle est joué en 1660, l’École des Maris et l’École de
rti religieux se recrute parmi les Tartufe, parmi les imbéciles comme Sganarelle , et aussi parmi les débauchés, corrupteurs et scé
ximes et Réflexions sur la Comédie, ch. V (éd. Gazier, p. 33-34), sur Sganarelle  ; Bossuet avait été de la Compagnie du Saint-Sacr
68 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Du Choix du Titre. » pp. 94-102
arcie de Navarre doit être jaloux tout autrement que George Dandin ou Sganarelle . Alors je répondrai qu’il suffisoit d’intituler l
69 (1686) MDXX. M. de Molière (Jugements des savants) « M. DXX. M. DE MOLIÈRE » pp. 110-125
omprend 4. savoir, Les Précieuses ridicules, Le C[ocu] imaginaire, ou Sganarelle , L’Étourdi ou Les Contretemps, et Le Dépit amoure
70 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XV » pp. 175-187
in, entre Scapin et le Misanthrope, Molière n’a rien laissé percer de Sganarelle ni de Scapin dans Le Tartuffe et Le Misanthrope,
71 (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309
Observations du sieur de Rochemont, sur ces derniers mots du rôle de Sganarelle . 55. On voit ci-contre l’habit de Pierrot, tel q
72 (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83
lceste, comme Arnolphe, comme Orgon, comme M. Jourdain, comme ses dix Sganarelle , comme tant d’autres. Tous sont également vrais e
partez donc. — Il reste pourtant ; le voici qui monologue, qui, comme Sganarelle , s’insulte pour se donner du courage : Ciel ! ri
dans toutes ses pièces ? Il est donc en même temps Alceste, Chrysale, Sganarelle et M. Jourdain ? Ah ! je le déclare, je ne trouve
73 (1884) Tartuffe pp. 2-78
en amenait d’autres. Molière, selon sa coutume, avait opposé Ariste à Sganarelle . Son Sganarelle étant ici Tartuffe, Cléante en av
res. Molière, selon sa coutume, avait opposé Ariste à Sganarelle. Son Sganarelle étant ici Tartuffe, Cléante en avait été le contr
et sourd, il est pipé, pipé à pleines pipes, comme Arnolphe et comme Sganarelle  ! Et quand le naïf arrive les bras ouverts pour e
74 (1801) Moliérana « Vie de Molière »
critique fine et délicate des mœurs et des ridicules de son temps. Sganarelle 125, ou le Cocu Imaginaire , comédie en 3 actes
75 (1862) Corneille, Racine et Molière (Revue chrétienne) pp. 249-266
à l’ordinaire, et doivent tomber sur ses comédies dirigées contre les Sganarelle et les Arnolphe aussi bien que sur Les Femmes sav
inée. C’est pour n’être point sot qu’Arnolphe veut épouser une sotte. Sganarelle en dit autant sous d’autres formes, et Ariste lui
76
me propriété personnelle de Molière, la célèbre maxime commerciale de Sganarelle . Que l’anecdote rapportée par le grammairien Dome
gots-là ne sont pas des fagots à cent dix sous le cent, comme ceux de Sganarelle , ce sont bien des mannequins de théâtre ou des fi
se que pour y quereller. « Oui, cela était autrefois ainsi, comme dit Sganarelle  ; mais nous avons changé tout cela. » Ce qui fait
que j’appris une espèce de suite chronologique de comiques jusqu’aux Sganarelle , qui ont été le personnage favori de Molière, qua
de quelques comédies : L’Amour médecin, Les Précieuses ridicules, et Sganarelle , ou le Cocu imaginaire. Dans la seconde livraison
t le plus jeune d’entre eux, Alfred Friedmann, qui a récemment adapté Sganarelle pour la scène allemande. Il n’y a pas de critique
77 (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419
trouvent le moyen d’en tenir leurs maîtresses en particulier, quoique Sganarelle et Dom Pèdre, soient sur la scène. Dans L’Étourdi
accoutuma. Non seulement il plaisait dans les rôles de Mascarille, de Sganarelle , d’Hali, etc., mais il excellait encore dans les
n acte, en prose, représentée sur le théâtre du Petit-Bourbon, 1659. Sganarelle , ou le Cocu imaginaire, comédie en un acte, en ve
t peut-être à en connaître tout le prix… Alceste passa à la faveur de Sganarelle  ; il supprima la dernière pièce quand il crut que
pport au voile qui trompe Dom Pedre dans Le Sicilien, comme il trompe Sganarelle dans L’École des maris. La finesse du dialogue, e
n, et au contraire Le Cocu imaginaire qu’on avait intitulé et affiché Sganarelle , n’est connu que sous le nom de Cocu imaginaire,
78 (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-
quiproquo, qui tous naissent d’une première méprise. Le monologue où Sganarelle délibère pour savoir s’il doit se battre avec le
ntée comme un chef-d’œuvre de vérité et de comique. Le rôle entier de Sganarelle , qu’un fatal ascendant attache à un homme dont il
e plaisanterie charmante sur la Faculté : la métamorphose soudaine de Sganarelle en docteur fournit une foule de bons mots et de s
79 (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514
u troisième ligne), le pyrhonien Marphurius consulté par le bourgeois Sganarelle , et lui apprenant que, toutes choses étant incert
fantaisie dans le rôle remarquable du Médecin malgré lui. Le bûcheron Sganarelle , qui a fait ses classes jusqu’en sixième, et qui
ès particuliers. Mais leurs principes sont en parfaite contradiction. Sganarelle , le plus jeune, est un bourgeois grossier et born
ie et l’étourdit. Isabelle, contrariée dans ses goûts, prend en haine Sganarelle , et engage contre lui une guerre sourde, dont le
urs. Elle joue à son tuteur les tours les plus perfides. Un beau jour Sganarelle la trouve mariée à un jeune homme, qu’elle aimait
a leçon morale. Arnolphe, il va sans dire, n’est pas plus heureux que Sganarelle . Il craignait qu’Agnès ne péchât par trop de scie
leur tâche ? Prendront-ils exemple sur Ariste ou bien sur Arnolphe et Sganarelle  ? Feront-ils de l’humanité une Agnès ingénue, ou
l’ordinaire, et doivent retomber sur ses comédies dirigées contre les Sganarelle et les Arnolphe aussi bien que sur Les Femmes sav
déclare que c’est pour n’être point sot qu’il veut épouser une sotte. Sganarelle en dit autant sous d’autres formes, et Ariste lui
80 (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269
à la grossièreté, elle est à peu près inséparable du génie comique. Sganarelle , dont on connaît le second titre, suivit les Préc
pièces pour la province ; à Paris, les Précieuses ridicules en 1659, Sganarelle en 1660, Dom Garcie de Navarre en 1661 ; que de c
lic ne pouvaient rien. En 1662, lorsqu’il venait de faire représenter Sganarelle et l’École des Maris, Molière, âgé de quarante an
à se noircir tous les jours le visage pour se faire une moustache de Sganarelle et à dévouer son dos à toutes les bastonnades de
n a eu raison de nommer spectacles de turpitudes. » Voilà l’auteur de Sganarelle devenu bien délicat sur le choix des amusements p
e école pour raffermir une vertu chancelante que celle d’Arnolphe, de Sganarelle , d’Amphitryon et de Georges Dandin ? Et que tout
ie pareillement les Dorante, les Dorine, les Scapin, les Crispin, les Sganarelle et les Mascarille, célèbres enfants de sa belle h
gage de Philinte, tient le langage de Cléante, mais il mène la vie de Sganarelle et de Tartuffe. Il lui manquait quelque chose pou
La pièce n’est pas assez gaie pour ceux qu’on a piqués du gros sel de Sganarelle et de Georges Dandin ; elle l’est trop pour les e
81 (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -
te Célimène, ou bien une trop grande disproportion d’âge, comme entre Sganarelle et Isabelle, Arnolphe et Agnès, don Pèdre et Isid
ses idées, une espèce de déshonneur pour celui qui en est la victime. Sganarelle , George Dandin et Amphitryon sont trois maris jal
age vicieux ou dépendant pour confirmer la leçon : tel est, en effet, Sganarelle entre Ariste et Isabelle, Arnolphe entre Chrysald
t rien, le trompe mieux que ne pourrait faire celle qui saurait tout. Sganarelle , de l’École des Maris, est convaincu que les gril
de se noircir tous les jours le visage pour se faire une moustache de Sganarelle , et de dévouer son dos à toutes les bastonnades d
hui125. 1. Dans tous les rôles de petits bourgeois tels que les Sganarelle , les Gorgibus, etc., on netrouverait peut-être ri
, de l’Étourdiet des Précieuses ridicules ;Albert, du Dépit amoureux ; Sganarelle , du Cocu imaginaire, de l’École des Maris, du Mar
82 (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98
re nous, ce serait dommage ; car il ne s’est pas conduit avec elle en Sganarelle , mais en Ariste… Je pense que vous connaissez l’É
tie. Je gage que Molière a changé d’avis, et qu’il est à présent pour Sganarelle … — Nous le saurons tout à l’heure : le rideau mon
l avait défendu qu’on lui apprît à écrire ; c’est pis que ce butor de Sganarelle , qui renfermait Isabelle, mais qui la laissait li
83 (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252
ble le prix de certaines places. Grand succès des Précieuses. — 1660. Sganarelle  ; intervention d’un mari trompé. Observation sur
rôle d’Alceste et sa femme celui de Célimène. Le Médecin malgré lui. Sganarelle était le portrait du perruquier L’Amour. Plaisant
’intrigue qu’il semblait avoir abandonné. Sans doute on retrouve dans Sganarelle , ou le Cocu imaginaire quelques traits assez fidè
tte que ce soit fréquemment aux dépens de la vérité. Le personnage de Sganarelle est trop souvent invraisemblable pour offrir touj
rsuada que c’était lui que l’auteur avait mis en scène sous le nom de Sganarelle , et en témoigna hautement son ressentiment. Il vo
a plainte fut sans doute accueillie, car aux éditions postérieures de Sganarelle , nous voyons son nom substitué à celui de Neuf-Vi
lus jolies scènes du Mariage forcé, celle où Alcidas vient proposer à Sganarelle de se couper la gorge avec lui ou d’épouser sa sœ
mari de Dorimène. Cette petite pièce contient deux scènes, celles de Sganarelle avec les philosophes Pancrace et Marphurius, qui
otélisme du temps, comprend bientôt que les coups de bâton donnés par Sganarelle ne sont pas là seulement pour nous faire rire. Mo
olère et la rancune de Martine, l’insouciance et l’humeur battante de Sganarelle sont des scènes dont elle peut être juge, parce q
et l’amant de Susanne. Selon Ménage, Molière en composant son rôle de Sganarelle eut en vue le perruquier Didier l’Amour, que Boil
premières noces une femme vive et emportée qu’il « étrillait » comme Sganarelle « sans s’émouvoir ». Mais devenu veuf il en épous
pproprié, sans en faire honneur à qui de droit, le couplet que chante Sganarelle  : Qu’ils sont doux, Bouteille jolie, Qu’ils sont
épliqua Boileau. Quoi ! vous barbouiller le visage d’une moustache de Sganarelle pour venir sur un théâtre recevoir des coups de b
r : « Non seulement Molière plaisait dans ses rôles de Mascarille, de Sganarelle , etc., etc., mais il excellait encore dans les rô
84 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Choix du lieu de la Scene. » pp. 76-93
exion. Tous les personnages de l’Ecole des maris sont des bourgeois : Sganarelle , Ariste, Isabelle, Léonor, Valere, peuvent fort b
85 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VI. Les Femmes. » pp. 103-120
s personnes comme la jeune Dorimène du Mariage forcé 413, la Femme de Sganarelle dans le Cocu imaginaire 414, la Martine et la Jac
86 (1732) Jean-Baptiste Pocquelin de Molière (Le Parnasse françois) [graphies originales] « CII. JEAN-BAPTISTE POCQUELIN. DE MOLIERE, Le Prince des Poëtes Comiques en France, & celebre Acteur, né à Paris l’an 1620. mort le 17. Fevrier de l’année 1673. » pp. 308-320
. III. Les Précieuses ridicules, Comédie en Prose, un Acte, 1658. IV.  Sganarelle , ou le Cocu imaginaire, Comédie en Vers, un Acte,
87 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. M. DE BEAUMARCHAIS. » pp. 442-462
l’épée à la main. Ah ! traître, il faut que tu périsses, &c... ( Sganarelle court se cacher.) D. Carlos. Ah ! mon frere, arr
88 (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126
rend pas tout uniforme. Comme on a été obligé, pour que les rôles des Sganarelle , des Mascarille, des Scapin et des Crispin ne per
ntagruel sont tout aussi sceptiques que celles du second philosophe à Sganarelle . 3. J’ai développé et réfuté les principes de Di
89 (1819) Notices des œuvres de Molière (IV) : La Princesse d’Élide ; Le Festin de Pierre pp. 7-322
is tel qu’on le lit dans cette édition, c’est-à-dire avec la scène ou Sganarelle argumente contre son maître en faveur de Dieu, et
90 (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352
a ensuite et coup sur coup : L’École des maris et L’École des femmes. Sganarelle même, qui les précéda, n’est au fond que l’école
91 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VII. De l’Amour. » pp. 121-144
âmes de ceux qui s’y livrent. Quel triste et vrai ridicule versé sur Sganarelle , sur Arnolphe ; sur Harpagon, sur Alceste lui-mêm
92 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IX. De l’Adultère et des Amours faciles. » pp. 166-192
. 172, note 3. 606. Le Barbouillé, dans la Jalousie du Barbouillé, Sganarelle dans le Cocu imaginaire et le Mariage forcé, Geor
93 (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47
de sa vie, à son martyre conjugal, on l’aurait renvoyé à son habit de Sganarelle . Revenons encore un instant au xviie  siècle. Est
94 (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]
à se noircir tous les jours le visage pour se faire une moustache de Sganarelle , et à dévouer son dos à toutes les bastonnades de
assez plaisante au sujet de la Chanson que chante, dans cette Pièce, Sganarelle  : Qu’ils sont doux ! Bouteille, ma mie. M. Roze,
imé. 26. Selon la notice de Claude Bourqui et Georges Forestier sur Sganarelle ou le Cocu Imaginaire figurant dans la pléiade, N
95 (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461
scène des Précieuses a gardé l’écho ; les friands de bons vins, comme Sganarelle , y accouraient aux caves de vin muscat les plus v
onnes fortunes, Molière apprit bien vite que désormais le sort de son Sganarelle était devenu sa propre destinée, et que Scarron a
régime du laitage, put toutefois mettre tant de verve dans le rôle de Sganarelle , l’ivrogne fagottier, et surtout dans la chanson
n’est ici désigné, ni par le sobriquet de Mascarille, ni par celui de Sganarelle , qui furent ses deux noms de farce, comme on sait
it le joli diminutif zannarello, qui, prononcé à la française, devint Sganarelle . Il ne faut pas oublier les origines de certains
la farce, qui met si gaiement son entrain dans les Précieuses et dans Sganarelle . L’École des Maris lui avait été un premier essa
émancipait. Que fît-il ? Ayant à écrire en un acte sa bouffonnerie de Sganarelle , il la mit bravement en alexandrins. On aurait bi
r, n’alourdissaient d’aucune sorte la gaieté d’une petite pièce ; que Sganarelle , avec ses grands vers, allait d’un train aussi al
porte coquettement Ariste, avec l’espèce d’affublement grotesque dont Sganarelle fait brutalement vanité, est un des effets de la
partie de sa force et de sa vérité. Ariste, habillé à peu près comme Sganarelle , paraîtra presque aussi morose que lui, et l’on n
ps avec lui. L’éloge de M. Provost n’est plus à faire dans le rôle de Sganarelle , non plus qu’en beaucoup d’autres de ce répertoir
sais tout à l’heure me semblent mérités. -Maintenant les vers que dit Sganarelle contre les ajustements des muguets jeunes ou vieu
96 (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454
res pièces  : l’Etourdi, le Dépit Amoureux, les Précieuses ridicules, Sganarelle , l’Ecole des Maris. Non pas déjà qu’en y regardan
dur, d’être odieux. Première épreuve ou premier crayon d’Arnolphe, ce Sganarelle n’en diffère que pour être traité moins sérieusem
97 (1874) Leçon d’ouverture du cours de littérature française. Introduction au théâtre de Molière pp. 3-35
nom, un autre habit sans rien perdre de leur nature, et en riant des Sganarelle , des Géronte, des Trissotin, des Purgon, des Orgo
98 (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392
21 juillet 1884. II. Le mot propre et le mot cru La reprise de Sganarelle a été un petit événement. Il y avait bien longtem
ière, que vous vous expliquerez suffisamment si vous prenez garde que Sganarelle porte en sous-titre, dans le texte imprimé : ou l
xte imprimé : ou le Cocu imaginaire. Le mot revient fort souvent dans Sganarelle , comme dans L’École des femmes. M. Perrin l’a eff
gras et superbe. Il n’y avait pas tant de peine à se donner autour de Sganarelle . Il avait tout simplement supprimé la pièce. Que
en mutilant une des plus spirituelles scènes de L’École des femmes. Sganarelle n’est pas un chef-d’œuvre de cet ordre. Et cepend
ille ! Molière a écrit des morceaux plus achevés que le monologue de Sganarelle  ; il n’y en a pas d’un fil plus vigoureux, d’une
a là contradiction évidente et qui choque. Quand l’athée discute avec Sganarelle , et lui expose son élégant scepticisme, il donne
cussions ne sont pas toujours bien nouvelles, ni bien amusantes ; que Sganarelle se livre à des séries de raisonnements saugrenus
99 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393
en cent endroits de ses comédies ; rappelez-vous d’abord les vers de Sganarelle dans L’École des maris, quand Sganarelle dit à so
lez-vous d’abord les vers de Sganarelle dans L’École des maris, quand Sganarelle dit à son frère : Voulez-vous des muguets m’insp
le favori des halles et le favori des petits appartements, d’un côté Sganarelle , de l’autre côté Les Femmes savantes. — Le prolog
nt épousé, à leur premier cheveu blanc, deux procureurs au Châtelet ; Sganarelle , le cocu imaginaire, est devenu veuf ; il pleure
est devenue madame Gros-René, elle est battue autant que la femme de Sganarelle . C’en est fait, de toutes parts, dans l’univers c
100 (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131
ue Molière a été condamné par sa femme à jouer dans la vie le rôle de Sganarelle . Ici, je demande à conserver mes doutes, et voici
cette double croyance : que Molière, s’il a été Alceste, n’a pas été… Sganarelle , et qu’il n’a pas vécu, qu’il n’est pas mort exco
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