ère J’examinerai cette question dans l’ordre suivant : jugement de
Rousseau
sur la comédie de Molière le Misanthrope ; autres
édie de Molière le Misanthrope ; autres pièces de Molière blâmées par
Rousseau
; silence peut-être significatif de Rousseau sur
s de Molière blâmées par Rousseau ; silence peut-être significatif de
Rousseau
sur d’autres pièces de Molière ; griefs généraux
catif de Rousseau sur d’autres pièces de Molière ; griefs généraux de
Rousseau
contre Molière ; idées générales de Molière et de
énéraux de Rousseau contre Molière ; idées générales de Molière et de
Rousseau
. Cet ordre ropalique, je veux dire qui élargit pr
un et qu’on s’y tienne. Je n’ai pas du tout traité ici la question de
Rousseau
ennemi du théâtre. Cette question générale, je la
Cette question générale, je la traite à part dans un volume intitulé
Rousseau
penseur et qui sera publié après celui-ci. Ici, j
sera publié après celui-ci. Ici, je ne m’occupe exclusivement que de
Rousseau
ennemi de Molière. I - Sur le « Misanthrope »
t que de Rousseau ennemi de Molière. I - Sur le « Misanthrope »
Rousseau
a reproché au Misanthrope de Molière de n’être pa
ni l’un ni l’autre de ces deux hommes-là. Il n’est pas le premier, et
Rousseau
ne songe qu’à en féliciter Molière : « Il ne faut
nettement, il ne l’est pas franchement, il ne l’est pas strictement.
Rousseau
reconnaît que c’est bien ainsi, d’une façon génér
lusieurs sources qui ne sont pas aussi pures les unes que les autres.
Rousseau
attribue la haine qu’Alceste a pour les hommes à
Juan, quelques traits nobles. Ce qu’il y a de remarquable, c’est que
Rousseau
dit tout cela bien mieux que moi et se fait à lui
que pouvez-vous encore dire contre lui ? Mais, ayant son siège fait,
Rousseau
se reprend. La façon dont il se reprend est à mon
est à mon avis si confuse qu’elle dénonce la force de l’objection que
Rousseau
s’est faite à lui-même et la faiblesse de la thès
ractère pour le mettre en jeu. » Quels moyens ? De quels moyens parle
Rousseau
? Des moyens que prendra Molière pour rendre Alce
’endroit sensible de sa vanité, et Alceste répond au tableau même que
Rousseau
a tracé des faiblesses possibles d’un honnête hom
ue Rousseau a tracé des faiblesses possibles d’un honnête homme. Mais
Rousseau
croit avoir ruiné l’objection et il continue en d
e peindre avec les traits qui ne sont pas les siens. » Reparti ainsi,
Rousseau
n’approuve dans les incartades amusantes d’Alcest
re. » Ceci est en soi une des remarques les plus justes qu’ait faites
Rousseau
, et que le misanthrope et l’homme emporté soient
n colère, mais qui a été mis en colère par la contradiction, et c’est
Rousseau
qui a dit lui-même « qu’en irritant adroitement »
eut parvenir à le faire passer pour méchant lui-même ». Pour méchant,
Rousseau
concède cela ; or Alceste ici n’est pas même méch
, lui, très en colère (surtout contre Philinte), dit des injures, que
Rousseau
approuve (« Eh ! quoi, vil complaisant… », ou des
irrité, et entre les propos injurieux et cette « pointe » le tort de
Rousseau
est de voir une différence. Il n’y en a pas, ou i
scène même est manquée, ou une très grande partie de la scène, selon
Rousseau
. Molière, « pour faire rire le parterre aux dépen
i faux qu’un homme de cour ? » Je dirai tout franc que je crois que
Rousseau
n’a rien entendu à la scène du sonnet. Il croit q
rmule : le sincère poli, le bourru qui a du monde. Et, chose étrange,
Rousseau
croit inventé par Molière, pour rendre Alceste ri
, ce que Molière invente pour qu’il ne le soit pas. Si Molière, comme
Rousseau
le voudrait, disait d’emblée à Oronte : « Votre s
nts que prend Molière pour tenir Alceste loin du ridicule sont ce que
Rousseau
prend pour des adresses à le faire moquer. Il n’y
sses à le faire moquer. Il n’y a pas de contresens plus radical. Mais
Rousseau
était buté ; il était chaussé de son idée qui d’a
de son idée qui d’ailleurs et ailleurs n’est pas absolument fausse.
Rousseau
reproche encore à Molière d’avoir donné à Alceste
ne dirai point cela, quoique victorieusement incontestable, parce que
Rousseau
aurait toute prête une très bonne réponse : « Alo
ance, que le personnage de Molière est vrai et le personnage que rêve
Rousseau
est faux ; et que si le personnage de Molière est
l n’est pas instructif de peindre. Le voyez-vous tel que nous le rêve
Rousseau
; il est irrité contre, d’une façon générale, les
qu’Alceste paraîtrait un hypocrite de vertu, si on le peignait comme
Rousseau
voudrait qu’il le fût ; et donc la vérité veut qu
insensible à l’injustice quand elle l’atteint ; or la double thèse de
Rousseau
est toujours que le misanthrope de Molière n’est
justices dont il est victime « il doit en souffrir sans murmurer, dit
Rousseau
, il connaît les hommes ». Il y a là une petite er
aît les hommes ». Il y a là une petite erreur sur l’âge d’Alceste, et
Rousseau
en parle comme d’un homme de quarante ans ou de c
’a pas et il serait comme un peu monstrueux qu’on l’eût déjà. Comment
Rousseau
n’a-t-il pas vu que, comme Néron est un « monstre
e, a encore, même, des contradictions, et n’est pas encore noué. Mais
Rousseau
devrait tenir compte de cela et ne pas demander q
bouillant et impétueux. Plus on examine, plus on trouve singulier que
Rousseau
ait estimé que le caractère d’Alceste est faux.
gulier que Rousseau ait estimé que le caractère d’Alceste est faux.
Rousseau
ne s’est pas moins trompé sur le personnage de Ph
ier toute la sympathie du public. Portrait du Philinte de Molière par
Rousseau
: « Un de ces honnêtes gens du grand monde dont l
rage. C’est très proprement un misanthrope et je ne vois point comme
Rousseau
qu’il trouve que tout aille bien, qu’il ait intér
s conseils donnés à Alceste. Toujours est-il qu’il est taquin, à quoi
Rousseau
n’a rien compris. Il prend pour des « maximes » e
et d’équité quand il s’agit de magistrature. » Et c’est là-dessus que
Rousseau
s’écrie que Philinte est un conseiller de crime.
ent, comme Alceste. « Ce Philinte est le sage de la pièce ! » s’écrie
Rousseau
. Mais non ; il n’y a pas de sage de la pièce ; il
ts et qui sont très vrais l’un et l’autre. Mais Philinte est odieux à
Rousseau
, Philinte qui a le front de critiquer le misanthr
ien. Il ne s’agit plus du Philinte de Molière, mais d’un Philinte que
Rousseau
rêve et du Philinte d’une comédie que Rousseau im
mais d’un Philinte que Rousseau rêve et du Philinte d’une comédie que
Rousseau
imagine, et par conséquent ce n’est plus de la cr
prement dite et nous pourrions ne nous point occuper de ce passage de
Rousseau
. Cependant ce portrait du vrai Philinte, du parfa
nt ce portrait du vrai Philinte, du parfait Philinte, étant inspiré à
Rousseau
par le Philinte imparfait, par le Philinte manqué
par le Philinte manqué de Molière, nous fait mieux comprendre comment
Rousseau
a entendu le Philinte de Molière, comment il lui
’a tracé l’ébauche même de l’égoïste fieffé et de l’égoïste borné que
Rousseau
y voit. Or, c’est ici qu’il faut faire remarquer
qu’on ne le prît pas pour tel et pour que l’on ne s y trompât point.
Rousseau
nous dit : « Ce Philinte-là, si un malheur lui ar
fronter et de subir les grands malheurs personnels sans sourciller.
Rousseau
ici se moquerait de moi et me dirait que ceci n’e
quez qu’Alceste, en une autre scène, lui fait lui-même l’objection de
Rousseau
— Molière, encore une précaution, a voulu qu’il l
e a été la précaution inutile. Les préjugés du public sont tenaces.
Rousseau
me semble donc s’être trompé aussi complètement,
vec qui est Molière dans le Misanthrope. En tous cas, ce n’est pas à
Rousseau
qui, lui, a tout le théâtre de Molière sous les y
On sait que sur le sommaire, je dirais presque sur le scénario que
Rousseau
a tracé du Misanthrope tel qu’il aurait dû être f
rage pour voir ce qu’un homme intelligent, suivant les indications de
Rousseau
avec intelligence et avec un scrupule absolu, a r
lière ou la Suite du Misanthrope » ne vient pas de la fameuse note de
Rousseau
. Elle vient des réflexions qu’a inspirées à Fabre
tre, l’optimiste de Collin d’Harleville est précisément l’homme selon
Rousseau
, l’homme selon la lettre de Rousseau à Voltaire s
le est précisément l’homme selon Rousseau, l’homme selon la lettre de
Rousseau
à Voltaire sur le Désastre de Lisbonne et, certai
Voltaire sur le Désastre de Lisbonne et, certainement, l’homme selon
Rousseau
en général. Oui, mais en tant que trouvant le jeu
ond c’est un pur égoïste ; mais… il n’y a qu’à suivre l’indication de
Rousseau
et à mettre en présence le Philinte et l’Alceste
tion de Rousseau et à mettre en présence le Philinte et l’Alceste que
Rousseau
aurait voulu que, pour être vrais, Molière dessin
pièce proprement dite, Fabre prend soin d’insérer, non pas la note de
Rousseau
: « Je ne doute point que sur l’idée que je viens
faire un nouveau misanthrope… », mais le portrait de Philinte d’après
Rousseau
: « Ce Philinte est un de ces honnêtes gens du gr
ce Philinte-là, il a opposé un Alceste qui, selon les indications de
Rousseau
, est sensible à tous les malheurs, excepté à ceux
nt beaucoup plus de Collin d’Harleville que de Molière et même que de
Rousseau
; réfléchissez donc ! Devinez Ce qu’il peut résu
lisant Molière, voir dans Philinte un égoïste grossier, d’autant que
Rousseau
, plus volontairement à la vérité que Fabre, tombe
t devenir, mais même il ne nous donne pas l’Alceste tel que l’a conçu
Rousseau
. L’Alceste de Molière est l’homme franc qui en ve
d’orgueil, et il n’a songé à construire son personnage qu’avec cela.
Rousseau
, qui précisément est cela, à peu près, non pas to
ques-uns de souffrir des malheurs de tous ». Bien, mais rien de plus.
Rousseau
s’arrête là. L’Alceste de Rousseau est l’honnête
l’homme qui se sacrifie aux autres. Il n’y a pas un mot de cela dans
Rousseau
. Dans Fabre d’Eglantine, il n’y a que cela » Alce
sensible aux malheurs des autres et insensible aux siens, ceci est du
Rousseau
, mais il se désintéresse de ses affaires pour s’o
a pas l’ombre de pareille chose non seulement dans Molière, mais dans
Rousseau
. Dans Molière, Alceste ne rend aucun service à pe
ne rend aucun service à personne, et c’est Philinte qui en rend. Dans
Rousseau
, Alceste « connaît les hommes », « aime la vertu
a haine de la complaisance aux méchants. Estimez le misanthrope, dit
Rousseau
; on n’est misanthrope que par amour de la vertu,
ière. Et il y a action rétrospective et effet rétrospectif. Parce que
Rousseau
a tracé de l’Alceste un certain portrait, beaucou
e en eux-mêmes je me suis écarté de mon sujet, qui est la querelle de
Rousseau
et de Molière, y compris ce qui a pu s’ensuivre ;
u s’ensuivre ; et il est temps que j’y revienne, et j’y reviens. Donc
Rousseau
s’est absolument trompé et sur Philinte et sur Al
qu’avait voulu dire Molière dans le Misanthrope. Mais encore pourquoi
Rousseau
s’y est-il mépris à ce point ? D’abord pour des r
ord pour des raisons générales que nous verrons amplement plus loin :
Rousseau
est persuadé, d’une façon générale, que Molière n
le de la vertu, et c’est ce qu’il a fait dans le Misanthrope ». Et si
Rousseau
insiste sur le Misanthrope, c’est aussi parce que
s dangereux que le mal lui-même… » Voilà la raison générale pour quoi
Rousseau
s’est acharné sur le Misanthrope, et, s’y acharna
ue le Misanthrope, s’il est contre Alceste, est une attaque directe à
Rousseau
, une attaque anticipée et prophétique, comme il a
omprend que si Molière vivait de son temps, il se moquerait de lui. »
Rousseau
sent très bien que le Misanthrope est une satire
t ainsi. Entendons-nous. Alceste n’est pas du tout le misanthrope que
Rousseau
croit être. Rousseau croit être le misanthrope dr
us. Alceste n’est pas du tout le misanthrope que Rousseau croit être.
Rousseau
croit être le misanthrope droit, franc, sincère,
pas fait, et, toutes les fois que Molière donne un travers à Alceste,
Rousseau
proteste : « Le misanthrope n’a aucun travers ; s
vertu est odieuse. » Non, Alceste n’est nullement le misanthrope que
Rousseau
croyait être, et c’est précisément pour cela que
nthrope que Rousseau croyait être, et c’est précisément pour cela que
Rousseau
le trouve faux. Mais Alceste est précisément, quo
uve faux. Mais Alceste est précisément, quoique en moins noir, ce que
Rousseau
était. Rousseau est insociable, Alceste est diffi
lceste est précisément, quoique en moins noir, ce que Rousseau était.
Rousseau
est insociable, Alceste est difficilement sociabl
était. Rousseau est insociable, Alceste est difficilement sociable ;
Rousseau
est ombrageux, Alceste est susceptible ; Rousseau
cilement sociable ; Rousseau est ombrageux, Alceste est susceptible ;
Rousseau
est orgueilleux, Alceste est accessible à l’orgue
ible ; Rousseau est orgueilleux, Alceste est accessible à l’orgueil ;
Rousseau
est jaloux, Alceste est jaloux ; Rousseau est inf
st accessible à l’orgueil ; Rousseau est jaloux, Alceste est jaloux ;
Rousseau
est infiniment sensible aux malheurs qui l’atteig
rs qui l’atteignent personnellement, Alceste n’y est pas insensible ;
Rousseau
méconnaît très vite l’amitié, Alceste est assez e
vite l’amitié, Alceste est assez enclin à ne pas la reconnaître ; et
Rousseau
est toujours convaincu que lui seul a raison, et
onvient pas aisément qu’il a tort. Alceste est le portrait atténué de
Rousseau
. Or, tous ces défauts, Rousseau sent confusément
t. Alceste est le portrait atténué de Rousseau. Or, tous ces défauts,
Rousseau
sent confusément qu’il les a et, par conséquent,
qu’il déchire. Le Misanthrope est la conscience, très indulgente, de
Rousseau
, et que Rousseau trouve trop sévère. Il ne faut p
e Misanthrope est la conscience, très indulgente, de Rousseau, et que
Rousseau
trouve trop sévère. Il ne faut pas s’étonner beau
s’étonner beaucoup de ses révoltes. Ajoutez les circonstances. Quand
Rousseau
écrit la Lettre à d’Alembert, il vient de jouer A
. Il connaît les hommes. » Et Molière s’est trompé. Et voilà pourquoi
Rousseau
s’est abominablement trompé sur le Misanthrope, c
pe jamais plus que quand on le veut. II - Autres pièces blâmées
Rousseau
, avant d’entrer dans sa très brillante et très er
e public n’applaudit-il pas à tous les tours qu’il fait à l’autre ? »
Rousseau
a parfaitement raison de trouver le Bourgeois gen
dépend de cela. Qu’on me le pardonne, je vais faire un instant comme
Rousseau
, peut-être perverti par son mauvais exemple. Comm
dans la société, ce sont de très vilaines gens. » Beaucoup plus fin,
Rousseau
dit autre chose, sans doute, mais n’est pas très
ublic n’applaudit-il pas à tous les tours qu’il fait à l’autre ? » Où
Rousseau
a-t-il vu que Dorante fût l’honnête homme de la p
f une petite réserve que nous ferons tout à l’heure, il n’y en a pas.
Rousseau
, « gros public » en cela, ou se laissant entraîne
coquin. Donc Molière aime les coquins. » C’est aller trop loin. Mais
Rousseau
répond : « Non. Dorante n’a-t-il pas pour lui l’i
s, pour mon compte, très aisément, mais dont, puisqu’il les a prises,
Rousseau
aurait dû tenir un peu compte. Sans doute pour qu
et il l’a tourné ainsi peut-être en prévision de l’interprétation de
Rousseau
et pour empêcher qu’elle se produisît. Il n’y a p
ur empêcher qu’elle se produisît. Il n’y a pas bien réussi. Reste que
Rousseau
souffre surtout de ceci qu’on soit trop dur pour
ver d’une classe inférieure à une classe supérieure ? Or c’est ce que
Rousseau
a toujours déclaré absurde et funeste. Ce qu’il s
onge pas à défendre très énergiquement George Dandin, et j’estime que
Rousseau
a ici presque complètement raison. Il est parfait
l conçoit une comédie, encore que, personnellement, comme l’a reconnu
Rousseau
, il fût assez honnête homme. Je ferai remarquer c
re que celui qui est berné ait au moins un peu mérité de l’être. Mais
Rousseau
dirait ici que cette invention de Molière n’est q
voulu, George Dandin ! » C’est la moralité de cette comédie immorale.
Rousseau
n’est pas moins sévère pour l’Avare que pour Geor
s une école de mauvaises mœurs ? » Je comprends bien l’indignation de
Rousseau
contre l’Avare. Il est très évident que Rousseau
ien l’indignation de Rousseau contre l’Avare. Il est très évident que
Rousseau
cherche dans toute pièce, quelle qu’elle soit, ou
n’a pas l’air de se soucier de la question de la vertu et du vice. Or
Rousseau
veut une pièce morale ou au moins moralisante ; i
e morale. En d’autres termes, personne ne se détachant de lui-même et
Rousseau
se détachant de lui-même moins que personne, il c
ne pièce comme Turcaret ou comme les Corbeaux de Becque. Elle révolte
Rousseau
et elle l’effraie. Chose étrange, que l’homme qui
n’y a que des coquins. Point si étrange cependant, si l’on songe que
Rousseau
, en littérature, ne se place jamais au point de v
. Nous ne nous entendrons jamais. — Il y a apparence. » Un passage de
Rousseau
est très significatif à cet égard, un court passa
de Rousseau est très significatif à cet égard, un court passage où le
Rousseau
pessimiste en tant qu’homme et le Rousseau idéali
rd, un court passage où le Rousseau pessimiste en tant qu’homme et le
Rousseau
idéaliste en tant qu’auteur et critique se rencon
». — « Les sots sont victimes des méchants, c’est très vrai ». dit le
Rousseau
pessimiste. — Eh bien alors ! lui répondrai-je. —
lui répondrai-je. — Eh bien alors, il ne faut pas le dire, répond le
Rousseau
idéaliste. Il ne faut pas qu’un auteur le dise ;
uer, c’est pourquoi l’Avare en général est tout spécialement odieux à
Rousseau
et devait l’être, et c’est à quoi je viens de m’a
ans celle d’Harpagon père et d’Harpagon fils. Ce n’est pas ce que dit
Rousseau
, ce me semble, et qui est un peu trop gros, qu’il
s peccadilles. Elle n’est pas « école de mauvaises mœurs », comme dit
Rousseau
; mais elle n’est pas précisément école de charit
ne sont pas présentés comme sympathiques par l’auteur, comme l’assure
Rousseau
, sont présentés comme excusables, sinon par l’aut
œuvre. On doit comprendre qu’un moraliste s’inquiète et s’alarme, et
Rousseau
, pour ce qui est de l’Avare, s’il exagère, comme
teurs. Ici il se trompe presque complètement à mon avis. Le défaut de
Rousseau
, ailleurs qu’en critique aussi, est de mettre tou
sans doute, attribuer beaucoup moins d’importance aux prétéritions de
Rousseau
qu’à ses affirmations, s’occuper beaucoup plus de
esprit. Se proposant d’attaquer Molière et de lui dire tout son fait,
Rousseau
met évidemment devant lui par la pensée tout le t
le Malade imaginaire et les Femmes savantes. II est bien étrange que
Rousseau
n’ait pas attaqué à tour de bras Amphitryon. C’es
eur Jupiter est le dernier des drôles et, de plus, c’est bien ici que
Rousseau
pourrait dire que le scélérat est présenté sous l
rale lubrique Que Lulli réchauffa des sons de sa musique. Cependant
Rousseau
n’a rien dit d’Amphitryon à qui Bossuet avait fai
de Jean-Jacques Rousseau. Et tout simplement je ne sais pas pourquoi
Rousseau
n’a point parlé d’Amphitryon. Je sais peut-être
; pourquoi Molière semble-t-il craindre de faire Don Juan trop noir ?
Rousseau
avait certes de quoi récriminer. Mais je ferai re
à propos de Tartuffe, que l’irréligion de Molière, est indifférente à
Rousseau
. Déjà en 1758, Rousseau n’est plus ni protestant
e l’irréligion de Molière, est indifférente à Rousseau. Déjà en 1758,
Rousseau
n’est plus ni protestant ni catholique et déjà il
t la seule à laquelle il tienne. On me dira que la religion civile de
Rousseau
contient la croyance en Dieu que Don Juan raille
raille et méprise, et que par conséquent Don Juan doit être odieux à
Rousseau
, doit être un de ceux que Rousseau plus tard bann
équent Don Juan doit être odieux à Rousseau, doit être un de ceux que
Rousseau
plus tard bannira de sa république. — J’en convie
eaucoup plus et beaucoup mieux à Tartuffe qu’à Don Juan ; mais encore
Rousseau
peut penser que Don Juan, en ses parties critiqua
ienne. Mais la véritable raison que je suppose qui est celle pourquoi
Rousseau
a laissé Don Juan de côté est la suivante : Don J
oi Rousseau a laissé Don Juan de côté est la suivante : Don Juan gêne
Rousseau
dans sa démonstration contre Molière. Que prétend
Juan gêne Rousseau dans sa démonstration contre Molière. Que prétend
Rousseau
, comme bien d’autres ? C’est que Molière attaque
e les burlesques et fait grâce aux criminels ? Et donc, Don Juan gêne
Rousseau
dans son argumentation, dans le point capital de
ilosophie et la sainte religion des habits d’un grotesque. Mais enfin
Rousseau
a vu un assez grand embarras à dénoncer Don Juan
me auteur et puisqu’il y en avait d’autres… Il est possible même que
Rousseau
n’ait pas pris Don Juan très au sérieux, Don Juan
ands ennemis ont été Don Juan et Tartuffe. On regrettera toujours que
Rousseau
n’ait pas laissé son opinion, s’il en avait une,
e regrettera peut-être plus encore pour Tartuffe. Sur l’abstention de
Rousseau
relativement à Tartuffe, j’aurai à dire à peu prè
n ; car dans Don Juan, c’est Dieu qui est attaqué et mal défendu : or
Rousseau
tient à Dieu ; et dans Tartuffe, ce qui est attaq
é, c’est la religion, et particulièrement la religion catholique, que
Rousseau
ne tient pas à défendre ou à avoir l’air de défen
e eux-mêmes, et c’est ce qu’ils ne peuvent souffrir » inversement, si
Rousseau
ne s’occupe point de Don Juan, où Dieu est en jeu
Peut-être aussi, comme pour Don Juan, mais à plus forte raison aussi,
Rousseau
n’a point touché à Tartuffe parce que son princip
ontre Molière y était réfuté. Le principal système d’argumentation de
Rousseau
contre Molière étant que Molière attaque de préfé
uelques traits par où Don Juan était encore un peu sympathique, et si
Rousseau
s’est aperçu, — car encore, ne faisant qu’incidem
utres. » Or est-ce que ceci pourrait être très facilement attaqué par
Rousseau
? Mais non, il me semble ; car c’est à peu près s
is entre les coquins et les sots, paraît être cela et se rapproche de
Rousseau
. Rousseau ne peut guère attaquer le Tartuffe. Son
es coquins et les sots, paraît être cela et se rapproche de Rousseau.
Rousseau
ne peut guère attaquer le Tartuffe. Songeons enco
homme et si sage. Je vois, tout compte fait, plus de raisons pour que
Rousseau
ménage Tartuffe, qu’il n’y en aurait pour qu’il l
mme on pense bien, très peu de chose du Malade imaginaire négligé par
Rousseau
. II y avait peu de raisons pour que Rousseau y so
e imaginaire négligé par Rousseau. II y avait peu de raisons pour que
Rousseau
y songeât ; car ce n’est qu’une farce ; il n’y en
avait guère pour qu’il l’attaquât. Molière s’y moque des médecins que
Rousseau
n’aimait pas ; il s’y moque des malades imaginair
que Rousseau n’aimait pas ; il s’y moque des malades imaginaires, et
Rousseau
l’était ; mais il ne savait pas qu’il le fût et i
de Molière, mais ce qui le dérobe au système ordinaire de critique de
Rousseau
. Le Malade imaginaire ne pouvait pas entrer dans
Le Malade imaginaire ne pouvait pas entrer dans la suite des idées de
Rousseau
songeant à Molière. Ajoutons seulement ceci, par
usseau songeant à Molière. Ajoutons seulement ceci, par subrécot : Si
Rousseau
avait un instant songé au Malade imaginaire, il l
e moquer de toutes ces choses dans l’ombre même de l’aile de la mort.
Rousseau
a pu sentir tout cela et ne point être en goût d’
ce. Quant aux Femmes savantes, d’abord il eût été assez difficile à
Rousseau
de leur appliquer son éternelle formule, à savoir
doctrine. » Mais il n’y a, pour dire le vrai, qu’une raison pour quoi
Rousseau
n’ait pas incriminé les Femmes savantes, et cette
ison est très bonne : c’est que, sur la question des Femmes savantes,
Rousseau
est exactement de la même opinion que l’auteur de
rtance, dont nous nous occuperons dans une autre partie de ce volume.
Rousseau
, soit à dessein, soit, et bien plutôt, instinctiv
- Les reproches généraux Ils se réduisent, à la vérité, à un seul.
Rousseau
reproche à Molière d’être du parti des malhonnête
de Molière en comptant y entendre Polyeucte s’expose à souffrir. Ici
Rousseau
a tellement raison qu’il l’a un peu trop, je veux
t l’auteur dramatique et tout auteur à n’être plus qu’un sermonnaire.
Rousseau
ne va pas si loin que les adversaires que Molière
ne s’est senti tonifié. Raillé sur ses défauts, oui, et c’est ce que
Rousseau
exprime par « la lampe mouchée » muni de quelque
e » muni de quelque force nouvelle pour le bien, non, et c’est ce que
Rousseau
exprime par « point d’huile dedans ». Mais cepend
ui prêchent une vertu relative et dont encore il faut tenir compte. —
Rousseau
y a songé, mais il ne tient pas compte du tout de
comme précaution et comme couverture. Ensuite, comme le dit très bien
Rousseau
, le plus souvent Molière fait du raisonneur un pe
nts, et quelquefois ils le sont… Il faut cependant faire remarquer à
Rousseau
qu’il y a un raisonneur de Molière qui agit et un
e, de l’Ecole des maris, est précisément le raisonneur que désirerait
Rousseau
, c’est à savoir un sage qui parle et qui aussi ag
le sorte qu’on dirait qu’il ne la fait que pour éviter le reproche de
Rousseau
; car Cléante doit bien savoir qu’il est inutile
Tartuffe, et c’est bien là un acte, et non un discours. Il reste que
Rousseau
a raison en général et que les raisonneurs de Mol
envisager les choses au point de vue personnel. Continuons à suivre
Rousseau
dans sa critique générale. Molière, dit-il, ne se
méchants, c’est le monde lui-même. — Sans doute, répond immédiatement
Rousseau
; « ce n’est que trop vrai dans le monde » mais d
comédie — et ce n’est à rien de moins que cela qu’irait le propos de
Rousseau
— ne serait pas, je crois, dans les intérêts de l
philosophes, à tous les moralistes et à tous les sermonnaires. Mais
Rousseau
a ajouté : « surtout avec un air d’approbation… »
berneur aime toujours sa berne. Tout au moins il en a « l’air » comme
Rousseau
prend la précaution de le dire. Il en a l’air, et
disposé d’avance à approuver soi-même ; ou, tout au contraire, comme
Rousseau
, être tellement ombrageux et inquiet sur l’immora
eune fille contre son gré. Molière, d’instinct, a bien observé ce que
Rousseau
ne veut pas voir, qu’entre la sottise et le vice
tre la sottise et le vice il n’y a pas la différence radicale que dit
Rousseau
, mais qu’ils se rejoignent ou vont l’un vers l’au
« défauts naturels » et les « vices de caractère » dont nous parlait
Rousseau
. Aune certaine limite cette diflérence devient in
« vices de caractère » et non de « ses défauts naturels », veut dire
Rousseau
. Peut-être ; mais quand le défaut naturel se rapp
t défendu de croire que ce fût par sympathie . Supposons-le, répond
Rousseau
; mais Molière reste coupable plus par ce qu’il n
grands canons et les vastes rhingraves. Tel est le principal grief de
Rousseau
et, du reste, de tous ceux qui ont attaqué Molièr
a peu traité des grands vices et qu’il semble y avoir à peine songé.
Rousseau
a raison. Cependant, d’abord ne cessons pas de ré
fauts qui en sont la matière et le domaine. Au fond, qu’est-ce que
Rousseau
demande à Molière ? Oh ! il est bien l’homme de s
re rire les honnêtes gens ». — Il y a une faute de texte, s’écrierait
Rousseau
; Molière a dû écrire : « Il y faut plaisanter et
ur corriger, et elle devient comme plus malsaine par ce fait même que
Rousseau
considère comme de nature à l’assainir. Et enfin
». Tel est Molière, — C’est précisément ce que je lui reproche, dira
Rousseau
. — Soit ; mais comme auteur dramatique il a ses e
il ne mérite pas le mépris ni même la colère. — Peut-être, répliquera
Rousseau
; mais c’est cependant ainsi qu’on « trouble tout
de l’œuvre de l’auteur ? Je ne crois pas. C’est pourtant ce que fait
Rousseau
. Il commence par supposer un « public corrompu ».
relles. Ce qu’il y a de curieux, c’est que, quelques pages plus haut,
Rousseau
a soutenu cette double théorie : 1° que le théâtr
ts tout prêts pour le bien ? Pourquoi cette contradiction ? Parce que
Rousseau
a toujours deux idées qui ne laissent pas de s’en
c’est que Nanine, pleine de sentiments vertueux, a été quasi sifflée.
Rousseau
ne s’aperçoit pas que sa note contredit son texte
ignes de sa note. Qu’est-ce que cette incohérence ? Elle signifie que
Rousseau
obéit à ses deux idées à la fois. II pense que l’
rien ni pour ni contre Molière. Si on accepte la théorie générale de
Rousseau
sur la comédie, il n’y a rien du tout à dire de M
t à dire de Molière, ni pour ni contre, et la grande contradiction de
Rousseau
, la vraie, celle-ci, c’est d’avoir dressé un réqu
e contre Molière après la théorie ci-dessus. Les dernières paroles de
Rousseau
sur Molière, celles qui font conclusion, sont les
auf le ton, dont je ne le félicite point, c’est exactement ce que dit
Rousseau
en ses conclusions dernières. Il abandonne à peu
’être pas un franc scélérat ». En morale, dira plus tard Joubert, que
Rousseau
peut prévenir, « il faut viser au faîte pour atte
n vrai honnête homme ; il ne sera qu’un mondain aimable. Voilà ce que
Rousseau
reproche à Molière de n’avoir pas compris ou de n
ndre. Voltaire dit que Molière a été le législateur des bienséances ;
Rousseau
dit qu’il n’a été législateur que de cela ; et il
s Très brièvement, mais pour être complet, disons un mot de ce que
Rousseau
a pensé des successeurs de Molière en tant qu’ani
olière est d’avoir dirigé la comédie française sur une mauvaise voie.
Rousseau
a nommé Dancourt et Regnard ; il a fait une allus
honnêteté, qui firent longtemps l’amusement des mauvaises compagnies [
Rousseau
devrait dire « réintroduit » pour marquer que ces
t le Légataire universel, cela étonne un peu, et I’on pourrait dire à
Rousseau
: Vous êtes donc bien tendre à la tentation. Et
tion oratoire. Mais ce qui est remarque très juste dans cette page de
Rousseau
, c’est que les successeurs de Molière sont bien s
trument » des fripons. C’est devenu le ressort central de la comédie.
Rousseau
a donc raison de voir Molière à travers ses succe
celle dont ses héritiers en usent. Songeant évidemment à La Chaussée,
Rousseau
dit ensuite : « Ces défauts sont tellement inhére
ants dans toute leur horreur sans renoncer pour cela au comique, etc.
Rousseau
aurait dû prévoir cela, le démêler à travers le t
t fait la place la plus petite possible ; et par conséquent, à suivre
Rousseau
sur cette piste, nous sortirions de notre sujet.
piste, nous sortirions de notre sujet. VI - Les idées générales de
Rousseau
et de Molière Nous avons vu les diverses raiso
Rousseau et de Molière Nous avons vu les diverses raisons pourquoi
Rousseau
devait être choqué par les attitudes ordinaires d
une raison plus générale et plus profonde par où, tout naturellement,
Rousseau
se sent écarté de Molière toutes les fois qu’il l
songe ; c’est que toutes les opinions, toutes les idées générales de
Rousseau
sont directement contraires à celles du grand aut
ce qu’il n’a pas l’air même de s’en douter. Or les idées générales de
Rousseau
sont celles-ci : patriotisme, civisme, esprit rel
celles-ci : patriotisme, civisme, esprit religieux, goût de la vertu.
Rousseau
est toujours resté élève de Plutarque, au milieu
nt à Genève, à la Savoie et au Léman. Tout autant que le patriotisme,
Rousseau
a le civisme, ce qui, certes, n’est pas très diff
qui l’entouraient dans ce siècle qui ne fut ni chrétien ni français,
Rousseau
était non seulement patriote, mais citoyen ; il l
en. Le civisme, en un mot, est un des sentiments les plus profonds de
Rousseau
, et l’on ne s’étonnera que de ceci que je mette t
nnera que de ceci que je mette tant de lignes à établir cette vérité.
Rousseau
est religieux ; il l’est d’une façon que l’on peu
us forte que ce qu’elle marque le mieux, c’est l’impossibilité où est
Rousseau
de se passer d’une religion. Il a été protestant,
re un citoyen, puisse être toléré dans l’association civile. Et enfin
Rousseau
est un amoureux de la vertu, cela a été assez dit
u, malgré lui, sur les communs usages, et c’est précisément ainsi que
Rousseau
aime la vertu. Patriotisme, civisme, républicanis
sme, républicanisme, religion, héroïsme, tout le monde conviendra que
Rousseau
ne pouvait trouver dans Molière un atome de tout
e pareil ou de lointainement analogue dans Molière, et précisément si
Rousseau
, sans aucun doute, est choqué qu’il y ait si peu
du mot, qu’il n’y en a de patriotisme dans toute l’œuvre de Molière.
Rousseau
est citoyen, républicain ; il s’accommoderait par
ommode fort bien qu’on le soit. Que voulez-vous que soit Molière pour
Rousseau
? Tout le contraire ; un courtisan ; un pur et si
tisan » comme il aurait dit, et c’est-à-dire de l’espèce d’hommes que
Rousseau
, après celle des philosophes, déteste le plus et
lus cordialement méprise. Quoique aristocrate en une certaine mesure,
Rousseau
aime le peuple, sa simplicité, sa franchise, sa b
au moins, il y est représenté sous de très déplaisantes couleurs. Or,
Rousseau
n’a pu être que sensiblement choqué de cette mani
narchie aristocratique de montrer des sentiments démocratiques et que
Rousseau
et moi, nous en demandons trop. Je l’avouerai san
qu’il n’a jamais fait, et c’est une des choses qui ont pu indisposer
Rousseau
contre lui. Enfin Rousseau est tout plein de sent
c’est une des choses qui ont pu indisposer Rousseau contre lui. Enfin
Rousseau
est tout plein de sentiment religieux et ne saura
eux que Molière. Cela a pu et dû heurter Jean-Jacques Rousseau. Enfin
Rousseau
aime la vertu, et il l’aime un peu active ; il ai
Voilà toute la philosophie de Molière. Or personne ne l’ignore, et
Rousseau
moins que personne, la vertu ne va jamais sans un
sociétés qu’on eût jamais vue. On pense si Molière peut être aimé de
Rousseau
, qui est réformateur, qui est régénérateur, qui v
Alceste, et il fait des concessions sans doute, mais quoi qu’en dise
Rousseau
, il en fait peu. Dans le Tartuffe, écrit, il est
re que l’exagération des principes généraux de ces trois personnages.
Rousseau
, dans Sophie, débute presque, soit qu’il s’en sou
aire établies elles-mêmes dans cet usage de ne rien savoir… » De même
Rousseau
écrit : « Les femmes ne cessent de croire que nou
toute différente de celle qui contente l’esprit », etc. ; tandis que
Rousseau
donne comme cause de leur ignorance la connaissan
Molière : « La femme est le potage de l’homme. » Voilà le principe de
Rousseau
, celui d’où toutes ses idées de détail dériveront
isation (et c’est là l’enchaînement entre les idées, enchaînement que
Rousseau
n’a pas marqué, ce qui fait que le passage reste
de celle des hommes. Je préviens que presque toutes les déductions de
Rousseau
seront tirées du premier de ces deux principes et
de s’en rendre compte. On pourrait dire que dans la Salente rêvée par
Rousseau
tous les garçons sont protestants, toutes les fil
re autant. Rien ne marque mieux que ceci la profonde conviction de
Rousseau
, non seulement sur l’infériorité radicale de la f
douteux. Ajoutons ces talents d’agrément, si odieux à Fénelon, et que
Rousseau
aime fort, avec une certaine crainte, et par cons
crité, voilà l’instruction de Sophie. Sera-ce tout, strictement ? Ici
Rousseau
, très évidemment, a hésité, a réfléchi très longu
vance et ce qu’on lui peut dire et ce qu’elle en devra penser. » Ici,
Rousseau
passe du rôle d’Arnolphe à celui de Chrysalde ou,
nvie et sans penser le faire. Mais alors, c’est tout le système de
Rousseau
qui est faux, même en partant de son principe, su
teurs et de poètes, tout ce que recommandait Fénelon. Non pas, répond
Rousseau
, l’instruction est inutile, l’éducation suffit. L
très loin de le trouver entièrement faux), et voyons l’éducation que
Rousseau
donne à Sophie. Il veut qu’on lui enseigne, non,
i ses jupes sont assez courtes… », c’est conformément à ces idées que
Rousseau
, en proscrivant le théâtre, recommande les bals e
re, dans un hameau ? Elle devient ce qu’elle peut et, à ce moment-ci,
Rousseau
l’oublie complètement. Il tient, à ce moment-ci,
ne fait aucun livre… Et je ne m’en suis pas, grâce au ciel, repenti.
Rousseau
s’est avisé que le monde existe ; que, quoi qu’on
sements. Il convient aussi, et à en juger par le nombre de lignes que
Rousseau
consacre à cet article, il semble qu’il y attribu
’abord un pur hors-d’œuvre, qui, après tout, en est peut-être un, que
Rousseau
n’a pas voulu perdre, mais qu’on voit ensuite que
re un, que Rousseau n’a pas voulu perdre, mais qu’on voit ensuite que
Rousseau
prend très au sérieux comme article du programme
r de lui, tandis qu’elle ne s’occupe en effet que d’elle seule… » Ici
Rousseau
semble à la fois avoir Célimène en vue et la crit
gé, embelli, affiné ; mais, enfin, c’est le portrait de Célimène. Or,
Rousseau
le trace-t-il pour dire qu’ainsi ne doit pas être
et fait les plus extravagantes petites-maîtresses. » La femme, selon
Rousseau
, sera donc, non seulement mondaine, mais coquette
finements de coquetterie que l’on n’eut point attendus de la plume de
Rousseau
. Il est à remarquer que la Julie de la Nouvelle H
sychologique, cette adresse à démêler les sentiments des hommes, dont
Rousseau
nous parlait plus haut ; mais elle n’a aucune coq
e ; ce n’est pas dans son roman, c’est dans son traité didactique que
Rousseau
a fait de la coquetterie un élément essentiel de
ces sentiments plutôt se ramèneront bien tous au « principe », comme
Rousseau
aime à répéter ; ou plutôt sont dirigés, impressi
doit être ravie d’épouser ce qui est utile à la santé de son père. »
Rousseau
, lui, élève la jeune fille exclusivement pour son
en ne perdant pas de vue le « principe », les idées et sentiments de
Rousseau
ne sont point si incohérents qu’ils en ont l’air.
e rêve de Sganarelle, si déjà il n’est pas un peu dépassé. Le rêve de
Rousseau
va un peu plus loin. Il admet qu’on désire un peu
ari qui aime à ne pas rester toujours seul. Vous voyez que l’idéal de
Rousseau
est bien celui de Sganarelle, mais d’un Sganarell
encore une fois, c’est plutôt un élargissement qu’une contradiction —
Rousseau
se ramène à sa Sophie initiale, à sa Sophie primi
qui, tout compte fait, n’est qu’une Agnès sachant un peu de musique.
Rousseau
, en dernière analyse, sur la question des femmes,
stion des femmes, pense exactement comme le Molière de 1672. Pourquoi
Rousseau
, si large d’esprit, si généreux, si libéral, si é
it que celui-ci soit d’un avis pour qu’il soit d’un autre ? Parce que
Rousseau
, pareil en ceci à la plupart des hommes, n’a plus
ée, améliorée, idéalisée. C’est bien Thérèse ; car une des vanités de
Rousseau
et une des suggestions de son amour-propre a été
ien de mieux ; oh ! la chose vaine que de savoir quelque chose ! Mais
Rousseau
eût désiré qu’elle eût été capable d’apprendre de
sique, elle chantât agréablement au dessert. Elle était fidèle ; mais
Rousseau
eût désiré que, plus capable de comprendre les se
Thérèse n’avait point de conversation ; c’est l’excès d’une qualité ;
Rousseau
aurait désiré que, sans être lettrée, ce qui est
elques honnêtes hommes. Elle n’était pas toujours hostile aux amis de
Rousseau
et en général elle les recevait assez bien : il a
cependant lui eût fait quelque honneur devant ses amis : voilà ce que
Rousseau
a rêvé en traçant le portrait de Sophie. Cela dép
l’on veut, Chrysale, mais de très peu et dans la mesure seulement où
Rousseau
souhaiterait, outre « être servi », être amusé. C
il entre beaucoup d’égoïsme naïf et ingénu. On se dira peut-être que
Rousseau
a peint deux fois la femme de ses rêves. On se de
mais remarquez que ce sont tous deux des garçons et que l’opinion de
Rousseau
dans Emile et dans Sophie est que l’on doit catéc
aux garçons qu’à dix-huit ans, et que, par conséquent, sur ce point,
Rousseau
ne se contredit point. Reste que Julie ne suit pa
aux siennes. Voilà une différence essentielle entre Julie et Sophie.
Rousseau
répondrait peut-être qu’il s’agit d’un mari qui n
sité d’avoir une religion étant tenue pour absolue dans le système de
Rousseau
pour être honnête homme et bon citoyen, le cas fa
reconnaître que, de la Nouvelle Héloïse à Sophie, l’idéal féminin de
Rousseau
, toujours confus, du reste, a baissé. En écrivant
toujours confus, du reste, a baissé. En écrivant la Nouvelle Héloïse,
Rousseau
est parfaitement dans son état d’esprit habituel,
d’Houdetot, et à quel point le goût, incompréhensible par ailleurs de
Rousseau
pour elle, s’explique par les souvenirs que ces d
nirs que ces deux dames avaient laissés dans son esprit. Tant y a que
Rousseau
, par tempérament et par nature générale d’esprit
ste » que lui. Mais n’oublions pas que c’est le seul point de tous où
Rousseau
et Molière se soient rencontrés et qu’à tous les
la nature toujours prise pour guide ; et comment, s’il en est ainsi,
Rousseau
peut-il être si loin de Molière, Rousseau qui n’a
comment, s’il en est ainsi, Rousseau peut-il être si loin de Molière,
Rousseau
qui n’a pas d’autre philosophie que le retour à l
i de cette théorie, avec regret, que je la crois fausse, estimant que
Rousseau
est essentiellement partisan de la nature, mais q
e de sa pensée et pour formuler la règle des règles. Je sais bien que
Rousseau
raisonne souvent ainsi et que sa méthode courante
us de l’instruction, de l’éducation et de la civilisation, comme fait
Rousseau
, serviteur ! Il faudrait un peu voir, moins ce qu
ôté de la postérité, d’abord par ce génie comique qui est si fort que
Rousseau
lui-même à chaque instant peste de ne pouvoir y r
senti vaguement qu’il y avait de la délicatesse dans ses expressions.
Rousseau
, auteur de la Nouvelle Héloïse, de l’Émile, des C
s’il n’aime pas beaucoup le misanthrope, c’est qu’Alceste est, comme
Rousseau
l’a bien compris, un isolé, un individualiste, de
ns et les faveurs de la cour (« laissez mon mérite, de grâce », comme
Rousseau
de refuser une pension du Roi ; s’il abhorre le g
certain naturisme ou, au moins, un peu plus qu’un atome de naturisme,
Rousseau
s’en serait aperçu et n’aurait pas manqué de le t
. Si Molière était, pour un rien, partisan de la bonne loi naturelle,
Rousseau
lui aurait parlé ainsi — en meilleur style, c’est
st ce que je passerai ma vie à vous démontrer. » Voilà le langage que
Rousseau
eût tenu à Diderot et celui aussi qu’il eût tenu
donc entre Molière, tout plein et comme tout fait de sens commun, et
Rousseau
qui veut renouveler toute la façon de penser et c
e dialogue des morts qu’un Fontenelle pourrait faire entre Molière et
Rousseau
aux Champs-Elysées serait une altercation. Par su
tage, de ce que Molière, c’est le sens social, il se produit ceci que
Rousseau
est antimoliériste, aussitôt qu’il aborde Molière
saine, pure et forte, car elle a commencé par être bonne ; c’est tout
Rousseau
, moins son génie d’artiste. Et il est juste de di
, du bon sens général, inspirant et dirigeant la conduite de chacun ;
Rousseau
croit évidemment que la santé sociale dépend de q
ale qui ressort de ses grands ouvrages. Et c’est cela qui fait dire à
Rousseau
: tant que cet homme, qui, très malheureusement,
t fait pour se dépasser et que, ne le pût-il point, il y doit tendre.
Rousseau
était de ceux-ci, et voilà pourquoi il a eu peu d
. — Molière vu à travers ses successeurs VI. — Les idées générales de
Rousseau
et de Molière VII. — Un point où ils sont d’accor