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1 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. » pp. 294-322
teres, le plan général, & les beautés dont l’ouvrage est rempli. Orgon , homme crédule, a retiré chez lui un imposteur qu
ux à l’accorder à Valere comme il l’a déja promis. Mais Damis, fils d’ Orgon , a tout entendu : il veut absolument saisir cette
déshonorer. Tartufe joue avec tant d’adresse le rôle d’hypocrite, qu’ Orgon accuse son fils d’imposture, qu’il le chasse, &am
lités. Il embrasse Elmire qui s’esquive, il se trouve dans les bras d’ Orgon . Il tâche de s’excuser : Orgon lui dit de sortir 
’esquive, il se trouve dans les bras d’Orgon. Il tâche de s’excuser : Orgon lui dit de sortir : il lui répond fiérement, qu’e
nt de donner cette preuve insigne d’ingratitude, il déclare au Roi qu’ Orgon est dépositaire de la cassette d’un criminel d’Et
la personne qui doit arrêter son bienfaiteur. Madame Pernelle, mere d’ Orgon , & vieille bavarde, ne veut rien croire de to
la prison qu’on lui destine pour prix de sa scélératesse, & remet Orgon en possession de tous ses biens : le Roi, en fave
la supercherie qu’il leur a faite : on les marie.   Dans le Tartufe, Orgon , parmi les raisons qui l’ont engagé à retirer che
qu’il se contente de vingt sols, pour appaiser la faim qui le dévore. Orgon pourroit bien en cela ressembler à Arlequin ; mai
fe a très bien fait de ne pas ressembler en tout à Célio. Je doute qu’ Orgon se fût pris de belle passion pour lui s’il eût ac
naces & de coups de bâton. Dans le Tartufe, le crédule, le facile Orgon fait donation de ses biens en faveur d’un imposte
hypocrite devant les habitants de Séville. ORGON, DAMIS, TARTUFE. Orgon . Ce que je viens d’entendre, ô Ciel ! est-il croy
oir trop de honte en partage, Que je n’en aie encor mérité davantage. Orgon , à son fils. Ah ! traître, oses-tu bien, par cett
oi ! la feinte douceur de cette ame hypocrite Vous fera démentir ?... Orgon . Vous fera démentir ?...Tais-toi, peste maudite 
noux, souffrir l’ignominie, Comme une honte due aux crimes de ma vie. Orgon . (A Tartufe.) (A son fils.) Mon frere, c’en est t
tre ? Damis. Traître ?Quoi ! ses discours vous séduiront au point... Orgon . (Relevant Tartufe.) Tais-toi, pendard. Mon frere
ez-vous, de grace ! (A son fils.) Infame ! Damis. Infame !Il peut... Orgon . Infame ! Il peut...Tais-toi. Damis. Infame ! I
i. Damis. Infame ! Il peut... Tais-toi.J’enrage ! Quoi ! je passe... Orgon . Si tu dis un seul mot, je te romprai les bras. T
a peine la plus dure, Qu’il eût reçu pour moi la moindre égratignure. Orgon , à son fils. Ingrat ! Tartufe. Ingrat !Laissez-l
Laissez-le en paix. S’il faut à deux genoux Vous demander sa grace... Orgon , se jettant aussi à genoux, & embrassant Tart
fils.) Coquin, vois sa bonté ! Damis. Coquin, vois sa bonté !Donc... Orgon . Coquin, vois sa bonté ! Donc...Paix. Damis. Co
onc...Paix. Damis. Coquin, vois sa bonté ! Donc... Paix.Quoi ! je... Orgon . Coquin, vois sa bonté ! Donc... Paix. Quoi ! je
. . . . . . . . . . . . . . . . . L’Imposteur de Moliere en impose à Orgon , comme l’hypocrite de Scarron en impose aux Sévil
2 (1884) Tartuffe pp. 2-78
même temps que Je changement d’habit de son héros). Cela justifierait Orgon du reproche qu’on lui a fait, lui, si empressé de
bornait sans doute, en vue de la captation rêvée, à faire rompre par Orgon les fiançailles avec Valère. Molière donna à Orgo
à faire rompre par Orgon les fiançailles avec Valère. Molière donna à Orgon l’idée de ce mariage ; un moliériste, M. Livet10,
urer une batte ; mais dans la pièce actuelle la batte n’a que faire ; Orgon en menace bien Damis, mais la tradition ne veut p
duction des adresses des directeurs modernes ». Démasqué, il appelait Orgon son frère et entrait en matière pour se justifier
re et entrait en matière pour se justifier, ce qui explique le vers d’ Orgon  : Ces discours ne sont plus de saison. Enfin, a
avait-il dans la tirade de l’Exempt, quelques menues différences ; et Orgon invectivait Panulphe, sur quoi Cléante le reprena
’où sort-il ? Comment et pourquoi s’est-il introduit chez le bonhomme Orgon  ? Sur ces points importants nous ne sommes rensei
ur ces points importants nous ne sommes renseignés que par le récit d’ Orgon  : Ah ! si vous aviez vu comme j’en fis rencontre
res et des honnêtes maisons du voisinage. Près de là, justement, loge Orgon , dont M. Loyal servit honnêtement le père. C’est
x de son autorité, mais bonhomme au fond, et point difficile à mener, Orgon souffre à sa femme ces conversations à la mode et
soûl, reprenant, grondant, la tête près des coiffes et la main haute. Orgon , comme elle, pratique rigoureusement. Décidément,
tteries. Où ? A l’église, naturellement. Il y va, s’agenouille près d’ Orgon , et ses soupirs, ses grands élancements, l’ont bi
de fonder la Trappe. D’ailleurs, Tartuffe verse de vraies larmes ; et Orgon , sans défiance, considère, attendri, ce vêtement
e ce monde. L’office achevé, Tartuffe, en grande promptitude, devance Orgon à la sortie et lui tend l’eau bénite : délicat ho
r sa révérence et de s’éloigner, son Laurent clochant dans son ombre. Orgon , touché, veut connaître ce dévot personnage ; il
t, et, comme le prophète Élie, il attend des corbeaux sa subsistance. Orgon fouille aussitôt à sa poche, il met dans la main
t trop de la moitié. Je ne mérite pas de vous faire pitié… Et. comme Orgon refuse de reprendre rien, à ses yeux il le va rép
en ne pas se payer de prières et le faire coucher à la belle étoile ? Orgon lui offre sa maison. Tartuffe lui fait la grâce d
profite comme il faut des consolations de Dieu et de l’hospitalité d’ Orgon . Il mange autant que six. On en peut juger par
coups de vin lui refont le sang et les idées. Aux applaudissements d’ Orgon , qui le fait asseoir au haut bout de la table, il
es visites, jaloux ouvertement d’Elmire, fier avec tous, prudent avec Orgon seulement, car il y va des intérêts du ciel. Lui,
îche. La sage Elmire se retire ; voilà les trois hommes en présence. Orgon  : Ce que je viens d’entendre, ô ciel ! est-il cro
t de génie comique ! je garantis qu’à ce mot la larme vient à l’œil d’ Orgon  : lui aussi est un malheureux pêcheur, nous somme
u bien par cette fausseté Vouloir de sa vertu ternir la pureté ?… Et Orgon menace son fils ; et vivement Tartuffe prend la d
eu, touché, la lui permette comme une récompense. Et peu s’en faut qu’ Orgon ne la lui permette tout le premier ; car après av
u’à table, quand il loue Dieu que le gigot soit excellent, si bien qu’ Orgon croit l’y revoir et s’écrie encore : « Le pauvre
re moins merveilleux. Après Tartuffe triomphant, grâce à la sottise d’ Orgon , c’est Tartuffe dupé : Tartuffe ridicule, mainten
dant la famille, unie contre l’ennemi commun, fait un suprême effort. Orgon résiste : Allons ferme, mon cœur, point de faibl
bouffi d’orgueil, juste à l’heure où on l’attrape, lui ; il daube sur Orgon pour se faire valoir. « Bon, quand il nous surpre
ouverts pour embrasser Elmire, il donne du nez dans la large ;barbe d’ Orgon  ; c’est sa victime qui le chasse et le niais dont
. Certes, la situation est puissante, et quand, balayé par le geste d’ Orgon , le pauvre homme remonte, baissant le nez , pre
propre à désopiler le parterre, la prison qu’il a fait préparer pour Orgon , c’est lui qui s’en va y coucher. Le vrai dénouem
s’en va y coucher. Le vrai dénouement, ce n’en est pas moins le mot d’ Orgon  : Dénichons de céans, et sans cérémonie. Tartuf
endresses restées sans emploi. Tout le monde est bon dans la maison d’ Orgon  ; le père est plein de faiblesses humaines ; le f
nt la dévotion chez nos femmes. Molière a joué, dans Tartuffe et dans Orgon , ceux qu’elle peut comporter chez l’homme. Molièr
alut. Et comment fait-on son salut ? En sacrifiant à Dieu la famille. Orgon était le meilleur des pères. Cependant que dit-il
e fasse Tartuffe, ce n’est pas qu’il séduise Elmire, c’est qu’il gâte Orgon . Le Révérend Père tue le père. Notre poète ne le
3 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du Genre larmoyant. » pp. 103-122
lutôt Quarante mille écus, & les dépens qu’il faut. LE TARTUFE. Orgon a fait donation de tous ses biens en faveur de Ta
e. ACTE V. Scene I. CLÉANTE, ORGON. Cléante. Où voulez-vous courir ? Orgon . Où voulez-vous courir ?Las ! que sais-je ! Cléa
par consulter ensemble Les choses qu’on peut faire en cet événement. Orgon . Cette cassette-là me trouble entiérement ; Plus
me désespere. Cléante. Cette cassette est donc un important mystere ? Orgon . C’est un dépôt qu’Argas, cet ami que je plains,
s sentons en effet que Tartufe, muni de la fatale cassette, va perdre Orgon  ; & cette idée n’est rien moins que réjouissa
up, quand Madame Pernelle, sans nous faire perdre de vue le malheur d’ Orgon , nous force cependant à rire. Scene III. Mad. P
II. Mad. Pernelle. Qu’est-ce ? j’apprends ici de terribles mysteres. Orgon . Ce sont des nouveautés dont mes yeux sont témoin
ne puis du tout croire Qu’il ait voulu commettre une action si noire. Orgon . Comment ! Mad. Pernelle. Comment !Les gens de b
ent ! Mad. Pernelle. Comment !Les gens de bien sont enviés toujours. Orgon . Que voulez-vous donc dire avec votre discours ?
moi-même. Mad. Pernelle. Des esprits médisants la malice est extrême. Orgon . Vous me feriez damner, ma mere ; je vous dis Que
du venin à répandre, Et rien n’est ici bas qui s’en puisse défendre. Orgon . C’est tenir un propos de sens bien dépourvu. Je
. . . . . . . . . Et vous deviez attendre à vous voir sûr des choses. Orgon . Hé ! diantre ! le moyen de m’en assurer mieux ?
. Vous me feriez dire quelque sottise. Un huissier vient signifier à Orgon la saisie de tous ses biens. Valere lui annonce q
4 (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134
u. Ce mot très bien dit par Mlle de Vienne peint seul la manière dont Orgon est regardé dans sa famille. [Acte premier, sc
n est regardé dans sa famille. [Acte premier, scène V] Scène V Orgon , Cléante, Dorine Cléante Je sortois, et j’ai joie
ys éloigné qui est nécessaire à la vraisemblance du récit de Dorine. Orgon Le pauvre homme ! Suivant l’idée de Barke, on n’
sa convalescence. Sarcasme. [Acte premier, scène VI] Scène VI Orgon , Cléante Orgon Mon frère, vous seriez charmé de l
re. Pour le spectateur homme d’esprit, il n’y a plus rien à dire sur Orgon , après cette tirade. Molière fait conclure tout u
assant, mon beau-frère. Cela est fort bien dit : mais pour désabuser Orgon , ne valait-il pas mieux parler des choses qu’il v
t alors que Molière s’était donné beau jeu, en remplissant le récit d’ Orgon de choses appartenant évidemment à un hypocrite.
sont des sots que tous les hommes. Cléante, pour réussir à désabuser Orgon , devait surtout chercher à éviter que ce sot ne p
 Mais il est nécessaire De savoir vos desseins. Quels sont-ils donc ? Orgon      De faire Ce que le ciel voudra. Jésuitisme
ction commence à cette dernière scène. L’action est le désabusement d’ Orgon . L’idée la plus naturelle avec un sot de cette fo
e Tartuffe à quelque démarche démarcante. Par exemple d’être auprès d’ Orgon l’espion des Jansénistes, si Orgon est moliniste
cante. Par exemple d’être auprès d’Orgon l’espion des Jansénistes, si Orgon est moliniste comme il y a apparence. Un grand se
quelque écrit propre à le perdre en le faisant passer sous les yeux d’ Orgon . Ceci est une idée du moment. Je note toutes cell
naissant l’excellence de quelques-uns des traits de Mme Pernelle ou d’ Orgon , mais il faut se souvenir de la différence du rir
ait le moins. [Acte II, scène première] ACTE II Scène première Orgon , Mariane Orgon Mariane ! L’armée ennemie fait un
première Orgon, Mariane Orgon Mariane ! L’armée ennemie fait un pas. Orgon annonce à sa fille qu’il veut la marier à Tartuff
rend le désabusement plus urgent. [Acte II, scène II] Scène II Orgon , Mariane ; Dorine (entrant doucement, et se tenan
II Orgon, Mariane ; Dorine (entrant doucement, et se tenant derrière Orgon , sans être vue). Art excellent de Molière. Il re
vautour déchirant tranquillement une colombe qui n’a aucune défense. Orgon (apercevant Dorine) …… Que faites-vous là ? Idem
it tout à fait les spectateurs, de l’odieux que peut avoir tout ce qu’ Orgon va dire. Dorine Vraiment, je ne sais pas si c’es
d’avoir fait ce complot ? Surprise piquante, par le ton de Dorine. Orgon J’avois donné pour vous ma parole à Valère ; Mais
ntés… Dorine Ah ! vous êtes dévot, et vous vous emportez ! La mine d’ Orgon prouve d’une manière invincible la force et la bo
ve d’une manière invincible la force et la bonne foi de sa dévotion. Orgon (Il se met en posture de donner un soufflet à Do
e de la distraction. Le spectateur ne songe presque plus à ce que dit Orgon . Cette scène piquante a très bien dissipé le séri
anteries ou sarcasmes bien vifs. [Acte III, scène VI] Scène VI Orgon , Damis, Tartuffe Tartuffe Et comme un criminel ch
ir tant de honte en partage, Que je n’en aie encore mérité davantage. Orgon (à son fils). Ah ! traître… Voilà une des grand
justification jésuitique. Il est fâcheux que la vérité du caractère d’ Orgon n’ait pas permis de faire durer plus longtemps le
jusqu’à ce qu’il eut déguerpi. [Acte III, scène VII] Scène VII Orgon , Tartuffe Orgon Le pauvre homme ! Allons vite en
eut déguerpi. [Acte III, scène VII] Scène VII Orgon, Tartuffe Orgon Le pauvre homme ! Allons vite en dresser un écrit
écrit : Et que puisse l’envie en crever de dépit ! Vanité puérile d’ Orgon , dans le genre de celle de Pacé. Il commence trop
saire à Molière pour la police. [Acte IV, scène III] Scène III Orgon , Elmire, Mariane, Cléante, Dorine Mariane (aux ge
ène III Orgon, Elmire, Mariane, Cléante, Dorine Mariane (aux genoux d’ Orgon ). Et cette vie, hélas ! que vous m’avez donnée, N
, mon père, infortunée. Belle ombre qui prépare très bien la scène d’ Orgon sous la table. Orgon (se sentant attendrir). All
. Belle ombre qui prépare très bien la scène d’Orgon sous la table. Orgon (se sentant attendrir). Allons, ferme, mon cœur !
e théorie ! elle est d’autant plus déplacée ici, qu’il faut détourner Orgon , et promptement, de donner sa fille à Tartuffe.
nner sa fille à Tartuffe. [Acte IV, scène IV] Scène IV Elmire, Orgon Orgon Approchons cette table, et vous mettez dess
préface infinie. [Acte IV, scène V] Scène V Tartuffe, Elmire ; Orgon (sous la table). Tartuffe Qu’un peu de vos faveur
nos jours. [Acte IV, scène VII] Scène VII Tartuffe, Elmire, Orgon Orgon (arrêtant Tartuffe). Vous épousiez ma fille
ours. [Acte IV, scène VII] Scène VII Tartuffe, Elmire, Orgon Orgon (arrêtant Tartuffe). Vous épousiez ma fille et co
x qui commence. [Acte V, scène première] ACTE V Scène première Orgon , Cléante Cléante Mais au vrai zèle aussi n’allez
avec Tartuffe me fait un peu douter, il doit savoir qu’un sot tel qu’ Orgon , est incapable de se conduire par raisonnement, e
e plus grand tort des philosophes. [Acte V, scène IV] Scène IV Orgon , Madame Pernelle, Elmire, Mariane, Cléante, Damis
ame Pernelle, Elmire, Mariane, Cléante, Damis, Dorine, Monsieur Loyal Orgon (à part). Du meilleur de mon cœur je donnerois, s
e donner. On a tort de supprimer ces quatre vers qui relèvent un peu Orgon , et nous rappellent l’homme qui s’est distingué d
rappellent l’homme qui s’est distingué dans les guerres de la Fronde. Orgon n’intéresse plus comme étant tombé trop bas. Au r
Roxane qui est l’objet de l’intérêt. [Acte V, scène V] Scène V Orgon , Madame Pernelle, Elmire, Cléante, Mariane, Damis
le sentiment de l’odieux. [Acte V, scène VI] Scène VI Valère, Orgon , Madame Pernelle, Elmire, Cléante, Mariane, Damis
cte V, scène VII] Scène VII Tartuffe, un exempt, Madame Pernelle, Orgon , Elmire, Cléante, Mariane, Valère, Damis, Dorine
dans Gil Blas dont la scène est placée dans un pays fort religieux. Orgon (à Tartuffe que l’exempt emmène). Eh bien, te voi
Orgon (à Tartuffe que l’exempt emmène). Eh bien, te voilà traître !… Orgon outre qu’il est un sot, est une âme basse. fin d
t vrai, mais Molière peint parfaitement bien tout ce qu’il rencontre. Orgon est un sot et une âme étroite. Tartuffe un homme
nous montrer une ou deux fois Tartuffe désapointé. L’évêque dirait à Orgon devant Tartuffe : Ces messieurs sont infâmes, en
rait cet avantage d’embarrasser un peu Tartuffe. Sans doute en fesant Orgon moins bête, Tartuffe aurait plus à faire. Mais fa
en fesant Orgon moins bête, Tartuffe aurait plus à faire. Mais faire Orgon moins crédule, n’est-ce pas le dénaturer ? Tartuf
la pénitence. Les repas sont froids à la scène. Pourquoi nous montrer Orgon tout séduit ? Cela n’a-t-il pas des inconvénients
e s’y est pris pour arriver au point où nous le voyons. Il convierait Orgon à quelque mauvaise action, les anciens principes
rtuffe serait arrêté court, un instant, par un argument jaculatoire d’ Orgon , une question, etc. Cette scène dans L… est bonne
Tartuffe en danger, par le moyen du vieil eveque, si l’on veut, a qui Orgon aurait fait confidence des maximes à lui inspirée
ait nous montrer Tartuffe exerçant son métier, c’est-à-dire séduisant Orgon . Les défauts de la pièce sont iº d’être un peu fr
auses de la froideur c’est sans doute l’imbécillité presque obligée d’ Orgon . On pourrait remédier à ce défaut en le doublant
otif plus digne d’un ambitieux hypocrite, que, pour mener tout à fait Orgon , il a besoin d’être d’accord avec sa femme. Cela
5 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249
teur est dans ce cas. Elmire engage Tartufe à se démasquer, tandis qu’ Orgon est caché sous la table ; mais elle nous a exposé
tiplié les raisons pour cela. ACTE IV. Scene VII. Tartufe, sans voir Orgon . Tout conspire, Madame, à mon contentement. J’ai
es bras ouverts, pour embrasser Elmire, elle se retire : il apperçoit Orgon .) Orgon, arrêtant Tartufe. Tout doux, vous suivez
ouverts, pour embrasser Elmire, elle se retire : il apperçoit Orgon.) Orgon , arrêtant Tartufe. Tout doux, vous suivez trop vo
x, comme elle l’avoit projetté. Tartufe parle ; écoutons. Tartufe, à Orgon . Quoi ! vous croyez... Tartufe veut tenter de s
raisons que je dirai bientôt, mais qui ne laisse pas d’en être une. Orgon . Quoi ! vous croyez...Allons, point de bruit, je
 ; Dénichons de céans, & sans cérémonie. Tartufe. Mon dessein.... Orgon . Mon dessein....Ces discours ne sont plus de sai
Il faut tout sur le champ sortir de la maison. Nous voilà rassurés : Orgon a tranché court à l’intrigue, & Tartufe ne po
nnages. Dans le second exemple que j’ai cité, il n’est pas naturel qu’ Orgon soit encore la dupe de Tartufe ; aussi Orgon déno
il n’est pas naturel qu’Orgon soit encore la dupe de Tartufe ; aussi Orgon dénoue-t-il bien vîte l’intrigue, & ne permet
tenir en suspens les spectateurs beaucoup plus long temps que celle d’ Orgon & de Tartufe. Je le répete, la situation des
6 (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914
remier, nous sommes forcé de blâmer avec une égale sévérité Elmire et Orgon . Le personnage de Tartuffe est un de ceux que M.
d’assouplir, d’attendrir sa voix. Quant aux personnages d’Elmire et d’ Orgon , ils ne sont pas compris, et pour le prouver, il
même. Sans les révélations de Damis, elle n’imaginerait pas de cacher Orgon , et de l’obliger à entendre de ses oreilles l’ave
hercher la nouveauté en sacrifiant le bon sens ? Pour le personnage d’ Orgon , la question est toute différente. Ici la méprise
sens dont il a donné tant de preuves s’est trompé en jouant le rôle d’ Orgon . MM. Anselme et Talbot se trompent après lui, par
l ne s’agit pas de talent, mais de clairvoyance. Or il est évident qu’ Orgon , pour se laisser duper par Tartuffe, doit être si
ux ami, le spectateur n’a plus aucune inquiétude. Il sait d’avance qu’ Orgon ne sera pas trompé, qu’il a trop d’esprit pour se
œuvres s’obscurcit de jour en jour parmi les gens du monde, le rôle d’ Orgon , ainsi compris, c’est-à-dire ainsi dénaturé, n’ex
d’une minorité attentive. Pour le plus grand nombre, hélas ! le faux Orgon est plus amusant que l’Orgon conçu par Molière. E
ur le plus grand nombre, hélas ! le faux Orgon est plus amusant que l’ Orgon conçu par Molière. En riant de lui-même, il excit
and ils se trouvaient assis près de moi, et que je m’étonnais de voir Orgon tourner lui-même sa crédulité en ridicule, ils me
7 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVIII. De l’exposition des Caracteres. » pp. 433-447
lui dans cette scene. Scene II. Dorine peint à Cléante le foible qu’ Orgon a pour Tartufe. Scene III. Scene de dix vers dan
rte bien, & veut continuer à parler de la maladie d’Elmire ; mais Orgon l’interrompt encore à plusieurs reprises, en lui
ui disant : Et Tartufe ? Scene VI. Cléante reproche au trop crédule Orgon la foiblesse qu’il a de préférer Tartufe à tout.
u trop crédule Orgon la foiblesse qu’il a de préférer Tartufe à tout. Orgon fait l’éloge de Tartufe, de ses vertus, raconte l
arceque tout semble y prospérer depuis ce temps-là. ACTE II. Scene I. Orgon demande à Marianne ce qu’elle pense de Tartufe, &
& lui dit de bien prendre garde à ce qu’elle répondra. Scene II. Orgon annonce à sa fille qu’il veut lui donner Tartufe
pas croire assez fou pour marier Marianne avec un homme qui n’a rien. Orgon vante la naissance de Tartufe. Dorine persiste à
8 (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315
famille dévastée ou près de l’être par le vice de son chef. Le vice d’ Orgon c’est la bêtise et la dévotion étroite et lâche q
es que par les discours de Donne, de Madame Pernelle, de Cléante et d’ Orgon , et ne le montrer lui-même, en chair et en os, qu
rempli d’une courte scène à la lois essentielle et bien à sa place : Orgon proposant à sa fille Tartuffe pour époux, et puis
ment forcé d’être amoureux de Dorante, non plus que parce qu’il rit d’ Orgon il n’est forcé d’avoir tendresse d’âme pour Tartu
que le personnage ridicule de Tartuffe, ce n’est pas Tartuffe, c’est Orgon , et que par conséquent c’est sur Orgon que Molièr
, ce n’est pas Tartuffe, c’est Orgon, et que par conséquent c’est sur Orgon que Molière appelle la risée. Il a raison. Tartuf
ques ridicules. Ce n’est donc pas le personnage ridicule de la pièce. Orgon est tout entier ‘ridicule. Il y a plus. Orgon n’e
e ridicule de la pièce. Orgon est tout entier ‘ridicule. Il y a plus. Orgon n’est pas le seul personnage de la pièce qui soit
iste. Dans Tartuffe Dieu n’occupe la pensée que d’un imbécile qui est Orgon , d’une vieille bête qui est Madame Pernelle et d’
rien. Comme dirait Calvin, c’est un Nicodémite. Remarquez encore qu’ Orgon a été « assoté » par Tartuffe, soit ; mais qu’il
cela et qu’il ressort assez vraisemblablement de la pièce entière qu’ Orgon a été par sa religion prédisposé à faire des sott
ste et raisonnable, me semble celle-ci, sans que j’exagère à rien : «  Orgon est un homme sensé et juste ; mais il a été élevé
enfin restreindre Tartuffe à l’influence inexplicable de Tartuffe sur Orgon , c’est évidemment ne pas la comprendre. Faut-il,
lles, sentiment religieux peu éclairé et surtout peur de l’enfer chez Orgon , avidité, luxure chez Tartuffe, vaincues par une
les mains des Diafoirus perinde ac cadaver par peur de la mort, comme Orgon est entre les mains des Tartuffe par peur de l’en
hné et de son petit époux, et de Madame Oronte ; portrait satirique d’ Orgon , narra don satirique delà maladie d’Elmire et des
ents de Tartuffe pendant cette indisposition ; épigrammes adressées à Orgon , épigrammes adressées à Tartuffe ; voilà le princ
s — et je fais toujours remarquer qu’il y a beaucoup d’analogie entre Orgon et Argan — et qu’il ne faut pas de ces tyrannies
ière les défauts de l’autre : son sujet, par exemple, est la bêtise d’ Orgon , et son instrument pour mettre en jeu et pour met
n instrument pour mettre en jeu et pour mettre en lumière la bêtise d’ Orgon , c’est Tartuffe. Je suis plus qu’à demi de l’avis
e personnage sympathique de Tartuffe serait Tartuffe qui est opposé à Orgon dont Molière se moqué. La vérité est qu’on peut t
pas d’eux une impression qui ne soit que de ridicule ; il fait dire à Orgon  : Oui, c’est bien dit : allons à ses pieds3 avec
vet ». Et avec tout cela vous êtes aussi stupide sur un point que les Orgon et les Argan : vous voulez donner pour mari à vot
i n’a pour mérite que de flatter votre manie essentielle. » Il dit à Orgon  : « Vous êtes un excellent homme et je prendrai t
ence ; je vois en vous un simple poltron qui a peur de la mort comme Orgon a peur de l’enfer. Orgon est l’Argan de l’Église,
simple poltron qui a peur de la mort comme Orgon a peur de l’enfer. Orgon est l’Argan de l’Église, Argan est l’Orgon de la
t où au moins dur. Vous voulez marier votre fille à un médecin, comme Orgon veut marier la sienne à un homme qui est bien ave
l veut exploiter et qu’il exploite. Il le détache pour se l’attacher. Orgon dit de lui : Qui suit bien ses leçons goûte une
ssion ambitieuse, et en même temps qu’il met la main sur la fortune d’ Orgon et obtient la main de sa fille, ce qui ressortit
est qu’ambitieux, ensuite qu’il soit tellement sûr de l’envoûtement d’ Orgon qu’il se persuade qu’il peut tout se permettre da
de trop audacieux dans la campagne que fait Tartuffe dans la maison d’ Orgon , et son Tartuffe à lui est plus habile ; cela est
que cela. restât naturel il suffisait de proportionner la stupidité d’ Orgon à l’audace, de Tartuffe et l’audace de Tartuffe à
rgon à l’audace, de Tartuffe et l’audace de Tartuffe à la stupidité d’ Orgon . L’une aide à l’autre et la développe. Or Orgon e
uffe à la stupidité d’Orgon. L’une aide à l’autre et la développe. Or Orgon est assez abêti pour encourager toutes les audace
i pas besoin de dire-que la fin du portrait d’Onuphre est exquise. Orgon . Au premier regard, Orgon semble n’être qu’une
in du portrait d’Onuphre est exquise. Orgon. Au premier regard, Orgon semble n’être qu’une énorme caricature où Molière
mmerce du monde dans sa famille depuis son grand-père. Non à propos d’ Orgon , ce qui est regrettable, mais à propos d’Arnolphe
s rabats. Les voyez-vous tous n’ayant pas bougé d’un pas depuis 1550. Orgon doit être du même genre à cet égard. Il a donc vé
esse, le souci de son salut. Il la transforme en une sorte de phobie. Orgon a toujours la pensée de ce qui l’attend outre-tom
ui les portes du ciel ; donc il est sa conscience et il est son âme » Orgon est littéralement suggestionné. Dès lors les « le
ent suggestionné. Dès lors les « le pauvre homme ! », l’incrédulité d’ Orgon au rapport de son fils, la malédiction qu’il donn
ar exemple l’expérience que veut tenter Elmire pour prouver de visu à Orgon que Tartuffe veut faire d’elle sa maîtresse, et l
Tartuffe veut faire d’elle sa maîtresse, et la facilité avec laquelle Orgon accepte cette expérience, c’est cela qui pourrait
ce, c’est cela qui pourrait étonner. Mais ne nous y trompons pas ! Si Orgon accepte si - facilement que cette épreuve soit fa
que vous attendiez que dit Tartuffe, et ce que vous attendiez que dît Orgon , c’était : « Il est vrai ». Mais Molière n’est pa
ue l’on prend sans vert et il a pris, lui, ses précautions. Il a fait Orgon autoritaire, irritable et impulsif ; il l’a fait
être incompatibles et qui concordent très bien pour l’effet scénique. Orgon , lui aussi, comme tant de personnages de Molière,
louable en soi et qui est comique par la façon dont il la fait. Comme Orgon qui est pieux, mais d’une façon sotte5 étroite et
se qui lui sera profitable. Il est à Philaminte ce que Tartuffe est à Orgon , ce que Diafoirus est à Argan, ce que Dorante est
t Molière. Elle devait être de bonne famille bourgeoise, mais pauvre. Orgon l’a épousée pour sa beauté et elle a épousé Orgon
eoise, mais pauvre. Orgon l’a épousée pour sa beauté et elle a épousé Orgon pour son argent ; n’ayant point du reste pour per
se couvrir de toilettes magnifiques étant pauvre. Elmire n’aime point Orgon , mais le supporte, supporte sa mère, aux aigres p
en peignant ses jeunes filles. Elle a vécu isolée dans cette maison d’ Orgon , ayant perdu sa mère peut-être de bonne heure, n’
qu’une princesse. Elle a été élevée sévèrement ou plutôt malmenée par Orgon qui est autoritaire et despotique et colérique, e
respire » ; Elmire, pour dire quelque chose : « Favorable succès » ; Orgon , en colérique, le poing tendu vers Tartuffe : « E
faut, puisqu’à le montrer il compromet aux yeux de toute la famille d’ Orgon , aux yeux peut-être d’Orgon lui-même, si ce n’est
compromet aux yeux de toute la famille d’Orgon, aux yeux peut-être d’ Orgon lui-même, si ce n’est aujourd’hui, du moins demai
us nettement qu’ailleurs, est une ressemblance éclatante avec la vie. Orgon est complexe et même d’une duplexité très tranché
complexe et même d’une duplexité très tranchée. Du côté de Tartuffe, Orgon est un enfant qui se laisse mener par la main et
elle a été plus refoulée ; il se redresse en rentrant chez soi. Ainsi Orgon  : sa complexité est tout à fait dans le train ord
plexe essentiellement. Peut-on faire rentrer les passions latérales d’ Orgon dans sa passion principale ? Oui, ou à peu près.
Oui, ou à peu près. Que nous parlez-vous, pourrait on me dire, de cet Orgon mi-parti, autoritaire du côté de sa famille et so
re et de se soucier comme de cela de la mort de tous les siens. Voilà Orgon détaché de sa famille. Pourquoi, de plus, est-il
’égard de sa famille ; il s’est aperçu enfin qu’on se moquait de lui, Orgon , qu’on le méprisait, qu’on le traitait de petit e
vienne de sa timidité naturelle, ne laisse pas de m’être un signe qu’ Orgon a toujours été autoritaire et un chef de famille
amille peu f maniable. Je vous laisse à juger. Il n’est pas prouvé qu’ Orgon soit un personnage complexe ; il n’est pas prouvé
vous voulez, malheureux, s’il vous plaît. ou sortira de la maison d’ Orgon avec ces vers tragiques : C’est à vous d’en sort
en est Dorine, du Tartuffe, qui sans aucun doute est dans la maison d’ Orgon depuis la Fronde, puisque ce ne doit pas être par
ent un personnage mais une fraction de l’humanité. Alceste, Philinte, Orgon , Tartuffe montrent différents côtés de leur carac
ond, c’est que je ne peins pas précisément Tartuffe, mais la maison d’ Orgon  ; c’est que je ne peins pas précisément Alceste,
r. Mais je sais les causes, les causes secondes au moins, du défaut d’ Orgon  : il a été élevé par une mère d’ancien régime ; b
présentés sous une forme très défectueuse ; je connais les origines d’ Orgon et de sa passion maîtresse. Pour tous les autres
ganisée par la manie religieuse de son chef, c’est Tartuffe. Parce qu’ Orgon est aux mains des exploiteurs de religion, c’est
uine matérielle qui est sur le point de fondre sur toute la famille d’ Orgon , et c’est la fille d’Orgon qui n’a que le choix e
le point de fondre sur toute la famille d’Orgon, et c’est la fille d’ Orgon qui n’a que le choix entre un couvent et un coqui
en face de la mort, Malade imaginaire, le peureux en face de l’enfer, Orgon , le peureux en face de l’indigence, Harpagon. C’e
ation directe. C’est pourquoi Harpagon est moins vivant que Tartuffe, Orgon ou Argan. Amphitryon est en dehors de la questio
sottises que son amour du bel esprit lui a fait faire. Il est vrai qu’ Orgon , au commencement du déclin de l’âge, s’éprenne d’
la semaine prochaine elle se mettra sons la direction de Vadius. Pour Orgon , c’est un peu différent, mais seulement un peu. L
n est le fond, lui reviendra graduellement. Le vraisemblable c’est qu’ Orgon pendant quelque temps, peut-être assez long, pass
e ; mais les on, d’abord trop nombreux et dont deux : se rapportent à Orgon et trois à Elmire qui me chagrinent un peu. 15.
9 (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221
s nos yeux les exemples les plus séduisants. Ainsi, à côté du crédule Orgon , que le fanatisme religieux rend presque cruel, e
amour, vois-tu, trop n’est pas même assez. »Ceci est du pur Marivaux. Orgon , en effet, dans Le Jeu de l’amour et du hasard, d
pte à bien juger de l’honnêteté d’une femme que cet autre fanatique d’ Orgon ne me semble l’être à bien juger de la religion d
onne. À moins d’être stupide, il n’est pas permis de devenir sa dupe. Orgon , il est vrai, dit, en racontant comme il fit conn
utes ces momeries étaient faites de manière à le pouvoir tromper; car Orgon est un de ces fanatiques de religion qu’il n’étai
est qu’il juge ce raffinement de scélératesse nécessaire pour tromper Orgon . L’acteur chargé du rôle de Tartuffe devrait cons
avait pu être un instant sa dupe, et se trouver pris au théâtre comme Orgon l’a été à l’église. Dans ce cas, et pour arriver
sente, mais qu’il ôte encore tout l’intérêt que doit inspirer celui d’ Orgon . On prend part aux malheurs d’un honnête homme in
lière en eût fait l’amant de toute autre femme, qui sait si le pauvre Orgon , fanatisé comme il l’est, ... Devenu comme un ho
ans la pièce, qui fournit à l’auteur le seul moyen peut-être de tirer Orgon de son fatal aveuglement, cette passion, Molière
les en défaut parce qu’il n’a pas prévu la ruse d’Elmire et deviné qu’ Orgon était caché sous la table ? Mais vraiment, à sa p
à se démasquer. Ainsi, par exemple, il n’eût pas suffi d’avoir fait d’ Orgon un de ces dévots entêtés seulement, comme le sont
lorsque, prêt à saisir Elmire dans ses bras, il se trouve vis-à-vis d’ Orgon . Ces trois personnages ainsi conçus, l’admirable
rmément au but qu’il poursuit. La crédulité, l’entêtement excessifs d’ Orgon , malgré tout ce qu’il entend de la bouche de son
il triomphe facilement. Réduite enfin par l’inconcevable entêtement d’ Orgon à ne plus savoir que faire : Ouvrez un peu la por
t hypocrite est celle où il s’avoue coupable et se jette aux genoux d’ Orgon pour implorer la grâce de Damis. Aussi l’acteur d
eur, plus il se montrera hypocrite, plus il rehaussera le caractère d’ Orgon en donnant une sorte d’excuse au fanatisme et aux
physionomie tout à fait ridicule : au plus fort de sa colère, lorsque Orgon , pour châtier son fils de son insolence, s’écrie
a scène, et par sa physionomie exprime le plaisir qu’il aurait à voir Orgon exécuter son projet. C’est là encore un effet com
il cas est ce qui le pousserait le plus à se satisfaire. En effet, si Orgon avait à sa disposition le bâton qu’il cherche, le
vouant coupable du crime dont l’accuse Damis, il a déjà su convaincre Orgon de son innocence; il lui a dit : De quelque gran
aissez-le en paix. S’il faut à deux genoux Vous demander sa grâce... Orgon , transporté d’admiration pour Tartuffe, de fureur
e le plus propre à porter sa dupe aux dernières extrémités. En effet, Orgon termine la scène par ces paroles qu’il adresse à
ma malédiction ! Il est aussi de tradition, après la petite scène où Orgon est sorti de dessous la table, que Tartuffe, en r
’il jette en entrant son chapeau, d’accord ; il le faut bien, puisque Orgon doit le saisir par les deux bras au moment où il
e inconvenance des plus choquantes. La tradition veut encore, lorsque Orgon dit à Tartuffe : Ces discours ne sont plus de sa
ce moment est des plus humbles, relève tout à coup la tête et regarde Orgon du haut en bas avec dédain, puis, sans proférer u
i indiqué par la tradition ? Pourquoi, par exemple, après avoir dit à Orgon sans quitter sa place : C’est à vous d’en sortir
r ces paroles, que ce qu’il vient de dire est bien la vérité. Quant à Orgon , dont il a en poche et par contrat la donation de
ors il faut se montrer très ardent avec Elmire et très hypocrite avec Orgon . Mais pour donner à cette ardeur comme à cette hy
e pas peindre l’autre avec une exagération et des grimaces telles que Orgon , en en étant la dupe, n’est plus qu’un véritable
10
abrités par un large paravent. La table, sous laquelle doit se cacher Orgon , fait un retranchement devant la cheminée. Elle a
que de raison. L’exposition du Tartuffe mise en charpie, la famille d’ Orgon qui n’existe plus, et pourquoi ? Pour qu’Elmire a
endre que de lui faire apporter le bois pour la cheminée. La maison d’ Orgon est une maison riche. Les serviteurs y ont chacun
e maison riche. Les serviteurs y ont chacun leur office à part, et si Orgon revient de la campagne avec un fouet à la main, d
s guêtres. Il y aurait bien quelque chose à dire du nouvel équipage d’ Orgon . Le fouet, les guêtres et le manteau sentent plus
que le citadin qui revient des champs. Je crois bien pour ma part qu’ Orgon est homme de qualité et qu’il a son carrosse comm
ore là le point qui me touche. À la façon dont on arrange les choses, Orgon est plus pressé de se mettre à son aise que d’avo
nouvelles de son héros J’aimerais mieux le contraire. Du reste, entre Orgon qui tend sa jambe sur un tabouret et Dorine qui l
de sa chambre et vient chercher quelque chose sur la table de droite. Orgon n’a plus besoin d’ouvrir la porte de sa fille pou
t la main. Cela n’est pas mal, je parle des deux derniers mouvements. Orgon s’assoit parce que le sujet de l’entretien est sé
acte, ne semble pas connaître Tartuffe même de réputation ? et à quoi Orgon perd-il son temps durant le second acte pour arri
ner une raison à l’entrée de Dorine et ne pas sortir de la tradition. Orgon vient secrètement à la chambre de sa fille ; Dori
garnie ; Gardez-vous bien de lui les jours qu’il communie !… Elmire, Orgon , Tartuffe, tout est là. Le dernier trait surtout
rce d’émotion et de douleur : « Remettez-vous, mon frère… » lui dit Orgon d’un ton suppliant. Le nouvel Orgon ne s’en tient
ettez-vous, mon frère… » lui dit Orgon d’un ton suppliant. Le nouvel Orgon ne s’en tient pas à des paroles. Il court au buff
rre ainsi refusé reste sur la table ; mais, à la fin de l’acte, quand Orgon , plus ébloui que jamais, veut faire donation de s
térêts, qu’elle lui déniât le droit d’interpréter à son gré le vers d’ Orgon  : « Le pauvre homme ! Allons vite en dresser un
auvre homme ! Allons vite en dresser un écrit… » et de ne pas suivre Orgon dans le moment où il importe le plus à Tartuffe d
C’est à peu près tout, si je ne me trompe. Valère, qui vient chercher Orgon pour le conduire en lieu sûr, ne profite même pas
ton et les manières de la cour, mais il est peut-être un peu vif avec Orgon . Il le brusque, il le gourmande ; il a raison con
te. Barré a un fond de bourgeois franc et têtu qui ne ressemble pas à Orgon . Orgon n’est pas bourgeois, d’abord, car il ne re
ré a un fond de bourgeois franc et têtu qui ne ressemble pas à Orgon. Orgon n’est pas bourgeois, d’abord, car il ne reçoit ch
n’est pas têtu, ou du moins son entêtement ne tient qu’à sa chimère, Orgon n’a de volonté que celle de Tartuffe. Il n’est pl
portait le costume qu’indique Molière dans son Second Placet au Roi, Orgon , amoureux qu’il est de Tartuffe, devrait être hab
par l’apparition de Damis, accablé par le contretemps de l’arrivée d’ Orgon , il se sent perdu, avec deux accusateurs contre l
d’attitude de Tartuffe à la fin du quatrième acte. Il tourne derrière Orgon , humble et la tête inclinée sur l’épaule, supplia
11 (1901) Molière moraliste pp. 3-32
ble, ne pourra s’empêcher de tressaillir en écoutant les conseils que Orgon reçoit de Tartuffe : Il m’enseigne à n’avoir d’a
elui dont les gens dévots se servent d’ordinaire. Il ne veut détacher Orgon de sa famille que pour lui mieux ravir son bien ;
-ils pas, sinon aussi odieux que Tartuffe, du moins aussi nuisibles ? Orgon n’était pas un méchant homme, il a besoin de tout
me du fumier regarde tout le monde ». Tartuffe a su démontrer au naïf Orgon qu’il lui serait fort avantageux de s’assurer une
t de sacrifier les siens pour être éternellement heureux », s’est dit Orgon , « qu’à cela ne tienne. » Et il a négligé sa femm
e et prié de se montrer meilleur ? Mais Dorine surtout, la servante d’ Orgon , incarne en elle le bon sens de la Française du p
soignée, elle a passé la nuit à son chevet, elle raconte tout cela à Orgon qui rentre de voyage et songe bien moins à s’éton
ffe veut épouser Angélique, et ce mariage ne doit point se consommer. Orgon peut avoir ses raisons d’aimer Tartuffe, mais Ang
Angélique ne l’aime pas et la servante vient au fait brutal, positif. Orgon va-t-il contraindre sa fille à s’unir avec Tartuf
12 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du point où doit commencer l’action d’une fable comique. » pp. 172-177
déja promise à Valere ; Tartufe s’est déja introduit dans la maison d’ Orgon  ; & Orgon, qui a déja changé de résolution, a
Valere ; Tartufe s’est déja introduit dans la maison d’Orgon ; & Orgon , qui a déja changé de résolution, a projetté de d
re ne faisoit que de naître, & si Tartufe n’étoit pas encore chez Orgon , si le mariage de Tartufe & de Marianne n’éto
13 (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146
c’est à Louis XIV qu’appartient la première idée de la grande scène d’ Orgon et de Dorine, et le poète ne manqua pas de le dir
êter l’hypocrite, a outragé la vertu, et qu’en assurant le triomphe d’ Orgon , il a donné gain de cause au vice. Les injures de
ander au roi qu’on le mène en prison ; Et, contre son devoir, quoi qu’ Orgon ait pu faire, Et sachant ce secret, quoiqu’il ait
enfaiteur, et livreraient comme non révélateur à la vindicte publique Orgon , qui fut toujours royaliste, mais qui n’a pas ass
de s’apercevoir qu’il nuisait à la belle scène du premier acte entre Orgon et Cléante, où le même moyen se trouve employé :
ement désirer aux spectateurs l’entrevue de Tartuffe et de la femme d’ Orgon . Il peut paraître étonnant que Molière se soit dé
é à ce retranchement. C’est dans la seconde scène du deuxième acte qu’ Orgon prétend que Tartuffe est gentilhomme, et que Dori
il l’a fait avec beaucoup de raison ; il est bien plus convenable qu’ Orgon énumère toutes les qualités de Tartuffe au moment
sur la multitude le même effet que la feinte humilité de Tartuffe sur Orgon  ; l’engouement d’un peuple hébété redouble pour l
ccepter la main de Marianne, et qu’il se laisse plutôt solliciter par Orgon qu’il ne le sollicite lui-même. On croirait que,
uvent le faire sortir. Ce ne sont point ses insinuations qui décident Orgon à déshériter son fils ; il est bien plus habile :
tition aveugle et cruelle à une piété douce et éclairée. Ainsi, quand Orgon , éclairé sur la scélératesse du misérable qu’il a
eau d’un immortel ridicule. La scène du cinquième acte, où le crédule Orgon explique à Cléante la manière dont il a été amené
érance brutale de l’esprit de persécution, vous retrouverez Tartuffe, Orgon , Elmire, Marianne et Cléante ; l’hypocrite démasq
14 (1910) Rousseau contre Molière
linte et lui fait sommation de payer, sur quoi Philinte s’écrie comme Orgon  : « Oh ! l’abominable homme ! ».                
que. Dans Tartuffe, par exemple, c’est très net : du moment que c’est Orgon qui est ridicule, c’est Cléante qui est l’honnête
e Tartuffe est l’honnête homme de la pièce, parce que le public rit d’ Orgon . Je nie la conséquence. Le public rit d’Orgon et
rce que le public rit d’Orgon. Je nie la conséquence. Le public rit d’ Orgon et méprise Tartuffe. De même il rit de Jourdain,
es. Si avant tout il est ambitieux, il cherchera à épouser la fille d’ Orgon et à accaparer toute la fortune ; mais non pas à
er toute la fortune ; mais non pas à séduire en même temps la femme d’ Orgon , et il réservera cette opération secondaire pour
est à la fois ambitieux sans scrupule et voluptueux sans prudence, et Orgon peut lui dire, aussi étonné de sa folle témérité
ori un criminel, bafoue aussi un honnête homme. Il tourne en ridicule Orgon qui, sauf son faible pour Tartuffe, est le plus h
as que dans Tartuffe ce n’est pas Tartuffe que Molière attaque, c’est Orgon , et, par conséquent, c’est la religion, c’est Org
re attaque, c’est Orgon, et, par conséquent, c’est la religion, c’est Orgon , qui, parce qu’il est pieux, tombe dans la domina
fe pour pouvoir, étant aussi dur à l’égard de Tartuffe qu’à l’égard d’ Orgon , déclarer que ce n’est pas Orgon qu’il veut berne
à l’égard de Tartuffe qu’à l’égard d’Orgon, déclarer que ce n’est pas Orgon qu’il veut berner, mais Tartuffe ; et enfin il in
te le personnage de Tartuffe pour attribuer la monomanie religieuse d’ Orgon , non à l’influence de ceux qui d’ordinaire commun
e au point de vue de la thèse. Sans Tartuffe, comme Tartuffe présent, Orgon , par simple entêtement de religion, pourrait dire
pect à l’égard de leur père simplement pieux et tenu par eux comme un Orgon , cela est très sérieux. Or c’est l’effet inévitab
du parterre ; car si Tartuffe attire sur soi le mépris et la colère, Orgon attire sur soi la risée ; si Tartuffe est plus od
colère, Orgon attire sur soi la risée ; si Tartuffe est plus odieux, Orgon est plus ridicule. Or c’est Molière lui-même, si
ns rien exagérer, si aux yeux de beaucoup de spectateurs, la bêtise d’ Orgon n’excuse pas la scélératesse de Tartuffe et s’ils
cela, on mérite toutes les infortunes » et si la joie maligne de voir Orgon dupé ne se mêle pas insensiblement, sans doute, m
mière les défauts de l’autre. Son sujet, par exemple, est la bêtise d’ Orgon , Tartuffe est son instrument pour mettre en mouve
mettre en mouvement et pour étaler dans toute son ampleur la bêtise d’ Orgon  ; et remarquez que les défauts ainsi livrés à not
à fait mes vieux jours Et je me ressouviens de mes jeunes amours. A Orgon qu’il a poursuivi de l’animosité la plus incisive
nts, au moins pour un temps, il en donne de moins touchants ; exemple Orgon . A ceux que leur sottise a rendus à peu près méch
eut soutenir assez légitimement qu’il n’est pas autre chose. Il dit à Orgon  : « Vous êtes un excellent homme, et je prendrai
t je dis que vous êtes poltron et que vous avez peur de la mort comme Orgon a peur de l’Enfer. Orgon est l’Argan de l’Eglise
ltron et que vous avez peur de la mort comme Orgon a peur de l’Enfer. Orgon est l’Argan de l’Eglise et Argan est l’Orgon de l
lheur de votre fille en la voulant marier à un médecin stupide, comme Orgon la sienne à un coquin de faux dévot. Et c’est tou
ndant selon votre goût et non selon le sien, vous mettant au rang des Orgon et des Argan. » Il dit à Philinte : « Vous êtes t
l’indignation contre un personnage. Tartuffe a réussi, mais à cause d’ Orgon . Molière donne une fort bonne raison de ce qu’il
ait pas à donner, c’est qu’on peut intéresser pendant cinq actes avec Orgon et non pendant cinq actes avec Tartuffe. C’est gr
tes avec Orgon et non pendant cinq actes avec Tartuffe. C’est grâce à Orgon que sa pièce a réussi, le public jouissant de la
âce à Orgon que sa pièce a réussi, le public jouissant de la bêtise d’ Orgon , s’indignant contre Tartuffe, ridicule du reste l
rréligion nationale et le public se disant pêle-mêle de Tartuffe et d’ Orgon  : « Tous ces gens-là sont dévots » et les envelop
roi ; dans Don Juan, Dieu. C’est une façon de dire que, pour corriger Orgon , il peut suffire de lui faire voir, de ses propre
ont un défaut déjà assez grave : Dandin, vanité ; Jourdain, vanité ; Orgon , dévotion outrée ; Harpagon, avarice. Dans le Lég
e-parole de l’auteur, en matière si grave, une femme, Dorine, ou même Mme Orgon , je vous répondrai qu’on ne peut pas avoir plus r
fallu que, sans prêcher et sans plaider, les membres de la famille d’ Orgon eussent visiblement la religion de Cléante ; il a
lic, si le public y prend garde que ce soit en dehors de la famille d’ Orgon qu’il est forcé d’aller prendre les modèles et le
a piété telle qu’il l’entend. Est-ce assez la preuve que la famille d’ Orgon n’est pas pieuse, que tous les personnages sympat
able était de le faire religieux ? En sens inverse, remarquez donc qu’ Orgon n’est pas le seul dévot ridicule de Tartuffe. Il
ce me semble, extrêmement significative. Il n’y a, dans la famille d’ Orgon , qu’un personnage qui, visiblement du moins, ait
des hommes raisonnables « hébétés » par l’influence des précédents : Orgon  ; 2° la dévotion est chose d’autrefois, de vieill
, de vieilles gens obtus et têtus, du XVIe siècle : Mme Pernelle ; 3° Orgon n’a pas été hébété et abêti seulement par Tartuff
science vraie et sagesse solide, et voilà en quoi elle est ridicule. Orgon vise à être un saint et aboutit à être un crétin 
nauté avec son public, soit qu’il flagelle Tartuffe, soit qu’il berne Orgon . Ensuite, de plus en plus, il flatte les goûts de
urelles, sentiment religieux peu éclairé et peu élevé, primitif, chez Orgon , avidité et luxure chez Tartuffe, vaincues par un
iafoirus et de tous les Diafoirus du monde par peur de la mort, comme Orgon est entre les mains de Tartuffe par peur de l’enf
Daphné et de son petit époux et de Mme Oronte ; portrait satirique d’ Orgon  ; narration satirique de la maladie d’Elmire et d
es consolations que Tartuffe s’est données à ce propos ; épigrammes à Orgon  ; épigrammes à Tartuffe ; voilà surtout son rôle.
e, aussi que moyen de mettre encore une fois en relief la faiblesse d’ Orgon qui applaudit aux propos de Martine et qui, une s
15
! Voilà pourquoi l’on peut nous placer sans dédain À côté du bonhomme Orgon ou de Jourdain. Oui, malgré les deux vers qu’on s
scussion. Je me suis demandé, par exemple, à quel monde appartiennent Orgon et Tartuffe ; puis, si l’on peut admettre comme v
dans le Tartuffe des personnages appartenant à un milieu bourgeois : Orgon n’a rien qui révèle nettement l’aristocratie ; Mm
différence de costume adoptée au théâtre il doit y avoir une erreur : Orgon doit être vêtu comme Cléante son frère, Damis, co
e erreur : Orgon doit être vêtu comme Cléante son frère, Damis, comme Orgon son père et son oncle Cléante. Ceci posé, est-ce
posé, est-ce Cléante qui devra porter des vêtements plus simples, ou Orgon qui doit s’habiller en gentilhomme ? Rappelons-no
ler en gentilhomme ? Rappelons-nous, pour trancher cette question, qu’ Orgon , s’il appartient à la bourgeoisie, a du moins cet
que, mais assurément fort riche. Poussons plus loin : nous verrons qu’ Orgon n’est pas seulement riche, mais qu’il est gentilh
d’épée comme lui, c’est-à-dire d’un gentilhomme ; il se trouvait chez Orgon à peu près dans les mêmes conditions que Chavaroc
prince de Conti, La Chambre ou Ballesdens chez Séguier, etc. Mais ni Orgon ni Tartuffe n’étaient de simples gentilshommes, i
titre et non à un autre que Tartuffe peut aller en personne dénoncer Orgon au Roi ; c’est à ce titre et non à un autre qu’Or
ersonne dénoncer Orgon au Roi ; c’est à ce titre et non à un autre qu’ Orgon a auprès du Roi le facile accès qui lui permet d’
léante se jeter à ses pieds et lui rendre grâces de ses bontés. Ainsi Orgon est riche ; il est gentilhomme ; il est de la cou
e ce « point » dont « l’ouvrage est merveilleux », prête à la femme d’ Orgon un vêtement qui ne peut pas ne pas être riche. Ar
uquel on intéresse les spectateurs, réfléchissez-y bien, n’est-ce pas Orgon , à qui la calomnie a porté un de ces coups dont o
du l’idée de libertin et de libertinage dans la scène de Cléante et d’ Orgon au premier acte, il n’aurait pas dû, à propos de
ès parfaites. Nous en dirons autant de la scène du premier acte entre Orgon et Dorine, tout en regrettant que l’auteur n’ait
pas avoir été aussi heureux pour elle que pour madame Pernelle, pour Orgon , Elmire, Damis et Tartuffe. Nous aurions voulu pl
e, et d’avoir rendu par un mot injurieux le doux nom de « ma mie » qu’ Orgon lui donne avant de se mettre en colère. Nous auri
ais pourquoi les comédiens affectent de donner un costume bourgeois à Orgon , bien qu’il fût gentilhomme et même homme de cour
e ; à cette date, Tartuffe convoitait-il autre chose que la fortune d’ Orgon et sa femme ? Rêvait-il d’épouser sa fille ? Il e
a femme, à la convoitise de la fortune, il joignit le rêve, formé par Orgon bien plutôt que par Tartuffe, d’un mariage possib
surmontée d’un tableau rond. Tartuffe est à gauche, Elmire au milieu, Orgon sous la table. Tartuffe porte le chapeau rond, ba
u brûle une chandelle près d’un papier déplié ; la main droite montre Orgon , sortant de dessous la table. Orgon est accroupi,
er déplié ; la main droite montre Orgon, sortant de dessous la table. Orgon est accroupi, il a de longs cheveux ; son vêtemen
droite ce qui est à gauche dans celle-ci, de sorte que Elmire montre Orgon de la main gauche, qu’Orgon s’appuie sur la main
dans celle-ci, de sorte que Elmire montre Orgon de la main gauche, qu’ Orgon s’appuie sur la main droite, etc. — Au bas, en ti
papier est posé à plat, au lieu d’être à demi-déroulé. Sous la table, Orgon a une physionomie très accentuée ; dans le dessin
tions précédentes ; pas de papier sur la table ; tapis sans franges ; Orgon , visage sans expression, très longue perruque, ra
re pour prévenir les plaintes de la coterie ; 3º D’après son costume, Orgon n’est pas d’épée, mais de robe ; d’où il résulte
16 (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269
res bacheliers se tiendraient assurés du succès. Forcer la cassette d’ Orgon et fasciner Elmire, la belle affaire ! Le monde e
et Philinte et Célimène du cœur ? Tartuffe sera-t-il moins scélérat, Orgon moins crédule, Harpagon moins avare, Georges Dand
il arrive un moment où le professeur de dévotion outrée, l’homme dont Orgon suit avec une entière bonne foi les rudes maximes
es Provinciales. » Auprès des jésuites et de leurs amis, on disait qu’ Orgon était du parti ; on se targuait d’une approbation
tel que le peint Molière, dans une autre maison que celle de l’inepte Orgon . Il faut l’entière et rare imbécillité de ce bour
se garde mieux des embûches qu’on peut lui tendre. Tout sot que soit Orgon , dès que Tartuffe paraît, le spectateur a besoin
n. La scène la plus admirée est celle du troisième acte dans laquelle Orgon , apprenant que Tartuffe a voulu corrompre sa femm
ène étonnante. Étonnante, en effet ! non-seulement par la crédulité d’ Orgon , qui tient du prodige, mais par cette fureur de d
ts. Il n’est pas possible de forcer plus outrageusement la nature, et Orgon devient une sorte de monstre plus rebutant que Ta
èche deux fois contre la plus indispensable vraisemblance, ce trait d’ Orgon n’étant ni d’un père, ni d’un chrétien qui observ
i se décide à les dépouiller sans consulter son confesseur. Est-ce qu’ Orgon ne se confesse pas ou faut-il supposer que Tartuf
confesse pas ou faut-il supposer que Tartuffe a gagné le confesseur d’ Orgon  ? Mais alors tout cela crève de scélératesse et d
pas un épisode du spectacle ordinaire de la vie. Notez que ce brutal Orgon , ce fanatique sans yeux, sans jugement et sans en
et de la retenue chrétiennes, et l’on peut conjecturer que le pauvre Orgon verra beau jeu quand son fils et sa fille seront
ces parangons de vertu ne se montrent ; ils restent dans la coulisse. Orgon tout seul avec MmePernelle, aussi folle que lui,
soit voulu prendre, encore faut-il avouer, en étudiant le caractère d’ Orgon , que l’auteur s’est étrangement et grossièrement
, Cléante est là, pour débonder encore quelques sentences. Il reprend Orgon , condamne son emportement, et  lui conseille de s
l est bien plus croyable que le spectateur concevra les sentiments qu’ Orgon vient d’exprimer à l’égard de tous les « gens de
ec orgueil : « Par ce creux, mon venin passe ! » Si dans le Tartuffe, Orgon , le vrai chrétien, n’était pas un sot facile à re
s, selon le goût ou le travers qui domine au logis. Un moment séduit, Orgon voudrait donner sa fille à Tartuffe, comme Philam
tendre des deux amoureux, et l’on ne se dérida un peu qu’aux lazzis d’ Orgon , cherchant l’occasion de souffleter Dorine. Mais
quelles figures de connaissance pouvaient leur représenter Tartuffe, Orgon ou Cléante ? Assurément, s’ils ont ôté lésés comm
voir ? Conçoit-il le moindre scrupule d’avoir dessiné ce caractère d’ Orgon , plus infamant pour la piété que celui même de Ta
enfin si Tartuffe est un scélérat qui ne peut inspirer que l’horreur, Orgon est un honnête homme et un dévot sincère qui ne p
er le ciel qu’on blesse , et le reste lui importe peu. On lui parle d’ Orgon , il rompt l’entretien certain devoir pieux le de
ices à la police qui les accepte, il sort et recommence chez un autre Orgon , ou chez le même avec un autre habit. Quelle meil
de cet hypocrite des maximes de religion faiblement soutenues C’est Orgon qui parle de Tartuffe : Il m’enseigne à n’avoir a
regarde Pauline Que comme un obstacle à mon bien. A Polyeucte comme à Orgon , Cléante aurait sujet de répondre : Les sentiment
idité ou le déguisement de la perversité, que tout dévot n’est pas ou Orgon , ou Tartuffe ? Plus sa conscience le criera, plus
nues ; Dorine est une commère aussi invraisemblable qu’impertinente ; Orgon un achevé sot ; Elmire, une indolente bourgeoise,
, Et d’aucun autre soin ne nous troublons l’esprit. Seulement, c’est Orgon , c’est MmePernelle qui mettent la maxime en actio
us a empêchés de rien entreprendre ni de rien exécuter pour Dieu ? » Orgon , s’apercevant qu’il a été trompé, tombe dans une
ce que dit MmePernelle dans la première scène, qui peint la maison d’ Orgon en révolte contre l’ordre que la dévotion y préte
prisonniers, Des aumônes que j’ai partager les deniers. 30. C’est Orgon qui parle de Tartuffe : Il m’enseigne à n’avoir a
regarde Pauline Que comme un obstacle à mon bien. A Polyeucte comme à Orgon , Cléante aurait sujet de répondre : Les sentiment
17 (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293
ulité de la dupe encore plus risible que l’hypocrisie de l’imposteur; Orgon , trompé seul quand tout s’unira pour le détromper
, sans que le poète ait l’air de les lui montrer. Le sot entêtement d’ Orgon pour Tartufe, les simagrées de dévotion et de zèl
qui est à la fois une exposition, un tableau, une situation. A peine Orgon a-t-il parlé, qu’il se peint tout entier par un d
pièce et l’apologie de l’auteur. Elle est si convaincante, que le bon Orgon n’y trouve d’autre réponse que celle qui a été, e
avantage au point d’augmenter encore la prévention et l’aveuglement d’ Orgon , si Elmire eût figuré dans cette première tentati
n style béatifique à la femme de son bienfaiteur. Mais si la scène où Orgon est caché sous la table était difficile à amener,
fausseté atroce de Tartufe, bien impatienté de l’imbécile crédulité d’ Orgon , la situation la plus énergique où le génie de la
e ce que l’auteur hasardait. On objecterait en vain que la présence d’ Orgon , quoique caché, justifie tout : non ce n’était pa
confondre autrement, et si l’on n’avait pas affaire à un homme tel qu’ Orgon , qui a besoin de pouvoir dire au cinquième acte :
rit sur ce qu’il semble avoir épuisé, quand madame Pernelle joue avec Orgon le même rôle que cet Orgon a joué avec tous les a
ir épuisé, quand madame Pernelle joue avec Orgon le même rôle que cet Orgon a joué avec tous les autres personnages de la piè
présence d’Elmire, qui n’en disconvient pas, d’avoir voulu déshonorer Orgon . Mais ici Molière, qui savait se servir de tout,
ne se dément pas un moment ; il n’est jamais déconcerté; il prend ici Orgon par son faible, et se tire du plus grand embarras
te homme faussement accusé ne tiendrait jamais ce langage; mais aussi Orgon n’est pas un homme qui connaisse le langage de la
eut avoir à le détourner du mariage qu’on lui propose avec la fille d’ Orgon . Les premiers mots qu’on lui dit sont d’un homme
e qu’il ne peut absolument deviner, et quand il se trouve surpris par Orgon , il pourrait dire ce vers d’une ancienne comédie 
18 (1794) Mes idées sur nos auteurs comiques. Molière [posthume] pp. 135-160
plaisamment et la pièce et le caractère de chacun ; la cinquième, où Orgon s’informe de la santé de Tartufe, et oublie sa fe
algré les railleries de Dorine ; la sixième sur les faux dévots entre Orgon et Cléante, scène admirablement écrite ; la quatr
e ; la troisième, où il fait sa déclaration à Elmire ; la sixième, où Orgon lui demande pardon à genoux pour son fils qui l’a
oux pour son fils qui l’a accusé ; la cinquième du quatrième acte, où Orgon est sous la table, scène si singulière, si belle
19 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164
bouche de Madame Pernelle, que l’action se passe chez Elmire, femme d’ Orgon . Laissez, ma bru, laissez, ne venez pas plus loi
goteries que Tartufe a mises en usage pour s’insinuer dans l’esprit d’ Orgon , & s’introduire dans sa maison, il les met da
mp; s’introduire dans sa maison, il les met dans la bouche du crédule Orgon , qui en est la dupe, & les raconte à Cléante
gon, qui en est la dupe, & les raconte à Cléante qui les ignore. Orgon . Ah ! si vous aviez vu comme j’en fis rencontre,
leurs plus marquées le côté par lequel on doit le voir plus souvent. Orgon , dans la piece de l’Imposteur, doit jouer le rôle
20 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXI. De la Catastrophe ou du Dénouement. » pp. 503-516
nce ; mais il est très défectueux. Je citerai celui du Tartufe. Quand Orgon a reconnu les coquineries de son imposteur, &
se, celui-ci va dénoncer son bienfaiteur, remet au Roi les papiers qu’ Orgon a reçus d’un criminel d’Etat, & se charge d’a
r le sort de quelque acteur : dans le Tartufe, par exemple, le fils d’ Orgon m’a dit dès le premier acte, qu’il est amoureux d
21 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. De l’Art de prévenir les Critiques. » pp. 309-313
ai des exemples. Dans le Tartufe, Elmire tente en vain de persuader à Orgon que l’imposteur a voulu la séduire ; le bonhomme
j’ai promis. Après ces quatre vers, adressés tant au spectateur qu’à Orgon , après l’adroite précaution de l’Auteur, le publi
22 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VI. Les Femmes. » pp. 103-120
e vertu, assez forte pour se défendre sans colère362. Quand le fils d’ Orgon , outré de tant de scélératesse et emporté par la
nd le fils terrible a parlé, elle dit encore, pour calmer la colère d’ Orgon et éviter un scandale inutile : Oui, je tiens qu
ux mots pendant toutes les invectives de Mme Pernelle et les larmes d’ Orgon . 368. Le Tartuffe, act. I, sc. I ; act. V, sc.
23 (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392
ui donner plutôt la cassette à garder… À ce moment l’interlocuteur d’ Orgon fait un geste ; un geste de surprise, de compassi
e surprise, de compassion, de colère, un geste quelconque, sur lequel Orgon rebondit : Afin que… Il y avait une raison ; ce
pas ce qu’a fait ici Molière ? La phrase a l’air d’être finie ; mais Orgon voit, au visage de son interlocuteur, qu’il ne l’
t délicat sont terribles) de ne pas frémir de joie et d’attente quand Orgon soulève de sa tête le tapis de la table, après la
se sur la confiance prodigieuse que Tartuffe a su inspirer à son hôte Orgon . Cette confiance est telle que c’est plutôt de l’
oup d’œil jaugé le pèlerin, et qui ne perd pas une occasion de dire à Orgon ce qu’il en pense. Le jeune fils, dont Tartuffe t
c montée contre cet intrus, qu’elle a percé à jour, et qui demain, si Orgon l’en croyait, serait jeté à la porte. Il n’a d’au
, serait jeté à la porte. Il n’a d’autre appui dans la maison que cet Orgon qui en est le chef. Il s’est emparé de son esprit
ue le public tout entier comprît et acceptât cet entêtement bizarre d’ Orgon , pour un homme dont la friponnerie était si visib
angage patelin. Il sent à plein nez son hypocrite. Comment veut-on qu’ Orgon en soit dupe ? Et s’il ne l’est pas, adieu la piè
vous mets au défi de répondre tout de suite. Vous vous écrierez comme Orgon  : Ah ! monsieur, vous seriez charmé de le connaî
ectateur qui, au fond, ne soit révolté de l’inexplicable entêtement d’ Orgon , qui ne le trouve absurde, et contre nature aussi
nes, le dernier des sots, et il admet néanmoins sans protestation, qu’ Orgon , qui n’est pas un imbécile, que l’auteur lui prés
uels artifices son hypocrite avait peu à peu établi son influence sur Orgon , il se fut à chaque instant heurté à l’incrédulit
affectations, nous auraient d’autant plus irrité contre la sottise d’ Orgon , et mis en défiance contre l’auteur. Il commence
Mais comme elle marque d’un trait lumineux et profond l’entêtement d’ Orgon pour Tartuffe ! Après cette sortie, rien n’étonne
e sortie, rien n’étonnera plus d’un homme si prodigieusement prévenu. Orgon reste seul avec son frère ; et ce frère qui est p
i, mais voilà qu’à présent, c’est une affaire faite. Cet entêtement d’ Orgon est admis, consacré. On le suppose capable de tou
têtement d’Orgon est admis, consacré. On le suppose capable de tout ; Orgon songe à marier avec ce cuistre sa fille qui le dé
jeune enfant ; mais on comprend la sottise affreusement tyrannique d’ Orgon  : on ne la discute plus. Elle est pleinement, abs
actes, enfoncé dans la cervelle cette idée de l’extrême prévention d’ Orgon . C’est elle qui donne à Tartuffe son audace. Le p
sa déclaration à Elmire ; il a été entendu par Damis, et au moment où Orgon arrive, Damis lui conte l’incident, tout frais en
à aucun des faits allégués, elle ne les dément pas même. Il semble qu’ Orgon devrait demander des renseignements plus catégori
ternir la pureté ! Toute la salle a compris ! elle éclate de rire ! Orgon n’a pas besoin de donner d’explications ; c’est l
est absurde, son silence ambigu quand il est accusé par Damis devant Orgon est encore plus inexplicable. Si elle garde cette
tement Tartuffe, où il finit par s’enferrer. 6 juillet 1896. IV. Orgon Tout le monde se rappelle ce passage où Orgon
uillet 1896. IV. Orgon Tout le monde se rappelle ce passage où Orgon parle de Tartuffe à son frère : Mon frère vous s
ière, moins je me figure qu’il lui ait donné le sens qu’on lui prête. Orgon cherche une phrase assez forte pour exprimer son
rprétation, la phrase étant terminée au mot enfin, les vers qu’ajoute Orgon n’ont plus leur raison d’être. Ils sont là en l’a
dains sont toujours comiques ; sans compter que le public, sachant qu’ Orgon destine sa fille à Tartuffe, voit dans cette mani
leur intérêt. Tout change si Dorine est une mère. Elle a tenu tête à Orgon , qui est infatué de son Tartuffe. Elle a eu souve
n. Elle représente dans la maison la tradition de la première femme d’ Orgon  ; voilà d’où vient son autorité, son franc-parler
peu près égale à celle de ses maîtres. Elle a l’esprit plus droit qu’ Orgon  ; cela est possible, cela est même certain. Mais
se laisse au cinquième acte emporter à une plaisanterie inconvenante, Orgon la remet fort bien, et d’un mot très rude, à sa p
ne dame de compagnie ? Décrassez Martine, mettez-la en condition chez Orgon  ; qu’elle y apprenne le français, en écoutant ce
son maître. Traité en charge le personnage devient invraisemblable : M. Orgon ne se prêtera pas deux minutes à la plaisanterie
quin a fait son entrée et il est fort content de sa petite personne ; Orgon arrive ; et Pasquin va recommencer une nouvelle s
es dont la tradition s’est conservée jusqu’à nous. — Bourguignon, dit M. Orgon en se tournant vers Dorante, ayez soin de vous, m
est gourmet ; il boira du meilleur. — Qu’il ne l’épargne pas, répond M. Orgon . Et le rideau tombe. C’est là le texte : on ajout
me… Et Pasquin s’arrêtait brusquement, voyant qu’il allait se trahir. M. Orgon , qui est au courant de la supercherie, feignait d
s comme ceux qui n’en ont pas l’habitude. — Ah ! bien ! bien ! disait M. Orgon en riant. Puis, c’étaient à la porte de grands co
rgon en riant. Puis, c’étaient à la porte de grands compliments entre M. Orgon et Pasquin, à qui céderait le pas à l’autre. Orgo
mpliments entre M. Orgon et Pasquin, à qui céderait le pas à l’autre. Orgon finissait par se rendre et passait ; mais au même
a charge comme il l’est par Truffier, devient invraisemblable, et que M. Orgon ne se prêterait [pas une minute à cette plaisante
ent quand même ; Bourguignon tombe à ses pieds ; le père et le frère ( Orgon et Mario) les surprennent tous deux dans cette po
leurs gambades ; vous avez la scène de Sylvia et de Mario, à laquelle M. Orgon se mêle avec un sourire de complaisante indulgenc
24 (1900) Molière pp. -283
ère, la scène du sac. Et la grande scène de Tartuffe, entre Elmire et Orgon  ! Elle est empruntée à un conte de Scarron intitu
a célébré, comme un type de vertu et d’honnêteté, Elmire, la femme d’ Orgon  ; presque tous les commentateurs se prosternent d
la scène capitale où les commentateurs la vantent, celle où elle met Orgon sous la table pour écouter la déclaration de Tart
filet, avec tant d’habileté, que franchement j’aurais très peur pour Orgon , si au lieu de ce cuistre, de ce cagot de critiqu
u’il l’a peint deux fois, une autre fois et sous une autre forme dans Orgon , du Tartuffe. Il y a entre les personnages d’Arga
me dans Orgon, du Tartuffe. Il y a entre les personnages d’Argan et d’ Orgon un parallélisme qui me frappe : je ne le dis pas
ne le dis pas seulement parce qu’ils s’appellent du même nom ; Argan, Orgon , c’est la même dénomination à un o ou à un a près
nomination à un o ou à un a près. Mais, auprès d’Argan comme auprès d’ Orgon , il y a un frère qui déclame contre les médecins,
éclame dans les mêmes termes. Argan fait à Béralde la même réponse qu’ Orgon fait à Cléante : « Toute la science du monde est
que tous les grands médecins de notre siècle 33  », absolument comme Orgon dit à Cléante : Oui, vous êtes sans doute un doc
cin qui lui donnera de l’élixir de longue existence, absolument comme Orgon veut livrer la sienne à un de ces Directeurs de c
mon cœur et soigne très tendrement ce pauvre corps infirme. Eh bien, Orgon est affolé d’autres faiseurs de grimaces, pourquo
mbeau, victorieuse au-delà de la mort ; il n’y a pas autre chose chez Orgon , pas autre chose chez Argan. Il me reste, messieu
a fait sa déclaration à Elmire ; Damis a dénoncé cette déclaration à Orgon  ; Orgon a chassé Damis de sa maison et a déclaré
sa déclaration à Elmire ; Damis a dénoncé cette déclaration à Orgon ; Orgon a chassé Damis de sa maison et a déclaré à sa fem
se leva sur le théâtre de Molière, et qu’on vit paraître le bonhomme Orgon avec ses maximes tristes, et son engouement trivi
seul moment de son histoire où elle l’ait été, la maison du bonhomme Orgon , et, par les mêmes motifs, c’est Orgon qui règne
ait été, la maison du bonhomme Orgon, et, par les mêmes motifs, c’est Orgon qui règne avec Tartuffe. Vous pouvez dès lors com
z dès lors comprendre toute la portée de cette scène entre Cléante et Orgon , qui, en 1664, ne fit et ne devait faire qu’un ef
rires de la foule, dans le sans dot de l’Avare, dans Argan et dans Orgon , qui veulent que leurs filles se marient uniqueme
25 (1865) Les femmes dans Molière pp. 3-20
it pour rendre possible cette admirable scène v du quatrième acte, où Orgon est sous la table, et pour sauver tout ce qu’elle
ré leurs désirs. Avec quelle fine ironie elle répond aux questions d’ Orgon , qui, à son retour de la campagne, et au compte q
lle hait Est responsable au ciel des fautes qu’elle fait. Et quand à Orgon qui s’écrie : Je vous dis qu’il me faut apprendr
26 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXV. Du contraste des Caracteres. » pp. 386-397
e par Tartufe qu’il croyoit confondre ? de ce même Tartufe embrassant Orgon au lieu d’Elmire ? d’Orgon chassé de sa maison pa
confondre ? de ce même Tartufe embrassant Orgon au lieu d’Elmire ? d’ Orgon chassé de sa maison par le scélérat qu’il veut en
27 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. De l’Intérêt. » pp. 385-398
fadement des larmes aux pieds d’une Cloris encore plus fade que lui. Orgon , ruiné par Tartufe, chassé de chez lui par ce mon
ment qu’un amant dédaigné par sa maîtresse. L’Exempt qui fait rentrer Orgon dans tous ses biens, me cause bien plus de joie q
28 (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58
pos les plus innocents. Entêtée de Tartuffe, elle trouve que son fils Orgon n’en est pas assez coiffé, et l’évidence même ne
us un autre nom vous reconnaîtrez la même personne. Elle est mariée à Orgon qui l’a épousée en secondes noces, et lui a appor
ger leur amitié. « Elle est d’une humeur douce », dit lui-même Damis. Orgon s’en plaint : Pour mon fripon de fils je sais vo
ère dès qu’il le sait malheureux. Et Mariane ! Quelle vénération pour Orgon et quelle douceur ! Si elle aime Valère, c’est de
pour Orgon et quelle douceur ! Si elle aime Valère, c’est de l’aveu d’ Orgon qui avait engagé sa parole. On veut lui donner Ta
29 (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366
eux d’Elmire, et qu’il ne voulût pas se faire donner tous les biens d’ Orgon au détriment des héritiers directs : en d’autres
ages de la pièce et le public même fussent dupes de lui aussi bien qu’ Orgon  ; qu’il fût regardé jusqu’au bout comme un homme
iser, il lui prêtait l’ajustement d’un homme du monde. Il est vrai qu’ Orgon veut donner sa fille en mariage à Tartuffe ; mais
il puisse faire, il se le rend traitable. Pendant ces beaux discours, Orgon , sous une table, Incrédule toujours, pour être co
30 (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180
u ! Déjà quelques honnêtes gens effrayés à leurs cris, aveuglés comme Orgon , séduits par la cabale, tournaient contre Molière
a variété des personnages, rien de plus simple que le fond du sujet : Orgon a été autrefois un homme d’activité et de droit s
lère, d’Elmire, de Marianne, de Dorine et même dans celui du bonhomme Orgon , tout crédule qu’il est. Ce qui fit l’importance
ntera-t-il de nous montrer Tartuffe s’impatronisant dans la famille d’ Orgon , ayant ses relations depuis l’huissier jusqu’au t
le classe appartient-il ? Mystère. Molière écrivit pour lui le rôle d’ Orgon  : il avait été sauvé par le roi de l’imposture de
il avait été sauvé par le roi de l’imposture de Montfleury, il sauva Orgon de la même manière des manœuvres de Tartuffe. No
Molière n’avait lu de Tartuffe, à ses amis, que jusqu’à l’endroit où Orgon est caché sous la table. Comment le ferait-il sor
tant la chose paraissait à tous impossible. Elmire ferait-elle voir à Orgon  ? Ceci était bien fort. Au moment où nous sommes,
est Alceste, Debrie sera le garde de la maréchaussée ; si Molière est Orgon , Debrie sera l’affreux Monsieur Loyal. Molière lu
er acte, l’exempt, par ordre du roi, emmène Tartuffe en prison, alors Orgon s’écrie : Eh bien ! te voilà, traître... mais C
31 (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454
ocrisie. Mais que fait-on des autres personnages, et en particulier d’ Orgon , qui, sans doute, a bien son importance, puisque
pas, pour le dire en passant, le personnage de Tartufe, mais celui d’ Orgon , que Molière interprétait dans sa pièce, comme il
rpagon dans l’Avare ? Et, en effet, autant que sur Tartufe, c’est sur Orgon que roule toute la pièce ; c’est lui qui tient la
rtufe, le secret de Molière. Or ce n’est point du tout un imbécile qu’ Orgon , et Dorine, dès le premier acte, a pris grand soi
d’honneur est devenu un dépositaire infidèle. Qu’est-ce à dire, — car Orgon est sincère, car pas un instant on ne nous l’a pr
oisi pour porter en son nom la parole, c’est Elmire, c’est la femme d’ Orgon , dont il eût opposé la dévotion traitable et sinc
’ennui qu’on aurait », c’est Elmire ; « ce nœud qu’on résout », c’est Orgon ; et mais enfin « résoudre un nœud » ce n’est pas
32 (1802) Études sur Molière pp. -355
mber sur ce fils lui-même le blâme d’un rapport fondé sur des faits. Orgon , pressé par son beau-frère, acte I, scène vi , de
es prudes sauvages, Dont l’honneur est armé de griffes et de dents. Orgon a la crédulité d’une dévotion peu éclairée ; et m
roi ; il pousse l’infamie jusqu’à conduire l’exempt qui doit arrêter Orgon  ; ce monstre a réduit au désespoir toute une fami
s d’un certain modèle, elle les ait dédiés avec tant d’affectation à Orgon , qu’elle doit aimer, qu’elle doit estimer, qui n’
en présence de sa fille. Ajoutons qu’en appliquant ces quatre vers à Orgon , Dorine semble vouloir excuser Elmire, sur la ver
Que l’on se figure à quel point le spectateur, instruit des projets d’ Orgon , s’amusait et de la sécurité de l’amant, et de la
ur son visage, aux yeux des spectateurs, la joie qu’il éprouve lorsqu’ Orgon donne sa malédiction à son fils. Vous pouvez enco
bles, s’il ne menaçait Elmire que des yeux seulement, lorsqu’il dit à Orgon  : La maison m’appartient, je le ferai connaître,
querelle, à ces lâches détours. Vous devez des éloges au seul de nos Orgon qui possède son Molière ; il a non seulement vari
tousser, elle a tant frappé à coups redoublés sur la table qui cache Orgon  ! — Ah ! pour le coup, je vous tiens ; Molière pr
 ; Molière a voulu que l’actrice, en donnant un coup ou deux, avertît Orgon qu’il devrait être suffisamment désabusé ; mais E
peler au petit nombre : c’est à lui que je vais proposer mes doutes. Orgon a joué son rôle, d’un bout à l’autre, en homme ca
s et de Marianne, peut être tout au plus dans son dixième lustre ; et Orgon a constamment eu le ton, l’allure d’un Cassandre.
’acteur a-t-il lu ce que dit Bret, à propos de la table sous laquelle Orgon se cache : Tartuffe avait déjà été découvert pou
acte ; Molière se sert ici du même moyen à peu près, l’imbécillité d’ Orgon est la seule excuse de cette répétition. Je ne p
tait de ne les rendre faibles que par le côté qu’il voulait attaquer. Orgon , prévenu, entêté pour tout ce qui a rapport à Tar
me semble négliger un peu trop cette règle. Dans l’acte I, scène vi, Orgon et Cléante sont seuls ; le premier dit à celui-ci
 : Que cela vous soit dit en passant, mon beau-frère, a été dédié à Orgon . Immédiatement après ce couplet, Cléante en a déb
en s’avançant sur les rampes ; aussi, n’a-t-on pas été surpris, quand Orgon lui a demandé : Monsieur, mon cher beau-frère, a
é que ces vers, et ceux qui les suivent, avaient été faits moins pour Orgon que pour le spectateur, et pour dispenser l’actri
mes lecteurs, pénétré de cette douce et consolante idée, répète avec Orgon  : Allons, ferme, mon cœur, point de faiblesse hu
33 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIV. Des Tableaux. » pp. 422-425
ls sont copiés d’après des situations vigoureuses. Tartufe embrassant Orgon au lieu d’Elmire, ne peut que faire une peinture
34 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. » pp. 420-425
, je pense, & le Lecteur dit peut-être de moi ce que Dorine dit d’ Orgon à propos de Tartufe : . . . . . Pour une maîtres
35 (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492
ssière, je prends le parti de transcrire le monologue d’Argan, appelé Orgon par le faussaire : à peine cet échantillon donner
isi pour le héros de sa dernière comédie. Argan est le vrai pendant d’ Orgon . La nature ne leur a refusé ni à l’un ni à l’autr
uche de qui Molière attaque la manie d’Argan, comme il combat celle d’ Orgon par l’organe de ce même Cléante, Béralde dit, com
tourner en ridicule l’infatuation d’Argan pour Purgon, comme celle d’ Orgon pour Tartuffe ; mais, entre l’excès de la créduli
artuffe et Toinette du Malade imaginaire soutiennent de même, l’une à Orgon , l’autre à Argan, qu’ils n’effectueront pas le ma
36 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VIII. Le Mariage. » pp. 145-165
qui constitue la famille, et par suite la société.   Que deviendrait Orgon et sa maison, si Elmire n’était que sa sœur, ou s
es obligations, n’abdiquait pas comme Chrysale, et ne tournait ni à l’ Orgon ni au M. Jourdain ; si la femme renonçait franche
37 (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461
ssi une des vanités de Tartuffe. Pour mieux s’établir dans l’esprit d’ Orgon , et pour arriver plus vite à paraître digne d’êtr
ant à se recommander auprès du prince ; il se dit bon gentilhomme, et Orgon le croit aussitôt, Orgon le répète, ce qui nous v
ès du prince ; il se dit bon gentilhomme, et Orgon le croit aussitôt, Orgon le répète, ce qui nous vaut cette réplique de Dor
ce aussi, vers le même temps, l’arrivée de Tartuffe dans la famille d’ Orgon . En effet, écoutez encore Dorine vous parlant de
t les troubles mêmes, nombrez ses trahisons, calculez combien de fois Orgon aurait été vendu par lui ; appréciez, s’il se peu
ience, dont la conversion lui était commandée et payée. Je ne sais si Orgon , avant que Tartuffe eût entrepris son âme, était
a sincérité d’ardeur qu’il croit voir dans celui qui le dirige. Comme Orgon , il se fait dévot sérieusement et de bonne foi, t
s doute faire Tartuffe, une fois qu’il eût été maître de la fortune d’ Orgon . C’est à lui que fut dit, au sujet de ce faste pe
s moins à l’abbé Roquette. Puisque le frère, M. de Conti, avait été l’ Orgon de ce Tartuffe, pourquoi la sœur n’en aurait-elle
l », et il a certes bien raison. L’épisode de la cassette confiée par Orgon à Tartuffe, qui, sachant l’importance et le dange
ffrontément vicieux et ruiné par ses débauches, avant son entrée chez Orgon  ; et le don Juan du dénouement, c’est Tartuffe en
n l’attendait, et il lui fallut, comme à l’ordinaire, jouer le rôle d’ Orgon . Forcé de faire rire, le jour de la mort de son p
’il exprime ? Otez un f à Tartuffe, surtout lorsque c’est la bouche d’ Orgon qui en savoure les syllabes, et vous lui enlevez
pour la mieux faire retentir au diapason de l’enthousiasme expansif d’ Orgon . Après avoir dit, ce que d’ailleurs on savait dé
servante de Marianne intervient beaucoup trop tôt dans l’entretien d’ Orgon et de sa fille, et par là jette, pour le spectate
on, mais ce que nous appelons, nous, un contresens. L’effet du rôle d’ Orgon souffre un peu, dans cette scène, ainsi jouée, de
. Quand sur ce vers : Je me moquerais fort de prendre un tel époux, Orgon veut lui donner un soufflet, elle lui fait, pour
derrière la haute table, qui plus tard servira de cachette à ce même Orgon  ; de là, les coudes appuyés sur le tapis, elle le
il joue un rôle assez semblable à celui de Tartuffe dans la maison d’ Orgon . Seulement, il mène une double intrigue avec la m
s. Le passage dont je veux parler est celui-ci de la première scène d’ Orgon  :    ■ Jusque-là qu’il se vint, l’autre jour, ac
n débat de ce genre s’éleva tout à coup sur un ou deux vers du rôle d’ Orgon . Ces deux vers, qui sont des plus connus, et à pr
Tous remarquerez, s’il vous plaît, dit l’auteur, que d’abord l’autre ( Orgon ), voulant exalter son Panulphe — c’est ainsi que
souliers, Et dont l’habit entier valait bien six deniers. Entré chez Orgon , il se décrasse et s’engraisse. Il mange si bien,
onne maison, il se proclame gentilhomme. Il est noble chez lui… dit Orgon , qui croit à tout, même à cette noblesse ; mais l
ant ? Point du tout. Le nouveau Tartuffe a pris au mot cette phrase d’ Orgon  : « Il est bien gentilhomme ! » Quand Dorine ajou
on est tenté, regardant Bressant, de croire qu’elle se trompe, et qu’ Orgon a dit vrai. Une partie du contresens dont je parl
souliers, Et dont l’habit entier valait bien six deniers. Entré chez Orgon , il se décrasse et s’engraisse. Il mange si bien,
ne maison, il se proclame gentilhomme : Il est noble chez lui…. dit Orgon , qui croit à tout, même à cette noblesse ; mais l
ant ? Point du tout. Le nouveau Tartuffe a pris au mot cette phrase d’ Orgon  : « Il est bien gentilhomme ! » Quand Dorine ajou
on est tenté, regardant Bressant, de croire qu’elle se trompe, et qu’ Orgon a dit vrai. Une partie du contre-sens dont je par
seul de ses fiers silences. Je voudrais louer Provost dans le rôle d’ Orgon , comme je l’ai loué jadis si souvent et de si bon
, un politique profond. Supposez-le triomphant, riche de la fortune d’ Orgon si lestement prise, et il ira loin dans les affai
les affaires. Il y pense, quand sa chute arrive. S’il est allé trahir Orgon auprès du roi, qui ne veut pas de sa trahison, et
ir, avec un entrain de bonhomie merveilleux, le rôle de Chrysale et d’ Orgon , dans les Femmes savantes et le Tartuffe ; Paul C
38 (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136
effet sur la scène. La manière dont Molière expose l’envahissement de Orgon par la passion ridicule que celui-ci éprouve pour
t avec l’objet qui le préoccupe si vivement. Dorine a beau entretenir Orgon sur la maladie d’Elmire, son épouse, Orgon n’ente
. Dorine a beau entretenir Orgon sur la maladie d’Elmire, son épouse, Orgon n’entend que ce qui peut intéresser Tartuffe ; au
oeur, Il n’a point de raison à dire. » Dans la scène vi de l’acte I, Orgon étale son aveuglement à l’égard de Tartuffe et dé
eur s’est emparé de son esprit. C’est en vain que Cléante conseille à Orgon de se méfier de son fatal entraînement : ce passi
limites du vrai, du juste, du bien, ce qui est le cas d’Alceste et d’ Orgon . L’exagération l’entraîne alors au-delà des borne
, les plus importantes de ces facultés, le sens moral principalement? Orgon , n’ayant rien à répliquer aux sages observations
: « Monsieur mon cher beau-frère, avez-vous tout dit? Cléante. Oui. Orgon . Je suis votre valet …» De même, aux sages consi
der de poursuivre le projet insensé de marier sa fille avec Tartuffe, Orgon répond en colère par une phrase ironique qui ne d
39 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92
is sans étonnement, mais non pas sans indignation, la ruine totale de M. Orgon et le désespoir de sa famille ; enfin à la derniè
ine dramatique, qui pût sauver des embûches de Tartuffe ce malheureux M. Orgon . Le succès fut donc complet, unanime, sérieux. Il
tout le théâtre espagnol, si fécond, n’en trouva jamais : Sganarelle, Orgon , Scapin, les uns vieux, les autres jeunes, espièg
er de sa volonté souveraine, le contrat inique qui donne les biens de M. Orgon à Tartuffe ; il faut maintenant que la victime se
ante femme de ce bourgeois vaniteux, entêté et médiocre qu’on appelle M. Orgon . C’était bien la femme belle et pleine d’esprit q
e femme. Elmire, c’est Henriette mariée à un bourgeois sur le retour. M. Orgon a vieilli plus vite que sa femme ; la chose arriv
s de sa belle-mère, madame Pernelle, aux excès religieux de son mari, M. Orgon , Elle a bien voulu, par pitié, admettre dans sa m
mire est sauvée par la coquetterie, à l’instant même où cet imbécile, M. Orgon , allait être perdu par sa dévotion. Quel génie !
it une femme de bon goût et de sincère vertu, pour que, non seulement M. Orgon , son mari, mais encore nous autres, les spectateu
de sa coquetterie et de sa grâce, il y avait encore chez la femme de M. Orgon trop d’éléments bourgeois pour mademoiselle Mars 
40 (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112
t recevra enfin sa sanction de la noble conduite d’Elmire, la femme d’ Orgon . L’excellence des moyens de Molière se révèle dan
e portrait que Dorine trace de ce pauvre homme, lorsqu’elle raconte à Orgon ce qui s’est passé dans la maison pendant son abs
clergé cria au scandale, bien que Tartufe ne soit pas un abbé, puisqu’ Orgon veut lui donner sa fille en mariage ; mais on n’i
a été que fort peu question, et qui donne matière à Tartufe d’accuser Orgon près du roi. Cette cassette ne joue pas un rôle a
; ainsi, lorsqu’au quatrième acte sa concupiscence est découverte par Orgon , il reprend son manteau d’hypocrisie, il osé enco
de se taire en sa présence, et pour causer à son aise, se rejette sur Orgon qui la tolère par habitude, et parce qu’il n’est
t par Tartufe qui veut des réalités pour convaincre son âme, alors qu’ Orgon , stupéfait, ne se presse pas de sortir de la cach
t un type de perfection. Forcée de se marier avec un niais du genre d’ Orgon , elle serait aussi noble, aussi chaste qu’Elmire,
41 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE X. Du Père, de la Famille, de l’Etat. » pp. 193-216
idore 673, des Alcantor 674, des Sganarelle 675, des Géronte 676, des Orgon 677, des Sotenville 678, des Harpagon 679, des Or
fants et une providence pour la maison, peuvent se trouver au foyer d’ Orgon , de Philaminte, de M. Jourdain, d’Argan et de Bél
42 (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490
ble ennemi. Parmi les sœurs de Célimène, signalons Elmire, la femme d’ Orgon , qui, elle aussi, mène grand train, a le goût de
lorsque, dénoncé par Damis, il s’accuse lui-même, retourne l’esprit d’ Orgon , et finit par rester maître de la place. C’est ai
e un paratonnerre ? Dès la seconde scène du premier acte, il approuve Orgon de n’avoir pas été Frondeur : Nos troubles l’ava
reux ! Quel feu dans ces réparties ! Que d’entrain ou de naturel ! Orgon , Mme Pernelle Quant à la niaiserie d’Orgon coi
rain ou de naturel ! Orgon, Mme Pernelle Quant à la niaiserie d’ Orgon coiffé de son Pauvre homme, n’est-elle pas aussi
Lorsque, sûr de sa toute-puissance, il a pris racine dans la maison d’ Orgon , il perd toute retenue ; et c’est réellement une
l ne s’aventure point auprès d’une Elmire, lorsqu’il va dépouiller un Orgon . Il laisserait plutôt son manteau à celle qui lui
Mme Girardin. 76. C’est ainsi que Tartuffe accompagne l’exempt chez Orgon . 77. Au dix-septième siècle, le mot de prude n’é
ne nous montre que l’heure de l’assaut, celle où Tartuffe, sachant qu’ Orgon se mène par le bout du nez, ayant donation en poc
43 (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514
ns et les personnages comiques. Il y a de quoi rire dans la famille d’ Orgon . Dorine, la suivante, est sans doute une création
elleux de Tartuffe et multiplient les effets comiques. Le caractère d’ Orgon n’est pas moins plaisant. Coiffé de son pauvre ho
ractère d’Orgon n’est pas moins plaisant. Coiffé de son pauvre homme, Orgon fait sur la scène l’entrée la plus merveilleuseme
un homme, entre nous, à mener par le nez. Il est clair que jusque-là Orgon doutait : malgré tout ce qu’il avait entendu, il
t à la vanité de l’homme. Cela est d’un comique excellent et profond. Orgon est encore plus amusant quand il voit clair que q
de son fait, où il pense avoir assez serré le bandeau sur les yeux d’ Orgon , il perd toute retenue, et, par son impudence, de
rendre dans ses filets un homme de la force d’Othello; il n’y a qu’un Orgon qui puisse tomber dans les grossiers panneaux de
rtuffe est exactement celui de Scapin dans la scène de la bastonnade. Orgon , comme Géronte, se laisse mettre la tête dans le
croit le tenir et se joue de lui comme Scapin. Un moment il semble qu’ Orgon va être délivré ; mais, tout aussi facilement que
e pas une angoisse bien vive en voyant les malheurs dont la famille d’ Orgon est menacée. On sent que le triomphe de Tartuffe
conde entrevue, c’est bien pis. Tartuffe, aveugle par impureté, comme Orgon par sottise, se laisse prendre au piège aussi fac
qui, pour faire passer son M. Trissotin, offre Armande à Clitandre ! Orgon , dans le Tartuffe, est le type un peu chargé et f
44 (1769) Éloge de Molière pp. 1-35
s d’un même vice ! Quelle différence entre la dureté du superstitieux Orgon , attendri malgré lui par les pleurs de sa fille,
en de ne plus l’être, c’est de renoncer aux femmes : le superstitieux Orgon trompé par un hypocrite, ne croira plus aux honnê
45 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XI. De la Religion. Principe et Sanction de la Morale de Molière. » pp. 217-240
le pardon des injures, le pardon chrétien, qui inspire Cléante quand Orgon s’élance sur Tartuffe vaincu, en criant : Hé bie
rtifiée du charme d’une versification nerveuse et facile. Et pourquoi Orgon a-t-il confié aux mains de Tartuffe la cassette c
46 (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923
essemblance de l’intrusion et de la tyrannie exercée par Tartufe chez Orgon , de son goût avoué pour toutes les intrigues sout
ls ou leurs aînés. Si donc Tartufe ne fut pas membre de la Compagnie, Orgon risque bien de l’avoir été,— cet Orgon, « hébété 
ut pas membre de la Compagnie, Orgon risque bien de l’avoir été,— cet Orgon , « hébété »par la bigoterie, dont la caricature,
47 (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362
pour ne pas croire possible qu’un esprit prévenu et circonvenu comme Orgon puisse aller jusqu’à tout sacrifier, même un fils
aux propositions de Tartuffe, où serait le danger ? Pour ce qui est d’ Orgon , il sait bien que « c’est un homme à mener par le
Tartuffe a pris ses mesures et qu’il a des armes toutes prêtes contre Orgon  : c’est la donation d’une part et de l’autre la c
tre la cassette compromettante. Or quelle invraisemblance y a-t-il qu’ Orgon , dans son absolu et aveugle abandon, ait confié s
48 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96
nt de personnage moins gai que ce scélérat, qui fait passer le pauvre Orgon par « une alarme si chaude, » que le dénouement d
le monde : les dévots et les libertins, les hypocrites et les dupes, Orgon qui chérit Tartuffe plus que frères, enfants, mèr
e mal pour le bien, le bien pour le mal, et de tomber dans l’erreur d’ Orgon , auquel Cléante disait : Vous ne gardez en rien
ros de la pièce n’est point pénible pour le spectateur, comme celui d’ Orgon , victime des machinations de Tartuffe. Pourquoi c
49 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLII. De l’art d’épuiser un Sujet, un Caractere. » pp. 493-503
, dans lequel chaque personnage principal est un dévot à sa maniere. Orgon , simple, crédule, croit de bonne foi tout ce qu’o
50 (1846) Quelques pages à ajouter aux œuvres de Molière (Revue des deux mondes) pp. 172-181
mémoire l’œuvre de Molière. Avec Diafoirus et fils, Argan qu’il nomme Orgon , Purgon qu’il transforme en Turbon (car son oreil
51 (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83
r le plus vrai, comme dans Arnolphe et dans tous ses jaloux ; et dans Orgon , le meilleur des hommes, tout ce que la vénératio
ropre nature. C’est ainsi qu’il créait Alceste, comme Arnolphe, comme Orgon , comme M. Jourdain, comme ses dix Sganarelle, com
à ses seigneurs la riche et simple langue bourgeoise d’Arnolphe ou d’ Orgon . Il change de lexique à chaque pièce. Comparez la
52 (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -
aillerie fine de Dorine, dans la scéne avec son maître, nous découvre Orgon tout entier, & nous prépare à reconnoître Tar
er à son avantage tout ce qu’on entreprend contre lui. L’entêtement d’ Orgon , qui s’accroît à mesure qu’on cherche à le détrui
it encore dans les rôles de haut comique, tels que ceux d’Arnolphe, d’ Orgon , d’Harpagon. C’est alors que, par la vérité des s
53 (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -
endu et poussé jusqu’à l’excès qu’on appelle égoïsme, a produit, dans Orgon , cette préoccupation imbécile qui lui fait sacrif
jalousie charmante d’Éraste et de Lucile, de Valère et de la fille d’ Orgon , de Cléante et de la fille de M. Jourdain. La jal
uent, l’un par ses discours, l’autre par ses exemples, la faiblesse d’ Orgon  ; Béralde et Béline, celle d’Argan ; Clitandre et
’adresser à la femme de son bienfaiteur, pour essayer de la suborner. Orgon et Argan sont bons pères, et on les amène à déshé
orgibus et ses Sganarelles ; les rangs plus élevés lui ont fourni les Orgon , les Chrysale, les Harpagon, les Arnolphe, les Jo
ble, et n’ayant aucune profession, aucun emploi. On voit seulement qu’ Orgon a servi son prince pendant les troubles de la Fro
ilement, on ne saurait donc faire trop d’efforts pour s’en préserver. Orgon , parce qu’il a été trompé par un fourbe détestabl
a Princesse d’Élide ;Alceste, du Misanthrope ;don Pèdre, du Sicilien ; Orgon , de Tartuffe ;George Dandin ; Harpagon, de l’Avar
54 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Surprises. » pp. 490-502
pour le spectateur, parcequ’il a vu Valere se cacher dans le cabinet, Orgon sous la table. Il sait encore que George Dandin a
55 (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419
it encore dans les rôles de haut comique, tels que ceux d’Arnolphe, d’ Orgon et d’Harpagon ; c’est alors que par la vérité des
le Tartuffe se joue : Où son auteur1, je vous l’avoue, Sous le nom de Monsieur Orgon , Amasse pécune et renom. Mais pas moins encor je
e damne, Damis 6, et sa sœur Marianne 7, Qui font les deux enfants d’ Orgon , Y font merveilles tout de bon. Valère 8 amant d
aillerie fine de Dorine, dans la scène avec son maître, nous découvre Orgon tout entier, et nous prépare à reconnaître Tartuf
er à son avantage tout ce qu’on entreprend contre lui. L’entêtement d’ Orgon , qui s’accroît à mesure qu’on cherche à le détrui
quels la vertu vraie et éclairée est opposée à la dévotion imbécile d’ Orgon , sont, à quelques expressions près, le plus fort
56 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Du Dialogue. » pp. 204-222
à parler, & l’autre à écouter. Elmire veut savoir de Tartufe si Orgon a effectivement projetté de lui donner Marianne.
57 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. Des Reconnoissances. » pp. 399-421
placées ; ce qui est à-peu-près la même chose. La scene dans laquelle Orgon , caché sous une table, écoute la déclaration de T
58 (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126
rtient sans doute la manière dont Oronte amène son sonnet, celle dont Orgon écoute les nouvelles qu’on lui donne de la santé
encore blâmable sous un autre rapport, c’est que la situation de cet Orgon , sur le point d’être expulsé de chez lui et jeté
59 (1867) La morale de Molière « CHAPITRE II. La Débauche, l’Avarice et l’Imposture ; le Suicide et le Duel. » pp. 21-41
règne, avec ses ministres Laurent et Loyal 87, sur le peuple naïf des Orgon et des Pernelle ; il faut qu’on cède à son infern
60 (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352
signalement du monstre, pour en éviter les approches et les embûches. Orgon même et madame Pernelle, si la faiblesse n’était
61 (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723
la comédie du Tartuffe, où le divin Moliere peint la préoccupation d’ Orgon contre tous les gens de bien, parce qu’il avoit é
ite, avec la réponse sensée que lui fait son frere pour l’en guérir. Orgon . C’en est fait, je renonce à tous les gens de bie
62 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177
is Tartuffe n’a d’esprit que bien juste ce qui lui en faut pour duper Orgon , puisqu’il tombe lui-même dans les grossiers pann
rat qu’il s’agit de démasquer, n’est nullement plaisant. L’illusion d’ Orgon trompé va jusqu’à produire une situation si pénib
63 (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47
mmes savantes et Tartuffe se ressemblaient par un point : la maison d’ Orgon est dominée par un scélérat ; la maison de Philam
64 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393
où ils quittent les premiers rôles. Eh ! le jour où Valère s’appelle Orgon , est plus dur cent fois que le jour où M. Orgon d
jour où Valère s’appelle Orgon, est plus dur cent fois que le jour où M. Orgon disparaît de l’affiche des vivants. Dites-moi ce
trouvé de Molière. Elle était venue au monde dans la propre maison de M. Orgon  ; Damis a été son parrain, et dans cette importan
sements qui l’attendaient, il endossait, en rechignant, les habits de M. Orgon ou de M. Jourdain ; il avait un de ces bons sens
os des rôles les plus honnêtes de Molière ! Célimène en est couverte, madame Orgon n’en a jamais porté, non plus que mademoiselle Lu
Ce Moncade arrive un jour, lui et son valet, comme fait Tartuffe chez Orgon , dans la maison de Lucinde qui l’héberge et le no
aincue, et obstinée en ses convictions à ce point que l’obstination d’ Orgon pour Tartuffe n’est rien, comparée à l’obstinatio
65 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. » pp. 500-533
a voir de nos yeux ; que nous partagions, par exemple, les malheurs d’ Orgon & ceux de toute sa famille ; que nous craigni
66 (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196
se produire publiquement cette leçon de vertu que Cléante, parlant à Orgon , donnait si vaillamment à son temps et aux temps
de se glisser, quémandeur d’amour et de richesses, dans la demeure d’ Orgon  ; il laisse à de moins ambitieux le soin de ruine
La Pastorale comique. Dom Pèdre dans Le Sicilien, ou l’Amour peintre. Orgon dans Tartuffe. Sosie dans l’Amphitryon. Harpagon
ui se rengorge, Trissotin qui se pavane, Tartuffe qui ploie l’échine, Orgon qui croit, Argan qui doute, Harpagon qui thésauri
67 (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466
ngage. Il en est de même d’Henriette à l’égard de Chrysale, son père. Orgon et Harpagon, les Gorgibus et les Sganarelles, tou
68 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Baron, imitateur, comparé à Moliere, à Cicognini, à Térence, &c. » pp. 219-261
27. Tome III, chap. V. 28. Personnage du Tartufe. Elle tousse lorsqu’ Orgon est caché sous la table.
69 (1874) Leçon d’ouverture du cours de littérature française. Introduction au théâtre de Molière pp. 3-35
en riant des Sganarelle, des Géronte, des Trissotin, des Purgon, des Orgon , de M. Jourdain et de M. de Pourceaugnac, de Béli
70 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548
s la vertu vraie & éclairée est opposée à la dévotion imbécille d’ Orgon , sont, à quelques expressions près, le plus fort
71 (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252
rtuffe, et, observateur profond, il trouva le germe de la scène entre Orgon et Dorine dans une exclamation plaisante de Louis
tion et toute la tolérance d’un homme éclairé et sagement religieux ; Orgon est violent dans son fanatisme, aveugle dans son
ion scénique fût également irréprochable. Il s’était chargé du rôle d’ Orgon , et avait confié celui d’Elmire à sa femme. Comme
anulphe disait, dans la scène vii de l’acte III, en parlant du fils d’ Orgon  : Ô ciel ! pardonne-lui comme je lui pardonne !
ander au Roi qu’on le mène en prison ; Et, contre son devoir, quoi qu’ Orgon ait pu faire, Et sachant ce secret, quoiqu’il ait
fausse dévotion, et ce reproche qu’un zèle pieux lui fait adresser à Orgon  : Quoi ! parce qu’un fripon vous dupe avec audac
it encore dans les rôles du haut comique, tels que ceux d’Arnolphe, d’ Orgon , d’Harpagon. C’est alors que, par la vérité des s
72 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. D’Ancourt imitateur, comparé à Moliere, la Fontaine, Saint-Yon, le Sage, Montfleury, &c. » pp. 133-184
vertu. Dorante, fils de Madame Argante, vif, emporté comme le fils d’ Orgon , veut comme lui chasser l’indigne créature qui go
73 (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131
Tartuffe, où Mme Pernelle passe en revue les membres de la famille d’ Orgon , les daube tous d’importance et, venant a sa bru,
au besoin, sur sa propre fortune ! Tartuffe dépouillait les enfants d’ Orgon , mais au moins Damis et Mariane n’étaient-ils pas
74 (1739) Vie de Molière
quels la vertu vraie et éclairée est opposée à la dévotion imbécile d’ Orgon , sont, à quelques expressions près, le plus fort
75 (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132
estimer autre qu’on n’est. Tartufe ment pour mieux tromper l’imbécile Orgon  ; c’est un méchant homme qui se sert du mensonge.
76 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434
uels les moralistes ont trouvé les héros de leurs comédies : Alceste, Orgon , Tartuffe et Célimène, M. et madame Jourdain, Sga
77 (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89
oit encore dans les rôles de haut comique tels que ceux d’Arnolphe, d’ Orgon , d’Harpagon. C’est alors que, par la vérité des s
78 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354
tte cour voluptueuse et brillante, apparut l’intérieur de la maison d’ Orgon et Tartuffe. Ce fut la plus flatteuse des surpris
79 (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]
s Dramatiques, 1775) → Pardonne. 122. Elmire ( Tartuffe) : femme d’ Orgon . 123. Racine, 1664, La Thébaïde ou les frères e
80 (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314
De sorte que tout le monde était fort embarrassé comment il tirerait Orgon de dessous la table. Quand il crut avoir suffisam
81 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215
Le parterre a ri aux malheurs du Misanthrope, il a ri aux malheurs de M. Orgon , à la profonde misère de George Dandin… le parter
82 (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116
de sorte que tout le monde étoit fort embarrassé comment il tireroit Orgon de dessous la table. Quand il crut avoir suffisam
83 (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405
quel elle a été faite à l’avance. La France était devenue la maison d’ Orgon . Don Juan nous offre une preuve plus surprenante
dé or et argent fin. L’habit de la représentation de Tartuffe (rôle d’ Orgon ), consistant en pourpoint, chausses et manteau de
est Alceste, Debrie sera le garde de la maréchaussée ; si Molière est Orgon , Debrie sera l’affreux Monsieur Loyal. Molière lu
84 (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129
de sorte que tout le monde était fort embarrassé comment il tirerait Orgon de dessous la table. Quand il crut avoir suffisam
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