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1 (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116
seroit pas un grand malheur pour la posterité quand elle n’auroit de Moliere que les Oeuvres qu’il a composées, & qu’elle
uhaiter que ceux qui ont entrepris jusqu’à present d’écrire la Vie de Moliere , se fussent principalement attachez à ces circons
d’une Vie assez courte qui a été long-temps à la tête des Editions de Moliere . On l’attribue à Marcel, qui joignoit à la profes
e brochure intitulée Vie de la Guerin auparavant femme & veuve de Moliere . Ce petit ouvrage qui certainement n’a pas été co
s été composé pour faire plaisir au Comedien Guerin second mari de la Moliere , ne laisse pas de contenir des traits singuliers
laisse pas de contenir des traits singuliers touchant la personne de Moliere , & Mr. Bayle ne les a point dedaignez. Mr. Be
t paru en France durant le dernier siecle, ne crut pas devoir exclure Moliere dont on voit le portrait au naturel immediatement
t Ecrivain de ce dernier siecle a entrepris de nous donner une Vie de Moliere  ; & cet ouvrage a eu ses partisans comme ses
On l’a blâmé d’avoir écrit la Vie de Baron en même temps que celle de Moliere  ; de n’avoir pas dit tout ce qu’il savoit de cert
; que je tiens de personnes contemporaines qui ont vu & frequenté Moliere & qui n’avoient aucun interêt personel à comp
Tapissier établi sous les mêmes piliers des Halles. Il prit le nom de Moliere lors qu’il embrassa la profession de Comedien. Se
re apprendre à lire & à écrire pour les besoins de sa profession. Moliere avoit un grand-pere qui l’aimoit éperduëment ; &a
ir pour Precepteur le celebre M. de Gassendi, qui ayant remarqué dans Moliere toute la docilité & toute la penetration nece
se fit un fond de bonnes choses, dont il tira avantage dans la suite. Moliere aussi ne s’est-il pas fait un scrupule de placer
no avoit employées auparavant dans les siens. Il m’est permis, disoit Moliere , de reprendre mon bien où je le trouve. Quand Mol
permis, disoit Moliere, de reprendre mon bien où je le trouve. Quand Moliere eut achevé ses études, il fut obligé, à cause du
es entre amis. Quelques Bourgeois de Paris formerent une Troupe, dont Moliere étoit ; ils joüerent plusieurs fois pour se diver
ume de la Croix blanche, au fauxbourg Saint Germain. Ce fut alors que Moliere prit le nom qu’il a toûjours porté depuis : mais
man qui avoit alors quelque reputation & dont l’Auteur se nommoit Moliere , eut quelque part à ce choix. Souvent un jeune ho
que bien des gens lui avoient assuré un fait dont la premiere Vie de Moliere ne fait aucune mention, à savoir qu’il ne se fit
estion. Mais quand Marcel auroit omis ce fait pour ne pas attribuer à Moliere une vocation si charnelle, Mr. Grimarest n’étoit
rité. Il la detruit au contraire par l’éducation qu’il donne au jeune Moliere . C’est un fait constant que l’on n’a point mis su
Mr. Perrault* nous fait un conte à ce sujet. Il avance que le pere de Moliere fâché du parti que son fils avoit pris d’aller da
le maître lui persuadât de quiter la profession de Comedien, le jeune Moliere lui persuada d’embrasser la même profession &
ont on a tâché d’égaier les efforts que la famille fit pour détourner Moliere de son dessein. L’Auteur des Entretiens des Ombre
s vraisemblable si on ne la trouvoit que dans ce livre ; à savoir que Moliere * après avoir raisonnablement étudié se vit forcé
ratique. Mr. Grimarest dit de plus sur le témoignage de la famille de Moliere , qu’il fit son Droit avec un de ses Camarades d’é
chacun dans sa Profession & qu’enfin lors qu’il prit fantaisie à Moliere de quiter le barreau pour monter sur le Théatre,
en se fit Avocat. Quoi qu’il en soit, cette troupe qui fut l’école de Moliere , ne remplit pas le titre pompeux qu’elle avoit pr
rce que ceux qui la disposoient ne voulurent point suivre les avis de Moliere qui avoit le discernement & les vuës beaucoup
lle-ci étoit aussi de la Troupe avec son mari, & quelques autres. Moliere en formant sa Troupe, lia une forte amitié avec l
avoit contracté un mariage caché. Cette petite-fille accoutumée avec Moliere , qu’elle voyoit continuellement, l’appella son ma
parler ; & à mesure qu’elle croissoit, ce nom déplaisoit moins à Moliere , mais cela ne paroissoit à personne tirer à aucun
u gendre, elle ne voyoit rien qui dût lui faire faire des reflexions. Moliere partit avec sa Troupe, qui eut bien de l’applaudi
de succès qu’il en pouvoit esperer. La Troupe passa en Languedoc, où Moliere fut reçu très favorablement de Monsieur le Prince
de cette Province & Vice-Roi de Catalogne. Ce Prince, qui goûtoit Moliere & qui aimoit passionnément la Comedie, retint
vît aux Etats de la Province qui se tenoient à Beziers. Ce fut là que Moliere fit representer sa seconde Comedie sous le titre
de Conti* ayant remarqué en peu de tems toutes les bonnes qualitez de Moliere , son estime pour lui alla si loin, qu’il le voulu
ime pour lui alla si loin, qu’il le voulut faire son Secretaire. Mais Moliere aimoit l’indépendance, & il étoit si rempli d
esprit, l’empêcha de suivre Monsieur le Prince de Conti. De son côté, Moliere étoit ravi de se voir le Chef d’une Troupe ; il s
ens de l’hôtel de Bourgogne étoient presents à cette representation ; Moliere sentoit bien que sa Troupe ne leur seroit pas sup
ion en parut nouvelle. Ces Pieces étoient dans le goût Italien, & Moliere en avoit deux entre autres que tous les spectateu
que la difference ne consiste que dans le titre raporté differemment. Moliere faisoit le personnage du Docteur dans celle qui f
Piece, un Vieillard s’écria du milieu du Parterre : courage, courage, Moliere , voilà la bonne Comedie. Ce qui fait bien connoît
’impression fut commode pour les Censeurs. Il y en eut qui accuserent Moliere d’avoir chargé les couleurs & outré les peint
gros traits pour affecter le public. Ce principe a toûjours réussi à Moliere dans tous les caracteres qu’il a voulu peindre.
e dans tous les caracteres qu’il a voulu peindre. †Le 28. Mars 1660. Moliere donna pour la premiere fois le Cocu imaginaire, q
petits Auteurs Comiques de ce temps-là, allarmez de la reputation que Moliere commençoit à se former, faisoient leur possible p
auté de sa femme lui avoient assez publiquement causez, s’imagina que Moliere l’avoit pris pour l’original de son Cocu imaginai
oit homme de bon sens, & bien informé, lui dit, Eh ! Monsieur, si Moliere a eu intention sur vous, en faisant le Cocu imagi
d & magnifique portail du Louvre que le monde admire. Ce fut pour Moliere † une nouvelle occasion d’avoir recours aux bontez
nion qu’il avoit conçue de cet excellent Auteur. On ne douta plus que Moliere ne fût entierement maître du Theâtre dans le genr
. On n’écoutoit point les personnes qui parloient de la sorte ; & Moliere eut lieu d’être satisfait du Public, qui applaudi
autez que le temps ne change point, & cette imitation reprochée à Moliere devient au contraire le sujet d’une loüange qui l
mp; à Paris le 4. du mois de Novembre suivant, acheverent de donner à Moliere la superiorité sur tous ceux de son temps qui tra
si vifs, enlevoient tous les applaudissemens du public. On avoüa que Moliere avoit trouvé la belle Comedie ; il la rendoit div
pas cru devoir s’écarter du sentiment de Monsieur Despreaux touchant Moliere  ; mais Mr. Grimarest croiant être mieux informé q
marest croiant être mieux informé que ces deux Auteurs, a soutenu que Moliere n’avoit rien moins que cette facilité de laquelle
re surpris de ce* dementi dans le Livre d’un Historien qui nous peint Moliere comme un homme qui avoit de la probité & de l
nna chez M. Fouquet. » Sa Majesté voyant passer Monsieur de S** dit à Moliere  : voilà un grand original que vous n’avez point e
M. Menage de la maniere dont cette belle Scene du Chasseur fut faite. Moliere n’y a aucune part que pour la versification : car
ne pas nommer, la lui dicta toute entiere dans un jardin ; & M de Moliere l’ayant versifiée, en fit la plus belle Scene de
e que Scarron a narrée sous le titre de la Precaution inutile ; & Moliere le trouva propre à accompagner L’Ecole des Maris.
’on prenne pour s’assurer d’une femme, il est impossible d’y compter. Moliere avoue lui-même dans sa Preface que cette Comedie
ait foible pour attaquer un Auteur beaucoup au dessus de leur portée. Moliere fut sensible, comme il devoit l’être, à des criti
trouvent dans le dernier Volume de cette Edition Page 537. On excita Moliere à joindre à l’Edition de l’Ecole des Femmes une P
ations où il en faisoit lui-même la critique ou l’apologie. Cependant Moliere ne fit qu’une très-courte Préface dans laquelle i
re la main ; s’étoit mise elle-même à travailler sur la même matiere. Moliere s’y trouva traité si avantageusement qu’il n’osa
oubliée & quoique ce, mot étant devenu Proverbe, la raillerie que Moliere en fit dans la Critique fut partagée entre tous c
omme de sa qualité qu’elle étoit imprudente. Un jour qu’il vit passer Moliere par un appartement où il étoit, il l’aborda, avec
da, avec des demonstrations d’un homme qui vouloit lui faire caresse. Moliere s’étant incliné, il lui prit la tête & en lui
nt incliné, il lui prit la tête & en lui disant Tarte à la crême, Moliere , Tarte à la crême, il lui frota le visage contre
urs & fort tranchans lui mirent le visage en sang. Le Roi qui vit Moliere le même jour, aprit la chose avec indignation, &a
ec indignation, & la marqua au Duc qui aprit à ses depens combien Moliere étoit dans les bonnes graces de sa Majesté. Je ti
emporaine qui m’a assuré l’avoir vû de ses propres yeux. Le merite de Moliere ne se bornoit pas au théâtre ; les gens de Lettre
Despreaux m’apprend que cet Abbé avoit un attachement singulier pour Moliere dont il étoit le partisan & l’admirateur : qu
IV. Satyre qu’il adressa à l’Abbé le Vayer. Le même Auteur ajoute que Moliere avoit resolu de faire une Comedie sur le même suj
est qu’une* conversation satyrique entre les Comediens, dans laquelle Moliere se donne carriere contre les Courtisans, dont les
ntre les Comediens de l’Hôtel de Bourgogne, & contre ses ennemis. Moliere né avec des mœurs droites, & dont les maniere
oient applaudis, parce qu’ils faisoient pompeusement ronfler un Vers. Moliere , qui connoissoit l’action par principes, étoit in
gne ; les Auteurs Tragiques y portoient presque tous leurs Ouvrages ; Moliere en étoit fâché : de maniere qu’ayant sû qu’ils de
; il lui dit de revenir le trouver dans six mois. Pendant ce temps-là Moliere fit le dessein des Freres ennemis ; mais le jeune
ennemis ; mais le jeune homme n’avoit pas encore paru, & lorsque Moliere en eut besoin il ne savoit où le prendre : il dit
iens de le lui déterrer à quelque prix que ce fût. Ils le trouverent. Moliere lui donna son projet, & le pria de lui en app
e Auteur, ardent & de bonne volonté, répondit à l’empressement de Moliere  ; mais celui-ci remarqua qu’il avoit pris presque
t le Public à en recevoir de meilleurs. Mais comme le temps pressoit, Moliere lui aida à changer ce qu’il avoit pillé, & à
cine, qui fut animé par les applaudissemens, & par le present que Moliere lui fit. Cependant, si nous en croions Mr.* Grima
t : il estimoit cet Ouvrage comme un des meilleurs de l’Auteur ; mais Moliere n’eut point de part à cette Critique, elle est de
donna au public sa tragedie d’Alexandre le Grand. Ce fut la troupe de Moliere qu’il préfera ; quand il eut fait cette Tragedie,
tel de Bourgogne & Mr. Racine vouloit que ce fût par la troupe de Moliere . Comme ils étoient en grande contestation là dess
toit d’ailleurs tres obstiné & la piéce fut donnée à la troupe de Moliere . Le Roi connoissant le merite de Moliere,† &
ce fut donnée à la troupe de Moliere. Le Roi connoissant le merite de Moliere ,† & l’attachement particulier qu’il avoit pou
s ses Ouvrages le remerciment qu’il en fit au Roi. Ce bienfait assura Moliere dans son travail ; il crut après cela qu’il pouvo
uvent engager un homme, & tout l’esprit necessaire pour le fixer. Moliere avoit passé des amusemens que l’on se fait avec u
’on n’adheroit pas à ses sentimens : elle aimoit mieux être l’amie de Moliere que sa belle-mere ; ainsi il auroit tout gâté de
a mere, se détermina un matin de s’aller jetter dans l’appartement de Moliere , fortement resoluë de n’en point sortir qu’il ne
errible ; la mere donna des marques de fureur, de desespoir, comme si Moliere avoit épousé sa rivale ; ou comme si sa fille fût
e plus grand bonheur qui pût arriver à sa fille, étoit d’avoir épousé Moliere , qui perdit par ce mariage tout l’agrément que so
sez Philosophe pour se passer d’une femme. Celle-ci ne fut pas plûtôt Mademoiselle Moliere , qu’elle crut être au rang d’une Duchesse ; &
sse qui lui sont dûs, il n’y a point de misericorde, c’est son amant. Moliere s’imagina que toute la Cour, toute la Ville en vo
une jeune personne, qui d’ailleurs n’avoit rien à se reprocher. Ainsi Moliere , après avoir essuyé beaucoup de froideurs & d
iez. L’Historien de sa femme dit que l’on a donné moins de louanges à Moliere que l’on n’a dit de douceurs à sa femme : qu’elle
est que sa Mere assuroit que dans son déreglement, si on en exceptoit Moliere , elle n’avoit jamais pu soufrir que des gens de q
s de ne s’abandonner qu’à des personnes d’élite. On l’a crue fille de Moliere , quoi qu’il ait été depuis son mari ; cependant o
e & que le Comte de† Lausun devint fou d’elle. On fit appercevoir Moliere que le grand soin qu’il avoit de plaire au public
ense de tant de bontez, elle le rendoit la risée de toute la Cour. La Moliere en pleurant lui fit une espece de confidence des
pour elle, l’empêcheroient de retomber dans de pareilles foiblesses. Moliere persuadé de sa vertu par ses larmes, lui fit mill
t sortie depuis leur mariage. C’étoit une Comedienne de la troupe que Moliere trouva à Lion la premiere fois qu’il y joua. Il d
& l’attira dans sa troupe. Les soins qu’on prit pour appaiser la Moliere furent inutiles elle conçut dès ce moment une ave
ernier mepris : Enfin elle porta les choses à une telle extrémité que Moliere , qui commençoit à s’appercevoir de ses méchantes
ait eu en vuë de faire plutôt la satire que l’histoire de la veuve de Moliere , il ne laisse pas d’être vrai que jamais mariage
étoient mariez lorsque l’Impromptu de Versailles fut representé & Moliere tout rempli de ses chagrins domestiques, laissa é
i donna aux Reines, & à toute sa Cour, au mois de Mai 1664. fit à Moliere tout l’honneur qu’il en pouvoit attendre. Cette p
; elle parut dans un temps de plaisir ; le Prince l’avoit applaudie ; Moliere à la Cour étoit inimitable ; on lui rendoit justi
elle avoit été joüée par d’autres Comediens que ceux de la Troupe de Moliere , qui par leur jeu faisoient goûter aux Bourgeois
leur jeu faisoient goûter aux Bourgeois les choses les plus communes. Moliere , qui avoit accoûtumé le Public à lui donner souve
1665. On en jugea dans ce temps-là, comme on en juge en celui-ci. Et Moliere eut la prudence de ne point faire imprimer cette
e Comedien la traita aussi en vers & s’en aquita moins mal ; pour Moliere il se contenta de mettre ce sujet en prose ; mais
à beaucoup près pour ce qui regarde la versification. On a reproché à Moliere d’avoir péché contre la vraisemblance, en laissan
†C’est une question souvent agitée dans les conversations, savoir si Moliere a maltraité les Medecins par humeur, ou par resse
, dont la femme, qui étoit extrêmement avare, dit plusieurs fois à la Moliere , qu’elle vouloit augmenter le loyer de la portion
que son appartement fut loüé à la Du-Parc, & on donna congé à la Moliere . C’en fut assez pour former de la dissension entr
coûtoit rien pour voir le spectacle. Elle n’y fut pas plûtôt, que la Moliere envoya deux Gardes pour la faire sortir de l’Amph
a de la rumeur : les maris prirent parti trop vivement : de sorte que Moliere , qui étoit très-facile à entraîner par les person
is. Cette piece ne relevoit pas à la verité le merite de son Auteur ; Moliere le sentit lui-même, puisqu’en la faisant imprimer
le peu de plaisir qu’elle peut faire à la lecture. Depuis ce temps-là Moliere n’a pas épargné les Medecins dans toutes les occa
illain & lui étant à Versailles au dîner du Roi, Sa Majesté dit à Moliere  : Voilà donc vôtre Medecin : « Que vous fait il ?
iere : Voilà donc vôtre Medecin : « Que vous fait il ? Sire, répondit Moliere , nous raisonnons ensemble : il m’ordonne des reme
remedes, je ne les fais point, & je gueris. ». On m’a assuré que Moliere définissoit un Medecin : Un homme que l’on paye p
’ayent tué. Cependant un Medecin du temps & de la connoissance de Moliere veut lui ôter l’honneur de cette heureuse définit
qu’il en étoit l’Auteur. M. de Mauvillain est le Medecin pour lequel Moliere a fait le troisiéme Placet qui est à la tête de s
demanda au Roi un Canonicat de Vincennes pour le fils de ce Medecin. Moliere étoit continuellement occupé du soin de rendre sa
flatte qu’il ne trouvera point mauvais que je dise comment il excita Moliere à lui vouloir du bien ; c’est un des plus beaux e
la suite qu’elle a du rapport à quelques particularitez qui regardent Moliere . Pendant que cette nouvelle Troupe se faisoit val
n’ayant aucune ressource, & connoissant l’humeur bien-faisante de Moliere , alla le prier de lui prêter son Theâtre pour tro
ns ces trois representations lui servît à remettre sa Troupe en état. Moliere voulut bien lui accorder ce qu’elle lui demandoit
heâtre le lieu étoit si rempli, que la Raisin fit plus de mille écus. Moliere , qui étoit incommodé, n’avoit pû voir le petit Ba
cette Comedienne qu’il iroit chez elle. Mais la partie fut rompue par Moliere , qui lui dit de venir souper avec lui. C’étoit un
ccueil, comme la fortune de Baron ; qui ne fut pas plûtôt arrivé chez Moliere , que celui-ci commença par envoyer chercher son T
l’habit fût très-propre, complet, & fait dés le lendemain matin. Moliere interrogeoit & observoit continuellement le j
té. Le Tailleur lui-dit qu’il falloit descendre dans l’appartement de Moliere pour le remercier. C’est bien mon intention, répo
contraire, il descendit, & fit un compliment de reconnoissance à Moliere , qui en fut très-satisfait, & qui ne se conte
en de si mauvaises mains. Ce fut cette fâcheuse situation qui toucha Moliere . Il s’applaudit d’être en état de faire du bien à
si favorable d’assurer sa Troupe, en y faisant entrer le petit Baron. Moliere lui demanda ce que sincerement il souhaiteroit le
ssance de toutes les bontez que vous avez pour moi, Eh bien ! lui dit Moliere , c’est une chose faite, le Roi vient de m’accorde
ient de m’accorder un ordre pour vous ôter de la Troupe où vous êtes. Moliere , qui s’étoit levé des quatre heures du matin, avo
vier, elle entra toute furieuse le lendemain matin dans la chambre de Moliere , deux pistolets à la main, & lui dit que s’il
it que s’il ne lui rendoit son Acteur elle alloit lui casser la tête. Moliere , sans s’émouvoir, dit à son domestique de lui ôte
s pistolets lui tomberent des mains, & elle se jetta aux pieds de Moliere , le conjurant les larmes aux yeux, de lui rendre
là son ordre. La Raisin voyant qu’il n’y avoit plus d’esperance, pria Moliere de lui accorder du moins que le petit Baron joüât
oüât encore trois jours dans sa Troupe. Non seulement trois, répondit Moliere , mais huit ; à condition pourtant qu’il n’ira poi
 ; mais dont le détail, & le succès ne regardent point mon sujet. Moliere , qui aimoit les bonnes mœurs, n’eut pas moins d’a
nt le Theâtre Comique, que Monsieur Baron ? *Un homme de l’humeur de Moliere ne pouvoit manquer de mettre à profit les applaud
. Despreaux étant chez Mr. du Broussin avec Mr. le Duc de Vitri & Moliere , « ce dernier y devoit lire une Traduction de Luc
ndant le Diner on pria Mr. Despreaux de reciter la satyre addressée à Moliere  ; mais après ce recit Moliere ne voulut point lir
preaux de reciter la satyre addressée à Moliere ; mais après ce recit Moliere ne voulut point lire sa traduction, craignant qu’
neur de distribuer ses liberalitez entre les beaux esprits de France, Moliere & Mr. Despreaux furent oubliez, que pour se v
e fait arrivé en 1664. c’est à dire un an après que le Roi eut honoré Moliere d’une pension, est une nouvelle refutation de la
oi se plaisoit tellement aux divertissemens frequens que la Troupe de Moliere lui donnoit, qu’au mois d’Août 1665. Sa Majesté j
it de toutes les Fêtes qui se faisoient par tout où étoit Sa Majesté. Moliere de son côté n’épargnoit ni soins, ni veilles, pou
La prose dérouta ce Public. Comment ! disoit Monsieur le Duc de . . . Moliere est-il fou, & nous prend-il pour des benêts,
plus d’extravagance ? Le moyen d’être diverti par de la prose ! Mais Moliere fut bien vengé de ce Public injuste & ignoran
njustes & de cabale, & la situation domestique où se trouvoit Moliere , ne laissoient pas de le troubler, quelque heureu
e haïr. L’esprit de ces deux femmes étoit tellement opposé à celui de Moliere , qu’à moins de s’assujettir à leur conduite, &
as compter de joüir d’aucuns momens agreables avec elles. Le bien que Moliere faisoit à Baron déplaisoit à sa femme : sans se m
sé de toute la Cour, il s’embarrassoit fort peu de plaire ou non à la Moliere  : elle ne le negligeoit pas moins ; elle s’échapa
eger. Le jeune homme en fut si vivement piqué qu’il se retira de chez Moliere  : il crut son honneur interessé d’avoir été battu
ar une femme. Voilà de la rumeur dans la maison. Est-il possible, dit Moliere à son Epouse, que vous ayez l’imprudence de frapp
 ? On donna beaucoup de mauvaises raisons, piquantes même, ausquelles Moliere prit le parti de ne point répondre ; il se retran
qu’il representeroit son rolle ; mais qu’il ne rentreroit point chez Moliere . En effet il eut la hardiesse de demander au Roi
n jugea à propos de s’y mettre. Cependant il étoit toûjours occupé de Moliere  ; l’âge, le changement lui faisoient sentir la re
rce qu’il s’en reconnoissoit indigne. Ces discours furent rapportez à Moliere  ; il en fut bien aise ; & ne pouvant tenir co
ua de prendre la poste pour se rendre plus promptement auprès de lui. Moliere avoit souffert de l’absence de Baron ; l’éducatio
omens les plus agreables de nôtre vie. Baron ne fut pas moins vif que Moliere sur les sentimens du retour, il part aussi-tôt qu
ntimens du retour, il part aussi-tôt qu’il eut reçû la lettre : & Moliere occupé du plaisir de revoir son jeune Acteur quel
mposé en chemin, la joye de revoir son bienfaiteur lui ôta la parole. Moliere demanda à Baron s’il avoit de l’argent. Il lui ré
i avoit pas permis de retourner sur ses pas pour chercher son argent. Moliere fut ravi que Baron revînt touché, & reconnois
la fantaisie d’un homme qui en faisoit l’agrement de ses spectacles. Moliere n’oublia rien pour le remettre dans son lustre. I
dans une triste situation, prit la resolution d’aller à Hauteüil, où Moliere avoit une maison, & où il étoit actuellement,
ble. Il dit à Baron, qu’il savoit être un assuré protecteur auprès de Moliere , que l’urgente necessité où il étoit, lui avoit f
vouloit bien s’interesser pour lui. Baron monta dans l’appartement de Moliere  ; & lui rendit le discours de Mondorge, avec
fort gueux. Il est vrai que nous avons joüé la Comedie ensemble, dit Moliere , & c’est un fort honnête homme ; je suis fâch
, que je lui doive donner ? Baron se défendit de fixer le plaisir que Moliere vouloit faire à Mondorge, qui, pendant que l’on d
ns la cuisine, où Baron lui avoit fait donner à manger. Non, répondit Moliere , je veux que vous déterminiez ce que je dois lui
une Troupe. Eh bien, je vais lui donner quatre pistoles pour moi, dit Moliere à Baron, puisque vous le jugez à propos : mais en
trouvera de la ressource pour sa profession. Cependant cet habit, que Moliere donnoit avec tant de plaisir, lui avoit coûté deu
qui ne s’étoit pas attendu à tant de liberalité. Quoique la Troupe de Moliere fût suivie, elle ne laissa pas de languir pendant
enne pendant plus de six mois, pour revoir Scaramouche : la Troupe de Moliere fut negligée pendant tout ce temps-là ; elle ne g
on retour. Enfin, ces Comediens injustes murmuroient hautement contre Moliere , & lui reprochoient qu’il laissoit languir le
peu dérangée, & chacun des Acteurs meditoit de prendre son parti. Moliere étoit lui-même embarrassé comment il les ramenero
roient leur tour. Ce qui arriva aussi par la premiere piece que donna Moliere . Ce n’est pas là le seul desagrément que Moliere
iere piece que donna Moliere. Ce n’est pas là le seul desagrément que Moliere ait eu avec ses Comediens : l’avidité du gain éto
erre en étoit toûjours rempli ; de sorte que les Comediens presserent Moliere d’obtenir de Sa Majesté un ordre, pour qu’aucune
ofité de son habillement pour parler à ces mutins, calma leur fureur. Moliere leur parla aussi très-vivement sur l’ordre du Roi
une occasion si perilleuse. Vous ne m’avez point donné de repos, dit Moliere à l’Assemblée, que je n’aye importuné le Roi pour
tres, qui ne craignoient pas moins que lui, furent de même avis. Mais Moliere , qui étoit ferme dans ses resolutions, leur dit q
mp; pour leur réïterer ses défenses d’entrer à la Comedie sans payer. Moliere , qui aimoit fort la harangue, fut en faire une à
rmis, dit-il, de parler de la sorte. Ce discours fit tout l’effet que Moliere s’étoit promis ; & depuis ce temps-là la Mais
le temps que Dom-Quixote installe Sancho-Pança dans son Gouvernement. Moliere faisoit Sancho ; & comme il devoit paroître s
ès qu’il fut dans la coulisse, il voulut entrer, quelques efforts que Moliere employât pour qu’il n’en fît rien. Sancho tiroit
e sa force, l’âne n’obeissoit point ; il vouloit absolument paroître. Moliere appelloit, Baron, la Forêt, à moi ; ce maudit âne
l jugeroit à propos. Quand on fait réflexion au caractere d’esprit de Moliere , à la gravité de sa conduite, & de sa convers
dernier moment. Cependant celui-là n’étoit pas un ami consolant pour Moliere , il étoit trop dissipé ; il aimoit veritablement 
ressez qui réveillent l’amitié. Il avoit pourtant un appartement chez Moliere à Hauteüil, où il alloit fort souvent ; mais c’ét
ut le monde, il n’étoit point assez à un veritable ami : de sorte que Moliere s’en fit deux plus solides dans la personne de Me
cher M. Rohaut, je suis le plus malheureux de tous les hommes, ajoûta Moliere , & je n’ai que ce que je merite. Je n’ai pas
les, & les miennes, m’ôtent cette satisfaction. M. Rohaut étala à Moliere toutes les maximes d’une saine Philosophie, pour
qu’il avoit tort de s’abandonner à ses déplaisirs. Eh ! lui répondit Moliere , je ne saurois être Philosophe avec une femme aus
Histoire de la Guerin contient une triste peinture de la situation où Moliere se trouvoit par sa jalousie. Si Mr. Grimarest tâc
par la bouche même du mari, comme on vient de voir, l’Historien de la Moliere dit les choses plus hardiment & tranchant le
revoit un jour dans son Jardin d’Auteuil, poursuit l’Historien de la Moliere , quand un de ses amis nommé Chapelle qui s’y veno
s inquiet que de coutume : il lui en demanda plusieurs fois le sujet. Moliere qui eut quelque honte de se sentir si peu de cons
rmer ; ce sera même un moïen assuré de vous mettre l’esprit en repos. Moliere qui avoit écouté son ami avec assez de tranquilit
ncertain. Je vois bien que vous n’avez encore rien aimé, lui repondit Moliere , & vous avez pris la figure de l’amour pour l
temps, continuez cependant à vous faire des efforts.* Ces paroles de Moliere qui s’accordent assez avec la peinture qu’il a fa
arest lui prête dans la conversation entre le Philosophe Rohaut & Moliere . Le caractere de Chapelle selon l’Historien de la
ohaut & Moliere. Le caractere de Chapelle selon l’Historien de la Moliere est plus naturel que celui qu’on trouve du même a
re est plus naturel que celui qu’on trouve du même ami dans la Vie de Moliere . †Chapelle, dit Mr. Grimarest, n’entroit pas si
, dit Mr. Grimarest, n’entroit pas si intimement dans les plaintes de Moliere , il étoit contrariant avec lui ; & il s’occup
aimoit tellement le plaisir, qu’il s’en étoit fait une habitude. Mais Moliere ne pouvoit plus lui répondre de ce côté-là, à cau
l n’y avoit personne qui ne se fît un plaisir de le suivre. Connoître Moliere étoit un merite que l’on cherchoit à se donner av
à Hauteüil avec leur ami. Nous venons souper avec vous, dirent-ils à Moliere . J’en aurois, dit-il, plus de plaisir si je pouvo
elle le soin de vous regaler du mieux qu’il pourra. Ils aimoient trop Moliere pour le contraindre ; mais ils lui demanderent du
e ; mais ils lui demanderent du moins Baron. Messieurs, leur répondit Moliere , je vous vois en humeur de vous divertir toute la
sans lui, & vous nous le donnerez. Il fallut l’abandonner : & Moliere prit son lait devant eux, & s’alla coucher. L
rand fou, de venir m’enyvrer ici tous les jours, pour faire honneur à Moliere  ; je suis bien las de ce train-là & ce qui me
gayement à la riviere. Baron courut avertir du monde, & éveiller Moliere , qui fut effrayé de cet extravagant projet, parce
& les vouloient tuer. Ces pauvres gens se sauvent la plûpart chez Moliere , qui voyant ce vacarme, dit à ces furieux ; Qu’es
noyer, ces malheureux nous empêchent de nous noyer ? Ecoute, mon cher Moliere , tu as de l’esprit, voi si nous avons tort. Fatig
aire moins que de les en punir ? Comment ! Vous avez raison, repondit Moliere . Sortez d’ici, coquins, que je ne vous assomme, d
rerent marquez de quelques coups d’épée. Comment, Messieurs, poursuit Moliere aux débauchez, que vous ai-je fait pour former un
lui faisions. Vien donc te noyer avec nous. Oh ! doucement, répondit Moliere  ; ce n’est point ici une affaire à entreprendre m
.. & il n’y a pas le petit mot à dire. Morbleu j’enrage, dit L... Moliere a toûjours cent fois plus d’esprit que nous. Voil
p; allons nous coucher, car je m’endors. Sans la presence d’esprit de Moliere , il seroit infailliblement arrivé du malheur, tan
eux en semblables avantures. En voici une, où il eut encore besoin de Moliere . En revenant d’Hauteüil, à son ordinaire, bien re
Valet se défend, & le Cocher ne pouvoit les separer. Heureusement Moliere & Baron, qui étoient à leur fenêtre, apperçur
ngambe, arriva le premier, & fit cesser les coups, mais il fallut Moliere pour terminer le different. Ah ! Moliere, dit Cha
er les coups, mais il fallut Moliere pour terminer le different. Ah ! Moliere , dit Chapelle, puisque vous voilà, jugez si j’ai
serois deshonoré, si l’on me voyoit aujourd’hui derriere. Jugez-nous, Moliere , je vous en prie, dit M. Chapelle, j’en passerai
que vous voudrez. Et bien, puisque vous vous en rapportez à moi, dit Moliere , je vais tâcher de mettre d’accord deux si honnêt
apelle, voilà un jugement qui vous fera honneur dans le monde. Tenez, Moliere , vous n’avez jamais donné une marque d’esprit si
en faveur de l’équité avec laquelle vous venez de nous juger. Ma foi, Moliere , dit-il encore, je vous suis obligé, car cette af
nt de brillant pour faire plaisir aux autres. Je ne voi point, ajoûta Moliere , de passion plus indigne d’un galant homme que ce
vant ; & en 1665. Mais Paris ne l’avoit point encore vûë en 1667. Moliere sentoit la difficulté de la faire passer dans le
quence que le ridicule de l’Hypocrisie ne parût point sur le Theâtre. Moliere , disoit-on, n’étoit pas préposé pour reprendre le
attendoient avec justice un gain considerable de cette Piece ; & Moliere croyoit donner par cet Ouvrage une derniere main
ir par sa propre experience que le Public n’est pas docile. Cependant Moliere rendit compte au Roi des bonnes intentions qu’il
elle-même de detruire par d’autres voyes ; elle permit apparemment à Moliere de remettre sa Piece sur le Theâtre. Tous les con
lente, & qu’il n’y avoit rien qui ne pût être utile au Public. » Moliere laissa passer quelque temps avant que de hazarder
; la Religion, dont ces Messieurs-là ne se soucient gueres, & que Moliere jouë les Hypocrites dans la sienne. Moliere ne la
oucient gueres, & que Moliere jouë les Hypocrites dans la sienne. Moliere ne laissoit point languir le Public sans nouveaut
pourtant pû faire mieux, & sûrement je ne ferai pas mieux, disoit Moliere à tout le monde. *Il y a bien de la vraisemblanc
en de la vraisemblance dans le sentiment de ceux qui m’ont assuré que Moliere avoit songe à se peindre en formant le caractere
vaincue pourvû qu’elle veuille se retirer avec lui, ressemble assez à Moliere si on juge de lui par la conversation que j’ai ra
étoient assez connus & ne contribuerent pas peu à revolter contre Moliere le parterre qui n’étoit pas comme eux au fait de
i n’étoit pas comme eux au fait de ces circonstances. D’un autre côté Moliere n’osoit pas trop en donner la clé de peur de s’at
Voici ce qu’il en dit. *Mr. de ** crut se faire un merite auprès de Moliere de défendre le Misanthrope : il fit une longue Le
gue Lettre qu’il donna à Ribou, pour mettre à la tête de cette Piece. Moliere qui en fut irrité envoya chercher son Libraire, l
is après sa mort on l’a rimprimée. M. de ** qui aimoit fort à voir la Moliere , vint souper chez elle le même jour. Moliere le t
ui aimoit fort à voir la Moliere, vint souper chez elle le même jour. Moliere le traita cavalierement sur le sujet de sa Lettre
menerent tout le pêle mêle de Paris, aussi bien que les connoisseurs. Moliere s’applaudissant du succès de son invention, pour
m’a appris que le Medecin malgré lui n’étoit point de l’invention de Moliere quant au fonds du sujet ; mais que quelqu’un aian
emps de François I. qui fut lui même une des personnes de l’intrigue, Moliere la trouva très-propre à être accommodée en farce,
à ne la regarder que du côté de l’intrigue ; mais c’est une farce de Moliere , & on l’y reconnoît par tout, quoi qu’il y so
ourir dans Paris un livre terrible, que l’on mettoit sur le compte de Moliere pour le perdre. C’est à cette occasion qu’il mit
de ces deux dernieres Pieces, que l’on avoit mise dans les Oeuvres de Moliere , n’étoit pas veritable ; puisque l’on marquoit qu
es ont été joüées dés les mois de Mars & de Juin de l’année 1666. Moliere avoit lû son Misanthrope à toute la Cour, avant q
d’ailleurs il arrivoit quelquefois que ces avis étoient interessez : Moliere ne traitoit point de caracteres, il ne plaçoit au
gardoit cet endroit comme un trait indigne d’un si bon Ouvrage : Mais Moliere avoit son original, il vouloit le mettre sur le T
anvier 1668. Cependant un Savantasse n’en voulut point tenir compte à Moliere . Comment ! disoit-il, il a tout pris sur Rotrou,
udit à des Plagiaires. C’a toûjours été, ajoûtoit-il, le caractere de Moliere  : J’ai fait mes études avec lui ; & un jour q
ensonge, & qu’il lui eut dit qu’il les avoit pris dans Theophile, Moliere le lui avoüa, & lui dit qu’il les y avoit pri
i, disoit ce Pedant à son ami, si l’on examinoit bien les Ouvrages de Moliere , on les trouveroit tous pillez de cette force-là.
des plus belles Pieces de Plaute. Cette Dame a rendu un bon office à Moliere par cette traduction, car en donnant à l’ancien C
t à tort que ces imitations étoient une marque de sterilité, comme si Moliere eût été plus blâmable d’emprunter ce qui convenoi
ges de ce qu’ils trouvoient dans les Comiques Grecs. Quand la mort de Moliere a eu calmé l’envie sur son chapitre & fait se
des endroits d’Homere. Ce fut après l’heureux succès d’Amphitryon que Moliere remit son Avare sur le Theâtre. Cette Piece avoit
e se revolter contre l’Auteur & passa du mépris à l’admiration. * Moliere projeta ensuite de donner son George Dandin. Mais
ncore de le faire repentir d’y avoir travaillé. Vous avez raison, dit Moliere à son ami ; mais je sai un sûr moyen de me concil
parlez ; j’irai lui lire ma Piece. Au spectacle, où il étoit assidu, Moliere lui demanda une de ses heures perduës pour lui fa
il courut tout Paris pour tirer vanité de la lecture de cette piece. Moliere , disoit-il à tout le monde, me lit ce soir une Co
l à tout le monde, me lit ce soir une Comedie : voulez vous en être ? Moliere trouva une nombreuse assemblée, & son homme q
, & qui pourtant auroit pû s’en fâcher, une partie des Scénes que Moliere avoit traittées dans sa Piece, étant arrivées à c
ois de Juillet 1668. & à Paris au mois de Novembre suivant. Quand Moliere vit que les Hypocrites, qui s’étoient si sort off
courent de tous côtez pour aviser aux moyens d’éviter le ridicule que Moliere alloit leur donner sur le Theâtre malgré les défe
es parts leurs plaintes importunes pour faire reprimer l’insolence de Moliere , si son annonce avoit son effet. L’assemblée fut
Sa Majesté ayant défendu la premiere fois que l’on joüât cette Piece, Moliere vouloit profiter de son absence pour la faire pas
mp; sans beaucoup de chagrin du côté des Comediens. La permission que Moliere disoit avoir de Sa Majesté pour joüer sa Piece n’
défenses du Roi on pouvoit prendre pour une temerité la hardiesse que Moliere avoit eûë de remettre le Tartuffe sur le Theâtre,
& parmi les personnes de spectacle. Mais sur tout dans le cœur de Moliere , qui se vit justifié de ce qu’il avoit avancé. Si
urs succombé sous les raisons de ceux qui en connoissent le merite. * Moliere dans la Préface apologetique de cette Piece parle
la Piéce, quoique le Roi l’eût accordée. Quelques-uns ont attribué à Moliere un mot bien malin dans cette occasion, on veut qu
e, Champmêlé, qui n’étoit point encore alors dans la Troupe, fut voir Moliere dans sa loge, qui étoit proche du Theâtre. Comme
ge, qui étoit proche du Theâtre. Comme ils en étoient aux complimens, Moliere s’écria, ah chien ! ah bourreau ! & se frappo
ut qu’il tomboit de quelque mal, & il étoit fort embarrassé. Mais Moliere , qui s’apperçut de son étonnement, lui dit, ne so
e permettre que le Tartuffe fût representé, donna un nouveau merite à Moliere . On vouloit même que cette grace fût personnelle.
vice, si opposé à ses sentimens, fût attaqué avec autant de force que Moliere le combattoit. Tout le monde lui fit compliment s
cellentes qui mettoient la vertu dans son jour. Cela est vrai, disoit Moliere  ; mais je trouve qu’il est très-dangereux de pren
en coûte. Je me suis repenti plus d’une fois de l’avoir fait. Quoique Moliere donnât à ses Pieces beaucoup de merite du côté de
Ouvrages dans la bouche de ceux qui les representent. Il est vrai que Moliere n’étoit bon que pour representer le Comique, il n
Public aime les charges, & que le jeu délicat ne l’affecte point. Moliere n’étoit point un homme qu’on pût oublier par l’ab
à commença la conversation par la relation. Il fit d’abord observer à Moliere que l’on n’en usoit point avec l’Empereur du Mogo
prendre du Pouss avant que de revenir. Taisez-vous, jeune homme, dit Moliere , vous ne connoissez pas M. Bernier, & vous ne
nt ! repliqua Baron, qui s’étoit donné toute liberté de parler devant Moliere , vous êtes si bons amis, & Monsieur après une
ché de cette leçon, qui étoit en sa place, se mit sur les sentimens ; Moliere n’en fut pas fâché : Car plus homme de Cour que B
a relation ne lui faisoit pas beaucoup de plaisir. On parla de santé. Moliere rendit compte du mauvais état de la sienne à Bern
A la fin ne sachant plus que dire sur le Mogol, il offrit ses soins à Moliere . Oh ! Monsieur, dit Baron, M. de Moliere est en d
Baron étoit un enfant gâté ; il mit la conversation sur son chapitre. Moliere , qui en parloit avec plaisir, en commença l’histo
; mais Baron rebuté de l’entendre, alla chercher à s’amuser ailleurs. Moliere n’étoit pas seulement bon Acteur, & excellent
-ci pour Des-Cartes. En revenant d’Hauteüil un jour dans le bateau de Moliere , ils ne furent pas long-temps sans faire naître u
toit mis pour gagner les Bons-Hommes. J’en fais juge le bon Pere, dit Moliere , si le Systême des Des-Cartes n’est pas cent fois
peine que l’on y fasse attention. N’est-il pas vrai, mon Pere, ajoûta Moliere au Minime ? Le Religieux répondit par un hom ! ho
i se crut affoibli par l’apparente approbation du Minime, il faut que Moliere convienne que Des-Cartes n’a formé son Systême qu
inime sembla se ranger du côté de Chapelle par un second, hom ! hom ! Moliere outré de ce qu’il triomphoit, redouble ses effort
nna aussi-tôt un signe d’approbation, sans proferer une seule parole. Moliere , sans songer qu’il étoit au lait, saisit avec fur
’y entendoit rien, ils se regarderent l’un l’autre sans se rien dire. Moliere revenu de son abbattement, dit à Baron, qui étoit
quand il est observé avec conduite. Voilà comme vous faites toûjours, Moliere , dit Chapelle, vous me commettez sans cesse avec
s, & je n’en suis pas plus avancé. Chapelle reprochoit toûjours à Moliere son humeur réveuse ; il vouloit qu’il fût d’une s
e rien il fût toûjours preparé à la joye. Oh ! Monsieur, lui répondit Moliere , vous êtes bien plaisant. Il vous est aisé de vou
e laissent pas de vous faire bien des ennemis, croyez moi. Mon pauvre Moliere , répondit Chapelle, tous ces ennemis seront mes a
itter le goût de la farce. Si je travaillois pour l’honneur, répondit Moliere , mes Ouvrages seroient tournez tout autrement : M
ôtre. Chapelle accepta le défi : Mais lorsqu’il apporta son Ouvrage à Moliere , celui-ci après la premiere lecture le rendit à C
r à l’examen, on y trouveroit sûrement de la difference avec celui de Moliere . Voici un éclaircissement très-singulier que Moli
ce avec celui de Moliere. Voici un éclaircissement très-singulier que Moliere essuya avec un de ces Courtisans qui marquent par
re d’Extravagant ; seroit-il Bien vrai ? Moi, Monsieur ! lui répondit Moliere , je n’ai jamais eu dessein de travailler sur ce c
crois pas que vous eussiez passé outre. Mais, Monsieur, lui repartit Moliere , qu’aviez-vous à craindre ? Vous eût-on reconnu d
tre Piece : Je sai l’attention que l’on a sur moi. Non, Monsieur, dit Moliere  : le respect que je dois à une personne de vôtre
mes bons endroits. Ils se presentent à la premiere vûë, lui repliqua Moliere  ; mais pourquoi voulez-vous faire briller vos ver
e Piece. Quel titre lui donneriez-vous ? Mais je ne pourrois, lui dit Moliere , lui en donner d’autre que celui d’Extravagant. I
iece, il me tarde qu’elle ne paroisse. La fatuité de ce Courtisan mit Moliere de mauvaise humeur, au lieu de le réjoüir ; &
mettre bien serieusement au Theâtre ; mais il n’en a pas eu le temps. Moliere trouva mieux son compte dans la Scéne suivante, q
l declama quelques Scénes détachées, serieuses & comiques, devant Moliere , qui fut surpris de l’art avec lequel ce jeune ho
dans ses tons ; ses gestes étoient menagez avec esprit : de sorte que Moliere vit bien que ce jeune homme avoit été élevé avec
rtifié en allant souvent à la Comedie. Et avez-vous du bien ? lui dit Moliere . Mon pere est un Avocat assez à son aise, lui rép
at assez à son aise, lui répond le jeune homme. Et bien, lui repliqua Moliere , je vous conseille de prendre sa profession ; la
sister dans sa resolution, quand Chapelle entra, un peu pris de vin ; Moliere lui fit entendre reciter ce jeune homme. Chapelle
ublic, s’il ne se fait Predicateur ou Comedien. En verité, lui répond Moliere , il faut que vous soyez bien yvre pour parler de
c, repliqua Chapelle, mettez-vous dans la tête que malgré tout ce que Moliere vous a dit, vous en aurez plus en six mois de The
ous en aurez plus en six mois de Theâtre qu’en six années de Barreau. Moliere , qui n’avoit en vûë que de convertir le jeune hom
es à l’extremité de la nuit. Il suffisoit de le connoître legerement. Moliere étoit desolé d’avoir un ami si agreable & si
; & Chapelle lui promettoit toûjours merveilles, sans rien tenir. Moliere n’étoit pas le seul de ses amis, à qui sa conduit
hez eux. Si Chapelle étoit incommode à ses amis par son indifference, Moliere ne l’étoit pas moins dans son domestique par son
mée un moment devant ou après le temps qu’il l’avoit ordonné, mettoit Moliere en convulsion ; il étoit petit dans ces occasions
res, quoiqu’elle dût être accoûtumée à cette fatigante regularité que Moliere exigeoit de tout le monde. Et même il étoit préve
pas. Un de ses amis, qui étoit surpris qu’un homme aussi delicat que Moliere eût si mal placé son inclination, voulut le dégoû
elle n’a pas le sens commun. Je sai tout cela, Monsieur, lui répondit Moliere  ; mais je suis accoutumé à ses défauts ; & il
. Peut-être aussi qu’une autre n’auroit pas voulu de l’attachement de Moliere  ; il traittoit l’engagement avec negligence, &
c’étoit un domestique assez épais, & qu’il avoit soin d’habiller Moliere . Un matin qu’il le chaussoit à Chambord, il mit u
it à Chambord, il mit un de ses bas à l’envers. Un tel, dit gravement Moliere , ce bas est à l’envers. Aussi-tôt ce Valet le pre
pour chercher l’endroit ; & l’envers revenu dessus, il rechausse Moliere . Un tel, lui dit-il encore froidement, ce bas est
s ce maudit envers se trouvant toûjours dessus, la patience échappa à Moliere . Oh, parbleu ! c’en est trop, dit-il, en lui donn
ne partie du ridicule dont il étoit chargé. Il ne le porta pas loin ; Moliere , pour se venger de ce Campagnard, le mit en son j
onner un divertissement à sa Cour au mois de Février de l’année 1670. Moliere eut ordre d’y travailler : Il fit les Amans Magni
r au Courtisan, qui est toujours touché par ces sortes de spectacles. Moliere travailloit toujours d’après la nature, pour trav
Gentilhomme ; & afin d’en rendre la representation plus heureuse, Moliere fit dessein d’emprunter un vieux chapeau de M. Ro
étoit d’une si singuliere figure, qu’il n’avoit pas son pareil. Mais Moliere fut refusé ; parce que Baron n’eut pas la prudenc
osophe l’usage qu’on vouloit faire de son chapeau. Cette attention de Moliere dans une bagatelle fait connoître celle qu’il avo
i est de Mr. de Crimarest aussi bien que ce detail, ne justifie point Moliere , d’avoir fait tout son possible pour réjouir le p
r au doit dans les ruës & il y avoit plus que de l’indiscretion à Moliere de le lui demander. *Cette inquietude de Moliere
de l’indiscretion à Moliere de le lui demander. *Cette inquietude de Moliere sur tout ce qui pouvoit contribuer au succès de s
& du temps à l’avance elle étoit occupée du plaisir de le mettre. Moliere alla dans sa loge une demi-heure avant qu’on comm
convenable à la situation où vous devez être. Peu s’en fallut que la Moliere ne voulut pas joüer, tant elle étoit desolée de n
té plus malheureusement reçuë que celle-là, & aucune de celles de Moliere ne lui a donné tant de déplaisir. Le Roi ne lui e
ot à son souper : & tous les Courtisans la mettoient en morceaux. Moliere nous prend assurément pour des Gruës, de croire n
ntât cette piece pour la seconde fois ; & pendant ces cinq jours, Moliere tout mortifié se tint caché dans sa chambre : Il
l venoit de voir. Mr. Colbert qui entendit cette réponse recommanda à Moliere celui qui l’avoit faite, & comme il travaillo
autour d’un bâton que deux personnes tiendroient par les deux bouts. Moliere répondoit que par là, on auroit privé le Parterre
, qui n’avoit point encore porté son jugement, eut la bonté de dire à Moliere  : Je ne vous ai point parlé de vôtre piece à la p
duit par la maniere dont elle avoit été representée : Mais en verité, Moliere , vous n’avez encore rien fait qui m’ait plus dive
e rien fait qui m’ait plus diverti, & vôtre piece est excellente. Moliere reprit haleine au jugement de Sa Majesté ; &
ux qui jugent avec équité par les connoissances les plus communes. Et Moliere avoit bien raison d’être mortifié de l’avoir trav
contre cette piece. Il y a des gens de ce temps-ci qui pretendent que Moliere ait pris l’idée du Bourgeois Gentilhomme dans la
Chapelier, qui avoit consommé cinquante mille écus avec une femme que Moliere connoissoit, & à qui ce Gandoüin donna une be
ar dessus les murs. Bien loin que ce Bourgeois ait servi d’original à Moliere pour sa piece, il ne l’a connu, ni devant, ni apr
t que l’avanture de ce Chapelier soit arrivée ou non après la mort de Moliere . Les Fourberies de Scapin parurent pour la premi
e 24. de Mai 1671.* Cette piéce est à proprement parler une farce, où Moliere s’est livré à son penchant. Car enfin on a beau l
aturel, & Mr. Despreaux, qui d’ailleurs étoit grand Admirateur de Moliere , n’a pu s’empêcher de lui reprocher, à l’occasion
est encore plus aisé de le justifier de l’accusation d’avoir encensé Moliere pendant sa vie & de l’avoir satyrisé après sa
alignité que de jugement, ils devoient considerer que dans l’Epitre à Moliere Mr. Despreaux étoit autorisé à lui donner les loü
ispensablement obligé d’avertir ses Lecteurs que tous les Ouvrages de Moliere n’étoient pas également dignes de lui. Il louë le
mois de Fevrier de l’année suivante & à Paris, le 8. de Juillet. Moliere y tombe jusques dans l’ordure dans la Scene VII.
Cependant ces deux Comedies ont des Scenes, & des Dialogues où Moliere se fait reconnoître facilement ; & il seroit
t des Connoisseurs sur ces deux dernieres pieces* le peuple, pour qui Moliere avoit eu intention de les faire, les vit en foule
foule, & avec plaisir. Si le Roi n’avoit eu autant de bonté pour Moliere à l’égard de ses Femmes Savantes, que Sa Majesté
voir le ridicule d’un Pedant ? Est-ce un caractere à m’occuper ? Que Moliere en prenne à la Cour, s’il veut me faire plaisir.
piece. Mais à la seconde qui se donna à Saint Cloud, Sa Majesté dit à Moliere , que la premiere fois elle avoit dans l’esprit au
e étoit très-bonne, & qu’elle lui avoit fait beaucoup de plaisir. Moliere n’en demandoit pas davantage, assuré que ce qui p
ce à Paris avec confiance l’onze de Mai 1672. *Personne n’ignore que Moliere en peignant Vadius & Trissotin, avoit en vuë
pour ne se pas vouloir reconnoître dans un portrait si bien marqué. † Moliere étoit vif quand on l’attaquoit. Benserade l’avoit
fût le bel Esprit d’un grand Seigneur, & honoré de sa protection. Moliere s’avisa donc de faire des vers du goût de ceux de
anité, comme s’il avoit lui-même été l’Auteur de ces vers. Mais quand Moliere eut bien préparé sa vengeance, il declara publiqu
serade fut honteux ; & son Protecteur se fâcha, & menaça même Moliere , d’avoir fait cette piece à une personne qu’il ho
ion. Mais le grand Seigneur avoit les sentimens trop élevez, pour que Moliere dût craindre les suites de son premier mouvement.
peu differentes. Voici ses propres termes, « il eut une affaire avec Moliere qui entendoit assez l’art de se vanger de ceux qu
re : Et tracez sur les herbettes, L’image de vos chaussons. «  Moliere avoit fait seul ce ballet & même les vers pou
sserade de chagrin, avoit fait la plaisanterie que je viens de citer. Moliere pour s’en vanger d’une maniere nouvelle, fit des
u’elle representoit. La querelle entre ces deux Poëtes vint de ce que Moliere s’étoit ingeré de faire les vers pour le balet de
la premiere & ajoûtez après coup. *Bien des gens s’imaginent que Moliere a eu un commerce particulier avec M. R... Je n’ai
crois pas qu’ils dussent se chercher ; & je ne pense pas même que Moliere estimât R.... J’en juge par ce qui leur arriva à
arriva à l’occasion de B... R... ayant fait cette piece, la promit à Moliere pour la faire joüer sur son Theâtre ; il la laiss
s de la donner aux Comediens de l’Hôtel de Bourgogne ; ce qui indigna Moliere & Baron contre lui. M. de P... ayant dit à ce
s ; & ils en étoient presque aux mains derriere le Theâtre, quand Moliere arriva ; & qui après les avoir separez, &
ur un jeune homme trop s’écarter de la politesse. Qu’à la verité, lui Moliere répandoit par tout la mauvaise foi de R... &
mal à M. de P.. qui, quoique très-mal satisfait de la remontrance de Moliere à Baron, prit le parti de ne rien répondre, &
ire, de les faire vivre avec plus de concert. Ils y réussirent, & Moliere , pour rendre leur union plus parfaite, quitta l’u
oit, il eut recours à M. de Corneille : il faut y ajoûter M. Quinaut. Moliere n’en versifia que le Prologue, le premier Acte, l
. M. Corneille l’aîné fit tous les autres vers qui se recitent, & Moliere avertit lui-même que ce grand homme n’avoit emplo
edie en Musique sur le même sujet, reprit tout ce qu’il avoit prêté à Moliere  ; de là vient que les airs qui se chantent dans l
ns la Tragedie-ballet, se retrouvent dans l’opera de Psyché. Celle de Moliere eut à Paris au mois de Juillet 1672. tout le succ
’elle meritoit.† Il n’y a pourtant pas lieu de s’étonner du temps que Moliere mettoit à ses ouvrages ; il conduisoit sa Troupe,
l savoit les placer. Ce qui a fait dire que les Medecins étoient pour Moliere ce que le vieux Poëte étoit pour Terence. On a de
des representations du Malade imaginaire, qui precederent la mort de Moliere . Le peuple croit qu’il mourut à la premiere &
che. Ce recit d’un homme contemporain & de la même profession que Moliere n’a rien que de vraisemblable. Cependant comme M.
attirées de la part du censeur de son livre le Fromage de Parmesan de Moliere , & les Bouillons de sa Femme, & autres Ba
l’on devoit donner la troisiéme representation du Malade Imaginaire, Moliere se trouva tourmenté de sa fluxion beaucoup plus q
souffre avant que de mourir ! cependant je sens bien que je finis. La Moliere & Baron furent vivement touchez du discours d
es lustres allumez & la toile levée, précisement à quatre heures. Moliere representa avec beaucoup de difficulté ; & la
l, vous me paroissez plus mal que tantôt. Cela est vrai, lui répondit Moliere , j’ai un froid qui me tuë. Baron après lui avoir
dans sa chambre, Baron voulut lui faire prendre du bouillon, dont la Moliere avoit toûjours provision pour elle ; car on ne po
it de rendre, s’écria avec frayeur. Ne vous épouvantez point, lui dit Moliere , vous m’en avez vû rendre bien davantage. Cependa
rent mort. J’ai crû que je devois entrer dans le détail de la mort de Moliere , pour desabuser le Public de plusieurs histoires
rité des biens de son pere, que de ses bonnes qualitez. Aussi tôt que Moliere fut mort, Baron fut à Saint Germain en informer l
arlay Archevêque ne voulut pas permettre qu’on l’inhumât. La femme de Moliere alla sur le champ à Versailles se jetter aux pied
e. Tous ses amis y assisterent ayant chacun un flambeau à la main. La Moliere s’écrioit par tout : Quoi ! l’on refusera la sepu
de terre, obtenu par priére, Pour jamais sous la tombe eût enfermé Moliere . Ce detail essentiel à la vie de Moliere, est o
sous la tombe eût enfermé Moliere. Ce detail essentiel à la vie de Moliere , est omis par M. Grimarest dont je reprends la na
terre il s’amassa une foule incroyable de Peuple devant sa porte. La Moliere en fut épouvantée ; elle ne pouvoit penetrer l’in
à une femme, qui étoit celui que l’on portoit en terre ? Et c’est ce Moliere , répondit-elle. Une autre femme, qui étoit à sa f
t bien Monsieur pour toi. Mr. Grimarest marque exactement le jour que Moliere mourut. Marcel que Mr. Bayle a suivi dit aussi qu
epresentation du même personage, mais moins subitement à la verité. † Moliere ne fut pas mort, que les Epitaphes furent répandu
p;c. C’est-à-dire, La Cour qui t’honora d’un suffrage éclatant, Moliere , après ta mort pleure, gemit, soupire ; Si tu n
ines, Grecques, Françoises, & Italiennes composa cette Epitaphe à Moliere , Delicia procerum, tota notissimus aulâ, Ill
es, &c. Marcel Comedien que j’ai quelquefois cité dans la Vie de Moliere composa le Madrigal, qui se trouve dans la même p
la page suivante. La Fontaine ne voulant pas qu’un si grand Poëte que Moliere mourût sans une Epitaphe de sa façon, fit celle q
que l’envie de faire des vers, s’avantura d’en faire à la loüange de Moliere . Ils commencent ainsi, Ornement du Theâtre, inc
ommencent ainsi, Ornement du Theâtre, incomparable Acteur, &c. Moliere n’a jamais été plus loué qu’après que le public a
de terre, obtenu par priere, Pour jamais sous la tombe eût enfermé Moliere , Mille de ces beaux traits aujourd’hui si vante
t jamais homme n’eût plus de mauvais censeurs à mépriser que n’en eut Moliere . Ils revenoient toûjours à la charge, &, comm
soit ses efforts pour décrier l’Auteur ; mais il triomphoit toûjours. Moliere connoissoit les trois sortes de personnes qu’il a
oit au dessus de sa portée. L’habile homme vouloit qu’un Auteur comme Moliere conduisît son sujet, & remplît noblement, en
emple de Terence. On le voit par le jugement que M. Despreaux fait de Moliere dans son Art Poëtique, Chant III. 389. & suiv
ne & l’autre est toûjours en modeles fertile ; C’est par là que Moliere illustrant ses écrits, Peut-être de son art eût
elle politesse ? quelle élegance ? quels caracteres ? Il n’a manqué à Moliere que d’éviter le jargon, & d’écrire purement :
les Savans ont porté à peu près le même jugement sur les Ouvrages de Moliere  ; mais il divertissoit tour à tour les trois sort
La femme de celui-ci ne fut pas plus soigneuse de ses Ouvrages que la Moliere  : Elle vendit toute la Bibliotheque de son mari,
ment se trouverent les manuscrits qui étoient restez après la mort de Moliere . Cet Auteur avoit traduit presque tout Lucrece :
le papier, prit un cahier de sa traduction pour faire des papillotes. Moliere n’étoit pas heureux en domestiques, les siens éto
elle-ci doit être encore imputée à celui qui le chaussoit à l’envers. Moliere , qui étoit facile à s’indigner, fut si piqué de l
igné à plusieurs personnes. Pour donner plus de goût à sa traduction, Moliere avoit rendu en Prose toutes les matieres Philosop
it mis en Vers ces belles descriptions de Lucrece. *Après la mort de Moliere , le Roi eut dessein de ne faire qu’une Troupe de
la representation de l’Opéra. Ce changement obligea les camarades de Moliere à chercher un autre lieu ; & ils s’établirent
é, qu’elle avoit eu dessein de la faire, incontinent après la mort de Moliere . Cette seule Compagnie de Comediens du Roi entret
ilà, ce que j’ai pu recueillir de plus essentiel sur la vie du fameux Moliere . Il a été pour le Comique, ce que Corneille a été
emiere place, & faire balancer entre eux le jugement du Parterre. Moliere n’a encore eu personne qu’on puisse lui comparer.
ere n’a encore eu personne qu’on puisse lui comparer. On a reproché à Moliere qu’il donnoit des Farces pour des Comedies ; &
lume de cette Edition, page 464. il ne seroit pas facile de justifier Moliere du reproche que le même Critique lui fait d’avoir
lui donnassent des negligences compensées par de si grandes beautez. Moliere ne rimoit pas toûjours fort richement. On voit au
2 (1765) [Anecdotes et remarques sur Molière] (Récréations littéraires) [graphies originales] pp. 1-26
[Introduction] Ce furent les Précieuses Ridicules qui mirent Moliere en réputation. La piece ayant eu, comme tout le m
d’éplucher les fragments de Ménandre ; je n’ai qu’à étudier le monde. Moliere , peu de temps après s’être brouillé avec M. Racin
assidus. « Je vous vis derniérement, lui dit Racine, à la Piece de M. Moliere , & vous ryez tout seul sur le Théatre. Je vou
pas ri, du moins intérieurement. » M. Despréaux préféroit l’Avare de Moliere à celui de Plaute, qui est outré en plusieurs end
soutint à Racine, qui n’étoit pas fâché du danger où la réputation de Moliere sembloit être exposée, que cette Comédie auroit b
II. Analyse de la jalousie du Barbouillé, farce en un Acte, par Moliere . (non Imprimée.) « Le Barbouillé commence par se
as & le plus ignoble que l’on puisse imaginer. III. Lorsque Moliere fait dire à Chrisalde, dans l’Ecole des Femmes (A
IV. Dans la Comédie des Fâcheux, qui est une des plus belles de Moliere , le Fâcheux Chasseur qu’il introduit dans une des
entation de cette Comédie, qui se fit chez Mr. Fouquet ; le Roi dit à Moliere , en lui montrant M. de Soyecourt : Voilà un grand
la représentation suivante. (Menagiana, Tome. III. page 24.) V. Moliere s’est servi pour la composition de la premiere Sc
dénouement. (Riccoboni, observation sur la Comédie & le génie de Moliere .) VI. Le fameux Comte de Grammont a fourni
e génie de Moliere.) VI. Le fameux Comte de Grammont a fourni à Moliere l’idée de son Mariage forcé. Ce Seigneur pendant
e nouvelle de la troisieme journée du Decameron de Bocace, a fourni à Moliere l’idée de sa Comédie de l’Ecole des Maris. (Ricco
des Maris. (Riccoboni, observations sur la Comédie & le génie de Moliere .) VIII. La Piece Espagnole d’Agostino Moret
Espagnole d’Agostino Moreto, intitulée El desden con el desden. dont Moliere a tiré sa Princesse d’Elide, est une preuve de la
nne dans l’original, mais elle est devenue sublime entre les mains de Moliere . (Riccoboni, idem.) IX. Moliere avoit hazar
enue sublime entre les mains de Moliere. (Riccoboni, idem.) IX. Moliere avoit hazardé quelques Traits dans sa Piece du Fe
nne Troupe Italienne) m’a dit, (c’est ce M. de Tralage qui parle) que Moliere qui étoit de ses amis, l’ayant un jour rencontré
des nouvelles de Théatre & d’autres, le même sieur Angelo, dit à Moliere , qu’il avoit vu représenter en Italie, (à Naples)
r fainéant, qui s’amuse à cracher dans un puits pour faire des ronds. Moliere l’écouta avec beaucoup d’attention, & quinze
ès le sieur Angelo fut surpris de voir dans l’affiche de la troupe de Moliere , la Comédie du Misanthrope, annoncée & promis
des grands hommes. (Voyez l’Histoire du Théatre François.) XI. Moliere , étoit designe pour remplir la premiere place vac
Françoise ; la compagnie s’étoit arrangée au sujet de sa profession. Moliere n’auroit plus joué que dans les rôles du haut com
XII. On ne prétend rien diminuer du mérite & de la gloire de Moliere , en disant que le fond de la fable de sa Comédie
ans Plaute. Les Italiens, qui ont enchéri sur ce modele, ont fourni à Moliere les lazzis, les plaisanteries, & même une par
s toute la Comédie de l’Avare, quatre Scenes qui soient inventées par Moliere . Un ouvrage, dit M. Riccoboni dont je tire cet ar
mp; aussi difficile, car je suis presque certain qu’il a plus coûté à Moliere que deux Comédies de son invention, mérite l’atte
emiere Scene de la Sœur, Comédie de Rotrou, est l’original sur lequel Moliere a composé la premiere Scene de ses Fourberies de
quel Moliere a composé la premiere Scene de ses Fourberies de Scapin. Moliere a encore fait usage de la troisieme Scene du prem
araison que l’on peut faire des deux Scene de Rotrou avec les deux de Moliere , loin de faire tort à ce dernier, doit faire sent
lité celle de Valet de Chambre de Monsieur. (frere du Roi.) XV. Moliere a joué dans ses Femmes Savantes l’Hotel de Rembou
l de Rembouillet, qui étoit le rendez-vous de tous les beaux esprits. Moliere y eut un grand accès, & y étoit fort bien ven
lui dire : Quoi ? Monsieur, vous souffrirez que cette impertinent de Moliere nous joue de la sorte ? Ménage ne lui fit point d
onique qui fait tant rire à la fin du Malade Imaginaire, fut fourni à Moliere par son ami Despréaux, en dînant ensemble avec Ml
plus finement. (Lettres de Boursault.) XVIII. XIX. La fille que Moliere avoit euë de son Mariage avec Mlle. Béjart, fut n
laissa enlever par le sieur Claude Rachel, Ecuyer sieur de Montalant. Mademoiselle Moliere , remariée pour lors à Guerin d’Etriché, fit quelq
s de Paris, sans postérité. XIX. Le sieur Béjart, beau-frere de Moliere étoit demeuré estropié d’une blessure qu’il reçut
s épées avec la sienne, & les rabattant, l’une lui piqua un pied) Moliere , qui peu de temps après donna sa Comédie de l’Ava
différemment dans tous ceux que Béjart remplissoit à Paris. XX. Moliere dans sa Comédie du Bourgeois Gentilhomme, a donné
sa Comédie du Bourgeois Gentilhomme, a donné, dit-on, le portrait de Mademoiselle Moliere , (Acte III. Scene IX.) sous le personnage de Luci
rès-ressemblant à tous ceux qu’on a fait de cette Actrice. XXI. Mademoiselle Moliere , ou pour mieux dire Mlle. Guerin, a quitté le Thé
ée, (morte le 3 Novembre 1700.) Elle jouoit à merveille les rôles que Moliere , son mari, avoit fait pour elle, & ceux des F
pirer une grande passion. (Note de M. Grandval, le pere.) XXII. Moliere fuyoit la peine ; & ce fut M. Despréaux, qui
lui faut ressembler. (Bolœana, page 23.) XXIII. Le mariage de Moliere avec la jeune Mademoiselle Béjart se fit en 1662.
dit cela il y a dix-huit mois. XXIV. C’est sur le mariage de Mlle. Moliere avec le Comédien Guerin d’Etriché, (en 1677 ou 16
antage. XXV. Monsieur Despréaux ne se lassoit point d’admirer Moliere , qu’il appelloit toujours le Contemplateur. Il di
& d’instructif dans ses moindres ouvrages, (Bolœana) XXVI. Moliere récitoit en Comédien sur le Théatre & hors du
M. Despréaux m’a dit, (c’est M. de Monchenay qui parle) que lisant à Moliere sa Satyre, qui commence par : D’où vient, cher
fou qui pour bonnes raisons Ne loge son voisin aux petites-Maisons. Moliere lui fit entendre qu’il avoit eu dessein de traite
res, comme s’ils étoient moins fous pour avoir de différentes folies. Moliere avoit peut-être en vue cette idée, quand à la fin
alde : Il est un peu blessé sur certaines matieres. XXVIII. Moliere étoit fort ami du célebre Avocat Fourcroi, homme
oumons. Ils eurent une dispute à table en présence de Mr. Despréaux ; Moliere se tournant du côté du Satyrique, lui dit : Qu’es
ontre une gueule comme cela ? XXIX. Deux mois avant la mort de Moliere , M. Despréaux alla le voir, & le trouva fort
es efforts de poitrine qui sembloient le menacer d’une fin prochaine. Moliere assez froid naturellement ; fit plus d’amitié que
tié que jamais à M. Despréaux. Cela l’engagea à lui dire : mon pauvre M. Moliere , vous voilà dans un pitoyable état. La contention
avec vous, sentiront mieux votre supériorité. Ah, Monsieur ! répondit Moliere , que me dites-vous là ? Il y a un honneur pour mo
es. XXX. Racine, après avoir donné son Alexandre à la troupe de Moliere pour le jouer, le retira pour le donner aux Coméd
gogne. Il eut chez eux tout le succès possible : ce qui déplut fort à Moliere  ; outre que Racine lui avoit débauché la Dupare,
joua à ravir dans le rôle d’Andromaque. De-là vint la brouillerie de Moliere & de Racine, qui s’étudioient tous deux à sou
areille émulation. Peu de temps après la désertion du Poëte Tragique, Moliere donna son Avare, ou M. Despréaux fut des plus ass
plus assidus. Je vous vis derniérement, lui dit Racine, à la piece de Moliere , & vous ryez tout seul sur le Théatre. Je vou
ez pas ri, du moins intérieurement, M. Despréaux préféroit l’Avare de Moliere à celui de Plaute, qui est outré dans plusieurs e
ces de l’Auteur ; C’est ainsi qu’en jugeoit M. Despréaux. XXXI. Moliere étant pressé par le Roi au sujet de la Comédie de
heux eut recours à Chapelle pour lui faire la Scene de Caritidès, que Moliere trouva si froide qu’il n’en conserva pas un seul
roit vanité du bruit qui courut dans le monde, qu’il travailloit avec Moliere , ce fameux Auteur lui fit dire par M. Despréaux q
abord, pour se divertir, & ensuite pour faire une petite malice à Moliere , à qui il reprocha chez M. le Duc de Montauzier,
ante dispute. M. Roze soutenant, en chantant les paroles latines, que Moliere les avoit traduites en François d’une Epigramme L
lena : Ah ! Ah ! cara mea lagena,      Vacua cur jaces ? (Lettre sur Moliere insérée dans le Mercure de France en Décembre 173
toit un clabaudeuse éternelle, qu’il savoit étriller sans s’émouvoir. Moliere a merveilleusement bien peint leur caractere dans
Médecin Malgré-lui. (Menagiana, de 1729.) XXXIV. XXXIV. Lorsque Moliere sut mort sa femme alla à Versailles se jeter aux
oient été autorisés par sa Majesté même. Pour surcroît de malheur, la Moliere avoit mené avec elle le Curé d’Auteuil pour rendr
t une maison dans ce Village. Ce Curé, au lieu de parler en faveur de Moliere , entreprit mal à propos de se justifier lui-même
r : le Roi les renvoya brusquement l’un & l’autre, en disant à la Moliere que l’affaire dont elle lui parloit, dépendoit du
êque. (Note manuscrite de M. Brossette. Non imprimée. 1.) XXXV. Moliere s’étoit copié lui même en quelques endroits de sa
imée 2.) Dans la même Comédie, il y a aussi un trait de M. Despréaux. Moliere vouloit le détourner de l’acharnement qu’il faiso
jours, qu’un homme, après avoir fait la Pucelle, mérite d’être pendu. Moliere se mit à rire de cette saillie, & l’employa e
tte.) XXXVII. La Comédie de l’Amour-Médecin est la premiere où Moliere ait joué les Médecins & la Médecine. Et pour
Messieurs des Fougerais, Esprit, Guenaut & d’Aquin ; & comme Moliere vouloit déguiser leurs noms, il pria M. Despréaux
traduites en Italien sous le titre suivant : Le Opere di G. B. P. di Moliere , divise in quattro volumi, e arrichite di belliss
3 (1732) Jean-Baptiste Pocquelin de Molière (Le Parnasse françois) [graphies originales] « CII. JEAN-BAPTISTE POCQUELIN. DE MOLIERE, Le Prince des Poëtes Comiques en France, & celebre Acteur, né à Paris l’an 1620. mort le 17. Fevrier de l’année 1673. » pp. 308-320
au fauxbourg Saint Germain. Ce fut alors que Pocquelin prit le nom de Moliere , qu’il a toûjours porté depuis : mais lorsqu’on l
re, jamais il n’en a voulu dire la raison, même à ses meilleurs amis. Moliere dans les representations de ses Comédies l’emport
& ce Prince allant en Languedoc pour y tenir les Etats, ordonna à Moliere de le venir trouver avec la Troupe qu’il avoit fo
trouver avec la Troupe qu’il avoit formée, pour y jouer la Comédie : Moliere partit avec sa Troupe, qui eut bien de l’applaudi
e succès qu’elle en pouvoit esperer. La Troupe passa en Languedoc, où Moliere fut reçu très-favorablement de M. le Prince de Co
e ; & ayant remarqué en peu de tems toutes les bonnes qualitez de Moliere , son estime pour lui alla si loin, qu’il voulut l
? Ils ont compté sur moi, & je me reprocherois de les abandonner. Moliere enfin étoit ravi de se voir Chef d’une Troupe ; i
it très-bien. Après quatre ou cinq années de succès dans la Province, Moliere quitta le Languedoc avec l’agrément du Prince de
bon, & peu de tems après celui du Palais Royal. Le Roi content de Moliere & des Spectacles qu’il faisoit representer pa
e Roi donna aussi en 1663. une pension particuliere de mille livres à Moliere , qui en remercia Sa Majesté, par une Piece de Ver
é, par une Piece de Vers inserée dans le second volume de ses œuvres. Moliere exerçoit toûjours sa Charge de Tapissier Valet-de
e beaucoup d’esprit & qui faisoit de très-jolis Vers. Un jour que Moliere se presenta pour faire le lit du Roi, R*** aussi
-mécontent du procedé de R***, & lui en fit de vives reprimandes. Moliere étoit bien dédommagé de certains airs de dedain d
i faisoit l’honneur de le faire manger avec lui. Il arriva qu’un jour Moliere étant à la table de ce Prince, les Pages qui y se
ges qui y servoient, ne cherchant qu’à badiner & voulant empêcher Moliere de manger les bons morceaux qu’on lui presentoit,
it, lui changeoient d’assiette dans l’instant qu’on les lui servoit ; Moliere s’en étant apperçu, prit promptement une aîle de
e, & ne retira que l’os de cette aîle de perdrix, ce qui fit rire Moliere  ; M. le Prince lui en demanda la raison ; il lui
pour les L. On rapporte ce petit trait de plaisanterie de la part de Moliere , comme une chose rare à un homme aussi grave que
à un homme aussi grave que lui dans la conversation. Le caractere de Moliere étoit très-serieux ; c’étoit un homme qui parloit
nier, Fourcroi. Outre la pension de mille livres que le Roi donnoit à Moliere , il lui faisoit encore de tems-en-tems des gratif
il lui faisoit encore de tems-en-tems des gratifications : d’ailleurs Moliere jouissoit de plus de vingt-cinq mille livres de r
che pour cet usage. Personne n’a reçu de la nature plus de talent que Moliere pour jouer tout le genre humain, pour trouver du
gage & la facilité de s’exprimer paroissent dans tous ses Ecrits. Moliere est un des hommes ausquels la France a le plus d’
mier rang dans Paris pour le bel esprit, s’apperçurent à l’arrivée de Moliere en cette Ville, qu’il connoissoit mieux qu’un aut
iere representation le 18. Novembre 1659. des Précieuses ridicules de Moliere au petit Bourbon. Mademoiselle de Rambouillet y é
ere Rapin & tous les sçavans Critiques donnent aussi l’avantage à Moliere sur tous les Poëtes Comiques, & même sur ceux
; merveilleuses. Voilà aussi le jugement que le Pere Bouhours fait de Moliere dans le Monument qu’il a consacré à sa memoire.
t un Comedien, Qui mît à les polir son art & son étude. Mais, Moliere , à ta gloire il ne manqueroit rien, Si parmi le
Dans les combats d’esprit sçavant Maître d’escrime, Enseigne-moi, Moliere , où tu trouves la rime. Voyez encore les belle
rime. Voyez encore les belles Stances que ce même Poëte adresse à Moliere sur sa Comédie de l’Ecole des Femmes.a Il est vr
e de l’Ecole des Femmes.a Il est vrai que Despréaux après la mort de Moliere , en lui donnant de nouvelles louanges, n’a pas la
e & l’autre est toûjours en modéles fertiles : C’est par-là que Moliere illustrant ses Ecrits, Peut-être de son Art eût
plus l’Auteur du Misantrope. Mais qui peut ignorer les raisons que Moliere a euës de donner dans quelques-unes de ses Pieces
édiens en allant souvent aux Spectacles occuper les premieres places. Moliere fut obligé de se servir quelquefois d’un plaisant
qui ne se piquent point de bel esprit ? Mais dans quelques Pieces où Moliere a voulu satisfaire le Peuple, n’y trouve-t’on pas
& du goût le plus délicat : cependant de tous les Poëtes modernes Moliere étoit celui qu’il estimoit & admiroit le plus
e dans le leur.a On pourroit partager & distinguer les pieces de Moliere en trois classes ; la premiere seroit pour des ge
mettre dans la troisiéme classe. Tout ce que je dirois à la gloire de Moliere seroit bien au-dessous des idées que les personne
premier Acte, la premiere Scene du second & le troisiéme sont de Moliere . XXVIII. Les femmes sçavantes, Comédie en Vers, c
psic 1692. en Anglois & en Allemand, par des Auteurs de ces pays. Moliere a composé aussi quelques autres ouvrages en Vers,
ement. Despréaux dans ses Remarques sur sa Satire deuxiéme adressée à Moliere , dit qu’il avoit traduit dans sa jeunesse Lucrece
e papier, prit un cahier de sa traduction pour faire des papillotes : Moliere qui étoit facile à s’indigner, fut si piqué de la
igné à plusieurs personnes. Pour donner plus de goût à sa Traduction, Moliere avoit rendu en Prose toute la matiere Philosophiq
tes ces belles descriptions qui se trouvent dans le Poëme de Lucrece. Moliere travailla aussi conjointement avec Racine à quelq
Comédies commencées, que Mlle de Moliere donna à la Grange Comédien. Moliere s’étoit marié à la Demoiselle Béjart, fille d’un
voyoient, & dont l’humeur ne sympatisoit nullement avec celle de Moliere , il eut quelques chagrins domestiques à essuyer.
e de saint André des Arcs. La mort (comme on vient de le dire) enleva Moliere presque à la sortie du théatre, où il se força po
e Paris, auquel le Roi fit écrire à ce sujet, ordonna que le corps de Moliere seroit conduit seulement par deux Prêtres qui ne
composa plusieurs Eloges funebres & des Epitaphes à la memoire de Moliere  ; j’en rapporterai ici deux ou trois, dont la pre
Monsieur le Prince de lui presenter l’Epitaphe qu’il avoit faite pour Moliere  : Ah ! lui dit ce grand Prince, que celui dont tu
resente l’Epitaphe, n’est-il en état de faire la tienne ! La femme de Moliere fit porter une grande tombe de Pierre, qu’on plaç
hapelain de saint Joseph, qui me dit avoir assisté à l’enterrement de Moliere , & qu’il n’étoit pas inhumé sous cette tombe 
M. Charles Perrault de l’Académie Françoise, qu’il étoit surpris que Moliere ne fût pas de cette Académie. M. Perrault en parl
arla à plusieurs de ses Confreres, qui marquerent qu’un homme tel que Moliere meritoit des distinctions, & étoit au-dessus
t sujets à recevoir quelques coups. Il y a apparence qu’on en parla à Moliere , mais cela n’eut point de suite. V. Grimarest, Vi
parla à Moliere, mais cela n’eut point de suite. V. Grimarest, Vie de Moliere . La Bruiere, Caracteres de Theophraste & des
mp; d’homme d’une morale très-severe, en parlant des grands talens de Moliere , a declamé un peu trop contre cet Auteur & co
nnée 1731. on a commencé à Paris une magnifique édition des œuvres de Moliere en 6 volumes in-4°. ornée de très-belles Estampes
voir la note sur le premier Vers de la seconde Satire de Despréaux à Moliere , où il est parlé de cette traduction de Lucrece.
4 (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -
GESDE MOLIERE. Jean-Baptiste Pocquelin, si célébre sous le nom de Moliere , naquit à Paris en 1620. Il étoit fils & peti
tre théatre.4 Ce fut alors qu’il changea de nom pour prendre celui de Moliere . Peut-être crut-il devoir cet égard à ses parens,
qui agitérent Paris & tout le royaume, depuis 1648 jusqu’en 1652. Moliere l’employa vraysemblablement à composer ses premie
établis dans cette ville. Quelques-uns d’entre eux prirent parti avec Moliere & le suivirent en Languedoc, où il offrit ses
& fit donner des appointemens à sa troupe. Ce prince avoit connu Moliere au collége, & s’étoit amusé à Paris des repré
, qu’il avoit plusieurs fois mandé chez lui. Non content de confier à Moliere la conduite des fêtes qu’il donnoit, on croit qu’
jusqu’ici que dans ces sortes de piéces chaque acteur de la troupe de Moliere , en suivant un plan général, tiroit le dialogue d
e degré de réputation auquel il aspiroit. Sur la fin de l’année 1657, Moliere avec sa troupe partit pour Grenoble ; il y resta
élevé dans la sale des gardes du vieux louvre. A la fin de la piéce, Moliere ayant fait au Roi un remerciement, dans lequel il
sur la scéne comique des caractéres & des mœurs, étoit réservé à Moliere . Quoiqu’il n’ait fait que l’ébaucher dans la comé
bles, elle doit tenir un rang considérable parmi les chef-d’œuvres de Moliere . Il osa, dans cette piéce, abandonner la route co
u vieillard, qui du milieu du parterre s’écria par instinct, Courage, Moliere , voilà la bonne comédie, est la pure expression d
tement écrit que ses deux premieres comédies. Mais si l’on y retrouve Moliere en quelques endroits, ce n’est pas le Moliere des
Mais si l’on y retrouve Moliere en quelques endroits, ce n’est pas le Moliere des précieuses ridicules. Le tître de la piéce, l
ds même est vicieux, put contribuer au peu de succès de cet ouvrage ; Moliere qui jouoit le rôle de Dom Garcie, ne réussit pas
ange du Roi ; la scéne du chasseur dont le Roi14 avoit donné l’idée à Moliere , fut depuis ajoûtée dans la représentation de sai
nçû, fait, appris, & représenté en quinze jours.16 Le théatre de Moliere , si l’on en croit l’auteur de sa vie,17 essuya pe
ui parut au mois de décembre suivant, attira tout Paris au théatre de Moliere .20 Cette affluence de spectateurs ne le garantit
ent pour assûrer leur tranquillité, ne peut tourner qu’à la gloire de Moliere , qui a trouvé le secret de varier ce qui paroît u
qui n’ont d’autre principe que la contrainte où la tient son tuteur. Moliere n’opposa pendant long-tems que les représentation
on, & n’admettoit par conséquent ni intrigue ni dénouement ; mais Moliere ne s’écarte jamais de l’objet que doit avoir un a
’école des femmes, qui indiquoit les originaux copiés d’après nature. Moliere pénétré des bontés du Roi, dont il venoit d’éprou
ris ne tombe que sur l’esprit & sur les talens : il avoit attaqué Moliere par un endroit plus sensible. Ce qui regarde, dan
ton faux & outré de leur déclamation chantante. Si les écrits de Moliere étoient tout-à-fait anciens pour nous, on se fero
raita point avec sévérité un ouvrage fait à la hâte pour la divertir. Moliere n’avoit eu le tems d’écrire en vers que le premie
L’applaudissement du prince, récompense aussi juste que flateuse pour Moliere , les allusions vrayes ou fausses qui pouvoient av
t Sganarelle de son mariage. Ce ne fut point par son propre choix que Moliere traita le sujet de Dom Juan, ou le festin de Pier
illiers comédien de l’hôtel de Bourgogne, le fit représenter en vers. Moliere le donna en prose en 1665. Ses camarades qui l’av
ces ouvrages précipités, que l’on ne doit point juger avec rigueur.27 Moliere lui-même ne conseille de lire cette comédie qu’au
s la lecture tout le jeu de théatre. La brouillerie entre la femme de Moliere , & celle d’un médecin chez qui elle logeoit,
un motif trop peu important pour avoir, comme on l’a dit,28 déterminé Moliere à mettre depuis les médecins si souvent sur la sc
Le mot du duc de Montausier, je voudrois ressembler au misantrope de Moliere , a pû donner lieu au reproche que l’on a fait à l
me elle seroit poussée trop loin, qu’une critique solide de la piéce. Moliere , en exposant l’humeur bizarre d’Alceste, n’a poin
Le public confus d’avoir pris le change, s’indisposa contre la piéce. Moliere ne se rebuta point. Il crut devoir rappeller les
tingua les genres, & la petite piéce se voit encore avec plaisir. Moliere fit paroître dans la même année Mélicerte, Melice
r soulever Paris & la cour contre la piéce & contre l’auteur. Moliere ne fut pas seulement en butte aux Tartuffes, il a
eur étoit digne du feu, & le damnoit de sa propre autorité. Enfin Moliere eut à essuyer tout ce que la vengeance & le z
en jugérent plus favorablement ; & le Roi36 permit verbalement à Moliere de faire représenter sa piéce. Il y fit plusieurs
itiques, le vice du dénouement. Si ce fut sans fondement qu’on accusa Moliere d’avoir attaqué la religion dans Tartuffe, on eût
attention. On se contenta d’admirer également & l’art avec lequel Moliere avoit mis en œuvre ce qu’il avoit emprunté de Pla
Céphalie dans Rotrou, ne sont que de simples confidentes d’Alcméne ; Moliere a fait de Cléanthis, qui tient leur place, un per
init sa comédie par le sérieux d’un Dieu en machine, auroit sçû gré à Moliere d’avoir interrompu, par le caprice de Sosie, les
est tiré d’affaire. Le succès des vers libres à rimes croisées, que Moliere a employés dans Amphitrion, a pû faire penser que
culté de réussir autrement, on continua d’écrire en vers alexandrins. Moliere avoit été moins heureux, lorsqu’il avoit voulu in
on trésor, l’équivoque de la cassette, sont les traits principaux que Moliere a puisés dans Plaute. Mais Plaute ne peut corrige
ent à s’épouser, cet abus n’en est pas moins commun dans la société : Moliere entreprit de le corriger. Les naïvetés grossiéres
intermédes, qui n’ont encore été imprimés dans aucune des éditions de Moliere , & que l’on trouvera dans celle-ci, avec la r
fêtes galantes, le cœur d’une princesse. Suivant cette idée générale, Moliere réunit à la hâte dans différens intermédes, tout
e la piéce, ne produisent pas un comique aussi élégant que celui dont Moliere a le premier donné l’exemple à son siécle, on ne
du palais royal, le 24 juillet 1671. tragédie-ballet en vers libres, Moliere crut devoir sacrifier la régularité de la conduit
t recours au grand Corneille, qui voulut bien s’assujettir au plan de Moliere  :50 les grands hommes ne sçauroient être jaloux.
par le tour neuf & délicat de la déclaration de l’Amour à Psiché. Moliere travailla plus à loisir la comédie des femmes sça
re du palais royal, le 10 février 1673. fut la derniére production de Moliere . On retrouva, dans le rôle de Béline, un caractér
e ses regrets. Les médecins ne sont point épargnés dans cette piéce ; Moliere ne s’y borne pas à les plaisanter, il attaque le
près des informations exactes sur la religion & sur la probité de Moliere , permit qu’il fût enterré à saint Joseph, qui est
gent ; & cette populace, qui auroit peut-être insulté au corps de Moliere , l’accompagna avec respect. Le convoi se fit tran
des meilleurs comiques que nous ayons eu, nous a donné ce portrait de Moliere . Il n’étoit ni trop gras, ni trop maigre ; il avo
leurs mouvemens naturels. A considérer le nombre des ouvrages57 que Moliere a composés dans l’espace d’environ vingt années,
oit le chercher, qu’on n’ajoutera foi à ce qu’avance un auteur,59 que Moliere travailloit difficilement : & l’on y admirera
s qui les caractérisent, rapporte à son art toutes ses observations ; Moliere , pour nous donner sur la scéne un tableau fidéle
ison de ces scénes, remarquer le progrès du génie & des talens de Moliere . Ce progrès ne se fait jamais mieux sentir, que p
e les premiéres, se ressemblent encore moins entre elles par le tour. Moliere arrive au même but, mais par diverses routes, plu
c des couleurs différentes & toujours agréables ? La fécondité de Moliere est encore plus sensible dans les sujets qu’il a
odes, & du goût de son siécle ; avantage qui distinguera toujours Moliere de tous les auteurs comiques. Comme ses ouvrages
es replis les plus secrets du cœur humain. C’est enfin par elles, que Moliere a rendu en France la scéne comique supérieure à c
’une comédie qui devoit se jouer devant le Roi, est l’image de ce que Moliere faisoit probablement dans les répétitions ordinai
sitions du jeune Baron, alors âgé d’environ onze ans, avoit déterminé Moliere à demander au Roi un ordre pour faire passer cet
roupe de la Raisin,70 dans la sienne. Baron, élevé & instruit par Moliere , qui lui tint lieu de pere,71 est devenu le Rosci
quitta la province pour venir briller sur le théatre du palais Royal. Moliere , qui s’égayoit, sur le théatre, aux dépens des fo
arité, qui égale le mérite à la naissance. Le grand Condé éxigeoit de Moliere de fréquentes visites, & avouoit que sa conve
de paroître ; il se nomme Mondorge,73 ajouta-t-il. Je le connois, dit Moliere , il a été mon camarade en Languedoc, c’est un hon
pistoles, dit Baron, après avoir hésité quelque tems. Hé bien, reprit Moliere , Je vais les lui donner pour moi, donnez-lui ces
nner pour moi, donnez-lui ces vingt autres que voilà. Mondorge parut, Moliere l’embrassa, le consola, & joignit au présent
ni les faits étrangers ou peu intéressans, que l’auteur de la vie de Moliere a rassemblés. Celui dont Charpentier, fameux comp
personnes dignes de foi, est peu connu, & mérite d’être rapporté. Moliere revenoit d’Auteuil avec ce musicien. Il donna l’a
e me donner une piéce d’or. Où la vertu va-t-elle se nicher ! s’écria Moliere , après un moment de réfléxion, tien, mon ami, en
de terre, obtenu par priére, Pour jamais sous la tombe eût enfermé Moliere , Mille de ces beaux traits, aujourd’hui si vant
s sous les piliers des halles. 2. On prétend que la maison où naquit Moliere , est la troisiéme en entrant par la ruë saint Hon
ant par la ruë saint Honoré. 3. Voici ce qu’en dit Grimarest, vie de Moliere , page 312. Paris in-12. 1705. On s’étonnera peut-
si fortement assûré du contraire, que je me crois obligé de dire que Moliere fit son droit avec un de ses camarades d’études ;
acun dans sa profession ; & qu’enfin, lors qu’il prit fantaisie à Moliere de quitter le barreau pour monter sur le théatre,
louvre qui est du côté de saint Germain l’Auxérrois, le Roi accorda à Moliere & aux comédiens italiens la sale que le cardi
ui au spectacle de l’opera ; Lulli l’obtint en 1673, après la mort de Moliere . L’étourdi, ou les contretems, comédie en cinq a
t. On trouve à la fin du tome VI de cette édition le remerciement que Moliere fit au Roi à ce sujet. L’impromptu de Versailles
dans le ballet des muses. 29. Il étoit né du mariage de la veuve de Moliere avec Eustache-François Détriché, comédien, connu
e tître de second placet. 42. Troisiéme placet. *. Les camarades de Moliere voulurent absolument qu’il eût double part, sa vi
1670, & sur le théatre du palais royal, le 24 juillet 1671. 50. Moliere n’a fait que le prologue, le premier acte, &
is royal, le 10 février 1673. 52. Tout le monde sçait la réponse que Moliere fit à Louis XIV, qui, le voyant un jour à son dîn
ain, lui dit, Vous avez un médecin, que vous fait-il ? Sire, répondit Moliere , nous raisonnons ensemble : il m’ordonne des remé
édes, je ne les fais point ; & je guéris. Mauvillain étoit ami de Moliere , & lui fournissoit les termes d’art dont il a
n. Son fils, qui vit encore aujourd’hui, obtint à la sollicitation de Moliere , un canonicat de Vincennes. Voyez troisiéme place
t allusion dans l’avare, acte II, scéne VI, en disant à Harpagon, que Moliere représentoit, Cela n’est rien. Votre fluxion ne v
56. Mademoiselle Poisson fille de du Croisy, comédien de la troupe de Moliere elle a joué le rôle d’une des Graces dans Psiché
qu’il devoit achever, & même quelques-unes entieres. La veuve de Moliere les avoit remises au comédien la Grange : on ne s
e premier, 1718. 58. Voyez ép. II, de Despréaux. 59. Voyez vie de Moliere , par Grimarest, page 48. 60. Acte III, scéne I.
l’annonce des piéces, & qui haranguoit le public dans l’occasion. Moliere , quelques années avant sa mort, avoit cédé cet em
e troupe de jeunes enfans, sous le nom de troupe Dauphine ; elle pria Moliere , en 1664, de lui prêter son théatre pour trois re
iere, en 1664, de lui prêter son théatre pour trois représentations : Moliere , informé du succès qu’avoit eu le jeune Baron les
de l’année 1655, & lettre 35, de l’année 1662. 72. On disoit que Moliere , qui avoit été amoureux de la Béjart, avoit épous
5 (1730) Poquelin (Dictionnaire historique, 4e éd.) [graphies originales] pp. 787-790
iens. On lui accorda la sale du Palais Roial au mois d’Octobre 1660c. Moliere obtint une pension de mille francs l’an 1663. Sa
soit, en copiant quelque chose de ce qui se trouve dans cette Vie de Moliere . On n’y a point rapporté un fait que bien des gen
elques-uns prétendent que la gloire de l’invention n’appartient pas à Moliere , & qu’il profita beaucoup des Comédies que le
nagei. Je ne sai si les Italiens trouvent à leur goût les Comédies de Moliere traduites en leur langue par un homme de leur Nat
ez de l’Original. Au reste, ce que j’ai rapporté du panchant de notre Moliere pour la Comédie, se trouve avec de nouvelles circ
ult (H). On sera bien aise d’apprendre ce que devint après la mort de Moliere la troupe de Comédiens dont il avoit été le Chef
urut le même jour.] Le principal personnage de la derniere Comédie de Moliere est un malade qui fait semblant d’être mort. Moli
niere Comédie de Moliere est un malade qui fait semblant d’être mort. Moliere représentoit ce personnage, & par conséquent
p; qui moralisérent beaucoup sur cet incident. Mais la vérité est que Moliere ne mourut pas de cette façon : il eut le tems, qu
, j’avertis ici mon Lecteur, que si l’on en croit d’autres Ecrivains, Moliere n’eut pas la force d’assister à la représentation
mporter chez lui avant que toute la Piece eût été jouée. « La mort de Moliere – – – arriva d’une maniere toute surprenante. Il
a portée de tous ceux qui peuvent sentir le sel & les agrémens de Moliere  ; car il faut demeurer d’accord que pour bien jug
es plus fidelles, & les plus polies, qu’on nous en puisse donner. Moliere n’est pas sujet à ce contre-tems : nous savons à
mode dans tous les tems. C’est en celles-là que l’on diroit que notre Moliere est plus fertile, que les Comiques de l’Antiquité
petit Livre imprimé l’an 1688, que7 l’on a donné moins de louanges à Moliere , que l’on n’a dit de douceurs à sa femme ; qu’ell
est que sa mere assûroit que dans son dereglement, si on en exceptoit Moliere , elle n’avoit jamais pu souffrir que des gens de
, de ne s’abandonner qu’à des personnes d’élite. On l’a crue fille de Moliere , quoi qu’il ait été depuis son mary ; cependant o
depuis son mary ; cependant on n’en sçait pas bien la verité – – – 8. Moliere épousa la petite Bejard quelque tems après avoir
& que le Comte de Lauzun devint fou d’elle. On fit appercevoir 10 Moliere , que le grand soin qu’il avoit de plaire au publi
ense de tant de bontez, elle le rendoit la risée de toute la Cour. La Moliere en pleurant luy fit une espece de confidence des
pour elle, l’empescheroient de retomber dans de pareilles foiblesses. Moliere , persuadé de sa vertu par ses larmes, lui fit mil
ecommença bientôt sa vie avec plus d’éclat que jamais – – – – – 12. «  Moliere averti, par des gens mal intentionnez pour son re
u’il n’avoit encore fait ; il la menaça même de la faire enfermer. La Moliere , outragée de ses reproches, pleura, s’évanouït, &
sortie depuis leur mariage. Les soins que l’on prit pour appaiser la Moliere furent inutiles : elle conceut dès ce moment une
ernier mepris. Enfin elle porta les choses à une telle extremité, que Moliere , qui commençoit à s’appercevoir de ses méchantes
. Cependant ce ne fut pas sans se faire une fort grande violence, que Moliere resolut de vivre avec elle dans cette indifferenc
s inquiet que de coutume : il lui en demanda plusieurs fois le sujet. Moliere , qui eut quelque honte de se sentir si peu de con
rmer : ce sera même un moyen assûré de vous mettre l’esprit en repos. Moliere , qui avoit écouté son ami avec assez de tranquill
ncertain. Je vois bien que vous n’avez encore rien aimé, lui répondit Moliere , & vous avez pris la figure de l’amour pour l
oubles. C’est ici que l’on pouvoit dire, Médecin gueri-toi toi-même : Moliere , qui divertissez tant le public, divertissez-vous
Ecrivains19. On doit donc généralement parlant demeurer d’accord, que Moliere avoit le droit d’enrichir de nouveaux termes les
trouver pas les mots qu’il leur eût falu24, & concluez que notre Moliere a pu sentir les mêmes besoins, & qu’à cause d
oint ces bienfaits, il ne laissoit pas de les répandre sur la Muse de Moliere . C’est donc s’expliquer barbarement. Voici l’autr
e les Comédies Italiennes représentées à Paris servirent d’original à Moliere . Lisez ce qui suit, c’est un discours que l’on pr
les Comediens Italiens n’eussent jamais paru en France, peut-être que Moliere ne seroit pas devenu ce qu’il a été. Je sçay qu’i
erre, censure raisonnable à certains égards, injuste à tout prendre.] Moliere étoit mort quand Mr. Despreaux le loua dans l’une
ons-je : je croi que s’il avoit fait l’Art Poëtique pendant la vie de Moliere , il y auroit mis la Censure que l’on verra ci-des
L’une & l’autre est toujours en modeles fertile. C’est par là que Moliere illustrant ses écrits Peut-être de son Art eût re
velope, Je ne reconnois plus l’Auteur du Misanthrope30. C’est blâmer Moliere de ce qu’il a travaillé non seulement pour les es
Censeurs de ce Dictionaire.Ce ne sont pas seulement les Critiques de Moliere qu’on peut repousser par de telles réflexions : i
trouve avec de nouvelles circonstances – – – – – dans Mr. Perrault.] Moliere est l’un des Hommes illustres dont Mr. Begon35 a
’Eloge Historique. Monsr. Perrault qui a écrit ces Eloges assûre, que Moliere naquit avec une telle inclination pour la Comedie
e maître lui persuadât de quitter la profession de Comedien, le jeune Moliere lui persuadât d’embrasser la même profession. – –
x. (I) On sera bien aise d’apprendre ce que devint après la mort de Moliere la troupe de Comédiens dont il avoit été le Chef.
ouvert, & elle y représenta jusqu’au commencement du Careme 1673. Moliere étant mort en ce tems-là, il eut quatre Comédiens
Roial & celui du Marais furent interdits aux Comédiens. Notez que Moliere , qui fut le prémier Orateur de la troupe du Palai
n qu’au même Article il faut Polixene, & non Polixeme, 2. Vie de Moliere , à la tête de ses Oeuvres : je me sers de l’Editi
Comedienne, ou Histoire de la Guerin. auparavant femme & veuve de Moliere , pag. 38, 39. 4. Vie de Moliere, folio 3. 5. E
rin. auparavant femme & veuve de Moliere, pag. 38, 39. 4. Vie de Moliere , folio 3. 5. Elle est dans le I Tome du Mercure
marq. (B). 7. Histoire de la Guerin auparavant femme & veuve de Moliere , pag. 6. 8. Là-même, pag. 12. 9. Là-même, pag
12. Là-même, pag. 19. 13. C’étoit une Comedienne de la Troupe que Moliere trouva établie à Lion la premiere fois qu’il y jo
6 (1697) Poquelin (Dictionnaire historique, 1re éd.) [graphies originales] pp. 870-873
POQUELIN† (Jean Baptiste) Comedien fameux, conu sous le nom de Moliere , étoit fils d’un valet de chambre Tapissier du Ro
liens. On lui accorda la sale du Palais royal au mois d’Octobre 1660. Moliere obtint une pension de mille francs l’an 1663. Sa
soit, en copiant quelque chose de ce qui se trouve dans cette Vie de Moliere . On n’y a point raporté un fait que bien des gens
niere Comedie de Moliere est un malade qui fait semblant d’être mort. Moliere représentoit ce personnage, & par conséquent
p; qui moraliserent beaucoup sur cet incident. Mais la verité est que Moliere ne mourut pas de cette façon : il eut le tems, qu
, j’avertis ici mon Lecteur, que si l’on en croit d’autres Ecrivains, Moliere n’eut pas la force d’assister à la representation
emporter chez lui avant que toute la piece eût été jouée. La mortc de Moliere .... arriva d’une maniere toute surprenante. Il y
a portée de tous ceux qui peuvent sentir le sel & les agrémens de Moliere  ; car il faut demeurer d’accord que pour bien jug
es plus fidelles, & les plus polies, qu’on nous en puisse donner. Moliere n’est pas sujet à ce contre-tems : nous savons à
mode dans tous les tems. C’est en celles-là que l’on diroit que nôtre Moliere est plus fertile, que les Comiques de l’antiquité
petit livre imprimé l’an 1688, queb l’on a donné moins de loüanges à Moliere , que l’on n’a dit de douceurs à sa femme ; qu’ell
est que sa mere assûroit que dans son dereglement, si on en exceptoit Moliere , elle n’avoit jamais pu souffrir que des gens de
, de ne s’abandonner qu’à des personnes d’élite. On l’a cruë fille de Moliere , quoi qu’il ait été depuis son mary ; cependant o
é depuis son mary ; cependant on n’en sçait pas bien la verité.... c. Moliere épousa la petite Bejard quelque tems après avoir
, & que le Comte de Lauzun devint fou d’elle. On fit appercevoire Moliere , que le grand soin qu’il avoit de plaire au publi
ense de tant de bontez, elle le rendoit la risée de toute la Cour. La Moliere en pleurant luy fit une espece de confidence des
pour elle, l’empescheroient de retomber dans de pareilles foiblesses. Moliere persuadé de sa vertu par ses larmes, lui fit mill
u’il n’avoit encore fait ; il la menaça même de la faire enfermer. La Moliere outragée de ses reproches, pleura, s’évanouït, &a
sortie depuis leur mariage. Les soins que l’on prit pour appaiser la Moliere furent inutiles ; elle conceut dès ce moment une
ernier mepris. Enfin elle porta les choses à une telle extremité, que Moliere qui commençoit à s’appercevoir de ses mechantes i
. Cependant ce ne fut pas sans se faire une fort grande violence, que Moliere resolut de vivre avec elle dans cette indifferenc
s inquiet que de coutume : il lui en demanda plusieurs fois le sujet. Moliere qui eut quelque honte de se sentir si peu de cons
rmer ; ce sera même un moyen assûré de vous mettre l’esprit en repos. Moliere qui avoit écouté son ami avec assez de tranquilli
certain. Je vois bien que vous n’avez encore rien aimé, lui respondit Moliere , & vous avez pris la figure de l’amour pour l
oubles. C’est ici que l’on pouvoit dire, Medecin gueri-toi toi-même : Moliere , qui divertissez tant le public, divertissez-vous
oint ces bienfaits, il ne laissoit pas de les repandre sur la Muse de Moliere . C’est donc s’expliquer barbarement. Voici l’autr
espreaux. †††. Jugem. sur les Poëtes, to. 5, n. 1520. a. Vie de Moliere à la tête de ses Oeuvres : je me sers de l’éditio
Comedienne, ou Histoire de la Guerin, auparavant femme & veuve de Moliere , pag. 38, 39. d. Vie de Moliere fol. * 3. e.
in, auparavant femme & veuve de Moliere, pag. 38, 39. d. Vie de Moliere fol. * 3. e. Elle est dans le i.  tome du Mer
marque B. b. Histoire de la Guerin auparavant femme & veuve de Moliere , pag. 6. c. Ibid., pag. 12. d. Ibid., pag. 13
8. g. Ibid., pag. 19. a. C’étoit une Comedienne de la Troupe que Moliere trouva établie à Lion la premiere fois qu’il y jo
7 (1739) Vie de Moliere (Réflexions sur les ouvrages de litérature) [graphies originales] « Chapitre » pp. 252-262
L’Auteur de la Vie de Moliere ,Vie de Moliere. imprimée depuis quelques jours, c
L’Auteur de la Vie de Moliere,Vie de Moliere . imprimée depuis quelques jours, chez Prault fils
728. Pour lui, il se propose, dans cette courte Histoire de la Vie de Moliere , d’éviter cet écueil. On ne dira, ajoute-t-il, de
s les Mémoires historiques, dont on a orné la belle Edition in-4°. de Moliere , ils semblent avoir acquis une espece de certitud
, dans la Préface de la Comédie des véritables Prétieuses, reproche à Moliere d’avoir imité le Médecin volant, & plusieurs
ien. Je rapporterai dans la fuite le passage entier. « Le crédit que Moliere avoit auprès du Roi, dit l’Auteur, paroît assez p
qu’étant un jour au dîner du Roi : Vous avez un Médecin, dit le Roi à Moliere , que vous fait-il ? Sire, répondit Moliere, nous
z un Médecin, dit le Roi à Moliere, que vous fait-il ? Sire, répondit Moliere , nous causons ensemble, il m’ordonne des remédes,
je guéris ». Mais ce Médecin n’étoit pas aussi inutile qu’on le dit à Moliere , puisqu’il lui fournissoit des traits satiriques
a fait à la Médecine. L’Auteur prétend que de toutes les Epitaphes de Moliere qui ont été imprimées, la seule qui merite d’être
llut un Comédien Qui mit à les polir sa gloire & son étude. Mais, Moliere , à ta gloire il ne manqueroit rien Si parmi les d
uteur, fit les Veritables Prétieuses. J’ajouterai qu’il prétendit que Moliere n’avoit pas attrapé leur style, quoiqu’il ne soit
les Bavius, les Mevius & les Cornificius de ce tems-là traitoient Moliere . Faut il être surpris que les modernes se déchaîn
nent contre les excellens Ecrivains de notre siécle ? On a reproché à Moliere que son Ecole des Maris n’étoit que la copie des
s n’étoit que la copie des Adelphes de Terence. L’Auteur de la Vie de Moliere soutient que la Comédie Latine a fourni tout au p
mmun. STANCES Sur l’Ecole des Femmes. Envain mille jaloux esprits, Moliere , osent avec mépris Censurer ton plus bel Ouvrage 
lieu a l’Auteur de remarquer que c’est le premier Ouvrage dans lequel Moliere ait joué les Médecins. « Ils étoient fort differe
de, & sçavent que le grand art d’un Médecin, est l’art de plaire. Moliere peut avoir contribué à leur ôter leur pédanterie 
le mieux le prix & les avantages ! Ce que j’ai tiré de la Vie de Moliere , suffit pour en faire connoître le mérite. On y t
& délicates, avec des détails curieux & interessans. Vie de Moliere . *. M. Nicolaus Mauvilain, filium reliquit D.M.
8 (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89
(AOUT 1735) Il est vrai, Monsieur, qu’on a déjà beaucoup parlé de Moliere  ; mais on ne sçauroit jamais en trop dire sur cet
lets pour les plaisans de leur théâtre, et les plaisans du théâtre de Moliere sont les marquis et les gens de qualité ; les aut
utres n’ont joué dans la comédie que la vie bourgeoise et commune, et Moliere a joué tout Paris et la Cour. Ce même Père préten
ne, et Moliere a joué tout Paris et la Cour. Ce même Père prétend que Moliere est le seul parmi nous qui ait découvert ces trai
fallut un comédien. Qui mît à les polir son art et son étude ; Mais, Moliere , à ta gloire il ne manqueroit rien, Si, parmi leu
pris de leur ingratitude. M. Despreaux, aussi persuadé du mérite de Moliere que le P. Bouhours, semble n’avoir pas été du sen
eu de terre, obtenu par prière, Pour Jamais sous la tombe eût enfermé Moliere , Mille de ses beaux traits, aujourd’hui si vantés
ublique des lettres, avril 168417, les désordres dont les comédies de Moliere ont un peu arrêté le cours : car, pour la galante
« La galanterie n’est pas la seule science qu’on apprend à l’école de Moliere , on apprend aussi les maximes les plus ordinaires
e a-t-il parlé qu’elle-même s’y place 22 . « Le même auteur, voyant Moliere au tombeau dépouillé de tous les ornemens extérie
op plaisant et trop bouffon‌ 23. » Au reste, quelque capable que fût Moliere , M- Baillet assure qu’il « ne savoit pas même son
nt le public, auquel il faut des traits marquez fortement, et lorsque Moliere en employoit de cette espèce, il n’ignoroit pas l
ans, dit le même auteur, lesquels, en méprisant certaines saillies de Moliere comme indignes des autres productions de ce poëte
finesse, et même prises de Terence. Quoi qu’il en soit, le succès de Moliere anima la jalousie des auteurs médiocres ; on diso
ce caractère, qui de leur côté ne l’épargnoient pas dans l’occasion. Moliere avoit été fort estimé du roi Louis XIV qui le gra
le‌ 30, fils naturel d’un maître des Comptes31, étoit l’intime ami de Moliere et les délices des bonnes compagnies et des agréa
rande partie des beautez que nous voyons briller dans les comédies de Moliere , qui le consultoit sur tout ce qu’il faisoit, et
ui donnent de grands traits aux visages que l’on veut voir de loin, «  Moliere outroit souvent les caractères qu’il mettoit sur
e, L’une et l’autre est toujours en modèles fertile. C’est par là que Moliere , illustrant ses écrits, Peut-être de son art eût
i peut avoir disputé, avec quelque fondement, le prix de la comédie à Moliere , et qui peut douter qu’il l’ait remporté. Il est
isie qu’il ne ressemble à quelqu’un ; c’est ce qui arrivoit souvent à Moliere . Des gens qu’il n’avoit jamais eu en vûë, croyoie
et il avoit toujours des plaintes et des éclaircissemens à essuyer35. Moliere a surpassé Plaute et Terence par l’invention de q
out au plus des petits-maîtres. Selon M. D. L. B37, « il n’a manqué à Moliere que d’éviter le jargon, et d’écrire poliment. Que
on au-roit pu faire de Terence et de lui ! » Les partisans outrez de Moliere ont soutenu qu’il avoit plus corrigé de défauts à
la Ville que tous les prédicateurs ensemble. Mais, disons la vérité, Moliere a corrigé des défauts, si l’on entend seulement p
sot entêtement. L’auteur du Journal littéraire de La Haye 38 regarde Moliere comme le meilleur poète comique qu’on puisse trou
mbre de pièces, mais qui peut-être ne se trouvent reunis dans aucune. Moliere a changé, parla supériorité de son génie, le goût
leur condition et de leur tour d’esprit. Le Remerciement en vers que Moliere fit à Louis XIV après qu’il l’eut honoré d’une pe
nuit, formèrent le projet bizare et funeste de s’aller noyer, et que Moliere , qui en fut averti assez à temps, ramena en flatt
it rien, qu’elle étoit pleine de traverses, etc.44. Tout le temps que Moliere donnoit à la composition de ses pièces, ou à leur
ntageux et désavantageux que diverses personnes de mérite ont fait de Moliere , on ne passera pas sous silence ce qu’en dit le s
, les personnes qu’ils font paroître pénétrées de grandes passions, «  Moliere , dit-il, est un auteur pernicieux » qui ne tend q
même aucune grâce au Misantrope 50. Tout le monde sçait à quel point Moliere étoit acharné contre la médecine. Il définissoit
le voyant avec M. de Mau-vilain. Que vous fait-il ? — Sire, répondit Moliere , nous raisonnons ensemble, il m’ordonne des remèd
les, et s’est rendu inimitable51, etc. Cette merveille de nos Jours, Moliere , aux François regrètable, Et qu’ils regretteront
ns le cimetiere de Saint-Joseph, rüe Montmartre. ÉPITAPHE54. Cy gît Moliere , et c’est dommage ; Il joüoit bien son personnag
ue à plaisir, Car il aimoit à contrefaire. Quoi qu’il en soit, cy gît Moliere  : Comme il étoit comédien, Pour un malade imagina
57 . Sous ce tombeau gisent Plante et Térence, Et cependant le seul Moliere y gît. Leurs trois talens ne formoient qu’un espr
forts ; Pour un long tems, selon toute apparence, Térence, Plaute et Moliere sont morts. Voilà, Monsieur, tout ce que vous au
omets quelque chose de plus remarquable sur la vie et les ouvrages de Moliere . Mémoires pour servir à l’histoire du théâtre
t l’emphase étoient le seul genre de déclamation qui fût alors connu. Moliere , dans l’Impromptu de Versailles 77, osa en faire
avec son capitaine des gardes78. Montfleury étoit gros, c’est à quoi Moliere fait allusion dans la même pièce. Il joüoit les r
ans le dessein de se faire comédien, et le Roy y consentir En 166799, Moliere le chargea d’aller avec La Grange, son camarade,
ndre, présenter un placet à Sa Majesté sur la défense qui fut faite à Moliere et à sa troupe, le 6 août, de jouer le Tartuffe j
e 6 août, de jouer le Tartuffe jusqu’à nouvel ordre. Après la mort de Moliere , il fut un de ceux qui quittèrent le Palais Royal
u mieux que je pourrai à votre envie. Au reste, je ne croyois pas que Moliere fût aussi connu et aussi chéri en Allemagne ; vou
aita point avec sévérité un ouvrage fait à la hâte, pour la divertir. Moliere n’avoit eu le temps d’écrire en vers que le premi
L’applaudissement du Prince, récompense aussi juste que flateuse pour Moliere , les allusions vrayes ou fausses qui pouvoient av
fêtes galantes le cœur d’une princesse. Suivant cette idée générale, Moliere réünit à la hâte, dans différens intermedes, tout
eur plus grand prix » Dans l’Etourdi, qui est la premiere comedie de Moliere , on doit observer que le valet fourbe ne fait pas
re que le caractère de l’Etourdi est le premier mobile. On reprocha à Moliere que le valet paroît plus étourdi que ce principal
ieri, dit Beltrame, imprimée en 1629. Le Dépit amoureux, comédie de Moliere en vers et en cinq actes, fut joué à Paris immédi
a scène de la brouillerie et du raccommodement d’Eraste et de Lucile. Moliere imita le sujet de cette comedie de deux pièces it
t l’on prétend que c’est à l’occasion de cette pièce que la troupe de Moliere haussa le prix des places, qui alors n’étoient qu
dans sa nouveauté le 4 février 1661, sur le théâtre du Palais-Royal. Moliere y joua le rôle du héros de la piece, et l’on trou
145. L’École des Maris. Dans cette pièce de caractère et d’intrigue, Moliere avouoit lui-même avoir pris quelque idée des Adel
me Micion, est ici apelle Ariste, et son Demea est Sganarelle. Ce que Moliere fait dire à ces deux frères convient infiniment m
enoüement de cette comédie passe pour le meilleur de toutes celles de Moliere , et l’on regarde cet ouvrage comme le chef d’œuvr
vre des pièces en trois actes. Les Fâcheux. Le roi Louis XIV donna à Moliere le caractère du chasseur impertinent qu’on voit d
Soyecourt, qui étoit très au fait de cet exercice147, et avec lequel Moliere fit la prose de cette agreable scène, qu’il versi
rticulier. L’opinion la plus reçue sur la comédie des Fâcheux est que Moliere en a tiré le sujet d’une ancienne comedie italien
d’aujourd’hui, sous le titre d’Arlequin dévaliseur de maisons 148. «  Moliere n’étoit ni trop gras ni trop maigre ; il avoit la
es conjectures de leurs mouvemens naturels150. » 151La fécondité de Moliere est encore plus sensible dans les sujets qu’il a
es modes et du goût de son siècle ; avantage qui distinguera toujours Moliere de tous les auteurs comiques.      « La nature,
sa troupe153. Claire- Elisabeth - Armande - Gresinde Béjar, veuve de Moliere  ; elle épousa François Guérin154, excellent comed
s l’Avare. Il avoit quitté la troupe du Palais-Royal avant la mort de Moliere . N. de Beaupré, tante de la Dlle Marotte Beaupré
oyal dans le Tartuffe. Il étoit difficile à vivre et grand bretteur ; Moliere ne l’aimoit point : c’étoit le plus ancien comédi
, comédie en vers et en cinq actes. Beaucoup de personnes croyent que Moliere a pris l’idée de cette pièce dans un nouvelle esp
e celle-ci, intitulée le Portrait du peintre, ou la Contre-critique. Moliere à son tour, pour se venger de Boursaut, fit l’Imp
peuvent être traités d’une maniéré facetieuse, etc. Après la mort de Moliere , cette pièce fut reprise et jouée par les Srs la
» A l’égard, M. de ce que vous me demandez des comédiens du temps de Moliere , je pourrai bien vous donner quelques instruction
plait, du petit ramassis sur quelques acteurs et actrices du temps de Moliere . Josias de Soulas, Sr de Floridor, mort vers l’an
: Le Festin de Pierre 248, en vers. Cette pièce parut avant celle de Moliere  ; Les Trois Visages 249 ; Les Ramoneurs 250 ;
’Apoticaire dévalisé 251. Guyot, dit Lecomte252, comédien du temps de Moliere , sorti de la troupe avec la pension, en 1704, et
les rôles de roy et pour le grand comique, surtout pour les rôles de Moliere . Il ne voulut jamais se présenter pour entrer dan
. 24. Réflexion XXVI, p. 219. 25. Observations sur une comédie de Moliere intitulée le Festin de Pierre, p. 5. 26. La Vi
ci le texte du passage (des Ouvrages de l’esprit) : « Il n’a manqué à Moliere que d’éviter le jargon et le barbarisme, et d’écr
teurs françois, à Mmela duchesse Mazarin). 52. Corneille, Racine, Moliere , Aux gens d’une pure lumiere Font dire qu’ils on
à Bussy-Rabutin, 1673. 57. Par La Fontaine, 1673 (Oraison funèbre de Moliere , Mercure galant). 58. Tout ce qui suit jusqu’à l
9 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. » pp. 323-356
exploits amoureux, deviendroit plus propice. C’est d’après Plaute que Moliere a composé l’Amphitrion françois. Il est inutile d
emie déclarée de la françoise, mettoit Plaute infiniment au-dessus de Moliere . Elle préparoit même un long commentaire des deux
e voir que son favori méritoit la préférence. Mais ayant oui dire que Moliere s’apprêtoit à jouer les Femmes Savantes, elle jug
oderne, lui fit garder le silence. Je trouve qu’elle agit prudemment. Moliere étoit un rude joueur. D’ailleurs, Madame Dacier a
fera certainement dire : « La piece de Plaute est mot à mot celle de Moliere . Ce dernier n’a pas grand mérite d’avoir réduit e
arallele de l’Amphitrion de Moliere avec celui de Plaute. Prologue. Moliere , ainsi que Plaute, se sert de ce prologue pour ex
dresse tout uniment la parole au spectateur, ce qui rompt l’illusion. Moliere s’adresse à la Nuit ; &, sous prétexte d’avoi
in de sel, la monotonie inséparable d’un récit trop long. Outre cela, Moliere n’a pas la maladresse d’y prévenir, comme Plaute,
faire applaudir plus que son camarade. Acte I. Scene I. Le Sosie de Moliere a peur, comme celui de Plaute ; mais c’est sa pol
en facile de prouver ce qu’il étoit & à qui il appartenoit ? Chez Moliere comme chez Plaute, Sosie répete son rôle avec la
ete son rôle avec la lanterne, qu’il suppose être Alcmene : mais chez Moliere , la fausse Alcmene répond à Sosie ; ce qui devien
très déplacé dans la bouche de celui qui le prononce. Scene II. Chez Moliere comme chez Plaute, Mercure s’amuse à rosser Sosie
sie, à le renvoyer au port sans le laisser entrer chez Alcmene ; mais Moliere se garde bien de leur faire débiter toutes les ma
le voulois, dans cette scene seulement, cent traits pareils à citer. Moliere étoit trop au-dessus de son modele pour ne pas le
re étoit trop au-dessus de son modele pour ne pas les lui abandonner. Moliere termine la scene par ces quatre vers : Enfin je
oureuse Alcmene. Qu’on lise Plaute, on verra que pour dire moins que Moliere ne dit dans ces quatre vers, il fait débiter à Me
intérêt. Paroissez, Boileau, & vous, savante Dacier, soutenez que Moliere a mal fait de ne pas imiter son original dans une
ns une faute si grossiere ; nous n’en croirons rien. Scene III. Dans Moliere , Jupiter prend congé d’Alcmene à-peu-près comme d
, n’en déplaise aux amateurs des jolis madrigaux, rendent la scene de Moliere inférieure à celle de Plaute, sur-tout si elles s
us crût pas sage, Si de quelqu’un vous étiez écouté. Scene IV. Chez Moliere , Cléanthis, suivante d’Alcmene, témoin de la tend
Il y a dans Plaute une chose que je trouve assez plaisante, & que Moliere a négligée, je ne sais trop pourquoi ; c’est lors
upiter est vindicatif comme tous les diables. Je ne sais pas pourquoi Moliere n’a pas tiré parti de ces deux traits, qui sont d
e la scene & de la situation des personnages. Acte III. Scene I. Moliere a fort prudemment abandonné la quatrieme scene du
nts ne produisent plus aucun effet ; au lieu qu’ils ont toujours chez Moliere le mérite de la surprise, grace à l’économie théâ
pertinences que Mercure lui a dites. Cette scene est très courte dans Moliere  ; elle est très longue dans Plaute, & ne dit
rs, est une maudite heure ! Cette scene est encore de l’invention de Moliere , & on ne peut disconvenir que l’idée n’en soi
ction, plus mal tissu, plus plein de répétitions & d’indécences ? Moliere l’a fondu non seulement tout entier dans une scen
p; se fait féliciter par ses amis de la fortune qu’il va faire : chez Moliere , Amphitrion est un héros qui, remplacé par un Die
s avons de nos monstrueuses productions. Après avoir mis en parallele Moliere & Plaute, il faut leur comparer Rotrou. La pi
c. J’ai vu des personnes soutenir, avec la derniere opiniâtreté, que Moliere devoit à Rotrou l’idée du dialogue si plaisant en
, nommée Céphalie, ne se parlent jamais : ainsi nous pouvons dire que Moliere doit à son génie seul ce qui écarte la monotonie
onotonie de son sujet & en varie le comique. On assure encore que Moliere a copié plusieurs tirades entieres de Rotrou. Il
travagance ! Faut-il qu’on soit obligé de rire d’une pareille folie ? Moliere prend les devants, & semble nous dire : « Ce
a va surprendre. Cet exemple suffit pour prouver combien le style de Moliere est supérieur à celui de son prédécesseur. On cro
le de Moliere est supérieur à celui de son prédécesseur. On croit que Moliere a imité le prologue d’Amphitrion de Lucien. Je me
. de Voltaire dit là-dessus dans ses Observations sur les Comédies de Moliere . Dialogue de Mercure & du Soleil, de Lucien.
ils ne s’apperçoivent de ce changement. M. de Voltaire va décider si Moliere a copié servilement Lucien. « Ceux qui ont dit q
écider si Moliere a copié servilement Lucien. « Ceux qui ont dit que Moliere a imité son prologue de Lucien, ne savent pas la
rès éloignée de l’excellent dialogue de la Nuit & de Mercure dans Moliere , avec le petit dialogue de Mercure & d’Apollo
llon dans Lucien ; il n’y a pas une plaisanterie, pas un seul mot que Moliere doive à cet Auteur Grec. » Il faut être juste :
doive à cet Auteur Grec. » Il faut être juste : si nous avouons que Moliere fut heureux de trouver un beau sujet, travaillé d
dont nous venons de parler. 37. Toutes les éditions des Œuvres de Moliere marquent la premiere représentation de l’Amphitri
e, franc latin, Et que, dans un esprit très fin, Son digne successeur Moliere , A travesti d’une maniere A faire ébaudir les esp
10 (1759) Moliere (Grand Dictionnaire historique, éd. 1759) [graphies originales] « article » pp. 604-605
eut point d’autre vue que celle de le voir de sa profession. Le jeune Moliere apprit un peu à lire & à écrire, & du res
leur société l’illustre théâtre. Pocquelin, qui prit alors le nom de Moliere , faisoit de petites comédies pour les provinces,
sence du prince de Conti qui tenoit les états de Languedoc à Béziers. Moliere avoit alors trente-quatre ans. De Grenoble il vin
ture des mœurs & de la vie civile. Les plus excellentes piéces de Moliere sont, le Misantrope, le Tartuffe, les Femmes sava
n corps fut porté à saint Joseph, qui est une aide de saint Eustache. Moliere avoit été fort estimé du roi. Il avoit beaucoup p
; des Italiens. Plusieurs poëtes s’exercerent sur le genre de mort de Moliere , & firent plusieurs vers. En voici quatre que
yez le jugement que l’auteur des reflexions sur la poëtique a fait de Moliere « Personne, dit-il, n’a porté le ridicule de la c
dit-il, n’a porté le ridicule de la comédie plus haut parmi nous que Moliere  ; car les autres poëtes comiques n’ont que les va
lets pour plaisans de leur théâtre ; & les plaisans du théâtre de Moliere , sont des marquis & des gens de qualité. Les
’ont joué dans la comédie que la vie bourgeoise & commune ; & Moliere a joué tout Paris & la cour. Il est le seul p
génie de ce poëte comique. On doit à M. Joly l’édition des œuvres de Moliere , publiée en 1734, en 4 volumes, in:4º. Le même en
du catalogue des critiques qui ont été faites contre les comédies de Moliere , & de mémoires instructifs sur la vie & l
ouvrages du même comique. On a mis dans le dernier volume l’Ombre de Moliere , comédie par Brécourt ; des extraits de divers au
nes de ses piéces, & un recueil de diverses piéces sur la mort de Moliere . MOLIERE, autre poëte, qui vivoit en 1620, &
11 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. » pp. 357-396
les situations, le caractere principal, rien n’est de l’invention de Moliere  ; tout en est pris dans plusieurs pieces différen
roît avoir été imaginé pour elle. C’est dans cet ouvrage sur-tout que Moliere imitateur doit être admiré, & que nous devons
s nous dispenser de donner un extrait à part de la piece. L’Avare de Moliere . Acte i. Scene iii. Harpagon, qui craint pour s
are de Plaute demande à voir la troisieme main de Strobile ; celui de Moliere regarde dans les deux mains de la Fleche & ve
de lui-même. Ces deux scenes sont tout-à-fait semblables. L’Avare de Moliere . Acte i. Scene v. Harpagon demande à son fils c
ent, & qu’il peut le débusquer avec plus de facilité. L’Avare de Moliere . Acte i. Scene vii. Harpagon veut absolument ma
onvention, savoir, que ma fille ne sera point dotée ».   La scene de Moliere , à la voir du côté que nous l’offrons, est meille
celle de notre Poëte, si elle ne lui est pas supérieure. L’Avare de Moliere . Scene ix. Harpagon veut que Valere prenne sur
prier son commis de montrer la politesse à un domestique. L’Avare de Moliere . Acte ii. Scene i. La Fleche annonce à son maît
de Vulcain, &c.   Riccoboni, qui rapporte cette imitation, loue Moliere d’avoir écarté du comique de la liste, l’outré &a
Docteur usurier, & charlatan par conséquent. Je crois même que si Moliere les avoit introduites dans la scene, elles n’auro
mp; la peau de lézard, &c. Riccoboni applaudit encore beaucoup à Moliere pour avoir imaginé de faire supporter l’usure au
re supporter l’usure au fils même de l’Avare. Riccoboni ignoroit d’où Moliere avoit pris cette idée : le Lecteur va l’apprendre
oliere avoit pris cette idée : le Lecteur va l’apprendre. L’Avare de Moliere . Acte ii. Scene ii & iii. Maître Simon, c
ns imiter, si nous le pouvons, ou ne point nous en mêler. L’Avare de Moliere . Acte ii. Scene v. La Fleche emploie toute cett
nous serviront dans la suite à comparer les deux Avares. L’Avare de Moliere . Acte ii. Scene vi. Frosine persuade à l’avare
omme de paille, & ensuite la Dame d’intrigue, ou le Riche vilain. Moliere a bien pu prendre dans cette comédie l’idée d’int
; son coffre-fort. Cette comédie a été donnée en 1663, & celle de Moliere a paru en 1668. L’Avare de Moliere. Acte iii.
té donnée en 1663, & celle de Moliere a paru en 1668. L’Avare de Moliere . Acte iii. Scene vi. Harpagon donne des coups d
iner d’accuser l’intendant du vol dont l’Avare se plaint. L’Avare de Moliere . Acte iii. Scene xii. Cléante fait remarquer à
our un avare, & la plus risible pour le spectateur40. L’Avare de Moliere . Acte iv. Scene iii. Harpagon a surpris Cléante
iel en ce moment m’inspire un artifice, auroit fort bien pu s’écrier, Moliere en ce moment m’inspire un artifice. Mais il est à
os : S’il n’est digne de moi, le piege est digne d’eux. L’Avare de Moliere . Acte iv. Scene iv. Maître Jacques veut mettre
ue la situation amene naturellement dans les deux pieces. L’Avare de Moliere . Acte iv. Scene vi. La Fleche vole la cassette
sera peut-être bien aise de la voir, pour la comparer avec celles de Moliere & de Plaute. Il faut d’abord savoir que l’ava
tient à-peu-près les mêmes propos. Je veux croire que tout autre que Moliere les auroit aussi bien imités ; mais tout autre le
ut autre auroit-il si bien saisi l’à-propos ? J’en doute. L’Avare de Moliere . Acte v. Scene ii. Maître Jacques apprend qu’on
e Jacques est un honnête homme, quoiqu’un peu vindicatif. L’Avare de Moliere . Acte v. Scene iii. Harpagon, croyant à la dépo
quiproquo d’Euclion, de Magnifico & d’Harpagon. Il est clair que Moliere ne peut avoir employé les idées particulieres des
ndons cette vérité encore plus sensible par des exemples. L’Avare de Moliere . Valere, aimé d’Elise, s’introduit chez Harpago
r le détruire.   Il ne faut pas être fort clair-voyant, pour voir que Moliere a pris de l’Italien les amours de Valere & de
mais tout le monde apperçoit-il l’utilité des heureux changements que Moliere a faits en transportant cette portion de fable su
d’usage qu’on choisisse un gendre parmi ses domestiques. L’Avare de Moliere . Harpagon est épris des charmes de Mariane, jeu
Célio.   Voilà encore un fond italien qui a fourni plusieurs scenes à Moliere , mais toutes sont embellies par les changements q
ct. On voit combien d’indécences, de folies & d’invraisemblances, Moliere évite en faisant de Mariane une personne modeste,
personne modeste, qui voyage sous la conduite de sa mere. L’Avare de Moliere . Anselme veut épouser Elise, fille d’Harpagon :
pour lui l’agrément de l’Avare.   On voit clairement les beautés que Moliere a puisées dans la source latine : il en embellit
Auteur de l’Embarras des richesses s’est emparé avec succès de ce que Moliere a négligé.   La réflexion que nous venons de fair
qu’il a dit. Caracteres de l’Avare de Plaute & de l’Avare de Moliere , comparés par ce qu’on dit d’eux. MOLIERE, Ac
r, ce trait, dis-je, me paroît de la plus grande vigueur. Il faut que Moliere l’ait oublié. Il n’est pas possible qu’il ne l’ai
ir ma chere cassette. Les Italiens ont une comédie très ancienne, que Moliere n’a vraisemblablement pas connue, puisqu’il n’en
suadé de sa bonté, je crois tellement qu’elle auroit paré la piece de Moliere , que je ne changerai pas d’avis, à moins que tous
ral de la Piece Françoise, il est si supérieur à ceux des comédies où Moliere a puisé ses matériaux, qu’il ne souffre point de
remplissent les rôles. 41. L’Anglois qui a traduit cette comédie de Moliere , a substitué au grand verre d’eau claire, un gran
12 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548
PITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere . Ridendo castigat mores : Elle corrige les mœ
ison auprès de ce qu’on appelle le poison. Par exemple, dans l’Avare, Moliere donne le dernier coup de pinceau au portrait d’Ha
nent à commercer avec les usuriers ? Le reproche seroit à sa place si Moliere , en mettant un pareil exemple sur le théâtre, n’e
it de sa conduite ; elle demande grace : par conséquent le dessein de Moliere n’étoit pas d’engager les jeunes personnes à marc
donne des coups de bâton à Géronte sans être puni, c’est la faute de Moliere & non de la comédie. Il l’a bien prouvé dans
leçons les plus exquises ! Voilà ce qu’on admire dans les ouvrages de Moliere  ; voilà ce qui le fera toujours regarder par les
Je pourrois aussi, avec le même avantage, comparer une des farces de Moliere à l’un de ces drames modernes où l’on croit mettr
ne prendrai point le dernier des Auteurs pour le faire jouter contre Moliere  ; je choisirai celui qui, de l’aveu de tout le mo
sme. Quel dommage que nous ne puissions analyser toutes les pieces de Moliere comme celles de Regnard, sans tomber dans une mon
dicules. C’est sous ces quatre points de vue que nous allons examiner Moliere . Commençons par le moindre de ses mérites. Mol
allons examiner Moliere. Commençons par le moindre de ses mérites. Moliere travaille à rendre les hommes plus agréables dans
parure, dans la prononciation, dans le commerce de la vie ordinaire. Moliere , fâché de voir la plus belle moitié de l’espece h
r donne n’est pas détruit par un étalage mal placé de leur érudition. Moliere les instruit de cette vérité dans les Femmes Sava
utant par leur jargon & leur attirail, que par leurs ordonnances. Moliere leur prouve leur ridicule dans le Malade imaginai
née ? Les sociétés mêmes de la province ont de grandes obligations à Moliere . Des bégueules, fieres d’avoir vu ou cru voir le
nne société, & la politesse aisée qui regne dans la capitale. Moliere instruit l’homme dans plusieurs arts, ou contribu
s connoissent aussi peu la structure du corps humain que le Fagotier. Moliere les tourne si bien en ridicule, que s’il n’a pu b
e l’aveu de toutes les personnes de goût, une imitation de la nature. Moliere entre dans la carriere des Lettres : son génie lu
inquant le plus faux, & par toutes les grimaces de l’affectation. Moliere s’indigne de voir le Parnasse en proie à de parei
anthrope, le public se récria sur la beauté du sonnet. C’étoit là que Moliere l’attendoit pour pulvériser en même temps l’ouvra
e tous ces faux brillants, où chacun se récrie. L’on pouvoit accuser Moliere de n’avoir combattu qu’un monstre imaginaire, ou
es qui se pâment d’admiration à chaque mot. Nous avons ailleurs blâmé Moliere d’avoir traité trop cruellement Cotin, & jusq
r vos menus plaisirs & pour vous égayer par fois à leurs dépens. Moliere , non content d’avoir étouffé les monstres littéra
long-temps redevable de ses bons comédiens. Mais, hélas ! en oubliant Moliere , on oublie ses préceptes. Les Montfleuri, les du
on n’applaudit que médiocrement, seroit couru. Sors du tombeau, divin Moliere , viens nous faire un autre Impromptu, qui ramene
r nos théâtres. Jamais nous n’en eûmes un besoin plus pressant79. Moliere fait ses efforts pour rendre les hommes plus heur
itude même. Les jaloux se forment mille fantômes qui les tyrannisent. Moliere leur prouve, dans le Prince jaloux & dans le
mariage, se démasque après la noce, & leur fait des infidélités. Moliere prouve clairement à ces martyrs de l’hyménée, que
’honneur qu’ils lui font de se moquer de lui, & le ruinent enfin. Moliere prouve combien on est dupe en se comportant ainsi
iere la tête la premiere. Quelques Critiques injustes ont reproché à Moliere , comme un crime impardonnable, d’avoir mis dans s
’amour avec un autre homme. L’Auteur des Mémoires sur les ouvrages de Moliere , imprimés en 1733, est de cet avis. Voici ce qu’i
re quel est l’Auteur de cette réflexion ; mais elle me paroît fausse. Moliere voit que de tout temps la disproportion des condi
’un Gentilhomme ». Observations de M. de Voltaire sur les comédies de Moliere . Moliere s’applique à rendre les hommes meil
e ». Observations de M. de Voltaire sur les comédies de Moliere. Moliere s’applique à rendre les hommes meilleurs. Tou
d’usurier. Jettons un coup d’œil sur le Misanthrope ; nous y verrons Moliere y démasquer une infinité de vices, & leur déc
ffire pour exclure la coquetterie du cœur de toutes les femmes. Enfin Moliere enfante le Tartufe, cette piece incomparable, qui
i révolta davantage ceux qui parlaient moins bien dans la chaire, que Moliere au théâtre. Voyez sur-tout cet endroit » : ACTE
si nous voulions rapporter les traits éloquents de cet ouvrage. Ah ! Moliere  ! combien ton ame sublime dut s’estimer heureuse,
ver la différence qu’il y a entre la morale de Regnard & celle de Moliere . Que seroit-ce si nous pouvions nous peindre ce d
elopper les finesses ? Nous allons donc dans le volume suivant placer Moliere au milieu des théâtres de tous les âges & de
e tous les jours. 80. Le Cocu imaginaire, acte II, scene XI. 81. Moliere a, dit-on, composé cette scene & celle de Chr
se croyoit couvert par les infidélités de sa femme : j’en doute fort. Moliere , amoureux de sa femme, pouvoit regretter son cœur
13 (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723
ere. Tels sont les Précieuses Ridicules, & les Femmes Savantes de Moliere , qui n’ont plus en France le même sel que dans le
caractere du Misantrope, qui fait le caractere dominant de sa fable, Moliere a ajoûté ceux d’Araminte & de Célimene, l’une
cole des maris, l’Ecole des femmes, & quelques autres comédies de Moliere . C’est une question de savoir si l’on peut &
les caracteres. Il y a en ce genre deux extrémités vicieuses ; & Moliere a connu mieux que personne le point de perfection
int un défaut en soi, n’auroit cependant pas été du goût du siecle de Moliere  : mais l’affectation des modernes qui va jusqu’à
e vice est odieux, il est du ressort de la tragédie ; c’est ainsi que Moliere a fait de l’Imposteur un personnage comique dans
s Tartufe, & Shakespear un personnage tragique dans Glocestre. Si Moliere a rendu Tartufe odieux au 5e acte, c’est comme Ro
’il échappe en un jour à un seul homme autant de traits d’avarice que Moliere en a rassemblés dans Harpagon ; mais cette exagér
ains de son valet lui dit, voyons la troisieme, ce qui est choquant : Moliere a traduit l’autre, ce qui est naturel, attendu qu
ilà pour le Monseigneur ; c’est en quoi il renchérit sur ses modeles. Moliere tire d’un sot l’aveu de ce ridicule pour le mieux
, sans vraissemblance, ait trouvé des enthousiastes dans le siecle de Moliere . Il ne faut que lire ce qui nous reste d’Aristoph
théatre, & a substitué à leurs farces les meilleures comédies de Moliere traduites en Italien. A l’exemple de Florence, Ro
ple & à l’attrait du plaisir. Paris seul ne verra-t-il plus joüer Moliere  ? Un état où chaque citoyen se fait gloire de pen
l. Ce qui manque à la plûpart des peintres de caractere, & ce que Moliere , ce grand modele en tout genre, possédoit éminemm
ue la scélératesse de l’un, & qui plaint la crédulité de l’autre. Moliere met en opposition les mœurs corrompues de la soci
i le point fixe de la vertu ! C’est à cette précision qu’on reconnoit Moliere , bien mieux qu’un peintre de l’antiquité ne recon
à la risée & au mépris des spectateurs. Tel est, dans l’Avare de Moliere , la rencontre d’Arpagon avec son fils, lorsque sa
eintres les ont groupés avec des caracteres dominans ; c’est l’art de Moliere  : ou ils ont fait contraster plusieurs de ces pet
s l’oeconomie de l’intrigue, est celui de nos auteurs comiques, après Moliere , qui a le mieux saisi la nature ; avec cette diff
férence que nous croyons tous avoir apperçu les traits que nous peint Moliere , & que nous nous étonnons de n’avoir pas rema
oir pas remarqué ceux que Dufreni nous fait appercevoir. Mais combien Moliere n’est-il pas au-dessus de tous ceux qui l’ont pré
elle politesse ! quelle élégance ! quels caracteres ! Il n’a manqué à Moliere que d’eviter le jargon, & d’écrire purement :
t suivie du Menteur, piece de caractere & d’intrigue. Alors parut Moliere , le plus parfait des poëtes comiques, & qui a
Richelieu, par ses libéralités, l’habilla d’un masque plus honnête ; Moliere en le chaussant de brodequins, jusqu’alors inconn
urs ; ils étoient tout-à-la-fois auteurs & acteurs, comme on a vû Moliere , Dancour, Montfleury, le Grand, &c. Aux Jongl
s & des hommes les plus célebres de la nation, Corneille, Racine, Moliere , Renard, M. de Voltaire, &c. leur fonction ex
os jours. L’avare de Plaute a ses originaux à Paris. Le misantrope de Moliere eût trouvé les siens à Rome. Tels sont malheureus
crier à la premiere représentation des précieuses ridicules : courage Moliere , voilà le bon comique. Observons, à-propos de cet
nt sans doute le mépris attaché aux airs & au ton précieux ; mais Moliere , pour arrêter la contagion, a usé du plus violent
r sur les pas de l’intrépide auteur du tartufe. Boileau racontoit que Moliere , après lui avoir lû le misantrope, lui avoit dit 
s les mettent en jeu. Quoi de plus sérieux en soi que le Misantrope ? Moliere le rend amoureux d’une coquete ; il est comique.
-d’œuvre de naturel & d’intrigue ; & ce n’est pas la faute de Moliere si le sot orgueil plus fort que ses leçons, perpé
e lui, &c. Boileau a eu raison, s’il n’a regardé comme indigne de Moliere que le sac où le vieillard est enveloppé : encore
rt pour lui en faire le reproche. Pourceaugnac est la seule piece de Moliere qu’on puisse mettre au rang des farces ; & da
mique bourgeois & au comique noble, lorsqu’il contraste avec eux. Moliere en fournit mille exemples. Voyez dans le Dépit am
de tendresse, qui vie ment de se passer dans la scene des deux amans. Moliere , à la vérité, mêle quelquefois le comique grossie
toute sa simplicité. Le secret de ces miroirs seroit-il perdu depuis Moliere  ? Il a tiré des contrastes encore plus forts du m
cautions du jaloux. Qu’on nous pardonne de tirer tous nos exemples de Moliere  ; si Menandre & Térence revenoient au monde,
use, ses créanciers sont des gens fâcheux. On voit par les fâcheux de Moliere , qu’un fâcheux est un importun qui survient dans
dans les pieces d’Aristophane, de Ménandre, de Plaute, de Térence, de Moliere , & autres célebres comiques, le goût du siecl
es avec des notes. Jean-Baptiste Pocquelin, si célebre sous le nom de Moliere , ne à Paris en 1620, mort en 1673, a tiré pour no
S. Germain & au quartier S. Paul. La premiere piece réguliere que Moliere composa fut l’Etourdi, en cinq actes, qu’il repré
n’a point peint les moeurs des Romains pour lesquels il travailloit. Moliere fait rire les plus austeres. Il instruit tout le
it pas de subsister. Quoi qu’il en soit, on convient généralement que Moliere est le meilleur poëte comique de toutes les natio
aux mots Comique & Comédie . Cependant les meilleures pieces de Moliere essuyerent, pendant qu’il vécut, l’amere critique
gentilhomme, sont autant de pieces inimitables. Toutes les oeuvres de Moliere ont été imprimées à Paris en 1734, en 6 volumes i
ne puis m’empêcher d’ajouter encore un mot sur son aimable caractere. Moliere étoit un des plus honnêtes hommes de France, doux
it sublime en vain veut s’élever, &c. « Je ne suis pas, s’écria Moliere , du nombre de ces esprits sublimes dont vous parl
voit donnée par mégarde : « Où la vertu va-t-elle se nicher, s’écria Moliere , tiens, mon ami, je te donne la piece, & j’y
la sépulture. Il fallut que le roi engageât ce prélat à souffrir que Moliere fût déposé secrétement dans le cimetiere de la pe
e. Sous ce tombeau gisent Plaute & Térence, Et cependant le seul Moliere y gît. Leurs trois talens ne formoient qu’un espr
forts, Pour un long-tems selon toute apparence, Plaute, Térence & Moliere sont morts. (D. J.) POURPOINT POURPOINT,
’un collet, de busques & de basques ; on n’ignore pas ces vers de Moliere . Nos peres sur ce point étoient gens bien sensés
e citer ici un trait admirable de la comédie du Tartuffe, où le divin Moliere peint la préoccupation d’Orgon contre tous les ge
se disent plus qu’en matiere de dévotion, d’odeurs & de peinture. Moliere a dit ingénieusement : J’aurai toujours pour nou
14 (1732) Moliere (Grand Dictionnaire historique, éd. 1732) [graphies originales] « article » pp. 45-46
ture des mœurs & de la vie civile. Les plus excellentes pieces de Moliere , sont le Misanthrope, le Tartuffe, les Femmes sça
utes les peines du monde à obtenir qu’il fût enterré en Terre-Sainte. Moliere avoit été fort estimé du roi, qui le gratifia de
; des Italiens. Plusieurs poëtes s’exercerent sur le genre de mort de Moliere , & firent plusieurs vers. En voici quatre que
yez le jugement que l’auteur des reflexions sur la poëtique a fait de Moliere « Personne, dit-il, n’a porté le ridicule de la c
dit-il, n’a porté le ridicule de la comedie plus haut parmi-nous que Moliere  ; car les autres poëtes comiques n’ont que les va
lets pour plaisans de leur theâtre ; & les plaisans du theâtre de Moliere , sont des marquis, & des gens de qualité. Les
’ont joué dans la comedie que la vie bourgeoise & commune ; & Moliere a joué tout Paris & la cour. Il est le seul p
Grimarest l’an 1705. Il ne faut pas confondre ce poëte avec un autre Moliere , qui vivoit l’an 1620. & qui a composé divers
re, la Polyxene, des Epîtres, &c. * Memoires historiques. Vie de Moliere .
15 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. » pp. 279-289
’empresserent de la traduire, pour la donner sur différents théâtres. Moliere en composa d’abord une farce, qu’il représentoit
uelques traits dans son Médecin malgré lui. L’opinion commune est que Moliere doit entiérement la piece dont il est question au
Faisons des Médecins ou volants ou voleurs. Il est aisé de voir que Moliere a pris de l’Auteur Italien la feinte maladie de l
, sont puisées dans une histoire connue en Russie vingt ans avant que Moliere fît un Médecin malgré lui. Une femme voulant se
ore fouetté pour avoir refusé d’employer d’abord tout son savoir. Si Moliere n’a pas entendu raconter cette histoire, il doit
. Arlichino Medico volante, Arlequin Médecin volant, a pu fournir à Moliere , comme nous l’avons dit, l’idée de son Médecin ma
criailleries de sa femme, & la bat. Tout cela est dans la nature. Moliere a peint dans cette scene Didier l’Amour, dont par
narelle en vers latins, & ensuite, pour faire une petite malice à Moliere , il lui reprocha, chez M. le Duc de Montauzier, d
spute fort plaisante. M. Roze soutenoit, en chantant ses paroles, que Moliere les avoit traduites d’une épigramme latine. On se
esses plena !   Ah ! ah ! cara mea lagena,   Vacua cur jaces ? Si Moliere avoit voulu, il auroit pu fermer bien vîte la bou
& en un acte, faite en 1663. Ce qu’il y a de singulier, c’est que Moliere n’a pas dédaigné de puiser chez un de ses ennemis
mparaison des deux dénouements. Dans la derniere scene de la piece de Moliere , Léandre, après avoir enlevé Lucinde, la ramene à
u Lecteur. Mais si de Visé a tort d’avoir fait un mauvais dénouement, Moliere a bien plus grand tort de s’en être servi. Il ne
16 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « PRÉFACE. Du Genre & du Plan de cet Ouvrage. » pp. 1-24
de prouver modestement que Plaute, Térence, Lopez de Vega, Calderon, Moliere n’ont pas le sens commun ; que toutes les comédie
n’est point leur dupe. On se rappelle la scene de l’Amour Médecin, de Moliere , dans laquelle Sganarelle demande à deux de ses a
noisseurs2. Quelle perte sur-tout, qu’une mort précipitée ait empêché Moliere de faire le commentaire de ses ouvrages ! il y au
byrinthe si compliqué, où les plus grands Maîtres, & l’inimitable Moliere lui-même, se sont égarés : il nous auroit indiqué
comment. L’Académie Françoise proposa pour sujet, en 1769, l’Eloge de Moliere . On touchoit au moment fixé pour remettre les ouv
is, qui avoient vu mes réflexions sur la comédie en général & sur Moliere en particulier, me demanderent si j’avois travail
t que personne n’oseroit tenter un éloge aussi difficile que celui de Moliere , & que c’étoit le seul moyen de louer digneme
s nombreux. Il n’est pas douteux, ajouterent-ils, que pour bien louer Moliere il faut indiquer & faire connoître les découv
amp; resserrer sous un même point de vue les traits qui ont rapport à Moliere , & son éloge se trouvera fait. Ils se turent.
, Lopez de Vega, les Comiques Anglois, les Italiens, les Danois & Moliere ont saisi les causes du rire. Ils sont entrés, av
rop l’air d’y prétendre, & sans nuire à l’illusion. Ils ont suivi Moliere contemplateur au milieu du grand monde & dans
gens de goût. Quel homme fut jamais doué d’un génie plus créateur que Moliere  ? Il sut le soumettre à des regles établies par s
re plagiaire. Le troisieme volume contiendra toutes les imitations de Moliere  : nous reconnoîtrons qu’il n’est jamais plus gran
rs convenables à son sujet, nous comparerons dans le quatrieme volume Moliere imitateur à Moliere imité, & nous y décompose
sujet, nous comparerons dans le quatrieme volume Moliere imitateur à Moliere imité, & nous y décomposerons les imitations
e déclarer leur admirateur, qu’en les traitant comme Plaute, Térence, Moliere , dont je ferai également remarquer les grandes be
nséquent une esquisse de leurs mœurs. J’observerai cependant de citer Moliere plus souvent que les autres Auteurs, afin de le m
tielle, non seulement pour les François, mais pour les étrangers, que Moliere , s’il m’est permis de m’expliquer ainsi, nous ren
ment un sujet se présentoit d’abord dans toute sa masse à l’esprit de Moliere  ? comment il en embrassoit l’étendue ? comment il
17 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Des Comédies-Ballets. » pp. 37-44
avoient fixés à sa Cour : aussi quelques-unes des comédies-ballets de Moliere n’ont-elles été composées que pour faire paroître
inira surement avec la fête. Voyons quel fut le succès des pieces que Moliere fit exprès pour la Cour. Consultons les personnes
onnes les plus dignes de foi sur cet article, l’Editeur des œuvres de Moliere , & M. de Voltaire, qui a fait des réflexions
ion. Ce fut à cette fête, connue sous le nom de l’Isle enchantée, que Moliere fit jouer la Princesse d’Elide, comédie-ballet en
e parle M. de Voltaire. Ecoutons présentement l’Editeur des œuvres de Moliere . « En 1664 le Roi donna aux Reines une fête auss
’applaudissement du Prince, récompense aussi juste que flatteuse pour Moliere , les allusions vraies ou fausses qui pouvoient av
M. de Voltaire : « Louis XIV lui-même donna le sujet de cette piece à Moliere . Il voulut qu’on représentât deux Princes qui se
ivertissement & par celui de l’à-propos. » Ecoutons l’Editeur de Moliere  : « Le Roi donna l’idée du sujet des Amants magni
a est vrai : mais voilà précisément ce qui me confirme dans mon idée. Moliere voyant par sa propre expérience, ou persuadé par
s à la Cour avec des ballets. Loin que toutes les comédies-ballets de Moliere aient été composées exprès pour amener des divert
de mouches, de rubans. On peut leur comparer les comédies-ballets de Moliere après les avoir séparées en trois classes. Si nou
18 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Regnard imitateur de Moliere. » pp. 51-80
CHAPITRE II. Regnard imitateur de Moliere . Regnard a imité de Moliere un prologue, des
CHAPITRE II. Regnard imitateur de Moliere. Regnard a imité de Moliere un prologue, des détails, des scenes, des caracte
mais il nous reste à voir s’il vend cher la victoire. Imitateur de Moliere dans les prologues. Regnard, pour composer l
s vérités. Quel a donc été le but de Regnard en prenant les idées de Moliere  ? A-t-il espéré les mieux rendre ? A-t-il cru les
n lourdement. Voyons s’il a mieux imité les détails. Imitateur de Moliere dans les détails. Dans le Joueur de Regnard,
a misere de celui qui le montre. Mais il est pris dans les Fâcheux de Moliere , Acte III. Scene III. Ormin prie Eraste d’appuyer
la fortune de quelques particuliers. Regnard affoiblit donc l’idée de Moliere . D’ailleurs Ormin est, par le genre de sa folie,
ous ne rapporterons pas tous les petits détails que Regnard a pris de Moliere , & nous finirons par une tirade du Misanthrop
es pays. Enfin Regnard, à moins d’avoir copié exactement la tirade de Moliere , ne pouvoit faire rien de plus ressemblant. Cepen
d’imaginer qu’il a voulu parodier son prédécesseur. Imitateur de Moliere dans les Scenes. L’AVARE. Acte III. Scene VI.
semblables par le fond. Celle de Regnard est plaisante, mais celle de Moliere l’est autant : elle a de plus le mérite, comme no
aginaire ; elle est trop longue pour être rapportée. Imitateur de Moliere dans les caracteres. MOLIERE. L’Avare. L’ava
pendu si je vous aime, sans qu’elle soit détrompée. Imitateur de Moliere dans les dénouements. MOLIERE. Les Femmes sav
es ou des dénouements. Nous dirons donc en passant seulement que dans Moliere la fausse nouvelle est apportée par un homme qui
& dans Regnard par un personnage de nulle consistance ; que chez Moliere elle sert à faire ressortir les principaux person
isonnements pour prouver qu’aucun de ces dénouements ne vaut celui de Moliere . Je suis toujours dans le plus grand étonnement q
uelque beauté qu’il est bon d’enlever à l’oubli. Mais Regnard pillant Moliere le maître de son art, quand il est à peine dans l
arbarie ; Regnard, dis-je, s’exposant à être comparé tous les jours à Moliere , me paroît ou bien inconséquent ou bien présomptu
a sans doute remarqué que j’ai souvent affecté de comparer Regnard à Moliere , & de faire connoître combien il lui est infé
ez respecté ses lauriers en disant qu’il est le premier Comique après Moliere . Mon dessein a été de flatter nos Comiques naissa
ition : désespérant, avec raison, de pouvoir atteindre à la gloire de Moliere , ils pourroient se refroidir s’ils voyoient encor
rage ayant fait connoître insensiblement presque tous les endroits où Moliere s’étoit le plus rapproché du beau naturel, &
ffecter d’indiquer la comparaison, mettre le Lecteur à portée de voir Moliere triomphant toujours de Regnard, par la seule rais
19 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. » pp. 5-19
ur subtil d’un Filou, Conte de d’Ouville. C’est la premiere piece de Moliere  : il la fit d’abord jouer à Lyon par la troupe qu
par Nicolo Barbieri, imprimée en 1629, neuf ans après la naissance de Moliere . Elle est intitulée l’Inavertito, l’Etourdi : on
ette ruse & de plusieurs autres qui se trouvent dans l’Etourdi de Moliere . Enfin arrive un Turc, qui, sachant que sa sœur e
son bonheur.   Tout le monde connoît l’Etourdi ou les Contre-temps de Moliere  ; & tout le monde peut voir, d’après l’extrai
tout le monde peut voir, d’après l’extrait de la Piece Italienne, que Moliere en a pris presque tous ses matériaux. Il est des
es de l’intrigant, me paroissent bien plus comiques que l’Egyptien de Moliere . Il est amoureux de l’esclave, il l’achete, &
résence, prenne la fuite quand on a besoin de lui. Mais, en revanche, Moliere s’est montré bien supérieur à l’Auteur Italien da
: croyez-moi, sera bien fin qui pourra l’attraper. Dans la scene que Moliere a imitée de Plaute, il introduit Hippolyte, qui,
t au caractere de l’Etourdi, il n’est pas merveilleusement peint dans Moliere  ; mais il l’est bien mieux que dans l’Italien. Gé
intéressant, parceque la vivacité de son amour les occasionne. Louons Moliere de n’avoir pas mis sur la scene le caractere Ital
en cinq actes & en vers, jouée à Paris quatre ans avant celle de Moliere . Acte I. Cléandre, amant aimé de Lucrece, l’atte
atience, parcequ’ils ne voyoient aucun remede à leurs pertes4. Comme Moliere est rarement au-dessous de ses originaux, on peut
t, sans craindre de ternir sa gloire : il faut d’ailleurs être juste. Moliere n’a saisi qu’en partie le comique du conte. Il es
t la peur qu’ils se font : la situation est plus piquante du double. Moliere ne s’est pas contenté de s’approprier les étourde
l’autre est froide & languissante. Encore une imitation heureuse, Moliere ne laissoit presque plus rien à desirer. Qu’il eû
Deuil, qui est très plaisante, mais qui n’est presque que la scene de Moliere étendue. Il n’a pas mieux profité du Conte de d’O
e Moliere étendue. Il n’a pas mieux profité du Conte de d’Ouville que Moliere .
20 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. » pp. 411-419
mbre de la même année. Ce fut à cette représentation que la Troupe de Moliere prit pour la premiere fois le titre de Troupe du
remiere fois le titre de Troupe du Roi. Grimaret, Auteur d’une vie de Moliere , dit que Pourceaugnac fut fait à l’occasion d’un
rgé. Grimaret ajoute que cet original ne le porta pas loin, & que Moliere , pour se venger du campagnard, le mit sur le théâ
semel & bis La perle, la fleur des Marquis, De la façon du sieur Moliere , Si plaisante & si singuliere : Tout est, dan
Laquelle en Pourceaugnacs fourmille. . . . . . . . . . . . . . . Si Moliere eut le bonheur de trouver sous sa main un Limousi
illeures & les plus flatteuses pour l’Auteur ; mais dans celle-ci Moliere s’est borné sans doute à copier l’habit ou l’allu
Pourceaugnac, & ce qui les amene, ne sont point dans l’italien : Moliere les a pris dans une farce42 en un acte, & en
ans avant Pourceaugnac. Voici l’endroit qui a fourni quelques idées à Moliere .   La Rocque a besoin d’argent pour régaler des D
la main, & veut absolument donner des clysteres à Guillot.   Dans Moliere , Eraste remet Pourceaugnac entre les mains de deu
ment que s’ils n’eussent jamais bougé d’ensemble. . . . . . . . . . Moliere a considérablement embelli le dialogue d’Ordogno
ncore moins naturel que Pourceaugnac accepte un logement chez Eraste. Moliere a fort bien fait de nous dire au commencement de
21 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXI. De la Catastrophe ou du Dénouement. » pp. 503-516
sur des distractions. Qu’on compare ce dénouement avec un de ceux de Moliere , celui de l’Avare si l’on veut. Harpagon se plain
a vérité au terme qu’il desire ; mais il se demande : par quel chemin Moliere nous a-t-il fait passer ? Quelques Auteurs, pour
ion peut rendre toujours nouveau. On dit tous les jours hardiment que Moliere peche par ses dénouements, & qu’il n’en a pas
ens de lettres, qui ne jugent jamais que sur parole ou par contagion. Moliere a, sans contre-dit, quelques dénouements défectue
oient des nues avec une divinité chargée du soin de dénouer la piece. Moliere varie non seulement les siens à l’infini ; mais c
cipal personnage la dénoue. Outre les trois manieres des Anciens, que Moliere a corrigées, s’il ne les a pas perfectionnées, il
son époux, & que tout ce qui vient de se passer est réel. Depuis Moliere , nos Modernes ont retourné en cent façons différe
frappant que nous puissions en donner, est dans l’Ecole des Maris de Moliere . Quelle imagination n’a-t-il pas fallu pour éparg
donner dans les pieges qu’il a voulu tendre ! Remarquons que lorsque Moliere a conduit ses dupes au point desiré, il peint ave
p de la plus agréable surprise. Remarquons dans cet exemple même, que Moliere a évité un défaut commun à presque tous les Auteu
p; ce bon procédé réunit sur lui tous les suffrages. Voilà comme chez Moliere le goût, la finesse, la vraisemblance, les égards
entieres pour arranger les affaires des acteurs les plus subalternes. Moliere est dans ce cas, dans son Dépit Amoureux. Nous sa
a aussi. Adieu, Messieurs ; battez des mains. Racine a fait pis que Moliere & Térence. Le dénouement de ses Plaideurs est
hapitre des chapeaux d’Aristote, qu’il doit se couvrir. Ce trait, que Moliere a lâché certainement contre les Auteurs possédés
22 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. » pp. 144-179
ette piece parut sur le théâtre du Palais Royal, le 26 Décembre 1662. Moliere a fait encore voir dans cette comédie l’art avec
s contredit les traits les plus saillants de la piece, & ceux que Moliere a puisés chez Straparole, chez la Fontaine &
r ordre dans chacune de ces sources, & voyons avec quelle adresse Moliere a su épurer les richesses qu’il en a tirées. Str
emier volume. Je vais rapidement extraire tout ce qui n’a pas servi à Moliere . Nérin, fils de Galois Roi de Portugal, n’avoit j
z une femme sans s’informer du nom & de la qualité de son époux ? Moliere a su mettre ordre à tous ces inconvénients ; il a
cevoir chez lui ne voient Agnès & ne deviennent ses rivaux. Voilà Moliere au-dessus de Straparole. Comparons-le maintenant
. . . . . . . . C’est à la Fontaine, comme on vient de le voir, que Moliere doit l’humeur goguenarde de cet Arnolphe qui rit
au but dès qu’il aura obtenu le premier rendez-vous. D’un autre côté, Moliere a un trait impayable & qu’il ne doit à person
conquêtes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . Voilà deux rivaux que Moliere laissé derriere lui. Vraisemblablement Scarron ne
ent Scarron ne lui disputera pas la victoire. Nous allons voir ce que Moliere lui doit, & comment il en a fait usage. La P
x, aussi timidement qu’un écolier nouveau fait un pédant impérieux. Moliere fait mettre comme Scarron son héros dans un faute
e la point réveiller, il s’en alla à la Messe & à ses affaires. Moliere fait dire par son héros à la belle Agnès que les
ant le Seigneur Scarron, qui a déja beaucoup parlé, pour voir comment Moliere a su tirer parti de la bêtise de Laure, des disco
ulet mourir ? Ne nous amusons pas à louer présentement la façon dont Moliere a imité Scarron ; il suffit dans cette occasion d
le y manque, elle sait du moins cacher sa faute. . . . . Avouons que Moliere a de grandes obligations au burlesque Scarron. Il
ne femme d’esprit. Convenons aussi que nous devons de grands éloges à Moliere pour s’être servi de la matrone sans la mettre su
nnocente ; ils seroient révoltants dans celle de la vieille sorciere. Moliere n’a-t-il pas bien fait encore d’abandonner à Scar
main, qui prodigue des faveurs à un inconnu par instinct seulement ? Moliere , dis-je, n’a-t-il pas bien fait de nous offrir à
sonnes ne sauroient voir les succès amoureux avec plaisir ; & que Moliere , ami des bienséances, intéresse les ames honnêtes
rtu même approuve, & qui n’est pas couronnée de la main du vice. Moliere a pris encore l’idée d’une petite scene dans une
ien, & s’en va fort content. Voyons la même scene transportée par Moliere sur le théâtre françois. Arnolphe recommande à Ge
je vous rejoins : Ayez bien l’œil à tout, & secondez mes soins. Moliere a conservé tout le plaisant de la scene italienne
d on a sous la main d’aussi bons matériaux. Ils pensent, je gage, que Moliere n’a pas eu grand mérite à faire les changements q
vais le leur prouver par une comédie qui a paru un an avant celle de Moliere . Elle est bâtie sur le même fonds ; l’Auteur avoi
ans laquelle il a exactement encadré tous les défauts de ses modeles. Moliere a étendu son sujet : les fautes ont disparu ; les
est digne de parer une divinité. Le plus fâcheux pour Dorimon est que Moliere lui a pris l’idée de son sot Docteur, & a mis
choses excellentes. Dans la nouveauté de cette piece, les ennemis de Moliere lui reprocherent beaucoup toutes ses imitations q
est mue Pour une piece assez connue, Et qui vient d’Auteur assez bon, Moliere , notre mignon. Les uns en ont dit pis que pendre,
lé : La Guerre comique, ou Défense de l’Ecole des Femmes, du sieur de Moliere , & de sa Critique, par le sieur P. de la Croi
23 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. » pp. 500-533
  Cette scene est excellente pour le Théâtre Italien, & celle de Moliere est excellente pour le Théâtre François, parceque
farce de la scene & l’a rendu plus attachante, plus intéressante. Moliere a sur-tout ajouté au comique en donnant aux amant
du Médecin volant de Boursault. Rappellons-nous d’abord les scenes de Moliere .   Acte III. Scene X. Toinette vient en Médecin
t la veille. Voyons présentement les scenes italiennes sur lesquelles Moliere a calqué les siennes ; ou, pour mieux faire, voyo
ent mieux au sujet & servent davantage à l’intrigue que celles de Moliere  ; elles ne pechent pas si fort contre la vraisemb
amp; le Fauxbourg ; mais elle est au contraire faite d’après celle de Moliere , & la copie est très inférieure à l’original.
bon nombre de sujets, de caracteres, de scenes, de détails imités par Moliere  ; mais ne nous persuadons pas avoir rapporté tout
es ses imitations. Ne nous flattons pas d’avoir entiérement décomposé Moliere imitateur ; premiérement, parcequ’il est impossib
ndement, parceque nous ne saurions rapporter toutes les imitations de Moliere , à moins que de copier ses ouvrages depuis son Et
cidera si ce que j’avance est si ridicule. Nous n’avons point dit que Moliere ait imité sa Psyché. Supposons qu’aucun Auteur n’
sa Psyché. Supposons qu’aucun Auteur n’ait avant lui traité ce sujet, Moliere ne l’a-t-il pas trouvé dans la Fable ? Prendre un
plagiaire, &c. n’est certainement dans aucun des prédécesseurs de Moliere  ; mais on prétend qu’il l’a vue d’après nature, a
Un chacun est chaussé de son opinion ! Ces vers ne sont nulle part : Moliere les a pourtant imités. Boileau n’a-t-il pas dit :
loge son voisin aux petites-maisons. Nous savons, par tradition, que Moliere , frappé de la vérité de ces deux vers, avoit dess
; se moqueroient mutuellement les uns des autres. Il est à parier que Moliere , plein de son idée, laissa couler sur son papier
& en dialogue. Veut-on que j’entre dans des détails plus petits ? Moliere imitoit sur le théâtre jusqu’à l’habillement des
us avez envie de l’aimer toujours. . . . . . . Qui nous assurera que Moliere n’ait pas entendu dire à quelque George Dandin, m
ux d’argent 54, &c. Enfin, tranchons le mot, tous les ouvrages de Moliere ne sont qu’une imitation continuelle. Ce qu’il n’
avons qu’à nous rappeller les morceaux de ses romans d’après lesquels Moliere a fait la reconnoissance de Pourceaugnac & d’
mes pour la comédie ? Pourquoi Scarron, qui en étoit possesseur avant Moliere , n’a-t-il pas eu l’art d’en tirer le même parti ?
ns que nous avons faites sur les imitations bonnes & mauvaises de Moliere nous ont donné lieu de détailler insensiblement l
s nos yeux les différentes imitations des plus fameux Comiques depuis Moliere jusqu’à nous. Par ce moyen le Lecteur verra une s
pérons prouver encore par-là que les successeurs les plus célebres de Moliere sont ceux qui ont imité davantage leurs prédécess
été plus ou moins applaudis, à mesure qu’ils ont plus ou moins imité Moliere , le premier Poëte comique de tous les âges &
24 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. » pp. 274-278
re du Palais Royal, le 4 Juin 1666. Bien des personnes prétendent que Moliere doit aussi le sujet de cette comédie aux Italiens
ncienne Troupe Italienne, m’a dit (c’est M. de Tralage qui parle) que Moliere , qui étoit de ses amis, l’ayant un jour rencontré
rlé des nouvelles de théâtre & autres, le même sieur Angelo dit à Moliere qu’il avoit vu représenter en Italie, à Naples, u
r fainéant, qui s’amuse à cracher dans un puits pour faire des ronds. Moliere l’écouta avec beaucoup d’attention : quinze jours
s, le sieur Angelo fut surpris de voir dans l’affiche de la Troupe de Moliere la comédie du Misanthrope annoncée & promise 
net du Courtisan bel esprit est l’ouvrage d’un Auteur contemporain de Moliere . La façon dont il a traité Cotin n’a pas peu cont
désespere Alors qu’on espere toujours. Il est très vraisemblable que Moliere , en lisant la piece espagnole pour composer son F
’idée charmante, qu’il en eût voulu enrichir notre langue ; & que Moliere , toujours guidé par son bon goût, en eût montré l
25 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. » pp. 125-143
, les autres à Fontainebleau. Nous en croirons Loret, contemporain de Moliere , & qui faisoit dans ce temps-là une Gazette r
, à Vaux, chez Nicolas Fouquet, Surintendant des Finances. Il engagea Moliere à composer cette comédie pour une fête magnifique
e jours, elle plut cependant si fort au Roi, qu’il indiqua lui-même à Moliere le caractere du Chasseur qui n’y étoit pas alors1
t à Paris que le 4 Novembre suivant. Un acte d’une piece jouée devant Moliere lui a fourni l’idée de ses Fâcheux. Comme nous av
l’acte entier de la piece italienne. Je n’entreprendrai pas de louer Moliere sur l’invention du projet de Caritidès ; je laiss
savoir aussi rare qu’éminent. Quoi qu’il en soit, l’idée appartient à Moliere . Concluons donc, d’après l’Auteur Anglois, que Mo
e appartient à Moliere. Concluons donc, d’après l’Auteur Anglois, que Moliere en l’imaginant a fait la critique de tous les fai
scene d’exposition de ses Fâcheux. Comme Regnier a, long-temps avant Moliere , imité cette même Satyre, voyons auquel des deux
rder comme des hommes d’honneur & de probité. On ne peut nier que Moliere n’ait imité en homme d’esprit les deux Satyriques
er ne fait soupçonner son origine à ceux qui ne la connoissent point. Moliere n’a pas fait comme ces Architectes ignorants &
anum, sans se donner la peine de les réparer ou de les rajeunir. Mais Moliere a-t-il employé tous les matériaux propres à son s
rdre sa fortune que d’abandonner son martyr ? Je regrette encore dans Moliere , ainsi que dans Regnier 16, cet ami d’Horace qui
oissoit un paradis, Fut, avec grande mélodie, Récitée une comédie Que Moliere , d’un esprit pointu, Avoit composée in-promptu...
voit composée in-promptu... 14. Ce fut le Roi lui-même qui donna à Moliere le sujet de son chasseur, & voici comme. Au s
ésentation de cette comédie, qui se fit chez M. Fouquet, le Roi dit à Moliere , en lui montrant M. de Soyecourt : « Voilà un gra
grand original que tu n’as pas encore copié ». C’en fut assez dit.... Moliere , qui n’entendoit rien au jargon de la chasse, pri
26 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. » pp. 436-488
ns son Phormion ; le fond du sujet est le même. Mais, avant de mettre Moliere à côté de Térence, comparons-lui Cyrano qui lui a
ene du sac. C’est ce qui a fait dire vraisemblablement à Boileau, que Moliere allioit Térence à Tabarin. Voici l’extrait des de
n peut le voir ; mais c’est particuliérement de sa derniere farce que Moliere a pris l’idée de la seconde scene du troisieme ac
Italiens ont tiré tout le parti possible de l’idée de Tabarin ; & Moliere , si souvent au-dessus d’eux, leur est inférieur d
ux, leur est inférieur dans cette occasion : mais cela n’enleve pas à Moliere le prix de son art, comme le prétend Boileau. Qui
bien mieux fait de dire, avec le Pindare du siecle de Louis XIV, que Moliere parcouroit le théâtre de l’un à l’autre pole. Dan
oliere parcouroit le théâtre de l’un à l’autre pole. Dans la piece de Moliere , Scapin voudroit n’être pas responsable des coups
à douze personnes, meurt de peur, & prend la fuite. La scene de Moliere est plus favorable pour l’acteur, parcequ’en lui
ersonnages qu’il représente, la mettent bien au-dessus de la scene de Moliere , & de l’italienne. Scapin joue devant un homm
théâtre italien, parcourons tout ce qui peut avoir fourni des idées à Moliere pour composer la piece dont il est question. Je s
une infinité de vols dont on ne s’étoit point apperçu.   La scene de Moliere est beaucoup plus plaisante que l’italienne, sur-
on croit le voir tomber dans la cave en fuyant. Plaçons présentement Moliere à côté de son ami Cyrano qui lui a fourni deux sc
nner par le pere même de son jeune patron. L’idée est fort plaisante, Moliere l’a adoptée. Pour obliger le pere à financer, on
lere ? & qu’il veut donner un vieil habit pour racheter son fils. Moliere s’est emparé de toutes ces richesses ; mais elles
richesses ; mais elles sont entourées de choses qui les déparent, que Moliere a très bien apperçues, & qu’on ne trouve poin
i persuader qu’une galere turque est venue jusqu’au quai de l’Ecole : Moliere sauve cette extravagance en transportant l’action
sa pécune, elle ne courra point de risque sur la mer du Levant. Dans Moliere , Zerbinette rappelle de même à Géronte tout ce qu
La scene est mauvaise dans Cyrano : elle ne peut être excellente dans Moliere , parcequ’elle nous offre un simple récit de ce qu
’on leur a dites : c’est dans ce morceau seulement que le dialogue de Moliere ressemble à celui de Rotrou D’ailleurs ce sont de
leurs ce sont des minuties, qu’il est bon d’indiquer pour prouver que Moliere faisoit attention à tout, qu’il sentoit tout, mai
faut pas s’arrêter long-temps. Passons à Térence. Nous avons dit que Moliere avoit imité des détails & plusieurs scenes du
ce, Géta répete ou parodie simplement ce que Démiphon vient de dire : Moliere a senti combien une idée retournée ou répétée pro
oir loué l’adresse de Térence, ils loueront encore davantage celle de Moliere , qui non seulement a saisi toutes les beautés de
mès offre la somme qu’on leur demande. Il est bien plus plaisant dans Moliere de voir ces contradictions dans un seul homme qu’
; pour le déterminer à compter l’argent dont son fils a besoin48. Que Moliere est sublime dans ce moment où il ne doit rien à s
réellement le priver de sa femme en la faisant épouser par Phormion. Moliere n’a pu introduire cette situation réellement piqu
à Phormion de venir manger chez elle tant qu’il voudra.   Qu’on lise Moliere , en comparant le plan de ces deux pieces, on conv
mp; je suis obligé de l’avouer moi-même, malgré mon enthousiasme pour Moliere , on conviendra, dis-je, que le plan de Térence l’
ra, dis-je, que le plan de Térence l’emporte de beaucoup sur celui de Moliere , sur-tout si l’on se transporte au temps où les b
e devoit présenter aux Romains une fable aussi naturelle que celle de Moliere dut le paroître peu dans sa nouveauté. En second
lheureux coups de bâton qu’il a donnés. Je ne puis comprendre comment Moliere n’a pas vu dans le plan de son modele des combina
Auteur de lier toutes les beautés de la piece de Térence à celles que Moliere a mises dans la sienne ? Une fois réunies, elles
a paresse ou de l’impuissance. On ne va pas loin avec de tels guides. Moliere n’est le plus grand Comique de tous les siecles,
27 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXI. Des Caracteres de tous les siecles, & de ceux du moment. » pp. 331-336
chir. Nous verrons, quand nous parlerons de l’Art de l’Imitation, que Moliere , pour composer la plus grande partie de ses piece
isse, avant que d’entreprendre le portrait en grand. Qui nous dira si Moliere , avant que de travailler au Tartufe, n’a pas voul
en vers par Thomas Corneille, elle est exactement rimée sur celle de Moliere . Don Juan. Tout Marquis veut avoir des Pages. I
ans sa nouveauté comme elle l’est encore, & je ne doute point que Moliere n’ait senti dès-lors qu’après avoir mis sur la sc
ce qui fait survivre, comme nous venons de le dire, les Précieuses de Moliere aux héroïnes de la piece. Mais hélas ! tout Auteu
liere aux héroïnes de la piece. Mais hélas ! tout Auteur n’est pas un Moliere . Je ne veux pas décourager les jeunes Auteurs qui
es paroissent ; un vieillard s’écrie du milieu du parterre : Courage, Moliere , voilà la bonne Comédie. Ménage dit à Chapelain :
e nous nous rappellons encore leurs traits : d’ailleurs les pieces de Moliere peuvent se comparer aux portraits de l’illustre M
28 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. » pp. 426-435
nes de cette piece, est prise dans Don Quichotte : le Lecteur va voir Moliere s’enrichir des idées de Michel Cervantes, sans te
tort de les transporter sur le théâtre. Jusqu’à ce temps là, j’estime Moliere tout autant que si Madame Jourdain eût été la pre
s ont obtenu un ordre qui en défend la représentation. On prétend que Moliere a peint son Bourgeois Gentilhomme d’après une per
musique des divertissements ; il s’appelloit Jean-Baptiste, ainsi que Moliere . 45. « Jamais piece n’a été plus malheureusemen
té plus malheureusement reçue que celle-là, & aucune de celles de Moliere ne lui a donné tant de déplaisir. Le Roi ne lui e
as un mot à son souper. Tous les courtisans la mettoient en morceaux. Moliere nous prend assurément pour des grues, de croire n
tte piece pour la seconde fois ; &, pendant ces cinq à six jours, Moliere , tout mortifié, se tint caché dans sa chambre : i
oi, qui n’avoit pas encore porté son jugement, eut la bonté de dire à Moliere  : Je ne vous ai point parlé de votre piece à la p
uit par la maniere dont elle avoit été représentée : mais, en vérité, Moliere , vous n’avez encore rien fait qui m’ait plus dive
e rien fait qui m’ait plus diverti, & votre piece est excellente. Moliere reprit haleine au jugement de Sa Majesté ; &
de se retracter, & de s’avouer de foibles connoisseurs ». Vie de Moliere , par Grimaret. 46. Dans le Potier d’étain Poli
29 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. Des Pieces à scenes détachées. » pp. 45-60
st à mon sens une chose des plus hardies que d’imaginer, comme a fait Moliere , une comédie en trois actes de scenes détachées,
s plus grands génies ». Riccoboni a raison de mettre les Fâcheux de Moliere au-dessus de toutes les pieces à scenes détachées
de toutes les pieces à scenes détachées ; mais il a tort de dire que Moliere a eu seul la hardiesse d’en faire en trois actes.
st donc pas sur la quantité des actes que nous donnerons des éloges à Moliere , c’est sur l’art qu’il a mis dans sa piece, art i
euse, lui accorde la main d’Orphise. Le dernier Editeur des œuvres de Moliere dit dans ses réflexions sur la piece des Fâcheux,
ntendu critiquer précisément ce que nous venons d’admirer : « Puisque Moliere , disoit-on, a fait rouler son action, son intrigu
, & l’Auteur auroit été fort embarrassé pour lui donner un titre. Moliere n’avoit donc pas d’autre parti à prendre que celu
toile quand ils demandoient des détails trop longs. Après avoir loué Moliere d’avoir rendu sa piece intéressante par une intri
action parfaite dans un petit nombre de vers, & qui critiquoient Moliere de l’avoir fait. Mais ce n’est point assez ; je v
it. Mais ce n’est point assez ; je veux leur prouver présentement que Moliere , s’il l’eût jugé à propos, auroit pu précipiter d
n’est pas faisable ; je prouverai le contraire par les vers mêmes de Moliere , puisqu’en les copiant j’en ai retranché la moiti
les pieces de Boursault, malgré toute notre admiration pour l’art que Moliere a mis dans les Fâcheux, je ne conseillerois point
urs. Le hasard seul conduit presque tous les fâcheux auprès d’Eraste. Moliere , qui a senti combien cela étoit forcé, a vainemen
30 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. De la Décence & de l’Indécence. » pp. 314-341
: il est donc bien plus dangereux qu’elles passent jusqu’à son cœur. Moliere , mon héros éternel, lui qui a purgé la scene des
rendez-vous qu’elle a donné à son amant. Nous trouverons encore dans Moliere des indécences plus dangereuses pour les mœurs, t
devons la situation au sujet. Il faut même avoir quelque obligation à Moliere qui nous a épargné toutes les indécences de son o
t généreux, il faisoit à très bon marché le métier le plus lucratif. Moliere attaqua T. Corneille, qui à son vrai nom ajoutoit
d avec raison, Vous pourriez vous passer d’exemples de la sorte. Et Moliere auroit pu se passer de faire cette comparaison. S
avoit le ridicule de vouloir quitter le nom de ses peres, étoit-ce à Moliere à le lui reprocher, lui qui avoit quitté celui de
e voulut venger l’affront fait à son nom. Il connoissoit la manie que Moliere avoit de se faire peindre en Empereur Romain, lui
in46 ! Le trait lancé par Corneille est bien moins fort que celui de Moliere  : mais ce dernier étoit un très dangereux railleu
e il mordoit vigoureusement. Qu’on en demande des nouvelles à Cotin. Moliere , non content de prendre un sonnet & un madrig
e voix & des gestes propres à faire reconnoître l’original. Enfin Moliere fit si bien, que Cotin, accablé du coup, tomba da
ncore de plus fort ? qu’on lise l’Impromptu de Versailles, on y verra Moliere nommer Boursault, sans lui faire la grace d’ajout
Auteur qui se mêle d’écrire contre des gens qui ne songent pas à lui. Moliere . Vous êtes folle. Le beau sujet à divertir la cou
plus loin. On dira que Boursault avoit fait une critique sanglante de Moliere , & qu’il lui étoit permis de se venger. Point
homme qui en attaque un autre pour lui dire des injures est un lâche, Moliere devoit mépriser Boursault, & ne pas déshonore
ienséance publique de supprimer la satyre de Boursault & celle de Moliere . Il est honteux, ajoute-t-il, que des hommes de g
oltaire dit que M. Wicherley a tiré sa piece de l’Ecole des Femmes de Moliere  ; c’est sans doute à cause de la Campagnarde inno
met Boniface au point de ne pouvoir plus lui refuser sa fille. 46. Moliere qui, à très bon droit, occupe la premiere place d
de Tricotin. On trouva qu’il ressembloit trop à celui de l’original, Moliere le nomma Trisotin. La malignité même n’auroit pas
31 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. De l’Intérêt. » pp. 385-398
ue naître & mourir. Les étrangers ont la hardiesse de reprocher à Moliere que ses pieces ne sont pas intéressantes. J’avoue
acher vivement le spectateur. Je prouve le contraire par une piece de Moliere même, cet Auteur qu’on accuse d’être si peu intér
it chargé d’exécuter l’arrêt ; examine combien il auroit été facile à Moliere qu’on de faire fondre toute l’assemblée en larmes
es beautés, élevez tous ensemble la voix pour chanter les louanges de Moliere . C’est peut-être dans cette occasion qu’il a donn
il sera, je crois, à propos de dévoiler l’art & les ressorts dont Moliere s’est servi pour ramener au comique les situation
u’on ne le confonde pas avec l’intérêt tragique, & l’on verra que Moliere est le plus attachant des Auteurs. Je donne un dé
il est, dit-il, amoureux. Qu’on me cite, chez les prétendus rivaux de Moliere , une piece plus attachante d’un bout à l’autre, q
a fin, comme dans Pourceaugnac, & je permettrai alors de dire que Moliere n’est pas intéressant. Pour l’être, il n’est pas
& l’enchaîner à son sujet jusqu’à la fin. J’ai dit plus haut que Moliere est le plus intéressant, ou le plus attachant des
la seconde dans deux ou trois articles différents. Otez des œuvres de Moliere les scenes dans lesquelles les valets parodient l
’une à l’autre, & soient enchaînées comme celles de Pourceaugnac, Moliere deviendra tout-à-coup plus intéressant du double.
32 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Caracteres propres à tous les rangs. » pp. 328-330
te à la portée de tous les autres : il faut enfin prendre pour modele Moliere dans son Bourgeois Gentilhomme. La folie qu’ont t
ont tous les hommes de vouloir paroître plus qu’ils ne sont, a frappé Moliere  : il a senti tout l’avantage qu’il pouvoit tirer
Tout Prince a des Ambassadeurs, Tout Marquis veut avoir des Pages. Moliere s’est gardé de prendre pour son héros un Prince o
de couvrir toutes leurs sottises du même air & du même langage. Moliere n’a eu garde encore de prendre son principal pers
, il ne lui persuadera pas qu’il est aimé d’une belle Marquise. Enfin Moliere a préparé par le seul état de son héros, toutes l
la piece. La jalousie est au rang des passions qui ont cet avantage. Moliere l’a senti quand il a mis sur la scene le Prince j
33 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « De l’Imitation en général. » pp. 1-4
, Auteurs Espagnols1 ? On peut voir Cinna dans Séneque le Philosophe. Moliere , le divin Moliere lui-même, n’a pas quatre pieces
s1 ? On peut voir Cinna dans Séneque le Philosophe. Moliere, le divin Moliere lui-même, n’a pas quatre pieces qui ne soient imi
bre de ses lauriers, je prétends leur donner un nouvel éclat, puisque Moliere a si bien embelli ses copies, qu’on les préfere a
eurement : c’est ce que nous prouverons encore en plaçant quelquefois Moliere imité à côté de Moliere imitateur, & en metta
nous prouverons encore en plaçant quelquefois Moliere imité à côté de Moliere imitateur, & en mettant sous les yeux du publ
nt sous les yeux du public les imitations de tous nos Auteurs, depuis Moliere jusqu’à nous. Je l’ai cru nécessaire pour rendre
34 (1781) Molière (Anecdotes littéraires, historiques et critiques) [graphies originales] « MOLIERE. » pp. 41-42
MOLIERE. Moliere , né à Paris, fut, sans contredit, le plus grand P
ire de leurs défauts, l’autre tiroit son plaisir de leurs foiblesses. Moliere avoit des amis respectables, qui le consoloient d
gaieté répandue dans ses Comédies n’étoit point dans sa conversation. Moliere pensoit trop, pour être plaisant dans la société 
tes nuances des caracteres. Comme il étoit fort dissipé, il rendoit à Moliere ce qu’il avoit vu, & Moliere le mettoit en œu
il étoit fort dissipé, il rendoit à Moliere ce qu’il avoit vu, & Moliere le mettoit en œuvre. Chapelle n’en étoit pas plus
35 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. » pp. 53-56
upe d’un pareil maroufle.   La différence qu’il y a entre la piece de Moliere & celle de M. Chappuzeau, est si visible qu’e
n’a que le ridicule de parler science ; la Madelon & la Cathos de Moliere poussent l’affectation jusques dans les conversat
sans doute lui-même la distance qu’il y avoit de sa piece à celle de Moliere , puisqu’il la corrigea d’après lui, & la fit
pour prouver la différence qu’il y a d’un bon à un mauvais imitateur. Moliere fait d’un mauvais original une copie qui est un p
par la vérité des portraits qu’on lui présentoit, s’écria : Courage, Moliere , voilà la bonne Comédie : je sais que Ménage, en
ons adoré, & adorer ce que nous avons brûlé » : je sais enfin que Moliere a si fort ridiculisé ses originaux, qu’ils ont di
36 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. » pp. 251-273
tre. Comme c’est tout ce qui nous en reste, nous ne pouvons savoir si Moliere lui est redevable de quelque chose ; mais nous al
re auprès de l’amante, qui a, comme Eularia, une maladie de commande. Moliere a donc emprunté de l’un des deux Auteurs la fauss
ut cas, son idée est exprimée d’une façon bien louche. Voyons comment Moliere l’a rendue. Clitandre, déguisé en Médecin, projet
le pere & la fille. Les connoisseurs verront facilement combien Moliere est plus simple, plus clair, plus naïf que ses pr
voilà beaucoup plus incertain que je n’étois. Passons présentement à Moliere . ACTE II. Scene IV. SGANARELLE, MM. TOMÈS, DESF
scenes sont exactement tout-à-fait ressemblantes. Cependant celle de Moliere est beaucoup plus plaisante. Pourquoi ? Premiérem
t. Le comique croîtra avec l’importance de la matiere ». Secondement, Moliere a considérablement embelli sa scene par la façon
le charlatanisme dont les Savants se sont déja apperçus. La scene de Moliere , ainsi encadrée, a dû nécessairement mieux ressor
igné les articles du contrat. Le dénouement de Cyrano & celui de Moliere sont les mêmes, à quelque petite chose près. Cepe
ignant. Hé bien ! tiens : es-tu contente ? Les beautés qui sont dans Moliere sont bien dans Cyrano ; mais notre Poëte a su les
e au creuset & les séparer d’avec l’alliage qui les dégradoit. Si Moliere a su imiter en homme de goût ses prédécesseurs, M
e. C’est dommage que le dénouement, quoique plus honnête que celui de Moliere , soit aussi insipide que l’autre est plaisant ; q
une très bonne piece en mêlant les beautés de Goldoni avec celles de Moliere  ; mais il faudroit pour cela être bon imitateur,
double intrigue. 32. Edme Boursault, si cruellement turlupiné par Moliere , avoit pourtant du mérite. Cela nous prouve combi
37 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIV. On peut faire usage de tous les caracteres. » pp. 378-385
APITRE XXXIV. On peut faire usage de tous les caracteres. Soit que Moliere ait arrangé ses fables d’après les caracteres qu’
Le meilleur, à mon avis, est de nous familiariser avec les pieces de Moliere , de les analyser, de les méditer ; nous y apprend
d’agir, ou qui ne lui auroit été d’aucune utilité. Dans les Fâcheux, Moliere devoit peindre nécessairement plusieurs importuns
eces à scenes détachées ». Cela est vrai, aussi n’y est-on pas forcé. Moliere va nous servir encore de guide dans une autre car
te ; ils fournissent presque autant de comique l’un que l’autre. Mais Moliere voulant filer une petite intrigue, a choisi le ca
endent la peinture plus facile & diminuent le travail du peintre, Moliere ne pouvoit par conséquent se flatter d’en faire l
ne. J’ai cherché pendant long-temps la cause de cette supériorité que Moliere a sur ses prédécesseurs & sur ses successeurs
38 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. M. GOLDONI. » pp. 468-479
d’ailleurs suffisamment prouvé, je pense, qu’aucun des successeurs de Moliere n’a le droit de lui reprocher ses imitations, enc
s sommes secondement obligés à faire voir que les Auteurs venus après Moliere se sont plus ou moins rapprochés de la perfection
s éloges que lorsqu’ils ont mis dans leurs ouvrages, à l’imitation de Moliere , une exposition simple & claire, des scenes b
s effort, un dialogue aussi vrai que précis ; lorsqu’à l’imitation de Moliere , loin d’ériger le jargon affecté en agrément, ils
l’étranger, & non ses absurdités ; lorsqu’enfin, à l’imitation de Moliere , ils ont fait un tout rendu parfait par la justes
omédie. Nous remarquerons encore sur-tout que Regnard, si inférieur à Moliere du côté du style, des plans, des dénouements, de
dire très sérieusement à des gens fort respectables d’ailleurs : « Si Moliere revenoit, il seroit bien étonné de voir qu’on a t
médie, qui est d’instruire en divertissant, & tâchons, en imitant Moliere , le meilleur des imitateurs, l’imitateur de la na
dit, je crois, & je le répete, qu’on ne s’attende pas à détrôner Moliere . J’ose dire hardiment qu’un homme assez favorisé
39 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « [Introduction] » pp. 1-4
s nos yeux les différentes imitations des plus fameux Comiques depuis Moliere jusqu’à nous. Par ce moyen le Lecteur jugera lui-
pérons prouver encore par-là que les successeurs les plus célebres de Moliere sont ceux qui ont imité davantage leurs prédécess
moins applaudis, à mesure qu’ils se sont plus ou moins rapprochés de Moliere , le premier Poëte comique de tous les âges &
ar toutes les personnes de goût, & suivi plus scrupuleusement par Moliere à chaque pas qu’il a voulu faire vers la perfecti
u’il ne sera question ici que de la belle nature, telle que l’a imité Moliere dans les parties & l’ensemble de ses meilleur
40 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Unités. » pp. 352-366
cessaire, d’abord qu’il n’excédoit pas les vingt-quatre heures : mais Moliere a très mal fait d’user de la permission, & d’
t ans, peuvent paroître lui être arrivés dans vingt-quatre heures. Si Moliere , par exemple, pour peindre son Harpagon, avoit mi
de celle d’un homme mûr. Mais on doit prodiguer des éloges à ce même Moliere , qui, dans moins de vingt-quatre heures, nous fai
dans les pieces de caractere, il faut, suivant ce que la pratique de Moliere nous apprend, avoir égard à deux choses : la prem
ple, personne, peut-être, ne l’auroit encore suivie ; mais l’Avare de Moliere nous démontre qu’elle est praticable. « Harpagon,
capables de faire des fables d’action double, tels que Guarini & Moliere  ; & que loin de proscrire ces sortes de fable
; mais il a tort quand il ajoute que parceque de grands génies, comme Moliere & Guarini, ont fait des fables d’action doubl
mutuellement & en concourant à un seul dénouement. C’est lorsque Moliere fait des intrigues doubles dans ce genre, qu’il f
a déclamation ; des observations sur la comédie & sur le génie de Moliere , ouvrage dont il est souvent question dans celui-
41 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. » pp. 201-217
t qu’il n’a pas de gorge à couper ; & je ne sais, n’en déplaise à Moliere , si par cette raison même les coups de bâton ne d
tion de la matiere, il ne peut que devenir fastidieux. Et supposé que Moliere eût pu ajouter encore quelques larcins à ceux qu’
e Troupe Italienne23 ne l’a jamais risquée sur son théâtre. Reprenons Moliere , nous aurons encore des éloges à lui donner. . .
ographe. C’est peut-être d’après cela que le Bourgeois Gentilhomme de Moliere veut que le Philosophe la lui montre. . . . . .
. . . . . . Enfin, sans prendre la peine de copier toute la scene de Moliere , il suffit de savoir que Pancrace impatiente enco
, donna à cette piece une vogue singuliere. On dit dans le temps, que Moliere avoit composé l’intrigue de sa piece d’après cett
cette affaire. L’histoire du Comte de Gramont peut avoir rappellé à Moliere l’intrigue italienne, & lui avoir fait naître
l’Inganno fortunato. 24. Quand nous ne saurions pas que la scene de Moliere est imitée de l’italien, il nous l’auroit découve
n, &c. Les Docteurs ne sont admis que dans les pieces italiennes. Moliere en composant sa scene avoit l’idée remplie de cel
42 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Du Choix du Titre. » pp. 94-102
rrité le foudroie. Il est aisé de voir que Dorimon a mieux réussi que Moliere , les Italiens & les Espagnols, mais dans le t
Je crois très à propos de faire remarquer ici que les Italiens, & Moliere après eux, ont mal traduit le titre espagnol. El
es encore toujours mauvais. Exemple. L’Etourdi ou les Contre-temps de Moliere , la Mere Coquette ou les Amants brouillés de Quin
aiter les caracteres ; & l’Auteur ne le corrige pas en l’avouant. Moliere n’a aucun titre dans ce genre. Il est une infinit
Mélanide, de La Chaussée ; l’Andrienne, de Térence ; Pourceaugnac, de Moliere  ; le Baron d’Albicrac, de Thomas Corneille. Le ti
uebere ; le Bourgeois Gentilhomme, & les Précieuses ridicules, de Moliere  ; les Folies amoureuses, de Regnard. Je me dispen
voit dans toutes ses comédies des traits hardis & singuliers que Moliere ne désavoueroit pas ; mais elles manquent de cond
43 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Les Caracteres des hommes n’ont pas plus changé que ceux des professions. » pp. 303-311
de nos plus célebres Ecrivains45 a dit : les mœurs ont changé depuis Moliere , mais le nouveau Peintre n’a point encore paru. L
art dont il ne parle qu’en passant. Nous avons, grace au Ciel & à Moliere , peu de femmes savantes : mais hélas ! il en est
reprenne de les peindre sous prétexte que les mœurs ont changé depuis Moliere . Quelle différence mettra-t-il entre son héroïne
ant tout le monde sera frappé de sa ressemblance avec les héroïnes de Moliere . Ne nous bornons pas à un seul exemple, & voy
ingulier qu’un des caracteres le mieux traité, le plus approfondi par Moliere , soit précisément celui que nos Auteurs modernes
rouge, & des mouches, ne seroit pas plus ridicule. Comment a fait Moliere , me dira-t-on, quand de l’Avare de Plaute & d
45. M. Rousseau de Geneve. 46. Personnages des Femmes savantes de Moliere . 47. Vers de la même piece, acte III, scene II.
44 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. » pp. 420-425
trouve l’imitation d’une ode d’Horace. Comparaison de l’imitation de Moliere avec celle de Jean Jacques Rousseau. Cette piece
le cœur d’une Princesse. Nous passerons légérement sur un ouvrage que Moliere composa uniquement pour la Cour, qu’il crut ne de
l’amour soit notre loi. Personne n’est plus que moi l’admirateur de Moliere  : l’on s’en apperçoit, je pense, & le Lecteur
ont pour lui des oracles. Malgré le juste enthousiasme que j’ai pour Moliere , je ne serai jamais aveuglé jusqu’au point de l’a
également. C’est l’hommage que les sots rendent aux grands hommes. Si Moliere fait des fanatiques, il peut s’en passer ; &
45 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. » pp. 180-200
9 Novembre de la même année, à Paris, sur le théâtre du Palais Royal. Moliere doit ses plus grandes beautés au célebre Augustin
es : il y a des scenes où le cœur de l’homme est développé en entier. Moliere les a vues presque toutes, s’en est emparé, &
talents de sa maîtresse font sur son cœur, tout cela auroit-il paru à Moliere indigne d’attacher le spectateur ? Je regrette en
r si facilement. Quant aux défauts qui sont dans l’original espagnol, Moliere les a tous évités. Il est ridicule, par exemple,
n sur-le-champ fera gloire d’exécuter l’arrêt que vous prononcerez. Moliere épargne à sa Princesse jusqu’à la honte de faire
fusion où je suis. Les Italiens & leurs partisans prétendent que Moliere a pris l’idée de sa Princesse d’Elide dans une co
se, & l’hymen acheve de les réunir.   Après avoir rendu justice à Moliere sur le discernement & le goût avec lequel il
-nous pas souhaiter qu’un Auteur adroit, en s’emparant des beautés de Moliere & de celles de Moreto, remaniât le même fond
t & la piece.   M. de Marivaux, appellé par quelques personnes le Moliere du théâtre italien, a donné aussi une imitation d
oint que ton ame est de pierre ou de fer... Il se peut très bien que Moliere , en composant la scene, se soit rappellé les vers
pas assez marquée pour qu’on puisse prononcer là dessus. La tirade de Moliere auroit bien plus de rapport avec le commencement
46 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. » pp. 71-105
p; en Italie. C’est la piece italienne que nous opposerons à celle de Moliere . Extrait de Don Garcie de Navarre, ou du Prince
éanti, & fait avec Delmire la belle scene qui sans doute a séduit Moliere , & lui a donné l’envie de transporter le suje
les traits les plus frappants de la piece italienne & de celle de Moliere  : pesons leur juste valeur ; instruisons-nous dan
ence vraisemblable ; mais elle auroit déplu aux François. Aussi, chez Moliere , Don Garcie n’enleve Elvire que pour la délivrer
uin sert d’espion au Roi ; dans le Prince jaloux, c’est un courtisan. Moliere est au-dessus de l’original quand Elise reproche
& c’est la moitié de cet écrit qui alarme le Prince. A merveille, Moliere  ! Comme après avoir lu ta piece, la lettre italie
appartement de la Princesse, une manchette d’homme qui alarme le Roi. Moliere a rejetté cet incident. Il est vrai qu’il eût été
ontes moraux, & a tiré grand parti de ce changement heureux. Dans Moliere , lorsque le Prince croit voir un homme entre les
usie de Don Garcie ! L’Auteur auroit dû lui sauver cette maladresse. Moliere a banni avec raison de sa piece la leçon d’escrim
éâtre. Enfin, la piece italienne me paroît au-dessus de la françoise. Moliere , me dira-t-on peut-être, a imité le premier origi
eque j’ai cherché inutilement la piece espagnole. Quoi qu’il en soit, Moliere n’en a pas moins tort : imiter n’est pas copier ;
étranger aux mœurs, aux usages, au goût de son pays : par conséquent Moliere devoit imiter l’Auteur Espagnol de façon à rendre
théâtre que l’Auteur Italien l’a rendu propre au sien. Disons mieux ; Moliere devoit sentir que ce sujet, de quelque façon qu’i
a dans cette scene plusieurs vers qui sont aussi dans le Misanthrope. Moliere voyant son Prince jaloux condamné par le Public,
un canevas excellent, en mariant les beautés de Cicognini à celles de Moliere  : on pourroit même le distribuer de façon qu’il s
47 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. » pp. 218-250
is. De Villiers, Rosimon, Dorimon avoient traité le même sujet, quand Moliere , sollicité par ses camarades de mettre ce monstre
e du Palais Royal le 15 Février 1650. Extrait du Festin de pierre de Moliere . Acte I. Sganarelle rape du tabac, en fait l’él
enfers, & l’on y voit danser les diables28.   Nous avons dit que Moliere avoit traité ce sujet malgré lui : nous voilà don
ur des caracteres tout-à-fait opposés au nôtre, puisse nous plaire29. Moliere l’a si bien senti, qu’il n’a osé mettre qu’en réc
e & d’Espagne ne font pas déguiser Don Juan & son valet comme Moliere  ; mais il avoit pris cette idée de de Villiers, l
lles de Dorimon & de de Villiers, mais fort inférieure à celle de Moliere . D’abord, pour éviter la censure, il feint que se
uan, & les jette dans l’avant-scene ou dans les entr’actes, comme Moliere . Ce vuide est rempli par les scenes de Don Félix
de l’imitation. Il n’a fait que très peu de changements à la piece de Moliere  ; mais il les a faits en homme adroit, en homme q
essortir les traits fins, délicats, les scenes vraiment comiques, que Moliere avoit fondus dans son ouvrage, & qui sont écr
ctre représentant une femme voilée, & le Temps armé d’une faulx. Moliere déguise son valet en médecin, & ne tire point
es autres, & le mérite. Je regrette cependant une petite scene de Moliere , & je suis bien surpris que Corneille ne s’en
homme qui pouvoit faire le Tartufe. Il est encore très singulier que Moliere , Corneille, la plus grande partie des Auteurs qui
ece, annonce que M. Goldoni a fait foudroyer Don Juan, à l’exemple de Moliere . Le Poëte italien n’a-t-il trouvé dans le Poëte f
ite qu’on lui laisse le soin de se juger sur la façon dont il a imité Moliere . Il Signor Abbate Chiari, M. l’Abbé Chiari, Poët
s laquelle est imitée la scene de M. Dimanche, du Festin de pierre de Moliere .   Un joueur perd tout son bien : il est persécut
48 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. » pp. 57-70
quand nous aurons rappellé au Lecteur le sujet du Cocu imaginaire de Moliere . Extrait du Cocu imaginaire, ou de Sganarelle.
le que les anciens Comédiens Italiens la représentoient à Paris quand Moliere jugea à propos de s’emparer du sujet. Il a senti
re & devient jalouse, sur-tout quand Sganarelle emporte Célie.   Moliere fait deux scenes d’une seule Italienne. Il est au
amp; s’écrie qu’il est trop heureux d’avoir une aussi belle femme.   Moliere a très bien fait de ne pas déguiser Lélie en péle
rler à Scapin, sa sœur le fasse entrer chez elle. Je n’aime point que Moliere donne un étourdissement au pauvre Lélie pour l’in
ée, jure de se venger.   Je ne détaillerai point le troisieme acte de Moliere , parcequ’il ne sert presque qu’à démêler l’imbrog
que, puisqu’il s’arme de pied en cap. Nous pouvons encore reprocher à Moliere qu’il a donné à son Sganarelle le ton & les m
es deux jouent sur des mots bas & des tournures burlesques ; mais Moliere sera désormais exempt d’un pareil reproche.
49 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. » pp. 106-124
nts. Si, dans les comédies dont nous avons déja parlé dans ce volume, Moliere a un peu trop copié ses originaux ; s’il nous a p
e & prudent.   La surprise de Déméa amene des scenes comiques que Moliere n’a pas négligées. Le reste de la piece n’a aucun
de l’Ecole des Maris avec ces différents ouvrages. Dans la piece de Moliere , Ariste & Sganarelle sont freres, comme dans
jouit d’une honnête liberté, tient la conduite la plus irréprochable. Moliere , en prenant une route toute opposée à celle de Té
seconde par une parente de l’amant, la troisieme par son précepteur. Moliere , plus délicat que nos modernes, ne pouvoit pas dé
, & qu’il réunit par-là le double intérêt d’amant & de mari. Moliere , en saisissant tout le comique que l’idée de l’Au
s laquelle la femme prétend l’avoir trouvée, présente une idée basse. Moliere , s’emparant de ce qu’il y a de bon dans ces diffé
sert pour l’amener, est extravagant ; celui du second est minutieux. Moliere la fait naître comme d’elle-même, & la rend b
ards m’en ont dit l’innocence. J’ai mis le Lecteur à portée de juger Moliere & les cinq Auteurs qu’il a imités ; c’est à l
amais en venir à bout. Je ne citerai pas tous les détails imités par Moliere  ; ce seroit entrer dans des soins trop minutieux.
50 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. » pp. 294-322
t de Paris, portant défense de représenter la piece. Ce fut alors que Moliere dit à l’assemblée : Nous comptions avoir aujourd’
du Tartufe ; mais M. le Premier Président ne veut pas qu’on le joue. Moliere opposa ses protections au crédit des faux dévots,
présentement à l’Europe entiere, qui sait le Tartufe par cœur, ce que Moliere doit au Docteur Italien ; & l’Europe entiere
d, est plus pédant que bigot ; & le premier auroit plutôt servi à Moliere que le dernier, s’il eût été connu de lui. C’est
été connu de lui. C’est ce que j’ignore : mais je ne puis douter que Moliere n’ait puisé dans une des Nouvelles de Scarron ; &
toute ma famille. . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’Imposteur de Moliere en impose à Orgon, comme l’hypocrite de Scarron e
nous avons déja remarquées, n’enlevera rien, je crois, à la gloire de Moliere  ; au contraire, le Tartufe n’en sera pas moins le
ou, pour mieux dire, le chef-d’œuvre de tous les théâtres. On accuse Moliere de se répéter quelquefois ; & on pense le pro
lées bien différemment. J’ai entendu dire par plusieurs personnes que Moliere ne jugeant pas la piece du Dépit amoureux digne d
belle scene, l’avoit transportée dans le Tartufe. Loin de croire que Moliere , en composant la derniere scene, ait songé à la p
punir de la querelle qu’il lui a faite très mal-à-propos ? Remercions Moliere d’avoir transporté sur notre scene les adieux des
ce que le Comte de Benevent fait sans le vouloir. Il semble donc que Moliere n’ait pas eu grand mérite à mettre le roman en ac
r36. Il indique dans toutes ses Nouvelles des scenes excellentes dont Moliere a tiré le plus grand parti ; & dans tout son
51 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Du Dialogue. » pp. 204-222
toujours applaudies par le grand nombre, ont ajouté après la mort de Moliere à la cinquieme scene du troisieme acte de l’Avare
, pour substituer à sa place la farce la plus plate. Comparons ce que Moliere a fait réellement avec ce dont on l’a gratifié. V
ence, avec une partie de la seconde scene des Fourberies de Scapin de Moliere . La situation est la même, les personnages disent
est la même, les personnages disent à-peu-près la même chose, puisque Moliere n’a presque fait, en cet endroit, que copier Tére
elle ne peut plus l’entendre ni le voir. Voici présentement comment Moliere fait parler Octave, Silvestre & Scapin sur le
uriosité de l’autre. Je prends mon exemple dans l’Ecole des Femmes de Moliere . ACTE II. Scene VI. Agnès. Oh, tant ! Il me pren
n conséquence. 28. Note qui se trouve dans les bonnes éditions de Moliere . Le sieur Duchemin, comédien, qui savoit faire u
sage des leçons qu’il avoit reçues dans sa jeunesse des compagnons de Moliere , nous a dit que Raisin avoit toujours joué le rôl
52 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. » pp. 397-410
st nécessaire d’avoir présent à la mémoire, pour comparer la piece de Moliere avec les deux Nouvelles de Bocace dont elle est t
alice a la même cause, le même but, le même succès. J’ignore pourquoi Moliere a préféré le poignard à l’eau. Le puits cependant
s appesantir. Passons au second conte, & voyons les richesses que Moliere y a puisées. Nouvelle LXVIII, Tome 2, page 133.
ouvoir tout faire impunément. C’est dans cette derniere nouvelle que Moliere a puisé la sotte vanité de George Dandin qui s’al
te un mari qu’elle croit son inférieur. C’est enfin dans ce conte que Moliere a puisé la morale qui naît tout naturellement du
du sujet, & qui donne une si belle leçon à l’humanité. Remercions Moliere de l’avoir mise en action. Dans la premiere scene
rimé, dans une vie de Pocquelin & dans l’Histoire du Théâtre, que Moliere avoit mis dans sa piece des traits arrivés à un h
t cette fausseté, en indiquant les véritables sources dans lesquelles Moliere a puisé.
53 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Du Comique, du Plaisant, des Causes du rire. » pp. 463-473
tion sur le théâtre. Rien ne prouve mieux la distance qu’il y a entre Moliere & Regnard, que la différence de leur comique.
ment avec un des traits simples, naïfs, qui font rire aux éclats dans Moliere , sans en avoir la prétention. Riccoboni, qui a di
depuis qu’elle est chez moi. Nous sentons présentement avec quel art Moliere a prépare toute la finesse, toute la malignité, t
s causes principales du rire au théâtre. Par quel charme inconcevable Moliere , même en traitant les sujets les plus graves, est
négligé de presque tous les Auteurs, produit le plus grand effet chez Moliere . Pour nous en convaincre, prenons le Tartufe. ACT
tre où j’ai parlé de l’âge des personnages, j’y renvoie mon lecteur. Moliere a encore connu tout le prix du sérieux déplacé, &
54 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLII. De l’art d’épuiser un Sujet, un Caractere. » pp. 493-503
la différence de notre âge, ou de l’éducation que nous avons reçue. Moliere , chez qui j’ai puisé cette réflexion, a très bien
façon d’approfondir & d’épuiser une matiere dans une piece seule. Moliere va nous le prouver. Il a voulu nous donner un tab
ation, mais encore selon la trempe plus ou moins forte de son esprit. Moliere a fait un chef-d’œuvre, dans lequel chaque person
mme estimable : elle n’arme point la vertu de griffes & de dents. Moliere laisse-t-il rien à désirer, & ne nous fait-il
élebre Auteur de la Métromanie a suivi dans cette piece le systême de Moliere . M. de l’Empyrée est un Poëte né dominé par un vr
par-là ceux qui lui ressemblent ; voilà le mal. Il n’avoit pas, comme Moliere , cet esprit philosophique qui sait donner à tout
55 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164
s’y introduisent, s’ils en sortent avec bienséance. Dans le Tartufe, Moliere ne manque pas de nous apprendre, dès la premiere
je suis. Il est juste qu’après avoir cité les pieces dans lesquelles Moliere a satisfait à cette regle, je cite celles où il l
r la même faute à presque toutes les pieces des anciens ; & quand Moliere fit le Dépit Amoureux, il les imitoit jusques dan
séquent ce personnage doit ignorer ce qu’on veut lui apprendre. Quand Moliere veut nous instruire de toutes les bigoteries que
cependant le public l’ignore, & il faut l’en instruire. Que fait Moliere  ? il feint que Célie résiste aux ordres de son pe
prendre pour les faire savoir au public ? celui qu’a pris l’ingénieux Moliere dans les Précieuses ridicules. Du Croisy rit des
u ceux à qui l’on a grand intérêt de les apprendre. Dans l’Etourdi de Moliere , Lélie vole à Mascarille pour lui apprendre que L
un personnage qui ne doit pas jouer un rôle essentiel dans la piece. Moliere , de qui je cite tous les défauts en faveur des je
es Auteurs que ses scenes inimitables pourroient décourager, le grand Moliere a fait cette faute, & je le prouve par le rôl
e nouvelle exposition le choque & le fatigue. Telle est celle que Moliere fait à la premiere scene du quatrieme acte de l’E
56 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. De la Diction. » pp. 178-203
n sur-tout, cherche des expressions bouffonnes ? Enfin parut le grand Moliere . Guidé par la nature, le goût, le discernement, i
laute, plus conforme à l’éducation des personnages distingués, sert à Moliere pour les peindre. Voyez cette tirade du Misanthro
toit trouvé dans sa situation. Pourquoi les Auteurs qui ont succédé à Moliere s’écartent-ils de la véritable route que les maît
puiser un exemple dans la meilleure comédie que nous ayons vue depuis Moliere  ; je veux parler de la Métromanie. Je n’offense p
rler de la Métromanie. Je n’offense pas M. Piron en le traitant comme Moliere . Ecoutons Lisette parler à Dorante de sa maîtress
rs les moins éclairés : mais la nature a épuisé ses dons en faveur de Moliere , & s’est montrée avare pour ses successeurs,
rs disent en riant : Ah ! le petit frippon ! il a écouté aux portes. Moliere , me dira-t-on, votre oracle, votre héros, a bien
euls me font décider que Belise est une savante. Chaque personnage de Moliere se peint par sa diction, chacun de ses mots décel
diction, chacun de ses mots décele au spectateur ce qu’il est ; mais Moliere savoit bien que tant qu’il y auroit des faux dévo
57 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249
rigue, son dénouement. Appliquons à cette maxime un exemple pris dans Moliere , & choisissons une scene qui, peu fameuse par
ue de leur scene. Voilà pourquoi, dans toutes les scenes de dépit que Moliere fait jouer à ses amants, il file des intrigues où
hrope sans défaut, & le mettent au-dessus de toutes les pieces de Moliere , parceque Boileau a dit : Dans ce sac ridicule o
tre, qu’elle est l’ouvrage le plus parfait de tous les Théâtres ; que Moliere a eu pour objet la critique universelle du genre
e Boileau 30 admira beaucoup le Misanthrope à la premiere lecture que Moliere lui en fit, & que ce dernier s’écria : Ah ! m
les pieces devroient être faites comme le Misanthrope ; & que si Moliere avoit vécu davantage, il n’auroit travaillé que d
onclus de là, avec toutes les personnes sensées, que l’exclamation de Moliere , Ah ! mon ami, vous verrez bien autre chose ! sig
trahi le secret du pere & du fils : aussi prennent-ils la fuite. Moliere n’a pas jugé à propos de leur faire dire en parta
oient, & il a très bien fait, parceque la situation le dit assez. Moliere a mis seulement en note, M. Simon s’enfuit, &
58 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du Genre larmoyant. » pp. 103-122
dira-t-on, voyez le vuide affreux qui regne au théâtre lorsqu’on joue Moliere . Voulez-vous une raison plus convaincante, &
 Pourquoi, dira-t-on encore, la foule ne court-elle pas aux pieces de Moliere  » ? Parceque depuis un siecle on les représente j
Bonne, j’ai tant vu le Soleil ! & fait, sans y penser, l’éloge de Moliere . Qu’on ne joue ses pieces que deux fois l’année :
hilosophique mérite la préférence sur celui de Plaute, de Térence, de Moliere  ; croyez qu’il ne le pense pas, & dites-lui a
voudrez, qu’il y a plus de philosophie dans la moindre des farces de Moliere (ces productions si méprisées par vous), que dans
rende sages ». Ainsi parlent les dignes successeurs des camarades de Moliere  ; mais ils ne sont pas les plus forts. Que trois
à la mode. La Muse mercenaire croit avoir égalé ou surpassé celle de Moliere & de Regnard ; elle mesure ses talents sur se
sont si rares, sur-tout quand il est question de se juger soi-même ! Moliere , l’Auteur le moins larmoyant, sans contredit, est
59 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. De l’Art de prévenir les Critiques. » pp. 309-313
ar ce qu’on aime, Et l’amour-propre engage a se tromper soi-même. Si Moliere n’eût rappellé cette grande vérité aux spectateur
dira tout au contraire s’il a saisi la façon ingénieuse avec laquelle Moliere prépare le spectateur à entendre les choses les p
roits qu’il auroit critiqués. La plupart des Auteurs ont senti, comme Moliere , la nécessité de prévenir les critiques ; mais pe
long espace de temps l’ait effacé de sa mémoire. Cela est vrai ; mais Moliere , dans le même cas, se tire plus adroitement d’aff
60 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Des Actes. » pp. 274-288
riles par eux-mêmes, peuvent fournir beaucoup ou bien peu à l’Auteur. Moliere n’est pas le premier, comme on le croit, qui ait
es défauts, & que, loin de se nuire, ils se servent mutuellement. Moliere a mis deux scenes épisodiques dans le quatrieme a
eux pour rêver, n’imaginent rien. Il a beau être de la composition de Moliere . Passons à une scene plus digne de lui, dans la m
mbien d’intérêt ! combien d’adresse dans une scene de dix vers ! Ah ! Moliere  ! Moliere ! Enfin il est clair que si une scene
térêt ! combien d’adresse dans une scene de dix vers ! Ah ! Moliere ! Moliere  ! Enfin il est clair que si une scene doit avoir
’alla pas plus loin. 38. Comédie de Boursault, si bien persiflé par Moliere dans son Impromptu de Versailles. 39. Vers de la
61 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Baron, imitateur, comparé à Moliere, à Cicognini, à Térence, &c. » pp. 219-261
CHAPITRE VI. Baron, imitateur, comparé à Moliere , à Cicognini, à Térence, &c. Baron est par
e. Rien n’y mérite de nous occuper. Nous avons vu avec quelle adresse Moliere fait usage de la piece latine dans l’Ecole des Ma
ns comparé, dans le volume précédent, Chapitre V, le Prince jaloux de Moliere au Principe geloso italien : voyons si Baron aura
ns. Jusqu’ici la piece de Baron ne ressemble pas beaucoup à celles de Moliere & de Cicognini. Nous avons vu chez eux, dès l
torde le cou ! Cette derniere situation est dans le Prince jaloux de Moliere , & dans il Principe geloso de Cicognini. Une
aime. Il n’y a rien dans le Prince jaloux d’Italie, ni dans celui de Moliere , qui ressemble à cet acte. La scene du portrait s
inant ce grand jour, Fasse oublier enfin les fautes de l’amour. Chez Moliere , Don Garcie voit dans les bras de son amante une
it s’attendre à la perdre pour toujours. Nous avons vu27 le parti que Moliere a tiré de cette situation ; nous avons admiré dan
’amante même, acheve de gâter par ses personnages le sujet traité par Moliere & Cicognini. Marton & Pasquin sont deux m
de la bonne nouvelle que je lui apporte. Nous avons dit ailleurs que Moliere avoit fait usage d’une partie de cette scene dans
e dans le calice des fleurs, ou qu’il soit victime de son incapacité. Moliere peut encore ici nous servir de modele : il n’avoi
ervir à rien. Cependant on publioit dans le monde que Chapelle aidoit Moliere dans son travail. Le premier se défendoit de mani
62 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75
drame. Quelques Comiques n’ont pas daigné réfléchir sur cette vérité. Moliere & bien d’autres l’ont vivement sentie. De
mple suffira pour le prouver ; & je choisis l’Ecole des Femmes de Moliere . Arnolphe, ou M. de la Souche, est amoureux d’Ag
ng. Graces à la vanité mal entendue des Auteurs qui ont succédé à Moliere , il est devenu indécent de mettre des bourgeois s
ire jetter un sourire en passant ; mais ce n’est que dans les farces. Moliere , qui l’a senti, a nommé, dans son Malade imaginai
, que Crispin nous dise : Voilà pour un Notaire un nom bien ridicule. Moliere n’a pas jugé à propos de prendre cette précaution
le vrai nom d’une personne ne sont plus permis, & l’on fait bien. Moliere est le seul de nos Poëtes comiques qui ait poussé
ssotin, qui veut dire trois fois sot. Si les gens sensés blâment dans Moliere cette liberté, ils condamneront à plus forte rais
honnêteté publique de supprimer la satyre de Boursault & celle de Moliere . Il est honteux que les hommes de génie & de
partie des Grecs & des Latins. Ils ont en cela suivi l’exemple de Moliere , qui, pour peindre l’avarice d’un de ses personna
uteur, qui se mêle d’écrire contre des gens qui ne songent pas à lui. Moliere . Vous êtes folle. Le beau sujet à divertir la Cou
is actes & en prose, de Destouches. 14. Graces à la malignité de Moliere , nous avons des noms tirés du grec dans l’Amour M
63 (1735) Moliere (Supplément au Grand Dictionnaire historique) « MOLIERE, (Jean-Baptiste Poquelin) poëte comique, etc. » p. 82
la leur société l’illustre théatre. Poquelin qui prit alors le nom de Moliere faisait de petites comédies pour les provinces, L
sence du prince de Conti qui tenait les états de Languedoc à Beziers. Moliere avait alors trente-quatre ans. Le reste de l’art
qui est vrai, qu’il n’en eut jamais qu’une qui était de mille livres. Moliere se maria, choisit fort mal sa compagne, et fut tr
64 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138
gue précédoit toujours les pieces monstrueuses de nos anciens poëtes. Moliere a senti leur inutilité, il n’en a fait qu’un seul
tails : les bonnes gens, qui ne connoissent que Plaute, Térence & Moliere , secouent la tête, ne disent mot, & attendent
toujours l’avant-scene au spectateur, dans un prologue. Plaute & Moliere m’apprennent, dans celui de l’Amphitrion, ce que
Se peut-il que dans un temps aussi éclairé que celui qui a succédé à Moliere , les Modernes aient poussé plus loin que les Anci
Emploi du Temps & le prologue qui la précede, intitulé l’Ombre de Moliere , peuvent servir ici d’exemple. J’y renvoie le Lec
en prose très naturelle. Oronte veut des portraits : le poëte dit que Moliere a gâté le théâtre. Scene IV. Fanchon vient aver
en des choses inutiles au sujet de la piece, l’Auteur se rappelle que Moliere lisoit ses pieces à sa servante ; &, sur le p
65 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Surprises. » pp. 490-502
orce de prononcer une parole. Je la trouve dans l’Ecole des Femmes de Moliere . Horace apprend que son pere arrive pour le mari
soient simples, & qu’elle amene cependant de grands changements. Moliere & nos bons comiques ont là-dessus poussé l’ar
provision : mais Thalie n’en manque point. Dans le Dépit Amoureux de Moliere , Mascarille, valet de Valere, déclare à Polidore,
nce seule, & sans avoir besoin de parler. Toutes les surprises de Moliere annoncent le grand maître, témoin celles-ci dans
e l’on peut appeller une véritable surprise 65 ». Oui, tout l’art de Moliere paroît dans la scene indiquée par Riccoboni : cha
66 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Dufresny imitateur comparé à Moliere, à Champmeslé, son Mariage fait & rompu comparé à l’histoire véritable du faux Martin-Guerre, & à la nature. » pp. 81-99
CHAPITRE III. Dufresny imitateur comparé à Moliere , à Champmeslé, son Mariage fait & rompu compa
l y réussira en le traitant ainsi : mais on m’avouera que la scene de Moliere étant aussi naturelle pour le moins, & beauco
ne est dans l’Italien. Quinault l’introduisit dans sa Mere coquette : Moliere s’en empara, la rendit aussi utile à sa piece, qu
en la remaniant semble s’être appliqué à dédaigner les corrections de Moliere pour les défauts de ses prédécesseurs. La fanfaro
auvaise piece. En ce cas nous aurions rendu le plus mauvais service à Moliere en indiquant ses imitations, nous l’aurions fait
s voir sur le Parnasse. Regnard doit, selon moi, occuper la droite de Moliere , Dufresny la gauche, &c. &c. 9. Nous avo
67 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Du Choix d’un Sujet. » pp. 25-38
aincre de cette grande vérité, supposons quelqu’un qui connoisse tout Moliere 6, excepté son Dépit Amoureux ; & mettons sou
s de s’écrier que le Dépit Amoureux est une des plus belles pieces de Moliere , puisqu’il en est peu où l’on trouve un si grand
x du sujet dépend la chûte ou le succès d’une piece. Que l’exemple de Moliere nous fasse trembler. Il est impossible de tirer d
personnages. 6. Jean-Baptiste Pocquelin, si fameux sous le nom de Moliere , naquit à Paris en 1620, sous les piliers des hal
equ’elles mettent le Lecteur à portée de juger de la versification de Moliere dans ses premieres pieces, de la comparer dans la
68 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. » pp. 290-293
s mœurs de cette comédie, pour voir que le sujet en est étranger, que Moliere l’a transporté sur son théâtre, sans se donner la
& qui fait évader Isidore, je crois voir à-peu-près l’endroit où Moliere l’a pris. C’est dans il Gabinetto, le Cabinet, ca
eux & très bon. Voyons ce qui a quelque rapport avec l’ouvrage de Moliere . Célio, marié secrètement à Rosaura, fille du Do
69 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. » pp. 20-52
1658. Plusieurs comédies, tant françoises qu’italiennes, ont fourni à Moliere le fond & les scenes de cet ouvrage. Nous all
à l’exception de Victoire, qui n’a pas trouvé son fait chez Diane.   Moliere a fait entrer dans son Dépit amoureux toutes les
piece italienne, n’auroient pas mieux figuré dans la françoise, & Moliere a très bien fait de les supprimer. En revanche, j
e. Silvio épouse Béatrix, & Colombine se marie avec Brighella.   Moliere , en rejettant tout le fatras qu’amenent dans la p
a façon dont ces mêmes scenes sont traitées, on croira sans peine que Moliere l’emporte sur l’Auteur Italien. Je puis procurer
laisser desserrer les dents à leur interlocuteur ; mais le pédant de Moliere est plus comique. En outre la pédanterie est plus
let. Remarquons en passant que ce n’est pas dans ce dernier trait que Moliere brille, & qu’il auroit fort bien pu ne pas fi
nette & Gros René se jettent au nez. 8. D’Ouville a fait, avant Moliere , une comédie sur le même sujet, intitulée Aimer s
70 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIII. Examen de quelques Caracteres. » pp. 350-377
s du Duc de Montausier (je voudrois bien ressembler au Misanthrope de Moliere ), voudroit avoir l’air de lui ressembler aussi, &
anthrope par air ne peut être que mauvais, parceque le Misanthrope de Moliere passe pour le chef-d’œuvre de tous les théâtres.
que M. de Marmontel indique ici est peut-être le plus riche, graces à Moliere , qui, encore novice dans l’art de mettre de grand
oient, je crois, très mal à côté des traits mâles & vigoureux que Moliere leur a abandonnés. LE FAT MODESTE. Voilà encore u
t me faire espérer du comique ; mais j’aurois à glaner sur les pas de Moliere , le moissonneur le plus cruel pour tous ceux qui
e la comédie, pour peu qu’elles deviennent graves & mystérieuses. Moliere a bravé les partis des Beaux-Esprits, des Prudes,
cependant jouer un rôle essentiel entre les mains d’un habile homme. Moliere n’a traité que deux ou trois caracteres généraux 
71 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Choix du lieu de la Scene. » pp. 76-93
ques, ni de piece ; & d’après cette réflexion, nous concluons que Moliere a été forcé de placer la scene devant le palais d
r la scene devant le palais d’Amphitrion. Voilà donc qui est décidé ; Moliere ne pouvoit pas faire autrement. Oh çà, je dis moi
p; la Sémiramis du Chantre immortel de Jeanne d’Arc me le prouve. Que Moliere , au lieu de placer la scene à Thebes devant le Pa
pagne : & on le voit, avec plaisir, dans le Médecin malgré lui de Moliere . Est-il besoin, pour remplir votre sujet, que plu
e sans effort. Une promenade est un endroit convenable : c’est là que Moliere réunit très naturellement les Fâcheux, qui, par-t
72 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXV. Du contraste des Caracteres. » pp. 386-397
dit encore M. Diderot, contraste peu : Plaute contraste moins encore, Moliere plus souvent. Mais si le contraste fut quelquefoi
core, Moliere plus souvent. Mais si le contraste fut quelquefois pour Moliere le moyen d’un homme de génie, est-ce une raison p
eroit-ce une pour les leur interdire ? D’ailleurs, loin de penser que Moliere soit l’ami des contrastes, je l’en crois l’ennemi
s que nous écrier aussi, Voilà qui est bien vu ! Toutes les pieces de Moliere fourmillent de pareils contrastes. Pour le prouve
73 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. De l’Action, du Nœud, des Incidents. » pp. 165-171
ne sont alternativement heureux & malheureux. Voyez l’Etourdi de Moliere . Nous avons déja dit que cette piece étoit une de
tous favorables aux amants, & contraires au héros. Tout autre que Moliere auroit rendu les mystifications du Limousin aussi
tés qu’ils doivent avoir pour être parfaits. Il en est cependant dans Moliere , même dans les pieces que l’ignorance & le so
74 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVI. Des Caracteres nationaux. » pp. 268-283
s ou le caractere d’une nation étrangere. Les Auteurs qui ont précédé Moliere , Thomas Corneille sur-tout, & Scarron, avoien
carron, avoient la fureur de nous présenter sans cesse des Espagnols. Moliere lui-même, au commencement de sa carriere, a suivi
evons cependant nous garder de prendre pour modele la piece entiere. Moliere , loin de bâtir l’intrigue d’une seule de ses piec
habits nous indiquent seulement leurs provinces43. Les successeurs de Moliere ont cru s’enrichir en s’emparant d’un fonds négli
75 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. La Chaussée, imitateur de Regnard, d’un Auteur Espagnol, d’un Auteur Italien, d’un Romancier François, &c. » pp. 262-276
t sans doute bien indignés de nous voir placer la Chaussée si loin de Moliere , ce Farceur qu’ils honorent d’un souverain mépris
aire dans ce volume, les Comiques qui ont figuré sur la scene, depuis Moliere jusqu’à nous exclusivement, ne pourront pas repro
e mes Lecteurs de cette vérité : sans cette précaution les ennemis de Moliere n’auroient pas manqué de prodiguer aux Auteurs mo
de nos voisins ou des anciens avec tous leurs défauts. Qui, plus que Moliere , est exempt d’un pareil reproche ?
76 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. D’Ancourt imitateur, comparé à Moliere, la Fontaine, Saint-Yon, le Sage, Montfleury, &c. » pp. 133-184
CHAPITRE V. D’Ancourt imitateur, comparé à Moliere , la Fontaine, Saint-Yon, le Sage, Montfleury, &am
ses. Elle est malheureusement pour son Auteur une copie de l’Avare de Moliere . Harpagon a un fils & une fille qu’il laisse
nces les plus ridicules. Ces mêmes Auteurs sont cependant venus après Moliere . Ils ont pu voir l’art qu’il a mis en usage pour
artufe sortir informe du théâtre italien, nous l’avons vu embelli par Moliere , nous l’avons vu défiguré par deux Auteurs modern
ourt le fonds & l’intrigue de cette piece ; il a pris encore chez Moliere l’idée de deux petites scenes. Commençons par vér
nde place sur le Parnasse comique. Passons aux deux scenes imitées de Moliere . Scene VII. L’Epine, valet de Clitandre, rencon
ui. Nous avons vu cette scene dans le Théâtre Italien, dans Quinault, Moliere , Dufresny & Regnard. Nous disons que d’Ancour
ere, Dufresny & Regnard. Nous disons que d’Ancourt l’a prise dans Moliere , parceque celle de l’Avare est plus connue que to
, il est bien encadré, dialogué très naturellement ; mais la scene de Moliere a toutes ces qualités, à quoi bon remanier une si
77 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. De la liaison des Scenes. » pp. 250-260
s fautes ; & si je cherchois bien, j’en trouverois peut-être dans Moliere . Son tour viendra : il vaut mieux commencer par l
ement l’intention de prendre son violon dans tout ce que j’ai cité de Moliere . Il s’ensuit donc clairement de là que deux scene
ls se seroient expliqués. Plus de confession générale par conséquent. Moliere a paré le coup, en séparant la sortie du pere &am
78 (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIV. » pp. 489-499
nsipides autant qu’ennuyeuses. Il falloit avoir d’aussi bons yeux que Moliere pour l’appercevoir, & sur-tout autant de géni
en voit point, ou qui n’existent que dans les petites-maisons ; & Moliere , une folle comme on en voit mille dans le grand m
Ce jugement seul prouve la distance qu’il y a d’un Auteur à l’autre. Moliere est un sage qui prend le ridicule sur le fait, &a
79 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Des Pieces intriguées par un Valet. » pp. 125-134
. Nous en avons un exemple frappant dans les Fourberies de Scapin, de Moliere . Le héros de la piece a le front de laisser son m
s ». L’Auteur a voulu dire, sans doute, que les comiques venus après Moliere & Regnard, ayant perdu de vue cette gaieté na
ifférents ressorts qu’il a employés ne concourent pas au dénouement ! Moliere lui-même n’est pas exempt d’un pareil reproche. J
80 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. De l’Amour. » pp. 367-384
présente aux jeunes Auteurs le plus excellent modele qui ait existé, Moliere . Qu’on parcoure tous ses ouvrages : quand une foi
toute la tendresse. Parcourez ainsi toutes les scenes amoureuses de Moliere , vous verrez avec quelle adresse il en a écarté l
ui m’est doux ! Ce seroit un morceau délicieux dans un opéra ; aussi Moliere , qui avoit le tact fin, l’a-t-il volé à M. de Boi
scenes amoureuses en action, & qu’étudiant l’art inconcevable de Moliere , ils apprennent à tout vivifier comme lui, &
81 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. Du Genre mixte. » pp. 241-252
Palaprat ; l’Etourdi ou les Contre-temps, & l’Ecole des Maris, de Moliere , vont nous servir d’exemple. Nous pourrions nous
eurs plus mauvaises pieces ; témoin l’Etourdi ou les Contre-temps, de Moliere . Lélie est amoureux de Célie ; son valet Mascaril
ne peut riposter. Opposons à la mal-adresse de Palaprat l’adresse de Moliere , & prouvons qu’il est un moyen sûr pour évite
82 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. Des Vers & de la Prose dans les Comédies. » pp. 103-117
ne pouvoit pas être bonne, sur-tout lorsqu’elle étoit en cinq actes. Moliere donna son Festin de Pierre en prose, & il ne
connoisseurs comme un chef-d’œuvre, n’eut que cinq représentations. «  Moliere , dit M. de Voltaire, pour ne pas heurter de front
eront, je crois, de mon opinion, si l’on fait attention à la prose de Moliere  ; elle est si bien cadencée, on y remarque tant d
83 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXII. Des Caracteres principaux ou simples, des Caracteres accessoires, des Caracteres composés. » pp. 337-349
soupçonneux, & qu’un soupçonneux peut n’être pas jaloux. Imitons Moliere  : tous les héros de ses pieces à caractere ont de
rner à une seule, sur-tout quand on a l’ambition de faire cinq actes. Moliere ne s’est pas borné à peindre dans son Avare, l’Av
doigt pour la donner à l’objet qu’il aime. Si Dufresny eût agi comme Moliere , sa piece eût été moins froide, moins monotone ;
84 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX & dernier. Des causes de la décadence du Théâtre, & des moyens de le faire refleurir. » pp. 480-499
éâtre les vrais nobles, les vrais riches, sont ceux qui ont hérité de Moliere , de Corneille, & qui les approchent de plus p
s auxquels est en bute tout Auteur dramatique. Il est à parier que si Moliere les eût éprouvés, il auroit cédé aux bontés du Gr
yen qui peut nous rapprocher de ce temps fameux où les Corneille, les Moliere , les Racine, s’immortalisoient chacun sur un théâ
es Comédiens ont ordre de ne plus confier aux doubles64 les pieces de Moliere  : encore un pas, & nous pourrons revoir les b
85 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. Des Pieces intriguées par plusieurs Personnages. » pp. 169-175
r presque rien à la gloire de son fourbe. Je prendrai un exemple dans Moliere . Sbrigani, chargé de rompre le mariage de M. de
& qui s’assure de lui, jusqu’à ce qu’il soit bien loin de Paris. Moliere ne pouvoit, dis-je, faire remplir tous ces rôles
86 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. Des Pieces intriguées par les Maîtres. » pp. 151-168
que trop pour notre malheur ! Hé bien ! qu’on nous représente, comme Moliere dans son Bourgeois Gentilhomme, un Monsieur le Co
romancie, Et je la débitois sans doute en écolier. Dans l’Etourdi de Moliere , lorsque Trufaldin surprend Mascarille avec Célie
 ; & je défierois là-dessus, non seulement Thomas Corneille, mais Moliere lui-même ; parceque toute intrigue préméditée dén
87 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVIII. De l’exposition des Caracteres. » pp. 433-447
ieme acte, comme dans le Tartufe : aussi fait-on quelques reproches à Moliere sur cet article. Voyons s’ils sont fondés. ACTE I
le discours qu’elle a tenu à la porte, & il eût été très facile à Moliere de nous le dire. On soutient que la brouillerie &
enons qu’il faut avoir de l’humeur pour faire des reproches pareils à Moliere . Voyons si Destouches est aussi exact dans le Glo
88 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVI. De l’opposition des Caracteres. » pp. 398-416
e. Cependant je ne l’aurois pas risquée si Boileau n’eût déja comparé Moliere à un maître d’escrime. Satyre II, à Moliere. Ra
ileau n’eût déja comparé Moliere à un maître d’escrime. Satyre II, à Moliere . Rare & fameux esprit, dont la fertile veine
rs : Dans les combats d’esprit savant maître d’escrime, Enseigne-moi, Moliere , où tu trouves la rime. 70. Une tirade seule
89 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. M. PALISSOT. » pp. 297-316
Lacroix, d’un Auteur Anglois, de celui des Mille & une Nuits, de Moliere , d’Aristophane, &c. LES TUTEURS, en troi
hraste, se mettant entre eux. Messieurs, n’imitons pas les pédants de Moliere . Permettez-moi tous deux de vous mettre d’accord.
Nous avons dit à ce sujet, dans le troisieme volume, que la scene de Moliere étoit imitée du Phormion de Térence : celle qui s
90 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. M. DIDEROT. » pp. 317-332
CHAPITRE X.M. DIDEROT. Mis à côté de Goldoni, de Riccoboni, de Moliere , &c. Le Fils naturel, ou l’Epreuve de l
36. C’est un tissu des caracteres de l’Ami vrai, & de l’Avare de Moliere . La cassette & le vol y sont ; & la moiti
rouver mauvais, & l’on n’avoit point imaginé parmi nous d’accuser Moliere ou Corneille de plagiat, pour avoir emprunté taci
91 (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Regnard imitateur comparé avec la Bruyere, Plaute, & la nature. » pp. 5-50
l faut donc, si ce que nous venons de dire est vrai, qu’il soit après Moliere celui qui a le plus imité ses prédécesseurs ; aus
Regnard étant un des Auteurs que nous devons connoître le mieux après Moliere , il faut tâcher aussi de le faire voir par tous l
e ! Comme tout s’y enchaîne aisément ! Quand on compare les pieces de Moliere avec leurs originaux, on l’admire davantage : il
anciens, lui qui trouvoit l’Amphitrion de Plaute supérieur à celui de Moliere , lui que Regnard avoit consulté vraisemblablement
’il rêve, & trouve dans toutes ses réponses des preuves de folie. Moliere n’auroit-il pas eu cette scene présente, en compo
ns comparé dans le second volume la philosophie de Regnard à celle de Moliere  : nous y avons suffisamment prouvé que toutes les
92 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. De la Gradation. » pp. 342-351
s son Homme à bonne fortune, le défaut que nous venons de reprocher à Moliere . Lucinde est éprise de Moncade ; on cherche à lui
endre sur celle des moyens, & nous comprendrons aisément pourquoi Moliere , voulant renvoyer son Pourceaugnac à Limoges, lui
93 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. Des Reconnoissances. » pp. 399-421
mique, que je ne puis citer pour exemple le pere de la bonne comédie, Moliere , cet Auteur inimitable en tout, excepté dans ses
e nom qui m’a causé tant de traverses. Qu’on ne dise point, parceque Moliere n’a pu faire de reconnoissances comiques, que l’o
x du public, d’avec celles dont le simple récit lui plaira davantage. Moliere avoit besoin, dans son Etourdi, que Trufaldin rec
94 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVI. De la Vraisemblance. » pp. 434-445
ouer la tête aux connoisseurs. Il est, dans l’un des chefs-d’œuvre de Moliere , dans son Ecole des Maris, des circonstances pres
uefois des fautes dont les esprits les plus médiocres s’apperçoivent. Moliere , qui consultoit sa servante, étoit plus persuadé
95 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. Des Pieces d’intrigue en général. » pp. 123-124
tête de ses nourrissons. C’est dans ses détours que Plaute, Térence, Moliere , Regnard se sont habitués à voir, à sentir tout d
96 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. Des Monologues. » pp. 261-273
mme simple, ou d’un plaisant, ils sont excellents. Dans ce monologue, Moliere n’est au-dessus de Plaute que parcequ’il l’a coup
tête des Poëtes Latins. Il mourut l’an 184 avant Jesus-Christ. 37. Moliere , dans le Malade imaginaire.
97 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Pieces intriguées par une Soubrette. » pp. 135-150
33 : c’est pour cela que j’en fais si bien les honneurs. Je remercie Moliere , Regnard, & leurs successeurs, de me l’avoir
piece, & c’est un grand défaut : voilà vraisemblablement pourquoi Moliere & Regnard ne s’en sont point emparés. J’ai tâ
98 (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIX. Des Méprises, des Equivoques & de ce qu’on appelle quiproquo au Théâtre. » pp. 474-489
ser tout de suite, en disant qu’il est question d’un cochon de lait. Moliere sentoit tout le prix des méprises. En détruisant
elles sont variées, à bien apprécier sur-tout l’adresse avec laquelle Moliere les fait naître des différents caracteres des deu
99 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Pieces intriguées par le hasard. » pp. 223-240
ciens que deux modeles en ce genre, l’Amphitrion & les Ménechmes. Moliere , en choisissant le plus parfait de ces originaux
les personnages, & qu’excepté Amphitrion, c’est le seul genre que Moliere n’ait point traité. Les Espagnols ont un assez gr
100 (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLI. Des Episodes. Maniere de les lier aux Caracteres principaux, & de placer les Caracteres accessoires. Embonpoint d’une Piece. » pp. 475-492
, ne nous donne-t-il que l’idée du caractere de l’Avare ? Et pourquoi Moliere , en traitant le même sujet, l’a-t-il, pour ainsi
je l’estimois moins, je ne le mettrois pas si souvent aux prises avec Moliere  : mais il est bon, je crois, d’étudier aux yeux d
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