seroit pas un grand malheur pour la posterité quand elle n’auroit de
Moliere
que les Oeuvres qu’il a composées, & qu’elle
uhaiter que ceux qui ont entrepris jusqu’à present d’écrire la Vie de
Moliere
, se fussent principalement attachez à ces circons
d’une Vie assez courte qui a été long-temps à la tête des Editions de
Moliere
. On l’attribue à Marcel, qui joignoit à la profes
e brochure intitulée Vie de la Guerin auparavant femme & veuve de
Moliere
. Ce petit ouvrage qui certainement n’a pas été co
s été composé pour faire plaisir au Comedien Guerin second mari de la
Moliere
, ne laisse pas de contenir des traits singuliers
laisse pas de contenir des traits singuliers touchant la personne de
Moliere
, & Mr. Bayle ne les a point dedaignez. Mr. Be
t paru en France durant le dernier siecle, ne crut pas devoir exclure
Moliere
dont on voit le portrait au naturel immediatement
t Ecrivain de ce dernier siecle a entrepris de nous donner une Vie de
Moliere
; & cet ouvrage a eu ses partisans comme ses
On l’a blâmé d’avoir écrit la Vie de Baron en même temps que celle de
Moliere
; de n’avoir pas dit tout ce qu’il savoit de cert
; que je tiens de personnes contemporaines qui ont vu & frequenté
Moliere
& qui n’avoient aucun interêt personel à comp
Tapissier établi sous les mêmes piliers des Halles. Il prit le nom de
Moliere
lors qu’il embrassa la profession de Comedien. Se
re apprendre à lire & à écrire pour les besoins de sa profession.
Moliere
avoit un grand-pere qui l’aimoit éperduëment ; &a
ir pour Precepteur le celebre M. de Gassendi, qui ayant remarqué dans
Moliere
toute la docilité & toute la penetration nece
se fit un fond de bonnes choses, dont il tira avantage dans la suite.
Moliere
aussi ne s’est-il pas fait un scrupule de placer
no avoit employées auparavant dans les siens. Il m’est permis, disoit
Moliere
, de reprendre mon bien où je le trouve. Quand Mol
permis, disoit Moliere, de reprendre mon bien où je le trouve. Quand
Moliere
eut achevé ses études, il fut obligé, à cause du
es entre amis. Quelques Bourgeois de Paris formerent une Troupe, dont
Moliere
étoit ; ils joüerent plusieurs fois pour se diver
ume de la Croix blanche, au fauxbourg Saint Germain. Ce fut alors que
Moliere
prit le nom qu’il a toûjours porté depuis : mais
man qui avoit alors quelque reputation & dont l’Auteur se nommoit
Moliere
, eut quelque part à ce choix. Souvent un jeune ho
que bien des gens lui avoient assuré un fait dont la premiere Vie de
Moliere
ne fait aucune mention, à savoir qu’il ne se fit
estion. Mais quand Marcel auroit omis ce fait pour ne pas attribuer à
Moliere
une vocation si charnelle, Mr. Grimarest n’étoit
rité. Il la detruit au contraire par l’éducation qu’il donne au jeune
Moliere
. C’est un fait constant que l’on n’a point mis su
Mr. Perrault* nous fait un conte à ce sujet. Il avance que le pere de
Moliere
fâché du parti que son fils avoit pris d’aller da
le maître lui persuadât de quiter la profession de Comedien, le jeune
Moliere
lui persuada d’embrasser la même profession &
ont on a tâché d’égaier les efforts que la famille fit pour détourner
Moliere
de son dessein. L’Auteur des Entretiens des Ombre
s vraisemblable si on ne la trouvoit que dans ce livre ; à savoir que
Moliere
* après avoir raisonnablement étudié se vit forcé
ratique. Mr. Grimarest dit de plus sur le témoignage de la famille de
Moliere
, qu’il fit son Droit avec un de ses Camarades d’é
chacun dans sa Profession & qu’enfin lors qu’il prit fantaisie à
Moliere
de quiter le barreau pour monter sur le Théatre,
en se fit Avocat. Quoi qu’il en soit, cette troupe qui fut l’école de
Moliere
, ne remplit pas le titre pompeux qu’elle avoit pr
rce que ceux qui la disposoient ne voulurent point suivre les avis de
Moliere
qui avoit le discernement & les vuës beaucoup
lle-ci étoit aussi de la Troupe avec son mari, & quelques autres.
Moliere
en formant sa Troupe, lia une forte amitié avec l
avoit contracté un mariage caché. Cette petite-fille accoutumée avec
Moliere
, qu’elle voyoit continuellement, l’appella son ma
parler ; & à mesure qu’elle croissoit, ce nom déplaisoit moins à
Moliere
, mais cela ne paroissoit à personne tirer à aucun
u gendre, elle ne voyoit rien qui dût lui faire faire des reflexions.
Moliere
partit avec sa Troupe, qui eut bien de l’applaudi
de succès qu’il en pouvoit esperer. La Troupe passa en Languedoc, où
Moliere
fut reçu très favorablement de Monsieur le Prince
de cette Province & Vice-Roi de Catalogne. Ce Prince, qui goûtoit
Moliere
& qui aimoit passionnément la Comedie, retint
vît aux Etats de la Province qui se tenoient à Beziers. Ce fut là que
Moliere
fit representer sa seconde Comedie sous le titre
de Conti* ayant remarqué en peu de tems toutes les bonnes qualitez de
Moliere
, son estime pour lui alla si loin, qu’il le voulu
ime pour lui alla si loin, qu’il le voulut faire son Secretaire. Mais
Moliere
aimoit l’indépendance, & il étoit si rempli d
esprit, l’empêcha de suivre Monsieur le Prince de Conti. De son côté,
Moliere
étoit ravi de se voir le Chef d’une Troupe ; il s
ens de l’hôtel de Bourgogne étoient presents à cette representation ;
Moliere
sentoit bien que sa Troupe ne leur seroit pas sup
ion en parut nouvelle. Ces Pieces étoient dans le goût Italien, &
Moliere
en avoit deux entre autres que tous les spectateu
que la difference ne consiste que dans le titre raporté differemment.
Moliere
faisoit le personnage du Docteur dans celle qui f
Piece, un Vieillard s’écria du milieu du Parterre : courage, courage,
Moliere
, voilà la bonne Comedie. Ce qui fait bien connoît
’impression fut commode pour les Censeurs. Il y en eut qui accuserent
Moliere
d’avoir chargé les couleurs & outré les peint
gros traits pour affecter le public. Ce principe a toûjours réussi à
Moliere
dans tous les caracteres qu’il a voulu peindre.
e dans tous les caracteres qu’il a voulu peindre. †Le 28. Mars 1660.
Moliere
donna pour la premiere fois le Cocu imaginaire, q
petits Auteurs Comiques de ce temps-là, allarmez de la reputation que
Moliere
commençoit à se former, faisoient leur possible p
auté de sa femme lui avoient assez publiquement causez, s’imagina que
Moliere
l’avoit pris pour l’original de son Cocu imaginai
oit homme de bon sens, & bien informé, lui dit, Eh ! Monsieur, si
Moliere
a eu intention sur vous, en faisant le Cocu imagi
d & magnifique portail du Louvre que le monde admire. Ce fut pour
Moliere
† une nouvelle occasion d’avoir recours aux bontez
nion qu’il avoit conçue de cet excellent Auteur. On ne douta plus que
Moliere
ne fût entierement maître du Theâtre dans le genr
. On n’écoutoit point les personnes qui parloient de la sorte ; &
Moliere
eut lieu d’être satisfait du Public, qui applaudi
autez que le temps ne change point, & cette imitation reprochée à
Moliere
devient au contraire le sujet d’une loüange qui l
mp; à Paris le 4. du mois de Novembre suivant, acheverent de donner à
Moliere
la superiorité sur tous ceux de son temps qui tra
si vifs, enlevoient tous les applaudissemens du public. On avoüa que
Moliere
avoit trouvé la belle Comedie ; il la rendoit div
pas cru devoir s’écarter du sentiment de Monsieur Despreaux touchant
Moliere
; mais Mr. Grimarest croiant être mieux informé q
marest croiant être mieux informé que ces deux Auteurs, a soutenu que
Moliere
n’avoit rien moins que cette facilité de laquelle
re surpris de ce* dementi dans le Livre d’un Historien qui nous peint
Moliere
comme un homme qui avoit de la probité & de l
nna chez M. Fouquet. » Sa Majesté voyant passer Monsieur de S** dit à
Moliere
: voilà un grand original que vous n’avez point e
M. Menage de la maniere dont cette belle Scene du Chasseur fut faite.
Moliere
n’y a aucune part que pour la versification : car
ne pas nommer, la lui dicta toute entiere dans un jardin ; & M de
Moliere
l’ayant versifiée, en fit la plus belle Scene de
e que Scarron a narrée sous le titre de la Precaution inutile ; &
Moliere
le trouva propre à accompagner L’Ecole des Maris.
’on prenne pour s’assurer d’une femme, il est impossible d’y compter.
Moliere
avoue lui-même dans sa Preface que cette Comedie
ait foible pour attaquer un Auteur beaucoup au dessus de leur portée.
Moliere
fut sensible, comme il devoit l’être, à des criti
trouvent dans le dernier Volume de cette Edition Page 537. On excita
Moliere
à joindre à l’Edition de l’Ecole des Femmes une P
ations où il en faisoit lui-même la critique ou l’apologie. Cependant
Moliere
ne fit qu’une très-courte Préface dans laquelle i
re la main ; s’étoit mise elle-même à travailler sur la même matiere.
Moliere
s’y trouva traité si avantageusement qu’il n’osa
oubliée & quoique ce, mot étant devenu Proverbe, la raillerie que
Moliere
en fit dans la Critique fut partagée entre tous c
omme de sa qualité qu’elle étoit imprudente. Un jour qu’il vit passer
Moliere
par un appartement où il étoit, il l’aborda, avec
da, avec des demonstrations d’un homme qui vouloit lui faire caresse.
Moliere
s’étant incliné, il lui prit la tête & en lui
nt incliné, il lui prit la tête & en lui disant Tarte à la crême,
Moliere
, Tarte à la crême, il lui frota le visage contre
urs & fort tranchans lui mirent le visage en sang. Le Roi qui vit
Moliere
le même jour, aprit la chose avec indignation, &a
ec indignation, & la marqua au Duc qui aprit à ses depens combien
Moliere
étoit dans les bonnes graces de sa Majesté. Je ti
emporaine qui m’a assuré l’avoir vû de ses propres yeux. Le merite de
Moliere
ne se bornoit pas au théâtre ; les gens de Lettre
Despreaux m’apprend que cet Abbé avoit un attachement singulier pour
Moliere
dont il étoit le partisan & l’admirateur : qu
IV. Satyre qu’il adressa à l’Abbé le Vayer. Le même Auteur ajoute que
Moliere
avoit resolu de faire une Comedie sur le même suj
est qu’une* conversation satyrique entre les Comediens, dans laquelle
Moliere
se donne carriere contre les Courtisans, dont les
ntre les Comediens de l’Hôtel de Bourgogne, & contre ses ennemis.
Moliere
né avec des mœurs droites, & dont les maniere
oient applaudis, parce qu’ils faisoient pompeusement ronfler un Vers.
Moliere
, qui connoissoit l’action par principes, étoit in
gne ; les Auteurs Tragiques y portoient presque tous leurs Ouvrages ;
Moliere
en étoit fâché : de maniere qu’ayant sû qu’ils de
; il lui dit de revenir le trouver dans six mois. Pendant ce temps-là
Moliere
fit le dessein des Freres ennemis ; mais le jeune
ennemis ; mais le jeune homme n’avoit pas encore paru, & lorsque
Moliere
en eut besoin il ne savoit où le prendre : il dit
iens de le lui déterrer à quelque prix que ce fût. Ils le trouverent.
Moliere
lui donna son projet, & le pria de lui en app
e Auteur, ardent & de bonne volonté, répondit à l’empressement de
Moliere
; mais celui-ci remarqua qu’il avoit pris presque
t le Public à en recevoir de meilleurs. Mais comme le temps pressoit,
Moliere
lui aida à changer ce qu’il avoit pillé, & à
cine, qui fut animé par les applaudissemens, & par le present que
Moliere
lui fit. Cependant, si nous en croions Mr.* Grima
t : il estimoit cet Ouvrage comme un des meilleurs de l’Auteur ; mais
Moliere
n’eut point de part à cette Critique, elle est de
donna au public sa tragedie d’Alexandre le Grand. Ce fut la troupe de
Moliere
qu’il préfera ; quand il eut fait cette Tragedie,
tel de Bourgogne & Mr. Racine vouloit que ce fût par la troupe de
Moliere
. Comme ils étoient en grande contestation là dess
toit d’ailleurs tres obstiné & la piéce fut donnée à la troupe de
Moliere
. Le Roi connoissant le merite de Moliere,† &
ce fut donnée à la troupe de Moliere. Le Roi connoissant le merite de
Moliere
,† & l’attachement particulier qu’il avoit pou
s ses Ouvrages le remerciment qu’il en fit au Roi. Ce bienfait assura
Moliere
dans son travail ; il crut après cela qu’il pouvo
uvent engager un homme, & tout l’esprit necessaire pour le fixer.
Moliere
avoit passé des amusemens que l’on se fait avec u
’on n’adheroit pas à ses sentimens : elle aimoit mieux être l’amie de
Moliere
que sa belle-mere ; ainsi il auroit tout gâté de
a mere, se détermina un matin de s’aller jetter dans l’appartement de
Moliere
, fortement resoluë de n’en point sortir qu’il ne
errible ; la mere donna des marques de fureur, de desespoir, comme si
Moliere
avoit épousé sa rivale ; ou comme si sa fille fût
e plus grand bonheur qui pût arriver à sa fille, étoit d’avoir épousé
Moliere
, qui perdit par ce mariage tout l’agrément que so
sez Philosophe pour se passer d’une femme. Celle-ci ne fut pas plûtôt
Mademoiselle Moliere
, qu’elle crut être au rang d’une Duchesse ; &
sse qui lui sont dûs, il n’y a point de misericorde, c’est son amant.
Moliere
s’imagina que toute la Cour, toute la Ville en vo
une jeune personne, qui d’ailleurs n’avoit rien à se reprocher. Ainsi
Moliere
, après avoir essuyé beaucoup de froideurs & d
iez. L’Historien de sa femme dit que l’on a donné moins de louanges à
Moliere
que l’on n’a dit de douceurs à sa femme : qu’elle
est que sa Mere assuroit que dans son déreglement, si on en exceptoit
Moliere
, elle n’avoit jamais pu soufrir que des gens de q
s de ne s’abandonner qu’à des personnes d’élite. On l’a crue fille de
Moliere
, quoi qu’il ait été depuis son mari ; cependant o
e & que le Comte de† Lausun devint fou d’elle. On fit appercevoir
Moliere
que le grand soin qu’il avoit de plaire au public
ense de tant de bontez, elle le rendoit la risée de toute la Cour. La
Moliere
en pleurant lui fit une espece de confidence des
pour elle, l’empêcheroient de retomber dans de pareilles foiblesses.
Moliere
persuadé de sa vertu par ses larmes, lui fit mill
t sortie depuis leur mariage. C’étoit une Comedienne de la troupe que
Moliere
trouva à Lion la premiere fois qu’il y joua. Il d
& l’attira dans sa troupe. Les soins qu’on prit pour appaiser la
Moliere
furent inutiles elle conçut dès ce moment une ave
ernier mepris : Enfin elle porta les choses à une telle extrémité que
Moliere
, qui commençoit à s’appercevoir de ses méchantes
ait eu en vuë de faire plutôt la satire que l’histoire de la veuve de
Moliere
, il ne laisse pas d’être vrai que jamais mariage
étoient mariez lorsque l’Impromptu de Versailles fut representé &
Moliere
tout rempli de ses chagrins domestiques, laissa é
i donna aux Reines, & à toute sa Cour, au mois de Mai 1664. fit à
Moliere
tout l’honneur qu’il en pouvoit attendre. Cette p
; elle parut dans un temps de plaisir ; le Prince l’avoit applaudie ;
Moliere
à la Cour étoit inimitable ; on lui rendoit justi
elle avoit été joüée par d’autres Comediens que ceux de la Troupe de
Moliere
, qui par leur jeu faisoient goûter aux Bourgeois
leur jeu faisoient goûter aux Bourgeois les choses les plus communes.
Moliere
, qui avoit accoûtumé le Public à lui donner souve
1665. On en jugea dans ce temps-là, comme on en juge en celui-ci. Et
Moliere
eut la prudence de ne point faire imprimer cette
e Comedien la traita aussi en vers & s’en aquita moins mal ; pour
Moliere
il se contenta de mettre ce sujet en prose ; mais
à beaucoup près pour ce qui regarde la versification. On a reproché à
Moliere
d’avoir péché contre la vraisemblance, en laissan
†C’est une question souvent agitée dans les conversations, savoir si
Moliere
a maltraité les Medecins par humeur, ou par resse
, dont la femme, qui étoit extrêmement avare, dit plusieurs fois à la
Moliere
, qu’elle vouloit augmenter le loyer de la portion
que son appartement fut loüé à la Du-Parc, & on donna congé à la
Moliere
. C’en fut assez pour former de la dissension entr
coûtoit rien pour voir le spectacle. Elle n’y fut pas plûtôt, que la
Moliere
envoya deux Gardes pour la faire sortir de l’Amph
a de la rumeur : les maris prirent parti trop vivement : de sorte que
Moliere
, qui étoit très-facile à entraîner par les person
is. Cette piece ne relevoit pas à la verité le merite de son Auteur ;
Moliere
le sentit lui-même, puisqu’en la faisant imprimer
le peu de plaisir qu’elle peut faire à la lecture. Depuis ce temps-là
Moliere
n’a pas épargné les Medecins dans toutes les occa
illain & lui étant à Versailles au dîner du Roi, Sa Majesté dit à
Moliere
: Voilà donc vôtre Medecin : « Que vous fait il ?
iere : Voilà donc vôtre Medecin : « Que vous fait il ? Sire, répondit
Moliere
, nous raisonnons ensemble : il m’ordonne des reme
remedes, je ne les fais point, & je gueris. ». On m’a assuré que
Moliere
définissoit un Medecin : Un homme que l’on paye p
’ayent tué. Cependant un Medecin du temps & de la connoissance de
Moliere
veut lui ôter l’honneur de cette heureuse définit
qu’il en étoit l’Auteur. M. de Mauvillain est le Medecin pour lequel
Moliere
a fait le troisiéme Placet qui est à la tête de s
demanda au Roi un Canonicat de Vincennes pour le fils de ce Medecin.
Moliere
étoit continuellement occupé du soin de rendre sa
flatte qu’il ne trouvera point mauvais que je dise comment il excita
Moliere
à lui vouloir du bien ; c’est un des plus beaux e
la suite qu’elle a du rapport à quelques particularitez qui regardent
Moliere
. Pendant que cette nouvelle Troupe se faisoit val
n’ayant aucune ressource, & connoissant l’humeur bien-faisante de
Moliere
, alla le prier de lui prêter son Theâtre pour tro
ns ces trois representations lui servît à remettre sa Troupe en état.
Moliere
voulut bien lui accorder ce qu’elle lui demandoit
heâtre le lieu étoit si rempli, que la Raisin fit plus de mille écus.
Moliere
, qui étoit incommodé, n’avoit pû voir le petit Ba
cette Comedienne qu’il iroit chez elle. Mais la partie fut rompue par
Moliere
, qui lui dit de venir souper avec lui. C’étoit un
ccueil, comme la fortune de Baron ; qui ne fut pas plûtôt arrivé chez
Moliere
, que celui-ci commença par envoyer chercher son T
l’habit fût très-propre, complet, & fait dés le lendemain matin.
Moliere
interrogeoit & observoit continuellement le j
té. Le Tailleur lui-dit qu’il falloit descendre dans l’appartement de
Moliere
pour le remercier. C’est bien mon intention, répo
contraire, il descendit, & fit un compliment de reconnoissance à
Moliere
, qui en fut très-satisfait, & qui ne se conte
en de si mauvaises mains. Ce fut cette fâcheuse situation qui toucha
Moliere
. Il s’applaudit d’être en état de faire du bien à
si favorable d’assurer sa Troupe, en y faisant entrer le petit Baron.
Moliere
lui demanda ce que sincerement il souhaiteroit le
ssance de toutes les bontez que vous avez pour moi, Eh bien ! lui dit
Moliere
, c’est une chose faite, le Roi vient de m’accorde
ient de m’accorder un ordre pour vous ôter de la Troupe où vous êtes.
Moliere
, qui s’étoit levé des quatre heures du matin, avo
vier, elle entra toute furieuse le lendemain matin dans la chambre de
Moliere
, deux pistolets à la main, & lui dit que s’il
it que s’il ne lui rendoit son Acteur elle alloit lui casser la tête.
Moliere
, sans s’émouvoir, dit à son domestique de lui ôte
s pistolets lui tomberent des mains, & elle se jetta aux pieds de
Moliere
, le conjurant les larmes aux yeux, de lui rendre
là son ordre. La Raisin voyant qu’il n’y avoit plus d’esperance, pria
Moliere
de lui accorder du moins que le petit Baron joüât
oüât encore trois jours dans sa Troupe. Non seulement trois, répondit
Moliere
, mais huit ; à condition pourtant qu’il n’ira poi
; mais dont le détail, & le succès ne regardent point mon sujet.
Moliere
, qui aimoit les bonnes mœurs, n’eut pas moins d’a
nt le Theâtre Comique, que Monsieur Baron ? *Un homme de l’humeur de
Moliere
ne pouvoit manquer de mettre à profit les applaud
. Despreaux étant chez Mr. du Broussin avec Mr. le Duc de Vitri &
Moliere
, « ce dernier y devoit lire une Traduction de Luc
ndant le Diner on pria Mr. Despreaux de reciter la satyre addressée à
Moliere
; mais après ce recit Moliere ne voulut point lir
preaux de reciter la satyre addressée à Moliere ; mais après ce recit
Moliere
ne voulut point lire sa traduction, craignant qu’
neur de distribuer ses liberalitez entre les beaux esprits de France,
Moliere
& Mr. Despreaux furent oubliez, que pour se v
e fait arrivé en 1664. c’est à dire un an après que le Roi eut honoré
Moliere
d’une pension, est une nouvelle refutation de la
oi se plaisoit tellement aux divertissemens frequens que la Troupe de
Moliere
lui donnoit, qu’au mois d’Août 1665. Sa Majesté j
it de toutes les Fêtes qui se faisoient par tout où étoit Sa Majesté.
Moliere
de son côté n’épargnoit ni soins, ni veilles, pou
La prose dérouta ce Public. Comment ! disoit Monsieur le Duc de . . .
Moliere
est-il fou, & nous prend-il pour des benêts,
plus d’extravagance ? Le moyen d’être diverti par de la prose ! Mais
Moliere
fut bien vengé de ce Public injuste & ignoran
njustes & de cabale, & la situation domestique où se trouvoit
Moliere
, ne laissoient pas de le troubler, quelque heureu
e haïr. L’esprit de ces deux femmes étoit tellement opposé à celui de
Moliere
, qu’à moins de s’assujettir à leur conduite, &
as compter de joüir d’aucuns momens agreables avec elles. Le bien que
Moliere
faisoit à Baron déplaisoit à sa femme : sans se m
sé de toute la Cour, il s’embarrassoit fort peu de plaire ou non à la
Moliere
: elle ne le negligeoit pas moins ; elle s’échapa
eger. Le jeune homme en fut si vivement piqué qu’il se retira de chez
Moliere
: il crut son honneur interessé d’avoir été battu
ar une femme. Voilà de la rumeur dans la maison. Est-il possible, dit
Moliere
à son Epouse, que vous ayez l’imprudence de frapp
? On donna beaucoup de mauvaises raisons, piquantes même, ausquelles
Moliere
prit le parti de ne point répondre ; il se retran
qu’il representeroit son rolle ; mais qu’il ne rentreroit point chez
Moliere
. En effet il eut la hardiesse de demander au Roi
n jugea à propos de s’y mettre. Cependant il étoit toûjours occupé de
Moliere
; l’âge, le changement lui faisoient sentir la re
rce qu’il s’en reconnoissoit indigne. Ces discours furent rapportez à
Moliere
; il en fut bien aise ; & ne pouvant tenir co
ua de prendre la poste pour se rendre plus promptement auprès de lui.
Moliere
avoit souffert de l’absence de Baron ; l’éducatio
omens les plus agreables de nôtre vie. Baron ne fut pas moins vif que
Moliere
sur les sentimens du retour, il part aussi-tôt qu
ntimens du retour, il part aussi-tôt qu’il eut reçû la lettre : &
Moliere
occupé du plaisir de revoir son jeune Acteur quel
mposé en chemin, la joye de revoir son bienfaiteur lui ôta la parole.
Moliere
demanda à Baron s’il avoit de l’argent. Il lui ré
i avoit pas permis de retourner sur ses pas pour chercher son argent.
Moliere
fut ravi que Baron revînt touché, & reconnois
la fantaisie d’un homme qui en faisoit l’agrement de ses spectacles.
Moliere
n’oublia rien pour le remettre dans son lustre. I
dans une triste situation, prit la resolution d’aller à Hauteüil, où
Moliere
avoit une maison, & où il étoit actuellement,
ble. Il dit à Baron, qu’il savoit être un assuré protecteur auprès de
Moliere
, que l’urgente necessité où il étoit, lui avoit f
vouloit bien s’interesser pour lui. Baron monta dans l’appartement de
Moliere
; & lui rendit le discours de Mondorge, avec
fort gueux. Il est vrai que nous avons joüé la Comedie ensemble, dit
Moliere
, & c’est un fort honnête homme ; je suis fâch
, que je lui doive donner ? Baron se défendit de fixer le plaisir que
Moliere
vouloit faire à Mondorge, qui, pendant que l’on d
ns la cuisine, où Baron lui avoit fait donner à manger. Non, répondit
Moliere
, je veux que vous déterminiez ce que je dois lui
une Troupe. Eh bien, je vais lui donner quatre pistoles pour moi, dit
Moliere
à Baron, puisque vous le jugez à propos : mais en
trouvera de la ressource pour sa profession. Cependant cet habit, que
Moliere
donnoit avec tant de plaisir, lui avoit coûté deu
qui ne s’étoit pas attendu à tant de liberalité. Quoique la Troupe de
Moliere
fût suivie, elle ne laissa pas de languir pendant
enne pendant plus de six mois, pour revoir Scaramouche : la Troupe de
Moliere
fut negligée pendant tout ce temps-là ; elle ne g
on retour. Enfin, ces Comediens injustes murmuroient hautement contre
Moliere
, & lui reprochoient qu’il laissoit languir le
peu dérangée, & chacun des Acteurs meditoit de prendre son parti.
Moliere
étoit lui-même embarrassé comment il les ramenero
roient leur tour. Ce qui arriva aussi par la premiere piece que donna
Moliere
. Ce n’est pas là le seul desagrément que Moliere
iere piece que donna Moliere. Ce n’est pas là le seul desagrément que
Moliere
ait eu avec ses Comediens : l’avidité du gain éto
erre en étoit toûjours rempli ; de sorte que les Comediens presserent
Moliere
d’obtenir de Sa Majesté un ordre, pour qu’aucune
ofité de son habillement pour parler à ces mutins, calma leur fureur.
Moliere
leur parla aussi très-vivement sur l’ordre du Roi
une occasion si perilleuse. Vous ne m’avez point donné de repos, dit
Moliere
à l’Assemblée, que je n’aye importuné le Roi pour
tres, qui ne craignoient pas moins que lui, furent de même avis. Mais
Moliere
, qui étoit ferme dans ses resolutions, leur dit q
mp; pour leur réïterer ses défenses d’entrer à la Comedie sans payer.
Moliere
, qui aimoit fort la harangue, fut en faire une à
rmis, dit-il, de parler de la sorte. Ce discours fit tout l’effet que
Moliere
s’étoit promis ; & depuis ce temps-là la Mais
le temps que Dom-Quixote installe Sancho-Pança dans son Gouvernement.
Moliere
faisoit Sancho ; & comme il devoit paroître s
ès qu’il fut dans la coulisse, il voulut entrer, quelques efforts que
Moliere
employât pour qu’il n’en fît rien. Sancho tiroit
e sa force, l’âne n’obeissoit point ; il vouloit absolument paroître.
Moliere
appelloit, Baron, la Forêt, à moi ; ce maudit âne
l jugeroit à propos. Quand on fait réflexion au caractere d’esprit de
Moliere
, à la gravité de sa conduite, & de sa convers
dernier moment. Cependant celui-là n’étoit pas un ami consolant pour
Moliere
, il étoit trop dissipé ; il aimoit veritablement
ressez qui réveillent l’amitié. Il avoit pourtant un appartement chez
Moliere
à Hauteüil, où il alloit fort souvent ; mais c’ét
ut le monde, il n’étoit point assez à un veritable ami : de sorte que
Moliere
s’en fit deux plus solides dans la personne de Me
cher M. Rohaut, je suis le plus malheureux de tous les hommes, ajoûta
Moliere
, & je n’ai que ce que je merite. Je n’ai pas
les, & les miennes, m’ôtent cette satisfaction. M. Rohaut étala à
Moliere
toutes les maximes d’une saine Philosophie, pour
qu’il avoit tort de s’abandonner à ses déplaisirs. Eh ! lui répondit
Moliere
, je ne saurois être Philosophe avec une femme aus
Histoire de la Guerin contient une triste peinture de la situation où
Moliere
se trouvoit par sa jalousie. Si Mr. Grimarest tâc
par la bouche même du mari, comme on vient de voir, l’Historien de la
Moliere
dit les choses plus hardiment & tranchant le
revoit un jour dans son Jardin d’Auteuil, poursuit l’Historien de la
Moliere
, quand un de ses amis nommé Chapelle qui s’y veno
s inquiet que de coutume : il lui en demanda plusieurs fois le sujet.
Moliere
qui eut quelque honte de se sentir si peu de cons
rmer ; ce sera même un moïen assuré de vous mettre l’esprit en repos.
Moliere
qui avoit écouté son ami avec assez de tranquilit
ncertain. Je vois bien que vous n’avez encore rien aimé, lui repondit
Moliere
, & vous avez pris la figure de l’amour pour l
temps, continuez cependant à vous faire des efforts.* Ces paroles de
Moliere
qui s’accordent assez avec la peinture qu’il a fa
arest lui prête dans la conversation entre le Philosophe Rohaut &
Moliere
. Le caractere de Chapelle selon l’Historien de la
ohaut & Moliere. Le caractere de Chapelle selon l’Historien de la
Moliere
est plus naturel que celui qu’on trouve du même a
re est plus naturel que celui qu’on trouve du même ami dans la Vie de
Moliere
. †Chapelle, dit Mr. Grimarest, n’entroit pas si
, dit Mr. Grimarest, n’entroit pas si intimement dans les plaintes de
Moliere
, il étoit contrariant avec lui ; & il s’occup
aimoit tellement le plaisir, qu’il s’en étoit fait une habitude. Mais
Moliere
ne pouvoit plus lui répondre de ce côté-là, à cau
l n’y avoit personne qui ne se fît un plaisir de le suivre. Connoître
Moliere
étoit un merite que l’on cherchoit à se donner av
à Hauteüil avec leur ami. Nous venons souper avec vous, dirent-ils à
Moliere
. J’en aurois, dit-il, plus de plaisir si je pouvo
elle le soin de vous regaler du mieux qu’il pourra. Ils aimoient trop
Moliere
pour le contraindre ; mais ils lui demanderent du
e ; mais ils lui demanderent du moins Baron. Messieurs, leur répondit
Moliere
, je vous vois en humeur de vous divertir toute la
sans lui, & vous nous le donnerez. Il fallut l’abandonner : &
Moliere
prit son lait devant eux, & s’alla coucher. L
rand fou, de venir m’enyvrer ici tous les jours, pour faire honneur à
Moliere
; je suis bien las de ce train-là & ce qui me
gayement à la riviere. Baron courut avertir du monde, & éveiller
Moliere
, qui fut effrayé de cet extravagant projet, parce
& les vouloient tuer. Ces pauvres gens se sauvent la plûpart chez
Moliere
, qui voyant ce vacarme, dit à ces furieux ; Qu’es
noyer, ces malheureux nous empêchent de nous noyer ? Ecoute, mon cher
Moliere
, tu as de l’esprit, voi si nous avons tort. Fatig
aire moins que de les en punir ? Comment ! Vous avez raison, repondit
Moliere
. Sortez d’ici, coquins, que je ne vous assomme, d
rerent marquez de quelques coups d’épée. Comment, Messieurs, poursuit
Moliere
aux débauchez, que vous ai-je fait pour former un
lui faisions. Vien donc te noyer avec nous. Oh ! doucement, répondit
Moliere
; ce n’est point ici une affaire à entreprendre m
.. & il n’y a pas le petit mot à dire. Morbleu j’enrage, dit L...
Moliere
a toûjours cent fois plus d’esprit que nous. Voil
p; allons nous coucher, car je m’endors. Sans la presence d’esprit de
Moliere
, il seroit infailliblement arrivé du malheur, tan
eux en semblables avantures. En voici une, où il eut encore besoin de
Moliere
. En revenant d’Hauteüil, à son ordinaire, bien re
Valet se défend, & le Cocher ne pouvoit les separer. Heureusement
Moliere
& Baron, qui étoient à leur fenêtre, apperçur
ngambe, arriva le premier, & fit cesser les coups, mais il fallut
Moliere
pour terminer le different. Ah ! Moliere, dit Cha
er les coups, mais il fallut Moliere pour terminer le different. Ah !
Moliere
, dit Chapelle, puisque vous voilà, jugez si j’ai
serois deshonoré, si l’on me voyoit aujourd’hui derriere. Jugez-nous,
Moliere
, je vous en prie, dit M. Chapelle, j’en passerai
que vous voudrez. Et bien, puisque vous vous en rapportez à moi, dit
Moliere
, je vais tâcher de mettre d’accord deux si honnêt
apelle, voilà un jugement qui vous fera honneur dans le monde. Tenez,
Moliere
, vous n’avez jamais donné une marque d’esprit si
en faveur de l’équité avec laquelle vous venez de nous juger. Ma foi,
Moliere
, dit-il encore, je vous suis obligé, car cette af
nt de brillant pour faire plaisir aux autres. Je ne voi point, ajoûta
Moliere
, de passion plus indigne d’un galant homme que ce
vant ; & en 1665. Mais Paris ne l’avoit point encore vûë en 1667.
Moliere
sentoit la difficulté de la faire passer dans le
quence que le ridicule de l’Hypocrisie ne parût point sur le Theâtre.
Moliere
, disoit-on, n’étoit pas préposé pour reprendre le
attendoient avec justice un gain considerable de cette Piece ; &
Moliere
croyoit donner par cet Ouvrage une derniere main
ir par sa propre experience que le Public n’est pas docile. Cependant
Moliere
rendit compte au Roi des bonnes intentions qu’il
elle-même de detruire par d’autres voyes ; elle permit apparemment à
Moliere
de remettre sa Piece sur le Theâtre. Tous les con
lente, & qu’il n’y avoit rien qui ne pût être utile au Public. »
Moliere
laissa passer quelque temps avant que de hazarder
; la Religion, dont ces Messieurs-là ne se soucient gueres, & que
Moliere
jouë les Hypocrites dans la sienne. Moliere ne la
oucient gueres, & que Moliere jouë les Hypocrites dans la sienne.
Moliere
ne laissoit point languir le Public sans nouveaut
pourtant pû faire mieux, & sûrement je ne ferai pas mieux, disoit
Moliere
à tout le monde. *Il y a bien de la vraisemblanc
en de la vraisemblance dans le sentiment de ceux qui m’ont assuré que
Moliere
avoit songe à se peindre en formant le caractere
vaincue pourvû qu’elle veuille se retirer avec lui, ressemble assez à
Moliere
si on juge de lui par la conversation que j’ai ra
étoient assez connus & ne contribuerent pas peu à revolter contre
Moliere
le parterre qui n’étoit pas comme eux au fait de
i n’étoit pas comme eux au fait de ces circonstances. D’un autre côté
Moliere
n’osoit pas trop en donner la clé de peur de s’at
Voici ce qu’il en dit. *Mr. de ** crut se faire un merite auprès de
Moliere
de défendre le Misanthrope : il fit une longue Le
gue Lettre qu’il donna à Ribou, pour mettre à la tête de cette Piece.
Moliere
qui en fut irrité envoya chercher son Libraire, l
is après sa mort on l’a rimprimée. M. de ** qui aimoit fort à voir la
Moliere
, vint souper chez elle le même jour. Moliere le t
ui aimoit fort à voir la Moliere, vint souper chez elle le même jour.
Moliere
le traita cavalierement sur le sujet de sa Lettre
menerent tout le pêle mêle de Paris, aussi bien que les connoisseurs.
Moliere
s’applaudissant du succès de son invention, pour
m’a appris que le Medecin malgré lui n’étoit point de l’invention de
Moliere
quant au fonds du sujet ; mais que quelqu’un aian
emps de François I. qui fut lui même une des personnes de l’intrigue,
Moliere
la trouva très-propre à être accommodée en farce,
à ne la regarder que du côté de l’intrigue ; mais c’est une farce de
Moliere
, & on l’y reconnoît par tout, quoi qu’il y so
ourir dans Paris un livre terrible, que l’on mettoit sur le compte de
Moliere
pour le perdre. C’est à cette occasion qu’il mit
de ces deux dernieres Pieces, que l’on avoit mise dans les Oeuvres de
Moliere
, n’étoit pas veritable ; puisque l’on marquoit qu
es ont été joüées dés les mois de Mars & de Juin de l’année 1666.
Moliere
avoit lû son Misanthrope à toute la Cour, avant q
d’ailleurs il arrivoit quelquefois que ces avis étoient interessez :
Moliere
ne traitoit point de caracteres, il ne plaçoit au
gardoit cet endroit comme un trait indigne d’un si bon Ouvrage : Mais
Moliere
avoit son original, il vouloit le mettre sur le T
anvier 1668. Cependant un Savantasse n’en voulut point tenir compte à
Moliere
. Comment ! disoit-il, il a tout pris sur Rotrou,
udit à des Plagiaires. C’a toûjours été, ajoûtoit-il, le caractere de
Moliere
: J’ai fait mes études avec lui ; & un jour q
ensonge, & qu’il lui eut dit qu’il les avoit pris dans Theophile,
Moliere
le lui avoüa, & lui dit qu’il les y avoit pri
i, disoit ce Pedant à son ami, si l’on examinoit bien les Ouvrages de
Moliere
, on les trouveroit tous pillez de cette force-là.
des plus belles Pieces de Plaute. Cette Dame a rendu un bon office à
Moliere
par cette traduction, car en donnant à l’ancien C
t à tort que ces imitations étoient une marque de sterilité, comme si
Moliere
eût été plus blâmable d’emprunter ce qui convenoi
ges de ce qu’ils trouvoient dans les Comiques Grecs. Quand la mort de
Moliere
a eu calmé l’envie sur son chapitre & fait se
des endroits d’Homere. Ce fut après l’heureux succès d’Amphitryon que
Moliere
remit son Avare sur le Theâtre. Cette Piece avoit
e se revolter contre l’Auteur & passa du mépris à l’admiration. *
Moliere
projeta ensuite de donner son George Dandin. Mais
ncore de le faire repentir d’y avoir travaillé. Vous avez raison, dit
Moliere
à son ami ; mais je sai un sûr moyen de me concil
parlez ; j’irai lui lire ma Piece. Au spectacle, où il étoit assidu,
Moliere
lui demanda une de ses heures perduës pour lui fa
il courut tout Paris pour tirer vanité de la lecture de cette piece.
Moliere
, disoit-il à tout le monde, me lit ce soir une Co
l à tout le monde, me lit ce soir une Comedie : voulez vous en être ?
Moliere
trouva une nombreuse assemblée, & son homme q
, & qui pourtant auroit pû s’en fâcher, une partie des Scénes que
Moliere
avoit traittées dans sa Piece, étant arrivées à c
ois de Juillet 1668. & à Paris au mois de Novembre suivant. Quand
Moliere
vit que les Hypocrites, qui s’étoient si sort off
courent de tous côtez pour aviser aux moyens d’éviter le ridicule que
Moliere
alloit leur donner sur le Theâtre malgré les défe
es parts leurs plaintes importunes pour faire reprimer l’insolence de
Moliere
, si son annonce avoit son effet. L’assemblée fut
Sa Majesté ayant défendu la premiere fois que l’on joüât cette Piece,
Moliere
vouloit profiter de son absence pour la faire pas
mp; sans beaucoup de chagrin du côté des Comediens. La permission que
Moliere
disoit avoir de Sa Majesté pour joüer sa Piece n’
défenses du Roi on pouvoit prendre pour une temerité la hardiesse que
Moliere
avoit eûë de remettre le Tartuffe sur le Theâtre,
& parmi les personnes de spectacle. Mais sur tout dans le cœur de
Moliere
, qui se vit justifié de ce qu’il avoit avancé. Si
urs succombé sous les raisons de ceux qui en connoissent le merite. *
Moliere
dans la Préface apologetique de cette Piece parle
la Piéce, quoique le Roi l’eût accordée. Quelques-uns ont attribué à
Moliere
un mot bien malin dans cette occasion, on veut qu
e, Champmêlé, qui n’étoit point encore alors dans la Troupe, fut voir
Moliere
dans sa loge, qui étoit proche du Theâtre. Comme
ge, qui étoit proche du Theâtre. Comme ils en étoient aux complimens,
Moliere
s’écria, ah chien ! ah bourreau ! & se frappo
ut qu’il tomboit de quelque mal, & il étoit fort embarrassé. Mais
Moliere
, qui s’apperçut de son étonnement, lui dit, ne so
e permettre que le Tartuffe fût representé, donna un nouveau merite à
Moliere
. On vouloit même que cette grace fût personnelle.
vice, si opposé à ses sentimens, fût attaqué avec autant de force que
Moliere
le combattoit. Tout le monde lui fit compliment s
cellentes qui mettoient la vertu dans son jour. Cela est vrai, disoit
Moliere
; mais je trouve qu’il est très-dangereux de pren
en coûte. Je me suis repenti plus d’une fois de l’avoir fait. Quoique
Moliere
donnât à ses Pieces beaucoup de merite du côté de
Ouvrages dans la bouche de ceux qui les representent. Il est vrai que
Moliere
n’étoit bon que pour representer le Comique, il n
Public aime les charges, & que le jeu délicat ne l’affecte point.
Moliere
n’étoit point un homme qu’on pût oublier par l’ab
à commença la conversation par la relation. Il fit d’abord observer à
Moliere
que l’on n’en usoit point avec l’Empereur du Mogo
prendre du Pouss avant que de revenir. Taisez-vous, jeune homme, dit
Moliere
, vous ne connoissez pas M. Bernier, & vous ne
nt ! repliqua Baron, qui s’étoit donné toute liberté de parler devant
Moliere
, vous êtes si bons amis, & Monsieur après une
ché de cette leçon, qui étoit en sa place, se mit sur les sentimens ;
Moliere
n’en fut pas fâché : Car plus homme de Cour que B
a relation ne lui faisoit pas beaucoup de plaisir. On parla de santé.
Moliere
rendit compte du mauvais état de la sienne à Bern
A la fin ne sachant plus que dire sur le Mogol, il offrit ses soins à
Moliere
. Oh ! Monsieur, dit Baron, M. de Moliere est en d
Baron étoit un enfant gâté ; il mit la conversation sur son chapitre.
Moliere
, qui en parloit avec plaisir, en commença l’histo
; mais Baron rebuté de l’entendre, alla chercher à s’amuser ailleurs.
Moliere
n’étoit pas seulement bon Acteur, & excellent
-ci pour Des-Cartes. En revenant d’Hauteüil un jour dans le bateau de
Moliere
, ils ne furent pas long-temps sans faire naître u
toit mis pour gagner les Bons-Hommes. J’en fais juge le bon Pere, dit
Moliere
, si le Systême des Des-Cartes n’est pas cent fois
peine que l’on y fasse attention. N’est-il pas vrai, mon Pere, ajoûta
Moliere
au Minime ? Le Religieux répondit par un hom ! ho
i se crut affoibli par l’apparente approbation du Minime, il faut que
Moliere
convienne que Des-Cartes n’a formé son Systême qu
inime sembla se ranger du côté de Chapelle par un second, hom ! hom !
Moliere
outré de ce qu’il triomphoit, redouble ses effort
nna aussi-tôt un signe d’approbation, sans proferer une seule parole.
Moliere
, sans songer qu’il étoit au lait, saisit avec fur
’y entendoit rien, ils se regarderent l’un l’autre sans se rien dire.
Moliere
revenu de son abbattement, dit à Baron, qui étoit
quand il est observé avec conduite. Voilà comme vous faites toûjours,
Moliere
, dit Chapelle, vous me commettez sans cesse avec
s, & je n’en suis pas plus avancé. Chapelle reprochoit toûjours à
Moliere
son humeur réveuse ; il vouloit qu’il fût d’une s
e rien il fût toûjours preparé à la joye. Oh ! Monsieur, lui répondit
Moliere
, vous êtes bien plaisant. Il vous est aisé de vou
e laissent pas de vous faire bien des ennemis, croyez moi. Mon pauvre
Moliere
, répondit Chapelle, tous ces ennemis seront mes a
itter le goût de la farce. Si je travaillois pour l’honneur, répondit
Moliere
, mes Ouvrages seroient tournez tout autrement : M
ôtre. Chapelle accepta le défi : Mais lorsqu’il apporta son Ouvrage à
Moliere
, celui-ci après la premiere lecture le rendit à C
r à l’examen, on y trouveroit sûrement de la difference avec celui de
Moliere
. Voici un éclaircissement très-singulier que Moli
ce avec celui de Moliere. Voici un éclaircissement très-singulier que
Moliere
essuya avec un de ces Courtisans qui marquent par
re d’Extravagant ; seroit-il Bien vrai ? Moi, Monsieur ! lui répondit
Moliere
, je n’ai jamais eu dessein de travailler sur ce c
crois pas que vous eussiez passé outre. Mais, Monsieur, lui repartit
Moliere
, qu’aviez-vous à craindre ? Vous eût-on reconnu d
tre Piece : Je sai l’attention que l’on a sur moi. Non, Monsieur, dit
Moliere
: le respect que je dois à une personne de vôtre
mes bons endroits. Ils se presentent à la premiere vûë, lui repliqua
Moliere
; mais pourquoi voulez-vous faire briller vos ver
e Piece. Quel titre lui donneriez-vous ? Mais je ne pourrois, lui dit
Moliere
, lui en donner d’autre que celui d’Extravagant. I
iece, il me tarde qu’elle ne paroisse. La fatuité de ce Courtisan mit
Moliere
de mauvaise humeur, au lieu de le réjoüir ; &
mettre bien serieusement au Theâtre ; mais il n’en a pas eu le temps.
Moliere
trouva mieux son compte dans la Scéne suivante, q
l declama quelques Scénes détachées, serieuses & comiques, devant
Moliere
, qui fut surpris de l’art avec lequel ce jeune ho
dans ses tons ; ses gestes étoient menagez avec esprit : de sorte que
Moliere
vit bien que ce jeune homme avoit été élevé avec
rtifié en allant souvent à la Comedie. Et avez-vous du bien ? lui dit
Moliere
. Mon pere est un Avocat assez à son aise, lui rép
at assez à son aise, lui répond le jeune homme. Et bien, lui repliqua
Moliere
, je vous conseille de prendre sa profession ; la
sister dans sa resolution, quand Chapelle entra, un peu pris de vin ;
Moliere
lui fit entendre reciter ce jeune homme. Chapelle
ublic, s’il ne se fait Predicateur ou Comedien. En verité, lui répond
Moliere
, il faut que vous soyez bien yvre pour parler de
c, repliqua Chapelle, mettez-vous dans la tête que malgré tout ce que
Moliere
vous a dit, vous en aurez plus en six mois de The
ous en aurez plus en six mois de Theâtre qu’en six années de Barreau.
Moliere
, qui n’avoit en vûë que de convertir le jeune hom
es à l’extremité de la nuit. Il suffisoit de le connoître legerement.
Moliere
étoit desolé d’avoir un ami si agreable & si
; & Chapelle lui promettoit toûjours merveilles, sans rien tenir.
Moliere
n’étoit pas le seul de ses amis, à qui sa conduit
hez eux. Si Chapelle étoit incommode à ses amis par son indifference,
Moliere
ne l’étoit pas moins dans son domestique par son
mée un moment devant ou après le temps qu’il l’avoit ordonné, mettoit
Moliere
en convulsion ; il étoit petit dans ces occasions
res, quoiqu’elle dût être accoûtumée à cette fatigante regularité que
Moliere
exigeoit de tout le monde. Et même il étoit préve
pas. Un de ses amis, qui étoit surpris qu’un homme aussi delicat que
Moliere
eût si mal placé son inclination, voulut le dégoû
elle n’a pas le sens commun. Je sai tout cela, Monsieur, lui répondit
Moliere
; mais je suis accoutumé à ses défauts ; & il
. Peut-être aussi qu’une autre n’auroit pas voulu de l’attachement de
Moliere
; il traittoit l’engagement avec negligence, &
c’étoit un domestique assez épais, & qu’il avoit soin d’habiller
Moliere
. Un matin qu’il le chaussoit à Chambord, il mit u
it à Chambord, il mit un de ses bas à l’envers. Un tel, dit gravement
Moliere
, ce bas est à l’envers. Aussi-tôt ce Valet le pre
pour chercher l’endroit ; & l’envers revenu dessus, il rechausse
Moliere
. Un tel, lui dit-il encore froidement, ce bas est
s ce maudit envers se trouvant toûjours dessus, la patience échappa à
Moliere
. Oh, parbleu ! c’en est trop, dit-il, en lui donn
ne partie du ridicule dont il étoit chargé. Il ne le porta pas loin ;
Moliere
, pour se venger de ce Campagnard, le mit en son j
onner un divertissement à sa Cour au mois de Février de l’année 1670.
Moliere
eut ordre d’y travailler : Il fit les Amans Magni
r au Courtisan, qui est toujours touché par ces sortes de spectacles.
Moliere
travailloit toujours d’après la nature, pour trav
Gentilhomme ; & afin d’en rendre la representation plus heureuse,
Moliere
fit dessein d’emprunter un vieux chapeau de M. Ro
étoit d’une si singuliere figure, qu’il n’avoit pas son pareil. Mais
Moliere
fut refusé ; parce que Baron n’eut pas la prudenc
osophe l’usage qu’on vouloit faire de son chapeau. Cette attention de
Moliere
dans une bagatelle fait connoître celle qu’il avo
i est de Mr. de Crimarest aussi bien que ce detail, ne justifie point
Moliere
, d’avoir fait tout son possible pour réjouir le p
r au doit dans les ruës & il y avoit plus que de l’indiscretion à
Moliere
de le lui demander. *Cette inquietude de Moliere
de l’indiscretion à Moliere de le lui demander. *Cette inquietude de
Moliere
sur tout ce qui pouvoit contribuer au succès de s
& du temps à l’avance elle étoit occupée du plaisir de le mettre.
Moliere
alla dans sa loge une demi-heure avant qu’on comm
convenable à la situation où vous devez être. Peu s’en fallut que la
Moliere
ne voulut pas joüer, tant elle étoit desolée de n
té plus malheureusement reçuë que celle-là, & aucune de celles de
Moliere
ne lui a donné tant de déplaisir. Le Roi ne lui e
ot à son souper : & tous les Courtisans la mettoient en morceaux.
Moliere
nous prend assurément pour des Gruës, de croire n
ntât cette piece pour la seconde fois ; & pendant ces cinq jours,
Moliere
tout mortifié se tint caché dans sa chambre : Il
l venoit de voir. Mr. Colbert qui entendit cette réponse recommanda à
Moliere
celui qui l’avoit faite, & comme il travaillo
autour d’un bâton que deux personnes tiendroient par les deux bouts.
Moliere
répondoit que par là, on auroit privé le Parterre
, qui n’avoit point encore porté son jugement, eut la bonté de dire à
Moliere
: Je ne vous ai point parlé de vôtre piece à la p
duit par la maniere dont elle avoit été representée : Mais en verité,
Moliere
, vous n’avez encore rien fait qui m’ait plus dive
e rien fait qui m’ait plus diverti, & vôtre piece est excellente.
Moliere
reprit haleine au jugement de Sa Majesté ; &
ux qui jugent avec équité par les connoissances les plus communes. Et
Moliere
avoit bien raison d’être mortifié de l’avoir trav
contre cette piece. Il y a des gens de ce temps-ci qui pretendent que
Moliere
ait pris l’idée du Bourgeois Gentilhomme dans la
Chapelier, qui avoit consommé cinquante mille écus avec une femme que
Moliere
connoissoit, & à qui ce Gandoüin donna une be
ar dessus les murs. Bien loin que ce Bourgeois ait servi d’original à
Moliere
pour sa piece, il ne l’a connu, ni devant, ni apr
t que l’avanture de ce Chapelier soit arrivée ou non après la mort de
Moliere
. Les Fourberies de Scapin parurent pour la premi
e 24. de Mai 1671.* Cette piéce est à proprement parler une farce, où
Moliere
s’est livré à son penchant. Car enfin on a beau l
aturel, & Mr. Despreaux, qui d’ailleurs étoit grand Admirateur de
Moliere
, n’a pu s’empêcher de lui reprocher, à l’occasion
est encore plus aisé de le justifier de l’accusation d’avoir encensé
Moliere
pendant sa vie & de l’avoir satyrisé après sa
alignité que de jugement, ils devoient considerer que dans l’Epitre à
Moliere
Mr. Despreaux étoit autorisé à lui donner les loü
ispensablement obligé d’avertir ses Lecteurs que tous les Ouvrages de
Moliere
n’étoient pas également dignes de lui. Il louë le
mois de Fevrier de l’année suivante & à Paris, le 8. de Juillet.
Moliere
y tombe jusques dans l’ordure dans la Scene VII.
Cependant ces deux Comedies ont des Scenes, & des Dialogues où
Moliere
se fait reconnoître facilement ; & il seroit
t des Connoisseurs sur ces deux dernieres pieces* le peuple, pour qui
Moliere
avoit eu intention de les faire, les vit en foule
foule, & avec plaisir. Si le Roi n’avoit eu autant de bonté pour
Moliere
à l’égard de ses Femmes Savantes, que Sa Majesté
voir le ridicule d’un Pedant ? Est-ce un caractere à m’occuper ? Que
Moliere
en prenne à la Cour, s’il veut me faire plaisir.
piece. Mais à la seconde qui se donna à Saint Cloud, Sa Majesté dit à
Moliere
, que la premiere fois elle avoit dans l’esprit au
e étoit très-bonne, & qu’elle lui avoit fait beaucoup de plaisir.
Moliere
n’en demandoit pas davantage, assuré que ce qui p
ce à Paris avec confiance l’onze de Mai 1672. *Personne n’ignore que
Moliere
en peignant Vadius & Trissotin, avoit en vuë
pour ne se pas vouloir reconnoître dans un portrait si bien marqué. †
Moliere
étoit vif quand on l’attaquoit. Benserade l’avoit
fût le bel Esprit d’un grand Seigneur, & honoré de sa protection.
Moliere
s’avisa donc de faire des vers du goût de ceux de
anité, comme s’il avoit lui-même été l’Auteur de ces vers. Mais quand
Moliere
eut bien préparé sa vengeance, il declara publiqu
serade fut honteux ; & son Protecteur se fâcha, & menaça même
Moliere
, d’avoir fait cette piece à une personne qu’il ho
ion. Mais le grand Seigneur avoit les sentimens trop élevez, pour que
Moliere
dût craindre les suites de son premier mouvement.
peu differentes. Voici ses propres termes, « il eut une affaire avec
Moliere
qui entendoit assez l’art de se vanger de ceux qu
re : Et tracez sur les herbettes, L’image de vos chaussons. «
Moliere
avoit fait seul ce ballet & même les vers pou
sserade de chagrin, avoit fait la plaisanterie que je viens de citer.
Moliere
pour s’en vanger d’une maniere nouvelle, fit des
u’elle representoit. La querelle entre ces deux Poëtes vint de ce que
Moliere
s’étoit ingeré de faire les vers pour le balet de
la premiere & ajoûtez après coup. *Bien des gens s’imaginent que
Moliere
a eu un commerce particulier avec M. R... Je n’ai
crois pas qu’ils dussent se chercher ; & je ne pense pas même que
Moliere
estimât R.... J’en juge par ce qui leur arriva à
arriva à l’occasion de B... R... ayant fait cette piece, la promit à
Moliere
pour la faire joüer sur son Theâtre ; il la laiss
s de la donner aux Comediens de l’Hôtel de Bourgogne ; ce qui indigna
Moliere
& Baron contre lui. M. de P... ayant dit à ce
s ; & ils en étoient presque aux mains derriere le Theâtre, quand
Moliere
arriva ; & qui après les avoir separez, &
ur un jeune homme trop s’écarter de la politesse. Qu’à la verité, lui
Moliere
répandoit par tout la mauvaise foi de R... &
mal à M. de P.. qui, quoique très-mal satisfait de la remontrance de
Moliere
à Baron, prit le parti de ne rien répondre, &
ire, de les faire vivre avec plus de concert. Ils y réussirent, &
Moliere
, pour rendre leur union plus parfaite, quitta l’u
oit, il eut recours à M. de Corneille : il faut y ajoûter M. Quinaut.
Moliere
n’en versifia que le Prologue, le premier Acte, l
. M. Corneille l’aîné fit tous les autres vers qui se recitent, &
Moliere
avertit lui-même que ce grand homme n’avoit emplo
edie en Musique sur le même sujet, reprit tout ce qu’il avoit prêté à
Moliere
; de là vient que les airs qui se chantent dans l
ns la Tragedie-ballet, se retrouvent dans l’opera de Psyché. Celle de
Moliere
eut à Paris au mois de Juillet 1672. tout le succ
’elle meritoit.† Il n’y a pourtant pas lieu de s’étonner du temps que
Moliere
mettoit à ses ouvrages ; il conduisoit sa Troupe,
l savoit les placer. Ce qui a fait dire que les Medecins étoient pour
Moliere
ce que le vieux Poëte étoit pour Terence. On a de
des representations du Malade imaginaire, qui precederent la mort de
Moliere
. Le peuple croit qu’il mourut à la premiere &
che. Ce recit d’un homme contemporain & de la même profession que
Moliere
n’a rien que de vraisemblable. Cependant comme M.
attirées de la part du censeur de son livre le Fromage de Parmesan de
Moliere
, & les Bouillons de sa Femme, & autres Ba
l’on devoit donner la troisiéme representation du Malade Imaginaire,
Moliere
se trouva tourmenté de sa fluxion beaucoup plus q
souffre avant que de mourir ! cependant je sens bien que je finis. La
Moliere
& Baron furent vivement touchez du discours d
es lustres allumez & la toile levée, précisement à quatre heures.
Moliere
representa avec beaucoup de difficulté ; & la
l, vous me paroissez plus mal que tantôt. Cela est vrai, lui répondit
Moliere
, j’ai un froid qui me tuë. Baron après lui avoir
dans sa chambre, Baron voulut lui faire prendre du bouillon, dont la
Moliere
avoit toûjours provision pour elle ; car on ne po
it de rendre, s’écria avec frayeur. Ne vous épouvantez point, lui dit
Moliere
, vous m’en avez vû rendre bien davantage. Cependa
rent mort. J’ai crû que je devois entrer dans le détail de la mort de
Moliere
, pour desabuser le Public de plusieurs histoires
rité des biens de son pere, que de ses bonnes qualitez. Aussi tôt que
Moliere
fut mort, Baron fut à Saint Germain en informer l
arlay Archevêque ne voulut pas permettre qu’on l’inhumât. La femme de
Moliere
alla sur le champ à Versailles se jetter aux pied
e. Tous ses amis y assisterent ayant chacun un flambeau à la main. La
Moliere
s’écrioit par tout : Quoi ! l’on refusera la sepu
de terre, obtenu par priére, Pour jamais sous la tombe eût enfermé
Moliere
. Ce detail essentiel à la vie de Moliere, est o
sous la tombe eût enfermé Moliere. Ce detail essentiel à la vie de
Moliere
, est omis par M. Grimarest dont je reprends la na
terre il s’amassa une foule incroyable de Peuple devant sa porte. La
Moliere
en fut épouvantée ; elle ne pouvoit penetrer l’in
à une femme, qui étoit celui que l’on portoit en terre ? Et c’est ce
Moliere
, répondit-elle. Une autre femme, qui étoit à sa f
t bien Monsieur pour toi. Mr. Grimarest marque exactement le jour que
Moliere
mourut. Marcel que Mr. Bayle a suivi dit aussi qu
epresentation du même personage, mais moins subitement à la verité. †
Moliere
ne fut pas mort, que les Epitaphes furent répandu
p;c. C’est-à-dire, La Cour qui t’honora d’un suffrage éclatant,
Moliere
, après ta mort pleure, gemit, soupire ; Si tu n
ines, Grecques, Françoises, & Italiennes composa cette Epitaphe à
Moliere
, Delicia procerum, tota notissimus aulâ, Ill
es, &c. Marcel Comedien que j’ai quelquefois cité dans la Vie de
Moliere
composa le Madrigal, qui se trouve dans la même p
la page suivante. La Fontaine ne voulant pas qu’un si grand Poëte que
Moliere
mourût sans une Epitaphe de sa façon, fit celle q
que l’envie de faire des vers, s’avantura d’en faire à la loüange de
Moliere
. Ils commencent ainsi, Ornement du Theâtre, inc
ommencent ainsi, Ornement du Theâtre, incomparable Acteur, &c.
Moliere
n’a jamais été plus loué qu’après que le public a
de terre, obtenu par priere, Pour jamais sous la tombe eût enfermé
Moliere
, Mille de ces beaux traits aujourd’hui si vante
t jamais homme n’eût plus de mauvais censeurs à mépriser que n’en eut
Moliere
. Ils revenoient toûjours à la charge, &, comm
soit ses efforts pour décrier l’Auteur ; mais il triomphoit toûjours.
Moliere
connoissoit les trois sortes de personnes qu’il a
oit au dessus de sa portée. L’habile homme vouloit qu’un Auteur comme
Moliere
conduisît son sujet, & remplît noblement, en
emple de Terence. On le voit par le jugement que M. Despreaux fait de
Moliere
dans son Art Poëtique, Chant III. 389. & suiv
ne & l’autre est toûjours en modeles fertile ; C’est par là que
Moliere
illustrant ses écrits, Peut-être de son art eût
elle politesse ? quelle élegance ? quels caracteres ? Il n’a manqué à
Moliere
que d’éviter le jargon, & d’écrire purement :
les Savans ont porté à peu près le même jugement sur les Ouvrages de
Moliere
; mais il divertissoit tour à tour les trois sort
La femme de celui-ci ne fut pas plus soigneuse de ses Ouvrages que la
Moliere
: Elle vendit toute la Bibliotheque de son mari,
ment se trouverent les manuscrits qui étoient restez après la mort de
Moliere
. Cet Auteur avoit traduit presque tout Lucrece :
le papier, prit un cahier de sa traduction pour faire des papillotes.
Moliere
n’étoit pas heureux en domestiques, les siens éto
elle-ci doit être encore imputée à celui qui le chaussoit à l’envers.
Moliere
, qui étoit facile à s’indigner, fut si piqué de l
igné à plusieurs personnes. Pour donner plus de goût à sa traduction,
Moliere
avoit rendu en Prose toutes les matieres Philosop
it mis en Vers ces belles descriptions de Lucrece. *Après la mort de
Moliere
, le Roi eut dessein de ne faire qu’une Troupe de
la representation de l’Opéra. Ce changement obligea les camarades de
Moliere
à chercher un autre lieu ; & ils s’établirent
é, qu’elle avoit eu dessein de la faire, incontinent après la mort de
Moliere
. Cette seule Compagnie de Comediens du Roi entret
ilà, ce que j’ai pu recueillir de plus essentiel sur la vie du fameux
Moliere
. Il a été pour le Comique, ce que Corneille a été
emiere place, & faire balancer entre eux le jugement du Parterre.
Moliere
n’a encore eu personne qu’on puisse lui comparer.
ere n’a encore eu personne qu’on puisse lui comparer. On a reproché à
Moliere
qu’il donnoit des Farces pour des Comedies ; &
lume de cette Edition, page 464. il ne seroit pas facile de justifier
Moliere
du reproche que le même Critique lui fait d’avoir
lui donnassent des negligences compensées par de si grandes beautez.
Moliere
ne rimoit pas toûjours fort richement. On voit au
[Introduction] Ce furent les Précieuses Ridicules qui mirent
Moliere
en réputation. La piece ayant eu, comme tout le m
d’éplucher les fragments de Ménandre ; je n’ai qu’à étudier le monde.
Moliere
, peu de temps après s’être brouillé avec M. Racin
assidus. « Je vous vis derniérement, lui dit Racine, à la Piece de M.
Moliere
, & vous ryez tout seul sur le Théatre. Je vou
pas ri, du moins intérieurement. » M. Despréaux préféroit l’Avare de
Moliere
à celui de Plaute, qui est outré en plusieurs end
soutint à Racine, qui n’étoit pas fâché du danger où la réputation de
Moliere
sembloit être exposée, que cette Comédie auroit b
II. Analyse de la jalousie du Barbouillé, farce en un Acte, par
Moliere
. (non Imprimée.) « Le Barbouillé commence par se
as & le plus ignoble que l’on puisse imaginer. III. Lorsque
Moliere
fait dire à Chrisalde, dans l’Ecole des Femmes (A
IV. Dans la Comédie des Fâcheux, qui est une des plus belles de
Moliere
, le Fâcheux Chasseur qu’il introduit dans une des
entation de cette Comédie, qui se fit chez Mr. Fouquet ; le Roi dit à
Moliere
, en lui montrant M. de Soyecourt : Voilà un grand
la représentation suivante. (Menagiana, Tome. III. page 24.) V.
Moliere
s’est servi pour la composition de la premiere Sc
dénouement. (Riccoboni, observation sur la Comédie & le génie de
Moliere
.) VI. Le fameux Comte de Grammont a fourni
e génie de Moliere.) VI. Le fameux Comte de Grammont a fourni à
Moliere
l’idée de son Mariage forcé. Ce Seigneur pendant
e nouvelle de la troisieme journée du Decameron de Bocace, a fourni à
Moliere
l’idée de sa Comédie de l’Ecole des Maris. (Ricco
des Maris. (Riccoboni, observations sur la Comédie & le génie de
Moliere
.) VIII. La Piece Espagnole d’Agostino Moret
Espagnole d’Agostino Moreto, intitulée El desden con el desden. dont
Moliere
a tiré sa Princesse d’Elide, est une preuve de la
nne dans l’original, mais elle est devenue sublime entre les mains de
Moliere
. (Riccoboni, idem.) IX. Moliere avoit hazar
enue sublime entre les mains de Moliere. (Riccoboni, idem.) IX.
Moliere
avoit hazardé quelques Traits dans sa Piece du Fe
nne Troupe Italienne) m’a dit, (c’est ce M. de Tralage qui parle) que
Moliere
qui étoit de ses amis, l’ayant un jour rencontré
des nouvelles de Théatre & d’autres, le même sieur Angelo, dit à
Moliere
, qu’il avoit vu représenter en Italie, (à Naples)
r fainéant, qui s’amuse à cracher dans un puits pour faire des ronds.
Moliere
l’écouta avec beaucoup d’attention, & quinze
ès le sieur Angelo fut surpris de voir dans l’affiche de la troupe de
Moliere
, la Comédie du Misanthrope, annoncée & promis
des grands hommes. (Voyez l’Histoire du Théatre François.) XI.
Moliere
, étoit designe pour remplir la premiere place vac
Françoise ; la compagnie s’étoit arrangée au sujet de sa profession.
Moliere
n’auroit plus joué que dans les rôles du haut com
XII. On ne prétend rien diminuer du mérite & de la gloire de
Moliere
, en disant que le fond de la fable de sa Comédie
ans Plaute. Les Italiens, qui ont enchéri sur ce modele, ont fourni à
Moliere
les lazzis, les plaisanteries, & même une par
s toute la Comédie de l’Avare, quatre Scenes qui soient inventées par
Moliere
. Un ouvrage, dit M. Riccoboni dont je tire cet ar
mp; aussi difficile, car je suis presque certain qu’il a plus coûté à
Moliere
que deux Comédies de son invention, mérite l’atte
emiere Scene de la Sœur, Comédie de Rotrou, est l’original sur lequel
Moliere
a composé la premiere Scene de ses Fourberies de
quel Moliere a composé la premiere Scene de ses Fourberies de Scapin.
Moliere
a encore fait usage de la troisieme Scene du prem
araison que l’on peut faire des deux Scene de Rotrou avec les deux de
Moliere
, loin de faire tort à ce dernier, doit faire sent
lité celle de Valet de Chambre de Monsieur. (frere du Roi.) XV.
Moliere
a joué dans ses Femmes Savantes l’Hotel de Rembou
l de Rembouillet, qui étoit le rendez-vous de tous les beaux esprits.
Moliere
y eut un grand accès, & y étoit fort bien ven
lui dire : Quoi ? Monsieur, vous souffrirez que cette impertinent de
Moliere
nous joue de la sorte ? Ménage ne lui fit point d
onique qui fait tant rire à la fin du Malade Imaginaire, fut fourni à
Moliere
par son ami Despréaux, en dînant ensemble avec Ml
plus finement. (Lettres de Boursault.) XVIII. XIX. La fille que
Moliere
avoit euë de son Mariage avec Mlle. Béjart, fut n
laissa enlever par le sieur Claude Rachel, Ecuyer sieur de Montalant.
Mademoiselle Moliere
, remariée pour lors à Guerin d’Etriché, fit quelq
s de Paris, sans postérité. XIX. Le sieur Béjart, beau-frere de
Moliere
étoit demeuré estropié d’une blessure qu’il reçut
s épées avec la sienne, & les rabattant, l’une lui piqua un pied)
Moliere
, qui peu de temps après donna sa Comédie de l’Ava
différemment dans tous ceux que Béjart remplissoit à Paris. XX.
Moliere
dans sa Comédie du Bourgeois Gentilhomme, a donné
sa Comédie du Bourgeois Gentilhomme, a donné, dit-on, le portrait de
Mademoiselle Moliere
, (Acte III. Scene IX.) sous le personnage de Luci
rès-ressemblant à tous ceux qu’on a fait de cette Actrice. XXI.
Mademoiselle Moliere
, ou pour mieux dire Mlle. Guerin, a quitté le Thé
ée, (morte le 3 Novembre 1700.) Elle jouoit à merveille les rôles que
Moliere
, son mari, avoit fait pour elle, & ceux des F
pirer une grande passion. (Note de M. Grandval, le pere.) XXII.
Moliere
fuyoit la peine ; & ce fut M. Despréaux, qui
lui faut ressembler. (Bolœana, page 23.) XXIII. Le mariage de
Moliere
avec la jeune Mademoiselle Béjart se fit en 1662.
dit cela il y a dix-huit mois. XXIV. C’est sur le mariage de
Mlle. Moliere
avec le Comédien Guerin d’Etriché, (en 1677 ou 16
antage. XXV. Monsieur Despréaux ne se lassoit point d’admirer
Moliere
, qu’il appelloit toujours le Contemplateur. Il di
& d’instructif dans ses moindres ouvrages, (Bolœana) XXVI.
Moliere
récitoit en Comédien sur le Théatre & hors du
M. Despréaux m’a dit, (c’est M. de Monchenay qui parle) que lisant à
Moliere
sa Satyre, qui commence par : D’où vient, cher
fou qui pour bonnes raisons Ne loge son voisin aux petites-Maisons.
Moliere
lui fit entendre qu’il avoit eu dessein de traite
res, comme s’ils étoient moins fous pour avoir de différentes folies.
Moliere
avoit peut-être en vue cette idée, quand à la fin
alde : Il est un peu blessé sur certaines matieres. XXVIII.
Moliere
étoit fort ami du célebre Avocat Fourcroi, homme
oumons. Ils eurent une dispute à table en présence de Mr. Despréaux ;
Moliere
se tournant du côté du Satyrique, lui dit : Qu’es
ontre une gueule comme cela ? XXIX. Deux mois avant la mort de
Moliere
, M. Despréaux alla le voir, & le trouva fort
es efforts de poitrine qui sembloient le menacer d’une fin prochaine.
Moliere
assez froid naturellement ; fit plus d’amitié que
tié que jamais à M. Despréaux. Cela l’engagea à lui dire : mon pauvre
M. Moliere
, vous voilà dans un pitoyable état. La contention
avec vous, sentiront mieux votre supériorité. Ah, Monsieur ! répondit
Moliere
, que me dites-vous là ? Il y a un honneur pour mo
es. XXX. Racine, après avoir donné son Alexandre à la troupe de
Moliere
pour le jouer, le retira pour le donner aux Coméd
gogne. Il eut chez eux tout le succès possible : ce qui déplut fort à
Moliere
; outre que Racine lui avoit débauché la Dupare,
joua à ravir dans le rôle d’Andromaque. De-là vint la brouillerie de
Moliere
& de Racine, qui s’étudioient tous deux à sou
areille émulation. Peu de temps après la désertion du Poëte Tragique,
Moliere
donna son Avare, ou M. Despréaux fut des plus ass
plus assidus. Je vous vis derniérement, lui dit Racine, à la piece de
Moliere
, & vous ryez tout seul sur le Théatre. Je vou
ez pas ri, du moins intérieurement, M. Despréaux préféroit l’Avare de
Moliere
à celui de Plaute, qui est outré dans plusieurs e
ces de l’Auteur ; C’est ainsi qu’en jugeoit M. Despréaux. XXXI.
Moliere
étant pressé par le Roi au sujet de la Comédie de
heux eut recours à Chapelle pour lui faire la Scene de Caritidès, que
Moliere
trouva si froide qu’il n’en conserva pas un seul
roit vanité du bruit qui courut dans le monde, qu’il travailloit avec
Moliere
, ce fameux Auteur lui fit dire par M. Despréaux q
abord, pour se divertir, & ensuite pour faire une petite malice à
Moliere
, à qui il reprocha chez M. le Duc de Montauzier,
ante dispute. M. Roze soutenant, en chantant les paroles latines, que
Moliere
les avoit traduites en François d’une Epigramme L
lena : Ah ! Ah ! cara mea lagena, Vacua cur jaces ? (Lettre sur
Moliere
insérée dans le Mercure de France en Décembre 173
toit un clabaudeuse éternelle, qu’il savoit étriller sans s’émouvoir.
Moliere
a merveilleusement bien peint leur caractere dans
Médecin Malgré-lui. (Menagiana, de 1729.) XXXIV. XXXIV. Lorsque
Moliere
sut mort sa femme alla à Versailles se jeter aux
oient été autorisés par sa Majesté même. Pour surcroît de malheur, la
Moliere
avoit mené avec elle le Curé d’Auteuil pour rendr
t une maison dans ce Village. Ce Curé, au lieu de parler en faveur de
Moliere
, entreprit mal à propos de se justifier lui-même
r : le Roi les renvoya brusquement l’un & l’autre, en disant à la
Moliere
que l’affaire dont elle lui parloit, dépendoit du
êque. (Note manuscrite de M. Brossette. Non imprimée. 1.) XXXV.
Moliere
s’étoit copié lui même en quelques endroits de sa
imée 2.) Dans la même Comédie, il y a aussi un trait de M. Despréaux.
Moliere
vouloit le détourner de l’acharnement qu’il faiso
jours, qu’un homme, après avoir fait la Pucelle, mérite d’être pendu.
Moliere
se mit à rire de cette saillie, & l’employa e
tte.) XXXVII. La Comédie de l’Amour-Médecin est la premiere où
Moliere
ait joué les Médecins & la Médecine. Et pour
Messieurs des Fougerais, Esprit, Guenaut & d’Aquin ; & comme
Moliere
vouloit déguiser leurs noms, il pria M. Despréaux
traduites en Italien sous le titre suivant : Le Opere di G. B. P. di
Moliere
, divise in quattro volumi, e arrichite di belliss
au fauxbourg Saint Germain. Ce fut alors que Pocquelin prit le nom de
Moliere
, qu’il a toûjours porté depuis : mais lorsqu’on l
re, jamais il n’en a voulu dire la raison, même à ses meilleurs amis.
Moliere
dans les representations de ses Comédies l’emport
& ce Prince allant en Languedoc pour y tenir les Etats, ordonna à
Moliere
de le venir trouver avec la Troupe qu’il avoit fo
trouver avec la Troupe qu’il avoit formée, pour y jouer la Comédie :
Moliere
partit avec sa Troupe, qui eut bien de l’applaudi
e succès qu’elle en pouvoit esperer. La Troupe passa en Languedoc, où
Moliere
fut reçu très-favorablement de M. le Prince de Co
e ; & ayant remarqué en peu de tems toutes les bonnes qualitez de
Moliere
, son estime pour lui alla si loin, qu’il voulut l
? Ils ont compté sur moi, & je me reprocherois de les abandonner.
Moliere
enfin étoit ravi de se voir Chef d’une Troupe ; i
it très-bien. Après quatre ou cinq années de succès dans la Province,
Moliere
quitta le Languedoc avec l’agrément du Prince de
bon, & peu de tems après celui du Palais Royal. Le Roi content de
Moliere
& des Spectacles qu’il faisoit representer pa
e Roi donna aussi en 1663. une pension particuliere de mille livres à
Moliere
, qui en remercia Sa Majesté, par une Piece de Ver
é, par une Piece de Vers inserée dans le second volume de ses œuvres.
Moliere
exerçoit toûjours sa Charge de Tapissier Valet-de
e beaucoup d’esprit & qui faisoit de très-jolis Vers. Un jour que
Moliere
se presenta pour faire le lit du Roi, R*** aussi
-mécontent du procedé de R***, & lui en fit de vives reprimandes.
Moliere
étoit bien dédommagé de certains airs de dedain d
i faisoit l’honneur de le faire manger avec lui. Il arriva qu’un jour
Moliere
étant à la table de ce Prince, les Pages qui y se
ges qui y servoient, ne cherchant qu’à badiner & voulant empêcher
Moliere
de manger les bons morceaux qu’on lui presentoit,
it, lui changeoient d’assiette dans l’instant qu’on les lui servoit ;
Moliere
s’en étant apperçu, prit promptement une aîle de
e, & ne retira que l’os de cette aîle de perdrix, ce qui fit rire
Moliere
; M. le Prince lui en demanda la raison ; il lui
pour les L. On rapporte ce petit trait de plaisanterie de la part de
Moliere
, comme une chose rare à un homme aussi grave que
à un homme aussi grave que lui dans la conversation. Le caractere de
Moliere
étoit très-serieux ; c’étoit un homme qui parloit
nier, Fourcroi. Outre la pension de mille livres que le Roi donnoit à
Moliere
, il lui faisoit encore de tems-en-tems des gratif
il lui faisoit encore de tems-en-tems des gratifications : d’ailleurs
Moliere
jouissoit de plus de vingt-cinq mille livres de r
che pour cet usage. Personne n’a reçu de la nature plus de talent que
Moliere
pour jouer tout le genre humain, pour trouver du
gage & la facilité de s’exprimer paroissent dans tous ses Ecrits.
Moliere
est un des hommes ausquels la France a le plus d’
mier rang dans Paris pour le bel esprit, s’apperçurent à l’arrivée de
Moliere
en cette Ville, qu’il connoissoit mieux qu’un aut
iere representation le 18. Novembre 1659. des Précieuses ridicules de
Moliere
au petit Bourbon. Mademoiselle de Rambouillet y é
ere Rapin & tous les sçavans Critiques donnent aussi l’avantage à
Moliere
sur tous les Poëtes Comiques, & même sur ceux
; merveilleuses. Voilà aussi le jugement que le Pere Bouhours fait de
Moliere
dans le Monument qu’il a consacré à sa memoire.
t un Comedien, Qui mît à les polir son art & son étude. Mais,
Moliere
, à ta gloire il ne manqueroit rien, Si parmi le
Dans les combats d’esprit sçavant Maître d’escrime, Enseigne-moi,
Moliere
, où tu trouves la rime. Voyez encore les belle
rime. Voyez encore les belles Stances que ce même Poëte adresse à
Moliere
sur sa Comédie de l’Ecole des Femmes.a Il est vr
e de l’Ecole des Femmes.a Il est vrai que Despréaux après la mort de
Moliere
, en lui donnant de nouvelles louanges, n’a pas la
e & l’autre est toûjours en modéles fertiles : C’est par-là que
Moliere
illustrant ses Ecrits, Peut-être de son Art eût
plus l’Auteur du Misantrope. Mais qui peut ignorer les raisons que
Moliere
a euës de donner dans quelques-unes de ses Pieces
édiens en allant souvent aux Spectacles occuper les premieres places.
Moliere
fut obligé de se servir quelquefois d’un plaisant
qui ne se piquent point de bel esprit ? Mais dans quelques Pieces où
Moliere
a voulu satisfaire le Peuple, n’y trouve-t’on pas
& du goût le plus délicat : cependant de tous les Poëtes modernes
Moliere
étoit celui qu’il estimoit & admiroit le plus
e dans le leur.a On pourroit partager & distinguer les pieces de
Moliere
en trois classes ; la premiere seroit pour des ge
mettre dans la troisiéme classe. Tout ce que je dirois à la gloire de
Moliere
seroit bien au-dessous des idées que les personne
premier Acte, la premiere Scene du second & le troisiéme sont de
Moliere
. XXVIII. Les femmes sçavantes, Comédie en Vers, c
psic 1692. en Anglois & en Allemand, par des Auteurs de ces pays.
Moliere
a composé aussi quelques autres ouvrages en Vers,
ement. Despréaux dans ses Remarques sur sa Satire deuxiéme adressée à
Moliere
, dit qu’il avoit traduit dans sa jeunesse Lucrece
e papier, prit un cahier de sa traduction pour faire des papillotes :
Moliere
qui étoit facile à s’indigner, fut si piqué de la
igné à plusieurs personnes. Pour donner plus de goût à sa Traduction,
Moliere
avoit rendu en Prose toute la matiere Philosophiq
tes ces belles descriptions qui se trouvent dans le Poëme de Lucrece.
Moliere
travailla aussi conjointement avec Racine à quelq
Comédies commencées, que Mlle de Moliere donna à la Grange Comédien.
Moliere
s’étoit marié à la Demoiselle Béjart, fille d’un
voyoient, & dont l’humeur ne sympatisoit nullement avec celle de
Moliere
, il eut quelques chagrins domestiques à essuyer.
e de saint André des Arcs. La mort (comme on vient de le dire) enleva
Moliere
presque à la sortie du théatre, où il se força po
e Paris, auquel le Roi fit écrire à ce sujet, ordonna que le corps de
Moliere
seroit conduit seulement par deux Prêtres qui ne
composa plusieurs Eloges funebres & des Epitaphes à la memoire de
Moliere
; j’en rapporterai ici deux ou trois, dont la pre
Monsieur le Prince de lui presenter l’Epitaphe qu’il avoit faite pour
Moliere
: Ah ! lui dit ce grand Prince, que celui dont tu
resente l’Epitaphe, n’est-il en état de faire la tienne ! La femme de
Moliere
fit porter une grande tombe de Pierre, qu’on plaç
hapelain de saint Joseph, qui me dit avoir assisté à l’enterrement de
Moliere
, & qu’il n’étoit pas inhumé sous cette tombe
M. Charles Perrault de l’Académie Françoise, qu’il étoit surpris que
Moliere
ne fût pas de cette Académie. M. Perrault en parl
arla à plusieurs de ses Confreres, qui marquerent qu’un homme tel que
Moliere
meritoit des distinctions, & étoit au-dessus
t sujets à recevoir quelques coups. Il y a apparence qu’on en parla à
Moliere
, mais cela n’eut point de suite. V. Grimarest, Vi
parla à Moliere, mais cela n’eut point de suite. V. Grimarest, Vie de
Moliere
. La Bruiere, Caracteres de Theophraste & des
mp; d’homme d’une morale très-severe, en parlant des grands talens de
Moliere
, a declamé un peu trop contre cet Auteur & co
nnée 1731. on a commencé à Paris une magnifique édition des œuvres de
Moliere
en 6 volumes in-4°. ornée de très-belles Estampes
voir la note sur le premier Vers de la seconde Satire de Despréaux à
Moliere
, où il est parlé de cette traduction de Lucrece.
GESDE MOLIERE. Jean-Baptiste Pocquelin, si célébre sous le nom de
Moliere
, naquit à Paris en 1620. Il étoit fils & peti
tre théatre.4 Ce fut alors qu’il changea de nom pour prendre celui de
Moliere
. Peut-être crut-il devoir cet égard à ses parens,
qui agitérent Paris & tout le royaume, depuis 1648 jusqu’en 1652.
Moliere
l’employa vraysemblablement à composer ses premie
établis dans cette ville. Quelques-uns d’entre eux prirent parti avec
Moliere
& le suivirent en Languedoc, où il offrit ses
& fit donner des appointemens à sa troupe. Ce prince avoit connu
Moliere
au collége, & s’étoit amusé à Paris des repré
, qu’il avoit plusieurs fois mandé chez lui. Non content de confier à
Moliere
la conduite des fêtes qu’il donnoit, on croit qu’
jusqu’ici que dans ces sortes de piéces chaque acteur de la troupe de
Moliere
, en suivant un plan général, tiroit le dialogue d
e degré de réputation auquel il aspiroit. Sur la fin de l’année 1657,
Moliere
avec sa troupe partit pour Grenoble ; il y resta
élevé dans la sale des gardes du vieux louvre. A la fin de la piéce,
Moliere
ayant fait au Roi un remerciement, dans lequel il
sur la scéne comique des caractéres & des mœurs, étoit réservé à
Moliere
. Quoiqu’il n’ait fait que l’ébaucher dans la comé
bles, elle doit tenir un rang considérable parmi les chef-d’œuvres de
Moliere
. Il osa, dans cette piéce, abandonner la route co
u vieillard, qui du milieu du parterre s’écria par instinct, Courage,
Moliere
, voilà la bonne comédie, est la pure expression d
tement écrit que ses deux premieres comédies. Mais si l’on y retrouve
Moliere
en quelques endroits, ce n’est pas le Moliere des
Mais si l’on y retrouve Moliere en quelques endroits, ce n’est pas le
Moliere
des précieuses ridicules. Le tître de la piéce, l
ds même est vicieux, put contribuer au peu de succès de cet ouvrage ;
Moliere
qui jouoit le rôle de Dom Garcie, ne réussit pas
ange du Roi ; la scéne du chasseur dont le Roi14 avoit donné l’idée à
Moliere
, fut depuis ajoûtée dans la représentation de sai
nçû, fait, appris, & représenté en quinze jours.16 Le théatre de
Moliere
, si l’on en croit l’auteur de sa vie,17 essuya pe
ui parut au mois de décembre suivant, attira tout Paris au théatre de
Moliere
.20 Cette affluence de spectateurs ne le garantit
ent pour assûrer leur tranquillité, ne peut tourner qu’à la gloire de
Moliere
, qui a trouvé le secret de varier ce qui paroît u
qui n’ont d’autre principe que la contrainte où la tient son tuteur.
Moliere
n’opposa pendant long-tems que les représentation
on, & n’admettoit par conséquent ni intrigue ni dénouement ; mais
Moliere
ne s’écarte jamais de l’objet que doit avoir un a
’école des femmes, qui indiquoit les originaux copiés d’après nature.
Moliere
pénétré des bontés du Roi, dont il venoit d’éprou
ris ne tombe que sur l’esprit & sur les talens : il avoit attaqué
Moliere
par un endroit plus sensible. Ce qui regarde, dan
ton faux & outré de leur déclamation chantante. Si les écrits de
Moliere
étoient tout-à-fait anciens pour nous, on se fero
raita point avec sévérité un ouvrage fait à la hâte pour la divertir.
Moliere
n’avoit eu le tems d’écrire en vers que le premie
L’applaudissement du prince, récompense aussi juste que flateuse pour
Moliere
, les allusions vrayes ou fausses qui pouvoient av
t Sganarelle de son mariage. Ce ne fut point par son propre choix que
Moliere
traita le sujet de Dom Juan, ou le festin de Pier
illiers comédien de l’hôtel de Bourgogne, le fit représenter en vers.
Moliere
le donna en prose en 1665. Ses camarades qui l’av
ces ouvrages précipités, que l’on ne doit point juger avec rigueur.27
Moliere
lui-même ne conseille de lire cette comédie qu’au
s la lecture tout le jeu de théatre. La brouillerie entre la femme de
Moliere
, & celle d’un médecin chez qui elle logeoit,
un motif trop peu important pour avoir, comme on l’a dit,28 déterminé
Moliere
à mettre depuis les médecins si souvent sur la sc
Le mot du duc de Montausier, je voudrois ressembler au misantrope de
Moliere
, a pû donner lieu au reproche que l’on a fait à l
me elle seroit poussée trop loin, qu’une critique solide de la piéce.
Moliere
, en exposant l’humeur bizarre d’Alceste, n’a poin
Le public confus d’avoir pris le change, s’indisposa contre la piéce.
Moliere
ne se rebuta point. Il crut devoir rappeller les
tingua les genres, & la petite piéce se voit encore avec plaisir.
Moliere
fit paroître dans la même année Mélicerte, Melice
r soulever Paris & la cour contre la piéce & contre l’auteur.
Moliere
ne fut pas seulement en butte aux Tartuffes, il a
eur étoit digne du feu, & le damnoit de sa propre autorité. Enfin
Moliere
eut à essuyer tout ce que la vengeance & le z
en jugérent plus favorablement ; & le Roi36 permit verbalement à
Moliere
de faire représenter sa piéce. Il y fit plusieurs
itiques, le vice du dénouement. Si ce fut sans fondement qu’on accusa
Moliere
d’avoir attaqué la religion dans Tartuffe, on eût
attention. On se contenta d’admirer également & l’art avec lequel
Moliere
avoit mis en œuvre ce qu’il avoit emprunté de Pla
Céphalie dans Rotrou, ne sont que de simples confidentes d’Alcméne ;
Moliere
a fait de Cléanthis, qui tient leur place, un per
init sa comédie par le sérieux d’un Dieu en machine, auroit sçû gré à
Moliere
d’avoir interrompu, par le caprice de Sosie, les
est tiré d’affaire. Le succès des vers libres à rimes croisées, que
Moliere
a employés dans Amphitrion, a pû faire penser que
culté de réussir autrement, on continua d’écrire en vers alexandrins.
Moliere
avoit été moins heureux, lorsqu’il avoit voulu in
on trésor, l’équivoque de la cassette, sont les traits principaux que
Moliere
a puisés dans Plaute. Mais Plaute ne peut corrige
ent à s’épouser, cet abus n’en est pas moins commun dans la société :
Moliere
entreprit de le corriger. Les naïvetés grossiéres
intermédes, qui n’ont encore été imprimés dans aucune des éditions de
Moliere
, & que l’on trouvera dans celle-ci, avec la r
fêtes galantes, le cœur d’une princesse. Suivant cette idée générale,
Moliere
réunit à la hâte dans différens intermédes, tout
e la piéce, ne produisent pas un comique aussi élégant que celui dont
Moliere
a le premier donné l’exemple à son siécle, on ne
du palais royal, le 24 juillet 1671. tragédie-ballet en vers libres,
Moliere
crut devoir sacrifier la régularité de la conduit
t recours au grand Corneille, qui voulut bien s’assujettir au plan de
Moliere
:50 les grands hommes ne sçauroient être jaloux.
par le tour neuf & délicat de la déclaration de l’Amour à Psiché.
Moliere
travailla plus à loisir la comédie des femmes sça
re du palais royal, le 10 février 1673. fut la derniére production de
Moliere
. On retrouva, dans le rôle de Béline, un caractér
e ses regrets. Les médecins ne sont point épargnés dans cette piéce ;
Moliere
ne s’y borne pas à les plaisanter, il attaque le
près des informations exactes sur la religion & sur la probité de
Moliere
, permit qu’il fût enterré à saint Joseph, qui est
gent ; & cette populace, qui auroit peut-être insulté au corps de
Moliere
, l’accompagna avec respect. Le convoi se fit tran
des meilleurs comiques que nous ayons eu, nous a donné ce portrait de
Moliere
. Il n’étoit ni trop gras, ni trop maigre ; il avo
leurs mouvemens naturels. A considérer le nombre des ouvrages57 que
Moliere
a composés dans l’espace d’environ vingt années,
oit le chercher, qu’on n’ajoutera foi à ce qu’avance un auteur,59 que
Moliere
travailloit difficilement : & l’on y admirera
s qui les caractérisent, rapporte à son art toutes ses observations ;
Moliere
, pour nous donner sur la scéne un tableau fidéle
ison de ces scénes, remarquer le progrès du génie & des talens de
Moliere
. Ce progrès ne se fait jamais mieux sentir, que p
e les premiéres, se ressemblent encore moins entre elles par le tour.
Moliere
arrive au même but, mais par diverses routes, plu
c des couleurs différentes & toujours agréables ? La fécondité de
Moliere
est encore plus sensible dans les sujets qu’il a
odes, & du goût de son siécle ; avantage qui distinguera toujours
Moliere
de tous les auteurs comiques. Comme ses ouvrages
es replis les plus secrets du cœur humain. C’est enfin par elles, que
Moliere
a rendu en France la scéne comique supérieure à c
’une comédie qui devoit se jouer devant le Roi, est l’image de ce que
Moliere
faisoit probablement dans les répétitions ordinai
sitions du jeune Baron, alors âgé d’environ onze ans, avoit déterminé
Moliere
à demander au Roi un ordre pour faire passer cet
roupe de la Raisin,70 dans la sienne. Baron, élevé & instruit par
Moliere
, qui lui tint lieu de pere,71 est devenu le Rosci
quitta la province pour venir briller sur le théatre du palais Royal.
Moliere
, qui s’égayoit, sur le théatre, aux dépens des fo
arité, qui égale le mérite à la naissance. Le grand Condé éxigeoit de
Moliere
de fréquentes visites, & avouoit que sa conve
de paroître ; il se nomme Mondorge,73 ajouta-t-il. Je le connois, dit
Moliere
, il a été mon camarade en Languedoc, c’est un hon
pistoles, dit Baron, après avoir hésité quelque tems. Hé bien, reprit
Moliere
, Je vais les lui donner pour moi, donnez-lui ces
nner pour moi, donnez-lui ces vingt autres que voilà. Mondorge parut,
Moliere
l’embrassa, le consola, & joignit au présent
ni les faits étrangers ou peu intéressans, que l’auteur de la vie de
Moliere
a rassemblés. Celui dont Charpentier, fameux comp
personnes dignes de foi, est peu connu, & mérite d’être rapporté.
Moliere
revenoit d’Auteuil avec ce musicien. Il donna l’a
e me donner une piéce d’or. Où la vertu va-t-elle se nicher ! s’écria
Moliere
, après un moment de réfléxion, tien, mon ami, en
de terre, obtenu par priére, Pour jamais sous la tombe eût enfermé
Moliere
, Mille de ces beaux traits, aujourd’hui si vant
s sous les piliers des halles. 2. On prétend que la maison où naquit
Moliere
, est la troisiéme en entrant par la ruë saint Hon
ant par la ruë saint Honoré. 3. Voici ce qu’en dit Grimarest, vie de
Moliere
, page 312. Paris in-12. 1705. On s’étonnera peut-
si fortement assûré du contraire, que je me crois obligé de dire que
Moliere
fit son droit avec un de ses camarades d’études ;
acun dans sa profession ; & qu’enfin, lors qu’il prit fantaisie à
Moliere
de quitter le barreau pour monter sur le théatre,
louvre qui est du côté de saint Germain l’Auxérrois, le Roi accorda à
Moliere
& aux comédiens italiens la sale que le cardi
ui au spectacle de l’opera ; Lulli l’obtint en 1673, après la mort de
Moliere
. L’étourdi, ou les contretems, comédie en cinq a
t. On trouve à la fin du tome VI de cette édition le remerciement que
Moliere
fit au Roi à ce sujet. L’impromptu de Versailles
dans le ballet des muses. 29. Il étoit né du mariage de la veuve de
Moliere
avec Eustache-François Détriché, comédien, connu
e tître de second placet. 42. Troisiéme placet. *. Les camarades de
Moliere
voulurent absolument qu’il eût double part, sa vi
1670, & sur le théatre du palais royal, le 24 juillet 1671. 50.
Moliere
n’a fait que le prologue, le premier acte, &
is royal, le 10 février 1673. 52. Tout le monde sçait la réponse que
Moliere
fit à Louis XIV, qui, le voyant un jour à son dîn
ain, lui dit, Vous avez un médecin, que vous fait-il ? Sire, répondit
Moliere
, nous raisonnons ensemble : il m’ordonne des remé
édes, je ne les fais point ; & je guéris. Mauvillain étoit ami de
Moliere
, & lui fournissoit les termes d’art dont il a
n. Son fils, qui vit encore aujourd’hui, obtint à la sollicitation de
Moliere
, un canonicat de Vincennes. Voyez troisiéme place
t allusion dans l’avare, acte II, scéne VI, en disant à Harpagon, que
Moliere
représentoit, Cela n’est rien. Votre fluxion ne v
56. Mademoiselle Poisson fille de du Croisy, comédien de la troupe de
Moliere
elle a joué le rôle d’une des Graces dans Psiché
qu’il devoit achever, & même quelques-unes entieres. La veuve de
Moliere
les avoit remises au comédien la Grange : on ne s
e premier, 1718. 58. Voyez ép. II, de Despréaux. 59. Voyez vie de
Moliere
, par Grimarest, page 48. 60. Acte III, scéne I.
l’annonce des piéces, & qui haranguoit le public dans l’occasion.
Moliere
, quelques années avant sa mort, avoit cédé cet em
e troupe de jeunes enfans, sous le nom de troupe Dauphine ; elle pria
Moliere
, en 1664, de lui prêter son théatre pour trois re
iere, en 1664, de lui prêter son théatre pour trois représentations :
Moliere
, informé du succès qu’avoit eu le jeune Baron les
de l’année 1655, & lettre 35, de l’année 1662. 72. On disoit que
Moliere
, qui avoit été amoureux de la Béjart, avoit épous
iens. On lui accorda la sale du Palais Roial au mois d’Octobre 1660c.
Moliere
obtint une pension de mille francs l’an 1663. Sa
soit, en copiant quelque chose de ce qui se trouve dans cette Vie de
Moliere
. On n’y a point rapporté un fait que bien des gen
elques-uns prétendent que la gloire de l’invention n’appartient pas à
Moliere
, & qu’il profita beaucoup des Comédies que le
nagei. Je ne sai si les Italiens trouvent à leur goût les Comédies de
Moliere
traduites en leur langue par un homme de leur Nat
ez de l’Original. Au reste, ce que j’ai rapporté du panchant de notre
Moliere
pour la Comédie, se trouve avec de nouvelles circ
ult (H). On sera bien aise d’apprendre ce que devint après la mort de
Moliere
la troupe de Comédiens dont il avoit été le Chef
urut le même jour.] Le principal personnage de la derniere Comédie de
Moliere
est un malade qui fait semblant d’être mort. Moli
niere Comédie de Moliere est un malade qui fait semblant d’être mort.
Moliere
représentoit ce personnage, & par conséquent
p; qui moralisérent beaucoup sur cet incident. Mais la vérité est que
Moliere
ne mourut pas de cette façon : il eut le tems, qu
, j’avertis ici mon Lecteur, que si l’on en croit d’autres Ecrivains,
Moliere
n’eut pas la force d’assister à la représentation
mporter chez lui avant que toute la Piece eût été jouée. « La mort de
Moliere
– – – arriva d’une maniere toute surprenante. Il
a portée de tous ceux qui peuvent sentir le sel & les agrémens de
Moliere
; car il faut demeurer d’accord que pour bien jug
es plus fidelles, & les plus polies, qu’on nous en puisse donner.
Moliere
n’est pas sujet à ce contre-tems : nous savons à
mode dans tous les tems. C’est en celles-là que l’on diroit que notre
Moliere
est plus fertile, que les Comiques de l’Antiquité
petit Livre imprimé l’an 1688, que7 l’on a donné moins de louanges à
Moliere
, que l’on n’a dit de douceurs à sa femme ; qu’ell
est que sa mere assûroit que dans son dereglement, si on en exceptoit
Moliere
, elle n’avoit jamais pu souffrir que des gens de
, de ne s’abandonner qu’à des personnes d’élite. On l’a crue fille de
Moliere
, quoi qu’il ait été depuis son mary ; cependant o
depuis son mary ; cependant on n’en sçait pas bien la verité – – – 8.
Moliere
épousa la petite Bejard quelque tems après avoir
& que le Comte de Lauzun devint fou d’elle. On fit appercevoir 10
Moliere
, que le grand soin qu’il avoit de plaire au publi
ense de tant de bontez, elle le rendoit la risée de toute la Cour. La
Moliere
en pleurant luy fit une espece de confidence des
pour elle, l’empescheroient de retomber dans de pareilles foiblesses.
Moliere
, persuadé de sa vertu par ses larmes, lui fit mil
ecommença bientôt sa vie avec plus d’éclat que jamais – – – – – 12. «
Moliere
averti, par des gens mal intentionnez pour son re
u’il n’avoit encore fait ; il la menaça même de la faire enfermer. La
Moliere
, outragée de ses reproches, pleura, s’évanouït, &
sortie depuis leur mariage. Les soins que l’on prit pour appaiser la
Moliere
furent inutiles : elle conceut dès ce moment une
ernier mepris. Enfin elle porta les choses à une telle extremité, que
Moliere
, qui commençoit à s’appercevoir de ses méchantes
. Cependant ce ne fut pas sans se faire une fort grande violence, que
Moliere
resolut de vivre avec elle dans cette indifferenc
s inquiet que de coutume : il lui en demanda plusieurs fois le sujet.
Moliere
, qui eut quelque honte de se sentir si peu de con
rmer : ce sera même un moyen assûré de vous mettre l’esprit en repos.
Moliere
, qui avoit écouté son ami avec assez de tranquill
ncertain. Je vois bien que vous n’avez encore rien aimé, lui répondit
Moliere
, & vous avez pris la figure de l’amour pour l
oubles. C’est ici que l’on pouvoit dire, Médecin gueri-toi toi-même :
Moliere
, qui divertissez tant le public, divertissez-vous
Ecrivains19. On doit donc généralement parlant demeurer d’accord, que
Moliere
avoit le droit d’enrichir de nouveaux termes les
trouver pas les mots qu’il leur eût falu24, & concluez que notre
Moliere
a pu sentir les mêmes besoins, & qu’à cause d
oint ces bienfaits, il ne laissoit pas de les répandre sur la Muse de
Moliere
. C’est donc s’expliquer barbarement. Voici l’autr
e les Comédies Italiennes représentées à Paris servirent d’original à
Moliere
. Lisez ce qui suit, c’est un discours que l’on pr
les Comediens Italiens n’eussent jamais paru en France, peut-être que
Moliere
ne seroit pas devenu ce qu’il a été. Je sçay qu’i
erre, censure raisonnable à certains égards, injuste à tout prendre.]
Moliere
étoit mort quand Mr. Despreaux le loua dans l’une
ons-je : je croi que s’il avoit fait l’Art Poëtique pendant la vie de
Moliere
, il y auroit mis la Censure que l’on verra ci-des
L’une & l’autre est toujours en modeles fertile. C’est par là que
Moliere
illustrant ses écrits Peut-être de son Art eût re
velope, Je ne reconnois plus l’Auteur du Misanthrope30. C’est blâmer
Moliere
de ce qu’il a travaillé non seulement pour les es
Censeurs de ce Dictionaire.Ce ne sont pas seulement les Critiques de
Moliere
qu’on peut repousser par de telles réflexions : i
trouve avec de nouvelles circonstances – – – – – dans Mr. Perrault.]
Moliere
est l’un des Hommes illustres dont Mr. Begon35 a
’Eloge Historique. Monsr. Perrault qui a écrit ces Eloges assûre, que
Moliere
naquit avec une telle inclination pour la Comedie
e maître lui persuadât de quitter la profession de Comedien, le jeune
Moliere
lui persuadât d’embrasser la même profession. – –
x. (I) On sera bien aise d’apprendre ce que devint après la mort de
Moliere
la troupe de Comédiens dont il avoit été le Chef.
ouvert, & elle y représenta jusqu’au commencement du Careme 1673.
Moliere
étant mort en ce tems-là, il eut quatre Comédiens
Roial & celui du Marais furent interdits aux Comédiens. Notez que
Moliere
, qui fut le prémier Orateur de la troupe du Palai
n qu’au même Article il faut Polixene, & non Polixeme, 2. Vie de
Moliere
, à la tête de ses Oeuvres : je me sers de l’Editi
Comedienne, ou Histoire de la Guerin. auparavant femme & veuve de
Moliere
, pag. 38, 39. 4. Vie de Moliere, folio 3. 5. E
rin. auparavant femme & veuve de Moliere, pag. 38, 39. 4. Vie de
Moliere
, folio 3. 5. Elle est dans le I Tome du Mercure
marq. (B). 7. Histoire de la Guerin auparavant femme & veuve de
Moliere
, pag. 6. 8. Là-même, pag. 12. 9. Là-même, pag
12. Là-même, pag. 19. 13. C’étoit une Comedienne de la Troupe que
Moliere
trouva établie à Lion la premiere fois qu’il y jo
POQUELIN† (Jean Baptiste) Comedien fameux, conu sous le nom de
Moliere
, étoit fils d’un valet de chambre Tapissier du Ro
liens. On lui accorda la sale du Palais royal au mois d’Octobre 1660.
Moliere
obtint une pension de mille francs l’an 1663. Sa
soit, en copiant quelque chose de ce qui se trouve dans cette Vie de
Moliere
. On n’y a point raporté un fait que bien des gens
niere Comedie de Moliere est un malade qui fait semblant d’être mort.
Moliere
représentoit ce personnage, & par conséquent
p; qui moraliserent beaucoup sur cet incident. Mais la verité est que
Moliere
ne mourut pas de cette façon : il eut le tems, qu
, j’avertis ici mon Lecteur, que si l’on en croit d’autres Ecrivains,
Moliere
n’eut pas la force d’assister à la representation
emporter chez lui avant que toute la piece eût été jouée. La mortc de
Moliere
.... arriva d’une maniere toute surprenante. Il y
a portée de tous ceux qui peuvent sentir le sel & les agrémens de
Moliere
; car il faut demeurer d’accord que pour bien jug
es plus fidelles, & les plus polies, qu’on nous en puisse donner.
Moliere
n’est pas sujet à ce contre-tems : nous savons à
mode dans tous les tems. C’est en celles-là que l’on diroit que nôtre
Moliere
est plus fertile, que les Comiques de l’antiquité
petit livre imprimé l’an 1688, queb l’on a donné moins de loüanges à
Moliere
, que l’on n’a dit de douceurs à sa femme ; qu’ell
est que sa mere assûroit que dans son dereglement, si on en exceptoit
Moliere
, elle n’avoit jamais pu souffrir que des gens de
, de ne s’abandonner qu’à des personnes d’élite. On l’a cruë fille de
Moliere
, quoi qu’il ait été depuis son mary ; cependant o
é depuis son mary ; cependant on n’en sçait pas bien la verité.... c.
Moliere
épousa la petite Bejard quelque tems après avoir
, & que le Comte de Lauzun devint fou d’elle. On fit appercevoire
Moliere
, que le grand soin qu’il avoit de plaire au publi
ense de tant de bontez, elle le rendoit la risée de toute la Cour. La
Moliere
en pleurant luy fit une espece de confidence des
pour elle, l’empescheroient de retomber dans de pareilles foiblesses.
Moliere
persuadé de sa vertu par ses larmes, lui fit mill
u’il n’avoit encore fait ; il la menaça même de la faire enfermer. La
Moliere
outragée de ses reproches, pleura, s’évanouït, &a
sortie depuis leur mariage. Les soins que l’on prit pour appaiser la
Moliere
furent inutiles ; elle conceut dès ce moment une
ernier mepris. Enfin elle porta les choses à une telle extremité, que
Moliere
qui commençoit à s’appercevoir de ses mechantes i
. Cependant ce ne fut pas sans se faire une fort grande violence, que
Moliere
resolut de vivre avec elle dans cette indifferenc
s inquiet que de coutume : il lui en demanda plusieurs fois le sujet.
Moliere
qui eut quelque honte de se sentir si peu de cons
rmer ; ce sera même un moyen assûré de vous mettre l’esprit en repos.
Moliere
qui avoit écouté son ami avec assez de tranquilli
certain. Je vois bien que vous n’avez encore rien aimé, lui respondit
Moliere
, & vous avez pris la figure de l’amour pour l
oubles. C’est ici que l’on pouvoit dire, Medecin gueri-toi toi-même :
Moliere
, qui divertissez tant le public, divertissez-vous
oint ces bienfaits, il ne laissoit pas de les repandre sur la Muse de
Moliere
. C’est donc s’expliquer barbarement. Voici l’autr
espreaux. †††. Jugem. sur les Poëtes, to. 5, n. 1520. a. Vie de
Moliere
à la tête de ses Oeuvres : je me sers de l’éditio
Comedienne, ou Histoire de la Guerin, auparavant femme & veuve de
Moliere
, pag. 38, 39. d. Vie de Moliere fol. * 3. e.
in, auparavant femme & veuve de Moliere, pag. 38, 39. d. Vie de
Moliere
fol. * 3. e. Elle est dans le i. tome du Mer
marque B. b. Histoire de la Guerin auparavant femme & veuve de
Moliere
, pag. 6. c. Ibid., pag. 12. d. Ibid., pag. 13
8. g. Ibid., pag. 19. a. C’étoit une Comedienne de la Troupe que
Moliere
trouva établie à Lion la premiere fois qu’il y jo
L’Auteur de la Vie de
Moliere
,Vie de Moliere. imprimée depuis quelques jours, c
L’Auteur de la Vie de Moliere,Vie de
Moliere
. imprimée depuis quelques jours, chez Prault fils
728. Pour lui, il se propose, dans cette courte Histoire de la Vie de
Moliere
, d’éviter cet écueil. On ne dira, ajoute-t-il, de
s les Mémoires historiques, dont on a orné la belle Edition in-4°. de
Moliere
, ils semblent avoir acquis une espece de certitud
, dans la Préface de la Comédie des véritables Prétieuses, reproche à
Moliere
d’avoir imité le Médecin volant, & plusieurs
ien. Je rapporterai dans la fuite le passage entier. « Le crédit que
Moliere
avoit auprès du Roi, dit l’Auteur, paroît assez p
qu’étant un jour au dîner du Roi : Vous avez un Médecin, dit le Roi à
Moliere
, que vous fait-il ? Sire, répondit Moliere, nous
z un Médecin, dit le Roi à Moliere, que vous fait-il ? Sire, répondit
Moliere
, nous causons ensemble, il m’ordonne des remédes,
je guéris ». Mais ce Médecin n’étoit pas aussi inutile qu’on le dit à
Moliere
, puisqu’il lui fournissoit des traits satiriques
a fait à la Médecine. L’Auteur prétend que de toutes les Epitaphes de
Moliere
qui ont été imprimées, la seule qui merite d’être
llut un Comédien Qui mit à les polir sa gloire & son étude. Mais,
Moliere
, à ta gloire il ne manqueroit rien Si parmi les d
uteur, fit les Veritables Prétieuses. J’ajouterai qu’il prétendit que
Moliere
n’avoit pas attrapé leur style, quoiqu’il ne soit
les Bavius, les Mevius & les Cornificius de ce tems-là traitoient
Moliere
. Faut il être surpris que les modernes se déchaîn
nent contre les excellens Ecrivains de notre siécle ? On a reproché à
Moliere
que son Ecole des Maris n’étoit que la copie des
s n’étoit que la copie des Adelphes de Terence. L’Auteur de la Vie de
Moliere
soutient que la Comédie Latine a fourni tout au p
mmun. STANCES Sur l’Ecole des Femmes. Envain mille jaloux esprits,
Moliere
, osent avec mépris Censurer ton plus bel Ouvrage
lieu a l’Auteur de remarquer que c’est le premier Ouvrage dans lequel
Moliere
ait joué les Médecins. « Ils étoient fort differe
de, & sçavent que le grand art d’un Médecin, est l’art de plaire.
Moliere
peut avoir contribué à leur ôter leur pédanterie
le mieux le prix & les avantages ! Ce que j’ai tiré de la Vie de
Moliere
, suffit pour en faire connoître le mérite. On y t
& délicates, avec des détails curieux & interessans. Vie de
Moliere
. *. M. Nicolaus Mauvilain, filium reliquit D.M.
(AOUT 1735) Il est vrai, Monsieur, qu’on a déjà beaucoup parlé de
Moliere
; mais on ne sçauroit jamais en trop dire sur cet
lets pour les plaisans de leur théâtre, et les plaisans du théâtre de
Moliere
sont les marquis et les gens de qualité ; les aut
utres n’ont joué dans la comédie que la vie bourgeoise et commune, et
Moliere
a joué tout Paris et la Cour. Ce même Père préten
ne, et Moliere a joué tout Paris et la Cour. Ce même Père prétend que
Moliere
est le seul parmi nous qui ait découvert ces trai
fallut un comédien. Qui mît à les polir son art et son étude ; Mais,
Moliere
, à ta gloire il ne manqueroit rien, Si, parmi leu
pris de leur ingratitude. M. Despreaux, aussi persuadé du mérite de
Moliere
que le P. Bouhours, semble n’avoir pas été du sen
eu de terre, obtenu par prière, Pour Jamais sous la tombe eût enfermé
Moliere
, Mille de ses beaux traits, aujourd’hui si vantés
ublique des lettres, avril 168417, les désordres dont les comédies de
Moliere
ont un peu arrêté le cours : car, pour la galante
« La galanterie n’est pas la seule science qu’on apprend à l’école de
Moliere
, on apprend aussi les maximes les plus ordinaires
e a-t-il parlé qu’elle-même s’y place 22 . « Le même auteur, voyant
Moliere
au tombeau dépouillé de tous les ornemens extérie
op plaisant et trop bouffon 23. » Au reste, quelque capable que fût
Moliere
, M- Baillet assure qu’il « ne savoit pas même son
nt le public, auquel il faut des traits marquez fortement, et lorsque
Moliere
en employoit de cette espèce, il n’ignoroit pas l
ans, dit le même auteur, lesquels, en méprisant certaines saillies de
Moliere
comme indignes des autres productions de ce poëte
finesse, et même prises de Terence. Quoi qu’il en soit, le succès de
Moliere
anima la jalousie des auteurs médiocres ; on diso
ce caractère, qui de leur côté ne l’épargnoient pas dans l’occasion.
Moliere
avoit été fort estimé du roi Louis XIV qui le gra
le 30, fils naturel d’un maître des Comptes31, étoit l’intime ami de
Moliere
et les délices des bonnes compagnies et des agréa
rande partie des beautez que nous voyons briller dans les comédies de
Moliere
, qui le consultoit sur tout ce qu’il faisoit, et
ui donnent de grands traits aux visages que l’on veut voir de loin, «
Moliere
outroit souvent les caractères qu’il mettoit sur
e, L’une et l’autre est toujours en modèles fertile. C’est par là que
Moliere
, illustrant ses écrits, Peut-être de son art eût
i peut avoir disputé, avec quelque fondement, le prix de la comédie à
Moliere
, et qui peut douter qu’il l’ait remporté. Il est
isie qu’il ne ressemble à quelqu’un ; c’est ce qui arrivoit souvent à
Moliere
. Des gens qu’il n’avoit jamais eu en vûë, croyoie
et il avoit toujours des plaintes et des éclaircissemens à essuyer35.
Moliere
a surpassé Plaute et Terence par l’invention de q
out au plus des petits-maîtres. Selon M. D. L. B37, « il n’a manqué à
Moliere
que d’éviter le jargon, et d’écrire poliment. Que
on au-roit pu faire de Terence et de lui ! » Les partisans outrez de
Moliere
ont soutenu qu’il avoit plus corrigé de défauts à
la Ville que tous les prédicateurs ensemble. Mais, disons la vérité,
Moliere
a corrigé des défauts, si l’on entend seulement p
sot entêtement. L’auteur du Journal littéraire de La Haye 38 regarde
Moliere
comme le meilleur poète comique qu’on puisse trou
mbre de pièces, mais qui peut-être ne se trouvent reunis dans aucune.
Moliere
a changé, parla supériorité de son génie, le goût
leur condition et de leur tour d’esprit. Le Remerciement en vers que
Moliere
fit à Louis XIV après qu’il l’eut honoré d’une pe
nuit, formèrent le projet bizare et funeste de s’aller noyer, et que
Moliere
, qui en fut averti assez à temps, ramena en flatt
it rien, qu’elle étoit pleine de traverses, etc.44. Tout le temps que
Moliere
donnoit à la composition de ses pièces, ou à leur
ntageux et désavantageux que diverses personnes de mérite ont fait de
Moliere
, on ne passera pas sous silence ce qu’en dit le s
, les personnes qu’ils font paroître pénétrées de grandes passions, «
Moliere
, dit-il, est un auteur pernicieux » qui ne tend q
même aucune grâce au Misantrope 50. Tout le monde sçait à quel point
Moliere
étoit acharné contre la médecine. Il définissoit
le voyant avec M. de Mau-vilain. Que vous fait-il ? — Sire, répondit
Moliere
, nous raisonnons ensemble, il m’ordonne des remèd
les, et s’est rendu inimitable51, etc. Cette merveille de nos Jours,
Moliere
, aux François regrètable, Et qu’ils regretteront
ns le cimetiere de Saint-Joseph, rüe Montmartre. ÉPITAPHE54. Cy gît
Moliere
, et c’est dommage ; Il joüoit bien son personnag
ue à plaisir, Car il aimoit à contrefaire. Quoi qu’il en soit, cy gît
Moliere
: Comme il étoit comédien, Pour un malade imagina
57 . Sous ce tombeau gisent Plante et Térence, Et cependant le seul
Moliere
y gît. Leurs trois talens ne formoient qu’un espr
forts ; Pour un long tems, selon toute apparence, Térence, Plaute et
Moliere
sont morts. Voilà, Monsieur, tout ce que vous au
omets quelque chose de plus remarquable sur la vie et les ouvrages de
Moliere
. Mémoires pour servir à l’histoire du théâtre
t l’emphase étoient le seul genre de déclamation qui fût alors connu.
Moliere
, dans l’Impromptu de Versailles 77, osa en faire
avec son capitaine des gardes78. Montfleury étoit gros, c’est à quoi
Moliere
fait allusion dans la même pièce. Il joüoit les r
ans le dessein de se faire comédien, et le Roy y consentir En 166799,
Moliere
le chargea d’aller avec La Grange, son camarade,
ndre, présenter un placet à Sa Majesté sur la défense qui fut faite à
Moliere
et à sa troupe, le 6 août, de jouer le Tartuffe j
e 6 août, de jouer le Tartuffe jusqu’à nouvel ordre. Après la mort de
Moliere
, il fut un de ceux qui quittèrent le Palais Royal
u mieux que je pourrai à votre envie. Au reste, je ne croyois pas que
Moliere
fût aussi connu et aussi chéri en Allemagne ; vou
aita point avec sévérité un ouvrage fait à la hâte, pour la divertir.
Moliere
n’avoit eu le temps d’écrire en vers que le premi
L’applaudissement du Prince, récompense aussi juste que flateuse pour
Moliere
, les allusions vrayes ou fausses qui pouvoient av
fêtes galantes le cœur d’une princesse. Suivant cette idée générale,
Moliere
réünit à la hâte, dans différens intermedes, tout
eur plus grand prix » Dans l’Etourdi, qui est la premiere comedie de
Moliere
, on doit observer que le valet fourbe ne fait pas
re que le caractère de l’Etourdi est le premier mobile. On reprocha à
Moliere
que le valet paroît plus étourdi que ce principal
ieri, dit Beltrame, imprimée en 1629. Le Dépit amoureux, comédie de
Moliere
en vers et en cinq actes, fut joué à Paris immédi
a scène de la brouillerie et du raccommodement d’Eraste et de Lucile.
Moliere
imita le sujet de cette comedie de deux pièces it
t l’on prétend que c’est à l’occasion de cette pièce que la troupe de
Moliere
haussa le prix des places, qui alors n’étoient qu
dans sa nouveauté le 4 février 1661, sur le théâtre du Palais-Royal.
Moliere
y joua le rôle du héros de la piece, et l’on trou
145. L’École des Maris. Dans cette pièce de caractère et d’intrigue,
Moliere
avouoit lui-même avoir pris quelque idée des Adel
me Micion, est ici apelle Ariste, et son Demea est Sganarelle. Ce que
Moliere
fait dire à ces deux frères convient infiniment m
enoüement de cette comédie passe pour le meilleur de toutes celles de
Moliere
, et l’on regarde cet ouvrage comme le chef d’œuvr
vre des pièces en trois actes. Les Fâcheux. Le roi Louis XIV donna à
Moliere
le caractère du chasseur impertinent qu’on voit d
Soyecourt, qui étoit très au fait de cet exercice147, et avec lequel
Moliere
fit la prose de cette agreable scène, qu’il versi
rticulier. L’opinion la plus reçue sur la comédie des Fâcheux est que
Moliere
en a tiré le sujet d’une ancienne comedie italien
d’aujourd’hui, sous le titre d’Arlequin dévaliseur de maisons 148. «
Moliere
n’étoit ni trop gras ni trop maigre ; il avoit la
es conjectures de leurs mouvemens naturels150. » 151La fécondité de
Moliere
est encore plus sensible dans les sujets qu’il a
es modes et du goût de son siècle ; avantage qui distinguera toujours
Moliere
de tous les auteurs comiques. « La nature,
sa troupe153. Claire- Elisabeth - Armande - Gresinde Béjar, veuve de
Moliere
; elle épousa François Guérin154, excellent comed
s l’Avare. Il avoit quitté la troupe du Palais-Royal avant la mort de
Moliere
. N. de Beaupré, tante de la Dlle Marotte Beaupré
oyal dans le Tartuffe. Il étoit difficile à vivre et grand bretteur ;
Moliere
ne l’aimoit point : c’étoit le plus ancien comédi
, comédie en vers et en cinq actes. Beaucoup de personnes croyent que
Moliere
a pris l’idée de cette pièce dans un nouvelle esp
e celle-ci, intitulée le Portrait du peintre, ou la Contre-critique.
Moliere
à son tour, pour se venger de Boursaut, fit l’Imp
peuvent être traités d’une maniéré facetieuse, etc. Après la mort de
Moliere
, cette pièce fut reprise et jouée par les Srs la
» A l’égard, M. de ce que vous me demandez des comédiens du temps de
Moliere
, je pourrai bien vous donner quelques instruction
plait, du petit ramassis sur quelques acteurs et actrices du temps de
Moliere
. Josias de Soulas, Sr de Floridor, mort vers l’an
: Le Festin de Pierre 248, en vers. Cette pièce parut avant celle de
Moliere
; Les Trois Visages 249 ; Les Ramoneurs 250 ;
’Apoticaire dévalisé 251. Guyot, dit Lecomte252, comédien du temps de
Moliere
, sorti de la troupe avec la pension, en 1704, et
les rôles de roy et pour le grand comique, surtout pour les rôles de
Moliere
. Il ne voulut jamais se présenter pour entrer dan
. 24. Réflexion XXVI, p. 219. 25. Observations sur une comédie de
Moliere
intitulée le Festin de Pierre, p. 5. 26. La Vi
ci le texte du passage (des Ouvrages de l’esprit) : « Il n’a manqué à
Moliere
que d’éviter le jargon et le barbarisme, et d’écr
teurs françois, à Mmela duchesse Mazarin). 52. Corneille, Racine,
Moliere
, Aux gens d’une pure lumiere Font dire qu’ils on
à Bussy-Rabutin, 1673. 57. Par La Fontaine, 1673 (Oraison funèbre de
Moliere
, Mercure galant). 58. Tout ce qui suit jusqu’à l
exploits amoureux, deviendroit plus propice. C’est d’après Plaute que
Moliere
a composé l’Amphitrion françois. Il est inutile d
emie déclarée de la françoise, mettoit Plaute infiniment au-dessus de
Moliere
. Elle préparoit même un long commentaire des deux
e voir que son favori méritoit la préférence. Mais ayant oui dire que
Moliere
s’apprêtoit à jouer les Femmes Savantes, elle jug
oderne, lui fit garder le silence. Je trouve qu’elle agit prudemment.
Moliere
étoit un rude joueur. D’ailleurs, Madame Dacier a
fera certainement dire : « La piece de Plaute est mot à mot celle de
Moliere
. Ce dernier n’a pas grand mérite d’avoir réduit e
arallele de l’Amphitrion de Moliere avec celui de Plaute. Prologue.
Moliere
, ainsi que Plaute, se sert de ce prologue pour ex
dresse tout uniment la parole au spectateur, ce qui rompt l’illusion.
Moliere
s’adresse à la Nuit ; &, sous prétexte d’avoi
in de sel, la monotonie inséparable d’un récit trop long. Outre cela,
Moliere
n’a pas la maladresse d’y prévenir, comme Plaute,
faire applaudir plus que son camarade. Acte I. Scene I. Le Sosie de
Moliere
a peur, comme celui de Plaute ; mais c’est sa pol
en facile de prouver ce qu’il étoit & à qui il appartenoit ? Chez
Moliere
comme chez Plaute, Sosie répete son rôle avec la
ete son rôle avec la lanterne, qu’il suppose être Alcmene : mais chez
Moliere
, la fausse Alcmene répond à Sosie ; ce qui devien
très déplacé dans la bouche de celui qui le prononce. Scene II. Chez
Moliere
comme chez Plaute, Mercure s’amuse à rosser Sosie
sie, à le renvoyer au port sans le laisser entrer chez Alcmene ; mais
Moliere
se garde bien de leur faire débiter toutes les ma
le voulois, dans cette scene seulement, cent traits pareils à citer.
Moliere
étoit trop au-dessus de son modele pour ne pas le
re étoit trop au-dessus de son modele pour ne pas les lui abandonner.
Moliere
termine la scene par ces quatre vers : Enfin je
oureuse Alcmene. Qu’on lise Plaute, on verra que pour dire moins que
Moliere
ne dit dans ces quatre vers, il fait débiter à Me
intérêt. Paroissez, Boileau, & vous, savante Dacier, soutenez que
Moliere
a mal fait de ne pas imiter son original dans une
ns une faute si grossiere ; nous n’en croirons rien. Scene III. Dans
Moliere
, Jupiter prend congé d’Alcmene à-peu-près comme d
, n’en déplaise aux amateurs des jolis madrigaux, rendent la scene de
Moliere
inférieure à celle de Plaute, sur-tout si elles s
us crût pas sage, Si de quelqu’un vous étiez écouté. Scene IV. Chez
Moliere
, Cléanthis, suivante d’Alcmene, témoin de la tend
Il y a dans Plaute une chose que je trouve assez plaisante, & que
Moliere
a négligée, je ne sais trop pourquoi ; c’est lors
upiter est vindicatif comme tous les diables. Je ne sais pas pourquoi
Moliere
n’a pas tiré parti de ces deux traits, qui sont d
e la scene & de la situation des personnages. Acte III. Scene I.
Moliere
a fort prudemment abandonné la quatrieme scene du
nts ne produisent plus aucun effet ; au lieu qu’ils ont toujours chez
Moliere
le mérite de la surprise, grace à l’économie théâ
pertinences que Mercure lui a dites. Cette scene est très courte dans
Moliere
; elle est très longue dans Plaute, & ne dit
rs, est une maudite heure ! Cette scene est encore de l’invention de
Moliere
, & on ne peut disconvenir que l’idée n’en soi
ction, plus mal tissu, plus plein de répétitions & d’indécences ?
Moliere
l’a fondu non seulement tout entier dans une scen
p; se fait féliciter par ses amis de la fortune qu’il va faire : chez
Moliere
, Amphitrion est un héros qui, remplacé par un Die
s avons de nos monstrueuses productions. Après avoir mis en parallele
Moliere
& Plaute, il faut leur comparer Rotrou. La pi
c. J’ai vu des personnes soutenir, avec la derniere opiniâtreté, que
Moliere
devoit à Rotrou l’idée du dialogue si plaisant en
, nommée Céphalie, ne se parlent jamais : ainsi nous pouvons dire que
Moliere
doit à son génie seul ce qui écarte la monotonie
onotonie de son sujet & en varie le comique. On assure encore que
Moliere
a copié plusieurs tirades entieres de Rotrou. Il
travagance ! Faut-il qu’on soit obligé de rire d’une pareille folie ?
Moliere
prend les devants, & semble nous dire : « Ce
a va surprendre. Cet exemple suffit pour prouver combien le style de
Moliere
est supérieur à celui de son prédécesseur. On cro
le de Moliere est supérieur à celui de son prédécesseur. On croit que
Moliere
a imité le prologue d’Amphitrion de Lucien. Je me
. de Voltaire dit là-dessus dans ses Observations sur les Comédies de
Moliere
. Dialogue de Mercure & du Soleil, de Lucien.
ils ne s’apperçoivent de ce changement. M. de Voltaire va décider si
Moliere
a copié servilement Lucien. « Ceux qui ont dit q
écider si Moliere a copié servilement Lucien. « Ceux qui ont dit que
Moliere
a imité son prologue de Lucien, ne savent pas la
rès éloignée de l’excellent dialogue de la Nuit & de Mercure dans
Moliere
, avec le petit dialogue de Mercure & d’Apollo
llon dans Lucien ; il n’y a pas une plaisanterie, pas un seul mot que
Moliere
doive à cet Auteur Grec. » Il faut être juste :
doive à cet Auteur Grec. » Il faut être juste : si nous avouons que
Moliere
fut heureux de trouver un beau sujet, travaillé d
dont nous venons de parler. 37. Toutes les éditions des Œuvres de
Moliere
marquent la premiere représentation de l’Amphitri
e, franc latin, Et que, dans un esprit très fin, Son digne successeur
Moliere
, A travesti d’une maniere A faire ébaudir les esp
eut point d’autre vue que celle de le voir de sa profession. Le jeune
Moliere
apprit un peu à lire & à écrire, & du res
leur société l’illustre théâtre. Pocquelin, qui prit alors le nom de
Moliere
, faisoit de petites comédies pour les provinces,
sence du prince de Conti qui tenoit les états de Languedoc à Béziers.
Moliere
avoit alors trente-quatre ans. De Grenoble il vin
ture des mœurs & de la vie civile. Les plus excellentes piéces de
Moliere
sont, le Misantrope, le Tartuffe, les Femmes sava
n corps fut porté à saint Joseph, qui est une aide de saint Eustache.
Moliere
avoit été fort estimé du roi. Il avoit beaucoup p
; des Italiens. Plusieurs poëtes s’exercerent sur le genre de mort de
Moliere
, & firent plusieurs vers. En voici quatre que
yez le jugement que l’auteur des reflexions sur la poëtique a fait de
Moliere
« Personne, dit-il, n’a porté le ridicule de la c
dit-il, n’a porté le ridicule de la comédie plus haut parmi nous que
Moliere
; car les autres poëtes comiques n’ont que les va
lets pour plaisans de leur théâtre ; & les plaisans du théâtre de
Moliere
, sont des marquis & des gens de qualité. Les
’ont joué dans la comédie que la vie bourgeoise & commune ; &
Moliere
a joué tout Paris & la cour. Il est le seul p
génie de ce poëte comique. On doit à M. Joly l’édition des œuvres de
Moliere
, publiée en 1734, en 4 volumes, in:4º. Le même en
du catalogue des critiques qui ont été faites contre les comédies de
Moliere
, & de mémoires instructifs sur la vie & l
ouvrages du même comique. On a mis dans le dernier volume l’Ombre de
Moliere
, comédie par Brécourt ; des extraits de divers au
nes de ses piéces, & un recueil de diverses piéces sur la mort de
Moliere
. MOLIERE, autre poëte, qui vivoit en 1620, &
les situations, le caractere principal, rien n’est de l’invention de
Moliere
; tout en est pris dans plusieurs pieces différen
roît avoir été imaginé pour elle. C’est dans cet ouvrage sur-tout que
Moliere
imitateur doit être admiré, & que nous devons
s nous dispenser de donner un extrait à part de la piece. L’Avare de
Moliere
. Acte i. Scene iii. Harpagon, qui craint pour s
are de Plaute demande à voir la troisieme main de Strobile ; celui de
Moliere
regarde dans les deux mains de la Fleche & ve
de lui-même. Ces deux scenes sont tout-à-fait semblables. L’Avare de
Moliere
. Acte i. Scene v. Harpagon demande à son fils c
ent, & qu’il peut le débusquer avec plus de facilité. L’Avare de
Moliere
. Acte i. Scene vii. Harpagon veut absolument ma
onvention, savoir, que ma fille ne sera point dotée ». La scene de
Moliere
, à la voir du côté que nous l’offrons, est meille
celle de notre Poëte, si elle ne lui est pas supérieure. L’Avare de
Moliere
. Scene ix. Harpagon veut que Valere prenne sur
prier son commis de montrer la politesse à un domestique. L’Avare de
Moliere
. Acte ii. Scene i. La Fleche annonce à son maît
de Vulcain, &c. Riccoboni, qui rapporte cette imitation, loue
Moliere
d’avoir écarté du comique de la liste, l’outré &a
Docteur usurier, & charlatan par conséquent. Je crois même que si
Moliere
les avoit introduites dans la scene, elles n’auro
mp; la peau de lézard, &c. Riccoboni applaudit encore beaucoup à
Moliere
pour avoir imaginé de faire supporter l’usure au
re supporter l’usure au fils même de l’Avare. Riccoboni ignoroit d’où
Moliere
avoit pris cette idée : le Lecteur va l’apprendre
oliere avoit pris cette idée : le Lecteur va l’apprendre. L’Avare de
Moliere
. Acte ii. Scene ii & iii. Maître Simon, c
ns imiter, si nous le pouvons, ou ne point nous en mêler. L’Avare de
Moliere
. Acte ii. Scene v. La Fleche emploie toute cett
nous serviront dans la suite à comparer les deux Avares. L’Avare de
Moliere
. Acte ii. Scene vi. Frosine persuade à l’avare
omme de paille, & ensuite la Dame d’intrigue, ou le Riche vilain.
Moliere
a bien pu prendre dans cette comédie l’idée d’int
; son coffre-fort. Cette comédie a été donnée en 1663, & celle de
Moliere
a paru en 1668. L’Avare de Moliere. Acte iii.
té donnée en 1663, & celle de Moliere a paru en 1668. L’Avare de
Moliere
. Acte iii. Scene vi. Harpagon donne des coups d
iner d’accuser l’intendant du vol dont l’Avare se plaint. L’Avare de
Moliere
. Acte iii. Scene xii. Cléante fait remarquer à
our un avare, & la plus risible pour le spectateur40. L’Avare de
Moliere
. Acte iv. Scene iii. Harpagon a surpris Cléante
iel en ce moment m’inspire un artifice, auroit fort bien pu s’écrier,
Moliere
en ce moment m’inspire un artifice. Mais il est à
os : S’il n’est digne de moi, le piege est digne d’eux. L’Avare de
Moliere
. Acte iv. Scene iv. Maître Jacques veut mettre
ue la situation amene naturellement dans les deux pieces. L’Avare de
Moliere
. Acte iv. Scene vi. La Fleche vole la cassette
sera peut-être bien aise de la voir, pour la comparer avec celles de
Moliere
& de Plaute. Il faut d’abord savoir que l’ava
tient à-peu-près les mêmes propos. Je veux croire que tout autre que
Moliere
les auroit aussi bien imités ; mais tout autre le
ut autre auroit-il si bien saisi l’à-propos ? J’en doute. L’Avare de
Moliere
. Acte v. Scene ii. Maître Jacques apprend qu’on
e Jacques est un honnête homme, quoiqu’un peu vindicatif. L’Avare de
Moliere
. Acte v. Scene iii. Harpagon, croyant à la dépo
quiproquo d’Euclion, de Magnifico & d’Harpagon. Il est clair que
Moliere
ne peut avoir employé les idées particulieres des
ndons cette vérité encore plus sensible par des exemples. L’Avare de
Moliere
. Valere, aimé d’Elise, s’introduit chez Harpago
r le détruire. Il ne faut pas être fort clair-voyant, pour voir que
Moliere
a pris de l’Italien les amours de Valere & de
mais tout le monde apperçoit-il l’utilité des heureux changements que
Moliere
a faits en transportant cette portion de fable su
d’usage qu’on choisisse un gendre parmi ses domestiques. L’Avare de
Moliere
. Harpagon est épris des charmes de Mariane, jeu
Célio. Voilà encore un fond italien qui a fourni plusieurs scenes à
Moliere
, mais toutes sont embellies par les changements q
ct. On voit combien d’indécences, de folies & d’invraisemblances,
Moliere
évite en faisant de Mariane une personne modeste,
personne modeste, qui voyage sous la conduite de sa mere. L’Avare de
Moliere
. Anselme veut épouser Elise, fille d’Harpagon :
pour lui l’agrément de l’Avare. On voit clairement les beautés que
Moliere
a puisées dans la source latine : il en embellit
Auteur de l’Embarras des richesses s’est emparé avec succès de ce que
Moliere
a négligé. La réflexion que nous venons de fair
qu’il a dit. Caracteres de l’Avare de Plaute & de l’Avare de
Moliere
, comparés par ce qu’on dit d’eux. MOLIERE, Ac
r, ce trait, dis-je, me paroît de la plus grande vigueur. Il faut que
Moliere
l’ait oublié. Il n’est pas possible qu’il ne l’ai
ir ma chere cassette. Les Italiens ont une comédie très ancienne, que
Moliere
n’a vraisemblablement pas connue, puisqu’il n’en
suadé de sa bonté, je crois tellement qu’elle auroit paré la piece de
Moliere
, que je ne changerai pas d’avis, à moins que tous
ral de la Piece Françoise, il est si supérieur à ceux des comédies où
Moliere
a puisé ses matériaux, qu’il ne souffre point de
remplissent les rôles. 41. L’Anglois qui a traduit cette comédie de
Moliere
, a substitué au grand verre d’eau claire, un gran
PITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de
Moliere
. Ridendo castigat mores : Elle corrige les mœ
ison auprès de ce qu’on appelle le poison. Par exemple, dans l’Avare,
Moliere
donne le dernier coup de pinceau au portrait d’Ha
nent à commercer avec les usuriers ? Le reproche seroit à sa place si
Moliere
, en mettant un pareil exemple sur le théâtre, n’e
it de sa conduite ; elle demande grace : par conséquent le dessein de
Moliere
n’étoit pas d’engager les jeunes personnes à marc
donne des coups de bâton à Géronte sans être puni, c’est la faute de
Moliere
& non de la comédie. Il l’a bien prouvé dans
leçons les plus exquises ! Voilà ce qu’on admire dans les ouvrages de
Moliere
; voilà ce qui le fera toujours regarder par les
Je pourrois aussi, avec le même avantage, comparer une des farces de
Moliere
à l’un de ces drames modernes où l’on croit mettr
ne prendrai point le dernier des Auteurs pour le faire jouter contre
Moliere
; je choisirai celui qui, de l’aveu de tout le mo
sme. Quel dommage que nous ne puissions analyser toutes les pieces de
Moliere
comme celles de Regnard, sans tomber dans une mon
dicules. C’est sous ces quatre points de vue que nous allons examiner
Moliere
. Commençons par le moindre de ses mérites. Mol
allons examiner Moliere. Commençons par le moindre de ses mérites.
Moliere
travaille à rendre les hommes plus agréables dans
parure, dans la prononciation, dans le commerce de la vie ordinaire.
Moliere
, fâché de voir la plus belle moitié de l’espece h
r donne n’est pas détruit par un étalage mal placé de leur érudition.
Moliere
les instruit de cette vérité dans les Femmes Sava
utant par leur jargon & leur attirail, que par leurs ordonnances.
Moliere
leur prouve leur ridicule dans le Malade imaginai
née ? Les sociétés mêmes de la province ont de grandes obligations à
Moliere
. Des bégueules, fieres d’avoir vu ou cru voir le
nne société, & la politesse aisée qui regne dans la capitale.
Moliere
instruit l’homme dans plusieurs arts, ou contribu
s connoissent aussi peu la structure du corps humain que le Fagotier.
Moliere
les tourne si bien en ridicule, que s’il n’a pu b
e l’aveu de toutes les personnes de goût, une imitation de la nature.
Moliere
entre dans la carriere des Lettres : son génie lu
inquant le plus faux, & par toutes les grimaces de l’affectation.
Moliere
s’indigne de voir le Parnasse en proie à de parei
anthrope, le public se récria sur la beauté du sonnet. C’étoit là que
Moliere
l’attendoit pour pulvériser en même temps l’ouvra
e tous ces faux brillants, où chacun se récrie. L’on pouvoit accuser
Moliere
de n’avoir combattu qu’un monstre imaginaire, ou
es qui se pâment d’admiration à chaque mot. Nous avons ailleurs blâmé
Moliere
d’avoir traité trop cruellement Cotin, & jusq
r vos menus plaisirs & pour vous égayer par fois à leurs dépens.
Moliere
, non content d’avoir étouffé les monstres littéra
long-temps redevable de ses bons comédiens. Mais, hélas ! en oubliant
Moliere
, on oublie ses préceptes. Les Montfleuri, les du
on n’applaudit que médiocrement, seroit couru. Sors du tombeau, divin
Moliere
, viens nous faire un autre Impromptu, qui ramene
r nos théâtres. Jamais nous n’en eûmes un besoin plus pressant79.
Moliere
fait ses efforts pour rendre les hommes plus heur
itude même. Les jaloux se forment mille fantômes qui les tyrannisent.
Moliere
leur prouve, dans le Prince jaloux & dans le
mariage, se démasque après la noce, & leur fait des infidélités.
Moliere
prouve clairement à ces martyrs de l’hyménée, que
’honneur qu’ils lui font de se moquer de lui, & le ruinent enfin.
Moliere
prouve combien on est dupe en se comportant ainsi
iere la tête la premiere. Quelques Critiques injustes ont reproché à
Moliere
, comme un crime impardonnable, d’avoir mis dans s
’amour avec un autre homme. L’Auteur des Mémoires sur les ouvrages de
Moliere
, imprimés en 1733, est de cet avis. Voici ce qu’i
re quel est l’Auteur de cette réflexion ; mais elle me paroît fausse.
Moliere
voit que de tout temps la disproportion des condi
’un Gentilhomme ». Observations de M. de Voltaire sur les comédies de
Moliere
. Moliere s’applique à rendre les hommes meil
e ». Observations de M. de Voltaire sur les comédies de Moliere.
Moliere
s’applique à rendre les hommes meilleurs. Tou
d’usurier. Jettons un coup d’œil sur le Misanthrope ; nous y verrons
Moliere
y démasquer une infinité de vices, & leur déc
ffire pour exclure la coquetterie du cœur de toutes les femmes. Enfin
Moliere
enfante le Tartufe, cette piece incomparable, qui
i révolta davantage ceux qui parlaient moins bien dans la chaire, que
Moliere
au théâtre. Voyez sur-tout cet endroit » : ACTE
si nous voulions rapporter les traits éloquents de cet ouvrage. Ah !
Moliere
! combien ton ame sublime dut s’estimer heureuse,
ver la différence qu’il y a entre la morale de Regnard & celle de
Moliere
. Que seroit-ce si nous pouvions nous peindre ce d
elopper les finesses ? Nous allons donc dans le volume suivant placer
Moliere
au milieu des théâtres de tous les âges & de
e tous les jours. 80. Le Cocu imaginaire, acte II, scene XI. 81.
Moliere
a, dit-on, composé cette scene & celle de Chr
se croyoit couvert par les infidélités de sa femme : j’en doute fort.
Moliere
, amoureux de sa femme, pouvoit regretter son cœur
ere. Tels sont les Précieuses Ridicules, & les Femmes Savantes de
Moliere
, qui n’ont plus en France le même sel que dans le
caractere du Misantrope, qui fait le caractere dominant de sa fable,
Moliere
a ajoûté ceux d’Araminte & de Célimene, l’une
cole des maris, l’Ecole des femmes, & quelques autres comédies de
Moliere
. C’est une question de savoir si l’on peut &
les caracteres. Il y a en ce genre deux extrémités vicieuses ; &
Moliere
a connu mieux que personne le point de perfection
int un défaut en soi, n’auroit cependant pas été du goût du siecle de
Moliere
: mais l’affectation des modernes qui va jusqu’à
e vice est odieux, il est du ressort de la tragédie ; c’est ainsi que
Moliere
a fait de l’Imposteur un personnage comique dans
s Tartufe, & Shakespear un personnage tragique dans Glocestre. Si
Moliere
a rendu Tartufe odieux au 5e acte, c’est comme Ro
’il échappe en un jour à un seul homme autant de traits d’avarice que
Moliere
en a rassemblés dans Harpagon ; mais cette exagér
ains de son valet lui dit, voyons la troisieme, ce qui est choquant :
Moliere
a traduit l’autre, ce qui est naturel, attendu qu
ilà pour le Monseigneur ; c’est en quoi il renchérit sur ses modeles.
Moliere
tire d’un sot l’aveu de ce ridicule pour le mieux
, sans vraissemblance, ait trouvé des enthousiastes dans le siecle de
Moliere
. Il ne faut que lire ce qui nous reste d’Aristoph
théatre, & a substitué à leurs farces les meilleures comédies de
Moliere
traduites en Italien. A l’exemple de Florence, Ro
ple & à l’attrait du plaisir. Paris seul ne verra-t-il plus joüer
Moliere
? Un état où chaque citoyen se fait gloire de pen
l. Ce qui manque à la plûpart des peintres de caractere, & ce que
Moliere
, ce grand modele en tout genre, possédoit éminemm
ue la scélératesse de l’un, & qui plaint la crédulité de l’autre.
Moliere
met en opposition les mœurs corrompues de la soci
i le point fixe de la vertu ! C’est à cette précision qu’on reconnoit
Moliere
, bien mieux qu’un peintre de l’antiquité ne recon
à la risée & au mépris des spectateurs. Tel est, dans l’Avare de
Moliere
, la rencontre d’Arpagon avec son fils, lorsque sa
eintres les ont groupés avec des caracteres dominans ; c’est l’art de
Moliere
: ou ils ont fait contraster plusieurs de ces pet
s l’oeconomie de l’intrigue, est celui de nos auteurs comiques, après
Moliere
, qui a le mieux saisi la nature ; avec cette diff
férence que nous croyons tous avoir apperçu les traits que nous peint
Moliere
, & que nous nous étonnons de n’avoir pas rema
oir pas remarqué ceux que Dufreni nous fait appercevoir. Mais combien
Moliere
n’est-il pas au-dessus de tous ceux qui l’ont pré
elle politesse ! quelle élégance ! quels caracteres ! Il n’a manqué à
Moliere
que d’eviter le jargon, & d’écrire purement :
t suivie du Menteur, piece de caractere & d’intrigue. Alors parut
Moliere
, le plus parfait des poëtes comiques, & qui a
Richelieu, par ses libéralités, l’habilla d’un masque plus honnête ;
Moliere
en le chaussant de brodequins, jusqu’alors inconn
urs ; ils étoient tout-à-la-fois auteurs & acteurs, comme on a vû
Moliere
, Dancour, Montfleury, le Grand, &c. Aux Jongl
s & des hommes les plus célebres de la nation, Corneille, Racine,
Moliere
, Renard, M. de Voltaire, &c. leur fonction ex
os jours. L’avare de Plaute a ses originaux à Paris. Le misantrope de
Moliere
eût trouvé les siens à Rome. Tels sont malheureus
crier à la premiere représentation des précieuses ridicules : courage
Moliere
, voilà le bon comique. Observons, à-propos de cet
nt sans doute le mépris attaché aux airs & au ton précieux ; mais
Moliere
, pour arrêter la contagion, a usé du plus violent
r sur les pas de l’intrépide auteur du tartufe. Boileau racontoit que
Moliere
, après lui avoir lû le misantrope, lui avoit dit
s les mettent en jeu. Quoi de plus sérieux en soi que le Misantrope ?
Moliere
le rend amoureux d’une coquete ; il est comique.
-d’œuvre de naturel & d’intrigue ; & ce n’est pas la faute de
Moliere
si le sot orgueil plus fort que ses leçons, perpé
e lui, &c. Boileau a eu raison, s’il n’a regardé comme indigne de
Moliere
que le sac où le vieillard est enveloppé : encore
rt pour lui en faire le reproche. Pourceaugnac est la seule piece de
Moliere
qu’on puisse mettre au rang des farces ; & da
mique bourgeois & au comique noble, lorsqu’il contraste avec eux.
Moliere
en fournit mille exemples. Voyez dans le Dépit am
de tendresse, qui vie ment de se passer dans la scene des deux amans.
Moliere
, à la vérité, mêle quelquefois le comique grossie
toute sa simplicité. Le secret de ces miroirs seroit-il perdu depuis
Moliere
? Il a tiré des contrastes encore plus forts du m
cautions du jaloux. Qu’on nous pardonne de tirer tous nos exemples de
Moliere
; si Menandre & Térence revenoient au monde,
use, ses créanciers sont des gens fâcheux. On voit par les fâcheux de
Moliere
, qu’un fâcheux est un importun qui survient dans
dans les pieces d’Aristophane, de Ménandre, de Plaute, de Térence, de
Moliere
, & autres célebres comiques, le goût du siecl
es avec des notes. Jean-Baptiste Pocquelin, si célebre sous le nom de
Moliere
, ne à Paris en 1620, mort en 1673, a tiré pour no
S. Germain & au quartier S. Paul. La premiere piece réguliere que
Moliere
composa fut l’Etourdi, en cinq actes, qu’il repré
n’a point peint les moeurs des Romains pour lesquels il travailloit.
Moliere
fait rire les plus austeres. Il instruit tout le
it pas de subsister. Quoi qu’il en soit, on convient généralement que
Moliere
est le meilleur poëte comique de toutes les natio
aux mots Comique & Comédie . Cependant les meilleures pieces de
Moliere
essuyerent, pendant qu’il vécut, l’amere critique
gentilhomme, sont autant de pieces inimitables. Toutes les oeuvres de
Moliere
ont été imprimées à Paris en 1734, en 6 volumes i
ne puis m’empêcher d’ajouter encore un mot sur son aimable caractere.
Moliere
étoit un des plus honnêtes hommes de France, doux
it sublime en vain veut s’élever, &c. « Je ne suis pas, s’écria
Moliere
, du nombre de ces esprits sublimes dont vous parl
voit donnée par mégarde : « Où la vertu va-t-elle se nicher, s’écria
Moliere
, tiens, mon ami, je te donne la piece, & j’y
la sépulture. Il fallut que le roi engageât ce prélat à souffrir que
Moliere
fût déposé secrétement dans le cimetiere de la pe
e. Sous ce tombeau gisent Plaute & Térence, Et cependant le seul
Moliere
y gît. Leurs trois talens ne formoient qu’un espr
forts, Pour un long-tems selon toute apparence, Plaute, Térence &
Moliere
sont morts. (D. J.) POURPOINT POURPOINT,
’un collet, de busques & de basques ; on n’ignore pas ces vers de
Moliere
. Nos peres sur ce point étoient gens bien sensés
e citer ici un trait admirable de la comédie du Tartuffe, où le divin
Moliere
peint la préoccupation d’Orgon contre tous les ge
se disent plus qu’en matiere de dévotion, d’odeurs & de peinture.
Moliere
a dit ingénieusement : J’aurai toujours pour nou
ture des mœurs & de la vie civile. Les plus excellentes pieces de
Moliere
, sont le Misanthrope, le Tartuffe, les Femmes sça
utes les peines du monde à obtenir qu’il fût enterré en Terre-Sainte.
Moliere
avoit été fort estimé du roi, qui le gratifia de
; des Italiens. Plusieurs poëtes s’exercerent sur le genre de mort de
Moliere
, & firent plusieurs vers. En voici quatre que
yez le jugement que l’auteur des reflexions sur la poëtique a fait de
Moliere
« Personne, dit-il, n’a porté le ridicule de la c
dit-il, n’a porté le ridicule de la comedie plus haut parmi-nous que
Moliere
; car les autres poëtes comiques n’ont que les va
lets pour plaisans de leur theâtre ; & les plaisans du theâtre de
Moliere
, sont des marquis, & des gens de qualité. Les
’ont joué dans la comedie que la vie bourgeoise & commune ; &
Moliere
a joué tout Paris & la cour. Il est le seul p
Grimarest l’an 1705. Il ne faut pas confondre ce poëte avec un autre
Moliere
, qui vivoit l’an 1620. & qui a composé divers
re, la Polyxene, des Epîtres, &c. * Memoires historiques. Vie de
Moliere
.
’empresserent de la traduire, pour la donner sur différents théâtres.
Moliere
en composa d’abord une farce, qu’il représentoit
uelques traits dans son Médecin malgré lui. L’opinion commune est que
Moliere
doit entiérement la piece dont il est question au
Faisons des Médecins ou volants ou voleurs. Il est aisé de voir que
Moliere
a pris de l’Auteur Italien la feinte maladie de l
, sont puisées dans une histoire connue en Russie vingt ans avant que
Moliere
fît un Médecin malgré lui. Une femme voulant se
ore fouetté pour avoir refusé d’employer d’abord tout son savoir. Si
Moliere
n’a pas entendu raconter cette histoire, il doit
. Arlichino Medico volante, Arlequin Médecin volant, a pu fournir à
Moliere
, comme nous l’avons dit, l’idée de son Médecin ma
criailleries de sa femme, & la bat. Tout cela est dans la nature.
Moliere
a peint dans cette scene Didier l’Amour, dont par
narelle en vers latins, & ensuite, pour faire une petite malice à
Moliere
, il lui reprocha, chez M. le Duc de Montauzier, d
spute fort plaisante. M. Roze soutenoit, en chantant ses paroles, que
Moliere
les avoit traduites d’une épigramme latine. On se
esses plena ! Ah ! ah ! cara mea lagena, Vacua cur jaces ? Si
Moliere
avoit voulu, il auroit pu fermer bien vîte la bou
& en un acte, faite en 1663. Ce qu’il y a de singulier, c’est que
Moliere
n’a pas dédaigné de puiser chez un de ses ennemis
mparaison des deux dénouements. Dans la derniere scene de la piece de
Moliere
, Léandre, après avoir enlevé Lucinde, la ramene à
u Lecteur. Mais si de Visé a tort d’avoir fait un mauvais dénouement,
Moliere
a bien plus grand tort de s’en être servi. Il ne
de prouver modestement que Plaute, Térence, Lopez de Vega, Calderon,
Moliere
n’ont pas le sens commun ; que toutes les comédie
n’est point leur dupe. On se rappelle la scene de l’Amour Médecin, de
Moliere
, dans laquelle Sganarelle demande à deux de ses a
noisseurs2. Quelle perte sur-tout, qu’une mort précipitée ait empêché
Moliere
de faire le commentaire de ses ouvrages ! il y au
byrinthe si compliqué, où les plus grands Maîtres, & l’inimitable
Moliere
lui-même, se sont égarés : il nous auroit indiqué
comment. L’Académie Françoise proposa pour sujet, en 1769, l’Eloge de
Moliere
. On touchoit au moment fixé pour remettre les ouv
is, qui avoient vu mes réflexions sur la comédie en général & sur
Moliere
en particulier, me demanderent si j’avois travail
t que personne n’oseroit tenter un éloge aussi difficile que celui de
Moliere
, & que c’étoit le seul moyen de louer digneme
s nombreux. Il n’est pas douteux, ajouterent-ils, que pour bien louer
Moliere
il faut indiquer & faire connoître les découv
amp; resserrer sous un même point de vue les traits qui ont rapport à
Moliere
, & son éloge se trouvera fait. Ils se turent.
, Lopez de Vega, les Comiques Anglois, les Italiens, les Danois &
Moliere
ont saisi les causes du rire. Ils sont entrés, av
rop l’air d’y prétendre, & sans nuire à l’illusion. Ils ont suivi
Moliere
contemplateur au milieu du grand monde & dans
gens de goût. Quel homme fut jamais doué d’un génie plus créateur que
Moliere
? Il sut le soumettre à des regles établies par s
re plagiaire. Le troisieme volume contiendra toutes les imitations de
Moliere
: nous reconnoîtrons qu’il n’est jamais plus gran
rs convenables à son sujet, nous comparerons dans le quatrieme volume
Moliere
imitateur à Moliere imité, & nous y décompose
sujet, nous comparerons dans le quatrieme volume Moliere imitateur à
Moliere
imité, & nous y décomposerons les imitations
e déclarer leur admirateur, qu’en les traitant comme Plaute, Térence,
Moliere
, dont je ferai également remarquer les grandes be
nséquent une esquisse de leurs mœurs. J’observerai cependant de citer
Moliere
plus souvent que les autres Auteurs, afin de le m
tielle, non seulement pour les François, mais pour les étrangers, que
Moliere
, s’il m’est permis de m’expliquer ainsi, nous ren
ment un sujet se présentoit d’abord dans toute sa masse à l’esprit de
Moliere
? comment il en embrassoit l’étendue ? comment il
avoient fixés à sa Cour : aussi quelques-unes des comédies-ballets de
Moliere
n’ont-elles été composées que pour faire paroître
inira surement avec la fête. Voyons quel fut le succès des pieces que
Moliere
fit exprès pour la Cour. Consultons les personnes
onnes les plus dignes de foi sur cet article, l’Editeur des œuvres de
Moliere
, & M. de Voltaire, qui a fait des réflexions
ion. Ce fut à cette fête, connue sous le nom de l’Isle enchantée, que
Moliere
fit jouer la Princesse d’Elide, comédie-ballet en
e parle M. de Voltaire. Ecoutons présentement l’Editeur des œuvres de
Moliere
. « En 1664 le Roi donna aux Reines une fête auss
’applaudissement du Prince, récompense aussi juste que flatteuse pour
Moliere
, les allusions vraies ou fausses qui pouvoient av
M. de Voltaire : « Louis XIV lui-même donna le sujet de cette piece à
Moliere
. Il voulut qu’on représentât deux Princes qui se
ivertissement & par celui de l’à-propos. » Ecoutons l’Editeur de
Moliere
: « Le Roi donna l’idée du sujet des Amants magni
a est vrai : mais voilà précisément ce qui me confirme dans mon idée.
Moliere
voyant par sa propre expérience, ou persuadé par
s à la Cour avec des ballets. Loin que toutes les comédies-ballets de
Moliere
aient été composées exprès pour amener des divert
de mouches, de rubans. On peut leur comparer les comédies-ballets de
Moliere
après les avoir séparées en trois classes. Si nou
CHAPITRE II. Regnard imitateur de
Moliere
. Regnard a imité de Moliere un prologue, des
CHAPITRE II. Regnard imitateur de Moliere. Regnard a imité de
Moliere
un prologue, des détails, des scenes, des caracte
mais il nous reste à voir s’il vend cher la victoire. Imitateur de
Moliere
dans les prologues. Regnard, pour composer l
s vérités. Quel a donc été le but de Regnard en prenant les idées de
Moliere
? A-t-il espéré les mieux rendre ? A-t-il cru les
n lourdement. Voyons s’il a mieux imité les détails. Imitateur de
Moliere
dans les détails. Dans le Joueur de Regnard,
a misere de celui qui le montre. Mais il est pris dans les Fâcheux de
Moliere
, Acte III. Scene III. Ormin prie Eraste d’appuyer
la fortune de quelques particuliers. Regnard affoiblit donc l’idée de
Moliere
. D’ailleurs Ormin est, par le genre de sa folie,
ous ne rapporterons pas tous les petits détails que Regnard a pris de
Moliere
, & nous finirons par une tirade du Misanthrop
es pays. Enfin Regnard, à moins d’avoir copié exactement la tirade de
Moliere
, ne pouvoit faire rien de plus ressemblant. Cepen
d’imaginer qu’il a voulu parodier son prédécesseur. Imitateur de
Moliere
dans les Scenes. L’AVARE. Acte III. Scene VI.
semblables par le fond. Celle de Regnard est plaisante, mais celle de
Moliere
l’est autant : elle a de plus le mérite, comme no
aginaire ; elle est trop longue pour être rapportée. Imitateur de
Moliere
dans les caracteres. MOLIERE. L’Avare. L’ava
pendu si je vous aime, sans qu’elle soit détrompée. Imitateur de
Moliere
dans les dénouements. MOLIERE. Les Femmes sav
es ou des dénouements. Nous dirons donc en passant seulement que dans
Moliere
la fausse nouvelle est apportée par un homme qui
& dans Regnard par un personnage de nulle consistance ; que chez
Moliere
elle sert à faire ressortir les principaux person
isonnements pour prouver qu’aucun de ces dénouements ne vaut celui de
Moliere
. Je suis toujours dans le plus grand étonnement q
uelque beauté qu’il est bon d’enlever à l’oubli. Mais Regnard pillant
Moliere
le maître de son art, quand il est à peine dans l
arbarie ; Regnard, dis-je, s’exposant à être comparé tous les jours à
Moliere
, me paroît ou bien inconséquent ou bien présomptu
a sans doute remarqué que j’ai souvent affecté de comparer Regnard à
Moliere
, & de faire connoître combien il lui est infé
ez respecté ses lauriers en disant qu’il est le premier Comique après
Moliere
. Mon dessein a été de flatter nos Comiques naissa
ition : désespérant, avec raison, de pouvoir atteindre à la gloire de
Moliere
, ils pourroient se refroidir s’ils voyoient encor
rage ayant fait connoître insensiblement presque tous les endroits où
Moliere
s’étoit le plus rapproché du beau naturel, &
ffecter d’indiquer la comparaison, mettre le Lecteur à portée de voir
Moliere
triomphant toujours de Regnard, par la seule rais
ur subtil d’un Filou, Conte de d’Ouville. C’est la premiere piece de
Moliere
: il la fit d’abord jouer à Lyon par la troupe qu
par Nicolo Barbieri, imprimée en 1629, neuf ans après la naissance de
Moliere
. Elle est intitulée l’Inavertito, l’Etourdi : on
ette ruse & de plusieurs autres qui se trouvent dans l’Etourdi de
Moliere
. Enfin arrive un Turc, qui, sachant que sa sœur e
son bonheur. Tout le monde connoît l’Etourdi ou les Contre-temps de
Moliere
; & tout le monde peut voir, d’après l’extrai
tout le monde peut voir, d’après l’extrait de la Piece Italienne, que
Moliere
en a pris presque tous ses matériaux. Il est des
es de l’intrigant, me paroissent bien plus comiques que l’Egyptien de
Moliere
. Il est amoureux de l’esclave, il l’achete, &
résence, prenne la fuite quand on a besoin de lui. Mais, en revanche,
Moliere
s’est montré bien supérieur à l’Auteur Italien da
: croyez-moi, sera bien fin qui pourra l’attraper. Dans la scene que
Moliere
a imitée de Plaute, il introduit Hippolyte, qui,
t au caractere de l’Etourdi, il n’est pas merveilleusement peint dans
Moliere
; mais il l’est bien mieux que dans l’Italien. Gé
intéressant, parceque la vivacité de son amour les occasionne. Louons
Moliere
de n’avoir pas mis sur la scene le caractere Ital
en cinq actes & en vers, jouée à Paris quatre ans avant celle de
Moliere
. Acte I. Cléandre, amant aimé de Lucrece, l’atte
atience, parcequ’ils ne voyoient aucun remede à leurs pertes4. Comme
Moliere
est rarement au-dessous de ses originaux, on peut
t, sans craindre de ternir sa gloire : il faut d’ailleurs être juste.
Moliere
n’a saisi qu’en partie le comique du conte. Il es
t la peur qu’ils se font : la situation est plus piquante du double.
Moliere
ne s’est pas contenté de s’approprier les étourde
l’autre est froide & languissante. Encore une imitation heureuse,
Moliere
ne laissoit presque plus rien à desirer. Qu’il eû
Deuil, qui est très plaisante, mais qui n’est presque que la scene de
Moliere
étendue. Il n’a pas mieux profité du Conte de d’O
e Moliere étendue. Il n’a pas mieux profité du Conte de d’Ouville que
Moliere
.
mbre de la même année. Ce fut à cette représentation que la Troupe de
Moliere
prit pour la premiere fois le titre de Troupe du
remiere fois le titre de Troupe du Roi. Grimaret, Auteur d’une vie de
Moliere
, dit que Pourceaugnac fut fait à l’occasion d’un
rgé. Grimaret ajoute que cet original ne le porta pas loin, & que
Moliere
, pour se venger du campagnard, le mit sur le théâ
semel & bis La perle, la fleur des Marquis, De la façon du sieur
Moliere
, Si plaisante & si singuliere : Tout est, dan
Laquelle en Pourceaugnacs fourmille. . . . . . . . . . . . . . . Si
Moliere
eut le bonheur de trouver sous sa main un Limousi
illeures & les plus flatteuses pour l’Auteur ; mais dans celle-ci
Moliere
s’est borné sans doute à copier l’habit ou l’allu
Pourceaugnac, & ce qui les amene, ne sont point dans l’italien :
Moliere
les a pris dans une farce42 en un acte, & en
ans avant Pourceaugnac. Voici l’endroit qui a fourni quelques idées à
Moliere
. La Rocque a besoin d’argent pour régaler des D
la main, & veut absolument donner des clysteres à Guillot. Dans
Moliere
, Eraste remet Pourceaugnac entre les mains de deu
ment que s’ils n’eussent jamais bougé d’ensemble. . . . . . . . . .
Moliere
a considérablement embelli le dialogue d’Ordogno
ncore moins naturel que Pourceaugnac accepte un logement chez Eraste.
Moliere
a fort bien fait de nous dire au commencement de
sur des distractions. Qu’on compare ce dénouement avec un de ceux de
Moliere
, celui de l’Avare si l’on veut. Harpagon se plain
a vérité au terme qu’il desire ; mais il se demande : par quel chemin
Moliere
nous a-t-il fait passer ? Quelques Auteurs, pour
ion peut rendre toujours nouveau. On dit tous les jours hardiment que
Moliere
peche par ses dénouements, & qu’il n’en a pas
ens de lettres, qui ne jugent jamais que sur parole ou par contagion.
Moliere
a, sans contre-dit, quelques dénouements défectue
oient des nues avec une divinité chargée du soin de dénouer la piece.
Moliere
varie non seulement les siens à l’infini ; mais c
cipal personnage la dénoue. Outre les trois manieres des Anciens, que
Moliere
a corrigées, s’il ne les a pas perfectionnées, il
son époux, & que tout ce qui vient de se passer est réel. Depuis
Moliere
, nos Modernes ont retourné en cent façons différe
frappant que nous puissions en donner, est dans l’Ecole des Maris de
Moliere
. Quelle imagination n’a-t-il pas fallu pour éparg
donner dans les pieges qu’il a voulu tendre ! Remarquons que lorsque
Moliere
a conduit ses dupes au point desiré, il peint ave
p de la plus agréable surprise. Remarquons dans cet exemple même, que
Moliere
a évité un défaut commun à presque tous les Auteu
p; ce bon procédé réunit sur lui tous les suffrages. Voilà comme chez
Moliere
le goût, la finesse, la vraisemblance, les égards
entieres pour arranger les affaires des acteurs les plus subalternes.
Moliere
est dans ce cas, dans son Dépit Amoureux. Nous sa
a aussi. Adieu, Messieurs ; battez des mains. Racine a fait pis que
Moliere
& Térence. Le dénouement de ses Plaideurs est
hapitre des chapeaux d’Aristote, qu’il doit se couvrir. Ce trait, que
Moliere
a lâché certainement contre les Auteurs possédés
ette piece parut sur le théâtre du Palais Royal, le 26 Décembre 1662.
Moliere
a fait encore voir dans cette comédie l’art avec
s contredit les traits les plus saillants de la piece, & ceux que
Moliere
a puisés chez Straparole, chez la Fontaine &
r ordre dans chacune de ces sources, & voyons avec quelle adresse
Moliere
a su épurer les richesses qu’il en a tirées. Str
emier volume. Je vais rapidement extraire tout ce qui n’a pas servi à
Moliere
. Nérin, fils de Galois Roi de Portugal, n’avoit j
z une femme sans s’informer du nom & de la qualité de son époux ?
Moliere
a su mettre ordre à tous ces inconvénients ; il a
cevoir chez lui ne voient Agnès & ne deviennent ses rivaux. Voilà
Moliere
au-dessus de Straparole. Comparons-le maintenant
. . . . . . . . C’est à la Fontaine, comme on vient de le voir, que
Moliere
doit l’humeur goguenarde de cet Arnolphe qui rit
au but dès qu’il aura obtenu le premier rendez-vous. D’un autre côté,
Moliere
a un trait impayable & qu’il ne doit à person
conquêtes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . Voilà deux rivaux que
Moliere
laissé derriere lui. Vraisemblablement Scarron ne
ent Scarron ne lui disputera pas la victoire. Nous allons voir ce que
Moliere
lui doit, & comment il en a fait usage. La P
x, aussi timidement qu’un écolier nouveau fait un pédant impérieux.
Moliere
fait mettre comme Scarron son héros dans un faute
e la point réveiller, il s’en alla à la Messe & à ses affaires.
Moliere
fait dire par son héros à la belle Agnès que les
ant le Seigneur Scarron, qui a déja beaucoup parlé, pour voir comment
Moliere
a su tirer parti de la bêtise de Laure, des disco
ulet mourir ? Ne nous amusons pas à louer présentement la façon dont
Moliere
a imité Scarron ; il suffit dans cette occasion d
le y manque, elle sait du moins cacher sa faute. . . . . Avouons que
Moliere
a de grandes obligations au burlesque Scarron. Il
ne femme d’esprit. Convenons aussi que nous devons de grands éloges à
Moliere
pour s’être servi de la matrone sans la mettre su
nnocente ; ils seroient révoltants dans celle de la vieille sorciere.
Moliere
n’a-t-il pas bien fait encore d’abandonner à Scar
main, qui prodigue des faveurs à un inconnu par instinct seulement ?
Moliere
, dis-je, n’a-t-il pas bien fait de nous offrir à
sonnes ne sauroient voir les succès amoureux avec plaisir ; & que
Moliere
, ami des bienséances, intéresse les ames honnêtes
rtu même approuve, & qui n’est pas couronnée de la main du vice.
Moliere
a pris encore l’idée d’une petite scene dans une
ien, & s’en va fort content. Voyons la même scene transportée par
Moliere
sur le théâtre françois. Arnolphe recommande à Ge
je vous rejoins : Ayez bien l’œil à tout, & secondez mes soins.
Moliere
a conservé tout le plaisant de la scene italienne
d on a sous la main d’aussi bons matériaux. Ils pensent, je gage, que
Moliere
n’a pas eu grand mérite à faire les changements q
vais le leur prouver par une comédie qui a paru un an avant celle de
Moliere
. Elle est bâtie sur le même fonds ; l’Auteur avoi
ans laquelle il a exactement encadré tous les défauts de ses modeles.
Moliere
a étendu son sujet : les fautes ont disparu ; les
est digne de parer une divinité. Le plus fâcheux pour Dorimon est que
Moliere
lui a pris l’idée de son sot Docteur, & a mis
choses excellentes. Dans la nouveauté de cette piece, les ennemis de
Moliere
lui reprocherent beaucoup toutes ses imitations q
est mue Pour une piece assez connue, Et qui vient d’Auteur assez bon,
Moliere
, notre mignon. Les uns en ont dit pis que pendre,
lé : La Guerre comique, ou Défense de l’Ecole des Femmes, du sieur de
Moliere
, & de sa Critique, par le sieur P. de la Croi
Cette scene est excellente pour le Théâtre Italien, & celle de
Moliere
est excellente pour le Théâtre François, parceque
farce de la scene & l’a rendu plus attachante, plus intéressante.
Moliere
a sur-tout ajouté au comique en donnant aux amant
du Médecin volant de Boursault. Rappellons-nous d’abord les scenes de
Moliere
. Acte III. Scene X. Toinette vient en Médecin
t la veille. Voyons présentement les scenes italiennes sur lesquelles
Moliere
a calqué les siennes ; ou, pour mieux faire, voyo
ent mieux au sujet & servent davantage à l’intrigue que celles de
Moliere
; elles ne pechent pas si fort contre la vraisemb
amp; le Fauxbourg ; mais elle est au contraire faite d’après celle de
Moliere
, & la copie est très inférieure à l’original.
bon nombre de sujets, de caracteres, de scenes, de détails imités par
Moliere
; mais ne nous persuadons pas avoir rapporté tout
es ses imitations. Ne nous flattons pas d’avoir entiérement décomposé
Moliere
imitateur ; premiérement, parcequ’il est impossib
ndement, parceque nous ne saurions rapporter toutes les imitations de
Moliere
, à moins que de copier ses ouvrages depuis son Et
cidera si ce que j’avance est si ridicule. Nous n’avons point dit que
Moliere
ait imité sa Psyché. Supposons qu’aucun Auteur n’
sa Psyché. Supposons qu’aucun Auteur n’ait avant lui traité ce sujet,
Moliere
ne l’a-t-il pas trouvé dans la Fable ? Prendre un
plagiaire, &c. n’est certainement dans aucun des prédécesseurs de
Moliere
; mais on prétend qu’il l’a vue d’après nature, a
Un chacun est chaussé de son opinion ! Ces vers ne sont nulle part :
Moliere
les a pourtant imités. Boileau n’a-t-il pas dit :
loge son voisin aux petites-maisons. Nous savons, par tradition, que
Moliere
, frappé de la vérité de ces deux vers, avoit dess
; se moqueroient mutuellement les uns des autres. Il est à parier que
Moliere
, plein de son idée, laissa couler sur son papier
& en dialogue. Veut-on que j’entre dans des détails plus petits ?
Moliere
imitoit sur le théâtre jusqu’à l’habillement des
us avez envie de l’aimer toujours. . . . . . . Qui nous assurera que
Moliere
n’ait pas entendu dire à quelque George Dandin, m
ux d’argent 54, &c. Enfin, tranchons le mot, tous les ouvrages de
Moliere
ne sont qu’une imitation continuelle. Ce qu’il n’
avons qu’à nous rappeller les morceaux de ses romans d’après lesquels
Moliere
a fait la reconnoissance de Pourceaugnac & d’
mes pour la comédie ? Pourquoi Scarron, qui en étoit possesseur avant
Moliere
, n’a-t-il pas eu l’art d’en tirer le même parti ?
ns que nous avons faites sur les imitations bonnes & mauvaises de
Moliere
nous ont donné lieu de détailler insensiblement l
s nos yeux les différentes imitations des plus fameux Comiques depuis
Moliere
jusqu’à nous. Par ce moyen le Lecteur verra une s
pérons prouver encore par-là que les successeurs les plus célebres de
Moliere
sont ceux qui ont imité davantage leurs prédécess
été plus ou moins applaudis, à mesure qu’ils ont plus ou moins imité
Moliere
, le premier Poëte comique de tous les âges &
re du Palais Royal, le 4 Juin 1666. Bien des personnes prétendent que
Moliere
doit aussi le sujet de cette comédie aux Italiens
ncienne Troupe Italienne, m’a dit (c’est M. de Tralage qui parle) que
Moliere
, qui étoit de ses amis, l’ayant un jour rencontré
rlé des nouvelles de théâtre & autres, le même sieur Angelo dit à
Moliere
qu’il avoit vu représenter en Italie, à Naples, u
r fainéant, qui s’amuse à cracher dans un puits pour faire des ronds.
Moliere
l’écouta avec beaucoup d’attention : quinze jours
s, le sieur Angelo fut surpris de voir dans l’affiche de la Troupe de
Moliere
la comédie du Misanthrope annoncée & promise
net du Courtisan bel esprit est l’ouvrage d’un Auteur contemporain de
Moliere
. La façon dont il a traité Cotin n’a pas peu cont
désespere Alors qu’on espere toujours. Il est très vraisemblable que
Moliere
, en lisant la piece espagnole pour composer son F
’idée charmante, qu’il en eût voulu enrichir notre langue ; & que
Moliere
, toujours guidé par son bon goût, en eût montré l
, les autres à Fontainebleau. Nous en croirons Loret, contemporain de
Moliere
, & qui faisoit dans ce temps-là une Gazette r
, à Vaux, chez Nicolas Fouquet, Surintendant des Finances. Il engagea
Moliere
à composer cette comédie pour une fête magnifique
e jours, elle plut cependant si fort au Roi, qu’il indiqua lui-même à
Moliere
le caractere du Chasseur qui n’y étoit pas alors1
t à Paris que le 4 Novembre suivant. Un acte d’une piece jouée devant
Moliere
lui a fourni l’idée de ses Fâcheux. Comme nous av
l’acte entier de la piece italienne. Je n’entreprendrai pas de louer
Moliere
sur l’invention du projet de Caritidès ; je laiss
savoir aussi rare qu’éminent. Quoi qu’il en soit, l’idée appartient à
Moliere
. Concluons donc, d’après l’Auteur Anglois, que Mo
e appartient à Moliere. Concluons donc, d’après l’Auteur Anglois, que
Moliere
en l’imaginant a fait la critique de tous les fai
scene d’exposition de ses Fâcheux. Comme Regnier a, long-temps avant
Moliere
, imité cette même Satyre, voyons auquel des deux
rder comme des hommes d’honneur & de probité. On ne peut nier que
Moliere
n’ait imité en homme d’esprit les deux Satyriques
er ne fait soupçonner son origine à ceux qui ne la connoissent point.
Moliere
n’a pas fait comme ces Architectes ignorants &
anum, sans se donner la peine de les réparer ou de les rajeunir. Mais
Moliere
a-t-il employé tous les matériaux propres à son s
rdre sa fortune que d’abandonner son martyr ? Je regrette encore dans
Moliere
, ainsi que dans Regnier 16, cet ami d’Horace qui
oissoit un paradis, Fut, avec grande mélodie, Récitée une comédie Que
Moliere
, d’un esprit pointu, Avoit composée in-promptu...
voit composée in-promptu... 14. Ce fut le Roi lui-même qui donna à
Moliere
le sujet de son chasseur, & voici comme. Au s
ésentation de cette comédie, qui se fit chez M. Fouquet, le Roi dit à
Moliere
, en lui montrant M. de Soyecourt : « Voilà un gra
grand original que tu n’as pas encore copié ». C’en fut assez dit....
Moliere
, qui n’entendoit rien au jargon de la chasse, pri
ns son Phormion ; le fond du sujet est le même. Mais, avant de mettre
Moliere
à côté de Térence, comparons-lui Cyrano qui lui a
ene du sac. C’est ce qui a fait dire vraisemblablement à Boileau, que
Moliere
allioit Térence à Tabarin. Voici l’extrait des de
n peut le voir ; mais c’est particuliérement de sa derniere farce que
Moliere
a pris l’idée de la seconde scene du troisieme ac
Italiens ont tiré tout le parti possible de l’idée de Tabarin ; &
Moliere
, si souvent au-dessus d’eux, leur est inférieur d
ux, leur est inférieur dans cette occasion : mais cela n’enleve pas à
Moliere
le prix de son art, comme le prétend Boileau. Qui
bien mieux fait de dire, avec le Pindare du siecle de Louis XIV, que
Moliere
parcouroit le théâtre de l’un à l’autre pole. Dan
oliere parcouroit le théâtre de l’un à l’autre pole. Dans la piece de
Moliere
, Scapin voudroit n’être pas responsable des coups
à douze personnes, meurt de peur, & prend la fuite. La scene de
Moliere
est plus favorable pour l’acteur, parcequ’en lui
ersonnages qu’il représente, la mettent bien au-dessus de la scene de
Moliere
, & de l’italienne. Scapin joue devant un homm
théâtre italien, parcourons tout ce qui peut avoir fourni des idées à
Moliere
pour composer la piece dont il est question. Je s
une infinité de vols dont on ne s’étoit point apperçu. La scene de
Moliere
est beaucoup plus plaisante que l’italienne, sur-
on croit le voir tomber dans la cave en fuyant. Plaçons présentement
Moliere
à côté de son ami Cyrano qui lui a fourni deux sc
nner par le pere même de son jeune patron. L’idée est fort plaisante,
Moliere
l’a adoptée. Pour obliger le pere à financer, on
lere ? & qu’il veut donner un vieil habit pour racheter son fils.
Moliere
s’est emparé de toutes ces richesses ; mais elles
richesses ; mais elles sont entourées de choses qui les déparent, que
Moliere
a très bien apperçues, & qu’on ne trouve poin
i persuader qu’une galere turque est venue jusqu’au quai de l’Ecole :
Moliere
sauve cette extravagance en transportant l’action
sa pécune, elle ne courra point de risque sur la mer du Levant. Dans
Moliere
, Zerbinette rappelle de même à Géronte tout ce qu
La scene est mauvaise dans Cyrano : elle ne peut être excellente dans
Moliere
, parcequ’elle nous offre un simple récit de ce qu
’on leur a dites : c’est dans ce morceau seulement que le dialogue de
Moliere
ressemble à celui de Rotrou D’ailleurs ce sont de
leurs ce sont des minuties, qu’il est bon d’indiquer pour prouver que
Moliere
faisoit attention à tout, qu’il sentoit tout, mai
faut pas s’arrêter long-temps. Passons à Térence. Nous avons dit que
Moliere
avoit imité des détails & plusieurs scenes du
ce, Géta répete ou parodie simplement ce que Démiphon vient de dire :
Moliere
a senti combien une idée retournée ou répétée pro
oir loué l’adresse de Térence, ils loueront encore davantage celle de
Moliere
, qui non seulement a saisi toutes les beautés de
mès offre la somme qu’on leur demande. Il est bien plus plaisant dans
Moliere
de voir ces contradictions dans un seul homme qu’
; pour le déterminer à compter l’argent dont son fils a besoin48. Que
Moliere
est sublime dans ce moment où il ne doit rien à s
réellement le priver de sa femme en la faisant épouser par Phormion.
Moliere
n’a pu introduire cette situation réellement piqu
à Phormion de venir manger chez elle tant qu’il voudra. Qu’on lise
Moliere
, en comparant le plan de ces deux pieces, on conv
mp; je suis obligé de l’avouer moi-même, malgré mon enthousiasme pour
Moliere
, on conviendra, dis-je, que le plan de Térence l’
ra, dis-je, que le plan de Térence l’emporte de beaucoup sur celui de
Moliere
, sur-tout si l’on se transporte au temps où les b
e devoit présenter aux Romains une fable aussi naturelle que celle de
Moliere
dut le paroître peu dans sa nouveauté. En second
lheureux coups de bâton qu’il a donnés. Je ne puis comprendre comment
Moliere
n’a pas vu dans le plan de son modele des combina
Auteur de lier toutes les beautés de la piece de Térence à celles que
Moliere
a mises dans la sienne ? Une fois réunies, elles
a paresse ou de l’impuissance. On ne va pas loin avec de tels guides.
Moliere
n’est le plus grand Comique de tous les siecles,
chir. Nous verrons, quand nous parlerons de l’Art de l’Imitation, que
Moliere
, pour composer la plus grande partie de ses piece
isse, avant que d’entreprendre le portrait en grand. Qui nous dira si
Moliere
, avant que de travailler au Tartufe, n’a pas voul
en vers par Thomas Corneille, elle est exactement rimée sur celle de
Moliere
. Don Juan. Tout Marquis veut avoir des Pages. I
ans sa nouveauté comme elle l’est encore, & je ne doute point que
Moliere
n’ait senti dès-lors qu’après avoir mis sur la sc
ce qui fait survivre, comme nous venons de le dire, les Précieuses de
Moliere
aux héroïnes de la piece. Mais hélas ! tout Auteu
liere aux héroïnes de la piece. Mais hélas ! tout Auteur n’est pas un
Moliere
. Je ne veux pas décourager les jeunes Auteurs qui
es paroissent ; un vieillard s’écrie du milieu du parterre : Courage,
Moliere
, voilà la bonne Comédie. Ménage dit à Chapelain :
e nous nous rappellons encore leurs traits : d’ailleurs les pieces de
Moliere
peuvent se comparer aux portraits de l’illustre M
nes de cette piece, est prise dans Don Quichotte : le Lecteur va voir
Moliere
s’enrichir des idées de Michel Cervantes, sans te
tort de les transporter sur le théâtre. Jusqu’à ce temps là, j’estime
Moliere
tout autant que si Madame Jourdain eût été la pre
s ont obtenu un ordre qui en défend la représentation. On prétend que
Moliere
a peint son Bourgeois Gentilhomme d’après une per
musique des divertissements ; il s’appelloit Jean-Baptiste, ainsi que
Moliere
. 45. « Jamais piece n’a été plus malheureusemen
té plus malheureusement reçue que celle-là, & aucune de celles de
Moliere
ne lui a donné tant de déplaisir. Le Roi ne lui e
as un mot à son souper. Tous les courtisans la mettoient en morceaux.
Moliere
nous prend assurément pour des grues, de croire n
tte piece pour la seconde fois ; &, pendant ces cinq à six jours,
Moliere
, tout mortifié, se tint caché dans sa chambre : i
oi, qui n’avoit pas encore porté son jugement, eut la bonté de dire à
Moliere
: Je ne vous ai point parlé de votre piece à la p
uit par la maniere dont elle avoit été représentée : mais, en vérité,
Moliere
, vous n’avez encore rien fait qui m’ait plus dive
e rien fait qui m’ait plus diverti, & votre piece est excellente.
Moliere
reprit haleine au jugement de Sa Majesté ; &
de se retracter, & de s’avouer de foibles connoisseurs ». Vie de
Moliere
, par Grimaret. 46. Dans le Potier d’étain Poli
st à mon sens une chose des plus hardies que d’imaginer, comme a fait
Moliere
, une comédie en trois actes de scenes détachées,
s plus grands génies ». Riccoboni a raison de mettre les Fâcheux de
Moliere
au-dessus de toutes les pieces à scenes détachées
de toutes les pieces à scenes détachées ; mais il a tort de dire que
Moliere
a eu seul la hardiesse d’en faire en trois actes.
st donc pas sur la quantité des actes que nous donnerons des éloges à
Moliere
, c’est sur l’art qu’il a mis dans sa piece, art i
euse, lui accorde la main d’Orphise. Le dernier Editeur des œuvres de
Moliere
dit dans ses réflexions sur la piece des Fâcheux,
ntendu critiquer précisément ce que nous venons d’admirer : « Puisque
Moliere
, disoit-on, a fait rouler son action, son intrigu
, & l’Auteur auroit été fort embarrassé pour lui donner un titre.
Moliere
n’avoit donc pas d’autre parti à prendre que celu
toile quand ils demandoient des détails trop longs. Après avoir loué
Moliere
d’avoir rendu sa piece intéressante par une intri
action parfaite dans un petit nombre de vers, & qui critiquoient
Moliere
de l’avoir fait. Mais ce n’est point assez ; je v
it. Mais ce n’est point assez ; je veux leur prouver présentement que
Moliere
, s’il l’eût jugé à propos, auroit pu précipiter d
n’est pas faisable ; je prouverai le contraire par les vers mêmes de
Moliere
, puisqu’en les copiant j’en ai retranché la moiti
les pieces de Boursault, malgré toute notre admiration pour l’art que
Moliere
a mis dans les Fâcheux, je ne conseillerois point
urs. Le hasard seul conduit presque tous les fâcheux auprès d’Eraste.
Moliere
, qui a senti combien cela étoit forcé, a vainemen
: il est donc bien plus dangereux qu’elles passent jusqu’à son cœur.
Moliere
, mon héros éternel, lui qui a purgé la scene des
rendez-vous qu’elle a donné à son amant. Nous trouverons encore dans
Moliere
des indécences plus dangereuses pour les mœurs, t
devons la situation au sujet. Il faut même avoir quelque obligation à
Moliere
qui nous a épargné toutes les indécences de son o
t généreux, il faisoit à très bon marché le métier le plus lucratif.
Moliere
attaqua T. Corneille, qui à son vrai nom ajoutoit
d avec raison, Vous pourriez vous passer d’exemples de la sorte. Et
Moliere
auroit pu se passer de faire cette comparaison. S
avoit le ridicule de vouloir quitter le nom de ses peres, étoit-ce à
Moliere
à le lui reprocher, lui qui avoit quitté celui de
e voulut venger l’affront fait à son nom. Il connoissoit la manie que
Moliere
avoit de se faire peindre en Empereur Romain, lui
in46 ! Le trait lancé par Corneille est bien moins fort que celui de
Moliere
: mais ce dernier étoit un très dangereux railleu
e il mordoit vigoureusement. Qu’on en demande des nouvelles à Cotin.
Moliere
, non content de prendre un sonnet & un madrig
e voix & des gestes propres à faire reconnoître l’original. Enfin
Moliere
fit si bien, que Cotin, accablé du coup, tomba da
ncore de plus fort ? qu’on lise l’Impromptu de Versailles, on y verra
Moliere
nommer Boursault, sans lui faire la grace d’ajout
Auteur qui se mêle d’écrire contre des gens qui ne songent pas à lui.
Moliere
. Vous êtes folle. Le beau sujet à divertir la cou
plus loin. On dira que Boursault avoit fait une critique sanglante de
Moliere
, & qu’il lui étoit permis de se venger. Point
homme qui en attaque un autre pour lui dire des injures est un lâche,
Moliere
devoit mépriser Boursault, & ne pas déshonore
ienséance publique de supprimer la satyre de Boursault & celle de
Moliere
. Il est honteux, ajoute-t-il, que des hommes de g
oltaire dit que M. Wicherley a tiré sa piece de l’Ecole des Femmes de
Moliere
; c’est sans doute à cause de la Campagnarde inno
met Boniface au point de ne pouvoir plus lui refuser sa fille. 46.
Moliere
qui, à très bon droit, occupe la premiere place d
de Tricotin. On trouva qu’il ressembloit trop à celui de l’original,
Moliere
le nomma Trisotin. La malignité même n’auroit pas
ue naître & mourir. Les étrangers ont la hardiesse de reprocher à
Moliere
que ses pieces ne sont pas intéressantes. J’avoue
acher vivement le spectateur. Je prouve le contraire par une piece de
Moliere
même, cet Auteur qu’on accuse d’être si peu intér
it chargé d’exécuter l’arrêt ; examine combien il auroit été facile à
Moliere
qu’on de faire fondre toute l’assemblée en larmes
es beautés, élevez tous ensemble la voix pour chanter les louanges de
Moliere
. C’est peut-être dans cette occasion qu’il a donn
il sera, je crois, à propos de dévoiler l’art & les ressorts dont
Moliere
s’est servi pour ramener au comique les situation
u’on ne le confonde pas avec l’intérêt tragique, & l’on verra que
Moliere
est le plus attachant des Auteurs. Je donne un dé
il est, dit-il, amoureux. Qu’on me cite, chez les prétendus rivaux de
Moliere
, une piece plus attachante d’un bout à l’autre, q
a fin, comme dans Pourceaugnac, & je permettrai alors de dire que
Moliere
n’est pas intéressant. Pour l’être, il n’est pas
& l’enchaîner à son sujet jusqu’à la fin. J’ai dit plus haut que
Moliere
est le plus intéressant, ou le plus attachant des
la seconde dans deux ou trois articles différents. Otez des œuvres de
Moliere
les scenes dans lesquelles les valets parodient l
’une à l’autre, & soient enchaînées comme celles de Pourceaugnac,
Moliere
deviendra tout-à-coup plus intéressant du double.
te à la portée de tous les autres : il faut enfin prendre pour modele
Moliere
dans son Bourgeois Gentilhomme. La folie qu’ont t
ont tous les hommes de vouloir paroître plus qu’ils ne sont, a frappé
Moliere
: il a senti tout l’avantage qu’il pouvoit tirer
Tout Prince a des Ambassadeurs, Tout Marquis veut avoir des Pages.
Moliere
s’est gardé de prendre pour son héros un Prince o
de couvrir toutes leurs sottises du même air & du même langage.
Moliere
n’a eu garde encore de prendre son principal pers
, il ne lui persuadera pas qu’il est aimé d’une belle Marquise. Enfin
Moliere
a préparé par le seul état de son héros, toutes l
la piece. La jalousie est au rang des passions qui ont cet avantage.
Moliere
l’a senti quand il a mis sur la scene le Prince j
, Auteurs Espagnols1 ? On peut voir Cinna dans Séneque le Philosophe.
Moliere
, le divin Moliere lui-même, n’a pas quatre pieces
s1 ? On peut voir Cinna dans Séneque le Philosophe. Moliere, le divin
Moliere
lui-même, n’a pas quatre pieces qui ne soient imi
bre de ses lauriers, je prétends leur donner un nouvel éclat, puisque
Moliere
a si bien embelli ses copies, qu’on les préfere a
eurement : c’est ce que nous prouverons encore en plaçant quelquefois
Moliere
imité à côté de Moliere imitateur, & en metta
nous prouverons encore en plaçant quelquefois Moliere imité à côté de
Moliere
imitateur, & en mettant sous les yeux du publ
nt sous les yeux du public les imitations de tous nos Auteurs, depuis
Moliere
jusqu’à nous. Je l’ai cru nécessaire pour rendre
MOLIERE.
Moliere
, né à Paris, fut, sans contredit, le plus grand P
ire de leurs défauts, l’autre tiroit son plaisir de leurs foiblesses.
Moliere
avoit des amis respectables, qui le consoloient d
gaieté répandue dans ses Comédies n’étoit point dans sa conversation.
Moliere
pensoit trop, pour être plaisant dans la société
tes nuances des caracteres. Comme il étoit fort dissipé, il rendoit à
Moliere
ce qu’il avoit vu, & Moliere le mettoit en œu
il étoit fort dissipé, il rendoit à Moliere ce qu’il avoit vu, &
Moliere
le mettoit en œuvre. Chapelle n’en étoit pas plus
upe d’un pareil maroufle. La différence qu’il y a entre la piece de
Moliere
& celle de M. Chappuzeau, est si visible qu’e
n’a que le ridicule de parler science ; la Madelon & la Cathos de
Moliere
poussent l’affectation jusques dans les conversat
sans doute lui-même la distance qu’il y avoit de sa piece à celle de
Moliere
, puisqu’il la corrigea d’après lui, & la fit
pour prouver la différence qu’il y a d’un bon à un mauvais imitateur.
Moliere
fait d’un mauvais original une copie qui est un p
par la vérité des portraits qu’on lui présentoit, s’écria : Courage,
Moliere
, voilà la bonne Comédie : je sais que Ménage, en
ons adoré, & adorer ce que nous avons brûlé » : je sais enfin que
Moliere
a si fort ridiculisé ses originaux, qu’ils ont di
tre. Comme c’est tout ce qui nous en reste, nous ne pouvons savoir si
Moliere
lui est redevable de quelque chose ; mais nous al
re auprès de l’amante, qui a, comme Eularia, une maladie de commande.
Moliere
a donc emprunté de l’un des deux Auteurs la fauss
ut cas, son idée est exprimée d’une façon bien louche. Voyons comment
Moliere
l’a rendue. Clitandre, déguisé en Médecin, projet
le pere & la fille. Les connoisseurs verront facilement combien
Moliere
est plus simple, plus clair, plus naïf que ses pr
voilà beaucoup plus incertain que je n’étois. Passons présentement à
Moliere
. ACTE II. Scene IV. SGANARELLE, MM. TOMÈS, DESF
scenes sont exactement tout-à-fait ressemblantes. Cependant celle de
Moliere
est beaucoup plus plaisante. Pourquoi ? Premiérem
t. Le comique croîtra avec l’importance de la matiere ». Secondement,
Moliere
a considérablement embelli sa scene par la façon
le charlatanisme dont les Savants se sont déja apperçus. La scene de
Moliere
, ainsi encadrée, a dû nécessairement mieux ressor
igné les articles du contrat. Le dénouement de Cyrano & celui de
Moliere
sont les mêmes, à quelque petite chose près. Cepe
ignant. Hé bien ! tiens : es-tu contente ? Les beautés qui sont dans
Moliere
sont bien dans Cyrano ; mais notre Poëte a su les
e au creuset & les séparer d’avec l’alliage qui les dégradoit. Si
Moliere
a su imiter en homme de goût ses prédécesseurs, M
e. C’est dommage que le dénouement, quoique plus honnête que celui de
Moliere
, soit aussi insipide que l’autre est plaisant ; q
une très bonne piece en mêlant les beautés de Goldoni avec celles de
Moliere
; mais il faudroit pour cela être bon imitateur,
double intrigue. 32. Edme Boursault, si cruellement turlupiné par
Moliere
, avoit pourtant du mérite. Cela nous prouve combi
APITRE XXXIV. On peut faire usage de tous les caracteres. Soit que
Moliere
ait arrangé ses fables d’après les caracteres qu’
Le meilleur, à mon avis, est de nous familiariser avec les pieces de
Moliere
, de les analyser, de les méditer ; nous y apprend
d’agir, ou qui ne lui auroit été d’aucune utilité. Dans les Fâcheux,
Moliere
devoit peindre nécessairement plusieurs importuns
eces à scenes détachées ». Cela est vrai, aussi n’y est-on pas forcé.
Moliere
va nous servir encore de guide dans une autre car
te ; ils fournissent presque autant de comique l’un que l’autre. Mais
Moliere
voulant filer une petite intrigue, a choisi le ca
endent la peinture plus facile & diminuent le travail du peintre,
Moliere
ne pouvoit par conséquent se flatter d’en faire l
ne. J’ai cherché pendant long-temps la cause de cette supériorité que
Moliere
a sur ses prédécesseurs & sur ses successeurs
d’ailleurs suffisamment prouvé, je pense, qu’aucun des successeurs de
Moliere
n’a le droit de lui reprocher ses imitations, enc
s sommes secondement obligés à faire voir que les Auteurs venus après
Moliere
se sont plus ou moins rapprochés de la perfection
s éloges que lorsqu’ils ont mis dans leurs ouvrages, à l’imitation de
Moliere
, une exposition simple & claire, des scenes b
s effort, un dialogue aussi vrai que précis ; lorsqu’à l’imitation de
Moliere
, loin d’ériger le jargon affecté en agrément, ils
l’étranger, & non ses absurdités ; lorsqu’enfin, à l’imitation de
Moliere
, ils ont fait un tout rendu parfait par la justes
omédie. Nous remarquerons encore sur-tout que Regnard, si inférieur à
Moliere
du côté du style, des plans, des dénouements, de
dire très sérieusement à des gens fort respectables d’ailleurs : « Si
Moliere
revenoit, il seroit bien étonné de voir qu’on a t
médie, qui est d’instruire en divertissant, & tâchons, en imitant
Moliere
, le meilleur des imitateurs, l’imitateur de la na
dit, je crois, & je le répete, qu’on ne s’attende pas à détrôner
Moliere
. J’ose dire hardiment qu’un homme assez favorisé
s nos yeux les différentes imitations des plus fameux Comiques depuis
Moliere
jusqu’à nous. Par ce moyen le Lecteur jugera lui-
pérons prouver encore par-là que les successeurs les plus célebres de
Moliere
sont ceux qui ont imité davantage leurs prédécess
moins applaudis, à mesure qu’ils se sont plus ou moins rapprochés de
Moliere
, le premier Poëte comique de tous les âges &
ar toutes les personnes de goût, & suivi plus scrupuleusement par
Moliere
à chaque pas qu’il a voulu faire vers la perfecti
u’il ne sera question ici que de la belle nature, telle que l’a imité
Moliere
dans les parties & l’ensemble de ses meilleur
cessaire, d’abord qu’il n’excédoit pas les vingt-quatre heures : mais
Moliere
a très mal fait d’user de la permission, & d’
t ans, peuvent paroître lui être arrivés dans vingt-quatre heures. Si
Moliere
, par exemple, pour peindre son Harpagon, avoit mi
de celle d’un homme mûr. Mais on doit prodiguer des éloges à ce même
Moliere
, qui, dans moins de vingt-quatre heures, nous fai
dans les pieces de caractere, il faut, suivant ce que la pratique de
Moliere
nous apprend, avoir égard à deux choses : la prem
ple, personne, peut-être, ne l’auroit encore suivie ; mais l’Avare de
Moliere
nous démontre qu’elle est praticable. « Harpagon,
capables de faire des fables d’action double, tels que Guarini &
Moliere
; & que loin de proscrire ces sortes de fable
; mais il a tort quand il ajoute que parceque de grands génies, comme
Moliere
& Guarini, ont fait des fables d’action doubl
mutuellement & en concourant à un seul dénouement. C’est lorsque
Moliere
fait des intrigues doubles dans ce genre, qu’il f
a déclamation ; des observations sur la comédie & sur le génie de
Moliere
, ouvrage dont il est souvent question dans celui-
t qu’il n’a pas de gorge à couper ; & je ne sais, n’en déplaise à
Moliere
, si par cette raison même les coups de bâton ne d
tion de la matiere, il ne peut que devenir fastidieux. Et supposé que
Moliere
eût pu ajouter encore quelques larcins à ceux qu’
e Troupe Italienne23 ne l’a jamais risquée sur son théâtre. Reprenons
Moliere
, nous aurons encore des éloges à lui donner. . .
ographe. C’est peut-être d’après cela que le Bourgeois Gentilhomme de
Moliere
veut que le Philosophe la lui montre. . . . . .
. . . . . . Enfin, sans prendre la peine de copier toute la scene de
Moliere
, il suffit de savoir que Pancrace impatiente enco
, donna à cette piece une vogue singuliere. On dit dans le temps, que
Moliere
avoit composé l’intrigue de sa piece d’après cett
cette affaire. L’histoire du Comte de Gramont peut avoir rappellé à
Moliere
l’intrigue italienne, & lui avoir fait naître
l’Inganno fortunato. 24. Quand nous ne saurions pas que la scene de
Moliere
est imitée de l’italien, il nous l’auroit découve
n, &c. Les Docteurs ne sont admis que dans les pieces italiennes.
Moliere
en composant sa scene avoit l’idée remplie de cel
rrité le foudroie. Il est aisé de voir que Dorimon a mieux réussi que
Moliere
, les Italiens & les Espagnols, mais dans le t
Je crois très à propos de faire remarquer ici que les Italiens, &
Moliere
après eux, ont mal traduit le titre espagnol. El
es encore toujours mauvais. Exemple. L’Etourdi ou les Contre-temps de
Moliere
, la Mere Coquette ou les Amants brouillés de Quin
aiter les caracteres ; & l’Auteur ne le corrige pas en l’avouant.
Moliere
n’a aucun titre dans ce genre. Il est une infinit
Mélanide, de La Chaussée ; l’Andrienne, de Térence ; Pourceaugnac, de
Moliere
; le Baron d’Albicrac, de Thomas Corneille. Le ti
uebere ; le Bourgeois Gentilhomme, & les Précieuses ridicules, de
Moliere
; les Folies amoureuses, de Regnard. Je me dispen
voit dans toutes ses comédies des traits hardis & singuliers que
Moliere
ne désavoueroit pas ; mais elles manquent de cond
de nos plus célebres Ecrivains45 a dit : les mœurs ont changé depuis
Moliere
, mais le nouveau Peintre n’a point encore paru. L
art dont il ne parle qu’en passant. Nous avons, grace au Ciel & à
Moliere
, peu de femmes savantes : mais hélas ! il en est
reprenne de les peindre sous prétexte que les mœurs ont changé depuis
Moliere
. Quelle différence mettra-t-il entre son héroïne
ant tout le monde sera frappé de sa ressemblance avec les héroïnes de
Moliere
. Ne nous bornons pas à un seul exemple, & voy
ingulier qu’un des caracteres le mieux traité, le plus approfondi par
Moliere
, soit précisément celui que nos Auteurs modernes
rouge, & des mouches, ne seroit pas plus ridicule. Comment a fait
Moliere
, me dira-t-on, quand de l’Avare de Plaute & d
45. M. Rousseau de Geneve. 46. Personnages des Femmes savantes de
Moliere
. 47. Vers de la même piece, acte III, scene II.
trouve l’imitation d’une ode d’Horace. Comparaison de l’imitation de
Moliere
avec celle de Jean Jacques Rousseau. Cette piece
le cœur d’une Princesse. Nous passerons légérement sur un ouvrage que
Moliere
composa uniquement pour la Cour, qu’il crut ne de
l’amour soit notre loi. Personne n’est plus que moi l’admirateur de
Moliere
: l’on s’en apperçoit, je pense, & le Lecteur
ont pour lui des oracles. Malgré le juste enthousiasme que j’ai pour
Moliere
, je ne serai jamais aveuglé jusqu’au point de l’a
également. C’est l’hommage que les sots rendent aux grands hommes. Si
Moliere
fait des fanatiques, il peut s’en passer ; &
9 Novembre de la même année, à Paris, sur le théâtre du Palais Royal.
Moliere
doit ses plus grandes beautés au célebre Augustin
es : il y a des scenes où le cœur de l’homme est développé en entier.
Moliere
les a vues presque toutes, s’en est emparé, &
talents de sa maîtresse font sur son cœur, tout cela auroit-il paru à
Moliere
indigne d’attacher le spectateur ? Je regrette en
r si facilement. Quant aux défauts qui sont dans l’original espagnol,
Moliere
les a tous évités. Il est ridicule, par exemple,
n sur-le-champ fera gloire d’exécuter l’arrêt que vous prononcerez.
Moliere
épargne à sa Princesse jusqu’à la honte de faire
fusion où je suis. Les Italiens & leurs partisans prétendent que
Moliere
a pris l’idée de sa Princesse d’Elide dans une co
se, & l’hymen acheve de les réunir. Après avoir rendu justice à
Moliere
sur le discernement & le goût avec lequel il
-nous pas souhaiter qu’un Auteur adroit, en s’emparant des beautés de
Moliere
& de celles de Moreto, remaniât le même fond
t & la piece. M. de Marivaux, appellé par quelques personnes le
Moliere
du théâtre italien, a donné aussi une imitation d
oint que ton ame est de pierre ou de fer... Il se peut très bien que
Moliere
, en composant la scene, se soit rappellé les vers
pas assez marquée pour qu’on puisse prononcer là dessus. La tirade de
Moliere
auroit bien plus de rapport avec le commencement
p; en Italie. C’est la piece italienne que nous opposerons à celle de
Moliere
. Extrait de Don Garcie de Navarre, ou du Prince
éanti, & fait avec Delmire la belle scene qui sans doute a séduit
Moliere
, & lui a donné l’envie de transporter le suje
les traits les plus frappants de la piece italienne & de celle de
Moliere
: pesons leur juste valeur ; instruisons-nous dan
ence vraisemblable ; mais elle auroit déplu aux François. Aussi, chez
Moliere
, Don Garcie n’enleve Elvire que pour la délivrer
uin sert d’espion au Roi ; dans le Prince jaloux, c’est un courtisan.
Moliere
est au-dessus de l’original quand Elise reproche
& c’est la moitié de cet écrit qui alarme le Prince. A merveille,
Moliere
! Comme après avoir lu ta piece, la lettre italie
appartement de la Princesse, une manchette d’homme qui alarme le Roi.
Moliere
a rejetté cet incident. Il est vrai qu’il eût été
ontes moraux, & a tiré grand parti de ce changement heureux. Dans
Moliere
, lorsque le Prince croit voir un homme entre les
usie de Don Garcie ! L’Auteur auroit dû lui sauver cette maladresse.
Moliere
a banni avec raison de sa piece la leçon d’escrim
éâtre. Enfin, la piece italienne me paroît au-dessus de la françoise.
Moliere
, me dira-t-on peut-être, a imité le premier origi
eque j’ai cherché inutilement la piece espagnole. Quoi qu’il en soit,
Moliere
n’en a pas moins tort : imiter n’est pas copier ;
étranger aux mœurs, aux usages, au goût de son pays : par conséquent
Moliere
devoit imiter l’Auteur Espagnol de façon à rendre
théâtre que l’Auteur Italien l’a rendu propre au sien. Disons mieux ;
Moliere
devoit sentir que ce sujet, de quelque façon qu’i
a dans cette scene plusieurs vers qui sont aussi dans le Misanthrope.
Moliere
voyant son Prince jaloux condamné par le Public,
un canevas excellent, en mariant les beautés de Cicognini à celles de
Moliere
: on pourroit même le distribuer de façon qu’il s
is. De Villiers, Rosimon, Dorimon avoient traité le même sujet, quand
Moliere
, sollicité par ses camarades de mettre ce monstre
e du Palais Royal le 15 Février 1650. Extrait du Festin de pierre de
Moliere
. Acte I. Sganarelle rape du tabac, en fait l’él
enfers, & l’on y voit danser les diables28. Nous avons dit que
Moliere
avoit traité ce sujet malgré lui : nous voilà don
ur des caracteres tout-à-fait opposés au nôtre, puisse nous plaire29.
Moliere
l’a si bien senti, qu’il n’a osé mettre qu’en réc
e & d’Espagne ne font pas déguiser Don Juan & son valet comme
Moliere
; mais il avoit pris cette idée de de Villiers, l
lles de Dorimon & de de Villiers, mais fort inférieure à celle de
Moliere
. D’abord, pour éviter la censure, il feint que se
uan, & les jette dans l’avant-scene ou dans les entr’actes, comme
Moliere
. Ce vuide est rempli par les scenes de Don Félix
de l’imitation. Il n’a fait que très peu de changements à la piece de
Moliere
; mais il les a faits en homme adroit, en homme q
essortir les traits fins, délicats, les scenes vraiment comiques, que
Moliere
avoit fondus dans son ouvrage, & qui sont écr
ctre représentant une femme voilée, & le Temps armé d’une faulx.
Moliere
déguise son valet en médecin, & ne tire point
es autres, & le mérite. Je regrette cependant une petite scene de
Moliere
, & je suis bien surpris que Corneille ne s’en
homme qui pouvoit faire le Tartufe. Il est encore très singulier que
Moliere
, Corneille, la plus grande partie des Auteurs qui
ece, annonce que M. Goldoni a fait foudroyer Don Juan, à l’exemple de
Moliere
. Le Poëte italien n’a-t-il trouvé dans le Poëte f
ite qu’on lui laisse le soin de se juger sur la façon dont il a imité
Moliere
. Il Signor Abbate Chiari, M. l’Abbé Chiari, Poët
s laquelle est imitée la scene de M. Dimanche, du Festin de pierre de
Moliere
. Un joueur perd tout son bien : il est persécut
quand nous aurons rappellé au Lecteur le sujet du Cocu imaginaire de
Moliere
. Extrait du Cocu imaginaire, ou de Sganarelle.
le que les anciens Comédiens Italiens la représentoient à Paris quand
Moliere
jugea à propos de s’emparer du sujet. Il a senti
re & devient jalouse, sur-tout quand Sganarelle emporte Célie.
Moliere
fait deux scenes d’une seule Italienne. Il est au
amp; s’écrie qu’il est trop heureux d’avoir une aussi belle femme.
Moliere
a très bien fait de ne pas déguiser Lélie en péle
rler à Scapin, sa sœur le fasse entrer chez elle. Je n’aime point que
Moliere
donne un étourdissement au pauvre Lélie pour l’in
ée, jure de se venger. Je ne détaillerai point le troisieme acte de
Moliere
, parcequ’il ne sert presque qu’à démêler l’imbrog
que, puisqu’il s’arme de pied en cap. Nous pouvons encore reprocher à
Moliere
qu’il a donné à son Sganarelle le ton & les m
es deux jouent sur des mots bas & des tournures burlesques ; mais
Moliere
sera désormais exempt d’un pareil reproche.
nts. Si, dans les comédies dont nous avons déja parlé dans ce volume,
Moliere
a un peu trop copié ses originaux ; s’il nous a p
e & prudent. La surprise de Déméa amene des scenes comiques que
Moliere
n’a pas négligées. Le reste de la piece n’a aucun
de l’Ecole des Maris avec ces différents ouvrages. Dans la piece de
Moliere
, Ariste & Sganarelle sont freres, comme dans
jouit d’une honnête liberté, tient la conduite la plus irréprochable.
Moliere
, en prenant une route toute opposée à celle de Té
seconde par une parente de l’amant, la troisieme par son précepteur.
Moliere
, plus délicat que nos modernes, ne pouvoit pas dé
, & qu’il réunit par-là le double intérêt d’amant & de mari.
Moliere
, en saisissant tout le comique que l’idée de l’Au
s laquelle la femme prétend l’avoir trouvée, présente une idée basse.
Moliere
, s’emparant de ce qu’il y a de bon dans ces diffé
sert pour l’amener, est extravagant ; celui du second est minutieux.
Moliere
la fait naître comme d’elle-même, & la rend b
ards m’en ont dit l’innocence. J’ai mis le Lecteur à portée de juger
Moliere
& les cinq Auteurs qu’il a imités ; c’est à l
amais en venir à bout. Je ne citerai pas tous les détails imités par
Moliere
; ce seroit entrer dans des soins trop minutieux.
t de Paris, portant défense de représenter la piece. Ce fut alors que
Moliere
dit à l’assemblée : Nous comptions avoir aujourd’
du Tartufe ; mais M. le Premier Président ne veut pas qu’on le joue.
Moliere
opposa ses protections au crédit des faux dévots,
présentement à l’Europe entiere, qui sait le Tartufe par cœur, ce que
Moliere
doit au Docteur Italien ; & l’Europe entiere
d, est plus pédant que bigot ; & le premier auroit plutôt servi à
Moliere
que le dernier, s’il eût été connu de lui. C’est
été connu de lui. C’est ce que j’ignore : mais je ne puis douter que
Moliere
n’ait puisé dans une des Nouvelles de Scarron ; &
toute ma famille. . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’Imposteur de
Moliere
en impose à Orgon, comme l’hypocrite de Scarron e
nous avons déja remarquées, n’enlevera rien, je crois, à la gloire de
Moliere
; au contraire, le Tartufe n’en sera pas moins le
ou, pour mieux dire, le chef-d’œuvre de tous les théâtres. On accuse
Moliere
de se répéter quelquefois ; & on pense le pro
lées bien différemment. J’ai entendu dire par plusieurs personnes que
Moliere
ne jugeant pas la piece du Dépit amoureux digne d
belle scene, l’avoit transportée dans le Tartufe. Loin de croire que
Moliere
, en composant la derniere scene, ait songé à la p
punir de la querelle qu’il lui a faite très mal-à-propos ? Remercions
Moliere
d’avoir transporté sur notre scene les adieux des
ce que le Comte de Benevent fait sans le vouloir. Il semble donc que
Moliere
n’ait pas eu grand mérite à mettre le roman en ac
r36. Il indique dans toutes ses Nouvelles des scenes excellentes dont
Moliere
a tiré le plus grand parti ; & dans tout son
toujours applaudies par le grand nombre, ont ajouté après la mort de
Moliere
à la cinquieme scene du troisieme acte de l’Avare
, pour substituer à sa place la farce la plus plate. Comparons ce que
Moliere
a fait réellement avec ce dont on l’a gratifié. V
ence, avec une partie de la seconde scene des Fourberies de Scapin de
Moliere
. La situation est la même, les personnages disent
est la même, les personnages disent à-peu-près la même chose, puisque
Moliere
n’a presque fait, en cet endroit, que copier Tére
elle ne peut plus l’entendre ni le voir. Voici présentement comment
Moliere
fait parler Octave, Silvestre & Scapin sur le
uriosité de l’autre. Je prends mon exemple dans l’Ecole des Femmes de
Moliere
. ACTE II. Scene VI. Agnès. Oh, tant ! Il me pren
n conséquence. 28. Note qui se trouve dans les bonnes éditions de
Moliere
. Le sieur Duchemin, comédien, qui savoit faire u
sage des leçons qu’il avoit reçues dans sa jeunesse des compagnons de
Moliere
, nous a dit que Raisin avoit toujours joué le rôl
st nécessaire d’avoir présent à la mémoire, pour comparer la piece de
Moliere
avec les deux Nouvelles de Bocace dont elle est t
alice a la même cause, le même but, le même succès. J’ignore pourquoi
Moliere
a préféré le poignard à l’eau. Le puits cependant
s appesantir. Passons au second conte, & voyons les richesses que
Moliere
y a puisées. Nouvelle LXVIII, Tome 2, page 133.
ouvoir tout faire impunément. C’est dans cette derniere nouvelle que
Moliere
a puisé la sotte vanité de George Dandin qui s’al
te un mari qu’elle croit son inférieur. C’est enfin dans ce conte que
Moliere
a puisé la morale qui naît tout naturellement du
du sujet, & qui donne une si belle leçon à l’humanité. Remercions
Moliere
de l’avoir mise en action. Dans la premiere scene
rimé, dans une vie de Pocquelin & dans l’Histoire du Théâtre, que
Moliere
avoit mis dans sa piece des traits arrivés à un h
t cette fausseté, en indiquant les véritables sources dans lesquelles
Moliere
a puisé.
tion sur le théâtre. Rien ne prouve mieux la distance qu’il y a entre
Moliere
& Regnard, que la différence de leur comique.
ment avec un des traits simples, naïfs, qui font rire aux éclats dans
Moliere
, sans en avoir la prétention. Riccoboni, qui a di
depuis qu’elle est chez moi. Nous sentons présentement avec quel art
Moliere
a prépare toute la finesse, toute la malignité, t
s causes principales du rire au théâtre. Par quel charme inconcevable
Moliere
, même en traitant les sujets les plus graves, est
négligé de presque tous les Auteurs, produit le plus grand effet chez
Moliere
. Pour nous en convaincre, prenons le Tartufe. ACT
tre où j’ai parlé de l’âge des personnages, j’y renvoie mon lecteur.
Moliere
a encore connu tout le prix du sérieux déplacé, &
la différence de notre âge, ou de l’éducation que nous avons reçue.
Moliere
, chez qui j’ai puisé cette réflexion, a très bien
façon d’approfondir & d’épuiser une matiere dans une piece seule.
Moliere
va nous le prouver. Il a voulu nous donner un tab
ation, mais encore selon la trempe plus ou moins forte de son esprit.
Moliere
a fait un chef-d’œuvre, dans lequel chaque person
mme estimable : elle n’arme point la vertu de griffes & de dents.
Moliere
laisse-t-il rien à désirer, & ne nous fait-il
élebre Auteur de la Métromanie a suivi dans cette piece le systême de
Moliere
. M. de l’Empyrée est un Poëte né dominé par un vr
par-là ceux qui lui ressemblent ; voilà le mal. Il n’avoit pas, comme
Moliere
, cet esprit philosophique qui sait donner à tout
s’y introduisent, s’ils en sortent avec bienséance. Dans le Tartufe,
Moliere
ne manque pas de nous apprendre, dès la premiere
je suis. Il est juste qu’après avoir cité les pieces dans lesquelles
Moliere
a satisfait à cette regle, je cite celles où il l
r la même faute à presque toutes les pieces des anciens ; & quand
Moliere
fit le Dépit Amoureux, il les imitoit jusques dan
séquent ce personnage doit ignorer ce qu’on veut lui apprendre. Quand
Moliere
veut nous instruire de toutes les bigoteries que
cependant le public l’ignore, & il faut l’en instruire. Que fait
Moliere
? il feint que Célie résiste aux ordres de son pe
prendre pour les faire savoir au public ? celui qu’a pris l’ingénieux
Moliere
dans les Précieuses ridicules. Du Croisy rit des
u ceux à qui l’on a grand intérêt de les apprendre. Dans l’Etourdi de
Moliere
, Lélie vole à Mascarille pour lui apprendre que L
un personnage qui ne doit pas jouer un rôle essentiel dans la piece.
Moliere
, de qui je cite tous les défauts en faveur des je
es Auteurs que ses scenes inimitables pourroient décourager, le grand
Moliere
a fait cette faute, & je le prouve par le rôl
e nouvelle exposition le choque & le fatigue. Telle est celle que
Moliere
fait à la premiere scene du quatrieme acte de l’E
n sur-tout, cherche des expressions bouffonnes ? Enfin parut le grand
Moliere
. Guidé par la nature, le goût, le discernement, i
laute, plus conforme à l’éducation des personnages distingués, sert à
Moliere
pour les peindre. Voyez cette tirade du Misanthro
toit trouvé dans sa situation. Pourquoi les Auteurs qui ont succédé à
Moliere
s’écartent-ils de la véritable route que les maît
puiser un exemple dans la meilleure comédie que nous ayons vue depuis
Moliere
; je veux parler de la Métromanie. Je n’offense p
rler de la Métromanie. Je n’offense pas M. Piron en le traitant comme
Moliere
. Ecoutons Lisette parler à Dorante de sa maîtress
rs les moins éclairés : mais la nature a épuisé ses dons en faveur de
Moliere
, & s’est montrée avare pour ses successeurs,
rs disent en riant : Ah ! le petit frippon ! il a écouté aux portes.
Moliere
, me dira-t-on, votre oracle, votre héros, a bien
euls me font décider que Belise est une savante. Chaque personnage de
Moliere
se peint par sa diction, chacun de ses mots décel
diction, chacun de ses mots décele au spectateur ce qu’il est ; mais
Moliere
savoit bien que tant qu’il y auroit des faux dévo
rigue, son dénouement. Appliquons à cette maxime un exemple pris dans
Moliere
, & choisissons une scene qui, peu fameuse par
ue de leur scene. Voilà pourquoi, dans toutes les scenes de dépit que
Moliere
fait jouer à ses amants, il file des intrigues où
hrope sans défaut, & le mettent au-dessus de toutes les pieces de
Moliere
, parceque Boileau a dit : Dans ce sac ridicule o
tre, qu’elle est l’ouvrage le plus parfait de tous les Théâtres ; que
Moliere
a eu pour objet la critique universelle du genre
e Boileau 30 admira beaucoup le Misanthrope à la premiere lecture que
Moliere
lui en fit, & que ce dernier s’écria : Ah ! m
les pieces devroient être faites comme le Misanthrope ; & que si
Moliere
avoit vécu davantage, il n’auroit travaillé que d
onclus de là, avec toutes les personnes sensées, que l’exclamation de
Moliere
, Ah ! mon ami, vous verrez bien autre chose ! sig
trahi le secret du pere & du fils : aussi prennent-ils la fuite.
Moliere
n’a pas jugé à propos de leur faire dire en parta
oient, & il a très bien fait, parceque la situation le dit assez.
Moliere
a mis seulement en note, M. Simon s’enfuit, &
dira-t-on, voyez le vuide affreux qui regne au théâtre lorsqu’on joue
Moliere
. Voulez-vous une raison plus convaincante, &
Pourquoi, dira-t-on encore, la foule ne court-elle pas aux pieces de
Moliere
» ? Parceque depuis un siecle on les représente j
Bonne, j’ai tant vu le Soleil ! & fait, sans y penser, l’éloge de
Moliere
. Qu’on ne joue ses pieces que deux fois l’année :
hilosophique mérite la préférence sur celui de Plaute, de Térence, de
Moliere
; croyez qu’il ne le pense pas, & dites-lui a
voudrez, qu’il y a plus de philosophie dans la moindre des farces de
Moliere
(ces productions si méprisées par vous), que dans
rende sages ». Ainsi parlent les dignes successeurs des camarades de
Moliere
; mais ils ne sont pas les plus forts. Que trois
à la mode. La Muse mercenaire croit avoir égalé ou surpassé celle de
Moliere
& de Regnard ; elle mesure ses talents sur se
sont si rares, sur-tout quand il est question de se juger soi-même !
Moliere
, l’Auteur le moins larmoyant, sans contredit, est
ar ce qu’on aime, Et l’amour-propre engage a se tromper soi-même. Si
Moliere
n’eût rappellé cette grande vérité aux spectateur
dira tout au contraire s’il a saisi la façon ingénieuse avec laquelle
Moliere
prépare le spectateur à entendre les choses les p
roits qu’il auroit critiqués. La plupart des Auteurs ont senti, comme
Moliere
, la nécessité de prévenir les critiques ; mais pe
long espace de temps l’ait effacé de sa mémoire. Cela est vrai ; mais
Moliere
, dans le même cas, se tire plus adroitement d’aff
riles par eux-mêmes, peuvent fournir beaucoup ou bien peu à l’Auteur.
Moliere
n’est pas le premier, comme on le croit, qui ait
es défauts, & que, loin de se nuire, ils se servent mutuellement.
Moliere
a mis deux scenes épisodiques dans le quatrieme a
eux pour rêver, n’imaginent rien. Il a beau être de la composition de
Moliere
. Passons à une scene plus digne de lui, dans la m
mbien d’intérêt ! combien d’adresse dans une scene de dix vers ! Ah !
Moliere
! Moliere ! Enfin il est clair que si une scene
térêt ! combien d’adresse dans une scene de dix vers ! Ah ! Moliere !
Moliere
! Enfin il est clair que si une scene doit avoir
’alla pas plus loin. 38. Comédie de Boursault, si bien persiflé par
Moliere
dans son Impromptu de Versailles. 39. Vers de la
CHAPITRE VI. Baron, imitateur, comparé à
Moliere
, à Cicognini, à Térence, &c. Baron est par
e. Rien n’y mérite de nous occuper. Nous avons vu avec quelle adresse
Moliere
fait usage de la piece latine dans l’Ecole des Ma
ns comparé, dans le volume précédent, Chapitre V, le Prince jaloux de
Moliere
au Principe geloso italien : voyons si Baron aura
ns. Jusqu’ici la piece de Baron ne ressemble pas beaucoup à celles de
Moliere
& de Cicognini. Nous avons vu chez eux, dès l
torde le cou ! Cette derniere situation est dans le Prince jaloux de
Moliere
, & dans il Principe geloso de Cicognini. Une
aime. Il n’y a rien dans le Prince jaloux d’Italie, ni dans celui de
Moliere
, qui ressemble à cet acte. La scene du portrait s
inant ce grand jour, Fasse oublier enfin les fautes de l’amour. Chez
Moliere
, Don Garcie voit dans les bras de son amante une
it s’attendre à la perdre pour toujours. Nous avons vu27 le parti que
Moliere
a tiré de cette situation ; nous avons admiré dan
’amante même, acheve de gâter par ses personnages le sujet traité par
Moliere
& Cicognini. Marton & Pasquin sont deux m
de la bonne nouvelle que je lui apporte. Nous avons dit ailleurs que
Moliere
avoit fait usage d’une partie de cette scene dans
e dans le calice des fleurs, ou qu’il soit victime de son incapacité.
Moliere
peut encore ici nous servir de modele : il n’avoi
ervir à rien. Cependant on publioit dans le monde que Chapelle aidoit
Moliere
dans son travail. Le premier se défendoit de mani
drame. Quelques Comiques n’ont pas daigné réfléchir sur cette vérité.
Moliere
& bien d’autres l’ont vivement sentie. De
mple suffira pour le prouver ; & je choisis l’Ecole des Femmes de
Moliere
. Arnolphe, ou M. de la Souche, est amoureux d’Ag
ng. Graces à la vanité mal entendue des Auteurs qui ont succédé à
Moliere
, il est devenu indécent de mettre des bourgeois s
ire jetter un sourire en passant ; mais ce n’est que dans les farces.
Moliere
, qui l’a senti, a nommé, dans son Malade imaginai
, que Crispin nous dise : Voilà pour un Notaire un nom bien ridicule.
Moliere
n’a pas jugé à propos de prendre cette précaution
le vrai nom d’une personne ne sont plus permis, & l’on fait bien.
Moliere
est le seul de nos Poëtes comiques qui ait poussé
ssotin, qui veut dire trois fois sot. Si les gens sensés blâment dans
Moliere
cette liberté, ils condamneront à plus forte rais
honnêteté publique de supprimer la satyre de Boursault & celle de
Moliere
. Il est honteux que les hommes de génie & de
partie des Grecs & des Latins. Ils ont en cela suivi l’exemple de
Moliere
, qui, pour peindre l’avarice d’un de ses personna
uteur, qui se mêle d’écrire contre des gens qui ne songent pas à lui.
Moliere
. Vous êtes folle. Le beau sujet à divertir la Cou
is actes & en prose, de Destouches. 14. Graces à la malignité de
Moliere
, nous avons des noms tirés du grec dans l’Amour M
la leur société l’illustre théatre. Poquelin qui prit alors le nom de
Moliere
faisait de petites comédies pour les provinces, L
sence du prince de Conti qui tenait les états de Languedoc à Beziers.
Moliere
avait alors trente-quatre ans. Le reste de l’art
qui est vrai, qu’il n’en eut jamais qu’une qui était de mille livres.
Moliere
se maria, choisit fort mal sa compagne, et fut tr
gue précédoit toujours les pieces monstrueuses de nos anciens poëtes.
Moliere
a senti leur inutilité, il n’en a fait qu’un seul
tails : les bonnes gens, qui ne connoissent que Plaute, Térence &
Moliere
, secouent la tête, ne disent mot, & attendent
toujours l’avant-scene au spectateur, dans un prologue. Plaute &
Moliere
m’apprennent, dans celui de l’Amphitrion, ce que
Se peut-il que dans un temps aussi éclairé que celui qui a succédé à
Moliere
, les Modernes aient poussé plus loin que les Anci
Emploi du Temps & le prologue qui la précede, intitulé l’Ombre de
Moliere
, peuvent servir ici d’exemple. J’y renvoie le Lec
en prose très naturelle. Oronte veut des portraits : le poëte dit que
Moliere
a gâté le théâtre. Scene IV. Fanchon vient aver
en des choses inutiles au sujet de la piece, l’Auteur se rappelle que
Moliere
lisoit ses pieces à sa servante ; &, sur le p
orce de prononcer une parole. Je la trouve dans l’Ecole des Femmes de
Moliere
. Horace apprend que son pere arrive pour le mari
soient simples, & qu’elle amene cependant de grands changements.
Moliere
& nos bons comiques ont là-dessus poussé l’ar
provision : mais Thalie n’en manque point. Dans le Dépit Amoureux de
Moliere
, Mascarille, valet de Valere, déclare à Polidore,
nce seule, & sans avoir besoin de parler. Toutes les surprises de
Moliere
annoncent le grand maître, témoin celles-ci dans
e l’on peut appeller une véritable surprise 65 ». Oui, tout l’art de
Moliere
paroît dans la scene indiquée par Riccoboni : cha
CHAPITRE III. Dufresny imitateur comparé à
Moliere
, à Champmeslé, son Mariage fait & rompu compa
l y réussira en le traitant ainsi : mais on m’avouera que la scene de
Moliere
étant aussi naturelle pour le moins, & beauco
ne est dans l’Italien. Quinault l’introduisit dans sa Mere coquette :
Moliere
s’en empara, la rendit aussi utile à sa piece, qu
en la remaniant semble s’être appliqué à dédaigner les corrections de
Moliere
pour les défauts de ses prédécesseurs. La fanfaro
auvaise piece. En ce cas nous aurions rendu le plus mauvais service à
Moliere
en indiquant ses imitations, nous l’aurions fait
s voir sur le Parnasse. Regnard doit, selon moi, occuper la droite de
Moliere
, Dufresny la gauche, &c. &c. 9. Nous avo
aincre de cette grande vérité, supposons quelqu’un qui connoisse tout
Moliere
6, excepté son Dépit Amoureux ; & mettons sou
s de s’écrier que le Dépit Amoureux est une des plus belles pieces de
Moliere
, puisqu’il en est peu où l’on trouve un si grand
x du sujet dépend la chûte ou le succès d’une piece. Que l’exemple de
Moliere
nous fasse trembler. Il est impossible de tirer d
personnages. 6. Jean-Baptiste Pocquelin, si fameux sous le nom de
Moliere
, naquit à Paris en 1620, sous les piliers des hal
equ’elles mettent le Lecteur à portée de juger de la versification de
Moliere
dans ses premieres pieces, de la comparer dans la
s mœurs de cette comédie, pour voir que le sujet en est étranger, que
Moliere
l’a transporté sur son théâtre, sans se donner la
& qui fait évader Isidore, je crois voir à-peu-près l’endroit où
Moliere
l’a pris. C’est dans il Gabinetto, le Cabinet, ca
eux & très bon. Voyons ce qui a quelque rapport avec l’ouvrage de
Moliere
. Célio, marié secrètement à Rosaura, fille du Do
1658. Plusieurs comédies, tant françoises qu’italiennes, ont fourni à
Moliere
le fond & les scenes de cet ouvrage. Nous all
à l’exception de Victoire, qui n’a pas trouvé son fait chez Diane.
Moliere
a fait entrer dans son Dépit amoureux toutes les
piece italienne, n’auroient pas mieux figuré dans la françoise, &
Moliere
a très bien fait de les supprimer. En revanche, j
e. Silvio épouse Béatrix, & Colombine se marie avec Brighella.
Moliere
, en rejettant tout le fatras qu’amenent dans la p
a façon dont ces mêmes scenes sont traitées, on croira sans peine que
Moliere
l’emporte sur l’Auteur Italien. Je puis procurer
laisser desserrer les dents à leur interlocuteur ; mais le pédant de
Moliere
est plus comique. En outre la pédanterie est plus
let. Remarquons en passant que ce n’est pas dans ce dernier trait que
Moliere
brille, & qu’il auroit fort bien pu ne pas fi
nette & Gros René se jettent au nez. 8. D’Ouville a fait, avant
Moliere
, une comédie sur le même sujet, intitulée Aimer s
s du Duc de Montausier (je voudrois bien ressembler au Misanthrope de
Moliere
), voudroit avoir l’air de lui ressembler aussi, &
anthrope par air ne peut être que mauvais, parceque le Misanthrope de
Moliere
passe pour le chef-d’œuvre de tous les théâtres.
que M. de Marmontel indique ici est peut-être le plus riche, graces à
Moliere
, qui, encore novice dans l’art de mettre de grand
oient, je crois, très mal à côté des traits mâles & vigoureux que
Moliere
leur a abandonnés. LE FAT MODESTE. Voilà encore u
t me faire espérer du comique ; mais j’aurois à glaner sur les pas de
Moliere
, le moissonneur le plus cruel pour tous ceux qui
e la comédie, pour peu qu’elles deviennent graves & mystérieuses.
Moliere
a bravé les partis des Beaux-Esprits, des Prudes,
cependant jouer un rôle essentiel entre les mains d’un habile homme.
Moliere
n’a traité que deux ou trois caracteres généraux
ques, ni de piece ; & d’après cette réflexion, nous concluons que
Moliere
a été forcé de placer la scene devant le palais d
r la scene devant le palais d’Amphitrion. Voilà donc qui est décidé ;
Moliere
ne pouvoit pas faire autrement. Oh çà, je dis moi
p; la Sémiramis du Chantre immortel de Jeanne d’Arc me le prouve. Que
Moliere
, au lieu de placer la scene à Thebes devant le Pa
pagne : & on le voit, avec plaisir, dans le Médecin malgré lui de
Moliere
. Est-il besoin, pour remplir votre sujet, que plu
e sans effort. Une promenade est un endroit convenable : c’est là que
Moliere
réunit très naturellement les Fâcheux, qui, par-t
dit encore M. Diderot, contraste peu : Plaute contraste moins encore,
Moliere
plus souvent. Mais si le contraste fut quelquefoi
core, Moliere plus souvent. Mais si le contraste fut quelquefois pour
Moliere
le moyen d’un homme de génie, est-ce une raison p
eroit-ce une pour les leur interdire ? D’ailleurs, loin de penser que
Moliere
soit l’ami des contrastes, je l’en crois l’ennemi
s que nous écrier aussi, Voilà qui est bien vu ! Toutes les pieces de
Moliere
fourmillent de pareils contrastes. Pour le prouve
ne sont alternativement heureux & malheureux. Voyez l’Etourdi de
Moliere
. Nous avons déja dit que cette piece étoit une de
tous favorables aux amants, & contraires au héros. Tout autre que
Moliere
auroit rendu les mystifications du Limousin aussi
tés qu’ils doivent avoir pour être parfaits. Il en est cependant dans
Moliere
, même dans les pieces que l’ignorance & le so
s ou le caractere d’une nation étrangere. Les Auteurs qui ont précédé
Moliere
, Thomas Corneille sur-tout, & Scarron, avoien
carron, avoient la fureur de nous présenter sans cesse des Espagnols.
Moliere
lui-même, au commencement de sa carriere, a suivi
evons cependant nous garder de prendre pour modele la piece entiere.
Moliere
, loin de bâtir l’intrigue d’une seule de ses piec
habits nous indiquent seulement leurs provinces43. Les successeurs de
Moliere
ont cru s’enrichir en s’emparant d’un fonds négli
t sans doute bien indignés de nous voir placer la Chaussée si loin de
Moliere
, ce Farceur qu’ils honorent d’un souverain mépris
aire dans ce volume, les Comiques qui ont figuré sur la scene, depuis
Moliere
jusqu’à nous exclusivement, ne pourront pas repro
e mes Lecteurs de cette vérité : sans cette précaution les ennemis de
Moliere
n’auroient pas manqué de prodiguer aux Auteurs mo
de nos voisins ou des anciens avec tous leurs défauts. Qui, plus que
Moliere
, est exempt d’un pareil reproche ?
CHAPITRE V. D’Ancourt imitateur, comparé à
Moliere
, la Fontaine, Saint-Yon, le Sage, Montfleury, &am
ses. Elle est malheureusement pour son Auteur une copie de l’Avare de
Moliere
. Harpagon a un fils & une fille qu’il laisse
nces les plus ridicules. Ces mêmes Auteurs sont cependant venus après
Moliere
. Ils ont pu voir l’art qu’il a mis en usage pour
artufe sortir informe du théâtre italien, nous l’avons vu embelli par
Moliere
, nous l’avons vu défiguré par deux Auteurs modern
ourt le fonds & l’intrigue de cette piece ; il a pris encore chez
Moliere
l’idée de deux petites scenes. Commençons par vér
nde place sur le Parnasse comique. Passons aux deux scenes imitées de
Moliere
. Scene VII. L’Epine, valet de Clitandre, rencon
ui. Nous avons vu cette scene dans le Théâtre Italien, dans Quinault,
Moliere
, Dufresny & Regnard. Nous disons que d’Ancour
ere, Dufresny & Regnard. Nous disons que d’Ancourt l’a prise dans
Moliere
, parceque celle de l’Avare est plus connue que to
, il est bien encadré, dialogué très naturellement ; mais la scene de
Moliere
a toutes ces qualités, à quoi bon remanier une si
s fautes ; & si je cherchois bien, j’en trouverois peut-être dans
Moliere
. Son tour viendra : il vaut mieux commencer par l
ement l’intention de prendre son violon dans tout ce que j’ai cité de
Moliere
. Il s’ensuit donc clairement de là que deux scene
ls se seroient expliqués. Plus de confession générale par conséquent.
Moliere
a paré le coup, en séparant la sortie du pere &am
nsipides autant qu’ennuyeuses. Il falloit avoir d’aussi bons yeux que
Moliere
pour l’appercevoir, & sur-tout autant de géni
en voit point, ou qui n’existent que dans les petites-maisons ; &
Moliere
, une folle comme on en voit mille dans le grand m
Ce jugement seul prouve la distance qu’il y a d’un Auteur à l’autre.
Moliere
est un sage qui prend le ridicule sur le fait, &a
. Nous en avons un exemple frappant dans les Fourberies de Scapin, de
Moliere
. Le héros de la piece a le front de laisser son m
s ». L’Auteur a voulu dire, sans doute, que les comiques venus après
Moliere
& Regnard, ayant perdu de vue cette gaieté na
ifférents ressorts qu’il a employés ne concourent pas au dénouement !
Moliere
lui-même n’est pas exempt d’un pareil reproche. J
présente aux jeunes Auteurs le plus excellent modele qui ait existé,
Moliere
. Qu’on parcoure tous ses ouvrages : quand une foi
toute la tendresse. Parcourez ainsi toutes les scenes amoureuses de
Moliere
, vous verrez avec quelle adresse il en a écarté l
ui m’est doux ! Ce seroit un morceau délicieux dans un opéra ; aussi
Moliere
, qui avoit le tact fin, l’a-t-il volé à M. de Boi
scenes amoureuses en action, & qu’étudiant l’art inconcevable de
Moliere
, ils apprennent à tout vivifier comme lui, &
Palaprat ; l’Etourdi ou les Contre-temps, & l’Ecole des Maris, de
Moliere
, vont nous servir d’exemple. Nous pourrions nous
eurs plus mauvaises pieces ; témoin l’Etourdi ou les Contre-temps, de
Moliere
. Lélie est amoureux de Célie ; son valet Mascaril
ne peut riposter. Opposons à la mal-adresse de Palaprat l’adresse de
Moliere
, & prouvons qu’il est un moyen sûr pour évite
ne pouvoit pas être bonne, sur-tout lorsqu’elle étoit en cinq actes.
Moliere
donna son Festin de Pierre en prose, & il ne
connoisseurs comme un chef-d’œuvre, n’eut que cinq représentations. «
Moliere
, dit M. de Voltaire, pour ne pas heurter de front
eront, je crois, de mon opinion, si l’on fait attention à la prose de
Moliere
; elle est si bien cadencée, on y remarque tant d
soupçonneux, & qu’un soupçonneux peut n’être pas jaloux. Imitons
Moliere
: tous les héros de ses pieces à caractere ont de
rner à une seule, sur-tout quand on a l’ambition de faire cinq actes.
Moliere
ne s’est pas borné à peindre dans son Avare, l’Av
doigt pour la donner à l’objet qu’il aime. Si Dufresny eût agi comme
Moliere
, sa piece eût été moins froide, moins monotone ;
éâtre les vrais nobles, les vrais riches, sont ceux qui ont hérité de
Moliere
, de Corneille, & qui les approchent de plus p
s auxquels est en bute tout Auteur dramatique. Il est à parier que si
Moliere
les eût éprouvés, il auroit cédé aux bontés du Gr
yen qui peut nous rapprocher de ce temps fameux où les Corneille, les
Moliere
, les Racine, s’immortalisoient chacun sur un théâ
es Comédiens ont ordre de ne plus confier aux doubles64 les pieces de
Moliere
: encore un pas, & nous pourrons revoir les b
r presque rien à la gloire de son fourbe. Je prendrai un exemple dans
Moliere
. Sbrigani, chargé de rompre le mariage de M. de
& qui s’assure de lui, jusqu’à ce qu’il soit bien loin de Paris.
Moliere
ne pouvoit, dis-je, faire remplir tous ces rôles
que trop pour notre malheur ! Hé bien ! qu’on nous représente, comme
Moliere
dans son Bourgeois Gentilhomme, un Monsieur le Co
romancie, Et je la débitois sans doute en écolier. Dans l’Etourdi de
Moliere
, lorsque Trufaldin surprend Mascarille avec Célie
; & je défierois là-dessus, non seulement Thomas Corneille, mais
Moliere
lui-même ; parceque toute intrigue préméditée dén
ieme acte, comme dans le Tartufe : aussi fait-on quelques reproches à
Moliere
sur cet article. Voyons s’ils sont fondés. ACTE I
le discours qu’elle a tenu à la porte, & il eût été très facile à
Moliere
de nous le dire. On soutient que la brouillerie &
enons qu’il faut avoir de l’humeur pour faire des reproches pareils à
Moliere
. Voyons si Destouches est aussi exact dans le Glo
e. Cependant je ne l’aurois pas risquée si Boileau n’eût déja comparé
Moliere
à un maître d’escrime. Satyre II, à Moliere. Ra
ileau n’eût déja comparé Moliere à un maître d’escrime. Satyre II, à
Moliere
. Rare & fameux esprit, dont la fertile veine
rs : Dans les combats d’esprit savant maître d’escrime, Enseigne-moi,
Moliere
, où tu trouves la rime. 70. Une tirade seule
Lacroix, d’un Auteur Anglois, de celui des Mille & une Nuits, de
Moliere
, d’Aristophane, &c. LES TUTEURS, en troi
hraste, se mettant entre eux. Messieurs, n’imitons pas les pédants de
Moliere
. Permettez-moi tous deux de vous mettre d’accord.
Nous avons dit à ce sujet, dans le troisieme volume, que la scene de
Moliere
étoit imitée du Phormion de Térence : celle qui s
CHAPITRE X.M. DIDEROT. Mis à côté de Goldoni, de Riccoboni, de
Moliere
, &c. Le Fils naturel, ou l’Epreuve de l
36. C’est un tissu des caracteres de l’Ami vrai, & de l’Avare de
Moliere
. La cassette & le vol y sont ; & la moiti
rouver mauvais, & l’on n’avoit point imaginé parmi nous d’accuser
Moliere
ou Corneille de plagiat, pour avoir emprunté taci
l faut donc, si ce que nous venons de dire est vrai, qu’il soit après
Moliere
celui qui a le plus imité ses prédécesseurs ; aus
Regnard étant un des Auteurs que nous devons connoître le mieux après
Moliere
, il faut tâcher aussi de le faire voir par tous l
e ! Comme tout s’y enchaîne aisément ! Quand on compare les pieces de
Moliere
avec leurs originaux, on l’admire davantage : il
anciens, lui qui trouvoit l’Amphitrion de Plaute supérieur à celui de
Moliere
, lui que Regnard avoit consulté vraisemblablement
’il rêve, & trouve dans toutes ses réponses des preuves de folie.
Moliere
n’auroit-il pas eu cette scene présente, en compo
ns comparé dans le second volume la philosophie de Regnard à celle de
Moliere
: nous y avons suffisamment prouvé que toutes les
s son Homme à bonne fortune, le défaut que nous venons de reprocher à
Moliere
. Lucinde est éprise de Moncade ; on cherche à lui
endre sur celle des moyens, & nous comprendrons aisément pourquoi
Moliere
, voulant renvoyer son Pourceaugnac à Limoges, lui
mique, que je ne puis citer pour exemple le pere de la bonne comédie,
Moliere
, cet Auteur inimitable en tout, excepté dans ses
e nom qui m’a causé tant de traverses. Qu’on ne dise point, parceque
Moliere
n’a pu faire de reconnoissances comiques, que l’o
x du public, d’avec celles dont le simple récit lui plaira davantage.
Moliere
avoit besoin, dans son Etourdi, que Trufaldin rec
ouer la tête aux connoisseurs. Il est, dans l’un des chefs-d’œuvre de
Moliere
, dans son Ecole des Maris, des circonstances pres
uefois des fautes dont les esprits les plus médiocres s’apperçoivent.
Moliere
, qui consultoit sa servante, étoit plus persuadé
tête de ses nourrissons. C’est dans ses détours que Plaute, Térence,
Moliere
, Regnard se sont habitués à voir, à sentir tout d
mme simple, ou d’un plaisant, ils sont excellents. Dans ce monologue,
Moliere
n’est au-dessus de Plaute que parcequ’il l’a coup
tête des Poëtes Latins. Il mourut l’an 184 avant Jesus-Christ. 37.
Moliere
, dans le Malade imaginaire.
33 : c’est pour cela que j’en fais si bien les honneurs. Je remercie
Moliere
, Regnard, & leurs successeurs, de me l’avoir
piece, & c’est un grand défaut : voilà vraisemblablement pourquoi
Moliere
& Regnard ne s’en sont point emparés. J’ai tâ
ser tout de suite, en disant qu’il est question d’un cochon de lait.
Moliere
sentoit tout le prix des méprises. En détruisant
elles sont variées, à bien apprécier sur-tout l’adresse avec laquelle
Moliere
les fait naître des différents caracteres des deu
ciens que deux modeles en ce genre, l’Amphitrion & les Ménechmes.
Moliere
, en choisissant le plus parfait de ces originaux
les personnages, & qu’excepté Amphitrion, c’est le seul genre que
Moliere
n’ait point traité. Les Espagnols ont un assez gr
, ne nous donne-t-il que l’idée du caractere de l’Avare ? Et pourquoi
Moliere
, en traitant le même sujet, l’a-t-il, pour ainsi
je l’estimois moins, je ne le mettrois pas si souvent aux prises avec
Moliere
: mais il est bon, je crois, d’étudier aux yeux d
▲