m’entretenant avec quelques amis de mon désir naissant d’interpréter
Alceste
, je recueillis immédiatement cette réponse unanim
ier la pièce en conscience et avec amour ; cependant je n’ai pas joué
Alceste
, et, selon toute vraisemblance, je ne le jouerai
n prétend, ne m’a pas gratifié d’un physique qui me permette de jouer
Alceste
. L’interprétation de ce rôle magistral exige, m’a
e qu’on m’oppose ; cette théorie qui veut qu’un comédien, pour rendre
Alceste
, soit bâti d’une façon plutôt que d’une autre ; e
remier point, que c’est maintenant une habitude, un pli pris, de voir
Alceste
autrement qu’il n’est et de chercher dans le Misa
eauté du portrait, — tout en le déclarant flatté. Quelques-uns font d’
Alceste
un janséniste, la personnification de l’honnêteté
dans un mot, la condamnation de toutes ces belles théories. On fait d’
Alceste
un personnage tragique, c’est-à-dire qu’on biffe
ffe et L’École des Femmes ; et qu’on méconnaît à la fois le véritable
Alceste
et le véritable Molière. Qu’est-ce que Molière en
t le monde ». Et l’on veut qu’il ait songé à nous faire pleurer dans
Alceste
! Pourquoi donc ? Il n’y a point de caractère tra
ncevoir alors, ou je me trompe beaucoup, cette haine de l’humanité qu’
Alceste
devait professer un jour. Pour me résumer donc, j
sur Molière quand Molière a voulu nous faire rire sur Arnolphe et sur
Alceste
. C’est le goût d’aujourd’hui de la critique de ne
parfois très différents de sa propre nature. C’est ainsi qu’il créait
Alceste
, comme Arnolphe, comme Orgon, comme M. Jourdain,
nte, les Ariste, les Philinte ; et s’il est insensé de se représenter
Alceste
comme un Hamlet ou un Timon d’Athènes, il est rid
était tout bonnement le fils de son père et point l’enfant du siècle.
Alceste
et Desgenais, diantre, c’est deux… mais pas deux
t du siècle. Alceste et Desgenais, diantre, c’est deux… mais pas deux
Alcestes
! Molière eût, bien ri de ces révélations de poèt
îchit le sang, dilate et fortifie, et met le cœur sur la main. Ainsi,
Alceste
n’est pas Molière ; celui qui a dit : Je veux un
e ne s’est pas mis en scène sous les traits du rudânier Misanthrope.
Alceste
est-il donc le portrait, plus ou moins retouché,
lui-même, et, à ce point de vue, il serait plutôt Oronte que non pas
Alceste
. Il ne se contentait pas de faire composer à sa J
a dans l’aveu quelque franchise, ce qui l’apparente avec les façons d’
Alceste
, il y a aussi, convenons-en, une immodestie qui n
a femme, ce courtisan heureux, ce complaisant, — fi ! ce n’est pas là
Alceste
, et Molière a dû bien rire dans sa barbe en recev
quis, six précieuses, vingt coquettes et trente cocus. En définitive,
Alceste
n’est la copie d’aucun personnage historique ; il
social ? C’est ce qui a été examiné dans un livre récent, l’Enigme d’
Alceste
, et l’auteur, qui est un ferme partisan du préjug
e, a dépensé beaucoup d’érudition et de dialectique pour démontrer qu’
Alceste
est un mythe, une incarnation, comme Vichnou ou R
justice achetée, des mœurs corrompues, des hypocrisies florissantes,
Alceste
, dit M. du Boulan, Fauteur du livre que je viens
Le jansénisme est visible, assure-t-il, dans le mépris peu déguisé d’
Alceste
pour la cour ; dans son procès avec cet adversair
é en Tartuffe ! » Il y aurait du jansénisme jusque dans la façon dont
Alceste
critique le sonnet d’Oronte, — .dans son aversion
urtant pousser un peu loin les choses, lorsque dans la protestation d’
Alceste
contre l’arrêt qui le condamne, mais qu’il ne veu
Misanthrope que celle de Célimène. Non, dans cette façon d’envisager
Alceste
, il y a encore pour moi exagération, illusion, pr
disante ! Qui pourra se vanter de leur échapper ? Si, par impossible,
Alceste
faisait grâce à quelqu’un, Célimène, elle, ne man
, l’homme le moins capable d’y vivre ; ce caractère insociable, c’est
Alceste
. J’ai vu quelque part au Misanthrope ce sous-titr
us prêts du moins à nous les entendre jeter au nez sans nous fâcher ?
Alceste
lui-même, cet intransigeant de la franchise, ente
flegme aimable de Philinte est plus philosophe que l’éternelle bile d’
Alceste
. A-t-il raison contre Oronte ? — Qu’Oronte soit u
Molière, est le petit meuble à tiroirs qui porte encore ce nom et qu’
Alceste
veut simplement inviter son homme à y serrer préc
à y serrer précieusement son ouvrage. Je ne crois pas beaucoup cela.
Alceste
n’a guère de ces délicatesses. Il n’est pas de bo
, et rien que l’espérance, c’est désespérant ! Et la preuve, c’est qu’
Alceste
lui-même, à qui Célimène en a beaucoup donné, san
’amusement, il faut s’expliquer ! Et si Célimène persiste à se taire,
Alceste
aime mieux prendre son silence pour un refus, c’e
onc, je ne trouve pas le sonnet d’Oronte si détestable que le prétend
Alceste
. Et j’ai le courage d’avouer que je ne partage pa
e Jeanneton, et Jean ou Jeannot préférant sa mie, ô gué, il faut être
Alceste
pour proposer cela comme modèle au siècle de Raci
ès prodigieux De ce fatal amour né de ses traîtres yeux ! Voilà pour
Alceste
considéré comme critique littéraire. Point de mes
on, là, devient plus sérieuse. Examinons. — D’abord, son adversaire !
Alceste
va nous le faire connaître en des vers admirables
r un nouveau coup de son génie* Molière a donné pour adversaire à son
Alceste
, qui ? Tartuffe lui-même. Oh ! comme je comprends
nous avons changé tout cela. Il est donc, hélas ! bien explicable qu’
Alceste
ait perdu sa cause ; il ne pouvait pas la gagner
plus aujourd’hui affaire à ces Messieurs et soulagé de penser que si
Alceste
revenait au monde, il gagnerait infailliblement s
rt de me plaire. Sa grâce est la plus forte… Et je vais plus loin qu’
Alceste
, qui ne doutait pas de la corriger de ces vices d
t à sa place, que je n’ai pas le courage de la condamner, quand c’est
Alceste
même qu’elle ramène au devoir, c’est-à-dire à ses
u’elle est femme ; vous êtes homme, défendez-vous ! Comment se défend
Alceste
? Vous le savez. Ce n’est qu’en mots fâcheux qu’é
on procès, car elle a un procès aussi (oh ! elle le gagnera, elle !),
Alceste
ne s’en soucie point et s’écrie, le naïf : Perde
ner ni nous gonfler le cœur de pitié, lorsqu’au quatrième acte il met
Alceste
et Célimène aux prisés. La scène est belle, elle
, disons tout, elle est sublime ; mais c’est une scène de comédie. Si
Alceste
pouvait l’oublier, Célimène le lui rappellerait b
lui. C’est donc pur contre-sens de la pousser au drame et de donner à
Alceste
les amertumes tragiques, les fureurs jalouses d’O
u la payant comme une fille avant de l’étouffer. Non. Il faut montrer
Alceste
arrivant, la tête perdue, criant comme un brûlé,
ces sombres regards que sur moi vous lancez ? Hein ? quoi ! sursaute
Alceste
. Elle ose me parler ! Elle a le front de venir à
rlez à une femme ? … avez-vous perdu le jugement ? Première douche.
Alceste
avoue, en effet, Oui, oui, je l’ai perdu… mais
Vous êtes, sans mentir, un grand extravagant ! — Douche sur douche.
Alceste
ne sait où il en est. Qu’est-ce que cela signifie
Après cela, que la justice informe ! — Qui donc vous a nommé Oronte ?
Alceste
baisse le nez ; il n’ose avouer que lui, le galan
sent la victoire dans ses mains, et elle se prépare à en abuser. Plus
Alceste
l’aura pris de haut, plus elle se donnera le plai
sans s’emporter… sans s’emporter ! Oh ! le beau mot dans la bouche d’
Alceste
! C’est Célimène qui est en courroux, c’est Alces
dans la bouche d’Alceste ! C’est Célimène qui est en courroux, c’est
Alceste
qui demande qu’elle se calme ! … sans s’emporter
vous croire telle ! Oh ! que nous voilà loin du héros qu’on rêve en
Alceste
! A quoi ne descend-il pas là, et combien peu, da
ine ; comme Georges Dandin enfin, qui l’a voulu ! Faire rire ! Rire d’
Alceste
! Hé oui ! je le sais bien, on n’aime pas conveni
ue Molière nous a voulu donner : à savoir que quand on est bâti comme
Alceste
, on n’a qu’une chose à faire, c’est de s’en aller
heureux encore s’il ne trouve pas que c’est trop de compagnie ! Oui,
Alceste
est un grand cœur, et nous passe tous en vertu. I
it, est l’ennemi de l’homme, c’est mon ennemi, je le combats. Certes,
Alceste
n’a pas pour ses semblables la haine sauvage de c
ce de Shakespeare, qui est loin d’être une de ses meilleures. Mais si
Alceste
ne pousse pas la haine jusqu’à la démence, il en
ù l’on ne met point d’huile. Je ne sais si Molière a prétendu faire d’
Alceste
un janséniste ; mais je sais qu’il le combat, com
rtuffe avec tant de raison et de force, que parce qu’il a montré dans
Alceste
que, quand même on possède réellement toutes ces
tre au-dessus de l’humanité, de la maltraiter ni de la mépriser. Oh !
Alceste
, tu le dis toi-même, dans tous les cœurs il est
Prenons y garde, nous, républicains, qui applaudissons les colères d’
Alceste
, il n’y a pas de fraternité possible avec une si
que, dignes du génie sociable et bon de notre race, et il les donne à
Alceste
, comme don Juan fait l’aumône au pauvre, — pour
je crois que c’est le cas. Longtemps encore après sa mort, on jouait
Alceste
comme je désirerais qu’on le jouât : Molé craigna
cassait régulièrement un siège. Ce n’est qu’après lui qu’on a fait d’
Alceste
un amoureux, et la transformation remonte à Fleur
elle de tous les acteurs qui ont publié des études sur le caractère d’
Alceste
; les littérateurs sont unanimes, au contraire, p
santhrope. Si Jean-Jacques est si amer, c’est que précisément il voit
Alceste
comme on le jouait de son temps, c’est-à-dire com
t Jean-Jacques. Pourquoi ? Ah ! c’est que lui-même était une espèce d’
Alceste
, d’ennemi de la société, de misanthrope atrabilai
de misanthrope atrabilaire, et il sentait très bien que si on riait d’
Alceste
, c’en était fait de lui, Jean-Jacques, et qu’on l
sens, ils tombaient sous le coup de la comédie. Ce dont on rit, dans
Alceste
et dans Jean-Jacques, ce n’est pas la vertu : c’e
En somme, le monde n’est qu’une grande société de tolérance mutuelle.
Alceste
est un être insupportable et fait pour vivre dans
i comme sous la noble coupole, toutes proportions gardées, le style d’
Alceste
ne serait guère de mise. Il ne l’est nulle part,
veut pas dire ? M. de La Pommeraye me reproche encore d’avoir dit qu’
Alceste
n’est point Molière. Il a lu à l’appui de la thès
e sérénité de Philinte que dans le raide et contrariant puritanisme d’
Alceste
. Et puis, comme on abuse des mots ! M. de La Pomm
ez-vous le trouver dans toutes ses pièces ? Il est donc en même temps
Alceste
, Chrysale, Sganarelle et M. Jourdain ? Ah ! je le
nie de notre pays. Après m’avoir reproché de ne pas voir Molière dans
Alceste
, M. de La Pommeraye me reproche de n’y pas voir M
tre ce duc et pair. Après quoi, M. de La Pommeraye prend la défense d’
Alceste
comme critique littéraire. Alceste attaquant le s
de La Pommeraye prend la défense d’Alceste comme critique littéraire.
Alceste
attaquant le sonnet d’Oronte dans les termes que
empoisonneur, au diable ! En eusses-tu fait une à te casser le nez.
Alceste
lui parait, dis-je, en ces termes choisis, être l
eh sûreté pour n’avoir pas besoin de défenseurs aussi intempérants qu’
Alceste
, et je demande si oui ou non, la chanson de ma mi
ble critique s’étonne ensuite que je me refuse à voir un symbole dans
Alceste
et que je nie que Molière ait eu dans sa pièce un
Alceste
et Célimène Racine, Boileau, Labruyère, nous
et franches; un homme qui fait contraste avec tout ce qui l’entoure :
Alceste
, le misantrope, en un mot. Est-ce parmi ses conte
t preuve d’une vanité bien étrange quand il crut se reconnaître, dans
Alceste
. — Alceste est supérieur à tout son siècle. Celui
une vanité bien étrange quand il crut se reconnaître, dans Alceste. —
Alceste
est supérieur à tout son siècle. Celui qui avait
lui causa tant de souffrances, qui nous valut les plus beaux traits d’
Alceste
et la création de Célimène. Armande Béjart était
grins qui le suivirent, nous pouvons trouver le germe du misantrope ;
Alceste
, l’homme supérieur qui aime Célimène la coquette.
mais nous nous attacherons seulement aux personnages du premier plan.
Alceste
est grand, il surpasse ses contemporains de toute
ée un beau visage, mais il y place une verrue : telle est l’humanité.
Alceste
est maniaque, emporté ; la vertu même que Molière
mit pas, qui hait et qui attaque, c’est de la vertu révolutionnaire —
Alceste
est mal nommé le misantrope, il aime l’humanité,
mais il n’y songe pas pour les siècles futurs; il la veut immédiate.
Alceste
n’est pas comme les héros de Corneille, un compos
ut bien les meilleures satires de Boileau. Mais comment se fait-il qu’
Alceste
aime Célimène ? Cela s’explique : elle est si bri
plus mal partagée que le misantrope ? Qu’on en juge. L’imperfection d’
Alceste
, c’est le ridicule ; l’imperfection de Célimène,
élimène s’était trompée et que d’autres se trompent encore. L’amour d’
Alceste
pour Célimène est facile à comprendre ; il est ho
femme de goût; il est homme d’esprit, elle est femme d’esprit ; mais
Alceste
a du génie : de là, l’inégalité et le malheur. Cé
ie : de là, l’inégalité et le malheur. Célimène devient le supplice d’
Alceste
; elle ne souffre pas, elle ; Célimène est sensib
-t-il pas au cœur ? — Au cœur ! une coquette ! cela ne se peut. C’est
Alceste
, franc et probe, qui doit seul souffrir d’indicib
l’auteur d’avoir fait de Philinte son héros, tandis qu’il ridiculise
Alceste
: combattre ainsi Molière, c’était presque le com
ez soutenu ; 2° Molière a rendu la vertu ridicule dans la personne d’
Alceste
. Est-il vrai que le misantrope ne soutienne pas,
ière scène ? — Est-il vrai qu’il soit autre avec Philinte, autre avec
Alceste
et Célimène ? — Cette absence d’unité dans ce rôl
ablir un parallèle qu’entre des objet qui ont quelque analogie ; si d’
Alceste
à Philinte, par exemple, la distance était incomm
les invraissemblances et les contradictions. — Je dois répéter ici qu’
Alceste
sans imperfection, non seulement ne serait pas co
première démarche. Une concession en entraîne toujours soûle autres.
Alceste
au milieu des hommes, que dis-je, au milieu des g
rage de mathématicien ; mais la nature humaine n’est pas ainsi faite.
Alceste
impassible, inébranlable, serait un dieu et non p
raverser. J.-J. Rousseau, lui-même, le critique du Misantrope et de l’
Alceste
du 18e siècle, fut-il plus exempt d’inconséquence
salons de Mesdames d’Houdetot ou d’Épinai, était-il moins ridicule qu’
Alceste
aux pieds de Célimène ? Ceci nous mène au second
en : ce Philinte est le sage de la pièce…»Sans doute l’auteur a rendu
Alceste
ridicule, et il le devait sous peine de n’en fair
tenté de croire tout le contraire : ce n’est point le biais que prend
Alceste
, c’est sa franchise même qui est ridicule ; dire
ton de mentir, c’est manquer à toutes les convenances. On se moque d’
Alceste
, non parce qu’il fait des concessions, mais parce
’homme du monde ? Non. — Eh bien la question est résolue : en rendant
Alceste
ridicule, et nécessairement ridicule, Molière n’a
e me disais au fond de ma loge : Nous avons fait des progrès. Écoutez
Alceste
, George Dandin, Arnolphe, tous ces représentants
sentant des passions humaines il y a deux cents ans, sur Molière, sur
Alceste
; interrogeons ce grand rôle qui n’a pas été étud
sont interdites. Nous allumons notre lanterne pour chercher un Dieu,
Alceste
se contenterait d’un honnête homme. Il ne le trou
a touché l’endroit sensible, et le coup a été sûr. La vraie passion d’
Alceste
, ce n’est pas l’amour, c’est la jalousie. Alceste
La vraie passion d’Alceste, ce n’est pas l’amour, c’est la jalousie.
Alceste
, c’est Othello, moins le poignard. Il s’agite, il
ve. Quand ils entrent tous deux en scène au second acte, que reproche
Alceste
à Célimène (car il lui reproche toujours quelque
eu d’affection pour lui ? non : son trop d’affection pour les autres.
Alceste
ne se repose pas dans son amour, il ne s’endort p
l ressemble à Harpagon, sa passion est une avarice. Oronte approche ;
Alceste
le sait, il le sent, il le hait, il s’agite, il s
s taquineries naissent d’un essai d’amour avorté. Arrive une visite :
Alceste
veut sortir ou croit le vouloir, Célimène le reti
âche sa rage impuissante. Des sièges pour tous , dit-elle. En face d’
Alceste
, elle ose demander des sièges pour tous ! Il y a,
èges pour tous !… C’est ce cruel pour tous qui fait le désespoir d’
Alceste
. Dans la scène des portraits, pensez-vous que la
ortie : Allons, ferme, poussez , parte d’un cœur désintéressé ? non.
Alceste
ne s’oublie pas ; Célimène a fait de l’esprit, el
de. Un amour d’un autre genre eût peut-être triomphé de ce triomphe ;
Alceste
en est furieux, et comme il n’ose pas s’en prendr
ne s’en ira pas. Il ne faut pas moins qu’un ordre du roi pour écarter
Alceste
. Mais alors : Souffrez que je revienne avant la
bien de fois reviendra-t-il avant la fin du jour ? Je ne puis quitter
Alceste
sans contempler cette scène où un juge suppliant
oue avec son éventail. En face de ce cœur qui ne bat pas, la colère d’
Alceste
tombe dans le ridicule. La première punition de l
s voudrez rompre, concentrez vos forces, ne parlez pas, agissez. Mais
Alceste
a éclaté ; ses exigences diminuent à vue d’œil. C
Il se joue une partie terrible pour l’un, indifférente pour l’autre ;
Alceste
y met pour enjeu son cœur, son sang, sa vie, sou
aigne-t-elle pas se défendre ; le danger est nul, elle ne tient pas à
Alceste
; et d’ailleurs elle sait que l’accusateur, oblig
celle-ci refuse, et celui-là lui pardonne et la remercie. Oh ! pauvre
Alceste
! Défendez-vous au moins d’un crime qui m’accabl
rsonne ne s’y trompe, tout le monde est dans le secret. Peu importe !
Alceste
dit à Célimène : « Supposons que vous m’aimez, et
l y a une logique des pissions comme il y a une logique de la raison.
Alceste
a pour point de départ une absurdité ; plus il se
e. Voici une beauté suprême qui, je crois, n’a jamais été remarquée :
Alceste
traite avec le dernier mépris cette femme qu’il a
sentons derrière sa dureté. Célimène ne peut s’empêcher d’avoir pour
Alceste
le genre de respect dont elle est capable. Ainsi
estime malgré elle. Tous deux sont punis par où ils sont coupables :
Alceste
, épuisé par celte lutte insensée, n’est plus capa
donc ce drame est-il comique ? Comique ! Quel est le sens de ce mot ?
Alceste
nous déclare qu’il ne se croit pas plaisant : il
arde en pleurant et ne fait que constater. J’admire profondément dans
Alceste
cette haute impartialité du poète qui s’est repré
impunie ; nul cependant ne voudrait être à sa place. Nous respectons
Alceste
en riant de lui ; nous la méprisons en riant avec
ité créatrice. Mais la vérité absolue, qui n’avait rien à faire entre
Alceste
et Célimène, n’avait rien à faire non plus entre
onnête homme de la pièce un homme qui est un très méprisable égoïste.
Alceste
n’est pas un véritable misanthrope. Le véritable
s rappelez le héros de cette pièce, voilà le vrai misanthrope. » Mais
Alceste
est-il un homme qui, par amour précisément pour l
n ainsi, d’une façon générale, que Molière a conçu son caractère ; qu’
Alceste
« hait dans les hommes les maux qu’ils se font et
sont l’ouvrage » [dans l’ordre inverse ce serait plus juste] ; que si
Alceste
déclare avoir conçu pour les hommes une haine eff
qu’ils sont ou méchants ou complaisants aux méchants ; que, parce qu’
Alceste
a été conçu ainsi, il plaît encore malgré les rid
me et a mis dans sa bouche un très grand nombre de ses maximes. Enfin
Alceste
est bien en son fond le misanthrope qui aime les
as aussi pures les unes que les autres. Rousseau attribue la haine qu’
Alceste
a pour les hommes à la vertu, la vertu à la noble
ignore pas Molière et ce qu’il nous indique très précisément. Il fait
Alceste
vertueux par vertu et noble et courageux. Il le f
temps que vertueux, ce qui n’est pas « incompatible ». Il fait dire à
Alceste
, et dès le commencement, et il semble que pour lu
de l’orgueil tout pur. Et cela est une partie au moins de la vertu d’
Alceste
. Sa vertu donc a une source très élevée, j’en con
ez souvent au ridicule. Mais pourquoi Molière a-t-il conçu ainsi son
Alceste
, pouvant le concevoir sans ce mélange ? — Parce q
e faire passer pour un méchant lui-même… » Eh bien alors ? dirai-je ;
Alceste
est vrai, et que pouvez-vous encore dire contre l
ls moyens parle Rousseau ? Des moyens que prendra Molière pour rendre
Alceste
ridicule quelquefois. Ces moyens doivent être ass
assortis à son caractère. Eh bien, ne le sont-ils pas ? Molière rend
Alceste
ridicule par « sa passion » qui est l’orgueil, la
ts maux » quand ces maux touchent l’endroit sensible de sa vanité, et
Alceste
répond au tableau même que Rousseau a tracé des f
» Reparti ainsi, Rousseau n’approuve dans les incartades amusantes d’
Alceste
que ce qui ressortit à l’âpreté, à l’escarpement
t porter ses défauts [mal écrit, veut dire sans doute : les défauts d’
Alceste
ne doivent être que ceux qui dérivent de son cara
ussi de quoi Molière fait un usage admirable dans toutes les scènes d’
Alceste
avec son ami, où les froides maximes et les raill
re et dur » devrait « l’éloigner ». Dans la scène avec Dubois, « plus
Alceste
a sujet de s’impatienter, plus il doit rester fle
nt. Où se place la scène de Dubois ? Quand Dubois vient-il surprendre
Alceste
et le troubler ? Au moment où Alceste dispute et
uand Dubois vient-il surprendre Alceste et le troubler ? Au moment où
Alceste
dispute et se querelle avec Célimène ; bien plus,
Dubois ; ou plutôt qu’il est admirablement choisi par Molière pour qu’
Alceste
, les nerfs tendus, passe sa colère sur son imbéci
onde. II suffit de s’apercevoir du moment où elle arrive. « Est-ce qu’
Alceste
ne doit pas se préparer tranquillement à la perte
tuel, mais bien faux, même en ne tenant point compte de cet orgueil d’
Alceste
dont j’ai parlé et qui prend « un secret plaisir
cret plaisir à démêler la corruption des hommes », même en ne prenant
Alceste
que comme un pur et simple vertueux. Si Alceste é
», même en ne prenant Alceste que comme un pur et simple vertueux. Si
Alceste
était seul, dans sa chambre, il serait assez natu
ser pour méchant lui-même ». Pour méchant, Rousseau concède cela ; or
Alceste
ici n’est pas même méchant ; il n’est que rudemen
dement ironique et contempteur. « Après l’aventure du sonnet, comment
Alceste
ne s’attend-il pas aux mauvais procédés d’Oronte
es objections de Jean-Jacques Rousseau. Comment ne comprend-il pas qu’
Alceste
est un candide, né candide et en qui il restera t
certainement concu ainsi par un auteur de moyen ordre ; on aurait vu
Alceste
sincère et candide, toujours sincère et toujours
acquis. C’est ainsi qu’a été conçu et qu’a été composé le caractère d’
Alceste
, et c’est ainsi que ce même homme à Oronte lui-mê
ontradictions. C’est une puérilité encore et contraire au caractère d’
Alceste
que la pointe attribuée à Alceste dans la scène d
encore et contraire au caractère d’Alceste que la pointe attribuée à
Alceste
dans la scène du sonnet : La peste de ta chute,
n dicte que de mauvaises, et c’est le cas. Ce qui serait impossible à
Alceste
dans l’état où il est, c’est de faire un vrai tra
spirituelle, c’est Philinte, et précisément il en fait, ironiquement.
Alceste
, lui, très en colère (surtout contre Philinte), d
, selon Rousseau. Molière, « pour faire rire le parterre aux dépens d’
Alceste
» et pour « avilir la vertu », a adouci, atténué
ceste » et pour « avilir la vertu », a adouci, atténué le caractère d’
Alceste
, de manière à le mettre dans une position fausse
La même scène dont je viens de parler en fournit la preuve. On y voit
Alceste
tergiverser et user de détours pour dire son avis
crois que Rousseau n’a rien entendu à la scène du sonnet. Il croit qu’
Alceste
est irrité contre Oronte ; mais point du tout ! C
demi-heure et en le mettant au défi d’être sincère. Oronte arrive qu’
Alceste
ne connaît que vaguement. Oronte lui demande son
u’Alceste ne connaît que vaguement. Oronte lui demande son amitié, et
Alceste
lui ayant fait observer qu’il y faut un peu plus
’était là parler en homme très sage. Qu’est Oronte, à ce moment, pour
Alceste
? Un étourdi, mais honnête homme et sympathique q
thique qu’il serait regrettable d’avoir à chagriner. Oronte propose à
Alceste
de lui soumettre un sonnet. Alceste l’avertit qu’
oir à chagriner. Oronte propose à Alceste de lui soumettre un sonnet.
Alceste
l’avertit qu’il est un peu sévère dans ses jugeme
aires. « C’est ce que je demande », répond Oronte. Alors soit, répond
Alceste
, retombant dans son défaut persistant, la candeur
pouvant guère faire autrement que d’écouter. Remarquez la franchise d’
Alceste
à ce début de scène. Il aurait pu répondre : « Ne
ns mes jugements ». Et Oronte ayant dit : « C’est ce qu’il me faut ».
Alceste
ne peut plus se refuser à écouter. Il écoute, et
Morbleu !… Eh que fais-tu donc, traître1 ? » C’est contre Philinte qu’
Alceste
ne décolère pas. Mais — seconde partie de la scèn
qu’Alceste ne décolère pas. Mais — seconde partie de la scène — voici
Alceste
en présence d’Oronte, en contact avec Oronte qui
act avec Oronte qui lui demande son avis très poliment sur le sonnet.
Alceste
le lui dit avec une sincérité absolue et une clar
mier coup. Quelle plus grande clarté et sincérité pouvait donc mettre
Alceste
dans son propos ? Poursuivant, Alceste dit par t
sincérité pouvait donc mettre Alceste dans son propos ? Poursuivant,
Alceste
dit par trois fois : je ne dis pas cela ; mais d’
e formule de politesse ; d’autre part, c’est une formule qui permet à
Alceste
de continuer à dire à Oronte, et de plus en plus
dire à Oronte, et de plus en plus fort, qu’il est un poète ridicule.
Alceste
n’a donc jamais été plus sincère et plus rudement
ent, c’est que Philinte le surveille, Philinte qui d’une part a défié
Alceste
d’être sincère, qui d’autre part vient d’être eff
t d’être effrontément le contraire, Philinte donc, à qui, d’une part,
Alceste
tient à montrer qu’il sait dire leurs vérités aux
t, il veut donner une leçon de sincérité. Remarquez qu’ensuite, quand
Alceste
a abandonné sa figure de rhétorique et parle dire
issotin, d’Oronte, que la querelle éclate. Pendant toute cette scène,
Alceste
a été absolument sincère, poli, malgré les excita
dit qu’il était un sot. Molière n’a pas cessé un instant de maintenir
Alceste
dans les limites de cette formule : le sincère po
e. Et, chose étrange, Rousseau croit inventé par Molière, pour rendre
Alceste
ridicule, ce que Molière invente pour qu’il ne le
e public dirait : « Voilà tout simplement un grossier personnage » et
Alceste
serait ridicule et antipathique. Par les « je ne
r les « je ne dis pas cela » et la figure de rhétorique, Molière sert
Alceste
, lui est favorable, lui rend le public favorable,
ien élevé ; de sorte que les ménagements que prend Molière pour tenir
Alceste
loin du ridicule sont ce que Rousseau prend pour
solument fausse. Rousseau reproche encore à Molière d’avoir donné à
Alceste
des colères personnelles, des colères égoïstes, o
lle s’applique. Je ne dirai point du tout que si Molière avait fait d’
Alceste
un personnage inébranlable aux coups qui le frapp
injustices qui frappent les autres et de celles qui m’atteignent. Or
Alceste
est précisément ce personnage-là. C’est très curi
ble pour ce qui est de la peinture des caractères ; mais quasi jamais
Alceste
n’est furieux uniquement pour quelque chose qui l
ement, Molière le montre très soigneusement avec ce double caractère.
Alceste
tonne contre les mœurs du temps et il s’irrite co
mon valet de chambre est mis dans la Gazette. Tel est le caractère d’
Alceste
. Il est avant tout ami de la vertu et ennemi de t
t le moyen de les faire paraître affectées tout entières, et voilà qu’
Alceste
paraîtrait un hypocrite de vertu, si on le peigna
nait comme Rousseau voudrait qu’il le fût ; et donc la vérité veut qu’
Alceste
soit représenté comme sensible à l’injustice, mêm
le touche, et aussi le plus grand service que Molière puisse rendre à
Alceste
, c’est de le représenter comme n’étant pas insens
Molière n’est pas vrai et que Molière use de mauvais procédés envers
Alceste
pour le rendre antipathique au public ; les deux
eau, il connaît les hommes ». Il y a là une petite erreur sur l’âge d’
Alceste
, et Rousseau en parle comme d’un homme de quarant
Misanthrope ? Célimène a vingt ans ; il est naturel et convenable qu’
Alceste
en ait vingt-cinq. A cet âge, on connaît les homm
ousseau n’a-t-il pas vu que, comme Néron est un « monstre naissant ».
Alceste
est un misanthrope qui vient de naître ? Il a des
é ce trait et tenu à le marquer. En effet, tantôt Philinte représente
Alceste
comme en pleine carrière de misanthropie, tantôt
e représente Alceste comme en pleine carrière de misanthropie, tantôt
Alceste
se donne lui-même comme allant entrer dans cette
onne lui-même comme allant entrer dans cette carrière. Philinte dit à
Alceste
: Et, puisque la franchise a pour vous tant d’ap
les mœurs du temps Vous tourne en ridicule auprès de bien des gens.
Alceste
dit à Philinte :
en visière à tout le genre humain. Notez que Philinte lui-même dit à
Alceste
: … Quoi ? vous iriez dire à la vieille Emilie Q
l de faire la jolie… …………… À Dorilas qu’il est trop importun. Donc,
Alceste
n’en est pas encore à parler ainsi à Emilie et à
e l’incohérence dans tout cela ? Mais non. Il y a à dire seulement qu’
Alceste
n’est pas établi encore dans son « caractère » de
oué. Mais Rousseau devrait tenir compte de cela et ne pas demander qu’
Alceste
, non seulement connaisse les hommes, mais y soit
, plus on trouve singulier que Rousseau ait estimé que le caractère d’
Alceste
est faux. Rousseau ne s’est pas moins trompé su
ge de Philinte. Il s’est trompé, exactement comme sur le personnage d’
Alceste
et pour ainsi dire symétriquement : 1° en croyant
», il est capable de conseiller des actes de malhonnêteté : « L’ami d’
Alceste
doit le connaître. Comment ose-t-il supposer qu’u
ord, c’est qu’il est le seul homme de la pièce qui aime et qui estime
Alceste
. Il est son « ami » et Alceste a « fait professio
mme de la pièce qui aime et qui estime Alceste. Il est son « ami » et
Alceste
a « fait profession » d’être le sien. Il ne songe
services. Amoureux d’Eliante et par conséquent ayant intérêt à ce qu’
Alceste
épouse Célimène pour pouvoir, lui, épouser Eliant
qu’Alceste épouse Célimène pour pouvoir, lui, épouser Eliante qui, si
Alceste
se retirait de Célimène, accueillerait très volon
te se retirait de Célimène, accueillerait très volontiers les soins d’
Alceste
, il ne pense pourtant qu’à persuader à Alceste de
volontiers les soins d’Alceste, il ne pense pourtant qu’à persuader à
Alceste
de s’écarter de Célimène et d’épouser Eliante. Il
der à Alceste de s’écarter de Célimène et d’épouser Eliante. Il dit à
Alceste
: La sincère Eliante a du penchant pour vous. I
te de son ami comme supérieur au sien, chose plus rare encore. Dès qu’
Alceste
a une affaire d’honneur, il « ne le quitte pas »,
t bien que ce on qui a, très difficilement, arrangé l’affaire, tiré d’
Alceste
quelques déclarations à la rigueur acceptables, e
santhrope et c’est là sans doute la première cause de sa liaison avec
Alceste
. C’est un misanthrope très clairvoyant sur les vi
ope, mais c’est un misanthrope désabusé. Il a été probablement, comme
Alceste
, indigné contre les vices des hommes et tempêtant
ment contre eux. Mais il a vieilli ; je lui donne cinq ans de plus qu’
Alceste
, trente ans. « A trente ans, a dit Chamfort, il f
ait pour la guérir. En cela beaucoup plus radicalement misanthrope qu’
Alceste
, et, si Alceste est le misanthrope naissant, le m
ir. En cela beaucoup plus radicalement misanthrope qu’Alceste, et, si
Alceste
est le misanthrope naissant, le misanthrope désab
consolations. À la vérité ; on ne le voit, dans la pièce taquiner qu’
Alceste
et un peu Oronte ; mais c’est qu’Alceste est un a
t, dans la pièce taquiner qu’Alceste et un peu Oronte ; mais c’est qu’
Alceste
est un admirable objet de taquinerie ; c’est qu’i
aquineries de Philinte, il y a un fond de très bons conseils donnés à
Alceste
. Toujours est-il qu’il est taquin, à quoi Roussea
» les ironies de Philinte et ses coups d’épingles destinés à exciter
Alceste
et ses pinçades de pince-sans-rire. Philinte sait
s de pince-sans-rire. Philinte sait très bien que, quand il demande à
Alceste
: « Vous diriez à Emilie qu’elle est vieille coqu
e à Alceste : « Vous diriez à Emilie qu’elle est vieille coquette ? »
Alceste
va répondre : « Oui », mais il veut le lui faire
ondre : « Oui », mais il veut le lui faire dire. Il sait très bien qu’
Alceste
ne sollicitera jamais ses juges ; mais d’une part
ercevoir : Vous me flattez et vous croyez peut-être… Mais pour vous (
Alceste
)… Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité. Et i
s (Alceste)… Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité. Et il taquine
Alceste
presque durement, du même coup, en louant Oronte,
ne Alceste presque durement, du même coup, en louant Oronte, alors qu’
Alceste
vient de tâcher de faire honte à Philinte de son
aire honte à Philinte de son manque de franchise, et en forçant ainsi
Alceste
à pousser la franchise plus loin peut-être que, s
nnête homme qui a quelques défauts, exactement, symétriquement, comme
Alceste
. « Ce Philinte est le sage de la pièce ! » s’écri
d de la pièce, en sorte qu’on pût mettre les actions de Philinte et d’
Alceste
dans une apparente opposition avec leurs principe
idée, chacun des deux eût été plus vrai, plus théâtral et que celui d’
Alceste
eût fait incomparablement plus d’effet ; mais le
ême que le vrai beau drame que Molière avait en main c’était de faire
Alceste
sensible à toute l’humaine misère et insensible à
méprît point, si qu’on ne s’y méprît pas était possible. Au Ve acte,
Alceste
sait très bien que Philinte l’aime ; il n’en peut
à ce moment très bons amis. Or, c’est à ce moment, qui est grave, car
Alceste
se trouve sous le coup d’une accusation très inqu
hilinte, cette fois sans taquinerie, développe toute sa philosophie à
Alceste
, et l’on sent bien que, cette fois, c’est tout à
ceci n’est que discours et me citerait le premier mot de la réponse d’
Alceste
: « Je sais que vous parlez, Monsieur, le mieux d
d’un homme apte seulement à supporter les maux d’autrui. Remarquez qu’
Alceste
, en une autre scène, lui fait lui-même l’objectio
égoïste, quelque mauvaise volonté que l’on y pût mettre. Eliante aime
Alceste
d’amour ; elle aime Philinte d’amitié, Philinte a
tié, Philinte aime Eliante d’amitié amoureuse. L’amour d’Eliante pour
Alceste
est un vrai malheur pour Philinte : il le support
inte : il le supporte d’une âme égale, forte et douce. Il convient qu’
Alceste
est plus digne d’amour que lui et il se retire de
il fait plus : alors que son intérêt serait, ou de pousser doucement
Alceste
du côté de Célimène ou au moins de laisser Alcest
pousser doucement Alceste du côté de Célimène ou au moins de laisser
Alceste
s’engager de plus en plus dans son amour pour Cél
Jusqu’au dernier moment il persiste dans cette attitude ; car lorsque
Alceste
, pour un autre motif que l’infidélité de Célimène
ât en face du seul Philinte. Or, à ce moment encore, Philinte retient
Alceste
et ne songe qu’à lui persuader que ni son procès,
ement, plus complètement sur le caractère de Philinte que sur celui d’
Alceste
. Ses conclusions sont, comme on peut le prévoir,
prévoir, celles-ci : « Vous ne sauriez me nier deux choses : l’une qu’
Alceste
, dans cette pièce, est un homme droit, sincère, e
nexcusable. » Tout ce que Molière a ajouté à l’essence du caractère d’
Alceste
, à savoir à la misanthropie, il ne l’a ajouté que
il était tout à fait sage. » Si l’intérêt de l’auteur était de rendre
Alceste
ridicule, Molière aurait bien mal pris ses intérê
rait bien mal pris ses intérêts propres, car je crois avoir montré qu’
Alceste
est aussi peu ridicule que possible et qu’il n’a
ement à indiquer qu’au point de vue de l’estime qu’on doit avoir pour
Alceste
il n’y a pas à en tenir compte. Ils existent en t
it quelle est la force au théâtre des premières impressions, il donne
Alceste
comme le personnage sympathique, représentant la
s d’Oronte, outrés à la vérité, donnent cependant l’idée au public qu’
Alceste
jouit de l’estime publique ; autant en font les d
n’invente pas absolument la bonne réputation dont elle dit que jouit
Alceste
; bien plus témoignent pour lui les déclarations
a pièce. Et enfin si aucun homme dans la pièce, sauf Philinte, n’aime
Alceste
, toutes les femmes l’aiment, ce qui est même exce
me excessif à mon avis ; car pourquoi, diantre, Arsinoé aimerait-elle
Alceste
? mais ce qui est encore une indication d’auteur
moyens qui sont en son pouvoir l’auteur crie à son public : « Estimez
Alceste
! Je lui donne des défauts, et de deux sortes : d
vre l’indication de Rousseau et à mettre en présence le Philinte et l’
Alceste
que Rousseau aurait voulu que, pour être vrais, M
honnêtes gens du grand monde… » Et, à ce Philinte-là, il a opposé un
Alceste
qui, selon les indications de Rousseau, est sensi
es yeux en lisant le Philinte de Fabre d’Eglantine, c’est combien son
Alceste
et son Philinte sont différents de ceux de Molièr
férents de ceux de Molière, et cela est bien naturel, puisque c’est l’
Alceste
et le Philinte de Rousseau que « développe », com
nc ce que sont devenus, ce que doivent ou ce que peuvent être devenus
Alceste
et Philinte en se développant dans le sens de leu
n Philinte tel que ne devait pas devenir le Philinte de Molière ou un
Alceste
tel qu’il ne se pouvait pas que l’Alceste de Moli
e une supériorité qui n’est pas du tout du goût de celui-ci. Survient
Alceste
. Dans la solitude où il s’est retiré, il a pris p
suite d’une foule de machinations dudit seigneur, il est décrété, lui
Alceste
, et forcé de fuir ; il ne fait que passer par Par
servir, dit Eliante. — Oui, dit mollement Philinte. — Jamais, s’écrie
Alceste
, très conforme ici à l’Alceste de Molière et comm
der des droits Que ne peut protéger la faiblesse des lois. Là-dessus
Alceste
entre en rapports avec un avocat qu’il a choisi a
moins, mes amis en ont un. Philinte, à moi !. . » Philinte trouve qu’
Alceste
dispose un peu bien vite des amis dont Philinte d
is fâché pour vous ; mais je vous promets, moi, De ne pas m’en mêler.
Alceste
, en bonne foi, N’est-il donc pas étrange, et même
de l’occupation Et vous en trouverez souvent l’occasion. « Bon, dit
Alceste
, ce serait si peu de soins à vous donner ! Un mot
eur froide existence. Philinte se dérobe encore. Mais enfin, s’écrie
Alceste
, la justice commande… — La justice est peut-être,
ar on ne fit jamais de pareilles sottises. « Quelle morale ! s’écrie
Alceste
, quelle morale ! C’est à faire frémir. Un honnête
n de dire : tout est bien. Voilà de belle économie politique, répond
Alceste
, et voilà comment les heureux de la terre se disp
eille à votre bien ? Il s’arrange en total ; en total tout est bien.
Alceste
est plus que confondu ; il est attristé. Est-ce P
tteindre, Il prendra part aux maux qu’il a raison de craindre. Après
Alceste
, c’est Eliante qui donne l’assaut à Philinte, d’a
, d’abord parce qu’elle a très bon cœur et ensuite parce qu’elle aime
Alceste
. Fabre a marqué un peu ce trait, non pas assez à
le que l’on vît qu’Eliante intercède pour X, par tendresse d’âme pour
Alceste
, et que Philinte refuse par égoïsme d’abord et en
e un zèle attendrissant, Cette noble chaleur d’un cœur compatissant ?
Alceste
m’a touché, et ses récits encore M’offrent un vra
eux, se replier sur soi. Et il refuse à sa femme comme il a refusé à
Alceste
. Or, vous pensez bien depuis très longtemps que l
Philinte lui-même ; que pendant le temps que Philinte a disputé avec
Alceste
et avec Eliante, le faussaire, qui est un ancien
! Fureur! Vengeance ! Il faut, on doit punir, Exterminer… Pendant qu’
Alceste
lui dit avec douceur : T
ailles, s’est résolu à transiger avec son voleur. Transiger ! s’écrie
Alceste
, ici tout à fait dans la manière et le ton de Mol
uissier somme Philinte de payer, faute de quoi on l’emmène en prison.
Alceste
s’offre comme caution. On l’accepte. Mais… « Vous
Alceste s’offre comme caution. On l’accepte. Mais… « Vous vous nommez
Alceste
? dit le commissaire. — Oui. — Eh bien, je vous a
ais il paraît que vous avez perdu du temps… — Oh ! s’écrie Philinte.
Alceste
! Est-il bien vrai ? Quel accident terrible ! — Q
a moitié de Paris ensemble à parcourir. — Oui, certes, pour ce pauvre
Alceste
, dit Eliante. — Mais pas du tout ! Pour nous !… P
e pauvre Alceste, dit Eliante. — Mais pas du tout ! Pour nous !… Pour
Alceste
aussi, mais plus tard ; il peut attendre. — Oh !
lceste aussi, mais plus tard ; il peut attendre. — Oh ! dit Eliante…
Alceste
, Alceste seul occupe mes esprits. Oubliez-vous si
ssi, mais plus tard ; il peut attendre. — Oh ! dit Eliante… Alceste,
Alceste
seul occupe mes esprits. Oubliez-vous si tôt sa p
voir ; peut-être attend-il notre appui. Nous serons pour demain, mais
Alceste
aujourd’hui. « Je préfère nous aujourd’hui et Al
r demain, mais Alceste aujourd’hui. « Je préfère nous aujourd’hui et
Alceste
demain », répond Philinte. Demain sera t-il temp
… Eliante se soumet ; mais voici qu’arrive l’avocat. Bonne nouvelle.
Alceste
est en liberté. Il a produit une pièce qui prouve
u à ses affaires immédiatement avec excuses et éloges. A peine libre,
Alceste
a dit : « Maintenant à l’autre fripon. Je cours c
re fripon. Je cours chez le procureur. » L’avocat n’en sait pas plus.
Alceste
lui-même apparaît. Il vient de chez le procureur
porte. A cause de l’esclandre, arrivée d’un commissaire et d’archers.
Alceste
alors s’adressant au commissaire : « On a commis
’enthousiasme. « Ah ! mon ami ! » — Rayez cela de vos papiers, répond
Alceste
; j’ai pu l’être ; mais c’est où je ne reviendrai
ont on a pitié pour l’honneur de soi-même. Voilà ce que sont devenus
Alceste
et Philinte de Molière à Fabre d’Eglantine en pas
pas. Tant que Philinte refuse de s’associer à l’œuvre de générosité d’
Alceste
en faveur d’un inconnu, absolument inconnu, refus
: « il s’est un peu endurci. » Mais quand Philinte refuse de secourir
Alceste
dans une affaire, et grave, qui concerne Alceste
e refuse de secourir Alceste dans une affaire, et grave, qui concerne
Alceste
; ce qui est de l’indifférence à l’égard d’un ami
ui est de l’indifférence à l’égard d’un ami ; et quand, cautionné par
Alceste
, et c’est-à-dire sauvé peut-être par Alceste, pui
et quand, cautionné par Alceste, et c’est-à-dire sauvé peut-être par
Alceste
, puisqu’en telles affaires gagner du temps est la
du temps est la moitié du salut, il refuse de se porter au secours d’
Alceste
et même de l’aller voir, ce qui est de l’ingratit
t à la vérité que Fabre, tombe dans la même erreur. Pour ce qui est d’
Alceste
, Fabre a traduit Molière en faisant encore plus d
plus de contresens, si bien que, non seulement il ne nous donne pas l’
Alceste
conçu par Molière, non seulement il ne nous donne
’Alceste de Molière pouvait devenir, mais même il ne nous donne pas l’
Alceste
tel que l’a conçu Rousseau. L’Alceste de Molière
ot de cela dans Rousseau. Dans Fabre d’Eglantine, il n’y a que cela »
Alceste
est devenu non seulement un généreux, un magnanim
e chose non seulement dans Molière, mais dans Rousseau. Dans Molière,
Alceste
ne rend aucun service à personne, et c’est Philin
cun service à personne, et c’est Philinte qui en rend. Dans Rousseau,
Alceste
« connaît les hommes », « aime la vertu », a « un
, et c’est là toute sa vertu, qui du reste est honorable. Dans Fabre,
Alceste
non seulement aime la vertu, mais il la pratique
rétrospective et effet rétrospectif. Parce que Rousseau a tracé de l’
Alceste
un certain portrait, beaucoup d’entre nous voient
lassique, beaucoup des traits étrangement nouveaux qu’il a donnés à l’
Alceste
, nous les reconnaîtrions dans l’Alceste de Molièr
peu parce qu’il est dans ces dispositions chagrines qu’il reçoit mal
Alceste
et qu’il est irrité quand Alceste le prie de soll
ositions chagrines qu’il reçoit mal Alceste et qu’il est irrité quand
Alceste
le prie de solliciter pour son infortuné inconnu,
J’en dirais tout autant, quoique peut-être on s’y attende peu, de son
Alceste
. L’Alceste de Fabre d’Eglantine est d’une vérité
reviens. Donc Rousseau s’est absolument trompé et sur Philinte et sur
Alceste
, sur ce qu’avait voulu dire Molière dans le Misan
rticulière et personnelle : c’est que le Misanthrope, s’il est contre
Alceste
, est une attaque directe à Rousseau, une attaque
contre lui. Il n’a pas tout le tort en pensant ainsi. Entendons-nous.
Alceste
n’est pas du tout le misanthrope que Rousseau cro
n’avoir pas fait, et, toutes les fois que Molière donne un travers à
Alceste
, Rousseau proteste : « Le misanthrope n’a aucun t
ceux qui sont complaisants à ceux à qui la vertu est odieuse. » Non,
Alceste
n’est nullement le misanthrope que Rousseau croya
tre, et c’est précisément pour cela que Rousseau le trouve faux. Mais
Alceste
est précisément, quoique en moins noir, ce que Ro
uoique en moins noir, ce que Rousseau était. Rousseau est insociable,
Alceste
est difficilement sociable ; Rousseau est ombrage
ociable, Alceste est difficilement sociable ; Rousseau est ombrageux,
Alceste
est susceptible ; Rousseau est orgueilleux, Alces
au est ombrageux, Alceste est susceptible ; Rousseau est orgueilleux,
Alceste
est accessible à l’orgueil ; Rousseau est jaloux,
rgueilleux, Alceste est accessible à l’orgueil ; Rousseau est jaloux,
Alceste
est jaloux ; Rousseau est infiniment sensible aux
st infiniment sensible aux malheurs qui l’atteignent personnellement,
Alceste
n’y est pas insensible ; Rousseau méconnaît très
ceste n’y est pas insensible ; Rousseau méconnaît très vite l’amitié,
Alceste
est assez enclin à ne pas la reconnaître ; et Rou
naître ; et Rousseau est toujours convaincu que lui seul a raison, et
Alceste
ne convient pas aisément qu’il a tort. Alceste es
lui seul a raison, et Alceste ne convient pas aisément qu’il a tort.
Alceste
est le portrait atténué de Rousseau. Or, tous ces
t qu’il les a et, par conséquent, il est furieux qu’on les attribue à
Alceste
, c’est-à-dire à lui, ou plutôt qu’on les démêle s
ances. Quand Rousseau écrit la Lettre à d’Alembert, il vient de jouer
Alceste
pendant un an. Misanthrope, il a été mêlé au mond
e ; mais il est très probable, et qu’il y a mis moins de franchise qu’
Alceste
; et enfin il a dû fuir dans un désert l’approche
un désert l’approche des humains. Oui, il a joué tout le personnage d’
Alceste
. Or, il sent bien qu’il l’a joué et il ne veut pa
ux misères de l’humanité ! On ne me connaît pas ! Et, s’identifiant à
Alceste
, il déclare superbement : « Qu’une femme fausse l
me ; dans le Misanthrope, où c’est moins net, si le spectateur trouve
Alceste
ridicule, l’honnête homme sera pour lui Philinte,
lui Philinte, et s’il trouve ridicule Philinte, dont, par la bouche d’
Alceste
, Molière se moque assez rudement, l’honnête homme
ceste, Molière se moque assez rudement, l’honnête homme sera pour lui
Alceste
. Voilà l’état général des choses. Mais est-il néc
rces, point dans le Misanthrope (c’est mon avis et que ni Philinte ni
Alceste
ne sont truchements de Molière, mais personnages
e la généralité du genre humain, et c’est dire, un peu à la manière d’
Alceste
: Je mépri
et qui, de sa retraite, regarde l’humanité avec pitié et avec mépris.
Alceste
n’était pas cela et il lui reprochait de ne pas l
nt dans l’embarras l’homme que vous aimez le mieux. » Il dit même à
Alceste
: « Prenez garde ! Avec les plus belles qualités
’il comme dans la poursuite d’un idéal parfaitement digne de respect.
Alceste
est, au fond, la vertu même ; il n’est ridicule q
entre l’homme du public qui est Philinte et son homme à lui, qui est
Alceste
, et il fait des concessions sans doute, mais quoi
pis est de n’être point distingué… Je veux qu’on me distingue, dit
Alceste
et aussi : L’ami(e) du genre humain n’est pas du
Philinte et aussi par Célimène et le mouvement naturel représenté par
Alceste
. Seulement, c’est le représentant de la nature qu
es Martine et les Nicole, son Chrysale et sa Mme Jourdain, Agnès, son
Alceste
, son Henriette, avec quelle sympathie ne les a-t-
e viens de transcrire, celui qui est dans le sens de la nature, c’est
Alceste
, et il est le personnage chéri de Molière ; il es
c’est Alceste, et il est le personnage chéri de Molière ; il est son
Alceste
; et Philinte, contrariant la nature, puisqu’il l
ère lui-même ; et il nous est donné encore comme n’étant, pas plus qu’
Alceste
, l’idéal de Molière, mais une partie seulement de
plus qu’on ne peut rendre Molière solidaire, dans son Misanthrope, d’
Alceste
ou de Philinte… Dans le Misanthrope, la sincère E
ste ou de Philinte… Dans le Misanthrope, la sincère Eliante départage
Alceste
et Philinte [c’est-à-dire, comme l’indique le con
ire, comme l’indique le contexte, prend, interprète de Molière, entre
Alceste
et Philinte, un tiers parti qui montre très bien
entre Alceste et Philinte, un tiers parti qui montre très bien que ni
Alceste
ni Philinte ne représente Molière lui-même] . Cel
athique ni précisément antipathique à Molière, non plus, du reste, qu’
Alceste
lui-même. Or que, dominé par telle théorie ou tel
rompe. Je remarque aussi que Martine, Nicole, Chrysale, Mme Jourdain,
Alceste
et Henriette suivent peut-être tous la nature, la
e sens de la nature par sa stupidité et sa sensualité vite éveillée ;
Alceste
lest par sa franchise, sa vive et prompte pénétra
résente comme naturel et de celui qu’on me donne comme contre nature.
Alceste
et Philinte reviennent toujours. Lequel est le pl
ntre les médecins ; s’il n’aime pas beaucoup le misanthrope, c’est qu’
Alceste
est, comme Rousseau l’a bien compris, un isolé, u
ement à Philinte. Philinte vient de dire : « La chute en est jolie… »
Alceste
lui dit : « La peste de ta chute… », de ta chère
du Tartufe grondait déjà dans le lointain. II Parlons d’abord d’
Alceste
, la principale figure de cette grande composition
dépourvues de toute vraisemblance. L’une d’elles nous fait voir dans
Alceste
le maréchal d’Uxelles, qui justifiait son célibat
anthropie. Une autre, non moins dénuée de fondement, nous montre dans
Alceste
, Plapisson, bel esprit patenté de l’hôtel de Ramb
us apprend que les contemporains de Molière; crurent reconnaître dans
Alceste
le duc de Montausier. A ce fait se rattache l’ane
notes sur le manuscrit du Journal du Dangeau : « Chacun reconnut dans
Alceste
M. de Montausier et prétendit que c’était lui que
hereau4. Toutefois, la ressemblance que le public a cru trouver entre
Alceste
et le duc de Montausier est un fait attesté par l
niquités passées7. » Encore une fois, on a pu rapporter ces traits à
Alceste
, brusquant, grondant tout le monde, Philinte sur
e triomphe du vice, tel serait donc le sens mystérieux du caractère d’
Alceste
. Oh ! Si Jean-Jacques avait pu deviner ce mystère
usin a su lever ces scrupules et nous rassurer sur ce point : « Quel
Alceste
, bon Dieu ! Que ce partisan effréné du pouvoir ab
rsonnage de Molière avec l’original supposé. Mais si nous considérons
Alceste
comme l’adversaire du faux bel esprit, à coup sûr
nan plaisantait un jour le duc de Montausier sur sa ressemblance avec
Alceste
: « Ne voyez-vous pas, mon cher duc, » lui répliq
rance, payant de grandes manières et de sottises ; » à peu près comme
Alceste
nous dépeint Clitandre n’ayant pour tout mérite q
es des personnages du Misanthrope dans l’entourage même du poète. Ici
Alceste
devient Molière lui-même ; sous les traits de Cél
ressemblance, n’allez pas l’exagérer. Vouloir identifier Molière avec
Alceste
serait aussi absurde que de voir Shakspeare tout
sociale derrière laquelle se cache l’auteur20 Non, Molière n’est pas
Alceste
tout entier; car, si parfois il semble s’être ide
peuples, qu’ils s’appellent Falstaff, Don Quichotte, Sancho, Tartufe,
Alceste
ou Harpagon. Comme ces sorciers du moyen âge, qui
incipe, que Molière n’a point fait des portraits mais créé des types,
Alceste
, comme ; l’a très-bien dit M. Geruzes, n’est pas
un30. Il s’ensuit que Montausier n’a pas plutôt pu: servis de type à
Alceste
que tout autre contemporain, une telle suppositio
olière avait subi le charme et, plein d’illusions, il s’écriait comme
Alceste
: « Sa grâce est la plus forte ; et-sans doute m
sans en pouvoir triompher 38 » N’est-ce pas tout à fait le langage d’
Alceste
, cette lutte intérieure, forte, incessante, avoué
e son bonheur en aimant, en épousant une incorrigible coquette ? Dans
Alceste
faisant la guerre à « Tous ces colifichets dont
t blessé à mort ? Cette scène si émouvante et si vraie, dans laquelle
Alceste
laisse éclater son désespoir à propos d’une lettr
son art séducteur, on est bien près de pardonner et de s’écrier avec
Alceste
: « Sa grâce est la plus forte44 ! » Peut-être
d la similitude de la position de Molière et de sa femme avec celle d’
Alceste
et de Célimène 45. » Oui, tous ces souvenirs, év
jouât pas avec une tristesse et une brusquerie saisissantes ce rôle d’
Alceste
tout empreint de sa propre personnalité, avec sa
ère, à son infortune profonde ; persuadez-vous bien que sous le nom d’
Alceste
c’est lui-même que vous avez devant les yeux, et
pourrait multiplier à l’infini ces rapprochements dont le caractère d’
Alceste
a été l’objet depuis Molière jusqu’à nos jours. D
. (A Basque). Vous l’est-on venu dire ?Oui. Des sieges pour tous. (A
Alceste
.) Vous n’êtes pas sorti ? Alceste. Vous n’êtes p
dire ?Oui. Des sieges pour tous. (A Alceste.) Vous n’êtes pas sorti ?
Alceste
. Vous n’êtes pas sorti ?Non ; mais je veux, Mada
r eux, ou pour moi, faire expliquer votre ame. Célimene. Taisez-vous.
Alceste
. Taisez-vous.Aujourd’hui, vous vous expliquerez.
us.Aujourd’hui, vous vous expliquerez. Célimene. Vous perdez le sens.
Alceste
. Vous perdez le sens.Point. Vous vous déclarerez
ste. Vous perdez le sens.Point. Vous vous déclarerez. Célimene. Ah !
Alceste
. Ah !Vous prendrez parti. Célimene. Ah ! Vous p
arti. Célimene. Ah ! Vous prendrez parti.Vous vous moquez, je pense.
Alceste
. Non. Mais vous choisirez ; c’est trop de patienc
pense. Alceste. Non. Mais vous choisirez ; c’est trop de patience.
Alceste
expose clairement qu’il veut, dans cette scene, f
, & cependant nous n’avons encore rien vu qui ait rapport à ce qu’
Alceste
avoit d’abord annoncé. Nous ne voyons point qu’il
amp; voyons si la fin répondra mieux au commencement, que le milieu.
Alceste
. Allons, ferme, poussez, mes bons amis de cour, V
ce qu’on dit vous blesse, Il faut que le reproche à Madame s’adresse.
Alceste
. Non, morbleu, c’est à vous, & vos ris compla
combattus par lui, Aussi-tôt qu’il les voit dans la bouche d’autrui.
Alceste
. Les rieurs sont pour vous, Madame ; c’est tout d
lui-même il avoue, Il ne sauroit souffrir qu’on blâme ni qu’on loue.
Alceste
. C’est que jamais, morbleu, les hommes n’ont rais
res, Loueurs impertinents, ou censeurs téméraires. Célimene. Mais....
Alceste
. Mais....Non, Madame, non ; quand je devrois mou
le est pourvue ; Mais les défauts qu’elle a ne frappent point ma vue.
Alceste
. Ils frappent tous la mienne ; &, loin de m’e
t leur devient aimable29. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Alceste
. Et moi, je soutiens, moi.... Célimene. Et moi,
ndre, Acaste. Quoi ! vous vous en allez, Messieurs ?Non pas, Madame.
Alceste
. La peur de leur départ occupe fort votre ame. So
couché, Je n’ai point d’autre affaire où je sois attaché. Célimene, à
Alceste
. C’est pour rire, je crois. Alceste. C’est pour
e où je sois attaché. Célimene, à Alceste. C’est pour rire, je crois.
Alceste
. C’est pour rire, je crois.Non, en aucune sorte.
errons si c’est moi que vous voudrez qui sorte. La scene est finie :
Alceste
, dans deux ou trois couplets, a dévoilé, à la vér
deux scenes après, quand il est obligé d’aller chez les maréchaux :
Alceste
. J’y vais, Madame, & sur mes pas Je reviens
uve, après tout, que je vous en demande, C’est de ne plus souffrir qu’
Alceste
à vous prétende, De le sacrifier, Madame, à mon a
er l’un ou l’autre : Ma résolution n’attend rien que la vôtre. Alors
Alceste
presse en effet Célimene de faire un choix ; mais
u ridicule ; dévouement sincère, amour passionné, bonne foi complète,
Alceste
, en un mot. Que n’a-t-on pas dit d’Alceste ! On f
ionné, bonne foi complète, Alceste, en un mot. Que n’a-t-on pas dit d’
Alceste
! On ferait des volumes rien qu’avec les conjectu
pé la curiosité et la sagacité du lecteur, autant que l’a fait ce bel
Alceste
, créé tout exprès et mis au monde par Molière, qu
reste encore inexpliquée. Quelle est, je vous prie, votre opinion sur
Alceste
? D’où vient-il, ce gentilhomme qui ne sait ni fl
out était à sa place, les hommes et les choses, comment se fait-il qu’
Alceste
seul ne soit pas à la sienne ? Et si, en effet, c
l est en cause devant le Parlement et chez Célimène ? « Au contraire,
Alceste
, s’il n’est entré dans le salon de Célimène qu’en
e, et c’est justement pourquoi il n’a jamais été grand dans le rôle d’
Alceste
. Alceste dédaigne l’esprit et l’ironie, et c’est
st justement pourquoi il n’a jamais été grand dans le rôle d’Alceste.
Alceste
dédaigne l’esprit et l’ironie, et c’est bien malg
s de Menjaud, de Firmin. Firmin, à tout prendre, comprenait le rôle d’
Alceste
. Il y avait mis tous ses soins, toute sa patience
ppant du pied, comme cet amateur homme d’esprit qui, jouant le rôle d’
Alceste
, prit la fuite au beau milieu du rôle en s’écrian
s, passionnée quelquefois, forte contre tous, faible seulement contre
Alceste
: jamais la comédie n’a été jouée avec cette inim
annonce. Que seroit-il arrivé si Philinte eût eu son caractere comme
Alceste
a le sien ? Le Spectateur n’auroit-il pas été dan
humain en doit avoir ; & tout-à-coup, sans toucher au discours d’
Alceste
, vous verrez le sujet de la piece devenir incerta
la piece devenir incertain. Pourquoi donc ne l’est-il pas ? est-ce qu’
Alceste
a raison ? est-ce que Philinte a tort ? Non ; c’e
us faire entendre que le caractere de Philinte contraste avec celui d’
Alceste
, & que celui du dernier ne domine que parcequ
ation : c’est encore moins à la précaution de mettre dans la bouche d’
Alceste
des raisons triomphantes & de faire de Philin
esse de différencier les deux rôles sans les faire contraster, puisqu’
Alceste
est l’ennemi déclaré du genre humain, & que P
E, PHILINTE. Philinte. Vous voulez un grand mal à la nature humaine !
Alceste
. Oui, j’ai conçu pour elle une effroyable haine.
te aversion ? Encore en est-il bien dans le siecle où nous sommes....
Alceste
. Non, elle est générale & je hais tous les ho
même qu’à la ville, Mon phlegme est philosophe autant que votre bile.
Alceste
. Mais ce phlegme, Monsieur, qui raisonnez si bien
ituations, & celui des intérêts avec les intérêts. Si vous rendez
Alceste
amoureux, que ce soit d’une coquette ; Harpagon,
n délivrer sa famille. À côté de la perfide Célimène et du malheureux
Alceste
, égaré par une noble folie, il place le raisonnab
au théâtre. Nous en citerons, entre autres preuves, la belle tirade d’
Alceste
, qui se termine par ces vers ; Têtebleu ! Ce me
thrope, car c’est toujours Molière qui doit servir de modèle en tout.
Alceste
reproche ainsi à Célimène d’admettre dans sa soci
e de moins compliqué; elle est toute dans l’opposition du caractère d’
Alceste
avec sa passion amoureuse, et dans le choix de la
moureuse, et dans le choix de la personne que Molière lui fait aimer.
Alceste
, par son caractère, est porté à fuir les hommes;
ppréciations si diverses ! Rousseau n’a vu, lui, dans le personnage d’
Alceste
, qu’un homme droit, sincère, équitable, un vérita
sont pas toujours exempts d’erreur, et sur un point capital du rôle d’
Alceste
, il pourrait bien aussi s’être un peu fourvoyé. M
jugement et de la raison sur les mauvais penchants du caractère. Or,
Alceste
a-t-il cette excessive bonté dont je parle, ou bi
u contraire, en quoi la leçon de Molière est admirable. Il peint dans
Alceste
un homme d’honneur, de probité, et qui, sous ce r
e idée complètement fausse. Mais, pour s’aveugler si étrangement, cet
Alceste
est-il donc un être vulgaire, borné, sans éducati
e s’arroger un tel droit? Et quand cela serait, en effet ? Quand même
Alceste
pourrait se croire, avec raison, plus vertueux qu
indulgence dont il se montre si dépourvu envers autrui ? Pour rendre
Alceste
sans excuse pour mieux faire ressortir son coupab
il tombe sans cesse. On remarquera que dans toutes leurs discussions
Alceste
n’avance aucun argument qui ne soit aussitôt, et
ertueux, puisque, sans leur secours, on ne saurait être juste. Lorsqu’
Alceste
s’écrie : Je veux que l’on soit homme, et qu’en
s toutes les circonstances : c’est là une de ces vérités vulgaires qu’
Alceste
ne devrait pas ignorer, et dont cependant il ne t
des compliments. Voyez par quelles flatteries il cherche à se rendre
Alceste
favorable : L’estime où je vous tiens ne doit pa
bon qu’au public je l’expose. Pour justifier ce que la franchise d’
Alceste
a d’impoli et d’inconvenant dans cette scène, on
a peinture de ce caractère est si instructive et si morale. Le tort d’
Alceste
est ici de dire la vérité à un homme qui certaine
près son faux système et malgré les sages avertissements de Philinte,
Alceste
s’est fait un point d’honneur de dire en tout la
Aveu naïf, qui aurait dû, comme le fait observer La Harpe, « empêcher
Alceste
d’aller plus loin. Il avait satisfait à ce qu’il
ers. Mais Philinte, en supposant que dans le fond il ait trouvé comme
Alceste
le sonnet détestable, Philinte, qui dans cette ci
eux, Vous ayez pris chez lui ce qui charme vos yeux... Je le répète,
Alceste
est sans excuse, puisque un ami sincère l’avertit
un argument de la logique la plus puissante contre le faux système d’
Alceste
, et Molière semble l’avoir réservé pour le dernie
Eh bien ! De ces sacrifices qu’elle exige sans cesse de nous, voit-on
Alceste
s’en imposer aucun ? Non, certes. Toujours véhéme
moindre tentative. Singulière vertu, singulière sagesse que celles d’
Alceste
, on en conviendra, qui lui font mépriser en tout
ait à Molière le reproche, peu fondé ce me semble, d’avoir peint dans
Alceste
un travers exceptionnel, une monomanie bizarre, e
plus saisissante et la plus vraie. Mais si la complète ressemblance d’
Alceste
n’existe pas, combien de gens ont avec lui des ra
pent ni plus de raison, ni plus de courage, et sont tout prêts, comme
Alceste
, pour la perte d’un procès, la trahison d’une maî
séquestrer du monde, À fuir dans un désert l’approche des humains.
Alceste
enfin ne pourrait-il être aussi considéré, à cert
dégoût de la vie, funeste précurseur du suicide ? La sombre humeur d’
Alceste
est donc un mal plus commun qu’on ne croit. Grand
nement meilleure opinion dans le monde de celui qui s’écrierait comme
Alceste
: J’entre en une humeur noire, en un chagrin pr
au. Du reste, il est curieux de voir dans quelle erreur cette vertu d’
Alceste
a fait tomber non seulement des gens sensés, mais
de Molière, dit « que l’auteur montre par la supériorité constante d’
Alceste
sur tous les autres personnages que la vertu, ma
tif Oronte, le mérite de les éclipser ne saurait être bien grand pour
Alceste
, et rien ne prouverait là, ce me semble, l’ascend
a pièce. Dans ses discours comme dans ses actions, sa supériorité sur
Alceste
est incontestable. De quelle bonté, de quelle pat
nt de déclarer ses sentiments à Éliante qu’il aime, dans la pensée qu’
Alceste
serait plus heureux avec elle, s’il pouvait se dé
ernier acte, lorsqu’Éliante lui accorde sa main, et que le malheureux
Alceste
, qui se croit trahi de toutes parts, déclare en s
ntraire, de la vertu ? Et pourrait-on en dire autant de la conduite d’
Alceste
? Quel acte de vertu fait-il dans la pièce ? Aucu
e, est demeurée là, les yeux baissés, humiliée et confuse, l’action d’
Alceste
qui, malgré cet éclat, lui pardonne et lui fait o
ion erronée, comme on dénature les faits les plus simples. L’action d’
Alceste
, loin de faire voir ici la force de sa vertu, mon
ïr : Faites-le, j’y consens. — Hé ! Le puis-je, traîtresse ? répond
Alceste
; Puis-je ainsi triompher de toute ma tendresse?
, dira-t-on encore, comment expliquez-vous le penchant d’Eliante pour
Alceste
? Elle a donc de sa vertu une opinion plus favora
rendre excusable ou pour justifier par son approbation le caractère d’
Alceste
, mais bien pour faire voir que de même que le Mis
x faire ressortir cette humeur sauvage, cet esprit irascible qui chez
Alceste
ternissent ses belles qualités. Et n’est-ce pas u
le-même. On se souvient qu’au quatrième acte elle a dit, en parlant d’
Alceste
: Je ne m’oppose point à toute sa tendresse ; Au
’y ferait trouver aucune répugnance. Néanmoins, au dénoûment, lorsqu’
Alceste
, après avoir rompu sans retour avec Célimène, lui
t plus naturel de supposer que, ayant ouvert les yeux sur le compte d’
Alceste
, elle a reconnu que le bonheur ne pouvait se trou
rer auprès du bienveillant Philinte. Mais, pourra-t-on dire enfin, si
Alceste
n’est pas en effet véritablement vertueux, d’où v
de la misanthropie. Et de cela seul on peut conclure que si le rôle d’
Alceste
était joué comme il la conçu, c’est moins un inté
upule d’exciter le rire aux dépens d’un si honnête homme. Ce qui dans
Alceste
nous frappe d’abord, c’est on extrême passion en
n n’avait rien de l’air grave et austère qui convient au personnage d’
Alceste
. C’était la noblesse des roués de cour, de ce que
e Misanthrope, Geoffroy dit en parlant de Fleury : « Cet acteur joue
Alceste
avec chaleur; peut-être en montre-t-il un peu tro
e. Fleury comprenait parfaitement toute la passion qu’exige le rôle d’
Alceste
; mais ne subordonnant point assez sa chaleur à la
’organe, de l’énergie de la passion, à toutes les exigences du rôle d’
Alceste
, c’est à coup sûr de l’accent le plus chaleureux,
animer son débit, par la raison, je l’ai déjà dit, que l’entêtement d’
Alceste
pour ses principes et son impuissance à les bien
ambleu ! Messieurs, je ne croyais pas être Si plaisant que je suis.
Alceste
, dans son amour, vous semble-t-il moins extravaga
Molière dont la situation avait quelque chose d’analogue avec celle d’
Alceste
, et qui souvent dut faire à l’altière Béjart une
ion qu’on s’autorise pour ne prêter, dans cette scène, à la passion d’
Alceste
, que des élans ordinaires et communs à tous les h
illeurs il ne se fût rendu coupable d’une violence pareille à celle d’
Alceste
. Jamais il n’eût dit à une femme : ... D’un aveu
’ailleurs, pour être bien intéressant, n’est-il pas un peu matériel ?
Alceste
n’a pas, certes, pour sa maîtresse l’aveuglement
ts pour des perfections, Et savent y donner de favorables noms, etc.
Alceste
, lui, ne se fait aucune illusion sur ceux de sa m
qu’il y a de certain, et ce dont on ne saurait disconvenir, c’est qu’
Alceste
n’est subjugué ni par les qualités du cœur, ni mê
e meilleure composition encore que le Misanthrope. Après avoir, comme
Alceste
, prodigué à sa maîtresse les épithètes les plus d
’énergie qui doit les exprimer. Au lieu donc, sous prétexte de rendre
Alceste
plus intéressant, d’affaiblir, par une diction dé
dit qu’une sorte d’orgueil me paraissait être la base du caractère d’
Alceste
et la source de ses travers : le portrait qu’en f
emarque analogue, confirme la véracité de ce jugement. Mais, dit-il à
Alceste
, ... Il est véritable aussi que votre esprit Se
pplaudissaient d’ordinaire, demeurèrent confus lorsqu’ils entendirent
Alceste
en faire la critique, et que le dépit qu’ils en c
èrent de la pièce. Il y a dans ce récit quelque chose d’inexplicable.
Alceste
, pour faire connaître ce qu’il pense du sonnet, n
Philinte, à chaque pause que fait le lecteur, se récrie d’admiration,
Alceste
autant de fois lui reproche ses fades éloges en t
les transporter et les distribuer dans sa composition. Sans parler d’
Alceste
et d’Oronte, de Célimène et d’Arsinoé, d’Acaste e
usier. Ce seigneur réunissait en partie les qualités et les défauts d’
Alceste
; à sa probité rigide, à sa sincérité courageuse,
lui-même. En vertu, en honneur véritable, il n’avait rien à envier à
Alceste
: s’il lui cédait en quelque chose, c’était en ex
tait un jour sur cette ressemblance qu’on s’obstinait à trouver entre
Alceste
et lui : Ne voyez-vous pas, mon cher duc, lui ré
ontausier eut l’air de croire qu’on l’honorait trop en le comparant à
Alceste
, on a vu plus tard un philosophe prétendre sérieu
rits que Rousseau, confondant très mal à propos, dans le personnage d’
Alceste
, la vertu qui le fait estimer, avec la morosité q
sa modestie lui défend de le penser ou du moins de s’en enorgueillir.
Alceste
n’est pas fait sur ce modèle. Il est orgueilleux,
s détester et de les maudire. Ne soyons cependant pas injustes envers
Alceste
, pour mieux convaincre Rousseau de l’avoir été en
les associant aux excès et aux ridicules qui compatissent avec elles.
Alceste
est rempli de probité, d’honneur, de délicatesse
voyait sûrement pas qu’on dût prendre un jour contre lui la défense d’
Alceste
, et s’armer, pour l’attaquer lui-même, de tout l’
ée ? En rapprochant les traits dont se compose le caractère comique d’
Alceste
, je cesse d’être étonné que Rousseau ait fait le
ien tenté de le croire, se sentit joué personnellement dans le rôle d’
Alceste
; et, quand il attaqua Molière, il ne fit, à son
s pour notre gloire littéraire. Rousseau n’avait pu venger le sauvage
Alceste
des prétendus outrages que Molière avait faits à
ont il condamne légitimement la’ conduite et les discours. Tandis que
Alceste
, vertueux et inflexible, gourmande éloquemment le
une coquette, voilà ce qui suffit pour mettre en mouvement la bile d’
Alceste
, et en jeu le caractère des autres personnages, e
ue sous le manteau troué de Diogène. C’est ainsi que Molière a trouvé
Alceste
, le grand seigneur des histoires d’autrefois, Alc
olière a trouvé Alceste, le grand seigneur des histoires d’autrefois,
Alceste
qu’on pourrait comparer à un beau calque du sire
n pourrait comparer à un beau calque du sire de Montagne, le grondeur
Alceste
, éperdument amoureux ; et je vous prie, admirez c
le, violente, injuste ; on dirait le Timon de Shakespeare insultant l’
Alceste
français. C’est qu’en fait de misanthropie, Jean-
, Jean-Jacques Rousseau était passé maître ; lui aussi, bien mieux qu’
Alceste
, il avait vu la nature humaine sous son côté défa
cet éloquent proscrit de l’univers civilisé, quand il se comparait à
Alceste
, lui, l’ardent génie et le sophiste convaincu, lu
es, l’homme que Molière appelle un misanthrope ! Et de quel droit cet
Alceste
a-t-il pris l’espèce humaine en horreur ? On l’ai
erais pas la voix pour reprendre mon titre usurpé par ce trop heureux
Alceste
! » Tel fut sans doute le monologue, mais plus él
et de bon ton, d’esprit et de grâce dans cette admirable brusquerie d’
Alceste
? Vous dites que le Misanthrope est ridicule, et
ez : « Voilà donc la vertu ridicule ! » Vous vous trompez, la vertu d’
Alceste
n’est pas ridicule. Au contraire, dans tout le co
de Louis XIV, le duc de Montausier, s’écrie avec orgueil en parlant d’
Alceste
: — Plût à Dieu que ce fût moi que Molière eût dé
is, Molière n’a jamais eu l’intention de vouer au ridicule la vertu d’
Alceste
, pas plus qu’il n’a eu l’intention de rendre ridi
ain. M. Jourdain, cet honnête marchand, a voulu être un gentilhomme ;
Alceste
, cet honnête gentilhomme, a donné à sa vertu je n
se, à sa tranquillité bourgeoise, à l’estime de ses voisins ; quant à
Alceste
, quant à cette vertu si sauvage qu’elle en est pr
e, avec tous les ménagements et tous les respects dont un homme comme
Alceste
était digne. Ne dites donc pas, citoyen de Genève
ociété possible. Or, voilà tout ce que Molière a voulu prouver contre
Alceste
. Quant à insulter la vertu dans la personne d’Alc
prouver contre Alceste. Quant à insulter la vertu dans la personne d’
Alceste
, nous respectons trop Molière pour le défendre co
, sans peine, que cette indignation de Jean-Jacques Rousseau contre l’
Alceste
et contre le Philinte de Molière, indignation qui
colère ; mais Fabre d’Églantine, en s’emparant, pour les dégrader, d’
Alceste
et de Philinte, que faisait-il autre chose, sinon
ussi bien vous l’ignorez, habile sophiste, est aussi honnête homme qu’
Alceste
lui-même ; il ne lui cède rien, en amour, en géné
i cède rien, en amour, en générosité, en courage. Seulement, il a sur
Alceste
cet avantage, il sait vivre avec les hommes, il s
s amis de la cour. Philinte pense, tout bas, du sonnet d’Oronte ce qu’
Alceste
en pense tout haut ; mais Philinte n’a guère envi
s bonnes qualités d’un homme bien élevé. Philinte sait, aussi bien qu’
Alceste
, que tous ceux qui, dans le monde, vous disent :
ne sait pas se gendarmer à tout propos. Il n’a pas l’esprit chagrin d’
Alceste
, Philinte ne dit pas à sa maîtresse : Vous avez
es siècles, soyez bien convaincus, encore une fois, que Philinte vaut
Alceste
; si Philinte n’était pas en probité et en loyaut
t Alceste ; si Philinte n’était pas en probité et en loyauté l’égal d’
Alceste
, la comédie de Molière serait manquée, Le Misanth
tard. Tout à coup voici venir Dubois, le valet que Molière a donné à
Alceste
, et vous pensez si Alceste tient à ce valet que l
nir Dubois, le valet que Molière a donné à Alceste, et vous pensez si
Alceste
tient à ce valet que lui a donné Molière ! Dubois
re ; le Philinte de Fabre raisonne jusqu’à sa bonté ; Philinte reçoit
Alceste
avec mille protestations mensongères d’amitié et
e, le reçoit simplement et avec une grâce toute unie. À peine arrivé,
Alceste
n’a rien de plus pressé que de s’emporter contre
a première scène du Misanthrope, avec cette différence, cependant, qu’
Alceste
, dans la comédie de Fabre, se met en fureur, à pe
er le temps de dire bonjour à son amie Éliante. Puis, tout d’un coup,
Alceste
crie à son valet : … Va me chercher sur l’heure
sait à quel point le Misanthrope déteste les procès5, doit penser qu’
Alceste
est devenu fou. L’instant d’après, l’avocat arriv
de, tant il est calme et sûr de son fait. C’est une scène magnifique.
Alceste
et cet avocat sont en présence, et ils s’étonnent
. Déjà, il ne s’agit plus entre l’avocat et son client de l’affaire d’
Alceste
; il s’agit d’une affaire bien plus grave pour l’
instant, sa déclamation et son emphase habituelles. Il faut alors qu’
Alceste
ait recours à Philinte ; il y a recours en effet,
l’opinion d’un intrigant. Plus ce Philinte est un homme vil, et plus
Alceste
s’emporte et se courrouce, et plus il prend en pi
c’est lui-même ! Cet homme volé, c’est lui ! cet homme que défendait
Alceste
, et qu’il n’a pas voulu secourir, c’est lui, Phil
nous appartienne pas. » Mais cette fois encore, le noble caractère d’
Alceste
ne se dément pas. Philinte est malheureux, Alcest
noble caractère d’Alceste ne se dément pas. Philinte est malheureux,
Alceste
l’embrasse. Philinte sera jeté en prison s’il ne
te l’embrasse. Philinte sera jeté en prison s’il ne donne caution ; —
Alceste
répond pour Philinte, en présence d’un agent et c
n présence d’un agent et cet agent l’arrête, quand il entend le nom d’
Alceste
. Alceste, à force de vertu inquiète et turbulente
e d’un agent et cet agent l’arrête, quand il entend le nom d’Alceste.
Alceste
, à force de vertu inquiète et turbulente, est bro
elle-même, dans les formes : le ministre n’y peut rien Heureusement,
Alceste
a du cœur ; il est éloquent comme Mirabeau ; il p
lors, une fois vainqueur, et quand son ancien ami est tiré du danger,
Alceste
commence sa harangue ; il accable de son mépris e
Misanthrope. — Les Débutants. — M. Devéria. — La Ville et la Cour. —
Alceste
. — Molière. — Chapelle Le Misanthrope est le
s qui se hasardent à cette lutte désespérée contre ces grands rôles d’
Alceste
et de Célimène, il en reste un à peu près possibl
enir devant eux, témoin un jeune homme qui a très bien joué le rôle d’
Alceste
à côté de mademoiselle Mars, et qui a disparu, on
! s’écriait le feuilleton, quel bourgeois est-ce là pour représenter
Alceste
! Alceste, le nouveau débarqué de Versailles, ce
it le feuilleton, quel bourgeois est-ce là pour représenter Alceste !
Alceste
, le nouveau débarqué de Versailles, ce beau genti
nemis tous les mauvais poètes, pour rivaux tous les fats de la cour ;
Alceste
représenté par un jeune fourrier de la garde nati
Aussi je ne crois pas que jamais nous ayons pu voir un plus singulier
Alceste
. M. Devéria avait tout à fait l’air de ces enrich
» ajoutait le roi Louis XVIII ; à plus forte raison, pour représenter
Alceste
, ne prenez pas un bonhomme, sans façon, commun, v
mun, vulgaire et trivial ; un homme en un mot aux antipodes du rôle d’
Alceste
, un pareil homme ne sait pas, et comment voulez-v
s le dernier représentant parmi nous, il est impossible que le rôle d’
Alceste
soit ainsi abandonné au premier venu qui se senti
areille profanation est tout à fait insupportable. Savez-vous bien qu’
Alceste
c’est Molière en personne ? C’est lui, c’est sa b
du Misanthrope, Molière est tout entier. On disait, de son temps, qu’
Alceste
c’était M. de Montausier, M. de Montausier répond
moins doux pour les petits jeunes gens qui l’entourent, si ce pauvre
Alceste
pouvait la voir enfin tête à tête, cette adorable
sa moquerie ingénieuse, son art de voir toutes choses, même l’amour d’
Alceste
, sous leur côté ridicule, soudain vous verriez no
douloureux de sa vie. Non content de s’être représenté dans le rôle d’
Alceste
, il a créé le rôle, et avec quelle tristesse et q
lle de Brie, l’amie fidèle, dévouée, discrète, intelligente du pauvre
Alceste
, la main cachée et modeste qui essuyait ses gross
à propos de Scarron. — Ce troisième acte est égal aux deux premiers.
Alceste
n’y paraît qu’à la dernière scène, et cependant l
ant d’autres plaisirs de l’esprit. À l’acte suivant, vous retrouvez l’
Alceste
des premières scènes, mais déjà plus brusque et p
heureux, dites-le-moi par charité. Rien n’est plus beau que le duel d’
Alceste
et de Célimène ; celui-ci, amoureux qui s’emporte
sane amoureuse, n’était pas capable d’imaginer l’adorable faiblesse d’
Alceste
pour sa maîtresse. Cet amour d’Alceste a précédé
maginer l’adorable faiblesse d’Alceste pour sa maîtresse. Cet amour d’
Alceste
a précédé tous les amours sérieux des héros de Ra
n an qu’Andromaque, et je ne sais personne qui ressemble plus à notre
Alceste
, que Pyrrhus. Vous savez le reste : ce Misanthrop
, avec quelle verve, quel naturel, quel éclat, quel esprit ! Molière,
Alceste
; La Thorillière, Philinte ; Oronte, Du Croisy ;
te fort qu’elle ait un tabouret chez madame la duchesse de Bourgogne.
Alceste
l’honnête homme, perdu au milieu de ces jeunes fa
dre, Il vous est en justice, aisé d’y revenir, Et contre cet arrêt…
Alceste
. Non, je veux m’
utres. De même, dans Le Misanthrope, Philinte dit aussi ses vérités à
Alceste
, mais son propre caractère à son tour n’est pas m
deux propositions : « Vous ne sauriez me nier deux choses : l’une, qu’
Alceste
, dans cette pièce, ne soit un homme droit, sincèr
ion a été réfutée par Marmontel et par La Harpe. Ils reconnaissent qu’
Alceste
est l’homme vertueux de la pièce et aussi qu’il e
t si elle va au fond de la difficulté, car il est certain qu’on rit d’
Alceste
même quand il a raison, quand il n’est que l’inte
les accabler de caresses aussitôt qu’ils se présentent, n’est-ce pas
Alceste
qui a raison ? Et cependant Célimène le persifle,
supplie de ne pas le flatter et de le traiter comme un véritable ami.
Alceste
ne commence-t-il pas par employer toutes les préc
e indignation légitime ? On ne peut donc pas nier, ce semble, que, si
Alceste
est plaisant dans Le Misanthrope, c’est bien parc
non seulement des absents qui ne sont pas là pour se défendre, mais d’
Alceste
lui-même, qui vaut cent fois mieux qu’elle. Il y
e peu en disant, même avec l’auteur de la Notice, M. Paul Mesnard, qu’
Alceste
est « quelquefois ridicule. » Ce terme dépasse la
qu’Alceste est « quelquefois ridicule. » Ce terme dépasse la vérité.
Alceste
est quelquefois plaisant et risible ; mais il n’e
mplique une certaine humiliation, une certaine honte, et lors même qu’
Alceste
donne à rire, il conserve toujours le front haut
u irriter contre Molière en lui disant qu’il était joué sous le nom d’
Alceste
, s’en montra au contraire très fier et en remerci
, si, comme on le dit, Molière a pensé à lui-même dans son portrait d’
Alceste
, croit-on qu’il eût aimé à se tourner en ridicule
fauts ? Si Rousseau se montre si susceptible pour les railleries dont
Alceste
est l’objet, c’est que, par une singulière illusi
le caractère de Philinte, il exagéra le côté risible du personnage d’
Alceste
; il ne vit pas que le rire dont celui-ci est que
ctère lui-même, et c’est ce qui a lieu dans Le Misanthrope. On dit qu’
Alceste
est risible, cela est vrai, mais pourquoi l’est-i
hommes, en un mot, des habitudes du monde. C’est le monde qui trouve
Alceste
ridicule et qui le tourne en ridicule. Au fond il
lus piquant, plus plaisant, plus contradictoire, c’est que la vertu d’
Alceste
n’est pas du tout une vertu ascétique, une austér
de prétentieux et légitimerait quelques représailles. Mais la vertu d’
Alceste
n’a nullement ce caractère ; et lorsque récemment
ractère ; et lorsque récemment, sous prétexte de dévoiler le secret d’
Alceste
, on a eu l’idée d’y voir la peinture du jansénism
la pièce. Il n’y a pas trace de jansénisme, ni même de dévotion dans
Alceste
. Il n’est nullement un solitaire de Port-Royal ;
eux et qu’elle veut être pure, sévère, sans mélange. Tous les excès d’
Alceste
ne sont que les excès de l’honneur, rien de plus,
r à tout le monde, non point égoïste, comme on l’a dit, car il a pour
Alceste
une vraie amitié et ne manque même pas de généros
u effacée, n’ayant rien d’une reine de salon. Elle saurait comprendre
Alceste
, mais elle ne manque pas non plus de fierté ; et
cette analogie. Le héros de la pièce moderne est lui-même une sorte d’
Alceste
, un peu trop naïf à la vérité (mais il vient d’Af
’honneur dans toute sa délicatesse, sa rudesse, son austérité : comme
Alceste
, il tombe dans un monde frivole, plus que frivole
mme Alceste, il tombe dans un monde frivole, plus que frivole ; comme
Alceste
, il aime au-dessous de lui et bien plus bas, car
Il voudrait le défendre de la fausse Célimène, comme Philinte défend
Alceste
de la vraie. Il accepte le monde où il vit, comme
core au fond du cœur l’amour du bien. C’est une sorte de fusion entre
Alceste
et Philinte. Le dénouement des deux pièces est se
conservé des sentiments purs au sein de l’impureté ; enfin le nouveau
Alceste
, comme l’autre, reste seul blessé au cœur, et ave
lle veut le réformer, elle fait rire d’elle. Je pense pour ma part qu’
Alceste
finira par en tirer cette leçon. Après un accès d
a justice sans ostentation, à être vrai sans jouer un rôle. Tel est l’
Alceste
idéal qui se cache au fond de l’Alceste réel, mai
sans jouer un rôle. Tel est l’Alceste idéal qui se cache au fond de l’
Alceste
réel, mais qui avait besoin d’une épreuve pour se
s n’ont pas. Cependant un amant plairait fort à la dame, Et même pour
Alceste
elle a tendresse d’âme. C’est en effet le dépit
, la fortune, l’esprit, voilà des dons qui expliquent l’attachement d’
Alceste
pour Célimène. Toutefois, quel abîme entre leurs
Toutefois, quel abîme entre leurs caractères ! Célimène est coquette,
Alceste
est la franchise même ; Célimène aime le monde, A
est coquette, Alceste est la franchise même ; Célimène aime le monde,
Alceste
le hait ; Célimène se complaît dans tous les jeux
s jeux d’esprit et dans ce commerce galant qui excite l’indignation d’
Alceste
. Et pourtant Alceste adore Célimène. Philinte a b
ns ce commerce galant qui excite l’indignation d’Alceste. Et pourtant
Alceste
adore Célimène. Philinte a bien raison de s’en ét
u’en tient cette belle ? C’est aussi ce que je me demande : pourquoi
Alceste
aime-t-il Célimène ? J’en vois plusieurs raisons.
l, a donné lieu à cet adage, que l’harmonie naît des contrastes. Puis
Alceste
se sent emporté par cette espèce de fatalité que
ris qu’il ait pour les précieuses, leurs raffinements et leur jargon,
Alceste
est trop de son temps pour n’avoir pas éprouvé un
inte, et en effet la tâche est difficile ; mais elle a de quoi tenter
Alceste
. Célimène a gardé ses travers parce qu’aucun des
a domination et se pliera pour se conformer à lui. C’est la chimère d’
Alceste
, et l’espérance qu’il exprime ici nous révèle un
ayé d’y répondre. On a dit que le spectateur ne rit pas de la vertu d’
Alceste
, mais de l’excès où il la pousse. Comme s’il pouv
sse. Comme s’il pouvait y avoir un excès dans la vertu ! La rudesse d’
Alceste
part d’une extrême satisfaction de soi-même et d’
ce, d’une main douce, comme dit Sénèque27. Telle n’est pas la vertu d’
Alceste
, maussade, grondeuse, enflée de soi et sans pitié
amais pu songer à jeter le ridicule sur la vertu. Quoi qu’il en soit,
Alceste
aime Célimène, et celle-ci en abuse cruellement.
Célimène, et celle-ci en abuse cruellement. Tant d’amants importunent
Alceste
; il voudrait qu’elle les éloignât, Car un cœur
is elle a plus besoin encore du commerce des galants que de l’amour d’
Alceste
; elle minaude et refuse de s’expliquer. Sans dou
pas. Elle a écrit à Oronte ; la lettre surprise est dans les mains d’
Alceste
; il accourt furieux, éclate, puis se calme, et l
qu’elle a écrit à Clitandre : « Pour l’homme aux rubans verts (c’est
Alceste
), il me divertit quelquefois avec ses brusqueries
la preuve écrite. Tous l’abandonnent en l’accablant de leurs mépris ;
Alceste
seul lui demeure quand tout lui manque, et lui pr
ais parce que La solitude effraye une âme de vingt ans29. L’amour d’
Alceste
ne saurait lui suffire. Sans doute il est diffici
ue dans ce caractère, et ne cache point le penchant qui la porte vers
Alceste
. Elle n’est pas jalouse de Célimène ; au contrair
us ses efforts pour conserver l’harmonie entre les deux amants. Quand
Alceste
accourt furieux, avec la lettre qu’il a surprise,
un jour la coquetterie de Célimène rebutait en le déchirant le cœur d’
Alceste
, elle pourrait se résoudre à recevoir ses vœux et
t bien entendu. On ne peut prétendre que Molière soit impartial entre
Alceste
et Philinte, et qu’il se borne à représenter les
leurs excès opposés. Evidemment il penche pour Philinte, ce n’est pas
Alceste
, c’est Philinte qui est son sage. Il est vrai que
ne-t-il jamais raison que contre les travers et les ridicules réels d’
Alceste
? J’accorde qu’Alceste est un peu bourru à l’égar
ue contre les travers et les ridicules réels d’Alceste ? J’accorde qu’
Alceste
est un peu bourru à l’égard des petits vers d’Oro
Oronte ; mais que penser de Philinte qui, intérieurement, juge, comme
Alceste
, qu’ils sont bons à mettre au cabinet, et qui cep
la scène de la médisance, Philinte prend le parti de Célimène contre
Alceste
? Il n’a pas seulement tort sur les petites chose
choses, mais souvent aussi sur les grandes. Blâmerons-nous, avec lui,
Alceste
de ne vouloir qu’aucun juge soit par lui visité,
à l’équité ? Sans doute il faut savoir gré à Molière de faire parler
Alceste
avec tant de chaleur et d’éloquence contre la bri
x de cette noble et vertueuse indignation de ces haines vigoureuses d’
Alceste
contre les méchants, ou de cette indifférence mor
la bouche d’Eliante, et ils doivent servir à réfuter cette doctrine d’
Alceste
, Qu’a ne rien pardonner le pur amour éclate. L
ardèrent un long souvenir. Le jour où Molière peignit les jalousies d’
Alceste
, il souffrait d’un mal dont plusieurs souffraient
avec lui, et, depuis deux cents ans, aucun de ceux qui ont aimé comme
Alceste
n’a entendu sans émotion ses reproches à Célimène
i s’est laissé prendre aux filets de Célimène ? C’est lui-même, c’est
Alceste
; il vient accompagné de Philinte qu’il gronde for
; peu s’en faut que pour ce péché véniel il ne lui retire son amitié.
Alceste
est un homme rare au XVIIe siècle : c’est le héro
ui laisse de temps et de force pour les affections solides; mais lui,
Alceste
, il lui offre un cœur dont la puissance d’affecti
gne d’elle et elle s’est réfugiée dans la haine. Mais voici Célimène.
Alceste
était venu pour s’expliquer avec elle et il va dr
piquante scène d’amour menace de devenir tout à fait sérieuse, et où
Alceste
s’écrie : Parlons à cœur ouvert ! le valet de Cél
naturel, et leurs rapports sont-ils beaucoup plus faciles que ceux d’
Alceste
et de Célimène. Alceste, en les quittant, n’aurai
rts sont-ils beaucoup plus faciles que ceux d’Alceste et de Célimène.
Alceste
, en les quittant, n’aurait pas besoin de faire de
touchés sont de sa main. Pendant qu’elle parle et qu’on l’applaudit,
Alceste
debout, les yeux fixés sur elle, garde un morne e
r pour une affaire d’honneur à laquelle l’a exposé sa franchise. Mais
Alceste
ne s’éloigne pas pour longtemps. Bientôt il vient
ttre en mains propres les preuves de la perfidie de Célimène. À peine
Alceste
a-t-il de quoi confondre la volage qu’il accourt
ur De vous voir tenir tout des mains de mon amour. Il était écrit qu’
Alceste
devait passer en un jour par toutes les sortes d’
lessés dans leur amour-propre, font grand éclat et grand tapage. Seul
Alceste
reste silencieux : il attend pour parler que les
e Célimène laisserait le spectateur sous une impression trop pénible.
Alceste
, dans un accès de sauvage jalousie, avait offert
e n’a jamais prise au sérieux; elle avoue son amour pour Philinte, et
Alceste
leur fait ses adieux. Il part; mais Philinte le s
ce qu’il y a de vie et de ressources dramatique dans l’âme orageuse d’
Alceste
. Que veut-on de plus ? des accidents, des cas for
sentiment; les autres sont des actions réelles. Lorsque, par exemple,
Alceste
, hors de lui, s’écrie : Ah! tout est ruiné; Je s
faire au drame un pas en avant, il agit. À ces deux égards, le rôle d’
Alceste
est irréprochable : il est clair, en effet, que l
irréprochable : il est clair, en effet, que la plupart des paroles qu’
Alceste
prononce sont des paroles agissantes, passez-moi
sur le rôle de Philinte. Son caractère est moins original que celui d’
Alceste
; ses idées sont moins à lui; ce sont les idées de
els qu’ils sont. En outre, quoiqu’il figure au premier plan, à côté d’
Alceste
et de Célimène, il est placé pourtant un peu en a
l’on pourrait en conclure qu’il a été mis là uniquement pour avertir
Alceste
et le réfuter. Ce défaut, toutefois, est plus app
e inévitable à première vue, parce qu’on est surtout frappé du rôle d’
Alceste
, mais qui disparaît quand on y regarde de plus pr
e plus près. Au fond, Philinte est moins le contradicteur que l’ami d’
Alceste
, un ami véritable, sur qui retombent les dures in
les autres hommes est moralement discutable; mais son indulgence pour
Alceste
est touchante : c’est celle d’une amitié désintér
rôle de Philinte est le seul qui puisse être en question un instant.
Alceste
est aussi un grand raisonneur; mais, chez lui, c’
vec autant de véhémence que de subtilité. Ce qui fait l’originalité d’
Alceste
, n’est-ce pas ce qui fit plus tard l’originalité
peut-être la plus frappante de toutes les créations de Molière ; mais
Alceste
est la plus riche, et, à la réflexion, la plus sa
Qu’on ne l’accuse pas de n’être, lui aussi, qu’une pâle abstraction.
Alceste
, c’est la vie même; c’est la nature dans toute sa
faire. Ce sont là les hommes supérieurs, les fortes individualités :
Alceste
est du nombre. Don Garcie, première ébauche d’Alc
ndividualités : Alceste est du nombre. Don Garcie, première ébauche d’
Alceste
, n’était qu’un jaloux vulgaire, dont tous les mou
ur les critiques de Schlegel, si elles tombaient sur don Garcie. Mais
Alceste
est un homme vivant, dont on devine les traits én
à coup et jeter sur Célimène un regard d’une inexprimable tendresse.
Alceste
rappelle l’Achille d’Homère : il en a les brusque
mélancolie profonde, et il aime Célimène comme Achille aime Patrocle.
Alceste
a d’autres parents plus rapprochés dans les litté
hrope fameux; mais sa misanthropie est d’une autre nature que celle d’
Alceste
: elle est le fait des circonstances plus que du
e cette haute fortune. Mais le caractère de Timon ne vaut pas celui d’
Alceste
: il a moins d’originalité, il est moins attachan
c’est Job sur son fumier, mais Job plein de ressentiments et de fiel.
Alceste
ne descend pas à ce degré de misère matérielle et
e regrette rien tant que les hommes. Le désert serait un paradis pour
Alceste
, si Célimène voulait l’y suivre. Que ne trouve-t-
t la puissance d’affection d’un homme longtemps malheureux. Le cœur d’
Alceste
est un trésor encore vierge que le monde n’a pas
ur d’Alceste est un trésor encore vierge que le monde n’a pas entamé.
Alceste
a aussi quelques rapports avec Hamlet, quoiqu’il
t profond, scrute éternellement les mystères du néant et de l’infini.
Alceste
a un esprit plus positif; il n’étend pas au delà
e de complaisance et de feinte, il la rejette avec horreur. Hamlet et
Alceste
ne sont faits ni l’un ni l’autre pour vivre ici-b
pparences de l’amour et rien plus rare que l’amour lui-même. Au fond,
Alceste
est un homme fort, mais placé dans une impasse cr
le vertige, et contre lesquelles il n’y a de refuge que dans la mort.
Alceste
a au moins un refuge en lui-même : il pourra vivr
urtant c’est l’œuvre où Molière a mis le plus de création originale :
Alceste
, malgré le duc de Montausier, n’est pas un type d
laisir est la grande distraction de sa vieillesse chagrine et morose.
Alceste
est arrivé à une conviction semblable; mais la vu
avec laquelle La Rochefoucauld juge et accepte les hommes serait pour
Alceste
le coup de grâce; elle le révolterait plus encore
e coup de grâce; elle le révolterait plus encore que le mal lui-même.
Alceste
est une de ces fières natures qui n’ont pas reçu
l’autre de ce dont leur cœur est plein. On disait au XVIIe siècle qu’
Alceste
était le duc de Montausier; de nos jours on dit p
ne s’asservit pas. Cependant le rapprochement que l’on a essayé entre
Alceste
et Molière n’est pas purement gratuit. Sans doute
ancolie, un fond de tristesse et d’amertume ; il avait éprouvé, comme
Alceste
, les tourments de la jalousie et d’un amour toujo
il souffrait le plus de ses peines de cœur, et qu’il y joua le rôle d’
Alceste
, tandis que sa femme, dont il venait de se sépare
uche plus hardie. C’est Molière en main qu’il faut juger la question.
Alceste
et Hamlet sont deux créations presque également f
ner à s’en affranchir. Molière ne nous a donné qu’un jour de la vie d’
Alceste
; mais ce jour vaut une vie. Que si enfin l’on con
n œuvre une autorité morale indiscutable. Ce n’est pas Cléante, c’est
Alceste
qu’il faut opposer à Tartuffe. Si les sages disco
elui de Tartuffe. Tartuffe peut parler d’accommodements avec le ciel,
Alceste
répond parle vers le plus admirable peut-être que
indigne, lâche, infâme, De s’abaisser ainsi jusqu’à trahir son âme.
Alceste
nous révèle décidément un idéal nouveau et qui es
résence des réalités redoutables de la mort et de l’éternité, de même
Alceste
condamne tous les ménagements et ne connaît d’aut
e connaît d’autre loi que la loi de la sincérité, en tout et partout.
Alceste
n’est pas chrétien. Il n’est pas charitable. Il n
éante; peut-être est-ce à la prolongation de la lutte que nous devons
Alceste
. En tout cas Le Misanthrope complète le Tartuffe.
ntre le flot du siècle. La simple nature, telle qu’elle apparaît chez
Alceste
, était rarement la bien-venue au XVIIe siècle. On
it saisi par une vive et profonde intuition lorsqu’il écrivit celui d’
Alceste
. Molière est au XVIIe siècle le représentant de c
Cherchez seulement et vous la trouverez. En mettant sur la scène son
Alceste
, qui est bien décidé, en dépit de tout, à n’être
la joie des esprits justes et des cœurs droits. Il y a dans le rôle d’
Alceste
une protestation cachée. Si Alceste a voulu être
urs droits. Il y a dans le rôle d’Alceste une protestation cachée. Si
Alceste
a voulu être conséquent avec lui-même, il a dû, p
peut-être ouvrirait-il de grands yeux, et dirait-il, à peu près comme
Alceste
: Par la sambleu, Messieurs, je ne croyais pas êt
s’il n’a pas ri quelquefois avec Célimène et Philinte de son farouche
Alceste
? Est-il sûr qu’il ait bien compris le mot de don
jusqu’au moment où l’édifice vermoulu, privé de l’appui de la vertu d’
Alceste
, s’écroula tout à coup sous le poids de sa corrup
y sont exposés sous leur vrai jour, et le ridicule dans lequel tombe
Alceste
, par son exagération quelque peu personnelle, ne
cère à voir Eliante, par sa grâce sereine, apporter à la rude vertu d’
Alceste
cet adoucissement de la vraie politesse, qui n’es
e appliqué, pour l’amoindrir, à un homme irréprochable128. Eh ! oui,
Alceste
est maladroit, même brutal, dans sa façon trop fr
u, à moins qu’ils n’eussent eux-mêmes pour vertus que les ridicules d’
Alceste
. La vertu d’Alceste est intacte et respectée au m
eussent eux-mêmes pour vertus que les ridicules d’Alceste. La vertu d’
Alceste
est intacte et respectée au milieu de tout le rir
me force par un coup de génie à faire nettement celte distinction qu’
Alceste
ignore, du mal même que je hais, et de l’homme, q
onduit et averti par l’auteur depuis le commencement jusqu’à la fin.
Alceste
a raison, quand il veut qu’on soit sincère,
hez lui151. Oui, on voudrait voir partout la sincérité et la vertu d’
Alceste
, avec plus d’indulgence et moins d’orgueil. Il se
1. — J.-J. Rousseau : « Vous ne sauriez me nier deux choses, l’une qu’
Alceste
est dans cette pièce un homme droit, sincère, est
e d’Eglactine est de montrer à l’œuvre les caractères du Misanthrope.
Alceste
, malgré ses boutades, pousse le dévouement jusqu’
pe, Philinte. 212. Le Festin de Pierre, don Juan ; le Misanthrope,
Alceste
. 213. L’École des Maris, Ariste ; l’École des
n » plus cruelle et plus impitoyable que celle du sonnet d’Oronte par
Alceste
. Il est fort bien fait cependant, ce sonnet à Phi
Oronte vient de terminer sa lecture, Philinte a fait son compliment.
Alceste
bondit et, puisqu’on exige qu’il parle du sonnet,
Aussitôt le public d’applaudir à cette mâle simplicité, d’approuver
Alceste
et Molière, qui s’exprime, croit-on, par la bouch
pprouver Alceste et Molière, qui s’exprime, croit-on, par la bouche d’
Alceste
! et, pour ma part, je crois bien que le public f
e ! et, pour ma part, je crois bien que le public fait un contresens.
Alceste
, homme du monde, et qui, somme toute, parle fort
e ce caractère du misanthrope, sur lequel nous reviendrons plus tard.
Alceste
est sympathique, mais il faut qu’il soit ridicule
me la tirade de Chrysale contre l’instruction des femmes. L’opinion d’
Alceste
, c’est la première protestation violente contre l
douce que belle. Je croyais Jeanneton plus douce qu’un mouton, etc…
Alceste
, en substituant à un sonnet précieux une chanson
avec les mots comme Trissotin, ni condamner toute espèce d’art comme
Alceste
; et l’œuvre personnelle de Molière, si on l’exam
incapables de faire des courbettes devant des gens qu’ils méprisent ;
Alceste
surtout, ce grand Alceste, bourru, aimant et sinc
urbettes devant des gens qu’ils méprisent ; Alceste surtout, ce grand
Alceste
, bourru, aimant et sincère, las des préjugés.et d
monde auquel Molière donna son âme, un jour qu’il souffrait beaucoup.
Alceste
dira la vérité, toute la vérité, coûte que coûte,
re et s’enfuyant au désert, seul, désespéré. Pourquoi ? C’est que cet
Alceste
dont Molière comprend, admire, partage l’Idéal, a
e beau, le vrai. Cette nécessité absolue, il la proclamait en rendant
Alceste
ridicule et la déplorait en nous le faisant aimer
est un chef-d’œuvre de haute raison et de pitié profonde. Que voulait
Alceste
? Vivre au grand jour ! Mais il s’est brisé dans
) I. Faits historiques De la Misanthropie. Les devanciers d’
Alceste
. Le Timon de Lucien « La misanthropie, dit Pl
820 eurent le tort de préférer à celle de Molière. Chez cet ancêtre d’
Alceste
, l’originalité n’est en effet qu’une sorte de mal
té des originaux contemporains ? Ils prétendirent reconnaître dans
Alceste
le duc de Montausier, dans Philinte Chapelle35, d
donnée par des noms propres39. Si nous voulions chercher l’original d’
Alceste
, nous le demanderions plutôt aux confidences invo
le ne pouvait ni vaincre, ni consoler. Lorsqu’il joua le personnage d’
Alceste
en face de Célimène, dont le rôle était tenu par
rivalité seulement. Un seul des amants de Célimène est épris ; c’est
Alceste
, un honnête homme fâcheux, qui n’a peut-être pas
idents connus le plus connu, apprend aux galants qu’ils sont joués, à
Alceste
qu’on ne l’aimait pas assez pour lui faire le sac
me des situations ? Je ne vois que des caractères qui se développent.
Alceste
a un procès ; cela arrive à tout le monde ; mais
les croit gagnés quand on les consulte. Oronte ambitionne l’estime d’
Alceste
: voilà le prix de sa réputation d’honnête homme.
l’estime d’Alceste : voilà le prix de sa réputation d’honnête homme.
Alceste
s’avise de dire ce qu’il pense du sonnet d’Oronte
qui les enchaîne, je veux dire à la peinture d’un caractère, celui d’
Alceste
qui sert de centre à l’action. Assez singulier po
chologiques. Pour le représenter, il fallait donc faire passer devant
Alceste
les originaux qui le forcent à s’expliquer, par l
t, il faut être aveugle pour ne point la saisir ; car il est clair qu’
Alceste
et Philinte ne nous sont, ni l’un ni l’autre, pro
ans mari et prude, avec le châtiment de se l’entendre dire. — Quant à
Alceste
, est-il puni ? Trop, selon quelques délicats qui
e qu’une prude est pire qu’une coquette ; mais une vérité assénée par
Alceste
va la punir à son tour de tous ses manèges48. » C
umer les traits des physionomies qu’il nous offre. Les caractères.
Alceste
; l’homme ; l’amant de Célimène, la crise ; la mi
intentions du poète, il convient d’abord de distinguer dans le rôle d’
Alceste
deux éléments que plusieurs ont eu le tort de con
t désintéressée. Il nous faut reconnaître en effet, avec Rousseau, qu’
Alceste
est « un véritable homme de bien ». Car un égoïsm
araître un maladroit ou un fâcheux qui prête à rire ? Le travers d’
Alceste
. Passion malheureuse. Contradictions À cette q
a donc ; et, loin de railler, comme le fait Philinte, les démentis qu’
Alceste
s’inflige par « l’étrange choix où il s’engage »,
tenir compte de cette infortune, ce serait fausser la misanthropie d’
Alceste
. Car il est certain que, s’il avait été plus heur
nes où nos sourires se mêlent à la sympathie ; par exemple, celles où
Alceste
, qui tient en main les preuves décisives d’une tr
ne point être désabusé. Le paradoxe de Rousseau. Pourquoi rit-on d’
Alceste
? Est-il besoin maintenant de réfuter pied à p
rémité, Et veut que l’on soit sage avec sobriété55. Or cette mesure,
Alceste
ne la connaît plus ; car l’imprudence de son cœur
e le poète a le dessein pervers de tourner la vertu en dérision ; car
Alceste
n’offre prise au ridicule que dans les occasions
arce que, sans le vouloir, il s’aime trop lui-même. La postérité d’
Alceste
. Elle a bien dégénéré Cet amour-propre qui s’i
et les traditions d’un siècle où les rangs demeuraient distincts, ces
Alcestes
de l’avenir exprimeront, à la veille et au lendem
ne cour d’admirateurs, voilà toute son étude ; et il faut vraiment qu’
Alceste
ait un bandeau sur les yeux pour n’avoir pas comp
ictoire pour son amour-propre. Ne pressent-elle pas que, près d’elle,
Alceste
n’aura point le courage de ses colères, qu’elle j
rendre pour soi. Nul ne se croira moins favorisé que ses concurrents.
Alceste
seul déconcerte cet équilibre par ses emportement
ses qualités, ce mot les contient. Bien qu’elle ait du penchant pour
Alceste
, ne s’oublie-t-elle pas au point de défendre aupr
cache une insouciance plus misanthropique peut-être que le courroux d’
Alceste
. Sa morale, qui semble se réduire aux dehors civi
s aussi par une politesse bienveillante qui, prévoyant les rudesses d’
Alceste
, voudrait prévenir le péril d’une situation fauss
s yeux sur les défauts des indifférents, il ne se tait pas sur ceux d’
Alceste
auquel il est vraiment dévoué. Car il l’avertit d
81 ? Chez La Rochefoucauld, cette préoccupation n’est pas moins vive.
Alceste
lui-même ne blâme pas tant la manie de faire des
e Cléante : j’inclinerais aussi à croire que les généreuses colères d’
Alceste
se sont souvenues de ces amertumes. Hostilités
aux manœuvres qu’elles sont impuissantes à prévenir, ou à châtier. Un
Alceste
eût seul été de taille à lutter contre un Tartuff
chaleur généreuse qu’il n’y en eut dans le grand cœur de Molière et d’
Alceste
. L’Avare (1668) I. Faits historiques
ui met l’intrigue en mouvement. Or, il ne s’agit plus ici, comme chez
Alceste
, d’un travers exceptionnel qui n’entame pas la dr
a le droit de se démentir en aimant une fille pauvre, comme le rigide
Alceste
en recherchant la main d’une coquette. Mais à quo
de persuader au duc de Montausier qu’il était joué sous le couvert d’
Alceste
. Tous ces griefs il eût été plus digne sans doute
éflexion. » 53. Dans un conte de Marmontel, Le Misanthrope corrigé,
Alceste
a été converti à l’amour des hommes par le tablea
a fantaisie d’une femme légère. 61. Sa devise pourrait être ce mot d’
Alceste
: Je veux qu’on me distingue . Le dix-huitième s
le vingt fois, Qu’elle grouille aussi peu qu’une pièce de bois. 64.
Alceste
. 65. Célimène. Où courez-vous ? Alceste.
u’une pièce de bois. 64. Alceste. 65. Célimène. Où courez-vous ?
Alceste
. Je sors. Célimène.
Je sors. Célimène. Demeurez.
Alceste
. Pou
Pourquoi faire ? Célimène. Demeurez.
Alceste
. Je ne puis. Célimène.
Je ne puis. Célimène. Je le veux…
Alceste
. Point d’affa
p que vouloir me les faire essuyer. Célimène. Je le veux, je le veux.
Alceste
. Non, il m’est impossible.
on du Misanthrope, où il voit des vices profonds, juge le caractère d’
Alceste
inconséquent, ambigu, insaisissable, inintelligib
la situation morale où il se trouvait quand il conçut son personnage.
Alceste
n’est si difficile à saisir que parce que, sans c
ité. L’inconséquence n’est-elle pas le propre de la passion ? Certes,
Alceste
, comme Tartuffe, est un type impersonnel : il n’e
te au cœur sec, à l’esprit frivole et avide de tous les hommages dont
Alceste
aperçoit si bien les défauts, et qu’il ne peut s’
donc de nous laisser cette double croyance : que Molière, s’il a été
Alceste
, n’a pas été… Sganarelle, et qu’il n’a pas vécu,
tut, arbitre souverain en matière de paléographie. XI. L’énigme d’
Alceste
. Proposition de créer un Musée-Molière. Quell
a pu le voir dans l’étude qui ouvre cet opuscule, juge le caractère d’
Alceste
inconséquent, ambigu, insaisissable, inintelligib
r le Temps (n° du 20 juin 1879) où j’ai examiné et discuté l’Énigme d’
Alceste
de M. du Boulan, et j’appelle surtout l’attention
d’abord toutes les interprétations données jusqu’ici à cette énigme.
Alceste
, selon lui, n’est point la copie d’un original qu
des vices de son siècle ; il peint le cœur humain de tous les temps.
Alceste
n’est pas pins Molière que le duc de Montausier ;
rpréter la pensée de Molière ne sourit point à l’auteur de l’Énigme d’
Alceste
. « Si le dernier mot de la pièce, dit-il, était r
-il, était réellement la tolérance sociale, ce serait Philinte et non
Alceste
qui en serait le héros ; ce serait sur Philinte q
e de la vie sociale. De la Port-Royal et ses solitaires. De là aussi
Alceste
, selon M. du Boulan, et tel est le mot de l’énigm
aussi Alceste, selon M. du Boulan, et tel est le mot de l’énigme : «
Alceste
est un symbolisme : c’est l’explosion de l’honnêt
gaire. Qu’est-ce donc alors ? Une sorte d’Escobar apparemment. Car si
Alceste
symbolise le jansénisme, il est naturel- que l’ho
tion historique et tous les aperçus piquants qu’il sème sur sa route.
Alceste
janséniste ! Mais Molière, vous le reconnaissez,
, s’est, en maints endroits et par plusieurs points, personnifié dans
Alceste
. Donc, ce qu’il eût fallu établir, c’est que Moli
prouver les tendances jansénistes du Misanthrope ? Ce fait unique qu’
Alceste
parle, en divers endroits, d’aller se réfugier da
teur des jésuites ; de la même main qui glorifiait le jansénisme dans
Alceste
, il l’aurait stigmatisé dans Tartuffe, et cela pr
t trempé dans le jansénisme, si seulement il eût franchement imprégné
Alceste
des idées de Port-Royal, croyez que l’œil éveillé
ourgeoisie. J’y consens pourtant ; il y a en effet du janséniste dans
Alceste
, bien que (j’éprouve le besoin de le redire) ce s
e du grand poète, ne s’y est pas trompé. Après avoir exposé ce qu’est
Alceste
à ses yeux, un homme de bien, droit, honnête, mai
t vrai, un amour outré de la vérité et une vertu trop rigoureuse ».
Alceste
n’est point une énigme. Ce clair et lumineux géni
ystérieuses ni de ces secrets insondables. S’il y avait en effet dans
Alceste
une énigme que personne jusqu’à présent n’aurait
urquoi, malgré que telle soit bien la pensée intime de l’œuvre, c’est
Alceste
et non Philinte qui en est le héros et à qui l’in
Mais, en même temps, l’auteur montre, par la supériorité constante d’
Alceste
sur tous les autres personnages, que la vertu, ma
ins le plus précieux des métaux. » Molière a placé Philinte auprès d’
Alceste
pour représenter, à côté de la vertu intolérante,
ce point que, jeune encore et déjà tout-puissant, il songeait, comme
Alceste
, à fuir leur approche au fond d’un désert ? C’est
itable Philinte de Molière n’est pas sans doute, comme le misanthrope
Alceste
, un Don Quichotte de vertu et de philanthropie ;
peu digne d’être l’époux de celle qu’il aime que l’ami du misanthrope
Alceste
. » Voilà qui répond aux détracteurs de Philinte
te aussi bien qu’aux abstracteurs de quintessence qui subtilisent sur
Alceste
. C’est une mode aujourd’hui de voir des énigmes l
. Et c’est pourquoi je me permettrai de dire à l’auteur de l’Énigme d’
Alceste
: Votre livre a les qualités les plus sérieuses ;
F. Sarcey qui a promis, après que j’aurais dit mon mot sur l’Énigme d’
Alceste
envisagée surtout au point de vue historique, de
emps de Molière. 3. Voir plus loin le chapitre intitulé : L’Énigme d’
Alceste
. 4. Les restes mortels de Molière et de La Font
cœur avant que d’être examiné. La première scène du premier acte, où
Alceste
développe son caractère avec son ami, qui en a un
mique et d’une vérité sublime. La première scène du deuxième acte, où
Alceste
est en opposition avec la coquette Célimène ; la
imaginable ; la septième, dans laquelle Arsinoé allume la jalousie d’
Alceste
, après l’avoir loué malgré lui ; là scène troisiè
scène troisième du quatrième acte, de fureur et de rage de la part d’
Alceste
, de finesse et de coquetterie de la part de Célim
inesse et de coquetterie de la part de Célimène, qui s’apaise tant qu’
Alceste
est en colère, qui se fâche dès qu’Alceste s’apai
mène, qui s’apaise tant qu’Alceste est en colère, qui se fâche dès qu’
Alceste
s’apaise ; la première scène du cinquième acte.,
he dès qu’Alceste s’apaise ; la première scène du cinquième acte., où
Alceste
, après avoir perdu son procès, veut renoncer à la
nt Semblent si fort donner dans les mœurs d’à-présent dit Philinte à
Alceste
, et dont Alceste dit à son tour : J’ai beau voir
rt donner dans les mœurs d’à-présent dit Philinte à Alceste, et dont
Alceste
dit à son tour : J’ai beau voir ses défauts et j
nente. Avec quelle finesse elle se raille de tous ses adorateurs et d’
Alceste
lui-même qu’elle semble cependant préférer ! Et
pentir et de tendresse, quand, à la fin du cinquième acte, elle dit à
Alceste
, qui seul ne l’accable pas de reproche : Je sais
s-le, j’y consens... Hé, le puis-je, traîtresse ? s’écrie ce pauvre
Alceste
. Mais comme, pour qu’il lui pardonnât, il faudrai
e aussi à ces paroles si touchantes qu’il lui adresse par la bouche d’
Alceste
: Défendez-vous au moins d’un crime qui m’accabl
de toutes ses victimes, aussi bien des plus nobles, comme le généreux
Alceste
, que des plus indignes, comme cet égoïste bourru
gnoble bourbier. Eliante pourrait, ce semble, accepter les hommages d’
Alceste
sans déloyauté à l’égard de Philinte : non, elle
fera mieux ressortir la duplicité de son habile cousine ; elle dira d’
Alceste
à Philinte : Pour moi, je n’en fais point de faç
eur éclatante Qu’avec tant de bonté votre âme lui présente477. Quand
Alceste
fuit dans son désert et déclare franchement à Eli
hise en amour, Molière la réclame presque brutalement par la bouche d’
Alceste
, quand il lui fait lancer à Célimène cette terrib
on le répète, son goût, c’était son cœur sincère qui s’indignait avec
Alceste
contre le sonnet d’Oronte, et préférait hautement
vrai ridicule versé sur Sganarelle, sur Arnolphe ; sur Harpagon, sur
Alceste
lui-même ! Quel contraste entre la passion jeune
V peuvent contenir quelque chose de personnel à Molière, qui faisait
Alceste
, tandis que sa femme, qu’il ne voyait plus qu’au
avant de trouver son Henriette (les Femmes savantes, act. I, sc. II).
Alceste
s’use à vouloir aimer Célimène (le Misanthrope, a
ons ou plutôt des morceaux puisque Molière a pu mettre dans le rôle d’
Alceste
des fragments très considérables du rôle de Don G
s. Le titre n’est pas très bon, puisqu’il ne s’ajuste exactement ni à
Alceste
, ni à Philinte, le misanthrope étant l’homme qui
t l’homme qui méprise les hommes, qui les déteste et qui les fuit, et
Alceste
étant l’homme qui veut les réformer et qui par co
opie là-dedans. Le vrai titre serait l’Insociable et la vérité est qu’
Alceste
n’est pas autre chose que l’insociable par impétu
et de vertu ne craignant pas de se montrer. Il condamne en définitive
Alceste
: mais il n’a pas laissé de mettre dans Alceste b
ondamne en définitive Alceste : mais il n’a pas laissé de mettre dans
Alceste
beaucoup de lui et de ce qu’il avait de meilleur.
Philinte et aussi par Célimène et le mouvement naturel représenté par
Alceste
. Ce sont bien les civilisés contre l’homme des bo
ine et les Nicole, son Chrysale et sa Madame Jourdain, son Agnès, son
Alceste
, son Henriette, avec quelle sympathie ne les a-t-
je viens d’extraire, l’homme qui est dans le sens de la nature c’est
Alceste
, et il est le personnage chéri de Molière, il est
e c’est Alceste, et il est le personnage chéri de Molière, il est son
Alceste
, et Philinte, contrariant la nature, puisqu’il la
le de Molière — et il nous est donné encore comme n’étant pas plus qu’
Alceste
l’idéal de Molière mais une partie seulement de l
omme ne représentant qu’une partie de la pensée de Molière, tandis qu’
Alceste
représente l’autre : « On ne le peut pas plus qu’
plus qu’on ne peut rendre Molière solidaire, dans son Misanthrope, d’
Alceste
ou de Philinte… Dans le Misanthrope, la sincère É
ste ou de Philinte… Dans le Misanthrope, la sincère Éliante départage
Alceste
et Philinte… » [prend, entre Alceste et Philinte
pe, la sincère Éliante départage Alceste et Philinte… » [prend, entre
Alceste
et Philinte un tiers parti]. Cela fait trois Phil
s autres, je remarque que Martine, Nicole, Chrysale, Madame Jourdain,
Alceste
et Henriette suivent peut-être tous la nature, la
e la nature par sa stupidité et par sa sensualité prompte à éclater ;
Alceste
est dans le sens de la nature par sa franchise, s
ente comme naturel et de celui qu’on me présente comme contre nature.
Alceste
et Philinte reviennent toujours : lequel est le p
e la communauté ; s’il n’aime que modérément le misanthrope, c’est qu’
Alceste
est, comme Rousseau l’a très bien compris, un iso
stérité ridicule et odieuse à la vertu, et il me semble qu’il pense à
Alceste
(de quoi Rousseau se souviendra). Bossuet piétine
e austérité odieuse et ridicule à la vertu », Fénelon vise sans doute
Alceste
. Or Alceste n’est nullement odieux et il est à pe
odieuse et ridicule à la vertu », Fénelon vise sans doute Alceste. Or
Alceste
n’est nullement odieux et il est à peine un peu e
Je vous dis seulement : prenez garde de le devenir ! » Il dit même à
Alceste
: « Prenez garde ! Savez-vous pourquoi vous êtes
. Le Misanthrope. Il y a deux misanthropes dans le Misanthrope,
Alceste
et Philinte. Ce dédoublement du même type était n
ge qui, presque, est enfant au premier acte et barbon au dernier. Car
Alceste
et Philinte sont le même personnage à deux différ
r Alceste et Philinte sont le même personnage à deux différents âges.
Alceste
a vingt-cinq ans et Philinte trente-cinq. Philint
s et Philinte trente-cinq. Philinte est ce qu’il est très possible qu’
Alceste
devienne, Alceste est ce qu’a été Philinte dix an
te-cinq. Philinte est ce qu’il est très possible qu’Alceste devienne,
Alceste
est ce qu’a été Philinte dix ans plus tôt. Ils ne
ce sont les deux âges du misanthrope. Commençons par son premier âge.
Alceste
est très honnête ; très droit, très franc et asse
ueil, susceptibilité, irritabilité, c’est ainsi que Molière a entendu
Alceste
, c’est un misanthrope qui en est à la période de
e est distant. Excellemment vu et le portrait est très fin. Seulement
Alceste
, qui pourra devenir ce que La Bruyère dit qu’est
t blessures reçues, on est passé de la colère au mépris. Philinte est
Alceste
assagi et résigné. Il a été certainement autrefoi
ésigné. Il a été certainement autrefois, sauf quelques détails, ce qu’
Alceste
est aujourd’hui. « L’effroyable haine contre la n
est aujourd’hui. « L’effroyable haine contre la nature humaine » qu’a
Alceste
, Philinte l’a eue, à preuve qu’il l’a encore. Mai
it qu’il ne ménage pas l’espèce humaine. Il donne pleinement raison à
Alceste
dans ses plaintes contre la société : […]Je tomb
mais s’en fâcher, et il est devenu le misanthrope intérieur tandis qu’
Alceste
est encore le misanthrope déployé. Pourquoi ? Par
des médisances, lui seul ne médit point et non pas même (ce que fait
Alceste
) de ceux qui médisent, il est remarquable qu’il a
que fait Alceste) de ceux qui médisent, il est remarquable qu’il aime
Alceste
très chèrement et qu’il s’attache à lui, « qu’il
e reste d’une méchanceté qui a abdiqué. Philinte a été méchant, comme
Alceste
, ou, comme Alceste, il n’a pas été très bon. Il l
nceté qui a abdiqué. Philinte a été méchant, comme Alceste, ou, comme
Alceste
, il n’a pas été très bon. Il lui reste de cela d’
t c’est précisément ce tempérament que Philinte s’accorde. Il taquine
Alceste
et il ironise Oronte. C’est sa petite revanche d’
approuver ou au moins de tout admettre. On me dira : Pourquoi est-ce
Alceste
qu’il taquine le plus et presque uniquement ? Je
’ai dit pourquoi. De même Philinte, qui estime et qui aime infiniment
Alceste
, ne houspille guère que lui pour le corriger de s
vanité de fat, coquetterie et calomniosité qui ne se corrigent pas ?
Alceste
, à la bonne heure, qui n’a pour défaut que l’enve
e la taquinerie est un tel défaut encore que, pour l’avoir exercé sur
Alceste
, Philinte a rais Alceste — car c’est lui qui s’y
l défaut encore que, pour l’avoir exercé sur Alceste, Philinte a rais
Alceste
— car c’est lui qui s’y met — dans une assez méch
femmes, Éliante, Arsinoé, Célimène elle-même, ne réfléchissent pas qu’
Alceste
sera un mari assez incommode et que Philinte sera
e et que Philinte sera un mari délicieux. Mais qu’elles aiment toutes
Alceste
cela veut dire précisément que les femmes n’ont p
t qu’un sourd instinct les avertit qu’elles trouveront tout cela dans
Alceste
. Alceste est un orageux ; cela n’est pas pour leu
ourd instinct les avertit qu’elles trouveront tout cela dans Alceste.
Alceste
est un orageux ; cela n’est pas pour leur déplair
femme tenant un salon. Elle n’est pas insensible et elle aime un peu
Alceste
. Qu’elle l’aime un peu, cela est certain puisqu’e
ime un peu, cela est certain puisqu’elle consent à l’épouser ce qui —
Alceste
est trop emporté pour s’en apercevoir — ce qui es
moins fréquenté que celui d’une jeune veuve, et Célimène en épousant
Alceste
donnant à moitié sa démission de mondaine. Quant
te donnant à moitié sa démission de mondaine. Quant à se retirer avec
Alceste
dans un désert, c’est-à-dire dans une maison de c
véritablement, ne vient qu’ensuite. Mais encore pourquoi aime-t-elle
Alceste
? Parce qu’elle n’est pas complètement dénuée de
e qu’elle est intelligente. Comme intelligente, elle s’est aperçue qu’
Alceste
est le plus homme de mérite et homme de valeur de
ède à l’attrait de contraires, qui est précisément la raison pourquoi
Alceste
l’aime lui-même, et femme du monde, elle aime ce
oi Alceste l’aime lui-même, et femme du monde, elle aime ce sauvage d’
Alceste
comme ce sauvage d’Alceste aime cette femme du mo
et femme du monde, elle aime ce sauvage d’Alceste comme ce sauvage d’
Alceste
aime cette femme du monde qui est Célimène. Même
é, tranche sur la fadeur générale, le concerté, l’atténué et le gris.
Alceste
ne comprend pas et du reste n’a pas à comprendre
ilinte qui est très honnête homme et très raisonnable ; elle apprécie
Alceste
, qui est un peu fou, mais qui est « un généreux »
très bien Acaste, Clitandre et Oronte comme des sots, et Philinte et
Alceste
comme des gens de mérite. Ayant des sentiments de
ils s’appliquent, avec facilité parfaite et qui s’explique : « J’aime
Alceste
puisqu’il est digne d’amitié et j’aime Philinte p
adiction et d’une complexité très limitée et du reste très naturelle.
Alceste
n’est pas complexe, malgré la contradiction que P
e le misanthrope a de désagréable, quoique respectable, sous le nom d’
Alceste
, et ce que le misanthrope a de charmant sous le n
ment, Don Juan est un peu complexe pour les raisons que j’ai données.
Alceste
, à mon avis, n’est pas complexe du tout. Peut-on
sset) ou d’une grandeur épique ; et c’est qu’il va de l’un à l’autre.
Alceste
dira des choses très comiques et qui feront rire
peint pas précisément un personnage mais une fraction de l’humanité.
Alceste
, Philinte, Orgon, Tartuffe montrent différents cô
tuffe, mais la maison d’Orgon ; c’est que je ne peins pas précisément
Alceste
, je peins une ruelle. »Ce qui le limitait tout à
« sauvage » est beaucoup moins un timide qu’un orgueilleux. De là son
Alceste
: il a fait tourner tout son misanthrope autour d
dehors de son rôle de prude et quand elle parle non à Célimène mais à
Alceste
qu’elle aime, a un langage uni et franc qui ne se
ngage uni et franc qui ne sent aucunement le romanesque. Elle parie à
Alceste
de son mérite, qui est réel, d’un emploi à la cou
ur devenir à travers une situation, mais rien de plus. Il est vrai qu’
Alceste
soit amoureux d’une mondaine, de par cette loi de
is cela tient à ce qu’il n’y a pas de dénouement dans le Misanthrope.
Alceste
va se retirer à la campagne où il trouvera autant
personnage. Le malade imaginaire, le bourgeois gentilhomme, Tartuffe,
Alceste
, Célimène, Philinte, Don Juan, Arnolphe sont exac
t plutôt une « jeune veuve » qu’une jeune fille. 9. À la tendresse d’
Alceste
pour Célimène. 10. Remarquez, préface des Plaide
manière qu’il n’y a personne, excepté le méchant, qui ne voulut être
Alceste
avec ses ridicules. Tu honorais la vertu en lui d
it amoureux, premier élan de son génie; dans le Misanthrope, entendez
Alceste
s’écrier: Ah! traîtresse, quand il ne croit pas u
seau débute ainsi : « Vous ne sauriez me nier deux choses : l’une, qu’
Alceste
est dans cette pièce un homme droit, sincère, est
e excuse, cherche à rejeter la faute sur Célimène, afin d’embarrasser
Alceste
qui l’aime : Pourquoi s’en prendre à nous? Si ce
esse, Il faut que ce reproche à madame s’adresse. Mais la réplique d’
Alceste
est accablante : Non, morbleu ! c’est à vous ; e
de son âge et de son caractère, et les avantages que lui donnent sur
Alceste
son sexe et l’amour qu’il a pour elle, enhardisse
ut être fort ridicule? Et qui est-ce qui l’est ici? Est-ce la vertu d’
Alceste
, ou sa mauvaise humeur si mal placée, et son amou
sont le plus petit mal qu’il y ait au monde. Qu’importe à la morale d’
Alceste
que le sonnet d’Oronte soit bon ou mauvais ? Cett
sont toujours assez bons pour ce qu’on veut en faire ? Qui empêchait
Alceste
de se sauver par cette excuse, qui est toujours d
utile au goût: hors ces deux cas, à quoi sert-elle? Je veux encore qu’
Alceste
, entraîné par sa franchise, se soit expliqué naïv
ur un homme de bon sens, un avertissement de ne pas aller plus loin ?
Alceste
avait satisfait à ce qu’il croyait son devoir, il
’il fait lui-même un moment après dans ces propres termes : « Quoique
Alceste
ait des défauts réels dont on n’a pas tort de rir
ncetés personnelles dont [p.255] il est la victime. » En conséquence,
Alceste
, selon lui, doit trouver tout simple qu’Oronte, d
Misanthrope tel qu’il est; c’est pour nous instruire. Ainsi, lorsque
Alceste
veut fuir dans un désert, où, dit-il, On n’a poin
estent ce qu’elles sont. Quand on entend cet excellent dialogue entre
Alceste
et Philinte : PHILINTE. Contre votre partie écla
on procès. le parterre rit de ces saillies d’humeur, quoique au fond
Alceste
ait raison sur le principe. Rousseau prouve très-
n conclut très-mal que l’auteur a tort de faire rire ici aux dépens d’
Alceste
, car il y a encore ici un excès. On pourrait dire
dépens d’Alceste, car il y a encore ici un excès. On pourrait dire à
Alceste
: Sans doute il vaudrait mieux que la justice seu
saisir cette intention jusque dans une mauvaise pointe que se permet
Alceste
, quand Philinte dit à propos de la fin du sonnet
casser le nez ! Là-dessus Rousseau se récrie qu’il est impossible qu’
Alceste
, qui, un moment après, va critiquer les jeux de m
sonnet ne vaut rien ; et il ne s’aperçoit pas que le détour que prend
Alceste
pour le dire, sans trop blesser ce qu’un homme du
prude Arsinoé et de la coquette Célimène, aussi frappant que celui d’
Alceste
et de Philinte; sur les deux rôles de marquis, do
sentît le cœur de Roland. Le jour où Molière peignit les jalousies d’
Alceste
, il souffrait d’un mal dont plusieurs souffraient
avec lai, et, depuis deux cents ans, aucun de ceux qui ont aimé comme
Alceste
n’a entendu sans émotion ses reproches à Célimène
ssus... Mais ce n’est pas Cléante qu’il faut opposer à Tartufe, c’est
Alceste
. Si de sages discours sont peu de chose en présen
celui de Tartufe. Tartufe peut parler d’accommodements avec le ciel,
Alceste
répond par le vers le plus admirable peut-être qu
e indigne, lâche, infâme, De s’abaisser ainsi jusqu’à trahir son âme.
Alceste
nous révèle un idéal nouveau et qui est d’un autr
résence des réalités redoutables de la mort et de l’éternité, de même
Alceste
condamne tous les ménagements et ne connaît d’aut
e connaît d’autre loi que la loi de la sincérité, en tout et partout.
Alceste
n’est pas chrétien. Il n’est pas charitable. Il n
est devenue son meilleur titre de gloire. En mettant sur la scène son
Alceste
, qui est bien décidé à n’être fidèle qu’à sa cons
ne pensée plus haute. Il y a dans ce rôle une protestation cachée. Si
Alceste
a voulu être conséquent avec lui-même, il a dû, p
g regard, au sourire céleste, Salut, type touchant et d’Arnolphe et d’
Alceste
, Poète au cœur aimant, philosophe profond ! Toi q
d’un cœur qui aime sans être aimé; puis viendront les emportements d’
Alceste
aux prises avec la coquetterie, et la fuite sans
Louis XIV. Molière, à ce qu’il paraît, n’était pas alors de l’avis d’
Alceste
, qui prétend que le temps ne fait rien à l’affair
Lorsqu’on part de cette idée, que nous croyons vraie, le caractère d’
Alceste
est le plus beau qu’ait conçu Molière. C’est l’ar
a présidé aux autres compositions de l’auteur. Vous voyez en effet le
comte Alceste
, le plus sage des hommes, se débattre dans les fi
re a dégradé, avili son héros, et l’a rendu ridicule. Cela est faux ;
Alceste
n’est pas ridicule un seul instant ; ses faibless
e respect dû au personnage. Le second reproche que Rousseau adresse à
Alceste
, est de ne s’en prendre qu’à des ridicules privés
e des esprits. Le Misanthrope étant, posé dans la société de Molière,
Alceste
ne pouvait se blesser que de ce qui remuait cette
es lecteurs de sonnets et de madrigaux. Il n’est donc pas étonnant qu’
Alceste
, ennuyé de cette manie, le prenne à cet égard sur
le sur les misères qui le froissent. Le coup de génie était de rendre
Alceste
amoureux d’une coquette ; et quand j’ai dit que,
On sait que Molière avait fait une rude expérience de cette passion.
Alceste
connaît les défauts de Célimène Mais la raison n
re en mûrir la jeunesse étourdie aux leçons d’une tendresse sérieuse.
Alceste
pense que Célimène, unie à lui, se corrigera de s
été dupe si longtemps. N’est-ce pas un magnifique effort que celui d’
Alceste
renonçant à la possession de la femme qu’il désir
uel monde que celui du Misanthrope ! Quelle belle nature, que celle d’
Alceste
! Qui donc, ayant le sentiment de la vertu et de
s d’attacher une indignation comique aux paroles d’un rigide censeur.
Alceste
sans transports et philosophe réformateur aurait
me de s’être vu forcé de poser, pour ainsi dire, sur le noble front d’
Alceste
le bonnet à grelots des anciens fous de cour, il
ont il l’a fait. Ainsi donc, tout en admettant la magnifique nature d’
Alceste
, eu le tenant pour un parfait honnête homme, on p
nt vingt années qui venaient de s’écouler. Figurez-vous, eu effet, qu’
Alceste
et Philinte ont vécu âge de patriarches, et voyez
inte est la personnification. Il en est de même des nobles qualités d’
Alceste
, elles se feront jour au travers de sa mauvaise h
les fripons qu’il rencontrera sur sa route. Ou je ne comprends rien à
Alceste
, ou son honnêteté, qui n’est que de la philanthro
ien le mari jaloux sût rendre avec vérité les emportements amoureux d’
Alceste
et qu’il dût souffrir. Les spectateurs, au couran
quette, et qui refuse de quitter les adorations du monde, pour suivre
Alceste
dans la solitude, ou si vous le voulez. Molière d
expression. Nous avons fait remarquer, à plusieurs reprises, comment
Alceste
ne sappe qu’avec précaution l’organisation vicieu
use qu’on y a été poussé par sa destinée » Que répliquerait de mieux
Alceste
; cependant Argante est tant soit peu Cassandre.
’il le pouvait. Tantôt il se faisait grand seigneur, et sous le nom d’
Alceste
, il traitait les marquis du haut en bas ; tantôt
t le monde de Dancourt ; comme nous sommes loin de celui de Molière !
Alceste
, Cléante, Valère, hommes de tant de cœur et d’esp
folie, vice et vertu, c’est un effet de tempérament. La pièce jouée,
Alceste
aura-t-il du bon sens, et Philinte et Célimène du
lement comme son chef-d’œuvre, je veux dire le Misanthrope. En effet,
Alceste
et Philinte sont le même homme, et cet homme est
combinaison. Les deux faces du caractère sont outrées et indéfinies.
Alceste
est-il vertueux jusqu’à la dernière brutalité ou
que de vertu sans pouvoir parvenir à se l’ajuster, tient le langage d’
Alceste
, tient le langage de Philinte, tient le langage d
bout, du compte, nul n’en est certain. Qu’est-ce qu’un misanthrope ?
Alceste
est-il misanthrope ? Est-ce Alceste ou Philinte q
in. Qu’est-ce qu’un misanthrope ? Alceste est-il misanthrope ? Est-ce
Alceste
ou Philinte qu’il faut qu’on admire ? Cela reste
usse vertu d’Arsinoé, la coquetterie de Célimène et même la passion d’
Alceste
, ce sont de toutes petites choses, de tout petits
qu’il s’est proposé de frapper. Beaucoup plus qu’Oronte ou Clitandre,
Alceste
est l’objet de sa satire. Cet homme qui ne sait p
ent pour l’incliner à jouer les siennes. En effet, Molière se rendit,
Alceste
chanta. On n’est pas tous les jours disposé à per
lière mieux que ses familiers et ses porte-voix, voilà le caractère d’
Alceste
fixé ; c’est un caractère comique. Cependant fait
l sans remède. Du moins, le remède à ce mal n’est pas de son ressort.
Alceste
, dit Donneau de Vizé, « fait connaître qu’il cons
l nous révèle que si Molière n’était pas mal satisfait du caractère d’
Alceste
, il se mirait et s’admirait pleinement dans celui
ne mesure de l’indulgente raison, après que les belles indignations d’
Alceste
ont jeté leurs généreuses mais folles fumées. Il
Il est certain que Philinte étale quelques belles apparences. Envers
Alceste
, qui semble ne l’aimer guère, il déploie beaucoup
convenable que ce n’est pas la peine d’en parler. Comme les fureurs d’
Alceste
sont sans raison et tiennent principalement à son
e ne secoue. Il n’est point pacifique, il est indifférent et heureux.
Alceste
a du caractère et pas d’esprit, Philinte a de l’e
s facétieux, plongés dans l’intrigue, et peu retenus en leur langage.
Alceste
n’est qu’un vertueux du paganisme, de ceux qu’on
ndant, poursuivit le théologien, j’aurais encore de la sympathie pour
Alceste
. Après tout, il a de la sincérité et du cœur. Il
l’eau bénite de cour n’est point celle qu’il nous convient de donner.
Alceste
veut que l’on montre toujours le fond de son cœur
on des deux côtés, ne la résout ni de l’un ni de l’autre. Elle laisse
Alceste
suivre son humeur bourrue aux dépens de la charit
suivre son humeur conciliante au mépris de la charité. Philinte dit à
Alceste
: Le monde par vos soins ne se changera pas. No
Mais ces dictons ne sont de mise tout au plus que contre les excès d’
Alceste
qui n’est pas sage du tout, et le quiétisme du fl
la plus vaine et la plus vulgaire, des questions que l’emportement d’
Alceste
a très mal posées. Mais où ce sage de salon, plus
r mot de Philinte, pour achever de le peindre : Mon flegme, dit-il à
Alceste
, est philosophe autant que votre bile . Rien de p
uissante ici et là, parce qu’elle est fausse là comme ici. La vertu d’
Alceste
et la sagesse de Philinte avortent par la même ra
ce dernier trait signale le vice non-seulement des deux caractères d’
Alceste
et de Philinte et de toute la pièce, mais le vice
e hypocrite, Arsinoé, Tartuffe femelle qui s’arrangerait volontiers d’
Alceste
, soit pour faire une fin, soit pour prolonger le
nte, qui, malgré sa raison ou ses raisonnements, trouve aussi le rude
Alceste
fort à son goût, le lui dit aussi, et, refusée, s
nte langue incomparable, la fameuse et retentissante Célimène, de qui
Alceste
est amoureux. Celle-ci réunit à peu près tous les
est belle et vraie : il est naturel qu’un héros de fausse vertu comme
Alceste
soit absurdement amoureux d’une femme peu digne d
ôté je ne trouve pas que ce coup de génie soit un trait de caractère.
Alceste
est orgueilleux, non point bas et corrompu ; il n
nde, dans la société polie et chrétienne, dans une condition enfin où
Alceste
puisse aimer, Célimène me semble impossible. Imag
Célimène me semble impossible. Imaginons une Célimène plus vraie, qu’
Alceste
pourrait aimer sans choquer si démesurément la vr
monde enfin et non femme de tout le monde, à cette Célimène, dis-je,
Alceste
peut, sans outrer la folie, donner son cœur et of
quels l’expérience et l’improbité même peut se trouver vaincue. Quand
Alceste
, poussé à bout, veut en finir et propose le maria
e souffrance dont elle est cause, s’interroge et réfléchit. En face d’
Alceste
, il y a de quoi réfléchir. Quel mari sera ce bour
is par un revirement de caractère non moins inexplicable, l’égoïsme d’
Alceste
la délivre. Faux amoureux, autant que faux héros,
l’égoïsme d’Alceste la délivre. Faux amoureux, autant que faux héros,
Alceste
veut imposer à Célimène la solitude que rêve sa f
tout à l’heure si folle et si éloquente, tombe là-dessus tout à plat.
Alceste
cesse à la fois d’être fou et d’être généreux ; i
enfin l’amoureux par excellence, l’amoureux fou, l’amoureux héroïque,
Alceste
, triomphe instantanément de cet amour qui est en
raison de l’humanité est plus forte que celle de Philinte, le cœur d’
Alceste
ne vaut pas le cœur de l’humanité. Que reste-t-il
éfère le Roi de Cocagne au Misantrope. Les justes sujets de plainte d’
Alceste
sont le fil funeste qui le rapelle à la terre. C’
te premier, scène première] ACTE PREMIER Scène première Philinte,
Alceste
Alceste ……… Je veux qu’on me distingue ; et, pour
er, scène première] ACTE PREMIER Scène première Philinte, Alceste
Alceste
……… Je veux qu’on me distingue ; et, pour le tran
omme une histoire amusante et qu’ils respectent vu le nom de Racine.
Alceste
……… … Morbleu ! je ne veux point parler, Tant ce
en riant : mon cher ami, « Passez la Manche », car le vrai ridicule d’
Alceste
est de se révolter contre l’influence de son gouv
t qu’elle arrive à l’influence directe et palpable des gouvernements.
Alceste
est un homme howbeleur [sic] qui se révolte contr
oyant juste de pourvoir à sa conservation, Louis XIV aurait pu exiler
Alceste
qui fesait voir le ridicule et l’odieux de la mon
Alceste Je n’en donnerai point, c’est une chose dite. Un peu froid.
Alceste
…… Je voudrois, m’en coûtât-il grand’chose, Pour
osition bien froide. [Acte premier, scène II] Scène II Oronte,
Alceste
, Philinte Oronte S’il faut faire à la cour pour v
vanité évidente, et la pureté de toute grandeur au Comte Magistrat.
Alceste
……… J’aime mieux ma mie, ô gué ! J’aime mieu
exagère point65. [Acte premier, scène III] Scène III Philinte,
Alceste
Alceste Vous vous moquez de moi, je ne vous quitt
e ils jugent. [Acte II, scène première] ACTE II Scène première
Alceste
, Célimène Célimène Je pense qu’ayant pris le soin
[Acte II, scène V] Scène V Éliante, Philinte, Acaste, Clitandre,
Alceste
, Célimène, Basque Célimène (À Alceste.) Vous n’ê
, Philinte, Acaste, Clitandre, Alceste, Célimène, Basque Célimène (À
Alceste
.) Vous n’êtes pas sorti ? r. [ri] de la mine de
uveautés de Geoffroy. [Acte III, scène VII] ACTE III Scène VII
Alceste
, Arsinoé Arsinoé Tous ceux sur qui la cour jette
st archi froid. 16 décembre 1813. [Acte IV, scène II] Scène II
Alceste
, Éliante, Philinte Éliante Moi, vous venger ! com
ité de la proposition. [Acte IV, scène III] Scène III Célimène,
Alceste
Alceste Ah ! que ce cœur est double, et sait bien
n’est comparable à mon amour extrême. r. [ri] un peu de la duperie d’
Alceste
. [Acte IV, scène IV] Scène IV Célimène, A
la duperie d’Alceste. [Acte IV, scène IV] Scène IV Célimène,
Alceste
, Dubois Mon sot dit avec mépris : « Je ne conçoi
out ce sérieux. [Acte V, scène première] ACTE V Scène première
Alceste
, Philinte Alceste ……… Il court parmi le monde un
[Acte V, scène première] ACTE V Scène première Alceste, Philinte
Alceste
……… Il court parmi le monde un livre abominable,
our un misantrope, par la disproportion de l’offense à la vengeance.
Alceste
……… Et, loin qu’à son crédit nuise cette aventure
mente le crédit. Vérité enregistrée par Dubois. Philinte Mais enfin…
Alceste
Mais enfin, vos soins sont superflus. Ri franc[h
gager. [Acte V, scène VI] Scène VI Célimène, Éliante, Arsinoé,
Alceste
, Philinte Alceste Et ce n’est point à vous que je
e Terme bas. [Acte V, scène VII] Scène VII Célimène, Éliante,
Alceste
, Philinte Célimène J’ai des autres ici méprisé le
rivalité seulement. Un seul des amants de Célimène est épris ; c’est
Alceste
, un honnête homme fâcheux, qui n’a peut-être pas
s communs le plus commun, apprend aux galants qu’ils sont joués, et à
Alceste
qu’on ne l’aimait pas assez pour lui faire le sac
des situations ? Ce sont les caractères eux-mêmes qui se développent.
Alceste
a un procès : cela arrive à tout le monde ; mais
croient gagnés quand ils les consultent. Oronte ambitionne l’estime d’
Alceste
; voilà le prix de sa réputation d’honnête homme.
l’estime d’Alceste ; voilà le prix de sa réputation d’honnête homme.
Alceste
s’avise de dire ce qu’il pense du sonnet d’Oronte
e qu’une prude est pire qu’une coquette ; mais une vérité assenée par
Alceste
va la punir à son tour de tous ses manèges. Chacu
au trouble, reste prude, avec le dépit de se l’entendre dire. Quant à
Alceste
, est-il puni ? Trop, selon quelques délicats qui
jà trompé, mais toujours épris et plein de pardons, il ait peint dans
Alceste
ses emportements et son indulgence ? Armande Béja
raison aimable et indulgente. Tout ce que Cléante dit du faux dévot,
Alceste
des méchants, Chrysale du bel esprit, Célimène, q
l le défend, parle un français aussi vif et aussi naturel que celui d’
Alceste
. 1. Il faut lire le jugement que porte de Pie
aité des moyens de conserver la paix, etc., etc., ne se rappelait pas
Alceste
quand fil écrivait cette suite de chapitres charm
olière donna Le Misanthrope. On s’accorde à voir dans le personnage d’
Alceste
le duc de Montausier ; dans Oronte, bel esprit qu
de faire maltraiter les mauvais auteurs par Montausier sous le nom d’
Alceste
, de la même manière que Boileau et lui en usaient
ne son sonnet, et dans la franchise mêlée d’embarras de la critique d’
Alceste
. Mais il n’y en a pas du tout dans ses discussion
ère leur donne raison. Dans Le Misanthrope, c’est Philinte qui prêche
Alceste
, et dans le Tartuffe, c’est Cléante qui prêche to
: Ah ! ne plaisantez pas ; il n’est pas temps de rire99 ! nous dit
Alceste
d’un ton courroucé, et s’il nous arrive de nous d
e trahir qu’à la dérobée, à l’insu et contre le gré du personnage. Or
Alceste
, loin d’ignorer ou de cacher sa misanthropie, en
le comique avoué égaye à la fois les spectateurs et le personnage, et
Alceste
a le front si morose, cinq actes durant, que tous
e n’a pas même le mérite comique de manquer d’intérêt101. Nous aimons
Alceste
, nous haïssons Célimène, nous sommes indignés, at
Navarre nous avait déjà fait éprouver, dans cette scène furibonde où
Alceste
s’écrie, sur le point de frapper Célimène : Je n
bien que ces belles tirades sont là pour nous dérouler le caractère d’
Alceste
. Dès son entrée sur les planches, il ne cesse de
saute aux yeux, c’est que ce Philinte, chargé de faire la réplique à
Alceste
, est un personnage fort commode sans doute, mais
in la pièce est équivoque, et c’est là un bien grave défaut. Jusqu’où
Alceste
a-t-il raison ? jusqu’où a-t-il tort ? C’est un p
in, lorsqu’il se borne à donner à Géronte des coups de bâton. Quant à
Alceste
, ce héros est le contraire de l’égoïste : tirez v
finesse du comique d’observation, ce sont les discussions sans fin d’
Alceste
et de Philinte sur la conduite à tenir au milieu
ns qu’ils soutiennent avec leurs semblables, et comment se fait-il qu’
Alceste
choisisse pour son ami un personnage tel que ce P
smes, Molière a choisi pour son exposition celui du bien et du juste.
Alceste
est animé des meilleurs sentiments ; mais, afflig
vertis, la haine et la violence. Dans ces récriminations incessantes,
Alceste
a souvent raison au fond ; mais, poussant tout à
ntiments. Aussi Molière a-t-il le soin de montrer le peu de succès qu’
Alceste
obtient avec de tels procédés. Aveuglé sur ses ex
l prend pour des raisons péremptoires, et il finit par s’écrier comme
Alceste
, quand on l’invite à la modération : « Moi, je v
nt observé chez les fanatiques, a été parfaitement rendu par Molière.
Alceste
, froissé par les vices de la société, est animé c
heurs ? A côté du fanatisme pour le bien et de la haine qui aveuglent
Alceste
et qui le rendent fou dès que ces passions occupe
raison, soit l’invasion delà folie. Molière nous montre encore, dans
Alceste
, que si les passions qui sont inhérentes au carac
ré leur puissance, lorsqu’elles ne produisent pas cet aveuglement. Si
Alceste
ne se délivre pas de son fanatisme qui cause sa m
ur Célimène. Nous devons nous arrêter un instant sur cette lucidité d’
Alceste
à l’égard des défauts de Célimène. Cette lucidité
thrope le fanatisme du bien. Cette passion qui domine tout le moral d’
Alceste
l’oblige d’être vivement choqué par ce qu’il trou
ourberies de Scapin. Il ne devait pas en être ainsi chez le fanatique
Alceste
, et Molière n’a pas manqué de le faire ressortir.
, que ce qu’il l’a fait dans la scène ni de l’acte IV du Misanthrope:
Alceste
, s’adressant à Célimène. « Ah ! rien n’est compa
sous l’inspiration d’une simple boutade momentanée que nous avons vu
Alceste
, sous l’influence de sa haine contre l’humanité,
i domine le fanatique. Les grands tragiques n’ont pas mieux réussi :
Alceste
. « Quelque sensible tort qu’un tel arrêt me fasse
r une source de bien. On ne pouvait présenter de meilleures raisons à
Alceste
pour calmer sa haine ; mais Molière, constamment
stamment vrai, fait voir qu’une passion montée au diapason de celle d’
Alceste
ne s’apaise par aucun moyen. Aussi ce fanatique a
je ne répondrais pas, et je me jetterais cent choses sur les bras.»
Alceste
comprend très bien que si sa violence, qu’il peut
out le monde de posséder, et sans laquelle il succombe, comme le fait
Alceste
dans cette dernière circonstance, tout en reconna
bien. On les rencontre exposés en effet à chaque parole prononcée par
Alceste
. Du reste, il n’est pas dans les habitudes des au
intitule sa pièce, n’indique même pas le but qu’il s’est proposé, car
Alceste
n’est misanthrope morose, injuste, inconvenant, [
esquels il le termine. Aux dernières paroles désespérées que prononce
Alceste
, paroles par lesquelles il déclare son projet de
enir dans les limites du vrai, du juste, du bien, ce qui est le cas d’
Alceste
et d’Orgon. L’exagération l’entraîne alors au-del
is si le reproche est grave, la méprise ne l’est pas moins. En effet,
Alceste
, tout honnête homme qu’il soit, n’est point vertu
pas sans contrainte, sans sacrifice et détachement de soi-même : or,
Alceste
n’en est pas là. L’erreur de Rousseau vient de ce
t lui-même pour un type de vertu ; de sorte qu’en paraissant défendre
Alceste
, il plaide sa propre cause. Le fond de la misanth
sociable : c’est là seulement ce que Molière attaque par le ridicule.
Alceste
a le tort de se croire parfait et infaillible, d’
e, comme il nous semble, la complaisance un peu loin, il est clair qu’
Alceste
montre trop de rudesse, et qu’avec un caractère t
d que là mise en scène naïve du dialogue intérieur. Ce qui affligeait
Alceste
dans la sagesse de ses amis, c’était qu’ils cruss
les flétrir d’un coup, les vices de tous ces courtisans désœuvrés qu’
Alceste
voyait avec effroi tourbillonner autour de Célimè
lus que le soir à la comédie, mais, à la comédie même, dans le rôle d’
Alceste
, il lui dira ces vers: Puisque vous n’êtes plus
tre aussi fut-il bien aise de pouvoir se préparer longtemps au rôle d’
Alceste
, si différent de tous ceux où il s’était montré j
lus fâcheux personnage : c’est ainsi, par exemple, que si Molière est
Alceste
, Debrie sera le garde de la maréchaussée ; si Mol
ue, et l’on ne pouvait point revenir de le voir, dans ce noble rôle d’
Alceste
, si pathétique, sans cesser, cependant, d’être co
au bout de ses forces. Les émotions coup sur coup répétées du rôle d’
Alceste
, toutes ses plaies rouvertes et remuées avaient t
toujours de son Fagoteux. Ému et pale encore des dernières paroles d’
Alceste
, il endossait à la hâte l’habit jaune et vert de
ille à la main, se consoler dans un charmant refrain des tristesses d’
Alceste
, et il pouvait ainsi aller se coucher sans la fiè
as, toutefois, que Molière ait été, dans sa vie, exactement ce qu’est
Alceste
dans sa pièce ; il était trop maître de son cœur
plus particuliers amis ont remarqué bien des fois. »Ainsi, même pour
Alceste
, il ne lui avait pas suffi de sa passion, de ses
a propre maison, il avait pris jusque chez Boileau. En effet le mot d’
Alceste
: Hors qu’un commandement exprès du roi ne vienn
ce qu’il n’avait pris qu’en lui-même, c’était cet amour malheureux d’
Alceste
pour Célimène : ici rien d’emprunté ; tout est bi
bandonné, raillé par cette Célimène cruelle, il ne s’était pas, comme
Alceste
, enfui dans un désert; il avait écrit Don Juan et
illeurs, n’était-elle pas pour lui la chose la plus réelle ? Était-il
Alceste
, était-il Molière ? Était-il un personnage multip
n. Don Garcie de Navarre, jaloux sans sujet, autrefois, était devenu
Alceste
trahi par Célimène ; Sganarelle, Cocu imaginaire
expérience est celle d’une femme de quarante. Coquette et féline avec
Alceste
, d’une médisance légère avec les petits marquis,
second acte du Misanthrope notamment, Célimène réprime les révoltes d’
Alceste
. Cette foule d’amans qui l’entoure, et dont le po
andin. En arrivant au Misanthrope, la question se précise. On veut qu’
Alceste
soit tout Molière comme Célimène toute Armande. S
n possède, et le souci de l’honneur en danger. Il y a, dans le rôle d’
Alceste
, je ne sais quoi de profondément vrai que la puis
e qu’un assez grand nombre de vers, et des plus passionnés, du rôle d’
Alceste
, notamment aux scènes deuxième et troisième du qu
qui ne sont pas dans Don Garcie ! Il y a surtout, dans tout le rôle d’
Alceste
, un relief et une vérité dont le pâle et chimériq
n’a ni cœur ni sens. Quant à Molière, si on le voit sous les traits d’
Alceste
, il y apparaît malheureux, mais nullement ridicul
du Misanthrope, l’imagination échauffée par les plaintes brûlantes d’
Alceste
, sa haine contre Armande venant par-dessus, elle
ait représenté Éliante, et, de même qu’Éliante eût volontiers consolé
Alceste
des caprices de Célimène, de même Mlle de Brie ac
un et l’autre à Scarron. Répétera-t-on, pour continuer la gageure, qu’
Alceste
et Célimène nous offrent encore la contre-épreuve
ela ne tient pas devant une minute d’examen. Les scènes de jalousie d’
Alceste
ont été reprises textuellement par Molière à Don
Agnès de L’École des femmes, Molière aussi fut Arnolphe, avant d’être
Alceste
, et il le fut, avec la conscience qu’il l’était.
ti, il avait même dit ses pressentiments. Don Garcie, ce précurseur d’
Alceste
, qui n’est autre que Molière lui-même, avait été
ulaires, dont il aimait tant la franchise ; on le sait par ce que dit
Alceste
de la chanson du roi Henri. Plusieurs couplets fa
e Montausier, l’honnête censeur des mœurs, mis en scène sous le nom d’
Alceste
; et le ridicule d’Oronte, le métromane, faisait
n singulière, et Molière, pour y répondre, dut sourire comme souriait
Alceste
. Qu’était-ce, en effet, pour lui, que la rime ? C
. C’est vous dire (ce qu’il eût avoué encore) que lui-même revit dans
Alceste
, épuisant, sous l’imperturbable cruauté de ce jeu
re : « Je ne souffre pas. » Voilà pourquoi Argant rit toujours, quand
Alceste
ne rit jamais. L’amour, pour ainsi dire, lui fais
it, qui, pour une raison de sotte vanité, passe du côté des ennemis d’
Alceste
; l’Oronte du cinquième acte enfin, c’est Racine,
rien n’était plus transparent et plus palpable. Cet écrit, dont parle
Alceste
, au cinquième acte, Ce livre, à mériter la derni
, vit pourtant si réellement dans chacune des scènes, tant la haine d
Alceste
, qui le dit hautement son ennemi, l’anime et le f
bbé Roquette ? Mais encore quelques vers, et vous n’en douterez plus.
Alceste
a parlé tout à l’heure de la fortune, que son scé
, 1 abbé Roquette avait été nommé évêque d’Autun130. XII. Ce qu’
Alceste
nous dit de l’acharnement de son adversaire contr
, si précieuse, il est question des efforts tentés par l’adversaire d’
Alceste
, pour le faire arrêter. Ne serait-ce pas un souve
n crédit pourtant n’alla pas jusque là, et l’on voit, à ce que disent
Alceste
et Philinte, le secret triomphe que dut en ressen
, traditions et texte, comment doit se mimer et s’accentuer le rôle d’
Alceste
, on sait mieux encore, grâce à la découverte qu’a
ns, ces bribes de renseignements, voyons comment Molière devait jouer
Alceste
. Nous ne prendrons qu’une scène, la première de t
celle qui pose le rôle. Quel est d’abord scéniquement le caractère d’
Alceste
? Celui d’un comique sérieux, d’un homme à contin
illetons d’aujourd’hui. Plaisant ! tel est le grand mot, le vrai mot.
Alceste
est un « plaisant. » L’excès de raison, sous des
si singulièrement sur le gris, feront que Célimène, pour se moquer d’
Alceste
, l’appellera « l’homme aux rubans verts. » Rien
hilinte cède, au contraire, et applaudit à tout. Vêtu plus à la mode,
Alceste
ne pourrait pas, comme il le fait au second acte,
n’était pas de mise pour Clitandre, il l’était encore bien moins pour
Alceste
. D’où vient donc qu’il le porte, et tout chamarré
ryon et de Psyché, se trouvent ceux-ci, où semble brûler la passion d’
Alceste
: Mon esprit fut troublé de mille objets fascheu
, son collaborateur ordinaire, l’y eût singulièrement aidé. V - L’
Alceste
et le Philinte du Misanthrope trouvés dans Sénèqu
L’emportement est un des points les plus en saillie du caractère d’
Alceste
: au moment où la pièce se passe, la note culmina
ement, la violence même. Il ne s’agit donc, pour le comédien qui joue
Alceste
, que de régler cette violence et cet emportement.
ces et des reliefs de caractère, qu’il a voulu nettement donner à son
Alceste
, se trouve dans les éludes qu’il fit avant d’écri
elle l’emportement, la colère. Chez Molière, le fou, l’emporté, c’est
Alceste
; le sage qui le calme et le redresse, c’est Phil
nons une preuve ou deux. Que veut l’indulgent Philinte, à Rencontre d’
Alceste
, mis hors de lui par la méchanceté environnante ?
aire, l’homme emporté, l’homme violent, le type même du de Ira, c’est
Alceste
, et que, par conséquent, l’indignation vigoureuse
ences du rôle. Molière, — qu’on ne s’y trompe point, — ne veut pas qu’
Alceste
, ce chercheur de perfections, soit lui-même un ho
homme à se laisser habiller par son tailleur, surtout quand il jouait
Alceste
: il avait soin, nous le prouverons, de singulari
bien par exemple, d’en faire un homme « tout de vert vêtu. » Pour qu’
Alceste
pût être désigné par la singularité que l’œil de
elui de la Cour, aux antipodes de celui des Marquis ! Il suffisait qu’
Alceste
parût chez Célimène avec cette couleur négligée e
x répertoire n’était qu’un vestiaire de vieilles hardes dépareillées.
Alceste
, en ce temps-là, faisait sa cour à une Célimène h
umier faisant la loi au poète, on ne pouvait donc plus faire dire par
Alceste
à Célimène, au sujet du plus dameret de ses rivau
s la pièce de maudits rubans qu’on ne peut supprimer, ce. sont ceux d’
Alceste
, l’homme aux rubans verts, comme l’appelle Célimè
oins : on en fit une épaulette au misanthrope ! Si bien que le sévère
Alceste
, cet ennemi de toutes les frivolités, se pavanait
t-il toute la haute franchise et l’indomptable dignité du caractère d’
Alceste
? Entrera-t-il dans l’intelligence entière de cet
si juste d’explosion, il m’a semblé qu’il comprenait le personnage d’
Alceste
. Pour ce public tout peuple, qui se connaît en fr
r, suffira pour le prouver. A la scène dernière du second acte, quand
Alceste
voyant rire les petits marquis, leur lâche une si
ive riposte, la situation, telle qu’on la pose aujourd’hui en faisant
Alceste
hautain, menaçant, presque provocateur, n’est com
ans le jeu de Bressant, le système qu’il suit pour exécuter le rôle d’
Alceste
étant accepté. Pour celui de Célimène, ils eussen
ersonnage, tenu avec ce prestige, est pour le public le même que pour
Alceste
: on voit le défaut, mais on est dominé ; on se m
érisme », toujours un peu étroit, n’aurait point par lui-même. Avec l’
Alceste
de ce soir-là, c’est-à-dire avec Lafontaine, ces
à ce que j’ai dit, n’est pas encore, il s’en faut de beaucoup même, l’
Alceste
parfait, mais il peut l’être, et il le sera, s’il
veux bien, quoique l’un des points les plus en saillie du caractère d’
Alceste
, au moment où la pièce se passe ; quoique la note
nces et des reliefs de caractère qu’il a voulu nettement donner à son
Alceste
se trouve dans les études qu’il fit avant d’écrir
elle l’emportement, la colère. Chez Molière, le fou, l’emporté, c’est
Alceste
; le sage qui le calme et le redresse, c’est Phil
ons une preuve ou deux. Que veut l’indulgent Philinte, à l’encontre d’
Alceste
mis hors de lui par la méchanceté environnante ?
aire, l’homme emporté, l’homme violent, le type même du de Ira, c’est
Alceste
, et que, par conséquent l’indignation vigoureuse,
exigences du rôle. Molière, qu’on ne s’y trompe point, ne veut pas qu’
Alceste
, ce chercheur de perfections, soit lui-même un ho
homme à se laisser babiller par son tailleur, surtout quand il jouait
Alceste
: il avait soin, nous le prouverons, de singulari
ien, par exemple, d’en faire un homme « tout de vert vêtu. » Pour qu’
Alceste
pût être désigné par la singularité que l’œil de
lui de la cour, aux antipodes fie celui des marquis ! Il suffisait qu’
Alceste
parut chez Célimène avec cette couleur négligée e
ître, car il a du soin, du zèle et du savoir, Marck, chargé du rôle d’
Alceste
, en a très crânement porté le poids. Il en a eu l
brocart d’or, les bas de soie, les jarretières. » C’est riche, car
Alceste
est homme de Cour, mais bizarre aussi, car c’est
omme un trait de plus de son sans-gène insolent — « en habit gris ! »
Alceste
, entrant ainsi vêtu chez celle qu’il aime, un jou
se raille de ses modes. Soyez sûr qu’en prenant cet habit pour jouer
Alceste
, Molière songeait à tout cela. L’eût-il, d’ailleu
igner l’art de faire entrer plusieurs caracteres dans une même piece.
Alceste
, n’ayant pas un de ces caracteres communs, dont l
’y en a point, mais pour les mettre en opposition avec le caractere d’
Alceste
, & lui donner occasion de se développer, pour
radicteur qu’un valet absolument ridicule223. Il blâme la brutalité d’
Alceste
, et le fait pourtant si vertueux qu’on l’admire m
t, l’honnêteté trop dissimulée. À la lumière de la rampe, qui pense d’
Alceste
ce qui en a été dit au chapitre précédent ? et qu
de cœur et de conduite 278, à qui ne manque ni la rigide honnêteté d’
Alceste
ni la grâce de don Juan ; qui unit au raffinement
manière qu’il n’y a personne, excepté le méchant, qui ne voulût être
Alceste
avec ses ridicules. Tu honorais la vertu en lui d
it amoureux, premier élan de son génie. Dans le Misanthrope, entendez
Alceste
s’écrier, Ah! traîtresse! quand il ne croit pas u
dans le but de faire rire, servi du jargon de l’époque. Rappelez-vous
Alceste
s’écriant qu’il ne veut Ni donner de l’encens à
ndra. Le 20 avril 1868. « Le Misanthrope » I. Le caractère d’
Alceste
J’ai été bien surpris à lire, lundi dernier,
di dernier, l’analyse que mon confrère Paul de Saint-Victor a faite d’
Alceste
, où il ne voit qu’un bourru impoli et brusque, qu
euilleton que je n’ai plus sous les yeux ; c’en est au moins le sens.
Alceste
n’est pour lui qu’un désagréable original, qui ne
sez peu plaisante exception. Ce qui me frappe, au contraire, c’est qu’
Alceste
est un type, non de misanthropie, car le titre ne
nthrope ne rappelât pas les mêmes idées qu’il éveille chez nous. Non,
Alceste
est le représentant d’une classe d’hommes qui a v
e le premier mot de mon évangile est : « Faire comme tout le monde. »
Alceste
est un homme logique. Il raisonne toujours, et tr
t point aller au bout de leurs idées, qui n’osent pas être eux-mêmes.
Alceste
est l’immortel patron de ces natures droites et f
sporter par l’imagination dans d’autres ordres d’idées. En théologie,
Alceste
sera un grand hérésiarque ; en politique, un répu
ien que l’esprit de révolution n’est pas autre chose que la logique d’
Alceste
appliquée aux affaires de l’État. On parle beauco
, et trouvera que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Alceste
est le premier et le plus radical des républicain
n, et qui sont aussi claires que la lumière du soleil. Je vous dis qu’
Alceste
est, dans cette cour de Louis XIV, le type du rév
our une monarchie despotique, de plus dangereux trouble-fêtes que les
Alceste
. Les hommes qui raisonnent ferme et serré, et qui
es révolutions. Proudhon, qui eût répudié Figaro, est un petit-fils d’
Alceste
. Ne vous attachez pas aux petits faits par où se
pas aux petits faits par où se marque dans la comédie le caractère d’
Alceste
. Qu’importe la mesquinerie ou la grandeur des évé
e, il n’y en a pas de plus vivant, de plus profond, de plus original.
Alceste
est la création la plus étonnante de Molière, car
s que nous les peignent des plumes libérales, retrouveraient dans cet
Alceste
un de leurs ancêtres. Chez eux aussi, dit-on, cha
ment tout droit devant eux, jusqu’au bout de leurs idées. Ce sont des
Alceste
. Et savez-vous pourquoi on ne dit pas en France :
sont des Alceste. Et savez-vous pourquoi on ne dit pas en France : un
Alceste
, comme on dit : un Tartuffe ? Ce n’est pas du tou
e se trouve presque jamais personne à qui appliquer ce nom glorieux d’
Alceste
. Nous raisonnons juste, et la logique n’est pas r
pas nos mœurs. Ah ! qui ne se sentirait, à lire cet admirable rôle d’
Alceste
, échauffé d’une vaillante et sainte résolution d’
aux absurdes formules ! Molière t’a voué au ridicule, pauvre et noble
Alceste
; mais nous, qui t’aimons comme un modèle, comme
hautaine des hommes en place, peut ouvrir son Molière et se dire : «
Alceste
l’honnête homme, Alceste le fier républicain, Alc
lace, peut ouvrir son Molière et se dire : « Alceste l’honnête homme,
Alceste
le fier républicain, Alceste aurait agi comme moi
et se dire : « Alceste l’honnête homme, Alceste le fier républicain,
Alceste
aurait agi comme moi ! » Cela console de bien des
, et l’on repart mieux trempé pour la lutte. 17 février 1868. II.
Alceste
et Célimène Ce qui fait l’originalité des scèn
II. Alceste et Célimène Ce qui fait l’originalité des scènes d’
Alceste
avec Célimène, c’est que ce pauvre Alceste s’obst
l’originalité des scènes d’Alceste avec Célimène, c’est que ce pauvre
Alceste
s’obstine à raisonner avec elle, et qu’il raisonn
te argumentation si pressante ? Aussi Célimène n’y répond-elle point.
Alceste
est trop philosophe pour ne pas le voir, quoiqu’i
loire de tout… Et ce qu’il y a de plus étonnant, c’est que ce pauvre
Alceste
, avec sa manie de ne croire qu’à la logique, dema
! Fi ! le vilain jaloux ! Ah ! comme je devrais en aimer un autre ! »
Alceste
ne sent que trop l’impertinence de ces raisons. I
qui s’exhalent dans les railleries adressées à Célimène, c’est, chez
Alceste
, la tendresse profonde en même temps que la logiq
des sujets où son impétueux ami jette la conversation, et, tandis qu’
Alceste
ne procède que par boutades, il s’exprime, lui, a
bonheur moins uni, mais des joies plus exquises. Je crois donc que si
Alceste
me les offrait, je me laisserais tenter. Mais si
cet obligeant Philinte est au fond le plus égoïste des hommes, et qu’
Alceste
, au contraire, avec ses airs bourrus, est toujour
t tout bas ces orages qu’elle n’a pas osé affronter de compagnie avec
Alceste
. Un vrai homme, celui-là, et non une poupée de sa
e avec Alceste. Un vrai homme, celui-là, et non une poupée de salon !
Alceste
a fait son chemin pendant ce temps-là ; les homme
alors en usage, avait tout à fait raison contre la mauvaise humeur d’
Alceste
. Il restait de parfaitement bonne compagnie, même
re. Il écoutait d’un visage assombri et d’un air pincé les boutades d’
Alceste
; mais c’était toujours avec politesse, bien que
e s’aigrissait peu à peu : on sentait très bien que le monsieur à qui
Alceste
avait affaire n’était pas un plaisantin, mais un
sont, par cela même, très faciles à jouer. Tartuffe, par exemple, et
Alceste
, et Célimène. Coquelin nous a écrit une étude sur
humanité est énorme. On peut aisément transporter Tartuffe, Célimène,
Alceste
et tant d’autres dans notre milieu ; ils restent
costume de l’acteur, le pourpoint troué d’Harpagon ou l’habit vert d’
Alceste
, était-ce assez pour lui, que cette franche gaiet
é de juger comme Chrysale les choses de l’esprit, d’être bourru comme
Alceste
ou indulgent comme Philinte 30, sans s’apercevoir
it qu’il a la prudence de ne jamais exprimer ? Que pense-t-il, lui, d’
Alceste
et de Philinte, et quel est entre eux deux le mod
RY. (La suite à la prochaine livraison.) Henri de Lapommeraye :
Alceste
et M. de Montausier Le Moliériste : revue me
1879, p. 43-44. Il n’est pas douteux pour moi que Molière a donné à
Alceste
certains traits du caractère de Mr de Montausier.
re l’idée de la réplique d’Éliante qui blâme doucement la franchise d’
Alceste
. Et dans le premier acte, Alceste ne dit-il pas c
qui blâme doucement la franchise d’Alceste. Et dans le premier acte,
Alceste
ne dit-il pas comme Mégabaste : « L’amour que je
contre lui, mais il a trop raison. Cléante n’est pas de la famille d’
Alceste
, mais de la famille de Philinte. Barré a un fond
ments où je le trouve le plus fâcheux du monde. » D’où il résulte qu’
Alceste
portait, porte, et portera toujours une garniture
paru curieux de rechercher si c’était par l’effet d’un pur hasard qu’
Alceste
avait des rubans verts. Pourquoi pas, aussi bien,
te couleur était habituelle au poète. Ce n’est donc pas par hasard qu’
Alceste
portait des rubans verts. Le rôle où Molière s’es
devait porter son cachet personnel, sa couleur. Et les rubans verts d’
Alceste
, ainsi immortalisés, vivront aussi longtemps que
Il en est de même des deux misanthropes, bien que Timon d’Athènes et
Alceste
différent par plus d’un point. Ils n’en ont pas m
égulières. » Là encore, ne vous semble-t-il pas entendre parler notre
Alceste
, cet Alceste loyal, aux yeux de qui le vice capit
Là encore, ne vous semble-t-il pas entendre parler notre Alceste, cet
Alceste
loyal, aux yeux de qui le vice capital de l’human
u’en Allemagne aussi, maint critique s’efforce de résoudre l’Énigme d’
Alceste
, et que non seulement à Paris, mais encore à Berl
as aller trop loin. On cite souvent telle scène du Misanthrope, entre
Alceste
et Célimène ; mais on semble trop oublier que ces
une femme d’âge mûr, tout le comique disparaîtrait-, — à la colère d’
Alceste
s’exerçant contre des choses insignifiantes : à
hoses insignifiantes substituons des objets qui en vaillent la peine,
Alceste
cesse à tel point d’être ridicule que l’on a pu d
ractère, et tous en ont un commencement. Il existe peu de Tartufes, d’
Alcestes
ou d’Harpagons ; mais nous avons tous en nous, à
tous en nous, à quelque degré, des germes d’Harpagon, de Tartufe ou d’
Alceste
. De même, dans les arts plastiques, ce n’est pas
e, les Martine et les Nicole, son Chrysale et sa Mme Jourdain, Agnès,
Alceste
, son Henriette, avec quelle sympathie ne les a-t-
ait dans sa pièce, comme il faisait Arnolphe dans l’Ecole des Femmes,
Alceste
dans le Misanthrope, et Harpagon dans l’Avare ? E
s a-t-il fait dans le Misanthrope,où la « sincère Eliante » départage
Alceste
et Philinte, et dans les Femmes savantes, où ce n
ère, Alors qu’on191 espère toujours192. 193 le parterre applaudit :
Alceste
démontra, dans la suite de la scène, que les pens
costumes de Scapin, de Sganarelle, de George Dandin, de Mascarille, d’
Alceste
, de Tartuffe, de Dorine, de Nicole, de Célimène,
s bornons à citer, entre autres figures : Tartuffe, l’avare Harpagon,
Alceste
, George Dandin, etc. « Est-ce que ce rôle du Bour
Quelle âme admirable et dévouée que celle de ce misanthrope, et comme
Alceste
donne à Philinte des leçons d’humanité ! Il joua
lie profonde et cette amertume qu’il devait faire passer dans l’âme d’
Alceste
. J’aime beaucoup les commentateurs s’acharnant à
charnant à soutenir que Molière s’inspira, pour cette grande figure d’
Alceste
, des rudes vertus de M. de Montausier ! Molière a
aprice, une fantaisie, un balbutiement de ce génie qui créera un jour
Alceste
et Tartuffe. Mais c’est un chef-d’œuvre. Quelle v
-même. On a cherché dans les traits de M. de Montausier le portrait d’
Alceste
. Ce portrait, Molière le portait dans son propre
! » Ce qu’il souffrait, on le sait lorsqu’on écoute la plainte mâle d’
Alceste
, et la pitié que réclamait Molière, on l’éprouve
int misanthrope, elle crée des misanthropes, et les Célimène font les
Alceste
comme les Armande Béjart font les Molière. Tartu
enchantée. Sganarelle dans Dom Juan. Sganarelle dans L’Amour médecin.
Alceste
dans Le Misanthrope. Sganarelle dans Le Médecin m
pellent Molière cependant, ils font passer dans l’âme immortelle d’un
Alceste
une partie de leurs pensées, de leurs espoirs déç
, regardez-la ; regardez cette lèvre supérieure, arquée comme celle d’
Alceste
, cette lèvre inférieure déjà lasse et froncée com
ivants qu’on les connaît mieux que des personnages de chair et d’os !
Alceste
, l’éternel songeur, Philinte, l’éternel satisfait
r que Molière a peint dans Le Misanthrope un portrait de républicain,
Alceste
. Camille ajoute que Philinte n’est qu’un feuillan
e l’histoire. Puis venaient : MM. Samson, en Mascarille ; Geffroy, en
Alceste
; Régnier, en Scapin ; Got, en Laflèche ; Delauna
de son œuvre, il lance par le monde le douloureux Arnolphe, l’austère
Alceste
, le révolté don Juan, le noir Tartuffe. Il n’a ja
s ce qui s’en éloigne entièrement, ce sont les discussions sans lin d’
Alceste
et de Philinte sur la conduite à tenir au milieu
qu’ils entretiennent avec leurs semblables. Or comment se fait-il qu’
Alceste
choisisse pour son ami un personnage tel que ce P
la pièce est équivoque et c’est là son plus grand défaut. Le point où
Alceste
a raison et celui où il a tort seraient difficile
c’est lui que Molière a voulu peindre comme l’homme aimable et sensé.
Alceste
a mille fois raison contre cette charmante Célimè
dans sa conduite à l’égard des hommes une ressemblance frappante avec
Alceste
; d’ailleurs à d’autres égards il a méconnu l’esp
ien certainement la bonne, aujourd’hui elle ressemble à un blasphème.
Alceste
est devenu un personnage dont il n’est plus permi
ne autre plus étrange encore. On a dit que Molière s’était peint dans
Alceste
, ou tout au moins qu’il y avait mis la meilleure
procédé injurieux de la part des courtisans ; et alors ce n’est plus
Alceste
qui est républicain, c’est Molière. Est-ce que j’
tion et à l’effet comique des ridicules de situation ou de caractère.
Alceste
et Gorgibus, Célimène et Madame Jourdain, personn
, une trop grande différence de caractère, comme entré le misanthrope
Alceste
et la coquette Célimène, ou bien une trop grande
anarelle entre Ariste et Isabelle, Arnolphe entre Chrysalde et Agnès,
Alceste
entre Philinte et Célimène. Dans les petites pièc
qui emprunte à gros intérêt, et c’est lui-même qui lui prête à usure.
Alceste
voudrait rompre tout commerce avec les hommes, et
r plaisir, ni pour le nôtre. Enfin, chacun d’eux pourrait dire, comme
Alceste
: Par la sambleu ! messieurs, je ne croyais pas
un titre ; mais toutes font évidemment partie de la classe noble ; et
Alceste
, quoiqu’il n’en dise rien, est aussi bon gentilho
desse, et que l’humeur domine plus encore que l’honneur ne le dirige.
Alceste
tout entier m’est connu par cette seule boutade.
, par deux effets contraires, une double preuve de la même faiblesse.
Alceste
, parce qu’il a été joué par une coquette, sent au
péniblement, d’aussi incorrectement écrit que ces deux vers du rôle d’
Alceste
: Et la plus glorieuse (estime) a des régals peu
! Mais il fallait bien que Chapelle fut Philinte, puisque Molière est
Alceste
. Molière, Alceste !… En effet, Molière, homme d’u
bien que Chapelle fut Philinte, puisque Molière est Alceste. Molière,
Alceste
!… En effet, Molière, homme d’une raison supérieu
lieu de s’en corriger ? Et, s’il se voyait lui-même sous les traits d’
Alceste
, s’il s’était peint avec vérité dans ce personnag
t occasion de mettre quelque chose de ses sentiments dans la bouche d’
Alceste
, amant de Célimène. Voilà tout ce qu’il y a de vr
’Impromptu de Versailles ;Moron et Lyciscas, de la Princesse d’Élide ;
Alceste
, du Misanthrope ;don Pèdre, du Sicilien ;Orgon, d
té de les rendre meilleurs, forme un contraste heureux avec le sévére
Alceste
, qui, ne voulant point se prêter à la foiblesse d
personnages, qui, par leurs caractéres opposés ou comparés à celui d’
Alceste
, pûssent mettre en jeu, d’une façon plus ou moins
critique solide de la piéce. Moliere, en exposant l’humeur bizarre d’
Alceste
, n’a point eu dessein de décréditer ce qui en éto
ntation, après la lecture du sonnet d’Oronte, le parterre applaudit ;
Alceste
démontre dans la suite de la scéne, que les pensé
sentée à Paris sur le théatre du palais royal, le 6 aoust 1666. &
Alceste
passa à la faveur de Sganarelle. Il supprima la d
se démasque jamais si bien que lorsque l’amour le met en jeu. Otez à
Alceste
sa passion amoureuse pour la franche coquette qui
d suivre la carriere de Melpomene ; mais sa tragédie d’Admete & d’
Alceste
ayant été mal reçue, il se tourna vers Thalie, qu
fait des protestations d’amitié & de grandes offres de service à
Alceste
; & ou Alceste répond à chaque fois, d’un air
ions d’amitié & de grandes offres de service à Alceste ; & ou
Alceste
répond à chaque fois, d’un air froid & embarr
et cachée, n’est pas pour cela moins ferme que l’intraitable vertu d’
Alceste
. Sur l’honneur et le devoir, elle est inébranlabl
e, aussi forte et aussi délicate que celle qui ressort du caractère d’
Alceste
. On trouve tout simple qu’une jeune et jolie femm
lait à tout le monde et ne saurait se plaire. Même acte, scène vii,
Alceste
s’écrie : Hors qu’un commandement exprès du roi
? L’exposition. — Bonne, très bonne, puisque dès les premiers vers,
Alceste
se peint par ses discours, par ses actions, qu’il
nôtre. Les caractères accessoires. — Molière n’ayant pas donné à son
Alceste
des couleurs assez fortes, pour qu’il pût être l’
-t-on comme la catastrophe de cette comédie, le moment où Célimène et
Alceste
se quittent ? En ce cas ce dénouement n’est pas b
t Alceste se quittent ? En ce cas ce dénouement n’est pas bon, puisqu’
Alceste
, loin d’amener la rupture, veut au contraire s’en
n tournant en ridicule un bel esprit de cour ; mais, que nous apprend
Alceste
? Que même la vertu doit avoir l’aménité pour com
entiel, au fond du caractère qu’il représente. Si je jouais le rôle d’
Alceste
, je me rappellerais que Grandval, dès son premier
niais et ridicules ? Grandval jouait parfaitement, dit-on, le rôle d’
Alceste
49, et, cependant, je sais que, lorsqu’il reproch
ntrer dans la tête d’un acteur versé dans son art, que la situation d’
Alceste
lui permette de plaisanter ? et que ce vers : No
Fier de ce triomphe, je jette le gant aux fanatiques admirateurs de l’
Alceste
qui, non content de faire la faute dont nous veno
je jouais le rôle de Philinte, je serais l’ami, non le complaisant d’
Alceste
, et mon ton lui dirait avec fierté, mais sans org
ais pas, à plusieurs reprises, sur mon front, comme pour leur dire qu’
Alceste
a le cerveau blessé. Tout cela est incroyable, va
je jouais le rôle d’Arsinoé, je me garderais de rendre ma scène avec
Alceste
, comme celle que je viens d’avoir avec Célimène ;
rai ; le courroux des deux petits maîtres sera moins comique ; enfin,
Alceste
ne pourra, sans se dégrader, oublier mes torts et
il fût possible de les comparer aux originaux qu’ils représentent, et
Alceste
ne nous paraîtrait plus ridicule par cet antique
diens découragés voulaient abandonner. Le spectateur, forcé d’écouter
Alceste
, pour rire ensuite avec le fagotier, sentit peu à
leur demander pourquoi ils ne traitent pas avec les mêmes égards les
Alceste
, les Clitandre, etc. ? Depuis qu’il a pris fantai
alité vous désigne bien davantage ». 47. Dans l’acte i, scène ire ,
Alceste
dit : Non, l’amour que je sens pour cette jeune
p; d’amours. Harpagon, dans l’Avare. Allons revoir ma chere cassette.
Alceste
, dans le Misanthrope. Trahi de toutes parts, acca
le rôle a passé, lui aussi, par une transformation analogue à celle d’
Alceste
, devenu, en dépit de Molière, un rôle tragique ;
core un… Ah ! ah ! se récrient déjà tous ceux qui dans mes études sur
Alceste
et sur Arnolphe m’ont pris pour M. Josse, un comi
a matière est louable. Dans le clavier du rire, le ha ha que mérite
Alceste
, lâchant ses apophtegmes rageurs, n’est pas le h
acé la plus amusante et la plus vraie est devenu si populaire. Malgré
Alceste
, malgré Chrysale, malgré cent types que les siècl
suades qu’il n’est pas grossier420. Quand il aime Éliante qui préfère
Alceste
, et qu’Alceste un jour peut épouser, il se propos
est pas grossier420. Quand il aime Éliante qui préfère Alceste, et qu’
Alceste
un jour peut épouser, il se propose avec une déli
eur gardera pas le secret449. » En 1666, Molière créa le personnage d’
Alceste
. Le Misanthrope est une œuvre infiniment hardie
d’Alceste. Le Misanthrope est une œuvre infiniment hardie ; car, si
Alceste
gronde, c’est sur la cour, plus que sur Célimène,
t par lui ? Ces mauvais choix pour les emplois publics, qui révoltent
Alceste
, qui les fait, sinon le roi450 ? La satire allait
indépendance et sa personnalité perdues463. Chez lui, il était comme
Alceste
dans la maison de Célimène. Rempli d’un tendre et
ravers, Les atteignis des coups d’un implacable vers ! De Scapin ou d’
Alceste
empruntant le visage, Tu divertis la foule et fis
les peindre. Voyez cette tirade du Misanthrope. ACTE IV. Scene III.
Alceste
. Ha ! ne plaisantez point, il n’est pas temps de
arcequ’elle n’a rien de forcé, & que tout homme de la condition d’
Alceste
auroit précisément parlé comme lui, s’il s’étoit
t dire pour demeurer fidèle à la vérité. — M. Geffroy, dans le rôle d’
Alceste
, a su se concilier la sympathie. Il est certain q
ue surtout à M. Geffroy, c’est la souplesse, la variété, et le rôle d’
Alceste
n’est pas un rôle tout d’une pièce, comme on para
as un homme ? » « Je ne dis pas cela »,répond Diogène avec le mot d’
Alceste
. Mais le cynique a lu Boileau et ne reconnaît pas
u de Jourdain. Oui, malgré les deux vers qu’on s’est permis d’écrire,
Alceste
aurait pour nous, j’en suis sûr, un sourire ! Ne
ie Chéron et Verney), le premier acte du Misanthrope (M. Pujol jouant
Alceste
pour la première fois), et Le Malade imaginaire (
, à la première représentation, par le public, qui donna tort ainsi à
Alceste
contre Philinte. Molière avait espéré, dit-on, qu
dédaigneusement par son Misanthrope ou par le duc de Montausier, dont
Alceste
était le prototype. [1880-07] P. L. JACOB, bibli
cite volontiers, et celui-là c’est… Molière. Philinte ne dit-il pas à
Alceste
: « Je crois voir en nous deux, sous mêmes soins
Les commentateurs se sont plus d’une fois mépris sur le sort auquel
Alceste
condamne le sonnet d’Oronte : « Franchement, il
arle est jugée digne d’être conservée comme une pièce rare, tandis qu’
Alceste
dit… tout le contraire du sonnet d’Oronte. Que MM
é par Mme Pernelle, nous le trouverions certainement dans la bouche d’
Alceste
. [1880-12] Ch. MARIE Georges Monval : Le Ju
résentent avec un puissant relief dans les deux héros du Misanthrope,
Alceste
et Philinte. Aucun d’eux n’a ni tout à fait tort
qu’on n’admirera jamais trop, mais qu’on ne comprendra jamais assez.
Alceste
doit-il faire rire, doit-il faire pleurer, ou tou
presque tragiques, comme la grande explication du quatrième acte, où
Alceste
marche sur Célimène, la menace à la bouche et le
ennemis le désignaient communément. Pour ses grands rôles, Arnolphe,
Alceste
, Harpagon, Sosie, M. Jourdain, Argan, on regrette
oubliant Philaminte, Armande, Bélise, Vadius, le docteur Pancrace, et
Alceste
. Boileau définit la comédie : une peinture fidèle
hrope, elle a trouvé Schlegel ridicule, Scapin toujours amusant, mais
Alceste
admirable. Ce n’est point par l’effet d’un éclair
s tableaux lui cause le même enchantement. Elle pardonne à l’auteur d’
Alceste
d’avoir sacrifié l’intrigue à l’étude profonde de
ic sur le sonnet d’Oronte ; clef des personnages ; critique du rôle d’
Alceste
par J.-J. Rousseau et par Fénelon. But de Molière
efuse à une suppression demandée par Madame. Il remplissait le rôle d’
Alceste
et sa femme celui de Célimène. Le Médecin malgré
emarque que c’est vers cette même époque qu’il peignait la jalousie d’
Alceste
et les infidélités de Célimène ; mais, à l’except
s querelles charmantes de Valère et de Marianne, l’amoureuse colère d’
Alceste
, et tant d’autres situations touchantes, ne nous
utôt le dépit de nos admirateurs enthousiastes, quand ils entendirent
Alceste
, plus fidèle à la vérité qu’aux convenances, prou
r de Molière a taxé cette mystification d’invraisemblance, « parce qu’
Alceste
, pour faire connaître ce qu’il pense du sonnet, n
brusqueries que l’approbation de Philinte arrache à chaque strophe à
Alceste
. Ces exclamations furibondes ne sont point une cr
après que le parterre a eu le temps d’exprimer ce qu’il en pense, qu’
Alceste
en fait véritablement la critique ; jusque-là on
aint-Aignan. Enfin, la principale figure de cette grande composition,
Alceste
, fut généralement regardée comme le portrait du d
ie à ceux de J.-J. Rousseau, qui ne voit dans la conception du rôle d’
Alceste
que l’intention de faire rire aux dépens de la ve
adressé ce reproche au sujet du Misanthrope ; ce n’est que le rôle d’
Alceste
mal saisi qui a pu lui faire prendre le change. M
é. Mais en même temps l’auteur montre, par la supériorité constante d’
Alceste
sur tous les autres personnages, que la vertu, ma
s de son cœur, et ralluma tout son amour. Il s’était chargé du rôle d’
Alceste
; mademoiselle Molière remplissait celui de Célim
il l’avait ornée de tous ses charmes, de tout son art séducteur. Pour
Alceste
, il l’avait dépeint tel qu’il était honteux de se
plorait, mais qu’il ne pouvait ni maîtriser ni combattre. Non, répond
Alceste
aux représentations de Philinte, comme Molière à
it-il pas prononcer ces vers ! Le dénouement du Misanthrope prouve qu’
Alceste
se berçait d’un faux espoir : les efforts de Moli
dans le rôle d’Argan, comme Baron venait de le remplacer dans celui d’
Alceste
. Nous devons consigner ici que le fauteuil qui se
ervir du même pinceau, des mêmes couleurs, pour rendre et la fureur d’
Alceste
et le désespoir de George Dandin ? Boileau le vou
emiers qui me tombent sous la main. LE MISANTHROPE. ACTE I. Scene I.
Alceste
. Non, elle est générale, & je hais tous les h
té de les rendre meilleurs, forme un contraste heureux avec le sévère
Alceste
qui, ne voulant point le prêter à la faiblesse de
personnages qui, par leurs caractères opposés, ou comparés à celui d’
Alceste
, pussent mettre en jeu, d’une façon plus ou moins
critique solide de la pièce. Molière, en exposant l’humeur bizarre d’
Alceste
, n’a point eu dessein de discréditer ce qui en ét
entation, après la lecture du sonnet d’Oronte, le parterre applaudit.
Alceste
démontre, dans la suite de la scène, que les pens
er sur le bon, et parviendrait peut-être à en connaître tout le prix…
Alceste
passa à la faveur de Sganarelle ; il supprima la
it sur le compte de Molière. C’est à cette occasion qu’il fait dire à
Alceste
(Le Misanthrope, acte V, scène première) : Un tr
vertus ! Le monde où nous vivons ne t’offrirait plus le modèle de ton
Alceste
, et peut-être jugerais-tu inutile de prouver à no
ans ce drame héroïque que se trouve l’idée première de la situation d’
Alceste
amoureux de Célimène : il en a même extrait plusi
e plus dramatique. Quels reflets de comique se renvoient mutuellement
Alceste
et Célimène ! Qui peut s’empêcher de rire lorsque
hrope et L’Avare, le caractère se trouve aux prises avec la passion :
Alceste
et Harpagon non seulement sont amoureux, mais enc
anthrope, en parlant des contrastes, peut nous servir ici de modele ;
Alceste
y veut ériger sa misanthropie en vertu, & Phi
st un Argan, gras et frais, tremblant devant les menaces d’un Purgon.
Alceste
n’est comique que parce qu’il est jeune, sans vér
tier ; Quand, dans le Misanthrope, on vit ton éloquence En corrigeant
Alceste
, essayer sa défense, Et, sans désespérer de sa co
int en traits sublimes les caractères du républicain et du royaliste.
Alceste
est un Jacobin, Philinte un Feuillant achevé. » V
t roi et tout ce qui a trait à la cour et à la noblesse. La chanson d’
Alceste
est estropiée comme il suit : Si l’on voulait me
. Mais ce n’est plus Paris souriant et sceptique Qui va fêter Agnès,
Alceste
ou Scapin. Non, C’est Paris prisonnier, meurtri,
seulement fondé cette fois son œuvre sur le sol comique, et substitué
Alceste
au prince jaloux, Philinte à don Alvare. et Célim
our le perdre ; et c’est à cette perfide manœuvre que ferait allusion
Alceste
à la première scène du cinquième acte du Misanthr
Il mit dans la nouvelle et immortelle comédie beaucoup de son cœur :
Alceste
, adorant malgré lui la coquette Célimène, exprima
autre part combien il y touchait discrètement. Si en certains moments
Alceste
souffre, se plaint, s’indigne comme ferait Molièr
ils ont une physionomie absolument originale. Molière n’est pas plus
Alceste
que Philinte, quoique tous deux tiennent un peu d
isanthrope, dit M. Michelet, est une œuvre infiniment hardie : car si
Alceste
gronde c est sur la cour, plus encore que sur Cél
t par lui ? Ces mauvais choix pour les emplois publics, qui révoltent
Alceste
, qui donc les fait, sinon le roi ? » La satire al
gaieté, le rire à toutes dents ! Molière, quittant l’habit de cour d’
Alceste
, endossait la robe doctorale de Sganarelle. Quell
beauté feu Narcisse, Qui fut un blondin accompli… » Après avoir joué
Alceste
, passe encore de jouer Sganarelle, mais Lycas ! v
t. Il a créé un monde de types immortels : Tartuffe, Agnès, Harpagon,
Alceste
, M. Dimanche, George Dandin, Purgon, Diafoirus et
cole des femmes aux Femmes savantes, Don Juan au Tartuffe, Philinte à
Alceste
, Dorante à Lysidas. Le bien jaillit du conflit, l
urbes et l’avarice imbécile de deux crédules barbons avec les mœurs d’
Alceste
, avec la fatuité de deux jeunes seigneurs et d’un
lus fâcheux personnage : c’est ainsi, par exemple, que si Molière est
Alceste
, Debrie sera le garde de la maréchaussée ; si Mol
n libelle sans autorité. Baron avait à peine vingt ans lorsqu’il joua
Alceste
dans Le Misanthrope (24 janvier 1673), moins d’un
di 24 par le Misanthrope. » Baron remplissait, à vingt ans, le rôle d’
Alceste
. Le Malade imaginaire fut repris le vendredi, 3 m
trois actes, en prose. Le Défiant, comédie en trois actes, en prose.
Alceste
, tragédie en trois actes, en vers, représentée su
est une des plus profondes et des plus morales de la pièce. En outre,
Alceste
a beau être brouillé avec le genre humain, il tom
; Arnolphe n’est point comique, parce qu’il est sérieusement jaloux ;
Alceste
n’est point comique, parce qu’il est sérieusement
d’œuvre dans toutes ses parties, comme la piece. Dans le Misanthrope,
Alceste
a soin de nous dire que la scene est chez Célimen
é. Mais en même temps l’Auteur montre, par la supériorité constante d’
Alceste
sur tous les autres personnages, que la vertu, ma
vare après Harpagon, l’Hypocrite après Tartuffe, le Misanthrope après
Alceste
, ou la Petite Bête elle-même, la jolie petite bêt
elle place, des impressions toutes contraires, par la seule raison qu’
Alceste
, amant d’une franche coquette en dépit de son hum
ez madame de Sévigné ? chez mademoiselle de Lenclos qu’il a rencontré
Alceste
et Célimène ? On en dissertera jusqu’à la fin du
l’humanité a-t-il été vaincu ? Non, Molière est ici supérieur même à
Alceste
. L’humanité a pu le rendre triste, amèrement tris
vériser en même temps l’ouvrage & ses admirateurs par la bouche d’
Alceste
, qui ne se pique pas d’écrire, mais qui n’a besoi
t que probablement le même lançage qui embellit les nobles boutades d’
Alceste
, ne ferait que gêner, affaiblir, altérer les sail
ntation, après la lecture du Sonnet d’Oronte, le Parterre applaudit :
Alceste
démontre dans la suite de la Scène, que les pensé
1668, puis de l’Académie royale de musique Cadmus et Hermione, 1673,
Alceste
, 1674, Athys, 1676, Isis, 1677) assurant lui-même
de noblesse et de grandeur naïves, si vous voulez voir, par ce rôle d’
Alceste
, combien la nature avait fait l’âme de Molière gr
ments pathétique. C’est encore Armande qui lui inspire dans le rôle d’
Alceste
cette peinture de l’amour noble, élevé, et, quant
ceux dont il démasquait la bassesse, réduit à se faire bouffon, lui,
Alceste
, pour attirer le public à ses chefs-d’œuvre, arra
iété de la cour, et qu’un gentilhomme qui veut être compté, comme est
Alceste
, ne rougit pas de mettre aux pieds de cette indig
celle de Ninon de Lenclos. Voici le fait : quand le grand et généreux
Alceste
eut abandonné, à ses passions de chaque jour, cet
mée. Avant de mourir, elle écrivit pour demander son pardon au pauvre
Alceste
, qui la pleura. Tel fut le dénouement de cette co
es, l’autre est emportée comme elle est venue, par la mode. Tartuffe,
Alceste
, Célimène s’en vont rajeunissant chaque jour ; ch
ader au duc de Montausier qu’il était joué ouvertement dans le rôle d’
Alceste
. Molière, occupé des Femmes savantes, et ayant be
dans lesquels les moralistes ont trouvé les héros de leurs comédies :
Alceste
, Orgon, Tartuffe et Célimène, M. et madame Jourda
Molière, car nous ne sommes pas ici dans la même incertitude que pour
Alceste
; nous savons comment Molière jouait le rôle ; il
ndigné des lâches cabales de ses ennemis, et l’on sent que, comme son
Alceste
, il a pour les méchants des haines vigoureuses. C
ses côtés les héros du poème et les dieux de l’Olympe : Lycée, Yolas,
Alceste
, Télamon et le berger Endymion dans sa grotte du
s dans la suite que Molière s’est peint lui-même dans le personnage d’
Alceste
(Voyez le commentaire du Misanthrope.) 100. Mo
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