(1801) Moliérana « [Anecdotes] — [53, p. 87] »
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(1801) Moliérana « [Anecdotes] — [53, p. 87] »

[53230, p. 87231]

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 508-509

Dans le Malade imaginaire, la dernière pièce que Molière ait mise au théâtre, il y a un M. Fleurant, apothicaire, brusque jusqu’à l’insolence, qui vient, une seringue à la main, pour donner un lavement au malade. Un honnête homme, frère de ce prétendu malade, qui se trouve là dans le moment, le détourne de le prendre ; ce qui irrite l’apothicaire, qui lui dit toutes les impertinences dont les gens de cette sorte sont capables.La première fois que cette pièce fut jouée, l’honnête homme répondit à l’apothicaire : Allez, monsieur, on voit bien que vous n’avez coutume de parler qu’à des culs. Tous les spectateurs furent révoltés de cette grossièreté ; au lieu qu’à la seconde représentation, on entendit, avec plaisir, allez, monsieur, on voit bien que vous n’avez pas accoutumé de parler à des visages.