(1801) Moliérana « [Anecdotes] — [37, p. 67-68] »
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(1801) Moliérana « [Anecdotes] — [37, p. 67-68] »

[37205, p. 67-68]

1705, Grimarest, p. 21-23
1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 213

Un bon bourgeois de Paris, vivant bien noblement, s’imagina que Molière l’avait pris pour l’original de son Cocu imaginaire. Il crut devoir en être offensé, et en marqua son ressentiment à un de ses amis. Comment, lui dit-il, un petit comédien aura l’audace de mettre impunément sur le théâtre un homme de ma sorte ! je me plaindrai, ajouta-t-il ; en bonne police, on doit réprimer l’insolence de ces gens-là : ce sont les pestes d’une ville ; ils observent tout pour le tourner en ridicule. L’ami, qui était homme de bons sens, lui dit : Eh ! Monsieur, si Molière a eu intention sur vous en faisant son Cocu imaginaire, de quoi vous plaignez vous ? Il vous a pris du bon côté, et vous seriez bien heureux d’en être quitte pour l’imaginaire. Le bourgeois, quoique peu satisfait de la réponse de son ami, ne laissa pas d’y faire quelques réflexions, et ne retourna plus au Cocu imaginaire.