/ 57
2. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 247, 1er octobre 1907 »

Le maître d’antan est devenu indéniablement le plus grand poète tragique méditerranéen de notre temps. […] Sur le fleuve du Temps, de M.  […] Le style de ces évocations de paysages héroïques, entrevus « sur le fleuve du Temps », est extrêmement lent, et sa lenteur est laide par moments. […] Angelo Conti révèle ses théories par des paradigmes choisis le long de son chemin, sur le fleuve du Temps. […] Alfredo Baccelli de créer un type d’homme moderne, dont les racines très anciennes, d’une vieille famille princière romaine, semblent mûrir parfaitement ce fruit d’un temps précis et d’un milieu assez caractéristique : notre temps, et Rome.

3. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

Il est grand temps que je surveille mes intérêts. […] Le temps passa. […] Le temps passait ; d’Antine, rien. […] Et le temps passait, passait. […] Chaque jour décime cette catégorie d’hommes d’un autre temps.

4. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

Lebey a intitulé Essai cette étude sur un homme et sur un temps. […] M. de Bouchaud parle bien de ce poète qui fit, après Dante, quelques-uns des plus beaux vers d’amour de son temps. […] Comme dans la tradition allemande sur Frédéric Barberousse, Tibère se réveillera, le temps venu, et sortira tout armé de la montagne. […] L’histoire du mariage du futur empereur Guillaume — l’inoubliable grand-père — est piquante et n’était plus guère connue de notre temps. […] Le ministère maladroit ne sait pas céder à temps, d’où un malentendu sourd et dangereux entre le peuple et la couronne.

5. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

Cela, aux temps anciens, on s’en rend compte au Musée de l’Académie, fut parfaitement connu des vieux et prodigieux Carpaccio et Bellini. […] Dans Le Petit Temps du 17 janvier 1902, il complète ses renseignements sur les galeries italiennes. […] Mais sa religion réfléchie voulait se prémunir contre toute hétérodoxie, les audaces contemporaines l’inquiétaient, la « patine du temps » le rassurait. […] Elle est un épisode de la lutte acharnée de l’homme contre le temps, cette lutte que si étrangement nous nommons la gloire. […] C’est le temps des experts, des myopes, celui-ci.

6. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

La rue de la Paix et les Boulevards sont le miroir du temps qui passe. […] J’ai cru jusqu’à ces derniers temps… les aristocrates. […] Les œuvres de ces êtres heureux, que le public chérit, reflètent quelques aspects d’un temps, et sont comme tout aspect, et comme le temps lui-même, éphémères. […] Beyle n’eut de goût en aucun temps pour le patient travail de la fin. […] Il devance les écrivains de son temps.

7. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 249, 1er novembre 1907 »

Il est rare, par le temps qui court, qu’il se décide à venir sur la terre. […] De là lui est née, ces derniers temps, pour nous autres hommes une certaine pitié, qui ne détruit pas le mépris, mais l’atténue et le voile. […] Mais je crois, mon excellent ami, et je vous le dis, bien que vous autres hommes ne prêtiez guère foi aux conseils du Démon, je crois que vous seriez encore à temps pour finir les fruits de l’arbre, vous seriez encore à temps pour devenir des Dieux. […] Dans les premiers temps, je ne voulus pas croire à l’impossibilité où j’étais d’aimer et je cherchai par tous les moyens à démentir mes premières expériences. […] Quand tu as cru partir définitivement je suis resté ici, dans cette ville où le temps ne s’écoule pas, sans bouger, sans rien faire, à t’attendre.

8. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

Pour quelque temps la République se ressaisit. […] Il arrive toutefois que l’amour, même faible, double sa force avec le temps. […] Aussi donnons-nous du bon temps et jouissons de cette papauté d’Avignon, puisque le ciel nous l’a accordée. […] La Bruyère est revenue : elle aussi avait été absente quelque temps. […] Aussi bien en ce temps de carnaval la matière ne lui manque-t-elle pas.

9. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

De Boigne était mauvais prophète, mais il donne la note du temps, de ce temps où, ainsi que rappelait judicieusement M.  […] Les temps ont changé. […] ô temps infortunes ! […] On crut quelque temps à la possibilité d’un schisme. […] On a beaucoup parlé ces temps derniers d’alliance latine, de cohésion latine.

10. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

Il a connu le temps des Bourbons. […] Un vrai peintre ne perd jamais son temps ! […] Je n’ai pas le temps de m’étendre là-dessus. […] Mais, par le temps qui court, temps béni des cambrioleurs et des brocanteurs, est-on jamais sûr de pouvoir conserver une œuvre d’art, même classée ? […] Voilà qui montre bien le détraquement de ce temps.

11. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

Léonard ne mentionne l’Ancien Testament que deux fois pour sourire du temps et des mesures spécifiés à propos du déluge. […] Mais, dans le cours de sa vie troublée, il n’a guère eu le temps d’étudier. […] Il est temps qu’on les oublie14. […] Michol est la femme juive des temps héroïques, des temps de mœurs militaires. […] Notre temps ressemble au temps d’Horace : Ce peuple ne brûle aujourd’hui que de la rage d’écrire ; jeunes gens et graves vieillards, le front ceint de couronnes, dictent des vers à table.

12. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

Milan Lorsque j’ai parlé ici-même de la dernière tragédie de Gabriel d’Annunzio, j’ai formulé le vœu esthétique que le poète italien veuille refaire la pièce en la transportant dans les domaines de l’abstraction poétique, en la dégageant par cela même de toutes les contingences de temps et de lieu qui forment le nœud de ses défauts. […] Tout notre temps, au contraire, est fait pour le pousser à la réalisation féconde et non à la défaite stérile, puisque tout notre temps est totalement animé par ce merveilleux héroïsme qui est l’héroïsme géographique. […] Les contingences bureaucratiques, si terribles soient-elles, ne constituent point le fatum de notre temps. Les raisons de sa défaite ne sont pas dans le temps, dans le milieu, dans une volonté extérieure et toujours indéfinissable et qu’on ne peut exprimer qu’en symboles, elles sont dans le caractère du protagoniste : elles sont psychologiques, elles ne sont pas tragiques. […] Il ne meurt pas pour que le nœud formidable de sa volonté se déroule plus librement sur l’âme de son temps et s’égrène en semences sanglantes de vie nouvelle, ainsi que la Préface le veut.

13. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

… Mais il est temps de partir. […] De fait, il y avait demeuré quelque temps, je ne sais sous quelle figure et avec quelle fortune. […] On s’est amusé, ces temps derniers, à signaler quelques-unes des sources où M.  […] Il n’a eu le temps que de lire une fois les Mémoires. […] Agissons en sorte qu’en temps opportun il soit d’accord avec le nôtre.

14. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

Je n’en eus pas le temps. […] Ces fiançailles, combien de temps, deux mois au moins, elles dureraient ! […] De tout temps ses vignes ont produit d’excellent vin. […] Ils ont le temps ! […] Le siècle des photographes est le plus vilain de tous les temps.

15. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

Souday, dans le Temps, s’évertuait à démontrer que Bossuet avait des idées boches. […] Il serait plus sain de démontrer que tous les deux ont eu dans leur plénitude les idées de leur temps. […] Elle fut un temps la propriété de Louis de Bavière. […] Tel est le premier temps de la manœuvre, qui comporte une attaque générale sur tout le front, pour tâter la résistance de l’adversaire. […] En ces temps, où le soupçon est répandu partout, l’insinuation suffit à atteindre le but et elle n’expose pas son auteur.

16. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

On voit que déjà dans ce temps-là les belles intellectuelles faisaient de la politique. […] Peu de temps après l’impresario s’enfuit, laissant ses artistes sans ressources. […] Cette recherche lui fait découvrir certaines beautés de notre temps, certains motifs du lyrisme moderne. […] Ils vivent tous, intensivement, hors du temps. […] Peu de temps avant sa mort, M. 

17. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

Sous la crypte égyptienne où il se joue, ce petit drame occulte conserve une violence des temps barbares, des temps où les rois faisaient tuer les esclaves qui osaient lever leurs yeux sur le passage de leur fille. […] Et il est le seul qui brave le temps, le seul, aujourd’hui, que notre sensibilité tolère, entre ses rivaux ou émules. […] Il faut laisser là nos idées modernes et comprendre, à la suite de l’historien, les hommes et les choses de ce temps. […] — Il suffira de le reprendre de temps à autre pour le tenir au courant6. […] Dans sa langue parfaite, dans son style tour à tour nerveux, sec, sanglotant et ondoyant, M. de Bosis exprime donc l’âme de son temps.

18. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 »

Cependant on ne peut méconnaître que l’humanisme ait ici préparé le terrain, et l’eût très efficacement préparé, lorsque Machiavel parut avec son réalisme humain, conçu dans l’observation aiguë des hommes et des choses de son temps, d’un César Borgia notamment, réalisme qui, appliqué étroitement à l’art du Politique, est l’essence du machiavélisme. […] Cela n’empêche pas ce livre d’être l’une des plus remarquables œuvres d’histoire pittoresque parues depuis quelque temps. […] Avec ces tendances, semblables en beaucoup de points à celles de Stefano da Zevio et de ses compagnons, il travaille au déclin du xive  siècle, peu de temps avant qu’elles soient adoptées à Vérone. […] Les deux peintres, qui pendant un certain temps eurent tant d’affinité d’esprit, furent rivaux à la cour de Ferrare, et ils se distinguèrent de leurs contemporains par leur caractère de précurseurs. La réforme qu’ils tentèrent heureusement et que l’Italie septentrionale était mûre pour accueillir, fut préparée avec une longue patience : Pisanello la dirigea du côté de la vérité des costumes contemporains et la recherche agréable des motifs de genre, du côté de la reproduction incomparable des animaux, délice des cours du temps.

19. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXIII »

Je suis venu, par un temps horrible, dans ce qu’on appelle une portantine. […] J’ai repoussé cette idée par une considération générale ; je songeais à l’auberge de l’autre bout du village et au temps affreux qu’il fera en effet ce soir à minuit. […] Bonchi), lui conter ma fable de M. de Strombeck, que je cherche partout, et surtout si le mauvais temps n’avait point chassé A.. Tout a réussi assez bien ; je suis parti par un temps de Montcenis à 4 h. 1/4 après une conversation bien écrite, mais assez vide d’idées avec M. l’avocat della chiesa.

20. (1895) Articles du Mercure de France, année 1895

Car à côté de l’intelligence sagace du temps moderne, il y a dans Carducci une intuition merveilleuse et exacte des âges antérieurs. […] De plus — et c’était un point cardinal des revendications italiennes — Rome demeurait toujours au pape : Rome, la capitale sacrée de l’Italie ; Rome qui par son nom, ses traditions, personnifiait depuis les temps les plus reculés la grandeur et l’esprit historiques du pays. […] Ferrero poursuit ingénieusement le parallèle, puis il constate que si François d’Assise bouleversa son temps, Tolstoï, « lu, discuté, admiré, critiqué par des millions d’hommes, n’est suivi par personne ». […] Ils ne se dissimulent pas les difficultés qu’ils vont rencontrer, en un temps où semble aboli le culte des choses intellectuelles, et même ils les affrontent, car ils n’entendent pas se confiner dans les offices secrets ou les occultes messes mystiques : c’est en plein soleil qu’ils cultiveront, voulant en boire et faire boire le vin, la vieille vigne italique. L’Italie pourtant semble revenue aux plus obscurs temps des lourdes invasions, quand les Barbares abattaient tous les simulacres de la Beauté et détruisaient tous les vestiges de la Pensée.

21. (1915) Articles du Mercure de France, année 1915

On se donnait ainsi, le temps de réfléchir. […] Et il est permis à la France, qui date du temps de Louis XI, d’avoir pour elle le sourire indulgent d’une aïeule. […] Tout à fait comme au temps d’Hélène de Troie ! […] Et combien de temps votre guerre durera- t-elle encore ? […] Par le temps qui court, c’est le plus bel éloge qu’on puisse faire d’un auteur.

22. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

On ne lui pardonne pas, entre parenthèse, la contradiction patente où il se plaît depuis quelque temps. […] Il savait bien que, pas plus aujourd’hui que du temps de Racine, ce n’est le peuple qui fait les durables réputations. […] Il perdait beaucoup de temps à de curieux artifices de dessin, comme s’oubliant à tisser des études compliquées de lignes et de couleurs. […] Le temps passe : la foule attend toujours le spectacle promis, elle s’impatiente, elle ne comprend point pourquoi l’on tarde davantage. […] Entre temps les franciscains élevèrent de nouvelles difficultés.

23. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

« — Combien vous faut-il de temps pour faire un tableau ? […] Or, quelque temps après, en me promenant avec ces pensées, je rendis hommage à la créature de Dieu, songeant combien elle était magnifique et belle. […] Répondant, je lui dis : Madame, si j’ai péché envers vous, où, en quel lieu et en quel temps vous ai-je jamais adressé une parole déshonnête ? […] Capuana a grandes chances de n’être pas quelconque, et, par le temps qui court, ceux qui valent la peine d être lus se font rares, même chez nous. […] Cette imitation est évidente dans le Crucifix en mosaïque de Saint-Étienne-le-Rond, lequel est du temps du pape Théodore Ier, mort en 649.

24. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 232, 15 février 1907 »

Plus que le duc de Valentinois, épris lui aussi d’un grand rêve de domination impériale, âpre dans les plaisirs, puissant dans la guerre sans merci, Ludovic fut le « Prince » parfait de ces heureux temps, où la seule joie de vivre, d’un tout petit souverain, et peut-être de tout homme qui en commandait quelques autres, faisait un César. La cour de Ludovic, par l’exaspération même et la multiplicité des passions de son maître, devait, plus que la cour des Médicis, attirer et honorer dignement un esprit supérieur, singulièrement debout « par-delà le bien et le mal », amant effréné de la vie sous toutes ses formes et pour toutes ses jouissances, uniquement désireux de dominer à son tour son temps, par l’étrange faculté de son génie qui devait faire de lui un des plus complets « representative men » de l’époque. […] L’élégant et joyeux Léonard, qui nous a laissé dans ses cartons les signes du grand tourment de son esprit chercheur devançant tout son temps, et qui passait dans la vie en laissant une traînée de parfums et de joie, trouva auprès de Ludovic ce qui lui avait manqué à Florence, ce qu’il ne trouva guère ensuite à la cour de César Borgia. […] La dévotion de Ludovic, après la mort de Béatrice d’Este, hanta pour quelque temps le cœur et l’art de Léonard.

25. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 231, 1er février 1907 »

Un à un, il avait choisi dans l’histoire littéraire de l’Italie les hommes les plus typiques, les temps les plus significatifs, les œuvres les plus représentatives, et il les avait illustrés de sa prose savante et ardente, sa prose musclée, aux attitudes de perpétuel combat, sa prose athlétique. Il résuma dans une sorte d’hymne des temps nouveaux les orientations récentes de la pensée mondiale. […] Le voile vert relevé sur les tresses cendrées, dans le livre une Anglaise cherche ces menaces des murailles romaines au ciel et au temps. […] L’action médiate, morale, longue dans le temps, développera de plus en plus son influence, peut-être, par les éléments de révolte contenus dans tout l’œuvre, de prose et de poésie. […] Peu de temps après, le deuxième concours de la même anthologie a révélé un poète de vingt ans, M. 

26. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »

Dante noie sa pensée dans un flot de citations et de souvenirs scolastiques, non qu’il sacrifie à la mode de son temps, mais il masque ainsi son intention. […] L’évocation de la Tour de Babel s’applique à un événement du temps, extermination des Albigeois et des Templiers peut-être. […] Le temps, maître des changements, amène plus de différences que l’éloignement. […] Comment mieux spécifier la maçonnerie de ce temps et sa doctrine rationaliste ? […] Ils ont été tous trois des saints dans leur vie privée : si étrangers aux choses du monde que leurs œuvres nous apparaissent aujourd’hui presque sans rapport avec l’art de leur temps.

27. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

Le mouvement, comme le temps, dans lequel il s’identifie, est une continuité. […] Le personnel administratif est, lui aussi, fortement teinté de giolittisme, ayant été nommé au temps où le chef du neutralisme germanophile était au pouvoir. […] Dans les derniers temps la littérature française l’attirait de plus en plus ; il avait publié un Remerciement pour une ballade de Paul Fort ; il préparait, un essai sur Rimbaud. […] C’est une situation sociale par le temps qui court ! […] Il est peut-être temps pour lui d’asseoir sa réputation sur une œuvre solide.

28. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 252, 15 décembre 1907 »

Sa curiosité ne se limitait pas aux écrivains ou aux artistes de son pays et de son siècle ; mais il avait sur les littératures étrangères une érudition et une compétence vraiment rares en ce temps-là, une connaissance directe des textes qu’il contrôlait ou fortifiait, toutes les fois qu’il pouvait le faire, par l’expérience et le goût de ses amis ou de ses correspondants étrangers. […] Dans cette comparaison qu’il institue entre la Jérusalem et le Roland, son jugement était d’ailleurs celui de son temps ; tout le xviie  siècle et les premières années du xviiie , aussi bien en Italie qu’en France, exaltaient le Tasse aux dépens de l’Arioste, et ce n’est que dans la seconde moitié du xviiie  siècle qu’on rendit au dernier toute la faveur qu’il méritait. […] Pendant le peu de temps que j’ai passé auprès de lui, je fus témoin d’une de ces générosités ; il fit présent de la Princesse de Babylone, conte charmant qu’il écrivit en trois jours37. » Là encore, il est vrai, l’éloge enveloppe une épigramme : comme il était avide de réputation… Et il en va de même lorsque Casanova rend hommage aux qualités brillantes de ce séduisant causeur qu’était Voltaire : « Nous passâmes, au milieu de la société, deux heures en propos de tout genre. Voltaire y déploya toutes les ressources de son esprit brillant et fertile et fit le charme de tous, malgré ses traits caustiques qui n’épargnaient pas même les personnes présentes ; mais il avait un art inimitable à lancer le sarcasme de manière à ne pas blesser38. » Tous ceux qui visitaient Voltaire vers le même temps avaient la même impression : la splendeur fastueuse du décor les séduisait dès l’abord, la grâce spirituelle de l’hôte achevait de les conquérir. […] Enrico Corradini Depuis quelque temps, l’Italie littéraire se révolte contre la domination presque absolue du théâtre français, qu’elle subit depuis de longues années.

29. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

Péladan parle « du caractère déraisonnable que, de tout temps, la science occulte a revêtu, pour sa plus grande déconsidération ». […] D’un style sobre et vif, Angelo Brofferio peint les temps où se développèrent son enfance et sa jeunesse, et de temps à autre sa manière facile et débonnaire s’efface devant la vision d’une patrie, au souvenir de ce que l’Italie attend ; l’auteur appartient à cette pleïade d’écrivains, que nous n’avons pas eu le bonheur de connaître personnellement, qui, selon l’expression de F. […] Sorel, n’avait pas de goût à parler de ces temps douloureux. » Signe de grandeur. […] On n’avait pas, en ces temps-là, le prosélytisme de la science ; et bien au contraire, la tendance était de cacher au vulgaire les secrets de la nature. […] Le temps et l’étude ne peuvent manquer d’être favorables à une bonne volonté aussi sincère, aussi impétueuse, secondée par d’évidents dons naturels.

30. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Je considère l’essai de M. d’Annunzio comme un des plus nobles qui aient été tentés en ce temps, mais la réussite complète en était, je crois, impossible. […] Sa poésie est harmonieuse, souple, riche de vibrations ; quoique de temps à autre le goût pour la rime excentrique l’emporte, et c’est le poète alors qui court après la rime, au lieu que ce soit la rime qui obéisse au poète. […] Lucini une trempe d’artiste original ; ses défaillances sont l’effet de sa jeunesse ; d’ici à quelque temps, il marchera franchement, libre des préjugés d’école, en suivant sa fraîche inspiration. […] Au demeurant, il n’était pas seul à s’abuser sur une affaire de Bourse déguisée en guerre d’indépendance, et son livre reste comme un signe de ces temps, naïfs quand même. […] Les huis-clos ayant acquis depuis quelque temps une assez mauvaise réputation, les militaires italiens ont jugé au grand jour leurs récentes victimes.

31. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

La mésaventure de Chardin est fort éloquente : les temps sont à d’autres manifestations. […] Le temps vint vite où il fallut donner un état à chaque enfant. […] — Le jour vient, ajoutèrent les autres. — Il n’est plus temps. […] Il achète de tems en tems quelques petits tableaux… » Cet ambassadeur-là n’est autre que le bailly de Breteuil55 qui devait être l’ami elle protecteur d’Hubert Robert qui avait pris, avec Fragonard, la tête de l’Académie lorsque Saint-Non arriva à Rome. […] Saint-Non n’eût dû connaître Fragonard, car le temps prévu de son séjour venait justement de finir, lors de l’arrivée de l’abbé.

32. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 237, 1er mai 1907 »

Les progrès des sciences, qui sont intimement liés à l’évolution religieuse, ont ouvert dans ces derniers temps des vues nouvelles sur l’Inconnu qui ne nous entoure pas seulement, mais nous pénètre. […] Dans deux autres circonstances, en 1902, à la suite d’observations que lui tirent ses gardiens, il bondit sur eux et leur aurait peut-être fait un mauvais parti si on n’était survenu à temps. […] Ladame et Régis doivent faire disparaître les dernières objections qu’on eût pu être tenté d’apporter à l’admission de Lucheni dans le cadre aujourd’hui si nettement délimité des régicides de tous les temps. […] Cette passion fit de lui, dans le genre pastoral qu’il innova, l’un des lyriques les plus exaltés de tous les temps.

33. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

Il n’avait pas eu le temps de cultiver la prédominante intelligence. […] — Êtes-vous allée dans les musées et les églises, ces derniers temps ? […] Ce dernier se lassa de perdre son temps dans l’atelier, pour surveiller Aurora et le peintre. […] Ce goût a été et sera de tous les temps. […] Je lui répétais les sottises qui se débitaient encore, de temps à autre, au sujet de sa maîtresse.

34. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 238, 15 mai 1907 »

En tout cas, on pourra sembler irréligieux à la masse qui vit sous la domination des vieilles conceptions, mais on ne sera pas réellement irréligieux : votre expérience personnelle pourrait même avec le temps devenir une expérience religieuse collective, tandis que celui qui s’est obstiné dans l’expérience du passé pourrait paraître irréligieux. […] Voici ses épisodes successifs et une évocation chaude, colorée, vivante de la Rome de tous les temps. […] Schneider, qui trouvera sans doute le public qu’il mérite, n’ait aussi qu’un public restreint, — circonstance que l’on pourrait, d’ailleurs, considérer encore comme un éloge au temps où nous sommes, et qui, pour certains, ne choquerait nullement.

35. (1894) Articles du Mercure de France, année 1894

Cette même Idea Liberale nous avait donné, il y a quelque temps, une remarquable étude sur Nietzsche, par Domenico Oliva ; la Gazetta Letteraria du 10 février revient sur l’inquiétant iconoclaste et analyse sa philosophie sans dénigrement, mais sans enthousiasme, reconnaissant son influence, en art, en littérature et même en politique. […] C’est qu’alors on était en des temps de croyance et de vision, en des temps de guerres terribles et de paix exquises, en des carnages abominables et des féeries délicieuses. […] Pourtant, combien ce langage incompris était clair et simple ; sans autre désir que la pensée, il la précise dans de grandes lignes plus proches souvent du hiératisme monumental que de la nature imitée ; mariant son essor à toutes les aspirations de son temps, il était un accord de plus, et le plus beau peut-être de cette immense symphonie des cœurs vers Dieu.

36. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LIX. Musique à Naples »

Page 289 de l’original in-8°, mais je n’ai pas le temps de rien observer par moi-même. […] Les grands artistes que Naples a produits vécurent vers l’an 1726, temps où les mœurs étaient si gaies à Paris sous le Régent.

37. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 243, 1er août 1907 »

Le duc de Chartres (plus tard Philippe-Égalité) et la duchesse, voulant absolument un héritier mâle, auraient fait le troc d’une fille, au jour de la naissance, contre un autre enfant, un garçon, le fils du Chiappini en question, né vers le même temps. […] Les diverses écoles poétiques, qui se succèdent, s’accouplent, se chevauchent ces derniers temps en Italie, semblent vraiment suivre les mouvements et les désordres que connut la poésie française il y a quinze ou vingt ans… Plus que de véritables « écoles », la jeune poésie italienne présente, en réalité, des groupements d’esprits sympathiques, réunis dans une même tendance, selon les talents et selon les différents pays. […] Souvent ces sonnets sont des hymnes d’une belle fierté humaine, souvent ils arrêtent l’âme du poète devant l’insupportable fatalité de la mort, ils demeurent purs et immobiles comme les tables de marbre d’un sépulcre clos depuis un temps immémorial.

38. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 251, 1er décembre 1907 »

Je savais encore aimer, mais je ne trouvais plus en moi la délicatesse que j’avais dans ces temps-là, ni les sentiments qui justifient l’égarement des sens, ni la douceur des mœurs, ni enfin une certaine probité qui relève jusqu’aux faiblesses mêmes. » Il y a toujours quelque chose de déclamatoire et de bien joué dans les pires détresses de Casanova ; aussi, le rideau tombé, l’acteur ne tarde-t-il pas à retrouver cette belle sérénité qui est son attitude favorite, à la ville. […] En cette occasion, le public faillit tout gâter : Casanova avait préparé pour le débiter en temps opportun un compliment fort galant qu’une plaisanterie de Voltaire interrompit mal à propos : — Voici, monsieur de Voltaire, lui dis-je, le plus beau moment de ma vie. […] — Monsieur, honorez-moi encore pendant vingt ans, et promettez-moi, au bout de temps, de m’apporter mes honoraires. […] L’accueil de Voltaire l’avait mortifié au point que, après sa première visite, il était résolu à ne plus reparaître aux Délices : « Monsieur, lui dis-je, je ne suis venu à Genève que pour avoir l’honneur de vous voir ; maintenant que j’ai obtenu cette faveur, je n’ai plus rien à y faire4. » Mais Voltaire, qui n’était pas fâché de garder quelque temps cet hôte en qui il trouvait un auditeur averti et un causeur intéressant, insiste d’une façon si pressante et si flatteuse que Casanova se décide à prolonger son séjour à Genève et accepte à dîner trois jours de suite aux Délices. […] On voulait que l’État reprît son antique force, sa précision des beaux temps de la République : pour cela, l’on avait recours à Auguste, à une dictature.

39. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXI »

J’ai eu aujourd’hui les aventures et un temps ossianiques. […] Je n’ai pas le temps de décrire ce qui s’est passé dans mon cœur.

40. (1896) Articles du Mercure de France, année 1896

Il fit son temps dans un corps de sapeurs. […] Si certaines œuvres anciennes ont gagné quelque effet inattendu à la patine du temps, c’est que la prévision de l’artiste avait préparé cette adonisation en proportionnant soigneusement, en mettant dans sa charpente tout ce qu’il fallait, sans rien de superflu. […] Gian Pietro da Core n’est que le premier tome de la série ; il est dédié, en un style dont nous ne pouvons respecter la forme lapidaire : Aux rêveurs, aux philosophes, aux bafoués, aux martyrs de l’idée… À cette idée… J’abrège : il s’agit du temps, de l’espace, de la substance, de l’évolution, de la perfectibilité de l’homme, etc. […] Vittorio Pica a commencé une série d’études, avec reproductions, sur les principaux dessinateurs et graveurs de ce temps ; la première série fut Odilon Redon, H. de Groux, Goya, Félicien Rops. […] Mais le Temps n’est qu’une des illusions de la conscience, et, sans les précautions que nous prenons pour le mesurer, il passerait toujours identique à lui-même, comme un fleuve ironique.

41. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 240, 15 juin 1907 »

Or, chaque art évolue, suit le temps, sollicite les poètes ; Dieu est un réflexe du génie créateur qu’interprètent l’époque et ses nécessités. — Les Dieux se reproduisent idéologiquement selon les modifications sociales et intellectuelles, les différences organiques des races, les bigarrures des mœurs, la physiologie des individus. […] Comment, en si peu de temps, s’arrêter devant chacun, l’examiner, en retenir les mérites ou les défauts ?

42. (1891) Articles du Mercure de France, année 1891

Hochart, lequel étudie spécialement les temps historiques qui sont le sujet du pseudo-Tacite. […] Républicain (en ce temps-là), antiromantique, c’est dire, en Italie, anticatholique, il avait voulu se séparer de l’école de Manzoni, non pas seulement par les idées, mais par la métrique elle-même : répudiant les rythmes traditionnels, il imagina de faire revivre en italien le système compliqué de la versification latine.

43. (1897) Articles du Mercure de France, année 1897

[…] Le Temps (7 août). — La jeune Europe, par Thomas Emery. — Critique du récent livre de Guillaume Ferrero ; le jeune sociologue italien nous informe qu’en France dans quatre-vingt-dix-neuf mariages sur cent l’homme seul aime sa femme, tandis qu’à la femme son mari est parfaitement indifférent. […] Nordau à peu près tous les écrivains et les artistes d’aujourd’hui et de tous les temps. […] Rien n’est parfait : la tragédie même fait sourire, en ces temps de malveillance !

44. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXVIII »

Mais dans ce temps-là, j’étais encore tout cœur.

45. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXX »

Chapitre LXXX Après cela, je fus trop heureux et trop occupé par les jalousies de ces MM. pour avoir le temps d’écrire.

46. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXVIII »

Pendant son absence du 2 au 15 novembre, j’aurai le temps d’aller à Venise et à Gênes.

47. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXV »

Tout le temps que j’ai été chez M. 

48. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXVI »

Il est d’usage qu’une femme qui est accouchée tienne pendant quelque temps maison ouverte : c’est-à-dire que beaucoup de gens viennent la voir et qu’elle leur fait distribuer des glaces. — Un usage qui a survécu au bouleversement amené par les rois français est celui qu’a la noblesse de promener un carrosse une heure avant le coucher du soleil sur le rivage de Chiaga et de Margelina.

49. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXII »

Depuis quelque temps, il est encore possible de sortir, sans laquais, le matin ; mais, vers le soir, cette suite est absolument nécessaire à l’homme de bon ton, qui, d’ailleurs, après dîner, ne peut plus paraître à pied.

50. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXII »

En me levant, je trouve, grâce au ciel, un temps superbe d’automne avancé, c’est-à-dire des nuages épais, mais très hauts, de la neige sur la cime des montagnes au nord du lac, et la vue parfaitement dégagée.

51. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXV »

Je n’ai pas eu le temps d’être naturel et par conséquent de jouir.

52. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 242, 15 juillet 1907 »

Altmann à un atelier d’Asie-Mineure, d’autres archéologues en font honneur à un artiste romain des premiers temps de l’Empire, et d’autres l’ont comparée à la Victoire de Samothrace.

53. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 233, 1er mars 1907 »

On n’est pas infâme parce que l’on n’a qu’une médiocre intelligence des idées de son temps.

54. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 246, 15 septembre 1907 »

Cependant, on ne peut nier que l’Architecte qui veut faire usage de ses talents n’ait besoin de beaucoup de connaissances pratiques, relatives aux matériaux de son pays, qu’il n’acquiert point à Rome et qui consomment du temps en prolongeant au delà de trois années son séjour à Rome.

55. (1893) Articles du Mercure de France, année 1893

Luigi Capuana notait, à propos de Il Piacere : « Le prosateur, dans ce nouveau volume, est tout à fait dominé par le poète ; l’observateur y subit tout le temps la mainmise du coloriste et du styliste ; la vision nette et sincère de la réalité y est voilée par une importune nuée de lyrisme quiimpatiente et fatigue. » M. d’Annunzio est donc un écrivain lyrique et d’un lyrisme assez sensible, puisque M. 

56. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

Le pain ou explication ne suffit pas pour nous : mais en son temps, on lisait plus attentivement qu’aujourd’hui et la matière était plus passionnante.

57. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 244, 15 août 1907 »

La chronique de Londres mettait cependant sur son compte quelques anecdotes assez singulières qui auraient fait hésiter un séducteur moins déterminé que Casanova ; il eut le tort de mépriser l’avis qui lui vint à temps d’un de ses amis, lord Pembroke.

/ 57