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2. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Michel-Ange Vaccaro : L’Évolution de l’Amour, Société Libre d’Édition, 2 fr. […] Michel-Ange Vaccaro en conclusion à son étude, L’Évolution de l’Amour, nous présente au contraire le mariage d’amour comme l’avenir le meilleur à réaliser. […] Paolo Mantegazza ne suppose pas un amour moderne qui puisse servir de pendant à l’amour d’autrefois ; pour lui, il n’y a que l’amour, ce bon diable avec un bandeau sur les yeux, qui s’amuse à enfiler les cœurs sur sa broche. […] Puccini, a certainement été touché par sa jeunesse et par son charme ingénu ; il l’a traitée avec amour. […] Gaston Danville, Psychologie de l’Amour (Alcan).

3. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 249, 1er novembre 1907 »

Mais l’amour ne vint pas. L’amour resta pour moi un mot… Je ne ressentis aucune de ces palpitations qui font pâlir brusquement les visages des hommes. […] J’avais le désir de l’amour, mais non le pouvoir d’aimer. […] Ce que les hommes ont voulu condamner et tuer en ta personne, c’est l’amour de la diversité, l’amour du changement. […] Désormais je suis vieux et je ne saurai jamais ce qu’est l’amour.

4. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

Le grand amour naît de la grande connaissance de ce qu’on aime. […] Mais Edoarda, peu à peu, sans en avoir conscience, finit par se créer un monde fantomatique, où la figure idéale d’Henri Kronberg domine : c’est son amour rêveur, son Amour de songe qui la possède toute. […] Le Dante est doublement sacré par ses malheurs et son amour. […] L’amour ! L’amour et le printemps !

5. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

Théophraste écrit que l’on rencontre un amour mutuel entre l’olivier et le myrte. […] Amour rejette l’amant hors de son être propre, et il lui fait changer de couleur. […] À moi, Une histoire d’amour ! […] De l’amour je n’en parle pas. […] Buvons frais, devisons d’amour et prenons aux cheveux le bonheur qui passe !

6. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

Je me sentais augmenté, grandi par cet amour. […] … Il y a des gens qui disent que l’amour ne dure pas toujours. […] Elle éprouvait pour la nature un amour sain et fort. […] Cela a toujours été vrai pour l’amour chrétien mystique. […] Les jeunes auteurs sont rares qui consentent à parler d’amour dans leurs livres, d’amour tout nu, d’amour tout cru et cependant d’amour chaste !

7. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

N’ont-elles pas, en outre, l’avantage de faire l’amour librement ? […] Seul, le furieux amour que je leur porte me rend malade. […] quelle implacable revanche se préparait l’amour ! […] … À elles mon amour ! […] La violence de mon amour motivait ma conduite.

8. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »

Bertrand de Born a chanté les armes, Arnaud Daniel l’amour, Cino da Pistoie la droiture. […] Pour trois raisons, une de convenance, l’autre de libéralité et la troisième d’amour. […] L’amour nous porte à magnifier l’objet aimé, à le défendre. […] Ainsi s’est fortifié mon amour du vulgaire. […] Ce n’est pas seulement de l’amour, mais un parfait amour qui doit m’animer et m’anime pour mon idiome.

9. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

Duccio della Bella, le protagoniste, connut aussi l’amour. […] Le grand homme sent que pour créer il a besoin d’un amour autre que celui de sa femme. […] Mais le poète renonça au romantisme de l’amour et de l’épée. […] Le livre, commencé jadis dans la fantaisie désœuvrée de quelques heures d’amour, fut repris et achevé grâce aux incidents tardifs de cette même histoire d’amour. […] Il s’y remit, s’y rattacha, le continua, comme à la diversion nécessaire de ses amours.

10. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

Mais après son amour, son œuvre la suivra. […] D’Annunzio même l’a fait, pour un autre « type héroïque », dans Plus que l’Amour. […] Assunta Spina, héroïque par amour, se livre à la justice, en s’accusant d’avoir été la meurtrière. […] Bien mieux : son héros y recouvre presque la santé dans la culture d’un amour à la fois sensuel et sentimental, un amour gradué et humain. […] Mais d’autres fois, il les oublie dans des amours faciles.

11. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

Le lecteur ne les lira guère, tenté d’abord par ces histoires d’amour, quelquefois tragiques, quelquefois comiques, toujours belles comme la vie. […] Cette malheureuse victime de l’amour vécut ainsi sept ans, et, « autant par la douleur que par la puanteur du cadavre, elle termina ses jours en grande misère ». […] Pour M. de Bosis, il est le principe même de son amour pour les hommes, pour la nature, pour toute la vie. Cet amour le force à regarder de loin le tourbillon des passions et des vanités qui, dans sa lourde incohérence, se heurte à toute esthétique et à tout rêve d’esthète. […] L’absurde de l’amour universel gagne l’esprit du Poète, l’exalte, le tord dans les convulsions de la force.

12. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

Ici l’amour ne montre pas sa face tour à tour peinée et rayonnante de joie. […] Le mystère d’amour s’accomplit dans un miracle. […] Cette créature de débauche, qui connaît toutes les hideurs des violents qui l’ont eue, se sent indigne de son amour, et de l’amour vierge du pâtre-artiste. […] Un amour serein de la vie et des félicités de l’heure y apparaît. […] Cet amour de la nature, chez quelques-uns, est un véritable amour du sol, et c’est ainsi que les régions de l’Italie semblent devoir être nouvellement glorifiées par la poésie de la génération de poètes qui monte.

13. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

On n’obéit que par crainte ou par amour et comme le bras séculier n’intervient plus, l’amour seul courbera les fronts, non pas ceux qu’on humilie à tort. […] Nous ne concevons la religion qu’en œuvre d’amour. […] Le jeune homme trouva l’occasion d’avouer son amour. […] Ou plutôt, Amour et Vie se confondent ; l’Amour est le secret de la Vie, il la crée, l’explique, la soutient et la perpétue par-delà le trépas. […] Sur toutes les puissances de la raison et du cœur l’Amour établit son empire ; mais ce n’est plus un amour capricieux et éphémère, c’est le solide, le profond et vénérable Amour : vénérable comme la terre, profond comme les desseins de Dieu.

14. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

On sent que lui aussi aime Francesca ; il devine que son amour n’est pas partagé, et il souffre de sa laideur, il souffre du mépris où le tient Francesca, et l’on ne peut se défendre de quelque pitié pour lui. […] Pour péché on n’entend, couramment, que ce péché si nécessaire au bien-être de la famille et de l’État qu’on consomme entre un mâle et une femelle ; en autres termes, l’amour, qui peut être aussi l’adultère ou une des mille formes dont l’amour se plaît à se déguiser. […] Amilcare Lauria avec Sulla Lyona (sur la Lyona, qui est un yacht) nous transporte dans un monde assez irréel : scènes d’amour, de trahison et de crimes au bord d’un yacht princier, qui voyage infatigablement. […] Un instant vient où les générations, héritières d’un grand homme, comme lui se dégagent, instruites par lui, des préoccupations vaniteuses, égoïstes, et s’élèvent au pur amour de la vie et de la beauté. […] Il n’est qu’un enfant, à peine formé, la très humble apparence, à laquelle Van Eyck nous affirme que l’Être suprême se réduisit pour l’amour des hommes, d’autant plus sublimement divin que plus modestement humain.

15. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXI »

[Hier, 23, croyant suivre les conseils d’une politique sage et plein d’un transport d’amour qui agitait mon âme et me laissait la froideur et le coulant d’un homme qui veut parvenir à une chose difficile, je suis parti de Milan à 2 h. 1/2 pour Varèse. […] Je viens de lire attentivement les lettres de Félix, elles ne prouvent que mon amour pour Mme P.. […] Mais je compte la lui faire relire et lui faire avouer que cette phrase ne prouve encore que mon amour pour elle. […] Enfin, je n’ai pas été aimable et je crains que ça n’ait diminué son amour.]

16. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

L’amour, paroxysme de beauté, chez deux artistes. […] Les gestes, les mots, l’écriture artistes sont en dehors de l’amour littéraire. […] L’amour est le premier, l’unique luxe. […] M. de Bouchaud parle bien de ce poète qui fit, après Dante, quelques-uns des plus beaux vers d’amour de son temps. […] Ce ne fut pas un crime, mais un anachronisme, et l’amour n’y joua aucun rôle.

17. (1891) Articles du Mercure de France, année 1891

Plus tard, il entreprend de réconcilier des ménages où la femme se contenterait de consolations effectives et tierces ; plus tard, de réhabiliter la pauvre Luciette qui a mal tourné ; déjà vieux, il s’offre à rendre l’honneur, en l’épousant, à une de ses nièces victime d’un séducteur et d’un mariage nul, tout en se demandant s’il agit réellement en homme de devoir et de sacrifice, ou si c’est l’amour qui le pousse. […] Cet écrivain, dans ses trois livres, Al di là, No, Quartello, apparaît tel qu’un romantique décadent, s’inspirant de Leopardi, de Baudelaire, de Schopenhauer, assez indépendant pour avoir écrit : « À dire vrai, je n’ai jamais senti ni compris l’amour de la patrie » ; dans un autre roman, tout de jeunesse, Memorie inutili, il avait analysé les plus étranges observations de l’amour, en un mélange, dit M.  […] immenses délires d’amour, oh ! […] « … Es-tu celle qui aspire à plus d’intensité de vie, qui évoque la danse des Heures vers son ultime jeunesse, et qui demande une nuit d’amour aux ombres descendantes ?

18. (1895) Articles du Mercure de France, année 1895

« Que Dieu te sauve, ô cher signe, notre amour et notre joie ! […] Quand l’amour aura-t-il la quiétude ?  […] La nature : voilà le plus grand amour du poète. […] » Le vin, l’amour, la joie, les attraits éternels de la nature ont droit au partage de la vie de l’homme, laquelle doit se passer dans l’action et non pas dans l’ennui stérile de toutes les choses de ce monde. […] L’art devenant officiel, « sous les Pontifes et les Princes », l’esprit de gloriole et de rivalité se substitua peu à peu à l’amour.

19. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 252, 15 décembre 1907 »

Après la guerre déchaînée contre Plus que l’Amour l’année dernière, M.  […] Amédée, de La Victime, de Sfinge, rencontre aussi l’amour et donne l’enfant. […] Des femmes, passées à travers les mêmes épreuves, trouvent leur raison d’être pour continuer à vivre, dans la piété ou dans la charité, ou bien elles dépensent généreusement dans l’amour sans nombre leur sensualité inquiète, jusqu’à l’écrasement de la vieillesse. […] Ce n’est pas là le type très supérieur, et par cela même très étrange, de femme unique, que Mme de Saint-Point a composé avec tant de puissance logique et esthétique dans les deux romans parus de sa Trilogie de l’Amour et de la Mort. […] Dans Un Inceste, vaste poème en prose d’art et d’amour, il crée vraiment le « Surcouple », selon la spirituelle expression de M. 

20. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 247, 1er octobre 1907 »

Le « type » qui domine dans le roman Le But est celui d’un grand médecin en butte à ses amours, à ses études et à ses détracteurs, mais il est surtout celui d’un homme qui veut se réaliser dans la plénitude des forces que sa race éteinte a concentrées en lui puissamment, et que son temps et son milieu lui réclament. […] Mais ni la catastrophe de la maison de ses aïeux, ni celle de son amour, ni celle de sa réputation attaquée pendant un moment de sa vie avec une terrible violence, ne peuvent ébranler sa volonté, ni détourner ses regards du point terminus de ses aspirations. […] Sa famille ruinée, l’amante qu’il aime d’un terrible amour de névrosé et qui l’abandonne pour qu’il soit heureux sans elle, enfin les recherches du savant, sa lutte âpre et son triomphe composent les trois étapes d’un homme qui sait vouloir, qui sait surtout se donner. […] Puis il triomphe, et l’enfant de la famille princière ruinée, et l’amant d’un amour farouche et malheureux, est dans tout son éclat l’homme de science victorieux.

21. (1897) Articles du Mercure de France, année 1897

Donati, Les Ballades d’amour et de douleur. […] Butti, appartient au genre sombre ; l’amour y est exalté, mais comme le frère de la mort. […] L’amour est vainqueur de l’action, mais provisoirement. […] Ce sont des histoires d’amour : la seconde, la Rose rouge, ornée de délicieuses descriptions ; la première, tragique, un suicide final rachetant une trahison d’amitié. […] Oliva nous raconte avec esprit les trois amours, y compris le dernier pour mademoiselle Hélène de Dœnnigy, qui a été la cause du duel avec M. de Rakowitz et de la mort de Lassalle), des études sur Giacomo Leopardi, etc.

22. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

Cela suffit pour expliquer l’élan d’amour instantané qui célébra, en même temps que l’homme et le soldat, le nom de l’écrivain et du philosophe. […] Il a cependant accordé à l’union amoureuse de deux êtres les plus belles significations : l’amour, reflet que notre vie intérieure projette sur la réalité comme pour en éclairer les plus sombres aspects, l’amour, quand on l’envisage avec respect, peut devenir la lumière, la splendeur de toute existence. […] Pascoli, ayant souffert, a voulu que sa douleur fût ennoblissante ; il l’a transmuée en amour, en générosité, en pardon. […] L’étrange façon d’avouer leur amour ou d’exprimer leur jalousie qu’ont certains de ses personnages ! […] Ils brisent ainsi le lien d’amour que pourrait créer l’unité morale de toutes les classes.

23. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

Au surplus, la préface de Plus que l’Amour est-elle d’un très fier orgueil. […] Dans Plus que l’Amour, la stérilité du geste tragique éclate toujours. […] » D’Annunzio peut faire répéter à un de ses personnages le mot de Novalis : « La poésie est le réel absolu. » Novalis ajoute : « Plus une chose est poétique, plus elle est réelle. » Dans Plus que l’amour, la volonté poétique de d’Annunzio est trahie par les personnages, qui ne savent pas « inventer leur vertu » pour vivre en perfection dans le rythme de celle-ci, selon la profonde expression du poète même, mais elle est trahie par la désharmonie entre l’esprit héroïque des agonistes et la faiblesse du nœud de l’action. […] Elle publie des collections diverses de philosophie et de science, et c’est dans une de ses collections qu’a paru la traduction de la Physique de l’Amour, de M. 

24. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

Redoutez son amour ! […] J’échafaude une tragédie d’amour. […] Steinitzer a montré l’épuration de l’amour que provoque le voisinage de la « Ville éternelle ». […] Il n’avait pas encore avoué son amour à Aurora. […] La phrase que Nina lui avait murmurée à l’oreille, une nuit, lui revint à la mémoire : « Méfie-toi de ton amour, de son amour et de moi ! 

25. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

Quant à l’âme, … quant à cette âme prodigieuse de Dante, inouïe de puissance d’amour, et qui, à travers tant de misères, alla jusqu’au bout de la destinée d’amour où la jeta, dès l’enfance, un regard de l’Adorée, quel abîme interroger sur son origine ? […] Née du regard de Béatrice, née des profondeurs de sa propre âme, une sublime destinée d’amour emporte et conduit Dante à travers et par-delà tous les orages de la vie. […] L’âme de Dante l’atteint, ayant parfait son amour. […] L’amour, thème perpétuel de tous les conteurs, garde dans les nouvelles paysannes des allures déjà connues, celles de la violence dans l’exclusivité. […] En raison de son conservatisme social et de son amour de la tradition, M. 

26. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 231, 1er février 1907 »

L’amour patriotique a pris chez Carducci tous les attributs de la haine. […] L’amour de la patrie perd toutes les extériorités contingentes, devient un symbole, une idée. […] L’Italie l’a reconnu, l’a proclamé son Poète, l’a couronné de son amour. […] Il se plie sous le choc de deux amours qui à un moment de sa vie tumultueuse et complexe tourmentaient son âme profondément analytique. […] Aussi nous laisse-t-il assez froids lorsqu’il compare tout l’œuvre de Schopenhauer à un opéra-bouffe, et lorsqu’il refait un Don Juan toujours insatisfait, cherchant en vain le grand amour dans le nombre.

27. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

C’est de l’histoire agréablement écrite avec un bel amour de l’art dont parle l’auteur. […] Les revers disent éloquemment le goût des arts et des lettres et l’amour de la paix du fils de Nicolas III et de Stella del Assassino. […] Matilde ou Metilde Viscontini, milanaise, femme du général Dembowsky, fut un des amours malheureux de l’inflammable Stendhal. […] Mais sans doute c’était son amour pour elle qui la transfigurait à ses yeux, car M.  […] Et jamais plus il ne devait revoir cette femme, dont l’amour, nous dit-il, « avait été jusqu’à lui donner une vertu comique : la chasteté ».

28. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 232, 15 février 1907 »

Il eut au plus haut degré tous les attributs d’orgueilleuse perversité, de suprême sagesse, indifférente à tous les détails de la vie et de la mort du bétail humain, d’amour de la vie et de volonté à tout moment plus forte que le sort, que Machiavel invoqua pour le parfait Prince. […] Michel-Ange, de son côté, au manque d’amour qui accueillait Léonard, ajouta une de ces haines personnelles, souvent irraisonnées, et toujours implacables, dont il avait le terrible privilège. […] Dans cette cour voluptueuse, fastueuse, somptueuse, où l’amour de la vie et de la domination exaspéraient tous les esprits, Léonard put réaliser une grande partie de ses rêves grandioses.

29. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 237, 1er mai 1907 »

Il a certainement évolué depuis les origines de l’humanité : la conscience d’une réalité surhumaine incarnant la beauté morale parfaite et suprême, l’aspiration à cette réalité conçue comme amour et intelligence, ont pris le dessus sur la terreur qu’on trouve à l’origine des religions, en la transformant en crainte filiale. […] Nous allons vers une conception religieuse où le dogme tiendra une très grande place, mais où les relations entre l’intelligence humaine et le dogme seront des relations de foi vivante dépassant les formules, plongeant dans le mystère, y puisant l’amour, la force, la vie à traduire en action. […] Le désespoir d’un irréalisable amour devait, hélas ! […] Tome LXVII, numéro 237, 1er mai 1907, p. 176-180 [180] […] Balla Ignacz : Dél (Midi), un volume de poésies : impression d’Italie, chants patriotiques, vers d’amour.

30. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

— Comme l’amour, ajouta Stérope, en riant. — As-tu quelquefois goûté l’amour ? […] — As-tu goûté l’amour, Orphée ? […] As-tu quelquefois goûté l’amour ? […] Il était venu pour nous offenser et il avait repoussé notre amour. […] Dans ce motif, comme dans le XXI, ces amours sont un peu maigres.

31. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Introduction] »

Il revient enfin à Varèse, le 24 octobre, y retrouve la comtesse Simonetta, et leurs amours continuent jusqu’au 13 novembre, date du retour de Stendhal à Paris, son congé si heureusement rempli pour lui étant expiré. […] Le récit du voyage suit pas à pas les cahiers 32 et 33 du journal de 1811, mais ici de nombreuses notes autographes de Stendhal, ajoutées en 1813, augmentent considérablement les 8 pages du texte de l’édition du Journal, et forment environ cinquante pages des plus intéressantes, tant au point de vue des observations du voyageur que de l’histoire de ses amours avec Mme Piétragrua, alors comtesse Simonetta.

32. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 243, 1er août 1907 »

Un irrésistible besoin de renouveler nos visions et nos sensations pour aimer et pour reprendre la vie d’un amour nouveau, sincère, domine tous ces jeunes talents. […] Un amour sauvage de la nature, une compréhension farouche des rapports entre les hommes et les choses, une signification singulièrement ironique découverte dans chaque attitude de l’étre, forment le charme et l’envergure de ces poèmes. […] Tandis qu’une femme, Mme Amalia Guglielminetti, dans ses Vergini Folli, chante librement l’amour de la vie, faisant à la jeune littérature italienne un apport féminin d’insouciance et de volonté joyeuse.

33. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 »

Ce qu’il nous donne est d’ailleurs considérable, cette Venise du xviiie  siècle, étudiée, ou plutôt racontée, décrite (car rien de plus descriptif que ce livre) dans cette nuance d’âme qui fut la sienne, singulière, mais heureuse en sa légèreté harmonieuse ; dans cette nuance, composée, en sa claire unité, de légèreté, de festivité, de sensualité fine, de galanterie ingénieuse, de tendresse, d’esprit, de sens du comique et du menu, avec la largeur de son amour de la mélodie et de l’éclat de son amour de la couleur. […] Groupons les chapitres : les trois chapitres de psychologie générale : « La Vie légère » ; « les Fêtes, le Carnaval, la Villégiature » ; « les Femmes, l’amour et le cavalier servant » ; le chapitre dédié aux gens d’esprit, résumés en Gasparo Gozzi, le critique et gazetier ; le chapitre sur la musique, le chapitre sur la peinture ; les trois chapitres sur le théâtre vénitien : le premier nous décrivant l’ancien théâtre à masques, la Commedia dell’arte ; le deuxième étudiant la comédie plus large, plus humaine et cependant toujours essentiellement vénitienne, de Goldoni ; le troisième montrant, dans les pièces de Carlo Gozzi, le retour à la vieille comédie italienne des Truffaldins et des Pantalons ; enfin, après une esquisse verveuse des aventures de Casanova, le tableau de la bourgeoisie, « dont les anciennes vertus se dissolvent à l’air nouveau », et du peuple, « admirable réserve sociale », mais qui n’a « jamais pris conscience de ses droits ».

34. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXII »

Enfin, mon esprit blâmant par amour, pour un beau trop beau, a trouvé quelque chose où rien n’est à blâmer : Le pays entre Varèse et Laveno, et probablement les monts de Brianza. […] Mon amour tomba ; il est revenu en entier aujourd’hui.

35. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXV »

Notre amour est persécuté par tous les hasards possibles, les deux religieuses, cet homme qui se trouve faire une longue conversation with the husband. […] Ce soir, by her mother, at 6 h. 1/2, je l’ai vue pendant une demi-heure vraiment amoureuse et belle d’amour.

36. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXIII »

Ang. en a commis une qui fait bien comprendre la différence de l’amour italien et de l’amour français.

37. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 251, 1er décembre 1907 »

Dans un siècle où les femmes, suivant l’observation de Galiani, aiment plus avec la tête qu’avec le cœur, où l’amour est surtout une curiosité de l’esprit, un libertinage de la pensée, où la vanité sert de prétexte aux plus gros scandales, et où les Richelieu rencontrent moins de cruelles que les Chérubin, cette séduction irrésistible qui s’attache à l’homme pour le prestige de ses aventures passées, pour le renom bon ou mauvais dont il est précédé, pour l’audace, l’imprévu, et quelquefois même l’impudence de ses actes, a été pour Casanova la cause la plus durable de ses succès féminins. […] Certes, c’est une curieuse figure, même dans ce xviiie  siècle si fécond en originaux de toute sorte, que cet aventurier des lettres et de l’amour : Voltaire l’appelle son cher cygne de Padoue, le Brillant et sage Algarotti À qui le ciel a départi L’art d’aimer, d’écrire et de plaire. […] Algarotti refusa toujours de visiter Voltaire aux Délices, malgré les instances de son ami qui le pressait de venir boire le lait de ses vaches et consulter son médecin Tronchin : « Par tous les saints, — lui écrit-il en italien, et seul l’usage de cette langue peut excuser chez Voltaire une pareille formule, — pourquoi ne pas venir dans notre pays libre, vous qui aimez les voyages, vous qui jouissez de l’amitié, du succès des amours toujours nouvelles5 ?  […] Un jour, ayant besoin de renseignements pour la mise en scène de Sémiramis, il se hasarde à consulter l’auteur lui-même : celui-ci répond avec une bonne grâce parfaite, explique le costume des actrices, la place de l’ombre et son accoutrement, la disposition des Lumières, détaille les accessoires, indique le moyen d’imiter le tonnerre et les éclairs ; on sent, à travers sa réponse, que le metteur en scène, l’impresario, est plus flatté encore que le poète ; et, dans son enthousiasme, il va jusqu’à s’écrier : « Béni soit le ciel qui vous a inspiré l’amour du plus divin passe-temps dont les hommes de goût et les femmes vertueuses puissent jouir quand ils sont plus de deux ensemble9 !  […] Et cependant, il aime Venise, d’un amour de grand enfant gâté, puni et mécontent, mais sujet aux remords ; proscrit, il confesse sa nostalgie, il multiplie les démarches pour obtenir sa grâce après dix-neuf ans d’exil ; et quand il l’a obtenue, son retour à Venise n’est pour lui qu’une nouvelle désillusion.

38. (1896) Articles du Mercure de France, année 1896

Il faut Ie parfum d’amour de leurs fleurs étoilées avec le charme du fruit que l’on peut cueillir. […] Car sa pudeur n’ose rêver que de l’Adolescent timide et fier, qui triste cueillera la fleur d’amour pur, laissant de son casque ailé s’envoler sa pensée vers la Princesse du Rêve : il est l’âme sœur et ses épaules porteront le même manteau de pourpre. […] Alors la prétention d’une Renaissance latine se dévêt et la voici nue : joujou mal fait avec lequel on voulait amuser le public et l’empêcher, ne fût-ce que durant quelques heures, de prendre garde à l’étrange sensation de l’Idée qui lui souffle dans les cheveux… Renaissance latine : la volupté pure et simple, la beauté plastique, quelques-uns de ces mots qui ne simulent e mystère que par ce qu’ils contiennent de peur, l’amour, a mort, un dosage heureux de Pétrarque et de Léopardi. […] Vous qui alliez, seul debout en face de l’universelle angoisse, réduire à des jeux d’amour et à des pluies de fleurs tout le spectacle intellectuel ? […] Parce qu’ils écrivent d’une langue différente leurs amours ou leurs pensées ?

39. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 244, 15 août 1907 »

Trois semaines plus tard, la tante favorite de la Charpillon, dépêchée en ambassade, vient trouver Casanova et le supplie de se rendre auprès de sa nièce malade, dont elle excuse en ces termes les fantaisies et les pudeurs excessives : « Cette chère enfant est folâtre, un peu étourdie, et ne se donne que lorsqu’elle est sûre d’être aimée… Elle vous aime, mais elle craint que votre amour ne soit un caprice. » Naturellement, Casanova n’avait pas mené jusque-là une entreprise aussi folle pour s’arrêter en chemin. […] Mais voici le dénouement : après avoir vingt fois failli tuer celle qui n’était qu’à demi sa maîtresse et qui mettait autant d’impudeur à s’offrir que d’adresse à se refuser, après avoir éprouvé dans le cours d’une même journée tous les tourments de la haine et toutes les fureurs de l’amour, une nuit, Casanova surprit la Charpillon en tête-à-tête avec un jeune coiffeur qui ne se contentait pas de lui mettre des papillotes. […] La vie prodigieuse des sens, les jeux variés du corps, la savante ou brutale harmonie des caresses, la préoccupation constante, exclusive, de la femme et de l’amour, tels sont les motifs essentiels qui dominent son œuvre : ils sont de ceux que l’observation personnelle ne suffit pas à entretenir ; il y faut une documentation plus riche, plus humaine aussi.

40. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 229, 1er janvier 1907 »

Le roman d’amour avec Cléopâtre passe au second plan. […] Il est probable, d’ailleurs, qu’une certaine part doit être faite, ici, dans cette dernière période de la lutte d’Antoine contre Octave, au côté passionnel, et que si l’amour n’eut assurément pas le premier mot, ni même l’avant-dernier, il eut le dernier.

41. (1894) Articles du Mercure de France, année 1894

Il a tous les caractères de la “régressivité”, c’est-à-dire que son art est un recul manifeste vers la pauvreté des conceptions primitives de l’humanité ; sa débilité mentale est manifeste ; enfin il est immoral ; il ne conçoit jamais le coït normal et fécond, patriotique ; les amours qu’il rêve et qu’il fait paraître dans ses œuvres sont de pures conceptions délirantes ; c’est un hystérique et un érotomane, — et ses œuvres n’ont été propagées que par des maniaques qui lui ressemblaient ; en Amérique, c’est l’Armée du Salut qui a fait le succès de Wagner, etc. » Que voulez-vous ? […] Il faut l’amour et la science qu’a un Ingres des œuvres du maître très divin pour historier un peu la froideur et la monotonie de sa doctrine. […] Quelques traits souligneront ces observations : L’acte à Venise étant supprimé, nous ne connaissons pas Desdémone, si bellement sculptée en le noble langage qu’elle tient à Brabantio. — Othello est âgé d’environ cinquante ans ; ce n’est pas en vain que Shakespeare a élu pour victime de la jalousie un homme mûr, un rude soldat ignorant l’amour léger des damerets.

42. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

Guerrini chanta les amours charnels, les joies défendues, les plaisirs du vin et de la table avec une versification facile et coulante que tout le monde pouvait goûter. […] C’est un poilu au vrai sens du mot, mais il n’a pas oublié le plus grand amour de sa vie. […] À 16 ans, après un amour malheureux, elle s’enfuit à Paris ; M.  […] Il y a des publicistes qui continuent leurs déclamations sur la fécondité du génie « latin », et qui l’opposent au « génie allemand », par amour des contrastes violents. […] Aucun pays n’a été, à travers les siècles, l’objet de tant d’amour.

43. (1890) Articles du Mercure de France, année 1890

Un chant de chair, de matériel amour, de jeune vie et de suprême harmonie, ce maître tableau que semble avoir inspiré l’âme du Vinci.

44. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LIX. Musique à Naples »

Il y a plus de véritable amour, pour cet art, dans 50 lazzaroni que dans tout le public qui s’extasie, un dimanche, au conservatoire de la rue Bergère.

45. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXV »

Leur amour pour tout ce qui est spectacle perce de tous les côtés.

46. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXVI »

[Sans mon maudit amour pour les arts qui me rend trop difficile sur le beau dans tous les genres, je pensais que, grâce à mon système et à 3 ou 4 heureux hasards qui me sont arrivés, je serais un des hommes les plus heureux.]

47. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXII »

On voit ces mœurs dans l’opéra de la Molinara, où un baron, qui ne sait pas trop bien écrire dicte une déclaration d’amour à un homme de loi qui se trouve là par hasard.

48. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXIX »

Livia était plongée dans l’apathie de l’ennui et, à propos de bottes, ne voulait pas prendre sa leçon ce matin ; je l’ai portée à la prendre par des plaisanteries ; chanter devant moi, et des choses d’amour, l’a certainement occupée.

49. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 233, 1er mars 1907 »

Après Dante, ou peut-être avant, le grand amour de Carducci fut la politique.

50. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 240, 15 juin 1907 »

À mon avis, il serait également absurde d’admettre la dissolution du sentiment de l’amour.

51. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

On connaît le sujet de ce tableau : Vénus est étendue nue, au premier plan, sur un lit de repos, les regards dirigés vers un petit chien qu’elle caresse (dans le second tableau, ce chien est supprimé et c’est à un Amour qui lui parle à l’oreille, que Vénus prête son attention), tandis que sur le côté un jeune seigneur, vu de dos, mais se tournant à demi vers la déesse, la charme des sons d’un orgue dont il joue. […] D’où, au second acte, le fatal imbroglio d’amour entre ces deux êtres. […] C’est une délicate histoire d’amour au milieu de la vie d’une petite ville de province et la ville est presque plus vivante que les protagonistes. […] Mais son nouveau livre, Io ti amo, qu’il appelle le roman de l’amour moderne, est une histoire assez banale où il y a, comme partout, un écrivain pauvre, une coquette, un vieux libertin, un courtier corrompu, un théâtre de cinéma et quelques théories pas assez nouvelles sur l’amour avant et après le mariage. […] Le petit nombre de ceux d’entre eux qui sont passés par l’enseignement sont entrés au Ministère afin d’échapper à l’école, pour laquelle ils ne se sentaient ni vocation ni amour et ce sont ces gens-là qui dirigent l’éducation nationale !

52. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

Sonnets d’amour où le poète pleure sa femme morte. […] Amour est mort.

53. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 239, 1er juin 1907 »

Sera réunit ses très importants essais sur Nietzsche, l’Origine de la Société, l’Amour, l’Aristocratique, Stendhal, la Morale, etc., sous le titre : Sulle traccie della vita, B. 

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