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2. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

L’Antisémitisme ne rendra pas à M.  […] Personne ne s’est jamais rendu maître de son sujet comme Léonard, ni ne l’a plié plus habilement aux fins purement artistiques. […] Instruit par l’expérience, Napoléon entame dans Corfou les moyens de défense qui devaient rendre la place imprenable. […] Fra Domenico doit se rendre au palais de la Seigneurie en compagnie d’un autre frère afin d’échanger ses vêtements contre les siens. […] Un des rares moments où il lui rend ses droits et la voix, c’est lorsque Musette est invitée à chanter quelque morceau.

3. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

Ils la lui rendirent. […] Chuquet a rendu un réel service en le publiant. […] Des artistes laborieux préparent et rendent possibles les beaux génies. […] Sans connaître l’art antique, on se familiarise avec les connaissances qui l’ont rendu possible. […] Sa forte personnalité ne consent pas à des complaisances qui rendraient plus gracieuses ses créations.

4. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

André Lebey, qui en a rendu la beauté plastique et intellectuelle dans un style souple et coloré. […] La nature se donne rendez-vous sous ses murs. […] Celui-ci, dans l’intention de l’auteur, n’est qu’un travail d’à côté, élagué de tous ces détails que la musique doit rendre avec son langage frémissant et infini. […] Au troisième acte, dans un cabaret du faubourg, un rendez-vous a lieu entre divers anarchistes, quelques femmes de joie et quelques esprits ignorants enflammés par des lectures mal comprises. […] La Princesse, transportée immédiatement dans ses appartements, rend le dernier soupir avec une parole de paix et de pardon.

5. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 244, 15 août 1907 »

§ Elle était connue, à ce moment de sa vie, sous le nom de la Charpillon, qu’elle avait rendu illustre à Paris, à Londres et dans toute l’Europe galante par l’éclat de sa beauté et de ses aventures. […] Quand il se rendit pour la première fois chez la Charpillon, il eut la surprise de retrouver auprès d’elle trois vieilles femmes, sa mère et ses tantes, qui n’étaient pas pour lui des inconnues, puisqu’elles lui avaient déjà escroqué six mille francs à Genève, quatre ans auparavant. […] Trois semaines plus tard, la tante favorite de la Charpillon, dépêchée en ambassade, vient trouver Casanova et le supplie de se rendre auprès de sa nièce malade, dont elle excuse en ces termes les fantaisies et les pudeurs excessives : « Cette chère enfant est folâtre, un peu étourdie, et ne se donne que lorsqu’elle est sûre d’être aimée… Elle vous aime, mais elle craint que votre amour ne soit un caprice. » Naturellement, Casanova n’avait pas mené jusque-là une entreprise aussi folle pour s’arrêter en chemin. […] Avec un air de dignité outragée, elle lui adresse d’habiles reproches sur la brutalité de ses procédés : Il n’est pas question de marchander ; il s’agit seulement de savoir si vous vous croyez le droit de m’insulter et si vous vous figurez que je suis insensible à l’outrage… Je vous rappellerai que je vous ai dit que vous ne m’aurez jamais ni par violence, ni pour de l’argent, mais seulement quand vous m’aurez rendue amoureuse de vous par vos procédés. […] Un pacte est conclu entre eux : Casanova retournera chez la Charpillon ; patiemment, lentement, il fera sa cour et apprivoisera un cœur qui se dit sensible et délicat ; quinze jours lui sont accordés pour se rendre aimable et se faire agréer ; s’il réussit, au terme du délai, la belle ne se refusera plus ; et elle part, laissant plus amoureux que jamais Casanova, qui n’avait rien obtenu, pas même un baiser.

6. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

Il partait en voyage, et avait pris pour se rendre à la gare une carozzella. […] Je m’y rendis au coucher du soleil. […] Le devoir de l’art est de les rendre parfaites. […] Seul, le furieux amour que je leur porte me rend malade. […] Je suis riche et je te rendrai heureuse.

7. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

S’ils avaient à me rendre, je ne leur demanderais rien. […] J’espère que la magnificence de Jacopo Salviati me fera rendre raison. […] Ce fut une des raisons qui rendit le congrès impossible. […] Le décret que rendit alors M.  […] Mais rendrons-nous tout un peuple responsable de l’erreur de quelques hommes ?

8. (1895) Articles du Mercure de France, année 1895

Quand, en 1866, elle fut rendue au royaume d’Italie, c’était Trente et Trieste qui attendaient le jour de la délivrance. […] La brèche de la Porta-Pia, qui rendit enfin la ville éternelle aux Italiens, n’apaisa pas le dédain du poète. […] Cette compréhension profonde et intellectuelle de la nature a rendu possible chez Carducci son admirable divination du monde païen, grec et latin, qu’il ressuscite avec intensité dans les Odi barbare. […] Ces vieux maîtres vivaient encore de traditions, ils détenaient des secrets ; c’étaient les formules des byzantins insensiblement naturalisées et peu à peu rendues terrestres par l’étude du modèle ; c’étaient aussi leurs propres recherches et la connaissance qu’ils avaient acquise des sciences naturelles, qui, plus tard, mal employées, « employées trop pour elles-mêmes », furent le signal de la déchéance. […] Krauss tentèrent de rendre acceptable cette histoire pénible.

9. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 251, 1er décembre 1907 »

Ce n’est pas ici le lieu de rappeler quelle souveraineté Voltaire exerçait dans sa retraite, de quelle splendeur aimait à s’entourer celui qui allait devenir le patriarche de Ferney et qui se divertissait volontiers à jouer au seigneur de village ; les Délices étaient un sanctuaire dont Voltaire était la divinité ; le culte qu’on lui rendait était le seul qu’il y tolérât. […] Remarquons qu’il a refusé les lettres de recommandation qu’on lui offrait à Lausanne ; à peine souffre-t-il que quelqu’un l’accompagne aux Délices quand il s’y rend pour la première fois ; ce n’est pas un voyageur sans importance, un carieux quelconque, un des multiples admirateurs du maître, qui sollicite une audience et se contente d’une réception médiocre. […] Casanova prétend que Voltaire l’attendait au milieu d’une véritable cour de seigneurs et de dames, ce qui rendit la présentation solennelle ; et il ajoute : « Il s’en fallait bien que chez ce grand homme cette solennité pût m’être favorable3. » Ce n’est pourtant point par excès de timidité qu’il pèche d’ordinaire. […] Applaudissez-vous de votre générosité qui vous a rendu si affectionné envers moi. […] Le mérite ne put jamais dans Venise élever un simple citoyen, comme dans l’ancienne Rome15. » Il semble pourtant que ces idées se soient légèrement modifiées chez Voltaire pendant les neuf années qui séparent le Dictionnaire philosophique et l’Essai sur les mœurs ; l’article qu’il consacre à Venise est un vibrant hommage rendu à la liberté populaire, sans presque aucune restriction ; sans doute, entre 1756 et 1765, le patriarche de Ferney avait fait sur la façon dont les Suisses entendent et pratiquent la liberté quelques expériences qui ont pu le rendre plus indulgent pour Venise ; mais on ne peut s’empêcher de constater qu’entre ces deux dates se place aussi son entretien avec Casanova.

10. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

Quant à mes chiffres, je me rends sans défense. […] Le marquis s’amuserait encore s’il apprenait que j’avais eu la candeur de m’y rendre. […] Ghiglia, se dégage un bon artiste, sage, doux, épris de rendu serré. […] Je dus alors me rendre à la réalité. […] Les paroles de bienvenue qui leur furent adressées leur rendirent l’espoir.

11. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

Mais voici qui ne devait pas le rendre plus clair. […] L’élite ne pourrait-elle aller au peuple, lui apporter l’aide de son savoir, contribuer à le rendre conscient ? […] La biographie de Dante est, dès les primitives périodes, enfin rendue visible. […] Avant 10 ans, nous vous aurons dépassés, en quantité s’entend, à moins que notre gouvernement ne change et ne nous rende plus… disons « civilisés ». […] Nous nous rendîmes aussitôt chez le fondeur.

12. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

Le roi a voulu rendre à Carducci l’hommage pécuniaire que son grand-père le roi Victor-Emmanuel II avait rendu à Manzoni. […] — Saint Costantino, rendez-moi la paix. […] Ce garçon-là regarde le fleuve, ce garçon-là se tuera, ou que Dieu me rende mon autre œil ! […] Paru vers la fin de l’année dernière, le premier volume avait un caractère fragmentaire qui rendait malaisée la critique. […] Très souvent même l’histoire la rend méconnaissable.

13. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

Il veut rendre à l’Italie les chefs-d’œuvre italiens. […] Beppo fut exact au rendez-vous que lui avait fixé Wellseley aux Fondamente Nuove. […] Une odeur de fleurs envahit l’atelier, et rendit plus impressionnante le morbidezza d’un nocturne de Chopin. […] L’interprétation, dans l’ensemble excellente, nous rendait M.  […] Dolcetti, parmi les vivants, rendraient commodes, instructives, divertissantes et précieuses.

14. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

Je le vis, dans sa cabane, assis par terre ; il dessinait sur un morceau de carton un Christ en croix entre deux saintes femmes et il soignait le buste avec une grande minutie, arrivant à le rendre épouvantablement squelettique. […] Alberto Sormani, paraît bien renseigné et se rend bien compte que la lutte n’a, sous des noms divers, que deux groupes de protagonistes : « les véristes et les idéalistes ». […] Beurlier disserte savamment sur le Culte rendu aux souverains dans l’antiquité grecque et romaine. […] La conversion de Constantin modifia un peu le culte des empereurs, mais très peu, puisque saint Jérôme s’indigne qu’on rendît des sacrifices à leurs images ; Julien essaya de restaurer cette religion d’État. […] Les énumérations sont toujours incohérentes ; il y a à retenir de ce compte rendu autre chose, l’idée dominante de la conférence : qu’il y a un art « ésotérique » et qu’il est absolument légitime.

15. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

Ils rendirent l’horreur saugrenue, et burlesque le désespoir. […] Tout en donnant à Florence un éclat jusque-là inégalé, ils conservaient des dehors familiers, une certaine bonhomie qui les rendaient accessibles à tous, et la simplicité d’une vie bourgeoise. […] Les épidémies et les famines étaient fréquentes à cette époque, et elles rendaient la vie humaine bien plus incertaine qu’elle n’est aujourd’hui. […] il n’y a pas de mot qui rende mieux l’impression d’ensemble de l’époque. […] Elles allèrent même si mal que le cardinal Farnèse, qui aurait autrefois, dit Garganello, rendu son chapeau rouge pour garder sa légation, ne songea plus qu’à s’en défaire.

16. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

Ferrero, une très grave erreur, qui rend presque impossible à comprendre la dernière révolution de la république romaine. […] Ferrero, Antoine rendait presque impossible de réprimer les séditions. […] Dans tous les cas, le mot miettes ne rend pas très exactement ce genre d’état d’âme. […] Trois types dominent la pièce, et ils sont parfaitement rendus. […] Le comte Bonmartini rendait sa femme, Linda Murri, très malheureuse, d’où l’animadversion du frère de celle-ci.

17. (1896) Articles du Mercure de France, année 1896

» Donne-moi la Persévérance et la Volonté, ces deux compagnes qui mènent à l’œuvre, sûrement, » La Fierté, qui rend méprisable et impuissante toute chose vile et venant d’en bas, » L’Entendement des lois secrètes par lesquelles tu gouvernes l’Univers entier. […] Nature sensuelle et sentimentale, il ne pouvait se satisfaire que par le rendu des sentiments et des sensations, en leur immédiate et extrême acuité. […] Le regard des yeux meurt comme étouffé sous la lourdeur des paupières tombantes ; là déjà, sans le concours d’aucune patine, le maître peintre qu’a voulu rester Rosso sculpteur a su rendre saisissable par la mise en valeur l’éclat pourpré du nez en fraise, la violâtre bouffissure des joues. […] L’auteur du Gavroche s’en rendit si bien compte qu’il se borna à quelques tours dans les musées, et n’osa aller ni chez Thomas, ni chez Georges Petit, lequel venait pourtant de réunir quelques œuvres du Piémontais et de les exposer, proprio motu, chez lui. […] Mais la foule prend parti contre eux ; le président du jury s’associe à ce mouvement et déclare qu’il démissionnera si justice n’est rendue à l’exposant évincé.

18. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

Tout cerveau doué d’un peu d’activité se rend bien compte de cela. […] D’autant plus qu’un ou plusieurs points de contact avec des méthodes scientifiques ne rendent pas nécessairement l’œuvre d’art scientifique. […] Mais cette guerre qui a rendu la masse sublime n’a pas suscité un individu. […] Ensuite, je trouve la langue italienne assez harmonieuse, ses mots chantent trop, pour essayer de la rendre plus musicale encore. […] C’est son effort à la fois inutile et si noble qui le rend la risée du peuple.

19. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXVII »

L’auteur napolitain n’a pas pu parler du goût du peuple pour toute espèce de vol domestique, goût qui les a rendus la fable de toute l’Italie. — Le principe est toujours le même : jouir sans travailler, par conséquent dérober pour jouir. […] Les artisans mangent tout ce qu’ils gagnent et, dans leur vieillesse, se font mendiants, manière de vivre que la frugalité naturelle au pays et le grand nombre de distributions qu’on fait aux pauvres, rend assez commode.

20. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

Cela veut dire qu’il se rend impossible une originalité quelconque : M.  […] Les interviews nous l’ont montré accueillant, avec l’aisance qui convient, un succès que la claque et la direction de notre Opéra ont réussi à faire bruyant sans espérer le rendre durable. […] Delmas a poussé l’abnégation jusqu’à se rendre méconnaissable dans le rôle du hideux et méchant Tonio. […] D’abondantes illustrations rendent ces beaux fascicules des plus agréables à feuilleter. […] Elle retourne à Casanova les lettres qu’il lui écrivit et le prie de lui rendre celles qu’elle lui adressa, ou de les brûler.

21. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 249, 1er novembre 1907 »

Il est, par métier, le tourmenteur de l’humanité ; mais une longue habitude l’a rendu moins féroce et moins terrible. […] Aussi ne voulais-je aucunement tromper les hommes en leur indiquant le moyen de se rendre semblables à Jéhovah. […] Séductions, baisers, fuites nocturnes, escaliers secrets, rendez-vous insidieux, guets-apens et rapts, bals masqués et banquets, et le blanc monument et la dernière fête — tout cela qui était extérieur, conventionnel, fictif, tout cela, mais rien que cela, a été vu par les auteurs de tragicomédies et de poèmes. […] J’espérai que peut-être, à l’improviste, l’amour jaillirait à pleines ondes dans mon cœur, rendu plus intense et plus impétueux par cette longue attente. […] Mais cela ne suffit pas à me rendre sérieux.

22. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

Le magnifique culte que l’on continue de rendre à Dante en Italie a eu une origine ecclésiastique. […] Les seuls de ceux-ci qui survécurent se rendirent aux prisonniers qui n’avaient pas expié d’un coup de baïonnette ou de revolver leur héroïque témérité. […] Il s’y rendit, se demandant ce que le monarque lui voulait. […] Évidemment le prolétariat russe se trouve dans une situation effroyable : et la victoire allemande rendrait irrespirable l’atmosphère européenne. […] La presse universelle a rendu un hommage unanime au caractère élevé du noble musicien qui tint à honneur de servir la gloire de son maître Verdi.

23. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

Le traducteur du Kalevala a adopté aussi l’endécasyllabe pour rendre le vers octosyllabique allitéré de l’épopée nordique. […] C’est un spectacle fort triste pour ceux que l’habitude n’y rend pas insensibles. […] Ce qui ne me fait pas mourir me rend plus fort. […] Mais la faveur de la grande renommée n’a pas rendu moins amère la dernière période de sa vie. […] Péladan du soin qu’il a mis à traduire les notes du maître et à les présenter dans un ordre rationnel qui en rend la lecture plus attrayante.

24. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXV »

Je cherchais à ne pas penser à ce rendez-vous avant d’y être, pour ne pas devenir fou. […] En attendant, j’ai un rendez-vous pour 10 heures.

25. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

Morrice me paraissent seuls rendre quelque chose de la ville de la lumière voluptueuse. […] Être nationalistes, c’est encore le meilleur service que des Français puissent rendre à l’“humanité”. » L’Ermitage : M.  […] Marion Crawford a vu par lui-même les héros qu’a rendus fameux la Divine Comédie, il les a doués de passions violentes, et il a su éviter les banalités fâcheuses qui auraient pu le séduire. […] Sommier, qui n’a rien négligé pour rendre à la merveilleuse demeure de Fouquet sa somptuosité d’autrefois. […] Poërson mande à Mansart, le 5 juillet 1707 : « Les Allemans disent qu’après l’expédition du royaume de Naples ils viendront nous rendre visitte.

26. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXI »

(Mais rien ne peut rendre le délice continuel où j’étais alors et la vivacité folle qui ne me quittait ni jour ni nuit. 1813.) […] Comme quoi elle s’est horriblement compromise, qu’on savait le rendez-vous du bain d’Alamani, que sa petite coquine de femme de chambre, qui était le noble objet des feux de M. 

27. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 242, 15 juillet 1907 »

Il était bien dangereux de dire : « L’homme a la faculté de se concevoir autre qu’il n’est. » On a lu : « L’homme a la faculté de se rendre autre qu’il n’est. » Le surhomme de Nietzsche est un grandiose bovaryque, mais un bovaryque. […] Le gouvernement italien vient de se rendre acquéreur, pour la somme de 450 000 fr., d’une très belle statue antique appartenant à la famille Aldobrandini, qui la conservait jalousement dans sa villa de Porto d’Anzio.

28. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

Claude s’y rend. […] C’est enfin un hommage rendu aux mœurs païennes plutôt qu’aux théories de Jésus. […] À la prochaine fois le compte rendu des romans, nouvelles et poèmes. […] Qui vous rend si hardies d’oser vous comparer à la fille de Nérée et de Doride ? […] Vos continuelles orgies ont rendu vos voix rauques, et vous ne connaissez rien autre qu’une licence effrénée.

29. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Je l’ai reçu, mais le compte rendu en a déjà été fait dans les Lettres Italiennes du précédent numéro. […] Fogazzaro sont tout à fait spéciaux, de ce mysticisme décidément catholique dont j’ai parlé ; pour un païen, — et j’en suis un, — la forme seule pourrait les rendre vifs et intéressants. […] Il y était fort occupé à une Assomption, lorsque la Confrérie du Corpus Domini d’Urbin, le prie de se rendre en cette ville, pour y exécuter un tableau d’autel. […] Lucini n’en est pas encore à ce comble de l’art aristocratique, et il doit s’en garder pour l’avenir, en cherchant à rendre ses symboles et ses images tout à fait compréhensibles. […] Quant aux prix de revient, ils atteignaient des proportions fantastiques ; chaque balle de foin rendue à destination des hauts-plateaux, achat, embarquement, transport, coûtait au gouvernement la somme de 80 francs !

30. (1894) Articles du Mercure de France, année 1894

Corrado Corradini a traduit en vers élégants un choix de cette bizarre littérature, mais il faudrait le texte ; ce latin a son charme que ne peut rendre nulle transposition. […] Boito, les personnages ont changé d’allures au point qu’on croit assister par moments à une parodie, à une succession inexplicable de sentiments sans liens logiques, dénués de cette merveilleuse gradation qui dans Shakespeare rend vrai l’invraisemblable. […] Par contre, l’absence de leitmotif rend son usage accidentel infiniment plus expressif : nous en avons un exemple dans Othello avec la phrase du « Baiser », dont la réapparition à la fin du IVe acte provoque une très intense émotion : La mise en scène est fastueuse.

31. (1915) Articles du Mercure de France, année 1915

La situation des neutres est rendue suprêmement incommode, par suite des intérêts nationaux à sauvegarder et à tenir en balance contre les entraînements du sentiment et de la passion ; entre tous les neutres, l’Italie se trouve eu posture particulièrement délicate. […] L’idée de leur supériorité essentielle les rend incapables non seulement d’apprécier le caractère d’autrui, mais même de s’avouer leurs propres intentions. […] Pour rendre, cet extraordinaire crescendo de sentiments, cet échauffement graduel de l’atmosphère sociale, il faudrait emprunter le procédé des « mots en liberté » cher aux futuristes. […] La minorité comprenait les artisans de l’unité italienne, leurs fils, leurs successeurs, tous ceux qui dès leur enfance avaient été bercés de rêves irrédentistes et désiraient la guerre contre l’ennemi héréditaire, l’Autriche, la guerre qui rendrait à l’Italie ses frontières naturelles et réunirait à la mère patrie les Italiens restés au pouvoir de l’étranger. […] Pourquoi ne pas rendre en effet Gibraltar à l’Espagne, Malte à l’Italie, l’Égypte aux Égyptiens ?

32. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

Ces tableaux de mœurs sont d’une couleur vive et passionnée qui rend vivante la moindre action de ses héros. […] Son écriture lourde, gauche parfois, et leur rythme stéréotypé rendent ses accompagnements monotones. […] « Ce déplorable manque d’unité, cette fatale absence d’un centre a dispersé les forces artistiques des écrivains ; elle a bien souvent rendu vains leurs efforts en leur imposant toujours de mortelles fatigues, mais, bien plus, elle a frappé au cœur le théâtre italien. […] S’il y a des transpositions de Maupassant dans les œuvres de d’Annunzio, il n’y a nulle part de pastiche continu : on peut déplorer ces rencontres, qui sont rares, et en rendre responsable une certaine hâte à produire en même temps qu’une habitude fâcheuse de mettre en fiches, sans précaution critique, des souvenirs de lecture. […] Parmi les étrangers auxquels G. d’Annunzio a rendu l’hommage d’un souvenir trop fidèle, il n’en est pas dont les tendances, les visions et les habitudes d’artiste répondent mieux que celles de Maupassant à son propre tempérament.

33. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

J’ignore si l’impérialisme de Dante n’est pas simplement la haine du Vatican ; j’ignore aussi si sa diatribe contre la noblesse, quoique très vraie en soi, ne vise pas exclusivement l’Église romaine, fille dégénérée et vile des nobles apôtres, si la dissertation sur les vertus propres à chaque âge n’équivaut pas à une conclusion sur la décrépitude de Rome qui se prétend éternelle, qui ne se sent pas vieillir et qui toute caduque s’obstine à dominer sans avoir aucune des vertus qui rendent la vieillesse respectable. […] Le suprême hiérophante de la Divine Comédie est saint Bernard, le père spirituel des Templiers, puisqu’il en composa la règle ; il porte la bianca stola et se réclame de Béatrice pour se rendre la vierge favorable.

34. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 231, 1er février 1907 »

On ne pourrait les traduire avec une réelle efficacité qu’en provençal, de même que le provençal peut être admirablement rendu en italien, car ces deux langues sont celles qui restent les plus étroitement attachées à leur origine commune. […] Seulement, dans les Odes la langue est toujours belle même si touffue, elle est neuve même si tordue dans un spasme de latinité, dans un effort de redevenir ce que la mère opulente fut, et le style n’a plus ce ton railleur qui souvent rendait de longues pages de vers semblables à de la polémique rythmée. […] Maintenant, toutes les souscriptions, les discussions pour une pension de retraite, les propositions pour rendre plus calme ou plus heureuse la vieillesse du chantre national sont prises.

35. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »

Or, le danger du théocrate, ce qui le rend insociable et terrible, c’est l’idée qu’il pense, veut et frappe pour Dieu. […] On peut ajouter qu’il y a également deux façons de décrire une Ville d’art ; avec la plus facile, on se borne à indiquer, — au besoin par époques — ce qu’elle recèle d’œuvres remarquables, et l’on arrive aussi à donner comme le texte d’une monographie de ce genre ce qui n’en devrait constituer qu’un appendice ; avec la deuxième, on peut essayer une description topographique destinée à rendre la physionomie même du lieu. — Ces distinctions établies, nous dirons de suite que Padoue et Vérone seraient plutôt à classer dans la seconde catégorie des villes d’art et que M.  […] Je ne veux pas, bien entendu, rendre Raphaël responsable des croûtes de la grande galerie du Louvre comme les portraits de deux hommes ; mais le trop vanté Balthazar Castiglione, si mou de dessin et de modelé, si pauvre de couleur, mais la grande Sainte Famille, avec son saint Joseph appuyé sur un moignon singulier, sont d’un art dénué de toute poésie et de tout mystère ; et si admirables que soient telles parties de son œuvre, il est difficile de continuer à mettre Raphaël au rang des génies suprêmes de la peinture, Vinci, Titien, Vélasquez ou Rembrandt.

36. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LIX. Musique à Naples »

Il rendit facile le contrepoint.

37. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXVIII »

Je l’ai rencontrée à 6 h. rue des Bachetti près le café Sanguineo, notre rendez-vous ordinaire ; je l’ai accompagnée jusque chez sa belle-sœur, femme d’un chimiste célèbre, Porta Tecinese, je crois, près San Lorenzo.

38. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXIII »

Un ouvrier quelconque qui travaille pour vous, lorsqu’il a de l’argent pour sa semaine, croit vous rendre un véritable service.

39. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXVI »

[Sans mon maudit amour pour les arts qui me rend trop difficile sur le beau dans tous les genres, je pensais que, grâce à mon système et à 3 ou 4 heureux hasards qui me sont arrivés, je serais un des hommes les plus heureux.]

40. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXVI »

Les frères se rendent tour à tour le service de s’enterrer.

41. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXIX »

L’ennui la rend apathique et doit même lui donner un peu d’humeur.

42. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXIII »

C’est peut-être le bel Antoine, je la suis sur-le-champ allé ouvrir ; il m’apportait peut-être le contr’ordre d’un rendez-vous en l’honneur duquel j’ai été venté comme au Montcenis.

43. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 233, 1er mars 1907 »

On se rend facilement compte que de tels avantages sont bien supérieurs à nos prix, nationaux ou autres, donnés en une seule fois.

44. (1893) Articles du Mercure de France, année 1893

De cette origine le roman garde la possibilité d’une certaine noblesse, et tout véritable écrivain, s’il s’en mêle, la lui rendra : à qui voudrait-on faire croire que Don Quichotte n’est pas un poème, que Pantagruel n’est pas un poème, que Stello n’est pas un poème, que Salammbô n’est pas un poème ?

45. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 236, 15 avril 1907 »

Peut-être, après tout, le gouvernement impérial se rendait-il compte de ce qu’avait de chimérique cette tentative d’alliance faite au dernier moment, lorsqu’il se résolut à ne pas revenir, pour si peu, sur ses engagements avec Pie IX, devenus, par la force des choses, des engagements d’honneur.

46. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 238, 15 mai 1907 »

Nous ne croyons pas inutile de le faire ici remarquer, non seulement parce que c’est justice rendre, mais aussi parce que c’est une preuve des remarquables aptitudes de la langue vulgaire à recevoir l’empreinte du Latinisme, tout en restant vigoureusement individuelle.

47. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 247, 1er octobre 1907 »

Mais, en général, une haleine de fièvre, de fièvre collective ou de fièvre individuelle, rend ardentes et même éloquentes quelques-unes des pages les plus récentes des jeunes prosateurs italiens.

48. (1891) Articles du Mercure de France, année 1891

Plus tard, il entreprend de réconcilier des ménages où la femme se contenterait de consolations effectives et tierces ; plus tard, de réhabiliter la pauvre Luciette qui a mal tourné ; déjà vieux, il s’offre à rendre l’honneur, en l’épousant, à une de ses nièces victime d’un séducteur et d’un mariage nul, tout en se demandant s’il agit réellement en homme de devoir et de sacrifice, ou si c’est l’amour qui le pousse.

49. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 243, 1er août 1907 »

Ô, qu’aujourd’hui sur ses membres beaux l’homme se relève, et qu’il exalte sa terrestre forme de vie que le soleil gouverne, et que plus haute il la rende à ses fils, avant qu’il se noye dans l’air serein où surgissent et s’éteignent les étoiles !

50. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 »

C’est qu’aussi, plein de verve, d’invention même, dans le rendu des nuances légères, spirituelles, tendres, lumineuses, délicieusement singulières, d’une civilisation de joie et de couleur enfermée dans une île, — avec une érudition minutieuse et savoureuse aidant, à chaque page, aux trouvailles de plume, — le style de ce livre ignore un peu trop (j’entends bien qu’il ne pouvait pas les constater au xviiie  siècle) les grands côtés de l’histoire de Venise, la largeur, la gravité.

51. (1897) Articles du Mercure de France, année 1897

Quoique la vie du grand poète autrichien n’offre pas d’aventures fort remarquables, mais tout un développement idéologique, pas trop facile à suivre et à rendre.

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