Mais les peuples ne vivent pas de souvenirs. Ils ne vivent pas non plus de sentiment. […] Ceux qui vivaient dans le troupeau et avaient à choisir ? […] Le présent me suffit ; je ne veux ni voir ni vivre au-delà de cette heure de passion. […] Et pourtant, se connaître, savoir sa mesure, même aujourd’hui, n’est-ce pas la meilleure raison de vivre ?
Je ne sais si de Boigne vécut assez pour entendre du Wagner. […] Parsemées dans le plus inégal des chefs-d’œuvre, ces pages vivront autant que la musique elle-même. […] Ce que je sais, c’est qu’à cette heure je ne peux pas plus oublier votre nom que l’aliment qui le fait vivre. […] Le Commissariat des vivres sut atténuer ce que les nouvelles mesures pouvaient avoir de vexatoire. […] Il a vécu longtemps à Londres et il en a rapporté une grande admiration pour l’Angleterre.
Il est très grand et très pâle : il est encore assez jeune, mais de cette jeunesse qui a trop vécu et qui est plus triste que la vieillesse. […] Ils vivaient et parlaient comme vous et moi, et leurs paroles m’arrivèrent distinctes et compréhensibles dès que je m’approchai de la table de fer à laquelle ils étaient assis. […] Tu avais laissé la partie la plus subtile de ton âme dans l’eau de ce bassin, et c’est de cette âme que j’ai vécu jusqu’à ce jour. […] Je vécus avec moi-même — avec un moi passé — des jours de joie imprévue. […] Je lui dis alors avec beaucoup de fermeté que je ne pouvais plus vivre avec lui et que j’étais obligé de fuir sa présence pour vaincre mon dégoût.
Margueritte, admirent Verlaine et ils sont parfaitement stylés pour vivre au faubourg Saint-Germain. […] L’Italie, Rome, Florence, Venise, et toutes ces petites villes qui vécurent au moyen âge et pendant la Renaissance d’une vie si intense, si ardente ! […] Il faut croire, puisqu’il faut vivre, et il faut persécuter ses ennemis, puisqu’il faut vaincre. […] Aventurier, fort instruit, sans doute cabbaliste, agitateur politique affairé, joueur, « né pour le beau sexe », comme il le dit lui-même, et né aussi pour être vagabond, cet homme, dont on ne se souvient maintenant que parce qu’il a écrit le récit de sa propre vie, était de cette rare espèce d’autobiographe qui ne vécut pas pour écrire, mais qui écrivit parce qu’il avait vécu et quand il ne put plus vivre. […] Son activité cérébrale jusqu’à l’âge de soixante-treize ans est aussi prodigieuse que l’activité qu’il dépensa à vivre une vie multiforme et inénarrable.
Nous vivions l’un dans l’autre, absorbés l’un par l’autre. […] Non, nous ne pouvions pas continuer à vivre ainsi ! […] Que je sois privé de Lina, pourrais-je encore vivre ? […] La joie de vivre renaissait pour moi. […] Posséder une maison montée et ne plus vivre au restaurant !
Dante déjà raille amèrement les Florentins qui font des lois si subtiles qu’elles ne vivent pas d’octobre à la mi-novembre. […] Du fait qu’ils vécurent dans une même atmosphère, l’on ne peut conclure qu’à certaines similitudes génériques. […] Alexandre Ular vivait parmi nous et écrivait dans notre langue, nous admirions ses judicieux travaux d’ethnographie. […] Pour ma part, je garde une reconnaissance à ce livre qui m’a fait communier si divinement à ce que j’aimais déjà avec ferveur : l’art chrétien, le recueillement et la poésie du cloître, saint Benoît, les bénédictins, l’Ombrie où j’ai vécu et où j’espère aller vivre encore. […] Assise au bord de son fleuve magnifique, derrière la solide barrière de ses remparts, Avignon goûtait pleinement la joie de vivre.
Vivez dans leur intimité et vous verrez qu’elles les offrent aussi à l’ardeur des charbons ! […] Il faut se promener et vivre ! […] — Comment vivrai-je ? […] Je vivais ! Je vivais mille vies, en un jour !
Ce seigneur, veuf, dévot et riche, vivait en intimité avec deux autres seigneurs, M. […] Mario Rapisardi n’a pourtant pas vécu en vain. […] Les dernières années passées à Dux par le bibliothécaire du duc de Waldstein ne laissèrent point le vieux vénitien dépourvu de ces tendresses féminines au milieu desquelles il avait toujours vécu. […] J’en sais, cependant, qui, dans un sujet comme « Dante », seraient tombés en arrêt devant les syllogismes de saint Thomas, cherchant à surprendre jusque-là quelque nuance sentie, vécue, de la foi du Moyen-Âge. […] Les hommes dont il cite les noms y vivaient certainement cette année-là.
C’est à peu près le phénomène de Nietzsche qui prêchait la conquête des plus belles femmes par les hommes les plus forts, et qui, lui, vivait presque dans la chasteté. […] Elle ne le revit plus : vainement elle demanda à son amant l’endroit où vivait son fils, quand l’envie de le revoir la torturait plus âprement. […] Elle se résigna, « revint chez elle et vécut auprès de son mari la vie de toutes les épouses » ; des années passèrent. […] Cette malheureuse victime de l’amour vécut ainsi sept ans, et, « autant par la douleur que par la puanteur du cadavre, elle termina ses jours en grande misère ». […] Et, bien qu’à côté de Manzoni vivait et travaillait le divin Léopardi, les belles lettres italiennes étaient pauvres, étaient littérature, étaient tâtonnements sans discipline.
Pietro Maironi, le héros inventé par le romancier, « a vécu ». […] S’il n’y avait pas d’intrigues et du p…e dans les petites villes de Toscane, on y vivrait fort heureux. […] Pasquale Gatti a dû vivre quelques heures de la vie de Léopardi. […] Elle doit lui permettre de vivre en Italie, à Milan, sans rien faire. […] Comment a vécu Stendhal, p. 192-3.
Brando meurt vraiment de ne pas avoir su vivre. […] Est-il nécessaire de répéter encore que dans l’espace scénique ne peut vivre qu’un monde idéal, que le Char de Thespis, comme la Barque d’Achéron, est si frêle qu’il ne peut pas supporter que le poids des ombres ou des images humaines ? […] » D’Annunzio peut faire répéter à un de ses personnages le mot de Novalis : « La poésie est le réel absolu. » Novalis ajoute : « Plus une chose est poétique, plus elle est réelle. » Dans Plus que l’amour, la volonté poétique de d’Annunzio est trahie par les personnages, qui ne savent pas « inventer leur vertu » pour vivre en perfection dans le rythme de celle-ci, selon la profonde expression du poète même, mais elle est trahie par la désharmonie entre l’esprit héroïque des agonistes et la faiblesse du nœud de l’action.
Et c’est bien l’âme de la nation qui passe dans ses strophes : dans la vie qu’elle vécut à travers le passé, autant que dans la vie qu’elle traverse aujourd’hui. […] Ces vieux maîtres vivaient encore de traditions, ils détenaient des secrets ; c’étaient les formules des byzantins insensiblement naturalisées et peu à peu rendues terrestres par l’étude du modèle ; c’étaient aussi leurs propres recherches et la connaissance qu’ils avaient acquise des sciences naturelles, qui, plus tard, mal employées, « employées trop pour elles-mêmes », furent le signal de la déchéance. […] Après avoir exposé les causes de cette abjection, le Convito ajoute : Il y a encore des hommes qui vivent et qui ne désespèrent pas, confiants dans la force ascendante de l’idéalité des pères, dans le pouvoir indestructible de la Beauté, dans la souveraine dignité de l’esprit, dans la nécessité des hiérarchies intellectuelles, et enfin dans l’efficacité de la parole. […] Néron, ce monstre fait homme, se croyant Dieu, veut se glorifier dans un colosse ; seules la colonne trajane et la statue équestre de Marc-Aurèle indiquent que quelques artistes vivent encore.
Aussi les Italiens, qui aiment la liberté et veulent vivre à leur guise, sans subir l’oppression de la soi-disant supériorité allemande, luttent-ils vaillamment à nos côtés ! […] Pour eux, l’action dans ce qu’elle a d’actuel et d’immédiat les intéresse par-dessus tout : ce sont les impressions vécues qui les remuent et les passionnent. […] Ferrero n’a-t-il donc vécu depuis quinze ans qu’en compagnie des Césars ? […] Les populations de la côte de l’Adriatique sont particulièrement exposées et vivent dans l’angoisse. […] Et cependant il ne combat pas encore, il transporte les vivres… Je ne puis te décrire la peur de maman : la nuit, on ne dort jamais.
Jusqu’à ces derniers mois, les partis interventistes avaient vécu au jour le jour, sans direction, négligeant de s’unir contre leurs adversaires. […] Le soldat qui se bat pour la victoire est le seul qui soit digne de vivre. […] Exception faite pour les compositeurs qui étaient avec orgueil leur fécondité d’insectes et vivent dans la plus souriante autolâtrie. […] Moretti est plus heureux quand ses personnages vivent dans le cadre plus étroit de la nouvelle. […] Dans la Péninsule Balkanique et en Russie vivent des gens que l’on peut considérer comme barbares.
Ils vivent dans les rues ou sur le rivage de la mer. […] Personne, dans le peuple, ne pense au lendemain : le jour même apporte, bien ou mal, de quoi vivre.
Je risque probablement de déplaire à Lucio d’Ambra, mais il faut que je lui dise que jusqu’à ce qu’il ait éprouvé le dramatique de la vie vécue, jusqu’à ce qu’il ait senti, lui le premier, les frissons, tous les frissons d’une vie de bataille, il lui sera bien difficile de nous donner le livre qui puisse nous faire frissonner à notre tour. […] Boïto pendant une vingtaine d’années se plut à vivre hors des batailles artistiques, loin des commérages et des stupidités qui agacent ceux qui travaillent. […] Plus tard il vend ses deux premières médailles d’or pour vivre et c’est à travers une jeunesse de terribles misères qu’il devient le grand peintre qu’il fut. […] Fogazzaro, indépendant et personnel, est indéniablement un artiste : il fait vivre une quantité de types avec une aisance parfaite, quoique on puisse observer qu’il se plaît trop aux milieux restreints, aux figurines humbles, plaisantes, inoffensives, ce qui fait penser à un plateau chinois patiemment historié. […] Ferri nous serve des prêches : écrivain plein de goût et de verve, avec cet aimable scepticisme des hommes qui ont beaucoup vu et vécu, il cherche le beau où il le trouve, laissant aux moralistes la tâche malaisée de confondre l’art avec la vertu.
que de vivre avec tes créatures. […] Il vécut à Florence et fit un voyage à Venise en 1483, pour y travailler au Colleone. […] Il représente une humanité qui connaît la souffrance et pour laquelle vivre est une tâche écrasante. […] Il vivait avec les Florentins primitifs plutôt que parmi les Anglais actuels. […] Rossetti vivait à l’écart de tout groupement, indépendant de toute coterie.
Gaston Deschamps et que font tous les doumiculets sinon de vivre à même autrui, en dépeçant l’organisme qui les fait vivre ? […] Guillaume Ferrero ; mais l’Italie vraie n’est pas non plus celle que suppose cet écrivain ordinairement plus hardi ; l’Italie vraie est celle qui voudrait vivre en paix, dans ses rizières ou sous ses orangers, sans roi, sans bersagliers, sans caporaux, avec seulement quelques braves carabiniers d’opéra-comique, beaucoup de musique, des fêtes, et la joie d’être libre, de penser à vivre et non à tuer. […] Emporium, rivista mensile, Bergami, « Istituto italiano d’arti grafiche » Il y a trois mois — mais je persiste à vivre et à lire à mon heure —, sans souci de la sommation, vraiment insolente, des typographies — M.
En ouvrant le tombeau des Atrides, Léonard a attiré sur soi et ses amis les vieilles malédictions, et la Ville morte a tué celle qui voulait vivre. […] Ce sentiment finit par altérer tous les autres, même les plus doux ; le vieillard ne voit plus en son fils André le jeune homme aimable et l’artiste de talent, mais celui qui vivra, qui a un avenir, qui l’oubliera bientôt dans l’ivresse des jouissances désormais inconnues et immémorables pour lui. […] Ojetti a vécu son personnage. […] Des deux, Ercole est le plus faible ; Attilio revoit Saveria avec plaisir, peut-être avec amour, mais il est encore maître de soi et désireux de vivre ; Ercole paye de la vie son illusion de liberté… Le roman de M. […] L’eau à Massaouah est peu abondante et mauvaise ; les troupes dirigées vers les hauts-plateaux avaient à parcourir des régions complètement arides ; il fallait donc transporter des provisions d’eau aussi bien que de vivres : tout cela se faisait à dos de mulet ; mais si on réfléchit à ce que représente de besoins un simple corps de 10.000 hommes, par exemple, en vivres, eau, vêtements, armes, munitions, nourriture et abreuvage des quadrupèdes, tout cela transporté à des distances immenses, par des chemins offrant des difficultés inouïes, on en demeure effaré.
Ils sont l’un et l’autre bien connus en France, où le premier a longtemps vécu. […] À quelle époque croyez-vous vivre ? […] Nul ne vivait dans l’intimité des Stella-Lucente, sauf moi. […] J’ai vécu avec Aurora. […] Il dit qu’il est juste que son bonheur pèse à ceux qui vivent avec lui.
Il vécut avec eux, il leur en imposait par sa volonté sûre et par ses goûts innombrables et raffinés, mais surtout, il les accueillait dans cette admirable serre ardente qu’était sa cour milanaise, où toute l’étonnante « poussée de vie » de la Renaissance pouvait éclore avec joie, où quelque superbe génie méconnu ou traqué ailleurs pouvait s’épanouir librement. Plus que le duc de Valentinois, épris lui aussi d’un grand rêve de domination impériale, âpre dans les plaisirs, puissant dans la guerre sans merci, Ludovic fut le « Prince » parfait de ces heureux temps, où la seule joie de vivre, d’un tout petit souverain, et peut-être de tout homme qui en commandait quelques autres, faisait un César.
Parmi les premiers chrétiens de la Palestine qui vivaient encore en plein hébraïsme, lequel eût pu se représenter une évolution aussi radicale de la religiosité et apercevoir la nouveauté du message évangélique, auquel son âme s’était ouverte ? […] Et nous arrivons à la Renaissance, qui fut une période agitée, de vie forte, effervescente et poursuivit avant tout la joie de vivre, d’exister, d’encadrer sa vie et d’en jouir, avec les Loges de Jean d’Udine et le Culte des Antiques Symboles : le règne de la délicieuse Impéria et le culte de la beauté ; le cadre du bonheur, avec la Farnésine et la vie première avec la Villa d’Este à Tivoli. — Toutefois, si ce livre abondant et écrit avec le même soin que le précédent par M.
Il fallait vivre. […] » demande Isabelle, en souvenir de l’homonyme, l’Isabelle d’Este, qui avait vécu là. […] Ils vivent tous, intensivement, hors du temps. […] Les uns se considèrent avec une sorte d’effroi tragique dans un décor aussi chargé de littérature et, anxieusement, s’interrogent à toute minute pour savoir s’ils vivent encore et comment ils vivent. […] Peu à peu les habitants se reprennent à vivre librement, groupés par la seule logique du besoin de se soutenir.
Cette créature ne meurt pas parce qu’elle est sorcière : elle se sacrifie parce qu’elle ne veut plus vivre. […] Tiens, à Cagliari j’ai vécu un mois avec cinquante-cinq lire. […] J’ai besoin d’argent : sans argent je ne peux pas vivre. […] Il vécut un peu partout, car celui qui fut l’âme unique de la révolution qui aboutit à la réalisation d’une « Patrie italienne » ne connut presque pas la joie d’avoir une patrie, et vécut perpétuellement en exil — même, et surtout, lorsqu’il se trouvait en Italie, où sa présence était dangereuse pour lui-même. […] Mazzini mourut républicain comme il vécut.
En étudiant l’influence que Catherine de Sienne a exercée sur Grégoire XI et sur Urbain VI, Mme Kolb croit pouvoir insinuer que, si la sainte avait vécu cent ans plus tard, la Réforme eût pu être évitée. […] Car la philosophie doit vivre deux vies : la vie du sentiment et la vie de la raison.
Paolo Buzzi peut faire l’histoire d’un esprit jeune, exalté par la formidable poussée de désirs individuels et collectifs de notre vie contemporaine, et, tout en suivant le protagoniste, qui n’est plus qu’un nœud de vie se déplaçant dans un espace très grand, l’espace de ses rêves, il peut évoquer, toujours autour d’un homme ou d’un couple, l’âme vigilante, sympathique ou hostile, harmonieuse ou ennemie, du temps dans lequel les protagonistes vivent toute leur vie exubérante, dans trois étapes fatales : Vers l’Éclair, Sur les ailes de l’Orage, Vers la Foudre. […] Le jeune fils de la bourgeoisie italienne, issue de la révolution nationale, meurt, parce qu’il voulut trop vivre et il ne sut vivre.
Dans un milieu tout différent, et qui se trouve beaucoup plus adapté aux faits que celui où Casanova nous conduit, avec les ressources propres de sa sensibilité et de son imagination, Pierre Louÿs a transporté et revécu une aventure qu’un autre avait réellement vécue. […] La domination espagnole introduisit ensuite en Sicile un art ronflant, tourmenté, chargé de sculptures, et les architectes qui, au xviie siècle, donnèrent à Palerme sa physionomie actuelle, les peintres et les sculpteurs qui décorèrent ses églises et ses palais vécurent d’emprunts qu’ils firent à l’art de l’Italie continentale.
H. de B. âgé de 38 ans, qui vivra peut-être en 1821, par son très humble serviteur, plus gai que lui.
On sait que les 3/4 des maisons vivent de minestra verde et de macaronni et tiranno la carozza codenti.
Cependant elle aurait pu, en l’achetant, enrichir admirablement le tout récent musée du Château des Sforza, à Milan, se souvenant que Segantini était allé dans cette ville, à l’âge de quatorze ans, en petit ouvrier vagabond, et qu’il y avait longtemps vécu et considérablement travaillé.
Les grands artistes que Naples a produits vécurent vers l’an 1726, temps où les mœurs étaient si gaies à Paris sous le Régent.
Les artisans mangent tout ce qu’ils gagnent et, dans leur vieillesse, se font mendiants, manière de vivre que la frugalité naturelle au pays et le grand nombre de distributions qu’on fait aux pauvres, rend assez commode.
J’ai pensé seulement que si jamais je voulais vivre quelques mois au sein de la nature il fallait venir m’établir à Saint-Ambroise, à un mille au-delà de Varèse, qui est une petite ville, tandis que Saint-Ambroise est un village.
Là elles reconnaissent leur valeur et vivent leur vraie vie. […] Des femmes, passées à travers les mêmes épreuves, trouvent leur raison d’être pour continuer à vivre, dans la piété ou dans la charité, ou bien elles dépensent généreusement dans l’amour sans nombre leur sensualité inquiète, jusqu’à l’écrasement de la vieillesse.
Ferrero, « vécut trois années loin de Cléopâtre ».
Mais le conflit se renouvellera et il continuera jusqu’à ce que l’esprit religieux ait appris à vivre sans avoir besoin de la religion, c’est-à-dire jusqu’à ce que le sentiment d’unité et de subordination du Moi au Tout (esprit religieux) puisse se maintenir, s’affirmer et se réaliser sans avoir besoin de représentations et de figurations intellectuelles (croyances religieuses), mais uniquement au moyen de concepts philosophiques jusqu’à ce que, en un mot, toute construction religieuse soit transformée, sans laisser de résidus, en connaissance métaphysique.
Mais, remarque le gibelin, tous disent de même : ciel, amour, mer, terre, vivre, mourir, aimer, et d’autres mots encore. […] Celui des Romains est le plus honteux (turpissimum) de toute l’Italie et il n’y a pas à s’en étonner : leurs mœurs et leur manière de vivre, dans sa difformité, dépassant tout ce qu’il y a de plus fétide !
Rien ne vivait.
Tassi, qui ne vivait pas comme tout le monde, — il s’en faut ! […] Que n’eût pas fait l’homme qui possédait un tel secret, s’il eût été à même de vivre sans soucis pesants, sur sa terre natale ? […] Comme il est notoire que pour lancer et faire vivre cette feuille on est prêt à des sacrifices pécuniaires, je crois me trouver vis-à-vis d’une force dont j’aimerais que mes amis et confrères de Bologne pussent largement profiter. […] Et ces cités élues nous sont toutes proches de quelques heures, de quelques jours ; notre affluence croissante leur est acquise : leur devoir d’humanité leur est donc facile, puisqu’elles peuvent vivre de notre admiration. » Les Journaux. […] Botticelli (Sandro di Mariano Filipepi) vécut jusqu’en 1510, peut-être jusqu’en 1518, mais il ne faut pas oublier qu’il cessa de s’occuper de son art après son adhésion aux idées de Savonarole.
La génération qui vécut autour de d’Annunzio l’imita, en subit tout le charme, en fut si éprise que, très faible sans doute, elle ne se réalisa point ou se réalisa mal ou peu.
Nietzsche vivait volontiers dans sa solitude, où la femme amoureuse allait parfois le trouver pour l’entretenir des événements d’Allemagne et pour le voir pendant de longues heures regarder, ému, la mer infinie et étincelante.
Il a dédaigné la réclame, les querelles des littérateurs, les mesquinités de la vie publique, le bruit de la foule, les admirations des snobs, les jalousies des impuissants ; il a vécu et il vit libre, seul, et son travail est toute sa vie. […] de Cicéron ; ce qui m’importe le plus, c’est de vivre la vie qu’on me présente et de frémir aux passions des personnages qu’on me fait défiler sous les yeux. […] Les personnages formidables vivent d’une vie énorme et monstrueuse.
Et vous, pour le plaisir et l’utilité desquels je disserte, dans quel aveuglement vivez-vous, si, au lieu de lever vos regards vers ces sublimes spectacles, vous les tenez fixés sur la fange de votre sottise. » VI. — Comme cette dame possède véritablement la perfection, Dieu, qui l’a comblée de grâces, la chérit comme son œuvre la meilleure.
Or, Lucheni, indifférent à tout ce qu’on pouvait dire de lui et de ses actes, ne put supporter qu’on accusât la ville de Genève de lui faire mener une existence si misérable, et répond vertement à l’auteur qu’il a été victime de son imagination, que, loin de vivre sous terre, il habite au deuxième une cellule peinte à l’huile, pareille aux chambres des fonctionnaires français, d’où il assiste au lever et au coucher du soleil.
Là, le mendiant chrétien, — comme autrefois le mendiant païen, sous les portiques où passait César, —vivait jovial, familier avec l’opulence de Dieu, sorte de Benoît Labre scrutant sa vermine à la lueur des nimbes.
C’est là que, treize ans auparavant, il s’était séparé pour toujours de cette Henriette qu’il avait aimée avec toute la fougue dont il était coutumier, avec toute la constance dont il se croyait capable ; il l’avait rencontrée déguisée en officier de fantaisie en compagnie d’un capitaine hongrois et n’avait eu aucune peine à la deviner femme sous son travesti ; de longs mois, il vécut avec elle à Parme, se faisant appeler M. de Farusi, jusqu’au jour où Henriette fit la rencontre d’un de ses compatriotes, M. d’Antoine, qui la cherchait pour la ramener à sa famille, car elle était fille de grande maison et seul un coup de tête l’avait pu engager dans cette aventure extravagante de courir le monde, en habits de carnaval.
Vidari un talent plus idéaliste que pratique, un écrivain en dehors de la vie politique vécue.