Cette tentative audacieuse d’un de leurs maîtres favoris avait tout pour plaire aux délicats de Florence. […] C’est l’unique page teintée de l’œuvre, mais, sans doute, le maître avait l’intention d’en enluminer plusieurs autres. […] Un autre maître eût-il exécuté avec plus de succès cette redoutable illustration ? […] Prévost a, pour notre jeune Maître, une importance incalculable, simplement parce que M. […] En somme, aucun mode de décoration ne laissa le maître indifférent.
On a déjà souvent dénaturé, par l’interprétation, bien des passages de ce maître. […] On a vu un rudiment de la religion dans l’amour dévot et dévoué (ce sont mêmes mots) du chien pour son maître. […] » Telles sont, sur cette question si importante, l’évolution artistique, les opinions d’un maître de la critique d‘art. […] Il ne s’agit, chez le maître alpestre, aucunement de la Fontaine de Jouvence. […] Pour son couple élyséen, le maître entrevoyait un danger.
Mais les disciples dignes du Maître se firent attendre, car ceux qui le furent de la première heure demeurent sans importance individuelle. […] Mais l’enfant nouveau, qui n’héritait pas de toutes les passions du Maître, et qui n’avait pas assisté à la longue et sanglante formation de sa patrie, profitait de la grande leçon qui semblait avoir été faite pour lui seul. […] Un autre, Pascoli, qui l’année dernière a remplacé Carducci à la chaire de Bologne, est beaucoup plus dégagé, est plus personnel, et, dans l’esprit synthétique de sa belle œuvre, il est différent du Maître, il n’est pas un parfait disciple. […] Déjà des jeunes penseurs s’efforcent de prendre devant l’Italie l’attitude du maître devenu silencieux. […] Rien ne borne leur désir d’aboutir au réveil de quelques forces nouvelles, de quelques révoltes nouvelles contre l’absolutisme archaïque de l’école et des maîtres, dont la nation accepte aveuglément le culte.
Si vous continuez à m’ennuyer, j’écris au maître. […] Reste donc avec ton maître ; ton père ne te dira rien, sinon je le chasse. […] Ne suis-je pas le maître ? […] Suis-je, oui ou non, le maître ? […] Et il le fait en maître.
Adolfo Venturi, avec sa rare connaissance de la peinture italienne, commence à développer dans un premier article les caractéristiques des anciens maîtres. […] Son discrédit atteint son entourage, ses maîtres, les méthodes qui l’ont formé. […] Silvagni est passé maître, et c’est de savoir raconter et de contraindre le lecteur à se passionner à ce qu’on lui expose. […] Sauf ces deux exceptions, les plus jeunes maîtres du lieu ont cent ans, — Hogarth, Chardin, Boucher, — 1698, 1643, 1703… Ce culte du passé, touchant en quelque point, a ses torts, ses tares. […] Il n’y a rien au Louvre qui marque cette date dans l’œuvre du maître.
Car l’humanité souhaite son Dieu à son image (même l’homme de Blanqui, qui n’a ni Dieu ni Maître) décorativement représentatif de ses aspirations […] Troisième vente Sedelmeyer : tableaux des Écoles flamande, italienne, espagnole et des Maîtres primitifs [extrait] Jacques Daurelle. […] Il s’agissait, cette fois, des tableaux des Écoles flamande, italienne, espagnole et des Maîtres primitifs, soit un ensemble de 251 tableaux. […] […] Les noms les plus divers parmi ceux des maîtres italiens figuraient dans la collection Sedelmeyer.
Il faut l’amour et la science qu’a un Ingres des œuvres du maître très divin pour historier un peu la froideur et la monotonie de sa doctrine. […] Si elle ne produit point tout l’effet qu’on est en droit d’en attendre, c’est d’abord que les situations sont plus intérieures qu’extérieures et par suite moins musicales au sens habituel des œuvres lyriques ; c’est aussi que l’inspiration manque certainement d’intensité ; cette dernière appréciation peut sembler hasardée lorsqu’il est question de Verdi, mais j ai toujours pensé que chez ce maitre la magui-loquence donna souvent l’illusion de la force. […] Malgré tout, l’œuvre est d’un maître, et d’une superbe tenue. […] J’en trouve la preuve dans la scène II de l’acte III entre Othello et Desdémone, commençant par ces mots : Que Dieu te tienne en joie, ô maître de mon âme, et dans plusieurs autres scènes qui sont développées suivant le modèle symétrique de l’ancienne manière sans nuire à l’évolution des sentiments. […] Maurel, qui incarne si aisément un Iago après un Falstaff, nous fît la joie de créer à Paris Hans Sachs des Maîtres chanteurs.
À l’heure où l’on va poursuivre à nouveau des fouilles dans le but de retrouver au château d’Amboise les débris physiques de Léonard, M. l’abbé Bossebœuf a cru devoir rappeler aux dévots du grand maître qu’en Touraine, quelques années auparavant, mourut aussi une des plus gigantesques figures de la Renaissance : Ludovic le More. […] La cour de Ludovic, par l’exaspération même et la multiplicité des passions de son maître, devait, plus que la cour des Médicis, attirer et honorer dignement un esprit supérieur, singulièrement debout « par-delà le bien et le mal », amant effréné de la vie sous toutes ses formes et pour toutes ses jouissances, uniquement désireux de dominer à son tour son temps, par l’étrange faculté de son génie qui devait faire de lui un des plus complets « representative men » de l’époque. […] Il y rencontra la plus grande admiration pour tout ce qui sortait de son cerveau infatigable, aux multiples et si extravagantes ressources, et la fidélité dévotieuse de son maître. […] Il offrit ses services au nouveau maître.
Le temps, maître des changements, amène plus de différences que l’éloignement. […] L’habileté du serviteur exige la connaissance du caractère du maître et la connaissance exacte de ses amis. Or, le latin ne connaît le vulgaire de chaque peuple, ni par conséquent ses maîtres ; toute chose qui procède d’un ordre pervers (Rome) est pénible, amère ; et comment obéir à un joug amer ? […] Teodor de Wyzewa : Les Maîtres italiens d’autrefois (Perrin) […] Il n’a pas essayé, dans ses Maîtres italiens d’autrefois, de suivre l’exemple de Fromentin ; il s’est contenté de noter les impressions d’un esprit très informé et très sensible aux choses de l’art.
Les critiques voient le jeune maître partout ; à travers les pages des autres, surtout. […] Il n’a pas la sûreté de l’œil du maître, il n’a pas la virtuosité magique de son métier. […] Il semble qu’il y ait mis toute sa science : c’est véritablement un morceau de maître où on retrouve, dans l’ombre des chairs, le ton brun lumineux du Masaccio. […] Malheur à celui que son maître rattrape ! […] “C’est le droit du maître !”
Elle est précédée de ce discours : De la dernière Terre lointaine et de la pierre blanche de Pallas, qui depuis deux mois, a déchaîné dans toute la presse italienne tant de colères, de haine, de révoltes et qui a surtout permis aux jeunes écrivains de proclamer leur éloignement définitif du maître de jadis. Parmi tant de polémistes, vieux et jeunes, il y a sans doute des sincères, révoltés contre d’Annunzio, qui, dans le discours déjà fameux, non seulement a déclaré qu’il veut être et qu’il sait être le maître absolu de la littérature italienne, mais qui a affirmé aussi que depuis la Divine Comédie l’Italie n’a eu aucun poème de « vie totale » aussi parfait que son recueil Laus Vitæ. Mais les écrivains et les artistes qui ont poussé autour du maître par le fait de cette germination secondaire qui se produit toujours dans le rayon de production et d’action d’un grand talent incitateur, ceux-là même qui n’ont eu quelques attitudes de beauté créatrice qu’en des attitudes identiques à celles innombrables du maître ; ceux-là aussi ont tenu à ajouter leurs voix de protestation.
— Mais quel fut votre premier maître ? — Mon premier maître ? […] Cependant, il se serait moqué de quiconque lui eût décerné le titre de maître. […] — Vous avez raison, mon maître. […] L’Italie littéraire ne vient donc pas de perdre un maître.
Et lorsqu’il passe en revue les maîtres du sonnet, cette forme si pure de la poésie, il rappelle la perfection d’art que lui apportèrent le Dante, Pétrarque, le Tasse, Alfieri, Foscolo, et déclare n’être non pas le sixième, mais le dernier de cette glorieuse élite. […] On raconte que trois ans après son initiation il peignit dans un tableau de son maître un ange si plein de grâce que celui-ci ne voulut point le retoucher — il avait alors quinze ans. […] L’Étude de l’antique n’est pour rien en cela ; et fut-il personne de moins antique à cette époque — peut-être — que ces deux maîtres ? […] Ces vieux maîtres vivaient encore de traditions, ils détenaient des secrets ; c’étaient les formules des byzantins insensiblement naturalisées et peu à peu rendues terrestres par l’étude du modèle ; c’étaient aussi leurs propres recherches et la connaissance qu’ils avaient acquise des sciences naturelles, qui, plus tard, mal employées, « employées trop pour elles-mêmes », furent le signal de la déchéance. […] La cause en est au livre, « à tous ces moyens indirects de transmission de la pensée que la civilisation a créés et qui ont ainsi modifié les rapports psychologiques entre maître et disciples ».
Maître des provinces orientales du domaine romain par le traité de Brindes (où est indiquée pour la première fois la division en empire d’Orient et en empire d’Occident), il voulait, en vue de sa future conquête de la Perse, reconstituer l’empire d’Alexandre, avec un royaume égyptien pour centre et avec Alexandrie, où se trouvait le trésor des Lagides, alors le plus vaste du monde ancien, pour capitale. […] Antoine, digne d’ailleurs de l’immense situation que lui a faite le traité de Brindes, laisse grandir dans sa conduite la contradiction qui résulte pour lui de sa double situation de potentat oriental et de magistrat romain ; cela, jusqu’au jour où, faussant définitivement ses calculs, et d’ailleurs maître de ses sens aussi bien que de sa tête, l’orientalisme jette Antoine à l’incroyable défaillance d’Actium. […] Alors que fréquemment ailleurs on se montre insensible à la mutilation et à l’éparpillement de l’œuvre d’un maître, cette décision est d’un heureux exemple.
Ce qu’il avait réussi à faire jusque-là, c’était de se rendre maître de ce vieux style florentin, avec sa sensibilité naïve et bornée. […] Personne ne s’est jamais rendu maître de son sujet comme Léonard, ni ne l’a plié plus habilement aux fins purement artistiques. […] Savonarole, devenu prieur du couvent des dominicains de Saint-Marc, fut, pendant quelques années, maître de l’âme de Florence. […] La plupart désavouèrent leur maître, les autres n’osaient plus se montrer. […] Ils considéraient leur maître comme un maître digne d’être canonisé.
Sans doute les maîtres ont opéré des merveilles sur ce thème. […] Le maître autel en marbre est superbe. […] Cela est juste, délicat, impeccable, et dans ces indications sommaires il y a vraiment la marque d’un maître. […] Luigi Siciliani, un des meilleurs disciples de Pascoli, a consacré à son maître, il y a quelques années, une importante étude que M. […] À ces deux titres, l’auteur voit en Léonard de Vinci le précurseur et le maître de l’évolution occidentale.
Les ouvriers intelligents devenaient ainsi sans peine maîtres à leur tour. […] Le peintre qui a brossé cette toile est un maître et l’un des plus grands. […] L’homme, séparé du parfait bien, ne peut jouir de la vie, n’étant pas maître de lui-même. […] Le Maître de la critique d’hier, lui aussi, lâchait parfois des légèretés. […] On lui a dit que, sans le plaisir qu’il prend à lire ses lettres, son maître le ferait venir auprès de lui.
Il est maître de lui ! […] Dis bien à ton maître que nous plaçons très haut l’excellence de notre art. […] — Tu m’avertiras, quand ton maître ne sera plus au palais. […] Depuis la mort de Beppo, il devint le maître ! […] Aurora ne peut pas appartenir à deux maîtres !
Durante fut son maître et il mourut à 25 ans. […] La musique qu’il fit sur le duo : Se mai più saro geloso paraît avec avantage au milieu de celles que les plus excellents maîtres ont composées sur ces paroles.
Severino Ferrari est un de ces poètes, disciples de Carducci, que le Maître chérissait le plus. […] Rien malheureusement ne représentait Gentile da Fabriano, ce maître délicieux entre tous les maîtres, mais dont les œuvres sont maintenant d’une rareté extrême. […] En montant l’escalier qui menait au pauvre logis où vivait le grand maître, j’eus quelque peine à maîtriser mon émotion. […] Pour devenir un créateur puissant et original, il faut d’abord avoir été l’élève fidèle d’un grand maître. […] C’est un maître tout à fait exquis.
S’ensuit-il que Giovanni Fattori fût un maître impressionniste et qu’il ait devancé l’art français ? Au vrai il n’y eut en Italie qu’un maître impressionniste, M. […] Ils ont gardé dans leur attitude toute la fierté de maîtres qui ont dû céder la place à de nouveaux occupants. […] Il jeta l’ancre dans la Corne d’Or et le capitaine aussitôt débarqué alla rendre visite à son maître. […] Embarrassé le capitaine répondit par une exclamation à son maître : « Malta ioch !
. — Veux-tu le plaisir de dominer, de te sentir le maître et le seigneur ? […] C’est Raphaël ingénu et grave, encore roide et pénétré de son maître, et chez qui on sent sourdre pourtant les harmonies profondes qui vont caractériser l’œuvre. […] Et c’est pourquoi nul mieux que lui en France n’est maître de l’instrument formel. […] Il est parfois incorrect ; cela n’est pas déplaisant pour qui aime la prose de l’abbé Galiani, le maître de tous les Italiens qui veulent écrire en français. […] Heureusement la sœur du maître de pension, s’attachant à M.
A-t-on jamais songé à taxer d’athéisme les vieux maîtres, tel le Beato Angelico, parce que dans leurs enfers ils ont représenté des moines, des prélats et des papes ? […] À propos de son maître et de Shakespeare, voici ce qu’il écrivait à M. […] Connaissez-vous l’admirable buste du maître exécuté par Gemito ?… Ce buste, sculpté il y a quarante ans, est l’image exacte du maître tel qu’il était le quatrième jour avant la fin. […] … Pauvre maître !
Ces réflexions, pourtant, sont bien modérées et bien indulgentes en comparaison de celles que le sonnet lui inspire d’ordinaire : « J’aime encore mieux une cinquantaine de vers du Dante, écrit-il à un ami, que tous les vermisseaux appelés sonetti, qui naissent et meurent à milliers aujourd’hui dans l’Italie, de Milan jusqu’à Otrante24. » Aussi, bien qu’il ait rendu aux canzoni de Pétrarque un maigre hommage dans son Essai sur les mœurs, Voltaire ne pouvait guère avoir d’indulgence pour l’un des maîtres les plus glorieux du genre qu’il détestait. […] Le nom même de Crébillon, dont Casanova se réclame à dessein, comme d’un maître bien-aimé, n’arrive pas à le faire sortir de sa réserve. […] Et pourtant, en dépit de cette irréductible incompatibilité d’humeur, tel était le prestige de Voltaire aux Délices que Casanova ne peut s’empêcher de reconnaître, à plusieurs reprises, le charme de cette hospitalité et la splendeur de cette demeure que le maître ouvrait encore si volontiers à ses fervents. […] Il fallait surtout éviter auprès du maître cette froideur et ces distractions qu’il ne pardonnait pas à ses auditeurs.
Pour continuer à peindre, il affecta l’humeur douce et conciliante : si on le laissait à sa vocation, il s’engageait à réfréner ses tendances, à s’assagir, à poursuivre des études graphiques régulières et correctes, d’après les maîtres officiels et dans les ateliers classiques. […] Alors il essaya consciencieusement de se parfaire chez quelques maîtres milanais, Magni, Calvi, Villa ; mais ne put s’accorder avec aucun. […] Quel maître s’était imposé à lui en dehors de ses professeurs académiques ? […] Le regard des yeux meurt comme étouffé sous la lourdeur des paupières tombantes ; là déjà, sans le concours d’aucune patine, le maître peintre qu’a voulu rester Rosso sculpteur a su rendre saisissable par la mise en valeur l’éclat pourpré du nez en fraise, la violâtre bouffissure des joues. […] Vraiment l’Italie est bien humiliée par ses maîtres, mais ce n’est pas un privilège : le reste de l’Europe ne semble pas gouverné par des supériorités bien avérées.
Les élèves, en nombre très restreint, avaient leurs ateliers au Louvre et travaillaient avec les maîtres dans une fructueuse intimité. […] Plusieurs raisons militent pour ce sentiment : 1° trois années accordées à un architecte équivalent aux quatre accordées aux peintres et aux sculpteurs, en ce que ces derniers ont une copie à faire pour le Roy ou en marbre ou une peinture qui leur consomme leur quatrième année ; tribut auquel les architectes ne sont point assujettis ; 2° les connaissances que les architectes ont besoin de prendre en ce pays consistent à ramasser dans un portefeuille toutes les choses ingénieuses et de bon goût qu’ils y voyent, recueil qui peut être fait en moins de trois années par un homme studieux; 3° la science des architectes consiste certainement dans le goût et la décoration, et c’est là, quoi qu’en puissent penser ceux qui attachent beaucoup de gloire à la distribution et même à la construction, c’est là, dis-je, ce qui distingue le grand architecte du maître maçon ; c’est là ce qui a été et sera toujours infiniment rare.
Mais ce qu’il en obtint suffirait largement pour, en certains endroits, ridiculiser tout bonnement à nos yeux l’art du maître qu’il croyait servir. […] » — « Mon Dieu, maître, repartit tranquillement l’autre, c’est que ces messieurs croient qu’ils n’avaient pas besoin de répéter. » — « Vraiment ? […] Sont-ils si misérables les philosophes de l’Inde dont le maître buvait en abondance l’eau des fontaines ? […] Stampini évoque les traits de ses anciens maîtres. […] À Naples, Ferdinand IV le nomma son maître de chapelle.
Après trois cents ans, nos doctes voisins bronchent devant les témérités du vieil harmoniste, et il faut un maître d’avant-garde pour nous restituer sa pensée dans sa vigueur native. […] Comme la plupart des musiciens de mentalité « harmonique », et bon nombre de maîtres qui innovèrent dans ce domaine, — Couperin, Schubert, Weber, Chopin, — Gluck fut un « mélodiste », et lui ne fut guère que cela. […] Figure trop calme, regard trop immobile, avec une finesse inquiétante, ironique et triste, de la bouche ; un vaste orgueil rentré sous toute cette pâleur ; visage de maître et d’homme supérieur, certes, mais sans le mouvement et l’aise qui vient de la vraie force ; tendu, au contraire, fixe, fatal. […] « L’atelier du maître était leur université. […] Au milieu de ces forces, s’élève tout d’un coup la voix d’un maître du passé, que l’autorité de Carducci et les exaltations désordonnées des nouveaux italiens après la Révolution nationale, avaient voulu méconnaître.
Seuls les rares écrivains qui ne suivirent pas le jeune maître, ou qui s’en éloignèrent dès la première heure, ont pu atteindre un degré de réalisation littéraire de quelque intérêt. […] Le maître d’antan est devenu indéniablement le plus grand poète tragique méditerranéen de notre temps.
Cette idée affreuse me fit rire, car je me sentais maître de ne rester esclave que très peu de temps, aussitôt qu’au péril de mes jours j’aurais pris le parti de faire cesser ma détention. […] Pendant son voyage en France, il avait été initié à Lyon, et avait pris les grades de compagnon et de maître à Paris. […] Ce sont trois pièces hors ligne, dues à trois des plus grands maîtres de l’art : Dürer, Michel-Ange, Ingres. […] La seconde de ces feuilles offre, sur ses deux faces, une série d’études de Madones tracées d’une main fiévreuse dans divers sens et accompagnées de strophes dues aussi à Michel-Ange. […] Le cheval était rentré par instinct à l’écurie, entraînant vers ses jeunes maîtres devenus orphelins un message de mort, l’image funèbre qui a demeuré dans l’esprit du poète encore irrévélé comme un leit-motif tenace, inévitable, ou comme, ai-je dit ailleurs, la pédale sombre qui régit tout l’enchevêtrement des mélodies pascoliennes. […] 7° Or à qui fera-t-on croire que des Phéniciens, assez forts pour deviner l’avenir commercial de Cumes, et ayant fait le coup de maître de s’en emparer, aient purement et simplement abandonné ce poste d’une valeur exceptionnelle, quand ils pouvaient le conserver, en se transportant dans une île voisine ?
Il dit : « L’ordre ne peut régner sans maître dans une famille de huit personnes : à plus forte raison dans des familles de millions d’individus. » Comme on lui demande un autographe, il écrit : « La société est bien gouvernée quand les citoyens obéissent aux magistrats et les magistrats aux lois. » Il explique son crime par ce fait que rien ne le révolte comme l’idée d’injustice et que la société a été cruellement injuste vis-à-vis de lui, non seulement dans son enfance abandonnée aux caprices d’une série de maîtres indifférents ou haineux, mais quand, adulte, il demanda à servir son pays et ne trouva que prisons successives, ou quand soldat — et bon soldat — il demanda un emploi à son gouvernement et n’eut jamais de réponse.
On était introduit auprès du maître et présenté comme un ambassadeur auprès d’un souverain tout-puissant : un sourire, un mot aimable, voire une boutade de Voltaire, était une faveur précieuse que le menu fretin des hôtes ordinaires se disputait âprement. […] Remarquons qu’il a refusé les lettres de recommandation qu’on lui offrait à Lausanne ; à peine souffre-t-il que quelqu’un l’accompagne aux Délices quand il s’y rend pour la première fois ; ce n’est pas un voyageur sans importance, un carieux quelconque, un des multiples admirateurs du maître, qui sollicite une audience et se contente d’une réception médiocre. […] Il y a vingt ans que je suis votre élève, et mon cœur est plein du bonheur que j’ai de voir mon maître.
De certains jeunes d’aujourd’hui, les plus connus, il serait assez malaisé de suivre la déjà longue évolution : plus d’un maître a été adoré et nié en peu d’années, de d’Annunzio à Benedetto Croce. […] Il avait vénéré en Benedetto Croce le maître des nouvelles générations ; il avait professé sa philosophie et s’en était pénétré. […] … … Lui pouvait ne pas quitter ces hauteurs glaciales ; et Renato Serra admettait certainement que la place de la philosophie et du Maître était là-haut ; mais les autres, ceux qui ne posaient pas leur pied, comme leur maître, sur un piédestal massif, et n’étaient pas soutenus par l’orgueil de tout homme qui a atteint l’immortalité ? […] Rien de plus vivant, ni de plus éternel que cette légende, et jamais celui qui voulut la graver sur le marbre des palais de Vicence ne fut plus maître de son ciseau. […] … Comme il serait beau le mot que nous dirions si nous étions maîtres de l’amener à la fin de la scène que nous devons prévoir ?
Un chant de chair, de matériel amour, de jeune vie et de suprême harmonie, ce maître tableau que semble avoir inspiré l’âme du Vinci.
Et tandis que l’Autriche honore de son mieux la mémoire de Segantini, l’Italie s’en désintéresse complètement, et n’a jamais voulu acheter le célèbre Triptyque qui est la dernière œuvre et le chef-d’œuvre du grand maître impressionniste.
Léo fut son disciple et surpassa son maître.
Stryienski, qui a bien voulu nous confier la publication de ce manuscrit et nous permettre d’en faire profiter ceux qui s’intéressent à la biographie du Maître.
J’ai tiré de son maître la confirmation entière d’une idée à moi.
Je désirais être maître de sortir et de rentrer pendant la nuit.
Pascoli, s’honorent d’être ses élèves ; M. d’Annunzio lui-même, qui ne prodigue point son admiration, a éprouvé le besoin d’accomplir de temps en temps quelque acte de retentissante dévotion en l’honneur du vieux maître.
C’est pourquoi un écrivain doit suivre son génie, aveuglément, sans raisonner, comme un chien suit son maître. […] Le chapitre le plus complet de cette première série d’études littéraires est dédié à Hippolyte Taine, pour lequel l’auteur a une admiration presque sans borne, qu’il justifie, d’ailleurs, en considérant sa vie, son œuvre, les jugements qu’on a portés sur lui en Italie, et en donnant un précis très exact des idées critiques et philosophiques du Maître.
En effet, jusqu’au moment où a paru ce volume il n’y avait eu aucun ouvrage en anglais consacré exclusivement à ce maître de la comédie italienne. […] Il a cru pouvoir parler et agir en maître, ourdir des intrigues, créer des pièges, renverser un ministère hostile à ses louches desseins, séduire certaines consciences par des millions et dominer l’opinion publique. […] Mais on ne peut en déduire qu’il soit souhaitable d’accroître le nombre des bévues ; et certes, quant à moi, je ne suis pas fait pour cette besogne et je déplore que dans d’autres pays mes collègues en philosophie s’en soient chargés, quand il leur eût mieux convenu de se taire. « Mais vous devez éprouver au moins le besoin de réfuter, pour le profit de tous, ce que vous appelez des bévues. » C’est ce que je fais, mais avec discrétion, parce que, comme je l’ai dit, ce n’est pas l’heure des maîtres d’école : il y a autre chose à faire : il faut vaincre pour l’Italie. […] Les socialistes allemands, avec leur puissante organisation, qui comprend 1 120 000 adhérents, 3 000 000 de syndiqués, 4 339 000 électeurs, 110 députés sur 397, un budget de 75 000 000 de marks et une réserve d’autant — c’est la fortune des syndicats —, les socialistes allemands avaient réussi à se faire passer dans le monde pour les pionniers et maîtres du camp socialiste, et, à ce titre, à s’imposer dans les différents Congrès, ainsi que je l’ai personnellement constaté au Congrès International d’Amsterdam.
Tout cela je savais le trouver dans la petite ville où, pendant cinq années, avec des maîtres désabusés, aux classiques barbes blanches, j’avais étudié les sciences les plus germaniques et les plus fantastiques. […] J’avais la permission d’y aller à toute heure ; quand les maîtres ne me réclamaient pas, je m’asseyais avec un livre auprès du bassin ; quand j’étais fatigué de lire et que le jour tombait, je cherchais à voir mes yeux réfléchis dans l’eau, ou bien je comptais les vieilles feuilles et suivais avec une angoisse extatique leurs lents voyages au souffle inégal du vent.
Avoir une place, même toute petite, parmi ces créateurs d’âmes, c’est la gloire du sénateur Boèce, Maître des Offices à la cour de Théodoric et qui fut mis à mort sur des accusations assez obscures portées contre lui par Cyprien, comte des Sacrées Largesses. […] Donc, au tribunal du Maître des Offices, Platon disait : Les universaux existent en dehors de toute connaissance subjective.
Enfin, et c’est le comble, le Louvre, si pauvre en maîtres allemands, ne possède en tout que trois Cranach : or, un de ces trois Cranach, facile à caser pourtant, puisqu’il n’a guère que vingt-cinq pouces carrés, est exposé… devinez où ?
Entraîné par le mouvement squarcionesque, par l’exemple d’Antonio da Negroponte et de Bartolomeo Vivarini, il quitta Venise vers 1468, c’est-à-dire trop tôt pour assister à l’évolution de ses contemporains, et il mourut dans les Marches vers 1493, sans avoir pu savoir comment, par les successeurs d’Alvise, Cima da Conegliano, Bartolomeo Montagna et Giovanni Bonconsigli de Vicence, celui-ci auteur d’une très belle Pietà, l’art vénitien allait s’unifier pour arriver aux maîtres du xvie siècle.
L’accord est conclu ; toutes les dispositions sont prises ; et voici enfin Casanova maître de la fille.