Sa poésie, dont le caractère saillant réside plus dans la forme que dans le fond, n’a pas encore eu un réel retentissement international, auquel, d’ailleurs, elle n’aurait que des titres limités… § Giosuè Carducci est le poète national de l’Italie moderne. […] Il condamna avec âpreté la courtisanerie sous toutes ses formes. […] Et lorsqu’il passe en revue les maîtres du sonnet, cette forme si pure de la poésie, il rappelle la perfection d’art que lui apportèrent le Dante, Pétrarque, le Tasse, Alfieri, Foscolo, et déclare n’être non pas le sixième, mais le dernier de cette glorieuse élite. […] On ne pourrait certes point considérer comme tels son classicisme de la forme et son érudition riche et variée ; il n’en est pas moins vrai qu’il y a là un assez grave obstacle à la diffusion de ses poèmes. […] Vous le trouvez sous toutes les formes, mysticisme artistique, moral, social, religieux ; dans tous les pays, en Russie, en Allemagne, en Angleterre, même chez ces races latines dont le scepticisme était devenu presque proverbial, comme la France et l’Italie.
Si tel était son pouvoir, elle ne manquerait pas de s’attribuer les plus belles formes. […] La laideur contredit à l’exactitude des formes, comme la maladie et la vieillesse. […] Carlo Vallini rappelle dans sa forme plutôt l’abbé Zanella ou M. […] Les peintres demandaient des conseils aux sculpteurs, maîtres des formes et des reliefs. […] La vie lui plaisait par ses formes et par ses couleurs.
Lorsqu’une forme ou une couleur n’ont comme raison d’être que la forme et la couleur qui leur est voisine, cette forme et cette couleur ne sont ni vraies, ni essentielles, ni plastiques. […] Il l’exprime en créant des formes, en mettant des couleurs, qui le définissent, le matérialisent, d’une façon plus complète que le géomètre. […] C’est souvent le cas de Matisse et des recherches personnelles de Zarraga, dont la construction va de la couleur à la forme, et non de la forme à la couleur. […] Cette forme poétique est encore peu connue en France. […] On s’est intéressé à la guerre sous toutes ses formes.
La Forme, seule, a le pouvoir de contenir ce que l’homme conçoit de plus grand ; par elle, l’artiste, avec la parcelle de divinité que son âme renferme, retrouve la force créatrice première et pétrit à sa guise un monde plus beau. […] » De la compréhension de la Forme naît la connaissance de l’harmonie, seule manifestation de la Beauté ; et c’est aller aux confins de l’Esprit humain que de la saisir dans toute sa pureté, comme l’ont fait les génies de la Grèce. […] Pourquoi la sculpture n’a-t-elle été le plus souvent considérée que comme la science des traits arbitrairement figés, des formes enserrées en des conventions linéaires, — vaine méthode d’équilibrisme puéril et de manèges monotones ? […] La forme est un résumé des impressions dictées à la main de l’artiste par la sensibilité de son cerveau, de même que la dominante de toute forme, c’est le premier point par lequel cette forme a sollicité la contemplation. […] Ce critique n’a aucune autorité parmi nous, car nous jugeons qu’il y a un plagiat bien plus répugnant que celui des phrases, c’est le plagiat des formes intellectuelles.
Picasso et Braque, par cette analyse de la forme, arrivèrent au « divisionnisme de la forme ». […] Cela implique une compréhension païenne de la vie, parallèle à la contemplation de la forme pure de Schiller. […] Tout cela forme un tout amusant à lire et instructif. […] — Mais le sujet en soi peut être insignifiant et la forme être cependant très belle. […] Sa forme, dont je ne méconnais pas la virtuosité, n’est pas de celles qui m’enthousiasment.
Dans sa forme illustrée le volume a jadis obtenu le succès le plus légitime. […] La critique est trop attachée à ses formes acquises, données de temps en temps par un homme génial, pour se décider à s’en détourner tout d’un coup, avant que les innombrables épigones aient épuisé ces formes avec leurs faciles et interminables analyses. […] La Vierge remplit l’art de son image et le dogme de son rayonnement, mais sa forme se trouve déterminée par ses actes. […] Combien de siècles a-t-il fallu pour que la doctrine blasonnée sous les traces du sphinx revêtît sa forme parfaite ? […] Il forme ainsi réellement un nouveau volume.
Il est bon de savoir qu’en Italie les livres, généralement, sont reliés en parchemin, et de manière que le dos, en l’ouvrant, forme une poche. […] Non pas que ta théologie naturelle, sous sa forme scolastique, soit, en effet, très attirante. […] En sorte que les Mémoires étaient déjà presque écrits, sinon mis en ordre, et rédigés dans leur forme définitive. […] Les portraitistes sont en bonne forme : […] M. […] Sous cette forme lamentable, les morts sont-ils donc maintenant les seuls habitants de la Roche Noire ?
Les vers, souvent durs, nous donnent une harmonie à laquelle nos oreilles ne sont pas habituées ; le dédain pour la forme, qui caractérise les romans de M. […] L’Idolo appartient à la vieille école du réalisme misérable et plat ; pas de forme, pas de décor, pas de nouveauté de moyens et de types ; surtout, pas une idée. […] C’est pourquoi je me borne à en noter la forme exquise, riche, cristalline, et quant à ses mérites dramatiques je m’en remets à la critique française qui l’a jugée à sa juste valeur. […] Annovi soit loin de toute forme recherchée, il n’atteint pas moins son but de faire revivre la figure si humaine et touchante du poète immortel. […] La cour du Louvre doit prendre la forme d’une croix grecque ; ce que Lescot et Ponce ont édifié disparaît presque en entier.
Il a l’imagination tortueuse, au service de laquelle il met quelquefois une forme enveloppée et nuageuse, de manière qu’il fatigue plus qu’il ne plaît. […] Cela ne gâte rien ; ce qui est plus grave, c’est sa forme négligée et bourgeoise. […] Ce sujet a été traité de bien des manières ; Léonard seul l’atteint jusqu’au cœur même ; lui seul se le représente sous la forme d’une tête de cadavre, exerçant toutes les puissances de la mort. […] Présente dès l’origine sous une forme immatérielle dans l’esprit de Léonard, tracée faiblement dans les dessins de Verrocchio, elle se retrouve enfin dans la maison d’Il Giocondo. […] La tombe de Poe est un petit monument en forme d’autel antique ; une lyre est sculptée d’un côté ; de l’autre on voit le médaillon du poète avec ces mots : Edgard Allan Poe.
Ce chœur, qui n’est pas grec, forme avec les extrêmes moyens musicaux de la parole une atmosphère mystique. […] La dernière forme exprimée par la Terre continua l’œuvre. […] Quelle forme est, de fait, plus propre à transporter la foule que le vers, cette forme ailée qui rachète tous les prosaïsmes et force l’attention par son rythme cadencé ? […] Dieu seul et le poète savent comment naît et se forme la pensée. […] Enfin, Wagner, droit sur le quadrige impétueux de sa Tétralogie, renouvela livrets et musiques dramatiques, formes et substances, et créa la forme du Drame musical.
Lipparini, qui nous doit une œuvre puissante pour le fond autant que pour la forme. […] ajouta Cypris, dont les formes admirables semblaient l’œuvre d’un Dieu. […] Celle-ci hésitait, en regardant les formes admirables du jeune homme ramassé sur lui-même, les coudes au corps, prêt à bondir en avant. […] Le maître se donna tout entier à cette interprétation et son génie s’y manifesta sous toutes ses formes. […] Formes construites et lignes sommaires, tout, dans ces dessins, est indiqué ou écrit avec une énergie parfois brutale ; on les dirait d’un caractériste.
S’il se sert des formes de danse, il les renouvelle, les transmue comme sublimées en musique pure. […] Est-ce pour cela que les jeunes négligent le roman, cette forme de littérature superbe, libre, indépendante ? […] Gabriele d’Annunzio vient de trouver la forme la plus directe et la plus empoignante pour parler à un public jadis si défiant. […] Celui-ci, la Felicità del sonno, est extrêmement supérieur par la forme et l’architecture. […] Toutes les formes de la pensée exigent les mêmes dispositions d’esprit : il n’est rien sans idées générales.
Son expression prend nettement la forme de son esprit. […] Un organisme collectif qui a saigné pendant à peu près un siècle ne peut pas atteindre la forme suprême de la vie collective, une renaissance esthétique, avant d’avoir retrouvé par une longue et patiente préparation les principes de sa force. L’Italie contemporaine n’est pas encore arrivée à cette conquête : elle travaille, elle s’enrichit dans les industries, ensuite elle aspirera à atteindre et atteindra sa forme suprême de vie. […] Le monde boréal, qui pour le moment sous mille formes différentes détient les pouvoirs de la direction du monde, a reconnu et honoré les deux poètes de notre race. […] Sous leur forme dramatique, qui s’est conservée jusqu’à nos jours, ils semblent dater du quatorzième ou quinzième siècle.
Lenzoni démontre l’impuissance de la science à établir une vraie vérité ; de la comtesse Lara, une étude sur Francis Saltus, littérateur américain ; Cesare Lombroso note que beaucoup d’hommes de génie furent épileptiques et se hâte de conclure : « Le génie n’est qu’une des formes de l’épilepsie », — raisonnement dont la naïveté a quelque charme ; M. […] Il y a dans le monde, au-dessus de nous, une idée, un archétype de chacune des choses qui forment le monde visible ; et ces idées seules sont stables et permanentes ; elles sont, en somme, les seules réalités véritables et connaissables ; les choses ne sont que d’obscures copies de ces formes éternelles, et on ne peut les connaître que par leur ressemblance avec les immuables types. — Aristote disait : Cette doctrine que l’École résume, « Universalia extra et ante rem », me semble radicalement irrationnelle. […] Pierre Quillard, « qui plaît par l’étrangeté de la conception et par l’excellence de la forme » ; et Madame la Mort, de Mme Rachilde, dont, au cours d’une analyse aimable, il traduit un fragment de la scène du second acte, entre Paul Dartigny, Lucie et la Femme voilée. […] Ainsi la barbarie asiatique envahissait la civilisation néo-grecque, cette civilisation qui fut la première, tenant d’Athènes le génie plastique et de Rome le génie politique, où le dogme évangélique se soit, de forme et d’action, identifié aux nommes, ait trouvé sa mise en œuvre. […] Toutes ces formes vagues nageaient dans l’abondance des ténèbres, initiales et indécises épreuves d’apparitions qui ne se révélaient aux hommes que par un lent dévoilement.
Il est, par excellence, un amoureux de la grandeur sous toutes ses formes et ne craint pas d’en parler avec grandiloquence, mais il n’a pas la possibilité des recherches malpropres, la puissance du vilain, la vision nette des petits côtés pratiques des choses laides. […] Nous en possédons tout un jeu, en France, dont la souplesse, la forme, le convenu ne laisse rien à entreprendre après eux et leur traité de Moscou. […] Müntz, on est assuré de ne pas perdre son temps ; même sous la forme apparemment superficielle de notes crayonnées en voyage, les renseignements qu’ils fournissent sont infinis. […] Louange qui n’est pas médiocre si l’on considère l’actuelle production littéraire, privée la plupart du temps de tout contenu réel et vrai, parée extérieurement de tous les attraits d’une forme impure. » Remy de Gourmont pense, comme Stendhal, que la forme fait partie de la pensée.
Mais la particulière conception esthétique de la vie, qui forme l’originalité, sinon l’étrangeté, de M. […] Il comprend aussi que la vie n’est que le jeu perpétuel des aspirations et des réalisations, et que l’équilibre de ces deux éléments perpétuels du mouvement est toute forme évidente ou occulte, tout organisme physique et métaphysique. […] La maladie est la révélation d’une désharmonie, d’un gouffre qu’il faut combler et d’un tourbillon de malheurs qu’il faut arrêter d’un geste, ce qui forme le suprême orgueil de l’homme en lutte avec la perpétuelle hostilité de la nature.
Des règles d’un Idéal, d’un Beau, nous voulons faire abstraction afin de ne point entrer dans de stériles discussions ; car le Beau, illimité comme tout ce qui est Esprit, se révèle, selon les tempéraments, sous les formes les plus indescriptibles et les lois les plus inqualifiables, adéquates à sa splendeur éblouissante. […] Avant la révélation de la forme de Beauté que nous ont donnée Raphaël, Michel-Ange, Vinci, s’était-il trouvé en le moyen-âge quelque œuvre de génie pouvant s’égaler à cette réalisation ? Cette question — à l’appui de toutes les théories apprises dès l’enfance et rabâchées durant la vie entière — paraissait des plus embarrassantes aux hommes de ce siècle commençant, qui, épris de perfection (un mot), ne pouvant la trouver nulle part, crurent bon, afin de suivre plus directement un but, de déduire sur la forme la plus antique contentant leur raison et de condamner tout le reste comme nuisible et avorté1. […] Nous concluons donc : haine à eux et gloire au Beau sous toutes ses formes, place à l’Esprit dans son éclat.
Guerrazzi, écrivaient un livre, ne pouvant pas livrer une bataille : et ses mémoires reflètent ce caractère d’une loyale et rude simplicité qui forme un contraste si frappant avec nos écrivains d’aujourd’hui. […] Ainsi il se forme une véritable loi de persécution alternative. […] Pascoli, plus fort et plus libre, peut semer dans ses vers ces audaces de pensée et de forme vers lesquelles son talent d’artiste exquis est irrésistiblement attiré. […] À vrai dire, on ne pouvait imaginer, à l’heure de ses débuts, quel artiste de génie devait prendre son essor vers la montagne : les virtualités d’un remueur d’idées et d’un créateur de formes n’y sont nullement. […] Bientôt le thème de la Madone, de la Mère, de la Vie va rejaillir sous une autre forme.
La statuaire leur montrait dans toute la pureté de sa forme le corps nu qu’ils désiraient tant connaître et qu’ils avaient si peu d’occasions d’étudier. […] La puissance d’établissement des formes, la vie de la physionomie, une incomparable largeur de facture, une science absolue du clair-obscur y sont réunies. […] Il ne voit des formes que l’extérieur et le charme ; du coloris, il tire des harmonies exquises. […] ne peuvent-elles adopter la forme qu’elles préfèrent ?) […] Maurice Muret, que la nouvelle littérature italienne s’embarrasse encore de dandysme sous quelque forme de « néomachiavélisme ».
Après un tirage restreint fait par l’Académie des Bibliophiles (Paris, imprimerie Jouaust, 1868), la lettre de Pogge se présente sous la forme d’un coquet petit in-18, sur hollande, composé en caractères elzéviriens et donnant le texte entier en regard de la traduction française : Les Bains de Bade au xve siècle, par Pogge, Florentin, scène de mœurs de l’âge d’or. […] Les Ballades, toutes en la forme italienne traditionnelle1, sont de poésie tendre, sensuelle ou philosophique ; le vers y supporte bien ses chaînes rigoureuses et, malgré quelques artifices, paraît pur, sans surcharge d’épithètes ; je l’aimerais mieux sinon « libre », du moins un peu plus libre et moins soucieux de rivaliser avec l’ingéniosité des trécentistes. […] Quoique la forme soit celle du récit, de la confession, l’auteur est resté dans le ton de la littérature objective, — analysant une situation donnée avec le désintéressement de l’observateur. […] Il donne son impression sur les peintres italiens et étrangers qui ont figuré à cette Exposition ; il sait varier la forme de cette impression, il fait des parenthèses, il amuse, il plaît. […] Casimiro Varese est, d’ailleurs, un spécialiste du genre ; il a traduit autrefois Bürger, Goethe, Klopstock, Grillparzer, Lessing ; mais jamais il n’avait atteint à cette élégance, à cette souplesse de forme.
Lipparini, dont la forme est plus que chez tout autre inattaquable, est un poète doux, à la vision calme, à l’évocation tendre. […] On eût dit des sacs tellement remplis de perles qu’elles imprimaient leur forme sur l’étoffe qui les renfermait. […] Vous rencontreriez le démon sous toutes ses formes et cela entraînerait votre perdition éternelle ! […] Tu as réalisé deux beautés : celle des formes et celle de l’intelligence. […] L’esprit et la forme des poèmes qui composent les livres futuristes répondent à l’appel violent des couvertures.
Jamais l’idéal féminin n’a revêtu de formes plus inéluctablement séduisantes. […] Elle vivotait encore aux dépens des visions les plus archaïques et n’avait pas même la force de changer ses formes, ses instruments, sa métrique. […] La dernière forme de la foi consiste à croire que l’on ne croit à rien. […] John-Arthur copia cette main à la manière des vieux maîtres italiens qu’émerveillait la beauté des formes humaines. […] La forme engoncée où se complaît le poète ne parvient pas à égaler l’élégance de la stance italienne.
Un double sentiment, le pessimisme présent et l’optimisme immanent, forme le rythme du Poème, qui met l’Homme dans ses âges, dans ses contingences, dans ses symboles. […] Ô, qu’aujourd’hui sur ses membres beaux l’homme se relève, et qu’il exalte sa terrestre forme de vie que le soleil gouverne, et que plus haute il la rende à ses fils, avant qu’il se noye dans l’air serein où surgissent et s’éteignent les étoiles ! […] Le poème se déroule dans une triple et admirable chaîne de sonnets, où la forme antique est toute renouvelée par un sentiment rythmique en même temps solide et simple, par une science harmonique très sûre.
La Sotie de Bridoye, qui, sous une forme très lyrique, offre un mélange de farces rabelaisiennes, sera créée par M. […] C’est qu’un étrange phénomène vient de se vérifier : les écrivains les plus en vue, l’un après l’autre, passent au théâtre et négligent toute autre forme littéraire. […] Corradini, c’est la forme littéraire, d’une beauté sévère et simple, tout à fait classique ; l’auteur a emprunté aux plus grands historiens de l’empire romain le secret d’une forme lapidaire. […] L’anticléricalisme prend des formes diverses selon le degré de culture (jamais très élevé) du citoyen qui en est atteint. […] Le mouvement de Marie et de Jésus décrit une ligne courbe qui s’accomplirait en forme d’œuf si la tête de Joseph — une énergique tête au regard triste, au front embroussaillé, à la longue barbe juive — ne s’y inscrivait pour l’élargir en cercle.
C’est la réaction de l’intelligence humaine de plus en plus libre, contre des formules et des formes encore arriérées ; c’est le désir de conserver l’essence du sentiment religieux sans l’amoindrir et l’avilir dans des rites auxquels, désormais, notre culture répugne. […] Aujourd’hui, nous sommes à un de ces tournants de l’histoire religieuse où l’esprit religieux ne peut plus se renfermer dans la forme religieuse existante et tend à la rompre.
Il ne veut pas laisser ces formes évoluer, servir de chaînon, ou, si l’on aime mieux, de semence pour des floraisons nouvelles, ainsi qu’il arrive réellement pour toute « forme » littéraire comme pour toute « vérité » scientifique. […] Et c’est peut-être pour retrouver les anciennes formes du mélodrame italien qu’il s’offre à M. […] Si les reflets ont une vie composée et interpénétrable, en est-il de même des formes ? […] À peine ai-je le temps de jeter un regard fugitif à l’intérieur des cours, où des formes blanches semblent se reposer. […] La Cyrénaïque forme une autre province dont la capitale est Benghazi.
Et quand, par une sorte de contagion, ces sentiments se répandent dans un peuple, quand, aux heures solennelles de l’histoire, la vie sociale est obscurcie par le nuage d’une indicible tristesse ou exaltée par le rayon d’une nouvelle joie, la religiosité qui vibre dans l’âme de chacun se multiplie par la solidarité et se manifeste dans une forme collective. […] Il signifie en fait un mouvement de l’être vers une nouvelle forme d’existence… Aujourd’hui, le sentiment religieux est-il en marche vers une transformation de lui-même, ou plutôt la crise enveloppe-t-elle simplement les éléments secondaires et caducs des diverses confessions ?
La marche de l’humanité qui groupe les familles et forme la communauté primordiale de la patrie, groupe les patries et forme les nationalités et les races, tend toujours plus à élargir ses limites. […] Schuré substitue à l’individu le couple, qui agit comme une forme parfaite au centre même du drame. […] Aujourd’hui le Théâtre et le Musée sont les deux véritables formes templaires de l’esprit contemporain. […] Mais les trois formes du théâtre à venir dont j’ai parlé trouveront seules leur place dans le temple. […] L’on pourrait se demander si elle n’est pas la dernière forme — forme dégénérée et puérile — des grands brigandages d’autrefois.
Elle s’est produite sous une forme méthodique, qui frappe l’esprit. […] Giolitti parle toujours très peu ; et lorsqu’il s’y décide, ses explications ont en général une forme ambiguë sur laquelle les journaux peuvent épiloguer à l’infini. […] Des contemporains ont avancé qu’il était incapable de donner forme aux théories qu’il publia. […] Ma pensée allait vers vous presque tous les jours, sous la forme d’un véritable remords. […] Il s’est rallié aux poètes d’avant-garde avec ses Stati d’Animo, mais il a plutôt renouvelé sa forme que sa sensibilité.
Cette intelligence renferme virtuellement les formes universelles. […] La prudence se forme d’une bonne mémoire des choses vues, d’une bonne connaissance des présentes, d’une bonne prévoyance des futures.
Le De monarchia commence par une critique des formes gouvernementales. […] « À chacun suivant sa capacité, à chaque capacité selon ses œuvres n’est que l’écho des vœux exprimés, dans un jour de mécontentement, par le vieux chantre du moyen âge. » Le De Monarchia fut condamné par Rome ; et cela se conçoit, car cette fois, celle-là seulement, il attaqua la suprématie romaine, en forme dialectique et à visage découvert. […] Cette traduction forme le premier volume d’une de ces petites séries à un franc joliment illustrées, qui sont des manuels de poche précieux : l’Angleterre avait déjà montré l’exemple, puis l’Espagne avec le Greco de M.
Celle qui portait glorieusement le nom de la Charpillon était alors dans toute la fraîcheur de sa dix-septième année : Ses cheveux étaient d’un beau châtain clair, et d’une longueur et d’un volume étonnants ; ses yeux bleus avaient à la fois la langueur naturelle à cette couleur et tout le brillant des yeux d’une Andalouse ; sa peau, légèrement rosée, était d’une blancheur éblouissante… Sa gorge était peut-être un peu petite, mais d’une forme parfaite ; elle avait les mains blanches et potelées, minces et un peu plus longues que ne le sont les mains ordinaires ; avec cela, le pied le plus mignon et cette démarche noble et gracieuse qui donne tant de charme à une femme ordinaire. […] Colonnes antiques, tableaux et parements byzantins, boiseries et plafonds, éclatantes mosaïques d’étoiles semées sur les lambris ou s’enroulant au fût des colonnes, tout cela ne forme qu’un tout, une harmonie et l’art d’une école.
Casanova enregistre avec un soin manifeste ces petits incidents : ils ne sont d’ailleurs que les intermèdes d’un long dialogue dont la matière est suffisamment variée et la forme toujours curieuse. […] Dès maintenant, l’on ne peut refuser à l’historien le mérite d’avoir marqué en traits vigoureux, fût-ce au prix de certaines exagérations, les caractéristiques du principat d’Auguste, une des formes les plus subtiles du pouvoir politique à Rome, sorte de transaction entre la conception latine de l’État et l’orientalisme dont le flux grandissant était gros de formes monarchiques et absolues.
Tous les essais écrits en langue étrangère sont publiés, et dans leur forme originale, et en traduction française. […] Il est vrai que son aimable interlocuteur, s’il ne savait point parler d’autre langue que le grec, employait du moins cet harmonieux et limpide dialecte thessalien qui, au témoignage des connaisseurs, se rattache de beaucoup plus près que les autres formes du grec moderne à la langue immortelle d’Homère et d’Eschyle. […] Croce finit par sortir de sa réserve, et sous forme d’apologie personnelle leur donna en ces termes une leçon salutaire. […] Mais au-dessus du devoir envers la Patrie, il y a le devoir envers la Vérité, qui contient en lui et justifie l’autre ; et fausser la vérité et improviser des doctrines comme celle que nous avons vu professer par d’éminents historiens et théoriciens allemands : le véritable État de l’avenir n’est pas l’État à fondement naturel, mais celui qui a surpassé l’élément naturel des nationalités et s’est constitué sous une forme purement juridique à la manière de l’Autriche-Hongrie ! […] L’élaboration de l’art, de la philosophie, de la science, est la tâche des différentes nations ; un peuple est destiné par ses aptitudes psychologiques à produire une forme donnée d’art ou de pensée, en un mot de civilisation ; mais le produit est quelque chose d’humain qui surpasse toute barrière nationale… Il n’y a pas une civilisation germanique opposée et supérieure à la civilisation latine, il y a une civilisation européenne avec ses éléments divers, mais coopérante et interdépendante, et aucune nation n’a le droit de s’arroger n’importe quel don comme son monopole exclusif : Spiritus ubi vult spirat.
J’ai tâché d’en donner une transcription en formes humaines.
« Cette partie si intéressante de la vie de Stendhal, effleurée seulement dans les 32e et 33e cahiers du journal de 1811, qui ne sont en réalité que des notes, se trouve ici complétée et forme un ouvrage absolument inédit.
Ancône [J’écris ces lignes dans la chambre de Livia, sur sa table, en face de la mer qui forme mon horizon, au-delà de toutes les cheminées d’Ancône.
L’article qu’il lui consacre dans son Dictionnaire philosophique n’est rien moins qu’indulgent et la brève analyse qu’il donne de la Divine Comédie dissimule mal sous l’ironie de la forme une indifférence ou une incompréhension totale. […] » Puis, sur la difficulté d’enfermer une pensée complète en une forme poétique si brève, il observe encore : « C’est le lit de Procuste, et c’est pour cela que vous en avez si peu de bons.
C’est une figure de jeune femme enveloppée d’un ample chiton qui tombe de son épaule droite et d’une draperie plus mince qui laisse transparaître les formes d’un corps admirable ; le bras droit manque, la main gauche tient un large disque brisé sur lequel on voit les restes d’une couronne d’olivier et d’un écrin qui devait être supporté par de petites griffes.
La cour de Ludovic, par l’exaspération même et la multiplicité des passions de son maître, devait, plus que la cour des Médicis, attirer et honorer dignement un esprit supérieur, singulièrement debout « par-delà le bien et le mal », amant effréné de la vie sous toutes ses formes et pour toutes ses jouissances, uniquement désireux de dominer à son tour son temps, par l’étrange faculté de son génie qui devait faire de lui un des plus complets « representative men » de l’époque.
J’étais auprès d’elles l’intelligence froide, insensible, lucide ; intéressé seulement par les formes de leurs membres et par les gentilles curiosités de leurs petites âmes ardentes. […] Nous allâmes, ce jour-là aussi, dans le jardin stérile où j’avais passé tant d’heures sous cette forme, avec cette âme ; et, ce jour-là aussi, nous nous approchâmes du bassin mort, plein de feuilles mortes.
La forme en est très pure, un peu monotone, pas très originale.
On sait que Pétrarque, vieux et fatigué, souffrait d’une épilepsie avec des formes accentuées de catalepsie.
À l’homme du continent, tout apparaît curieux, singulier, divertissant, de cette civilisation lointaine aux formes imprévues, aux modes impayables, dont aucun geste ni aucun rite n’a changé.