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2. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 249, 1er novembre 1907 »

J’avais le désir de l’amour, mais non le pouvoir d’aimer. Je sentis alors que je n’aimerais jamais, que je ne pourrais jamais connaître les égarements et les ardeurs de la passion. […] Je continuai à être incapable de véritable amour ; je dus reconnaître cent fois, chaque jour, à chaque instant, ma radicale impuissance d’aimer. […] Je recherchais mille femmes, parce que je ne réussissais pas à en aimer une seule pour toujours, et on s’imagina que je voulais me jouer de toutes. […] Sous le masque de ma légende se cache le sourire amer de celui qui fut aimé et ne réussit pas à aimer. » Le vieux séducteur se tut alors et l’autre vieillard commença à parler d’une voix lointaine : « Ce que tu as dit est peut-être vrai et, certainement, est terrible.

3. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

m’aimes-tu ? […] Je l’aimais ! […] je l’aimais. […] Elle t’aimait ! […] Et nous l’aimons.

4. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

Elle l’aime. […] Je n’aime pas cela. […] …Il l’aime peut-être. […] Nous aimons le même homme ! […] Nous aimons le même homme ! 

5. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

Vous devez être fier d’avoir été aimé ainsi. […] — Je vous aime, aimez-moi. […] Personne, peut-être, n’avait encore aimé comme nous aimions. […] J’aime beaucoup les Français. […] tu ne m’aimeras pas toujours ! 

6. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

. — Amour, à le considérer en son vrai sens, n’est autre que l’union spirituelle de l’âme et de l’objet aimé. […] Avant votre naissance elle vous a aimés, préparant et ordonnant votre entrée dans la vie. […] XVIII. — Notre instinct naturel aime surtout son moi, puis dans le moi diverses parties, et surtout l’âme. […] Placé dans un cercle méridional, l’homme jeune doit regarder en arrière le passé et en avant l’avenir ; aimer ses amis, ses ancêtres dont il a reçu l’existence, la nourriture et la doctrine ; aimer ses cadets, pour leur épancher avec amour ses bienfaits, afin de se voir honoré et soutenu dans la période de décadence. […] « Si on m’ordonnait de porter due guarnache (casaques) et que je n’en porte qu’une sans ordre, mon obéissance serait en partie commandée, en partie spontanée. » Le latin est la langue de l’Église, la langue ennemie ; il aime le vulgaire parce que c’est sa langue de croyant autant que sa langue de poète.

7. (1897) Articles du Mercure de France, année 1897

Pour qui aime le clinquant et supporte l’emphase, le prologue du Mefistofele de Arrigo Boïto est un chef-d’œuvre. […] […] Le Temps (7 août). — La jeune Europe, par Thomas Emery. — Critique du récent livre de Guillaume Ferrero ; le jeune sociologue italien nous informe qu’en France dans quatre-vingt-dix-neuf mariages sur cent l’homme seul aime sa femme, tandis qu’à la femme son mari est parfaitement indifférent. […] Sur les Napolitains : « Ils aiment la vie. […] Je n’aime pas beaucoup le titre L’Onesta Viltà, trop explicatif. […] Sabatier a compris saint François et il l’a aimé.

8. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

Et l’on comprend qu’il l’aime ainsi ! […] La vigne est aimée de l’ormeau. […] Dis-lui combien je l’aime ! […] Au fait, en est-ce une jamais que d’aimer une femme de lettres, ou même d’en être aimé ? […] Lui, il n’aime que les tarots.

9. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

J’aime mieux douter que croire à un pareil récit. […] Ce spectacle me fait aimer les quatre murailles humides où nous sommes relégués. […] Je n’aime pas le drame d’évocation populaire. […] « Aimèrent-ils ? N’aimèrent-ils point ?

10. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 232, 15 février 1907 »

À Milan, Léonard fut reconnu et aimé. […] Laurent de Médicis, dont la complexe psychologie n’a pas encore trouvé son exégète, aima Michel-Ange ainsi qu’un artiste exquis, tendrement joyeux et délicatement sensuel, peut aimer un colosse qui bouleverse avec des rugissements de lion toute l’esthétique, qui accueille dans un égal mépris le passé et l’avenir, dédaignant surtout le présent, et se dresse ou tente de se dresser tout seul devant l’âme prosternée du monde. Jules II avait tour à tour aimé, exalté et humilié Michel-Ange, dans lequel il ne reconnaissait qu’un instrument pouvant lui servir, à côté de Bramante et de Raphaël, à élever aux plus hauts sommets son ambition, et à la faire rayonner sur son siècle, qu’il attaquait avec une inapaisable fureur guerrière.

11. (1896) Articles du Mercure de France, année 1896

Le Piémontais est vivement discuté, mais avec plus de justice, et se sent, sinon aimé, du moins compris. […] Rosso perd une mère très aimée et demeure de longs mois dans un abattement profond qui lui ôte toutes facultés et tout courage. […] L’imprimeur peut être fier ; c’est très bien repéré, mais que cela fait aimer le beau, le pur, le divin papier blanc. […] On aime à lire ses subtils commentaires, même contradictoires à ce que l’on interprète soi-même. […] Il connaît Verlaine, l’aime et le juge comme il faut.

12. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

Le grand amour naît de la grande connaissance de ce qu’on aime. Et ce que tu ne connais pas ou que tu connais mal, tu ne pourras l’aimer, et si tu l’aimes pour le bien que tu attends de lui et non pour sa suprême vertu, tu fais comme le chien qui remue la queue et fait fête, allant vers celui qui peut lui donner un os.” […] J’aime mieux penser que la phalange « vériste »se paie gentiment notre figure, — et cela, avec notre argent. […] Dante n’aima pas que Béatrice. […] Il est inutile de citer Alfieri ; il ne nous aimait pas beaucoup et il l’a dit avec sa violence habituelle.

13. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

Florence est au moment où l’on aime, on rit, on chante. […] Il aimait les enfants. […] Il dut aimer son époque si active, si amoureuse des arts, de l’érudition et de la science. […] Il y a des sociétés qui n’aiment pas assez les lettres ; il y en a d’autres qui les aiment trop. […] On les aimera et on songera à eux.

14. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

Gabriel Faure a toujours aimé publier des volumes où il n’y a pas beaucoup de papier. […] « Plus on aime, plus on souffre, dit Amiel dans son Journal intime. […] Aimer, semble se dire parfois Fogazzaro, aimer, pourvu que ce soit avec force, ne serait-ce pas la meilleure vocation pour les cœurs sublimes qui veulent démentir les viles contingences et s’élever toujours plus haut dans le domaine philosophique ? […] Tu étais content de m’aimer, d’aimer ta fille, l’Italie, tes fleurs, ta musique, les beautés du lac et de la montagne. […] Il veut que nous aimions tout le bien, que nous détestions tout le mal et que nous aimions de toutes nos forces selon cet amour et cette haine ; il veut que nous nous occupions seulement de cette terre, des choses que nous pouvons comprendre, que nous pouvons sentir ! 

15. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

Ce que j’aime dans le livre de M.  […] Rusconi et Valeri ont été fort bien avisés d’y ajouter les Traités sur l’orfèvrerie et sur la sculpture du grand-maître que François Ier aima et chérit et qui aima à son tour la France. […] » “Je n’aime, disait-il, que ce qui est rare. […] Vorluni déclare franchement ne pas aimer beaucoup Lilith « qui n’est pas ce qu’il y a de meilleur dans l’œuvre dramatique de Remy de Gourmont ». […] Il est parfois incorrect ; cela n’est pas déplaisant pour qui aime la prose de l’abbé Galiani, le maître de tous les Italiens qui veulent écrire en français.

16. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Érasme aimait le grec, mais aussi la bonne chère, et de parler la langue de Lascaris ne le nourrissait pas suffisamment. […] Tous ceux qui aiment ou qui ont aimé trouvent qu’entre la théorie et la pratique il y a heureusement un abîme : chaque amoureux sent que son cœur, que ses sentiments n’ont pas encore été sondés. […] Le poète nous transporte avec un élan tout à fait remarquable et il sait se faire aimer. […] Il l’a voulue blonde, comme Nicéphore Callixte, et il lui a fait, sous le fuazzuolo léger, des cheveux par petites boucles claires, ainsi qu’il aime à les peindre. […] Du reste, dans ce cas, ceux qui se battaient étaient des hommes qui aimaient tour à tour à écrire, à discuter, à donner ou à recevoir des coups d’épée.

17. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

Autant le Corrège aime la douceur comme Léonard de Vinci, autant Velazquez aime le brillant. […] Le héros que Ghita a tant aimé, et qu’elle aime -et qu’elle aime encore, est fort commun. […] Quant à Léonard, j’aime à en citer ce qu’en dit M.  […] Giacosa laisse des œuvres que le public aimera longtemps encore. […] Comme il l’aimait avec beaucoup de naïveté, il voulut se distraire de ses craintes.

18. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

Mila de Codra, l’étrangère, est avec lui, car il l’aime et elle l’aime. […] Mais, finalement, nous nous demandons : pourquoi Lazaro aime Mila ? […] Si, d’ailleurs, ce père vigoureux s’est pris de haine pour son fils, c’est qu’il brûle de posséder Mila di Codra ; et Mila di Codra est aimée d’Aligi, et l’aime. […] Il n’aimait personne, voilà tout ! […] — Non, non, je… je t’aime.

19. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »

Mais, remarque le gibelin, tous disent de même : ciel, amour, mer, terre, vivre, mourir, aimer, et d’autres mots encore. […] Tout homme a besoin de communier avec ses semblables, c’est-à-dire avec ceux qui croient, aiment et espèrent comme lui et même les femmes et les enfants (néophytes). […] La politique de Dante découle de sa croyance, il aime l’empereur par haine du pape. […] L’amour nous porte à magnifier l’objet aimé, à le défendre. […] La bonne manifestation de la pensée est la meilleure chose du discours et j’aime notre idiome parce qu’avec lui seul je m’énonce bien.

20. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 252, 15 décembre 1907 »

Ces réflexions, pourtant, sont bien modérées et bien indulgentes en comparaison de celles que le sonnet lui inspire d’ordinaire : « J’aime encore mieux une cinquantaine de vers du Dante, écrit-il à un ami, que tous les vermisseaux appelés sonetti, qui naissent et meurent à milliers aujourd’hui dans l’Italie, de Milan jusqu’à Otrante24. » Aussi, bien qu’il ait rendu aux canzoni de Pétrarque un maigre hommage dans son Essai sur les mœurs, Voltaire ne pouvait guère avoir d’indulgence pour l’un des maîtres les plus glorieux du genre qu’il détestait. […] Avant de se rendre aux Délices, Casanova s’était arrêté à Morat et de là avait été rendre visite à Haller dans sa propriété de Roche ; sachant que son hôte se disposait à visiter Voltaire, Haller ne s’était pas refusé le plaisir de juger son confrère avec plus de franchise que de bienveillance : « M. de Voltaire, avait-il dit, est un homme qui mérite d’être connu, quoique, malgré les lois de la physique, bien des gens l’aient trouvé plus grand de loin que de près33. » Plus discret, ou plus habile, Voltaire rendit hommage, devant Casanova, au savant qu’il aimait pourtant peu : « Il faut se mettre à genoux devant ce grand homme, déclare-t-il avec emphase […] — Je le pense comme vous, riposte Casanova, et j’aime à vous entendre lui rendre cette justice ; je le plains de n’être pas aussi équitable envers vous. — Ah ! […] Il y a les aînés, aimés du public, dont M.  […] Les autres, jeunes et aînés, sont encore moins remarquables, et de toute façon je ne saurais parler de leur art que je n’aime pas, et qui ne me semble pas apporter de forces vives au renouveau théâtral, je ne dis pas général, mais même particulièrement italien.

21. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 247, 1er octobre 1907 »

Ce sont treize aspects de la même inquiétude, ou, si l’on aime mieux, treize nouvelles ou treize chapitres d’un livre de mémoires psychopathologiques. […] Il a dû se renouveler complètement au point de vue psychique, il doit pouvoir considérer sa vie en deux phases bien distinctes, dont la première doit jeter dans son âme une ombre noire, et une lumière trouble sur la suivante ; il a dû réunir dans la première étape de sa vie toutes ses faiblesses, pour mieux les haïr, et grouper dans l’étape présente toutes ses qualités, ou tout au moins toutes ses aspirations, afin de mieux s’aimer ; pour que dans ce livre M.  […] Sa famille ruinée, l’amante qu’il aime d’un terrible amour de névrosé et qui l’abandonne pour qu’il soit heureux sans elle, enfin les recherches du savant, sa lutte âpre et son triomphe composent les trois étapes d’un homme qui sait vouloir, qui sait surtout se donner.

22. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

Nulle part elle n’est mieux exprimée que dans la Gioconda : Lucio le sculpteur doit aimer Silvia, l’épouse qui est toute douceur et toute bonté ; il veut l’aimer, il s’efforce de dompter la révolte de sa tragique passion. […] Je suis né, moi, pour faire des statues… » Avec toute son âme et tous ses sens, il aime l’étrangère, la Gioconda Dianti, celle dont la sculpturale beauté crée et détruit, de seconde en seconde, mille harmonies divines. […] Ils aiment tout ce qui provoque la volupté des « paradis artificiels » : ainsi ils ont un attrait irrésistible pour l’eau qui cache, en elle plus de mystères que l’imagination n’en saurait inventer, et qui engourdit la volonté malade de son impuissance. […] Laval, du fond de sa solitude maussade de vieux célibataire sans famille, sans amis, sans affections, rêve du bonheur qu’il a manqué par lâcheté ou par indécision ; et soudain il comprend, trop tard, qu’il a aimé une femme, sans se l’avouer, il devine qu’il a dû être aimé d’elle, et que, pour ne pas avoir voulu croire à cet amour, il a gâté toute son existence. […] Elle s’était fait une couronne avec de grandes herbes et des lis d’eau, et lui avait demandé : « M’aimez-vous comme ça ? 

23. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

La sublime poupée que nous aimions avec ses clinquants et ses paillons ! […] On sait que les littérateurs et les journalistes ne les aiment pas. […] Le châtiment de ceux qui ont aimé les femmes, a-t-on dit, est de les aimer toujours. […] Gauthiez n’aime pas non plus la théologie. […] il est aimé !

24. (1895) Articles du Mercure de France, année 1895

À côté du citoyen, l’homme point en lui, l’homme qui aime le beau, la nature, le sourire des vierges, le soleil, l’azur, la mer, les moissons flottantes dans les campagnes, les forêts qui bruissent au souffle du vent, les neiges qui rayonnent de blancheur sur le haut des Alpes. […] Si ces poésies ont marqué une audacieuse tentative d’innovation métrique, ou, si l’on aime mieux, de retour à l’antique, elles sont encore plus significatives par l’unité et la solidité de la conception. […] Vénus apparaîtra de nouveau dans ses songeries, mais ce ne sera pas cette Vénus céleste qu’aimèrent les Socrate et les Platon, non, mais cette Vénus populaire qui vend des lambeaux, de sa chair aux carrefours battus de la flamme des tavernes. […] Les Étrusques furent les premiers artistes que virent les Romains, mais rien n’indique que l’art qu’ils pratiquaient fût très vénéré ni très aimé.

25. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

Canaletto, discrètement, aime et connaît bien sa ville, il en traduit avec une ferveur et une sensibilité tendres la couleur foncière, fondamentale, et certes par lui on se fait une sûre et chantante idée de la cité sur la lagune. […] Je n’aime pas Léonard de Vinci parce que c’est un génie qui a enseigné aux autres le droit de ne pas en avoir par le raisonnement. […] On sent que lui aussi aime Francesca ; il devine que son amour n’est pas partagé, et il souffre de sa laideur, il souffre du mépris où le tient Francesca, et l’on ne peut se défendre de quelque pitié pour lui. […] Silvagni est fort recommandable à tous ceux qui aiment avoir un plan complet du mouvement intérieur et extérieur, de la mission, des transformations, de la grandeur de l’Empire. […] Il l’aima et la rechercha dans toutes ses manifestations ; il fut peintre, sculpteur, musicien et si, comme producteur, il ne laisse pas une trace éclatante, il eut, comme critique d’art, une influence.

26. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

il aime bien peu celui qui peut dire combien il aime » (CXXIII, à Laure vivante). […] Brisset lui n’aime pas l’obscurité. […] — Tu l’aimes ? […] Non content d’illustrer ces chants aimés, il en commenta même plusieurs, car il se targuait d’avoir étudié le Dante. […] De soutane il en a bien peu, — juste assez pour détester les monsignors et aimer les arts en toute quiétude.

27. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

Mais les jeunes gens aiment quelquefois les excentricités, et sur l’autel de la morale la Gioconda a péri. […] Sans doute, mais cela prouve seulement que chaque génération se choisit un poète ; la nôtre aima Verlaine, comme celle de M. Coppée aimait Victor Hugo, mais elle n’aima pas Verlaine parce qu’il était plus d’exception que Victor Hugo, elle l’aima, au contraire, parce qu’il était plus près de son cœur et de son intelligence, parce qu’il était, pour elle, plus clair, plus familier, plus éloquent. […] Le vulgaire, en effet, c’est, par excellence, tous ceux qui n’aiment ni Mallarmé, ni Verlaine, ni Villiers, ni Laforgue, — ni quelques autres qui ne sont pas encore descendus parmi les ombres. […] Villari aime vraiment Savonarole, il l’a compris, il est entré dans son âme même.

28. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 239, 1er juin 1907 »

Je signalerai volontiers comme la plus belle et la plus poignante composition du poète, l’évocation de Jacovella, la jeune femme de la Renaissance, qui joua du luth devant Raphaël, et que le poète aime et va chercher dans la petite maison, encore debout, de cette lointaine beauté. […] Donne-moi la main ; voulons-nous Nous aimer, Jacovella ? Et Jacovella répond : Oui, poète, je veux t’aimer.

29. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

Ce qu’on aime à l’Opéra, ce n’est pas la musique. […] Il aime beaucoup les animaux : il se mire volontiers dans leur matérialité élégante. […] On sait que les poètes orientaux aimaient la rime au point de bâtir des poèmes entiers sur une rime. […] Les films que je n’aime pas sont : les films italiens, les films espagnols et les films scandinaves. […] Elle garde une vertu unique et triomphante : elle se fait aimer.

30. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 244, 15 août 1907 »

Pour trois louis, que lui coûtèrent les boucles, Casanova vit s’éclairer d’un charmant sourire des lèvres et des yeux qui l’intéressaient ; il aimait à faire plaisir, même sans arrière-pensée, et la générosité faisait partie de ses moyens ordinaires de séduction ; celle-ci devait lui coûter bien plus de trois louis. […] Trois semaines plus tard, la tante favorite de la Charpillon, dépêchée en ambassade, vient trouver Casanova et le supplie de se rendre auprès de sa nièce malade, dont elle excuse en ces termes les fantaisies et les pudeurs excessives : « Cette chère enfant est folâtre, un peu étourdie, et ne se donne que lorsqu’elle est sûre d’être aimée… Elle vous aime, mais elle craint que votre amour ne soit un caprice. » Naturellement, Casanova n’avait pas mené jusque-là une entreprise aussi folle pour s’arrêter en chemin.

31. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 231, 1er février 1907 »

C’est le sonnet au Bœuf : Je t’aime, ô Bœuf dévot ; et un sentiment doux De vigueur et de paix tu répands dans mon cœur, Soit que solennel comme un monument Tu regardes les champs libres et féconds, Soit qu’au joug te courbant content, Tu secondes l’œuvre agile de l’homme. […] Si tu as aimé les grands yeux pleureurs des mères, et leurs bras tendus en te maudissant, ô déesse, de la tête pliée des fils ; si tu as aimé sur le Palatin sublime l’autel antique (le Tibre touchait encore la colline évandrienne, et le soir en naviguant entre le Capitole et l’Aventin, le Quirite, en revenant, regardait en haut la ville carrée, éclairée de soleil, et il murmurait un chant lent saturnien) ; Fièvre, écoute-moi. […] Dans un paysage merveilleux, admirablement évoqué, il se pend à une croix du chemin, avec une corde, qui, dans les mains enfantines de celle qu’il avait oubliée et qu’il ne peut plus aimer, était un jouet.

32. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 237, 1er mai 1907 »

Puisque l’élément mystérieux de la religion nous apparaît toujours plus réel et plus insondable, il s’ensuit que l’insuffisance des formules théologiques nous devient de plus en plus évidente et en même temps que le devoir de croire devient de plus en plus impérieux, car cette relation entre notre intelligence et la Réalité insondable est la seule possible ; car la disposition à croire nous est innée, et doit, par conséquent, s’appliquer ; car, enfin, il est difficile d’admettre que notre obligation envers la vérité cesse vis-à-vis d’une vérité qui s’impose à notre entendement, à notre imagination, aux instincts de notre cœur, sans se dévoiler, d’une vérité que nous ne pouvons pas comprendre, mais que nous pouvons aimer. […] Bien qu’il nie avoir aucune religion, il dit à ce propos : « La question est là : ou Dieu est avec moi, ou il n’existe pas. » Il lit beaucoup, avec passion, et ses lectures, dont il est très fier, s’adressent aux auteurs les plus sérieux : Montesquieu, Voltaire… Il a acquis ainsi une certaine érudition dont il aime à faire étalage.

33. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LIX. Musique à Naples »

C’est de ces écoles que, suivant moi, sont sortis les plus grands musiciens du monde, et c’est bien naturel, c’est le pays où l’on aime le mieux la musique.

34. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXVIII »

Il paraît qu’elle m’aime.

35. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXIII »

Ils aimaient beaucoup le roi Ferdinand, qui parlait leur langue qui est pleine de vivacité, de comique et de gestes indécents.

36. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LX »

On l’aime à cause de la tendresse qui anime ses compositions.

37. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXVI »

Il paraît que, jusques aux rois français, les gens du pays aimaient à se vêtir d’étoffes précieuses.

38. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXIX »

Pour se faire aimer d’une femme ennuyée, il faut cacher la théorie, mais, peu à peu, la porter à plus d’activité ; vous serez bientôt pour elle une source de plaisirs.

39. (1893) Articles du Mercure de France, année 1893

Capuana, qui n’est pas hostile aux poètes, bien que romancier vériste ou naturaliste (c’est tout un), en a été choqué, — mais, voyez quel mauvais goût j’avoue et quelle âme malsaine, c’est précisément ce lyrisme un peu brumeux que j’aime en M. d’Annunzio.

40. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

Beaucoup d’années après, je la revis, je la reconnus et je me mis à l’aimer comme une sœur. […] Mais ceux qui pensent en leur cœur des choses défendues assument la mort et la captivité : surtout ceux qui aiment ce siècle et qui se glorifient dans leurs richesses : et ceux qui ne pensent pas aux biens futurs, leurs âmes sont vidées de tout.

41. (1891) Articles du Mercure de France, année 1891

Amoureux, Don Quichottin emmène sa belle à la promenade, lui déclare à peu près ceci : « Je vous aime, mais celui qui a des droits sur vous est jaloux de moi, il pourrait vous arriver malheur… » — « Je le sais, dit Luciette, qu’importe ! 

42. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 243, 1er août 1907 »

Un irrésistible besoin de renouveler nos visions et nos sensations pour aimer et pour reprendre la vie d’un amour nouveau, sincère, domine tous ces jeunes talents.

43. (1894) Articles du Mercure de France, année 1894

À ce propos, voici quelques paroles d’Eugène Delacroix rapportées par les récentes publications de ses agendas : La question du Beau se réduit à peu près à ceci : Qu’aimez-vous mieux d’un lion ou d’un tigre ?

44. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

Quand j’ai parlé de l’Italie, j’ai pensé avant tout aux aspirations de ce peuple italien que j’aime entre tous et au milieu duquel j’ai si longtemps vécu ; je me suis efforcé de le comprendre ; je me serais interdit de chercher à l’influencer. […] Ce révolutionnaire héroïque, paladin du droit du peuple et des peuples, aima la France par-dessus tout ; comme polémiste il n’était pas sans valeur et il avait de l’éloquence. […] L’autre, pendant qu’il crée, souffre, gémit (j’aime à le croire…). […] Gozzano, L’Altare del Passato, Milan, Treves Ceux qui aiment le poète disparu des Colloqui, Guido Gozzano, liront avec plaisir ces mélanges posthumes (contes et souvenirs) qu’on vient de publier sous le titre L’Altare del Passato. […] L’importance des fresques découvertes est telle que la petite église devient un vrai pèlerinage pour ceux qui aiment les arts ; c’est un monument capital de l’art pictural du xiie au xve  siècle.

45. (1915) Articles du Mercure de France, année 1915

Aussi les Italiens, qui aiment la liberté et veulent vivre à leur guise, sans subir l’oppression de la soi-disant supériorité allemande, luttent-ils vaillamment à nos côtés !

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