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2. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

Florence avait une âme républicaine qui fut longue à endormir. […] Adolfo Ferrière, s’est donné la longue peine de nous renseigner sur les bienfaits de l’entreprise. […] … », pour ensuite la tuer de sa longue épingle, par jalousie. […] On ne trouvait pas de manteau assez long. […] C’est une maladie tout à fait cardinalice qui assure à son homme une longue santé.

3. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 251, 1er décembre 1907 »

Dans la petite chambre de l’auberge des Balances, les deux amants se firent de longs adieux que n’adoucissait nul chimérique espoir : et gravant sur une vitre de la fenêtre le dernier mot de leurs deux destinées qui se désunissaient, Henriette laissa à son ami cet avis suprême : « Tu oublieras aussi Henriette. » Il ne devait pas l’oublier. […] Le théâtre de Goldoni passionnait Voltaire à cette époque de sa vie : il fait le sujet des longues lettres qu’il échange avec le marquis Albergati Capaccelli, poète dramatique, un de ses meilleurs amis d’outre-monts. […] J’étais animé, et pendant deux longues heures j’eus le plaisir d’intéresser la plus brillante compagnie. […] Casanova enregistre avec un soin manifeste ces petits incidents : ils ne sont d’ailleurs que les intermèdes d’un long dialogue dont la matière est suffisamment variée et la forme toujours curieuse. […] Car c’est fini de la légende de l’ambitieux hypocrite et secret, du tyran rusé qui, autant que César, a la passion du pouvoir absolu, et qui, bien plus que lui, a la science insidieuse des moyens à longue portée.

4. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LVIII »

À une heure du matin, nous partons pour le Vésuve, le Vicomte, M. Long, sa femme et moi. Mme Long se trouve mal au milieu de la montée sur le mâchefer. […] (M. Long était déjà en haut, moi à mi-côte, examinant le Vicomte et excédé de fatigue. 1813.)

5. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

Ces petits romans d’Italie sont, en réalité, cinq nouvelles assez longues dont les sujets sont empruntés à ce quinzième siècle qui fut en Italie si brillant. […] Pascoli, après un long silence pendant lequel il s’était adonné complètement aux études philologiques et philosophiques, revient à la poésie. […] Un autre manuscrit est intitulé « Orgueil et sottise » et commence avec une longue série d’antithèses, telles que : « Tous les sots ne sont pas orgueilleux et tous les orgueilleux sont sots. […] À Dux, sortant du lit, 13 Xbre 1793, jour dédié à sainte Lucie, mémorable dans ma trop longue vie ». […] Une fille des champs, affalée tout du long dans l’herbe, dans le plantureux foin lombard, arque de ses bras étendus une gaule glissée derrière ses épaules.

6. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

Il n’arrive pas tous les jours de pouvoir signaler une œuvre qui ait devant soi on long avenir ; cette pièce est la bienvenue dans le Théâtre italien aujourd’hui si restreint comme quantité et si mesquin comme qualité. […] Contentez-vous alors des joies que vous donnent les grappes mûres… Le jour vient et vous appelle au repos après votre longue nuit d’orgie. […] Leurs manteaux sont couleur livide comme le rocher le long duquel elles demeurent, et, sans le secours des teintes, Botticelli a rendu la navrance de cette monochromie. […] La plage de sable, peu large, est longue et nue en face de l’Adriatique. […] La genèse de Fragonard sera longue, son inquiétude, ses incertitudes se prolongeront : son esprit mobile et primesautier y aidera, — et peut-être, une certaine indifférence, une répugnance secrète à accepter les idées reçues.

7. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

Il y en a de toutes sortes, d’ineptes et de charmantes, de grossières et de délicates, de longues et de brèves. […] Miraggio, quoique trop long et d’une donnée peu originale, montre un talent vif et prompt d’observateur. […] Fred nous en a rapporté tout ce que ses longues recherches lui ont permis de découvrir. […] Ayant acquis par de longs mois de paix le droit de me soulager avec quelque peu de médisance, je suis heureux de pouvoir exprimer mon manque absolu d’admiration pour le dernier roman de M.  […] Au Palais, on fête, au quatrième acte, le triomphe de la Princesse Béatrice, revenue d’une longue promenade au milieu du peuple.

8. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

Carducci s’éloigne dans le silence que sa longue journée de labeur remplit de noblesse. […] C’était un homme grand, maigre, avec de longs cheveux gris, et un œil unique, bleu. […] La nuit était fraîche, comme mouillée : de longs nuages minces sillonnaient le ciel. […] Il est féroce, tu sais, — il a dans sa poche un couteau long comme ça. […] Après les travaux, longs, patients, courageux et éclairés de M. 

9. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

On a écouté et admiré, à la Schola, de longs fragments d’une œuvre de Monteverdi. […] J’en inventai quelques-uns ; je les plaçai dans les interlignes, tout le long d’Orphée. […] « Oui, certes, nous dit Mathilde Serao, c’est un pays trop long que l’Italie ! […] Par une nuit de tempête, on jette à la mer le chalut, filet gigantesque, suspendu par de longs câbles, au bateau qui le traîne à sa suite. […] Le livre aurait même gagné, comme œuvre d’art, à ce que divers longs extraits fussent renvoyés, à la fin de l’ouvrage, à titre de pièces justificatives.

10. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

Je collectionnais depuis de longues années ce que je pouvais rencontrer sur l’auteur des Mémoires. […] Quant à l’objet en fer, Casanova le décrit très nettement : c’était un verrou long. […] Ce respect, qui est au-dessus des préjugés vulgaires, m’a été inspiré par la longue étude que j’avoue avoir faite des actes du fameux tribunal. […] Tout cela, de longue date, nous était familier par des cartes et des photographies ; mais nous ignorions ici la dernière page de l’histoire. […] Sous la direction d’un ami de la veille, capitaine au long cours, deux compagnons « aux longues rames » enlèvent la nef, et, nous volons « sur la mer onduleuse ».

11. (1897) Articles du Mercure de France, année 1897

Conclusion morale un peu longue, peut-être parce que morale. […] Au bout de cinquante ans et souvent moins, la valeur émotive d’un poème ou d’un tableau est usée ; ce n’est qu’en suite d’un long repos dans l’oubli qu’elle reprendra passagèrement quelque force. […] Antony Méray : « L’exemplaire des œuvres de Pogge où j’ai découvert cette lettre, très peu connue et non traduite en français, est un incunable à longues lignes : imprimé en caractères ronds, par Jehan Petit, à Paris, sans date, sub signo lilii aurei. […] En l’an 1700 l’Italie n’avait pas produit, imitations de l’œuvre du Tasse, moins de deux cents drames pastoraux ; en Angleterre, en Espagne, en France, Spencer, Shakespeare, Milton, Cervantès, Honoré d’Urfé furent touchés par le génie du Tasse, écrivirent des pastorales : l’Astrée est une longue et très belle transposition de l’Aminta, « ce tableau de l’âme et de la nature humaine à leur printemps ». […] C’est seulement après un long débat et grâce à une ruse légale, que le Gouvernement italien a pu reconquérir les papiers de Giacomo Leopardi et les confier à une commission d’hommes de lettres et d’érudits qui en surveilleront l’édition.

12. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

Ludwig s’était, pendant de longues années, consacré aux recherches historiques et, dès 1881, P.  […] Elle est longue à comprendre que l’on peut avoir des yeux pour admirer et un cœur pour souffrir. […] Sa figure me parut très longue et très colorée, mais douce et calme. […] Il revient au roman après une longue pause remplie des harmonies, parfois puissantes, de ses tragédies. […] Et de son mélancolique ermitage, le dédaigneux anachorète voit lentement passer les longues années de l’oubli.

13. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 249, 1er novembre 1907 »

Il est, par métier, le tourmenteur de l’humanité ; mais une longue habitude l’a rendu moins féroce et moins terrible. […] Je répétai mille et cent mille fois les imaginations les plus tendres, les confidences les plus ardentes, les morceaux les plus passionnés de la lyrique passionnelle — je baisai, je caressai, je soupirai, je passai de longues heures sous une fenêtre ; j’attendis des nuits entières, enveloppé dans mon manteau, l’apparition d’une lumière connue, j’écrivis des lettres insensées, je me forçai à verser des larmes d’émotion et je finis par me compromettre aux yeux de tout le monde en engageant solennellement ma foi à une jeune fille que ma comédie amoureuse n’avait que trop émue. […] J’espérai que peut-être, à l’improviste, l’amour jaillirait à pleines ondes dans mon cœur, rendu plus intense et plus impétueux par cette longue attente. […] « Et pourtant, pensai-je, cet homme duquel je ris, ce jeune homme ridicule et ignorant a été moi-même autrefois… Il est encore moi-même par quelques côtés… Pendant ces longues années, moi j’ai vécu, j’ai vu, j’ai deviné, j’ai pensé, et lui est resté ici, dans la solitude, intact, parfaitement semblable à celui que j’étais le jour où je quittai ces lieux. […] Je n’avais plus rien à lui dire et je me taisais ; il n’avait plus rien à me dire ; mais au lieu de se taire, il fabriquait des phrases et récitait des poésies horriblement longues.

14. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

Mais ma chronique est si longue que j’attends une heure plus propice pour m’attendrir sur la destinée des volumes prochains, les miens compris. […] L’une d’elles, bouffie, jaune et malpropre sous le châle noir à longues franges, le peigne d’écaille fiché à la diable dans un graisseux chignon, l’éventail battant veulement entre ses doigts boudinés, m’attire au fond d’un cortile. […] Les laboratoires de la Sorbonne n’avaient point une réputation intacte ; voilà la robe déchirée tout du long sur une nudité qui n’est pas belle. […] Les poètes, d’ordinaire, publient d’abord de petites chansons en de minces plaquettes ; il est peu de tout jeunes hommes qui aient la patience et l’audace de construire un long poème pour leur œuvre de début. […] Le Jésus que tient dans ses bras, dans ses longues mains, la Vierge entre les anges n’est pas joli ; il ne correspond point du tout au christianisme anthropomorphique et latin qui a produit tant d’images du Beau-Dieu.

15. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

Si quelques critiques trop méticuleux ont fait des réserves sur la doctrine dantesque, elles portent sur des points tout à fait spéciaux, et peu nombreux, qu’il serait long d’exposer ici. […] Pour la seconde fois, il semble épuisé ; et une longue accalmie succède à ces journées de lutte acharnée. […] Ces derniers, pendant de longs mois, s’étaient montrés capables de s’organiser, avaient laissé les autres reprendre le dessus ; la tentative par laquelle M.  […] Ce dernier nom vaut seul un long poème, car quoi de plus italien que l’histoire de cette petite cité. […] Elle n’a pas perdu son temps à de longs arrêts stériles, comme elle n’a pas cherché à extraire des faits un résultat artificiel et contraire à la nature des choses.

16. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

Lowsky était un être falot et triste, long, mince et blond, ne parlant que par monosyllabes. […] Les langues ne furent pas longues à se délier. […] — J’ai pensé à une chose, dit-il à Wellseley, les heures sont longues. […] ce serait trop long à vous raconter ! […] Romain Rolland, la vie de Haydn a donné lieu à une longue controverse.

17. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 252, 15 décembre 1907 »

Devant son hôte « ébahi », — c’est sa propre expression, — il récita en italien un long passage de l’Orlando, le voyage d’Astolphe au Paradis, où il allait reconquérir la raison égarée de Roland, et l’entretien d’Astolphe avec l’apôtre saint Jean. […] Il consacre à Goldoni trois quatrains bien intentionnés, sinon bien tournés, dont voici le dernier : Aux critiques, aux rivaux, La sature a dit sans feinte : « Tout auteur à ses défauts, Mais ce Goldoni m’a peinte. » Le peintre de la nature, écrit-il un peu plus tard, « peut me compter au rang de ses plus passionnés partisans27 » ; quelque temps après, Voltaire malade fait à sa nouvelle idole ce galant compliment : « Si le cher Goldoni m’honore d’une de ses pièces, il me rendra la santé ; il faut qu’il fasse cette bonne œuvre28. » Par la suite, toutes ses lettres à ses correspondants italiens sont de longs dithyrambes en l’honneur du grand Vénitien qui lui semble incarner son idéal personnel de la bonne comédie : « l’art d’enseigner la vertu et les bienséances en action et en dialogues29 ». […] il est possible que nous nous trompions tous deux. » Sur cette ingénieuse répartie prend fin la longue entrevue dont Casanova a tenu à nous laisser une relation détaillée. […] Enrico Corradini Depuis quelque temps, l’Italie littéraire se révolte contre la domination presque absolue du théâtre français, qu’elle subit depuis de longues années.

18. (1896) Articles du Mercure de France, année 1896

Le séjour ne fut pas long. […] Rosso imagine de reproduire simplement certaine scène vue de ses propres yeux : une jeune fille ayant retiré ses zoccoli s’étend tout de son long sur un tertre et baise dévotieusement un médaillon fixé au chevet du tombeau. […] Rosso perd une mère très aimée et demeure de longs mois dans un abattement profond qui lui ôte toutes facultés et tout courage. […] Il quitte le boulevard Voltaire, installe sa première fonderie rue Cauchois et se lance dans des études d’un ordre nouveau et d’une extrême audace : La Femme sortant de l’Église : figure gazée d’une longue voilette flottante, émergeant vive et franche, au grand jour d’une obscure décoration façonnée en impression de portail ; — le Sportman, homme de belle santé, pris en plein soleil sur un champ de courses, insolemment campé, le gibus provoquant, le veston tendu, fouetté d’air vif, trempé de soleil ; — l’Enfant au sein, vorace, animalement absorbé par sa succion goulue, la joue ballonnée, pétrissant de sa menotte grasse et forte la bonne et tendre mamelle qui palpite hors de la chemise froissée ; — la Cantatrice, impression de femme faite pour un éclairage très spécial, blanche figure à peine dégagée de la matière et qui semble d’abord indistincte, à peine dessinée par quelques traits d’esquisse, puis, peu à peu, s’éclaire, s’agite, s’anime sous le regard, se complète, s’exprime et se béatifie en l’exaltation de quelque vocalise éperdue. […] Et quelle navrance pour l’artiste animé de cette exclusive préoccupation, lorsqu’il parcourt les longues galeries des musées où somnole l’Histoire de l’Art, où stagnent et croupissent tant de choses mort-nées et aussi tant de presque chefs-d’œuvre auxquels il n’a manqué que ce rien de volonté originale, intelligente et consciente pour qu’ils fussent revêtus du signe d’immortalité, sauf lequel il n’est point de parfaite beauté !

19. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

Il y a quelques mois, le 15 juillet dernier, La Revue (Ancienne Revue des Revues) publia une longue étude de M.  […] laisse qu’en retour, Attristé par l’adieu je couvre ton visage, Pour la dernière fois, d’un long regard d’amour ! […] de durée bien longue. […] Pizzetti montre son orientation critique, tout au long de son étude. […] Tout les blesse trop profondément ; et puis ils ont l’haleine longue.

20. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 244, 15 août 1907 »

Il serait sans doute curieux de rechercher combien, parmi nos conteurs et nos romanciers du siècle dernier, ont lu avec profit les Mémoires de Casanova : ces confidences longues et précises d’une vie toute de fantaisie et d’intrigue semblent faites pour solliciter la verve, et, au besoin, éveiller l’inspiration des écrivains en quête de documents humains. […] Celle qui portait glorieusement le nom de la Charpillon était alors dans toute la fraîcheur de sa dix-septième année : Ses cheveux étaient d’un beau châtain clair, et d’une longueur et d’un volume étonnants ; ses yeux bleus avaient à la fois la langueur naturelle à cette couleur et tout le brillant des yeux d’une Andalouse ; sa peau, légèrement rosée, était d’une blancheur éblouissante… Sa gorge était peut-être un peu petite, mais d’une forme parfaite ; elle avait les mains blanches et potelées, minces et un peu plus longues que ne le sont les mains ordinaires ; avec cela, le pied le plus mignon et cette démarche noble et gracieuse qui donne tant de charme à une femme ordinaire. […] Dès que je la sens couchée, je m’approche d’elle pour la serrer dans mes bras ; mais je la trouve accroupie et enveloppée dans sa longue chemise, les bras croisés et la tête enfoncée dans la poitrine.

21. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Un récit, si long et si détaillé qu’il soit, ne suffit pas à nous faire comprendre l’état d’esprit de Léonard ; et comment garder une attitude constamment calme à des personnages tourmentés de sentiments contradictoires ? […] Entré à la Chambre en 1873, ses vingt-cinq ans de vie parlementaire se sont écoulés sans rien créer de durable ; même la question morale a fini par une bulle de savon, après un débat très long et sauvagement acharné. […] Mais c’est dommage qu’il n’ait pas été tenté de faire plus long et qu’il ait traité des matières si disparates et si importantes qu’une seule aurait pu suffire à son œuvre. […] La Verginità décèle au contraire une préparation longue et mûre, tandis que l’action se développe avec une rapidité énergique : en effet, tout le roman ne tient que deux cent trente pages, mais savoir être bref et pourtant significatif, c’est un secret des plus rares. […] Après des négociations longues et difficiles, l’envoi d’un premier projet non accepté et enfin l’élimination des trois autres concurrents, le Cavalier, ayant reçu une lettre de la main même de Louis XIV, se décide à venir à Paris.

22. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

Ses lettres étaient longues et la terminaison toujours la même. […] Il oublie que quelques lignes auparavant il a reçu un panier et un poulet dont il peut utiliser les os longs. […] Une longue lettre, une lettre de passion débordante, folle, qu’elle me jetait de sa fenêtre. […] Nous faisions de longues promenades, des ascensions dans la montagne. […] Dans l’une, l’écrivain évoque, sans grande émotion apparente du reste, les souvenirs de son long et laborieux séjour dans sa ville florentine.

23. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

Elles les lavent et les sèchent au soleil, pendant de longues heures. […] Un long séjour à Venise lui avait donné brusquement le désir du plein air, de la campagne et des longues chevauchées. […] Une longue chevelure s’échappe d’un bonnet orné de plumes. […] Tant qu’il y aura de la graine longue, les petits oiseaux ne mourront pas de faim… ! […] Les traversées sont longues, monotones.

24. (1915) Articles du Mercure de France, année 1915

Si bien que les deux voyageurs n’ont point tardé à entamer une longue conversation — sauf pour M.  […] — Allons, je vois que vous n’avez pas l’air d’en savoir beaucoup plus long que moi-même ! […] Il m’a paru plus long que les autres, sans doute parce que c’était le dernier et que, prise à doses réitérées, la littérature diplomatique devient singulièrement fastidieuse. […] Et il n’est pas besoin de longues démonstrations pour prouver une assertion qui, a priori, pourrait apparaître, surtout — excuse cette épithète — aux mystiques du socialisme, desquels tu es, une énormité. […] — je me permettrai de te demander pourquoi tu ne t’es pas pour le moins autant agité pour faire réunir, il y a de longs mois, l’hiver dernier, le Congrès socialiste national, réclamé avec une si vive insistance par beaucoup d’autres que moi-même ?

25. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

On peut enfin respirer un peu, après huit mois de politique militante, acharnée, et en attendant les autres mois, les longs mois, où la lutte ne sera pas moins tapageuse et entêtée. […] Il faut rapprocher de ce croquis ces guerriers asiatiques et ces orientaux, exécutés évidemment d’après les personnages de la suite : rien n’est plus curieux que ces fourrures, ces écharpes, ces boucliers, ces chevelures longues dissimulant à demi ces masques tatares, expressifs et impressionnants. […] Mais la longue croix, semblable à un roseau, qu’il porte à la main, et qui suggère l’idée de saint Jean-Baptiste lui-même, s’affaiblit dans une reproduction de la Bibliothèque Ambroise, pour disparaître complètement dans une autre du Palazzo Rosso à Gênes. […] La défense fut longue et obstinée, et mérite de prendre place dans l’histoire des sièges célèbres. […] Cette fois, Fra Domenico et Savonarole résistèrent : invoquant l’autorité de saint Thomas, ils répondirent que les espèces pouvaient être consumées, mais non le Sacrement même : une longue discussion s’ensuivit entre les moines des deux ordres.

26. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

Comme on voit, les « traditions » de notre orchestre de l’Opéra s’autorisent d’un long passé. […] C’est une longue et fatigante rêverie entrecoupée de souvenirs de guerre et de France, où il est surtout question des chiens illustres du poète. […] Malherbe s’enquit à la Société, établit de longues et laborieuses statistiques, prouva le bon droit des héritiers Donizetti, et… n’obtint rien. […] Il serait trop long de vous écrire le pourquoi. […] Elle eut le courage de se mettre très vite à la besogne, de s’organiser militairement et industriellement pour de longs mois de lutte.

27. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 239, 1er juin 1907 »

Tu as fait un si long chemin Pour venir me trouver Tu as visité la chambre Ou seule seule Je chantais sur la viole J’ai perdu ma chevelure abondante, J’ai perdu ma douce prunelle Et ma joue de rose ; Je suis morte, et tu es venu ! […] Et toi aussi tu es morte : le vent De l’art ne gonfle pas deux fois Ta voile, ô Renaissance ; Le vent qui maintenant caresse La chevelure fumante des machines, La chevelure longue et noire De la nouvelle jeunesse.

28. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 »

J’y sens cependant plus de douleur que, tout étourdi des grelots de ce long carnaval secoués pendant quatre cents pages, M.  […] La réforme qu’ils tentèrent heureusement et que l’Italie septentrionale était mûre pour accueillir, fut préparée avec une longue patience : Pisanello la dirigea du côté de la vérité des costumes contemporains et la recherche agréable des motifs de genre, du côté de la reproduction incomparable des animaux, délice des cours du temps.

29. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

malheureux et vils, vous tous qui, voiles dressées, cinglez vers le port et qui vous perdez vous-mêmes, après un si long voyage. Le chevalier Lancelot et notre chevalier latin Guido de Montefeltro, nobles cœurs, renonçant à toutes voluptés, carguèrent les voiles des actions mondaines et leur longue carrière fut consacrée aux œuvres pieuses.

30. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 237, 1er mai 1907 »

Si de grandes et longues guerres survenaient, la religion patriotique aurait un regain considérable d’activité. […] Sa lucidité, non seulement Lucheni ne cesse de l’affirmer — ce qui ne prouverait pas grand’chose — mais il ne cesse de la prouver, non seulement au cours du procès, mais encore durant son séjour à la prison et pendant le long entretien de quatre heures qu’il eut avec les deux médecins.

31. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

Giovanni Verga, dont il est, depuis de longues années, l’ami très intime, le représentant le plus en vue du naturalisme italien — ou, selon la manière de dire de là-bas, du vérisme. […] Il est possible qu’ils en sachent sur beaucoup de choses bien moins long que nous, car, là-bas, la nature est trop belle — et pour eux, le mot de Méphistophélès est, certes, plus vrai que pour nous — mais n’importe, vous ne leur ferez jamais prendre des lanternes pour des étoiles. […] Lorsque la figure du Sauveur apparaît, remplaçant l’Agneau, cette figure est, comme en Orient (telle que la consacra plus tard le Concile Quinisexte), impériale, vêtue de long, la tête nimbée, les bras ouverts (mosaïque de Saint-Étienne).

32. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXV »

Tout le temps que j’ai été chez M. Long, j’ai été assourdi par une Madone voisine dont c’était la fête.

33. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXII »

Chapitre LXII Je vais extraire aussi le chapitre des mœurs sur lequel M. Long, qui a éprouvé des fortunes diverses et qui, depuis six ans, est employé dans le royaume de Naples, d’une manière active, a fait quelques notes, écrites en quelques instants, pour me faire plaisir.

34. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Introduction] »

Stendhal, fort amoureux, passe ce long mois à Florence, à Naples, à Ancône dans l’impatience du retour et n’apportant qu’un intérêt fort distrait à tout ce qu’il voit, ainsi qu’il le dit : “J’écrivais tout cela avec ennui et lassitude.”

35. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXV »

Notre amour est persécuté par tous les hasards possibles, les deux religieuses, cet homme qui se trouve faire une longue conversation with the husband.

36. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 246, 15 septembre 1907 »

C’est pourquoy il est important aux architectes que leur absence par le séjour de Rome ne soit pas trop longue.

37. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 240, 15 juin 1907 »

Je pense qu’on ne peut pas faire de prévision à longue échéance sur les phénomènes sociaux ; et de cette impossibilité j’ai donné les raisons dans ma Statistique théorique et je les avais données déjà dans le Socialisme (1884).

38. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

Les rapprochements internationaux façonnent la mentalité d’un pays, même quand ils sont contre nature ; c’est durant les longues années de paix que l’on prépare l’âme nationale qui réagira aux heures de crise. […] De certains jeunes d’aujourd’hui, les plus connus, il serait assez malaisé de suivre la déjà longue évolution : plus d’un maître a été adoré et nié en peu d’années, de d’Annunzio à Benedetto Croce. […] Eh bien, la guerre moderne, longue, compliquée, lutte militaire et résistance civile, y pourrions-nous durer sans la préparation sociale de la génération précédente ? […] Il serait trop long de les redire ici, et d’ailleurs l’étude de M.  […] Mais il a cessé de narrer les longues étreintes, les folles jalousies, les subtils désirs qui énervent et brisent les hommes et les femmes les mieux constitués.

39. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 238, 15 mai 1907 »

René Schneider, après un travail qui fut très goûté sur l’Ombrie, vient de publier à propos de Rome, je dirais volontiers : c’est un livre de déduction, — et, pour m’expliquer mieux, de déduction se projetant après de longues pensées et transposée dans la manière synthétique.

40. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

Son chemin ne fut pas très long et fut très triste. […] Fabio Bargagli-Petrucci, dans une édition richissime, vendue au prix de 100 fr., offre les conclusions et les superbes illustrations de ses longues recherches sur les Fontaines de Sienne (le Fonti di Siena). […] Ce volume, le dernier de la liste déjà très longue de ses œuvres, est de pure et simple vulgarisation, pour les adolescents. […] Si Crispi eût temporairement réalisé son programme, il eût gaspillé, avec une autre ardeur, les deniers publics, et stérilisé, pour une longue période, un peuple entraîné dans des entreprises surannées. […] On est très surpris parfois de voir crouler soudain un cabinet, qui semblait solide et voué à une longue existence : c’est qu’il ne pouvait plus faire face aux exigences de ses amis.

41. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 243, 1er août 1907 »

Nietzsche vivait volontiers dans sa solitude, où la femme amoureuse allait parfois le trouver pour l’entretenir des événements d’Allemagne et pour le voir pendant de longues heures regarder, ému, la mer infinie et étincelante.

42. (1894) Articles du Mercure de France, année 1894

Or, sans dire que la littérature et la peinture n’ont aucune connexion, je puis au moins dire, sans que personne me puisse démentir, que ce qui fait la Beauté de l’une dans son tout, transporté dans l’autre n’y engendrera pas la Beauté si les éléments de l’art auquel on s’adressera ne sont satisfaits ; c’est de cette manière que les longues et les brèves qui sont opposées entre elles composent, le rhythme lorsqu’elles sont accordées (Platon).

43. (1895) Articles du Mercure de France, année 1895

L’impatience frémissante qui naît d’une longue attente, le tressaillement qui salue l’heure convoitée, la révolte fière et indomptable, les menaces aux hésitants, aux timides, aux tardifs, se mêlent, dans cette poésie fiévreuse et emportée, à l’amertume qu’inspire la réalité si différente du rêve.

44. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »

Et il n’y a pas jusqu’aux styles des deux maîtres qui, au terme de leur longue lutte, ne soient miraculeusement arrivés à se ressembler : si bien que la Transfiguration de San Salvatore, le Portrait de Madrid, la Nymphe de Vienne, toute l’extraordinaire série des dernières œuvres de Titien, évoque aussitôt le souvenir de la Vénus du vieux Rembrandt au Louvre et de la Fiancée Juive.

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