La scène la plus forte de cette véritable comédie, où Casanova joue son rôle en acteur consommé, est celle à laquelle l’Arioste servit de prétexte. […] On peut même dire que ce genre, plus agréable au commun des lecteurs, est cependant très inférieur au véritable Poème épique. […] C’en était trop ; et Voltaire ne pouvait résister à des transports si bien joués ; il se jeta au cou de Casanova et l’embrassa en pleurant : « Je l’ai toujours dit, s’écria-t-il, le secret de faire pleurer est de pleurer soi-même ; mais il faut des larmes véritables, et, pour en verser, il faut que l’âme soit profondément émue. » Il semble se souvenir, en cette occasion, de l’algarade qu’il avait faite à des dames de Soleure, quelques mois auparavant : celles-ci, qui s’étaient mis en tête de représenter Alzire, n’avaient point, dans les scènes pathétiques de la tragédie, témoigné, au gré de l’auteur, une émotion assez sincère. Voltaire s’imaginait volontiers que sa réputation d’auteur courait risque en d’aussi mauvaises mains ; il n’eut pas pour ses interprètes bénévoles toute l’amabilité sur laquelle elles auraient pu compter, et leur reprocha durement de ne pas verser de larmes véritables. […] Domenico Oliva, dans cette lutte contre l’état de « colonie » que des marchands sans nul scrupule d’art font depuis longtemps à l’Italie, nous révèle encore une fois le véritable état des choses, et nous montre surtout que le rêve de renaissance théâtrale, poursuivi à Paris avec le noble acharnement de nos théâtres de Plein-Air, ne peut rencontrer que le consentement des meilleurs, dans un pays qui a été jusqu’ici le débouché le plus avantageux de l’industrie théâtrale boulevardière.
Gabriel d’Annunzio a promis au maëstro Franchetti un véritable libretto qui sera écrit à son intention sur les amours de Hugues et Parisine. […] Aujourd’hui le Théâtre et le Musée sont les deux véritables formes templaires de l’esprit contemporain. […] Gauthiez sera une véritable découverte. […] Et l’âme des grands trépassés est fouillée toujours sans pitié, sinon toujours avec un véritable talent de découvertes. […] Il craignait surtout que ce travail d’écolier ne retardât son œuvre véritable, ce chef-d’œuvre théâtral qu’il méditait alors plus que jamais.
Des journalistes, qui en général n’ont jamais le droit d’émettre le moindre jugement esthétique sans faire sourire les véritables intellectuels, ont protesté au nom de la morale d’abord et puis de la modestie blessées. […] Elle n’existe plus, si l’on pense que l’inflexible Ajax se jette sur son épée, parce que sa fière âme solitaire est condamnée par une loi de sa race, une loi irrésistible, animatrice véritable de toute l’action héroïque, ordonnatrice irréductible de ces fleuves d’angoisse épique antique et présente, qui passent sur le cœur d’Ajax, qu’elles troublent et qu’elles brisent. […] Ce jeune poète, tout en donnant à la littérature de son pays des œuvres originales, sait l’enrichir de ces traductions d’Eschyle, de Nietzsche, de Shakespeare, qui sont de véritables et admirables œuvres de transposition, et même de nouvelle création, plus que de pures et simples traductions.
Une évolution véritable serait sa chute et épargnerait aux peuples de semblables mésaventures. […] Pour les problèmes les plus profonds elle se contente des lumières du catéchisme ; le sens énigmatique, multiple et secret d’une parole n’existe pas pour elle, car le sentiment véritable de cette extatique est porté vers le réel. […] Le sentiment panthéiste de Giulio Orsini a ainsi très souvent les caractères d’une véritable « intelligence panthéiste », dont les représentations esthétiques, qui semblent à la fois impulsives et réfléchies, ne s’égarent jamais dans l’évocation minutieuse et lente des objets de la nature, ainsi que nous l’observons dans la poésie de Pascoli ou de Francis Jammes, ou dans celle de Mme de Noailles, qui en général n’est plus qu’une mièvre parodie de l’esthétique panthéiste.
Mais les personnes qui ont le bonheur de connaître l’italien à fond éprouvent en plus un véritable plaisir esthétique. […] Convaincu que les idées ont pour le parlement et pour les masses une faible importance, il ne s’est jamais préoccupé d’élaborer de véritables programmes économiques et financiers, il n’a jamais exposé d’idées générales, il a toujours cherché à envelopper d’une atmosphère de quiétisme et d’indifférence les plus graves problèmes contemporains, qui ont été considérés par lui avec un simplisme inqualifiable. […] En l’absence de véritable émotion, beaucoup de points d’exclamation, beaucoup d’apostrophes oratoires, une quantité de points de suspension. […] En lui répondant dans le dernier numéro de la Critica, Croce montre tout ce qu’il y a de faiblesse morale dans la conduite de ceux qui n’osent regarder la réalité en face et qui enjolivent de théories fantaisistes des actions que leurs mobiles véritables justifieraient beaucoup mieux. […] Depuis longtemps, d’après Rastignac, l’Entente aurait dû comprendre quelle était la portée des dissensions entre Venizélos et le roi de Grèce et se rendre compte des véritables dispositions des Grecs, de leurs vastes ambitions, des raisons de leur méfiance vis-à-vis de la Russie et de l’Italie.
Casanova prétend que Voltaire l’attendait au milieu d’une véritable cour de seigneurs et de dames, ce qui rendit la présentation solennelle ; et il ajoute : « Il s’en fallait bien que chez ce grand homme cette solennité pût m’être favorable3. » Ce n’est pourtant point par excès de timidité qu’il pèche d’ordinaire. […] Le théâtre fait, le sujet de presque toutes les lettres écrites par Voltaire à Albergati pendant près de vingt ans : il y expose particulièrement ses théories sur la comédie, à propos de Goldoni, qu’Albergati lui avait révélé et pour lequel il avait une véritable passion. […] La lettre que Voltaire écrit à Albergati, onze jours après avoir reçu Casanova aux Délices, et que nous avons déjà citée, pourrait donner à penser qu’il y avait eu à ce moment, entre Albergati et Casanova, une véritable polémique ; voici, en effet, la phrase énigmatique que nous y relevons : « Il est vrai que, pour du plaisir, vous venez de m’en donner par votre traduction, et par votre bonne réponse à ce Ca… 11. » Ne jurerait-on pas que c’est de Casanova qu’il s’agit ici et que la réponse en question arrive fort à propos après l’entretien qui nous est rapporté dans les Mémoires et où Albergati est traité avec si peu d’indulgence ? […] Si cette « allégeance » était beaucoup moins étroite pour les citoyens romains, c’est qu’elle les attachait, non pas à un monarque, comme en Orient, au monarque véritable que devenait là, par l’effet (favorisé) des mœurs politiques de l’Orient, le chef de l’état romain, — mais à un simple « princeps senatus », à un simple chef constitutionnel de gouvernement, à ce que M. […] Ferrero, le véritable commencement de la monarchie à Rome.
Les doutes qui assaillent le véritable savant au moment où il pose les préliminaires d’une œuvre, les tâtonnements inévitables qui précèdent la mise au point du sujet, les affres de la conception, sont choses inconnues à Lombroso. […] Incontestablement Lombroso n’est pas un avant, et aucun véritable savant ne le considère aujourd’hui comme tel. […] Alors que partout le sol est comme brûlé d’un travail qui dévaste plus qu’il ne fonde, par la fièvre de son mouvement même, elles restent de véritables sources de vie. […] Fragonard et Robert se livrèrent à une véritable orgie de croquis, de dessins et surtout de sanguines […]. […] Quelle est donc l’originalité véritable de Taine, comme penseur ?
Comme pour d’Ancona, de même aussi pour l’abbé Fulin, c’est la Maçonnerie qui a été la véritable cause de l’arrestation. […] C’est par une véritable équivoque qu’on a qualifié de démocratie le gouvernement de certaines villes italiennes au moyen-âge, telle Florence. […] Emprisonné au Buen Retiro pendant soixante heures, il en sort, et, se rendant aussitôt chez le ministre Comte d’Aranda, qui, seul, aurait su le véritable motif de son arrestation, il en reçoit l’assurance que tout est pardonné, qu’il a agi en véritable Espagnol, et que la Señora Dolorès s’est comportée en Romaine. […] Nulle part en France, et pas même à Béziers, on ne fait meilleure chère qu’à Montpellier : c’est un véritable pays de Cocagne. […] Muret, très peu au courant des véritables états de l’âme littéraire italienne, a mal compris Pascoli.
Ce chœur gazouillant est résumé par la voix d’Ornella, la sœur cadette, véritable coryphée de la maison tragique, qui semble le soulever vers la joie. […] Pour la première fois d’Annunzio a écrit une tragédie véritable ; il est le Poète qui a écrit une « tragédie catholique », dans le sens métaphysique du mot. […] Paul Souchon a donné les véritables causes du désaccord survenu entre les poètes et le public : Une cause… par laquelle j’excuserais presque le dédain et l’incompréhension des directeurs pour le véritable théâtre, c’est la situation faite à la poésie auprès du public par les poètes eux-mêmes. […] Billot, qui est une véritable histoire diplomatique et politique de l’Italie pendant ces années, détaille en particulier l’aventure africaine. […] Il a un véritable et pieux culte de sa terre, de son histoire et de ses beautés.
Vivent l’écarlate, la pourpre, les gemmes coruscantes, reflet véritable du sublime prisme solaire : Vive l’Excès ! […] Car c’est elle la véritable protagoniste du roman. […] Le véritable nom de Longhi était Falca et notre Pietro, qui naquit en 1702, eut pour père un Alexandre Falca qui était fondeur d’argent. […] La représentation de la vie d’un peuple au moyen de son patois manque de véritable élévation, est inévitablement réaliste. […] Ils constituent pour l’occultiste de véritables pentacles.
Philippe Monnier : Venise au XVIIIe siècle, Perrin Le peuple était gouverné avec douceur, mis à portée de satisfaire facilement à ses besoins ; en un mot, assez heureux, et même agréablement distrait par des fêtes, des spectacles, qu’un gouvernement, grave d’ailleurs, mais qui avait des vues d’édilité, prenait soin de multiplier ; aussi le peuple de la capitale a-t-il constamment manifesté un véritable esprit national. […] Jacopo Bellini, esprit supérieur et grand dessinateur, allait à son tour faire son profit de ces enseignements divers et être le véritable précurseur de la Renaissance.
Je l’ai résumé tel que chacun peut le lire en sa littéralité ; j’essayerai maintenant de le traduire, de lui attribuer son véritable sens. […] Les convives élus s’apitoient sur ceux qu’ils voient broutant de l’herbe et des glands ; ceux qui savent offrent libéralement leur précieuse richesse aux véritables pauvres. […] « Ma véritable intention, en écrivant mes canzones, différait de l’intention apparente : j’entends les éclaircir par une interprétation allégorique et raisonnée. » Est-il besoin de commenter ce premier chapitre ?
Je continuai à être incapable de véritable amour ; je dus reconnaître cent fois, chaque jour, à chaque instant, ma radicale impuissance d’aimer. […] Devant tes innombrables amours, devant la mobilité perpétuelle de tes goûts et de tes désirs, ils ont dressé la blanche et rigide statue du Commandeur, véritable symbole, dirait un logicien, de l’immobile concept opposé à la continuelle variabilité de l’intuition. […] Je pensais souvent à la chère cité, si seule au milieu de la plaine, comme une exilée (j’ai toujours cru qu’il y a des villes qui, elles aussi, sont exilées de leur véritable patrie) — sans fleuve, sans tour, sans campanile, presque sans arbres, mais toute calme et résignée autour du grand palais rococo, dans lequel bavarde et dort la Cour.
Ainsi il se forme une véritable loi de persécution alternative. […] Que le peuple sache ou ignore les véritables mouvements des astres, cela n’a aucune importance, une vérité ou une erreur étant également inertes aux mains du peuple. […] Galilée était un véritable savant. […] Ce fut le seul moment de ma vie dans lequel j’ai connu avec évidence la véritable trempe de mon âme ; et j’en fus satisfait. […] Selon moi, elle révèle l’homme réel, qui, peut-être, entre tous, comprit le mieux ce que Shelley voulut dire quand il parle de « l’amour véritable qui diffère en ceci de l’or ou de l’argile que, divisé, il n’est pas séparé ».
Je tâcherai de renseigner les lecteurs du Mercure sur la véritable signification du Futurisme, me bornant nécessairement au futurisme littéraire. […] Une foule de jeunes, parmi lesquels quelques-uns doués de véritable talent, se sont ajoutés aux apôtres des premières journées. […] C’est ici que je peindrai mon tableau véritable, en secret ! […] C’est ici, délivré de cette présence, que je peins mon œuvre véritable. […] Elle sourit, et songea à son portrait véritable.
Il y a dans le monde, au-dessus de nous, une idée, un archétype de chacune des choses qui forment le monde visible ; et ces idées seules sont stables et permanentes ; elles sont, en somme, les seules réalités véritables et connaissables ; les choses ne sont que d’obscures copies de ces formes éternelles, et on ne peut les connaître que par leur ressemblance avec les immuables types. — Aristote disait : Cette doctrine que l’École résume, « Universalia extra et ante rem », me semble radicalement irrationnelle. […] Léon l’Isaurien brûla la bibliothèque de l’Octogone, véritable sanctuaire où la Pensée nouvelle, païenne encore par ses procédés spéculatifs, chrétienne déjà quant à son unique but divin, s’attestait dans les monuments les plus complets du néo-platonicisme et les conceptions les plus formelles des Conciles. […] La tradition du Crucifiement, parée à faux de tout l’héritage de l’antiquité, reçu dans Byzance, revenait se recueillir sous ce natal portique, avant de pénétrer, par l’intermédiaire de Charlemagne, dans la nuit de l’Occident, où elle prit son véritable caractère mystique, durant les douloureuses époques qui suivirent.
Outre cette œuvre d’assainissement, il en a entrepris une autre, véritable apostolat, dont il a déjà, au matin de sa vie, réglé toutes les étapes. […] Je suppose que, dans l’état actuel de l’Europe, un livre de littérature véritable, d’art sincère, ne peut pas conquérir un public beaucoup plus étendu qu’au xviie siècle. […] Les Allemands forment aux États-Unis une véritable nation qui, un jour, nécessairement, acquerra une existence politique. […] Pendant le xvie siècle, il y eut un véritable culte de Savonarole16. […] Ce n’est pas là le véritable « voyage idéal », celui qui vous plonge d’extase en extase, qui vous prend follement les yeux et le cœur.
Il y a plus de véritable amour, pour cet art, dans 50 lazzaroni que dans tout le public qui s’extasie, un dimanche, au conservatoire de la rue Bergère.
(Tout ce paragraphe est d’un véritable observateur et très juste.
La campagne aperçue derrière la tête du Christ m’a fait beaucoup de plaisir, même avant que j’y aperçusse du véritable vert.
Un ouvrier quelconque qui travaille pour vous, lorsqu’il a de l’argent pour sa semaine, croit vous rendre un véritable service.
Je lui dis donc du ton le plus naturel, que, depuis quelque temps, je me repentais de ne m’être pas fait connaître à Naples sous mon nom véritable. […] Il a composé un « essai » véritable à la française, c’est-à-dire au souffle inépuisable, et il a campé devant nos âmes émues une figure de Dante que nous ne connaissions guère. […] Les poèmes livrés aujourd’hui à la publicité affirment un véritable talent d’expression plastique. […] Mais ces lettres, qui sont aussi très importantes comme document pour corriger la chronologie des Mémoires tels que nous les possédons, ont surtout l’intérêt de nous renseigner sur la véritable psychologie amoureuse et sentimentale de Casanova. […] Mieux instruits de leur intérêt véritable, les.
La véritable religion, qui persiste au milieu des conflits théoriques, dogmatiques, liturgiques et ecclésiastiques, est celle de la charité, de la bienfaisance, de la justice et de la sainteté, fondée par Jésus de Nazareth.
Frederico de Montefeltro, duc par Sixte IV, cultivant les lettres grecques et latines, amant passionné des arts, avait fait de la « petite et saine Urbin » une véritable Athènes. […] Pour la plus grande partie de l’œuvre, l’intérêt réside dans le décor et la figuration, et le véritable auteur, le véritable triomphateur du second acte et de la moitié du troisième, c’est le metteur en scène extraordinairement habile qu’est M. […] Le Vade-Mecum du Comte Mattei est un véritable guide pour se traiter soi-même par l’Électro-homœopathie.
Ils se trouvèrent au Four de Paris (5 janv.), — avec de l’eau jusqu’aux genoux, — à Claon, au combat des Courtes-Chausses, où l’attaque fut préparée par des explosions de mines, des rafales d’artillerie et leur fut un véritable succès. […] Son livre est à lire et il reste que plusieurs de ses chapitres se trouvent un véritable enchantement. […] Ma pensée allait vers vous presque tous les jours, sous la forme d’un véritable remords. […] Car il n’y a presque jamais dans ces poèmes une véritable unité d’inspiration qui soit donnée par le sentiment de la pensée. […] Cicognani est un véritable écrivain et un humoriste de premier ordre.
Il n’est pas rare que de véritables artistes, voire géniaux, crèvent littéralement la faim tandis que certains librettistes empochent chaque année des centaines de mille livres de rente à rédiger des idioties pyramidales. […] Pour les étudier à loisir, elle organisa un véritable laboratoire maritime, muni d’aquariums, de barques, d’engins de pêche. […] Or, le voici devenu maintenant un catégorique défenseur de la politique du front unique et mué en véritable apôtre. […] « Aujourd’hui la révolution russe et l’intervention américaine font de cette guerre une véritable guerre de délivrance, continue M. […] Nous évitons de parler à nouveau de la véritable cause qui, à notre sens, a suffi pour déterminer la débâcle du front de l’Isonzo.
De cette origine le roman garde la possibilité d’une certaine noblesse, et tout véritable écrivain, s’il s’en mêle, la lui rendra : à qui voudrait-on faire croire que Don Quichotte n’est pas un poème, que Pantagruel n’est pas un poème, que Stello n’est pas un poème, que Salammbô n’est pas un poème ?
Directeur de la Rivista delle Scienze Teologiche Tenir pour possible la dissolution du sentiment religieux équivaut, me semble-t-il, à tenir pour possible une véritable absurdité psychologique.
Angelo Conti, est un livre où frémit un véritable printemps des aspirations lyriques d’une race, et qui semble écrit par un enfant phénoménal dont la jeunesse serait égale à une extraordinaire expérience de l’art et de l’âme humaine.
Qui ambitionnait de devenir le premier d’entre les citoyens (au xve siècle nul n’eût osé ambitionner le titre de prince) devait connaître à fond les hommes, savoir tous les moyens de se les attacher, user d’une prudence extrême, dissimuler sans cesse ses véritables intentions, cacher sous des dehors simples la force d’âme et l’autorité d’un chef. […] À ce besoin satisfaisait une foule d’artisans-artistes, hommes de goût, et, dans les limites où s’exerçait leur activité, véritables créateurs. […] Infatigable dans son enthousiasme, il fît, de sa vie et de son œuvre, un véritable apostolat, combattant pour la Beauté avec un désintéressement que lui rendait facile sa grande fortune, qu’il dépensa, du reste, presque tout entière, pour le service de ses idées. […] C’est plus, d’ailleurs, qu’une réorganisation : c’est une véritable révélation qui se trouva offerte aux visiteurs de la nouvelle galerie. […] C’est la véritable saison de ce passe-temps qui dure jusqu’à Noël.
Les diverses écoles poétiques, qui se succèdent, s’accouplent, se chevauchent ces derniers temps en Italie, semblent vraiment suivre les mouvements et les désordres que connut la poésie française il y a quinze ou vingt ans… Plus que de véritables « écoles », la jeune poésie italienne présente, en réalité, des groupements d’esprits sympathiques, réunis dans une même tendance, selon les talents et selon les différents pays.
Malgré l’opinion courante, il faut considérer, de ce fait, le Portugal comme la véritable patrie de l’églogue moderne, que l’Italie commença également de cultiver vers la même époque.
Un homme aime une femme, la femme fatale, et ayant étreint sa femme légitime sous l’obsession de l’image de l’autre, il ne voit dans l’enfant, né de l’étreinte conjugale, que le fils véritable de celle qui est absente. […] Sa véritable originalité est bien, comme le proclame M. […] Je ne sais quel démon tracassait l’âme magnifique, mais sans grandeur véritable, de Ludovic Sforza, régent du duché de Milan. […] Sa place véritable n’était pas l’atelier, mais le champ de bataille. […] On ne doit pas lui pardonner de ne pas avoir senti sa mort véritable lorsqu’il acheva Daniel Cortis.
Il la fait asseoir à sa table, et, après quelques propos où il croit démêler un peu de tendresse et de regret, lui propose un tour dans les allées sombres : Elle me répondit avec douceur et une apparence de sincérité qu’elle voulait être à moi entièrement, mais à la lumière ; à condition, cependant, qu’elle aurait la satisfaction de me voir chez elle tous les jours, comme un véritable ami de la maison.
Et dans la lutte engagée avec tant de politiciens et de lettrés, il a dépassé plus d’une fois la mesure et il en est arrivé à de véritables injustices, qu’il faut, il est vrai, imputer à la fougue du combat.
Ils ne tentent rien au-delà de leur besogne marquée, n’empiètent jamais sur les droits acquis par le besoin, l’influence et des tas de procédés souterrains qui n’ont généralement rien de commun avec la véritable gloire. […] C’est, dit l’auteur, une restitution dont le rapport avec les choses véritables de l’antiquité est à peu près celui d’un roman historique à l’histoire réelle.
Peut-être nous donnera-t-on un jour le portrait véritable de Dante Gabriel Rossetti, portrait qui sera certainement aussi intéressant que les masques trop retouchés qu’on nous a exhibés depuis si longtemps. […] Et, en effet, il semble bien que telle fut la véritable et très fortuite « réforme » du chevalier soufflé par Cazalbigi ; et elle apparaît tout autre que lui-même se l’imaginait. […] Jusqu’au xvie siècle où il perdit son aspect féodal pour devenir le correct monument, symétriquement encadré qu’on peut voir aujourd’hui, ce fut en effet un véritable château fort, flanqué de quatre tours inégales, crénelé et dominé au centre par un haut campanile percé de larges baies ; au xive siècle, il avait encore une double enceinte et un pont de bois.
Il semble la traduction de faits véritables : François, aux environs du couvent de Monte-Casale, faisait porter des vivres aux brigands pour leur éviter le péché de vol et de pillage, car, disait-il, s’ils avaient de quoi manger et passer la vie, ils ne songeraient point à se faire voleurs.
Guardi, mais de ce qui toujours a constitué à Venise et y constitue encore la vie véritable, le frémissement, la palpitation de la couleur sous les lumières reflétées. […] Le travail de la connaissance, poussé dans un sens unique, finit par devenir une véritable galerie de taupe ; il y fait si noir que, dès que l’esprit en sort, il clignote, ébloui, prêt à toutes les crédulités.
Aujourd’hui nous commençons à connaître le sens véritable de ce que deux ou trois générations qui nous ont précédés appelaient le néo-paganisme.
Il fait, comme le premier, profession de s’intéresser à tout en laissant deviner, comme le second, qu’il méprise tout ; mais sa véritable nature est celle des faibles et des impuissants, l’esprit d’imitation, avec son revers, l’esprit de contradiction.
Giolitti était une sorte de dictateur parlementaire, qui avait introduit dans le système représentatif l’anomalie d’un véritable gouvernement personnel. […] Ce n’est pas seulement en écrivant — il a peu écrit du reste — qu’il montrait toute la séduction de ses qualités, mais dans les charmantes conversations avec ses amis, sur lesquels sa parole claire, ses conseils persuasifs lui avaient acquis un véritable ascendant.