Il détache de l’inconnue enchanteresse ses yeux remplis de rêve. […] — demanda Antine avec mépris, les yeux perdus dans la nuit […] Ses yeux aussi brillaient, mais ils restaient indifférents. […] — il regardait autour de lui d’un air moqueur, de son œil fixe et malin. […] Nulle ne sait comme elle se servir de ses mains, de ses yeux.
Je n’ai jamais bien compris de quelle couleur sont ses yeux, parce que je n’ai jamais pu les regarder plus d’un instant, et je ne sais pas non plus de quelle couleur sont ses cheveux, parce qu’un grand bonnet de soie, qu’il n’ôte jamais, les cache complètement. […] Je les regardais dans les yeux — yeux noirs, yeux bleus, yeux gris, yeux de spasme et de passion — et je voyais se refléter en eux mon visage, et je voyais briller en eux la joie de me sentir près d’elles, et cependant mes yeux ne se voilèrent pas un instant, et quand je les avais possédées je les quittais sans un regret. […] Je tournai encore les yeux vers le bassin et regardai de nouveau son image réfléchie sur le fond sombre. […] Ses yeux se perdaient dans le vide et à peine je me taisais, il recommençait ses déclamations et ses fadaises sentimentales. […] Ses yeux se firent suppliants ; sa main me serra plus fort.
et de l’autre, sous les cheveux hauts, comme en hennin, le grand front et le sourcil arqué, l’œil enjoué, malicieux et spirituel, — l’œil dont ne peuvent distraire ni la bouche sarcastique, ni le menton sensuel, l’œil de la dominatrice, de la frêle et de la forte. […] Nous voyons avec les yeux de ces fantômes, qui, à leur tour, voient avec les yeux de d’Annunzio ; impression de troisième degré, impression nulle. […] La figure est dure, sèche ; les yeux enfoncés, le menton saillant ; à la bouche, deux plis amers. […] Mais sans doute c’était son amour pour elle qui la transfigurait à ses yeux, car M. […] Mais peut-être suis-je ridicule à vos yeux ?
Elle me regarde avec des yeux étranges ! […] Pourquoi m’examinez-vous avec ces yeux affolés ? […] Elle essuya ses yeux. […] Ses yeux étaient hagards. […] Mes yeux rencontrèrent ceux de Wellseley.
On ne distingue pas ses yeux. […] Les yeux sont largement ouverts, des yeux sans cesse émerveillés, des yeux qui jouissent de la beauté des choses, qui s’en repaissent. […] Les yeux étudient, scrutent, observent, profitent. […] J’avais presque les larmes aux yeux et le cœur gros. […] La franchise de sa bouche et de ses yeux me saisirent.
Je l’avais reconnu aux yeux, les mêmes beaux yeux qu’elle. […] Elle baissait les yeux, elle était aussi blanche que sa robe. […] Lina leva les yeux sur moi. […] Bérard qui le constate, et il a vu tout cela de ses yeux. […] Et ses yeux, soudain, ont cherché mes yeux.
L’herbe sera un tapis, brodé des plantes de la prairie, épanouissant le rythme de leurs feuilles, au balancement des corolles, sur la courbe des tiges gracieuses, le ciel bleu et limpide comme les yeux d’une jeune vierge. […] C’est un gars à toison rousse et bouclée dru, festonnant sur un large front, haut des tempes ; les traits sont réguliers, le teint pur, les yeux grands et clairs, la bouche joyeuse sous a gauloise moustache forte et rouge ; — le menton nu, ferme, plein, volontaire. […] Le regard des yeux meurt comme étouffé sous la lourdeur des paupières tombantes ; là déjà, sans le concours d’aucune patine, le maître peintre qu’a voulu rester Rosso sculpteur a su rendre saisissable par la mise en valeur l’éclat pourpré du nez en fraise, la violâtre bouffissure des joues. […] Rosso imagine de reproduire simplement certaine scène vue de ses propres yeux : une jeune fille ayant retiré ses zoccoli s’étend tout de son long sur un tertre et baise dévotieusement un médaillon fixé au chevet du tombeau. […] Le Verlaine à 26 ans est singulier, avec son air d’un dur anglais ; le Verlaine à 4 ans exhibe déjà des yeux pleins de mystère.
Dans ces yeux de paradis, la vraie magie de l’intelligence brille d’un tel éclat que les autres regards semblent purement animiques. […] Cet œil, qui regarde l’infini, est-il un symbole ? […] Un objet véritablement beau doit paraître beau à tous ceux dont les yeux tomberont dessus. […] Ce n’est qu’une vache, mais toute dessinée au trait et avec combien d’amour… Les voici à l’œuvre les mains et les yeux humbles dont parle d’Annunzio à propos de Segantini. […] Puis voyez l’œil de la chèvre, dont on compterait presque les cils : est-il assez vivant, et sa profondeur assez vivement exprimée ?
Chacune d’elles avait les yeux obscurs et caves, leur face était pâle, et tellement amaigrie que la peau prenait la forme des os… Leurs yeux semblaient des bagues sans pierre… » C’est ce terrible texte que M. […] (l’œil). […] L’effort de la pensée abaisse sur les yeux l’ombre des sourcils tendus. […] Il cherche mon œil. […] Ses yeux priaient, et elle sourit.
Les jugeant à l’œil, il m’a semblé que l’espace était suffisant. […] « Le cycle d’amour est fermé. » Ses yeux fixés en haut, mes yeux fixés en Elle ! […] Mesnil veut bien nous signaler les poutres que nous avons dans l’œil ; me permettra-t-il de lui indiquer quelques pailles dans le sien ? […] Ce kaléidoscope de noms en fait passer 1 360 sous les yeux dans les 8 volumes. […] Fiorentino que la paille qu’il a cru découvrir dans nos yeux n’est pas aussi grosse qu’il tente de nous le faire croire.
Excellente recommandation : voilà un œil qui sait voir, un esprit qui sait raisonner. […] de Cicéron ; ce qui m’importe le plus, c’est de vivre la vie qu’on me présente et de frémir aux passions des personnages qu’on me fait défiler sous les yeux. […] « Mais non, on aime bien mieux laisser la foule traverser des ruines à l’œil ; c’est noble et généreux, digne de la grande nation qui veut être à la fois la Grèce et l’Italie modernes. […] Qu’il fut imprudent, cet amateur curieux des signatures, de n’avoir pas saisi au passage des chefs-d’œuvre exécutés sous ses yeux ! […] Certes, l’attitude a une parfaite modestie, l’œil est limpide, — mais il nous regarde ; la main gauche de Marie tient à l’épaule l’enfant nu : les mains maternelles sont chargées de l’enfant, le regard lui est étranger.
Il n’a pas la sûreté de l’œil du maître, il n’a pas la virtuosité magique de son métier. […] Il l’a représenté de profil, Montefeltro ayant perdu un œil dans un tournoi ; au revers, se trouve le Triomphe. […] Ferrero ne connaît que l’Empereur à la capote grise et au petit chapeau ; n’a-t-il jamais eu sous les yeux une reproduction des tableaux de David, d’Appiani, d’Isabey ? […] Il avait les yeux bleuis, les paupières rougies, et de grosses larmes roulaient sur ses joues livides. […] Tandis que l’officier boit, deux soldats lui font un paravent de leur manteau ; nul ne doit voir le chef quand il boit, par crainte du mauvais œil, p. 254.
Il y a cent ports d’Orient qui font pour l’œil un tableau plus magnifique. […] Le Florentin était fier de Florence, nulle cité n’égalait à ses yeux la beauté de la sienne. […] Charlotte Brontë s’écrie : « C’est comme si l’on nous donnait de nouveaux yeux ! […] Aristote veut que cela vienne de ce que l’acte vénérien dessèche les yeux, dont la nature est humide. […] Moi, j’aurais perdu un œil que je ne serais pas retourné le chercher.
Le soleil et l’arithmétique servent à tous et l’œil ne peut les embrasser. […] VIII. — Dans ses yeux et dans son doux sourire, l’âme, comme sur deux balcons, se montre, bien que voilée. Six passions sont propres à l’âme humaine : grâce, zèle, miséricorde, envie, amour et pudeur ; chaque fois que l’âme en éprouve une, le reflet se montre dans le miroir des yeux. […] Le prieur de 1302 n’était pas aux yeux italiens l’altissimo poeta qu’il devint vers 1516, époque où la Comédie porte le nom de divina ; et on se demande par quelle protection il échappa au bûcher.
Sous la crypte égyptienne où il se joue, ce petit drame occulte conserve une violence des temps barbares, des temps où les rois faisaient tuer les esclaves qui osaient lever leurs yeux sur le passage de leur fille. […] Ce fut en vain… Javel s’était laissé tomber à genoux, les dents serrés, les yeux hagards. […] Il tenait ses yeux fixés sur sa main qu’il ne pouvait dégager, deux yeux larges, pleins de terreur et de souffrance, mais sa bouche tordue ne criait plus… Finalement, la statue fut soulevée ; et l’Ummalido retira sa main écrasée et sanguinolente qui n’avait plus de forme. […] Et comme Rosa riait d’un rire mécontent, il se sentait presque monter les pleurs aux yeux, dans son angoisse de ne pouvoir trouver une seule parole. […] Il semblait n’avoir jamais nu d’autre barbe qu’une brosse de courtes moustaches et une pincée de poils raides sous la lèvre inférieure… Il avait cet œil vif qu’ont les gens tracassés par des inquiétudes légitimes et les bêtes souvent traquées.
Nous tournâmes alentour de l’église souterraine sans pouvoir y pénétrer autrement que des yeux. […] Elle est longue à comprendre que l’on peut avoir des yeux pour admirer et un cœur pour souffrir. […] Il me passa quelque chose devant les yeux dans ce moment qui me saisit. […] L’« œil pour œil et dent pour dent » biblique n’est pas un sentiment, mais un dogme qui atteint en Sicile, et un peu partout en Italie, un degré d’exagération inouï. […] Brillez, beaux yeux toscans, pleins des douceurs du ciel.
Elle venait de prendre du café avec moi dans une arrière-boutique solitaire ; ses yeux étaient brillants ; sa figure demi-éclairée avait une harmonie suave et cependant était terrible de beauté surnaturelle. On eût dit un être supérieur, qui avait pris la beauté parce que ce déguisement lui convenait mieux qu’un autre, et qui, avec ses yeux pénétrants, lisait au fond de notre âme.
Bianchi, il a l’œil vif et paraît assez intelligent. […] Tous les yeux, et non seulement des figures humaines, mais des animaux, sont ordonnés de même (cela s’appelle les fresques égyptiennes) : un ovale allongé avec une boule noire dans un coin, — ce qui produit un certain effet de pétrification, surtout quand il y a plusieurs paires d’yeux dans le même tableau. […] Sa réputation durant tout le moyen-âge et son influence sur le développement de la philosophie scolastique proviennent évidemment d’une toute autre cause ; beaucoup plus pratiques, qu’on ne le croit et avides de savoir à un degré ignoré de notre siècle de lassitude, les gens de ces temps (si pleinement lumineux pour qui n’a pas sur les yeux le bonnet d’âne fabriqué par la Renaissance) estimaient au-dessus de tout le livre qui leur apportait soit des arguments de raisonnement, soit des faits, soit des notions nouvelles touchant les sérieux problèmes qu’ils ne se lassèrent jamais d’étudier. […] La gloire de l’Empire et la splendeur du Paradis se confondaient, à ses yeux émerveillés, en un même champ d’or, où, semblables à des Christs, s’érigeaient des Basileus.
Pour trois louis, que lui coûtèrent les boucles, Casanova vit s’éclairer d’un charmant sourire des lèvres et des yeux qui l’intéressaient ; il aimait à faire plaisir, même sans arrière-pensée, et la générosité faisait partie de ses moyens ordinaires de séduction ; celle-ci devait lui coûter bien plus de trois louis. […] Celle qui portait glorieusement le nom de la Charpillon était alors dans toute la fraîcheur de sa dix-septième année : Ses cheveux étaient d’un beau châtain clair, et d’une longueur et d’un volume étonnants ; ses yeux bleus avaient à la fois la langueur naturelle à cette couleur et tout le brillant des yeux d’une Andalouse ; sa peau, légèrement rosée, était d’une blancheur éblouissante… Sa gorge était peut-être un peu petite, mais d’une forme parfaite ; elle avait les mains blanches et potelées, minces et un peu plus longues que ne le sont les mains ordinaires ; avec cela, le pied le plus mignon et cette démarche noble et gracieuse qui donne tant de charme à une femme ordinaire.
» on sent ses yeux mouillés sous sa lorgnette. […] Maintenant il est capitaine, a gagné deux médailles et vient de perdre un œil et sa mère. […] Elle est faite pour un œil absolument immobile en face d’un point donné. […] Si mes yeux avaient aussi leur part, pensez en quel état je me trouverais. […] Francesco Nitti, voulut cependant justifier aux yeux du public l’ancien Président du Conseil dont il fut le fidèle collaborateur.
Il t’exhorte et te pique, et toi, tu lui réponds Avec le tour lent de tes yeux patients. Par tes larges narines humides et noires Ton esprit fume, et, tel un hymne joyeux, Le mugissement se perd dans l’air serein ; Et dans l’austère douceur de ton grave Œil glauque, se reflète ample et calme De la plaine le divin silence vert. […] Si tu as aimé les grands yeux pleureurs des mères, et leurs bras tendus en te maudissant, ô déesse, de la tête pliée des fils ; si tu as aimé sur le Palatin sublime l’autel antique (le Tibre touchait encore la colline évandrienne, et le soir en naviguant entre le Capitole et l’Aventin, le Quirite, en revenant, regardait en haut la ville carrée, éclairée de soleil, et il murmurait un chant lent saturnien) ; Fièvre, écoute-moi. […] Papini place, selon la tradition, à Rome, et que, à tous les points de vue, dans toutes les manifestations supérieures, et surtout dans les tendances à peine révélées, que seul l’œil aigu du philosophe peut saisir, nous voyons à Paris.
Nos yeux ne sont plus capables de s’arrêter sur un objet isolé, mais nous voyons à la fois les objets ou corps qui l’entourent. […] Il n’existe pas une réalité statique, car même un cadavre sur lequel nos yeux se posent prend immédiatement la vitalité que notre pensée lui imprime. […] […] Mademoiselle de Nantes était un enchaînement pour les yeux, mais ne fut surtout qu’un spectacle. […] C’est pourquoi il est nécessaire que nous nous regardions d’abord bien au fond des yeux pour nous reconnaître. […] Tomber, glisser, fermer les yeux, se lever, rouler ensuite, se voir passer sur la tête la rue avec ses gestes et ses lueurs homicides.
Il commença « d’un ton assuré, mais non en déclamant avec le ton monotone adopté par les Italiens » ; il récita les beaux vers de l’Arioste « comme une belle prose cadencée, qu’il animait du son de la voix, du mouvement des yeux et en modulant ses intonations avec le sentiment qu’il voulait inspirer à ses auditeurs. On voyait, on sentait la violence qu’il se faisait pour retenir ses larmes, et les pleurs étaient dans tous les yeux ; mais lorsqu’il en fut à cette stance : Poiché allargare il freno al dolore puote… ses larmes s’échappèrent avec tant d’abondance que tous les auditeurs se mirent à sangloter ». […] Tout en feignant d’écouter, le prince ne se refusait pas le plaisir de caresser des yeux les chairs savoureuses auxquelles la circonstance ne lui permettait pas de rendre un plus direct hommage.
Quoiqu’il rappelle trop Jules Laforgue et surtout Francis Jammes, il est très italien, et il représente toute une sensibilité, sinon toute une mentalité, qui, pour regarder la vie avec des yeux sceptiques, avec un égal sourire de tous les instants, ne se révèle pas moins assez souvent intéressante quoique trop pathétique. Ainsi, le sonnet Heure de grâce, où le poète voit la vie avec des yeux si étonnés qu’il croit la découvrir, la regarder pour la première fois, est le meilleur témoignage de l’état d’âme qui a inspiré ce livre très remarqué, et qui est celui d’une grande partie de la jeunesse fatiguée d’entendre et enfin anxieuse de voir.
Et il faut que les personnages se révèlent devant l’âme des spectateurs plus que devant leurs yeux. […] — Ici je veux m’asseoir, les yeux clos ; il me plaît Ne contempler que vous, mes secrètes pensées. […] Comment pourrais-je décrire la merveilleuse beauté dont Paris, vu à travers cette idée, a rayonné pendant vingt jours à mes yeux d’historien ? […] qui tourne les yeux et tire la langue (Page 253). […] Ne pouvant pas résumer la vie dans une vision immense, ils renvoient exactement l’unique rayon qui, à un moment donné, frappe leur œil mi-clos.
., il faut absolument le décerner ; mais le rapport, rédigé par un avocat, est dur, âpre, dépourvu de détails critiques ; on dirait que le rapporteur a considéré les auteurs comme trois prévenus de la pire espèce, dignes de la rigueur de son tribunal ; ce qui a fait penser aux malins qu’il n’y a aucun crime plus impardonnable aux yeux d’un auteur raté que d’écrire une pièce et d’en obtenir un succès comptant auprès du public des principales villes d’Italie. […] Pour atteindre ce noble but, il a pris Venise-Anadyomène comme théâtre, Venise où toute grâce se double d’un reflet, où la beauté se dresse hors de son propre miroir, à la fois plus décevante et plus belle d’être multipliée pour le bonheur des yeux, et il a placé, comme entre deux infinis, la mer et le ciel, la mort et l’espoir, un couple d’amants qui, par hasard, savent jusqu’où peut aller la passion. […] La mère de l’enfant tué survient, ivre de rancune : elle échange quelques mots avec Achille Lucchi, un de ces hommes qu’on lui a indiqués comme les plus résolus, et sans appuyer trop sur les détails, presque avec des sous-entendus, tout un complot se déroule à nos yeux, entrecoupé par la propre histoire d’Achille Lucchi, histoire navrante qu’il raconte lui-même, tableau fidèle de la vie du prolétariat et des malentendus qui règnent entre toutes les classes sociales. […] Il est probable que le manque de perspective, c’est-à-dire la simple lecture d’un drame qui devrait être joué et vivifié par les personnages, trompe mon œil ; d’ailleurs, en matière de critique, il est bon d’imiter le Roi de Nirvanie et de se garder des affirmations catégoriques.
Nous avons sous les yeux le numéro du 19 février de la Tribuna. […] Après avoir exposé avec une clarté toute scientifique le terrible problème économique que la Belgique doit résoudre journellement : subvenir aux besoins du tiers de la nation, et cela sans ressources, sous l’œil malveillant de l’ennemi, en engageant de plus en plus ce qu’il lui reste de capitaux à l’étranger, Barzini évoque d’une façon poignante la vision de Bruxelles vivant malgré tout dans une foi inébranlable et renfermant sous un silence dédaigneux une indissoluble confiance en l’avenir. […] La Voce, la vaillante revue littéraire florentine, fondée par Prezzolini, l’organe de l’une des fractions les plus actives et les plus originales de la jeune génération, s’est dédoublée récemment et publie à Rome une édition politique dont j’ai sous les yeux les premiers numéros. […] Gargano, tous ces gens qui partent en guerre ne savent pourquoi et demandent que le philosophe les justifie à leurs propres yeux et leur fournisse la conscience qui leur manque ! […] J’ai sous les yeux une série de lettres d’humbles qui décrivent leur détresse avec une simplicité touchante dans ce langage imagé et pittoresque qui a si souvent charmé tous ceux qui ont fréquenté là-bas certains milieux populaires.
Cela seul, aux yeux d’un homme attentif, prouve combien la civilisation y est peu avancée.
Hier 18, je suis allé à Saint-Cirriaque (en A), mais je n’ai pas songé à voir la fameuse vierge qui ouvrit les yeux après l’arrivée des Français, ce qui voulait dire qu’elle voulait les voir chassés.
J’ai vu dans ses yeux et dans la rougeur qui couvrait ses joues l’effet assuré du naturel d’une grande âme sur un autre cœur du même genre.
Je lui disais des choses si tendres et si gracieuses, peignant si bien ce que je sens pour elle, que les larmes m’en venaient aux yeux.
C’était alors un petit vieillard, aux yeux très vifs, au visage tout rouge sous la crinière léonine que les années avaient blanchie sans l’éclaircir.
C’était, en somme, une illégalité ; elle trouva grâce aux yeux du surintendant.
Il semble qu’entre les lignes, en chaque blanc, ou derrière le lacis des paroles, deux yeux profonds vous regardent, vous invitent à méditer, deux yeux profonds qui ont sondé, avec anxiété les ténèbres et aussi la pleine lumière du soleil.
La leçon est claire ; qu’elle soit profitable, — et qu’on renonce à une distinction scandaleuse dont se prévalent un tas d’acéphales pour nous pousser sous les yeux leurs études, fruits d’une affligeante documentomanie.
Aussi, comme les Grecs, et spécialement les Ioniens, ont les yeux tournés vers ce grand exemple, que leur remémorait, hier encore, la mort de Carducci !
L’épigraphe de Maître Eckhart : « Mon œil et ce qu’il voit, sont une chose seule », qui orne comme un cachet mystique le volume, révèle nettement toute la philosophie du poète esthéticien, qui déclare plus loin mépriser la théorie des sources dans l’histoire de l’art, et « trouver dans toute œuvre géniale la continuation et la révélation de ce qui vit dans la nature environnante ».
Les péripéties sont cruelles, rapides et nombreuses : toute une époque de fièvre et de conspirations ressuscite sous nos yeux ; c’est aussi l’ère nouvelle des grandes découvertes.
Un petit homme aux joues roses, à la barbe fourchue, aux manières affables, avec des yeux pétillants de malice mais où luit tout à coup, par éclairs, une dure énergie. […] La formule fera peut-être faire la grimace à quelques Français, les uns d’extrême droite, les autres d’extrême gauche, qui ne peuvent se résigner à la disparition de cette bonne monarchie des Habsbourg, et à qui la dernière mésaventure du comte Czernin et de son souverain devrait cependant ouvrir les yeux ! […] Ne croirait-on pas à un paradoxe tel qu’en soutenaient il y a une vingtaine d’années de brillants écrivains, dont quelques-uns sont aujourd’hui d’une académie et rougiraient si on mettait sous leurs yeux leurs anciennes opinions sur la patrie. […] Les yeux et les lèvres seuls pourraient parler.
Pour Titien, cette poursuite a duré soixante-dix ans ; et quand le vieillard a senti sa main trembler, ses yeux se voiler, tandis que toujours de nouvelles images de la beauté surgissaient en lui, on s’explique qu’avec la merveilleuse lucidité de son esprit il se soit trouvé las, et que le découragement l’ait pris, et qu’une immense tristesse se soit gravée sur ses traits.
Il n’avait qu’un vice radical qui n’en était pas un aux yeux du sénat, c’est qu’il manquait un contrepoids à la puissance patricienne, et un encouragement aux plébéiens.