Roland, le neveu et Enzo, le fils évoquent dans leur malheur, dont le lyrisme de la race s’émeut, la même vision, celle vers laquelle tend toute notre volonté de conquête : l’Empereur. […] La tendre plante s’arrache facilement, mais lorsqu’elle a jeté des racines profondes, elle résiste aux efforts. […] Malheureusement, au lieu de tendre à se concentrer, à se saisir, à se maîtriser, à se posséder, M. […] Une nuit, après avoir griffonné trois pages, elle les mit dans une enveloppe sans adresse, qu’elle tendit à Pagello. […] Nous connaissons tous Petruccio et nous avons tous dans le cœur un Petruccio qui sommeille… à côté de l’autre, un Petruccio tendre aux ailes repliées et meurtries.
Je vois des jeunes filles descendre de l’Acropole En théories ; elles ont des tuniques blanches, Au front des guirlandes, en main des lauriers : Elles tendent les bras et chantent. […] Le duo de passion qui termine le premier acte de Verdi est au contraire juvénile et tendre, et M. […] Saléza a du feu et de l’intelligence ; mais la voix manque d’ampleur, se fatigue vite et tend à baisser.
Noble et tendre Henriette que j’avais tant aimée ! […] On le croirait volontiers ; car il n’est pas tendre, en général, pour son ingrate patrie ; il ne se gêne pas pour la traiter de « marâtre cruelle13 » ; il n’oublie ni les mécomptes ni les persécutions dont il y a souffert. […] Ce n’est pas un pauvre homme, il s’en faut, que l’historien nous présente là ; mais c’est un homme positif, désenchanté, jusqu’à la platitude ; revenu de toute idée de grandeur et de puissance, à la fois en ce qui concerne Rome et lui-même ; ayant tous les côtés prosaïques de la sagesse politique sans rien de l’ampleur de vues que cette sagesse peut se permettre à Rome ; poussant le sentiment des difficultés de la vie jusqu’au doute quant à la puissance romaine et jusqu’à l’égoïsme bourgeois quant à lui-même ; non pas épouvanté, mais dénigrant, à force de sens rassis, devant la proportion impériale où tendent les choses, à Rome et dans sa destinée ; et menant les affaires mondiales et sa propre existence souveraine d’un train mesquin de gagne-petit. […] « Non plus que l’artiste n’a droit à déformer la nature, comme y tendait Michel-Ange, ou bien à la décaractériser, selon l’erreur de Raphaël, il n’a le devoir de la copier mesquinement en toute occasion. » On pourrait infiniment objecter.
Puis, la Juive : une tête d’amante reposant sur un oreiller de plaisir, le front charnu, la bouche tendre et molle, gonflée de volupté, bouche de baiseuse facile. […] Il quitte le boulevard Voltaire, installe sa première fonderie rue Cauchois et se lance dans des études d’un ordre nouveau et d’une extrême audace : La Femme sortant de l’Église : figure gazée d’une longue voilette flottante, émergeant vive et franche, au grand jour d’une obscure décoration façonnée en impression de portail ; — le Sportman, homme de belle santé, pris en plein soleil sur un champ de courses, insolemment campé, le gibus provoquant, le veston tendu, fouetté d’air vif, trempé de soleil ; — l’Enfant au sein, vorace, animalement absorbé par sa succion goulue, la joue ballonnée, pétrissant de sa menotte grasse et forte la bonne et tendre mamelle qui palpite hors de la chemise froissée ; — la Cantatrice, impression de femme faite pour un éclairage très spécial, blanche figure à peine dégagée de la matière et qui semble d’abord indistincte, à peine dessinée par quelques traits d’esquisse, puis, peu à peu, s’éclaire, s’agite, s’anime sous le regard, se complète, s’exprime et se béatifie en l’exaltation de quelque vocalise éperdue. […] C’est de là qu’est sortie sa dernière œuvre, cette étonnante impression d’Yvette Guilbert qu’il faut voir au clair du lustre et de la rampe, comme nous la dépeignîmes en une récente chronique, « penchée de trois quarts, le cou tendu, rigide, — figée en sa pose de théâtre, devant son public, mais comme séparée de lui, s’isolant, se repliant, jouissant par elle-même de ce qu’elle chante pour elle-même, précieuse, minaudière et violente, pointue et câline, pincée, insolente, exquise d’afféterie spirituelle ».
Et Melitta est moins divinement sensuelle mais aussi tendre que Bilitis. […] Des tapisseries tendaient les murs du salon. […] Il me tendit quelques études au crayon rouge. […] Après de tendres adieux, ils les quittèrent, à l’aube. […] Le nez est fin, la bouche close, le col tendu.
Déjà le théâtre tend à s’isoler, à se solenniser en s’isolant. […] Elle a mille ans, sur ta grâce accoudée, Rongé ta tendre bouche amoureuse et fardée. […] Ô tendre Désir, remous de l’herbe où l’on sombre ! […] Mais Rome dévia de son œuvre fédérative et tendit, par la conquête, à l’unité que l’empire réalisa. […] Ceci ne tend nullement à diminuer Luini.
L’idée que l’objet fait jaillir dans notre pensée, intensifiée simultanément par le souvenir et l’imagination, tend par ses subdivisions prismatiques vers l’infini, et se multiplie. […] Mallarmé tendait vers la création ; Monet restait dans les limites d’un art morphologique. […] Le nouveau réalisme exprimé par cette esthétique ne se base pas sur des abstractions, comme certaines recherches individuelles tendraient parfois à le faire croire. […] Ce n’est pas le cas de Picasso ou de Braque, ni de quelques-uns de leurs continuateurs qui, chacun selon leur valeur, tendent vers une reconstruction réaliste du monde extérieur. […] Corradini, tendent à la suppression des armements ; mais n’y aurait-il pas avantage à ce qu’elles ne fissent pas surgir de guerre civile ?
Il conquit et imposa la stylisation de la pensée dans l’écriture en comprenant que toute expression qui tend à l’œuvre d’art tend par cela même à sa stylisation, à un état définitif de synthèse, de cristallisation lyrique, de même que la forme et la couleur des choses cherchent à travers la main enfiévrée de l’artiste leur synthèse représentative sur la palette. […] Gabriele d’Annunzio me semble tendre précisément à la représentation des êtres par des moyens tout intérieurs, en dénudant leurs âmes plus qu’il ne le fait de leurs corps, nous montrant ainsi par certains mouvements typiques toutes leurs possibilités, nous permettant de deviner les actes qu’ils peuvent accomplir, et qu’il ne décrit pas. […] Encore une fois la tiédeur d’une chair féminine, le mystère chaud du symbolique temple à deux colonnes, amollit le héros, tend, pour une éternelle vengeance à jamais inassouvie de la nature biforme, à annihiler l’homme fort, l’homme type, le « Vir » ; et encore une fois la femelle est domptée, l’ancien esclave la maîtrise et la dompte, dans la mort ou dans la folie. Encore une fois, à côté de la femelle, la féminité tendre et effacée lutte contre l’autre et est vaincue. […] La petite Lunella, la tendre et déjà douloureuse cadette d’Isabelle et de Vana, semble avoir été chérie par le poète comme un élément insouciant de sincérité par lequel les deux sœurs retrouvent leur vérité commune, et qui est comme une révélation immuable, mais non insensible, de la fatalité des passions qui s’entassent et s’écrasent autour d’elle.
Si tu as aimé les grands yeux pleureurs des mères, et leurs bras tendus en te maudissant, ô déesse, de la tête pliée des fils ; si tu as aimé sur le Palatin sublime l’autel antique (le Tibre touchait encore la colline évandrienne, et le soir en naviguant entre le Capitole et l’Aventin, le Quirite, en revenant, regardait en haut la ville carrée, éclairée de soleil, et il murmurait un chant lent saturnien) ; Fièvre, écoute-moi. […] Ils tendent au renouveau de l’esprit italien. […] Mais leur œuvre est sans conteste celle des plus forts « illuminés » italiens, englobés dans cet énorme et savant mouvement spiritualiste qui renouvelle toute la philosophie, toute l’esthétique et toute la jeune littérature du monde, et qui tend à la nouvelle affirmation morale et religieuse, dont nous poursuivons l’aspiration dans tous les domaines de notre esprit libéré.
Je répétai mille et cent mille fois les imaginations les plus tendres, les confidences les plus ardentes, les morceaux les plus passionnés de la lyrique passionnelle — je baisai, je caressai, je soupirai, je passai de longues heures sous une fenêtre ; j’attendis des nuits entières, enveloppé dans mon manteau, l’apparition d’une lumière connue, j’écrivis des lettres insensées, je me forçai à verser des larmes d’émotion et je finis par me compromettre aux yeux de tout le monde en engageant solennellement ma foi à une jeune fille que ma comédie amoureuse n’avait que trop émue. […] De nombreux cœurs de femmes souffrirent par ma faute, mais aucune ne connut, même dans les larmes et les sanglots des abandons, toute l’amère désespérance de mon âme inassouvie par les chairs tendres et les rapides bonnes fortunes. […] Je tendis la main à l’homme qui me la serra et je lui dis : — « Je sais que tu es moi — un moi passé depuis longtemps, un moi que je croyais mort, mais que je revois ici comme je le quittai, sans changement perceptible.
Elle allait paraître ; elle allait me jeter un regard ardent et tendre. […] M. di Baiano me sourit fort gracieusement et me tendit la main. […] Son regard était toujours tendre et chargé d’amour, mais il me semblait aussi ombré de honte. […] Il n’est pas tendre pour les Italiens, mais plein de sympathie pour les Turcs et les Arabes. […] Me parlant ainsi, il me tendit sa jumelle pour mieux apercevoir les détails de la cité.
Ils s’attachent facilement à un pays qui leur demande si peu d’efforts, qui va au-devant d’eux, leur tend les bras, les conduit comme par la main au site qui convient à leur naissance. […] Il est tendre et désolé, railleur et passionnel, léger et profond ; ce qui constitue un caractère des plus complexes, des plus intéressants, tellement que le recueil de ses vers a marqué un vrai succès dans le monde littéraire. […] La découverte des sources, en matière de littérature contemporaine, tend à devenir une affligeante manie ; j’ajoute qu’il est trop facile d’y céder, et de trouver partout des imitations, des démarquages ou des plagiats. […] Il semble au contraire que tous les efforts de d’Annunzio aient tendu à l’éloigner de plus en plus du sol natal, à le libérer des premières contemplations qui avaient sollicité son âme de poète. […] Figure trop calme, regard trop immobile, avec une finesse inquiétante, ironique et triste, de la bouche ; un vaste orgueil rentré sous toute cette pâleur ; visage de maître et d’homme supérieur, certes, mais sans le mouvement et l’aise qui vient de la vraie force ; tendu, au contraire, fixe, fatal.
Tous les mouvements tendent à en accentuer l’énergie. […] L’effort de la pensée abaisse sur les yeux l’ombre des sourcils tendus. […] C’en est un, vraiment, que ce portrait d’un patricien représenté à mi-jambes, tête nue, en armure noire richement damasquinée d’or, avec le collier de la Toison d’Or au cou, et à qui un jeune page tend son casque. […] La femme est faite pour être la collaboratrice affectueuse et docile de l’homme, mais son concours sera d’autant plus efficace que son énergie et sa capacité personnelles seront plus grandes, d’où le louable de tout ce qui tend à lui donner une certaine indépendance. […] Massimo Bontempelli, poète élégiaque et tendre, s’exprime dans la langue pure des maîtres morts, très noblement.
Antine descendit en se baissant, sauta, repoussa la portière et prit une valise que lui tendait le voiturier. […] Il mangea avec avidité et but à longs traits dans la gourde gravée que son père lui tendait. […] Tout à coup, Zio Félix fit trois pas en arrière, tendit les bras en arrière, se pencha en arrière. […] La tanca était toute couverte d’une verdure tendre ; les eaux du fleuve prenaient une douce transparence bleue. […] Sa lecture nous émeut comme celle du poème exquis d’une âme tendre et douloureuse.
On n’en voit plus maintenant que dans les appartements dont la plupart sont tendus en étoffes de soie.
Ce genre où il faut être plaisamment tendre est le mien, j’y suis tout naturel et tout heureux.
On sait généralement que Voltaire n’était pas tendre pour le Dante. […] Sibilla Aleramo : Una Donna. — Sfinge : La Vittima Deux femmes, Mmes Sibilla Aleramo et Sfinge, font paraître deux romans qui présentent des analogies très grandes, et qui, développés dans des circonstances étrangement analogues, tendent à la création d’un type de femme libre, consciente, maîtresse de sa volonté et de sa force.
On lui en veut de n’avoir pas plus souvent sorti du courant banal, hâtif de ses relations, tiré sur la rive comme branches fleuries prêtes à se perdre tant de fines ou, chaudes « images », tant de notations de paysages nerveuses, tendres et déliées. […] Quelques-unes la suivaient, en désordre, le cou tendu, les autres restant au sommet de la falaise. […] — Autre chose, à coup sûr, que ce que tu dis… Tu dois bien trouver de tendres accents pour pleurer Eurydice… Le visage d’Orphée s’assombrit soudain. […] Et elle tendait les bras en l’air, avec un morne désespoir. — Elles te tueront ! […] Dans l’impossibilité d’esquisser les splendeurs du Paradis, Sandro a bien soigné ses arrangements de figures avec une tendre sollicitude ; par malheur, il n’a pas toujours écrit les expressions faciales avec le style désirable.
Henri Ghéon doit se servir d’une épingle pour écrire, à moins qu’il ne pense par points ou ne tende vers cet idéal : ton vers monosyllabique, ô Amédée Pommier !
Cette enfant de 17 ans, affolée par un libertin de 33 ans qu’elle espérait, la pauvrette, épouser en justes noces, devient, pour lui écrire, une épistolière d’une délicatesse d’expression qui empoigne, d’une gentillesse primesautière de bergeronnette qui se joue inconsciente des pièges tendus. […] Tour à tour âpre et doux, sarcastique et tendre, son réalisme pessimiste aspire éperdument aux effusions de l’Idéal. […] Des feux follets, parfois, souvent, se détachent du foyer central, tremblent le long des fils d’acier tendus par le poète entre sa douce réalité et ses visions mélancoliques de la joie du monde. […] Il tend cependant à l’imiter, bien qu’une partie de ses réponses me paraisse pourtant fondées. […] Cela doit-il nous empêcher de leur faciliter une conduite opposée par des procédés agréables, pour peu que leur avantage tende à les y incliner ?
Aujourd’hui, nous sommes à un de ces tournants de l’histoire religieuse où l’esprit religieux ne peut plus se renfermer dans la forme religieuse existante et tend à la rompre.
Canaletto, discrètement, aime et connaît bien sa ville, il en traduit avec une ferveur et une sensibilité tendres la couleur foncière, fondamentale, et certes par lui on se fait une sûre et chantante idée de la cité sur la lagune. […] Le ciel, bleu tendre, pommelé de nuages blancs et violâtres, brillait à travers le bronze des cyprès que couronnaient les masses arrondies des pins parasols. […] Mme Sarah Bernhardt a été, dans Francesca, charmante, tendre et passionnée. […] Ce pauvre Poërson, écrit à Mansart : « … à l’égard des tableaux du petit Chigi, qui estoient enquaissé depuis quatorze ans, à ce que l’on m’a dit, ils sont les plus parts escaillé, moisy, en très mauvais estat : je les ai faits desrouler et tendre dans une gallerie pour tascher de les raccommoder ; et d’ailleurs c’est un bel ornement, qui nous sera utile, attendu que, l’entrée du Vatican estant défendue, c’est toujours une grande consolation de voir de belles coppies dont le trait est pris sur les originaux… A l’esgard des meubles, je ne puis assés me rescrier, sans touttefois blasmer M.
En fait, d’un côté, la science, qui à cette heure n’est plus le privilège d’un petit nombre, mais devient chaque jour plus accessible à tous, a ébranlé les bases de l’idée religieuse, prouvant l’absurdité du dogme et son antinomie avec l’expérience positive ; d’un autre côté, l’éthique tend à se détacher complètement de toute enveloppe religieuse qui, le plus souvent, soit par des folies ascétiques, soit par un stupide ritualisme, devient l’anesthésique de la conscience, et renforce des préjugés et des tendances contraires aux instincts mêmes et aux besoins naturels de l’homme.
Très probablement, dans ces trois ans de sommeil psychologique, le dévouement muet et tendre de Massimo n’a pas été sans effet : en sortant de son rêve maladif, en rentrant dans la réalité de l’amour, la jeune fille s’aperçoit bientôt que Massimo occupe dans sa vie une place énorme ; et lorsque, sans aucun espoir désormais, Massimo lui annonce qu’il va partir, Edoarda a un élan de passion : « Ne me demandez rien ! […] Je crois qu’il n’osera jamais, en aucun sens ; poli et tendre, M. […] Ce cri enivré, et qui angoisse, de Flamma le tribun, du penseur Dorel en son cabinet de travail, de l’Acteur déchu parmi les clients de l’abri, de Solness, — de Nietzsche, — vous l’avez entendu monter des deux autres pièces insérées au volume des Victoires mutilées — lorsqu’on vous les analysait ici : la Ville morte, au premier acte énorme, funèbre et vraiment digne des Atrides, — la Gioconda, inspiratrice de beauté, mais que dépassera pourtant l’épouse tendre, Silvia, à sauver, au prix de ses frêles mains, la statue jadis inspirée par la courtisane et maintenant précipitée… Tome XLVII, numéro 165, septembre 1903 Les Romans. […] Mais il est plus grave de constater qu’il se croit sûr de lui ; il est beaucoup moins attentif et appliqué devant la nature que le maître aux yeux humbles et à la pensée concentrée des périodes suivantes ; celui-ci ne risquera plus un trait de pinceau que l’esprit tendu sur le modèle. […] Et tout au loin, vers la pente et l’abîme, ce sont d’autres arbres et d’autres enfants, mais dont la tête surgit de la neige et qui donnent plus carrément encore l’idée du crime, taudis qui ; pour retenir la mère flottante au vent, l’arbre, entre elle et l’enfant, se convulse et tend déjà à cette apparence sinistrement anatomique d’un cordon ombilical qu’il prendra dans la version lunaire.
Il y a des morceaux exquis comme versification et débordants de sensualité tendre. […] Toute réalité étant parfaite, comme disait Spinoza, je ne vois pas ce que l’artiste pourrait faire de mieux, si son effort tendait vers cette perfection, sinon de renoncer à l’art. […] Cependant aussi bien dans la cité d’Aoste que dans les bourgades du val, le patois tend à disparaître. […] Le groupe d’armées italiennes de l’Est tendait depuis le début de la guerre tous ses efforts vers la route de Trieste, à travers un terrain hérissé de difficultés. […] Et voilà pourquoi, dans toutes les grandes heures de l’histoire, il se soulève et tend ses bras musclés pour la grande épreuve.
Sa « critique idéative » tend à déclarer qu’il existe une « équation parfaite entre le suprême spiritualisme et la suprême énergie ».
La langue italienne, très accentuée, lui permit de réussir relativement ; mais, en ces dernières années, il est revenu au vers syllabique, comprenant peut-être qu’au lieu de réclamer des règles nouvelles, la versification tend, au contraire, à s’affranchir de toutes les règles qui ne sont pas purement musicales.
Domenico Trombetta, dans Eclogarium, dévoilent de douces tristesses dans des rythmes tendres, dans une langue très pure.
C’est qu’aussi, plein de verve, d’invention même, dans le rendu des nuances légères, spirituelles, tendres, lumineuses, délicieusement singulières, d’une civilisation de joie et de couleur enfermée dans une île, — avec une érudition minutieuse et savoureuse aidant, à chaque page, aux trouvailles de plume, — le style de ce livre ignore un peu trop (j’entends bien qu’il ne pouvait pas les constater au xviiie siècle) les grands côtés de l’histoire de Venise, la largeur, la gravité.
Si l’amour va de ce côté, qui est le bon, peut troubler les âmes tendres et les cœurs romantiques, la faute n’en est pas à moi. […] Le costume lui-même est sévère : manteau simple, robe rouge aux manches fondues, rattachées aux poignets, laissant voir la seconde robe qui est blanche, — et le Bambino qui déroule sa bandelette et la tend à sa mère n’a pas la joliesse de ceux des Saintes Familles gaies qui viendront plus tard. […] Mes convictions, ou mieux mon scepticisme, tendent à me faire croire qu’il n’y a pas d’avenir pour l’âme, couleuvre douloureuse qui se replie infatigablement sur elle-même.
Il montre l’extraordinaire inconscience des Allemands, qui font le mal sans le savoir, sont véritablement surpris qu’on leur reproche les horreurs qu’ils commettent et poussent l’ingénuité jusqu’à tendre la main aux survivants des populations qu’ils viennent de massacrer. […] oui ; mais ne tombons pas, comme les Français tendent à le faire aujourd’hui, dans un mépris facile et ne nous lançons pas à la chasse, plus facile encore, de tout ce qui est allemand. […] Ces conférences avaient pour but avoué de raconter aux Italiens les malheurs de la Belgique, mais tendaient d’une façon manifeste, bien que suffisamment voilée pour ne pas offenser les susceptibilités nationales, à les entraîner dans la lutte contre les empires centraux.
. — Récapitulation d’Aristote et de Platon : « Aristote est donc celui qui a dirigé les regards et les pas du genre humain vers le but auquel il doit tendre. » Ô malheur à vous, les gouvernants actuels !
Je la suis et, forcé de rire comme elle, elle me tend la main en me disant : « Adieu !
Antonio lui tendit la main : — Aldramino m’a souvent parlé de vous, Monsieur, fit-il avec hauteur. […] Elle se leva, me tendit la main, sans s’inquiéter, le moins du monde, de ce que j’avais fait. […] La chambre était sombre ; et, cependant, Nina aperçut les deux musiciens, puis Wellseley, à qui elle tendit la main : — Oh ! […] Il baisa la main qu’elle lui tendit, et tous ceux qui la virent, ce soir-là, eurent l’impression qu’elle touchait au point extrême de la beauté. […] Il me tendit sa main forte.
Nous, les jeunes, ne pouvons que tendre la main à cette troupe nouvelle ; nous avons ouvert les rangs des ennemis, éditeurs, journaux, public, et nous les avons habitués à compter avec une littérature italienne moderne ; lorsque les Très-jeunes seront à notre place, ils trouveront encore le sillon que nous avons creusé dans ce terrain âpre et pour cela leur œuvre sera, peut-être, plus féconde et plus retentissante que la nôtre. […] Il faut donc que nous tendions la main à ceux qui viennent, chronologiquement, après nous ; d’autant plus qu’il n’est pas à croire qu’on les rencontrera tous dans dix ans.
Les Ballades, toutes en la forme italienne traditionnelle1, sont de poésie tendre, sensuelle ou philosophique ; le vers y supporte bien ses chaînes rigoureuses et, malgré quelques artifices, paraît pur, sans surcharge d’épithètes ; je l’aimerais mieux sinon « libre », du moins un peu plus libre et moins soucieux de rivaliser avec l’ingéniosité des trécentistes.
Toute chose, sous l’impulsion providentielle, tend à sa perfection et la science est la perfection de l’homme.
Mais avant cela, un jour qu’elle s’apprêtait à se baigner dans le Tibre, je lui tendis la main et la menai vers le fleuve.
Il suffira, pour le moment, de mettre en lumière le caractère constant de la manœuvre de l’ennemi, qui tend toujours à l’enveloppement, manœuvre facilitée, dans le cas présent, par l’orientation et la sinuosité des vallées, sur un terrain où les vues sont si fréquemment masquées par les rideaux de montagnes. […] Deux forces morales, l’individualisme et le collectivisme, qui semblent antagonistes parce que leur concordance harmonique présuppose une société d’individus parfaits, ont réglé le développement de la vie anglaise au cours du xixe siècle : l’une reflète les caractères de la race et forme le fil conducteur de toute son histoire ; l’autre, qui est l’âme de la démocratie, exprime les tendances idéales de la vie moderne ; l’une seconde l’indépendance des personnes et développe leur sens de la responsabilité ; l’autre tend à limiter les pouvoirs de l’individu en faveur de l’État pour qu’il exerce son action sur les classes peu fortunées.
Depuis trente ans, d’ailleurs, l’Amérique ne croit que par l’immigration ; l’Anglo-Saxon de la Nouvelle-Angleterre est à peu près stérile ou tend à le devenir.