C’est ainsi que certaines d’entre elles ont pu servir des politiques d’expansion lointaine vers des buts différemment orientés. […] Cependant je m’efforcerai à ce que d’ici un mois il soit servi, et du mieux que je pourrai. […] Je n’ai pas répondu avant, parce que la main ne me sert plus à écrire. […] Il m’a servi comme tu le vois. […] De dix-huit à quarante-deux ans, tous ceux qui sont capables de servir portent l’uniforme « grigio-verde ».
Il y avait une cuve pleine de plâtre délayé, une truelle, et tout à côté une échelle que je jugeai assez longue pour pouvoir me servir à descendre jusqu’au grenier où était mon compagnon. […] Nous nous sommes servi d’arguments qui, à notre grand étonnement, n’avaient pas encore été mis au jour. […] Mais on peut croire qu’il fut sincère dans ses oraisons et qu’il s’offrit comme un officiant hors ligne dans l’art de servir généreusement ces Déesses. […] Les écrits qu’il a fait éclore sont déjà abondants, mais ceux qui se sont dévoués à sa mémoire sont jeunes et ardents à la servir, tel M. […] Canudo se sert du lierre dans des opérations magiques dont on n’a pas encore deviné le but.
Est-il admissible que l’épuisement du génie théocratique serve à l’intronisation des cuistres ? […] C’est un imaginatif qui se sert des procédés qu’on lui a appris. […] Le vers d’Alfieri sert admirablement à l’œuvre ainsi conçue. […] Abigaïd, d’ailleurs, est, je le répète, parfaitement inutile, ou elle ne sert qu’à amoindrir le caractère de Michol par la scène de la jalousie. […] Beaucoup d’hommes de talent écrivent, mais ils ne savent pas se servir de leur talent.
Vraiment ce traité ne servira à personne pour se former une langue de bronze. […] Ce qu’on peut dire de plus courtois pour l’humanité, c’est que souvent les intéressés confondent leur heur et un système ; et comme on ne ment jamais aussi bien qu’à soi-même, certains hommes parviennent à se persuader qu’ils servent une idée en satisfaisant leur passion. […] La seconde hérésie opposée à notre vulgaire est celle qui donne tort à l’instrument dont ils veulent se servir. […] La mesure, qui a servi à l’homme pour se juger, lui sert pour toutes choses qui le concernent ; et qui s’estime peu, n’estime rien, ni personne à sa valeur.
Où trouver ailleurs, et dans quel autre temps, un spectacle comme celui de cette immense création millénaire, Venise, de cette histoire qui, le long des siècles, accumule toutes les gloires, toutes les somptuosités, toutes les tragédies, pour finir… en un éclat de rire ; qui fait servir les matériaux inouïs d’une civilisation qu’un effort titanesque étendit sur tout l’Orient… à l’ornement du carnaval où s’acheva la vie de la « cité joyeuse » ? […] Il rappelle en son livre non seulement tout ce qui est connu de la vie des premiers Vénitiens, mais encore il catalogue la plupart de leurs œuvres, et note les tableaux dont l’authenticité absolue peut servir de point de départ pour l’étude d’un peintre. […] Une autre Madone de Jacopo est au musée des Offices ; antérieure à celle du Louvre, elle se détache sur un fond uni au lieu du fond de paysage rocheux qui servit pour la Madone de Lionel d’Este ; l’attitude, plus hiératique, est d’un grand effet décoratif ; les lignes et le modelé sont d’une remarquable beauté.
L’énorme tome des Adages avait été imprimé en huit mois, Érasme composant à mesure : prodigieuse érudition servie par une imprimerie comme il n’y en a plus. […] M. d’Annunzio a remis en honneur maintes expressions oubliées, et entrelacé une couronne de mots rares, subtils, suggestifs, pompeux et pimpants… Mais, puisqu’ils ont servi au jeune maître, défense de s’en servir à notre tour ; ils sont sacrés ; nous sommes dans une Galerie d’art ancien et moderne : messieurs les visiteurs sont priés de ne pas toucher… Ça ne valait pas le prix payé à la porte. […] Paolo Mantegazza ne suppose pas un amour moderne qui puisse servir de pendant à l’amour d’autrefois ; pour lui, il n’y a que l’amour, ce bon diable avec un bandeau sur les yeux, qui s’amuse à enfiler les cœurs sur sa broche. […] Je pense aussi que la langue dont l’auteur se sert a beaucoup gagné, en oubliant complètement et définitivement les exemples de d’Annunzio, tout en se conservant riche, flexible, cristalline. […] Deux de ces enfants prirent des lampes et servirent de guides aux visiteurs.
Canudo, est une éloquente protestation contre l’abus des spectacles en plein air qui ne servent pas la vraie poésie. […] Il est un des rares poètes italiens qui sachent se servir éloquemment des allitérations et des assonances, sans tomber dans l’onomatopée excessive de M. […] Par ces choses visibles, ils s’élevaient jusqu’aux invisibles ; ils s’en servaient pour pacifier leur âme et la détacher des souvenirs tumultueux du monde. […] Nous serons tous des Garganello et je servirai de modèle. […] Je sers, je le sais, un prince qui m’aime.
Ferrero, en rétablissant leur date, laquelle ne sert pas peu à préciser leur portée. […] Et l’Histoire de la Peinture, qui l’avait autrefois aidé à se souvenir d’elle, lui servit alors à l’oublier. […] Point de grand amour volontaire et passionné pour son œuvre ; pas même la volonté de la finir, de s’en servir. […] Le climat peut servir d’excuse dans une certaine mesure. […] Dans tous les pays du monde, le budget sert avant tout aux besoins de la classe capitaliste.
Ferrero est une ambitieuse intelligente qui fait servir les séductions de la femme à la réalisation de ses projets. […] Henri Ghéon doit se servir d’une épingle pour écrire, à moins qu’il ne pense par points ou ne tende vers cet idéal : ton vers monosyllabique, ô Amédée Pommier !
On le servait. […] — Qui t’a servi de modèle ? […] — Vous en êtes-vous servi ? […] — Mon frère m’a servi de modèle pour le Saint François. […] Veux-tu me servir de compère, pour une plaisanterie ?
Il servait d’entrepôt ; on y déposait de l’huile, acquise dans les moments d’abondance et qui était ensuite revendue aux marchands romains. […] Il lui fallait du bruit, de la réclame : il est servi. […] Il semblerait qu’elle lui ait servi.de modèle pour l’essai dont elle la fait suivre. […] Aux jeunes poètes maintenant de s’en servir pour exprimer un lyrisme nouveau. […] Cet instinct lui a servi à exprimer quelque formule d’art, qui apparaît comme un motif du lyrisme moderne.
Il ne protégeait pas les artistes, en homme qui donne pour que d’autres le servent en beauté. […] Jules II avait tour à tour aimé, exalté et humilié Michel-Ange, dans lequel il ne reconnaissait qu’un instrument pouvant lui servir, à côté de Bramante et de Raphaël, à élever aux plus hauts sommets son ambition, et à la faire rayonner sur son siècle, qu’il attaquait avec une inapaisable fureur guerrière.
Les maçons français ont une truelle en cuivre ayant une valeur et qu’ils emportent ; les cimentiers et les rejointoyeurs se servent d’une truelle de fer et peuvent la laisser sur leur travail. […] Mais en promenant machinalement mes regards à travers la chambre, je vis, allongée sur le sol, la planche qui me servait à passer chez Lina. […] Elle ne servit qu’à la cause prosodique de Carducci, d’où d’Annunzio — nourri, au surplus, et très nourri, de littérature française parnassienne, symboliste et enfin vers-libriste — a pris l’élan de son lyrisme. […] Tous les noms des villes et des provinces d’Italie servent d’enseignes. […] Elle sert aux besoins de la vie de ce quartier important de la cité.
Voltaire se servait lui-même de Bianchi pour tousses envois en Italie. […] Dans un siècle où les femmes, suivant l’observation de Galiani, aiment plus avec la tête qu’avec le cœur, où l’amour est surtout une curiosité de l’esprit, un libertinage de la pensée, où la vanité sert de prétexte aux plus gros scandales, et où les Richelieu rencontrent moins de cruelles que les Chérubin, cette séduction irrésistible qui s’attache à l’homme pour le prestige de ses aventures passées, pour le renom bon ou mauvais dont il est précédé, pour l’audace, l’imprévu, et quelquefois même l’impudence de ses actes, a été pour Casanova la cause la plus durable de ses succès féminins. Ce prestige le sert partout où il se présente et où il est encore inconnu ; il n’arrivera que très lentement à lasser la faveur publique, à décourager la bonne volonté de ses admirateurs ou de ses admiratrices. […] Précisément, cette idée orientale et monarchique du pouvoir d’Auguste, telle qu’elle avait cours en Égypte et en Asie-Mineure, nous servira, par rapprochement, à mieux concevoir ce que l’idée de ce gouvernement put être à Rome même.
Mais un autre Garibaldi, Constant, qui servait comme adjudant à la 10e compagnie, se trouva blessé à mort. […] À l’ouest, sur le plateau des Sept-Communes, entre la faille profonde creusée par l’Astico et la vallée de la Brenta, le bastion de la Meletta, avec ses nombreux saillants, sert de flanquement au massif du Grappa. […] C’est que l’espionnage allemand se servait activement de ces annonces pour communiquer avec ses agents situés en Suisse, en France ou ailleurs. […] « De quoi Dieu ne se sert-il pas, dit l’auteur, pour attirer une âme ! […] La presse universelle a rendu un hommage unanime au caractère élevé du noble musicien qui tint à honneur de servir la gloire de son maître Verdi.
Tu penses : « À quoi peut bien lui servir tout cet argent ? […] Mais la jeunesse, il faut en jouir : à quoi sert la vie, sans cela ? […] Tu es comme le pouliot qui fleurit et se dessèche sans servir à rien. […] Ainsi voyez à quoi le romantisme, en ses dernières répercussions, a servi. […] Nulle ne sait comme elle se servir de ses mains, de ses yeux.
Le soleil et l’arithmétique servent à tous et l’œil ne peut les embrasser. […] Amfortas, le roi-pécheur, le pontife coupable, incarne l’Église romaine, qui s’est servi de la sainte lance pour disputer à Klingsor les biens terrestres et vils.
Pétrarque en sa qualité de poète a tort de se servir de termes figurés : « Celui qui peut dire combien il brûle est dans un bien petit feu. » Mais M. […] — Il n’a servi à rien de t’offrir le vin des hôtes. […] C’était un homme intelligent, courtois, sceptique : il avait servi Napoléon. […] Cette présence d’esprit, qui était souvent de l’esprit tout court, lui servit plus d’une fois à se défendre contre les exigences de l’Autriche. […] Elle jette sur le papier une vie intense : c’est du sang, du feu ou seulement la tiédeur de l’aurore ; et nul plus que Fragonard, ne devait se servir de cette pierre aussi magistralement.
Ainsi les leçons du passé servaient admirablement à heurter les esprits, à faire vibrer dans des frissons salutaires les orgueils choqués, à nourrir peu à peu dans chacun, même chez les plus réfractaires politiciens, le besoin d’un culte national, d’un sentiment unitaire et généreux, supérieur à toute contingence. […] Mais ces noms des dieux païens morts, ces attitudes du lointain paganisme amoureux et orgiaque, qui nous reviennent après la mort du Christianisme, s’ils servent à témoigner de la liberté d’un esprit totalement dégagé de la dernière religion occidentale, s’ils ont pu avoir une importance considérable lorsque les esprits les plus évolués tenaient à affirmer leur éloignement de l’Église Romaine, nous intéressent bien moins aujourd’hui, où d’autres plus graves préoccupations émeuvent l’esprit profondément philosophique de la nouvelle poésie, de la plus jeune, de celle non encore célèbre, qui prépare avec un enthousiasme secret et invincible la métaphysique de demain, le point de départ d’une nouvelle métamorphose religieuse. […] Le besoin de rythmes nouveaux, qui en changeant les modes de la prosodie auraient aidé aux transformations de l’esprit poétique dont Carducci sentait l’ardent besoin, entraîna le Poète à se servir des mètres « barbares ».
C’est vous qui m’avez manqué, d’abord en venant me surprendre au bain et hier en me faisant demander à ma mère pour servir à votre brutalité. […] Cette église servit de chapelle privée aux premiers empereurs chrétiens, et eut la gloire de voir consacrer dans ses murs deux pontifes : saint Serge (687) et Eugène III (1145).
Près de lui son frère coloriait trois pères éternels déjà dessinés et destinés à représenter la Trinité ; il se servait d’un unique pinceau trempé successivement dans des godets pleins de couleurs délayées à l’eau ; ces couleurs étaient le jaune, le rouge, le bleu, le vert, le noir, le violet, le chair et rien de plus : « Haleka-Luccas, ayant lui-même terminé son dessin, prit un pinceau et se mit à colorier. […] Le grec Hermas, chrétien et platonicien, et familier même davantage avec les dires de Diotime qu’avec les paraboles évangéliques, écrivit, aux temps de saint Paul, un livre, le Pasteur, qui a servi de modèle à tout un cycle de livres. […] En effet, avant de se réfugier auprès du Pape, dans le siècle suivant, les ordres monastiques de l’Empire Grec, les moines de la règle de Saint Basile, envoyaient déjà en Italie tous les tableaux qu’ils peignaient du Crucifiement, tous ces diptyques, à fond d’or, dont on peut lire la description dans Gori, et qui venaient orner les murs des églises de Rome, ou servir à des imitations développées.
Zoccoli cet ensemble de notices biographiques et d’exégèses claires, limpides, qui leur servira de guide pour la compréhension du poète de Zarathoustra. […] Par pure vanité, l’Italie s’est forgé un formidable outil militaire, d’où des charges excessives, et ne pouvant l’utiliser en Europe a voulu s’en servir en Afrique, d’où des déboires excessifs aussi. […] Est-il vrai ou non que les archers gascons se servirent de la statue de François Sforza comme d’une cible pour leurs flèches ? […] De même que nous l’avons vu se servir des épisodes de l’histoire sacrée, non pour eux-mêmes, ni pour les rendre simplement par la peinture, mais comme d’un langage symbolique pour ses fantaisies particulières, de même il manifeste son propre état d’âme en prenant une de ces femmes languissantes et en l’élevant comme Léda ou Pomone, comme la Modestie ou la Vanité, jusqu’au septième ciel de l’expression symbolique. […] Les circonstances servirent admirablement Savonarole.
Mieux encore, tout un parti, en Italie même, servi par une presse nombreuse et influente, a contribué à alimenter le trouble de l’opinion en émettant sur l’action politique et militaire du gouvernement de la péninsule des critiques si virulentes et si précises qu’elles confinent au réquisitoire. […] Un ensemble de documents particulièrement importants et sûrs permet cependant de se faire de la situation en Italie une idée nette et juste ; c’est d’eux que je veux me servir pour essayer d’exposer les difficultés qui se sont opposées jusqu’ici au développement logique de l’intervention italienne. […] Mais, il n’y a pas de bien qui vaille les larmes versées en vain, le gémissement du blessé qui est resté seul, la douleur du supplicié dont personne n’a eu de nouvelles, le sang et le désespoir humain qui n’a servi à rien. […] » Les écrivains dont l’intelligence est une serve du réel peuvent bien mépriser un tel principe ; il n’exprime pas moins à quels tourments certaines âmes choisies doivent leur élévation. […] Hé bien, j’aurais voulu que tu cherchasses à servir ton pays.
Il ne sait pas quels sont les chefs-d’œuvre, parce qu’il ne sait pas quelles œuvres servent à la propagande. […] En continuant à lui obéir, sers-moi ! […] Certes n’importe quelle femme peut servir de modèle, poser devant un peintre comme devant un photographe ! […] c’est parce que je pense pouvoir mieux vous servir. […] Morga lui sert d’intendant, et compose des mélodies.
Les tables des riches sont fort bien servies.
Le peuple se sert beaucoup de tambours, de castagnettes et d’autres instruments qu’on dit d’origine grecque.
On se sert de caisses recouvertes de velours brodé en or.
La scène la plus forte de cette véritable comédie, où Casanova joue son rôle en acteur consommé, est celle à laquelle l’Arioste servit de prétexte. […] L’Italie est fatiguée de se nourrir de littérature française, et de servir par là aux intérêts des écrivains d’en deçà des Alpes.
[…] — Je me plais à imaginer que ce théâtre servit à représenter quelque Surprise de l’Amour et que la Sylvia d’une troupe italienne en voyage dansa dans ce site champêtre, en robe vert d’eau, tandis que, du haut d’un rocher, le Dieu Momus la regardait à la dérobée. […] Nous étions au bord de la mer, près de Pise, sur la terrasse de l’établissement des bains : le garçon me servait une tasse d’un liquide noir et chaud, abominable ; on voyait au loin la Capraja et la Gorgona, et il se laissa emporter par le souvenir du comte Ugolino, et rapidement, puisque j’écoutais sa déclamation, il en vint à Paolo et Francesca ; le plateau à la main, la serviette sous l’aisselle, soudainement attendri par les deux immortels adultères, il m’en raconta l’histoire avec les vers de Dante. […] Il se propose de démontrer, scientifiquement, l’authenticité des objets suivants : Le Sacro-Catino, à Gênes ; c’est le plat dans lequel l’agneau pascal fut servi à la dernière cène ; il est taillé dans une émeraude (M. Vignon le prouvera) ; Le Disco, également à Gênes ; c’est le plateau d’agate sur lequel la tête de Jean-Baptiste fut présentée à Hérodiade par Salomé ; Le Saint-Couteau, dont se servit le Christ à la dernière cène : à Venise ; un pain de la dernière cène : à Bouillac (Tarn-et-Garonne) ; Le Serpent d’airain, de Moïse : à Milan ; Les corps des trois enfants jetés dans la fournaise sur l’ordre de Nabuchodonosor : à Rome ; Les premiers langes de l’enfant Jésus ; sa première chemise ; du foin de la crèche : à Saint-Jean de Latran ; Le doigt avec lequel S.
Je dois me borner, dans un courrier déjà trop rempli de comptes rendus de lectures disparates, aux quelques réflexions mélancoliques suggérées par un livre sur un ensemble de livres d’un tout autre ordre, et cependant déclarer que quel que soit l’endroit d’où nous vienne la lumière, elle est toujours bénie, ne servirait-elle qu’à plonger en une ombre mauvaise des œuvres qui, loin du soleil, auraient pu nous sembler de suffisants phares sauveurs. […] Don Antonio della Cuena donna à Sa Majesté la serviette, le marquis Ippolito Bentivoglio lui servit la coupe, et le comte Francesco Maria Santinelli fit le buffetier, c’est-à-dire l’assaggio (goûter aux mets avant de les passer). […] Ferri nous serve des prêches : écrivain plein de goût et de verve, avec cet aimable scepticisme des hommes qui ont beaucoup vu et vécu, il cherche le beau où il le trouve, laissant aux moralistes la tâche malaisée de confondre l’art avec la vertu.
Il me semble probable que si notre civilisation continue à se développer, comme elle le fait depuis un siècle, — ce qui du reste n’est pas certain, — les doctrines qui servent aujourd’hui à créer la mentalité des masses deviendront trop simples pour le rôle que les masses populaires semblent destinées à jouer.
Quant à la patine, une des œuvres de Rosso, le Gavroche, lui a presque exclusivement servi à l’essai des patines. […] La part de l’esprit de contradiction, c’est ceci : qu’il songeait moins à vous exalter pour vous-même qu’à se servir de votre gloire pour écraser, comme d’une roue, les nouveaux écrivains français indociles à ses manipulations d’apothicaire.
La première, qui sert de frontispice au volume, nous donne l’impression fantasmagorique d’un crâne lancé inopinément dans l’obscurité. […] Pica termine par quelques conseils très judicieux, mettant les artistes en garde contre les enthousiasmes irréfléchis : « Qu’ils se servent, dit-il, quand ils le croiront convenable, des antiques modèles nationaux et des modernes modèles étrangers, mais ne négligent pas l’étude attentive et consciencieuse de la nature, s’efforçant de développer leur propre individualité, parce que, ainsi que le disait, il y a plus de 70 ans, le maître japonais O’Kusai : “Il ne faut pas s’assujettir servilement aux règles indiquées, mais chacun doit faire ce que lui dicte son imagination.” […] Pour rédiger cette espèce de journal intermittent, il se sert de fragments quelconques de papier, parfois, la page blanche d’une lettre au revers de laquelle se lit encore l’adresse ; et c’est un trait caractéristique de l’homme à l’esprit infiniment curieux qu’était en réalité cet aventurier, qu’il y ait si peu de détails purement personnels dans ces notes occasionnelles. […] Voilà tout : on ne peut pas en dire davantage. » Parfois, nous avons une anecdote et son commentaire, destinés sans doute à servir à la rédaction de cette dernière partie des Mémoires qui n’a jamais été écrite ou qui a été perdue.
Un portrait de Catherine de Sienne d’après Sodoma sert de frontispice au volume.
À lire le Corriere della Sera, on aurait pu s’imaginer que l’esprit pratique domine en Italie et qu’il est servi par une critique intelligente au regard clair pour laquelle les motifs d’ordre sentimental ne pèsent guère dès qu’il s’agit de délibérer de questions d’intérêt public. […] Et soudain les vieux clichés qui depuis cent ans servaient à tous nos journalistes de lettres, à tous nos plus prolixes polygraphes, ont apparu tels qu’ils étaient en vérité, usés, truqués, ridicules et lamentables. […] Toutes ces choses ont servi trop longtemps en vérité aux banquiers grecs de Marseille et de Paris pour créer cet hellénisme dont les journalistes et les hommes politiques de France ont usé sans modération pour molester l’Italie, spécialement pendant la guerre libyque… Aujourd’hui tous les peuples de l’Europe sont en campagne, engagés dans la plus grande lutte qu’ait connue l’histoire de la civilisation humaine et l’on ne peut s’attarder aux petits artifices, aux petites astuces, au petit marché des souvenirs… Aujourd’hui il s’agit vraiment de guerre et non d’industrie politique.
Il dit : « L’ordre ne peut régner sans maître dans une famille de huit personnes : à plus forte raison dans des familles de millions d’individus. » Comme on lui demande un autographe, il écrit : « La société est bien gouvernée quand les citoyens obéissent aux magistrats et les magistrats aux lois. » Il explique son crime par ce fait que rien ne le révolte comme l’idée d’injustice et que la société a été cruellement injuste vis-à-vis de lui, non seulement dans son enfance abandonnée aux caprices d’une série de maîtres indifférents ou haineux, mais quand, adulte, il demanda à servir son pays et ne trouva que prisons successives, ou quand soldat — et bon soldat — il demanda un emploi à son gouvernement et n’eut jamais de réponse.
Ces connaissances ne sont pas des sources d’inspiration, et ces vérités infinitésimales ne peuvent que la mal servir.
Le lettré studieux, tout épris de la grandeur de l’ancien Latium, l’érudit qui s’était assimilé les façons naïves, gracieuses et énergiques de nos poètes primitifs du treizième et du quatorzième siècles, dès les origines jusqu’au dolce stil novo, et après jusqu’à la fraîcheur polizianesque de la Renaissance, devait se servir de la forme empruntée à l’ancien classicisme pour interpréter dans ses vers tous les besoins, les aspirations, les revendications, les douleurs, les espoirs de son temps.
Une histoire de la peinture doit donc servir à donner à quelques-uns la raison de leurs émotions.
« Je crus que je pourrais y parvenir en agissant en toute chose comme si j’étais déjà épris, espérant qu’à force de répéter certaines paroles et de faire certains actes je ferais naître en moi aussi le sentiment auquel ces paroles et ces actes servent d’expression chez autrui.