Le peuple italien est, comme le français, un peuple dans lequel vit intensément, chez les plus frustes paysans comme chez les bourgeois cultivés, le sentiment de l’honneur. […] Mesnil me calomnie gratuitement en insinuant comme il le fait que j’ai voulu diminuer le peuple italien. […] Les orateurs les plus connus ont discouru un peu partout pour convaincre le peuple de prêter largement à l’État. […] Ce révolutionnaire héroïque, paladin du droit du peuple et des peuples, aima la France par-dessus tout ; comme polémiste il n’était pas sans valeur et il avait de l’éloquence. […] Le peuple innocent et pris au dépourvu se trouva placé tout à coup sous le régime de la terreur.
Il faut donc laisser le peuple de côté ; le peuple n’est pas fait pour l’art, ni l’art pour le peuple. Le peuple ne goûte pas l’exception, et, je le maintiens, l’art est une perpétuelle exception. […] Il est remarquable qu’en ses romans, destinés en apparence au peuple, Victor Hugo ne fit jamais au peuple aucune concession. […] Il se plut à exalter jusqu’à l’angoisse les craintes qui hantaient l’âme du peuple. […] Le peuple tient bon et se laisse mouiller.
Ses mesures fiscales frappent exclusivement le peuple. […] Les peuples ne valent pas plus cher les uns que les autres. […] Mais les peuples ne vivent pas de souvenirs. […] Pourquoi les peuples la craignent-ils ? […] À cette heure le peuple force ses destinées.
Le bas peuple n’a aucune espèce d’éducation. […] L’auteur napolitain n’a pas pu parler du goût du peuple pour toute espèce de vol domestique, goût qui les a rendus la fable de toute l’Italie. — Le principe est toujours le même : jouir sans travailler, par conséquent dérober pour jouir. […] Le peuple va armé de couteaux. […] La langue du peuple paraît criarde d’abord et grossière ; elle est énergique et expressive comme tous les patois : mais elle a des grâces particulières. […] Les divers quartiers ont des dialectes, comme il est naturel de l’attendre d’un peuple plein de vie, pour lequel la religion n’est pas un frein, mais une passion, qui n’est presque gêné par aucune loi et qui est plein de naturel.
La muse de ce fils de pauvres paysans piémontais est bien celle du peuple, du vrai peuple. […] Son message au peuple russe est, à ce point de vue, digne d’être médité. […] « Aucun peuple, proclame M. […] Voyant son territoire envahi, le peuple italien a réagi comme tous les peuples qui ont une forte conscience nationale. […] Mais rendrons-nous tout un peuple responsable de l’erreur de quelques hommes ?
Combien entrent en contact direct avec le peuple ? […] Le Peuple revenait souvent dans leurs discours, mais ce peuple n’était qu’une vague entité, quelque chose d’aussi précis que Dieu, et de même nature ! […] Ils étaient despotes ; le peuple foulé était compté pour rien. […] Le peuple est ton souverain, le peuple, le plus brutal, le plus tyrannique de tous les souverains ! […] Elle représentait pour eux ce que représentait la Bastille pour le peuple de Paris.
Le caractère essentiel de son œuvre est celui de l’accusation impitoyable portée contre son pays, ses gouvernants avides et insatiables, son peuple aplati sous un joug, attaché en esclave au char bariolé du sinistre orgueil de quelques-uns. […] Souvent, le mouvement psychique d’une Ode est si exclusivement classique, et semble si étranger aux besoins animiques nouveaux d’un peuple, que l’Ode reste toute lumineuse dans sa lumière de pierre précieuse admirablement taillée, mais froide et un peu lourde. […] Les dieux antiques qu’il évoque sont ceux que Rome, qui ne créa ni sa religion ni sa philosophie, emprunta aux Grecs, en les transformant selon le caractère de son peuple orgiaque, légiférant et guerroyeur. […] Ces mondes sont : le monde méditerranéen (de toutes les terres gréco-judaïco-latines) ; le monde boréal (Germains et Anglo-Saxons et peuples encore inconnus) ; le monde oriental (Slaves et Orientaux) ; le monde équatorial (l’Afrique et ses mélanges coloniaux). […] Dans le Capitole lumineux de dépouilles, dans le Capitole splendide de lois, qu’il peigne le triomphe de l’Italie surgie toute nouvelle emmi les peuples.
Il n’épargna pas au peuple de son pays l’épithète de « lâche », et le fustigea plus violemment encore pour avoir applaudi les débordements de son patriotisme indigné. […] Rome, c’est la déesse mère de l’Italie, c’est la déesse mère de tous les peuples : qui ne la reconnaît pas pour telle a le cœur plongé dans de froides ténèbres. […] […] § Les Romains, peuple guerrier, étaient peu aptes à l’art. […] Ce peuple avait coutume de promener aux pompes funèbres les portraits de la famille, de là ce développement. […] La vulgarité de ce peuple est peinte sur ces têtes sinistres qui garnissent les musées pour la glorification des Césars.
Chapitre LXV Quand on n’a pas traversé le tapage de la rue de Tolède, on ne peut se figurer à quel point le peuple de Naples est criard, vif et gesticulateur. […] Le peuple se sert beaucoup de tambours, de castagnettes et d’autres instruments qu’on dit d’origine grecque. […] L’architecture, les habitations rustiques, les ruines, les divers vêtements, les animaux, les rivières, les ponts, les montagnes, le ciel, les lointains, tout y est traité avec un art infini. — À Noël, le peuple fait des neuvaines, en disant ces Presepi, ou devant les Madones qui sont au coin des rues.
Les peuples chrétiens d’Orient ne fréquentaient point les églises dans un distinct et unique but de prière. […] Translaté d’église en église, de monastère en monastère, tout un ossuaire de préservatrices reliques circulait parmi l’imploration des peuples. […] Et pourtant, si les peuples chrétiens d’Orient durent jamais être, par le langage des emblèmes, entretenus des mystères de leur religion, c’est bien à l’époque où l’Islam menaçait de tout absorber. […] Le peuple, qui n’est si idolâtre que par ce besoin qu’il a de prolonger sa jouissance, en la reportant sur les objets représentatifs de l’éternité, le peuple ne voulut point se résoudre à une existence disciplinée, précise. […] Une telle image devait être, après tout, de peu d’effet dramatique, et le sentiment pouvant résulter de sa contemplation n’était point, semble-t-il, pour faire date dans l’âme de ces peuples qui n’auront jamais d’âge.
Celui qui, sans aller au secours d’aucun peuple, vit toujours la vie la plus étrangement mouvementée, c’est M. […] Le ministère maladroit ne sait pas céder à temps, d’où un malentendu sourd et dangereux entre le peuple et la couronne. […] Fadda-Cuci, un des chefs de la gauche, est chargé de la composition du nouveau cabinet et il s’empresse de calmer le peuple avec la promesse de l’amnistie. […] Au Palais, on fête, au quatrième acte, le triomphe de la Princesse Béatrice, revenue d’une longue promenade au milieu du peuple. […] Achille Luchi a manqué son coup et le sang innocent de l’enfant du peuple a été vengé par le sang d’une jeune vierge innocente.
Et le poète nouveau chante aussi pour deux peuples l’éternité de leur identité lyrique. […] Politiquement parlant, le peuple n’avait qu’un très faible pouvoir légal. […] Aussi les ambitieux flattaient-ils volontiers le peuple et recherchaient-ils ses faveurs. […] Les relations entre les peuples se multiplient ; le développement du commerce les favorise. […] Les acteurs sont des enfants du peuple de Sordevolo.
Ce n’est pas à eux, ni d’ailleurs au peuple, que s’adresse l’Histoire populaire de la peinture, aujourd’hui achevée par un tome explicatif des écoles italiennes. […] […] L’Anglais a une mauvaise réputation, parmi le peuple. […] À l’opposé des peuples avides qui la préparent sans cesse et ne la vivent point, ils la prennent telle qu’elle leur vient et ils en jouissent. » […] Lettres italiennes Zanoni [A. […] Quelle leçon et comme cela apprend à sourire des gens qui s’apitoient confortablement sur la misère du peuple, des journalistes qui pleurent sur les pauvres, à trente sous la ligne, et des romanciers qui, du fond d’un château, annoncent aux reporters à genoux l’avènement de la justice sociale ! […] François, que le peuple vint consulter, prit son bâton et entra dans la forêt.
La maison des Atrides synthétisait la fureur insatisfaite et inapaisable d’un peuple conquérant, c’est-à-dire de tous les peuples qui ont une histoire. […] Il voulait pousser un peuple très vieux, et presque nouveau-né, aux plus grandes violences capables de lui faire surpasser son destin. […] Il vécut avec rudesse et avec puissance au milieu d’un peuple héroïque, dont il partageait les labeurs et les fièvres ardentes. […] Sans toutes ces qualités, le peuple romain l’appellerait villano (paysan) et ne dédaignerait pas de rire de lui. […] C’est un peuple qui aspire à vivre comme les autres peuples, à s’arracher aux tutelles industrielles du dehors, à créer de la richesse, pour se nourrir dignement.
La révolte est donc naturelle contre une telle oppression au moment où les peuples se mettent à lutter pour se libérer des oppressions politiques et sociales. […] Une dissolution religieuse, prise au sens que les peuples s’émanciperaient de toute religion, est impossible : ils sont et ils seront toujours peu nombreux ceux qui s’élèvent à une telle hauteur. […] Tandis qu’en Italie le général Oudinot, envoyé comme médiateur armé entre le Pape et le peuple romain, se voyait poussé, par un entourage ultramontain, à prendre Rome, à détruire le gouvernement républicain de Mazzini et à couper court aux négociations patientes de notre ambassadeur, M. de Lesseps (on sait que c’est à la suite de ses déboires d’alors que celui-ci quitta la diplomatie et entreprit de percer le canal de Suez) ; tandis que ceci se passait à Rome, en France les élections du 13 mai 1849 grandissaient le pouvoir du parti catholique dont la prépondérance s’imposait au Prince-Président, tenu d’approuver la tournure prise par les événements de la Péninsule.
Le peuple italien ne s’y intéresse pas : telle est la vraie raison de cet état de choses. […] Boileau s’écrie : Et toi, rebut du peuple, inconnu Caloandre. […] Il veut exalter maintenant le héros de la dernière heure, celui qui exaspère le désir et l’orgueil des peuples d’où il surgit, l’aviateur. […] La représentation de la vie d’un peuple au moyen de son patois manque de véritable élévation, est inévitablement réaliste. […] Le peuple ne sera à jamais que le chœur, et non le protagoniste ; ceux qui de son sein s’élèvent jusqu’à la beauté d’un grand conflit individuel cessent par cela même d’être « peuple ».
Chapitre LXIII La dernière classe du peuple à Naples est célèbre, dans toute l’Europe, sous le nom de lazzaroni ; ce mot vient de Lazzari, nom qu’on leur donnait à cause de leur nudité : le Lazare de l’Évangile. […] Personne, dans le peuple, ne pense au lendemain : le jour même apporte, bien ou mal, de quoi vivre.
Le peuple romain a-t-il le droit de l’exercer ? […] Or, Dieu voulut l’empire du peuple romain, donc le peuple romain a droit à l’Empire. […] Or, le latin ne connaît le vulgaire de chaque peuple, ni par conséquent ses maîtres ; toute chose qui procède d’un ordre pervers (Rome) est pénible, amère ; et comment obéir à un joug amer ? […] En revanche il les aurait exposées à des peuples de langue étrangère et il aurait dépassé son mandat.
Ils sont l’image vivante de l’admirable fécondité de ce peuple. […] Les moines sont entourés cependant d’un petit respect familier dans le menu peuple napolitain. […] Ils ont pour écho la joie du peuple qui salue les porte-drapeaux de la République. […] — Les filles du peuple t’enthousiasment donc bien ! […] Le peuple est consterné.
Philippe Monnier : Venise au XVIIIe siècle, Perrin Le peuple était gouverné avec douceur, mis à portée de satisfaire facilement à ses besoins ; en un mot, assez heureux, et même agréablement distrait par des fêtes, des spectacles, qu’un gouvernement, grave d’ailleurs, mais qui avait des vues d’édilité, prenait soin de multiplier ; aussi le peuple de la capitale a-t-il constamment manifesté un véritable esprit national. […] Groupons les chapitres : les trois chapitres de psychologie générale : « La Vie légère » ; « les Fêtes, le Carnaval, la Villégiature » ; « les Femmes, l’amour et le cavalier servant » ; le chapitre dédié aux gens d’esprit, résumés en Gasparo Gozzi, le critique et gazetier ; le chapitre sur la musique, le chapitre sur la peinture ; les trois chapitres sur le théâtre vénitien : le premier nous décrivant l’ancien théâtre à masques, la Commedia dell’arte ; le deuxième étudiant la comédie plus large, plus humaine et cependant toujours essentiellement vénitienne, de Goldoni ; le troisième montrant, dans les pièces de Carlo Gozzi, le retour à la vieille comédie italienne des Truffaldins et des Pantalons ; enfin, après une esquisse verveuse des aventures de Casanova, le tableau de la bourgeoisie, « dont les anciennes vertus se dissolvent à l’air nouveau », et du peuple, « admirable réserve sociale », mais qui n’a « jamais pris conscience de ses droits ».
J’aime le genre humain, je voudrais le voir comme moi libre et heureux, et la superstition ne saurait se combiner avec la liberté. » Mais Casanova insiste avec une obstination qui n’est pas si sotte : un peuple sans superstition serait un peuple de philosophes, et les philosophes ne consentiront jamais à obéir, même à un souverain constitutionnel dont un pacte réciproque limite l’arbitraire ; il faut aimer l’humanité telle qu’elle est et lui laisser la bête qui la dévore, car cette bête lui est chère : « Je n’ai jamais tant ri qu’en voyant Don Quichotte très embarrassé à se défendre des galériens auxquels, par grandeur d’âme, il venait de rendre la liberté16. » Assurément, nous avons besoin de nous rappeler qu’il a été trop facile à Casanova de se donner le beau rôle dans cette discussion, pour ne pas juger que c’est lui, cette fois, qui est le philosophe, et non Voltaire. Certaines phrases de l’article Superstition dans le Dictionnaire philosophique offrent d’ailleurs avec celle que Casanova s’attribue une analogie très intéressante : « Il est des sages qui prétendent qu’on doit laisser au peuple ses superstitions, comme on lui laisse ses guinguettes17. »« Jusqu’à quel point la politique permet-elle qu’on ruine la superstition ? […] Peut-il exister un peuple libre de tous préjugés superstitieux ? C’est demander : peut-il exister un peuple de philosophes 18 ?
Quoique sa lettre, qui prétend donc à révéler un chef-d’œuvre, méritât la plus grave des punitions pour les vaniteux, le silence, — je suis assez indulgent pour annoncer aux Rois et aux peuples que M. […] Ce fut Scipion Caffarelli, neveu de Marc’Antonio qui, le premier, aménagea la villa hors les murs, près la porte du Peuple. […] Il faut savoir, — d’ailleurs on le saura sans doute, parce que rien de ce qui touche à M. d’Annunzio ne peut échapper aux peuples civilisés — il faut savoir que l’auteur du Fuoco était député. […] On a voulu faire chez nous de la Monarchie une institution populaire et démocratique ; pour atteindre à cette absurdité sociale, on inspire au Prince la confiance absolue dans son peuple, comme si ce peuple était un personnage bien connu, toujours le même, indissoluble, sans multiplicité ; absurdum absurdum invocat. […] Barzellotti, est celle de la race, dont il examine l’action sur le génie des individus et des peuples.
Aligi est jugé par le peuple. […] Telle est la sentence du peuple contre le parricide. […] L’Ange muet est là couvert d’un drap noir, porté par le peuple. […] Ils savent que le théâtre en vers est par excellence le théâtre du peuple, le génie poétique et le peuple ayant la même ingénuité, le même idéal. […] Il conçut la célèbre formule : Dieu et le Peuple.
[…] Pour Nietzsche, la culture n’est que l’aboutissement d’une période de culture ; ce n’est plus un peuple qui se cultive, c’est un peuple qui s’est cultivé et qui ne se cultive plus. […] Certes, celui qui commande à de si impétueuses puissances sera seigneur des peuples et aucun génie ne résistera à ses implacables forces ! […] Celui qui est allé à Jérusalem et qui a étudié sur place le passé du prétendu peuple de Dieu s’aperçoit du mirage littéraire dont la théologie reste la dupe. […] Chez les gens simples, enfin, les naïfs, le peuple (exemple : le Maléfice et nos pièces de ce genre) elle les fait s’entretuer comme on se dit bonjour. […] Il resta fidèle à Laurent de Médicis, qui profitait du pouvoir pour embellir Florence et amuser le peuple.
L’Italie semble en être arrivée à ce degré de décadence littéraire et même intellectuelle où un peuple, ne produisant plus rien, est devenu par surcroît incapable de comprendre les productions des autres peuples ; à l’incapacité se joint la paresse.
Tandis que l’Église gardait intacte la langue qui lui avait servi à dominer le peuple, le peuple, perdant sa ferveur, ou incapable de résister plus longtemps aux efforts naturels de sa physiologie, commença de traiter le latin avec familiarité. […] Dès le onzième siècle, les gens d’Église mettent en circulation des mots, tels que : innocent, incompréhensibles pour le peuple. […] Toute aristocratie conquérante finit par imposer au peuple son sang. […] Enrico Corradini, directeur aujourd’hui d’une revue, Il Regno, courageusement réactionnaire, toujours fidèle à son programme d’ennemi du peuple, toujours sur la brèche pour son idéal d’individualisme, se trouve dans une période d’activité multiple qui réjouit les appréciateurs de son talent. […] Dans le même temps, le Président Roosevelt du haut de son trône puissant prêche aux peuples la nécessité d’affermir et d’affirmer leur individualité par tous les moyens de la volonté et de la force.
Une évolution véritable serait sa chute et épargnerait aux peuples de semblables mésaventures. Pourtant, c’est un fait certain, n’importe quelle religion — même la religion catholique, qui est empêchée d’évoluer par ses dogmes (sint ut sunt, aut non sint, c’est la maxime des Jésuites) — est contrainte de s’adapter à la culture des peuples auprès desquels elle est en honneur ; de s’adapter par fragments, mais de s’adapter.
Réaliste, épris de nature, il enferme la pensée mystique qui le guide dans le corps des hommes et des femmes qu’il a sous la main : la fille du peuple qui a quelque peu de front pose une Vierge, — sa Vierge d’Arezzo, — le premier montagnard venu un Christ : celui de sa fresque du Mont-de-Piété a le nez cylindrique, les lèvres épaisses d’un maure, les yeux caves et les extrémités grosses et communes, — mais le peintre, en dépit de ces réalités qui s’imposaient à lui, a su le rendre formidable et impressionnant quand même. […] Et devant la duchesse, devant le peuple, Bagnoli, le scribe, lit la sentence ; il fait attacher les éperons à Antonio par le comte d’Urbin, lui donne l’accolade, lui octroie des bourgs et des terres, lui fait remettre des draps de soie et de velours, des pièces d’orfèvrerie, — pendant qu’Izotta se lève et vient offrir à son frère, d’un geste charmant, les deux cents ducats d’or dans la tasse d’argent… Le portrait que le Borghèse nous en a laissé est aujourd’hui à Londres. […] Voit-on ce poète du peuple et de la République dans les fonctions de ministre du Roi ? […] Il n’est que trop vrai que nous ayons sur cette île du soleil quelques préventions défavorables ; même les Italiens qui voyagent peu ou qui voyaient mal, sont portés à faire une seule et même chose du paysan sicilien et du brigand ; on voit ce peuple à travers les nouvelles mélodramatiques des vieilles écoles italienne et française, et on fait souvent une règle de l’exception. […] P. de Lauribar, écrit de visu et d’après les témoignages des officiers italiens est heureusement d’un autre intérêt7 ; l’histoire de la conquête et de la guerre y tient une large place, mais on y a consigné des faits nombreux sur les régions diverses du Tigré et de l’Érythrée, les habitants et les mœurs : et les Abyssins apparaissent ici ce qu’ils sont très réellement, c’est-à-dire un peuple primitif et guerrier, haineux, fourbe et cruel, ayant certes les qualités de ses défauts, la bravoure, le dévouement parfois à des chefs choisis, une endurance extrême aux fatigues de ses expéditions continuelles, l’amour de l’indépendance et du sol.
Faut-il avec Lombroso, un peu trop fidèle à sa doctrine, voir dans Lucheni le criminel-né, le delinquente nato, en l’espèce « un épileptique influencé par l’impressionnante misère du peuple, en Italie » ? […] Dante, que je connais à mémoire, je l’ai relégué sous le lit. — En outre, mais je crois que cela suffira, n’est-ce pas, pour vous convaincre que les Barbares Genevois font subir à leurs prisonniers des tortures atroces Puis il parle de la nourriture, notamment du café au lait et du chocolat, des raffinements de toilette inconnus de lui jusqu’alors, tels que les chaussettes et les caleçons, et il termine en disant : Comment avez-vous pu permettre qu’un de vos collaborateurs ait eu l’audace de calomnier cette bonne Suisse, et qui est plus, ce beau, ce noble canton de Genève, ce morceau de paradis que les Dieux semblent l’avoir oublié ici sur terre exprès pour le donner en exemple aux autres peuples… Les documents apportés par MM.
Le peuple de Naples crie à tue-tête et demande toujours.
Voilà, en Italie, une règle sans exception et qui s’accorde bien avec la sensibilité de ce peuple né pour les arts.
Les exemples de peuples très religieux en grande décadence, d’athées très moraux, des Chinois, des Japonais, des adeptes du Confucianisme ou du Bouddhisme, qui représentent un minimum de religion, me donnent la conviction qu’un progrès moral est possible parallèlement à un affaiblissement du sentiment religieux.
Quand un peuple n’est pas assez bête pour supporter l’exercice simultané de deux ou trois religions, l’État intervient, les supprime toutes moins une seule, ou bien édicté une loi de mépris, une loi de tolérance. […] Que le peuple sache ou ignore les véritables mouvements des astres, cela n’a aucune importance, une vérité ou une erreur étant également inertes aux mains du peuple. […] Voilà une belle histoire de persécution, et qui ferait penser que la civilisation n’a peut-être pas beaucoup gagné quand on substitua la justice du peuple à la justice de l’Église. […] Voici aussi les Cosmopolites et les Nationalistes, les uns rêvant un patrimoine commun d’art, une fusion de tous les styles et de toutes les sources d’inspiration ; les autres, qui croient que chaque peuple a ses nourritures esthétiques spéciales, désirent conserver leur physionomie et le génie de leur race, tout en s’essayant à de nouvelles réalisations artistiques.
Et quand, par une sorte de contagion, ces sentiments se répandent dans un peuple, quand, aux heures solennelles de l’histoire, la vie sociale est obscurcie par le nuage d’une indicible tristesse ou exaltée par le rayon d’une nouvelle joie, la religiosité qui vibre dans l’âme de chacun se multiplie par la solidarité et se manifeste dans une forme collective.
Je n’ai qu’à me pencher à la fenêtre de ma chambre qui s’ouvre sur un canaletto grandiose à force d’être sinistre, pour qu’il se peuple, instantanément, de fantômes ! […] Rafaël Errazuriz, dans ses livres documentés sur la Ciudad de los Dux, montre comment, dans la vie élégante de Venise, où l’aristocratie et le peuple se mêlaient parfois dans les grands jours de fête, les danses du peuple devenaient à leur tour le régal de la noblesse. […] Mais les couvents fantastiques de Palazzeschi et les sœurs et les moines dont il les peuple n’ont rien à faire avec les images de ses devanciers. […] Tout le monde veut lui parler ; les dames lui content leurs aventures les plus secrètes : le peuple veut le forcer à composer un code de lois nouvelles. […] Eugène Montfort fit à la Maison du Peuple, sur la « Chanson de Naples ».
Tout le peuple les entourait, suspendu, retenant la respiration ; les pâtres regardaient de loin, stupéfiés ; les tas de chanvre resplendissaient au soleil d’août, au sommet des piques des cordiers. […] À un peuple réel répond, comme on aurait dû s’y attendre, un pays réel. […] Bérard a préféré y voir une allusion à un genre littéraire : la poésie bucolique en honneur au milieu d’un peuple de bergers. […] Trois choses : le peuple et la ville des Cimmériens, le havre de Perséphoneia, et le site proprement dit de l’Enfer ou plutôt de l’Évocation des Mânes. […] Pour les étrangers qui débarquaient dans l’île, c’était tout un peuple voué aux cultes infernaux.
En lui envoyant les œuvres de Byron Charles, sur la résonnante rive adriatique, Vers toi vient Harold le beau chanteur, Non tel que drapant, avec un rire illusoire, Sa douleur en le manteau des pairs, * Mais tel que, rayonnant de foi et de courage, Il surgit aux cris d’un peuple combattant, Quand il voulut ramener, avec son cœur d’Alcée, L’aigle d’Alexandre au nid grec.
On sait quelle importance Voltaire attribuait aux lettres, à la philosophie et aux beaux-arts dans le développement historique d’un peuple, dans le tableau général d’une époque ; il leur avait consacré, dans son Siècle de Louis XIV et dans son Essai sur les mœurs plusieurs chapitres spéciaux qui sont parmi les plus neufs et les plus personnels des deux livres.
Ruggero Bonghi en 1880 et elle ne fut l’objet d’aucune opposition, vu l’état où se trouvaient alors les finances italiennes et parce qu’il eût été difficile de trouver des fonds autrement pour la restauration et l’augmentation des collections d’art et d’antiquités Le Palais Ducal est visité le dimanche (jour gratuit) par 2 à 3 000 personnes qui s’y donnent rendez-vous, gens du peuple, militaires, etc. » Le Palais des Doges à Venise a encaissé, en 1900-1901, 81 340 francs. […] Ce qui ne laissa pas que de causer de l’effroy, par la disposition où se trouvoit le peuple à quelques affreux désordres.
Ensuite, il y a malgré tout en France (et en Europe) une vieille fraternité chrétienne, et l’on a trouvé très malpropre l’idée d’aller tourmenter ce vieux et noble peuple qui depuis quinze cents ans, Arménie de l’Afrique, tient tête au stupide fanatisme des Musulmans.