/ 41
2. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

Sa passion n’a pas de nom, pas de visage. […] Mais cette passion était grossière et plébéienne, trop rude et efficace, riche de pathos, et pauvre de philosophie. […] Cette passion était celle du vieux Carducci. […] Le présent me suffit ; je ne veux ni voir ni vivre au-delà de cette heure de passion. […] Peu importe d’ailleurs : l’œuvre est belle, elle est émouvante, elle est une peinture exacte des passions, et elle suffit à notre joie intellectuelle.

3. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

La Diké mourait, vaincue non par la volonté, mais par la passion des hommes. […] La Passion avait tué la Justice et le Destin. […] L’individu remuait les passions de la collectivité, mais il échappait à leur exaltation. […] De plus, leur empire ne peut durer ; il faut beaucoup d’oisiveté et de passions fortes ; mais l’oisiveté fait naître la politesse, et la politesse anéantit les passions. […] J’ai donc travaillé quatre à six heures par jour, et, en deux ans de maladie et de passion, j’ai fait deux volumes.

4. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

Mais il ne semble pas que la passion l’ait jamais entraîné à compromettre ou même à négliger ses intérêts. […] Nulle part elle n’est mieux exprimée que dans la Gioconda : Lucio le sculpteur doit aimer Silvia, l’épouse qui est toute douceur et toute bonté ; il veut l’aimer, il s’efforce de dompter la révolte de sa tragique passion. […] Chez Maupassant, Olivier Bertin, écoutant les mélodies préférées que sa maîtresse lui joue un soir de mélancolie, retrouve les souvenirs de sa passion déclinante, et refait avec une autre femme le rêve d’amour que ces mêmes mélodies berçaient autrefois. […] L’eau tient aussi une grande place dans la vie et l’œuvre de d’Annunzio : l’homme qu’une passion insatiable torture va chercher au bord des îlots l’apaisement du doute et l’espérance du néant. […] Cet amour le force à regarder de loin le tourbillon des passions et des vanités qui, dans sa lourde incohérence, se heurte à toute esthétique et à tout rêve d’esthète.

5. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 251, 1er décembre 1907 »

De cette condamnation, qui n’est pas sans appel, nous ne retiendrons qu’un article : c’est la passion d’Albergati pour l’art dramatique, ce que Casanova appelle sa théâtromanie. […] Le théâtre fait, le sujet de presque toutes les lettres écrites par Voltaire à Albergati pendant près de vingt ans : il y expose particulièrement ses théories sur la comédie, à propos de Goldoni, qu’Albergati lui avait révélé et pour lequel il avait une véritable passion. […] Car c’est fini de la légende de l’ambitieux hypocrite et secret, du tyran rusé qui, autant que César, a la passion du pouvoir absolu, et qui, bien plus que lui, a la science insidieuse des moyens à longue portée. […] Cela est écrit avec passion, et par conséquent très bien écrit. Les injustices où la passion peut induire sont presque toujours fécondes.

6. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

Ce travail est né d’une passion spirituelle ; il s’adresse aux passionnés du même objet. […] La science a vu les mêmes passions que la foi s’agiter à son ombre, et l’homme de l’expérience prétendre à l’autorité pontificale. […] Je ne sais pas si c’est l’âge, mais la passion me paraît décidément avoir partout ses inconvénients. […] La hiérarchie et la plastique des passions dans la Divine Comédie. […] On brûlera à Florence les œuvres profanes, et l’art, égaré par les passions religieuses, n’y progressera plus.

7. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

Cette publication est tronquée et il faut absolument que l’un des plus beaux monuments de la passion humaine soit connu dans son intégralité. […] Il serait difficile de marquer le point où, se détachant de tous ses acolytes, le protagoniste devient inoubliablement « représentatif », si le poète n’avait développé en lui une passion immortelle, le remords. […] Tous deux s’éprennent rapidement l’un de l’autre : Rome prête à la passion son décor inoubliable de grandeur et de beauté. […] Lutte violente pour arracher le jeune homme aux méditations mystiques et pour lui offrir toute une vie de jeune et dévouée passion. […] Le mélange savant de cette époque nébuleuse et des passions qui nous hantent, aujourd’hui encore, nous autres les fils de la civilisation la plus recherchée, — produit une impression étrange et pleine de saveur. » En conclusion, M. 

8. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

Alors on n’avait des pensées et des passions que pour le Risorgimento, et pour cet unique idéal on écrivait, on complotait, on mourait sur le champ de bataille ou au fond d’une geôle. […] Et elle n’a pas un regard pour Massimo, nulle pitié pour son amour : elle poursuit un idéal nébuleux qui lui semble mille fois plus enivrant que la passion mâle et saine de son jeune voisin. […] Son corps est à Rome, tandis que son cerveau vit à Paris, et il voit tout, les hommes, les passions et la société, selon le dernier mot de la vie parisienne. […] On ne voit en lui que le proscrit torturé par sa passion pour Florence et le poète de Béatrice. […] La passion s’est intellectualisée et n’en reste pas moins passionnée.

9. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 244, 15 août 1907 »

Combien il eût agi plus sagement en renonçant, sur cet avis, à pousser sa conquête et à laisser s’exaspérer en passion frénétique ce qui n’était que curiosité passagère des sens ! […] L’action se prépare, s’engage et se développe de la même façon dans la Femme et le Pantin, et dans les Mémoires de Casanova ; les divers épisodes du roman de Pierre Louÿs sont d’excellentes répliques des diverses péripéties que nous venons d’analyser ; de mêmes tempéraments, de semblables passions mènent par une voie identique ceux qui les subissent à un dénouement analogue. […] Toutes les deux jouent au même jeu cruel, avec un égal talent pour ensorceler et faire souffrir leur victime : mais il y a chez l’Espagnole l’excuse et le charme d’une passion réelle.

10. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 229, 1er janvier 1907 »

Ce n’est point par passion seulement qu’Antoine alors épousa Cléopâtre et devint quelque chose comme un monarque asiatique. […] Car on ne peut expliquer que par les effets d’une passion dégénérée l’acceptation d’un plan de retraite qui, dans la situation nullement désespérée, avantageuse même, de l’armée d’Antoine sur le promontoire d’Actium, était une pure absurdité.

11. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

Roccatagliata-Ceccardi oublie sa passion patriotique, sa passion politique, sa passion historique, lorsqu’il « ne se souvient plus », et qu’il chante en ton mineur la léopardienne profondeur de sa tristesse ou de sa joie, il s’affirme comme poète « vrai », il s’élève au-dessus de toute sa génération, il atteint, par la sonore perfection de sa forme, les pâles sommets de l’Œuvre belle. […] Le travail était cependant sa passion dominante. […] égarée par la passion, Giorgio la trouva, peu après, dans sa demeure. […] Aucune ville, aucun musée de l’Italie ne l’attira qu’autant qu’il espérait y retrouver sa maîtresse, et il n’a jamais cherché dans les musées que l’expression de la passion, de sa passion à lui, avec toutes ses nuances. […] La jalousie porta sa passion au désespoir, puis aux actes insensés.

12. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

Mais quant à la Francesca, le garçon et moi nous étions parfaitement d’accord : le dernier mot a été dit, la passion coupable a été divinisée par un grand poète, et il n’y a plus rien à faire là-dessus. […] Rien de cette passion charnelle, aveugle et fatale, que Dante sculpta immortellement en quelques tercets. […] Marion Crawford a vu par lui-même les héros qu’a rendus fameux la Divine Comédie, il les a doués de passions violentes, et il a su éviter les banalités fâcheuses qui auraient pu le séduire. […] de Cicéron ; ce qui m’importe le plus, c’est de vivre la vie qu’on me présente et de frémir aux passions des personnages qu’on me fait défiler sous les yeux. […] On sait telle collection plus intéressante encore par la passion dont elle témoigne que par la valeur des œuvres.

13. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 240, 15 juin 1907 »

La passion religieuse qui agite, à présent comme jadis, toutes les nations, n’est pas, à mon avis, une simple question de caste, ou pour mieux dire un mouvement purement clérical. […] Concorder dans l’unité générale, c’est le rêve. — Leibnitz, qui eut la passion de l’unité et de l’harmonie, répète mystiquement : « La gloire de Dieu n’est pas seulement l’immuable et l’éternel ; elle est le devenir naturel et l’humanité le fragment. » Mais l’Art et la Science, c’est-à-dire la Foi et la connaissance la répandent et l’augmentent, successivement : aussi la religion se ploie à toutes ces métamorphoses en détermination d’une philosophie de la vie ; philosophie potentielle et cinétique. — Peut-être que Dieu est le dernier échelon de la série biologique à la découverte duquel marchent les Arts, les Sciences, les Religions. — Le Dieu d’une Époque industrielle est mécanique.

14. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

L’androgyne nous transporte hors du temps et du lieu, hors des passions, dans le domaine des Archétypes, le plus haut où atteigne notre pensée. […] Ici, la rêverie est comme inconnue, et, en effet, l’Italien dans l’absence de la passion triste, colérique ou amoureuse, l’Italien dort. […] Son amant la suivra, jour par jour, pendant la première semaine, la « semaine de passion ». […] Assagis et philosophant, Joconde et le Roi, désormais sans jalousie ni passion, rentreront chez eux vivre le reste de leur âge. […] Est-ce à dire qu’il va faire de ce séjour léger et voluptueux le lieu des fortes passions troubles ou violentes ?

15. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 249, 1er novembre 1907 »

Je sentis alors que je n’aimerais jamais, que je ne pourrais jamais connaître les égarements et les ardeurs de la passion. […] Je cherchai donc à créer en moi, à tout prix, la passion de laquelle je me sentais incapable spontanément ; j’essayai de toutes les méthodes pour être, moi aussi, fût-ce une seule fois, enveloppé par la flamme folle de l’amour. […] Je crus que jusqu’à ce moment il n’était pas né en moi parce que je n’avais pas encore rencontré la femme qui devait faire sourdre et jaillir la source intérieure de ma passion. […] Je les regardais dans les yeux — yeux noirs, yeux bleus, yeux gris, yeux de spasme et de passion — et je voyais se refléter en eux mon visage, et je voyais briller en eux la joie de me sentir près d’elles, et cependant mes yeux ne se voilèrent pas un instant, et quand je les avais possédées je les quittais sans un regret.

16. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

Nous voici dans les Abruzzes, parmi des moissonneurs et des bergers, dont les rudes passions s’exaspèrent jusqu’à une brutalité presque animale. […] S’il avait rencontré une femme, il ne l’aurait pas aimée avec une passion pareille à celle-ci, où se déployaient toutes ses puissances d’émotion, restées cachées dans son adolescence pure. […] On eût dit que le foyer des passions, éteint jusqu’alors dans cette âme qui craignait Dieu, allait dévorer tout en une fois, concentrant sa force dans la seule haine. […] Car, au fond de son âme, il désirait vaincre sa passion, et ne pas tuer, et ne pas se damner. […] Action simple, violence des passions, beauté des sentiments, élégance de l’expression : il y a là formulé un idéal du genre.

17. (1915) Articles du Mercure de France, année 1915

La situation des neutres est rendue suprêmement incommode, par suite des intérêts nationaux à sauvegarder et à tenir en balance contre les entraînements du sentiment et de la passion ; entre tous les neutres, l’Italie se trouve eu posture particulièrement délicate. […] Nous passions en coup de vent et nous étions très loin avant que le pacifique conducteur fût parvenu à comprendre le sens de la menace, prononcée à l’allemande, ainsi : « Che fais fous apprentre ?  […] Les têtes s’échauffaient, les passions grondaient. […] Si en politique il est nécessaire de prendre dès aujourd’hui ses précautions contre l’exploitation que pourraient faire de la guerre les nationalistes qui au début ne la voulaient pas, il n’est pas moins nécessaire de se garer des débordements inévitables que la passion de la guerre apportera dans le domaine de l’esprit. […] J’envie à l’âme allemande d’hier et d’aujourd’hui ses magnifiques élans de passion ; je voudrais qu’un peu de ce feu vienne enflammer nos esprits un peu affaiblis par certaines idées trop ressassées.

18. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

C’est bien là tout ce qu’il faut pour justifier un « mouvement d’opinion », chez des gens qui manifestent leur passion pour la musique dans les seuls cas où il est élégant et de bon ton d’en faire étalage, comme ils témoignent de leur goût pour la peinture en se montrant chaque année au Vernissage tandis qu’on ne les voit jamais au Louvre. […] Ici, le romancier, très habile, a évité l’inévitable passion romanesque entre la femme du directeur et ce forçat, très jeune, très beau ; tout de tendresse calme et de tristesses contenues, de peur vague aussi de l’amour désespéré qui semble planer sur eux, les jeunes êtres s’oublient pour ne se voir qu’en l’enfant, et l’enfant meurt, probablement de cet étouffement volontaire d’une passion… très naturelle après tout. […] C’est le Sforza qui fit mourir son neveu en l’empoisonnant lentement, mais qui cependant était si sensible aux impressions religieuses qu’il mêlait aux passions purement terrestres une espèce de sentiment mystique ; il avait pris comme emblème le mûrier, symbole, par son efflorescence tardive et son soudain épanouissement en fleurs et en fruits à la fois, d’une sagesse qui économise toutes ses forces pour obtenir à l’occasion un résultat rapide et sûr. […] C’est une beauté qui semble façonnée de l’intérieur, c’est comme le dépôt, cellule à cellule, des étranges pensées, des rêveries fantasques et des passions exquises. […] Mais graduellement la foi revint à beaucoup d’entre eux : la sincérité, la droiture d’âme de Savonarole demeuraient, en dépit des calomnies répandues à profusion, évidentes pour quiconque n’était pas aveuglé par l’intérêt ou par la passion.

19. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

Six passions sont propres à l’âme humaine : grâce, zèle, miséricorde, envie, amour et pudeur ; chaque fois que l’âme en éprouve une, le reflet se montre dans le miroir des yeux. […] Le pers, mélange de pourpre et de noir, ressemble à la vertu, mélange de noblesse et de passion.

20. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 237, 1er mai 1907 »

Bien qu’il nie avoir aucune religion, il dit à ce propos : « La question est là : ou Dieu est avec moi, ou il n’existe pas. » Il lit beaucoup, avec passion, et ses lectures, dont il est très fier, s’adressent aux auteurs les plus sérieux : Montesquieu, Voltaire… Il a acquis ainsi une certaine érudition dont il aime à faire étalage. […] Cette passion fit de lui, dans le genre pastoral qu’il innova, l’un des lyriques les plus exaltés de tous les temps.

21. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »

Ce qu’on peut dire de plus courtois pour l’humanité, c’est que souvent les intéressés confondent leur heur et un système ; et comme on ne ment jamais aussi bien qu’à soi-même, certains hommes parviennent à se persuader qu’ils servent une idée en satisfaisant leur passion. […] L’infamie que je crains, c’est qu’on suppose que la passion et non la vertu inspira mes canzones et mon désir est de révéler le vrai sens de ces canzones. […] L’envie engendre le mauvais jugement et puis l’impureté humaine toujours souillée de quelque passion.

22. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

Le Mystère de la Passion, qu’on y joue tous les cinq ans, constitue pour le village la plus solennelle des fêtes. […] Delfino Orsi a donné des renseignements très curieux sur la représentation de la Passion à Sordevolo. […] Le caractère pathétique, sombrement interne, de la Passion, paraît mieux convenir au sentiment religieux moderne. […] La Passion compte trente-cinq personnages masculins et dix femmes. […] Elle n’a jamais eu honte de sa passion.

23. (1895) Articles du Mercure de France, année 1895

Tome XV, numéro 69, septembre 1895 La Passion de l’art [extraits] Émile Bernard. […] Sous Auguste, la Rome de marbre remplaça celle de briques, mais à part quelques statues rien n’indique chez les Romains un sentiment de divinité ou de passion.

24. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXIV »

Chapitre LXIV Les habitants d’un pays si fertile et si beau se livrent avec fureur au plaisir qui est leur passion dominante.

25. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXVII »

Les divers quartiers ont des dialectes, comme il est naturel de l’attendre d’un peuple plein de vie, pour lequel la religion n’est pas un frein, mais une passion, qui n’est presque gêné par aucune loi et qui est plein de naturel.

26. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXVII »

Suit of my passion for p[ainting].

27. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXV »

Le soir, la Madone, devant laquelle nous passions pour aller au théâtre ou sur le quai de la Chiaja, était illuminée à fond et les enfants, qui sautaient autour avec une joie extrême, nous lançaient des feux d’artifices entre les jambes en l’honneur de la Madone.

28. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

Une longue lettre, une lettre de passion débordante, folle, qu’elle me jetait de sa fenêtre. […] Sa lettre du matin, que je relisais avec passion, me consolait à peine. […] Rien, rien absolument de ce qui l’était avant Lina… Aucune réalité n’est plus, sans doute, pendant la passion. […] … Elle était jeune, candide et emportée par la passion : elle allait commettre un coup de tête ; ne s’en repentirait-elle point plus tard ? […] Il lui sacrifie toutes ses intrigues et n’admet la passion vraie qu’entre deux êtres destinés au mariage naturel ou légal.

29. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXX »

Cesarotti ne voit pas la nature du comique : mais il indique bien le combat de deux passions ridicules comme dans Letellier.

30. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 233, 1er mars 1907 »

Autour d’elle, leur admiration a accompli ce travail de cristallisation qui ne commence pas toujours du vivant des auteurs, et qui est peut-être indispensable à leur gloire : comme s’ils ne pouvaient rien fonder pour l’avenir qu’avec cette collaboration des commentaires, des discussions, des injures et des enthousiasmes que leur imposent les passions et les pensées parmi lesquelles ils se sont développés.

31. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

Il y a là des épîtres de la célèbre actrice « Silvia », de Manon Baletti, de Madame du Rumain, de la comtesse de Montmartel et de cette courtisane dite « la Charpillon », qui, pour la première fois dans la vie de l’irrésistible séducteur, fit sentir au héros, qui se trouvait à Londres, que l’âge venait paralyser sa puissance dominatrice et qu’il allait commencer à être la dupe de ses passions comme un sénile et vulgaire entreteneur. […] Il faudrait tout citer de ces jolies lettres à ce sacripant de Casanova qui fut assurément indigne de la passion d’un tel ange. […] Il n’y avait pas, à proprement parler, de passion politique en jeu ; seuls les catholiques fanatiques avaient un intérêt direct à exploiter ce procès pour en faire une arme contre l’éducation laïque. […] Or, maintenant, Casanova a 49 ans, il est sur l’autre versant comme il le dit lui-même, et il a assez de sens commun pour juger que ses histoires du même genre vont révolter le sentiment, que la passion d’un cinquantenaire pour les femmes devient crapuleuse, et va exciter chez son lecteur, s’il ne la cache pas, un mouvement de dégoût et un haut-le-cœur insurmontables. […] Sur un fond de ciel d’un bleu profond coupé de nuages et dominant un lointain paysage, le Sauveur, dont le visage est empreint d’une indicible expression de tristesse, de résignation et de douceur, est représenté debout, à mi-corps, portant les stigmates de la Passion, vêtu d’une robe blanche bordée d’un galon rougeâtre à broderies d’or, la tête auréolée du nimbe crucifère, tenant dans la main gauche le livre des Évangiles, tandis que la droite se dresse pour bénir.

32. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 232, 15 février 1907 »

La cour de Ludovic, par l’exaspération même et la multiplicité des passions de son maître, devait, plus que la cour des Médicis, attirer et honorer dignement un esprit supérieur, singulièrement debout « par-delà le bien et le mal », amant effréné de la vie sous toutes ses formes et pour toutes ses jouissances, uniquement désireux de dominer à son tour son temps, par l’étrange faculté de son génie qui devait faire de lui un des plus complets « representative men » de l’époque.

33. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

Il sent que ce cœur est à la merci d’une passion ou d’un violent caprice. […] Elle songe, aussi, à Nina Ceschini, à la passion soudaine que lui avouée cette étrangère, depuis le jour où, chez les Boursault-Coudray, Antonio avait annoncé que Wellseley allait peindre son portrait. […] Il mettait un tel enthousiasme ; une telle passion dans ces récits inventés, ou certainement arrangés, qu’ils en devenaient beaux. […] Il suffit d’une passion satisfaite pour que le pouvoir de la musique se volatilise. […] Tout cela charmant un cœur inoccupé devient fade et nul quand une passion le remplit ».

34. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

Ce crépuscule ajoute à l’antithèse puissante de cette femme, toute lumière sur les frondaisons alourdies, de cette femme enrobe de satin blanc, les cheveux égayés de jasmins, qui rêve, l’œil fixe et profond, accoudée sur le marbre où jouent des nymphes et des papillons… À l’autre extrémité de la fontaine où se mire le bambin, cette autre femme, toute splendeur dans sa nudité aux lignes harmonieuses, c’est la réalité merveilleuse qui tient de l’insaisissable toutes les perfections, c’est humanisée, chaude de sang, de soleil et de passion, la Déesse… Et cette figure-là, vous l’avez vue, au Louvre, dans le Salon Carré : c’est la femme du grand Giorgio, celle du Concert champêtre de Barbarelli… Ce Titien-là, avec l’énigme de son ordonnance, le vouloir, à jamais caché, qu’il exprime sûrement, et que nous ne déchiffrerons jamais, vaut à lui seul les millions que l’Italie, — pauvre, mais toujours artiste, — va donner pour acquérir la galerie entière. […] L’assimilation du criminel-né à l’épileptique (et la plupart des criminels peuvent passer pour criminels-nés, grâce au système Lombroso), la nature « épileptoïde » des criminels par passion, des révolutionnaires, des génies, et autres idées analogues, fournissent des moyens de « défense sociale » excessivement simples et d’une application commode. […] Il brûlait d’une si belle passion pour le chef-d’œuvre de son poète préféré que la joie d’en parer d’images chaque chant pouvait assurément lui faire oublier ses intérêts matériels. […] Ailleurs, sur les feuilles d’un diptyque fort affectif (XIX et XX), les âmes de ceux qui furent avares soupirent renversées sur le sol où les rive leur ancienne passion. […] Ils se virent peu toutefois, car Greuze s’apprêtait à regagner Paris, mettant fin par son départ à la belle passion qu’il avait inspirée à une jeune princesse romaine ; petit drame amoureux qu’on retrouvera, en deux actes, dans son œuvre : la Prière à l’Amour, et l’Embarras d’une Couronne.

35. (1891) Articles du Mercure de France, année 1891

passions en Dieu, oh !

36. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Dans la ville même des Atrides, Mycènes, il anime des personnages contemporains, et, reprenant la composition austère et la noblesse verbale des tragédies antiques, il nous montre ces modernes en proie aux passions excessives des héros légendaires dont ils ont retrouvé les sépulcres et les cadavres, les spectres d’Agamemnon, de Cassandre et de Clytemnestre, devenus, pour ainsi dire, tangibles, dominent l’action, dont les héros vivants s’appellent Anne et Blanchemarie, Léonard et Alexandre. […] La vierge, c’est donc un jeune homme, Attilio Palagonia, qui entre dans la vie par la porte tout ouverte de la grande passion. […] Puis, ils vont braver leur passion ; ils partent pour l’étranger où Saveria a repris sa carrière de triomphes éblouissants ; mais Ercole n’a plus cette vertu inquiétante et féroce de la première jeunesse, qui s’attache et s’arrache avec la même promptitude, qui se donne et se reprend à temps.

37. (1894) Articles du Mercure de France, année 1894

Le duo de passion qui termine le premier acte de Verdi est au contraire juvénile et tendre, et M. 

38. (1897) Articles du Mercure de France, année 1897

Alessandro D’Ancona : Federico Confalonieri Mais si nous voulons jouir avec passion d’événements politiques terribles, il nous faut suivre M. 

39. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

et les passions ?

40. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

Notre Rome exultante, enivrée de la passion de l’héroïsme de la justice, de la gloire ! […] Moscardelli, il y a des images nouvelles et des pensées très délicates, mais la guerre, où il a été blessé, n’a pas assez remué le fond de son âme qui se complaît toujours dans un sentimentalisme mélancolique qui n’arrive pas à réaliser la forte originalité de la passion.

41. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

En réalité, écrit Colajanni, « ce qui est en lutte dans la guerre actuelle ; ce sont des passions et des intérêts que je n’appellerai pas humains, mais terrestres ». […] Colajanni qu’outre les passions et les intérêts, d’autres sentiments sont en lutte ; ce ne sont certainement pas les sentiments religieux, au sens le plus étroit du mot, mais plutôt les sentiments inspirés par la civilisation et le progrès humain. « Il est vrai, observe l’auteur déjà cité, que, comme le sentiment ethnique, le sentiment religieux est surpassé par le sentiment national.

/ 41