Il les laisse en paix et ils courent à lui comme l’eau sur la pente. […] Tu avais laissé la partie la plus subtile de ton âme dans l’eau de ce bassin, et c’est de cette âme que j’ai vécu jusqu’à ce jour. […] « Pourquoi veux-tu me quitter — dit-il de son odieuse voix mélodramatique — pourquoi veux-tu me laisser encore une fois si seul ? […] Je ne te laisserai pas partir. […] Alors je le laissai et il tomba encore plus bas, vers le fond de l’eau.
Si les éternels néo-anciens s’obstinent à comprendre ainsi leur mission, ne faut-il pas les laisser à ce rang subalterne ? […] Qu’auraient laissé depuis quatre ou cinq siècles les plus puissants entre les puissants, Buonarotti, Donatello, Ghiberti, Houdon, Rude, Carpeaux, sans leurs directes ascendances ? […] Si à cette heure, Monsieur, vous surpreniez à rougir de vous quelqu’un de ces parasites, laissez-les rougir et laissez-les dire : entre vous et le critique il y a encore la différence qu’il y a entre le fondeur de cloche et le bedeau qui la sonne. […] Je vous laisse juger si c’est flatteur pour moi et je vous prie d’agréer ma meilleure poignée de main. […] Zùccoli connaît la littérature française actuelle et souvent le laisse voir.
Mais le noble feu qui le brûle dedans ne laisse rien apparaître, hors de ses lueurs, ne laisse rien sentir hors de sa bonne chaleur. […] ne me laisse plus m’en aller, Figline ! […] Laissons les morales toutes faites. […] Laissez-le tranquille !… Laissez-moi tranquille… je vous en prie… laissez-moi tranquille !
Chuquet nous affirme que Desaix n’était point chaste, comme l’ont laissé entendre ses panégyristes. […] Devant le monument, le rio dei Mendicanti laisse un espace étroit où le gondolier arrête le voyageur. […] Marcel Reymond ne laissent pourtant plus de doute. […] Laissez ! […] S’il a laissé son œuvre, et si son œuvre est belle, cela nous suffit.
Son bien était en fidéicommis, il ne put me rien laisser, ses meubles, sa bibliothèque devenaient la proie de ses créanciers. […] Je laisse donc à leur coupole respective les personnages dont parle à ce propos M. […] Comment un éditeur a-t-il laissé perdre une aussi jolie phrase ? […] Il est bien à regretter que la brutale Allemagne ne nous laisse pas la même liberté au cas où elle entrerait en conflit avec le Royaume-Uni. […] N’est-ce pas pour nous laisser seuls en face de la grande ombre d’Homère qu’elle s’est recueillie dans le silence de son tombeau ?
Si un seul instant ce prodigieux observateur du réel s’était laissé distraire par l’illuminisme, il en serait résulté un grand désordre. […] Ainsi, les vieilles querelles laissent malheureusement des traces. […] Selon le vœu par lui-même formé, elle le tuera avant qu’il ne se soit laissé abattre. […] La couverture laissait voir les poitrines des deux tendrons. […] Ce petit drame, pourtant, ne laisse pas que d’être assez habilement conduit, et il est joué avec émotion par MM.
Enfin, après cette scène d’inquisition médicale, on les a laissés aller avec leur bagage ruisselant. […] Car les Xénocrates sont rares qui laissent sortir Phryné de leur lit sans la toucher. […] L’autre, étendant les jambes, laissa voir une chair aussi blanche que la neige et des couleurs plus vermeilles que des roses. […] Elle l’avait choisi pour être un jouet de quelques heures ; il s’était laissé faire sans penser à mal. […] Je ne le suivis pas, car je n’aurais pour rien au monde fait à Madame de Mondragon cette injure de la laisser toute seulette.
Mais laissons à l’historien spécialisé dans ces sujets le soin de signaler et de discuter ces défauts. […] Les fruits de la maturité du musicien laisseraient plutôt regretter les candides bourgeons de son adolescence. […] Cet infatigable fabricant de pièces et de romans, qui laisse une vingtaine de romans, une trentaine de pièces, ne laisse au fond qu’un vide considérable où d’autres intérêts aussi matériels et acharnés que les siens vont s’engouffrer au nom de la littérature. […] Jusqu’ici, aucun d’entre eux ne laisse prévoir une force créatrice égale à celle de d’Annunzio. […] En attendant, laissez-moi chanter Bettine : les jongleurs et les poètes ne sont-ils point proches parents ?
Laissez-moi donc dormir ! […] — Ils me sont indifférents ; laissez-moi dormir, par pitié ! […] Laissez-moi rire ! […] Quant à la Signora Ceschini, pourquoi l’as-tu laissée monter ? […] Je ne te laisse qu’une liberté : celle des pensées et des rêves.
Laissez-moi tranquille. […] Mais laissons cela. […] Laissez-moi partir tranquille. […] Laisse-nous donc tranquilles ! […] Elia le laissa dire.
Je laisse de côté l’autre manie de l’auteur, son anticléricalisme ; par sa bonne volonté en cette matière, M. […] Ce n’était pas pour s’amuser qu’il peignit cette autre Méduse, le seul grand tableau qu’il laisse derrière lui à Florence. […] Mais c’est un sujet qu’il faut laisser aux beaux vers de Shelley. […] Que d’entreprises il faudra laisser inachevées, que d’œuvres il faudra recommencer ! […] Le peuple tient bon et se laisse mouiller.
Mais laissons de côté l’esthétique pour les idées. […] en effet, laisser un sillon lumineux dans l’histoire. […] Je m’abstiendrais de vous écrire et laisserais M. […] Il écrivit encore de la musique et laisse un Néron inédit. […] Marx nous a laissé une bonne monographie de M.
— Je vous laisse avec lui, dit Mme de Ponticello. […] Laissons cela, je vous prie. […] Corradini me laisserait fort peu renseigné sur le caractère de ce conquérant. […] L’on ne laissa entrer que les officiers avec leurs suittes. Ce qui ne laissa pas que de causer de l’effroy, par la disposition où se trouvoit le peuple à quelques affreux désordres.
S’est-il laissé influencer, ainsi qu’il le prétend, par les jugements de quelques savants italiens qui adoraient le Tasse et méprisaient l’Arioste ? […] À peine laisse-t-il entrevoir qu’elles étaient très défavorables aux deux poètes, maladroites, d’ailleurs, et injustes, comme il ne manque pas de le lui faire sentir : Il me parla da Dante et de Pétrarque, et tout le monde sait ce qu’il pensait de ces grands génies ; mais il s’est fait du tort en écrivant ce qu’il en pensait. […] il est possible que nous nous trompions tous deux. » Sur cette ingénieuse répartie prend fin la longue entrevue dont Casanova a tenu à nous laisser une relation détaillée. […] » Certes, Casanova, qui avait à l’auberge, dans les loisirs que lui laissaient ses conversations avec Voltaire, de plus positives satisfactions, ne se laissait pas distraire par les servantes des Délices ; mais son esprit n’en était pas pour cela plus complaisant et plus docile aux propos de son hôte. […] Elle brise la seconde chaîne, et laisse aux chaînons brisés une partie pantelante d’elle-même, l’enfant.
Marinetti est un barbare aussi de laisser le pauvre Ilai rêver à la lune un soir après des mille ans pour le cruellement forcer à se rendormir sans la réalisation de son rêve. […] Elle a laissé de son passage une empreinte certaine, la langue. […] Antoine Thomas ne laissent aucun doute sur ce point, Les règles générales de la phonétique française sont entièrement applicables au provençal. […] Il faut laisser là nos idées modernes et comprendre, à la suite de l’historien, les hommes et les choses de ce temps. […] Une grande tristesse y domine, un grand regret pour toutes les choses belles rêvées, que la vie a laissées dans le rêve, que le rêve a cachées dans le plus profond de ses voiles mystiques.
Ce qu’elles ont fait… Mais laissons la parole au rapport officiel. […] Cette guerre conduite contre le même ennemi laissera des souvenirs durables. […] L’air était parcouru de larges frémissements qui le laissaient prévoir. […] Il laisse, dit-on, un poème inachevé sur les papillons. […] Mais laissons cela.
Vous laisserez-vous prendre à la rude fascination de l’esprit germanique ? […] Je prie votre Révérendissime Seigneurie de ne pas me laisser manquer d’argent. […] Mais ce qu’il nous laisse, arraché aux répits de la fièvre, lui donne le droit de n’être pas oublié. […] Turati les laissa imposer leur volonté. […] Laissons tout ce passé.
Mais qu’il nous laisse nos commodes et discrets trois-cinquante. […] Ces racontars me laissaient incrédule. […] Laissez-moi dans ma demeure ! […] laisse-moi te raconter cette chose… — Parle devant ce Seigneur. […] Ô curieuse de moi, laisse-moi en paix !
On trouvera peut-être quelque intérêt à feuilleter ésotériquement les trois ouvrages où Dante a laissé voir sa très secrète pensée. […] Toutefois, sa monarchie n’est point nationale, c’est la monarchie universelle qui laisse subsister dans chaque pays le gouvernement en usage, une confédération occidentale présidée par l’empereur. […] Dante, d’après la tradition, « parlait rarement, à moins qu’on ne l’interrogeât : sa figure était mélancolique et pensive » et ce qu’il a laissé témoigne d’un esprit très réfléchi, incapable de légèreté. […] Moi, qui ne m’assieds pas à la bienheureuse table, mais qui, transfuge des pâturages du vulgaire, ramasse aux pieds des convives les parcelles du festin, en pensant à la misérable vie de ceux que j’ai laissés en arrière, je réserve pour les pauvres une portion de ce que je recueille. […] Ces deux exemples me justifient : je cède à la crainte de l’infamie et au désir de laisser un enseignement.
La créature qu’il avait laissée à Comacchio vint à Rome. […] Giacosa laisse des œuvres que le public aimera longtemps encore. Mais aucune de ses pièces ne laisse des traces dans l’évolution idéale du Théâtre italien. […] Une maîtresse avare d’elle-même le laissait souvent seul avec sa fantaisie. […] Et le décousu même de ces pages laisse assez voir comment elles furent écrites.
Se développant dans un tryptique : la Cathédrale, la Demeure des Rois, la Ville, elle synthétise la vie séculaire de l’Occident, depuis l’avènement chrétien jusqu’à celui, encore obscur, encore crépusculaire, de notre vie moderne : depuis le signe éternel d’angoisse et de joie laissé par l’homme dans ses cathédrales, jusqu’au brouillard animique de la Ville moderne, à travers les demeures des Rois de l’époque de fer, la Renaissance. […] Enrico Sacerdote, rédacteur à la Nuova mort subitement à vingt-cinq ans, qui laisse des études sur la littérature française contemporaine, et particulièrement sur Charles Baudelaire. […] Il dit : « Par là venaient les Sarrasins pour piller Sorrente ; c’est un “Sorrentinois” qui connait l’histoire de son pays, qui me l’a conté. » Puis il se leva, me salua et me laissa seule.
Je connais, par exemple, un jeune romancier d’un talent vif et original, qui a eu le malheur de laisser échapper l’adjectif : imperioso (impérieux). […] Il faut le croire sur parole ; sa démonstration nous laisse embarrassés, parce que nous n’en avons pas le contrôle. […] Mais le duc ne lui laissa le loisir d’accomplir sa promesse, en l’obligeant à faire son portrait, celui de Battista Sforza, sa femme, et leur Triomphe à tous les deux. […] Lentement il se laissait gagner par cet aveugle exclusivisme qui illustra les petites républiques du moyen âge, et son action perdait en valeur ce qu’elle gagnait en violence. […] Colbert réglerait cela ; qu’ils laissassent ces outilz aux mains du Cavalier, ce qu’ils refusoient de faire.
Dans la petite chambre de l’auberge des Balances, les deux amants se firent de longs adieux que n’adoucissait nul chimérique espoir : et gravant sur une vitre de la fenêtre le dernier mot de leurs deux destinées qui se désunissaient, Henriette laissa à son ami cet avis suprême : « Tu oublieras aussi Henriette. » Il ne devait pas l’oublier. […] Il avait payé fort cher la modique satisfaction d’apprendre que nul n’est prophète en son pays, et maintes fois, au cours de ses Mémoires, il laisse éclater une amère indignation contre ses compatriotes qui méprisent le talent et affectent d’ignorer ceux qui prétendent acquérir quelque gloire à leur patrie. […] J’aime le genre humain, je voudrais le voir comme moi libre et heureux, et la superstition ne saurait se combiner avec la liberté. » Mais Casanova insiste avec une obstination qui n’est pas si sotte : un peuple sans superstition serait un peuple de philosophes, et les philosophes ne consentiront jamais à obéir, même à un souverain constitutionnel dont un pacte réciproque limite l’arbitraire ; il faut aimer l’humanité telle qu’elle est et lui laisser la bête qui la dévore, car cette bête lui est chère : « Je n’ai jamais tant ri qu’en voyant Don Quichotte très embarrassé à se défendre des galériens auxquels, par grandeur d’âme, il venait de rendre la liberté16. » Assurément, nous avons besoin de nous rappeler qu’il a été trop facile à Casanova de se donner le beau rôle dans cette discussion, pour ne pas juger que c’est lui, cette fois, qui est le philosophe, et non Voltaire. Certaines phrases de l’article Superstition dans le Dictionnaire philosophique offrent d’ailleurs avec celle que Casanova s’attribue une analogie très intéressante : « Il est des sages qui prétendent qu’on doit laisser au peuple ses superstitions, comme on lui laisse ses guinguettes17. »« Jusqu’à quel point la politique permet-elle qu’on ruine la superstition ?
Combien il eût agi plus sagement en renonçant, sur cet avis, à pousser sa conquête et à laisser s’exaspérer en passion frénétique ce qui n’était que curiosité passagère des sens ! […] Dans cette position, j’eus beau prier, pester, gronder ; elle me laissa dire sans proférer une parole. […] Quelles découvertes inattendues, quelles révélations piquantes ne laisse pas espérer cette collection énorme de documents personnels, de lettres, de confidences, cette Histoire des femmes que j’ai connues, dont l’auteur, en la dissimulant sous le voile épais d’une ingénieuse cryptographie, semblait réserver la primeur à un esprit digne de la comprendre et de l’apprécier !
On rassemble les feuilles éparses, et l’on dresse, presque, l’inventaire de son activité, pour en laisser après soi le témoignage authentique. […] Ils veulent en cette Rome si triste, où jadis, par les rues papales, on portait en procession les beaux marbres païens avec la même joie que le corps d’un protomartyr, — ils veulent qu’on y revoie et qu’on y acclame le triomphe de Venus Victrix ; et, vainqueurs ou vaincus, ils auront laissé trace de leur lutte. […] Je laisse à son sujet la parole à Alexandre Dumas père, auteur d’un volume sur elle : « Mais c’est qu’il faut le dire, l’art s’est développé et est tombé avec cette famille, et, chose étrange, a subi toutes les variations qu’elle eut à subir… etc.
Comme l’espace nous fait défaut, je laisse la critique… au rapporteur du concours dramatique de 1903, et je reviens à Giacomo Vettori. […] Je laisse tout, je vais partir ; je reviendrai plus tard pour voir ce que tu auras su faire : mes villas, mes fermes, mes établissements sont à toi ; va, et que le souvenir de ton père t’attriste ! […] Nous en possédons tout un jeu, en France, dont la souplesse, la forme, le convenu ne laisse rien à entreprendre après eux et leur traité de Moscou. […] Guelfo Civinini ne se laisse pas décourager par les difficultés de toute nature qui entravent la carrière d’un poète : il est appelé, son entêtement aidant, à une victoire flatteuse sur tous les poétereaux officiels. […] C’est en dire le prix, et en même temps c’est dire la suprême habileté d’un écrivain qui, dans une pareille matière, ayant donné à profusion, nous laisse avec le désir de recevoir encore.
Capuana : sa critique, genre Lemaître, n’a pas ombre d’érudition, et pourtant, quoiqu’elle parle d’étrangers qui lui sont presque des inconnus, elle est juste que c’est un charme et jusque dans les nuances des idées : « Armand de Pontmartin, dit-il, ne laisse rien qui puisse lui survivre. […] Étalée du portique du Narthex à l’escalier de la Porte-Sainte, sur les dalles, parmi cette buée voluptueuse, affadissante, qui, des temples de l’antiquité, était passée dans les basiliques byzantines (déjà, et bien auparavant, l’empereur Licinius, au cours de ses persécutions, avait fait fermer les églises, sous prétexte que l’on y respirait un air trop étouffé), la plèbe était là chez soi ; elle s’y laissait couler à ses habitudes les plus obscurément invétérées. […] vas-tu laisser s’accomplir ce sacrilège ?
… Ruines laissées par les Belges ! […] D’autre part les événements se précipitaient : c’était l’invasion de la grande marée allemande arrêtée un moment par la résistance héroïque des Belges et se ruant sur la France avec un redoublement de fureur ; c’étaient les cruautés sans nom exercées sur les civils par l’armée du Kaiser obéissant aux ordres de ses supérieurs, cruautés impitoyables et systématiques dont le récit laissait incrédule une partie du public. […] L’Italie s’est déterminée d’elle-même, par ses propres motifs, pour le mieux de ses intérêts ; elle ne s’est laissé influencer par personne, elle connaît le monde, elle est majeure. […] C’est ce que sent le bon peuple, qui fournit l’immense majorité des combattants : si on les laisse faire, les soldats, dans l’intervalle entre deux combats, fraternisent avec les soldats « ennemis ». […] personne en Italie ne pourra comprendre qu’on ait laissé insulter publiquement sous le régime de « l’union sacrée », dans cette France qui n’a pas perdu son ancien renom de générosité et d’idéalisme, l’un des meilleurs écrivains français parce qu’il se refusait à envelopper tout un peuple dans une haine aveugle et voulait garder, même vis-à-vis de l’ennemi, cette loyauté ; cette générosité qui furent les qualités légendaires de la chevalerie et qui font dédaigner la calomnie et le mensonge comme les armes des traîtres et des lâches.
Auguste Cordier, à qui nous laissons la parole : « Le texte est de la main d’un copiste, très incorrect, avec notes, annexes et corrections de la main de Stendhal.
[Hier, 23, croyant suivre les conseils d’une politique sage et plein d’un transport d’amour qui agitait mon âme et me laissait la froideur et le coulant d’un homme qui veut parvenir à une chose difficile, je suis parti de Milan à 2 h. 1/2 pour Varèse.
C’est une figure de jeune femme enveloppée d’un ample chiton qui tombe de son épaule droite et d’une draperie plus mince qui laisse transparaître les formes d’un corps admirable ; le bras droit manque, la main gauche tient un large disque brisé sur lequel on voit les restes d’une couronne d’olivier et d’un écrin qui devait être supporté par de petites griffes.
Antoine, digne d’ailleurs de l’immense situation que lui a faite le traité de Brindes, laisse grandir dans sa conduite la contradiction qui résulte pour lui de sa double situation de potentat oriental et de magistrat romain ; cela, jusqu’au jour où, faussant définitivement ses calculs, et d’ailleurs maître de ses sens aussi bien que de sa tête, l’orientalisme jette Antoine à l’incroyable défaillance d’Actium.
Mais le conflit se renouvellera et il continuera jusqu’à ce que l’esprit religieux ait appris à vivre sans avoir besoin de la religion, c’est-à-dire jusqu’à ce que le sentiment d’unité et de subordination du Moi au Tout (esprit religieux) puisse se maintenir, s’affirmer et se réaliser sans avoir besoin de représentations et de figurations intellectuelles (croyances religieuses), mais uniquement au moyen de concepts philosophiques jusqu’à ce que, en un mot, toute construction religieuse soit transformée, sans laisser de résidus, en connaissance métaphysique.
Laissons-les aller à Rome, disaient-ils, pendant cet intervalle nous ferons des connaissances utiles, nous obtiendrons les ouvrages, et ces Romains, avec leur goût antique, ne sauront où se placer.
Oliva se borne à résumer Zarathustra ; son style prend alors une allure très vive ; mais en comparaison du sujet, le chapitre ne me semble pas suffisant, et il laisse le lecteur légèrement désappointé. […] Le grand poète de Recanati, en mourant, avait laissé ces papiers précieux à son meilleur ami.
L’élégant et joyeux Léonard, qui nous a laissé dans ses cartons les signes du grand tourment de son esprit chercheur devançant tout son temps, et qui passait dans la vie en laissant une traînée de parfums et de joie, trouva auprès de Ludovic ce qui lui avait manqué à Florence, ce qu’il ne trouva guère ensuite à la cour de César Borgia.
Ces deux qualités sont : l’une, l’abstraction du patriotisme de la rue, l’absorption de toute la vie italienne dans l’idée abstraite de Rome ; l’autre, la rénovation complète de la langue, non seulement dans une prosodie empruntée à la langue latine, mais dans la valeur même des mots et des expressions, dégagée de tout dogmatisme scolastique et des moules tyranniques des images-types, dans lesquels les épigones, en suivant les paradigmes laissés par les Maîtres, ont l’habitude d’enfermer le besoin d’image, qui est l’âme et la raison d’être de toute poésie, et avouent ainsi leur impuissance esthétique. […] Aussi nous laisse-t-il assez froids lorsqu’il compare tout l’œuvre de Schopenhauer à un opéra-bouffe, et lorsqu’il refait un Don Juan toujours insatisfait, cherchant en vain le grand amour dans le nombre.
Clermont dans les trois moments où elle tient presque tout entière : l’expédition de Rome en 1849 ; la Convention du 15 septembre 1864, définissable comme une tentative pour laisser s’arranger entre elles Rome et l’Italie, en se bornant à maintenir la garnison française de Civita-Vecchia ; enfin l’essai de triple alliance franco-italo-autrichienne, en 1869 et en 1870, essai que la question romaine fit, d’après les apparences, échouer.
Philippe Monnier a, sous ce rapport, laissé peut-être de côté la moitié de son sujet, et je m’expliquerai bientôt là-dessus.
Boito pour laisser la place à une façon de Méphisto de cour, de sous-Machiavel, d’ailleurs merveilleusement animé par le superbe artiste qu’est M.