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2. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Fogazzaro nous ait conduits au catholicisme vieux style ; il y a du danger là-dessous, pour l’Italie ; l’odeur d’encens nous offense ; les personnages de M.  […] En ouvrant le tombeau des Atrides, Léonard a attiré sur soi et ses amis les vieilles malédictions, et la Ville morte a tué celle qui voulait vivre. […] On a la vision sanglante des vieilles guerres asiatiques. […] Qu’étaient auprès de lui le vieux François Mansart et Libéral Bruant ? […] Villejuif, la Saussaye, le parc de Chevilly, Belle-Épine, la Vieille Poste, sont autant de relais que l’on brûle impatiemment.

3. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

(Entre parenthèses, la silhouette de ce vieux berger est si malheureusement romantique et conventionnelle qu’on pourrait l’appeler une fausse note dans une belle symphonie.) […] Mais Giacomo Vettori, le vieux combattant, n’attendait que cela : tout seul, sans armes, droit et fier, il se présente à la foule enragée. […] Le courant qui l’emporte le mène, de la beauté classique des vieilles cités latines, à l’immensité de la mer et de toute sa géniale fantasmagorie. […] Nous sommes très vieux depuis quelque temps, chez nous, et l’amour sincère, tout nu, armé de sa jeune flèche, n’est pas d’un attrait suffisant. […] Sur le faîte de la vieille église Sainte-Agnès, des colombes volettent en se jouant.

4. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 244, 15 août 1907 »

Quand il se rendit pour la première fois chez la Charpillon, il eut la surprise de retrouver auprès d’elle trois vieilles femmes, sa mère et ses tantes, qui n’étaient pas pour lui des inconnues, puisqu’elles lui avaient déjà escroqué six mille francs à Genève, quatre ans auparavant. […] « La moderne Syracuse, revenue à son île étroite d’Ortygie, n’est plus qu’une petite ville proprette et coquette, dit lui-même l’auteur, où des maisons aux balcons élégants qui rappellent la Renaissance bordent les rues parées de larges dalles, où chaque tournant découvre une échappée sur la mer ou bien sûr la vieille citadelle qui domine l’entrée du port de sa masse pittoresque et fière. » Or, ce qu’on vient chercher à Syracuse c’est surtout les souvenirs de la civilisation grecque et il faut véritablement avoir une âme d’archéologue pour essayer de tirer parti de tous les fragments, de tous les pans de murs qui se découvrent et des ruines nombreuses que recèle le sol de la vieille ville afin de l’évoquer au temps de Hiéron II, de Denys l’ancien et de l’Expédition de Sicile. […] Giovanni et de Santa Lucia, les façades du palais Montalto et du palais Lanzo évoquent le souvenir du Moyen-Âge, tandis que les vieilles et pittoresques fortifications bâties par Charles-Quint et la citadelle à laquelle reste attaché le nom de Georges Maniakès nous remémorent les guerres du xvie  siècle. […] Tommassetti, que, dans la transformation rapide de l’Empire à ce moment de l’histoire du Christus imperat, les chrétiens zélés, afin de chasser le souvenir des vieux cultes, décidèrent de les remplacer par l’exercice des cultes qui, dans la nouvelle religion, présentaient une plus grande affinité dans les noms autant que dans l’idéal religieux.

5. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

Les jeunes et les vieux ont le regard fixé sur la scène ; on dirait que la lumière ne vient plus du Nord, ce dont je me suis toujours permis de douter, mais des planches du théâtre. […] Parmi les morts qu’il faut tuer figure, au premier rang, l’Académie de France à Rome : morte dans l’opinion des artistes, elle vit pourtant de la lourde vie végétative des vieilles institutions d’État. […] De vieux dessins de Heemskerk et de Kock, le plan de Legerio conservé au British Museum (1552), la série des plans publiés à Rome par E.  […] La réfection de l’édifice de droite, le palais des Conservateurs, fut entreprise en même temps et l’on appropria la vieille bâtisse à colonnades qui existait dès 1408 sous le nom de résidence des bannerets et qui était du reste dans un triste état de délabrement. […] Alors, comme le personnage de Maupassant, la vieille s’en va de tous côtés, contant sans fatigue son histoire, avec sans cesse des détails nouveaux, pour détruire les soupçons qui continuent à peser sur elle.

6. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 231, 1er février 1907 »

Ils eurent le tort — excusable d’ailleurs, car toute rénovation commence avec force tâtonnements — de reprendre le vieux mythe avec tous ses attributs oubliés, en croyant pouvoir ramener ainsi l’esprit ancien au milieu des foules nouvelles. […] Mais contre les vieux soldats veillait l’instinct éternel des races. […] Les vieux soldats gouvernaient encore ; ils commençaient, à peine fauchés par la mort, à disparaître des horizons politiques de l’Italie. […] « Vieux géants — semble insister, furieux, l’essaim augural — pourquoi tentez-vous le ciel ?  […] L’action de réveil, le grand appel aux énergies et à l’orgueil nationaux, est continué par des jeunes, car les vieux et les demi-jeunes sont trop occupés à produire plutôt qu’à penser.

7. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

À Or-San-Michele, la vieille église florentine gothique, remplie de chefs-d’œuvre, une phalange de critiques et d’écrivains lit et commente tous les ans le vieux poème de l’Occident. […] Il est tourné vers le nord-ouest et menace l’étranger, par-delà les vieux quartiers de Venise et la lagune. […] Mais comme ce dernier, il abandonna vite la manière des vieux maîtres de Verceil pour suivre les exemples des maîtres de la Renaissance. […] Il tient à la tradition anglaise par son goût des vieilles ballades populaires ; il étudie dans François Villon les poèmes de la vieille France, et c’est surtout l’Italie primitive qui l’attire, le façonne et le tient. […] Idiotie douloureuse d’une vieille gloire tombée dans l’érotisme !

8. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

Et il ne se doutait pas, le vieux malin, qu’il aurait été tout à fait apte à ce jeu. […] Un vieux malin, ton père ! […] — Malin comme un vieux renard, mais ce qu’il rêve ne réussira pas. […] Toutes les fois qu’il descendait à la bergerie — le vieux voleur !  […] Tout est vieux et faible dans ce roman.

9. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 239, 1er juin 1907 »

Oh il ne semble pas possible que ce damné-là eût pleines de tant de sang les veines, vieux boër damné !  […] ………………………………… Ce grand romantique est vraiment à l’avant-garde des jeunes poètes, de tous ceux qu’il a voulu rallier en écrivant le poème : Ouvrons les vitres, qui peut être une voix d’appel pour tous les poètes de notre race : La Muse gît anémique Sur la couche des vieux ancêtres ; À nous, jeunes, ouvrons les vitres, Renouvelons l’air enfermé ! […] La vieille légende très romantique qui entourait la mort de Pétrarque, et qui a perpétué, de siècle en siècle, la vision du poète mort dans la solitude de son cabinet de travail, la tête sur un volume d’Homère, vient d’être détruite par la critique scientifique moderne. […] On sait que Pétrarque, vieux et fatigué, souffrait d’une épilepsie avec des formes accentuées de catalepsie.

10. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

Après les véridiques études du vieux Canaletto et les indications de Manet, les tableaux de M.  […] Cela, aux temps anciens, on s’en rend compte au Musée de l’Académie, fut parfaitement connu des vieux et prodigieux Carpaccio et Bellini. […] — Croyez-en le vieux coquard que je suis. […] Et sa langue pointue, entre ses quelques dents, tremble comme celle d’un vieux perroquet ivre de luxure. […] Paul Ernst, que nous avions déjà vu occupé à des travaux moins heureux, réunit, en deux volumes, un choix de vieilles nouvelles italiennes.

11. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

Sans cesse elle tremblait de se dénoncer elle-même, de révéler son secret à sa vieille bonne ou à son père. […] Et j’étais en Italie, dans la, vieille patrie des bravis. […] Mais la vieille bonne était derrière nous, elle ne nous laissait jamais seuls. […] Quand son pied frappait ce vieux sol tout pétri de beauté, un chœur d’ombres harmonieuses se levait. […] Le vieux maître était largement septuagénaire quand il le composa et il mourut quelques mois après sa représentation, dans la soixante-dix-septième année de son âge.

12. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

Ce vieux cratère de Mont Aventin a vomi toute la pourpre dont Rome enveloppa le monde. […] Mommsen est vieux jeu. […] Toute la vieille ferraille du marché aux puces passe dans leur four. […] Le débat entre passéisme et futurisme n’est qu’une phase de la vieille querelle des Anciens et des Modernes. […] Est-ce donc hier qu’une malédiction a frappé la vieille Roche ?

13. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

Rééditions de vieux contes publiés jadis, bien jadis, dans les journaux littéraires. […] Il y portait à la perfection le vieux style de la miniature florentine, en mettant avec minutie chaque feuille sur les arbres et chaque fleur dans le gazon, où se tenaient debout le premier homme et la première femme. […] Ce qu’il avait réussi à faire jusque-là, c’était de se rendre maître de ce vieux style florentin, avec sa sensibilité naïve et bornée. […] Il est pourtant fort intéressant et par le talent de l’auteur, qui est un des meilleurs écrivains italiens d’aujourd’hui, et par cette opposition : l’Amérique, pays très neuf, vue par l’Italie, pays très vieux. […] Sa perspicacité de vieux civilisé est assez cruelle ; d’un coup d’ongle, il fait éclater le vernis de vertu dont ces gros naïfs croient nous éblouir, et il constate : il n’y a qu’un péché en Amérique, le scandale.

14. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

Les vieux temples s’effondrent, ou gardent seulement toute leur beauté de pierre pour notre joie esthétique. […] Domenico Milelli, de ce vieux, mort de misère, et de M.  […] Oméro, le vieux vagabond, fort comme un Hercule, philosophe et vertueux, l’accompagne. […] Duccio della Bella partit avec son vieux compagnon. […] La vieille industrie familiale ou artisane se disloquait.

15. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

J’ai trouvé jadis un attrait réel, encore qu’intermittent, à la lecture de Falstaff et d’Otello du vieux Verdi, et, il y a bien une vingtaine d’années, le Mefistofele de Boïto avait su séduire mon intransigeance wagnérienne. […] Les choristes de l’Opéra en ont une trop vieille habitude pour abandonner tout d’un coup les formations bien alignées de l’« école de compagnie ». […] Ainsi, les vieilles querelles laissent malheureusement des traces. […] Au vieux mélo dont nous avions joyeusement oublié les ficelles il incorpora la salade de souvenirs adroitement travestis, et la confiture de ses inspirations… personnelles, si j’ose dire. […] Était-il bien urgent d’aller chercher ailleurs une œuvre au moins médiocre, et de lui sacrifier quelques soirées, alors que tant de nos jeunes ou vieux compositeurs attendent, et que le retour de M. 

16. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »

« À chacun suivant sa capacité, à chaque capacité selon ses œuvres n’est que l’écho des vœux exprimés, dans un jour de mécontentement, par le vieux chantre du moyen âge. » Le De Monarchia fut condamné par Rome ; et cela se conçoit, car cette fois, celle-là seulement, il attaqua la suprématie romaine, en forme dialectique et à visage découvert. […] Ayant l’âme plus haute que leurs confrères même les mieux doués, ils visent plus haut, et animent leurs œuvres d’une beauté supérieure : pour celui à qui s’est enfin ouvert le génie de Titien, combien pâlit le prestige d’un Palma le vieux ou d’un Tintoret. […] Aussi bien rencontrons-nous la même tristesse sur un autre visage, plus familier encore pour nous et plus touchant, que celui de Titien : sur le visage ravagé du vieux Rembrandt, cet autre poursuiveur obstiné d’un idéal de perfection sans cesse en mouvement. Et il n’y a pas jusqu’aux styles des deux maîtres qui, au terme de leur longue lutte, ne soient miraculeusement arrivés à se ressembler : si bien que la Transfiguration de San Salvatore, le Portrait de Madrid, la Nymphe de Vienne, toute l’extraordinaire série des dernières œuvres de Titien, évoque aussitôt le souvenir de la Vénus du vieux Rembrandt au Louvre et de la Fiancée Juive. […] Je pense que le critique français va un peu loin lorsqu’il écrit qu’il suffit de voir le portrait de Verrocchio tel qu’il est gravé dans les vieilles éditions de Vasazi, pour comprendre tout ce qu’a d’invraisemblable l’attribution, à ce gros et épais bourgeois florentin, d’œuvres dont l’attrait consiste surtout dans leur intention « musicale », leur effort à entourer les figures d’une fine atmosphère de rêve et de poésie !

17. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 249, 1er novembre 1907 »

Sous le masque de ma légende se cache le sourire amer de celui qui fut aimé et ne réussit pas à aimer. » Le vieux séducteur se tut alors et l’autre vieillard commença à parler d’une voix lointaine : « Ce que tu as dit est peut-être vrai et, certainement, est terrible. […] Désormais je suis vieux et je ne saurai jamais ce qu’est l’amour. […] Personne ne s’occupait de ce jardin, le vieux propriétaire était mort et sa fille, ennuyée et dévote, considérait les arbres comme des mécréants et les fleurs comme des coquettes. […] J’avais la permission d’y aller à toute heure ; quand les maîtres ne me réclamaient pas, je m’asseyais avec un livre auprès du bassin ; quand j’étais fatigué de lire et que le jour tombait, je cherchais à voir mes yeux réfléchis dans l’eau, ou bien je comptais les vieilles feuilles et suivais avec une angoisse extatique leurs lents voyages au souffle inégal du vent. […] Les deux âmes — l’ancienne et la nouvelle — cherchèrent ensemble l’université silencieuse et sépulcrale comme un couvent dans la montagne ; elles se promenèrent dans le jardin français, derrière le jardin rococo, où les statues mutilées et noircies n’honoraient plus d’un seul regard les allées sans fin — et poussèrent enfin jusqu’au Liliensee, un étang mal creusé qui, par décret des vieux princes, avait fini par obtenir le nom de lac.

18. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

  Quand il débarqua à Nancy, il n’était pas beaucoup plus vieux que la ville neuve. […] Lipparini pour le vieux Krüger, dont les yeux — dit le poète — ont des reflets d’or. […] Lipparini, de Frenzi, Sarti et Vigi, les rédacteurs, suivis par un cortège de beaux noms parmi les jeunes et les vieux. […] Et, après les nouveau-nés et les embryons, voici les vieilles Revues. […] Les tramways ont détruit le khalig, un canal qui était une des beautés de notre vieille ville et qui donnait raison chaque année à des réjouissances supprimées depuis.

19. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

Elle appartenait à une vieille famille vénitienne sans fortune. […] ne rajeunissons pas une vieille querelle, dit-il, en me serrant la main. […] Et, comme disent les vieux chroniqueurs, ils échangèrent leur premier baiser. […] Son tableau lui parut terminé, il le plaça dans un vieux cadre en bois dédoré. […] Je suis devenu très vieux.

20. (1915) Articles du Mercure de France, année 1915

Tout le monde, en Italie, désire voir régler ce vieux compte, même par le recours aux armes. […] a repris le vieux gentilhomme, d’un ton de voix étonné et quelque peu effrayé. […] a murmuré le vieux propriétaire avec un accent de plus en plus étonné. […] Et soudain les vieux clichés qui depuis cent ans servaient à tous nos journalistes de lettres, à tous nos plus prolixes polygraphes, ont apparu tels qu’ils étaient en vérité, usés, truqués, ridicules et lamentables. […] Permets qu’avec cette franchise dictée par notre sincère et déjà vieille amitié je t’expose en public et brièvement mes impressions.

21. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

J’ai vu des vieux prêtres vêtus de soutanes rapiécées et verdâtres, couverts de chapeaux à poils informes, tendre la main dans la rue. […] Il faut voir, le soir, Amoroso, un vieux ruffian célèbre, arpenter toute la place en tirant la jambe, son feutre sur les yeux. […] Pauvre cavaliere, pauvre vieux chevalier ! […] Le pittoresque d’une image l’emporte sur la jalousie qu’elle doit susciter et c’est ainsi que Gennaro s’efface devant les jeunes meurtriers de son vieux bonheur. […] — Lorsque je serai vieux, riposta Barbarelli, j’apprécierai, peut-être, les dons divins.

22. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

Les trésors amoncelés dans cette vieille millionnaire, qui d’abord paraît tristement pauvre, sont incalculables. […] Pourquoi entre tant de villes, pittoresques ou émouvantes, de la vieille Europe avoir fixé son choix sur les pierres vénitiennes ? […] … Comment voudriez-vous, dans ces conditions, qu’on repousse cette vieille courtisane fardée qu’est la Venise littéraire ! […] Nous voilà loin de la vieille courtisane fardée et sinistre. […] Parmi les faïences diverses, une plaque camaïeu bleu, le jugement de Pilate, en vieux Moustier, revint à M. 

23. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

Vous souvenez-vous du récit de la mort du vieux Pline par son neveu ? […] Ce vieux grognon de Schopenhauer n’avait pas tort d’être d’un avis diamétralement contraire. […] … — et que la gaîté, la vieille gaîté française exige un bouc émissaire de chaque aventure… Pauvre Pagello ! […] La mère un misérable vieux, la fille une grosse bedaine43 ! […] Si je n’étais pas plus instruit des choses de l’amour, la Mondragon serait dans de jolis draps, ainsi privée d’un vieux serviteur, j’entends d’un serviteur d’âge.

24. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

A-t-on jamais songé à taxer d’athéisme les vieux maîtres, tel le Beato Angelico, parce que dans leurs enfers ils ont représenté des moines, des prélats et des papes ? […] Le secours qui leur a été apporté récemment, — outre l’intérêt que nous pouvons avoir dans les événements d’Italie, — est aussi bien le règlement d’une vieille dette. […] Le Corriere se reporte donc au vieux programme de Mazzini, le jugeant meilleur et plus sensé que celui de bien des hommes politiques passés maîtres dans l’art des combinaisons diplomatiques. […] Après le 4 mai (rupture du traité de la Triple Alliance), l’Autriche, sous la pression de l’Allemagne, fit de nouvelles propositions qui donnaient satisfaction aux irrédentistes vieux jeu. […] N’importe, la vieille faucheuse a dû remporter son arme bien ébréchée !

25. (1895) Articles du Mercure de France, année 1895

À quoi bon alors rééditer les vieilles querelles ? […] Ces vieux maîtres vivaient encore de traditions, ils détenaient des secrets ; c’étaient les formules des byzantins insensiblement naturalisées et peu à peu rendues terrestres par l’étude du modèle ; c’étaient aussi leurs propres recherches et la connaissance qu’ils avaient acquise des sciences naturelles, qui, plus tard, mal employées, « employées trop pour elles-mêmes », furent le signal de la déchéance. […] Ils ne se dissimulent pas les difficultés qu’ils vont rencontrer, en un temps où semble aboli le culte des choses intellectuelles, et même ils les affrontent, car ils n’entendent pas se confiner dans les offices secrets ou les occultes messes mystiques : c’est en plein soleil qu’ils cultiveront, voulant en boire et faire boire le vin, la vieille vigne italique.

26. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 247, 1er octobre 1907 »

Quelques conteurs survivent aux vieilles tendances ; ils content encore avec plus ou moins de bonheur, parfois même d’art, des histoires de pays ou d’individus, et tout se borne au plaisir de les conter, au profit de quelques évocations de vie moderne, qui rarement atteignent la valeur d’une révélation. […] Alfredo Baccelli de créer un type d’homme moderne, dont les racines très anciennes, d’une vieille famille princière romaine, semblent mûrir parfaitement ce fruit d’un temps précis et d’un milieu assez caractéristique : notre temps, et Rome.

27. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

Ce volume nous est parvenu orné d’une dédicace bizarre dont voici la traduction : « Au Mercure de France , qui tente de galvaniser les symboles, un vieux rat de librairie matérialiste adresse [ce livre] par dilettantisme d’antithèse. — Milan, 18 avril  1892. » Le vieux « Rat », qui n’est sans doute ni l’éditeur, ni la signorina Emma, a cru nous jouer un bon (ou mauvais) tour, en nous obligeant à lire cette historiette, et il ne s’est trompé qu’à moitié. […] Je supplie le vieux « Rat » de ne plus m’envoyer que des chefs-d’œuvre. […] Tel il rayonnait dans tout l’Orient, où flottait, à peine d’hier, la blonde langueur des vieilles religions du Soleil.

28. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 251, 1er décembre 1907 »

Possesseur d’une grande fortune et d’une superbe villa à Zola, près de Bologne, il avait installé chez lui, tout comme « le vieux Suisse des Délices » et le patriarche de Ferney, un théâtre où il jouait avec ses amis ses propres pièces, des comédies de Goldoni, des traductions de Voltaire. […] Dans ces régions de l’Empire, l’on se représente à l’orientale le pouvoir d’Auguste : c’est la vieille idée du monarchisme pharaonique ou asiatique (précédemment continuée par les successeurs d’Alexandre) appliquée simplement au gouvernement qui siège à Rome. […] C’est trop, peut-être, de dire un renouveau de ces idées ; mettons, en tous cas, un désir, un besoin de ce qu’elles exprimaient, un besoin d’autant plus grand que les influences orientales se développaient d’une manière menaçante : L’admiration pour les vieux âges de Rome, dit M.  […] Il considérait que l’aristocratie de vieille souche avait encore, et plus que jamais, en face de l’orientalisme envahissant, des devoirs politiques à remplir.

29. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

Parmi tant de polémistes, vieux et jeunes, il y a sans doute des sincères, révoltés contre d’Annunzio, qui, dans le discours déjà fameux, non seulement a déclaré qu’il veut être et qu’il sait être le maître absolu de la littérature italienne, mais qui a affirmé aussi que depuis la Divine Comédie l’Italie n’a eu aucun poème de « vie totale » aussi parfait que son recueil Laus Vitæ. […] Antonio Cippico donne de la vieille tragédie une transposition en rythmes italiens qu’on ne peut comparer à nulle autre, tant l’esprit de l’œuvre shakespearienne s’y affirme et éclate, et la langue et le style du jeune poète italien sont admirables.

30. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

C’est un petit roman funèbre où le vieux poète s’efforce de sortir de son monde de parade. […] Pour m’excuser, dis à messer Giorgio que je suis vieux. […] L’une est à l’endroit où aboutit la route qui va du fleuve au vieux chemin de Rimagno. […] Enrico Ferri, qui, lorsque je le vis au mois de janvier 1916, parlait avec émotion de la vieille amitié qui l’unissait à M.  […] Y avait-il une intervention qui pût impressionner davantage même ceux qui étaient le plus attachés aux vieilles conceptions pacifistes ?

31. (1896) Articles du Mercure de France, année 1896

Les deux essais qui suivirent menèrent Rosso à réaliser des effets de plein air : une Servante riant et une Vieille Femme campée au Soleil. […] Pour cette tête, il a éprouvé tous les tons de métaux, d’oxydations, de fumée, de vieilles pierres, et s’est ainsi convaincu que le seul intérêt des patines réside en une appropriation médiocre aux convenances ambiantes du décor, de l’ameublement, etc., etc. […] Ensuite, il y a malgré tout en France (et en Europe) une vieille fraternité chrétienne, et l’on a trouvé très malpropre l’idée d’aller tourmenter ce vieux et noble peuple qui depuis quinze cents ans, Arménie de l’Afrique, tient tête au stupide fanatisme des Musulmans.

32. (1891) Articles du Mercure de France, année 1891

Plus tard, il entreprend de réconcilier des ménages où la femme se contenterait de consolations effectives et tierces ; plus tard, de réhabiliter la pauvre Luciette qui a mal tourné ; déjà vieux, il s’offre à rendre l’honneur, en l’épousant, à une de ses nièces victime d’un séducteur et d’un mariage nul, tout en se demandant s’il agit réellement en homme de devoir et de sacrifice, ou si c’est l’amour qui le pousse. […] Elle réplique en promettant une étude de cette question — dangereuse, et veut bien faire remarquer qu’il est des écrivains que l’on peut frapper, mais dont on ne tirera jamais aucune palinodie ni aucun consentement à gratter des cordes usées sur le ventre des vieilles harpes (30 septembre).

33. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 »

Groupons les chapitres : les trois chapitres de psychologie générale : « La Vie légère » ; « les Fêtes, le Carnaval, la Villégiature » ; « les Femmes, l’amour et le cavalier servant » ; le chapitre dédié aux gens d’esprit, résumés en Gasparo Gozzi, le critique et gazetier ; le chapitre sur la musique, le chapitre sur la peinture ; les trois chapitres sur le théâtre vénitien : le premier nous décrivant l’ancien théâtre à masques, la Commedia dell’arte ; le deuxième étudiant la comédie plus large, plus humaine et cependant toujours essentiellement vénitienne, de Goldoni ; le troisième montrant, dans les pièces de Carlo Gozzi, le retour à la vieille comédie italienne des Truffaldins et des Pantalons ; enfin, après une esquisse verveuse des aventures de Casanova, le tableau de la bourgeoisie, « dont les anciennes vertus se dissolvent à l’air nouveau », et du peuple, « admirable réserve sociale », mais qui n’a « jamais pris conscience de ses droits ». […] Faut-il accorder encore au vieux Bellini, comme la fait M. 

34. (1897) Articles du Mercure de France, année 1897

Grâce aux journaux, l’Allemand et l’Italien (depuis peu) se partagent la vieille haine populaire, mais, comme le répétait déjà si volontiers Robert Wace il y a un peu plus de sept siècles (la langue française n’est pas toute jeune) : E li Engleis bien se deffendent. […] Le vieux poète a été battu, malgré sa belle plaidoirie, et M.  […] -S. — À propos de la Nichina Au dernier moment nous recevons de Venise, à propos de la Nichina a, une lettre dont on nous permet de donner au public quelques paragraphes : « Ce roman intéresse beaucoup les vieux Vénitiens qui, comme moi, aiment chaque pierre de la cité dogaresse ; mais ils sont choqués par certaines inexactitudes.

35. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

Cette passion était celle du vieux Carducci. […] La vieille garde des romanciers et des conteurs continue à produire : dans cette année même MM.  […] Bernasconi et Puccini, il forme ce qu’on pourrait appeler le « groupe lombard », qui se rattache aux traditions de Dossi et Lucini et, par-delà Rovani, même au vieux Manzoni. […] Serge Basset est un trop bon et trop vieux journaliste pour ne pas avoir mis dans sa valise, pendant sa mission journalistique en Italie, un excellent livre. […] Si le roman italien de l’avenir est influencé par les romans de M. d’Annunzio, je passerai mes vieux jours à relire tous mes classiques.

36. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXIV »

(Reste des vieux usages.

37. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 250, 15 novembre 1907 »

. — On en trouve ici de fort intéressantes : le vieux Segantini, qui garde notre estime sans appeler notre enthousiasme ; Carlo Fornara, réaliste qui pense à l’interprétation de la nature, tempérament bien latin : il fait, en quelque sorte, du Segantini à rebours, élargissant une écriture aux débuts plus serrée et maintenant très personnelle ; Previati, point du tout impressionniste, retenu par les conventions anciennes et qui n’a pas encore abdiqué l’inexpressive allégorie ; les sculpteurs Bogatti, animalier, et André Otti, tous deux en quête de l’expression intense, tous deux excellents caractéristes.

38. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 238, 15 mai 1907 »

En tout cas, on pourra sembler irréligieux à la masse qui vit sous la domination des vieilles conceptions, mais on ne sera pas réellement irréligieux : votre expérience personnelle pourrait même avec le temps devenir une expérience religieuse collective, tandis que celui qui s’est obstiné dans l’expérience du passé pourrait paraître irréligieux.

39. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

N’est-ce pas, au sens du vieux gibelin, une marque du Saint-Esprit qui se manifeste, selon un bon plaisir transcendantal, en dehors de nos prévisions et du cours ordinaire ?

40. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 252, 15 décembre 1907 »

Et la révolte théâtrale, par la complexité des intérêts que le théâtre réunit, et par l’âpreté marchande des entrepreneurs de spectacles, est certes en ce moment la plus violente qui émeuve les plumes italiennes jeunes et vieilles.

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