Déployons nos ailes très larges, l’azur est sans limite sur nos têtes. […] Ce n’est qu’une figure, presque un profil noyé d’ombre ; mais toute la créature s’y résume de la tête aux pieds. […] La Rieuse, une tête de belle fille renversée dans un coup de gaîté ; l’Enfant Malade, langueur angélique d’une mignonne tête inclinée, lasse et douloureuse de petit condamné que mine la consomption. […] Il y en a en tout : en une tête comme en un corps ; en un corps comme en un paysage. […] ce Baratieri à la tête en poire !
Loin d’être un admirateur inconditionné du philosophe qui a fait tourner la tête à bien des jeunes gens, M. […] Puis, voici encore une étude de jeune homme au type oriental, le vêtement entr’ouvert laissant voir le col, — trois têtes de femmes et des têtes d’enfant, graves et réfléchies, — un jeune seigneur, de profil à droite, la chevelure touffue et relevée derrière la tête, à la mode des Malatesta. […] Mais notez-y, comme appartenant plus spécialement à l’art, le contour des cheveux du jeune homme, l’équilibre du bras de l’esclave au-dessus de sa tête, et les courbes de la tête de l’enfant qui semblent dessiner l’intérieur du petit crâne, mince et fin, comme un coquillage de la mer, usé par le vent. […] Cette tête est celle où toutes « les extrémités du monde se rejoignent ». […] Ce n’est pas de l’art à tête reposée, mais, une fois de plus, reconnaissons sans difficulté que c’est un art à en griser plus d’une.
À gauche, un aigle se dresse sur la boule du monde près du rivage ; une gloire de rayons l’entoure et une couronne à fleurs de lis plane sur la tête. […] En Angleterre elle brûle la maison et les manuscrits de Harvey ; en France, elle abat la tête de Lavoisier. […] Ils brûlèrent et tuèrent sans savoir, au hasard, incapables d’ailleurs de soupçonner ce qu’il y avait dans les papiers de Harvey, dans la tête de Lavoisier. […] Mon frère enfin doit avoir composé le dystique puisqu’il le dit et puisqu’il m’a fait la confiance tête à tête. […] C’est aussi puissant, frais et rose que la tête de femme alitée intitulé Pétale de rose.
Elle tourna la tête, aperçut Pamphile… Au même instant, Bornollet et La Verdure, assis côte à côte dans la loge rustique, entendirent un cri et virent Mme de Ponticello jaillir de l’un des portiques de la scène et s’arrêter, interdite, en deçà de la haie de lauriers-tins. […] Malatestino, le jeune homme à l’œil crevé, est un bel exemplaire de la férocité de ces jours ; il tremble de plaisir impatient à l’idée seule de la vengeance ; le plus beau cadeau qu’on puisse lui présenter c’est encore la tête de ses ennemis, et si le cadeau tarde, c’est lui-même qui pense à se le procurer. […] Vêtue d’un riche manteau étoilé et brodé d’or, le buste droit, la tête doucement levée, la Vierge assise tient sur ses genoux l’enfant et lui présente une colombe. […] Le mouvement de Marie et de Jésus décrit une ligne courbe qui s’accomplirait en forme d’œuf si la tête de Joseph — une énergique tête au regard triste, au front embroussaillé, à la longue barbe juive — ne s’y inscrivait pour l’élargir en cercle. […] Et les deux têtes rapprochées, tendant l’une vers l’autre, protégée, protectrice, font une parfaite harmonie.
Il baisse simplement la tête. […] Mais il considéra Angelo R…, des pieds à la tête. […] Il les dominait de la tête, parlait fort et gesticulait. […] Les deux mains se crispaient sur la tête du géant Goliath. […] Il baissa la tête.
C’est là que, treize ans auparavant, il s’était séparé pour toujours de cette Henriette qu’il avait aimée avec toute la fougue dont il était coutumier, avec toute la constance dont il se croyait capable ; il l’avait rencontrée déguisée en officier de fantaisie en compagnie d’un capitaine hongrois et n’avait eu aucune peine à la deviner femme sous son travesti ; de longs mois, il vécut avec elle à Parme, se faisant appeler M. de Farusi, jusqu’au jour où Henriette fit la rencontre d’un de ses compatriotes, M. d’Antoine, qui la cherchait pour la ramener à sa famille, car elle était fille de grande maison et seul un coup de tête l’avait pu engager dans cette aventure extravagante de courir le monde, en habits de carnaval. […] Dans un siècle où les femmes, suivant l’observation de Galiani, aiment plus avec la tête qu’avec le cœur, où l’amour est surtout une curiosité de l’esprit, un libertinage de la pensée, où la vanité sert de prétexte aux plus gros scandales, et où les Richelieu rencontrent moins de cruelles que les Chérubin, cette séduction irrésistible qui s’attache à l’homme pour le prestige de ses aventures passées, pour le renom bon ou mauvais dont il est précédé, pour l’audace, l’imprévu, et quelquefois même l’impudence de ses actes, a été pour Casanova la cause la plus durable de ses succès féminins. […] Mais il est vrai qu’il est de ceux à qui le tête à tête convient mieux qu’un public trop nombreux, il pose moins bien pour la galerie que pour un seul auditeur, et la présence de quelques témoins l’importune et lui gâte ses effets quand il se trouve en face d’un partenaire comme Voltaire. […] § Avant d’en venir aux discussions littéraires ou politiques qui le passionnaient particulièrement lorsqu’il avait trouvé à qui parler, car il ne détestait pas qu’on lui tînt tête, Voltaire questionne Casanova sur ses amis d’outre-monts, notamment sur ce François Algarotti qu’il avait rencontré à Berlin, auprès de Frédéric le Grand, et avec qui il était en correspondance depuis plusieurs années. […] À propos du marquis Albergati, il explique assez spirituellement à Voltaire comment les quarante de Bologne sont en réalité cinquante, et un peu plus tard il lui tient tête sans le moindre ménagement à propos de la superstition.
Puis il se sauva en courant, avec la valise sur la tête, au grand effroi des vaches qui mugirent. […] — Allons, ne me rompez pas la tête ! […] Il se sentait triste, triste ; il souffrait un peu de la tête. […] Je ne le ferai jamais, quand les yeux devraient me sortir de la tête. […] Le bandit se découvrit : à la lueur tranquille du cierge sa jolie tête prit une grâce féminine.
Son visage a quelque chose d’égaré, de fou ; il ressemble un peu au Charles Baudelaire qui est gravé en tête des Fleurs du Mal. Il tient sa tête très relevée et regarde tout le monde avec un mépris qui n’est pas exempt d’inquiétude. […] Alors, à cause de la chaleur qui monte à la tête, les paupières ont un battement plus vite que de coutume et les yeux se mettent à tourner. […] C’est la même fureur qui la fera se courber sur l’adolescent endormi, lui fera soulever les bras, la tête, pour l’embrasser sur la bouche, ardemment. […] Est-ce que Roberto croirait jamais qu’en dix ans je n’ai pas une seule fois souffert, je ne dis pas de la bourse — c’est l’amour qui en est cause — mais de la tête.
Je me dominais, je m’écartais un peu de Lina, tandis qu’elle-même, épuisée, d’un geste délicieux, baissait la tête. […] En tête de ces Plus Belles Pages de l’Arétin, M. […] Coupée au premier coup, la tête sauta. […] Un instant, elle se taisait, penchait la tête, tendait l’oreille, frissonnait un peu, puis reprenait son oraison. […] Ils traversèrent la ville, la tête haute, en rangs serrés.
Il a un cou puissant, une tête ronde, un front étroit sillonné en diagonale par une balafre. […] — Il espérait que je vous laisserais en tête à tête avec lui ! […] Elle examina Aurora des pieds à la tête, lentement. […] J’avais du champagne et du bourgogne dans la tête. […] Il n’ose pas, cependant, me laisser en tête à tête avec sa femme.
La campagne aperçue derrière la tête du Christ m’a fait beaucoup de plaisir, même avant que j’y aperçusse du véritable vert. Une tête de Christ, de Guido Reni, que j’ai trouvée dans l’atelier de Rafaelli, a été pour moi une terrible critique du tableau de M.
J’ai donc un certain plaisir à me voir revêtu des belles dépouilles du serpent, enroulé autour de l’arbre comme dans les vieillies gravures, dressant ma tête noirâtre vers le corps humide et nu de la charmante Ève. […] Au milieu de la ridicule majesté d’une brasserie à l’allemande, sous un globe électrique à l’éclat impudent, les deux hommes parlaient et secouaient leurs têtes grises, sans regarder la foule des femmes aux lèvres trop rouges et des jeunes gens anémiques et ennuyés qui étaient là, désœuvrés, et buvant de la bière, tout autour d’eux. […] Sa tête était encore toute remplie de ce romantisme fait de chevelures désordonnées, de montagnes maudites, de tempêtes et de batailles avec roulements de tonnerre et de tambours, et son cœur s’égarait en ce pathos germanique (fleurs bleues, lune entre les nuages, tombes de chastes fiancées, chevauchées nocturnes, etc.) duquel vivent les maigres dandys mélancoliques et les demoiselles blondes grassouillettes. […] Je poussai sa tête sous l’eau et je l’y tins immobile de toute l’énergie de ma haine exaspérée. Il tenta de se débattre, ses jambes s’agitèrent violemment, mais sa tête resta dans l’eau frémissante du bassin.
Toutes ses tentatives restent vaines, et la belle déclare nettement : Vous n’obtiendrez jamais rien de moi ni par argent ni par violence ; mais vous pourrez tout espérer de mon amitié quand je vous aurai trouvé tête à tête aussi doux qu’un agneau. […] Dès que je la sens couchée, je m’approche d’elle pour la serrer dans mes bras ; mais je la trouve accroupie et enveloppée dans sa longue chemise, les bras croisés et la tête enfoncée dans la poitrine.
On ne voyait plus la lune ; j’attachai au cou du Père Balbi la moitié des cordes d’un côté, et le paquet de ses nippes sur son autre épaule ; j’en fis autant sur moi, et tous les deux en gilet, nos chapeaux sur la tête, nous allâmes à l’ouverture. […] Son gardien lui permettait d’écrire dans sa prison ; il ne nous étonnerait pas qu’au lieu de son beau chapeau à plumes blanches sur la tête il soit sorti avec son petit Journal de prison dans sa poche. […] Elle est fort embrouillée, des objets disparates s’y mêlent : une bouteille, un faux-col, une tête d’homme jovial, etc., ce désordre est intitulé le Rire. […] « ·Après que Nausicaa et les servantes eurent mangé, elles jouèrent à la balle, ayant enlevé le voile de leur tête. […] Artémis les dépasse toutes de la tête et du front, et on la reconnaît
Puis, relevant la tête, il me dit brusquement en un italien assez compréhensible : “Ah ! […] On remarqua au parterre quinze ou vingt têtes noires. […] M. avait remarqué quinze ou vingt têtes noires. […] Les dessins peu nombreux, la tête d’ange des Offices, la tête de femme du British Museum sont des merveilles et ceux du Vinci lui-même ont rarement le même accent. […] La famille Murri fut sacrifiée, dans la personne de son chef, visé par-dessus les têtes du fils et de la fille, aux haines réactionnaires et cléricales.
L’homme, interrogé, releva la tête de son assiette et répondit simplement : — Je m’appelle Turlendana. […] Le souvenir qui fait tout l’intérêt du récit, la promenade en tête à tête de l’homme timide et de la femme, plus clairvoyante, plus décidée, est par les deux écrivains : G. […] La peau de sa tête semblait couverte d’un duvet vaporeux… comme le corps d’un poulet plumé qu’on va flamber. […] Arrêté, malgré ses dénégations, remis en liberté, quand le portefeuille est rapporté par le valet de ferme qui l’avait en réalité trouvé, il sort, la tête haute, de la mairie du village où on l’avait conduit ; son aventure qu’il répand avec complaisance dans tout le pays ne trouve que des incrédules. […] Deux portraits sont placés en tête du volume, dont le plus expressif, selon nous, celui reproduit d’après la mosaïque de la villa Catena, nous montre le puissant pape médiéval sous l’aspect d’un jeune homme autoritaire (il fut élu à 37 ans), à la figure imberbe et pleine d’imperator romain.
Or, en tête de chacun de ses traités, notre philosophe fait sa prière, comme un homme du moyen âge. […] Les cieux lui racontent la gloire du Très-Haut, et la tête de mort placée à côté d’un S. […] Grasso et Mme Aguglia en tête. […] pour elle ils avaient été écrits, elle les aimait, et il en avait pieusement déposé le manuscrit unique dans le cercueil, sous la tête de la morte. […] Autruche épicurienne, la tête cachée dans les défroques de son carnaval, elle ne voulait pas voir le péril, décrétait qu’il n’existait pas.
Le long de l’Isonzo, il fait occuper toute la rive droite du fleuve, sauf les têtes de pont de Tolmino et de Goritz. […] Fin juin, on progresse considérablement sur les positions qui commandent et dominent les deux têtes de pont restées aux mains de l’ennemi. […] Sur le cours moyen du fleuve, la tête de pont de Plavla fut notablement augmentée en enlevant de vive force Globule et Zagora, localités fortifiées. […] Sur le moyen Isonzo, nous avons constitué une forte tête de pont à l’est de Plavla. […] Tomber, glisser, fermer les yeux, se lever, rouler ensuite, se voir passer sur la tête la rue avec ses gestes et ses lueurs homicides.
La vieille légende très romantique qui entourait la mort de Pétrarque, et qui a perpétué, de siècle en siècle, la vision du poète mort dans la solitude de son cabinet de travail, la tête sur un volume d’Homère, vient d’être détruite par la critique scientifique moderne. On a cru découvrir tout d’abord que si la tête du poète était tombée sur un livre, ce livre ne pouvait nullement être un poème d’Homère, mais qu’il s’agissait d’un manuscrit des Lettres de Cicéron.
Se sentant plus tranquille, dans la conquête de sa sérénité, aux débuts des Odes Barbares, il avertit que : non plus l’ombre du temps, ou les froids soucis, je sens sur ma tête ; je sens, ô Hébé, la vie hellénique affluer tranquille dans mes veines. […] Si tu as aimé les grands yeux pleureurs des mères, et leurs bras tendus en te maudissant, ô déesse, de la tête pliée des fils ; si tu as aimé sur le Palatin sublime l’autel antique (le Tibre touchait encore la colline évandrienne, et le soir en naviguant entre le Capitole et l’Aventin, le Quirite, en revenant, regardait en haut la ville carrée, éclairée de soleil, et il murmurait un chant lent saturnien) ; Fièvre, écoute-moi. Les hommes nouveaux chasse d’ici avec leurs choses mesquines : cette horreur est religieuse : la déesse Rome dort ici ; la tête appuyée à l’auguste Palatin, les bras ouverts entre le Celio et l’Aventin, par le Capéna les épaules fortes elle étend vers la voie Appienne.
Son avance obligeait les troupes italiennes, qui barraient le Val Gardena et se trouvaient ainsi prises en tête et en queue par l’ennemi, à se retirer. […] Il fut blessé à la tête au cours d’une promenade par un chêne que l’on abattait au moment où il passait. […] La tête inclinée sur la poitrine et les sourcils sévères, il regardait en dessous et paraissait toiser du regard un adversaire inconnu et redoutable et calculer mentalement les forces qu’il fallait lui opposer. […] La tête sort un peu du capuchon qui lui descend jusqu’à l’épaule droite ; les mains ont les stigmates ; une tunique simple, de couleur jaunâtre, lui ceint les flancs et descend jusqu’aux pieds. La tête est tonsurée et une couronne de cheveux surmonte son petit front.
André Lebey a mis en tête de son Essai le portrait de Laurent de Médicis par Vasari. Sur un siège aux accotoirs en têtes de lions, est assis, vêtu d’une ample robe à parements de fourrures, le grand Florentin. […] Ses nouvelles, Le Greche, et son roman, L’occhio del lago, et un petit récit, La fiamma e l’ombra, recommandent son nom comme celui d’un auteur sur lequel l’avenir peut compter ; il est un artiste, qui, peut-être, se cherche encore, mais qui depuis longtemps n’imite pas les autres ; il sent avec son cœur, il pense avec sa tête, il voit les choses à sa manière ; il saura vite rendre ses sentiments et ses sensations, c’est-à-dire qu’il saura s’emparer de cet instrument délicat et précieux qui est le roman moderne pour nous raconter quelque chose de bien intéressant et de bien à lui. […] On a défendu ce drame parce qu’il n’était pas absolument dépourvu de sens commun et parce qu’on ne voit pas le roi marcher la tête en bas, les pieds en haut, suivi par les aides de camps et les dames d’honneur dans la même extraordinaire position locomotrice.
Les têtes s’échauffaient, les passions grondaient. […] la joie de charger l’ennemi à la tête de sa compagnie ! […] Ils entendent l’« Union sacrée » comme doivent l’entendre des gens qui n’ont pas perdu la tête : union temporaire dans un but précis et dans la limite des moyens adaptés à atteindre ce but. […] Les agités, les désorbités, tous ceux qui n’étaient plus capables de s’occuper d’un travail utile tant les événements leur faisaient perdre la tête, s’étonnaient et se scandalisaient. […] Et celui qui ne peut coopérer directement à la victoire fait mieux de s’efforcer de s’appliquer aux tâches de la vie ordinaire et normale, comme l’ont fait et le font les Allemands, d’une part en prévision de ce qui arrivera après la guerre, d’autre part, par orgueil national, pour qu’il ne paraisse pas que la guerre ait fait perdre la tête à tout le monde.
On place à la tête des premiers Alexandre Scarlatti, qui est regardé comme le fondateur de la musique moderne parce qu’on lui doit la science du contrepoint.
Cette serrure est une tête de lion, et c’est dans sa bouche qu’entre la clé. […] On nous indiqua près d’une église, et nous passâmes au milieu d’une foule de moissonneurs, qui revenaient des champs, portant sur leur tête des herbages et de grands paniers. […] Sa tête est si belle, si récemment morte qu’on croit en voir frémir les chairs et les yeux demi-fermés. […] La plus frappante, après celle du martyr, est celle du bourreau qui regarde avec effroi la tête de la victime, et paraît dire à ceux qui l’entourent : « Vous m’avez fait faire une telle chose ! […] On sait combien sont rares les œuvres de la Renaissance : l’on ne connaissait jusqu’ici, de cette époque, que la célèbre Tête de cire du Musée de Lille.
J’ai fait le gros dos et enfoncé la tête entre les épaules et ma marche ridicule n’a été aperçue que d’A., qui, un instant après, gone with her son, at my casin ; she had given me a little billet and said que justement on logeait deux religieuses dans la chambre par laquelle je devais entrer, que cependant elle ferait tout ce qui serait possible pour que je vinsse à minuit ; que lundi elle serait à Milan.
Je viens de parcourir plusieurs revues de là-bas, de celles qui tiennent la tête du mouvement nouveau.
Antoine, digne d’ailleurs de l’immense situation que lui a faite le traité de Brindes, laisse grandir dans sa conduite la contradiction qui résulte pour lui de sa double situation de potentat oriental et de magistrat romain ; cela, jusqu’au jour où, faussant définitivement ses calculs, et d’ailleurs maître de ses sens aussi bien que de sa tête, l’orientalisme jette Antoine à l’incroyable défaillance d’Actium.
Arsène Alexandre et ce qu’il a réussi en partie, car assez souvent le souci de réagir contre les opinions vulgaires l’entraîne à des rigorismes : « Le Sodoma peintre facile et médiocre… se fit une apparence d’originalité… Ses figures molles et soufflées… cette espèce d’écriture bâtarde… » Il est pourtant difficile de nier Saint Sébastien et surtout la douloureuse beauté de sa tête. […] Mme Eleonora Duse sera à la tête de la compagnie dramatique, qui donnera sa première le 21 mars 1899, à la naissance du Printemps.
Cet auteur veut produire trop, et ça déprécie la marque de fabrique ; la confection de ses livres est vertigineusement rapide ; coup sur coup il nous lance à la tête des romans, des drames, des nouvelles ; seule la poésie a pu échapper à ce massacre, et je l’en félicite de tout mon cœur. […] Il suffit, pour bien voir la place que tient Francesca, de faire le tour de cette petite salle des Primitifs italiens : ils sont là, caractéristiques : c’est Cimabue, Massone, graves et byzantins, c’est Fredi, avec ses curieuses figures vieillottes, ridées, aux yeux si blancs sous les paupières plissées, c’est Lippi et ses lourdes Vierges glorieuses, c’est Gozzoli avec sa tête ingénue et sans dessous, c’est Bastiano Mainardi avec sa Vierge-aux-lys, si coquette malgré les efforts de l’artiste, c’est Giovanni Bellini avec déjà tout le soleil de l’école vénitienne, c’est le Pérugin, enfin c’est Botticelli. […] Quelques fresques à demi effacées, quelques portraits aux Offices, deux têtes et deux ébauches à la National Gallery, — et la Vierge du Louvre. […] Cet homme de sang, qui restera comme le type le plus achevé du condottière, ce soldat féroce et déloyal, tour à tour gonfalonier de l’Église et excommunié par le pape, à la solde de Sienne, de Naples, de Rome ou d’Aragon, de deux et de trois à la fois, trompant tout le monde dans l’occasion, dépouillant ses alliés et ses ennemis, chercheur avide des plus basses débauches, contempteur de ce qui n’est pas la force, ce génial ingénieur militaire, cet amoureux des Lettres, fondateur de bibliothèques richement dotées, ce bâtisseur de palais qu’il comble d’objets d’art, ce poète, cette mauvaise tête, voulut se faire peindre par Francesca, dans sa chapelle, à genoux devant son saint patron, Sigismond de Bourgogne.
Ce portrait semble représenter l’une des deux femmes de Lionel d’Este, duc de Ferrare, une pâle tête aux cheveux blonds relevés qui se profile sur un fond de ciel et de fleurs, œillets et ancolies ; tout autour, des vols de papillons.
. — Une belle gravure d’après une tête d’étude du peintre Andrea Gastaldi, mort à Turin il y a deux ans (30 août).
Il dit : Lorsque l’homme se délivra de son effroi et orna le monde de déités fraternelles, ô combien beau il se mouvait avec les genoux alternés, la tête tournée vers le firmament !
Charles Benoist est un homme politique distingué, une des têtes perspicaces du personnel parlementaire.
Il dit que, dans ces cas, le sang lui monte à la tête, il éprouve un choc à la nuque, comme un coup de râpe.
La vulgarité de ce peuple est peinte sur ces têtes sinistres qui garnissent les musées pour la glorification des Césars.
C’en était trop ; et Voltaire ne pouvait résister à des transports si bien joués ; il se jeta au cou de Casanova et l’embrassa en pleurant : « Je l’ai toujours dit, s’écria-t-il, le secret de faire pleurer est de pleurer soi-même ; mais il faut des larmes véritables, et, pour en verser, il faut que l’âme soit profondément émue. » Il semble se souvenir, en cette occasion, de l’algarade qu’il avait faite à des dames de Soleure, quelques mois auparavant : celles-ci, qui s’étaient mis en tête de représenter Alzire, n’avaient point, dans les scènes pathétiques de la tragédie, témoigné, au gré de l’auteur, une émotion assez sincère.
Lorsque la figure du Sauveur apparaît, remplaçant l’Agneau, cette figure est, comme en Orient (telle que la consacra plus tard le Concile Quinisexte), impériale, vêtue de long, la tête nimbée, les bras ouverts (mosaïque de Saint-Étienne).
Cet aphorisme de Jean Cocteau résume cela avec justesse : « L’artiste doit avaler une locomotive et rendre une pipe. » Je n’entends faire aucune restriction sur le choix du sujet ; je voudrais seulement qu’on comprenne que les objets familiers qui nous entourent, et dont nous nous servons couramment, constituent des « sujets modernes » et qu’il n’y a pas besoin de se creuser la tête pour aller chercher ailleurs que chez soi des « sujets » qui seraient, forcément, inspirés par des convictions intellectuelles, d’ordre plus ou moins philosophique, et non pas par un sens purement plastique, par un désir de faire uniquement de la peinture. […] Elle naquit pourtant sous la voûte des cieux Sept têtes que ceignaient dix rayons glorieux, Tant que de son époux la vertu fut chérie, Vous avez ramené l’aveugle idolâtrie.