L’on se rencontrait partout, l’on se coudoyait sans cesse, l’on ne se sentait pas étranger l’un à l’autre. […] La vision des béatitudes éternelles goûtées dans un éternel repos a cessé d’attirer les âmes. […] Le corps cesse d’être un objet de scandale et les voluptés qu’il donne une cause de repentir. […] Mais le drame ne cesse pas de se développer dans toute son angoisse humaine, et surtout d’exalter au même degré acteurs et spectateurs. […] Mais troublant ses rêves de bonheur, le souvenir des discordes et des crimes, qui sans cesse ensanglantaient la cité, inquiétait son esprit.
Cardinal, il est le gond qui entraîne la porte, il sème et greffe sans cesse de nouvelles plantes. […] Victor Hugo met sans cesse un effet à la place d’une pensée, une image en appelle une autre, comme des accords sous les doigts d’un pianiste. […] L’idéal d’un Titien ou d’un Raphaël se dérobe sans cesse devant leur étreinte, et toute œuvre qu’ils viennent d’achever perd aussitôt le pouvoir de les satisfaire. […] Aussi bien rencontrons-nous la même tristesse sur un autre visage, plus familier encore pour nous et plus touchant, que celui de Titien : sur le visage ravagé du vieux Rembrandt, cet autre poursuiveur obstiné d’un idéal de perfection sans cesse en mouvement.
L’animation n’a point cessé, galerie Bernheim-Jeune, devant les toiles des futuristes italiens. […] Ils lui nuisent ainsi dans l’opinion commune car cette hérédité artistique, qu’ils évoquent sans cesse, impose des comparaisons singulièrement défavorables à sa production actuelle. […] Avec ce sentiment, doublé du sens historique et du sens poétique, ce fils de la prosaïque et plastique Florence ne cessera plus de se tenir ferme à la vie, à l’art, à la réalité. […] Et lorsque enfin il a chanté les événements héroïques et douloureux de sa patrie, sa voix n’a jamais cessé de rappeler les vibrations immenses de ses chants campagnards. […] Et jamais ces fruits ne manquaient ni ne cessaient ; et ils duraient tout l’hiver et tout l’été ; et Zéphyros en soufflant faisait croître les uns et mûrir les autres.
Dès lors, le terme d’hérésie cessa sa signification œcuménique ; et on pencha à réviser les procès intentés par l’Église, depuis le gnosticisme jusqu’à l’humanisme. […] « Quelle est l’indéfinissable chose qui cesserait d’être si on pouvait la formuler ? […] Un corps aérien resterait soumis à la pénétration des vents qui sans cesse séparent les parties de l’air. […] Le Parsifal scientifique à travers ses expériences cherche le chemin de Montsalvat, sans cesse égaré par les prestiges de Klingsor. […] Un artiste qui a donné sa réplique, pendant que son partenaire donne la sienne, ne cesse pas de jouer : par sa physionomie, ses gestes, son attitude, il continue bien son rôle.
Les jeunes prosateurs italiens Depuis Carducci et d’Annunzio, la prose italienne a cessé de se renouveler. […] Cependant la prose a cessé de se renouveler.
Domenico Gnoli, sous le nom de Giulio Orsini, a cessé d’être un poète de second ordre. […] Cette interrogation constante scande le rythme d’un poème d’une manière toujours inattendue, résonne souvent comme les éclats d’un grand rire sceptique ; elle témoigne de l’âme neuve de ce poète dominée par la vision précise des contrastes, des analogies, des innombrables parallélismes de la vie, qui à nos esprits de transition, nouvellement ouverts à toutes les plus disparates compréhensions, font sembler trop grossier, trop unilatéral, tout engouement, et forment ainsi notre inquiétude moderne en multipliant sans cesse nos sensations, nos émotions, nos pensées.
Puis, reportant son regard sur les femmes, il vit le cercle se resserrer sans cesse autour de lui, à tel point qu’il n’aurait pu étendre les bras sans toucher Dircé et Stérope. […] Faites-moi place et cessez cette plaisanterie. […] Aussitôt après, paraît l’armée des âmes qui se purifient du péché d’orgueil (XI) ; courbées sous des poids écrasants, elles s’épuisent dans des efforts sans cesse renouvelés et leurs faces disent leurs ahans. […] Il y revient sans cesse et se lamente : « La foiblesse de leur talent est cause de tout. […] Botticelli (Sandro di Mariano Filipepi) vécut jusqu’en 1510, peut-être jusqu’en 1518, mais il ne faut pas oublier qu’il cessa de s’occuper de son art après son adhésion aux idées de Savonarole.
« Ils m’ont condamné au vagabondage éternel, parce qu’ils s’imaginaient que changer sans cesse de pays, voir sans cesse des choses nouvelles, n’avoir pas de demeure fixe, une tanière stable de sa naissance à sa mort, était la plus grande malédiction pour l’âme d’un homme. […] Mais nous courons, ô Don Juan, nous courons plus vite qu’eux ; voici qu’ils rentrent sous la terre, couver leur économique bonheur… » Mais Don Juan n’écoutait pas le voyageur sentencieux, et à peine celui-ci cessa de parler qu’il reprit pour son propre compte : « Sous le masque de ma légende, il y a peut-être un sourire, un sourire amer, mais dans mon cœur il n’y a que l’angoisse toujours renouvelée de mes désillusions.
La lecture en est utile non seulement pour l’Italie, mais pour tous les pays alliés, puisque la haute finance allemande ne cesse pas de lutter partout pour garder ses positions. […] Le débat, cependant, n’a pas cessé d’être à l’ordre du jour. […] Et puis comment ne pas regarder avec sympathie un homme qui ne cesse d’insuffler le courage au cœur de ses compatriotes ? […] Mais il a cessé de narrer les longues étreintes, les folles jalousies, les subtils désirs qui énervent et brisent les hommes et les femmes les mieux constitués. […] Ces derniers, injustement, ne cessent de le mettre en cause, de le critiquer sur ses ambitions politiques, sur son orgueil, etc.
Or, entre les deux grandes écoles qui se battaient, sous des noms différents, pour les éternelles causes qui sont l’idéalisme (réalisme du moyen-âge) et le réalisme (nominalisme du moyen-âge) ; entre Platon et Aristote, également mal connus par les traditions et par des bribes de textes incorrects, de traductions libres, — Boèce, philosophe mitoyen, mi-platonicien, mi-aristotélien, apparut comme une sorte de Juge, dont l’impartialité était sans cesse consultée. […] La vie nationale, comme près de cesser, voulait se définir, pour qu’il restât d elle une mémoire éternelle, en une glorieuse, en une impérissable expression. […] […] La Cronaca d’Arte cesse de paraître ; ses services sont, dès ce jour, assurés par la Vita Moderna.
Elia cessa de chanter quand il eut trouvé les mots qu’il cherchait. […] Tout combat avait cessé ; il ne sentait pas le sachet de reliques qu’il portait sur la poitrine, comme il ne se rappelait pas qu’il avait vécu plus de cinquante ans en prières pour sauver son âme. […] Ce sera là un document précieux qui nous renseignera de manière précise sur la vie familiale des seigneurs de Challant, les maîtres de cette jolie vallée d’Aoste où notre langue n’a pas encore complètement cessé de se parler. […] La tragédie dès lors cesse d’être la vraie interprète de la vie, elle est le classique poncif qu’ont à jamais discrédité Lagrange-Chancel ou Ponsard. […] Actif, clairvoyant, il ne cessa de dénoncer au Gouvernement les dangers de sa situation.
Mais il est certain qu’il y a dans sa vie une époque où il avait presque cessé d’être artiste. […] Parfois, comme dans les sujets de la Fille d’Hérodias, et de la Tête de Jean-Baptiste, les originaux perdus ont été sans cesse reproduits et transformés par Luini et par d’autres. […] Le nombre de ses religieux augmentait sans cesse, et des érudits et des artistes, naguère familiers des Médicis, devenaient ses admirateurs et ses partisans. […] Ceux-là mêmes qui recevaient sans cesse ses enseignements, les moines de Saint-Marc, ne le comprenaient pas plus que les apôtres ne comprenaient le Christ ; ils prenaient ses paroles au pied de la lettre, matérialisaient sa pensée, ne pénétraient pas dans l’intimité de son âme. […] Le moment était bien choisi : Florence se trouvait dans une situation difficile par la faute de Savonarole qui ne cessait de révéler la corruption de la cour pontificale et des hauts dignitaires de l’Église et d’appeler sur Rome la colère céleste.
On monte et l’on descend sans cesse dans Ancône, ce qui y restreint beaucoup l’usage des voitures.
On demande sans cesse et on a toujours l’air mécontent.
Le 5 mai 1915, à Quarto, Gabriele d’Annunzio s’écriait : « Plus personne ne parle bas, parce qu’ont cessé le malheur et la honte ; la paresse de ne pas voir et de ne pas sentir a cessé. […] Or, un artiste, au moment de la création, ne cesse ni de regarder ni de penser, son activité est au contraire poussée au maximum. […] L’autorité supérieure intervint alors et le principal magistrat de Milan déclara, après avoir obtenu un instant de silence, que si le public ne cessait ses manifestations il ferait évacuer la salle. […] La côte est sans cesse menacée par les bombardements d’avions autrichiens ; au lieu de déprimer l’esprit public, cela lui donne un « mordant » qui alimente la haine contre l’agresseur. […] Salandra, son collègue à l’Université de Rome, n’a donc cessé, pendant plus de deux ans, de blâmer sa conduite.
Mais il cessa d’être un héros. […] Toute tentative d’expansion « objective » est vaine ; la vie montre son unité, son harmonie infaillible et globale transposée sans cesse dans l’unité d’observation d’un esprit lumineusement subjectif, qui la transforme par ses propres rythmes. […] La vie se perpétue en s’anéantissant sans cesse. Cette perpétuelle discontinuité dans tous les aspects de l’Être peut engendrer, dans l’esprit de celui qui peut à un moment précis la regarder dans son ensemble avec des yeux nouveaux, le sentiment de l’effort renouvelé sans cesse, et sans cesse vainement accompli. […] Il y passe huit ans, pendant lesquels ses amis ne cessent d’agir ; et, finalement, Auguste exile Julie et laisse Tibère rentrer.
Avec Giotto, les esprits célestes cessent de ressembler à une garde d’honneur, à une sorte d’escorte divine. […] Tout explorateur perdu dans l’inconnu, qui par sa seule présence cesse d’être tel, est l’individu d’une race, et il a la conscience d’en porter en lui la vie très ancienne et toute la gloire. […] Et tous, et l’écrivain même, sont pris dans la souvenance de la race, sans cesse. […] Le peuple ne sera à jamais que le chœur, et non le protagoniste ; ceux qui de son sein s’élèvent jusqu’à la beauté d’un grand conflit individuel cessent par cela même d’être « peuple ». […] Il s’enferma loin des manifestations par trop bruyantes d’une littérature et d’une philosophie qui se voulaient nouvelles, mais qui subissaient sans cesse les ondoiements de la pensée étrangère.
Ojetti dit bien : l’art ne doit être volontairement ni moral, ni patriotique, ni utile, ni immoral, ni frivole, ni anarchiste ; il peut être tout cela involontairement sans cesser d’être de l’art. […] À l’opposé des peuples avides qui la préparent sans cesse et ne la vivent point, ils la prennent telle qu’elle leur vient et ils en jouissent. » […] Lettres italiennes Zanoni [A.
L’idée religieuse, alimentée sans cesse par cette flamme, trouve une voie naturelle creusée par le travail de la science, et y entraîne les âmes vers les splendeurs de la Vérité, vers ce ciel où chante la plus haute espérance.
Dans le cas présent, l’auteur a beau nous avertir que ces Memorabilia sont tirés des cinq mille pages des manuscrits du Vinci, comme nuls guillemets, nulles italiques ne nous fournissent d’indications, il est pénible de rester sans cesse dans l’indécision de savoir ce qui reste intact de la pensée du Maître et ce que l’adaptateur a jugé bon de lui adjoindre. […] Chez les deux écrivains il y a la même inquiétude perpétuelle, absorbante, de la femme, une sorte d’obsession non pas même de l’amour, mais de ce qu’il a de plus primitif et de plus général, de l’instinct sexuel : l’un et l’autre considèrent tous les gestes de l’amour comme des phénomènes si naturels qu’on les doit décrire sans embarras ni trouble ; le désir qui se renouvelle sans cesse n’a d’intérêt que par son assouvissement régulier ou brutal : tout sentiment qui détourne ou altère le désir est vain ; toute complication psychologique est fausse. […] Cette angoisse mortelle, que le poète a douloureusement exprimée au milieu des plus douloureux frissons de la chair (Animal Triste, Panico, Sed non satiatus) traverse sans cesse les étreintes des couples, des deux éternels adversaires qui s’épuisent l’un l’autre : la tristesse atroce du désir infini et de la jouissance limitée leur apparaît, quand les sens sont las ; l’homme songe que toute sa jeunesse « barbare et forte » se consume entre les bras des femmes, qu’une bouche ardente suce infatigablement sa vie ; il est pris de haine pour l’image dont « aucun voile d’amour ne couvre plus l’inerte nudité », — alors vient l’heure fatale, le besoin de tuer et l’envie de mourir : Tempus destruendi ! […] Alors, comme le personnage de Maupassant, la vieille s’en va de tous côtés, contant sans fatigue son histoire, avec sans cesse des détails nouveaux, pour détruire les soupçons qui continuent à peser sur elle. […] Une espèce d’abattement profond s’empara de son âme. » Elle cessa de travailler, tout entière à cette histoire de cuiller qui l’obsède, tenue à l’écart par son ancienne clientèle : enfin, elle meurt : « Dans son agonie, lorsque déjà ses yeux agrandis étaient voilés comme par une eau trouble, Candia balbutiait : — « Ce n’est pas moi, Monsieur… voyez… puisque… la cuiller… » Les deux traits de mœurs caractéristiques qu’un pareil sujet mettait en lumière : la sottise malveillante d’un groupe de paysans bornés, accessibles aux solutions toutes faites qui satisfont le mieux leur ignorance et leur manque de générosité, et la hantise qu’un événement d’abord insignifiant arrive à exercer sur une conscience simple et droite, ont été sans aucun doute empruntés par G. d’Annunzio à la nouvelle de Maupassant.
Peintre sacré et peintre profane, ordonnateur des fêtes, compagnon d’un charme incomparable, créateur d’œuvres hydrauliques et mouleur de statues triomphales, il s’adonna sans peine à la joie de gaspiller cette énorme force qui, physiquement et cérébralement, émouvait sans cesse l’élégance attique de sa personne.
C’est pourquoi l’âme immortelle d’Hellas n’a cessé de vibrer au cœur de ses poètes, comme au cœur des grands Italiens qui firent l’unité nationale s’exalte l’âme de leur patrie.
Il réunit 250 signatures au bas d’une protestation typique qu’il avait rédigée contre l’enseignement officiel et dans laquelle il demandait entre autres réformes qu’on ne donnât pas toujours les mêmes modèles de nu, uniquement masculins ; qu’on admît aux séances des modèles femmes et enfants ; enfin que l’on cessât d’enseigner l’anatomie sur des bonshommes en carton pierre. […] Et pourtant la sculpture serait le plus accompli des arts graphiques, le plus sensible, le plus proche de la Nature si elle cessait de se subordonner à l’architecture et à l’ornementation.
Comme si un cercle eût été tracé là par un puissant enchanteur, le profanateur, le copiste qui regarde le portrait de Lisa Gioconda cesse bientôt de le voir et se laisse tenter par toutes les chimères. […] Depuis trois ans, Poesia, qui était née avec des intentions excessivement éclectiques, avait cessé de paraître. […] Or, aujourd’hui, non seulement elle a conquis, au prix de 1 100 millions et en envoyant en Afrique 120 000 hommes, la Cyrénaïque et la Tripolitaine ; non seulement elle s’est approprié un territoire considérable par l’étendue, sinon par la valeur ; mais encore elle élargit sans cesse son action dans le monde et pose de graves problèmes devant les grandes puissances. […] Dans un discours fameux et récent, M. di San-Giuliano, qui était le ministre des Affaires étrangères du cabinet Giolitti et qui a gardé le même portefeuille dans le cabinet Salandra, disait fièrement (il parlait pour la Chambre de Montecitorio et aussi pour le monde) : « Notre effacement a cessé et nous ne nous laisserons plus ignorer. » L’Italie victorieuse a dressé, devant l’Europe, la question de la Méditerranée Orientale. […] La flamme casanovienne aura cessé de brûler, et les amateurs de « Mémoires » retourneront à Saint-Simon, qui avait le don d’écrire, qui peut être lu dans la meilleure société, et qui nous fait en grand seigneur les honneurs de sa galerie de portraits, unique au monde.
Et M. de Max, dont le talent grandit sans cesse, a peut-être trouvé, dans Giovanni, le meilleur de ses rôles. […] Houasse, lequel n’a jamais ozé faire de despences et au contraire a uzé pour cent pistoles de son linge, malgré le soin que Madame son espouse prenoit a raccommoder sans cesse… Cela ne m’a pas estonné quand on m’a dit que l’un n’avoit rien achetté depuis trente années… » Cependant, la situation s’aggrave de jour en jour, jusqu’à ce que régent et écoliers se voient contraints de quitter le palais même où ils habitent. […] Cela cousteroit peu sous la protection du ministre ou d’un cardinal affectionné, supposé qu’il cessât d’y avoir un ministre, en attendant qu’une heureuse paix fournisse une occasion de les faire passer en France. » On ne sait ce que le vieux Mansart pensa de la proposition de Poërson, car il mourut avant que d’y répondre.
— Je ne pourrai jamais cesser de vous aimer. […] Sans cesse elle tremblait de se dénoncer elle-même, de révéler son secret à sa vieille bonne ou à son père. […] Les uns, très affranchis, ont sans cesse à se défendre contre l’agressivité déguisée et patiente de l’esprit romain ; les autres, encore asservis, sont sans cesse heurtés dans leur conservatisme de dogmes et d’intérêts par les poussées libératrices des premiers. […] Goethe est un païen par éducation, d’Annunzio l’est de naissance et tend à devenir le chrétien que Goethe a cessé d’être. […] Ceux-là aussi, comme les prisonniers de la Magicienne, ont cessé d’être des hommes !
Croyant d’une religion qui n’a pas de nom dans l’histoire, puisqu’elle n’a jamais pu élever un temple au grand soleil, mystique d’une essence spéciale, puisqu’il invoque sans cesse la raison contre Rome tout en escaladant les sommets de l’illuminisme à la suite de S.
Pour écrire avec une minutie, vraiment attendrissante, l’histoire de la poursuite, à travers les monts de la Basilicate et les défilés de Calabre, de l’insaisissable Fra Diavolo, il a battu à son tour les mêmes chemins escarpés, les mêmes pistes de chèvres, qu’a parcourus le bandit légendaire, déjouant sans cesse les colonnes lancées sur ses talons, tantôt gorgé de butin, tantôt réduit à la dernière misère, jusqu’au jour où il fut lâchement livré par un potard de village de ses compatriotes, désireux de se bien poser dans l’opinion des maîtres du jour. […] Les yeux sont largement ouverts, des yeux sans cesse émerveillés, des yeux qui jouissent de la beauté des choses, qui s’en repaissent. […] Et rien n’a changé avec la mort de ce vieillard obstiné dans son labeur vain, comme rien, dans l’esprit de ses contemporains et dans les modes de la littérature ne changea à la suite de ses dernières œuvres ; de même qu’il n’y aura rien de changé, dans la production intellectuelle italienne la plus représentative, lorsque Mme Mathilde Sérao cessera d’écrire ou de vivre.
Aux Mémoires de Casanova, Pierre Louÿs a emprunté l’idée première du sujet, toute la série des subterfuges, des prétextes, des ruses imaginés par la fille pour refuser, après l’avoir promise sans cesse, l’étreinte définitive dont l’attente énervée tient en haleine le lecteur pendant plus de cent pages.
Loin d’en diminuer le caractère, il l’accentue et le fait entendre par ses hardiesses, par sa force qui ne doute de rien ; il méprise le détail de mauvais aloi, il veut le simple parce qu’il pense au grand, et qu’il soit byzantin, gothique, italien, français ou allemand, il ne cesse jamais d’être Lui et de parler hautement à l’âme.
L’aventure de cœur qu’il cherche sans cesse, l’aventure qu’il ne cesse de trouver remplissait toute sa vie.
Déjà dans l’Essai sur les mœurs, il met le Roland au-dessus de l’Odyssée ; s’il blâme encore l’intempérance de l’imagination, et l’abus du romanesque, il vante la vérité des allégories, la finesse des satires, une connaissance approfondie du cœur humain, les grâces du comique, qui succèdent sans cesse à des traits terribles, enfin « des beautés si innombrables en tout genre, que l’Arioste a trouvé le secret de faire un “monstre admirable” ».
Une certaine rivalité et une certaine méfiance n’avaient cessé de régner depuis lors entre les deux États et, qui pis est, entre les deux peuples, il est à espérer que le rapprochement actuel effacera tout ressentiment. […] Barrès est typique : cet homme robuste, président de la Ligue des patriotes, qui depuis des années ne cesse d’insister sur la nécessité de reconquérir les frontières ethnographiques de la France, n’avait qu’un devoir : s’enrôler aussitôt la mobilisation décrétée.
Sans doute, qu’ensuite tous ces peuples s’unissent en une vaste confédération danubienne ayant son centre à Vienne, c’est possible, mais cette confédération n’aurait rien de commun avec la vieille Autriche, avec la monarchie des Habsbourg ; Vienne même, dans cette hypothèse, cesserait d’être une ville autrichienne pour devenir une ville internationale avec un Sénat également composé d’Allemands, de Hongrois, de Tchèques, de Yougoslaves, d’autres nationaux peut-être. […] Le monde a jeté entre elles une pomme de discorde et elles ne cesseront jamais d’être en lutte. […] Jusqu’ici, l’Angleterre n’a cessé de passer en Europe pour la nation individualiste par excellence. […] C’est de l’histoire, et c’est aussi la vie de tous les jours, en dépit de toute® les contradictions que la métaphysique du peuple allemand ou la logique des peuples latins observent sans cesse dans la vie anglaise, et qui ne sont que produits subjectifs d’une mentalité différente.
Mais son œuvre cessera peut-être bientôt de n’être qu’une promesse.
Ferrero nous montre Auguste cherchant sans cesse à conjurer cette tendance : par d’opportunes absences, par une observation stricte de la lettre des lois, par sa neutralité dans les conflits des partis.
Un chef-d’œuvre ne cesse jamais sa beauté parce qu’il contient l’expression entière d’une âme immortelle. […] Entrez à l’Académie de Florence, dans cette salle de la Galerie antique et moderne qui se pourrait appeler désormais la Salle des Snobs, et où vous trouverez les lourds fauteuils de velours rouge sans cesse occupés par l’extase de quelques anguleuses Anglaises.
Il Vecchio, le vieillard, c’est Alexandre Zeno, qui, arrivé à ses derniers jours, rêve les joies terrestres les plus belles et les plus fières : la paix des Sages, l’attitude des Athlètes, l’allégresse des Amants ; mais, tout à coup, la pensée de la mort imminente vient le troubler, et il en est poursuivi sans cesse, et son âme en subit le poison subtil, et, entouré par des images de jeunesse, d’avenir, de vie, il sent partout la Mort, la Mort, la Mort !