/ 38
2. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

Depuis lors la poésie de M.  […] Cette poésie nous apparaît aujourd’hui comme atteignant son plus haut degré de maturité. […] On préconise la poésie dite scientifique, c’est-à-dire une poésie philosophique faite d’idées et de pensées plus que d’impressions. […] Vingt fois, après ses premiers triomphes, il voulut renoncer à la poésie, il lui dit adieu en vers admirables. […] Je le préfère de beaucoup à Boileau pour la poésie.

3. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 243, 1er août 1907 »

La jeune poésie italienne M.  […] Les diverses écoles poétiques, qui se succèdent, s’accouplent, se chevauchent ces derniers temps en Italie, semblent vraiment suivre les mouvements et les désordres que connut la poésie française il y a quinze ou vingt ans… Plus que de véritables « écoles », la jeune poésie italienne présente, en réalité, des groupements d’esprits sympathiques, réunis dans une même tendance, selon les talents et selon les différents pays. […] Un Essai sur les tendances de la poésie italienne contemporaine serait encore prématuré. Car on peut dire de cette poésie qu’elle traverse une crise de recherche, une période évidente de transition, où elle révèle une assez forte « volonté d’être ». […] La poésie à clichés est morte vraiment, malgré la complète diversité des esprits.

4. (1895) Articles du Mercure de France, année 1895

Les poésies publiées par Carducci dans ces dernières années, Piemonte, La Bicocca, Cadore, sont encore des poésies nationales. […] Les événements de Sicile sont les symptômes d’un malaise qui ne peut pas être guéri par la poésie. […] Si ces poésies ont marqué une audacieuse tentative d’innovation métrique, ou, si l’on aime mieux, de retour à l’antique, elles sont encore plus significatives par l’unité et la solidité de la conception. […] Et lorsqu’il passe en revue les maîtres du sonnet, cette forme si pure de la poésie, il rappelle la perfection d’art que lui apportèrent le Dante, Pétrarque, le Tasse, Alfieri, Foscolo, et déclare n’être non pas le sixième, mais le dernier de cette glorieuse élite. […] Son œuvre, au moins dans une certaine partie, n’est pas à la portée de tous, et il est bien peu de gens qui peuvent parler avec compétence d’une telle poésie.

5. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

Importer en Italie la dernière poésie européenne était déjà une grosse et utile tâche pour une revue. […] Heureusement pour nous, la poésie l’a capté dans son adolescence et le retiendra toujours. […] Mais la poésie de l’Incendiario a bien ses caractères à elle, qui la distinguent de toute autre poésie italienne et étrangère. […] Il connaît très peu la poésie italienne et encore moins la poésie française : les autres lui sont absolument fermées. […] Je crois que l’on ne peut révoquer en doute que la poésie la mieux adaptée à la musique soit la plus belle poésie, et que la musique la mieux adaptée à la poésie soit la plus belle musique et que, par conséquent, la nation qui aura la poésie la plus expressive pour sa musique, aura de même une musique plus riche d’effets, qui pourra produire facilement une sensibilité plus douce et plus facile dans les âmes des auditeurs.

6. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 231, 1er février 1907 »

Un sang nouveau bouillonne dans la poésie italienne, un sang ardent qui a des bruits courts d’armes et de flammes. […] Il ne semble plus enfiévré sans répit par sa poésie de liberté et de gloire. […] On ne peut pas dégager de cette œuvre une Esthétique aux vastes attitudes, une Esthétique universelle, qui fasse partie du patrimoine de la poésie mondiale. […] L’action médiate, morale, longue dans le temps, développera de plus en plus son influence, peut-être, par les éléments de révolte contenus dans tout l’œuvre, de prose et de poésie. […] Le roman-poème ne représente plus des « types » et n’évoque plus des « forces », mais il réunit dans sa composition des éléments de réalisation empruntés à la poésie et à la musique.

7. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »

L’idiome ne doit être employé que par les affiliés ; il ne convient pas au simple poète : les sujets au nombre de trois ne correspondent guère à la notion commune de la poésie « fiction de rhétorique mise en musique ». […] « La poésie, dit-il, est une théologie. […] Sous ce voile se conservent les vérités qui seront complètement démontrées à la fin des siècles… J’irai jusqu’à avancer que la théologie n’est rien qu’une poésie de Dieu et une fiction poétique… Non seulement la poésie est théologie, mais encore la théologie est poésie. » Est-ce assez clair ? […] Chez Dante, tout est voulu, pesé, mesuré et jamais son art ne l’emporte sur la rigueur de sa pensée : le salut nouveau, ce n’est pas la poésie italienne, mais la religion qui va se lever, tandis que le catholicisme (soleil ordinaire) se couchera. […] Je pense que le critique français va un peu loin lorsqu’il écrit qu’il suffit de voir le portrait de Verrocchio tel qu’il est gravé dans les vieilles éditions de Vasazi, pour comprendre tout ce qu’a d’invraisemblable l’attribution, à ce gros et épais bourgeois florentin, d’œuvres dont l’attrait consiste surtout dans leur intention « musicale », leur effort à entourer les figures d’une fine atmosphère de rêve et de poésie !

8. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

La poésie patriotique de Carducci n’avait plus d’écho parmi les jeunes, parce que privée d’aspirations sociales. […] Il était, sans contredit, le plus doué entre les nouveaux critiques qui ont entrepris de comprendre, après les teutonneries érudites de l’école historique et les teutonneries philosophiques de Croce, la poésie moderne et l’ancienne comme poésie et seulement comme poésie. […] Néanmoins Cardarelli s’est assuré sa place dans la poésie italienne contemporaine et son œuvre mérite d’être suivie avec attention. […] Pascoli aime les hommes ; c’est pourquoi sa poésie est pleine de leur souffrance et de leur inquiétude. […] Les conflits peuvent se terminer, la poésie d’un Pascoli ne finit pas dans l’esprit des hommes.

9. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

Que le spectateur doit avoir la conscience de se trouver devant une œuvre de poésie, et non devant une réalité empirique, et qu’il est d’autant plus noble qu’il est plus apte à concevoir le poème comme poème ? » D’Annunzio peut faire répéter à un de ses personnages le mot de Novalis : « La poésie est le réel absolu. » Novalis ajoute : « Plus une chose est poétique, plus elle est réelle. » Dans Plus que l’amour, la volonté poétique de d’Annunzio est trahie par les personnages, qui ne savent pas « inventer leur vertu » pour vivre en perfection dans le rythme de celle-ci, selon la profonde expression du poète même, mais elle est trahie par la désharmonie entre l’esprit héroïque des agonistes et la faiblesse du nœud de l’action. […] Lorsque les personnages s’élèvent à des manifestations très nobles, très profondes, de leurs pensées, ils parlent en rythmes, ils chérissent l’image, âme du rythme, sève de la poésie. […] Luigi Cucinotta publie une étude sur la Poésie de la Douleur et du Foyer dans l’œuvre de G. 

10. (1894) Articles du Mercure de France, année 1894

Elle est morte la Poésie ! […] D’ailleurs, la Poésie morte, je ne vois pas pourquoi vous continuez à faire des vers ; on demande grâce. […] Roux) Les Goliards étaient des clercs vagabonds, des clercs ribauds, qui s’en allaient de ville en ville, ou d’abbaye en abbaye, récitant à qui les logeait et les nourrissait de légères ou même d’obscènes poésies latines. C’est la contrepartie et souvent la parodie de la poésie latine mystique du moyen-âge. […] Exemple : La lune ouvre dans l’onde un éventail d’argent ; qui ne voit du premier coup que cela, très pictural en poésie, ne peut rien donner en peinture, et qu’un visage peint par un bon peintre lui sera toujours préférable en tant que peinture ?

11. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

Sa poésie a une saveur d’originalité qui fait espérer. […] Ce vers est souvent laid, rude, brisé, dépourvu de poésie. […] Sa poésie n’est pas belle. […] Mais il se reprend : « C’est l’histoire de la poésie romaine : doit-elle devenir celle de la poésie française ?  […] Dante, Béatrice et la Poésie amoureuse.

12. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

Il avait survécu à sa gloire et ses poésies ne survivront pas beaucoup à leur auteur. […] Il connaît admirablement la littérature française moderne et la poésie populaire arabe. […] Malheureusement il n’y avait pas beaucoup de poésie et moins encore de nouveauté. […] Il donne à leurs piteuses aventures un-rayonnement de poésie qui nous attache malgré nous. […] — ce que c’est que la poésie et en particulier la poésie moderne.

13. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 239, 1er juin 1907 »

Par des qualités profondément émotives, et d’émotion profondément évocatrice, la poésie de Giulio Orsini est celle du dernier romantique, ou plutôt du premier grand néo-romantique, que la littérature méditerranéenne, italienne ou française, nous ait donné ces derniers temps. […] Le sentiment panthéiste de Giulio Orsini a ainsi très souvent les caractères d’une véritable « intelligence panthéiste », dont les représentations esthétiques, qui semblent à la fois impulsives et réfléchies, ne s’égarent jamais dans l’évocation minutieuse et lente des objets de la nature, ainsi que nous l’observons dans la poésie de Pascoli ou de Francis Jammes, ou dans celle de Mme de Noailles, qui en général n’est plus qu’une mièvre parodie de l’esthétique panthéiste. […] Annibale Pastore se révèle non seulement un exégète aigu, et en tous points digne de l’apôtre de la vie « la plus intensive et la plus extensive », mais savamment et courageusement il se range avec les nouveaux philosophes qui voient dans la fusion de la poésie et de la philosophie l’avenir éclatant des nouvelles affirmations de notre pensée. […] Novalis avait déjà affirmé que « la poésie est le réel absolu ; plus une chose est réelle plus elle est poétique » et que « la séparation des philosophes et des poètes n’est qu’apparente et a lieu au détriment des deux ; c’est le signe d’une maladie et d’une constitution maladive ».

14. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

Pascoli aujourd’hui, plus profondément ou plus exclusivement poètes que leur prédécesseur, ont reconduit la poésie dans ses domaines. […] Et il émeut, car il invente des harmoniques pour la poésie épique nouvelle. […] Après ces trois années dans une ville orientale, qui n’est plus qu’un palais en ruines, où la poésie du peuple, qui fut si ardente, va s’éteignant, il m’est cher de retrouver tous les chefs-d’œuvre du goût, toutes les merveilles d’un art spirituel : l’Architecture, la Peinture, la Musique, la Poésie. […] Canudo, est une éloquente protestation contre l’abus des spectacles en plein air qui ne servent pas la vraie poésie. […] Rien de tragique, certes, n’a traversé la belle jeunesse de Dom Destrée, épris uniquement de peinture, de musique et de poésie.

15. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

L’œuvre est complétée par l’Anthologie de l’Amour, une collection internationale de chansons et de poésies érotiques, quelques-unes assez bêtes. […] Fogazzaro vient de publier ses poésies (Poesie Scelte, Milan, Galli edit.), qui ont tous les mérites et les défauts de sa personnalité artistique. […] Enrico Panzacchi quelques heures délicieuses : il nous présente les Rime novelle (Bologna, Ditta Zanichelli édit.), des poésies très fines, charmantes, mélodiques. […] Ce gladiateur était en poésie un romantique en retard, et il embarquait sa muse sur le navire vermoulu de la rhétorique, avec une lourde charge d’idéal sucré. […] Un duel, un procès, un discours à la Chambre, une poésie ou une pièce de théâtre, voilà les étapes habituelles de son chemin.

16. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

Ode à la Guerre, est en effet assez médiocre ; c’est de la poésie presque à la Déroulède, du patriotisme en vers sans même le mérite de la naïve sincérité. […] Voici la conclusion : « À observer ces différents ouvrages, on remarque bien clairement une confusion entre la poésie lyrique et la poésie dramatique, comme si l’on tentait d’employer dans un art les moyens d’un autre. […] Je ne tenais, d’ailleurs, qu’à vous indiquer comment le Paul Bourget d’Italie appréciait la fantaisie bizarre de Mme Rachilde, la poésie d’art de M.  […] Les expressions vespro dorato, via luminosa, divino baccio del sole, etc., disent le ton de cette poésie où, malgré le titre, il y a peu d’ombres.

17. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

Poe et sur Baudelaire (5 juillet) et la Poésie française contemporaine et l’’influence étrangère (20 octobre). […] Ceccardi jouit d’une renommée sûre et claire près des hommes de lettres et des gourmets littéraires : je voudrais le savoir apprécié par tous ceux qui aiment la poésie chez nous et dont le nombre n’est pas mince. […] Arrigo Boïto donnât à la poésie italienne une œuvre nouvelle, car ce Nerone, longuement et fiévreusement attendu par le public, n’était envisagé que comme un opéra, et on l’imaginait dans les décors de la scène, à travers les beautés d’une musique puissamment personnelle, exceptionnellement profonde. […] Boïto n’a eu qu’une vision de poète, et qu’il faut demander à ce poème ce qu’il peut et doit nous donner : la poésie, avant tout, l’expression incisive d’un talent hors ligne qui crée des âmes vibrantes et porte à la lumière de l’art tout un monde fourmillant d’hypothèses et de doutes, encombré de ruines, éclairé par des mirages incomparables. Il touche souvent à la perfection, et la représentation des sentiments les plus divers trouve dans la poésie du poète des attitudes nouvelles, exquises ou tragiques, hardies, violentes ou délicatement nuancées.

18. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

La poésie heptanésienne n’a plus guère aujourd’hui pour la représenter parmi les aînés que Stephanos Martzokis. […] Trieste. — Pierre de Bouchaud : Les poésies de Michel-Ange Buonarotti et de Vittoria Colonna. […] Et il s’est trouvé que, par sa puissance lyrique digne des plus belles époques de la poésie, son chant était celui de toute sa nation. […] Pascoli a renouvelé ainsi « la matière » de l’Épopée, en créant une poésie épique puissante, faite de tendresse et de demi-tons. […] Le recueil comprend une longue poésie (canzone), douze sonnets, une autre poésie intitulée Au peuple, et une chanson avec chœur : les Larmes de la reine de France.

19. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

En une semaine l’édition des Poésies complètes, 10 000 exemplaires, a été épuisée. […] Il a fait du « libretto » un vrai poème, d’une naïveté limpide et exquise : lorsqu’on pense que cette poésie a été appliquée aux thèmes musicaux de Chopin, on s’étonne de la liberté et de la maîtrise dont l’auteur a fait preuve. […] Giovanni Cena, fort connu en littérature par ses poésies. […] Marinetti d’avoir organisé ces auditions de poésie française. […] Cela est surtout patent pour la poésie et l’architecture.

20. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

Les plus insignifiants détails me jetaient dans des rêves infinis ; tout, pour moi, devenait l’occasion d’un départ pour je ne sais quel monde de poésie. […] Voilà ce qu’on me retirait : ma poésie et mon bonheur. […] Mais que de force, que de poésie suggestive, dans un si grand nombre de pages. […] La poésie aura été l’organe de Dante, et son moyen de l’exprimer ; mais sa fin primitive était de se porter en avant pour être suivi. […] Bérard a préféré y voir une allusion à un genre littéraire : la poésie bucolique en honneur au milieu d’un peuple de bergers.

21. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

Elle partageait avec cette grossière et lourde « poétesse sociale » qui signe Ada Negri, le primat de la poésie féminine italienne. […] Ce paisible lyrisme de Vittoria Aganoor-Pompily n’aura exercé aucune influence sur la poésie italienne contemporaine. […] Il a affirmé la sainteté de certains gestes qui semblent sans nulle poésie, et il en a fixé la beauté profonde. […] Il s’essaie à une poésie différente, il réalise une esthétique diverse, il présente une autre politique. […] Zilliacus a parfaitement compris le sens de la poésie de Pascoli, si diverse de celle de d’Annunzio et aussi puissante.

22. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

La Poésie française en Italie Mercure. […] Dans ses trois dernières conférences-lectures de poésie française contemporaine, M.  […] Ces séances de poésie française contemporaine sont de plus en plus goûtées par un public d’élite, et il faut louer M.  […] Pascoli, après un long silence pendant lequel il s’était adonné complètement aux études philologiques et philosophiques, revient à la poésie. […] Ces nouvelles poésies sont presque toutes le pendant de ces autres qui ont paru il y a plusieurs années dans Myricæ, un livre très original qui donna rapidement à M. 

23. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

Brusa a donné le titre de Fiume Rosso à un petit livre de poésies ; lesquelles ont le but exclusif de stigmatiser la guerre et de jouer l’éternel refrain de l’union fraternelle entre toutes les Nations. […] À remarquer une poésie de M.  […] Mais dès les premières pages de la préface je tombe sur ces lignes : « Je ne suis point l’ami des traductions en vers, mais j’aime beaucoup les traductions en prose qui donnent la juste mesure de ce qu’un poème contient de véritable poésie. […] Art évocateur par excellence, la Poésie crée ses images comme elle crée sa musique ; il est aussi dangereux d’en tirer des illustrations qu’une partition pour piano. […] C’est pour ce sanctuaire qu’il exécuta la Tentation du Christ dans le désert le Châtiment de Nathan et d’Abiron, et cette Vie de Moïse qu’illumine le délicieux épisode, des filles de Jethro, « mélange de poésie héroïque et de poésie pastorale », a fort bien dit Rio.

24. (1891) Articles du Mercure de France, année 1891

On pense invinciblement à Lamartine : poésie d’hier. […] Les lecteurs du Mercure savent que dans La Néva notre ami Louis Dumur a tenté, lui aussi, non tout à fait sans succès, un système analogue, — et même plus original. — Carducci et son école, ce n’est pas toute la poésie actuelle en Italie, mais les Barbares tiennent une grande place ; les plus connus sont : D’Annunzio, Marradi, Ferrari, Olindo Guerrini, Giuseppe Chiarini, et Guido Mazzoni, dont nous donnons un sonnet

25. (1897) Articles du Mercure de France, année 1897

Tout le Raphaël admiré, le Raphaël de la période académique est, mais surtout fut, déplorable ; sous son influence prépondérante l’art s’est glacé dans une formule pas bien supérieure à celle des Byzantins, quoique plus compliquée ; influence pareille à celle de Racine sur la poésie française, qui eut pour conséquence un siècle entier de stérilité. […] » Et même deux fois par siècle, comme la poésie, comme tout. […] Les Ballades, toutes en la forme italienne traditionnelle1, sont de poésie tendre, sensuelle ou philosophique ; le vers y supporte bien ses chaînes rigoureuses et, malgré quelques artifices, paraît pur, sans surcharge d’épithètes ; je l’aimerais mieux sinon « libre », du moins un peu plus libre et moins soucieux de rivaliser avec l’ingéniosité des trécentistes.

26. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

C’est de la poésie douce, mélodieuse, classique et patriotique. Mais la poésie de M.  […] Il est le frère des pasteurs de Virgile, dont je lis les poésies divines. […] Que votre cœur décore cette chasse aventureuse de poésie ! […] Sa poésie, comme celle de M. 

27. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 249, 1er novembre 1907 »

Les deux apparitions légendaires avaient bu leur café, et ne paraissaient pas songer qu’il y ait au monde des amateurs de folklore et des professeurs de poésie comparée. […] Il prêtait foi à certaines paroles, s’émouvait à certaines poésies, s’exaltait à certains spectacles qui à moi, au contraire, me donnaient envie de me moquer ou de sourire. […] Je n’avais plus rien à lui dire et je me taisais ; il n’avait plus rien à me dire ; mais au lieu de se taire, il fabriquait des phrases et récitait des poésies horriblement longues.

28. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

Cela peut être la fin d’un poète, mais sans doute c’est le principe de la richesse ; et la richesse est une poésie à son tour. […] — Monsieur et cher Confrère, Je vous prie de vouloir faire ajouter une note à ma Chronique et précisément au passage qui se réfère aux poésies de Giulio Orsini. […] Gnoli, ayant à se plaindre de la critique, publiait depuis trois ans ses poésies sous le nom du dit Giulio Orsini, autour duquel toute une légende menaçait de croître. […] Naturellement, le jugement que je donne des poésies de MM.  […] Où est-elle, cette capitale de la pensée, du verbe, de la poésie, de l’art qu’est Paris chez vous ?

29. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

Rome n’a pas eu de Philosophie et ses excellents poètes n’ont pas pu créer une Poésie. […] Il s’est égaré dans de vagues recherches, frappé par l’horrible marée du positivisme brutal qui envahit la Poésie du théâtre. […] Il faut que le dramaturge s’élance dans les domaines de la poésie vers les sommets de l’art fait de douleur et de joie. […] Son intelligente entremise a déjà beaucoup fait pour répandre la poésie française en Italie. […] Sa poésie devint plus profonde, plus grave, moins amoureuse, plus douloureuse.

30. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 252, 15 décembre 1907 »

Lorsqu’il publia cet Essai sur la poésie épique, qu’il présente comme une sorte d’appendice justificatif à la Henriade, Voltaire n’attribue pas la moindre place à l’Arioste, dans une revue des poètes épiques où il accueille Lucain à côté d’Homère et de Virgile, le Trissin et don Alonzo d’Ercilla parmi Camoens, le Tasse et Milton ! […] Gabriele d’Annunzio un apport de poésie et d’âme extraordinaire.

31. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

Quaglino, — il est mon ami, et j’ai presque le devoir d’en parler mal, — écrit sa prose comme de la poésie, en petites périodes rythmées. […] Ce livre est sans doute remarquable, et son auteur connaît bien toutes les ruses et toutes les finesses de la poésie italienne ; mais c’est son caractère qui choque, ce caractère mi-larmoyant et mi-rhéteur que le socialisme platonique nous a façonné, et qui encombre désormais toutes les branches de la littérature. […] Élève de l’universel Victorin de Feltre, elle savait à huit ans les éléments de la langue grecque, ainsi que s’en assure le Camaldule en l’interrogeant, et composait couramment des poésies latines : elle chantait « à voix de syrène » et ne pouvait paraître sans qu’aussitôt sa beauté ne fît sensation. […] Tous ceux qui se promènent dans les Musées ont pu faire de telles observations : jamais un visiteur de hasard ne prononça un mot qui trahisse une sensation d’art ; ce qui chatouille ce brave homme ou cette jeune fille, c’est l’anecdote, c’est ce geste maternel ou amoureux, cette belle robe, ce beau cri de bravoure que profère dans la fumée l’homme à panache ; dans les poèmes, c’est l’anecdote encore et le sentiment : la poésie qui n’est pas lyrique, qui conte des histoires, est la seule qui ait jamais été populaire en aucun pays. […] La mort et deux années ont changé la manière de voir, même des Américains, et Verlaine est aujourd’hui dans le monde entier, — je parle du Verlaine expurgé de quelques excès — représentatif d’un moment et d’une nuance de la poésie française.

32. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 229, 1er janvier 1907 »

Il mesure sa poésie essentielle au compte-gouttes.

33. (1893) Articles du Mercure de France, année 1893

C’est intitulé : La Poésie française contemporaine.

34. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 247, 1er octobre 1907 »

Alfredo Baccelli, homme politique et poète, que le public français connaît par ses conférences à la Société de géographie, il a paru aussi un recueil de Proses et Poésies choisies dans cette petite et remarquable collection de la Biblioteca Universale de l’éditeur Sonzogno.

35. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

Ensuite il se consacra à la poésie et fit les livrets d’opéras de Verdi. […] Pascoli, où il s’efforce de démêler les éléments de son art, dont il fait ressortir les rapports avec la poésie européenne moderne. […] Mais il est le poète du détail ; ses poésies tombent quelquefois dans la simple énumération des objets extérieurs et il faut aller chercher les paillettes d’or dans les rebuts et les déchets. […] Il nous donne aujourd’hui des petits poèmes en prose, Bestie, où l’on peut admirer souvent le goût sûr de la parole simple et toscane et, par-ci par-là, même des lueurs de poésie. […] Ses récits, ses souvenirs sont vifs, primesautiers et, bien que la matière en soit presque toujours humble et provinciale, ils se haussent souvent jusqu’à la poésie.

36. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 237, 1er mai 1907 »

Tome LXVII, numéro 237, 1er mai 1907, p. 176-180 [180] […] Balla Ignacz : Dél (Midi), un volume de poésies : impression d’Italie, chants patriotiques, vers d’amour.

37. (1896) Articles du Mercure de France, année 1896

Cet écumeur de rimes a en effet reproduit in-extenso (en en gâtant deux vers, il est vrai) et signé, dans la Fraternité du 13 février courant, une poésie, Baise-Main, que je publiai voilà six ans dans le Réveil du Quartier Latin (N° du 1er Décembre 1889).

38. (1915) Articles du Mercure de France, année 1915

Ce sont là des passions de nationalistes grossiers et barbares qui voudraient nous diminuer et appauvrir notre patrimoine…3 Cinquième point : dans l’effort de concorde et de confiance que nous devons faire, gardons-nous de perdre certaines de nos qualités que quelques imbéciles insatiables voudraient faire passer pour des défauts, j’entends l’esprit de critique et d’individualité… Sixième point : organiser une battue aux lièvres de la poésie patriotique, de la rhétorique, du mensonge patriotiques… Si nous n’affirmons pas immédiatement qu’il n’est pas nécessaire de retourner à l’imbécillité pour être patriote, — si nous ne proclamons pas avec le mégaphone que nous n’entendons pas le moins du monde jeter un grand voile sur toutes les cochonneries qui se commettront à l’ombre de « la solidarité nationale » et du « grand idéal » qui nous porte, nous courons le risque de nous trouver, la guerre finie, de dix ou de vingt ans en arrière.

/ 38