L’impatience frémissante qui naît d’une longue attente, le tressaillement qui salue l’heure convoitée, la révolte fière et indomptable, les menaces aux hésitants, aux timides, aux tardifs, se mêlent, dans cette poésie fiévreuse et emportée, à l’amertume qu’inspire la réalité si différente du rêve. […] Il rappelle sa jeunesse lorsqu’il s’éloigna du charme des vierges dansantes au soleil du printemps, lorsqu’il ouvrit son âme aux ardeurs sévères de la liberté et de la Justice : « Et je croyais naître au nouvel âge, poète de l’Italie, dont les strophes vibrent au ciel comme des épées rugissantes et dont le chant, aile d’incendie, dévore les forêts, et va » : E uscir credeami italico vate a la nuova etade, Le cui strofe al ciel vibrano, come rugghianti spade, E il canto, ala d’incendio, divora i boschi e va. […] Le cœur du poète s’attendrit à ces spectacles : l’amertume qui lui vient de la vie, le désenchantement né de l’envolée de tant d’espoirs déçus, toute la tristesse vague et indéfinie que les années apportent s’apaise soudain à la vue du doux pays natal, des collines qui fument dans le brouillard, de la plaine souriante parmi la pluie matinale. […] Se ravalant inconsciemment de plus en plus, le peintre s’adonnera lui-même aux saturnales1, aux plaisirs malsains et proscrits, et ne sera plus qu’un automate singeant toujours les mêmes formes, de son pinceau hâtif : c’est de cette lassitude de ses nuits que naîtront les trucs, les malhonnêtetés, le trompe-l’œil, le mensonge. […] Et voilà pourquoi saint François fit naître l’action alors que Tolstoï fait seulement réfléchir.
Le grand amour naît de la grande connaissance de ce qu’on aime. […] Le poète vit avec sa femme Olga et une jeune fille, née d’un mariage antécédent, et il ignore profondément ce que tous les littérateurs habitués de sa maison savent par expérience. […] Son recueil Canti di Castelvecchio rassemble une série de poèmes inspirés par la campagne et par la vie des humbles qui peuplent les villages de la Toscane, où il oublie qu’il est né en Romagne. […] Aventurier, fort instruit, sans doute cabbaliste, agitateur politique affairé, joueur, « né pour le beau sexe », comme il le dit lui-même, et né aussi pour être vagabond, cet homme, dont on ne se souvient maintenant que parce qu’il a écrit le récit de sa propre vie, était de cette rare espèce d’autobiographe qui ne vécut pas pour écrire, mais qui écrivit parce qu’il avait vécu et quand il ne put plus vivre. […] Giacomo Casanova, d’origine espagnole et italienne, naquit à Venise le 2 avril 1725 ; il mourut au château de Dux, en Bohême, le 4 juin 1798.
Le duc de Chartres (plus tard Philippe-Égalité) et la duchesse, voulant absolument un héritier mâle, auraient fait le troc d’une fille, au jour de la naissance, contre un autre enfant, un garçon, le fils du Chiappini en question, né vers le même temps. […] Maurice Vitrac, avaient de bonnes raisons de douter que Naundorff fût Louis XVII, n’était-il pas de bonne guerre que le parti Naundorffiste s’efforçât d’établir que Louis-Philippe, étant né d’un geôlier italien, les prétentions de la Maison d’Orléans à la couronne de France étaient ridicules ? […] Les quelques tentatives épiques, garibaldien nés, de Carducci à Marradi, ne les satisfont pas.
De là lui est née, ces derniers temps, pour nous autres hommes une certaine pitié, qui ne détruit pas le mépris, mais l’atténue et le voile. […] « Je crus que je pourrais y parvenir en agissant en toute chose comme si j’étais déjà épris, espérant qu’à force de répéter certaines paroles et de faire certains actes je ferais naître en moi aussi le sentiment auquel ces paroles et ces actes servent d’expression chez autrui. […] Je crus que jusqu’à ce moment il n’était pas né en moi parce que je n’avais pas encore rencontré la femme qui devait faire sourdre et jaillir la source intérieure de ma passion. […] Au lieu de cela, je passais ainsi de femme en femme, d’aventure en aventure, à la recherche de l’amour unique, et mon inconstance était faite de ma persévérance à le vouloir rencontrer, et mon caprice naissait du désespoir de ne pas le trouver.
L’harmonie était née et, avec elle, la « forme » affranchie des formules, libre d’en user, mais non assujettie aux procédés successifs de l’« imitation », indispensables jadis à l’inspiration monodique. […] Je ne trouve plus, parmi la jeunesse littéraire actuelle, ces écrivains nés qui travaillaient avant tout pour eux-mêmes, ne s’inquiétant pas trop de l’accueil des éditeurs et du public. […] De cette volupté insatiable naissent en effet, chez Maupassant et chez G. d’Annunzio, la même tristesse de vivre et le même sentiment du néant : l’idée de la mort domine toutes leurs créations. […] La pensée du suicide naît, se précise et s’impose : épuisé de jouissances, l’homme s’anéantit dans l’oubli souverain. […] Quel sort peut attendre un être dont la seule faute est d’être né ?
L’auteur de ces enluminures, né et vivant dans le Tigré, royaume abyssinien ou éthiopien indépendant, se nomme Haleka-Luccas. […] Frattanto, una successione di episodi non costituiscono né una biografia, né un dramma, nè un romanzo, — e l’Automa non è un romanzo ma una successione di episodi romanzeschi. […] Sans doute, Maeterlinck a cru faire du Shakespeare en notant les sensations d’où naît la terreur de l’inconnu.
Depuis trois ans, Poesia, qui était née avec des intentions excessivement éclectiques, avait cessé de paraître. […] — Oui, Messieurs, je suis né sous un astre fatal ! […] Il est né, ce sentiment, le lendemain du jour où nous avons enlevé Aurora. […] Il est né à Florence — dans cette ville qui a repris depuis dix ou quinze ans son ancien rôle de centre intellectuel de la péninsule — le 2 février 1885. […] Les très rares lettrés qui virent ces premiers essais ne se doutèrent pas qu’un nouveau poète venait de naître.
Gabirol naquit à Malaga en 1035, et mourut à l’âge de 29 ans. […] Cette poétesse romantique, issue d’une souche arménienne et née sur l’Adriatique vénitienne, est disparue en beauté, car elle a entraîné dans sa mort l’être aimé. […] Le véritable nom de Longhi était Falca et notre Pietro, qui naquit en 1702, eut pour père un Alexandre Falca qui était fondeur d’argent. […] Mais dans cette ville étrange, l’étrange naît à chaque pas, — et ce n’est tout de même pas l’étrange puisque c’est la succession logique des faits qui s’enchaînent les uns aux autres. L’épouvante naît précisément de cette logique implacable qui nous étreint dans ce décor de rêve, sous ce ciel de lumière et de joie.
Peuple et bourgeoisie eurent leur nouvelle génération (celle qui était née vers 1890) nourrie de récits héroïques. […] Borgese n’aurait pas écrit il y a quatre ans quand il adhérait au parti nationaliste, né alors, qui professe des idées assez semblables à celles qui règnent dans le camp allemand. […] Panzini est de beaucoup plus âgé — il est né en 1864 — et il a beaucoup publié, mais il a été découvert par la critique seulement depuis quatre ou cinq années. […] Tito Bassi est un acteur né. Tous les écrivains, bons ou mauvais, ont commencé par vivre en imagination leurs fictions et tous sont des acteurs nés dont les actes n’ont pas de parenté avec leurs désirs.
La notion d’humanité est née et la tolérance croît avec elle. […] Vous en jugerez d’après celle-ci : Un homme est né dans une certaine condition sociale et a réussi pendant sa jeunesse et son âge mûr à accroître sa fortune. […] Amour naît et procède des sens de la volonté et du cœur, il prend place dans l’entendement possible et empêche la vertu raisonnable d’agir ; ainsi il cause souvent la mort. […] Ces enfants — l’aîné a dix-neuf ans et le cadet dix-sept — sont nés virtuoses ; il semble qu’ils n’aient rien en à apprendre. […] Un petit gentilhomme de Bologne, né par conséquent sur les terres du Saint-Siège et tout dévoué à la papauté, instruit d’ailleurs et maniant mieux, semble-t-il, que l’épée, la plume et la fourchette.
Cet amour, né dans un éclair, devant la vision de l’ange muet, jettera une grande ombre sur le drame qui suit, sur la maison des noces troublées, et allumera le bûcher de la fin. […] Il y a des poètes, comme Ibsen et Wagner, qui naissent dramaturges. […] On pourrait dire de lui, ainsi que Lamartine disait de Mistral, qu’il est né, comme Deucalion, d’un caillou de la Crau… C’est un Provençal de pure race, noble, familier, naïf, évoquant une lignée d’ancêtres au profil jupitérien. […] Dieu seul et le poète savent comment naît et se forme la pensée. […] Ce qui frappe le poète ici comme partout, ce sont les images qui font naître l’idée.
Née dans un modeste bourg de la Corrèze en 1794, dès qu’elle fut en état de servir, on en fit une bergère qui gardait vaches et moutons. […] Bien loin de me paraître à peine né comme vous me le dites dans votre lettre, il me semble, au contraire, que vous avez eu mille autres vies en ce monde. […] Puis vint la rupture des relations entre les États-Unis et l’Allemagne ; la révolution russe, qui fit naître des espérances et des craintes : craintes atténuées par la grande intervention américaine. […] Wilson donna la réponse qu’il fallait, et ce document contribua à dissiper les malentendus qu’avaient fait naître les hésitations et, il faut bien le dire, les fautes des derniers mois de 1916. […] L’opposition brutale que la guerre a fait naître entre deux conceptions de la civilisation a permis à l’Italie de saisir tout ce que la sienne avait d’original.
Son amour était violent et superbe ; c’était un fruit poussé au bord de la mer sous un soleil de feu ; c’était le sentiment royal, effréné, qui devait naître dans cette créature absolument belle, et radieuse. […] Chledowski, ce n’est pas tant l’art lui-même que la vie, l’atmosphère ambiante où naît une œuvre d’art, l’homme qui la crée. […] » est né de cette entente. […] « Du reste, le Prince qui naîtra plus tard, ce surhomme nietzschéen, est-il bien le même que ce jeune homme au sang échauffé, au visage flambant de pustules ? […] Le parti impérialiste (nationalisme de conquête) que j’eus l’honneur de signaler le premier en France, né autour du Regno de M.
Plus tard, Martia épousa Hortensius et d’autres fils en vertus naquirent. […] D’autres pourraient dire : « Si la noblesse est individuelle, il n’y a pas de race noble et cependant l’opinion tient nos familles pour les plus nobles de la cité. » Si dans une race noble (l’orthodoxie) les bons s’en allaient un par un et que de mauvais (les contemporains) naquissent à leur place, elle ne s’appellerait plus noble, mais vile.
Mais né d’une volonté royale et d’une intention politique, cet art ne devint jamais un art national et, malgré un éclat incomparable, il dura peu et se transforma vite. […] Les monuments peuvent être nés de pensées différentes.
Ce travail est né d’une passion spirituelle ; il s’adresse aux passionnés du même objet. […] L’œuvre est la première chose qui naît de l’union. […] Eusebio dut y naître vers 1470. […] Gaudenzio Ferrari naquit à Valduggia, près Verceil, en 1481. […] Rossetti était né à Londres, le 12 mai 1828.
Rien n’entravait l’Esprit des hommes ; le Doute n’était point né ; et des millions d’êtres partaient pour délivrer le tombeau du Christ sans avoir songé un instant à ce qu’ils mangeraient en chemin et de quelle étoffe ils se vêtiraient. […] L’harmonie ne peut pas naître de deux choses opposées.
Elle naquit à propos d’une suite de fêtes que Charles donnait en ce moment à la très belle ennemie de Richelieu réfugiée à Nancy, à Marie de Rohan-Montbazon, duchesse de Chevreuse. […] Ses livres sont opaques, sans éclairs, sans frisson ; ce recueil est né et mort presque le même jour sous cette guigne qui semble accompagner toutes les œuvres de cet écrivain. […] Il était né en 1754. […] M. d’Annunzio eut ce tort de croire à sa nécessité nationale, tout en déclarant à qui voulait l’entendre qu’il se trouve très mal en Italie et qu’il aurait préféré naître chez les Esquimaux, par exemple. […] Si ce n’est pas le trou noir de Cazes, de Galloche ou de Natoire, l’étincelle d’où naîtra la grande lumière de plus tard est falote.
Gabriele d’Annunzio n’a pas été de notre avis, et, comme Silvio Pellico, il a cédé à la tentation d’ajouter un mot à la parole suprême de Dante : la tragédie naissait donc avec un défaut d’origine, vis-à-vis duquel toutes les beautés dont le poète a su parsemer son œuvre, ne pouvaient pas atteindre leur but. […] Malheureusement lorsqu’il aborda ses figures principales, d’Annunzio ne put maintenir cette même envergure : son Paolo est mou et gauche : sa Francesca doit être née aux environs de notre siècle ; elle a toute l’allure d’une femme névrotique et vicieuse, tandis que Paolo semble un de ces libertins cérébraux qui séduisent une dame pour se pavaner avec les amis du cercle. […] Cassandre naquit à Blois en la quinzième année du règne de François Ier. […] Eugène Müntz qui vient de mourir : « Il était né en 1845 ; de bonne heure il s’était intéressé aux choses de l’art et à leur histoire, et avait déjà publié d’intéressantes monographies dans la Revue d’Alsace quand la création de l’École française de Rome lui ouvrit définitivement sa voie. […] Félix Ravaisson-Mollien (1813-1900), né à Namur, chef-lieu du département de Sambre-et-Meuse.
Et leur angoisse était la danse ; leurs plaintes, le chant ; et leur ardeur, l’orgiasme, d’où l’ode tragique et la tragédie sont nées. […] Si la volonté des agonistes est présente et agissante, alors naît le drame, qu’alimente notre littérature théâtrale et romancière. […] De plus, leur empire ne peut durer ; il faut beaucoup d’oisiveté et de passions fortes ; mais l’oisiveté fait naître la politesse, et la politesse anéantit les passions. […] Shakespeare écrivait lorsque la psychiatrie et l’anthropologie criminelle n’étaient pas encore nées. […] Le mari est l’intellectuel misérable, dépourvu de talent, qui croit à sa divinité et qui veut dominer tous les êtres de son entourage, évidemment nés pour servir son génie.
Segantini, qui était né à Arco (Autriche), est mort sur le Schafberg, en Engadine.
Francesco Durante naquit à Grumo, village des environs de Naples.
On peut donc y trouver les beaux caractères que fait naître le climat, pas trop courbés par les lois.
Voilà, en Italie, une règle sans exception et qui s’accorde bien avec la sensibilité de ce peuple né pour les arts.
Née du regard de Béatrice, née des profondeurs de sa propre âme, une sublime destinée d’amour emporte et conduit Dante à travers et par-delà tous les orages de la vie. […] Né Français, il se fût certainement trouvé à la séance du Jeu-de-Paume, et se serait fait couper le cou sous la Convention. […] Ces variations font naître par moments quelque hésitation chez celui qui, voulant travailler sur les Mémoires, désire établir un index des noms de cette foule grouillant autour de ce vagabond infatigable. […] Fut baptisé Jacques-Charles, né d’hier, fils d’Antoine Lacrosse, bourgeois de Paris, et de Charlotte Lamotte, ses père et mère (mot illisible), faubourg Saint-Denis, de cette paroisse. […] « Grâces aux dieux qui nous aiment, dit d’abord Nausicaa, aucun de ceux qui sont nés ou à naître n’oserait nous apporter la guerre.
Un homme aime une femme, la femme fatale, et ayant étreint sa femme légitime sous l’obsession de l’image de l’autre, il ne voit dans l’enfant, né de l’étreinte conjugale, que le fils véritable de celle qui est absente. […] Je suis né à Castelfranco. […] Il était né accidentellement à Vedelago, pendant un séjour que sa famille, originaire de Castelfranco, y fit en 1477. […] Je vis les vibrations des rayons se mêler à celles du bronze, et j’avais le sentiment que, de ce mélange, naissait une couleur… ou plutôt non, ce qui donnait la vie à la couleur. […] * Elle naquit en Sicile, mais son enfance s’écoula à Naples, où ses parents tenaient, près des ports, une auberge que fréquentaient le menu peuple et les étrangers.
On ne sait rien de tout cela, on ne sait distinguer une expression du xive siècle d’une périphrase née avant-hier ; mais on juge, et on passe. […] Au fond, l’égoarchie n’offre rien de nouveau ; c’est de l’égoïsme conscient, décidé et volontaire ; Napoléon et Goethe étaient deux égoarchistes, mais comme Nietzsche n’était alors pas encore né, personne ne pensait à exploiter les sentiments directifs de ces deux grands hommes pour en établir une religion philosophique, impraticable, puisque les égoïstes, les forts, les dominateurs, les volontaires naissent et ne se fabriquent pas, ou se forment graduellement par la déception, par le mépris. […] À Milan, on a pensé à élever un monument à la mémoire de l’abbé Giuseppe Parini, né en 1729, mort en 1799, un des plus illustres entre nos poètes satiriques, et dont les œuvres ont une très haute portée nationale.
Fortunio Liceti, « l’un des plus célèbres philosophes de notre siècle et l’un des plus laborieux écrivains de la République des lettres », était né avant terme pendant un voyage de ses parents sur la côte de Gênes, le 31 octobre 1577. […] Arrigo Boïto, fils de Silvestro Boïto et de la comtesse polonaise Joséphine Radolinski, était né à Padoue. […] C’est ainsi qu’est née spontanément l’association des forces nationales et de celles des colonies, à la voix puissante de la guerre. […] Elle éclaire certains points obscurs dans la politique de guerre des Alliés, et le proverbe a bien raison : de la discussion naît la lumière. […] Bellaigue : Être son fidèle serviteur et celui de l’Autre, qui naquit sur les bords de l’Avon, je ne souhaite rien de plus.
Giosuè Carducci est né en Italie, dans la première moitié du xixe siècle. […] Celui du sens religieux nouveau, d’où naîtront l’Esthétique et la Morale nouvelles ; et celui du centre méditerranéen moderne, qui doit encore répandre sur le monde une très grande action spirituelle : centre que M.
Soit que ceux-là fussent des étrangers, soit qu’ils eussent quitté l’Europe quoique y étant nés, ils y apportèrent un triple langage : idioma trifarium attulerunt . […] XI. — La proximité, la bonté font naître l’amour ; le bienfait, la sympathie et l’accoutumance en sont les causes augmentatives.
» De la compréhension de la Forme naît la connaissance de l’harmonie, seule manifestation de la Beauté ; et c’est aller aux confins de l’Esprit humain que de la saisir dans toute sa pureté, comme l’ont fait les génies de la Grèce. […] Medardo Rosso est né à Turin en 1861.
Il naît vers 1380, meurt en 1456, et ce n’est qu’à soixante ans qu’il exécute sa première médaille, celle de Jean VII Paléologue. […] Des idées qu’il a lancées rien ne subsiste, ni le criminel né, ni le criminel atavique, ni le génie dégénérescence, ni l’épilepsie larvée ; sa graphologie reste, mais elle n’est pas de lui, et l’arrêt de la Cour de Rouen l’a mis même en fâcheuse posture sur ce point. […] L’année 1483 — celle qui vit naître Raphaël et fut la trentième de Léonard — est fixée comme la date de sa visite à Milan, par la lettre même où il se recommande à Ludovic Sforza, et offre de lui livrer, à prix d’argent, d’étranges secrets dans l’art de la guerre. […] Des lieux secrets d’un tempérament unique il rapporta des fleurs et des fruits étranges, et jusqu’alors inconnus ; pour lui, l’impression nouvelle qu’il fait naître, l’effet exquis qu’il arrive à produire sont des fins en soi, des fins parfaites.
. — « Ceci nous explique, ajoute Theophilo Braga, comment le genre pastoral, développé ensuite par des écrivains savants, naquit de la persistance d’une tradition nationale ; la forme que lui donna Bernardim est antérieure à l’imitation directe de l’Italie, introduite par les poètes de l’école de Sà de Miranda. » […] Lettres hongroises.
Caron s’est souvenu que le peintre des Hautes-Alpes étant né à Arco, l’Autriche devait le considérer comme un de ses enfants, quoique, durant toute sa vie, elle ne s’en souciât que médiocrement. […] Il connaît l’histoire de la langue française, de ses vicissitudes et de ses transformations, il a pénétré dans son essence et dans sa structure, et les mots lui obéissent immédiatement selon les nécessités de l’expression… » De l’accord parfait entre la noblesse et l’élévation de la pensée et la pure élégance d’une forme choisie, il ne pouvait naître que de supérieures œuvres d’art.
Ces réflexions, pourtant, sont bien modérées et bien indulgentes en comparaison de celles que le sonnet lui inspire d’ordinaire : « J’aime encore mieux une cinquantaine de vers du Dante, écrit-il à un ami, que tous les vermisseaux appelés sonetti, qui naissent et meurent à milliers aujourd’hui dans l’Italie, de Milan jusqu’à Otrante24. » Aussi, bien qu’il ait rendu aux canzoni de Pétrarque un maigre hommage dans son Essai sur les mœurs, Voltaire ne pouvait guère avoir d’indulgence pour l’un des maîtres les plus glorieux du genre qu’il détestait.
On a vu même dans ces derniers mois naître des publications nouvelles. […] Et si mes amis allemands m’ont mis au ban de l’Empire, ce n’est pas une raison pour que j’aille exploiter les sentiments francophiles d’une plèbe ignorante et crier des insultes contre le peuple d’où sont nés Kant et les maîtres de l’Homme nouveau.
Mes lecteurs connaissent cette histoire dont l’intérêt naît de la situation vraiment dramatique ; mais il est impossible de lui donner dans un écrit tout le feu que lui communique une narration bien faite2. » En revanche, Choiseul, en homme toujours pressé, ayant eu l’impardonnable distraction de demander à Casanova un abrégé de ses aventures, le Vénitien piqué répond que tout l’intérêt du récit est dans les détails et qu’il se flatte d’obtenir du ministre les deux heures d’attention strictement nécessaires ; son ombrageuse susceptibilité souffre de ne pas rencontrer ici la curiosité presque déférente à laquelle on l’a accoutumé, et sa mauvaise humeur s’exhale en réflexions à peine polies.