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2. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

La langue est peu de chose. […] Elle a laissé de son passage une empreinte certaine, la langue. […] C’est la religion qui a imposé sa langue, comme elle le fait encore aujourd’hui en Orient. […] Irénée, à Lyon, avait formé un centre grec, de langue et de pensée. […] L’Italie et la France parlent des langues évidemment sœurs.

3. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 231, 1er février 1907 »

La langue, l’esprit, le mode tout entier de manifestation est parfaitement renouvelé. […] On ne peut parfaitement comprendre et suivre ces deux poètes, que dans les rythmes de leur langue originaire. […] On ne pourrait les traduire avec une réelle efficacité qu’en provençal, de même que le provençal peut être admirablement rendu en italien, car ces deux langues sont celles qui restent les plus étroitement attachées à leur origine commune. […] Baldi avait déclaré que la prosodie italienne, basée surtout sur les accents des mots, ne pouvait composer un vers « héroïque » qu’en se servant des vers mêmes acquis à la langue. […] Edmondo de Amicis, qui a encombré pendant plusieurs mois la presse italienne, avec sa prose et avec ses recherches d’instituteur sur la langue qu’on parle en Toscane et la langue que les Italiens doivent parler, je ne m’étendrai pas sur ces deux romans.

4. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

« Si on m’ordonnait de porter due guarnache (casaques) et que je n’en porte qu’une sans ordre, mon obéissance serait en partie commandée, en partie spontanée. » Le latin est la langue de l’Église, la langue ennemie ; il aime le vulgaire parce que c’est sa langue de croyant autant que sa langue de poète. […] La religion de Dante, qui invoque Aristote plus que saint Thomas, a été la Muse des races latines depuis qu’il y a des langues latines ; elle a inspiré le chef-d’œuvre du dix-neuvième siècle, Parsifal.

5. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

L’endécasyllabe est sans doute le vers fondamental de la langue italienne, comme l’alexandrin est celui de la langue française depuis le xvie  siècle. […] Sa langue est pure et forte. […] La langue et la prosodie italiennes ont été effectivement renouvelées. […] Le renouveau de la langue littéraire italienne fut accompli. […] La langue populaire ne peut exprimer que des sentiments populaires.

6. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Érasme aimait le grec, mais aussi la bonne chère, et de parler la langue de Lascaris ne le nourrissait pas suffisamment. […] M. d’Annunzio élève la langue italienne à une grande hauteur ; mais gare à qui tâche d’y arriver avec lui ! […] Dans l’attente, il est à souhaiter que le goût pour la langue de Dante et de Boccace se répande et qu’on puisse se passer des traductions. […] Cavallotti ne s’étant pas arrêté, le sabre de Macola lui entra dans la bouche, coupa la langue et s’enfonça dans la gorge. […] Langue agréable et fort française.

7. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

La langue en est parfaite. […] Qu’est-ce qu’il disait, le borgne, la mauvaise langue ? […] Guglielmo Ferrero, vient de publier, dans notre langue, le deuxième volume. […] La langue est impure. […] Pascoli, Colantti, et les meilleurs écrivains de langue italienne.

8. (1897) Articles du Mercure de France, année 1897

Grâce aux journaux, l’Allemand et l’Italien (depuis peu) se partagent la vieille haine populaire, mais, comme le répétait déjà si volontiers Robert Wace il y a un peu plus de sept siècles (la langue française n’est pas toute jeune) : E li Engleis bien se deffendent. […] Mais en Italie, si l’italien est lu et compris dans la classe moyenne, il n’est que rarement et difficilement parlé ; quant aux paysans et aux ouvriers, ils ignorent quasi jusqu’à l’existence de la langue que manie si bien M.  […] L’italien est en Italie ce qu’était le latin dans l’Europe du xiiie  siècle, la langue nécessaire mais non la langue familière : les dialectes y vivent toujours et même littérairement. […] « Étant donné qu’en Italie on professe pour la langue et la littérature françaises un goût très marqué ; que la plupart de ceux qui les cultivent sont, le plus souvent, mal renseignés ou mal guidés dans le choix de leurs modèles ; que, parmi les jeunes écrivains dont s’honore la France, rares sont ceux qui jouissent en Italie d’une notoriété suffisante et relative à leur valeur incontestable ; sachant, d’autre part, l’ignorance accoutumée où vivent la majeure partie des Français du mouvement littéraire et artistique qui se produit en dehors de leurs frontières ; et désireux que le génie italien, en ses diverses manifestations, soit, de l’autre côté des Alpes, apprécié comme il le mérite ; nous avons pour ces motifs réunis, fondé l’Anthologie-Revue, de France et d’Italie, qui aura pour mission d’établir et d’entretenir entre les deux pays, dans le domaine artistique, un courant d’estime et de sympathie réciproques. » […] Lettres italiennes4 Luciano Zùccoli.

9. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

Riccardo Forster, publiera régulièrement à partir de ce mois (janvier) des articles en langue française. […] Or, en France, avec deux héros artistes s’éprenant l’un de l’autre et s’exprimant en leur langue, on ne risque plus que des histoires malpropres. […] À tout le moins, il la veut de bonne langue. […] Ce journal a ceci de particulier qu’il est rédigé en français par des Italiens qui ont ainsi à vaincre une double difficulté : s’assimiler une pensée étrangère et exprimer leur jugement dans une langue étrangère. […] Zuccoli termine en regrettant l’obscurité de la langue et certaines dispositions scéniques qui empêcheront certainement ces pièces admirables d’être jouées sur l’un de nos théâtres réguliers, bourgeois et financiers.

10. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

Il était rentré dans sa patrie tellement engoué et enthousiasmé de la France qu’il affectait d’en parler la langue le plus souvent qu’il le pouvait. […] Elle trouve dans cette langue, qui est non moins celle de l’amour que la langue de Pétrarque, des accents d’un naturel délicieux, d’un charme pénétrant, d’une candeur qui surprend, d’une confiance éperdue, dont seules les novices sont susceptibles. […] Les dangers, réels, eux, de la langue officielle de l’école, du latin, étaient, je crois, distincts de la théologie. […] Nous passerons, si vous voulez bien, sur ce fait que les Italiens ne connaissent pas les langues étrangères, encore que je ne sache pas une petite ville d’Italie où un Français, un Anglais ou un Allemand ne puisse trouver quelqu’un pour lui répondre dans sa langue, tandis que je n’oserais affirmer que la réciproque soit vraie en France. […] Nos écoles secondaires exigent deux langues.

11. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

Son œuvre est belle et neuve, sa langue est précise et sa « musique » est émouvante. […] Signalons une étude en langue anglaise, de M.   […] Malheureusement le caractère hybride du livre n’est pas seulement, dans sa langue. […] Enrico Cavacchioli a une maîtrise de la langue et des figurations rythmiques absolument remarquable. […] Érudit et poète en sa langue, traducteur de Heine et de Shelley, M. 

12. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

Les mentalités plus diverses encore que les langues ne se transposent pas, comme elles, au moyen de lexiques. […] Sa langue est pure, et son esprit est nouveau. […] Mais il y a des mauvaises langues à l’armée d’Italie ; il s’y trouve même des mécontents et des envieux. […] Sa langue, son style, ne dérivent d’aucun des deux poètes « majeurs » vivants : d’Annunzio ou Pascoli. […] Massimo Bontempelli, poète élégiaque et tendre, s’exprime dans la langue pure des maîtres morts, très noblement.

13. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXVII »

La langue du peuple paraît criarde d’abord et grossière ; elle est énergique et expressive comme tous les patois : mais elle a des grâces particulières. […] Beaucoup d’ouvrages sont écrits dans cette langue.

14. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 243, 1er août 1907 »

Après l’exaltation presque exclusivement politique de l’œuvre de Carducci, où la conscience nationale, dans la platitude générale, retrouvait quelques rythmes de fierté et une langue renouvelée ; après les affirmations tour à tour parnassiennes et symbolistes de l’art de d’Annunzio, où la langue devenait précieuse et incomparable œuvre de virtuose ; après les douceurs lunaires et potagères de la poésie de Pascoli, souvent toutefois très belles, les jeunes demandent à l’art d’autres émotions, d’autres réalisations, d’autres fécondations. […] Domenico Trombetta, dans Eclogarium, dévoilent de douces tristesses dans des rythmes tendres, dans une langue très pure.

15. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

À quoi bon appauvrir une langue qui a fait ses preuves puisqu’elle a produit des écrivains tels que Montaigne et Ronsard, qui sont inimitables et qui le resteront ?  […] Cette évolution et cette épuration de la langue firent négliger les grands poètes de la Renaissance. […] Bajazet viole le pacte écrit en langue italienne et réduit les Vénitiens à l’esclavage. […] Maurras, écrivant dans la langue de M.  […] La langue et les rythmes de M. 

16. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 238, 15 mai 1907 »

Carducci, du reste, avait eu des précurseurs : Giovanni Fantoni, Paolo Rolli ; Martzokis, au contraire, est bien le premier, qui, sans aucune imitation, en Grèce, ait tenté d’acclimater le Vers Barbare, en l’adaptant à la plastique particulière de la langue démotique. Nous ne croyons pas inutile de le faire ici remarquer, non seulement parce que c’est justice rendre, mais aussi parce que c’est une preuve des remarquables aptitudes de la langue vulgaire à recevoir l’empreinte du Latinisme, tout en restant vigoureusement individuelle.

17. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

En dépit d’une traduction secourable, il n’est pas très commode de compatir comme on voudrait à des sentiments exprimés dans une langue qu’on ne comprend pas. […] Notons que l’opinion de notre ex-alliée nous est peu accessible, à cause de la langue ; l’opinion anglaise peut nous être plus connue ; mais la langue française est pour nous comme une seconde langue et rien ne nous échappe de ce qui s’écrit sur nous en France. […] Les opérettes seront données dans leur langue propre, conservant ainsi leur caractère et leur interprétation. […] Le style de M. d’Annunzio, et cette langue magnifique qu’il emploie, la splendeur de ses figures, le charme de ses descriptions, me paraissent dignes de louanges. […] Ensuite, je trouve la langue italienne assez harmonieuse, ses mots chantent trop, pour essayer de la rendre plus musicale encore.

18. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 247, 1er octobre 1907 »

Mais, en dehors même des tendances esthétiques et des manières littéraires de Gabriel d’Annunzio, qui malgré toutes ses défaillances est en Italie le seul grand artiste vivant, digne de ce beau nom trop profané, l’élévation apportée à la langue par l’auteur du Triomphe de la Mort et de La Fille de Jorio, est devenue un phénomène organique national dont tout écrivain italien a bénéficié. […] On a exagéré les principes d’exaltation du verbe et le virtuosisme de d’Annunzio, son pathos esthétique, et on n’a pas dépassé ni atteint sa puissance d’émotion et d’évocation lyrique ; il demeure comme le styliste-type de la langue italienne renouvelée.

19. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

La tragédie de Gabriel d’Annunzio, telle qu’elle nous apparaît dans ce volume qu’enrichissent et complètent la Préface, le Prélude, l’Intermezzo, l’Exode, et les nombreuses didascalies, est cependant une oeuvre d’art d’une valeur très réelle, la langue y est toujours si belle qu’en plusieurs points elle atteint par cela seul ce degré d’abstraction esthétique que le poète avait rêvé en écrivant sa tragédie. […] Antonio Cippico donne de la vieille tragédie une transposition en rythmes italiens qu’on ne peut comparer à nulle autre, tant l’esprit de l’œuvre shakespearienne s’y affirme et éclate, et la langue et le style du jeune poète italien sont admirables.

20. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

Lipparini connaît bien sa langue, la métrique et les classiques anciens et modernes. […] Les langues de racine commune entraînent des modes de voir et de juger communs. […] Son livre ensuite a été écrit, sobrement, mais dans une jolie langue harmonieuse et claire — ce qui est bien un avantage. […] La langue est assez pure et sobre, mais avec des marbrures de mauvais goût et des velléités de sveltesse qui retombent en pesanteur. […] On sait que ce grand mouvement dialectal en Provence a ses journaux, sa revue et sa librairie avec près de quatre mille ouvrages en langue d’oc, parmi lesquels ceux en patois valdôtain qui y figurent « comme attenant à la langue d’oc ».

21. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

Les langues ne furent pas longues à se délier. […] Je joue du piano, et Monsieur du violon : il se nomme Joachim Peter, c’est un Hongrois, mais il parle notre langue couramment. […] Les Vénitiens ont mauvaise langue ! […] Les officiers apprennent la langue russe, qui est, dit-on, le plus difficile des dialectes de l’Europe. […] Il ne me reste pas assez de place pour donner une idée de ce livre qui est sans doute le roman le plus fantasque et extraordinaire qu’on ait publié dans notre langue.

22. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 252, 15 décembre 1907 »

Une autre fois, Casanova affirme qu’il est le premier Italien qui ait employé dans sa langue le mètre alexandrin, en traduisant le Rhadamiste de Crébillon ; Voltaire revendique ce privilège pour son ami Martelli ; mais Casanova lui prouve que les vers dits martelliani sont en réalité des vers de quatorze syllabes, sans rimes alternées, et qui n’ont rien de commun avec les alexandrins. […] Faut-il croire, comme Voltaire l’affirme à Casanova, qu’il n’avait lu l’Orlando furioso, lorsqu’il écrivit ces lignes, que d’une façon superficielle, par suite de sa connaissance insuffisante de la langue italienne ? […] Quant à nous, nous n’en avons pas un seul, mais c’est la faute de notre langue. » Après quoi, il se hâte de changer le sujet de la conversation.

23. (1891) Articles du Mercure de France, année 1891

La traduction est élégante et d’une langue très fine. […] La langue italienne, très accentuée, lui permit de réussir relativement ; mais, en ces dernières années, il est revenu au vers syllabique, comprenant peut-être qu’au lieu de réclamer des règles nouvelles, la versification tend, au contraire, à s’affranchir de toutes les règles qui ne sont pas purement musicales.

24. (1915) Articles du Mercure de France, année 1915

Tous les essais écrits en langue étrangère sont publiés, et dans leur forme originale, et en traduction française. […] Il est vrai que son aimable interlocuteur, s’il ne savait point parler d’autre langue que le grec, employait du moins cet harmonieux et limpide dialecte thessalien qui, au témoignage des connaisseurs, se rattache de beaucoup plus près que les autres formes du grec moderne à la langue immortelle d’Homère et d’Eschyle. […] Chatfield-Taylor, le Dr van Steenderen, professeur de langues romanes au collège de Lake Forest, près de Chicago, a dressé un remarquable « Catalogue des Œuvres de Goldoni », qui, selon l’avis de M.  […] Je revivais une scène à laquelle j’ai souvent assisté à Florence : une vieille paysanne, dans l’une de ces anciennes boutiques où ne règne point la hâte fébrile du grand magasin de nouveautés, marchandait une pièce d’étoffe dans cette langue pittoresque et imagée, si riche en termes précis et évocateurs, dont les Toscans avaient gardé jusqu’à nos jours la tradition. […] Morgari l’intéressant document suivant, qui méritait d’être mis en notre langue : Mon cher Morgari.

25. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 251, 1er décembre 1907 »

Algarotti refusa toujours de visiter Voltaire aux Délices, malgré les instances de son ami qui le pressait de venir boire le lait de ses vaches et consulter son médecin Tronchin : « Par tous les saints, — lui écrit-il en italien, et seul l’usage de cette langue peut excuser chez Voltaire une pareille formule, — pourquoi ne pas venir dans notre pays libre, vous qui aimez les voyages, vous qui jouissez de l’amitié, du succès des amours toujours nouvelles5 ?  […] Enfin, quand il présente aux lecteurs ses Mémoires écrits en français, bien que sa langue naturelle soit l’italien, ne réclame-t-il pas une indulgence qui lui paraît obligatoire, puisque, dit-il, on a pardonné à Théophraste ses phrases d’Érèse, à Tite-Live sa palavinité, à Algarotti lui-même ses gallicismes ? […] Pour le marquis Albergati Capaccelli, cet autre ami italien de Voltaire, il se montre encore plus dur que pour Algarotti : Albergati est un « bon gentilhomme qui a six mille sequins de revenu, et qui est affligé de la théâtromanie », au reste parfaitement nul ; « il est assez bon acteur, il a fait quelques comédies en prose, mais elles ne supportent ni la lecture ni la représentation… ; il écrit bien dans sa langue, mais il s’écoute, est profixe, et n’a pas grand’chose dans la tête ;… sa figure est sans expression ; ses pièces ne plaisent pas aux connaisseurs, car on les sifflerait si on les comprenait8 ».

26. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

Et sa langue simple et pleine, élégante et nerveuse, se cristallise dans des phrases qui étincellent et réchauffent. […] Dans les langues sémitiques, le radical K. m. r. […] En ses descriptions, la pauvreté de la langue égale la pauvreté du sentiment. […] Malgré cela, il parvient à diriger plus de 250 acteurs ou figurants dont il ne parle point la langue. […] Nom harmonieux, plus harmonieux encore lorsque les Italiens lui prêtent la sonorité cadencée de leur langue !

27. (1896) Articles du Mercure de France, année 1896

Le langage de la ligne est devenu langue morte, et pourtant elle est la seule ossature résistante aux fluctuations de la mode. […] Mais c’était peut-être en français qu’il fallait traduire, puisque le français est bien décidément, aujourd’hui plus que jamais, la langue littéraire européenne ! […] Parce qu’ils écrivent d’une langue différente leurs amours ou leurs pensées ?

28. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXIII »

Ils aimaient beaucoup le roi Ferdinand, qui parlait leur langue qui est pleine de vivacité, de comique et de gestes indécents.

29. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

Lloyd George, de donner satisfaction aux revendications des Italiens qui veulent être unis à ceux qui leur sont frères par la race et par la langue. »« Les frontières de l’Italie, avait dit M.  […] Or quiconque possède les premiers éléments de la langue italienne sait que : aller à la maison se dit andare a casa et jamais alla casa. […] Ceux qui entendent et goûtent encore la langue de Virgile et d’Horace liront avec curiosité la façon dont le père Rocci parle, dans une langue antique, des plus récents engins de guerre. […] Et l’on prie le sénateur Albertini de décider si le Corriere doit être rédigé en langue italienne ou en langue croate ? […] Voir aussi notre article : Corpus Scriptorum Latinorum dans la Revue de l’Enseignement des Langues Vivantes, de mars 1917, p. 110 seq.

30. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

Élève de l’universel Victorin de Feltre, elle savait à huit ans les éléments de la langue grecque, ainsi que s’en assure le Camaldule en l’interrogeant, et composait couramment des poésies latines : elle chantait « à voix de syrène » et ne pouvait paraître sans qu’aussitôt sa beauté ne fît sensation. […] Ses tragédies, on ne les voit pas ; on les entend raconter par les personnages, et quoique ces personnages parlent souvent une langue admirable, ils n’arrivent pas à nous donner l’impression directe de l’action ou du fait. […] Ainsi l’expression ridicule, Décadents, l’expression obscure, Symbolistes, ont dérouté pendant bien des années des lecteurs pourtant attentifs et curieux ; ils crurent que Verlaine était vraiment pareil à quelque Affranchi de la Rome impériale aussi débauché de mœurs que de langage, amusé à corrompre et à torturer la belle langue que lui avaient léguée les sévères romantiques ; son éditeur, borné dans un commerce obscur, propageait sottement ce préjugé que les œuvres de Verlaine étaient des « curiosités littéraires » et il les vendait quasiment au poids de l’or, — et des Américains croyaient acheter des cartes transparentes d’art ! […] Il s’est souvent trompé, mais là où il voulut bien user de la syntaxe commune, abandonner son système d’allusions et d’abréviations, Mallarmé n’est plus d’exception que par le génie : il est le poète de la grâce et de la limpidité matinale ; les idées ordinaires retrouvent par lui une fraîcheur qu’on ne croyait plus possible ; il renouvelle tout ce qu’il touche, — don comme de fée : Hérodiade est peut-être le poème le plus pur, le plus transparent de la langue française. […] La langue anglaise, au total, ne représente guère, dans cette ville de deux millions d’habitants, que la moitié de la population.

31. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 236, 15 avril 1907 »

La pièce est écrite en une langue somptueuse et imagée, même trop recherchée çà et là pour la scène, trop « livresque », et peut-être certaines scènes ou monologues gagneraient-ils en naturel et en intérêt à être dépouillés de trop brillants mots d’auteur.

32. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

Le langage tragique et le rythme du corps, sont la musique subtile de la Tragédie ; par cette « musique » de ses attitudes et de sa langue, l’acteur devient ou peut devenir un lumineux réflexe de l’artiste. […] Pasquale de Luca, sont les derniers de la série des romans de Wells, série dont la langue italienne compte déjà six volumes auxquels les deux écrivains ont accordé leurs soins. […] qui tourne les yeux et tire la langue (Page 253). […] J’ajouterai, et je crois l’avoir déjà constaté, que le réalisme de nos conteurs de langue française ou flamande s’apparenta beaucoup plus à celui des véristes italiens qu’à celui des naturalistes de l’école de Zola. […] Travailler à cette histoire de la peinture, traduire un auteur italien, c’était revoir l’Italie dans son âme, c’était aussi se parler à lui-même la langue que parlait Angelina ; même à l’ennuyeuse besogne de traduire un livre ennuyeux, se mêlaient des pensées d’amour.

33. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

§ La déconvenue de l’émigrant fut grande en arrivant à Rome : son ignorance de la langue jointe à une gaucherie naturelle, à un émoi assez explicable, n’étaient pas pour lui faciliter la trouvaille d’une condition. […] La langue assez inégale, selon la mode des jours où M.  […] Bon livre, bonne langue, bonne intention presque complètement atteinte. […] Curion n’a plus de langue, Bertrand de Born tient sa tête à la main « suspendue comme une lanterne ». […] Le nom de Piero se lit sous une langue de feu dans le motif XXIV.

34. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

D’ailleurs, l’homme qui a jeté le cri douloureux : Ahi serva Italia, di dolore ostello, Nave sanza nocchiero in gran tempesta… 2 a été un patriote enflammé. » Le latin, langue universelle (Vox Urbis, Kal Maüs) On lit dans Vox Urbis, journal latin publié à Rome : « Latinorum conventus Romæ die XVI Aprilis an MDCCCIII primum congregatus vehementer exoptat et poscit : I) ut sermo latinus inter gentes universas communis habeatur et adhibeatur ad humanitatis commercium fovendum, augendum, tenendum ; II) ut collegia cœtusque doctorum acta sua, compendio saltem, latine patefaciant ; III) ut universi discipuli sermonem latinum ad colloquia advenarum, peregrinorumque conversationem, interrogantium, vel sciscitantium, in ludis etiam primariis discant ; IV) ut ad hoc propositum facilius assequendum libelli de rebus quotidiani usus a peritis pura latinilate lucidi tersique scribantur. » Lettres italiennes Luciano Zuccoli. […] Plusieurs sots sont heureux, tous les orgueilleux sont malheureux. » Sur le même feuillet suit cet exemple : « S’il est possible de composer un dystique latin de la plus grande beauté sans savoir ni la langue latine ni la prosodie. […] Nous le voyons jetant sur le papier tout ce qui lui vient à l’esprit, pour son amusement et certainement sans la moindre pensée de publication ; engageant de savantes controverses ; écrivant des traités sur d’obscurs problèmes mathématiques ; composant des comédies pour être jouées devant les voisins du comte Waldstein ; écrivant des vers en deux langues, avec, à vrai dire, plus de patience que de succès ; composant des dialogues philosophiques où Dieu et lui-même étaient les interlocuteurs, et tenant à jour une correspondance étendue, à la fois avec des hommes distingués et des femmes délicieuses. […] Son art, gracieux sans distinction, éveillé, averti sans initiative, qui a tout vu et qui se souvient de tout, traduit en langue généralement compréhensible les façons de dire de plusieurs maîtres dont l’originalité ne fit pas la fortune.

35. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 239, 1er juin 1907 »

Domenico Gnoli était parmi les plus sérieux poetæ minores de l’Italie, lorsque l’art du poète-politicien Carducci dominait tous les cénacles et en imposait partout par la vigueur de la prosodie qu’il renouvelait, et souvent par les fortes qualités de sa langue.

36. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

Et sa langue pointue, entre ses quelques dents, tremble comme celle d’un vieux perroquet ivre de luxure. […] Et quelle langue souple et forte, harmonieuse et sonore, sans faux brillants ni grâces vaines, M.  […] Les traductions sont en une langue agréablement archaïque, où le style des vieilles chroniques se mêle à une simplicité voulue, mais difficile à réaliser.

37. (1894) Articles du Mercure de France, année 1894

Reina (Naples, Luigi Pierro) Ce sont des vers, disant de beaux sentiments en une langue imagée et colorée, mais le poète qui a de l’imagination a aussi de la mémoire.

38. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

[…] Gazzetta Letteraria : un bon article de Giuseppe Depapis sur le dernier roman de Gabriele d’Annunzio, l’Innocente : « Comme œuvre d’art pure, c’est un des meilleurs livres publiés en Italie ; la forme est merveilleuse par la clarté des images, la ciselure du style, la franche saveur d’italianité de la langue ; quelques chapitres ont un relief et une force de coloris extraordinaires… » Cronaca d’Arte : de jolis vers français d’Alberto Sormani : Comme une barque, perdues les rames, je ne vaux plus rien.

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