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2. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXVII »

L’auteur napolitain n’a pas pu parler du goût du peuple pour toute espèce de vol domestique, goût qui les a rendus la fable de toute l’Italie. — Le principe est toujours le même : jouir sans travailler, par conséquent dérober pour jouir.

3. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXV »

La danse, le chant et les instruments sont un goût général et qu’on satisfait dans tous les instants. […] On en trouve dans chaque maison et quelques-uns méritent l’attention d’un homme de goût.

4. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXVI »

Chapitre LXVI Le goût du pays pour les arts paraît dans les pompes funèbres. […] Ce goût fit tomber celui de la peinture ; mais aujourd’hui, celles qu’on a trouvées à Pompéia et à Herculanum ont fait revivre la mode de décorer ainsi les appartements.

5. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

Morrice a été troublé, influencé comme les vieux maîtres, et s’il a délaissé le souci légendaire aussi bien que le goût des somptuosités propre aux époques plus récentes, Venise lui a parlé d’une voix authentique et spontanée, Venise apparaît et se meut dans son œuvre. […] Le nouveau Directeur, dont le goût et la modernité sont hors de discussion, apportera à cette ancienne Revue ce souffle de jeunesse et cet esprit d’art qui depuis quelque temps se faisaient trop désirer. […] Marinetti, riche d’imagination, n’a pas encore acquis le goût sûr qui lui permettra de discerner et de choisir. […] Ernst n’avait qu’à suivre son goût personnel Mais il a écarté par principe, sans d’ailleurs en avertir le public, tout ce qui pouvait choquer la bienséance. […] Malgré tant d’expérience, le goût du collectionneur ne fut pas infaillible et des choses moyennes voisinent ici avec des chefs-d’œuvre, d’aucuns compromis par les retouches.

6. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 246, 15 septembre 1907 »

Plusieurs raisons militent pour ce sentiment : 1° trois années accordées à un architecte équivalent aux quatre accordées aux peintres et aux sculpteurs, en ce que ces derniers ont une copie à faire pour le Roy ou en marbre ou une peinture qui leur consomme leur quatrième année ; tribut auquel les architectes ne sont point assujettis ; 2° les connaissances que les architectes ont besoin de prendre en ce pays consistent à ramasser dans un portefeuille toutes les choses ingénieuses et de bon goût qu’ils y voyent, recueil qui peut être fait en moins de trois années par un homme studieux; 3° la science des architectes consiste certainement dans le goût et la décoration, et c’est là, quoi qu’en puissent penser ceux qui attachent beaucoup de gloire à la distribution et même à la construction, c’est là, dis-je, ce qui distingue le grand architecte du maître maçon ; c’est là ce qui a été et sera toujours infiniment rare. […] Laissons-les aller à Rome, disaient-ils, pendant cet intervalle nous ferons des connaissances utiles, nous obtiendrons les ouvrages, et ces Romains, avec leur goût antique, ne sauront où se placer.

7. (1897) Articles du Mercure de France, année 1897

Madonnina Bianca témoigne déjà par son titre du goût de M.  […] Comme les courtisanes grecques dont elles avaient la tradition, nos admirables cortigiane de jadis se tenaient le corps aussi net et poli qu’un marbre et, quoique cela puisse contrarier nos goûts moins raffinés, il aurait été impossible, et malhonnête, de louer leurs charmes en proférant ce vers de Virgile : Muscosi fontes et somno mollior berba . […] « Étant donné qu’en Italie on professe pour la langue et la littérature françaises un goût très marqué ; que la plupart de ceux qui les cultivent sont, le plus souvent, mal renseignés ou mal guidés dans le choix de leurs modèles ; que, parmi les jeunes écrivains dont s’honore la France, rares sont ceux qui jouissent en Italie d’une notoriété suffisante et relative à leur valeur incontestable ; sachant, d’autre part, l’ignorance accoutumée où vivent la majeure partie des Français du mouvement littéraire et artistique qui se produit en dehors de leurs frontières ; et désireux que le génie italien, en ses diverses manifestations, soit, de l’autre côté des Alpes, apprécié comme il le mérite ; nous avons pour ces motifs réunis, fondé l’Anthologie-Revue, de France et d’Italie, qui aura pour mission d’établir et d’entretenir entre les deux pays, dans le domaine artistique, un courant d’estime et de sympathie réciproques. » […] Lettres italiennes4 Luciano Zùccoli. […] Ojetti vous a donné une heure de distraction, il s’est montré homme d’esprit et de goût.

8. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Il a ce goût naturel de la mesure, du modus in rebus, qui est absolument rare aujourd’hui ; et sa lyrique se tient à l’écart des raffinements exagérés aussi bien que des platitudes inesthétiques. […] Dans l’attente, il est à souhaiter que le goût pour la langue de Dante et de Boccace se répande et qu’on puisse se passer des traductions. […] Sa poésie est harmonieuse, souple, riche de vibrations ; quoique de temps à autre le goût pour la rime excentrique l’emporte, et c’est le poète alors qui court après la rime, au lieu que ce soit la rime qui obéisse au poète. […] Il lui fallait l’attaque à la baïonnette ; lorsqu’il n’y avait pas d’ennemi, il fondait sur le vide, sur des moulins à vent, pour le goût d’entreprendre une course folle et de jeter des cris. […] Le roi en était au goût du colossal, de l’emphatique et du redondant ; les combles en saillie, les vieux toits aux pentes aimables et à l’ardoise grise, ces grands combles aux profils élégants étaient déjà d’un autre âge.

9. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

Gabriele d’Annunzio, sans consulter le goût momentané, s’imagine que le devoir du poète et du romancier est de faire luire le feu sacré très haut. […] Pantini donne la mesure de son goût, de son coup d’œil et de sa culture artistique. […] Ferri nous serve des prêches : écrivain plein de goût et de verve, avec cet aimable scepticisme des hommes qui ont beaucoup vu et vécu, il cherche le beau où il le trouve, laissant aux moralistes la tâche malaisée de confondre l’art avec la vertu. […] Valeri, est une publication d’ordre supérieur qui témoigne du goût et du savoir des deux compilateurs. […] De l’article, chacun pouvant le lire, nous ne détacherons que ce paragraphe : « Personne n’use de l’anachronisme avec plus d’esprit et de goût que notre historien de la comédie talmudique.

10. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

Carré a déployé une activité d’artiste, secondée par le goût le plus ingénieux. […] On a vérifié ce phénomène symptomatique : lorsque le poète manquait tous ses effets dramatiques, les snobs disaient qu’il faisait du Grand Art, maintenant ils lui tournent le dos, en regrettant qu’il se soit plié aux goûts de la foule ; ils se trompaient dans les deux cas. […] Et, par exemple, la collaboration du goût public, nécessaire pour fixer les idées et déterminer les ensembles, est fort difficile à obtenir dans la haute région des visions historiques. […] Des artistes les décorent en copiant trop l’ancien, mais si l’invention leur fait défaut ils gainent avec goût les expressions rythmées de leurs compatriotes. […] Sous son extérieur magnifique, Il Convito contenait des proses et des vers qui devaient servir de paradigmes au goût, d’exemples au nouveau culte de l’art.

11. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

Il a parfois frotté la tache si fort sur votre vêtement qu’il l’a mis en lambeaux et l’a remplacé par un autre de son goût. […] Ce sera de meilleur goût que de faire auparavant des plaisanteries qu’il m’est difficile de relever. […] J’eus la fortune d’avoir des mots de leur goût et qu’on se répéta. […] Homère n’a pas fait ici la faute de goût que se permettra Virgile en imitant ce passage. […] Lucas-Dubreton n’en ait pas ajouté quelque autre du même goût.

12. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 »

C’est, je ne dirai pas le goût, mais le sentiment vif de ce réalisme qui lui a inspiré son œuvre. […] En 1488 Alvise peignit un tableau pour la salle du Grand Conseil et l’année suivante sa Madone de l’église du Rédempteur : on y trouve encore ce goût de la réalité qui se manifeste dans la nature morte du premier plan, poires, cerises et pommes, mais la facture est plus molle et moins serrée, sans avoir encore cette liberté et ce charme qui feront le prix des Giorgione.

13. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

Quand il se fut fatigué des transtévérines du Tassi, le Lorrain, ayant pris goût aux pinceaux et à la palette, chercha un autre maître. […] Pierre de Bouchaud, qui dans la livraison de janvier nous offrait une série de sonnets, Hercule et Déjanire, d’un âpre goût païen. […] Mais il ne faut pas oublier que ce prétexte moral et le goût de parler de Dieu et de sonner le tocsin aux oreilles des libertins n’a pas empêché M.  […] Butti est un peintre sobre ; il a dessiné, par exemple, avec un goût exquis la silhouette d’un viveur éternellement affligé par le lumbago et les rhumatismes, et de cette figure si simple il a su tirer les effets les plus plaisants. […] Un de ses voisins, auquel il venait de jouer certaine farce d’un goût douteux, lui reprocha avec véhémence de se mêler, ignorant comme il l’était, de commenter le Dante.

14. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 251, 1er décembre 1907 »

Un jour, ayant besoin de renseignements pour la mise en scène de Sémiramis, il se hasarde à consulter l’auteur lui-même : celui-ci répond avec une bonne grâce parfaite, explique le costume des actrices, la place de l’ombre et son accoutrement, la disposition des Lumières, détaille les accessoires, indique le moyen d’imiter le tonnerre et les éclairs ; on sent, à travers sa réponse, que le metteur en scène, l’impresario, est plus flatté encore que le poète ; et, dans son enthousiasme, il va jusqu’à s’écrier : « Béni soit le ciel qui vous a inspiré l’amour du plus divin passe-temps dont les hommes de goût et les femmes vertueuses puissent jouir quand ils sont plus de deux ensemble9 !  […] Trois ans après cette entrée en matière, dans une longue lettre très intéressante, Albergati rappelle lui-même à Voltaire les circonstances et les goûts communs qui les ont rapprochés : Ce fut quand je vis paraître sur le théâtre italien votre admirable Sémiramis, que j’osai vous écrire pour la première fois, pour avoir certaines instructions que je crus nécessaires à la justesse de la représentation. […] De plus, il voyait en Albergati le poète favori d’une société qui n’était pas la sienne parce qu’elle n’avait pas voulu de lui ; quoi qu’il en dise dans ses Mémoires, Albergati, comme auteur comique, avait beaucoup de succès auprès des connaisseurs, à tel point qu’on le mettait de son vivant au même rang que Goldoni ; mais alors que Goldoni était l’auteur favori de la classe moyenne, de la bourgeoisie riche et lettrée, Albergati représentait les tendances et les goûts de l’aristocratie vénitienne et bolonaise.

15. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

Alors la contemplation des chefs-d’œuvre retrouvés fixera le goût pour plusieurs siècles. […] Le goût de Verrocchio ! […] Ils sont de Tullio Lombardo lui-même, oui de l’un de ces Lombardi à qui nous devons des monuments d’un goût si pur. […] elles refont les œuvres selon les goûts du premier qui s’en empare. […] Tous ses poèmes se ressentiront des goûts de ce public.

16. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

C’est bien là tout ce qu’il faut pour justifier un « mouvement d’opinion », chez des gens qui manifestent leur passion pour la musique dans les seuls cas où il est élégant et de bon ton d’en faire étalage, comme ils témoignent de leur goût pour la peinture en se montrant chaque année au Vernissage tandis qu’on ne les voit jamais au Louvre. […] C’est un recueil de discussions en forme de dialogues, que je déclare n’avoir pas compris, bien que l’édition soit fort élégante et rehaussée par une couverture symbolique d’un goût adorable. […] Les revers disent éloquemment le goût des arts et des lettres et l’amour de la paix du fils de Nicolas III et de Stella del Assassino. […] Pica a raison et qu’ils furent des poètes d’exception, destinés à faire la joie d’un petit nombre de malades intellectuels ; ou que le « public lettré », de plus en plus gâté par les journaux et la mauvaise littérature, n’a plus le goût assez sensible pour différencier le faux art d’avec l’art ingénu. […] Qu’on se l’imagine énervé par plus d’un demi-siècle de domination médicéenne, — domination très effective, mais qui cherchait à se dissimuler en refusant tout titre princier, — avant perdu le goût de la liberté au milieu d’incessantes fêtes, inconscient, à cause de l’éclat qu’il répandait autour de lui, de sa faiblesse croissante.

17. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

Nicolas Poussin n’était guère rassurant en ce qui concerne le goût des Français pour l’art, et surtout leur goût de la conservation Voici ses propres paroles : « La négligence et le trop peu d’amour que ceux de notre nation ont pour les belles choses sont si grands qu’à peine sont-elles faites on n’en tient plus compte, mais, au contraire, on prend souvent plaisir à les détruire ». […] Mais d’Annunzio n’a pas pu renoncer au goût qu’il a pour les morceaux de bravoure. […] Au commencement, Antine refusait, faisait la moue, éloignait le verre du geste ; il buvait pour faire plaisir au maître, par déférence, par suggestion, enfin par goût. […] Il y a un temps pour tout, et telle ou telle disposition de l’âme ou de l’esprit nous donne de la répugnance ou du goût pour un homme ou pour un livre. […] Quand il en trouve une à son goût, il la note, il s’en empare, il l’enchâsse dans un texte qui lui est propre, et c’est à peine si, dans le flot de paroles harmonieuses où elle roule, celui à qui il l’a empruntée pourrait la reconnaître.

18. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LVIII »

C’est cela et non pas un goût de muscat.

19. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

Mais le goût de promener des adultères dans des paysages franciscains ou de faire de la salade d’histoire, de technique picturale, ou de psychologie mystique est tout moderne. […] Nous n’avons qu’une chose à offrir, en échange de toutes les injustices de l’univers ; mais elle nous suffit, et notre christianisme qui a perdu son Dieu tout entier et son espérance tout entière, n’a pas perdu la tristesse et le goût de l’éternité. […] Bâillonnez et arrêtez les alarmistes de toute espèce. » Cette morale n’est pas si mauvaise et il n’y a pas un Français qui ne la trouvera de son goût. […] Un auteur français m’offrira toujours mieux : il aura le goût, et la discrétion. […] Au goût des légendes héroïques, au mépris de la douleur et de la mort, il croit indispensable d’allier l’esprit de domination.

20. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXX »

J’ai trouvé avec plaisir dans la préface la confirmation de mes idées sur le goût.

21. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

Les dames y sont comme dans les loges, très posées, très en vue et vêtues avec beaucoup de goût. […] Mais le goût d’un classicisme modernisé de la pensée et du langage, d’un heureux épanouissement, en pleine littérature moderne, des bourgeons séculaires de la langue ; ce renouveau, ébauché furieusement par Carducci et voluptueusement réalisé par d’Annunzio, a produit quelques fruits. […] Sa langue est très pure, et les quelques cadences antiques qui résolvent plusieurs de ses phrases, le choix des mots et des agglomérations de mots, ont souvent un goût ancien qui lui reste des années passées dans la composition de ses tragédies où le style archaïque lui fut cher. […] Péladan a le goût de la spéculation esthétique. […] Et puis son goût très pur s’accommode mal des fièvres énervantes de la lagune.

22. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

Je passe d’Annunzio, dont le goût obstiné pour l’ancienneté décorative est trop connu à Paris et ailleurs. […] Ce goût a été et sera de tous les temps. […] Il est encore enfant dans ses goûts les plus simples ; dans le choix même de ses amusements ; dans ses sensations plus sincères devant la vie. […] Romain Rolland a pesé ce qui appartient à Stendhal dans cette traduction : les « nuances de critique ou d’admiration personnelles » qui viennent corriger, selon le goût de Bombet, les jugements de Carpani. […] Cela posé, quels sujets seront favorables à ce genre de spectacle dont « un homme de goût un peu sévère a dit en France que l’opéra étoit le grotesque de la poésie » ?

23. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 232, 15 février 1907 »

Il vécut avec eux, il leur en imposait par sa volonté sûre et par ses goûts innombrables et raffinés, mais surtout, il les accueillait dans cette admirable serre ardente qu’était sa cour milanaise, où toute l’étonnante « poussée de vie » de la Renaissance pouvait éclore avec joie, où quelque superbe génie méconnu ou traqué ailleurs pouvait s’épanouir librement.

24. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 249, 1er novembre 1907 »

Devant tes innombrables amours, devant la mobilité perpétuelle de tes goûts et de tes désirs, ils ont dressé la blanche et rigide statue du Commandeur, véritable symbole, dirait un logicien, de l’immobile concept opposé à la continuelle variabilité de l’intuition. […] Mes deux moi allaient par les rues mal pavées, dans le silence qui régnait depuis longtemps dans la petite capitale — un silence qui datait du siècle dix-huitième… — et causaient ensemble sans se lasser, cherchant à se rappeler les choses qu’ils virent, les hommes qu’il connurent, les sentiments qui les agitèrent, les songes qui laissèrent un goût amer dans leurs esprits.

25. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

Laurens, éditeur Le goût des monographies se répand et grandit avec l’éducation musicale du public. […] Cependant il y a un espoir de renaissance du goût tragique aussi au-delà des Alpes. […] Dans le goût littéraire, voir l’emphase de tous les prosateurs vivants (Page 230). […] Ni ambition littéraire, semble-t-il, ni goût particulier pour cette œuvre. […] Beyle n’eut de goût en aucun temps pour le patient travail de la fin.

26. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

Le goût du tableau et du morceau, atteignant de nos jours le faîte de leur tyrannique domination, par la volonté à la fois veule et féroce des littérateurs et des journalistes, avait blessé au cœur l’aigle de la renommée du poète sicilien. […] Le génie qu’il déploya dans tant de formes littéraires et scientifiques, son goût pour l’occultisme, sa verve poétique, l’éclat de son esprit firent certainement de Casanova un séducteur exceptionnel, un surhomme de proie d’une essence absolument anormale. […] Malaguzzi-Valeri4, une salle nouvelle a été créée et inaugurée il y a quelques mois, qui réunit dans un arrangement extrêmement heureux et avec un goût parfait les vingt-cinq fresques que possède maintenant le musée. […] Gauthiez fera de cette objection ce qu’il voudra, comme aussi de celle qui pourrait viser son peu de goût pour la théologie. Trop peu de goût, tout de même.

27. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 247, 1er octobre 1907 »

D’Annunzio, en transposant tous les rythmes de la représentation artistique dans son esprit éperdument épris de grandiose, et en transposant la vision de la vie toujours un octave ou deux au-dessus de ce qu’il est convenu d’appeler « la réalité », affina le goût de ses compatriotes, et leur inspira le désir tyrannique de « styliser » la vie en l’exagérant continuellement et volontairement dans le sens du profond ou du grandiose esthétique, afin de la représenter en beauté.

28. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

À ce point de vue, retourner en arrière, refaire au théâtre une tentative pareille à celle des préraphaélites en peinture, pourra seulement, et si l’on veut, divertir un instant et intéresser un peu — parce que l’habileté de l’artiste est grande et que le goût du spectateur est fatigué. » Ces remarques sont sévères, mais elles sont courtoises — on comprendra que je ne les discute pas. […] Ce jeune romancier avoue un goût particulier (et bien dangereux) pour La Sacrifiée de M. 

29. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

Vieilli, déchu, tombé, il présente encore une idée grandiose de la conception antique, du gouvernement ancestral, où le goût était le fondement des œuvres comme le juste et le bien devaient en être la raison. […] En cette cuisine, tout est pour la fleur du goût. […] À ce besoin satisfaisait une foule d’artisans-artistes, hommes de goût, et, dans les limites où s’exerçait leur activité, véritables créateurs. […] Lugné-Poe, séduit sans doute par l’agrément de son commerce et par la chaleur de ses convictions d’artiste très exalté, vient de lui rendre le déplorable service de monter, avec un luxe enviable, un goût très sûr, sa tragédie satirique, le Roi Bombance. […] Les richesses qu’y avaient accumulées les pontifes n’étaient point épuisées ; les splendides demeures qu’ils avaient ornées et meublées y étalaient toujours leur magnificence ; enfin le goût du luxe et des plaisirs y était resté dans les mœurs.

30. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

Sorel, n’avait pas de goût à parler de ces temps douloureux. » Signe de grandeur. […] D’ailleurs, si jamais cela s’est passé réellement dans un coin quelconque, cela ne valait pas la peine de nous le raconter en gaspillant un trésor de talent, d’esprit et de goût. […] Il y avait des lettres de Carlo Angiolini, celui qui plus tard apporta le manuscrit à Brockhaus ; de Balbi, le moine qui s’évada des Piombi avec Casanova ; du marquis Albergati, auteur, acteur et excentrique, dont il est question dans les Mémoires, du marquis Mosca, « homme de lettres distingué que j’étais anxieux de voir », nous dit Casanova dans le même volume où il décrit sa visite aux Mosca, à Pesaro ; de Zulian, le frère de la duchesse de Fiano ; de Richard Lorrain, « bel homme, ayant de l’esprit, le ton et le goût de la bonne société », qui vint s’installer à Gorizia en 1773, pendant que Casanova s’y trouvait ; du procurateur Morosini, dont il parle dans ses Mémoires comme de son « protecteur » et l’un de ceux par qui il obtint la permission de retourner à Venise. […] Ici apparaît merveilleusement évident son appoint personnel au domaine de l’art : la compréhension la plus serrée, momentanément définitive, de l’Alpe qu’il abaisse à l’horizon pour mieux donner le sentiment de l’altitude d’une part ; et, de l’autre, une vision du ciel neuve après tant de maîtres dont les ciels sont célèbres ; puis la facture ; enfin, une composition inattendue et des types de femmes et de bestiaux qui stylisent en beauté les plus humbles acteurs de la plus rude vie… Tout y est ennobli par cette facture même ; et le certain goût du bizarre qui y règne annonce un esprit qui voit la nature avec d’autres yeux que les simples yeux de la chair.

31. (1891) Articles du Mercure de France, année 1891

Lire Stendhal, âme tellement italienne qu’il donne encore aujourd’hui un bon résumé des goûts italiens — distingués (26 septembre et 3 octobre).

32. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

En tout cas, d’après ses goûts proclamés, on ne peut guère douter de l’opinion qu’il en eût eue, et il aurait été bien épaté, s’il avait pu ressusciter vers 1905 ou 6, du chambardement opéré par l’influence wagnérienne dans le Sérail dont il connaissait si bien tous les détours. […] C’est là qu’il est lui-même, avec du génie tout cru, sans talent et sans goût. […] Du génie fruste, spontané, sans talent, sans goût, — entendez bien, — sans « goût » ! […] Les héros trop fardés sont toujours des personnages des classes riches, ils ont des attitudes outrées : palais, parcs, valets, autos, toilettes de luxe, effets spécialement heureux du point de vue photographique, en tout se retrouve le goût italien pour la virtuosité, qui éteint l’intérêt de l’intrigue. […] Un vague relent de tristesse nihiliste ne suffit pas à relever le goût frelaté de ce reportage nonchalant.

33. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

Pour l’instant, il édifiait sa résidence à Venise, qu’il reconstruisait selon sa fantaisie, et embellissait selon ses goûts. […] Fervent admirateur du Florentin Gentile de Fabriano, partisan des doctrines du Squarcione de Padoue et de notre Bellini, il avait le goût des compositions ordonnées et il s’apprêtait à discuter lorsque Barbarelli continua : — On soumit ma peinture à un prêtre et à un administrateur des greniers municipaux, qui prétendirent, en riant, qu’elle ne signifiait rien. […] Il exécuta encore, au campo San Stephano, des groupes de seigneurs et de dames vêtus selon le goût des vieilles modes vénitiennes et cette ornementation contrastait avec celle de la casa Grimani, où ne se voyaient que des nudités. […] Elle avait le goût des hommes vigoureux et jeunes. […] Corrado Ricci : Histoire générale de l’Art : Italie du Nord (Hachette, in-18, 7 fr. 50) Le goût semble se répandre d’ailleurs de ces ouvrages généraux.

34. (1894) Articles du Mercure de France, année 1894

Dans ce goût-là, on dépassera difficilement la niaiserie de M. 

35. (1895) Articles du Mercure de France, année 1895

Ce n’est pas à force de logique froide ou de malice que l’on peut découvrir la radieuse beauté spirituelle que Pérugin, personnellement, infiltra dans la face de ses modèles ; et ce n’est pas, non plus, par simple goût que, comme Ghirlandajo, on peint les célestes jardins.

36. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »

Ils rêvent de réaliser au dehors une beauté dont ils croient avoir l’image toute prête, dans leurs cœurs, et à peine ont-ils essayé de la réaliser, que l’image qu’ils en ont s’altère, se transforme sous l’influence de leur propre goût et de l’œuvre d’autrui.

37. (1896) Articles du Mercure de France, année 1896

Le Piémontais appréhende de se voir condamné à ne plus travailler que pour les cimetières et veut ôter pour toujours à ses compatriotes le goût de lui renouveler ce genre de commandes.

38. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

Il n’avait montré son goût de l’étrange et du bizarre, son adresse remarquable de versificateur que dans les libretti qu’il a composés pour Verdi et autres maëstri. […] Le choix n’est pas tout à fait de mon goût : il aurait dû écourter certaines pièces et n’en donner que des fragments de quelques vers. […] Il nous donne aujourd’hui des petits poèmes en prose, Bestie, où l’on peut admirer souvent le goût sûr de la parole simple et toscane et, par-ci par-là, même des lueurs de poésie.

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