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2. (1893) Articles du Mercure de France, année 1893

. — Exiger la signature et la bande intacte), donc — des romanciers vont nous initier, au moyen d’une intrigue facile à suivre, aux joies du catéchisme de persévérance, au mécanisme des pèlerinages nationaux, à la fabrication des cierges, et sans doute aux mystères parturiaux de la mule du pape, laquelle « porte » treize mois, ainsi qu’on me l’apprit dans mon enfance. […] La Vita Moderna nous apprend, que M.  […] On y nomme pêle-mêle, parmi les symbolistes, Haraucourt et Henri de Régnier, René Ghil et Rimbaud ; on y lit : « Haraucourt et Rimbaud sont plus délicats, plus poètes… » ; on y apprend que M. de Régnier « pourrait bien être le continuateur de Laforgue ».

3. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

Ce dernier apprit les raisons de la générosité d’Antonio. […] Je lui appris que mon ami était souffrant et ne recevait personne. […] Déjà, dans les salons, on l’apprend en cachette. […] demanda Wellseley, quand je lui eus appris l’enlèvement de sa maîtresse. […] elle m’apprit qui étaient ces deux musiciens !

4. (1894) Articles du Mercure de France, année 1894

., petit résumé agréable à lire, et qui, s’il n’apprend rien de bien nouveau, est tout à fait digne du célèbre critique, dont la curiosité d’esprit ne dédaigne rien d’important. […] Cette question — à l’appui de toutes les théories apprises dès l’enfance et rabâchées durant la vie entière — paraissait des plus embarrassantes aux hommes de ce siècle commençant, qui, épris de perfection (un mot), ne pouvant la trouver nulle part, crurent bon, afin de suivre plus directement un but, de déduire sur la forme la plus antique contentant leur raison et de condamner tout le reste comme nuisible et avorté1. […] Et voilà cependant ce que vous apprennent tous les manuels écrits depuis trois siècles…

5. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

La mise en scène de la Francesca a joué un trop grand rôle dans l’attente générale et, malheureusement, le coup d’œil dépassa l’attente ; on avait trop de choses à voir, à admirer, à étudier et à apprendre : les détails parfois cachaient l’ensemble. […] mais à quatre-vingt-dix-huit ans, et dont le plus pur titre de gloire est peut-être cet aveu de Van Dyck « qu’il avait plus appris en conversant avec cette vieille femme aveugle qu’en suivant les leçons de tous les peintres qui voyaient clair ». […] Nous avons assez de ces petites pécores suffisantes qui apprennent dans les usines Julian juste de quoi embarrasser nos Salons annuels qu’elles envahissent de plus en plus. […] Corradini qui encadre en cinq actes la vie du grand conquérant romain, depuis le passage du Rubicone jusqu’à la mort, est le fruit de longues études historiques et archéologiques ; on le sent, je dirais même qu’on le sent trop, tellement que plusieurs fois on aimerait apprendre moins et pouvoir s’émotionner davantage. […] L’histoire c’est toujours l’histoire, mais il y a un art très difficile à apprendre, un art dans lequel M. 

6. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

Voici ce qu’il nous apprit sur lui-même. […] » — Croyez-vous que Bellini puisse m’apprendre grand’chose ? […] Qu’il apprenne que je suis redoutable ! […] Il leur a tout appris t il est mort ! […] Je l’ai en quelque sorte appris, moi en venant à Paris, la ville lumière.

7. (1915) Articles du Mercure de France, année 1915

Ils feignent de ne pas entendre la trompe de l’automobile… Et en passant à côté du véhicule coupable, l’officier se dressait hurlant : — Je vais vous apprendre ! […] Elle ne sait pas ce que c’est que la guerre, elle n’a rien vu, rien appris ! […] Homère, Anacréon, Hésiode, nos poètes tragiques, est- ce qu’ils n’ont pas plus de choses à m’apprendre que ces méchantes feuilles de Salonique ou d’Athènes avec leurs mensonges ? […] Je crois entendre Gargano me riposter : « Oui, puisque ces bévues répondent à un besoin des peuples en lutte. » Et cela est évident, car chaque chose qui arrive répond à un besoin, même le mensonge, même le balbutiement et la fourberie de l’écolier qui n’a pas appris sa leçon. […] Bien naïf serait celui qui ne comprendrait pas encore aujourd’hui, après seize mois de guerre, qu’en dépit de toutes les phrases ronflantes la force prime le droit dans notre monde évolué et progressif comme aux époques que nos professeurs d’histoire nous ont appris à ignorer en nous parlant des ténèbres du moyen-âge.

8. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

Je cherchais une manière d’apprendre à Carrera mon nom de Gardanne. […] Le marquis s’amuserait encore s’il apprenait que j’avais eu la candeur de m’y rendre. […] Et, en admettant qu’il n’en préparât aucune, lorsqu’il apprendrait que je n’étais noble que par ma mère, qu’allait-il dire ? […] Celui-ci, heureux d’apprendre que le navire était sauvé, s’enquit auprès du marin de son voyage et de la façon dont il avait été reçu par les autorités britanniques. […] On a créé d’abord une école technique et une école commerciale où les élèves peuvent apprendre les notions utiles à l’exercice de leur profession future.

9. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »

Les professeurs officiels n’hésitent pas à écrire : « En lisant le traité de l’Éloquence vulgaire, on apprendra au prix de quels savants et consciencieux travaux s’est formée cette langue de bronze qui, mise en fusion à la flamme du génie, reçoit de la pensée une empreinte fidèle et indestructible. » En d’autres termes, le Traité de l’Éloquence vulgaire serait un traité d’éloquence, une rhétorique, la rhétorique de Dante. […] En outre, il définit le langage vulgaire, « celui que les nourrices apprennent à l’enfant, dès qu’il peut distinguer les mots ». […] Il était destiné, dans l’esprit de son auteur, aux lettrés de sa communion, pour leur apprendre à bien lire le Canzoniere et à généraliser la chanson maçonnique comme moyen sûr d’exprimer les idées de la secte, sans éveiller les soupçons de l’inquisiteur.

10. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

C’est tout de même un signe de supériorité qu’on ne voie pas en France bayer sur la même place les portes de cinq ou six temples rivaux : cela donnerait, selon les jours, des rixes, des huées ou des batailles ; cela donnerait surtout des batailles ainsi que l’histoire nous l’apprend avec surabondance. […] « Après, vous m’apprendrez l’Almanach pour savoir quand il y a de la Lune, et quand il n’y en a point. » M.  […] Après le scandale Butti, nous avons eu le scandale d’Annunzio, car les hommes n’ont pas encore appris que le seul moyen de tuer un écrivain ou une idée c’est le silence. […] Ce morceau de maîtrise parfaite où, en plein labeur interrompu sous l’accablant soleil de midi, une soif presque animale s’étanche, ceci particulièrement ne rentre dans noire sujet que pour y remplir son rôle de jalon ; mais nul mieux que lui ne montre le peintre qui ne saurait rien apprendre de plus, le peintre dont la peinture doit sans conteste s’assimiler à celles des plus grands, l’artiste hors pair enfin et impossible, semblait-il, à imaginer avant l’apparition de Segantini : un Velasquez qui serait en même temps un Claude Monet. […] Il fallait les prévenir, leur montrer la Source du mal et leur apprendre où se fait la bifurcation du bonheur et du péché.

11. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 244, 15 août 1907 »

Le lendemain, Casanova apaisé, sinon content, apprend que la Charpillon est rentrée chez elle, folle de peur et gravement malade. […] Une très curieuse remarque nous apprend que probablement le nom du saint était dérivé de celui de César, la chapelle étant destinée à un privilège impérial.

12. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

L’un exerce son art d’une manière toute intellectuelle, l’autre manie la matière selon des modes appris et des indications données, incapable qu’il est de créer par lui-même des formes. […] Ces enfants — l’aîné a dix-neuf ans et le cadet dix-sept — sont nés virtuoses ; il semble qu’ils n’aient rien en à apprendre. Et, de fait, on voit bien qu’ils n’ont rien appris, — rien encore appris. […] Il sent qu’il a le même génie que ces artistes, il veut apprendre d’eux le mode d’expression le plus parfait, le plus réel, pour traduire sa propre vision. […] S’il plaît à Dieu qu’un jour on apprenne quelque bonne victoire, ce n’est pas seulement avec les violons que nous ferons de la musique, mais avec les poëles et les landiers.

13. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

Il a vite gaspillé son argent, en Amérique, il a essayé de toutes les professions, sauf d’en choisir une, et il n’a appris qu’à aimer cette pauvre jeune femme avec qui il revient, pâle et avili, à la maison du père. […] Le père le chasse : qu’il aille travailler, qu’il apprenne le dur labeur de la terre, dernier ouvrier ou dernier paysan parmi ce peuple de paysans et d’ouvriers que Giacomo Vettori emploie dans ses fermes et dans ses établissements. […] J’insiste sur cet avantage immédiat, car les livres dans lesquels on peut apprendre quelque chose et s’augmenter soi-même sont peu nombreux. […] Weichardt, toutefois, a utilisé tout ce qu’il a pu réunir de renseignements historiques et archéologiques sur Capri, et sa restauration nous donne une idée probablement très juste de ce qu’était l’île à l’époque romaine, — couverte de palais, de villas, de villes et de jardins, et dominée par le palais de Tibère, la « villa Jovis », où, nous apprend Suétone, l’empereur s’amusait si délicatement avec « ses petits poissons ». — Les restes du palais de Tibère constituent les plus importantes ruines de Capri, — dont le niveau au-dessus de la mer a fort varié au cours des siècles, d’abord plus élevé, s’enfonçant ensuite pour se relever partiellement, si bien que des édifices romains qui bordaient le rivage sont restés recouverts par 6 m. d’eau.

14. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXVI »

» Tout cela pour la lettre de Fx qui m’a appris la prolongation d’un mois.

15. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

Il y a dans cet ouvrage des lettres précieuses d’une trentaine de femmes environ, dont plusieurs nous sont connues par ce que nous en apprend l’aventurier lui-même dans ses Mémoires. […] nous ne les apprenons pas dans leurs finesses, comme en France ; nous nous contentons de les parler, mal c’est entendu. […] C’est que, voyez-vous, chaque nation a sa manière de sentir, et ce n’est pas quelques années passées à Bologne, dans un milieu un peu spécial, qui ont pu lui apprendre à juger nos sentiments. […] L’éditeur Masso, auquel nous avions été adressé, après que nous lui eûmes exposé le but du voyage et le désir que nous avions de consulter les archives, nous apprit tout d’abord qu’il n’y avait rien à trouver à l’Archivo d’Aragone. […] La lecture se termina, et, dans le cours de cette conférence, nous apprîmes que la tour n’existait plus ; elle a été démolie à la révolution de 1868 par les républicains.

16. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

Au bout de quelques jours on apprit la victoire de la Marne et la joie succéda aux angoisses du début. […] C’est que la guerre devait s’apprendre ; qu’il fallait chercher non à se faire tuer mais à battre l’ennemi. […] Mesnil l’occasion d’apprendre que Basile n’a jamais prononcé cette phrase. […] Nous apprenons par quelle adresse juridique M.  […] C’est des Allemands que nous devons apprendre la civilisation ! 

17. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXX »

Mon Milanais m’apprend à n’être pas dupe en voyageant en Italie.

18. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

On peut ajouter dès lors qu’avec le plaisir d’apprendre des choses nouvelles, — ou du moins dont il a été peu parlé jusqu’alors, — il a encore l’agrément d’offrir une lecture attachante. […] J’ai eu il y a plusieurs jours une lettre de toi par laquelle j’appris toute l’histoire de la dague de Piero Aldobrandini. […] J’ai appris par votre dernière lettre comment vont les affaires là-bas, et comment se conduit Giovansimone. […] Dans cet espoir je pensais qu’ils s’appliqueraient à devenir habiles et à apprendre leur métier pour pouvoir s’établir quand le moment serait venu. […] Or toute l’expérience de l’humanité nous apprend que la raison est stérile et que l’unique vérité est dans le cœur des hommes.

19. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

« ¨Ô profonde erreur de ceux qui blâment les hommes d’apprendre directement de la nature, laissant là les auteurs, disciples de cette même nature (199) !  […] Jamais aucun Bouddha ne nous apprendra comment on vit ! […] Au lieu de songer à frapper l’imagination par des figures idéales, on voulait maintenant apprendre à les situer dans l’espace et à les représenter avec exactitude. […] C’est un imaginatif qui se sert des procédés qu’on lui a appris. […] Celui qui s’humilie en disant : « J’ai eu tel maître et j’ai appris de lui ce que je sais », ne devient pas un maître de l’avenir.

20. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

Voilà un excellent livre d’éducation pour les grandes personnes, ce qui n’est pas un compliment banal, car si l’on apprend à tout âge, il est rare de trouver matière à s’instruire si habilement préparée. […] On n’arriverait pas à exprimer la stupéfaction de tout le monde lorsqu’on apprit que l’auteur du Fuoco repoussait les accusations et priait M.  […] Le Prince, de bonne heure, lorsqu’il n’est que le rejeton de la Maison Royale, apprend à être partout ; les fêtes, les cérémonies, les inaugurations ne peuvent plus se passer du roi, ni le roi des fêtes et des inaugurations, pour bêtes et vulgaires qu’elles soient. […] Au dernier moment, nous apprenons que M.  […] Dante avait une vision d’artiste et il n’est pas inutile de rappeler que Giotto lui apprit à dessiner.

21. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 241, 1er juillet 1907 »

Mais le conflit se renouvellera et il continuera jusqu’à ce que l’esprit religieux ait appris à vivre sans avoir besoin de la religion, c’est-à-dire jusqu’à ce que le sentiment d’unité et de subordination du Moi au Tout (esprit religieux) puisse se maintenir, s’affirmer et se réaliser sans avoir besoin de représentations et de figurations intellectuelles (croyances religieuses), mais uniquement au moyen de concepts philosophiques jusqu’à ce que, en un mot, toute construction religieuse soit transformée, sans laisser de résidus, en connaissance métaphysique.

22. (1897) Articles du Mercure de France, année 1897

Le public sera étonné d’apprendre que la Transfiguration est une peinture déplorable ; mais il faudrait peut-être étonner davantage encore le public et lui détailler les infamies de cette composition baroque où tout semble calculé pour dégoûter, à la fois de l’art, de la religion, de la couleur, des visages et des gestes humains. […] Quelle leçon et comme cela apprend à sourire des gens qui s’apitoient confortablement sur la misère du peuple, des journalistes qui pleurent sur les pauvres, à trente sous la ligne, et des romanciers qui, du fond d’un château, annoncent aux reporters à genoux l’avènement de la justice sociale !

23. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 249, 1er novembre 1907 »

Moi, qui depuis des siècles et des siècles parcours le monde, à qui ma solitude a appris à méditer ; moi qui suis devenu comme Œdipe errant, déchiffreur d’énigmes et philosophe tragique, je vois bien quel enseignement ressort de ta lamentable histoire. […] Mais désormais j’avais appris que seul l’impossible devient quelquefois réel ; c’est pourquoi je ne fus nullement atterré.

24. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 236, 15 avril 1907 »

Il ne suffira plus, évidemment, comme il suffisait il y a deux siècles, d’apprendre au paysan et à l’ouvrier qu’il ne faut ni tuer ni voler.

25. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

Valmore venait d’apprendre que le théâtre de l’Odéon, dont il était le régisseur, allait être fermé. […] Mlle Mars, à qui je courus apprendre que le bras qu’elle touchait était celui de Marie-Louise, fit tout ce qu’il était possible de faire d’effort, sans manquer aux convenances, pour faire retourner un peu cette femme immobile. […] Et puis, des torrents d’eau sur les toits à la hauteur de nos vitres et une chambre si humide que le mur sans tapisserie coule et semble pleurer. — Italie quand ton beau ciel se voile, dis-moi, apprends-moi ce que tu donnes aux malheureux ? […] Un mouvement d’étonnement de sa maîtresse, lorsque, sans le savoir, il apprend à celle-ci que le jeune greffier est marié, lui révèle la vérité. […] Elles le lui prouvaient si facilement que, las de tant d’hommages et ayant appris par le discours d’un gentilhomme de Rome que n’étonnait pas le faste de sa cour —, que le jeune cavalier romain Joconde lui pouvait être opposé en rival, le prince mande Joconde auprès de lui.

26. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 251, 1er décembre 1907 »

C’est ce qu’apprit à ses dépens Casanova. […] Il avait payé fort cher la modique satisfaction d’apprendre que nul n’est prophète en son pays, et maintes fois, au cours de ses Mémoires, il laisse éclater une amère indignation contre ses compatriotes qui méprisent le talent et affectent d’ignorer ceux qui prétendent acquérir quelque gloire à leur patrie.

27. (1896) Articles du Mercure de France, année 1896

Non seulement Medardo ne serait pas fonctionnaire, non seulement il allait devenir un peintre, mais encore ce peintre compterait parmi ces énergumènes de l’art qui bousculent les traditions, narguent les rudiments, tournent le dos aux académies, ne veulent rien apprendre que par eux-mêmes pour ne rien créer que d’eux-mêmes. […] C’est seulement rentré chez lui que Rosso apprit que son ami de Paris avait, toujours à son insu, exposé ses cires et ses bronzes au Salon des Champs-Élysées et au Salon des Indépendants.

28. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

En même temps qu’il libérait ainsi notre art lyrique et provoquait l’originalité des créateurs, il apprenait à ses abonnés à venir au théâtre pour autre chose que pour y faire leur digestion ou se montrer et potiner les soirs convenus, en écoutant distraitement les rengaines accoutumées. […] Apprenons, par l’exemple de l’Italie, à ne plus la désirer. […] Mais aussi nous apprenons à quels éléments ils ont fait appel et la nature de la source de leurs émotions. […] Ils étaient à la fois élèves et disciples, rien de la pensée du maître ne leur échappait, son action réfléchie comme ses actes involontaires (ceux qui nous apprennent le plus de choses)… Que l’on compare cette forme d’apprentissage et d’éducation de l’homme et de l’artiste à ce qui existe de nos jours : les Académies, où les professeurs apparaissent une ou deux fois par semaine, donnent une minute, à peine, à chaque élève, n’ont, en dehors de cet instant, aucun rapport avec eux, ne les admettent jamais à les voir travailler, leur cachent leur méthode d’exécution et bornent le renseignement professionnel aux corrections les plus élémentaires, exigeant de leurs élèves un respect hiérarchique qui les sépare à jamais de ceux qui devraient être leurs familiers… « Comment de jeunes hommes, sans direction, abandonnés à eux-mêmes, peuvent-ils s’empêcher de passer tristement, dans l’incohérence, les plus belles et les plus fécondes années de la vie humaine ?

29. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 243, 1er août 1907 »

Un autre fragment nous apprend qu’un jour l’aimable interlocutrice rencontra Nietzsche à la Villa Communale ; Wagner venait de remporter un nouveau triomphe en Allemagne.

30. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Paolo Mantegazza nous apprend, d’ailleurs, dans la Préface à l’Amore, que ses Amori degli uomini ont été admis dans la littérature scientifique de tous les pays ; ça me prouve une fois de plus qu’en fait de science je ne suis pas connaisseur. […] En général, d’après l’enquête actuelle on apprend que la langue italienne est très peu cultivée à l’Étranger, et qu’on ne connaît de cette littérature que les œuvres traduites ; de là, une incertitude à la juger, et quelquefois l’impossibilité absolue d’exprimer une opinion quelconque. […] Plus heureux que tant d’autres, qui apprennent l’amour et la femme dans des lieux à peine tolérables, Attilio trouve sur sa voie une grande actrice, une grande dépravée esthétique, Saveria, qui, à son tour, est liée d’une liaison faite de souvenirs et de vices, de désirs et d’émotions, de haine et de nécessité physique, à Ercole Grabba, le cousin d’Attilio.

31. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

Antine en resta surpris, chagriné ; et beaucoup plus tard seulement il apprit que l’ennemi, informé qu’Antonio Francesco l’avait fait toucher par le livre, avait feint d’être malade pour échapper aux autres vengeances du bandit. […] qu’on eut appris en France la mort de Bonaparte à Sainte-Hélène ». […] L’histoire de ce malentendu ruineux n’est pas sans utilité pour apprendre aux peuples ce que peuvent leur coûter leurs gouvernements surtout quand l’action malfaisante des gouvernants et des diplomates est facilitée par un emportement irraisonné de l’opinion. […] Les critiques les mieux disposés ont dû relever l’absurde puérilité de la construction du livre et la langue malheureuse d’un grand écrivain qui n’a pas encore appris à écrire l’italien. […] J’ai lu ces jours-ci Fielding et Richardson, et tous ces gens-là me donnent une furieuse envie d’apprendre leur langue.

32. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

La vérité complète sur ces problèmes ne peut s’apprendre, mais les faibles lumières acquises par la raison humaine renferment cependant plus de délectations que l’abondance et la certitude des choses dont on juge par les sens.

33. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 237, 1er mai 1907 »

Rousseau il n’y manque pas grand’chose ; le 3e étage ploye sous le poids des historiens romains, je préviens sa rupture en le soutenant avec du Montaigne et du Pascal qui se trouvent au 2e ; c’est à cet étage que se trouvent mes nombreux livres et cahiers d’école où j’ai le plaisir (sous les ordres d’un professeur très consciencieux), d’apprendre le français, puis également l’allemand.

34. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

Il faut, avec une confiante docilité, avoir appris avant de songer à créer. Les sillons que l’on trace sont d’autant plus profonds que l’on continue ceux qu’un autre a commencé de creuser, et l’on réalise ainsi la vision de Pascal, qui considère l’humanité comme n’étant qu’un seul et même être qui ne mourrait jamais et apprendrait toujours. Quel avantage ce fut pour Léonard de commencer sa vie en sachant tout ce qu’avait appris Verrocchio ! […] Le 1er décembre il écrit : « Beau idéal : made. » Et il apprend à Crozet28 que ces cent pages ont été écrites par lui « en 3 jours ». […] Au contraire, on voit déjà poindre le découragement : « Si j’ai la patience d’achever ce travail ennuyeux… » À ajouter encore aux motifs pratiques que j’ai montrés plus haut, celui d’apprendre ou de rapprendre l’italien : c’est toujours un peu un devoir d’élève.

35. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

Les Italiens qui ont entendu mille fois ce nom allemand, et qui, probablement, sans les traductions françaises du Mercure, se seraient bornés à apprendre qu’il était un philosophe et qu’il est fou, trouveront dans l’étude de M.  […] Toujours est-il que, comme je viens de vous l’apprendre, la Gloria de d’Annunzio, dont on attendait des merveilles, est lourdement tombée à Naples ; un désastre complet qui, pour ses proportions gigantesques, ne peut laisser dans l’âme d’un artiste qu’une espèce d’amère satisfaction. […] C’est ainsi qu’il apprit l’art d’approfondir un sujet, de poursuivre jusque dans leurs retraites les plus subtiles les sources de l’expression, la puissance d’un génie intime dans tous les objets qu’il rencontrait.

36. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

La philosophie scientifique et la méthode des découvertes scientifiques de Quinton nous apprennent à regarder les phénomènes dans leur finalité qui est la vie, et nous expliquent cette vie selon les lois cosmiques, physiques et chimiques qui règlent l’Univers. […] Le Voyage en Italie Nous apprenons que, sous ce titre, vient de se constituer à Paris, un centre de groupes d’études en vue « d’aider au développement de la culture latine et, d’accroître les échanges intellectuels entre la France et l’Italie ». […] Fischer, par exemple, dans un livre traduit et très estimé en Italie, d’ailleurs remarquable, L’Italia e gl’Italiani (1903) oubliait son calme scientifique pour sermonner les irredentisti et leur apprendre que dans le Trentin la frontière de l’Autriche coïncide avec les confins naturels de la Péninsule… Maintenant dans les écoles, c’est un tolle général contre la Kultur. […] Il est certain que la contemplation de l’infini donne la mesure de nos ambitions et de nos sentiments ; elle nous apprend combien peu de chose c’est qu’un acte humain, quand une grande pensée ne le consacre ; et c’est bien de cela que la poésie de Pascoli est comme pénétrée.

37. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 231, 1er février 1907 »

Voici ce que nous apprend sur ces festivals et sur ces Maggi M. 

38. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

L’expérience apprend. » Alors rapidement, d’après Charles Morice et d’autres esthéticiens qu’il ne nomme pas, M. 

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