En stimulant notre désir naturel de la vérité et en nous faisant sentir plus vivement nos impuissances, ces sciences nous reconduisent, d’une certaine manière, dans le sens d’une spirale, vers nos origines ; elles ravivent notre sentiment religieux par l’impression d’un mystère formidable, non pas pour notre existence physique, mais pour notre moi intérieur, dont le besoin suprême est de se reposer dans une conception rationnelle, claire et sûre de l’univers et de la vie. […] Puisque l’élément mystérieux de la religion nous apparaît toujours plus réel et plus insondable, il s’ensuit que l’insuffisance des formules théologiques nous devient de plus en plus évidente et en même temps que le devoir de croire devient de plus en plus impérieux, car cette relation entre notre intelligence et la Réalité insondable est la seule possible ; car la disposition à croire nous est innée, et doit, par conséquent, s’appliquer ; car, enfin, il est difficile d’admettre que notre obligation envers la vérité cesse vis-à-vis d’une vérité qui s’impose à notre entendement, à notre imagination, aux instincts de notre cœur, sans se dévoiler, d’une vérité que nous ne pouvons pas comprendre, mais que nous pouvons aimer.
Cette loi nous est révélée par un mot symbolique, dont la signification exotérique ne peut aucunement échapper à ceux qui mettent les mains dans les entrailles éternellement chaudes d’une œuvre humaine pour en saisir la vérité ; cette signification est dans la prophétie de Calchas. […] Gabriel d’Annunzio semble avoir compris cette vérité. […] Au milieu des exagérations et des épithètes franchement laides de la Préface, il y a une foule de vérités historiques et esthétiques qui doivent être prises en considération.
Sait-il interpréter les faits, les critiquer, les coordonner, en induire logiquement des vérités générales ? […] Son succès ne dérive donc pas du caractère de vérité de ses doctrines. […] L’erreur même est, par quelque côté, féconde : franche et brutale, elle est bien moins dangereuse que le mensonge habile qui peut longtemps simuler la vérité. […] Barzellotti note avec raison l’incompatibilité de ce nominalisme avec la croyance, affirmée en maints endroits, à la valeur objective et absolue des vérités logiquement nécessaires. […] C’est une vérité historique qui fait la valeur de son esthétique, et qui fait qu’on ne la juge correctement que lorsqu’on la rattache à sa conception de l’histoire.
Le moment, d’ailleurs, était favorable à ce mélange de vérité et de rêve, parce que les maîtres des deux écoles commençaient à ennuyer le monde avec l’absolu de leur recette : ou toute la vérité jusqu’au dégoût, ou tout l’idéalisme jusqu’à faire dormir debout. […] Le dévouement des hommes à une idée ou à un homme, à une vérité ou à un sentiment, c’est toujours religion. […] Les Romains, ignorant la vérité, ignoraient le plaisir de molester ceux qui ne la possèdent pas. […] Se désintéresser de la vérité, n’est-ce pas le suprême effort ? […] Un a particulièrement refusé de croire qu’il disait la vérité, quand il nous raconte ses aventures avec les femmes.
La vérité complète sur ces problèmes ne peut s’apprendre, mais les faibles lumières acquises par la raison humaine renferment cependant plus de délectations que l’abondance et la certitude des choses dont on juge par les sens. […] Sur ces créatures, comme sur les chœurs, les sentiments ont été divers, quoique la vérité soit manifeste. […] III. — Cet amour opère dans mon esprit, amour de la vérité et de la vertu et non celui qui a pour essence la volupté sensible.
On savait sans doute déjà à la cour pontificale la vérité sur la mort de Monaldeschi, vérité qui n’a pas fait encore beaucoup de chemin, — quoiqu’elle marche depuis deux cent cinquante ans. […] Selon sa fine et juste expression, chaque phrase de Gourmont contient une idée et chaque période cache une vérité. […] Il exagère même cette idée en disant avec Hobbes, Veritas in dicto non in re consistit , vérité profonde sous une apparence paradoxale. […] Jusqu’à un certain point la censure trouve ici sa justification, car ces types ont un tel relief de vérité qu’il ne serait assurément pas impossible d’en rencontrer de pareils dans une cour européenne ou dans un vrai Parlement quelconque.
Cependant, de l’abondance poétique printanière qui sur le marché littéraire, où se fut l’échange des illusions et des colères, vient de verser un nombre considérable de livres aux mille formats et aux mille couleurs, se dégage quelque vérité, temporaire, fugitive, mais qui représente assez bien l’état d’âme de la poésie italienne. […] La vérité historique est saisie dans son essence éternelle, dans sa puissance centrale et rayonnante.
La réforme qu’ils tentèrent heureusement et que l’Italie septentrionale était mûre pour accueillir, fut préparée avec une longue patience : Pisanello la dirigea du côté de la vérité des costumes contemporains et la recherche agréable des motifs de genre, du côté de la reproduction incomparable des animaux, délice des cours du temps. […] Sa première peinture connue est la Madone de Montefiorentino ; celle de la galerie de Venise date de 1480 ; il s’y montre définitivement libéré de l’ancien polyptyque à compartiments, les saints formant autour de la Vierge un groupe heureusement disposé ; le dessin des figures est d’une vérité et d’un naturel jusqu’alors ignorés.
Casanova a voulu sauver l’honneur politique de Bragadin ; il n’a pas voulu, en disant la vérité, qu’il pût être convaincu d’avoir été son sauveur. […] En outre, Augusto Murri se distingue par une probité tout à fait stricte, par un amour de la droiture et de la vérité qui ne transige pas. […] Bucci, peintre et surtout aquafortiste d’une très grande habileté, avec des visions de Paris étonnamment grouillantes, d’une vérité synthétique très curieuse ; […]. […] Ne disant rien de lui depuis sa rentrée à Venise, on ne pouvait le taxer d’avoir altéré la, vérité, ou inventé, et par là suspecter tous ses récits, antérieurs. […] La vérité doit être certainement bien inférieure.
Le reste du volume n’est pas rédigé avec moins de soin, mais la vérité y apparaît moins sûre, et cela est inévitable puisque la figure des vivants change à chaque jour de leur vie il y a néanmoins bien des traits qui ne seront plus modifiés dans les fusains que M. […] Et en cela il suivit la méthode des hommes d’étude qui l’avaient précédé ; il méditait sur les vertus cachées des plantes et des cristaux, sur les lignes que tracent les étoiles en se mouvant entre les cieux, sur les rapports qui existent entre les divers ordres d’êtres vivants, et qui, pour des yeux ouverts à la vérité, les expliquent les uns par les autres ; pendant des années, pour ceux qui l’entouraient, il sembla comme écouter une voix qui ne parlait qu’à lui seul. […] Ils lui opposèrent un moine franciscain, qui du haut de la chaire le proclama hérétique, le défia d’entrer dans le feu pour prouver la vérité de ses prophéties et de certaines de ses assertions8. […] Tous les moines de Saint-Marc s’offrirent aussitôt spontanément à entrer dans le feu pour prouver la vérité et la sainteté des doctrines de leur prieur. […] On dut recommencer deux fois le procès ; le mensonge était si flagrant, la fourberie si évidente que la vérité risquait de se faire jour.
Dante a crié plus que vivement leurs vérités à des pontifes ? […] Voilà qui est assez curieux chez un anarchiste — un anarchiste bourgeois, il est vrai — et chez quelqu’un qui affecte le plus parfait mépris « pour cette presse dont la recherche de la vérité est le moindre des soucis ». […] Je veux tout savoir, sans quoi tu seras de nouveau roué. » À ces paroles Guiducci répondit : « Que Dieu me soit en aide et je vous dirai la vérité. » Tous y passèrent et les autorités trouvèrent du blé. […] La vérité, dit-il, commence à se faire jour contre les menées intéressées, la mauvaise foi et l’ignorance. […] Pour elle, penser c’est agir ; et quand une vérité a été comprise et est arrivée à l’âme de la nation, tous les partis, sans hésitation, la traduisent en acte.
Personne, à la vérité, ne s’en aperçoit, car les hommes ne le reconnaissent plus et passent auprès de lui, le croyant un des leurs, souriant et soulevant leurs chapeaux d’un air de tranquille assurance qui fait peur. […] Je voulais, en un mot, lui créer des rivaux de sa puissance, et c’est pourquoi je n’avais aucune envie de mentir quand je disais à Ève : « Mangez de ces fruits et vous serez semblables à Dieu. » « Je ne disais, je vous l’assure, que la vérité pure et simple. […] En un instant je m’aperçus de la vérité : son image ressemblait parfaitement à la mienne sept ans auparavant… Autrefois peut-être cela m’aurait épouvanté et j’aurais certainement crié comme un homme enfermé dans le cercle d’une invincible obsession.
Vos premiers récits sont charmants de vérité et de naturel. […] La vérité, telle qu’elle lui apparaît après des recherches patientes, est toujours pour lui « la plus grande amie ». […] Bucci saisissent par leur rapide vérité, par d’harmonieuses colorations. […] Une tour rocheuse surmonte ce tumulus, un peu forte à la vérité pour une stèle. […] On doit toute la vérité à un artiste tel que M.
Il n’exprime que des vérités d’âmes en elles-mêmes, en dehors de toute contradiction sociale. […] L’Allegra Verità (La Joyeuse Vérité), de M. […] Et la vanité arrogante de l’intellectuel riche et impuissant est trop une « vérité » de tous les pays, pour que nous ne reconnaissions pas en cet homme un type humain que M. […] C’est à la vérité une histoire héroïque et comique que celle du livre de Stendhal. […] La vérité est que le Midi ralentit la marche de la Péninsule ; mais ce sont les conditions générales qui ont forgé son infériorité, qui la perpétuent, qui l’accentuent même.
Mais les travaux de d’Ancona, de Charles Henry et de tous ceux qui ont confronté avec la vérité historique les récits touffus du célèbre aventurier vénitien, semblent bien avoir établi qu’en dépit de quelque exagération, d’erreurs de détail inévitables dans une œuvre aussi développée, et surtout en dépit des travestissements sans pudeur auxquels s’est complu le premier éditeur des Mémoires, les aventures de Casanova, telles qu’il les raconte, ne s’écartent pas trop de ce qu’elles ont dû être en réalité. […] Mais qu’un étranger s’avise de toucher à la sérénissime république ; qu’un Amelot de la Houssaye écrive son Histoire du Gouvernement de Venise qu’un Voltaire se permette quelques doutes sur les bienfaits de cette liberté dont les inquisiteurs d’État étaient le produit le plus contestable, Casanova prend feu contre les critiques imprudents : il ne peut admettre qu’un Français exprime sur le compte de sa patrie les vérités sévères qu’il ne s’interdit pas à lui-même. […] « C’est dans l’absolu divin que doit sourire la trinité de sa Joconde, de son Christ et de son Bacchus. » Soit ; c’est sans doute pourquoi nous sentons cette divine trinité si étrangère à notre humaine vérité.
Épris des vérités de détail, Stendhal s’écriait : Que manque-t-il à Raphaël ? […] Ces connaissances ne sont pas des sources d’inspiration, et ces vérités infinitésimales ne peuvent que la mal servir.
Plus tard, lorsque l’histoire pourra exposer en toute vérité les événements et juger en pleine connaissance de cause, il faudra reconnaître que, dans un conflit qui met aux prises les puissances militaires les plus formidables du monde parce qu’une race avide de dominer la terre veut l’hégémonie, la neutralité fut une situation parfois prodigieusement malaisée. […] La presse italienne, par la voix de ses représentants les plus éminents, aura contribué puissamment à répandre la vérité et à défendre la cause de l’autonomie des peuples. […] Mais au-dessus du devoir envers la Patrie, il y a le devoir envers la Vérité, qui contient en lui et justifie l’autre ; et fausser la vérité et improviser des doctrines comme celle que nous avons vu professer par d’éminents historiens et théoriciens allemands : le véritable État de l’avenir n’est pas l’État à fondement naturel, mais celui qui a surpassé l’élément naturel des nationalités et s’est constitué sous une forme purement juridique à la manière de l’Autriche-Hongrie ! […] Décidés à ne pas plier, ils se refusent à maquiller la vérité et à mettre leurs opinions en poche pour faire plaisir aux réactionnaires qui considèrent la guerre comme leur propre triomphe et comme la défaite des idées de solidarité humaine et de communion des intelligences et des cœurs au-dessus des barrières artificielles des intérêts.
On n’a pas encore tout dit sur cette extraordinaire personnalité et c’est surtout la vérité qui se fait attendre. […] À la vérité, dans une lettre au Mercure de France (février 1778), Gluck se défendit honnêtement d’avoir « inventé le nouveau genre d’opéra italien dont le succès a justifié la tentative ». […] Chez le conteur italien, l’histoire, qui a peut-être un fonds de vérité, semble le récit d’un fait-divers. […] Il y a là la substance même d’une vie d’artiste offrant à ses contemporains le prisme de vérité dont son expérience a distillé le cristal goutte à goutte au long des jours de douleur et de joie. […] Mais nous devons la vérité, selon notre vraie vie, à ceux qui nous entourent et, certes, en pensant à mes enfants et ainsi à tous les hommes, je déclare que ce n’est pas par le Prix de Rome que je recommencerais ma vie.
Ce livre d’impressions est un livre de vérité. […] Le fait que ces recherches ont une correspondance dans certaines vérités géométriques et mathématiques, comme je le ferai constater tout à l’heure, ne constitue, aux yeux de toute personne impartiale, qu’une raison d’intérêt et de confiance. […] J’ai trouvé la confirmation scientifique de cette vérité intuitive dans le « Rapporteur esthétique » de M. […] Or toute l’expérience de l’humanité nous apprend que la raison est stérile et que l’unique vérité est dans le cœur des hommes. […] À cette date, les deux armées des généraux Boreovic, au Sud, et von Below, au Nord, marchant de l’est à l’ouest, avaient forcé le passage du Tagliamento, à la vérité peu défendu.
Il veut la connaître, il l’observe, il sent que ses mystères vont s’éclaircir, que des vérités nouvelles lui seront révélées ; il explore la terre et bientôt il explorera le ciel. […] Ular et son collaborateur italien prétendent avoir consulté de nombreux documents secrets qui transforment leurs singuliers paradoxes en des vérités absolument évidentes. […] Ferrero me semble contenir la somme de vérité qui donne du prix aux pages écrites. […] Tous ces personnages sont accompagnés de leur chien familier, et c’est encore là une des particularités de Moroni : il est excellent animalier, et l’épagneul blanc qui accompagne Federico Madruzzo est d’une remarquable vérité. […] Gino-Gorri et Hippolyte Mouton, une pièce effrayante de réalisme, de vérité, de force et de couleur qu’il faut espérer voir reprendre.
Il sentit qu’Elia disait la vérité, et il eut une grande envie de pleurer. […] À part la belle série de dessins de Jacopo, le père, rien à la vérité ne trahissait la main de ces peintres vénitiens. […] S’il s’était souvenu de cette vérité fondamentale, il n’aurait point dit que Pigault-Lebrun était romantique (dans l’acception favorable du mot), mais qu’il était populaire, ce qui est tout autre chose. […] Les succès momentanés de l’erreur en effet ne font que préparer à la Vérité des résurrections plus magnifiques. […] Antonio Briganti, les temps modernes, plus que ceux qu’ils ont précédés, pourraient se passer des vérités dont l’Église est dépositaire ?
De même que dans ses œuvres scientifiques il a devancé son temps, possédé des méthodes, pressenti des vérités, entrevu un système que nous démêlons à peine aujourd’hui, de même, dans la structure de ses corps et de ses têtes, dans la finesse et la mobilité de ses physionomies, dans l’étrange et maladive beauté de ses expressions, il a découvert d’avance ses sentiments complexes, sublimes, raffinés et délicieux que les poètes exquis de notre siècle sont parvenus à exprimer : je veux dire la supériorité et les exigences de la créature trop fine, trop nerveuse, trop comblée, qui a tout et trouve que c’est peu de chose. […] En philosophie la chose la plus difficile n’est pas de trouver la vérité, mais que la vérité trouvée signifie quelque chose. […] Il faut ajouter, pour la vérité, que Palazzeschi n’est pas un de ces littérateurs avisés et très au courant qui ont tout lu ou tout feuilleté. […] Aux époques où les principes de ces tentatives souvent géniales ont été observés, s’opposent périodes de décadence artistique et de succès faciles, où les résultats obtenus, les « réformes » imposées s’exploitent et s’altèrent par le procédé : aux essais des Florentins succède l’opéra italien dans toute sa splendeur vide et sa brillante virtuosité, aussi éloignées qu’on peut l’imaginer d’une action dramatique ; entre Lulli et Rameau, puis entre Rameau et Gluck, l’opéra français n’est que pauvreté et mièvrerie ; et de Gluck, dont l’influence cesse vers 1820, jusqu’à Richard Wagner (vers 1890), règnent alternativement ou concurremment les Rossini, les Meyerbeer, les Halévy, les Auber, les Verdi, les Gounod, qui, malgré des pages remarquables et peut-être immortelles, ne parviennent pas à sortir des routines du « grand opéra » pour revenir à la vérité dramatique, ou, du moins, à créer, pour leur temps, le drame en musique qui donnerait l’illusion de cette vérité dramatique. […] Si cette assertion de Chastellux est conforme à la vérité, il ne peut s’agir que d’un essai, non public, la première d’Iphigénie ayant été donné, à l’Opéra de Paris, en 1774.
J’ai déjà, en quelques occasions, sans y être poussé par aucun intérêt particulier, eu l’honneur de vous exposer une vérité avouée par M.
L’idée religieuse, alimentée sans cesse par cette flamme, trouve une voie naturelle creusée par le travail de la science, et y entraîne les âmes vers les splendeurs de la Vérité, vers ce ciel où chante la plus haute espérance.
Comme statisticien, il connut la vérité du principe, simple et immense, qui fut plus tard la base de l’art militaire napoléonien : il faut opposer la masse aux fractions de masse.
Il est un de ces héros modernes, qui parcourent en phalange la terre, ou s’arrêtent dans le cœur des métropoles, à la recherche d’une vérité pratique à découvrir, à révéler, à affirmer.
Au seuil du Temple, humble fidèle, à la Déesse Beauté j’adresse ici cette prière avec tout l’élan de mon Être : « Beauté, Phare étincelant où s’oriente l’Humanité en route vers le Meilleur, » Étoile du Désert, qui mènes au sanctuaire, notre tombeau, où Dieu se révélera, » Oriflamme du Désir, qui ravives la force dans les combats et gardes les Fiers des dangers du repos infécond, » Princesse du Sourire le plus caressant, consolatrice du Présent, à toi qui exhales un baume sur le Futur, » Gardienne de la Vérité, qui allumes une étoile au front de tes élus, rendant leur marche lumineuse, comme celle des astres sur le tapis bleu de l’insondable, » À ton culte j’ai voué mon cœur et mon esprit. […] Il en est de même dans toutes les parties de l’Europe un peu civilisées, où, si les hommes avaient le courage d’obéir à la vérité de leurs sentiments, les soldats seraient vraiment à l’aise dans les casernes.
Pousser en ligne droite jusqu’aux extrêmes limites de l’absolu une intuition ou une vérité, c’est s’exposer aux plus absurdes conséquences. Le « système » est d’ailleurs un cercle fermé dans lequel toute vérité dépérit et meurt. […] Des écrivains respectables ne surent pas résister à cet usage, offensant ainsi non seulement la vérité, mais aussi l’art. […] Il ne nous épargne pas çà et là quelque dure vérité ; — mais sa critique est inspirée d’amitié, comme son admiration pour l’effort industriel de l’Italie dans ces dernières années est sûre et documentée. […] Mais, si on doit avouer toute la vérité, les seules pages inspirées par la guerre à un écrivain italien qui ne seront pas oubliées de si tôt, car leur valeur n’est pas simplement occasionnelle et nationale, mais, dans le plus large sens, lyrique et humaine, sont celles que nous a laissées Renato Serra, un des premiers et des meilleurs qui furent tués à l’ennemi.
Pour ce qui est plus spécialement de Rome, Naples et Florence, combien le baron de Mareste exprimait-il une vérité élémentaire, en déclarant que le « défaut capital » de cet ouvrage était « de manquer de vérité ! […] Elle a trop étreint, elle a trop délimité les frontières de son désir, elle a trop regardé sa face dans le puits de sa vérité, à travers l’eau trouble de son double amour pour Paolo et pour son frère Aldo, pour qu’elle puisse s’en détacher doucement, comme Vana. […] Un mouvement d’étonnement de sa maîtresse, lorsque, sans le savoir, il apprend à celle-ci que le jeune greffier est marié, lui révèle la vérité. […] À la vérité, on distingue bien ce qui paraît tout de suite incomparable à nos contemporains dans la cité des doges : l’étrangeté même de la ville. […] La haute société cosmopolite de Venise est ahurissante, et il est dommage, eu vérité, que ni Jean Lorrain ni Abel Hermant ni quelque autre peintre ne soit parvenu à nous en donner une image définitivement ressemblante.
Et quelles émotions lorsqu’elles s’aperçoivent de la vérité ! […] J’ai plaisir d’affirmer ces vérités simples parce qu’il me serait impossible de ne pas remarquer qu’une tentative de ce genre n’a aucune chance de réussir, en général, si elle ne se confie pas aux soins de deux artistes profondément sensibles et religieusement dévoués à l’art. […] Il va de soi que des observations aussi générales comporteraient, dans le détail, de nombreux tempéraments ; les vérités de masse, de synthèse, semblent souvent démenties par l’analyse, qui est la seconde opération de l’esprit ; mais c’est toujours la synthèse, car elle est l’opération dernière comme elle était la première, qui triomphe à la fin comme au commencement.
Nous n’étions pas habitués à voir ainsi reproduites avec vérité les choses de la nature. […] La figure du premier est dans l’ombre, car sa tête est penchée et sa chevelure abondante… mais cette ombre accuse ses traits aussi nettement que la chaude lumière et elle leur ajoute un mystère… Le second joue de la mandore et, dites-moi, dites-moi, camarades, si jamais artiste dessina et peignit avec autant d’élégance et de vérité, des mains ! […] — Je vous dois la vérité, Seigneur… Nous entendîmes des pleurs, dans le corridor.
Il ne faudrait cependant voir là qu’un épisode et non la vraie cause de cette évolution… La vérité, c’est que, à la longue, un ordre de choses régulier et normal s’est établi, accepté par l’immense majorité des Italiens.
Déjà dans l’Essai sur les mœurs, il met le Roland au-dessus de l’Odyssée ; s’il blâme encore l’intempérance de l’imagination, et l’abus du romanesque, il vante la vérité des allégories, la finesse des satires, une connaissance approfondie du cœur humain, les grâces du comique, qui succèdent sans cesse à des traits terribles, enfin « des beautés si innombrables en tout genre, que l’Arioste a trouvé le secret de faire un “monstre admirable” ».
Sous ce voile se conservent les vérités qui seront complètement démontrées à la fin des siècles… J’irai jusqu’à avancer que la théologie n’est rien qu’une poésie de Dieu et une fiction poétique… Non seulement la poésie est théologie, mais encore la théologie est poésie. » Est-ce assez clair ?
Lenzoni démontre l’impuissance de la science à établir une vraie vérité ; de la comtesse Lara, une étude sur Francis Saltus, littérateur américain ; Cesare Lombroso note que beaucoup d’hommes de génie furent épileptiques et se hâte de conclure : « Le génie n’est qu’une des formes de l’épilepsie », — raisonnement dont la naïveté a quelque charme ; M.
Nous nous contenterons de dire que pour qui s’inquiète de la tradition catholique, ou simplement rechercher un peu de vérité, le présent livre reste des plus estimables.