C’est la publication, dans tous les pays, d’ouvrages de tout premier ordre sur les questions religieuses ; c’est la création ou l’extension de revues consacrées à la philosophie religieuse, à l’histoire des religions, à la polémique ; c’est enfin le nombre toujours plus grand de conférences et de cours réguliers où l’on étudie l’idée religieuse dans toutes ses manifestations. […] Le débat religieux prend plus de netteté et de vigueur. […] Dans toutes les nations européennes, et l’on pourrait presque dire dans toutes les nations, la question religieuse est passée au premier plan. […] Professeur d’anthropologie à l’Université de Rome À mon avis, l’état actuel de lutte et les manifestations anticléricales qui se produisent avec plus ou moins d’acuité dans les nations catholiques, ne peuvent être considérées comme une tendance vers la dissolution de l’idée religieuse et du sentiment religieux, ni comme une marche vers l’évolution religieuse. […] Une évolution religieuse n’est pas davantage concevable ; nous ne sommes plus au temps de Luther et de Calvin : une réforme religieuse voulue et établie n’est aujourd’hui acceptée par personne.
La libre spéculation religieuse n’en fut pas diminuée ; mais elle ne trouva pas d’écho dans les corps religieux, dominés avant tout par la préoccupation de l’orthodoxie littérale et formelle ; et le terrain lui a pour ainsi dire manqué pour se traduire en vastes mouvements collectifs et prendre forme dans les doctrines et dans les rites. Il y a donc aujourd’hui un déséquilibre énorme entre la pensée religieuse des différentes collectivités chrétiennes d’une part et la culture scientifique moderne de l’autre ; et de là aussi entre la vie religieuse, avant tout extérieure et rituelle, et les profondes agitations de la société démocratique contemporaine. […] Le sentiment religieux est tellement essentiel, à mon avis, à la nature humaine, que sa dissolution est impossible. […] Et l’idée religieuse évolue, nécessairement, d’une manière correspondante. […] 1° Le sentiment religieux varie fort peu d’un siècle à un autre.
Tome LXVII, numéro 240, 15 juin 1907 La question religieuse. […] Lorsque je réfléchis aux événements de politique religieuse sur lesquels vous rappelez mon attention, et que je les compare à ceux des siècles qui nous ont précédés, mon esprit ne peut y apercevoir que des manifestations constantes, quoique diverses, de la vitalité du sentiment religieux, qui se révèle particulièrement dans la lutte. La passion religieuse qui agite, à présent comme jadis, toutes les nations, n’est pas, à mon avis, une simple question de caste, ou pour mieux dire un mouvement purement clérical. […] À mon avis, la crise actuelle est une manifestation anticléricale, non pour la dissolution de l’idée religieuse en soi, mais pour l’intégration d’un dogme scientifique-religieux. […] Les exemples de peuples très religieux en grande décadence, d’athées très moraux, des Chinois, des Japonais, des adeptes du Confucianisme ou du Bouddhisme, qui représentent un minimum de religion, me donnent la conviction qu’un progrès moral est possible parallèlement à un affaiblissement du sentiment religieux.
Tome LXVII, numéro 238, 15 mai 1907 La question religieuse. […] Le sentiment religieux, synthèse originale de tous les sentiments qui lui sont inférieurs, correspond au besoin de verser, — par une affirmation énergique de notre volonté, — notre idéal, nos espérances, nos désirs dans la totalité des êtres, dans l’infini. […] Après avoir ainsi affirmé la vitalité impérissable du sentiment religieux, après avoir constaté d’autre part les symptômes de crise, extérieure et intérieure, qui affligent les diverses confessions, doit-on conclure que nous assistons à une évolution du sentiment religieux ? […] Parce que, étant donné et non concédé qu’une évolution profonde est en train de s’opérer dans le sentiment religieux nous qui en serons les sujets et les instruments, nous ne pourrons pas en avoir conscience. Les transformations du sentiment religieux, quand elles existent réellement, sont toujours insensibles et inconcevables : il n’est possible de les signaler qu’après leur accomplissement.
Comme les convictions religieuses, les avis sont fort divisés sur cette question, particulièrement en Italie. […] Dans Bylichnis, revue romaine d’études religieuses, un journaliste versé en ces matières, M. […] L’exclusion du Pontife constituerait-elle un attentat à l’indépendance de sa fonction religieuse ? […] Ce sont des esprits religieux qui se groupent. […] Les aspirations religieuses sont-elles aussi nécessaires que l’évolution d’un fait social ?
On ne doit pas appeler vrai philosophe celui qui n’est ami de la sagesse que par intérêt, comme sont les légistes, les médecins et presque tous les religieux, car ils n’étudient que pour acquérir argent et dignités. […] On peut même dans le mariage (orthodoxie) se convertir à la bonne vie religieuse (secrète), car Dieu n’exige en nous que le cœur (non les gages extérieurs). […] La seule infamie, pour un conspirateur, religieux ou autre, réside à trahir ou à renier ses serments. […] « Presque tous les religieux réétudient que pour argent ou dignités.
Il exalte le vin, et, aux plus harmonieuses puissances de la vie, il donne les noms, les attributs divers que les anciens leur donnèrent dans l’orientation inévitable de leur tradition religieuse et des dogmes de leur Sagesse. […] Les hommes nouveaux chasse d’ici avec leurs choses mesquines : cette horreur est religieuse : la déesse Rome dort ici ; la tête appuyée à l’auguste Palatin, les bras ouverts entre le Celio et l’Aventin, par le Capéna les épaules fortes elle étend vers la voie Appienne. […] Les Mai sont écrits en stances de quatre vers de huit syllabes… Ces stances sont chantées sur une sorte de cantilène perpétuelle, lente, uniforme, avec quelques trilles et passages de bravoure… Les sujets des Mai sont héroïques ou religieux. […] Celui du sens religieux nouveau, d’où naîtront l’Esthétique et la Morale nouvelles ; et celui du centre méditerranéen moderne, qui doit encore répandre sur le monde une très grande action spirituelle : centre que M. […] Mais leur œuvre est sans conteste celle des plus forts « illuminés » italiens, englobés dans cet énorme et savant mouvement spiritualiste qui renouvelle toute la philosophie, toute l’esthétique et toute la jeune littérature du monde, et qui tend à la nouvelle affirmation morale et religieuse, dont nous poursuivons l’aspiration dans tous les domaines de notre esprit libéré.
Un esprit qui secoue l’affirmation religieuse s’incline parfois devant une affirmation mystagogique. […] La sorcellerie a sa source dans la superstition religieuse ou, si cette épithète déplaît, dans une conception féerique de la Providence. […] On brûlera à Florence les œuvres profanes, et l’art, égaré par les passions religieuses, n’y progressera plus. […] Le roi, tourmenté par le dualisme de sa faveur tyrannique et de son abnégation religieuse, n’est plus qu’un vieillard maniaque, tour à tour plaintif et violent. […] C’était un assemblage d’objets religieux et de tableaux à sujets religieux où rien ne se détachait rien de bien remarquable. […) Quelques objets profanes se remarquaient dans ce tas, notamment une jolie Vue du palais des Doges, par le Canaletto, vendue 4 600 francs.
Son fils, Guido, croit près de lui, athée à son tour, dégagé de tout scrupule religieux. […] Peint par Raphaël en 1505, pour le couvent des religieuses de Saint-Antoine de Padoue, à Pérouse, il est vendu en 1677 par les dites religieuses « pour payer leurs dettes », et il passe à Rome, chez les Colonna. […] Bref, après une série d’épisodes qui se nouent au brouhaha de la grande vie romaine, une dernière scène se passe dans un petit couvent aux environs de la ville, où Marco Cybo vient de se réfugier pour ses pratiques religieuses et où Nicoletta arrive à pénétrer grâce au désordre que la mort d’un religieux produit dans la maison. […] Il va tomber sous l’élan de la jeune fille, lorsqu’on accourt l’appeler : le religieux mourant désire le voir une dernière fois, le fortifier dans sa croyance. […] C’est très curieux le caractère du gentilhomme, toujours en proie à des scrupules religieux qui rehaussent le goût poivré de ses exploitations féminines et débauchées : mélange abominable de bigot et de lascif, qui semble être le pendant des bigots vertueux dont nous venons de voir les héroïsmes dans les œuvres de MM.
Ne pas oublier cela ; autrement j’aurais pu m’endormir dans le lieu du péril et ne me réveiller qu’au jour, ou bien, accablé de fatigue, je n’aurais goûté qu’imparfaitement le bonheur dont deux religieuses, arrivées hier a posto, m’ont privé. Ces deux religieuses sont-elles des êtres réels ou des fantômes fils de la crainte ?
., qui, un instant après, gone with her son, at my casin ; she had given me a little billet and said que justement on logeait deux religieuses dans la chambre par laquelle je devais entrer, que cependant elle ferait tout ce qui serait possible pour que je vinsse à minuit ; que lundi elle serait à Milan. […] Mais il me semble que le billet était écrit avant les maudites religieuses.
Guido Bosio, qui (Gazetta Letteraria) rédige sur Wagner des phrases à résumer ainsi : « Wagner était un dégénéré supérieur, atteint de délire des persécutions et des grandeurs, de folie mystique, de folie anarchique, de graphomanie, d’incohérence, d’émotivité exagérée, de psychopathie sexuelle et de fanatisme religieux. […] « Il a fait l’objet de 333 articles dans la presse religieuse et politique de la France et de l’Europe », nous annonce M. […] « C’est là, ajoute-t-il, un succès inattendu et tel qu’on n’en avait pas vu depuis bien longtemps pour un ouvrage d’histoire religieuse. » Ce succès lui a suggéré l’idée de donner sa démission « de pasteur à l’Église Réformée de Saint-Cierge-la-Serre », situation peu rémunératrice dont il ne s’était d’ailleurs jamais beaucoup soucié, et lui a valu l’honneur d’être traité d’anarchiste par un rédacteur de la feuille protestante nommée plus haut.
Tome V, numéro 32, août 1892 Études d’art religieux. […] Ce fut, là aussi, le choc de deux mondes, de deux croyances, Mithrâ contre Jupiter ; et, de même qu’a tous les moments de l’histoire où deux races se sont heurtées, jamais, comme alors, les idées religieuses ne revêtirent, de part et d’autre, d’aussi nombreuses matérialités ; jamais le panthéisme grec ne multiplia pareillement ses symboles, ses emblèmes, ses aspects, ses attributs ; jamais il n’y eut telle profusion d’idoles, tant de cultes particuliers. […] Des religieuses, plutôt que de déserter leur couvent et afin de déconcerter la lubricité des barbares, se mutilèrent le visage. […] Il ne fallut rien moins, alors, que l’effrénée tyrannie des empereurs iconoclastes, pour avoir raison de ce jeune Orient chrétien, qui, avec une nouvelle exubérance, avait apporté, ans ses conceptions religieuses, tout le fétichisme, toute la sensualité du vieil Orient païen.
. — Previati, à peine inégal à Segantini, est un peintre religieux, d’un accent ardent, singulier, qu’on n’oubliera pas. […] L’époque des exaltations mystiques, des délires religieux est passée : les saints deviennent rares. […] Les temps sont loin où l’on se faisait moine par foi religieuse, par amour de la divinité, par désir d’une vie plus pure. […] L’esprit tragique chrétien ranime, et remue profondément le cœur de la petite population par la célébration de son unanimité religieuse. […] Le caractère pathétique, sombrement interne, de la Passion, paraît mieux convenir au sentiment religieux moderne.
Il s’agit encore une fois d’un roman à thèse, et à thèse religieuse. […] Mais les religieux les plus communs sont les frères de Saint-François, généralement dépenaillés et fort sales. […] Ce sentiment religieux donne naissance à de belles fêtes. […] Son religieux aspect inspire la plus entière confiance. […] … » L’art, selon lui, ne peut reproduire que des états de passion humaine, et les mysticités religieuses se confondent avec celles de l’amour.
Elles les éloignaient du culte tragique presque religieux où les hommes se retrouvaient ensemble et mêlaient leurs âmes, dans cette exaltation unanime, presque religieuse, toute rayonnante de l’acte héroïque accompli par l’homme-type poussé par une fatalité typique de la race. […] L’origine de la Tragédie a été religieuse, c’est-à-dire unanime 3. […] La musique, compliquant de science son expression et de haute philosophie ses conceptions, sera la grande manifestation religieuse de l’avenir. […] Le recueillement mystique durant les grands concerts du Dimanche, nous montre l’épanouissement religieux au théâtre de plus en plus manifeste. […] C’est ainsi que, dans les Tentations, elle arrive à donner, en neuf nouvelles ou tableaux, un aperçu général de l’âme superstitieuse, religieuse, violente, juste et passionnée, de son pays.
Ainsi donc, par amour pour moi, elle voulait ruiner toute son existence ; rien ne l’arrêtait, ni les idées dans lesquelles on l’avait élevée, ni son éducation, ni sa foi religieuse ! […] Apollinaire étudie ensuite l’œuvre de l’Arétin, son théâtre, que Molière et Corneille semblent avoir connu, ses ouvrages religieux qui eurent une vogue considérable, enfin ses Ragionamenti. […] À côté de ces études apparaissent des compositions religieuses où souvent le décor semble être des vues de Venise. […] Ainsi les droits religieux des Arabes sont respectés. […] Liant indissolublement leur foi religieuse à leur foi nationale, les congrégations dans tous les pays d’Islam avaient établi des missions d’enseignement, et le gouvernement français, quelles que fussent les opinions qui le dirigeassent, avait compris que dans ces pays, où la foi religieuse est à la base de la vie et accompagne l’homme dans toute son existence pour répandre un peu de civilisation et de douceur, seuls pouvaient besogner des religieux.
Qu’il marche donc dans la noble voie qu’il s’est tracée, qu’il consacre les dons merveilleux qu’il a reçus à la propagation de sa foi ; s’il parvient à libérer l’art religieux de son pays, et, par sa musique, à faire entendre ceux qui ont des oreilles et qui cependant n’entendaient pas, il aura accompli une œuvre grande et hautement belle. […] La mort en couches de la duchesse Béatrice fut suivie en Ludovic d’une de ces crises de sentimentalisme religieux qui étaient chez lui comme organiques. […] Les dispositions de son testament touchant les trente messes et les grands cierges pour l’église de Saint-Florentin n’ont rien que de tout à fait ordinaire, leur objet véritable étant purement immédiat et pratique : et dans nulle doctrine religieuse ces cérémonies hâtives ne pourraient tirer à conséquence. […] Le nombre de ses religieux augmentait sans cesse, et des érudits et des artistes, naguère familiers des Médicis, devenaient ses admirateurs et ses partisans. […] Savonarole paraissait à ses adversaires dangereux au point de vue politique et économique bien plus qu’au point de vue religieux.
Par exemple, on a vu une négation religieuse dans cette prophétie : “Dans toutes les parties de l’Europe, il se fera une grande lamentation pour la mort d’un seul homme mort en Orient.” […] Toute foi implique persécution ; là où il y a persécution, il y a croyance religieuse, il y a foi. […] Alors on peut traverser la place publique sans craindre les ricanements du délire religieux, ses injures ou ses coups. […] Parfois, elle est simultanée : cela s’appelle guerre civile ou guerre religieuse, extrêmes déploiements de la folie humaine. […] Elle ne conserve que les traits qui lui donnent une expression religieuse.
La maison d’Auguste, maintenant que la villa Mills, jusqu’ici demeure de religieuses, a été ouverte au public, attire vivement l’attention des artistes et des savants. […] Tommassetti, que, dans la transformation rapide de l’Empire à ce moment de l’histoire du Christus imperat, les chrétiens zélés, afin de chasser le souvenir des vieux cultes, décidèrent de les remplacer par l’exercice des cultes qui, dans la nouvelle religion, présentaient une plus grande affinité dans les noms autant que dans l’idéal religieux.
Les jours ne sont peut-être pas lointains où, en France, les anti-chrétiens devenant conservateurs, nous aurons la persécution religieuse des musées, alors la plupart des sujets saints des musées seront mis dans les caves. […] Son ambition, a dit un de ses critiques, est de mettre en musique les conceptions religieuses et sociales les plus nouvelles, les idées scientifiques les plus récentes sur l’univers. […] Tous les actes de ses protagonistes semblent des actes religieux. […] Pour cette dernière, nous sommes certain qu’elle a les promesses, et quant à la France, comme l’écrivait récemment un éloquent religieux : « Le Catholicisme est sa chair vive, son ossature, ses nerfs, son sang, son cœur. […] L’encyclique : Rerum Novarum, de Léon XIII, enflamma l’espérance, des nouveaux religieux, mais les portes de bronze du Vatican ne leur sont pas encore grandes ouvertes.
Carducci n’est pas seulement le poète du combat, l’amoureux enthousiaste de toutes les libertés politiques, religieuses et morales. […] Vous le trouvez sous toutes les formes, mysticisme artistique, moral, social, religieux ; dans tous les pays, en Russie, en Allemagne, en Angleterre, même chez ces races latines dont le scepticisme était devenu presque proverbial, comme la France et l’Italie.
Mariano, qui a écrit une douzaine de gros volumes sur toutes sortes de questions religieuses, surtout sur les rapports du christianisme et des religions orientales. […] D’ailleurs, la question religieuse d’actualité, la lutte entre l’État et l’Église, y est encore trop aiguë pour qu’on puisse s’y intéresser à d’autres religions qu’à la catholique. […] Oubliés aussi les ethnographes italiens dont au moins l’attitude indépendante et libre vis-à-vis des problèmes religieux est absolue. […] Broussolle : L’Art, la Religion et la Renaissance, essai sur le dogme et la piété dans l’art religieux de la renaissance italienne (Pierre Téqui, 5 fr.) […] Ce fut l’homme symbolique d’une Épopée religieuse qui n’était point celle d’une nation, mais celle d’une race.
Notre amour est persécuté par tous les hasards possibles, les deux religieuses, cet homme qui se trouve faire une longue conversation with the husband.
L’une se répand en apologies religieuses universelles : c’est le Coenobium ; une autre défend le bouddhisme contre M.
Comme on ne peut assigner aux facteurs anthropologiques et à la différence des races une influence sur la guerre, on ne saurait davantage, sans altérer la nature des faits, alléguer les antagonismes religieux, et cependant, quelques-uns y ont vu une lutte entre le protestantisme et le catholicisme. […] Colajanni qu’outre les passions et les intérêts, d’autres sentiments sont en lutte ; ce ne sont certainement pas les sentiments religieux, au sens le plus étroit du mot, mais plutôt les sentiments inspirés par la civilisation et le progrès humain. « Il est vrai, observe l’auteur déjà cité, que, comme le sentiment ethnique, le sentiment religieux est surpassé par le sentiment national. […] Pareto s’est efforcé de donner une méthode rigoureusement scientifique à une doctrine qui de la science avait seulement le nom et qui était toute imbibée des préjugés religieux, métaphysiques, ethniques, humanitaires et autres. […] Après des essais de philosophie et d’histoire religieuse — il avait appartenu au groupe milanais du Rinnovamento (1908), la meilleure entre les manifestations du modernisme italien, — il était passé franchement à la littérature avec un petit roman (Il Peccato, Firenze, La Voce, 1913), où sa prose, parfois très personnelle, s’épanouissait dans une sensualité teintée de mysticisme qui n’était pas sans charme. […] Le dénombrement des fleurs d’un petit jardin qu’une jeune fille qui va se faire religieuse fait à la jeune fille qui va devenir mère est une page de touchante beauté.
La langue ici signifie la communion religieuse. […] Et en effet, dit-il, il y a eu en Italie trois peintres qui seuls ont été vraiment des « mystiques », si l’on entend par ce mot autre chose que la simple dévotion d’honnêtes artisans, ne doutant point de la réalité des scènes religieuses qu’ils se chargeaient de représenter moyennant salaire.
Mais les éléments religieux, ou simplement moraux que l’auteur invoque, sont absolument divers.
Voici ces titres, qui disent l’intérêt des pages qu’ils assemblent : « Le mariage religieux », « la Légende d’Hercule ». « Un philosophe ministre sous l’Empire romain » (à propos du Sénèque de M. […] L’Almanach du Cœnobium de 1912 est consacré à une enquête sur la question religieuse. […] Je n’aurais jamais cru qu’il y eût tant de gens religieux. Mais la fréquence du sentiment religieux ne prouve pas qu’il réponde à quelque chose de réel. — Encore une constatation qui contristera certains : les rares athées authentiques sont des écrivains français. […] Racontant ses visites au couvent de la religieuse M.
Tome LXVII, numéro 239, 1er juin 1907 La question religieuse.
En se promenant par le vieux arsenal des légendes religieuses il faut être pourvu d’une torche flamboyante, qui donne de l’éclat même à la rouille de ces pauvres harnais. […] Appuyé sur les travaux archéologiques de M. de Rossi et du comte de Richemont4 qui explorèrent laborieusement les catacombes de Rome, le savant abbé en tira un traité d’histoire religieuse, et de nouveau raconta « la conquête du monde romain au profit du Christ par ses apôtres et leurs successeurs, la fondation de l’Église chrétienne qui est notre mère, et enfin la vie d’une sainte que nous vénérons sur les autels ».
Certes, il est des curés de campagne, des religieux qui, au front ou parmi leurs ouailles, firent preuve du plus sincère patriotisme. […] Il s’agit d’une religieuse du Sacré-Cœur dont le couvent est sur le Janicule. […] Enfin il assiste au mariage religieux d’un de ses amis de Crémone et il est conquis par la paix sereine de la cathédrale. […] En voici le tableau instructif : Professions Hommes Femmes Agriculteurs et pasteurs 1 887 621 Hôteliers 7 3 Avocats 13 Fermiers 850 600 Cordonniers 50 Propriétaires 418 4 417 Boutiquiers 70 15 Prisonniers 4 1 Chaudronniers 30 Rétameurs 64 Pharmaciens 6 Boulangers 14 2 Commis-voyageurs 8 2 Oisifs 1 072 1 094 Marins 43 Médecins 18 Mendiants 12 Maçons 87 104 Notaires 153 Coiffeurs 8 Retraités 5 2 Assistés 271 179 Prêtres 229 307 Tailleurs 117 5 Couteliers 22 Religieuses 14 Tisseurs 14 79 5 461 7 465 On voit par ce tableau que la profession où les deux sexes atteignent la plus longue vie est celle d’oisifs.
Elle forme le tome II de la Collection d’études et de documents sur l’histoire religieuse et littéraire du Moyen-Âge, collection qui s’annonce comme devant être surtout franciscaine. […] Il a pris de leurs doctrines pratiques tout ce qu’un Italien d’un esprit supérieur pouvait en prendre : un matérialisme politique complet, quelques systèmes d’économie administrative, un grand goût pour l’indépendance, un profond mépris pour l’Autriche, une large indifférence pour les doctrines religieuses et morales autour desquelles les idées générales gravitent depuis plusieurs années.
Qu’il se remette aux coupes et aux recoupes, cela vaudra mieux que de propager l’hystérie religieuse.
Quand il parle de la visite qu’il a faite sur le front en Flandre, c’est dans un langage religieux, presque biblique : « Et j’ai revu le sol sacré… » Ceci caractérise bien l’atmosphère qui règne dans certains milieux d’exilés, surtout à Londres, et qui est si différente de l’atmosphère âpre que l’on respire en Belgique, où prédominent les réalités de la lutte : lutte sans armes, mais qui n’en est pas moins douloureuse et acharnée, lutte de l’esprit qui se révolte contre la tyrannie, lutte quotidienne pour organiser la résistance et se défendre de la misère, lutte où tous se sentent étroitement solidaires, — lutte silencieuse surtout où l’on ne se dépense pas en paroles et où il n’y a pas place pour les discours.
… Au-delà d’un balcon en encorbellement dominant la galerie du rez-de-chaussée et où, près du buste d’Édouard André par Carpeaux, s’admire une grande tapisserie française au point, La Récompense de la Vertu et les dangers du Plaisir, voici maintenant le musée italien proprement dit : des salles dignes de palais florentins ou vénitiens avec leurs portes aux encadrements de marbre sculpté, leurs plafonds à caissons peints et dorés, leurs meubles rares, et, accrochés aux murs ou répartis çà et là, des tableaux religieux, mythologiques ou allégoriques, signés Mantegna, Fiorenzo di Lorenzo, Baldovinetti, Paolo Uccello, Carpaccio (une Ambassade d’Hippolyte, reine des Amazones, à Thésée, roi d’Athènes d’où se dégage tout le parfum de l’humanisme de la Renaissance), des bustes ou des bas-reliefs de Donatello, de Luca della Robbia, de Laurana (une Tête de femme aux yeux baissés, sœur de celle du Louvre), de Mino de Fiesole, de Desiderio da Settignano (trois œuvres délicieuses : un buste de Saint Jean-Baptiste enfant, une Madone avec l’Enfant Jésus sur un fond de rosiers en fleurs, et un buste de Jeune héros cuirassé à l’antique et couronné de lauriers, qui est une des plus fières et des plus élégantes créations de l’art italien), enfin trois grandes statues en bois polychromé de l’école siennoise : une Vierge de Nativité en adoration, un Ange et une Vierge d’Annonciation ; seuls une statuette bourguignonne, quelques tableaux de primitifs brugeois et une belle tapisserie flamande, Le Portement de croix d’après Bernard van Orley, apportent une note diverse dans ce brillant concert.