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2. (1896) Articles du Mercure de France, année 1896

Car sa pudeur n’ose rêver que de l’Adolescent timide et fier, qui triste cueillera la fleur d’amour pur, laissant de son casque ailé s’envoler sa pensée vers la Princesse du Rêve : il est l’âme sœur et ses épaules porteront le même manteau de pourpre. […] C’est un gars à toison rousse et bouclée dru, festonnant sur un large front, haut des tempes ; les traits sont réguliers, le teint pur, les yeux grands et clairs, la bouche joyeuse sous a gauloise moustache forte et rouge ; — le menton nu, ferme, plein, volontaire. […] L’imprimeur peut être fier ; c’est très bien repéré, mais que cela fait aimer le beau, le pur, le divin papier blanc. […] Gabriel d’Annunzio qui, tout pur latin qu’il soit et original, est peut-être, en date, notre premier écrivain « européen » (nouveau style). […] Gabriel d’Annunzio vont toujours aux purs artistes, à ceux qui ont le sens et une vision originale de la beauté.

3. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

Le début en est tout à fait pur et plein de grâce : « Celui qui fut mon hôte à Rome me vendit une jeune fille. […] Reclus, du sang grec plus pur que celui des Athéniens d’Athènes. […] non, la douleur, au-delà de la terre, n’existait point ; les stoïciens avaient été comme les théoriciens de cette doctrine, et, plus haut, les poètes avaient montré la douloureuse humanité des Héros et des Demi-Dieux qui méritèrent l’Olympe se dissolvant aussitôt dans l’harmonie des plus pures substances éternelles : Hercule sur le sein d’Hébé, Adonis sur le sein de Vénus. […] Sur ces pages de pierre, ainsi dégagées, l’art pieux des Images s’inscrivit avec le plus pur éclat Les portiques, où roulaient les tournoyantes et fumeuses bacchanales, s’ouvrirent sur l’azur limpide du Paradis. […] Mais dans cette ombre résidait, depuis les premiers chrétiens, le dogme, organique et pur.

4. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

Le moderne n’a plus d’autre champ d’activité pure que l’expérience, en l’étendant aux sciences historiques. […] Sa langue est pure, et son esprit est nouveau. […] Ils sont de Tullio Lombardo lui-même, oui de l’un de ces Lombardi à qui nous devons des monuments d’un goût si pur. […] L’image n’est plus telle — elle est la réalité pure et simple. […] Massimo Bontempelli, poète élégiaque et tendre, s’exprime dans la langue pure des maîtres morts, très noblement.

5. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

Sa langue est pure et forte. […] En art, ce cuistre est homosexuel et son œil déforme la pure vision en image lascive, conception diabolique, et vile par conséquent. […] C’était un beau dédommagement des petites tracasseries semées sous ces triomphes si purs. […] La musique serait l’intuition pure de l’harmonie ; les autres arts seraient l’intuition manifestée en image. […] Et puis son goût très pur s’accommode mal des fièvres énervantes de la lagune.

6. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 243, 1er août 1907 »

D’Annunzio demeure isolé, enfermé dans ses grands rêves tragiques ; l’esprit littéraire italien, fatigué de l’antique domination du poète froid des élégances, ne comprend pas encore que celui-ci a atteint le plus pur sommet de sa force avec ses tragédies. […] Souvent ces sonnets sont des hymnes d’une belle fierté humaine, souvent ils arrêtent l’âme du poète devant l’insupportable fatalité de la mort, ils demeurent purs et immobiles comme les tables de marbre d’un sépulcre clos depuis un temps immémorial. […] Domenico Trombetta, dans Eclogarium, dévoilent de douces tristesses dans des rythmes tendres, dans une langue très pure.

7. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

Et, lorsqu’ils s’embrassent pour la première fois, eux qui ensemble ont couché dans la grotte et sont restés purs, la femme croit qu’elle renaît. […] L’enfant n’y comprit rien ; mais il sentait les coups, et il se mit à pleurer, ses yeux purs assombris d’un gros chagrin. […] Quelles visions traversaient ces yeux puis qui n’avaient jamais pleuré, quelles pensées couraient derrière ce front pur que la douleur n’avait jamais assombri ? […] Riccardo Forster évoque au contraire une large et sereine vision de la vie dans ses sonnets d’une forme classique très pure. […] On y voit de purs sonnets de M. 

8. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

Dans la tragédie plus dramatiquement « déclamée » de « l’opéra français », il installa le lyrisme de la musique pure. […] S’il se sert des formes de danse, il les renouvelle, les transmue comme sublimées en musique pure. […] Et ici encore, comme avec Wagner ou Monteverdi, il se trouve que c’est la « musique pure » qui doit de la reconnaissance à un « réformateur de l’opéra ». […] Eugène Carrière a écrit à ce propos sur le Prix de Rome et l’Éducation des artistes quelques pages intenses, rares et vraies, d’une noble et logique philosophie et d’une pure beauté littéraire. […] Sa langue est pure et riche, son âme est tranquille, sa vision est grossièrement pathétique, mais pleine de justesse et d’harmonie.

9. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

Son couple héroïque fut une idée pure de l’humanité. […] Il nous montre, œuvre d’histoire pure, un nouveau côté du talent d’historien de M.  […] Quelques-unes ne relèvent même que de la pure et simple correction des fautes d’imprimerie. […] Ce sont de telles affirmations qui constituent précisément de purs sophismes d’école. […] C’est une des plus profondes manifestations de l’instinct pur.

10. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

Un pur chef-d’œuvre. […] Le criminel est du reste une pure abstraction : on peut établir des catégories de criminels, des types de criminels. […] Il comptait à son actif deux purs chefs-d’œuvre : l’Adoration des Mages de S.  […] Il ne pouvait pas être question d’Ortona a Mare, son premier collège, car ici même il avait battu trois ans auparavant son adversaire Altobelli avec un programme de la plus pure Droite ; et il aurait été très embarrassant de se présenter cette fois avec un programme de la plus pure Gauche et encore contre Altobelli qui n’avait jamais manqué à son programme. […] « On est très satisfait de ses desseins, ils sont purs, savants et corrects, mais ne sont-ils pas dessinés avec trop peu d’arrondissement et d’effet ?

11. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

Les temps sont loin où l’on se faisait moine par foi religieuse, par amour de la divinité, par désir d’une vie plus pure. […] Il semble que l’homme se réveille d’un long rêve pénible qui l’avait tenu oppressé sous l’angoisse de visions terrifiantes : il fait grand jour, le ciel est limpide jusqu’au fond, l’air est pur, la brise du matin court à travers les feuillages ; tout est net, lumineux, réel. […] en pure perte, délicieux. […] Cependant, l’esprit qui anime ce petit livre, et la volonté panique qui régit le mouvement de cette prose lyrique, expose sans profondeur, mais avec beaucoup de douceur, ce sens primitif et pur de la nature et des hommes rudes de la campagne, qu’on retrouve dans tous les ouvrages de M.  […] … Je te vois grand comme un Dieu… Quand je vois ta figure honnête et bonne, ton regard tendre et sincère, ton front pur comme celui d’un enfant, je me rassure et ne songe plus qu’au plaisir de te regarder.

12. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

Les strophes de Laus Vitæ, enfin, placées comme épigraphes clairement synthétiques sur chaque partie de l’œuvre, font en quelque sorte de celle-ci l’œuvre poétique que j’avais souhaitée, et nous voilent l’action pure et simple, critiquable et par trop critiquée. […] Ce jeune poète, tout en donnant à la littérature de son pays des œuvres originales, sait l’enrichir de ces traductions d’Eschyle, de Nietzsche, de Shakespeare, qui sont de véritables et admirables œuvres de transposition, et même de nouvelle création, plus que de pures et simples traductions.

13. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

À l’avers, le haut buste de la jeune fille, le profil pur, l’œil noyé, les cheveux relevés et retenus par le ruban, le col long, la poitrine à la ligne discrète et pure ; ceci bien au centre, quelque peu hautain, très grave assurément, d’un caractère profond, d’une impressionnante simplicité. […] Par pure vanité, l’Italie s’est forgé un formidable outil militaire, d’où des charges excessives, et ne pouvant l’utiliser en Europe a voulu s’en servir en Afrique, d’où des déboires excessifs aussi. […] C’est bien la pure doctrine de Mallarmé, celle d’après laquelle il a écrit ses sonnets les plus délicieusement obscurs. […] Les différentes questions ainsi soulevées sont dès lors devenues, l’une après l’autre, les sujets d’une étude spéciale, et l’archéologie pure n’a plus grand-chose à faire en ce sens. […] Elles le représentent refusant de travailler en dehors du moment d’inspiration, méprisant tous ceux qui regardaient l’art comme une affaire d’industrie et de règle pure, allant d’un bout à l’autre de Milan pour donner un seul coup de pinceau.

14. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 239, 1er juin 1907 »

Dans la contemplation pure elle ne se montre pas d’une sensibilité extrême ni d’une imagination abondante. […] Quelques critiques italiens nous affirment maintenant qu’on ne pourra jamais savoir sur quel livre est mort Pétrarque, car l’histoire de sa mort pendant le travail, dans son cabinet, où on ne le trouva que le lendemain, est, paraît-il, une pure légende.

15. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 249, 1er novembre 1907 »

Je voulais, en un mot, lui créer des rivaux de sa puissance, et c’est pourquoi je n’avais aucune envie de mentir quand je disais à Ève : « Mangez de ces fruits et vous serez semblables à Dieu. » « Je ne disais, je vous l’assure, que la vérité pure et simple. […] Jamais il n’y eut d’enfant plus doux et plus pur que moi. […] Jusqu’alors j’étais resté pur même de corps, et j’avais cherché de toute mon âme cette affection puissante et terrible dont tous les hommes sont saisis au moins une fois.

16. (1894) Articles du Mercure de France, année 1894

Martinelli se garde des idées anarchistes, il est simplement dans la pure signification du mot un libéral, et il associe intimement ces deux idées : Aristocratie et Liberté. […] Il a tous les caractères de la “régressivité”, c’est-à-dire que son art est un recul manifeste vers la pauvreté des conceptions primitives de l’humanité ; sa débilité mentale est manifeste ; enfin il est immoral ; il ne conçoit jamais le coït normal et fécond, patriotique ; les amours qu’il rêve et qu’il fait paraître dans ses œuvres sont de pures conceptions délirantes ; c’est un hystérique et un érotomane, — et ses œuvres n’ont été propagées que par des maniaques qui lui ressemblaient ; en Amérique, c’est l’Armée du Salut qui a fait le succès de Wagner, etc. » Que voulez-vous ?

17. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

» Et il regarde son fils s’éloigner pour ramasser ce sceptre de seigneur campagnard qu’il vient d’abandonner après la dernière victoire… La relation du Concours dramatique ne reconnaît à cette pièce que le mérite d’une langue pure et harmonieuse ; le public, plus juste, à rendu hommage à la maîtrise de la scène et à l’intention hautement originale. […] C’est, je pense, pour cela qu’il arrive à s’enivrer de lui-même jusqu’à en perdre la notion des humanités médiocres, jusqu’à oublier de griser le lecteur-peuple avec des alcools moins purs, frelatage nécessaire quand on désire étendre, outre frontière, sa popularité. […] Alors, il n’est pas étonnant qu’un Italien de la vieille race, amateur de la valeur du sang, songe enfin à s’emparer de l’Amour, le confisque à son profit, lui offre, dernier refuge, un palais de marbre et d’or, en pleine Venise, la ville du rêve où les doges, dédaigneux du vulgaire possible, chastes à force de pure passion, jetaient leurs anneaux dans la mer, espérant toujours que Vénus elle-même le leur rapporterait ! […] Il connaît l’histoire de la langue française, de ses vicissitudes et de ses transformations, il a pénétré dans son essence et dans sa structure, et les mots lui obéissent immédiatement selon les nécessités de l’expression… » De l’accord parfait entre la noblesse et l’élévation de la pensée et la pure élégance d’une forme choisie, il ne pouvait naître que de supérieures œuvres d’art.

18. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Toujours est-il qu’on est arrivé au moment où l’on voit que ce cadeau d’une forme pure et noble, souple et harmonieuse, qui est un des titres les plus incontestables de M. d’Annunzio à la reconnaissance de son pays, — est un cadeau joliment dangereux. […] En Italie, l’école mystique, pure, idéaliste jusqu’aux dernières conséquences, a des champions excellents. […] Léonard ne peut vaincre son violent amour pour Blanchemarie, sa sœur : mais d’elle il veut garder un souvenir pur et beau, et c’est pour cela que, sans l’avoir possédée, il la noie dans les ondes de la fontaine Perséia. […] Mathématicien, il dicte, alors qu’aveugle il ne peut plus peindre, des traités qui sont à la Bibliothèque du Vatican et dont Luca Paccioli parle comme de pures merveilles dans son livre des Cose d’Architetture ; maître, il fait Lorentino d’Angelo, Melozzo da Forlì, Luca del Borgo, et il ouvre la route au Pérugin et au Signorelli, ce disciple formidable qui devait monter plus haut que lui. […] Gabriele d’Annunzio : La Città morta Pour passer à une atmosphère littérairement plus pure, voici La Città Morta par Gabriele d’Annunzio, (Milan, Treves), que, pour le titre de la Ville Morte les Parisiens connaissent tant et mieux que les compatriotes de l’auteur.

19. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

Que de tout cela la gloire soit un jour sortie, pure et lumineuse, c’est logique, mais Giosuè Carducci semble l’ignorer, car il travaille encore, simplement, loin des tapages et il est aujourd’hui encore l’homme droit et modeste de ses premiers jours de bataille. […] mais à quatre-vingt-dix-huit ans, et dont le plus pur titre de gloire est peut-être cet aveu de Van Dyck « qu’il avait plus appris en conversant avec cette vieille femme aveugle qu’en suivant les leçons de tous les peintres qui voyaient clair ». […] Notre confrère y étudie Santi comme peintre et comme architecte, décrit les peintures du Vatican et les tapisseries exécutées d’après des cartons, puis les fresques disséminées dans diverses chapelles, le tout dans un style extrêmement pur qui garde un parfum du grand siècle. […] Un instant vient où les générations, héritières d’un grand homme, comme lui se dégagent, instruites par lui, des préoccupations vaniteuses, égoïstes, et s’élèvent au pur amour de la vie et de la beauté. […] § Une Sainte Famille attribuée à Quentin Metsys et une Vierge à l’enfant de Raphaël, du Raphaël des premiers instants, justifieraient, s’il était besoin, le parallèle tout à l’heure esquissé entre l’Italie et la Flandre ; d’autant mieux peut être que, précisément en cet instant le plus mystique de sa pensée, Raphaël ne semble pas aussi éloigné qu’il le fut plus tard — la Vierge à la chaise, par exemple, — d’une pure spiritualité picturale.

20. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

Péladan tient surtout contre les mauvais occultistes et qu’il existe pour lui une science occulte pure, une vérité en soi, que le Vinci eût révérée, s’il avait entendu autre chose que « des rêveries, légitimement méprisées », — de la part de ceux qui prétendaient la lui révéler. […] C’est peu probable, car ses affirmations avaient été indirectes et de pure hypothèse. On sait qu’il ne proféra point la phrase de mélodrame : E pur si muove. […] § L’installation à Maloja (1894) marqua dans l’œuvre de Segantini l’heure de la prédominance absolue des préoccupations de la pensée sur celles de la pure et simple représentation des réalités contingentes ; c’est l’apogée de son génie de peintre et de son génie de penseur. […] Le simple monde extérieur de l’Alpe à cette altitude est si frappant, si frappante aussi la nouveauté des choses qui entourent l’artiste, de l’hiver dans les neiges, qu’il les peint d’abord par pur enthousiasme pour la beauté de leur apparence.

21. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 250, 15 novembre 1907 »

Ce titre a, d’autre part, une vague couleur scientificarde, qui inquiète, et, dans cette critique, je sous-entends plus ou pis qu’une pure querelle de mots.

22. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXIX »

Faire la cour directement à une femme qu’on désire est la plus grande des sottises ; cela ne pourrait réussir qu’avec une femme pure de vanité, et la vanité des femmes est un lieu commun de tous les philosophes.

23. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

Cela implique une compréhension païenne de la vie, parallèle à la contemplation de la forme pure de Schiller. […] « Quand un peuple a eu quelque chose de pur et de durable à donner au monde, toujours un halo de poésie s’est formé autour de ses armes. » Cette guerre, colossale par les masses et le mécanisme, est mesquine à d’autres point de vue. […] Sa position intellectuelle était tellement difficile et provisoire que la balle autrichienne qui le tua fut, dans sa vie si pure, la seule conclusion digne de sa douleur. […] Novaro) continuent, malgré la guerre, à maintenir le culte de la poésie pure : d’autres ont surgi sur leurs traces : La Diana (Napoli), La Brigata (Bologna, Direct. […] Un parallèle entre la vélocité qui est « pure » et la lenteur qui est « immonde » amène le fondateur de religion à indiquer quelques saints de la nouvelle religion.

24. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

C’est grâce à sa faute que Ravà a pu dévoiler cette belle statue de marbre blanc au dessin si pur et la dresser, tranchant sur le fond enragé et priapique de son œuvre. […] Les pigeons, sur la terrasse, menaient leur existence quotidienne, le ciel était pur, le soleil rayonnant : mais tout cela me paraissait triste et sans raison d’être. […] Si la description est de pure imagination, l’astronome n’est-il pas voué à un échec certain et qui sera vite constaté ? […] » offre, en pur éclectisme, une tribune d’affirmation et de discussion. […] Non seulement elles ne distinguent plus le beau ténébreux de leur couturier, mais encore elles préfèrent leur chauffeur à un garçon intelligent quand il s’agit d’amour pur.

25. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 229, 1er janvier 1907 »

Car on ne peut expliquer que par les effets d’une passion dégénérée l’acceptation d’un plan de retraite qui, dans la situation nullement désespérée, avantageuse même, de l’armée d’Antoine sur le promontoire d’Actium, était une pure absurdité.

26. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

Rouché laissa représenter Guillaume Tell conformément aux pures (et pires) traditions toulousaines que le personnel de l’endroit perpétue tant qu’il peut avec amour, délice et morgue, — car il est manifestement aussi fier de soi que sincère en ces exploits singuliers. […] En Angleterre, la race est plus pure, moins mélangée, et, parmi les nations neutres, l’Espagne et les États scandinaves. […] La langue est assez pure et sobre, mais avec des marbrures de mauvais goût et des velléités de sveltesse qui retombent en pesanteur. […] Onofri a figuré parmi les théoriciens de la poésie pure et sans sujet appréciable : il adore les anciens poètes chinois et les français modernes : Mallarmé, surtout, auquel il a même dédié un petit essai très intelligent. […] Il y a eu beaucoup d’idéalisme intransigeant dans ce mouvement, une volonté ferme de vaincre la brutalité matérielle des faits par la force de la pensée pure.

27. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

Il reste comme un exemple assez particulier du physiologiste moderne, qui a fait de la psychologie une branche de la science positive physiologiquement contrôlable, l’arrachant à la philosophie pure. […] Peu de poètes ont eu un sort pareil, une si pure et profonde apothéose, d’autant plus belle qu’elle est plus simple. […] Mais je ne crois pas qu’il faille voir uniquement, dans les phénomènes spiristes, « le produit d’illusions pures ». […] J’éprouve bien que ce qui est sentiment pur ne laisse pas de souvenir. […] Ce qui est sentiment pur ne laisse pas de souvenir, et c’est l’image du bonheur qui s’efface le plus vite.

28. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

Il a la haine de tout ce qui rampe ; mais parfois ses images échappent au pur génie hellénique, et ce qu’il gagne en force explosive il le perd en sérénité. […] On conçoit qu’il ait provoqué un enthousiasme extraordinaire dans la jeunesse et dans le peuple, accessibles tous deux à ces émotions fécondantes que donne la vie dans ses expressions les plus fortes et les plus intenses et d’où surgissent les plus pures inspirations artistiques. […] Dans leur enseignement il n’y a place pour rien de mesquin, rien de bassement égoïste, rien de vulgaire : leur parole éveille dans les âmes les meilleures impulsions ; leur exemple, leur attitude, leur présence même ont le pouvoir de comprimer dans le cœur de ceux qui les écoutent tout ce qu’il y a de vil ou de laid et d’exalter tout ce qu’il y a de plus humain ; on dirait qu’on respire autour d’eux une atmosphère plus pure. […] Je ne parlerai pas d’érudition… Ici elle est parfaite, neuve, puisée là où il faut aller la prendre, aux pures sources italiennes.

29. (1891) Articles du Mercure de France, année 1891

La forme en est très pure, un peu monotone, pas très originale.

30. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

Alexandre Leopardi vénitien, qui était un excellent statuaire, se servant du modèle du Verrocchio en mena la fusion à bien. » Et voilà comment fut achevé un des plus purs chefs-d’œuvre de la Renaissance. […] Miliani, ministre de l’Agriculture, dans son discours de Bologne : il a jugé qu’il « manquerait à son devoir le plus élémentaire s’il continuait à considérer la production agricole comme une pure affaire d’intérêt privé ». […] Il y avait déjà eu quelques coups de pic intelligemment portés à cette légende qui veut que le xviiie  siècle soit pour l’art italien une période de mièvrerie pure et de décadence profonde. […] On retrouve cet esprit de pur idéal dans l’exode au-delà des mers des puritains vers la liberté ; dans les voyages d’exploration au pôle, ou il n’y a ni terres à cultiver, ni habitants à assujettir, où il n’y a en perspective que la mort, dans des solitudes désolées. […] C’est la une belle nourriture intellectuelle pour les jeunes filles des Écoles normales, qui, plus tard, enseigneront aux petits gars campagnards la « civilisation » et les « progrès » des Allemands, mais la « semi-barbarie », ou la « barbarie » pure et simple des Italiens et des autres peuples de l’Entente !

31. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

Il faut qu’un pur, un parfait, un ingénu vienne le guérir et le remplacer dans sa fonction.

32. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 237, 1er mai 1907 »

D’ailleurs les accès de folie qu’avaient annoncés les journaux depuis son internement à l’Évêché sont de pure invention et n’ont jamais été constatés par qui que ce soit.

33. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 244, 15 août 1907 »

Un conteur de cette trempe se double nécessairement d’un érudit : celui-ci nourrit et fortifie son inspiration par une connaissance sûre et détaillée des littératures classiques ; les mémoires du xviiie  siècle lui sont aussi familiers que l’anthologie grecque ; sa curiosité et sa sympathie vont manifestement, non au labeur patient, appliqué, artificiel, des écrivains de pure imagination, mais à toute œuvre qui reflète avec précision la vie multiforme d’une époque ou d’un homme.

34. (1895) Articles du Mercure de France, année 1895

Et lorsqu’il passe en revue les maîtres du sonnet, cette forme si pure de la poésie, il rappelle la perfection d’art que lui apportèrent le Dante, Pétrarque, le Tasse, Alfieri, Foscolo, et déclare n’être non pas le sixième, mais le dernier de cette glorieuse élite.

35. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

Idéaliste pur, il n’a pas lu les catéchismes où l’action politique est la sœur du rêve des marchands d’esclaves. […] J’étudiai la forme du front bombé, sur lequel les cheveux sont plantés un peu haut ; les sourcils dont la ligne est si pure ; le dessin des narines ; les sinuosités des lèvres, et, sur tout cela, le rayonnement de l’âme ! […] Son programme d’expansion, qui s’inspire de la plus pure doctrine impérialiste, s’est développé depuis trois ans avec une vitesse aussi prodigieuse que les ambitions en étaient imprévues. […] — « L’emploi que ce Poète renommé a fait de la magie est, sans aucun doute, défectueux, car, ainsi que nous l’avons démontré au sujet du magique, et aussi à propos du fabuleux, il ne peut intéresser continuellement : toutes les fois qu’au plan même s’adapte le pur vraisemblable : toutes les fois que des actions purement humaines30 s’ourdissent sur ce pur vraisemblable, en excluant le divin du Paganisme et le diabolique et le cabalistique, en un mot, tout ce qui excède le pouvoir attribué à l’humanité, alors, il n’est pas douteux que, du chœur nombreux, du ballet, de la [mise en] scène, magistralement unie à la poésie et à la musique, il ne résulte un tout extrêmement agréable, où les sens plus vifs du spectateur se verront successivement alléchés par la variété et la magnificence des objets, au moment même où son esprit sera ému par l’intérêt qu’il prend à l’action et par la délicatesse de la poésie ; et son cœur ravi doucement par les sons de la musique. » Ces diverses lignes devront enfin se diriger toutes vers l’action comme vers le centre, et se perdre et se fondre toutes en elle : être non pas principales, mais subalternes : ne pas distraire l’attention du spectateur, mais être employées à solliciter son plaisir : ne pas lui présenter des objets hétérogènes, mais adéquats ; le poète et le compositeur de la musique, devraient toujours avoir, sous les yeux, à mon avis, le fameux précepte d’Horace : Denique sit quodvis simplex duntaxat, et unum  ; précepte qu’on sait bien n’être pas seulement applicable au plan de la Tragédie ancienne et de la Comédie, mais étendre sa loi à tous les plans d’actions théâtrales imaginables31.

36. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 252, 15 décembre 1907 »

La vision est d’une singulière beauté, car elle est dans l’abstraction pure, selon le principe absolu de l’Art digne de ce nom ; elle est en dehors de toutes les contingences de l’action commune, de toute grossièreté inutile et point esthétique des détails de la vie réelle ; elle évoque l’image byzantine et catholique de la naissance de Venise.

37. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 231, 1er février 1907 »

Giosuè Bersi, auteur d’un poème : le Sang, dont le style, serré sonore et pur, et la volonté subtile d’une compréhension de la vie tout entière, dans une esthétique qui est vivifiée par des éléments physiologiques, comme chez d’autres elle l’est par la métaphysique, témoigne d’un organisme poétique duquel il faut beaucoup attendre.

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