Ces élèves étaient : les peintres Fragonard, Monet et Brenet; les sculpteurs d’Huez et Brenet ; la pénurie du budget empêcha leur départ. […] Le fils du grand peintre, Juste-Nathan Boucher, avait commencé par étudier l’architecture sous Blondel et Soufflot. […] Plusieurs raisons militent pour ce sentiment : 1° trois années accordées à un architecte équivalent aux quatre accordées aux peintres et aux sculpteurs, en ce que ces derniers ont une copie à faire pour le Roy ou en marbre ou une peinture qui leur consomme leur quatrième année ; tribut auquel les architectes ne sont point assujettis ; 2° les connaissances que les architectes ont besoin de prendre en ce pays consistent à ramasser dans un portefeuille toutes les choses ingénieuses et de bon goût qu’ils y voyent, recueil qui peut être fait en moins de trois années par un homme studieux; 3° la science des architectes consiste certainement dans le goût et la décoration, et c’est là, quoi qu’en puissent penser ceux qui attachent beaucoup de gloire à la distribution et même à la construction, c’est là, dis-je, ce qui distingue le grand architecte du maître maçon ; c’est là ce qui a été et sera toujours infiniment rare. […] Greuze, Robert, peintres d’architecture, et tels sont le Paon, peintre de batailles, si ses talents achèvent de se développer, et le jeune Bertrand dans la supposition que ses dispositions éclatantes pour le dessin ne le conduisent pas à la peinture d’histoire.
On est peintre ou on ne l’est pas. […] On affirme volontiers, on a répété à satiété que les peintres du Nord ne sont pas mystiques. […] À l’objectivité du sujet les peintres du Nord ajoutent celle de la nature. […] Mais tout révèle les intentions du peintre. […] La couleur est ici pour autant que le dessin, et il serait du reste curieux de vérifier le procédé matériel employé par le peintre.
Molmenti rappelle à ce sujet le voyage du peintre de Grasse en Italie. […] Seigneur, ce dernier sera le peintre des peintres. […] Un vrai peintre ne perd jamais son temps ! […] Les peintres applaudirent. […] — Ridolfi n’est pas un peintre !
Il est, en effet, le peintre, par excellence, de la joie moderne, qui cache toujours, hélas ! […] Les personnages d’un peintre ont entre eux un air de famille et ressemblent à leur auteur. […] Le peintre, selon sa définition, doit être un homme universel. […] Les peintres demandaient des conseils aux sculpteurs, maîtres des formes et des reliefs. […] Il y a en lui un peintre qui s’ignore.
Et cette vision particulière, accidentelle, presque monstrueuse, cette préoccupation nouvelle et si complète de l’impondérable, constituent la géniale originalité du moins peintre des peintres. […] C’est à peine si l’on peut compter ses peintres, ses sculpteurs, ses graveurs, ses verriers et ses architectes. […] Reste le peintre. […] Il y réussira merveilleusement, et dans aucune école aucun peintre ne sera capable de l’y égaler. […] Fils d’un receveur général des finances et d’une demoiselle de Boullongne, nièce et petite-fille des peintres de Louis XIV, il a de qui tenir.
Il rappelle en son livre non seulement tout ce qui est connu de la vie des premiers Vénitiens, mais encore il catalogue la plupart de leurs œuvres, et note les tableaux dont l’authenticité absolue peut servir de point de départ pour l’étude d’un peintre. […] Les peintres de la lagune s’en tiennent à un mélange des traditions byzantines et gothiques et le plus séduisant de ces artistes est sans doute le successeur de Paolo de Venise, ce Lorenzo Veneziano qui depuis son polyptyque de l’Annonciation (1357) jusqu’à la Madone du Louvre (1372) montre en ses figures un charme comparable à celui des anciennes vierges de Cologne. […] On ne saurait guère contester aujourd’hui que l’effigie magistrale que Pisanello fit de ce prince, et qui est maintenant au musée de Bergame, ne soit, par la sûreté de la ligne, par la largeur des plans, par le caractère de la physionomie, par la clarté de la présentation, supérieure à un petit portrait comme celui que Jacopo peignit dans sa Madone du Louvre Lionel d’Este y est agenouillé devant la Vierge et sans doute en raison des petites dimensions de la figure le peintre n’a pu la traiter avec la même netteté que Pisanello. […] Les deux peintres, qui pendant un certain temps eurent tant d’affinité d’esprit, furent rivaux à la cour de Ferrare, et ils se distinguèrent de leurs contemporains par leur caractère de précurseurs. […] Bien que Jacopo ait réussi à s’allier Mantegna et que ses fils, Gentile le magistral portraitiste de Mahomet II et de Catherine Cornaro, et Giovanni le peintre des madones les plus charmantes de Venise, aient en même temps que Carpaccio préparé l’école nouvelle du Giorgione et du Titien, le courant padouan n’en eut pas moins son importance.
Je sais tout le plaisir qu’il y a à étaler une touche grasse, à écraser deux tons harmonieux qui se fondent comme le jus de deux fruits savoureux, mais combien plus noble la recherche approfondie de l’expression d’un sentiment, d’une pensée, avec la modestie obéissante et sévère du métier chez le peintre ! […] Non seulement Medardo ne serait pas fonctionnaire, non seulement il allait devenir un peintre, mais encore ce peintre compterait parmi ces énergumènes de l’art qui bousculent les traditions, narguent les rudiments, tournent le dos aux académies, ne veulent rien apprendre que par eux-mêmes pour ne rien créer que d’eux-mêmes. […] Le sculpteur qui n’est pas un peintre, c’est-à-dire qui sacrifie au fanatisme de la ligne tout souci d’atmosphère et de perspective, demeure irréel et médiocre ; et, d’autre part, tout grand peintre comporte un grand sculpteur. […] Le regard des yeux meurt comme étouffé sous la lourdeur des paupières tombantes ; là déjà, sans le concours d’aucune patine, le maître peintre qu’a voulu rester Rosso sculpteur a su rendre saisissable par la mise en valeur l’éclat pourpré du nez en fraise, la violâtre bouffissure des joues. […] Aussi l’expression du peintre est-elle bien plus forte. » Or, envisagez les récentes œuvres du Piémontais : le Sportman, le Malade d’hôpital, la Cantatrice, la Femme à la Voilette ; puis sans tourner autour de la figure, en vous plaçant à tel point de vue unique que vous commanderont le hasard de lumière et l’effet de lampe cherchés : renoncez à les considérer autrement que dans leur jour ; et convenez que l’expression d’un peintre ne serait pas plus forte ; que cette réalisation artistique, n’est, elle aussi, que ce qu’elle veut ; et que le défi de Baudelaire est ici crânement et magistralement relevé.
En sorte que sa préférence ira aux écoles de Venise et de Sienne et que les peintres de son choix seront l’Angelico, le Borgognone ou Sano di Pietro, à côté de Carpaccio ou du Titien. […] Il y a eu trois peintres qui, vraiment, se sont toujours inspirés non point de leur observation, ni de leur fantaisie, mais en quelque sorte d’une version directe du ciel élevés jusqu’à l’extase par la ferveur de leur foi. […] Ce n’est pas que, à ne considérer chez lui que son métier de peintre, comme nous faisons pour un Filippo Lippi ou un Mantegna, Sano ait de quoi nous paraître le plus original ni le plus habile des maîtres siennois. […] Berenson sont bien près de ne reconnaître qu’un talent de second ordre — l’Angelico siennois a pour lui quelque chose de plus que l’ordinaire des peintres. […] Mais M. de Wyzewa est un peu fâché que la critique moderne trouble les opinions reçues depuis Vasari, et il vient à nouveau de traduire deux des Vies des peintres de l’historien, celles précisément de Filippo Lippi et Botticelli.
Un Grec et un Anglais ont chacun une manière d’être beau qui n’a rien de commun… nos peintres sont enchantés d’avoir un beau idéal (et nos littérateurs aussi donc !) […] L’idée d’un peintre ne doit-elle pas avant tout être peinture, et peinture surtout plus que littérature ! Goya, Rembrandt, Daumier étaient de grands peintres dans tout ce que ce mot implique de qualités particulières à cet art. […] Or, nous voyons avec peine les jeunes peintres s’écarter de cette considération, et les littérateurs, soit par faiblesse, soit par ignorance, encourager ce défaut de déploiement qui n’engendre rien que d’anormal et de bouffon, partant d’inharmonique. […] Exemple : La lune ouvre dans l’onde un éventail d’argent ; qui ne voit du premier coup que cela, très pictural en poésie, ne peut rien donner en peinture, et qu’un visage peint par un bon peintre lui sera toujours préférable en tant que peinture ?
Bouguereau, un jour qu’on lui demandait son opinion sur tels peintres nouveaux, répondit : « Si l’on admettait leurs principes, il faudrait se résigner à réinventer la peinture tous les siècles ! […] Arsène Alexandre et ce qu’il a réussi en partie, car assez souvent le souci de réagir contre les opinions vulgaires l’entraîne à des rigorismes : « Le Sodoma peintre facile et médiocre… se fit une apparence d’originalité… Ses figures molles et soufflées… cette espèce d’écriture bâtarde… » Il est pourtant difficile de nier Saint Sébastien et surtout la douloureuse beauté de sa tête. […] Il donne son impression sur les peintres italiens et étrangers qui ont figuré à cette Exposition ; il sait varier la forme de cette impression, il fait des parenthèses, il amuse, il plaît. […] Vittorio Pica, plus fidèle aux règles, cherche avant tout et après tout le peintre dans le peintre. […] Ojetti se retrouvent souvent dans la même conclusion ; phénomène désespérant pour les peintres qui, repoussés par l’un, ne peuvent pas se consoler dans les bras de l’autre !
Le ciel entier pourrait presque passer pour le sujet du tableau, tant il en occupe la majeure partie, et tout autre peintre de scènes paysannes, M. […] Du poète, cette petite toile donnerait peut-être ce que l’humble rameau peut suggérer de l’arbre ; mais dût-elle seule survivre, elle suffirait à justifier l’admiration que nous inspire le métier de Segantini ; le peintre subsisterait. […] Ce morceau de maîtrise parfaite où, en plein labeur interrompu sous l’accablant soleil de midi, une soif presque animale s’étanche, ceci particulièrement ne rentre dans noire sujet que pour y remplir son rôle de jalon ; mais nul mieux que lui ne montre le peintre qui ne saurait rien apprendre de plus, le peintre dont la peinture doit sans conteste s’assimiler à celles des plus grands, l’artiste hors pair enfin et impossible, semblait-il, à imaginer avant l’apparition de Segantini : un Velasquez qui serait en même temps un Claude Monet. […] L’Amour à la fontaine de vie n’est pas une réédition du thème qui a préoccupé tant d’artistes depuis la Renaissance jusqu’à aujourd’hui où, alors même que Segantini méditait son tableau, des peintres tels que MM. […] Le peintre n’en fut pas blessé, et sa main laborieuse s’agita patrialement dans l’atmosphère que respiraient ces quatre femmes fausses d’élégance, aux roturières ligues.
Raphaël fut élevé dans l’atelier de son père, médiocre peintre — nous dit-on — dont il copia les tableaux, puis entra chez le Pérugin. […] Des « peintres sacrés », dans la « boutique » desquels on peignait tranquillement de douces madones en causant sans doute, aux repos, de choses supérieures. […] Le culte languissant viendra demander à ces ambitieux la représentation de ses saints mystères, à ces ambitieux plus avides de plaisirs matériels que de pensées profondes, et des maîtresses de peintre deviendront les madones que la foule vénère ; et la conception grandiose de Marie sera traînée dans le ruisseau de la beauté vendue. Se ravalant inconsciemment de plus en plus, le peintre s’adonnera lui-même aux saturnales1, aux plaisirs malsains et proscrits, et ne sera plus qu’un automate singeant toujours les mêmes formes, de son pinceau hâtif : c’est de cette lassitude de ses nuits que naîtront les trucs, les malhonnêtetés, le trompe-l’œil, le mensonge.
On sait que l’Autriche dispute à l’Italie la gloire d’avoir donné naissance au grand peintre des Alpes. […] En Italie il ne reste presque plus rien d’important de Segantini, sans conteste le seul peintre italien moderne vraiment digne de sa gloire.
Seitz, le peintre décorateur du sanctuaire de Lorette. […] C’était le cas des peintres, qui appartenaient à la corporation des médecins et droguistes. […] Le peintre qui a brossé cette toile est un maître et l’un des plus grands. […] Or, s’il ne nous reste de Pisanello peintre que de trop rares exemples de sa maîtrise, par contre les dessins abondent qui montrent que le médailleur, si intéressant soit-il, ne saurait venir qu’après le peintre. […] Les décors, les costumes, dont le dessin fut l’œuvre suprême du peintre Paul Ranson, étaient, hélas !
Cette logique est plus près de la modiste que du peintre. […] Il est évidemment difficile de déterminer, dans une œuvre d’art, jusqu’où la sensibilité ou la raison ont dirigé et influencé le peintre. […] Pour mesurer l’espace, il faut d’abord « établir un continu », ce que fait un peintre chaque fois qu’il crée une forme. […] J’appelle l’attention sur cette conclusion de Poincaré qui me paraît intéresser particulièrement les peintres. […] Jusqu’ici la perspective italienne a été notre base, mais nous savons désormais qu’elle ne permet pas au peintre d’exprimer intégralement l’espace visuel.
Boccioni, ou la Rafle du même peintre, les Funérailles de l’anarchiste Galli de M. […] Le peintre Picasso regarde une toile d’un peintre futuriste. […] Voilà donc quatre peintres qu’on peut juger de bons peintres, si on se donne la peine de regarder attentivement leur œuvre, et dont on peut attendre un vigoureux développement. […] Soffici dit bien d’autres choses encore, d’où il résulte qu’il considère Renoir comme un grand peintre et comme le plus charmant des grands peintres. […] Et enfin, une lettre au peintre Raphaël Mengs.
Ce qui fait tache, au contraire, ce sont les toiles de trois ou quatre peintres de talent, égarés là. […] […] Aussi les peintres font, imprudemment beaucoup, leur propre portrait. […] Ou rencontre seulement son nom dans les registres de la corporation des peintres de 1737 à 1773. […] Le peintre s’en tient au charme général et superficiel des ensembles. […] On sait que cet excellent peintre de caractères, qui veut à toute force être un peintre de mœurs, réussit fort bien le portrait.
Un peintre cubiste de grande valeur voulait me persuader un soir que même le Colisée romain pouvait être un sujet de tableau. […] Les plus récentes expositions aux « Indépendants » prouvent que tous les peintres d’avant-garde commencent à rentrer dans ce point de vue. […] Nous différons d’eux en ce point capital : l’Universalité des peintres catholiques était une conséquence du mysticisme religieux et d’un théisme presque totalement disparu. […] Peintre tout d’abord, il montra ses ouvrages dans cette exposition annoncée à grand tapage qui eut lieu chez Bernheim, à Paris. Les seuls peintres viables y étaient Severini et Carrà, tous deux influencés par nos écoles d’avant-garde.
Peintre sacré et peintre profane, ordonnateur des fêtes, compagnon d’un charme incomparable, créateur d’œuvres hydrauliques et mouleur de statues triomphales, il s’adonna sans peine à la joie de gaspiller cette énorme force qui, physiquement et cérébralement, émouvait sans cesse l’élégance attique de sa personne.
Glavé, soient beaux comme de beaux portraits anciens — si quelques lettres du peintre alsacien relatives aux vieux maîtres n’y étaient citées. […] Le volume, par l’abondance et la beauté de ses illustrations, peut être considéré comme le plus important paru sur le grand peintre préraphaëlite. — Umberto Bianchi : Liriche. […] Mais, sur la foi de Vasari, on avait jusqu’ici assez négligé Verrocchio peintre. […] Pierre Gauthiez se figure-t-il par hasard qu’il suffit à deux peintres de prendre les mêmes modèles pour que leurs œuvres se ressemblent ? […] La première édition de cet ouvrage qui est, avec les Peintres modernes et les Lois de Fiesole, parmi les plus importants que l’auteur ait écrits sur l’art, parut en trois volumes, de 1851 à 1853.
§ L’homme fut peintre, médailleur, architecte à n’en pas douter, et eut cet universel et stupéfiant génie particulier aux créateurs de son époque. […] Le peintre qui a fixé pour la suite des siècles le type extérieur du Christ nous y était présenté comme un hardi spéculateur, traitant légèrement les croyances d’autrui, et mettant la philosophie au-dessus du christianisme. […] Il n’abandonna pas tout de suite, ni entièrement, son art ; toutefois, il n’était plus le peintre gai et objectif, à travers l’âme de qui, ainsi qu’à travers une vitre claire, les figures brillantes de la vie florentine passaient sur la blanche surface d’un mur, ayant pris dans le passage je ne sais quel air plus doux et plus pensif. […] Et les élèves de Léonard avaient si bien saisi sa manière que, malgré le petit nombre des œuvres authentiques du maître, il existe une foule de tableaux d’autres peintres à travers lesquels nous pouvons le voir avec certitude et étudier de très près son génie. […] Barbiera, qui a pu voir plusieurs de ses portraits, nous affirme qu’elle n’avait rien de commun avec les inquiétantes héroïnes des vieux peintres lombards ; elle n’était pas même proprement jolie, mais ses traits étaient à la fois très nobles et très doux.
J’ai encore besoin d’une traduction pour plusieurs peintres.
À part la belle série de dessins de Jacopo, le père, rien à la vérité ne trahissait la main de ces peintres vénitiens. […] Cette influence devait toucher aussi Bartolommeo Veneto, une des plus curieuses et des plus mystérieuses figures des peintres vénitiens, avec ce Jacopo dei Barbari sur lequel M. […] À peine pouvons-nous fixer approximativement la mort du peintre par une lettre d’Isabelle d’Este écrivant peu après à Taddeo Albano pour lui demander d’acquérir la peinture d’un effet de nuit. […] Je ne saurais m’attarder ici, dans les limites d’une chronique, ni à Lorenzo Lotto, le peintre de prédilection de M. […] Il faut souhaiter que l’occasion se présente un jour d’acquérir quelque belle œuvre de ce merveilleux peintre, quelque vigoureux visage d’homme comme celui du musée civique de Milan, qui soit digne vraiment d’un des plus grands, sinon du plus grand parmi les peintres vénitiens.
Dispersion de la collection Rodolphe Kann [extraits] […] On aurait peut-être pu retenir quelqu’un des merveilleux Rembrandt qu’étaient le Portrait de Titus, le Portrait d’un savant, le Christ et la Samaritaine, ou le suave profil de Giovanna Tornabuoni par Ghirlandajo, ou l’Escarpolette de Fragonard, sans doute le chef-d’œuvre de ce peintre. […] — Parmi les primitifs italiens et flamands, outre le Ghirlandajo mentionné plus haut, on admirait, présentés dans un cadre exquis, des fresques de Luini, des tableaux de Benozzo Gozzoli, Andrea del Castagno, Giovanni Bellini, Dirk Bouts, Rogier van der Weyden, Memling, Gérard David, etc
Comme celui de Paris, le livre de Londres semble avoir appartenu, après la mort du peintre, à son fils Gentile. […] Umberto Boccioni ; cette vérité, j’ai eu le plus vif plaisir à l’écrire lors de la première exposition des peintres futuristes à Paris. […] Boccioni peintre un artiste extrêmement doué et d’une puissance de réalisation peu commune. […] Boccioni, Russolo, Severini et Carrà des peintres très remarquables. À l’actif de chacun d’eux il y avait au moins une toile qui prouvait qu’ils savaient admirablement leur métier de peintre avant de se créer un corps de doctrine nouvelle.
De là vient sans doute qu’il ait été si rapide et si peu chaleureux à propos d’un écrivain dont il parle en général avec un enthousiasme ardent, Goldoni, « l’enfant chéri, le peintre de la nature26 ». […] Il consacre à Goldoni trois quatrains bien intentionnés, sinon bien tournés, dont voici le dernier : Aux critiques, aux rivaux, La sature a dit sans feinte : « Tout auteur à ses défauts, Mais ce Goldoni m’a peinte. » Le peintre de la nature, écrit-il un peu plus tard, « peut me compter au rang de ses plus passionnés partisans27 » ; quelque temps après, Voltaire malade fait à sa nouvelle idole ce galant compliment : « Si le cher Goldoni m’honore d’une de ses pièces, il me rendra la santé ; il faut qu’il fasse cette bonne œuvre28. » Par la suite, toutes ses lettres à ses correspondants italiens sont de longs dithyrambes en l’honneur du grand Vénitien qui lui semble incarner son idéal personnel de la bonne comédie : « l’art d’enseigner la vertu et les bienséances en action et en dialogues29 ».
[…] Au Louvre : nouvelle acquisition : une peinture, école italienne du xve siècle, portrait de jeune femme attribué à Vittore Pisano, peintre, sculpteur et médailleur.
Lemonnier, Huysmans, Hannon, Verhaeren, Rodenbach, Rops, H. de Groux, Minne, Holman Hunt, Burne-Jones, Swinburne, Morris, Whistler ; les peintres italiens Morelli, Sartorio, Previati ; les écrivains Carlo Dossi et d’Annunzio ; Tolstoï, Rod, Goncourt, etc. […] Dans ce conte fantastique assez compliqué qui commence au ve siècle et finit aux xviiie , la Psyché est une statuette, jetée dans un puits par le dernier poète païen ; un couvent se bâtit autour du puits ; Psyché « revient », se promène, est vue par un peintre, qui, croyant faire une Vierge pour l’église du couvent, fait une Psyché.
Benson fait soigneusement ressortir la prédominance que le poète de la Blessed Damozel et le peintre préraphaélite a exercée sur des hommes aussi grands que lui sinon même plus grands : Madox Brown, Holman Hunt, Millais, Ruskin, Burne-Jones, William Morris, Swinburne, Meredith, tous subirent incroyablement son inévitable influence. […] À Rome vous trouverez un Quirinal, un Parlement, des ambassades et des ministères, mais pas un grand poète, pas un grand peintre, pas un grand romancier. […] Ils s’appelaient Gabriele d’Annunzio, Giovanni Pascoli, le peintre Michetti, etc., ils se dispersèrent pour suivre chacun la fatalité de sa marche géniale. […] Ceux qui écrivaient le Convito devinrent des poètes et des peintres célèbres.
. — Une belle gravure d’après une tête d’étude du peintre Andrea Gastaldi, mort à Turin il y a deux ans (30 août).
Une œuvre de lui indique d’ailleurs combien l’influence italienne eût pu être néfaste pour le peintre français : c’est celle où le musicien Cherubini est représenté avec la Muse derrière lui.
La domination espagnole introduisit ensuite en Sicile un art ronflant, tourmenté, chargé de sculptures, et les architectes qui, au xviie siècle, donnèrent à Palerme sa physionomie actuelle, les peintres et les sculpteurs qui décorèrent ses églises et ses palais vécurent d’emprunts qu’ils firent à l’art de l’Italie continentale.
Caron s’est souvenu que le peintre des Hautes-Alpes étant né à Arco, l’Autriche devait le considérer comme un de ses enfants, quoique, durant toute sa vie, elle ne s’en souciât que médiocrement. […] Plus tard il vend ses deux premières médailles d’or pour vivre et c’est à travers une jeunesse de terribles misères qu’il devient le grand peintre qu’il fut.
En janvier dernier, il achetait pour près d’un million de marks, à un peintre viennois qui l’avait découverte en 1914 dans un vieux château du Tyrol, un exemplaire de la Vénus au musicien de Titien dont le Musée de Madrid conserve l’original et une première variante, regardée comme une œuvre d’atelier. […] Un Portrait de l’Arétin Jusqu’en 1531, année où le pape Clément VII le commit à l’office de plombier des bulles pontificales, fra Sébastiano dit à cause de cela del Piombo, était tout simplement Sébastiano Luciani, peintre vénitien de l’école du Giorgione. […] Illemo Camelli : Du socialisme au sacerdoce (traduction et préface de Maurice Vaussard), Perrin, 3 fr. 50 Encore un document de premier ordre : l’auteur, peintre, longtemps agitateur socialiste redouté du gouvernement italien, raconte comment il en est arrivé à devenir prêtre et professeur d’histoire de l’art au grand séminaire de Crémone (à ce propos, avons-nous des cours d’histoire de l’art dans nos grands séminaires français ?) […] Mais cette germanophilie — contrebalancée, d’ailleurs, par une anglophilie de même nature — était d’essence purement commerciale, étant due à ce que le grand peintre voyait sa production systématiquement dédaignée en Italie, cependant qu’on se la disputait dans les Empires Centraux. […] Mais voici venir une bande d’étrangers, parmi lesquels le peintre Flammen.
Les Ombriens sont dans l’école italienne des xive et xve siècles ceux qui étaient désignés pour être les peintres de la Vierge. […] Réaliste, épris de nature, il enferme la pensée mystique qui le guide dans le corps des hommes et des femmes qu’il a sous la main : la fille du peuple qui a quelque peu de front pose une Vierge, — sa Vierge d’Arezzo, — le premier montagnard venu un Christ : celui de sa fresque du Mont-de-Piété a le nez cylindrique, les lèvres épaisses d’un maure, les yeux caves et les extrémités grosses et communes, — mais le peintre, en dépit de ces réalités qui s’imposaient à lui, a su le rendre formidable et impressionnant quand même.
Deuxième point : les imbéciles, outre qu’ils sont tels, sont aussi des hypocrites nauséabonds s’ils participent à la guerre sans courir aucun risque, mais en exploitant avec l’habileté commerciale propre à beaucoup d’imbéciles de lettres, leur uniforme de soldat… Troisième point : préparer, ordonner, gagner des batailles est chose géniale et il n’y a pas de doute qu’un grand général soit un homme de génie à l’égal d’un grand homme d’État ; mais il est bon de rappeler en ces temps-ci qu’un grand poète, un grand critique, un grand peintre ne sont pas moins grands ni moins nécessaires à une nation qu’un grand général, si cette nation veut compter pour quelque chose dans l’histoire du monde… De là l’utilité d’une revue littéraire aujourd’hui et le courage louable qu’il y a à la maintenir en ce moment, où il arrive aisément qu’on prenne pour un manque de patriotisme ce rappel des valeurs supérieures.