Mila dit des paroles de bonté. […] Ici, il n’y avait personne avec qui échanger deux paroles. […] Don Elia tint parole. […] Ces paroles, dites sur ce ton, par ces lèvres, le foudroyaient. […] de telles paroles répondaient pleinement à ses pensées !
Guido a pour son père des paroles de fiers reproches, et comme il veut espérer, comme il ne peut pas croire à la science dont le dernier mot lui dirait que sa Mathilde n’est que poussière, il se jette aux genoux du religieux qui vient de sortir de la chambre de sa femme pour en annoncer le trépas, et il lui demande cette parole, cette prière, cet espoir dont il a soif. Le père, lui, l’athée, accablé par ce malheur et par la chute soudaine de tout son édifice, murmure, égaré, la grande parole humaine : Chi sa ? […] » Le fils, touché, veut demander pardon, trouver une parole d’excuse et de tendresse. […] Elle semble attendre son expression supérieure et définitive par quelque chose de plus insaisissable et de plus ailé que la parole. […] La Princesse, transportée immédiatement dans ses appartements, rend le dernier soupir avec une parole de paix et de pardon.
Il ne peut y avoir de négociations que celles-là, sanctionnées à l’avance, par l’épée et le canon, surtout quand on a devant soi un adversaire qui se vante qu’en cas de nécessité il juge légitime de trahir sa parole et sa signature. […] Le vent glacé éparpillait ses paroles, mais des lambeaux de phrases arrivaient à mes oreilles ; — Regardez… maisons détruites par les Belges ! […] un moment après elle rentrait, faisait de nouvelles propositions, jusqu’à ce que l’adversaire, submergé sous un déluge de paroles, cédât enfin de guerre lasse. […] On ne peut concevoir en Italie qu’un homme soit vilipendé pour avoir tenté d’élever son esprit au-dessus de la mêlée et pour avoir prononcé des paroles de générosité et de justice. […] Il y a des gens qui passent à côté de telles douleurs sans trouver d’autres paroles que celles des officiers allemands en Belgique : « C’est la guerre !
— Cher Aldramino, ma parole, vous m’en croyez amoureux ! […] s’écria Aurora, terrifiée par les paroles de Nina. […] Souvenez-vous de mes paroles ! […] Je vous en donne ma parole. […] Il avait entendu les dernières paroles de Wellseley, et vu son geste.
Ceux qui ont l’air de remplir ces conditions ne sont pas sérieux ; leurs jugements n’ont même pas d’importance pratique ; il y a autour d’eux un petit désert arabique et le sable seul s’émeut de leurs paroles. […] Par la musique il veut répandre la Sainte Parole, et il a résolu, lui, prêtre, d’illustrer l’Évangile en de nombreuses fresques sonores. […] Mais on ne peut citer de lui aucune parole assez précise pour justifier cette impression ; elle eût d’ailleurs été en désaccord avec un génie dont un des traits principaux est une tendance à se perdre dans un mysticisme raffiné et plein de grâce. […] Heureusement pour les juges, l’opinion publique était à ce moment si délibérément contraire à Savonarole qu’elle était prête à considérer comme paroles d’évangile toutes les calomnies répandues sur son compte. […] Leoncavallo sait, mieux que tout autre, par l’abondance de ses gestes et la volubilité de ses paroles, priver l’auditeur de tout essai de réflexion.
Mes sages paroles ne plurent que médiocrement à Barbarelli. […] Mais, comme tout le monde, il subissait la séduction des paroles que prononçait Giorgione. […] Les paroles ne tardèrent point à devenir violentes. […] La noblesse de ces paroles les dérouta. […] Mais la parole d’avant-garde des lettres italiennes est proférée par des poètes.
Celui qui est Dieu entend les paroles de Dieu. […] La lettre tue, l’esprit vivifie, dit le grand apôtre : parole vérifiée clairement dans cette question du Beau. […] À ce propos, voici quelques paroles d’Eugène Delacroix rapportées par les récentes publications de ses agendas : La question du Beau se réduit à peu près à ceci : Qu’aimez-vous mieux d’un lion ou d’un tigre ?
Les pies imitent la voix de l’homme, qui seul est doué de la parole. […] « Nulle personne dont l’esprit est sain ne saurait hésiter sur la première parole qu’il prononça, je ne doute pas que ce ne fût Élie ou Dieu. » Or cette parole est à la fois une façon d’interrogation ou de réponse. […] Non, la première parole fut hébraïque : Eli !
Mais écoute les paroles que je vais te dire. […] Répondant, je lui dis : Madame, si j’ai péché envers vous, où, en quel lieu et en quel temps vous ai-je jamais adressé une parole déshonnête ? […] Quand elle eut prononcé ces paroles, les cieux se fermèrent2. » Voilà bien le prototype de la Vita nuova de Dante ; mais Dante n’a sans doute connu Hermas qu’à travers l’imitation qu’en a faite Boèce dans sa Consolation. […] Il la jugeait selon les critères d’un autre siècle, mais sa parole facile, plaisante, claire et élégante était une compensation.
Les marxistes italiens, en mal de réalisme, n’en sont pas moins très mal venus de vouloir, selon la parole de Verlaine, tordre le cou à l’éloquence. […] Ce fut l’occasion, pour l’ancien Président du Conseil, de prononcer quelques brèves paroles. […] Dès qu’il en a l’occasion, il rappelle ses gestes et ses paroles, et il souhaite que, non seulement ses compatriotes, mais encore tous les combattants de l’Entente profitent de son grave enseignement. […] Ces sages paroles seront entendues à Rome. […] Le grand vieillard bénit tes paroles ; elles sont paroles de vérité, comme ses notes, que tu as bénies… Je sens le besoin de te dire merci d’avoir bien voulu trouver une place pour mon nom à côté du sien dans un coin bien intime de ta pensée.
Mais les œuvres de nature lui paraissent plus dignes que les paroles. […] » Sa parole âpre, « sans ornement et sans art », va répandre dans le peuple les lieux communs de la révolte. […] Sa psychologie n’est ni dans les paroles ni dans les attitudes de Saül. […] Dans la tragédie d’Alfieri, elle n’a que des paroles de dévouement sévère, de résolution farouche, devant son père et devant son époux. […] Une confiance absolue anime cet exégète, qui unit l’exemple à la parole, le geste supérieur de la création à la recherche intellectuelle du critique.
Le pire, je dirais le comique dans cette tragédie de paroles, c’est que le jeune romancier, piqué par le reproche, a eu la faiblesse d’en tenir compte ; et voilà que dans la seconde édition de son roman on lit : « M. […] Il faut le croire sur parole ; sa démonstration nous laisse embarrassés, parce que nous n’en avons pas le contrôle. […] Ferrero n’a été jusqu’à présent qu’un défilé de paroles. […] J’eusse même préféré qu’elle fût cuisinière et plus appétissante. » Voilà des paroles raisonnables. […] Nous le croirons sur parole, et l’empereur sera bien ainsi l’être le plus extraordinaire de son empire.
Vénus et la rhétorique sont suaves, et se manifestent par l’étoile soir et matin, comme la science par la parole et par l’écrit. […] La parole enflammée du Paraclet a préparé l’avènement de la négation.
Alors le poète dira quelque grande parole d’espoir, au milieu d’un grand deuil, ou quelque terrible prophétie de mort au milieu d’une grande fête. […] Si sa parole rythmait des visions oubliées de la grandeur de Rome, c’était pour mieux faire ressortir la veulerie, la misère et la honte du présent. […] Il dit sa grande parole.
Prouvez-moi que je vous ai manqué de parole. […] Dans cette position, j’eus beau prier, pester, gronder ; elle me laissa dire sans proférer une parole.
Chacune de ses paroles les saisissait de joie. […] Le « double état de la parole », si merveilleusement exprimé par Mallarmé, l’un des plus étonnants esthéticiens modernes du verbe, éclaira la volonté innovatrice de d’Annunzio. Celui-ci marqua toujours énergiquement la séparation entre son expression quotidienne parlée et l’expression de la parole écrite. […] Par une invincible nécessité de son esprit, il continue, point écouté, à dire sa parole. […] Il est indifférent qu’un artiste soit porté à l’arrêter en une vision de forme, ou de couleur, ou à l’évoquer par des signes qui expriment des tons rudimentaires asservis à la géométrie de la parole syllabique, ou à de vastes combinaisons de tons servis à l’arithmétique de la parole rythmique.
Le malheureux tient parole, et il se fait écraser sous un train, probablement en retard, comme d’habitude. […] — Pourquoi n’as-tu pour nous que des paroles blessantes ? […] Allons, laissez-moi redescendre à la plage, puisque mes paroles vous blessent. […] Les paroles qu’il nous a jetées à la face, et à toi aussi, ne te brûlent-elles pas ? […] La parole de M.
L’auteur des paroles, l’académicien V. […] Comment ne point comprendre l’absurdité de faire parler longuement des personnages dont on voit remuer les lèvres sans entendre les paroles qu’ils prononcent ? […] D’après ce qu’il me dit, on les tient pour d’admirables choses en ce qui concerne le chant ; les paroles ne méritaient pas de telles louanges. […] si le saint respect de la triple couronne N’enchaînait ma parole, ô pontifes pervers ! […] La propagande par l’affiche, la parole et la brochure a été saisissante d’intensité et d’habileté.
Après avoir exposé les causes de cette abjection, le Convito ajoute : Il y a encore des hommes qui vivent et qui ne désespèrent pas, confiants dans la force ascendante de l’idéalité des pères, dans le pouvoir indestructible de la Beauté, dans la souveraine dignité de l’esprit, dans la nécessité des hiérarchies intellectuelles, et enfin dans l’efficacité de la parole. […] Je laisse à son sujet la parole à Alexandre Dumas père, auteur d’un volume sur elle : « Mais c’est qu’il faut le dire, l’art s’est développé et est tombé avec cette famille, et, chose étrange, a subi toutes les variations qu’elle eut à subir… etc.
Casanova, je vous ai tenu parole, me voici. […] Il me donna sa parole qu’il ne toucherait à rien. […] La vie du Tribun romain est représentée avec une opulence telle de détails choisis que la figure du Plébéien bondit devant nos yeux claire, précise, troublante, comme la suprême parole d’un aveu. […] Relatées par lui, les principales paroles tombées d’âge en âge du haut de cette chaire doctrinale et trop souvent métaphysique ne donnent effectivement pas à regretter que M. […] Les paroles de bienvenue qui leur furent adressées leur rendirent l’espoir.
Les Florentins étaient passés maîtres dans cette escrime de la parole, et plus d’une fois ils lui durent le salut ou la victoire. […] Gaspard Vallette, « et qui dit à chacune la parole qu’elle attend et la parole qui convient ». […] Tes paroles sont si belles et si bonnes, tu parles une langue si mélodieuse… Tout ce que tu penses, tout ce que tu fais est juste et saint… Reste ce que tu es à présent, n’y change rien. […] Des chevaux et des flammes, la grande dédicace marine « à Talassia », l’épigraphe énigmatique tirée des paroles mêmes de Phèdre : « Qui dompta le feu avec le feu ? […] Mais laissons la parole au désabusé Garganello : ‘ Hier Parpaille me fit demander un office de la Vierge.
Le poète florentin met dans la bouche du roi de France ces paroles terribles : Io fui radice della mala planta, Che la terra cristiana tutta aduggia, Si che buon frutto rado se ne schianta Di me son nati i Filippi et i Luigi. […] Je peux galamment croire Sfinge sur parole, mais si j’osais mettre la galanterie de côté, je voudrais lui dire que cela n’arrive jamais dans le monde : l’homme qui se contente d’un seul baiser est indigne de descendre d’une longue série de guerriers et de conquérants. […] L’arrestation de Casanova, son emprisonnement dans les Piombi, la date exacte de son évasion, le nom du moine qui l’accompagna, tout cela est prouvé par des documents contenus dans les riferte de l’Inquisition d’État ; il y a là les comptes pour les réparations du plafond et des murs de la cellule d’où il s’échappa ; les rapports des espions sur la dénonciation desquels il fut arrêté pour sa dangereuse liberté de parole eu matière de religion et de moralité. […] Dans les manuscrits nous en trouvons d’innombrables et la principale valeur de leur témoignage c’est qu’ils ne nous disent rien que nous n’ayons déjà pu connaître, si nous avions simplement cru Casanova sur parole. Mais, il n’est pas toujours facile de croire les gens sur parole, quand ils écrivent sur eux-mêmes, et le monde a fort répugné à prendre Casanova tel qu’il se représente.
La musique qu’il fit sur le duo : Se mai più saro geloso paraît avec avantage au milieu de celles que les plus excellents maîtres ont composées sur ces paroles.
Auguste Cordier, à qui nous laissons la parole : « Le texte est de la main d’un copiste, très incorrect, avec notes, annexes et corrections de la main de Stendhal.
Il était trop préoccupé de lui-même, de ses attitudes, de ses paroles, de l’effet qu’il devait produire pour rester attentif, comme on l’aurait souhaité. […] Le rêve ne se révèle pas en un langage de paroles, il est scénique, terriblement scénique, il se révèle en un langage incomparable d’attitudes, de gestes, de situations tragiques, dramatiques et pathétiques, qui enveloppent l’action dans une atmosphère de musique héroïque et sensuelle, d’où la vision de Venise surgit, tel un triomphe de flammes sur un incendie perpétuel d’âmes.
Il n’avait pas la parole abondante et facile : les veines de son front se gonflaient dans l’effort, comme celles d’un cheval de race animé par la course.
Et, quand Caccini lui-même, dans sa Nuove musiche, réprouve toute atteinte à la prosodie, blâme « une musique où on ne comprend pas bien les paroles » au lieu que soient soulignés le sens et la portée du verbe, et conclut, en invoquant Platon : « … La musique n’est, avant tout, que langage et rythme, et seulement après, et en dernier lieu, son. […] Pour avoir respecté la prosodie, réjoui ou troublé « l’inteletto » grâce à la compréhension des paroles, les œuvres de Caccini, Cagliano et consorts ne s’en portent pas mieux aujourd’hui. […] J’ai suivi ces entrevues et j’ai remarqué que les auteurs de mon pays sont modestes : on chercherait en vain des grandes paroles et de ces gestes qu’on appelle beaux. […] Et comme Rosa riait d’un rire mécontent, il se sentait presque monter les pleurs aux yeux, dans son angoisse de ne pouvoir trouver une seule parole. […] Des paroles aussi hautes ne sont pas seulement un conseil et un talisman pour les gens de métier, elles sont un enseignement humain qui doit servir à mieux faire entendre à tous la raison de la Vie : « Nos compréhensions tardives sont faites des révélations de l’expérience, c’est donc vainement que nous regrettons de n’avoir pu en faire le départ de notre activité.
Et nous ne saurions pas invoquer autour de Brando ce chœur de sympathie posthume qui faisait dire à Ulysse des paroles de profonde pitié sur Ajax mort et lui faisait répondre fièrement à Agamemnon : « Je le haïssais quand il était beau de haïr. » Mais il faut de toute façon rendre justice au poète inébranlable que trop de coups veulent frapper aujourd’hui, car malgré tout il peut vraiment dire de tout son œuvre théâtral : « Ai-je voulu parler sur la scène du masque fidèle de l’homme éphémère ?
Pour ceux qu’elles dédaignent, elles demeurent inutiles, indifférentes ou tristes : leurs mystérieuses paroles de Beauté ne répondent qu’à ceux qui interrogent. […] Au Mercure de France, à l’Ermitage, à la Revue Blanche, on serait satisfait des paroles qu’il me dit. » M. d’Annunzio leur doit bien cela, car, comme jadis pour le vin retour des Indes, les critiques académiques ont trouvé fort bonifié chez lui ce qu’ils n’avaient pas daigné apprécier chez nous.
En 1654, le cardinal de Retz, au château de Nantes, est aidé à l’intérieur par son valet de chambre, son médecin, l’abbé Rousseau, et au dehors par M. de Brissac, qui « me donna sa parole qu’il me servirait pour ma liberté en tout ce qui ne regarderait pas le dedans du château ». […] Jamais je n’oublierai les heures que j’ai passées sous le charme de sa parole à la clinique médicale de l’Université de Bologne : personne, ni avant, ni depuis, ne m’a donné une impression aussi forte et aussi directe de la puissance de l’esprit humain. […] Ajoutez à cela les plus beaux dons de l’orateur dans le meilleur sens du mot, non pas de l’homme des assemblées populaires qui cherche de gros effets pour remuer les foules, mais de celui dont la parole est l’écho fidèle d’une âme avide de vérité et qui tend à s’élever sans cesse, et dont les inflexions mêmes de la voix rendent les nuances de la pensée. […] Voici déjà, dès ce préambule, de chaudes paroles approbatives à l’adresse de l’œuvre de M. […] Les gens du port sont frappés de stupeur et « se répandent en paroles ailées ».
Pour les problèmes les plus profonds elle se contente des lumières du catéchisme ; le sens énigmatique, multiple et secret d’une parole n’existe pas pour elle, car le sentiment véritable de cette extatique est porté vers le réel.
Il fronça les sourcils, et me regarda d’une manière curieuse, presque investigatrice, comme s’il voulait découvrir le pourquoi de mes paroles.
Gabriele d’Annunzio n’a pas été de notre avis, et, comme Silvio Pellico, il a cédé à la tentation d’ajouter un mot à la parole suprême de Dante : la tragédie naissait donc avec un défaut d’origine, vis-à-vis duquel toutes les beautés dont le poète a su parsemer son œuvre, ne pouvaient pas atteindre leur but. […] dans le brouhaha et le tutti, les seules sages et définitives paroles, mais, peut-être, quelques bons arguments. […] Chez Van Eyck elle fait oublier l’absence même de la grâce, elle atteint plus haut, elle atteint tout en haut, et ce mot — majesté — s’impose à notre parole quand c’est de ce maître que nous voulons parler.
Ce qu’elles ont fait… Mais laissons la parole au rapport officiel. […] Nous ne nous laissons pas impressionner par les calomnies contre la famille, contre la femme française : nous admirons au contraire le sentiment du foyer et ne sommes pas étonnés que le fantassin ait comme dernière parole sur ses lèvres mourantes le nom de sa mère. […] Ce document aurait pu être produit dans tout autre siècle à propos d’autres guerres et il n’est daté d’aujourd’hui que par la condamnation assez simpliste du socialisme et par les paroles, les seules violentes de toute cette froide composition, contre le « monstrueux » modernisme cette « contagion pestiférée ». […] Ce n’est pas seulement en écrivant — il a peu écrit du reste — qu’il montrait toute la séduction de ses qualités, mais dans les charmantes conversations avec ses amis, sur lesquels sa parole claire, ses conseils persuasifs lui avaient acquis un véritable ascendant. […] Il exprime avec courage, sans user de précautions oratoires, ce qu’il pense des doctrines, souvent magnifiques, qui caractérisent l’évolution intellectuelle et sociale de notre temps, et, il faut le dire, sa parole ne manque pas de rudesse.
Mais la parole « nationale » qu’elles ne continrent pas, la retrouverons-nous dans le IVe livre des Laudi, dont on annonce la publication imminente ? […] Car, surtout à l’époque où Palestrina continuait de les employer, ces thèmes étaient presque tous depuis longtemps séparés des paroles auxquelles ils avaient appartenu ». L’argument n’est pas péremptoire ; il pourrait tout aussi bien servir à démontrer que les paroles absentes étaient suffisamment connues pour qu’il parût inutile de les transcrire, et ces mélodies populaires, d’autre part, n’étaient pas toujours fractionnées au point d’être défigurées sans remède, ce à quoi le traitement « par augmentation » n’apparaît pas plus fatalement idoine, à l’épreuve, que celui « par diminution », — et tout spécialement à l’égard « des musiciens qui en faisaient usage » dans des Messes où ces mélodies jouaient le rôle de « thèmes conducteurs ». […] Dans les grands moments d’angoisse de la pensée, dans les longues périodes, parfois séculaires, qui closent et qui ouvrent la marche d’une civilisation, ou plus souvent d’une orientation particulière de la pensée collective, les chevaliers du merveilleux surgissent de l’ombre intense qui les produit, et proclament leur parole. […] Campanella, l’auteur de la Cité du soleil, fut un representative man, selon la parole d’Emerson, de l’idéal ascétique nourri et enorgueilli par la Renaissance.
Il semble qu’entre les lignes, en chaque blanc, ou derrière le lacis des paroles, deux yeux profonds vous regardent, vous invitent à méditer, deux yeux profonds qui ont sondé, avec anxiété les ténèbres et aussi la pleine lumière du soleil.