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2. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

Le grave, le calme, le profond lecteur de jadis, celui qui méditait sur les grands in-folios dans la lumière douce des intérieurs hollandais, est depuis longtemps oublié. […] Il n’appartenait pas à ce peintre délicat de traduire par le pinceau les colorations farouches et les lumières intenses des tableaux dantesques. […] Les chœurs des Anges évoluent dans une composition réellement grandiose (XXVIII), très évocatrice du temple incomparable qui n’a pour confins que lumière et amour. […] M. d’Annunzio a toujours nourri l’illusion mélancolique que Florence, cette ville molle, sceptique et parfumée, avait été fondée pour lui ; il ne sait encore précisément si c’est Florence qui projette sa lumière sur lui, ou si c’est lui qui projette sa lumière sur Florence ; le jour où il résoudra la question ce sera sans doute en ce dernier sens. […] Si ce n’est pas le trou noir de Cazes, de Galloche ou de Natoire, l’étincelle d’où naîtra la grande lumière de plus tard est falote.

3. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

Je vis, oui, je vis, en vérité, la lumière travailler. […] Vous me privez de lumière. […] Ensuite, il exposa ses toiles aux rayons et peignit dans la lumière. […] Comme elles attirent la lumière, ces femmes ! […] Je l’ai en quelque sorte appris, moi en venant à Paris, la ville lumière.

4. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

Morrice me paraissent seuls rendre quelque chose de la ville de la lumière voluptueuse. […] Guardi, mais de ce qui toujours a constitué à Venise et y constitue encore la vie véritable, le frémissement, la palpitation de la couleur sous les lumières reflétées. […] Il y a deux éléments dont, Canaletto excepté, les peintres de Venise n’ont guère tenu compte : la lumière et l’eau — leur étrange mariage. […] Comme le papillon vole aux lumières, elle vient à la musique. […] L’un accentue les ombres et affine les lumières ; l’autre court sans appuyer nulle part sur la surface.

5. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

La lumière soudaine et brutale le surprend. […] Éteignez ces lumières ! […] Aurora était presque nue, baignée dans une lumière diffuse. […] Elle monta à l’atelier, exposa la toile à la lumière. […] Entre les arbres, brillait une lumière.

6. (1896) Articles du Mercure de France, année 1896

… Florence… la nuit… des étoiles… Un sillage de diamants et de perles resplendit au vol d’un grand Archange, tout vêtu de lumière, dont l’épée d’or flamboyante écrit dans l’azur noir : Beauté — Noblesse — Intelligence — Volonté. […] Les arbres et la prairie se baignaient de la couleur silencieuse de la nuit, tandis que, sous une lumière descendue de l’Olympe, surgissaient en visions ces créatures d’un Rêve. […] » Donne un rayon de lumière à ma route. […] » Et que l’arbre, le rocher, la fleur, le nuage, l’ombre et la lumière, la montagne et la mer, l’homme dans toute la nature, te révèlent toujours à mon regard adorant !  […] Le spectateur qui tourne autour de la figure peut choisir cent points de vue différents, excepté le bon ; et il arrive souvent — ce qui est humiliant pour l’artiste — qu’un hasard de lumière, un effet de lampe découvrent une beauté qui n’est pas celle à laquelle il avait songé.

7. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »

La curialité n’étant qu’un pesage des choses qui sont à faire, tout ce qui est bien pesé s’appelle curial… Quoique nous n’ayons pas de curie en Italie, puisqu’on entend par là seulement celle du roi d’Allemagne, il serait faux de dire que nous autres Italiens nous n’avons pas de curie, mais elle est dispersée corporellement et ses membres ne sont reliés entre eux que par la gracieuse lumière de la raison. […] Séparées du pain que voici, je veux dire, la présente exposition, elles resteraient obscures, mais cette exposition renferme la lumière qui fera ressortir toutes les couleurs de leur sens. […] Il sera la lumière nouvelle, le soleil nouveau qui se lèvera, tandis que le soleil ordinaire va se coucher, il épandra la lumière à ceux qui sont dans les ténèbres, parce que le soleil accoutumé leur refuse sa lumière.

8. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

Pour ma part, je trouve la question excessivement oiseuse : le public a toujours le droit de siffler une pièce et on peut bien concéder à l’auteur le droit d’imaginer un Luciano Zuccoli quelconque et de le présenter sous la lumière qui lui plaît. […] Et du Sud aussi répond à ces grandes voix qui, du Septentrion, de l’Est et du Couchant, se croisent sur une tombe, un « latin épris de lumière » (selon le cliché inévitable) : d’Annunzio. […] La patience la plus amoureuse vient au secours de l’impressionnisme là où chez les autres cet impressionnisme s’arrête, épuisé par le triple effort de sa fraîcheur, de sa lumière et de sa couleur. […] Et la surprise sur le fait, quelque jour, d’une bergère ainsi adossée contre l’un de ces souffreteux petits arbres estropiés de la montagne, n’a-t-elle pas été le trait de lumière ? […] Toute cette série d’œuvres de douleur épuisée, Segantini veut se rajeunir en une qui soit un resplendissement de jeunesse, de lumière et d’ivresse printanières, un coup de théâtre de clarté, d’amour et d’enchantement.

9. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

Un géologue peut contredire le déluge universel : l’étude lui fournit des lumières ; personne n’a le droit de se moquer du péché originel qui correspond à une réalité mystérieuse. […] Tour à tour poète, romancier et dramaturge, il reste isolé dans la lumière qu’il crée avec une énergie inlassable. […] Ce n’est ni le décor flamboyant du romantisme, ni les évocations d’un passé opprimant, c’est la vie perçue harmonieusement dans la magnifique lumière de l’Italie. […] Seulement, parfois, la mode les oblige à fermer doucement les yeux sur ses spectacles de lumière. […] L’épouvante naît précisément de cette logique implacable qui nous étreint dans ce décor de rêve, sous ce ciel de lumière et de joie.

10. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 231, 1er février 1907 »

Le Poète y exaltait un Satan compris dans le sens prométhéen de Lucifer, le porteur de feu, le principe de la lumière, le souffle primordial de la raison humaine, et par cela même l’âme occulte de toutes les créations, de toutes les conquêtes de l’homme. […] Souvent, le mouvement psychique d’une Ode est si exclusivement classique, et semble si étranger aux besoins animiques nouveaux d’un peuple, que l’Ode reste toute lumineuse dans sa lumière de pierre précieuse admirablement taillée, mais froide et un peu lourde. […] Et les jours, ruinés dans la pente de l’âge triste, resurgirent, ô Hébé, dans ta douce lumière, anxieux de renouveler. […] La nouvelle tragédie méditerranéenne, où tous nos dieux apparaîtront dans la lumière, où la pensée humaine, art, philosophie et science, se sublime dans ses teintes d’aurore nouvelle, où le corps et l’âme, le paganisme et le christianisme, la Danse et l’Extase, seront réconciliés, et dans leur parfaite harmonie montreront encore au monde la puissance joyeuse de la vie, se compose déjà peu à peu, dans notre inconscient, des éléments qui, de tous les pays méditerranéens en réveil, élèvent leurs voix de renaissance, et que, comme autrefois à Athènes et à Rome, on sent palpiter dans une formidable synthèse, à Paris, l’antique Civitas philosophorum, centre du monde méditerranéen moderne.

11. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

Les Naïades étant toutes nues, de cette belle nudité que le bronze caressé par l’eau jaillissante rend pleine de lumière, trois conseillers communaux, du parti clérical, s’opposèrent à l’inauguration de la fontaine. […] Un soir, une foule anonyme et artiste prit crânement d’assaut la palissade qui défendait encore à la vue les quatre filles de l’eau et, avec l’aide volontaire de quelques ouvriers accourus pour empêcher qu’on mit le feu au bois de la cloison, découvrit patiemment, planche par planche, les bronzes immoraux ; et ayant trouvé, après une recherche comiquement soigneuse, les clefs de l’eau, ces juges sympathiques et modestes mirent le comble à la fête en inondant les quatre vierges de flots étincelants sous la lumière des lampes électriques. […] Je dois me borner, dans un courrier déjà trop rempli de comptes rendus de lectures disparates, aux quelques réflexions mélancoliques suggérées par un livre sur un ensemble de livres d’un tout autre ordre, et cependant déclarer que quel que soit l’endroit d’où nous vienne la lumière, elle est toujours bénie, ne servirait-elle qu’à plonger en une ombre mauvaise des œuvres qui, loin du soleil, auraient pu nous sembler de suffisants phares sauveurs. […] Il pouvait, dans l’œuvre du poète, se rattacher au type classique ou se rapetisser par l’influence des dernières recherches historiques : nous le voyons, au contraire, sous une lumière sinistre et aveuglante. […] Mais avec le roman L’Apostolo, il vient de se placer parmi nos romanciers les plus en vue ; il s’agit vraiment d’un travail solide, mis en juste lumière, indépendant de toute école et des préoccupations exclusivement propagandistes.

12. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

Un autre élève se trouvait là, que Léonard a pu voir, un jeune homme dans l’âme de qui avait passé la lumière sereine et les illusions éthérées des soleils couchants d’Italie ; c’était celui que l’on connut plus tard sous le nom de Pérugin. […] Des légions de grotesques défilent sous sa main avec une rapidité inouïe ; la nature n’a-t-elle pas ses grotesques, le rocher fendu, la lumière altérée du soir sur les routes solitaires, la structure de l’homme dévoilée dans l’embryon ou dans le squelette ? […] Il expliqua la lumière obscure de la partie de la lune qui n’est pas éclairée ; il sut que la mer avait autrefois couvert les montagnes où l’on trouve des coquillages, et aussi que les eaux équatoriales se rejoignent au-dessus des régions polaires. […] Nous connaissons tous le visage et les mains de cette femme, assise sur son siège de marbre, dans ce cirque fantastique de rochers, comme en quelque rayon affaibli de la lumière sous-marine. […] Cet événement ouvre dans l’histoire de l’art une perspective des plus intéressantes, où, par un curieux mélange de lumière, l’art italien s’évanouit pour fleurir en France sous une forme exotique.

13. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

C’est un petit problème historique qui ne manque pas d’importance, et sur lequel les Mémoires jettent peu de lumière, ou plutôt une lumière dissimulée et voilée par la main même de l’auteur.  […] Il faut considérer que la Ville qui monte, de Boccioni, avec le mouvement furieux et verveux des chevaux et des ouvriers du premier plan, l’avenue de lumière pressée et de force laborieuse qu’il ouvre en perspective, avec son apaisement dans les verticales des échafaudages qui couvrent le fond et le haut de la toile, est une belle œuvre. […] Il a vu la « selva oscura », quelque part au nord de la Toscane : Cette nature des montagnes qui ferment, au Nord, la Toscane, est d’une austérité poignante ; il semble qu’une lumière des limbes éclaire ces valleuses pâles, ces déserts de roche brisée et de bois clairsemés, où tranche tout à coup la rude noirceur des cyprès aux froides colonnes. […] Le foyer d’âmes, représenté par l’œuvre d’un grand poète, est comme une lumière que le voyageur solitaire voit de loin à peine perceptible, et qui grandit jusqu’aux proportions d’un magnifique incendie, à mesure qu’il s’en approche. […] Trois autres tableaux, nous l’avons dit, ont été achetés à la vente Dollfus : d’abord un admirable paysage de la première manière de Corot : La Trinité-des-Monts vue de l’Académie de France à Rome, peinture sobre et fine, toute baignée de lumière, qui figura à l’Exposition centennale de 1900, — et qui vaut bien les 32 000 fr.

14. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 247, 1er octobre 1907 »

Il a dû se renouveler complètement au point de vue psychique, il doit pouvoir considérer sa vie en deux phases bien distinctes, dont la première doit jeter dans son âme une ombre noire, et une lumière trouble sur la suivante ; il a dû réunir dans la première étape de sa vie toutes ses faiblesses, pour mieux les haïr, et grouper dans l’étape présente toutes ses qualités, ou tout au moins toutes ses aspirations, afin de mieux s’aimer ; pour que dans ce livre M.  […] Si Rembrandt « aperçut toute la lumière et toute l’ombre de l’univers et la lutte implacable qui dure entre les deux forces, celle qui évoque et crée la vie et celle qui administre la mort », Spencer proclama « la souveraineté du sentiment dominateur et de l’intuition révélatrice, qui aperçoit l’union et qui la crée ».

15. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

La vérité complète sur ces problèmes ne peut s’apprendre, mais les faibles lumières acquises par la raison humaine renferment cependant plus de délectations que l’abondance et la certitude des choses dont on juge par les sens. […] XIII. — Le ciel de la lune ressemble à la grammaire pour l’ombre qu’il renferme et la variation de sa lumière.

16. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 244, 15 août 1907 »

Il la fait asseoir à sa table, et, après quelques propos où il croit démêler un peu de tendresse et de regret, lui propose un tour dans les allées sombres : Elle me répondit avec douceur et une apparence de sincérité qu’elle voulait être à moi entièrement, mais à la lumière ; à condition, cependant, qu’elle aurait la satisfaction de me voir chez elle tous les jours, comme un véritable ami de la maison. […] Le lit du sacrifice est dressé : l’amant empressé se couche, la fille se déshabille avec une lenteur calculée, éteint les lumières ; l’heure du berger va-t-elle enfin sonner ?

17. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

La lumière de la Lune avait un éclat tellement surnaturel, en cette nuit, que seule cette scène y semblait possible. […] Tout à coup, elle a resplendi, et la pleine lumière y a posé les dernières touches. […] La lumière, la mer, voilà le charme de cette vision ; mais est-il besoin de venir à Naples pour cela ? […] Amour a son existence dans la mémoire où gît l’impression de la chose aimée, comme la lumière dans un corps transparent. […] Sitôt leur parution en librairie, les romans pathétiques et délicats, d’un lyrisme amoureux de lumière, de M. 

18. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXVIII »

., telle qu’elle me paraissait ce soir en promenant avec elle dans les rues à la lueur des lumières des boutiques.

19. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

Léonard de Vinci mettait dans une indéfinissable lumière de paysage ses étranges figures, qui sont au-delà des concepts ordinaires du beau et du laid, comme presque en dehors des marques du sexe. […] Elle a en elle la lumière d’un astre. […] Les ombres sont cependant trop noires, ainsi que le fond, cela ne peut pas s’expliquer avec des lumières aussi vives. […] Mais très souvent elles portent une lumière nouvelle sur une phrase, qu’elles renforcent par un mot explicatif, par un rappel, par une note. […] Stendhal résumait en lui-même les événements ; à travers le beau prisme de son esprit, ils s’éclairaient naturellement de cette lumière qui nous semble aujourd’hui envelopper toute une époque.

20. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Tout le reste rentre dans la politique intérieure de l’Italie et manque de cette calme lumière du dévouement. […] Il est pourtant assez remarquable qu’il ne se soit pas complètement égaré et que son talent jette parfois une lumière vive sur les problèmes qu’il affronte. […] Non pour l’âme, mais pour la collectivité, il y a ce qui s’appelle naïvement progrès, le chemin de fer au lieu de la diligence, le télégraphe au lieu du messager, la lumière électrique au lieu d’une chandelle de suif ; dans ce genre, nous avons aussi un avenir, la machine à voler, les aérostats dirigeables, tout ce qui, enfin peut faire le bonheur de M.  […] Corradini a su choisir des couleurs riantes, pleines de lumières, pour la scène entre Ercole et Saveria ; il y a des traits singulièrement vigoureux ; cet homme qui hait et qui aime, qui veut arracher l’enfant naïf aux tendresses empoisonnées de la femme et la femme aux transports fiévreux de l’enfant, est une figure puissante, magistrale.

21. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

Il ne les explique d’ailleurs pas, il ne projette sur elles aucune nouvelle lumière, il ne lente même aucune hypothèse. […] Elle ne peut lui donner ni lumière ni réconfort. […] On désire se promener sur d’amples marchepied qui se dérobent à l’improviste sous nos pas, ouvrant quelque saut-de-loup, pendant que des jets de lumière bizarre jaillissent de ces ouvertures en nous éblouissant puissamment. […] Il a cependant accordé à l’union amoureuse de deux êtres les plus belles significations : l’amour, reflet que notre vie intérieure projette sur la réalité comme pour en éclairer les plus sombres aspects, l’amour, quand on l’envisage avec respect, peut devenir la lumière, la splendeur de toute existence. […] En prenant pour cadre de ce tableau la légendaire Italie, la mère de tous les poèmes, l’auteur l’a rendu encore plus parfait, plus classique, si j’ose dire, mais en le laissant vibrer sous une lumière vivante, toutes les clartés de la nature.

22. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

Le crépuscule tombait peu à peu ; des lumières, une à une, s’allumaient. […] quelles journées de lumière et de rêve ! […] Il s’ensuit que la surface de la terre n’a que les pauvres reflets d’une lumière diffuse, et des ténèbres visibles. […] Il a fallu tout l’effort d’une puissance latine pour écarter les voiles dont elle se couvrait et faire apparaître en pleine lumière la belle cité musulmane, indocile jusqu’alors aux sollicitations de l’Europe. […] Pendant tout le cours du siècle dernier ce fut l’honneur de la France d’avoir fait briller sur ces rives lointaines quelques lumières empruntées à la civilisation occidentale.

23. (1893) Articles du Mercure de France, année 1893

Nulle apparence Terrestre n’était, en cette lumière infiniment égale.

24. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

Cette tragédie est en célébration d’une agonie dionysiaque. » Il résume la fatalité morte de Brando en ces mots : « Sa soif, il ne pourra l’éteindre que dans ses propres veines bondées. » Il parle aussi de la nécessité de la mort, pour que cette vie héroïque, qui n’a pas pu se réaliser, soit féconde, dans la lumière rouge du sacrifice.

25. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 239, 1er juin 1907 »

Pour les problèmes les plus profonds elle se contente des lumières du catéchisme ; le sens énigmatique, multiple et secret d’une parole n’existe pas pour elle, car le sentiment véritable de cette extatique est porté vers le réel.

26. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 237, 1er mai 1907 »

À gauche, en entrant, voici le lit digne pas seulement d’un rustique tel que moi, non, mais d’un sybarite ; voici la lumière et la sonnerie électrique pareille à ceux de l’Hôtel du Trocadéro ; un miroir, marque : Saint-Gobain, à moins qu’elle ne soit une contrefaçon.

27. (1894) Articles du Mercure de France, année 1894

Le malheur est qu’ils se sont glissés partout, faux prêtres interceptant la lumière, et qu’ils gardent les écoles, les musées, les places, dignes cerbères de la médiocrité triomphante.

28. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

D’un nœud de jeunesse en fleur rayonne une blanche lumière. […] Elle se sent impure, mais elle croit que tout en elle s’élance dans une renaissance, devient lumière et joie, devient la beauté qu’elle, la femme de tous, ne connaît pas. […] Le poème sur les marbres de Carrare et le poème sur la lumière de l’Égypte sont d’un lyrisme éclatant, et la chanson de la Sirenetta est d’une gracieuse mélancolie. […] Ils n’avaient pas de lumière, et Elia s’était témérairement assis sur la fenêtre, les jambes pendant à l’extérieur. […] Une mâle et tendre sensibilité anime ces poèmes de forme régulière, au style sobre, soumis à la discipline d’un art très sûr et, malgré tout, baignés de lumière.

29. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 252, 15 décembre 1907 »

Elle contient l’exaltation lyrique de la mer, du mare nostrum, de notre berceau de lumière vers lequel convergent, en effort idéal, les aspirations les plus nobles de notre jeunesse, qui de Paris crée avec ardeur sa fédération intellectuelle méditerranéenne pour reprendre sa conscience millénaire de domination, et résister au nom de cette nouvelle conscience aux impositions présentes du Nord, et à celles immanentes de l’Orient, slave ou mongol.

30. (1897) Articles du Mercure de France, année 1897

Il semble qu’entre les lignes, en chaque blanc, ou derrière le lacis des paroles, deux yeux profonds vous regardent, vous invitent à méditer, deux yeux profonds qui ont sondé, avec anxiété les ténèbres et aussi la pleine lumière du soleil.

31. (1915) Articles du Mercure de France, année 1915

Les premières lumières apparaissaient dans les maisons demeurées intactes. […] Ils devraient avoir une lumière rouge à l’arrière et tenir la droite.

32. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

Éric Allatini, — des paysages, des aspects de montagne, la belle lumière de la péninsule, dont il a tiré des tableaux de valeur. […] La Patrie au XVe siècle Il est bien curieux que les internationalistes, s’il y en a encore, n’aient pas eu l’idée de remettre en lumière les œuvres de Lorenzo Valla, qui, au xve  siècle, discuta l’idée de patrie de la façon la plus singulière. […] Elle éclaire certains points obscurs dans la politique de guerre des Alliés, et le proverbe a bien raison : de la discussion naît la lumière. […] Il a emporté avec lui une dose énorme-de lumière et de chaleur vitale.

33. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 249, 1er novembre 1907 »

Je répétai mille et cent mille fois les imaginations les plus tendres, les confidences les plus ardentes, les morceaux les plus passionnés de la lyrique passionnelle — je baisai, je caressai, je soupirai, je passai de longues heures sous une fenêtre ; j’attendis des nuits entières, enveloppé dans mon manteau, l’apparition d’une lumière connue, j’écrivis des lettres insensées, je me forçai à verser des larmes d’émotion et je finis par me compromettre aux yeux de tout le monde en engageant solennellement ma foi à une jeune fille que ma comédie amoureuse n’avait que trop émue.

34. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

I Les façades des pylônes égyptiens, les péristyles des temples grecs, les colonnades de Rome impériale, et les Cortèges, et les Théories, et les Triomphes qui s’y déroulèrent, avaient tour à tour surgi dans la grande lumière orientale.

35. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 251, 1er décembre 1907 »

Un jour, ayant besoin de renseignements pour la mise en scène de Sémiramis, il se hasarde à consulter l’auteur lui-même : celui-ci répond avec une bonne grâce parfaite, explique le costume des actrices, la place de l’ombre et son accoutrement, la disposition des Lumières, détaille les accessoires, indique le moyen d’imiter le tonnerre et les éclairs ; on sent, à travers sa réponse, que le metteur en scène, l’impresario, est plus flatté encore que le poète ; et, dans son enthousiasme, il va jusqu’à s’écrier : « Béni soit le ciel qui vous a inspiré l’amour du plus divin passe-temps dont les hommes de goût et les femmes vertueuses puissent jouir quand ils sont plus de deux ensemble9 ! 

36. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

C’est dans ce pays que l’originalité de la pensée, de la recherche et de l’invention a ses bases les plus solides, que la génialité éclate le mieux dans le moindre petit joujou comme dans la machine la plus grandiose, que le besoin de la beauté s’impose aux formes les plus austères de la vie, et que règne dans tout son enchantement, dans toutes ses délices, cette chose insaisissable, impalpable, lumière, sourire, poésie qui est la Grâce, Kharis, comme les Grecs l’appelaient. […] Charles Henry, qui synthétise tout mouvement d’un être vivant par des « cycles », représente la sensation : Lumière « sur le 1er tiers du cycle, à gauche en haut ; la sensation de Couleur, à gauche et à droite en bas (lumineuse à gauche, pigmentaire à droite) ; la sensation de Forme à droite en haut ». Et voilà le résultat de cette expérience : « la perception de lumière et la perception des formes sont considérablement modifiées par l’exercice ou le repos de l’appareil visuel, tandis que la perception de couleur en est indépendante ». […] C’est pourquoi Votre Seigneurie, lumière de notre siècle, unique au monde, ne peut se satisfaire de l’œuvre d’aucun autre, puisqu’il n’a ni semblable, ni égal.

37. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

Les jeunes et les vieux ont le regard fixé sur la scène ; on dirait que la lumière ne vient plus du Nord, ce dont je me suis toujours permis de douter, mais des planches du théâtre. […] ainsi tu crois que la lumière doit me venir de la bonté, et non pas de cet instinct profond qui précipite mon esprit vers les plus superbes apparitions de la vie.

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