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2. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

Pamphile est presque un enfant. […] Les enfants plongés dans un tel milieu élaborent tous des raisonnements et des images analogues (!). […] Certes, l’attitude a une parfaite modestie, l’œil est limpide, — mais il nous regarde ; la main gauche de Marie tient à l’épaule l’enfant nu : les mains maternelles sont chargées de l’enfant, le regard lui est étranger. Et l’enfant aussi est distrait de la mère. […] La mère et l’enfant appartiennent l’un à l’autre et l’enfant endormi, sans noblesse, sans grâce, est, peu s’en faut, dans les bras de sa mère, ce qu’il était dans son sein.

3. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

Le directeur du bagne, bon militaire taciturne, a une femme et un enfant, deux créatures délicates qui s’étiolent en présence du funèbre mur de la prison. Le pauvre forçat pousse un jour la voiture du petit enfant, malgré la répugnance de la jeune femme. […] Son père, voyant les promesses de ce précoce génie, emmena l’enfant à l’atelier d’Andrea del Verrocchio, alors l’artiste le plus célèbre de Florence. […] Car il n’y est pas question du travail sérieux d’un homme, mais de l’essai d’un enfant. […] D’abord il y a quelque chose d’émouvant à reconnaître dans les courbes plus pleines de la figure de l’enfant, les lignes plus aiguës et comme plus éthérées de cette autre figure usée et vieillie, indice certain que ces têtes sont celles d’un petit enfant et de sa mère.

4. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

La vie et la mort de cet enfant sont presque tout le roman de M.  […] L’homme, fou de douleur pour la perte de son enfant, avec l’âme et le cerveau vides, n’a plus l’énergie de repousser l’adultère. […] Et son émotion est sensible partout dans cet admirable dessin mutilé, sans doute par des mains d’enfants… les mêmes mains qui, aujourd’hui grandes, l’ont restauré… posthume ! […] Alors le passeur s’incline sur ses rames et la pastoure sur son enfant. […] Dès lors l’enfant de l’amour, l’enfant divin, le Christ qui s’incarne par amour ou l’amour qui s’incarne en un Enfant Jésus — toutes les interprétations sont la bonne — devient le héros de la composition ; dès lors le bonheur radieux de la mère contemplatrice, et l’arbre couvert de feuilles, et sur l’alpage des agnelets qui tètent leurs mères, — rappel du motif principal dans certaines variantes, — sont autant de concordances appropriées qui se complètent et s’enchaînent les unes les autres.

5. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

Nous étions comme deux enfants. […] Et toi, Giorgio, tu es un enfant, un petit enfant. […] — Non, Seigneur, celle des enfants ! […] — Tu aimes les enfants ? […] L’enfant Jésus est son fils.

6. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Corradini a su choisir des couleurs riantes, pleines de lumières, pour la scène entre Ercole et Saveria ; il y a des traits singulièrement vigoureux ; cet homme qui hait et qui aime, qui veut arracher l’enfant naïf aux tendresses empoisonnées de la femme et la femme aux transports fiévreux de l’enfant, est une figure puissante, magistrale. […] Les Esclaves en Italie (Bulletin de la Société contre la mendicité des enfants, août) R. de Bury [Remy de Gourmont]. […] L’esclavage, maintenant borné aux enfants, est resté bien traditionnel en Italie ; on n’y conçoit guère autrement le travail des mines. […] Deux de ces enfants prirent des lampes et servirent de guides aux visiteurs. […] Nous arrêtâmes quelques-uns de ces enfants, et nous constatâmes qu’ils avaient la peau des épaules et toute l’échine excoriées, rouges et couvertes de calus, de cicatrices et de meurtrissures. » M. 

7. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

— dit Zio Félix tourné vers l’enfant. […] L’enfant restait à l’écart : il ne s’avança que pour débarrasser son frère de la valise. […] Quand j’étais enfant, il m’envoyait chercher des baies d’ellébore pour ses sorcelleries. […] — gémissait Antine en frappant du pied le sol, comme un enfant. […] La littérature pour les enfants n’a pas eu en Italie de trop excellents écrivains.

8. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

Semblable à un enfant fasciné par le vieillard qui lui dépose au fond du cœur les signes de la tradition, M.  […] À côté de moi toute une famille : la mère, trois enfants, le père ; ce dernier d’allure brutale et sanguine. […] Les acteurs sont des enfants du peuple de Sordevolo. […] De grâce, expliquez-moi ce dédain avec lequel votre amie soudain vous légua au précepteur de ses enfants, à M. […] Monsieur Ferrante suivait, portant l’enfant dans ses bras, accompagné d’un côté de Monsieur Decio, de l’autre de Monsieur Sartorio tenant chacun une extrémité du voile placé sur l’enfant.

9. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »

. — Pourquoi ce traité de la langue vulgaire est-il en latin, puisque Dante prétend s’adresser, non seulement aux hommes, mais aux femmes et aux enfants ? […] En outre, il définit le langage vulgaire, « celui que les nourrices apprennent à l’enfant, dès qu’il peut distinguer les mots ». […] Le latin aurait-il cet honneur, le latin parlé à Pietramala, ville amplissima sous ce rapport comme sous beaucoup d’autres et du reste patrie de la majeure partie des enfants d’Adam ? […] Tout homme a besoin de communier avec ses semblables, c’est-à-dire avec ceux qui croient, aiment et espèrent comme lui et même les femmes et les enfants (néophytes). […] Souvent joyeux et souvent tristes, de délectations et de tristesses éphémères, vite amis, vite ennemis, ce sont des enfants que les hommes.

10. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 252, 15 décembre 1907 »

De là vient sans doute qu’il ait été si rapide et si peu chaleureux à propos d’un écrivain dont il parle en général avec un enthousiasme ardent, Goldoni, « l’enfant chéri, le peintre de la nature26 ». […] Pour plaire à Voltaire, à cette époque, il fallait le cajoler et l’amuser comme un enfant, comme un malade ; il fallait, — ce qu’aurait pu faire Casanova, ce qu’il ne fit point, parce que sa susceptibilité était en éveil, — conquérir, à force d’esprit, de gaieté et de malice, un homme qui souffrait et s’ennuyait. […] Son « héroïne » s’aperçoit de l’abîme qui la sépare de l’homme qui l’avait épousée, et s’en éloigne, en lui laissant l’enfant. […] Elle brise la seconde chaîne, et laisse aux chaînons brisés une partie pantelante d’elle-même, l’enfant. […] Amédée, de La Victime, de Sfinge, rencontre aussi l’amour et donne l’enfant.

11. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

Les nombreux enfants de sa sœur remplissaient sa maison. […] Il ne fait guère sourire que les enfants. […] Et la main de la Madone de Munich, qui amuse l’enfant en agitant l’œillet qu’il cherche à saisir ! […] Il aimait les enfants. […] Et vont-ils se séparer, tes pas, Jeune enfant encore, des miens ?

12. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

Le héros, tout enfant qu’il était, s’était aperçu de ce jeu déloyal : il l’a dit et répété dans ses Mémoires. […] … un peu « coco » : nous faisons beaucoup d’enfants. […] Mais qu’il me permette de lui dire que si Murri est un grand éducateur d’étudiants, il n’a guère réussi comme éducateur de ses propres enfants. […] Parce qu’il pense à la pauvre Charlotte, la maîtresse de Della Croce, qu’il a enterrée quelques jours avant son départ après avoir fait porter un enfant aux Enfants trouvés. […] Pascoli aura passé comme un enfant toujours émerveillé.

13. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 243, 1er août 1907 »

Substitution d’enfants. […] Le duc de Chartres (plus tard Philippe-Égalité) et la duchesse, voulant absolument un héritier mâle, auraient fait le troc d’une fille, au jour de la naissance, contre un autre enfant, un garçon, le fils du Chiappini en question, né vers le même temps. Cette fille, baptisée Marie-Stella Chiappini et devenue lady Newborough, aurait découvert le faux, et elle prétendit effectivement, — munie d’un jugement qui mentionnait bien le fait d’une substitution d’enfants, lequel semble avéré, mais sans nommer le moins du monde le duc de Chartres (et pour cause) comme le complice de Chiappini dans cette substitution, — elle prétendit, disons-nous, prendre, dans la maison d’Orléans, le rang que Louis-Philippe, vulgaire Chiappini (!)

14. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

Son père, médecin, le fit transporter à Rapallo et « entreprit d’achever l’ouvrage de la nature et de travailler à la formation de l’enfant avec le même artifice que celui dont on se sert pour faire éclore les poulets en Égypte » ; il fit mettre son fils dans un four et réussit dans son entreprise à tel point que l’enfant vécut soixante-dix-neuf ans. […] « Nous chercherons un Italien », dit le père Secchi à l’enfant de quinze ans qui l’accompagnait et qui raconta la chose par la suite. […] Du petit chœur des enfants, pompeusement baptisé Sérénade des Fées, à la mort d’Antonio et au transfert de Lodoletta dans le lit virginal, par quoi se clôt le premier acte, cette technique triomphe. […] Il transforme le réel avec des images souvent étonnantes qui sont d’un enfant très doué ou d’un sauvage très profond. […] Telles sont les maximes qu’au nom de la science l’école italienne inocule aux enfants.

15. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

Madame Alise était venue l’autre soir me chercher avec son enfant et les miens pour prendre l’air des remparts. […] Mes chers enfants couraient de joie et s’habillaient à la hâte pour aller voir si c’était bien vrai. […] Des femmes, des hommes, des enfants, tous portant leurs cierges funèbres, inondaient la voie et chantaient. […] Tout à l’heure, ce sera la prière glapissante de l’école italienne, dont les enfants se font une distraction à déchirer la gorge. […] Un autre bas-relief, la vierge agenouillée devant l’Enfant Jésus, fut acquis par M. 

16. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

La chose la plus humaine que puisse donc faire un père est d’abandonner ses enfants dès leur naissance. […] — Eh bien, mes chers enfants, vous ne devez pas beaucoup vous amuser ? […] Elle répondit comme une enfant : — Parce qu’elle a l’air méchant ! […] C’est surtout un enfant qui a déserté les écoles, qui n’aime pas la lecture et qui voulait plutôt entrer au théâtre. […] La seconde œuvre doit sortir de l’atelier de Léonard ; il est possible que le maître ait peint la tête de la Vierge et celle de l’Enfant Jésus.

17. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

. — Sur les routes de Judée, dans les campagnes bénies de Nazareth, à suivre les traces et les péripéties du drame divin, la voyageuse put dire bien réellement : — « Je me sentais toute autre, avec une âme ingénue comme celle d’un enfant, — mais d’un enfant qui aurait connu l’ardeur de la vie et la douceur du rêve. » — C’est en effet le livre d’une croyante qui s’est refaite simple tout en restant éveillée dans la perception la plus aiguë et la plus subtile. […] Plusieurs de ses nouvelles (Duchoux, l’Abandonné, Un Fils, le Champ d’oliviers) nous montrent directement un père ou une mère placés par la force des choses en face de l’enfant grandi, dont ils ignoraient l’existence, ou que leur intérêt les avait contraints d’écarter très loin de leur propre vie. […] La naissance de l’enfant fit évanouir toute la terreur dramatique des mauvais jours : « le sentiment vague de sa maternité lui donnait un frisson profond, le premier cri de son fils lui ébranla l’âme jusqu’aux racines les plus profondes ». Brusquement, l’enfant lui fut arraché, porté et caché elle ne savait où. […] Mais nous devons la vérité, selon notre vraie vie, à ceux qui nous entourent et, certes, en pensant à mes enfants et ainsi à tous les hommes, je déclare que ce n’est pas par le Prix de Rome que je recommencerais ma vie.

18. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 247, 1er octobre 1907 »

Angelo Conti, est un livre où frémit un véritable printemps des aspirations lyriques d’une race, et qui semble écrit par un enfant phénoménal dont la jeunesse serait égale à une extraordinaire expérience de l’art et de l’âme humaine. […] Puis il triomphe, et l’enfant de la famille princière ruinée, et l’amant d’un amour farouche et malheureux, est dans tout son éclat l’homme de science victorieux.

19. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

La délicieuse enfant ! […] Elle vous écrivait comme une petite enfant. […] Avec le même accent de cordialité charmante, il me parlait maintenant de ses enfants, de son fils qui vivait à Rome, de sa fille. […] Nous étions les enfants de la terre, comme les animaux et les fleurs, et nous étions animés du même souffle. […] Alors, on ne va guère palpiter d’amour chez ces enfants-là et les romans nature leur sont aussi étrangers que le pain complet dit de ménage.

20. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

Elle consiste en un enfant assis sur un vase de nuit et qui bascule sur le fond du vase. […] Caron s’est souvenu que le peintre des Hautes-Alpes étant né à Arco, l’Autriche devait le considérer comme un de ses enfants, quoique, durant toute sa vie, elle ne s’en souciât que médiocrement. […] Quelques échauffourées ont pour épilogue la mort d’un enfant qui tombe le crâne ouvert sous une décharge des soldats ; on porte le cadavre au Palais Royal au seuil duquel l’orage populaire gronde menaçant. […] La mère de l’enfant tué survient, ivre de rancune : elle échange quelques mots avec Achille Lucchi, un de ces hommes qu’on lui a indiqués comme les plus résolus, et sans appuyer trop sur les détails, presque avec des sous-entendus, tout un complot se déroule à nos yeux, entrecoupé par la propre histoire d’Achille Lucchi, histoire navrante qu’il raconte lui-même, tableau fidèle de la vie du prolétariat et des malentendus qui règnent entre toutes les classes sociales. […] Achille Luchi a manqué son coup et le sang innocent de l’enfant du peuple a été vengé par le sang d’une jeune vierge innocente.

21. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 237, 1er mai 1907 »

Il avait choisi d’abord le prince Henri d’Orléans, dont les journaux lui annonçaient la venue : le prince n’arrivant pas, il frappe l’impératrice Élisabeth en se disant : « Voilà, Société, ce que tu fais de tes enfants. » Il s’émeut un peu en racontant, en mimant son acte. […] […] Le romancier n’a garde d’omettre cet épisode ; c’est la vie entière du poète qu’il remet en scène, depuis la fuite en Espagne tout enfant, sous le coup d’une menace de mort portée par le roi Joâo II contre sa famille, jusqu’au départ pour l’Italie de l’infante Beatriz, devenue duchesse de Savoie.

22. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

C’est à l’exposition de Palerme que l’on a pu voir des spécimens de cet art primitif, quoique contemporain ; la Cronaca donne les reproductions d’un saint George et d’une Vierge, à l’enfant. […] On lui doit encore un recueil de contes pour les enfants vraiment délicieux, dont une traduction française serait tout indiquée ; deux ou trois romans : Le Parfum, Frisson, aucun n’atteignant la maîtrise, de Giacinta ; quelques volumes de nouvelles parfois exquises, jamais banales, et quatre volumes de critique parmi lesquels celui que j’ai l’honneur de vous présenter. […] Et, certes, cette réaction partait directement de la Bible, car il est facile de reconnaître des façons de docteurs de la loi, race de ces scribes qu’anathématisa Jésus, et venus, pour surcroît de supercherie, après les charlatanismes de Simon-le-Magicien, dans ces astrologues juifs qui prédirent, en Asie-Mineure, la pourpre à l’Isaurien, alors enfant, sous la condition qu’il abolirait le culte des Images.

23. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXIII »

De là vient la misère de presque toutes les veuves d’artisans et de leurs enfants.

24. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXV »

Le soir, la Madone, devant laquelle nous passions pour aller au théâtre ou sur le quai de la Chiaja, était illuminée à fond et les enfants, qui sautaient autour avec une joie extrême, nous lançaient des feux d’artifices entre les jambes en l’honneur de la Madone.

25. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

Ses amis de la première heure l’abandonnèrent ou le trahirent ; pendant de longues années il a traîné dans toute l’Italie sa femme, ses enfants, son art, sa misère et sa rébellion, en véritable fils indomptable des forêts vierges de sa Calabre. […] La vieille formule que les mères insinuent dans l’esprit des enfants, et qui demeure l’unique dogme de l’honneur pour tous : « Ne sois jamais lâche ! […] J’ai cru que l’enfant était tué : il peut avoir quatre ans, et jeta des cris horribles sous ma fenêtre… et jette des cris (Page 259). […] Comme il n’était pas marié, il vivait avec sa sœur, et celle-ci était mère de nombreux enfants qui furent les modèles favoris de l’artiste. […] Et si, le livre une fois paru, il se sent pris d’affection pour cet enfant qui lui a coûté tant de peine, ce n’est que l’effet habituel de toute paternité, même non désirée.

26. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 240, 15 juin 1907 »

. ; la Vierge et l’enfant Jésus, de Botticelli, ne fut poussée qu’à 5 000 fr. ; la Vierge en prière, du Pérugin, fit 15 100 fr. […].

27. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

Et il y a aussi quelques-uns de nous qui attribuent non sans raison la diminution de la natalité surtout à une trop prévoyante sollicitude de parents qui veulent avant tout des enfants sains et heureux. […] N’oublions pas les livres en couleurs pour enfants, d’un mauvais goût repoussant. […] Amedeo Mazzotti, à la mémoire d’un illustre enfant de la Romagne, tombé glorieusement, le 20 juillet 1915, devant Gorizia, le lieutenant Renato Serra. […] Mais si peu, pour si peu de temps… Qu’est-ce qu’une guerre, au milieu de ces créatures innombrables et tenaces, qui continuent à creuser chacune leur sillon, à suivre leur chemin, à faire des enfants sur cette glèbe qui recouvre les morts ? […] Il croit aux idées, à la vertu, aux anciens, aux femmes : il est en butte aux caprices d’un enfant malicieux, très modern style, au mépris des gros messieurs universitaires qui trônent dans le salon de la marquise, aux bizarres ironies du marquis.

28. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 231, 1er février 1907 »

C’est ainsi que tout d’un coup, en 1879 d’abord, puis solennellement en 1882, un enfant fit entendre sa voix qui résumait toutes les voix du Maître, et, tout en les imitant, les continuait dans un chant nouveau, inattendu, étonnant, qui permit à Carducci lui-même d’annoncer à l’Italie la naissance d’un autre grand poète. […] Mais l’enfant nouveau, qui n’héritait pas de toutes les passions du Maître, et qui n’avait pas assisté à la longue et sanglante formation de sa patrie, profitait de la grande leçon qui semblait avoir été faite pour lui seul.

29. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 249, 1er novembre 1907 »

Jamais il n’y eut d’enfant plus doux et plus pur que moi. […] Et je me rappelle qu’alors je méprisais mon moi passé, mon petit moi d’enfant ignorant pas encore dégrossi… À présent je méprise celui qui méprisait.

30. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

Le temps vint vite où il fallut donner un état à chaque enfant. […] On y parle de mères et d’enfants avec une tendresse qui ne glisse jamais au conventionnel, et on y revit la gaîté, les petites détresses, les câlineries de cet âge. […] Traductions Chez l’éditeur Barbèra, de Florence, vient de paraître en deux volumes la traduction italienne, par Mme Emma Boghen-Conigliani, de les Pères et les enfants au xixe  siècle, par M.  […] Mais l’orgueil de ce Musée Borghèse, ce sont ces Deux femmes assises auprès d’une fontaine où se mire un enfant, du Titien. […] Nous sommes un peuple de bons enfants qui avons toutefois la caractéristique de ne pas vouloir nous laisser duper au-delà du vraisemblable ; quelqu’un vient-il se prétendre nécessaire au bonheur de la Nation, on lui tourne le dos, parce qu’on sait, d’après l’histoire, qu’il n’y a eu en ce monde rien de nécessaire, ni personne.

31. (1891) Articles du Mercure de France, année 1891

Déjà, quand tu allais à l’école, tes livres sous le bras, tu te croyais destiné à de grandes choses ; et la première fois que tu vis, de l’Histoire du Moyen Âge, surgir la troupe des chevaliers sans peur, amoureux de leur dame et de la justice, tu te jugeas aussitôt pareil à eux, armé, comme eux, en guerre, et comme eux sans peur et sans reproche. » A-t-il été obligé de rosser un de ses camarades, cet enfant prédestiné le relève et lui demande : «T’ai-je fait mal ? 

32. (1915) Articles du Mercure de France, année 1915

Au pont della Zilla les femmes se sont enfuies de leurs maisons en chemise, en serrant sur leur poitrine leurs enfants en pleurs. […] On ne sait où les caser ; il n’y a pas de travail ; tous ces gens chassés de leur maison après que tous leurs plus chers sont partis pour la guerre, vieillards, femmes et enfants sans refuge, souffrant la faim. Une mère jette ce cri poignant : « On prend toutes mes chairs » (tous mes enfants).

33. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 244, 15 août 1907 »

Trois semaines plus tard, la tante favorite de la Charpillon, dépêchée en ambassade, vient trouver Casanova et le supplie de se rendre auprès de sa nièce malade, dont elle excuse en ces termes les fantaisies et les pudeurs excessives : « Cette chère enfant est folâtre, un peu étourdie, et ne se donne que lorsqu’elle est sûre d’être aimée… Elle vous aime, mais elle craint que votre amour ne soit un caprice. » Naturellement, Casanova n’avait pas mené jusque-là une entreprise aussi folle pour s’arrêter en chemin.

34. (1895) Articles du Mercure de France, année 1895

Et, de même, quand il composait cette ode superbe : La Mère, pour un groupe du sculpteur Cecioni, représentant une glaneuse qui caresse son enfant ?

35. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

Aussi, pareillement, le talent et ses artifices s’assortissent-ils plutôt mal à son genre de beauté d’enfant de la nature. […] Elle jette 35 milliards et le sang de ses enfants dans une entreprise où elle n’attend aucun bénéfice. […] J’ai connu Giovanni Strozzi quand j’étais enfant ; c’était un homme de bien, je n’ai rien d’autre à t’en dire. […] Son enfant meurt et la faible infortunée s’enfuit et retourne à ses marécages solitaires. […] Moretti aime surtout à peindre les sacrifiés, les souffre-douleur, les humbles, les faibles, les naïfs, les miséreux, les malheureux, les enfants pauvres, les servantes, les vieux paralysés, — toutes les victimes du sort et de la méchanceté.

36. (1897) Articles du Mercure de France, année 1897

Les représentations ont le but discutable de faire renaître la tragédie ; et l’auteur de l’Enfant de volupté a traduit pour son théâtre, en prose rythmique, l’Agamemnon d’Eschyle, et l’Antigone de Sophocle.

37. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 251, 1er décembre 1907 »

Et cependant, il aime Venise, d’un amour de grand enfant gâté, puni et mécontent, mais sujet aux remords ; proscrit, il confesse sa nostalgie, il multiplie les démarches pour obtenir sa grâce après dix-neuf ans d’exil ; et quand il l’a obtenue, son retour à Venise n’est pour lui qu’une nouvelle désillusion.

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