Ô, qu’aujourd’hui sur ses membres beaux l’homme se relève, et qu’il exalte sa terrestre forme de vie que le soleil gouverne, et que plus haute il la rende à ses fils, avant qu’il se noye dans l’air serein où surgissent et s’éteignent les étoiles ! […] Elle évoque dans son volume tous ses souvenirs de Sorrente, ses entretiens avec Nietzsche, les attitudes du philosophe devant la nature merveilleuse des pays du soleil, de ces « pays méditerranéens », qu’il voulut chérir avant tous les autres. […] C’était vers coucher du soleil. […] Quelques barques de pêcheurs se montraient à la pointe Santa Fortunata, toute rouge dans le coucher de soleil.
C’est la Saint-Jean, le jour où, selon les Phéniciens, le soleil au paroxysme de son amour embrasse la Terre. […] Le soleil et le vin, les deux feux immenses des terres méridionales, embrasent la volonté de la chair exaspérée. […] Le soleil était couché. […] Mais quand le soleil reparut un charme indicible s’étendit sur la tanca. […] Les yeux fermés il voit dans son sang le soleil.
Il rappelle sa jeunesse lorsqu’il s’éloigna du charme des vierges dansantes au soleil du printemps, lorsqu’il ouvrit son âme aux ardeurs sévères de la liberté et de la Justice : « Et je croyais naître au nouvel âge, poète de l’Italie, dont les strophes vibrent au ciel comme des épées rugissantes et dont le chant, aile d’incendie, dévore les forêts, et va » : E uscir credeami italico vate a la nuova etade, Le cui strofe al ciel vibrano, come rugghianti spade, E il canto, ala d’incendio, divora i boschi e va. […] À côté du citoyen, l’homme point en lui, l’homme qui aime le beau, la nature, le sourire des vierges, le soleil, l’azur, la mer, les moissons flottantes dans les campagnes, les forêts qui bruissent au souffle du vent, les neiges qui rayonnent de blancheur sur le haut des Alpes. […] Le soleil a été banni des temples chrétiens : le Dieu crucifié a crucifié les hommes. […] Ils ne se dissimulent pas les difficultés qu’ils vont rencontrer, en un temps où semble aboli le culte des choses intellectuelles, et même ils les affrontent, car ils n’entendent pas se confiner dans les offices secrets ou les occultes messes mystiques : c’est en plein soleil qu’ils cultiveront, voulant en boire et faire boire le vin, la vieille vigne italique.
Nul ne vaudra par lui-même, et l’individu prouvera sa dignité, comme le soleil, par son éclat et sa chaleur. […] Pour le Vinci, le Soleil est un vicaire de Jésus-Christ beaucoup moins contestable que le pape. […] Quelques barques de pêcheurs se montraient à la pointe Santa Fortunata, toute rouge dans le coucher du soleil. […] Combien de fois a-t-il dû tomber en admiration devant ce pêcheur napolitain, dressant au soleil, sur la proue de sa barquerolle, son jeune torse bronzé sur le galbe pur de ses jambes ! […] Après lui, il n’y a plus de place au soleil de Dieu pour aucune inquisition ni de Torquemada, ni de Calvin : un nouveau Luther est impossible, il ferait rire.
Les beaux arbres de la Villa Nationale étaient enveloppés par les rayons du soleil baissant. […] Je me mis à la fenêtre, tout enchanté du soleil et des colombes dans l’azur. […] Nous marchions sous le soleil, joyeux de ses chauds rayons qui nous épousaient. […] Nous montions, nous avions chaud, le rude soleil nous caressait, nous sentions sous nos pieds avec amitié la pierre dure. […] Les dernières régions de l’Occident, celles qui baigne le fleuve Océan, ne voient jamais le soleil.
. — Un usage qui a survécu au bouleversement amené par les rois français est celui qu’a la noblesse de promener un carrosse une heure avant le coucher du soleil sur le rivage de Chiaga et de Margelina. […] L’été on va au Mole ou à Pausilipe avant le coucher du soleil.
Aussi ces détails peuvent être faux, mais enfin c’est de la fausseté prise à la source et qui doit encore plus ressembler à la nature que ce qu’impriment à Paris des gens qui n’ont jamais vu le soleil de Naples réfléchi dans cette mer charmante. […] Ainsi ceux qui n’ont pas de voiture attendent que le soleil soit couché pour sortir sans que leur vanité ait à souffrir.
— De loin nous avons assisté au lever du soleil sur Naples. […] Même les romanciers de l’école terrienne, le sicilien Capuana, poète païen de la force du désir au soleil, G. […] Arrivé comme le soleil se couchait, j’ai trouvé toute la population allant se promener dans l’Arabie déserte à la porte de Rome : quelle ville ! […] Il faisait un temps admirable, un soleil d’or, un ciel bleu pâle, presque blanc, comme nous n’en avons jamais en vos climats. […] C’est l’époque où, au bord du Rhône miroitant, Avignon se pâme sous l’ardente caresse du soleil caniculaire.
Le ciel était magnifique autour du soleil. […] Je m’y rendis au coucher du soleil. […] Je mourrai certainement loin de mes deux soleils ! […] J’aurais été navré de ne pas admirer ce coucher de soleil, avec vous. […] Elles les lavent et les sèchent au soleil, pendant de longues heures.
Deux notes puissantes résonnaient identiques, deux rouges, l’un au centre sur la Princesse, l’autre à l’extrémité gauche sur l’Adolescent ; le reste avait la couleur des roses blanches fanées ou des marbres anciens qui semblent s’être dorés, en mûrissant sous le soleil, comme de beaux fruits. […] Les deux essais qui suivirent menèrent Rosso à réaliser des effets de plein air : une Servante riant et une Vieille Femme campée au Soleil. […] Ce n’est qu’en 1887 qu’il se ressaisit et donne alors, repris d’une fièvre féconde, et presque coup sur coup : l’Âge d’Or, l’Enfant Juif, la Rieuse, l’Enfant Malade et l’Impression d’Enfant au Soleil, D’abord, l’Âge d’Or : une jeune fille enlève de terre un petit enfant et lui baise la joue avec une brusquerie goulue et passionnée de franche méridionale. […] Il quitte le boulevard Voltaire, installe sa première fonderie rue Cauchois et se lance dans des études d’un ordre nouveau et d’une extrême audace : La Femme sortant de l’Église : figure gazée d’une longue voilette flottante, émergeant vive et franche, au grand jour d’une obscure décoration façonnée en impression de portail ; — le Sportman, homme de belle santé, pris en plein soleil sur un champ de courses, insolemment campé, le gibus provoquant, le veston tendu, fouetté d’air vif, trempé de soleil ; — l’Enfant au sein, vorace, animalement absorbé par sa succion goulue, la joue ballonnée, pétrissant de sa menotte grasse et forte la bonne et tendre mamelle qui palpite hors de la chemise froissée ; — la Cantatrice, impression de femme faite pour un éclairage très spécial, blanche figure à peine dégagée de la matière et qui semble d’abord indistincte, à peine dessinée par quelques traits d’esquisse, puis, peu à peu, s’éclaire, s’agite, s’anime sous le regard, se complète, s’exprime et se béatifie en l’exaltation de quelque vocalise éperdue.
Le soleil, la poussière me donnait soif d’une lettre de mon fils et de toi, et je n’ai rien trouvé encore, malgré le retard de six jours passés à Lyon et Turin. […] Le lendemain, à la même place, passait une longue file de prêtres et de flambeaux luttant avec une triste impuissance contre les rayons du soleil dans sa force. […] S’il constate que la voix d’un muezzin est de couleur violette, ça ne me choque pas ; j’en prends mon parti lorsque je me trouve devant le tableau des Chiens du Soleil. […] C’est le même procédé d’art par lequel on se souvient que Maupassant nous faisait frissonner : aller quérir le mystère de la vie, même en plein soleil, en pleine lucidité d’observation. […] Il les compare, pour la vivacité de leurs mouvements, aux lézards qui s’évertuent au soleil sur les marches des escaliers de marbre.
(Redresse-toi, race latine, sous le manteau du Soleil ! […] Et pour lui-même, le pauvre poète fait un dard d’or, et le lance contre le soleil ; il regarde comment il s’élève, comment il brille, il regarde, et il se réjouit, et rien d’autre il ne veut. Giosuè Carducci a jeté dans le creuset de son âme les gloires et les mémoires de sa patrie ; il y a jeté aussi la douleur de la misère présente ; il a forgé son dard, qui s’appelle : Fureur, et il l’a lancé non contre le soleil lointain et indifférent, mais contre la poitrine bombée de sot orgueil, ou creusée par la paresse, de ses contemporains. […] Si tu as aimé les grands yeux pleureurs des mères, et leurs bras tendus en te maudissant, ô déesse, de la tête pliée des fils ; si tu as aimé sur le Palatin sublime l’autel antique (le Tibre touchait encore la colline évandrienne, et le soir en naviguant entre le Capitole et l’Aventin, le Quirite, en revenant, regardait en haut la ville carrée, éclairée de soleil, et il murmurait un chant lent saturnien) ; Fièvre, écoute-moi.
Il sera la lumière nouvelle, le soleil nouveau qui se lèvera, tandis que le soleil ordinaire va se coucher, il épandra la lumière à ceux qui sont dans les ténèbres, parce que le soleil accoutumé leur refuse sa lumière. […] Chez Dante, tout est voulu, pesé, mesuré et jamais son art ne l’emporte sur la rigueur de sa pensée : le salut nouveau, ce n’est pas la poésie italienne, mais la religion qui va se lever, tandis que le catholicisme (soleil ordinaire) se couchera.
Soleil, tu étais vraiment au centre du ciel, quand Je te la promis ! […] Rapisardi l’a pris sur un ton moins élevé, se bornant à rimer, trop richement, de lourdes railleries contre les carducciens, contre les femmes de lettres, etc., le tout orné d’invocations à Darwin, à la Justice, à la Loi, au Soleil, à Trieste, etc.
Clapie et sombre partout ailleurs, la populace se dilatait là, et, au reflet des auréoles, mieux qu’au soleil des carrefours, elle prenait des entournures d’or. […] Tel il rayonnait dans tout l’Orient, où flottait, à peine d’hier, la blonde langueur des vieilles religions du Soleil. […] Du dehors, du grand soleil, ne venait pas le rugissement des lions déchirant les martyrs, mais de doux cantiques, des hymnes de miséricorde et d’espoir. […] Ce fut comme un soleil revenant visiter l’ombre qui le couva.
L’ardeur de la haine et de la peine du Dieu montait des mille racines qui partaient de son cœur et s’ouvraient dans les pampres roux, dans l’opulence rouge du Soleil d’automne. […] Campanella, l’auteur de la Cité du soleil, fut un representative man, selon la parole d’Emerson, de l’idéal ascétique nourri et enorgueilli par la Renaissance. […] Nous nous rapprochons de Dante qui l’appela « Soleil ». […] Nous savons que, retenus entre la terre et le soleil, toutes nos conceptions de ce qui est en dehors de notre système ne sont que les apparences de celles que la chaîne de notre planète impose inéluctablement à notre mentalité. Et nous nous arrêtons devant le soleil, comme devant le terminus, la borne extrême que nos visions originaires peuvent toucher.
Il semble qu’entre les lignes, en chaque blanc, ou derrière le lacis des paroles, deux yeux profonds vous regardent, vous invitent à méditer, deux yeux profonds qui ont sondé, avec anxiété les ténèbres et aussi la pleine lumière du soleil. […] Aussi, en ce qui touche aux mœurs des courtisanes, si votre Théophile Gautier a dit : Au soleil tirant sans vergogne Le drap de la blonde qui dort, Comme Philippe de Bourgogne Vous trouveriez la toison d’or… Aussi j’aime tes courtisanes. […] Le petit pauvre qui mourut sur la cendre en se faisant chanter le Cantique du Soleil Laudato sie, mi signore, cum tucte le tue creature Spetialmente messor lo frate Sole… pendant qu’un volier d’alouettes venait se poser sur le chaume de sa cellule, apparaît certainement tel qu’une des figures originales de l’humanité.
Qu’elle était belle et harmonieusement douce au soleil !
Les souvenirs vous assaillent devant ces beautés et un désir impatient vous saisit de retourner là-bas… la nostalgie du soleil et la lassitude de nos trop modernes capitales. […] Ce que Segantini a voulu créer ici, c’est encore une fois un poème de tournoyante lumière et de chaleur, fixer les derniers feux au zénith du soleil disparu derrière une terre déjà drapée d’un peu de nuit, effet fugitif, difficile et rare entre tous. […] Ce morceau de maîtrise parfaite où, en plein labeur interrompu sous l’accablant soleil de midi, une soif presque animale s’étanche, ceci particulièrement ne rentre dans noire sujet que pour y remplir son rôle de jalon ; mais nul mieux que lui ne montre le peintre qui ne saurait rien apprendre de plus, le peintre dont la peinture doit sans conteste s’assimiler à celles des plus grands, l’artiste hors pair enfin et impossible, semblait-il, à imaginer avant l’apparition de Segantini : un Velasquez qui serait en même temps un Claude Monet. […] Dans tout le rayonnement d’un soleil couchant reflété par le lac, une barque presque débordante de moutons passe, au moment où tinte l’Angelus au clocher, là-bas. […] C’est tout, et c’est d’une grandeur admirable ; presque tout l’espace appartient au soleil et à son embrasement dans le ciel et dans son reflet.
Mais ce paysan-là avait un œil particulier qui, s’il était sans originalité propre pour discerner les formes extérieures et la couleur des choses, était avide d’éther, de ciel et de lumière, — un œil que le soleil fascinait étrangement, surtout aux heures magiques de ses deux manifestations les plus violentes. […] — Il y a là la duchesse douairière et Mme la Princesse ; Tuméjus, Chastelet et Gournay seront juges du camp, il n’y aura qu’un seul tenant, le prince de Phalsbourg, — un fils naturel du Balafré, — et Charles fera une entrée magnifique, à la mélodie de plusieurs instruments, costumé en soleil, dans « une lueur capable d’espoiter la veuë la plus pénétrante… ». […] Louis Pille sur le Temple de la Victoire à Athènes et le Temple du Soleil à Rome, jardins Colonna ; et c’est à peu près tout ce qui mérite d’être mentionné dans l’architecture antique. — Une aquarelle assez curieuse de M. […] Quant à la substance éblouissante que Dante aperçut à travers une photosphère et qui n’était autre que le Saint Aspect, « la sapience et la puissance qui ouvrirent, entre le ciel et la terre, la voie si ardemment désirée », le maître l’a figurée très heureusement par la tête du Divin Sauveur au centre d’un soleil. […] Il faut, pour la trouver dans ses premières œuvres, la chercher patiemment la précieuse indication, la promesse d’où va germer l’enchantement et la joie, — le soleil d’Italie aidant, et aussi des hasards heureux, à son retour.
Ce matin, vendredi, à six heures, belle vue du Vésuve, dont les contours étaient éclairés par le soleil qui se levait derrière les deux monts.
Le soleil se levait environné de vapeurs.
Voyez ses corps féminins nus, heureux de leur santé, se complaisant près des eaux courantes, sous le soleil qui les chauffe et les fait vermeilles, qui allume dans leurs veines la flamme d’un désir encore timide mais déjà un peu pervers ; ses portraits de mères, d’adolescentes ou de mondaines inconscientes d’être si belles, de répandre tant de volupté : quel mystère ! […] ………………………………………………………… Livide, sur ce grand lac pétri de limon, s’agite le couchant ; les coteaux d’un rayon modeste de soleil vont recevoir la gloire. […] Le grand poète qui a eu l’heur extraordinaire de mourir au moment où son art devenait franchement vieillot et fastidieux, a été particulièrement aimé par la jeunesse éclose au soleil des réalisations il y a quelque dix ans. […] Le soleil achevait alors de se coucher, et la brume du soir commençait à estomper et à recouvrir de ses ombres les détails. […] Et les vêtements sèchent à la splendeur du soleil.
Elles se seraient fondues et déplumées au soleil noir de ces prunelles. […] L’atelier des Zattere que le soleil inondait, et dont les fenêtres étaient ornées de vignes vierges et de chèvrefeuilles, lui était plus cher, affirmait-il, que la maison paternelle. […] Le soleil dorait les Fondamenta. […] Un rayon de soleil s’étendit comme un vernis d’or sur le tableau. […] Au parfum des plantes mouillées se mêla ce relent douceâtre qu’Aurora avait respiré, souvent, sur la lagune morte, en revenant de Torcello, au coucher du soleil.
Mais il n’écrivit jamais à qui que ce soit ce que Michel-Ange put écrire à Jules II : « Je suis attaché à toi comme les rayons le sont au soleil. » Et Ludovic, prisonnier au château de Loches, se souvint peut-être de la gloire léonardesque de sa souveraineté, en ornant de fresques singulières les murs de son cachot, en occupant en artiste ses lugubres loisirs de roi, prisonnier et à jamais dompté.
Un autre élève se trouvait là, que Léonard a pu voir, un jeune homme dans l’âme de qui avait passé la lumière sereine et les illusions éthérées des soleils couchants d’Italie ; c’était celui que l’on connut plus tard sous le nom de Pérugin. […] On peut encore voir cet ange à Florence ; c’est comme un rayon de soleil dans l’antique tableau, froid et laborieux. […] Et par de telles études une certaine fusion entre deux extrêmes de beauté et de terreur se forma, comme une image visible et tangible, dans l’esprit de ce gracieux jeune homme ; cette image s’y fixa de telle façon que pour le reste de sa vie il ne s’en affranchit jamais ; et lorsqu’il l’entrevoyait dans les yeux étranges ou les cheveux des personnes croisées par hasard, il les aurait suivies dans les rues de Florence jusqu’au coucher du soleil : il nous a laissé quelques-unes de ces esquisses, qui sont pleines d’une étrange beauté, cette beauté lointaine que comprennent seulement ceux qui l’ont soigneusement cherchée, ceux qui, partant des types reconnus de beauté, ont autant raffiné sur eux que ces types raffinent eux-mêmes sur le monde des formes communes. […] Par les descriptions qui en ont été données, nous pouvons y démêler quelque effort pour atteindre au terrible ; c’est ainsi que les chevaux mêmes s’y déchiraient de leurs dents ; et pourtant bien différent est un fragment d’un de ses dessins à Florence : c’est un champ onduleux de belles armures, où la ciselure des bords court de droite à gauche comme un rayon de soleil.
Il suffit, pour bien voir la place que tient Francesca, de faire le tour de cette petite salle des Primitifs italiens : ils sont là, caractéristiques : c’est Cimabue, Massone, graves et byzantins, c’est Fredi, avec ses curieuses figures vieillottes, ridées, aux yeux si blancs sous les paupières plissées, c’est Lippi et ses lourdes Vierges glorieuses, c’est Gozzoli avec sa tête ingénue et sans dessous, c’est Bastiano Mainardi avec sa Vierge-aux-lys, si coquette malgré les efforts de l’artiste, c’est Giovanni Bellini avec déjà tout le soleil de l’école vénitienne, c’est le Pérugin, enfin c’est Botticelli. […] Il n’est que trop vrai que nous ayons sur cette île du soleil quelques préventions défavorables ; même les Italiens qui voyagent peu ou qui voyaient mal, sont portés à faire une seule et même chose du paysan sicilien et du brigand ; on voit ce peuple à travers les nouvelles mélodramatiques des vieilles écoles italienne et française, et on fait souvent une règle de l’exception. […] Verga et De Roberto forme l’illustre triade littéraire de la Sicile, lève enfin la voix en faveur de ce pays pittoresque et méconnu ; dans plusieurs chapitres chauds et brillants, s’il n’efface pas complètement la légende, il la réduit à des proportions qui mettent l’île du soleil sur le pied de tout autre pays, où l’on vole et l’on tue de temps à autre, sans en faire une spécialité ethnographique.
Aller du soleil d’Italie à la fougue du maître d’Amsterdam, de la concision réaliste de Nuremberg ou de Cologne à la fièvre de Watteau et à la fougue de Fragonard, quelle féerie et quelle débauche ! […] Peu à peu, le goût pour la scène l’emporta ; ses pièces commencèrent à réveiller l’attention de la critique, qui devait reconnaître l’étonnant esprit d’observation dont cet élégant gamin était doué ; il connaissait tous les milieux, les plus hauts et les plus bas, de la société italienne, grâce sans doute à son habitude d’attendre le soleil pour aller se coucher, et il savait les rendre avec une originalité savoureusement piquante. […] Pendant ce temps Versailles tombe en ruines et le Louvre n’a même pas de quoi faire réparer ses fenêtres et acquérir des stores pour protéger ses chefs-d’œuvre du soleil.
Or, Lucheni, indifférent à tout ce qu’on pouvait dire de lui et de ses actes, ne put supporter qu’on accusât la ville de Genève de lui faire mener une existence si misérable, et répond vertement à l’auteur qu’il a été victime de son imagination, que, loin de vivre sous terre, il habite au deuxième une cellule peinte à l’huile, pareille aux chambres des fonctionnaires français, d’où il assiste au lever et au coucher du soleil.
Vogue en une tiédeur de soleil occidental Riant aux céruléennes solitudes : Entre ciel et mer de candides oiseaux volent, Des îles vertes s’éloignent.
Je dois me borner, dans un courrier déjà trop rempli de comptes rendus de lectures disparates, aux quelques réflexions mélancoliques suggérées par un livre sur un ensemble de livres d’un tout autre ordre, et cependant déclarer que quel que soit l’endroit d’où nous vienne la lumière, elle est toujours bénie, ne servirait-elle qu’à plonger en une ombre mauvaise des œuvres qui, loin du soleil, auraient pu nous sembler de suffisants phares sauveurs. […] Du firmament, un soleil jeune et magnifique comme l’adolescence de l’année, darde ses rayons que tamisent parfois des nuées plus légères que des mousselines.
Elles traversent les villes, réveillant les échos joyeux, les échos du réveil de la conscience nationale, les trompettes du Jugement dernier de l’Italie qui veut sa place au soleil de l’art contemporain !
Ni même dans l’ordre des choses matérielles, ni même dans le champ de son action directe… Qu’est-ce qui changera sur cette terre fatiguée, après qu’elle aura bu le sang d’un pareil massacre ; quand les morts et les blessés, les torturés et les abandonnés dormiront ensemble sous les mottes, et que l’herbe, au-dessus d’eux, sera tendre, brillante, nouvelle, pleine de silence et de luxe au soleil du printemps, qui est toujours le même ? […] L’âme de ses héros, alors même que les passions y projettent leurs tristes lueurs, connaît toujours, à de certaines heures, la délicieuse fraîcheur des impressions produites par la vue du beau et de la nature : les paysages dorés de soleil, un lac paisible où dorment des reflets, une source qui pleure doucement dans la quiétude imposante du soir, toutes ces images éveillent dans les profondeurs de la vie intérieure des vibrations multiples, et c’est à exprimer ces vibrations — combien subtiles ! […] Elle pensait seulement que sa chère maman, qui avait vécu pour elle seule durant tant d’années et n’avait été occupée sur la terre que de son bonheur, dormirait, dans quelques heures, sous les grands noyers de Looch, dans la solitude ombreuse où se tait le petit cimetière de Castello, tandis qu’elle-même jouirait du soleil, de l’amour !
Hugo, il écoute, pensif, le chant sauvage qui s’éveille en mai dans la forêt, sur la mer, sur les moissons et les vignes en fleurs ; et ce chant est en lui, les vibrations éternelles du monde retentissent dans son cœur mortel, les germes de toutes les vies bouillonnent dans sa vie humaine : quand il s’étend au fond de sa barque, livré aux caprices de la mer, offrant au soleil ses membres nus, il sent de son corps gigantesque s’élever une forêt et naître l’île inconnue que des matelots découvriront un soir.
Ici, la politique passe au second plan, point d’histoire non plus : de simples notes prises au jour le jour, pleines de vie, de pittoresque, d’anecdotes actuelles et rétrospectives, pleines surtout de vieilles pierres et de tableaux, de coups de soleil et de ruelles ombreuses, de nature et de légendes, de toute l’âme enfin de cette Italie dont nous avons tous été les pèlerins passionnés.