Dans la vie sociale, la démocratie, déjà considérée comme un simple progrès de l’association dans les relations extérieures, économiques ou politiques, apparaît toujours plus comme un fait de conscience, comme une communion des biens intellectuels et culturels, qui se répercute ensuite dans les actes et dans les rapports extérieurs. […] Même là où l’uniformité paraît le plus fortement établie, la religion est réalité plus ou moins différente selon les différentes classes sociales. Il paraît utile pour la société que les principes religieux soient interprétés différemment selon les différentes fonctions sociales des hommes ; 4° L’effet social d’une religion n’a que peu de rapports avec sa théologie ou ses principes théoriques ; il dépend surtout des sentiments qu’elle développe ou qu’elle fortifie chez les hommes. Son succès est dû à cet effet social, et non à des recherches théologiques ni à des exégèses plus ou moins subtiles ; 5° Dans un milieu imbu de principes autoritaires, une religion de libre examen peut être utile ; dans un milieu tendant à l’anarchie, une religion autoritaire est indispensable pour empêcher la dissolution de la société. […] C’est d’ailleurs cet incident qui assombrit son caractère, le porta à s’inquiéter des imperfections sociales et à fréquenter les feuilles et les réunions révolutionnaires : « Un jour, un orateur s’étant écrié dans son discours : Pour un sou vous vous faites tuer, pourquoide votre côté, ne cherchez-vous pas à tuer les grands ?
Tous ceux qui veulent le progrès de l’humanité doivent préparer cette dissolution, soit en faisant connaître les conquêtes de la science positive, soit en propageant une morale sociale rationaliste débarrassée de tout vêtement religieux. […] Or, chaque art évolue, suit le temps, sollicite les poètes ; Dieu est un réflexe du génie créateur qu’interprètent l’époque et ses nécessités. — Les Dieux se reproduisent idéologiquement selon les modifications sociales et intellectuelles, les différences organiques des races, les bigarrures des mœurs, la physiologie des individus. […] Son utilité sociale fiance le rêve, besoin passionnel, avec la réalité, constatation sensorielle et musculaire. […] Je pense qu’on ne peut pas faire de prévision à longue échéance sur les phénomènes sociaux ; et de cette impossibilité j’ai donné les raisons dans ma Statistique théorique et je les avais données déjà dans le Socialisme (1884).
Le même Carducci, d’ailleurs, n’effleurait-il pas la question sociale, quand il préconisait les triomphes de l’avenir, qui ne seront plus les triomphes des rois, mais les triomphes du peuple sur l’âge noir de la barbarie ? […] Vous le trouvez sous toutes les formes, mysticisme artistique, moral, social, religieux ; dans tous les pays, en Russie, en Allemagne, en Angleterre, même chez ces races latines dont le scepticisme était devenu presque proverbial, comme la France et l’Italie. […] Çà et là, enfin, on constate des phénomènes sociaux et psychologiques qu’on aurait crus tout à fait impossibles dans une civilisation comme la nôtre et qui cependant réapparaissent, comme un réveil inattendu des siècles passés. […] Le livre « morbide » y devient « la meilleure défense contre ces dangereuses épidémies psychiques qui, dans les âges grossiers et ignorants où n’existait pas le dérivatif de la littérature, ont été une des causes les plus puissantes des troubles sociaux. […] Je crois qu’avec le nombre immense et toujours croissant de névrosés, d’hystériques, de détraqués, de toqués qui foisonnent dans la société contemporaine, la vie sociale serait souvent troublée de manière profonde par les épidémies psychiques qui éclateraient par instants dans cette foule de demi-malades, si, par bonheur, les livres ne venaient continuellement faire dévier en tendances littéraires leurs penchants anormaux.
La Critica sociale (Milan) nous convie à un socialisme « scientifique et positif ». […] […] Parlerai-je enfin de la Critica sociale, de Milan, qui s’empoigne avec l’idée de patrie et l’appelle « la carcasse d’un idéal putréfié » 3. […] La Critica sociale, toujours intéressante, mais sur des sujets où nous ne pouvons la suivre en détail, nous a fait l’honneur de traduire presque intégralement, en y joignant des commentaires sans équivoque, « Le joujou Patriotisme ». […] Critica sociale : À lire les deux articles de M.
La poésie patriotique de Carducci n’avait plus d’écho parmi les jeunes, parce que privée d’aspirations sociales. […] Les luttes sociales attiraient moins les jeunes parce que devenues trop concrètes et manquant d’idéal. […] D’ailleurs, je me contentais de voir dans la « royauté des choses » une cause d’imbécillité sociale, tandis que M. […] C’est une situation sociale par le temps qui court ! […] Les aspirations religieuses sont-elles aussi nécessaires que l’évolution d’un fait social ?
Récemment il signalait les effets de cette critique intelligente exercée par des hommes compétents, à propos d’une question dont la portée sociale dépasse de beaucoup les apparences purement techniques. […] Pour rendre, cet extraordinaire crescendo de sentiments, cet échauffement graduel de l’atmosphère sociale, il faudrait emprunter le procédé des « mots en liberté » cher aux futuristes. […] Grâce à cette longue préparation, la vie italienne a conservé à peu près sa physionomie habituelle : point de stupeur, point d’égarement, point d’interruption brusque de l’activité normale, point de moratorium généralisé paralysant tout l’organisme social. […] Ainsi d’une force sociale dérive une faiblesse politique, et, ignorant ce que les autres veulent et pensent, il finit par se trouver désarmé en face de leurs prétentions et de leurs aspirations. […] Et en même temps que l’Humanité ont ronflé, dans le sommeil tranquille et béat de la plus profonde paix sociale, tous les journaux de la concorde.
cette perspective sociale laissait de côté toute une région non officielle, grosse, en son ombre, de plus de vie, d’explications intimes, qu’en leur éclat des scènes plus illustres : la région domestique des impressions, des sentiments, du vrai devenir psychologique. […] Sociale. […] Science sociale. […] En raison de son conservatisme social et de son amour de la tradition, M. […] Si l’on rapproche les traits de leur physionomie sociale épars dans le poème, on voit apparaître un type d’ailleurs connu : celui du commerçant maritime en pays neufs et lointains16.
Dans tous ses héros et ses héroïnes, Ibsen représente en général le contraste entre la volonté de l’homme libre et l’esclavage des habitudes et des conventions sociales. […] Il n’exprime que des vérités d’âmes en elles-mêmes, en dehors de toute contradiction sociale. […] Le théâtre des mœurs est uniquement temporaire et social. […] Ou bien les comités de la démocratie politique se confondront avec ceux de la démocratie sociale, ou bien ils perdront leurs membres au profit de ces derniers. […] De même encore, les lois sociales de l’an 18 avant Jésus-Christ sont, surtout en matière d’adultère, des lois inspirées du plus inflexible rigorisme aristocratique.
Octave, mis en possession de l’héritage du monde, se trouve en présence d’un grand problème politique et social, dont M. […] Ferrero, les tableaux de mœurs et surtout les évaluations d’éléments sociaux d’où cette nouvelle histoire romaine tire son intérêt le plus important et le plus nouveau.
Les préoccupations très modernes, parfois très profondes de la vie intérieure et de la vie sociale, passionnent la multitude des esprits jeunes qui cherchent à leur tour à se réaliser dans le rythme de leur temps. […] Les écrivains s’élancent dans les domaines de l’analyse intérieure ou de l’analyse sociale.
Ce commerce s’avéra bientôt d’une fructuosité exceptionnelle ; aussi s’est-il perpétué sous diverses raisons sociales jusqu’à nos jours où il est devenu scandaleux. […] Maintenant qu’il est mort la municipalité va prendre possession de la bannière et de la caisse sociale contenant une centaine de lires qui serviront à la constitution d’une nouvelle société de vétérans de la guerre actuelle. […] Dès que l’Avanti connut les premiers résultats de l’offensive austro-allemande et qu’il put constater que son influence n’y était pas étrangère, il y vit un sujet à dissertations historiques et sociales. […] Et c’est dans une revue qui n’est pas très lue, la Critica sociale, que MM. […] Il brise le petit réseau des connexions formelles, pour s’attacher à la grande idée fondamentale de la vie et de l’amour : il ne se renie pas lui-même et il sauve la patrie. » (Critica sociale, 11 novembre 1917.)
Sa démonstration de l’infériorité intellectuelle et physique des pauvres correspond à l’affirmation métaphysique que les hommes en contact avec la matière brute (l’ouvrier) sont d’une essence forcément inférieure à celle des hommes en contact avec la matière subtile et vibrante comme la lumière, la matière de l’esprit, ou qui vivent dans un milieu social organiquement élevé. […] Paris aura ses « lectures de Dante », à l’école des Hautes Études sociales, où M. […] Lectura Dantis En même temps, inaugurant la première Lectura Dantis créée à Paris, l’École des Hautes Études Sociales honorait, sans statues ni musiques militaires, devant le « monde intellectuel », le grand Poète méditerranéen et gothique, par l’interprétation méthodique du Poème qui est l’Évangile moral de la race méditerranéenne. […] Science sociale. […] Je reconnais d’ailleurs que toutes ces lois sociales à grand fracas ne font pas grand’chose de bon et que la moindre amélioration du caractère de l’homme, trop brutal et trop ivrogne, et de la femme, trop acariâtre et trop bornée, serait cent fois préférable, mais le moyen ?
Ce n’est pas à dire qu’ils fussent unis comme des frères et qu’il n’y eût point d’antagonisme entre les classes sociales. […] Les institutions sociales — quelque défectueuses qu’elles puissent paraître d’un point de vue théorique — ne maintenaient pas dans la misère la majorité de la population. […] Vous en jugerez d’après celle-ci : Un homme est né dans une certaine condition sociale et a réussi pendant sa jeunesse et son âge mûr à accroître sa fortune. […] Il combat l’industrialisme et la société moderne, il considère comme son devoir de ramener les hommes aux sentiers de jadis, vers une ère de vertus sociales capable de produire des monuments d’éternelle beauté. […] Maurice Muret analyse l’œuvre des écrivains les plus notoires, Verga, de Amicis, Serao, d’Annunzio, Fogazzaro, Carducci, ou encore les pièces sociales de M.
Ils portent le même masque social, et celui-ci, point martelé dans l’airain tragique, paraît vraiment pétri dans du papier mâché. […] Ce n’est point, certes, de « l’art social », de cet art absurde ou affreux, représenté d’une manière vile dans la littérature contemporaine. […] Science sociale. […] Science sociale. […] Cette folie de Charles VI, événement politique et social d’une importance aussi grande que lamentable, on comprend qu’elle retienne les historiens.
Son ambition, a dit un de ses critiques, est de mettre en musique les conceptions religieuses et sociales les plus nouvelles, les idées scientifiques les plus récentes sur l’univers. […] Ainsi mis au service de toutes les forces sociales, de toutes les ambitions, de toutes les avidités, ainsi transformé, « ce grand corps aristocratique n’avait plus de force, il ne gouvernait plus ». […] Si jamais guerre fut « la force qui, à un certain moment, précipite vers leur solution les crises sociales », ce fut la guerre des Gaules. […] Ferri est beaucoup plus près — et en ceci il est d’accord avec ses théories socialistes — de ceux qui, comme Tarde, expliquent le délit par la vie sociale que de ceux qui, comme Lombroso, en font une anomalie biologique. […] Salvemini : Il pensiero religioso politico sociale di G.
Il est curieux de noter que ce jeune socialiste est un artiste qui pousse l’aristocratie jusqu’à l’incompréhensibilité ; doué d’un talent indéniable, dans une position sociale qui peut lui permettre bien des bizarreries, comme celle de se payer des éditions princières de ses œuvres, M. […] Comme je considère l’art comme tout à fait indépendant des conditions politiques et sociales du pays où il fleurit, je ne veux pas encourager M. […] et une date, — et tout en haut, éclairant cette scène, un mince croissant de lune… Jamais poète ne fit surgir, avec plus de bonheur, du bronze lourd image plus captivante, ne fit revivre plus prestigieusement dans le métal pesant, chant virgilien avec toutes ses harmonies, son ampleur et sa suavité… chant que cette petite pédante de Cécilia récita peut-être au Pisan : Hinc alta sub rupe canet frondator ad auras ; Nec tamen interea raucæ, tua cura, palumbæ, Nec gemere aeria cessabit turtur ab ulmo… Tome XXX, numéro 114, 1er juin 1899 Science sociale. […] Science sociale. […] Voilà, entre parenthèses, qui gêne un peu l’axiome de l’auteur qu’il n’y aura plus de guerres maintenant que les pays européens sont menés par des groupements sociaux de travailleurs et non par des oligarchies de sybarites oisifs.
Et c’est une époque, une classe sociale qui se révèlent sur ce petit panneau, dans cette figure si curieusement et si durement sertie entre le chaperon lourd et l’habit qui garrotte au cou, et qu’amenuise à peine la valeur étrangement voulue d’un mince pli de la chemisette. […] Dans le domaine intellectuel comme dans le domaine économique, entre le producteur et le consommateur existent aujourd’hui de nombreux intermédiaires, qui sont de vrais parasites sociaux. […] on lui déclare qu’il est sain de croupir dans le marais, que c’est là une vertu, un devoir social. […] L’assimilation du criminel-né à l’épileptique (et la plupart des criminels peuvent passer pour criminels-nés, grâce au système Lombroso), la nature « épileptoïde » des criminels par passion, des révolutionnaires, des génies, et autres idées analogues, fournissent des moyens de « défense sociale » excessivement simples et d’une application commode. […] On les écartera délicatement de l’organisme social, et on les mettra in pace le reste de leur vie en quelque endroit bien séparé du monde.
Cela veut dire qu’à côté des parties qui se dissolvent existe dans la religion — surtout dans la religion chrétienne — un courant d’idéalisme moral et social qui en constitue l’admirable fonds intrinsèque et l’évolution.
Quelle leçon et comme cela apprend à sourire des gens qui s’apitoient confortablement sur la misère du peuple, des journalistes qui pleurent sur les pauvres, à trente sous la ligne, et des romanciers qui, du fond d’un château, annoncent aux reporters à genoux l’avènement de la justice sociale ! […] Arnold Goffin, on ne trouvera que la vie légendaire de François d’Assise et de ses disciples ; elle est charmante, mais bien moins belle que leur vie réelle, qui ne fut pas seulement de rêves et d’extases, mais de luttes même sociales et de charité héroïque.
Science sociale. […] Mais dans quelle région de la France arriverait-on, aujourd’hui, à passer de sa fenêtre à celle de sa voisine, sur une simple planche posée en travers… de l’abîme des convenances sociales ou des préjugés ? […] Ernest Lémonon : L’Italie économique et sociale (1861-1912), Félix Alcan, 7 fr. […] Ernest Lémonon, auteur de L’Italie économique et sociale, 1861-1912, a préféré la méthode historique. […] Il est vrai que pour améliorer le sort des travailleurs, l’État italien s’en remet à la bienfaisance privée, à l’action sociale individuelle.
La Critica sociale vient de clore par un quatrième article ses études sur La lutte des classes en Angleterre .
Et quand, par une sorte de contagion, ces sentiments se répandent dans un peuple, quand, aux heures solennelles de l’histoire, la vie sociale est obscurcie par le nuage d’une indicible tristesse ou exaltée par le rayon d’une nouvelle joie, la religiosité qui vibre dans l’âme de chacun se multiplie par la solidarité et se manifeste dans une forme collective.
Valcarenghi déclare que Carducci s’est mis au ban des poètes italiens ; la Critica sociale l’exécute en quelques phrases ironiques. […] La Critica sociale est toujours l’une des meilleures revues socialistes et l’une des plus audacieuses.
Diviser solennellement les faits sociaux en manifestations des instincts et non manifestations, et sous-diviser les premières en manifestations propres et conséquentes, et celles-ci en logiques et non logiques comme celles-là en verbales et non verbales en précisant que les verbales ne se trouvent pas chez les animaux, tout cela est vraiment d’intérêt faible. […] …………………………………………………………………… L’idée de la solidarité sociale se développa en Angleterre en même temps que le sentiment de la solidarité de la race à travers tout l’empire. […] Pourquoi donc souhaiter que l’Angleterre soit la proie de l’État-minotaure, puisque l’individualisme anglais contient des trésors d’énergie sociale et de sympathie humaine ? […] Tel doit être le programme de rééducation sociale de l’Europe future, plutôt que l’étatisme d’outre-Rhin. […] II, p. 193, développent les mêmes idées, en les ornant de variations à eux, parlant, par exemple, de contrastes entre le Nord et le Sud, de décadence latine, dans des phrases dans le genre de celle-ci : « Qu’importe, si, en Italie, le Nord progresse et devient chaque jour plus prospère, puisque le Sud est toujours parmi les pays les moins civilisés d’Europe et offre encore le phénomène d’un vif contraste entre les classes sociales, nourrissant une plèbe rurale concentrée dans un petit nombre de bourgades d’où la vertu campagnarde est absente ?
Il plane au-dessus de l’art social à grande envergure d’un poète généralement très méconnu, M.
Diomede Carito : La Neurastenia nella vita e nel pensiero moderno (Étude clinique et sociale), Detken et Rocholl.
Groupons les chapitres : les trois chapitres de psychologie générale : « La Vie légère » ; « les Fêtes, le Carnaval, la Villégiature » ; « les Femmes, l’amour et le cavalier servant » ; le chapitre dédié aux gens d’esprit, résumés en Gasparo Gozzi, le critique et gazetier ; le chapitre sur la musique, le chapitre sur la peinture ; les trois chapitres sur le théâtre vénitien : le premier nous décrivant l’ancien théâtre à masques, la Commedia dell’arte ; le deuxième étudiant la comédie plus large, plus humaine et cependant toujours essentiellement vénitienne, de Goldoni ; le troisième montrant, dans les pièces de Carlo Gozzi, le retour à la vieille comédie italienne des Truffaldins et des Pantalons ; enfin, après une esquisse verveuse des aventures de Casanova, le tableau de la bourgeoisie, « dont les anciennes vertus se dissolvent à l’air nouveau », et du peuple, « admirable réserve sociale », mais qui n’a « jamais pris conscience de ses droits ».
Mario Morasso, est l’œuvre d’un talent encore jeune, âpre et désordonné, quoique singulièrement conscient et robuste ; le défaut le plus dangereux de cet écrivain, c’est la foi dans un avenir social trop absolument dissemblable du présent et du passé. […] Morasso, tout en marchant par une voie parfaitement opposée et dans un but social et politique décidément contraire à celui de M. […] Il est également monstrueux de soumettre au jugement des sabreurs des théories sociales et des polémiques de presse.
Comme avec les progrès de notre civilisation, notre division du travail et la répartition des salaires, y compris la bourgeoisie de Monsieur Loubet, nous entendons de mieux en mieux le libre échange du pittoresque, nous envoyons des études sociales habilement torchées à des gens qui nous retournent des portraits individuels supérieurement peints et, par politesse, nous admirons, mais sans saisir pourquoi, décidément, ce qui demeure du talent, du savoir-faire, chez nous, chez des gens peut-être plus naïfs, est du simple génie. […] La mère de l’enfant tué survient, ivre de rancune : elle échange quelques mots avec Achille Lucchi, un de ces hommes qu’on lui a indiqués comme les plus résolus, et sans appuyer trop sur les détails, presque avec des sous-entendus, tout un complot se déroule à nos yeux, entrecoupé par la propre histoire d’Achille Lucchi, histoire navrante qu’il raconte lui-même, tableau fidèle de la vie du prolétariat et des malentendus qui règnent entre toutes les classes sociales.
La Section des Beaux-Arts de la Société pour l’Éducation Sociale s’attaque à cette nuisible survivance. […] Mais les descriptions de cités et de monuments dans ce volume tiennent peu de place et c’est surtout la vie présente, les idées, l’état social qui ont retenu M. […] Tous ses souvenirs de jeunesse, toutes ses émotions d’artiste et ses trouvailles d’observateur tiennent à ces petites villes d’Étretat, d’Yvetot, de Caudebec et de Canteleu, où il vécut une longue enfance sans contrainte d’aucune sorte : sa vie avec les pêcheurs, ses promenades en mer, ses courses sur les falaises le forcèrent à la description précise et suggestive d’un terroir dont l’impression domine son premier roman tout entier et presque toutes ses nouvelles ; son séjour attardé dans un milieu bourgeois, dans les cités étroites et mortes où tout événement se dramatise, dans une province où tous les types sociaux sont peut-être mieux cristallisés que dans n’importe quelle autre région de la France, lui donnèrent ce sens de la réalité moyenne qui restera son meilleur titre de gloire.
Elle partageait avec cette grossière et lourde « poétesse sociale » qui signe Ada Negri, le primat de la poésie féminine italienne. […] Il a décrit la vie sociale, politique, il a évoqué le 1848 italien, il s’est attaqué tout dernièrement aux malheurs conjugaux du pauvre Molière, tout comme M. […] Il faut penser que la plupart des douleurs des classes pauvres ne proviennent que de la médiocrité de leurs contingences, de la pauvreté de leur état social, et que les grands conflits dramatiques de l’Âme humaine ne se résument pour le peuple que dans quelques motifs de luttes sentimentales ou des angoisses du gain. […] Du moins, n’a-t-elle pour but que de nous faire rire de quelques travers humains, de quelques imperfections sociales, et, si elle nous présente des types de convention, la présentation en vise à nous amuser plutôt qu’à nous moraliser. […] Science sociale.
Cependant les Odes Barbares, en résumant l’orgueil italien des premiers livres du Poète, sa joie de se savoir non indigne de la tradition romaine, et la fierté libre-penseuse de son esprit social et adverse au Pape eurent un retentissement énorme.
Sem Benelli, malgré le nom de son protagoniste, ne vise point à la question sociale ; il aurait été trop aisé d’émouvoir le public avec des tirades fanatiques et des déclamations larmoyantes. […] Il y a encore les aristocrates, pour lesquels l’art, d’après Grasset, n’est que la richesse de la forme ; et les démocrates, qui proposent de rattacher les tendances décoratives actuelles au mouvement social, préoccupés d’unir la beauté à la simplicité pour obtenir le bon marché, ce qui est vraiment une bien inférieure conception.
Silvagni tâche de reconstruire ce monde, de peindre dans ces souverains méprisés les hommes politiques qui, à travers les bassesses des sens et les folies de la toute-puissance, poursuivaient un dessein social et politique grandiose.
L’impérialisme italien procède naturellement des mêmes causes que tous les autres : il se rattache aux mêmes racines économiques et sociales — mais il étonne davantage, étant le dernier venu.