La puissance de Venise, essentiellement maritime et côtière, s’infiltrait peu à l’intérieur des terres. […] Ferrero est en résumé juste, mais elle a besoin d’être précisée, car il y a perfection et perfection, comme il y a puissance et puissance. […] Très lu, parce que très bien informé, il utilisa sa puissance contre les ministères de guerre. […] Les limites à la conquête sont dans la puissance actuelle et non dans le droit. […] Borgese, n’est plus « un problème d’existence, mais un problème de puissance ».
Et tous ressentent au fond une certaine fierté, parce que l’Italie est puissante, que d’autres puissances sollicitent son aide et qu’elle décidera peut-être du sort du monde. […] Dès que les autres nations ont constaté qu’une neutralité complète serait impossible, ou serait nuisible à leurs propres intérêts, elles ont été nécessairement attirées dans l’orbite d’une de ces deux puissances. […] Devenue grande puissance européenne, l’Italie aspire à posséder un empire colonial comme les autres : rien de plus naturel. […] Les succès militaires de l’Italie lui conquièrent l’estime des gens pour qui la valeur d’un peuple se mesure à la puissance de ses armées. […] L’offre de l’île de Chypre à la Grèce n’est que le produit ingénu d’une politique tardigrade de compromis, qui peut mener à l’affaiblissement de la puissance britannique dans tout le monde méditerranéen et islamique.
C’est ainsi qu’il apprit l’art d’approfondir un sujet, de poursuivre jusque dans leurs retraites les plus subtiles les sources de l’expression, la puissance d’un génie intime dans tous les objets qu’il rencontrait. […] Ce sujet a été traité de bien des manières ; Léonard seul l’atteint jusqu’au cœur même ; lui seul se le représente sous la forme d’une tête de cadavre, exerçant toutes les puissances de la mort. […] La grande puissance est l’allemand. […] Et l’on sera tenté de crier au miracle et de voir dans ces troubles événements de la fin du xve siècle la manifestation d’une puissance surhumaine. […] Il ne croyait guère à Dieu, mais il croyait à l’influence d’une foule de puissances occultes sur la destinée des hommes.
Carducci, politicien et polémiste, ardent et farouche par tempérament et par pose, donna à la prose une vigueur cinglante, une puissance nerveuse d’attaque et une élévation de culture et de pensée, qui, après avoir étonné les polémistes pédants et les conteurs faciles et familiers, se révéla aux générations vivantes comme un enseignement et une promesse assez sûre de renouveau du style littéraire national. […] On a exagéré les principes d’exaltation du verbe et le virtuosisme de d’Annunzio, son pathos esthétique, et on n’a pas dépassé ni atteint sa puissance d’émotion et d’évocation lyrique ; il demeure comme le styliste-type de la langue italienne renouvelée. […] Par cela, les Héros et les Mystiques se révèlent identiques, compris en tant que puissances humaines, comme forces de la nature.
Il n’avait qu’un vice radical qui n’en était pas un aux yeux du sénat, c’est qu’il manquait un contrepoids à la puissance patricienne, et un encouragement aux plébéiens. […] Ce portrait de despote cauteleux, maniant avec une adresse consommée le dangereux glaive à deux tranchants de la puissance césarienne, un tel portrait, celui de la tradition, était généralement adopté. […] Ce n’est pas un pauvre homme, il s’en faut, que l’historien nous présente là ; mais c’est un homme positif, désenchanté, jusqu’à la platitude ; revenu de toute idée de grandeur et de puissance, à la fois en ce qui concerne Rome et lui-même ; ayant tous les côtés prosaïques de la sagesse politique sans rien de l’ampleur de vues que cette sagesse peut se permettre à Rome ; poussant le sentiment des difficultés de la vie jusqu’au doute quant à la puissance romaine et jusqu’à l’égoïsme bourgeois quant à lui-même ; non pas épouvanté, mais dénigrant, à force de sens rassis, devant la proportion impériale où tendent les choses, à Rome et dans sa destinée ; et menant les affaires mondiales et sa propre existence souveraine d’un train mesquin de gagne-petit. […] Qu’on remarque bien une chose, c’est que l’institution de l’an 27, la réunion entre les mains d’Auguste du Consulat et du Proconsulat, c’est-à-dire de la double puissance, à Rome et dans les Provinces, n’aurait pas suffi à créer un pouvoir d’essence monarchique, absolue. Le « princeps » avait toujours à compter avec le Sénat, comme au temps de Pompée, par exemple, où justement le Sénat réunit aussi, un moment, la double puissance entre les mains de Pompée, et ceci pour sa propre sauvegarde, par une politique qu’on ne saurait qualifier d’anti-sénatoriale (il est vrai qu’il s’agissait de combattre César).
Dans la Canzone dell’Olifante, l’ordonnance du poème change, la poésie devient plus subtile, l’évocation atteint un degré de puissance que M. […] Le pape a cure bien plus de sa puissance temporelle que de sa puissance spirituelle. […] La contemplation de l’art antique, même mutilé, lui donne une sensation de puissance, de volonté de puissance. […] Il éveille en nous des puissances mystérieuses que la religion seule, intelligemment comprise et sainement pratiquée, peut assouvir. […] Et autour de toutes les créatures il y a la puissance toute musicale de l’aède créé par Phèdre.
Ici, ce sont les préoccupations abstraites de l’humanité ondoyante entre sa puissance de douleur et sa volonté de triomphe. […] L’athéisme de ce poète n’est que la révolte moderne contre l’éloignement de l’homme de sa mâle puissance que les siècles chrétiens ont assujettie aux désordres terrifiés de la vie intérieure. […] La vérité historique est saisie dans son essence éternelle, dans sa puissance centrale et rayonnante.
Une puissance unie à un corps : car l’esprit ne peut pénétrer dans le monde élémentaire sans un corps. […] S’ils ne les égalent pas en perfection, ils ont souvent plus de puissance. […] Toute la puissance de cette tragédie est dans son extraordinaire rapidité. […] Chiesa affirme encore davantage sa puissance. […] Massimo Bontempelli n’a pas la même puissance d’abstraction lyrique.
En deuxième lieu, la limite ainsi sanctionnée au congrès d’Aix-la-Chapelle, concernant les États qui doivent être et les États qui peuvent n’être pas invités à un congrès, vaut pour les puissances secondaires, non pour les grandes puissances. Et la représentation du Pontife est reconnue par le congrès de Vienne — à juste titre à mon avis — comme celle d’une grande puissance. […] Cette Puissance morale redoutable et bienfaisante eût pu du haut du Vatican, ce divin Sinaï de l’histoire, jouer un rôle immense. […] Depuis Socrate, le principe n’a point perdu de sa puissance, au contraire. […] Corradini opposerait-elle donc une règle stoïcienne à la volonté de puissance préconisée par Nietzsche ?
Les fractions de masse, c’étaient les haines, les appétits divers, les craintes multiples, qui di visaient tous les petits États italiens, et qu’il voulait réunir dans sa puissance, en les dirigeant indifféremment pour ou contre les Français, afin d’affermir de plus en plus son potentat. […] « Ces très curieuses peintures murales, dit-il, sont progressivement rongées par le salpêtre, et nous avons demandé, à plusieurs reprises, qu’on les relevât avec le soin qui s’attache à un si noble souvenir. » Il est donc nécessaire que le Comité des fouilles d’Amboise se montre digne de la tâche qu’il s’est donnée de vouloir retrouver les restes physiques d’un génie, pour les recueillir dans un lieu sacré, but à des pèlerinages nouveaux, où ils pourront répandre encore sur le sentiment d’une postérité non indigne la suggestion de la puissance qui les anima.
Par quelle puissance, se demande dédaigneusement M. […] Mais par la puissance tribunitienne, par Icilius, qui, précisément, étendit les privilèges de cette puissance ! […] M. d’Annunzio a pu même donner à sa patrie, par la puissance de son œuvre tragique, un semblant de théâtre national. […] Çà et là, les flèches vibrantes d’un jour égal dans sa puissance, l’ombre tranchée par un éclair qui la fait paraître plus bleue. […] Et il s’est trouvé que, par sa puissance lyrique digne des plus belles époques de la poésie, son chant était celui de toute sa nation.
Le crime de Brando ne peut pas s’imposer à nous avec la puissance de sa nécessité, c’est-à-dire ne peut pas se révéler à nous dans un inéluctable besoin d’équilibre, voire d’harmonie et par cela même de beauté : il aurait pu être évité, si les quelques contingences qui le déterminent avaient été autres. […] « Il dessinait de son dernier geste l’image d’une autre existence et d’une autre vertu qu’il avait pressenties et entrevues ; auxquelles ne le préparaient pas ses victoires, mais sa défaite et sa perdition. » Il faut remarquer que cette fatalité, que le poète, merveilleux exégète de son œuvre, a su voir, ne peut pas révéler la face qui exprime à la fois la terrible puissance des orages et la sérénité élyséenne, la face de Zagreus, dans l’assassinat commis par Brando.
Dans la Fille de Jorio les personnes du drame agissent sans le vouloir, ils laissent entrevoir la puissance du Poète qui les entraîne. […] Invoquait-il la puissance de la lune, des astres, des ténèbres, l’esprit des eaux, les déités de l’air ? […] Le bandit se releva, un peu surpris : il croyait qu’en touchant le livre on évoquait aussi les puissances infernales. […] Mais il ne pouvait surmonter la puissance infernale qui le dominait ; il sentait que quand viendrait le moment fatal il égorgerait Elia comme un agneau. […] Ce poème en terza rima, qui clôt le livre, est d’une sombre et terrible puissance.
Le théâtre de l’Avenir recherchera là sa puissance de rêve, ses qualités anoblissantes par le rêve, à côté du Drame Héroïque à la Wagner. […] Il y en a plusieurs dans le monde moderne, outre Paris, par grandeur, par richesse, par puissance : Londres, Berlin, New-York. […] Il vécut avec rudesse et avec puissance au milieu d’un peuple héroïque, dont il partageait les labeurs et les fièvres ardentes. […] Le roman est toute une vision mystique et passionnée, représentée avec beaucoup de grâce, sinon avec une réelle puissance d’écrivain. […] Les radicaux, très remuants au temps du Crispinisme, ont fléchi le jour où les leurs ont participé aux bénéfices de la puissance publique.
Non, sans doute, si l’on entend par là un ouvrage complet sur la puissance maritime de la fameuse république. […] Le magnifique développement de la puissance vénitienne lui a fourni matière à un ouvrage dont la lecture est un plaisir. […] Je comprends la puissance de ces représentations dont l’Art sourit. […] Une foule immense et toujours muette assiste, inerte, à cet acte de puissance qui s’opère froidement sans obstacle et sans bonheur. […] Isabelle résume toute l’étrange puissance de la devise : peut-être que oui, peut-être que non.
Sa puissance est telle qu’il peut changer le cœur des hommes, les amener à vouloir ce qu’ils ne veulent pas, comme il a fait et comme il fait encore. […] Aucun croyant n’oserait à notre époque attribuer à Dieu une élection ni de naissance ni de puissance. […] — À propos de l’Hymne à Satan de Carducci, il est intéressant de remarquer que Léopardi aussi voulut rallier la puissance du mal, celle qu’il appelait le laid pouvoir, qui, caché, règne pour le commun malheur, la considérant comme la synthèse du mouvement en général, et de l’intelligence humaine en particulier.
Je voulais, en un mot, lui créer des rivaux de sa puissance, et c’est pourquoi je n’avais aucune envie de mentir quand je disais à Ève : « Mangez de ces fruits et vous serez semblables à Dieu. » « Je ne disais, je vous l’assure, que la vérité pure et simple. […] Et vous savez, mon cher ami, que connaissance est puissance et qu’être Dieu signifie précisément posséder la connaissance et la puissance.
Mais, en travers de ce mouvement réformiste, est un courant, révolutionnaire large et violent dont les grandes grèves de 1904 à 1908 ont permis de mesurer la puissance. […] Boccioni peintre un artiste extrêmement doué et d’une puissance de réalisation peu commune. […] Ils retournent ensuite dans leurs tribus, émerveillés de la puissance italienne. […] À Tripoli, seul un petit navire représentait la puissance navale de la Turquie. […] Privée de toute défense utile, la Tripolitaine devait tôt ou tard succomber aux attaques d’une grande puissance européenne.
La pensée de Monteverdi en acquiert une insoupçonnable souplesse, une beauté nerveuse qui ajoute à sa puissance, et, si on ne connaissait l’intangible probité de l’interprétateur, on serait induit à présumer qu’il ait flatté l’original. […] Si les rares patriciens romains égarés en Gaule purent çà et là modifier la teneur du sang celto-ibérique, quelle ne fut pas la puissance d’infiltration du sang germain ? […] Mais c’est l’harmonie dont elle émane et à elle inhérente qui confère à sa mélodie une puissance expressive inconnue jusque-là et qui nous émeut encore. […] Cette puissance dangereuse de la musique, le caractère particulier d’excitation nerveuse et d’aspiration sans objet qu’elle communique à des organismes épuisés ont été fortement exprimés par Tolstoï, dans sa Sonate à Kreutzer. […] Les cousins de Valois en sont venus, sous Louis XII et sous François Ier, à se méfier de cette proche et envahissante lignée bourbonienne avec sa puissance territoriale, son énorme Bourbonnais qui forme un état dans l’état, — nouvelle Bourgogne.
Évidemment il déclarait que les « droits des Yougoslaves ne pouvaient commencer que là où finissaient les droits des Italiens, droits reconnus par les puissances de l’Entente ». […] Ils durent demander aide aux puissances occidentales. […] Les nationalités opprimées d’Autriche-Hongrie se sentent donc désormais énergiquement soutenues par l’Italie et les autres puissances de l’Entente. […] La féodalité même qui a suivi la conquête ne s’est jamais spécialisée dans le métier des armes, mais a pris part à la vie du pays, collaborant à la formation de l’idéal moderne, à l’éducation de l’individu, à l’accroissement de la puissance nationale. […] Mais je ne me suis jamais surpris dans un sentiment de haine contre la mort et de mépris pour cette puissance mystérieuse, aveugle, stupide, triomphante et lâche.
Corradini montre un homme qui n’a confiance qu’en soi et qui, lentement, tout seul, avec l’opiniâtreté de la bonne cause, arrive au faîte de la puissance et de la richesse, — M. […] Il est, par excellence, un amoureux de la grandeur sous toutes ses formes et ne craint pas d’en parler avec grandiloquence, mais il n’a pas la possibilité des recherches malpropres, la puissance du vilain, la vision nette des petits côtés pratiques des choses laides. […] Chaque fois qu’un artiste français fabrique de l’amour, on peut être sûr que ce n’est pas ardent et que ça ne brûlera personne ; c’est de la mécanique et presque toujours une sorte de technicité obscène qui se voile, cérémonieusement, de phrases singulièrement savantes, car l’impuissance génésique se mesure souvent à la puissance… du métier. […] Les épisodes suivants n’ajoutent rien, et l’abdication gâte l’effet sobre et poignant de cette scène très belle et d’une puissance dramatique rare.
Domenico Oliva remarque de son côté que si la vie intellectuelle italienne était centralisée dans une seule capitale, le théâtre italien contemporain pourrait se montrer dans son ensemble, montrer l’ensemble de ses efforts, et s’affirmer en puissance, plus qu’il ne lui est possible de le faire dispersé dans les sept capitales, devant les sept publics qui restent, j’ajoute, si différents d’aspiration et de culture, malgré toute l’illusion unitaire de la politique nationale. […] Ce n’est pas là le type très supérieur, et par cela même très étrange, de femme unique, que Mme de Saint-Point a composé avec tant de puissance logique et esthétique dans les deux romans parus de sa Trilogie de l’Amour et de la Mort.
Nous vivions en bons rapports avec les puissances étrangères et sans trop nous défier de nos alliés. […] Quelle que soit son ignorance des choses de la République, le peuple sait que nulle cité, au monde, ne songerait à rivaliser avec Venise, soit en richesse, soit en puissance. […] Peut-être aussi qu’il avait à se venger du roi de Naples (Ferdinand II), car, au moment où il formait cette coalition entre puissances italiennes, il excitait Charles VIII à faire valoir ses droits sur Naples (par le Comte du Maine, successeur de René d’Anjou). […] Quelle puissance et quelle mesure ! […] Le pape ressuscite la coalition de 1504, qui n’avait pas amoindri notre puissance militaire et commerciale.
Mais comparer cette régression d’un organe sans grande importance, au cours de l’évolution, à la dégénérescence qui frapperait les hommes à raison de la puissance de leur intellect, est une conception tellement folle qu’elle est inconcevable à tout cerveau sain. […] — Je crois, dit Hippolyte, souple comme un jonc et lascive comme une chèvre, qu’aucune puissance humaine ou céleste ne surpasse celle de la liqueur chère à Bacchus. […] Botticelli n’était pas en puissance de créer du monstrueux. […] Il y a aux origines des peuples et de leur puissance, comme des villes et de leur beauté, des causes particulières qu’à n’importe quelle phase du développement national on ne peut négliger sans les risques les plus graves. […] » Le représentant de cette puissance lui demandait un jour le payement d’une dette de trois cent mille écus.
Entre les grandes puissances intellectuelles de notre temps, l’Italie était sans contredit la plus arriérée en littérature et dans tous les arts en général. […] L’or est comme le reflet de la puissance divine sur la Terre : c’est pourquoi plus on en possède plus on s’avoisine à Dieu. […] Quelle puissance ont tes injures ! […] Et certes cet impérialisme n’est pas plus menaçant pour la paix générale, pour l’ordre actuel des choses, que celui des autres puissances dirigeantes. […] Enfin, le poète doit fournir au musicien « toutes les ressources de montrer toutes les puissances de la musique d’expression ».
Guyau révélait sa puissance de précurseur.
Un Quirizio da Murano, non plus qu’un Antonio da Murano, ne sauront faire preuve d’une égale puissance, mais celui-là conservera un sens décoratif charmant et le second s’approchera parfois du naturel d’Alvise Vivarini.
Trois principautés chacune de trois ordres, d’après la suprême puissance du Père, la sagesse du Fils et l’amour du Saint-Esprit.
Expressive à un haut degré, parfaite de sobriété et de justesse (sauf en quelques endroits), la musique d’Othello manque pourtant de puissance, et ce n’est pas le fameux Credo d’Iago qui me fera revenir sur cette opinion ; il y a là, comme on dit, plus de beurre que de pain.
» Ainsi, avec la grandeur ascendante d’Avérard, de Jean de Bicci et de Côme, le père de la patrie, l’art monte avec Cimabue, Giotto, Masaccio ; avec Laurent le Magnifique, l’art fait une pause pour représenter des forces : Léonard de Vinci, Fra Bartholomeo, Michel-Ange, Titien, Raphaël, André del Sarto naissent ; sous Léon X, tout ce qui promettait tient, tout ce qui était fleur devient fruit ; sous Côme Ier arrivé au sommet de la puissance, l’art arrive à son apogée, et l’art et les Médicis, ne pouvant plus monter, commençant à descendre : les Médicis avec Ferdinand Ier, Côme II et Ferdinand II ; l’art avec Vasari, le Barroccio, l’Allori, Jean de San Giovanni et Mathieu Rosselli ; jusqu’à ce qu’enfin ils tombent ensemble, l’art avec les Gabbiani et les Dandini, les Médicis avec Côme III et Jean Gaston.
La Caccia di Nemrod, entre autres, me semble un petit chef-d’œuvre pour l’originalité de la vision, pour la puissance de la forme, et elle justifie bien le succès dont on l’a saluée à son apparition dans une brochure à part. […] Vis-à-vis de l’art, par exemple, il est aveniriste comme Max Nordau (pour lequel il a une admiration presque sans bornes), ou comme Tolstoï ; il prêche la puissance des ténèbres, la mort de l’art, le triomphe du crétinisme ; et le pire, c’est qu’il y croit de tout son cœur.
Chacune de ses activités, pour ainsi dire divinisée et comme déjà en puissance au sein de l’infini, se manifesta hiératiquement.
Toute la puissance du sujet dans une œuvre m’était enseignée, car l’émotion, l’intelligence et le sublime de l’Artiste s’y gravent avec la précision d’un burin d’acier : ce n’est plus le mérite facile d’une petite sensation, notée au hasard de la rencontre, avec le plus ou moins d’habileté manuelle de l’ouvrier, c’est la manifestation d’un choix dans les trois grands domaines de la création, où notre esprit conçoit la loi de l’harmonie suprême ; le domaine de la matière brute, celui que vivifie le sentiment et le royaume que la pensée illumine pour percevoir Dieu.
Le Dante a soutenu qu’ils étaient égaux en puissance : l’un s’appuyait sur son épée, l’autre sur son bâton pastoral. […] Mais pour bien se rendre compte de la carrière parcourue si vite par cet artiste généreux et si tôt enlevé, il faut pourtant, ne fût-ce qu’une minute, avoir pris contact avec quelque feuillet du début, et pourtant une minute aussi s’arrêter aux grandes pages où l’artiste, en puissance plénière, maîtrise les jeux et contre-jeux compliqués de son imposante technique.
Laurens, c’est la puissance d’évocation ; nous l’avons constaté pour M.