Puis, il entendit la voix d’Antine qui montait du fleuve. […] À l’entendre, il était lié intimement avec les notables de Nuoro. […] Si ton père t’entendait, mon petit rossignol ! […] Je les entends maintenant comme du français, je ne sais pourquoi, et j’y trouve des choses ravissantes. […] Ce dernier, bien entendu, n’a pas senti, un instant, diminuer sa faim.
Il reste entendu que, le jour où l’Italie jugera devoir prendre sa part de cette guerre, il n’y aura, des Alpes à la Sicile, qu’une seule acclamation. […] » Il importe de s’entendre sur la valeur des termes. […] Ils entendent l’« Union sacrée » comme doivent l’entendre des gens qui n’ont pas perdu la tête : union temporaire dans un but précis et dans la limite des moyens adaptés à atteindre ce but. […] Au plus petit bruit que j’entends la nuit mon sang se glace dans mes veines. […] Si tu entendais les lettres que celui-ci écrit !
Les théologiens entendent l’allégorie autrement que les poètes, mais je suis ces derniers. […] Ainsi « À la sortie d’Égypte, Israël devint sainte et libre, c’est-à-dire à la sortie du péché, l’âme devient sainte et libre. » La nature veut que nous allions du mieux connu au moins connu : si le littéral n’est pas entendu, l’allégorique restera obscur, le moral incertain et l’analogique insaisissable. […] XI. — Dante a lu Boëce dans la tristesse ; Boëce, captif et banni du monde, s’était consolé lui-même : « Je découvris un remède à mes larmes, je découvris que la philosophie était la grande chose des livres et des sciences, et je me l’imaginai sous les traits d’une dame noble. » XII. — Par ciel j’entends science, selon la similitude. […] La comparaison des cieux avec les sciences explique comment j’entends par le troisième ciel, la rhétorique. […] XI. — Allégoriquement donc, par amour qui me parle de ma dame dans mon esprit, j’entends l’étude.
Je ne veux plus les recevoir, entendez-vous, Aurora, plus jamais. […] — Dieu vous entende ! […] Il désirait m’entendre lui répondre : « Comme je vous approuve ! […] Elle n’entendit pas. […] Jamais je n’entendis de scènes.
Je me doutais bien qu’elle mentait parfois, comme une vraie femme, mais je fermais les yeux et me bouchais les oreilles, je ne voulais rien voir ni rien entendre. […] On pourrait donc conclure que, si les témoins ont été entendus, du moins le procès n’a pas eu lieu. […] nous ne les apprenons pas dans leurs finesses, comme en France ; nous nous contentons de les parler, mal c’est entendu. […] Avant 10 ans, nous vous aurons dépassés, en quantité s’entend, à moins que notre gouvernement ne change et ne nous rende plus… disons « civilisés ». […] Le lit, dit-on, est fort étroit et j’ai entendu un habitant d’Auteuil dire en parlant d’une femme maigre : « Elle ressemble au lit de M.
La nuit, quelquefois, rentrant chez vous, vous entendez à vos pieds un ronflement sonore : il y a un matelas sur le trottoir. […] Vous donnerez à entendre que les hommes d’État et les Ambassadeurs de cette époque avaient plus de génie que les nôtres ! […] Louis XII et Maximilien s’entendent à Cambrai. […] On n’entendait, dans cette pièce magnifiquement décorée, que nos respirations. […] Écouter se disputer deux Napolitains, c’est entendre de la musique.
C’est d’ailleurs ainsi que l’ont entendu les contemporains du Dante. […] bien entendu, M. […] Il déjeuna ; l’infirmière l’entendit chantonner gaiement. […] Ces sages paroles seront entendues à Rome. […] Tout ce qui est irrédentisme est, bien entendu, sans intérêt pour les socialistes officiels.
Le roi Enzo prisonnier entend sur la place un jongleur qui chante la chanson de Roland ! […] Certes, à entendre M. […] Ô ciel, j’entends leur voix séraphique et leur prière. […] De tous côtés on n’entend que les cris de guerre ! […] Malgré les plus grasses propositions, vous ne voulûtes rien entendre.
Je ne sais si de Boigne vécut assez pour entendre du Wagner. […] Huberty déploya, en Walter, la plus superbe voix de basse qu’oncques j’aie entendue à l’Opéra. […] Du génie fruste, spontané, sans talent, sans goût, — entendez bien, — sans « goût » ! […] Il est clair que Donato s’entendait avec son compère. […] Presque à chaque session on entendait en effet une harangue où M.
Demandera-t-on si l’esprit a voix articulée et si on peut l’entendre ? […] C’est là l’opinion que nous avons pu entendre formuler par maint historien sérieux. […] Chuquet nous affirme que Desaix n’était point chaste, comme l’ont laissé entendre ses panégyristes. […] C’est qu’ils entendent bien attirer l’attention. […] (J’entendis ses pleurs.)
Non, sans doute, si l’on entend par là un ouvrage complet sur la puissance maritime de la fameuse république. […] On entend sans parvenir à écouter, ahuri d’un tel flot de banal suprême, somnolent ou bâillant à se décrocher la mâchoire. […] Là, je suis bien sûre que l’on m’entend. […] Il faut donc la lire et l’entendre chanter, mais parler, c’est à fuir. […] Fais-nous entendre un discours plus sensé. » Il répond : « Patience !
Quand on ne s’entendait plus, c’est Laforgue ! […] J’entendais, comme en rêve. […] J’entendais des voix s’élever au-dessus d’une cité blanche immense. […] » Et, ma foi, je ne crois pas avoir mal entendu. […] J’entends du bruit dans le couloir !
Brisset entend être un traducteur complet et il nous restitue : « Oh ! […] Personne ne s’entend là-dessus. […] — Je voudrais que tu redises mon nom, répondit Stazia ; j’aime à l’entendre prononcer par ta bouche. […] — Tu as entendu ? […] Mais les Bacchantes, encore penchées au bord du gouffre, ne l’entendaient pas.
J’entends des critiques, non pas étrangers sans doute, mais extérieurs au mouvement littéraire qu’il faudrait apprécier. […] Mais, parmi les autres, beaucoup ont été contraints de s’avouer que la musique est faite aussi pour être entendue, et que la lecture n’en saurait révéler tous les secrets. […] Qu’il marche donc dans la noble voie qu’il s’est tracée, qu’il consacre les dons merveilleux qu’il a reçus à la propagation de sa foi ; s’il parvient à libérer l’art religieux de son pays, et, par sa musique, à faire entendre ceux qui ont des oreilles et qui cependant n’entendaient pas, il aura accompli une œuvre grande et hautement belle. […] Ses tragédies, on ne les voit pas ; on les entend raconter par les personnages, et quoique ces personnages parlent souvent une langue admirable, ils n’arrivent pas à nous donner l’impression directe de l’action ou du fait. […] Je ne dirais pas cela en France, parce que j’aurais peur d’entendre railler l’excès de ma naïveté ; mais l’article de M. de Roberto m’a prouvé qu’il était utile de le dire en Italie.
On s’entendrait avec un éditeur parisien et l’on ferait un tirage de luxe à deux mille exemplaires, en souscription, sous le manteau. […] Grâce à cette convention, on a le double avantage de pouvoir entendre la musique de M. […] J’ai entendu, encore dernièrement, quelques hommes politiques, — (voit-on assez que je vis, à Rome, dans les coulisses du monde parlementaire ?) — j’ai entendu des hommes politiques rappeler les vers de Remigio Zena avec un plaisir qui témoignait de leur admiration. […] Et alors, tandis que Marco Cybo, s’arrachant aux bras de Nicoletta, monte rapidement voir l’ami qui se meurt, on entend un bruit sourd, le choc d’un corps qui tombe et s’écrase sur le pavé.
J’entends par religion l’acquiescement à certains principes a priori, non démontrés ni démontrables scientifiquement ; cet acquiescement étant l’effet de sentiments vifs et puissants. […] C’est cette même impulsivité qui le fait se cabrer quand il entend une affirmation qu’il croit injuste ou fausse, et qui le fait protester violemment, même à l’encontre de ses intérêts, comme cela se voit fréquemment au cours de son procès. […] C’est que, comme les régicides vrais, il est imprégné d’un altruisme qui est d’ailleurs pour lui la raison, l’explication et l’excuse de ses actes, en dehors, bien entendu, de scs accès impulsifs proprement dits, où seule la colère agit.
« Les Italiens appellent le Dante divin mais c’est une divinité cachée, peu de gens entendent ses oracles ; il a des commentateurs, c’est peut-être une raison de plus pour n’être pas compris. […] — Je le pense comme vous, riposte Casanova, et j’aime à vous entendre lui rendre cette justice ; je le plains de n’être pas aussi équitable envers vous. — Ah ! […] Si on le partageait en deux et que je visse d’un côté l’homme que j’ai lu, et de l’autre celui que j’entends, je ne sais auquel je courrais39. » Boufflers avait subi tout de suite le charme d’un esprit qui, sans effort, redescendait à ses dix-huit ans et le traitait en camarade. […] La Nave (La Nef), que j’ai pu entendre par le poète même, récitant admirable dans l’intimité opulente et chaude de sa villa de la Capponcina, à Settignano, sera l’œuvre triomphante.
Il est toujours agréable d’entendre un jeune philosophe qui vous promet la paix universelle et la fin de la guerre, pourvu qu’on reste tranquille ! […] Maréchal qui fait entendre une voix de ténor au timbre exquis, à MM. […] À entendre la Vie de Bohème on ne se fatigue pas ; c’est bien la partition destinée à ceux pour qui la musique ne peut être qu’un art d’agrément, qu’un simple délassement. […] Puis, nous entendîmes des gémissements angoissés. […] Rossi entendit l’un d’eux dire en pleurant à un camarade : « Je suis si las que je ne peux plus ; je vais jeter mon sac par terre !
À parcourir ces jolies pages où la voyageuse s’efforça de traduire par des mots si proches l’intime émoi de son être sur cette terre « qui a vu et entendu Dieu », il semble qu’elle y enferma un peu de son âme. […] On en avait entendu bien d’autres, vers 1585, avec les madrigaux de Gesualdo, prince de Venosa, « le chevalier errant et virevoltant au labyrinthe de la modulation ». […] Rodocanachi, car en se bornant à mettre en ordre des matériaux, à réunir et commenter des textes, on laisse au moins entendre qu’on n’a pas eu le temps de se servir des choses recueillies et qu’on les donne telles quelles, en pis-aller. […] Il y a un remède bien simple, c’est de ne pas vous en servir… Il faut, entendez-vous, jeune homme, il faut travailler plus que ça… Prenez garde à la tristesse. […] Adolfo de Bosis fait entendre la voix triste et noble de ses lyriques : Amori ac silentio sacrum.
Il crut entendre un léger murmure de source, il se pencha, regarda et vit rose. […] J’ai entendu débiter ces vers la dernière fois par un garçon de café dont la culture était décidément au-dessous de la moyenne la plus discrète. […] Mais notre terre nous donne constamment sa discipline, et nous sommes les prolongements directs de nos ancêtres ; rien n’est plus aisé que d’entendre cette double réalité sur laquelle nous devons nous maintenir. […] Au théâtre, je ne tiens pas trop à entendre l’alea jacta est de César ou o tempora, o mores ! […] D’Antin, qui lui succède, n’entend nullement voir disparaître l’Académie.
Bien entendu, il ne donne que des œuvres approuvées par la censure. […] Il est incontestable qu’ils ont entendu fortement l’appel de la race. […] Je parle bien entendu de ceux qui avaient de la valeur. […] Il songeait toujours à quelque sursaut, à quelque brusque réveil du peuple italien dont l’Europe entendrait, toute surprise, la grande rumeur. Cette grande rumeur, l’Europe de 1915 l’a entendue.
Il deviendra ainsi l’« Auditorium » des Romains modernes qui commencent à désirer entendre de la musique. […] Elle met un soin extrême à décrire ce qu’elle voit et entend dans son île intéressante. […] Il ne suffit pas d’écrire de beaux livres, il faut s’entendre à les lancer. […] Bien entendu, il ne s’agit pas ici de tenter une distribution, qui serait nécessairement illusoire et mal fondée. […] Pendant des siècles, les prêtres et les princes se sont entendus pour soustraire la foule à la plus rudimentaire instruction.
Péladan tient surtout contre les mauvais occultistes et qu’il existe pour lui une science occulte pure, une vérité en soi, que le Vinci eût révérée, s’il avait entendu autre chose que « des rêveries, légitimement méprisées », — de la part de ceux qui prétendaient la lui révéler. […] Enfin, je le confesse à ma honte, avant d’entendre à Royan, l’été passé, les Paillasses que vient de nous offrir l’Opéra, le nom même de M. […] On entend assez, d’autre part, combien le larynx demi-séculaire de M. de Reszké exige d’indispensables ménagements. […] Il doit même avoir entendu une ou deux fois le premier acte des Maîtres Chanteurs. […] On n’entend plus que son nom d’Amsterdam à Vienne, de Milan à Berlin et de Bruxelles à Munich.
Le rapprochement, d’ailleurs, doit se bornera cette analogie très générale, car rien, dans ces modernes centres du plaisir, ne soutiendrait, bien entendu, la comparaison. […] C’est qu’aussi, plein de verve, d’invention même, dans le rendu des nuances légères, spirituelles, tendres, lumineuses, délicieusement singulières, d’une civilisation de joie et de couleur enfermée dans une île, — avec une érudition minutieuse et savoureuse aidant, à chaque page, aux trouvailles de plume, — le style de ce livre ignore un peu trop (j’entends bien qu’il ne pouvait pas les constater au xviiie siècle) les grands côtés de l’histoire de Venise, la largeur, la gravité.
Celui qui est Dieu entend les paroles de Dieu. […] Loin d’en diminuer le caractère, il l’accentue et le fait entendre par ses hardiesses, par sa force qui ne doute de rien ; il méprise le détail de mauvais aloi, il veut le simple parce qu’il pense au grand, et qu’il soit byzantin, gothique, italien, français ou allemand, il ne cesse jamais d’être Lui et de parler hautement à l’âme.
La bonne musique m’eût ranimé : je n’y ai entendu que de mauvaise, savoir : la Vestale, de Fioraventi, et la Camilla, de Paër.
David Perez, né à Naples, a composé un Credo qui se chante encore dans l’Église des Pères de l’Oratoire, à certaines solennités, et l’on va l’entendre.
Historiquement à la suite des impressionnistes français, les impressionnistes italiens ne négligent aucun moyen de se distinguer de leurs devanciers : d’où cette étiquette, « divisionnistes », qui n’est pas heureuse. « Impressionnisme » a le grand avantage de ne rien signifier : quoi de mieux qu’une « mesure verbale pour rien » qui permet, dans ce demi-silence, à tous les esprits de s’entendre, à toutes les compréhensions de se rencontrer ?
La tempête et le brouillard venant frapper mes vitres et formant le seul bruit que j’entende avec celui de mon petit feu.
D’abord un léger croquis du vieux professeur : J’ai tenu à l’entendre au cours d’un de mes récents voyages en Italie.
C’est ainsi que tout d’un coup, en 1879 d’abord, puis solennellement en 1882, un enfant fit entendre sa voix qui résumait toutes les voix du Maître, et, tout en les imitant, les continuait dans un chant nouveau, inattendu, étonnant, qui permit à Carducci lui-même d’annoncer à l’Italie la naissance d’un autre grand poète. […] Le style de ces deux écrivains — et j’entends par style non seulement le contour verbal de la pensée, mais aussi la méthode même et l’orientation générale de l’esprit — loin de nous rappeler Boccace ou Guichardin ou Machiavel ou Léopardi ou Carducci, par sa tournure et par ses pointes, nous fait trop penser à la puissance de la dialectique schopenhauerienne ou nietzschéenne.
« Ève, dans le trouble où elle se trouvait, ne s’aperçut pas que les fruits de l’arbre étaient nombreux et différents les uns des autres ; elle n’entendit pas ce que je lui disais : qu’il ne suffisait pas d’en manger quelques-uns, mais qu’il fallait dépouiller entièrement l’arbre, — autrement dit acquérir la connaissance totale. […] Mais quand je fis un mouvement pour m’en aller, je sentis son bras qui m’étreignait avec violence et j’entendis encore sa voix qui me disait avec des sanglots : « Non, tu ne partiras pas.
D’ailleurs, Casanova lui-même a senti le besoin de se ménager le crédit de ses lecteurs par une ingénieuse déclaration ; quand il a pris congé de Voltaire, avant de se mettre en route pour Annecy et Aix en Savoie, il a soin de noter tout ce qu’il a vu ou entendu aux Délices et surtout ce qu’il y a dit : « Je passai une partie de la nuit, confesse-t-il, et presque tout le jour suivant à écrire mes conversations avec Voltaire ; je fis presque un volume, dont je ne confie ici qu’un faible abrégé1. » Certes, ce livre devrait être curieux et il est regrettable que le manuscrit n’en soit pas parvenu jusqu’à nous. […] Le mérite ne put jamais dans Venise élever un simple citoyen, comme dans l’ancienne Rome15. » Il semble pourtant que ces idées se soient légèrement modifiées chez Voltaire pendant les neuf années qui séparent le Dictionnaire philosophique et l’Essai sur les mœurs ; l’article qu’il consacre à Venise est un vibrant hommage rendu à la liberté populaire, sans presque aucune restriction ; sans doute, entre 1756 et 1765, le patriarche de Ferney avait fait sur la façon dont les Suisses entendent et pratiquent la liberté quelques expériences qui ont pu le rendre plus indulgent pour Venise ; mais on ne peut s’empêcher de constater qu’entre ces deux dates se place aussi son entretien avec Casanova.
Ainsi, le sonnet Heure de grâce, où le poète voit la vie avec des yeux si étonnés qu’il croit la découvrir, la regarder pour la première fois, est le meilleur témoignage de l’état d’âme qui a inspiré ce livre très remarqué, et qui est celui d’une grande partie de la jeunesse fatiguée d’entendre et enfin anxieuse de voir.
Ils ne se dissimulent pas les difficultés qu’ils vont rencontrer, en un temps où semble aboli le culte des choses intellectuelles, et même ils les affrontent, car ils n’entendent pas se confiner dans les offices secrets ou les occultes messes mystiques : c’est en plein soleil qu’ils cultiveront, voulant en boire et faire boire le vin, la vieille vigne italique.