L’air de l’aube se levait. […] Il épaississait l’air. […] J’ai reconnu, cependant, des airs de « Méfistofele ». […] Sous le Rialto, de l’air plus frais fouette son visage. […] Il n’avait plus l’air d’un reître, mais d’un patriarche.
Ses chefs-d’œuvre sont : le Stabat Mater, l’air se cerca se dur, de l’Olimpiade et la servante maîtresse, dans le genre bouffon. […] On distingue parmi ses compositions série le récitatif Berenice : che fai, avec l’air qui le suit. — Bach, né en Allemagne, fut élevé à Naples.
reprit-il avec impatience, en quittant soudain son air enjoué. […] — s’écrie Bicornide en étendant les bras d’un air suppliant. […] — Écoutez-moi, dit-il, en élevant les mains d’un air demi-suppliant et demi-menaçant. […] Et elle tendait les bras en l’air, avec un morne désespoir. — Elles te tueront ! […] Ce jeune artiste a un peu de peine à peindre les chairs et à donner le vray caractère des airs de teste.
Les personnages d’un peintre ont entre eux un air de famille et ressemblent à leur auteur. […] Rien dans l’univers, dans l’air, dans l’eau qui ne soit poursuivi, dérangé, abîmé par lui. […] Ainsi, l’eau voulut s’élever au-dessus de l’air : avec l’aide du feu elle se vaporisa ; mais l’air resserra ses molécules, elle retomba et la terre l’absorba : ainsi elle expia son péché. […] Donc l’esprit infus dans l’air serait bientôt démembré. […] On sent qu’ils obéissent au cerveau et leur dépendance grandit l’air d’autorité du regard.
Invoquait-il la puissance de la lune, des astres, des ténèbres, l’esprit des eaux, les déités de l’air ? […] Elia rit d’un air maussade, les yeux mouillés, et répondit : — Tu ne vois pas que tu es ivre ? […] Ils passèrent la nuit en plein air, sous un arbre, un grand chêne, et à coup sûr ils ne voyaient pas les étoiles luire à travers les branches. […] L’air, peu à peu, devenait plus frais. […] — il regardait autour de lui d’un air moqueur, de son œil fixe et malin.
Une âme fermente Dans la nuit, plus libre dans l’air. […] On respire un autre air qu’il y a quelques mois, etc., etc. » Hélas ! […] on respire en Italie un autre air qu’il y a quelques mois : c’est l’air étouffant de la réaction. […] Nulle part ou ne rêve ainsi, dans un air plus surnaturel, en des solitudes plus mornes, plus poignantes, plus mortuaires. […] Et ce n’est pas là une hypothèse en l’air : le héros lui-même donne cette explication du phénomène : « Ayant lancé les vents sur moi, Poséidon m’a empêché d’avancer. » 3° La tempête a cessé.
Il sait d’ailleurs que son air lamentable désarmera tout le monde. […] Les échafaudages eux-mêmes avaient un air d’architecture bizarre. […] Son enfance, écoulée en plein air, lui permettait tous les excès. […] L’air chargé de poussières d’or enrichissait les façades. […] Quel air divin !
On ne peut nier, tout au moins, que l’auteur des Mémoires ne se donne jusqu’au bout cet air d’impartialité et de franchise dont il tire quelque fierté. […] Ceux mêmes de ses hôtes qui vantent le plus la réception qu’on leur réserva observent l’air « renfermé » du grand homme. […] Leurs trompes, plutôt que des voix rauques et lugubres, jouent des airs de musique, quelques-unes des « mélodies » si chères aux féroces maèstri de la péninsule.
Mais la déclamation se perd en l’air, et souvent on ne la retrouve plus… Je cherchai des signes pour du moins marquer les traits les plus saillants. […] Alors, certes, en dépit de la sténographie calzabigienne, ses héros ne « déclament » plus du tout : l’action s’arrête, et ils chantent un air de concert. […] » induit à soupçonner pourquoi le grand air d’Alceste, « Grands Dieux ! […] La mélodie de ces airs y traduit musicalement des « étals d’âme » successifs mais abstraits, les variations d’une sensibilité humaine anonyme, et cela, précisément dans les situations où doit s’affirmer ou se trahir la personnalité propre de l’un ou l’autre des protagonistes. […] Même dans ses airs de coupe et d’allure italiennes, il la fait plus ample, plus libre ; ailleurs, plus profondément expressive, plus dramatisée ; mais toujours elle reste « lyrique ».
Ô, qu’aujourd’hui sur ses membres beaux l’homme se relève, et qu’il exalte sa terrestre forme de vie que le soleil gouverne, et que plus haute il la rende à ses fils, avant qu’il se noye dans l’air serein où surgissent et s’éteignent les étoiles ! […] Je lui demandai s’il pensait rester à Sorrente et il me répondit qu’il trouvait ce pays le plus beau qu’il eût jamais vu, et que l’air donnait à son physique, un peu déprimé, comme une force nouvelle.
Ce qui avait indigné Lucheni c’est que le rédacteur de l’article, parlant du châtiment des criminels par la captivité perpétuelle, écrivait en racontant qu’il avait pu jeter un coup-d’œil dans la cellule où moisissait Lucheni : Je sens encore le frisson d’horreur qui me parcourut les os, à la vue du misérable ; il ne se savait pas regardé, il tournait comme une hyène en cage… Vous représentez-vous les semaines succédant aux semaines, les mois aux mois, les années aux années, et ce captif n’ayant d’autre horizon que les murs de sa geôle, s’y cognant le front, ou bien, frappé de stupeur, les contemplant d’un air morne, glissant peu à peu dans l’abrutissement, dans la folie ? […] Si l’œuvre a un grand air décoratif elle manque complètement, ainsi que je l’ai déjà à plusieurs reprises fait remarquer, de plénitude de formes, de franchise de modèle, de caractère.
Un jour il me l’a avoué d’un air triste : « Désormais les hommes ne m’intéressent plus. […] Personne, à la vérité, ne s’en aperçoit, car les hommes ne le reconnaissent plus et passent auprès de lui, le croyant un des leurs, souriant et soulevant leurs chapeaux d’un air de tranquille assurance qui fait peur. Mais moi je sens toujours dans l’air le remous de son passage et je cherche à jouir de sa précieuse société.
Lui, toujours aussi passionné et aussi imprudent, promet de donner une réponse positive après souper, et, en attendant, se met à lutiner la fille : Prenant alors cet air caressant et entreprenant d’un homme amoureux qui veut atteindre à l’apogée de la jouissance, je fais de vains efforts et n’aboutis à rien, quoique je fusse parvenu à l’étendre sur mon large sofa. […] Avec un air de dignité outragée, elle lui adresse d’habiles reproches sur la brutalité de ses procédés : Il n’est pas question de marchander ; il s’agit seulement de savoir si vous vous croyez le droit de m’insulter et si vous vous figurez que je suis insensible à l’outrage… Je vous rappellerai que je vous ai dit que vous ne m’aurez jamais ni par violence, ni pour de l’argent, mais seulement quand vous m’aurez rendue amoureuse de vous par vos procédés.
Étalée du portique du Narthex à l’escalier de la Porte-Sainte, sur les dalles, parmi cette buée voluptueuse, affadissante, qui, des temples de l’antiquité, était passée dans les basiliques byzantines (déjà, et bien auparavant, l’empereur Licinius, au cours de ses persécutions, avait fait fermer les églises, sous prétexte que l’on y respirait un air trop étouffé), la plèbe était là chez soi ; elle s’y laissait couler à ses habitudes les plus obscurément invétérées. […] Un pape, Adrien Ier, les restaura, les anima de liturgies et y fit entrer l’air fervent des Églises. […] L’Église, cherchant dans la Tradition païenne une forme archaïque par où elle pût présenter ses premières affirmations aux hommes, sous le bénéfice de je ne sais quel air doucement légendaire, choisit excellemment cette suave figure de l’Aède, — de l’Aède que les sanglantes Bacchantes attendaient sur la montagne, alors que du fond des ténèbres d’où il avait tenté, comme le Christ, de dégager son idéal, il s’élevait, toujours solitaire, vers le néant resplendissant des cieux.
Je conçois, maintenant, que je devais offrir un air singulier à ceux qui m’entouraient. […] Carrera, qui avait fini son repas, fumait d’un air indolent. […] Le marquis n’eût pas montré tout à l’heure cet air libre, dégagé, content, s’il avait nourri quelque souci à ce sujet. […] Je me mordais les lèvres ; le marquis me regardait d’un air indifférent, mais je sentais qu’il m’observait. […] » Et j’ai achevé mon cocktail… j’ai fumé des cigarettes… j’ai chantonné un petit air triste.
Avec ce bibelot elle a des airs très sérieux et très charmants de petite infante. […] Parmi les visages des femmes siciliennes, je retrouve un lointain air arabe et espagnol. […] L’air qu’il affecte est de quelque fierté. […] Canudo, est une éloquente protestation contre l’abus des spectacles en plein air qui ne servent pas la vraie poésie. […] Marinetti, avec ses airs de révolté, ne peut que nous faire sourire.
Son champ de travail est ailleurs, en plein air, dans la rue. […] Il quitte le boulevard Voltaire, installe sa première fonderie rue Cauchois et se lance dans des études d’un ordre nouveau et d’une extrême audace : La Femme sortant de l’Église : figure gazée d’une longue voilette flottante, émergeant vive et franche, au grand jour d’une obscure décoration façonnée en impression de portail ; — le Sportman, homme de belle santé, pris en plein soleil sur un champ de courses, insolemment campé, le gibus provoquant, le veston tendu, fouetté d’air vif, trempé de soleil ; — l’Enfant au sein, vorace, animalement absorbé par sa succion goulue, la joue ballonnée, pétrissant de sa menotte grasse et forte la bonne et tendre mamelle qui palpite hors de la chemise froissée ; — la Cantatrice, impression de femme faite pour un éclairage très spécial, blanche figure à peine dégagée de la matière et qui semble d’abord indistincte, à peine dessinée par quelques traits d’esquisse, puis, peu à peu, s’éclaire, s’agite, s’anime sous le regard, se complète, s’exprime et se béatifie en l’exaltation de quelque vocalise éperdue. […] Le Verlaine à 26 ans est singulier, avec son air d’un dur anglais ; le Verlaine à 4 ans exhibe déjà des yeux pleins de mystère.
Si j’en crois le pastel de La Tour, le tableau de Lancret et surtout l’exquis portrait ovale de Carle Vanloo, la Sylvia eut un peu de votre air de visage. […] C’est comme si l’air manquait dans cette chambre d’hospice, et cette impression doit avoir frappé le public de Milan, assez sévère même vis-à-vis d’un nom comme celui de Fogazzaro. […] Ce type apparaît avec une évidence parfaite quand le maître se laisse aller à dessiner des figures idéales… On ne pourrait pas connaître l’auteur d’un portrait si l’on ne voyait ce que nous appelons l’air de famille des visages qu’un peintre a reproduit. Et cet air de famille n’est pas défini par quelques traits ou contours habituels au maître, mais encore par sa manière d’interpréter avec ses propres sentiments l’expression de ceux des autres… » Les habitudes de style sont les manifestations du caractère individuel, des conséquences de la conformation spéciale et de l’agilité de la main, aussi bien que les méthodes d’enseignement. […] De ces deux anges en plein ciel, l’un, qui fend l’air d’un élan tout-puissant, les cheveux dans le vent, le visage ailé lui-même d’un vaste rire, semble une force de la nature, un élément, la joie vivante ; et l’autre, dont la tête seulement nous est visible, pensif, attentif, le front lumineux, pourrait se nommer la Méditation.
… D’ailleurs, il faut bien que messieurs les idiots s’y habituent doucement… Et me voici, donc, dans un intermezzo, à respirer encore un peu d’air frais, et à rendre compte à mes lecteurs, — ils m’auront oublié et ils auront bien fait, après tout, — de quelques livres choisis dans le tas qui est venu s’amonceler sur ma table. […] Il n’abandonna pas tout de suite, ni entièrement, son art ; toutefois, il n’était plus le peintre gai et objectif, à travers l’âme de qui, ainsi qu’à travers une vitre claire, les figures brillantes de la vie florentine passaient sur la blanche surface d’un mur, ayant pris dans le passage je ne sais quel air plus doux et plus pensif. […] Il était possédé par l’amour de l’impossible, il songeait à percer les montagnes, à changer le cours des fleuves, à élever dans les airs de grands édifices, comme l’église de San Giovanni, exploits dont la magie seule prétendait avoir le secret. […] Maintenant il fallait qu’il renfermât dans ce cadre étroit ces divinations d’une humanité trop large pour lui, cette vision trop étendue du monde qui s’ouvre, faite seulement pour l’art grand et irrégulier d’un Shakespeare ; et partout l’effort est visible dans le travail de ses mains : Cette agitation, ces délais perpétuels lui donnent un air de fatigue et d’ennui. […] Dès lors il était perdu ; le lendemain même les compagnacci, maîtres du terrain, sûrs désormais de l’impunité, insultent les gens qui vont à la cathédrale entendre le sermon d’un dominicain, tuent des passants dont l’air dévot leur déplaît, courent par les rues appelant aux armes, criant : « à Saint-Marc » !
L’air Misero pargoletto de Dunofonte est un chef-d’œuvre d’expression.
On lui trouve un air frappant de vilité et de bassesse.
On y prend des glaces, on écoute un air ou deux, et l’on s’occupe ensuite d’objets plus intéressants.
Si l’on donnait un opéra de Cimarosa, vient de me dire mon maestro, à la première mesure de chaque air tout le monde le reconnaîtrait et l’opéra ne pourrait durer.
On demande sans cesse et on a toujours l’air mécontent.
Le stoïque Peau-Rouge riait en mourant, ils expirent sur ou après un air de valse. […] L’air était vif et réconfortant, les deux chevaux russes filaient comme le vent, et nous roulions à toute allure dans des ténèbres inquiétantes, à travers une étrange contrée, noircie par les mines de charbon, à travers de sombres bois de pins où de farouches populations habitent dans des petites agglomérations minières. […] C’est peint, comme toujours, sur toile préalablement dorée, et tout le grenu d’or des fonds se discerne et retient un peu de lumière dans l’annonce ardoisée de la nuit sur les pics, dans les trous de neige, sur les arêtes de la montagne, dans l’interstice des bribes de foin et des brins d’herbe, en sorte que tout est à la fois clair et foncé, ferme et léger, bien dans l’air et la pénombre, consistant et vibrant. […] Que si, d’autre part, on tient, — et nous sommes les premiers à comprendre qu’on y tienne, — à savoir explicitement la pensée de l’artiste, nous n’admettons pas qu’on nous la présente comme difficile et pas davantage qu’on taxe cette peinture de littéraire : ce sont, balancées à l’air glacial d’un purgatoire dantesque, que suggérait à Segantini le décor même de sa vie, les luxurieuses et les infanticides, toutes celles qui ont péché contre la maternité, condamnées à l’allaitement de petits êtres appendus comme des fruits aux arbres morts de l’hiver, jusqu’à une expiation ou une résurrection que le tableau n’indique pas, mais qui sera peut-être le printemps, à la fonte de toutes ces neiges. […] Ici une sorte de cadavre verdâtre s’enlève, soufflant de l’air ; puis une femme, presque étreinte par lui, expectore des fleurs ; puis une autre grande femme sourit, la robe parée des mêmes fleurs ; ensuite trois grâces aux tuniques diaphanes ; puis une sorte de Pâris-Mercure, distrait, semble abattre des fruits avec une alumelle.
Par tes larges narines humides et noires Ton esprit fume, et, tel un hymne joyeux, Le mugissement se perd dans l’air serein ; Et dans l’austère douceur de ton grave Œil glauque, se reflète ample et calme De la plaine le divin silence vert. […] » Dans l’air arrive grave, du Latran, un son de cloches.
De là un air d’ennui et de lassitude qui se communique peu à peu au lecteur. […] Les amandiers neigeux répandent dans l’air leurs pollens invisibles et parfumés. […] Il y a plus d’air dans le chapitre sur Sienne.
………………………………… Ce grand romantique est vraiment à l’avant-garde des jeunes poètes, de tous ceux qu’il a voulu rallier en écrivant le poème : Ouvrons les vitres, qui peut être une voix d’appel pour tous les poètes de notre race : La Muse gît anémique Sur la couche des vieux ancêtres ; À nous, jeunes, ouvrons les vitres, Renouvelons l’air enfermé !
Groupons les chapitres : les trois chapitres de psychologie générale : « La Vie légère » ; « les Fêtes, le Carnaval, la Villégiature » ; « les Femmes, l’amour et le cavalier servant » ; le chapitre dédié aux gens d’esprit, résumés en Gasparo Gozzi, le critique et gazetier ; le chapitre sur la musique, le chapitre sur la peinture ; les trois chapitres sur le théâtre vénitien : le premier nous décrivant l’ancien théâtre à masques, la Commedia dell’arte ; le deuxième étudiant la comédie plus large, plus humaine et cependant toujours essentiellement vénitienne, de Goldoni ; le troisième montrant, dans les pièces de Carlo Gozzi, le retour à la vieille comédie italienne des Truffaldins et des Pantalons ; enfin, après une esquisse verveuse des aventures de Casanova, le tableau de la bourgeoisie, « dont les anciennes vertus se dissolvent à l’air nouveau », et du peuple, « admirable réserve sociale », mais qui n’a « jamais pris conscience de ses droits ».
Il y a beaucoup d’action dans ses compositions ; ses personnages, qu’il modelait en terre et revêtissait d’étoffes lourdes avant de les peindre, sont bien dans l’air, les groupes sont heureux, vivants, ses animaux sont notés avec une rare justesse ; le premier, il met en œuvre l’architecture avec une sûreté de lignes qu’on n’a pas dépassée, ses perspectives sont implacables, comme celles de Flamands de Bruges, — enfin il pressentit le clair-obscur, et dans certaines de ses fresques, des figures même sont lumineuses : l’ange de la Vision de Constantin. […] Buffet nous montrait au dernier Salon campé sur le cheval du Maréchal Prim, c’est un gros homme chauve, très noir et très grêlé, à la physionomie douce et intelligente, grand trousseur de filles devant l’Éternel, l’air d’un bon vivant et d’un bavard, fort peu héroïque du reste, ayant en horreur la guerre pour laquelle il ne se sent aucune aptitude, — et que nous trouvons ici « s’agitant, on pourrait dire se roulant sur son divan, en montrant ses pieds qui sont énormes et couverts de chaussettes en coton blanc ».— Sa qualité dominante, ajoute notre narrateur, est la bonté. […] Après M. de Benserade, menant Mme de Villars, jusqu’à Corneille, au Nonce et à Mlle de Saint-Christophe qui vient lui chanter des airs français ; parfois le Cavalier récite plusieurs endroits de ses comédies, et fort plaisamment, paraît-il.
Chantavoine, par un Palestrina de Michel Brenet qui m’a tout l’air de constituer un petit chef-d’œuvre du genre « monographie ». […] Un jeune compositeur anglais, qui m’a tout l’air d’être sans génie, était scandalisé de l’audace de Rossini. […] Il s’est mis à dire que la musique l’ennuie, que les tableaux lui donnent l’air catafalque ; qu’il aime mieux un pantin de Paris qui tourne les yeux qu’une statue de Canova. […] Il n’oubliera point aussi, je pense, le type moderne de l’homme de science, le fils d’Ahriman, diraient les Perses, pour lequel la religion, l’art, la philosophie, ne sont que des bulles d’air dans ses alambics aux formes de sexes cadavériques. […] Au contraire, l’incurie des Napolitains, au regard de la propreté des rues et des maisons, est d’autant plus condamnable que l’air est plus chaud.
Ajoutez à tout cela l’effacement voulu ou involontaire du commentaire orchestral sous le fallacieux prétexte de donner plus d’importance aux voix, quelques airs de bravoure d’un bel italianisme, tels que le : Tout m’abandonne… Adieu, rêves de gloire, un certain finale du IIIe acte qui nous ramène aux plus mauvais jours de notre histoire, et vous aurez une idée des quelques vices qui entachent la partition.
Mesnil ait pris des airs de grand persécuté, criant à la calomnie, se plaignant de ce qu’il appelle mes « insinuations ». […] Pareto, qui a rompu déjà bien des lances hardies contre le mythe vertuiste et ses champions pudiquement cuirassés, reprend ici le cours de ses tournois de Cour d’amour, et l’on est tout surpris d’arriver à la dernière des 784 pages sans s’être ennuyé un instant et même en s’étant souvent amusé à voir tant de pauvres Pères-la-Pudeur si vigoureusement pourfendus, les quatre fers en l’air, par notre champion de la sociologie générale. […] Dans le Mantegna d’Amérique, au contraire, elle se détourne pour ne pas voir et elle a un air de lassitude et de désespoir. […] Elle exprime le leit-motiv si amplement développé depuis par Crispi et ses comparses et dont les variations les plus notoires furent : l’imbroglio tunisien, la combinaison triplicienne, l’infortuné pèlerinage royal à Berlin, sans parler de menus airs, tout aussi ridicules, ou tragiques. […] Le charme tranquille de cette visite annuelle me revient à l’esprit, avec les entretiens du maître, la table patriarcale, strictement rituelle avec les mets d’usage, la douceur pénétrante de l’air, et ce grand palais Doria, dont il était le Doge.
Et cependant, dans ces chœurs galvaudés, d’inspiration si fraîche ou passionnée, dans ces airs savoureux, démodés et candides, la puissance brute de l’harmonie, de la musique toute nue était irrésistible. […] Comme — réellement et sans métaphore — il vivait content dans un coin, les amies de son petit monde littéraire lui savaient gré de ne pas gêner, par une activité encombrante, leurs ambitions diverses, de mime que grâce au nom qu’il s’était fait dans son petit monde littéraire, ses concitoyens lui savaient gré de le voir passer continuellement au milieu d’eux d’un air rêveur et d’espérer pour lui un brillant avenir. […] L’air était parcouru de larges frémissements qui le laissaient prévoir. […] » Et les doctes d’affecter un air important et de prendre à témoin les traditions qui justifient nos pères, qui firent aussi de l’histoire, — parfois même sans le savoir.
Rossini fut bien probablement sincère où que ce soit et, s’il a souvent l’air de ne pas l’être, la faute en provient de son insouciance. […] Avec, brochant sur le tout, le ballet-carnaval en plein air et ses étoiles en tutu fignolant entrechats et pointes sur le sol nu de « la grande place d’Altdorf », on était carrément à Guignol. […] En dépit de ses airs, romances, ballades ou cavatines, la musique de Verdi fait corps avec le drame. […] Luigi Barzini, on a publié encore un curieux ouvrage : La Guerre moderne, sur terre, dans les airs et sous les eaux, traduit de l’italien par Jacques Mesnil. […] La gauche des armées d’invasion n’avait pas encore franchi la Livenza moyenne et inférieure ; l’aile droite du dispositif se trouvait donc en l’air, dans une situation où l’on pouvait espérer lui infliger une sévère correction.