Une âme fermente Dans la nuit, plus libre dans l’air. […] Rozez donne un épisode du prisonnier emmené la nuit, à la lueur des falots sur les glacis, en face de soldats qui s’apprêtent à le fusiller. […] Avec la même vitesse moyenne, reportons au détroit de Messine le point de départ de cet itinéraire, et nous l’allongeons de cinquante-six heures, c’est-à-dire de deux jours, deux nuits et d’une fraction de nuit. […] Pour longer le pays des Ibères (jusqu’aux contreforts méridionaux des Pyrénées) il compte sept jours et sept nuits ; pour celui des Ibères-Ligures (jusqu’au Rhône) deux jours et une nuit ; on est ensuite deux jours et deux nuits en face des Ligures (du Rhône à Antibes)20 ; quatre jours et quatre nuits sur les côtes tyrrhéniennes (jusqu’au Tibre) : un jour et une nuit au pays des Latins (jusqu’à Terracine). […] Additionnons ici, pour nous rendre compte du temps employé jusqu’à présent : nous trouvons dix-huit jours et quinze nuits.
Elle m’accompagna dans l’allée ; mais dès que nous fûmes un peu avancés, elle quitta mon bras, et je ne pus la rejoindre de toute la nuit. […] Sur les conseils et par l’intermédiaire de Gondar, l’un des trois amis de la maison, un singulier type de fripon, qui joue dans toute cette aventure un rôle bien curieux, il fait offrir à la mère de la Charpillon cent guinées, si la fille consent à passer avec lui une seule nuit. […] Mais la première nuit qu’il passa auprès d’elle ressemble singulièrement à celle qu’elle avait déjà feint de lui accorder. […] Mais voici le dénouement : après avoir vingt fois failli tuer celle qui n’était qu’à demi sa maîtresse et qui mettait autant d’impudeur à s’offrir que d’adresse à se refuser, après avoir éprouvé dans le cours d’une même journée tous les tourments de la haine et toutes les fureurs de l’amour, une nuit, Casanova surprit la Charpillon en tête-à-tête avec un jeune coiffeur qui ne se contentait pas de lui mettre des papillotes. […] Il allait se jeter dans la Tamise, quand il rencontra en route un ami qui parvint à l’emmener avec lui, le fait souper en joyeuse compagnie, et achever sa nuit au Ranelagh, où il aperçoit, dansant le menuet, la Charpillon qu’il croyait morte et pour qui il était sur le point de se tuer.
J’arrive à Milan le 22 octobre 1811 à la nuit tombante, ayant mis moins d’un mois à voir toute l’Italie : je ne touchais pas les pavés en marchant dans les rues. […] (Mais rien ne peut rendre le délice continuel où j’étais alors et la vivacité folle qui ne me quittait ni jour ni nuit. 1813.) […] En venant, la nuit, de Rome à Foligno, je faisais le dialogue de notre première entrevue.
John-Arthur travailla jusqu’à la nuit. […] La nuit est fraîche. […] J’eus, cette nuit-là, un cauchemar étrange. […] Une nuit, j’errai le parc, et je vis sa fenêtre s’ouvrir. […] Et, la nuit, avec la lampe… chut… !
Toutes les nuits, j’allais trouver Lina, et nous nous adorions. […] Cette nuit, elle avait été renversée par une émotion terrible. […] C’eût été à croire, en vérité, que l’autre nuit j’avais rêvé. […] Ainsi s’expliquent les six jours et six nuits demandés. […] En revanche, elle nuit à l’objectivité, parfois même à la clarté.
Pendant toute la nuit, les âmes des héros ont gémi au fort de la tempête et ces âmes tristes gémissent encore beaucoup ce matin. […] Si j’eusse été heureux cette nuit, j’avais le projet de proposer de passer incognito ici la journée d’aujourd’hui et de ne partir que lundi matin.
Notre nuit a été détestable. […] Une nuit, après avoir griffonné trois pages, elle les mit dans une enveloppe sans adresse, qu’elle tendit à Pagello. […] le poète des Nuits ! […] Il se savait à la base de la douleur qui avait soufflé au poète des Nuits ses strophes admirables. […] Louis le Cardonnel en lui dédiant un de ses plus beaux poèmes, le Vent dans la Nuit, M.
Il finissait la nuit auprès d’une belle fille. […] Elle n’en sortait que la nuit. […] Une nuit chacun, ou nous te tuons. […] J’épiai les moindres rumeurs de la nuit. […] La nuit tomba.
Et brusquement, voici que c’était la nuit, la nuit dans les églises, où ne resplendissaient plus ses Icônes, le vide dans les villes, que ne peuplaient plus ses simulacres ; déserts et ténèbres, comme aux Lieux-Saints ravagés par le glaive d’Omar. […] La chape papale rayonna dans cette même nuit où se glissaient les anciens confesseurs en leur tunique de fantôme. […] La tradition du Crucifiement, parée à faux de tout l’héritage de l’antiquité, reçu dans Byzance, revenait se recueillir sous ce natal portique, avant de pénétrer, par l’intermédiaire de Charlemagne, dans la nuit de l’Occident, où elle prit son véritable caractère mystique, durant les douloureuses époques qui suivirent.
» Ainsi, cette arbre généalogique, issu du sol florentin, naturalisé en France et ennobli par la poésie renaissante, aboutit aux floraisons de la Nuit de mai. […] On ne saurait soupçonner qu’elle loue à la nuit son joli petit corps, si, sous sa jupe simple de dentellière, on n’apercevait, en cuir verni et à bouffettes noires, des souliers Louis XV à hauts talons. » Memento [extrait] Revue des Deux Mondes (15 avril). […] M. […] L’action est conduite avec une rapidité prestigieuse, et qui ne nuit jamais à sa clarté ; des coups de théâtre qui émeuvent puissamment sont ménagés avec un rare bonheur. […] » La veille de la catastrophe les réfugiés du Prêcheur et de Sainte-Philomène passèrent la nuit à boire et à hurler des chansons obscènes. » Suivent des remarques sur la colère de Dieu et la destruction de Saint-Pierre considérée comme un châtiment. […] Cette lutte furieuse des éléments ne représente sans doute, réduite aux images primitives, qu’une journée et une nuit de tempête et une aurore ensanglantée.
Contentez-vous alors des joies que vous donnent les grappes mûres… Le jour vient et vous appelle au repos après votre longue nuit d’orgie. […] Orphée regarda encore une fois la mer, que la tempête imminente rendait très noire, et en même temps on aurait cru que l’aube ne surgissait pas encore et que la nuit continuait. […] C’est ensuite le cercle où l’on se purifie, dans une fumée « noire comme la nuit », des péchés de colère. […] Sa syntaxe il la refait, jour et nuit, d’après le modèle et l’écorché ; mais il se heurte, toujours en vain, à ceux qui doivent fatalement lui demeurer impénétrables. […] Une telle application, un tel vouloir d’atteindre le but, une telle inquiétude à l’époque troublée où Frago passait lui-même ses nuits à faire de l’anatomie et de la perspective, devaient fatalement rapprocher les deux jeunes gens.
La nuit vient. […] la nuit d’azur a baigné les façades La vague émamourée exhale un long soupir, Et l’on frôle, en passant, à l’ombre des arcades, Des femmes dont les yeux respirent le plaisir. […] Quand sa famille le contraignit, par les habituelles considérations d’ordre économique, à s’adonner à la peinture comme à un métier qui pourrait devenir lucratif, il n’eut pas à se résigner, il acquiesça à cette résolution, mais les exigences nouvelles d’un apprentissage sérieux ne purent pas l’empêcher de se livrer, pendant les heures de la nuit, à la composition littéraire. […] Au-dessous, les marées du jour et de la nuit Sillonnent de flamme et de ténèbre Le vide jusqu’au bas, où cette terre Tourne en rond, comme un moucheron agité. […] Et entre l’âme tourmentée de Saül (le Passé) et la sérénité lumineuse de David (l’Avenir), Michol, la Femme, le présent éternel, passe dans l’ondoiement de ses voiles tour à tour sombres comme la nuit et rayonnants comme une aube d’été.
… Florence… la nuit… des étoiles… Un sillage de diamants et de perles resplendit au vol d’un grand Archange, tout vêtu de lumière, dont l’épée d’or flamboyante écrit dans l’azur noir : Beauté — Noblesse — Intelligence — Volonté. […] L’hésitation angoissante, devant un sanctuaire de silence, d’ombre et de recueillement, une seconde avait fait la nuit à ma pensée. […] Les arbres et la prairie se baignaient de la couleur silencieuse de la nuit, tandis que, sous une lumière descendue de l’Olympe, surgissaient en visions ces créatures d’un Rêve.
Une nuit qu’il revient à l’improviste chez lui, il trouve dans sa maison un de ces jeunes hommes de lettres ; il le questionne, et l’écrivain lui répond qu’il se trouve là pour un rendez-vous non avec la femme du grand poète, mais avec sa fille. […] À onze heures vingt minutes de la nuit, le jeudi 28 septembre 1899, dans un chalet isolé des Alpes de l’Engadine, à 2700 mètres d’altitude, vainement entouré des siens et de deux médecins accourus à la première nouvelle du danger, s’éteignit, après une courte et brusque maladie, l’un des artistes les plus originaux et les plus grands de notre époque, l’un des rares qui ne se bornèrent point à croire que tout l’art consistât à exercer à la perfection un métier. […] Ce que Segantini a voulu créer ici, c’est encore une fois un poème de tournoyante lumière et de chaleur, fixer les derniers feux au zénith du soleil disparu derrière une terre déjà drapée d’un peu de nuit, effet fugitif, difficile et rare entre tous. […] C’est peint, comme toujours, sur toile préalablement dorée, et tout le grenu d’or des fonds se discerne et retient un peu de lumière dans l’annonce ardoisée de la nuit sur les pics, dans les trous de neige, sur les arêtes de la montagne, dans l’interstice des bribes de foin et des brins d’herbe, en sorte que tout est à la fois clair et foncé, ferme et léger, bien dans l’air et la pénombre, consistant et vibrant. […] Impossible de rêver nuit d’hiver plus fantastique et plus froide… Vint ensuite une traduction rosâtre et bleuâtre, à la crue lumière matinale, où l’artiste ne reculait plus devant l’étalage au plein jour des plus expressives hardiesses réalistes destinées à clairement expliquer sa pensée.
La sensibilité est excitée par le café, les voyages, les nuits passées en voiture et enfin les sensations.
Ce que l’on cite jusqu’ici de plus extraordinaire dans les somptuosités du couronnement, c’est l’illumination du lac de Côme, au pied du Simplon, que l’Empereur a descendu de nuit. […] L’un d’eux débite un couplet sur le mal du pays, car il est des Abruzzes, et il se souvient de son âtre lointain dans cette nuit de Noël où les cloches et les cornemuses annoncent la naissance du Seigneur. […] Mais à l’encontre du Sultan des Mille nuits et Une nuit, ils ne tireront pas vengeance des infidèles. […] Pendant des jours et des nuits pleins d’anxiété, perdu dans sa retraite en pleine campagne, le poète attendit le messager qui devait lui apporter la plus grande, et peut-être la seule, joie de sa vie. […] La vue même de la nuit qui endeuille lentement les palais n’apporte aucune note funèbre.
Cela facilitera beaucoup les 8 milles que j’ai à faire au commencement et à la fin de la nuit prochaine.
Je désirais être maître de sortir et de rentrer pendant la nuit.
Si je pouvais évoquer les nuits de ma première adolescence, lorsqu’avant de m’endormir j’essayais d’imaginer, de décider ce que devait être ma vie ! […] Je répétai mille et cent mille fois les imaginations les plus tendres, les confidences les plus ardentes, les morceaux les plus passionnés de la lyrique passionnelle — je baisai, je caressai, je soupirai, je passai de longues heures sous une fenêtre ; j’attendis des nuits entières, enveloppé dans mon manteau, l’apparition d’une lumière connue, j’écrivis des lettres insensées, je me forçai à verser des larmes d’émotion et je finis par me compromettre aux yeux de tout le monde en engageant solennellement ma foi à une jeune fille que ma comédie amoureuse n’avait que trop émue.
« … Es-tu celle qui aspire à plus d’intensité de vie, qui évoque la danse des Heures vers son ultime jeunesse, et qui demande une nuit d’amour aux ombres descendantes ?
Le médecin Dondi fait allusion à ce mal, en écrivant à un de ses collègues, à la date du 19 juillet 1374 : « La nuit malheureuse qui vient de passer, précédant le jour où je t’écris cette lettre, nous a enlevé l’illustre et admirable Francesco Petrarca, accablé, après quelques heures, par le genre de maladie par laquelle, si tu te souviens, nous le vîmes frappé il y a quelques années…, etc. » Pétrarque, assisté probablement par son ami Dondi et par d’autres, n’a pu de toute façon mourir dans la solitude et au milieu du travail, quelques heures après avoir été nouvellement frappé par son terrible mal.
[…] Parmi les étrangers, c’est Fritz Thaulow, avec trois œuvres admirables : la Nuit à Amiens, le Quartier des Pauvres à Venise, et « Il Cavallo » à Venise. […] Sa Nuit à Amiens me fait songer à certains coins de notre banlieue bruxelloise, à ce qu’on peut apercevoir, par-dessus le garde-fou d’un pont, de la Senne roulant ses eaux d’égoût et usinières entre de hautes murailles lépreuses. […] Ces personnages nous sont montrés constamment, quoique purement épisodiques, car, de même que la foule qui s’esbat dans la rue, la nuit du réveillon, de même que les bourgeois, les grisettes, le juif marchand de bric-à-brac, les garçons de cafés aux chemises ornées de jabot, le tambour-major, les soldats, les sapeurs, les bonnes et les enfants du second acte, de même que le prêtre qui conduit ses écoliers, les balayeurs de Gentilly, le pauvre transi de froid, les douaniers, le facteur, l’éteigneur de quinquets, le chien du régiment et l’âne de la maraîchère du troisième : Schaunard, Colline, Marcel et aussi Musette ne sont là que pour justifier le titre choisi, et mettre du bruit et du mouvement autour des amoureux.
Cela se fit de jour, au milieu d’un enthousiasme délirant, alors qu’avant la retraite, les autorités militaires, redoutant on ne sait quelles manifestations fâcheuses, n’avaient jamais fait partir que la nuit les trains de renforts ou de recrues. […] Les sentinelles criaient dans la nuit : Eja vigila ! […] Le souffle de sa large poitrine l’a soutenu victorieusement pendant quatre jours et trois nuits. La quatrième nuit encore, ce souffle emplissait la chambre. […] À toute heure du jour, et la nuit, quand l’insomnie me tourmente, je pense à la tragédie qui inonde la terre.
Se ravalant inconsciemment de plus en plus, le peintre s’adonnera lui-même aux saturnales1, aux plaisirs malsains et proscrits, et ne sera plus qu’un automate singeant toujours les mêmes formes, de son pinceau hâtif : c’est de cette lassitude de ses nuits que naîtront les trucs, les malhonnêtetés, le trompe-l’œil, le mensonge.
Au rythme de l’adagio, mes vers montent de sa nuque au nimbe de ses cheveux… » André Sperelli convalescent rêve de baiser les belles mains qui égrènent au piano les notes d’un menuet, et plus tard l’obsession du menuet troublera ses nuits de visions sensuelles. […] Par une nuit de tempête, on jette à la mer le chalut, filet gigantesque, suspendu par de longs câbles, au bateau qui le traîne à sa suite. […] Et il s’enfonça dans la nuit.
Plus entêté ou plus fou, Chassaignon fit le siège en règle de Ferney et emporta la place, par une affreuse nuit d’hiver, au milieu de péripéties divertissantes dont le récit est à lire.
Et les messagers aériens nous annoncent que la Nuit de Michel-Ange s’est réveillée et que l’Aurore de Michel-Ange, appuyant sur la pierre le pied et le coude, rejette loin d’elle sa tristesse, et voici que déjà elle s’élance dans le ciel des Alpes à l’Orient. » Au mois d’août de la même année, les Italiens proposent aux alliés de collaborer à l’expédition des Dardanelles par un débarquement à Enos. […] C’est la nuit du monde. […] Cela ne nuit pas à l’unité de l’œuvre d’art et en augmente le mouvement. […] Les conditions de l’assaut, de l’attaque, — de même que celles de la résistance, — ont été en somme complètement modifiées. — Nul ne prévoyait aux débuts, de même, le rôle de l’aéronautique, — dont nous comprenons maintenant très bien l’importance ; mais l’auteur de ce travail a peut-être un peu trop exagéré en écrivant : « Tous les jours, à la même heure, quelque taube, quelque aviatik planait sur Paris, rigide, impassible, inapprochable, et mitraillait et bombardait. » Il suffit qu’il nous montre la lutte des systèmes allemands et des systèmes français ; l’organisation de la défense, — qui a tout de même fait quelque progrès depuis trois ans. — Il illustre ses considérations, ensuite, en nous racontant une bataille entre avions sur le front italien (La Représaille, 19 février 1916) et une nuit de Venise sous les bombes, — où il y eut d’ailleurs quelques dégâts. […] Je citerai encore les détails sur le transport et la pose des torpilles, — l’installation et le mouillage des mines ; la lutte continuelle organisée contre l’action de l’adversaire ; puis de curieux tableaux de la vie à bord d’un sous-marin, les trucs de la guerre sous l’eau, — par exemple à propos des torpilles que la flottille vient disposer, de nuit, à l’entrée d’un port autrichien ; les ruses et stratagèmes dont se servent les submersibles ennemis, — allant jusqu’à projeter, lorsqu’ils sont poursuivis, des flots de naphte, qui servent à la fois à troubler l’eau et à faire croire que le bâtiment pris en chasse a été atteint par les projectiles et coulé.
Au plus petit bruit que j’entends la nuit mon sang se glace dans mes veines. […] Et cependant il ne combat pas encore, il transporte les vivres… Je ne puis te décrire la peur de maman : la nuit, on ne dort jamais.
Et parfois, comme dans l’ode devant les Thermes de Caracalla, devant la misère contemporaine, les souvenirs de l’antique grandeur le saisissent avec une telle violence que son chant n’a plus la solennité du geste de mépris et de défi si cher au Poète, mais il sort presque sangloté dans une nuit où le vent chaud étouffe les poitrines et annonce l’orage imminent ; il paraît sombre comme un présage que l’oracle exprime désespérément, dans l’invocation de la Fièvre : Entre le Célio et l’Aventin courent sombres les nuages : le vent de la plaine triste se meut humide : au fond, sont les monts albains blancs de neige.
D’ailleurs, Casanova lui-même a senti le besoin de se ménager le crédit de ses lecteurs par une ingénieuse déclaration ; quand il a pris congé de Voltaire, avant de se mettre en route pour Annecy et Aix en Savoie, il a soin de noter tout ce qu’il a vu ou entendu aux Délices et surtout ce qu’il y a dit : « Je passai une partie de la nuit, confesse-t-il, et presque tout le jour suivant à écrire mes conversations avec Voltaire ; je fis presque un volume, dont je ne confie ici qu’un faible abrégé1. » Certes, ce livre devrait être curieux et il est regrettable que le manuscrit n’en soit pas parvenu jusqu’à nous.
Nous finissons par croire que notre art ancien nuit à l’Italie moderne. […] Nous voulons les voir vivre la vie magique et caméléontique, crouler et renaître, changer de forme et de reflets dans les différentes heures du jour et de la nuit. » À notre tour, nous ferons un léger commentaire : nous avons eu, avant la guerre, l’esquisse de toutes ces merveilles dans un établissement qui nous présente en ce moment sa défroque de faux rochers, de précipices, à Magic-City. […] Et qui sait si, là-bas, en luttant contre l’Autrichien, quelque jeune lettré italien, par une claire nuit d’août, ne songe pas à une conception de l’histoire basée sur cette philosophie ?
La rue étroite court sous des murs à créneaux Où s’attarde à mourir l’âme patricienne Des ancêtres couchés dans leur gloire ancienne… Le soleil s’est éteint sur les bois automnaux, Le soleil agonise aux vitres ; les meneaux Tombent en poudre dans la nuit de la persienne Qui les couvre ; et déjà l’ombre envahit, ô Sienne ! […] Le Tibre Un inquiet tourment chaque nuit te ramène Vers moi, fantôme vain de la Louve Romaine. […] Dans la nuit terrible, debout sur un rivage, séparé de son adversaire par la tempête des lagunes, son camarade avait crié à l’homme qui devait mourir : Prends ton fusil, et vise !
Elle consiste en un enfant assis sur un vase de nuit et qui bascule sur le fond du vase.
C’est ainsi qu’à travers le prisme étrange de sa vue les objets se présentent à Léonard ; ce n’est pas par une nuit ou par un jour ordinaire, mais comme sous la lumière faible d’une éclipse, pendant quelque bref instant d’aurore pluvieuse, ou à travers une couche d’eau profonde.