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2. (1915) Articles du Mercure de France, année 1915

À Bruxelles, après avoir subi un interrogatoire basé sur des rapports d’espions, Barzini est mis en liberté, liberté très relative, du reste, puisqu’on lui désigne l’hôtel où il doit descendre. […] Aussi les Italiens, qui aiment la liberté et veulent vivre à leur guise, sans subir l’oppression de la soi-disant supériorité allemande, luttent-ils vaillamment à nos côtés ! […] Pour rendre, cet extraordinaire crescendo de sentiments, cet échauffement graduel de l’atmosphère sociale, il faudrait emprunter le procédé des « mots en liberté » cher aux futuristes. […] Plus que les circulaires ministérielles, la résistance directe des écrivains soutenus par le public contribue à la défense de libertés dont les dirigeants font trop aisément fi en se couvrant du prétexte du salut commun. […] Le gouvernement anglais se défend en prétendant qu’il veut restituer la liberté et l’indépendance ethnique aux petits peuples et qu’il cède Chypre à la Grèce pour la raison même qui le porte à défendre l’autonomie de la Belgique.

3. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

. — C’est qu’il est dans leur tradition de donner la main aux peuples qui ont à lutter pour leur liberté ou leur indépendance. […] Les deux maisons rivalisèrent, et cette lutte était favorisée par la grande liberté dont on jouit dans le grand-duché de Toscane de 1848 à 1859. […] Mais que dire de la liberté qui, au xve  siècle, régnait à Rome ! […] C’est une faute qui n’est pas imputable à la volonté des hommes, mais à la pensée, qui n’a pas compris de prime abord les avantages d’une liberté réciproque. […] Est-il une preuve plus convaincante de la supériorité pratique et morale d’un régime basé sur la liberté individuelle, en comparaison de tous les systèmes de syndicat gouvernemental ?

4. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

Les neutralistes ont toute liberté. […] Contre le Hohenzollern qui, arborant le drapeau du Saint-Empire germanique, prétendait étreindre le monde dans son mécanisme de fer, le pontife romain surgissait, défenseur des nations et de la Liberté humaine. […] Il ajoutait que si l’intervention du Pape au Congrès de la Paix était demandée par les Empires centraux afin de rouvrir la Question Romaine et de toucher à la loi italienne de la liberté de l’Eglise, on devait s’y opposer absolument. […] La loi des garanties n’est qu’un moyen intérieur par lequel l’Italie satisfait au devoir international d’assurer la pleine liberté des communications entre les chefs des États étrangers et le Chef de l’Église. […] Il est à remarquer que cette idée de la liberté papale est née — avant que dans le ministère conservateur qui la promulgua — dans une assemblée révolutionnaire, la Constituante romaine de 1848 sous l’inspiration de Mazzini.

5. (1895) Articles du Mercure de France, année 1895

Il rappelle sa jeunesse lorsqu’il s’éloigna du charme des vierges dansantes au soleil du printemps, lorsqu’il ouvrit son âme aux ardeurs sévères de la liberté et de la Justice : « Et je croyais naître au nouvel âge, poète de l’Italie, dont les strophes vibrent au ciel comme des épées rugissantes et dont le chant, aile d’incendie, dévore les forêts, et va » : E uscir credeami italico vate a la nuova etade, Le cui strofe al ciel vibrano, come rugghianti spade, E il canto, ala d’incendio, divora i boschi e va. […] Le génie de Garibaldi — ce héros populaire, toujours prêt à donner son sang pour la Justice et la Liberté, sans se soucier guère des convenances diplomatiques — attira surtout notre poète national. […] Carducci n’est pas seulement le poète du combat, l’amoureux enthousiaste de toutes les libertés politiques, religieuses et morales.

6. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 231, 1er février 1907 »

Lorsque celle-ci sortit de la longue guerre soutenue pour conquérir sa « liberté », c’est-à-dire pour étouffer dans le sang de l’insurrection générale les plus anciennes vertus de ses pays séparés par la tradition et par les origines mêmes des différents peuples, et pour aboutir à la réalisation unitaire d’un organisme national complexe, non encore parfaitement harmonisé, les hommes qui avaient fait la révolution italienne, les rudes soldats de la veille, devinrent les maîtres de tous les pouvoirs du nouvel État. […] Les nouveaux maîtres, venant du champ de bataille, apportaient en grand désordre à leur gouvernement ces soucis et des passions, inévitables lorsqu’un grand État naissant ne peut demander qu’à la volonté et à l’initiative des hommes nouveaux les premiers principes de sa stabilité Dans ce désordre, qui se révélait par les pires erreurs, si des hommes de talent régirent le sort du pays, ils furent encadrés trop souvent par des ambitieux ignorants, dont les droits augmentaient en raison des blessures reçues pour la « liberté », sinon, toutefois, simplement en raison des campagnes où ils avaient figuré. […] Il ne semble plus enfiévré sans répit par sa poésie de liberté et de gloire. […] Mais ces noms des dieux païens morts, ces attitudes du lointain paganisme amoureux et orgiaque, qui nous reviennent après la mort du Christianisme, s’ils servent à témoigner de la liberté d’un esprit totalement dégagé de la dernière religion occidentale, s’ils ont pu avoir une importance considérable lorsque les esprits les plus évolués tenaient à affirmer leur éloignement de l’Église Romaine, nous intéressent bien moins aujourd’hui, où d’autres plus graves préoccupations émeuvent l’esprit profondément philosophique de la nouvelle poésie, de la plus jeune, de celle non encore célèbre, qui prépare avec un enthousiasme secret et invincible la métaphysique de demain, le point de départ d’une nouvelle métamorphose religieuse.

7. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »

Or, la raison varie d’individu à individu et ses opérations constituent la liberté de la pensée. […] Le monarque universel n’a plus de voisins, il ne peut rêver de conquêtes, il assure la liberté comme la paix. […] Nous le verrons dans le Convito, son testament philosophique, s’élever contre l’hérédité des biens comme des titres, ainsi que nous le voyons déjà revendiquer la liberté de pensée. […] Aux besoins de l’heure présente, tels qu’ils résultent de cet état de fait, le Cœnobium pense répondre par la liberté dans le choix des sujets traités, par la préoccupation de produire, sous leur jour le plus sincère, les expressions diverses du souci métaphysique.

8. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

La liberté garde jalousement ses droits, conquis avec tant de luttes. […] On voit que l’idée de liberté a les prédilections de M.  […] Sur toutes les routes, ils doivent traîner la domination de leur rêve de liberté. […] La liberté est le nécessaire, et les arts un superflu duquel on peut fort bien se passer. […] Lipparini s’étend avec liberté, il montre tout entier son esprit, qui est sans doute un des plus cultivés de la jeune littérature italienne.

9. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

La liberté en pensée ou en acte suppose une mentalité saine et une volonté d’ordre et de modération ; comme un conventionnel l’a dit : « la liberté ne convient qu’aux meilleurs et les rend parfaits ». […] Le Moïse de l’expérience a fait pour nous un pacte avec l’éternel, il a renouvelé les motifs de croire, il a rendu à l’esprit humain sa liberté qu’oppressait le cauchemar israélite. Oui, Léonard a incarné le génie aryen, et notre race lui doit la plus sage formule de ses libertés. […] On voit sur la scène un personnage de jeune paysanne hystérique qui se livre en toute liberté à ses crises, le corps tordu, les yeux révulsés, la voix rauque et sifflante. […] La Ligue pour la Liberté de l’Art [extrait] Mercure.

10. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 239, 1er juin 1907 »

Dans cette collection, a paru dernièrement le Problème de la liberté dans la pensée contemporaine de M. Giovanni Calò, qui étudie la formation et l’évolution des dernières écoles philosophiques, celle de la Contingence et l’école Pragmatiste, pour aboutir à une solution vaste et profonde du problème de la liberté de la volonté, dans un sens à la fois hautement spiritualiste et sévèrement rationnaliste.

11. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

On le voit, dans son premier âge, fasciner tout le monde par sa beauté, improviser de la musique et des chansons, acheter les oiseaux captifs pour les mettre en liberté, tout en se promenant dans les rues de Florence, en amateur de costumes curieux et brillants, et de chevaux fougueux. […] Stuart Mill, qui a écrit des pages si belles et si amères sur la tyrannie de l’opinion qui réduit presque à néant toutes les prétendues libertés anglaises, aurait dû reconnaître en Amérique un certain esprit de tolérance. Il y a des libertés, aux États-Unis, et, jusqu’à un certain point, celle des mœurs. […] Les fidèles de ce culte furent en même temps les plus acharnés défenseurs de la liberté du peuple. […] Lorsque les Médicis eurent établi définitivement leur pouvoir, les « piagnoni » demeurèrent rebelles et s’efforcèrent longtemps encore de réveiller les souvenirs de la liberté d’autrefois : aussi les ducs les tenaient-ils en suspicion.

12. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

Mais, dans les mots en liberté des futuristes, on a poussé bien plus avant la libération et la recherche d’effets nouveaux. […] Il s’agit toujours, dans le fond, de mots en liberté qui conservent encore l’apparence de vers libres. […] Je ne te laisse qu’une liberté : celle des pensées et des rêves. […] Il encourage toutes les tentatives, toutes les recherches ; il pousse à toutes les hardiesses et à toutes les libertés. […] Il ne faudrait cependant pas qu’on s’y méprît et c’est pour éviter qu’une hypothèse erronée trouve crédit près de quelques-uns que j’ai pris la liberté de vous adresser ces lignes.

13. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

Les mauvaises impressions de la nuit s’étaient envolées ; la joie infinie de la liberté emplissait son cœur. […] La situation intolérable que lui firent ses ennemis de Rome dans les premiers temps de la guerre contre Mithridate ne le contraignit-elle point, pour son propre salut, à une audace, à une liberté d’allures, à une exploitation effrénée des pays traversés, qu’on ne surpassa guère ? […] Un Avenir de science et de liberté croissante, un Avenir où l’homme sera plus homme que jamais et, s’inquiétant seulement d’embellir sa demeure terrestre, ne caressera plus les chimères d’un au-delà déclaré inconnaissable. […] Elle encourage la vraie liberté née de l’Évangile, mais elle anathématise cette liberté fausse qui, fille des sophismes du xviiie  siècle et de la Révolution, ne peut conduire les peuples qu’à l’anarchie. […] Même ceux qui ne s’en doutaient guère le verront clairement et bientôt. » Pour ce qui est de l’Italie, Mgr Briganti, à la fin de son livre, exprime l’espérance qu’une entière liberté y sera rendue au Pontife.

14. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

Et de même il avait lié l’Autriche et l’Italie en un faisceau si étroit que ni l’une ni l’autre ne gardât la liberté de ses mouvements. […] Chacun y était jaloux de sa liberté et rebelle à l’autorité d’un maître unique ; et cette identité de tendance entre les citoyens donne de l’unité à l’histoire de la Commune durant une longue période. […] À cette époque, où l’esprit républicain était encore vivace, où l’on avait derrière soi une longue tradition de liberté, c’était un tour de force que de conserver soixante ans durant une souveraineté dont tous avaient conscience. […] Le visage et les mains sont étudiés avec une sûreté qui contraste encore avec la liberté plus grande du fond sombre. […] Mais le poète ajoute sérieusement, en petits grassets : L’heure de la liberté est arrivée !

15. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXVII »

Je crois avoir ma liberté pendant le mois de novembre.

16. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

Dans une Europe remaniée pour obéir aux affinités nationales, le groupe latin, sans modifier les limites et l’indépendance intérieure de chacun de ses composants, devra se fédérer pour évoluer en liberté en face des masses ethniques slaves et germaniques. […] Julien Luchaire : « Expansion, expansions… » et « Autorité et liberté en temps de guerre ». […] Elle se lève pour le droit et la liberté des autres, sans ambitions personnelles, sans arrière-pensées d’annexions, sans idées de lucre. […] Dante a parlé de plusieurs papes avec une liberté, une violence, une verve injurieuse que nul n’a dépassées. […] À un peuple qui est trop épris de sa liberté et de son indépendance pour se laisser gouverner à « la manière forte », il sut taire accepter les réformes qu’exigeait la situation actuelle.

17. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXII »

Les femmes de bon ton ont beaucoup de liberté.

18. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXV »

C’est là que je l’ai vue pour la première fois en liberté.

19. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXIII »

J’ai un appartement donnant sur le péristyle de l’église et j’ai là, dans ma poche, la benedetta chiave qui me donne la liberté.

20. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 252, 15 décembre 1907 »

Sfinge aussi crée un type de parfaite volonté de liberté. […] Elle chasse le nouvel intrus, et continue sa vie de liberté et de labeur, avec son fils, pour elle et pour son fils.

21. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

Il a fait du « libretto » un vrai poème, d’une naïveté limpide et exquise : lorsqu’on pense que cette poésie a été appliquée aux thèmes musicaux de Chopin, on s’étonne de la liberté et de la maîtrise dont l’auteur a fait preuve. […] La preuve est que, depuis que je suis à Rome, je n’ai veu ny Italiens, ny aucun estranger copier les marbres : l’on se contente de dessiner ou modeler d’après les plastres, dans lesquels l’on trouve plus de facilités… » Toutes ces considérations, Monseigneur, me forcent malgré l’honneur et le plaisir que j’ay d’estre icy sous vostre protection, de prendre la liberté de vous remontrer, très respectueusement, que le Roy pouroit esviter cette dépence, dans les conjonctures où les Allemans disent qu’ils veulent establir leurs droits en ce païs ; et je crois qu’il suffiroit d’avoir un magazin et un gardien pour les caisses. […] Ce puritanisme contribue plutôt à donner une image inexacte de ces siècles admirables où la liberté du langage égalait la liberté des mœurs.

22. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

En 1654, le cardinal de Retz, au château de Nantes, est aidé à l’intérieur par son valet de chambre, son médecin, l’abbé Rousseau, et au dehors par M. de Brissac, qui « me donna sa parole qu’il me servirait pour ma liberté en tout ce qui ne regarderait pas le dedans du château ». […] Ils réclamaient pour eux-mêmes des libertés politiques et n’avaient cure des questions économiques qui seules étaient d’un intérêt direct pour le peuple. […] Il y a en lui du chevalier errant, du condottiere, du corsaire, mais avec une noblesse de cœur qui l’élève au-dessus de la plupart de ses compagnons, avec un idéalisme, un amour de la liberté, un don spontané de soi-même qui le rendent éminemment sympathique et le rapprochent de ceux qui luttent pour l’instauration d’une société plus équitable. […] Il ne faut que trois ou quatre jours pour l’inspection de mes papiers, et comme il n’y a rien qui puisse blesser le gouvernement ni l’orgueil espagnol, on me les rendra avec ma liberté. […] Il est bien à regretter que la brutale Allemagne ne nous laisse pas la même liberté au cas où elle entrerait en conflit avec le Royaume-Uni.

23. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 236, 15 avril 1907 »

Pourtant il pourra résulter de cet état de choses une liberté de culte et, par suite, une multiplication de sectes religieuses, avec le relâchement de la hiérarchie, pour laquelle le Vatican combat désespérément parce qu’il combat pour son autorité et pour son existence.

24. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

Saint Sébastien monte aussi haut que le peut porter la double décadence des deux Romes : la païenne et la chrétienne ; Faust, ni païen, ni chrétien, domine toutes les théocraties du haut de la critique, qui est la manifestation suprême de la liberté de l’homme. […] En cela, nous différerons grandement de certains homérisants de l’heure actuelle, qui ont cependant le courage de croire à des réalités géographiques dans Homère : par exemple Victor Bérard en France, Grühn et Dœrpfeld en Allemagne ; mais leur foi n’est pas assez robuste ; bien qu’ils aient promis de suivre Homère pas à pas, ils n’en font qu’à leur tête, négligeant ici les distances, ailleurs ne tenant pas compte des orientations, prenant avec les sites des libertés grandes, donnant aux textes des interprétations dans lesquelles l’imagination domine, ou bien déclarant interpolés, et partant sans valeur, les passages qui les gênent. […] Or, en patois gallurien, une cunchedda c’est une de ces cavernes nombreuses dans l’île qui servent à loger le bétail ; le rocciu, c’est le bâton du berger (qui fait entendre le berger lui-même), et les strupiddos ce sont les pâturages clos où paissent les bêtes désentravées, le troupeau en liberté.

25. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

Il était donc naturel que cet immense cerveau du monde laissât échapper les étincelles initiales d’un droit social, dont l’éclat électrique se répandit rapidement dans toute l’Europe, ayant comme couronnement une représentation nationale française, qui, entraînant la liberté chancelante dans les excès du sang, laissa le champ libre à la savante tyrannie d’un empire glorieux et conquérant, qui devait s’affirmer à Marengo, s’ébranler à Waterloo, et s’éteindre à Sedan, en restituant de nouveau le gouvernement suprême à une liberté actuelle, qui arriva, même dans le tumulte de passions intestines, à se constituer en République juste et progressive… » Après cet interminable déroulement de tripes, cette définition de Zola : « Zola est la réparation immédiate, dégorgeant (sic) de la plume qui accuse et gagnant pour son propre pays plus de batailles que ne peuvent gagner les épées tranchantes d’une armée entière. » Plus loin l’auteur affirme le contraire de ce qu’il veut dire : « Et ce génie, inspiré et compris de sa haute mission, oubliant son intérêt personnel, son aisance acquise et sa renommée bien affermie, s’éleva, non soucieux d’une popularité déjà conquise ; il s’éleva avec force pour combattre et vaincre glorieusement la cause de l’humanité, en sauvant, en face du monde, la dignité de sa nation. […] Mais la sinistre lueur n’avait jamais éclairé un aussi superbe spectacle de femmes ivres et nues, enguirlandées de pampres, titubant, riant, vociférant, les cheveux épars sur les épaules ou rassemblés autour de la tête en énorme diadème, les bras chargés de bracelets, les mains étreignant les coupes ou soutenant les seins, les bouches vermeilles ouvertes pour chanter ; tout le corps en proie à quelque chose d’horrible et de déréglé, qui était la joie, ou la folie, ou la haine, ou l’insolence d’une effroyable liberté. […] Ces jeunes cervelles ne sont pas aisées à conduire ; je tâcheray toujours d’en tirer le meilleur party sans trop les gêner, car il faut laisser au génie un peu de liberté. » Le voici maintenant aux prises avec Cortone. […] La moisson fut précieuse et abondante, grands cyprès qui encadrent l’éboulis des cascades et le château, innombrables vues du parc avec les agréments et les surprises de son architecture d’eau : fontaines en rocaille, verdures empanachées et en grappes, coupées des coulées de pierres fouillées, temples nains dont les frises croulantes se dressent sur le soubassement rustaud d’un terrier de maraîcher, aqueducs rongés d’arbrisseaux, charmilles soigneusement taillées et dont les savants enroulements se piquent de bouquets de peupliers hirsutes, fabriques aux toits plats et aux fenêtres étroites entrevues dans l’échappée des pins parasols, sites toujours habités de gens qui conversent, qui font la sieste ou qui admirent, — c’est d’une liberté de touche et d’une facture hautement savoureuses. […] D’après cette hérésie, les Anges restés neutres entre Dieu et Satan seraient devenus des créatures humaines et, partant, auraient pu se réhabiliter par le bon usage de leur liberté.

26. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

Enfin des poètes divers forment des assemblages bruyants plus que des groupes disciplinés, et chantent librement, à Milan, à Rome, à Naples, leur volonté moderne de renouveau ; leur liberté néopaïenne ou néoromantique, en rythmes dont le principe est emprunté aux plus récentes recherches françaises : en vers libres symbolistes ou décadents. […] Barbarelli me demanda ce que signifiait cette cérémonie, et je lui racontai l’histoire de ce patriarche d’Aquilée, qui, ayant été capturé avec douze chanoines, fut remis en liberté, à la condition qu’il enverrait, chaque année, pour le représenter lui et ses chanoines, douze cochons et un bœuf. […] Cette ardeur au travail, cette ponctualité — dont il se départit, dans la suite — sa raison, sa vie régulière en faisaient une personnalité importante que les gens riches et peu habitués au délicieux commerce des artistes protégeaient plus volontiers que Giorgio, blâmé pour la liberté de ses mœurs, son désordre, ses discours païens et son insouciance. […] Avant de rentrer à Venise, il lui fit présent d’un sac de ducats et lui rendit la liberté. […] J’étais alors le frère — ne riez pas, Seigneur — des bêtes qui erraient en liberté dans la maison.

27. (1891) Articles du Mercure de France, année 1891

Quand se décidera-t-on à débarrasser la grande galerie de ses quatre-vingts Guido Reni qui l’encombrent et à créer pour eux, comme on a fait pour les Le Sueur, une salle spéciale dans laquelle on aura la liberté de ne point passer ?

28. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 »

En 1488 Alvise peignit un tableau pour la salle du Grand Conseil et l’année suivante sa Madone de l’église du Rédempteur : on y trouve encore ce goût de la réalité qui se manifeste dans la nature morte du premier plan, poires, cerises et pommes, mais la facture est plus molle et moins serrée, sans avoir encore cette liberté et ce charme qui feront le prix des Giorgione.

29. (1894) Articles du Mercure de France, année 1894

Martinelli se garde des idées anarchistes, il est simplement dans la pure signification du mot un libéral, et il associe intimement ces deux idées : Aristocratie et Liberté.

30. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

Ce professeur Alberini considère en toute bonne foi sa rébellion comme la dernière parole de la liberté individuelle, il n’y a qu’un culte pour la Raison et pour la Science, et il élève ses fils, un jeune homme et une jeune fille, dans cette religion matérialiste pour que rien ne vienne les troubler de tout ce qui est surnaturel, mystique, transcendantal ; l’ex-prêtre vit paisible, donnant des leçons de littérature aux élèves d’un Institut et écrivant quelque livre savant. […] Celui qui n’est pas du syndicat est à peine toléré et, au nom de la liberté de la presse, on ne parle jamais de lui.

31. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

G. de Franceschi, la liberté pour la femme.

32. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

Il s’y montre si peu précurseur d’une tonalité hâtivement systématisée, que, même aujourd’hui, leur liberté nous déconcerte. […] Arrêté, malgré ses dénégations, remis en liberté, quand le portefeuille est rapporté par le valet de ferme qui l’avait en réalité trouvé, il sort, la tête haute, de la mairie du village où on l’avait conduit ; son aventure qu’il répand avec complaisance dans tout le pays ne trouve que des incrédules.

33. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

C’est là que j’use surtout de la liberté mélancolique d’errer, de parler, de pleurer, le long de ces rues désertes, de ces maisons inconnues, de ces églises hospitalières où je me précipite comme si j’entrais par une porte dérobée dans la maison de mon père. […] Seulement dans la liberté l’âme est entière. […] Voici un joli passage de ce remarquable travail ; il s’agit de l’auteur de Faust : … Ce qui lui plaît le plus à Venise, et ce qui, comme homme du Nord, l’attire déjà par le contraste, c’est la liberté des mœurs italiennes.

34. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Des deux, Ercole est le plus faible ; Attilio revoit Saveria avec plaisir, peut-être avec amour, mais il est encore maître de soi et désireux de vivre ; Ercole paye de la vie son illusion de liberté… Le roman de M. 

35. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

L’arrestation de Casanova, son emprisonnement dans les Piombi, la date exacte de son évasion, le nom du moine qui l’accompagna, tout cela est prouvé par des documents contenus dans les riferte de l’Inquisition d’État ; il y a là les comptes pour les réparations du plafond et des murs de la cellule d’où il s’échappa ; les rapports des espions sur la dénonciation desquels il fut arrêté pour sa dangereuse liberté de parole eu matière de religion et de moralité.

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